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Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France
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1

Abbeville   (80)

Maison du Temple à Abbeville
Département: Somme, Arrondissement: Abbeville, Chef-lieu de cantons - 80


Plan de la ville d'Abbeville au XVIe siècle
Plan de la ville d'Abbeville


Les Templiers avaient une maison à Abbeville dans le faubourg de Thuison, qu'ils vendirent, en 1300, à Guillaume de Macon, évêque d'Amiens, pour y fonder une chartreuse. Cette maison avait une chapelle remarquable qui fut conservée, dit le père Ignace, par les Chartreux, à cause de sa grande antiquité ?
Par suite de cette vente, les terres dépendant de cette maison, et qui étaient situées près d'Abbeville à Manchecourt et à la Bouvaque, furent réunies au domaine de Beauvoir.

Il y avait encore une autre maison que l'Ordre du Temple possédait à Abbeville. Elle était située près de la Porte-Comtesse, «ad portant Comitisse», et avait été achetée par le Grand-Maitre de France, d'un nommé Jean Sellier, «Scllarius», au prix de 208 livres parisis, suivant les lettres de l'official d'Amiens du mois de janvier 1272. La même année, les Templiers la donnérent à cens sous la réserve de leurs droits seigneuriaux, à Jean Mullet, bourgeois d'Abbeville. Mais plus tard, elle revint en la possession des Templiers ou plutôt des Hospitaliers, leurs successeurs, comme on le voit bar un acte du 22 février 1370, par lequel frère Regnault de Mailg, commandeur de Beauvoir, concéda à vie à Jehan de Catheu, moyennant une redevance de 16 livres: le manoir de l'Hôpital, jadis du Temple, «estant» à Abbeville, excepté et réservé au Commandeur et à ses successeurs, une maison séant audit manoir, en allant au jardin d'icelui de lez les estables, lequel manoir est assis de lez la porte, nommée la porte «la Comtesse»
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple à Abbeville
Les Templiers avaient un établissement Impasse de la Commanderie, près de la porte Comtesse, un autre établissement à l'entrée de la rue des Teinturiers et, depuis 1169, une maison dans le faubourg Thuison.

En 1301, l'évêque d'Amiens prend possession de cet établissement pour les Chartreux et le dote du chef de Saint-Honoré, conservé à l'église toute proche de Port-le-Grand.
Sources: Ben Redjeb Tahar. Abbeville. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial Numéro spécial 16, 1999. pp. 187-197. Provenance: Percéé

La Commanderie d’Abbeville
C’était une ou plusieurs constructions de l’impasse actuelle de la Commanderie qui était probablement à l’état de rue véritable à une certaine époque.
La Commanderie d’Abbeville, sous le vocable de saint Jean-Baptiste, avait appartenu d’abord aux Templiers et ensuite aux chevaliers de Malte.
Sources: Coyette, J B Honoré Alfred (Abbé). La paroisse Saint-Sépulcre d’Abbeville. BNF

Les biens du Temple à Abbeville
Les Templiers eurent certainement des biens à Abbeville, et cela dès le XIIe siècle. Peut-être, le précepteur des maisons du Temple en la baillie de Ponthieu résidait-il dans cette ville. Toujours est il qu'en 1205, Gui, frère du comte de Montreuil et de Ponthieu, faisait don au Temple de 100 sous de monnaie de Ponthieu à prendre, chaque année à la vicomté d'Abbeville, sur le revenu de 40 livres qu'il y percevait. Ce qui fut fait - en présence du frère Richard, précepteur de la maison d'Oisemont. Selon toute vraisemblance, Gui prit l'habit du Temple en cette même année 1205, car il figure comme frère du Temple dans une charte relative à la maison de Longuevillette, maison du Temple qui se trouvait dans la paroisse de Longuevillette (1).
1. Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Doullens - 80

Il nous faut descendre assez tard dans le XIIIe siècle, pour trouver une mention positive concernant les Templiers d'Abbeville.
En janvier 1272-1273, ces religieux vendirent à un certain Jean Milet, une maison sise à Abbeville, près la porte Comtesse, pour 208 livres de parisis. C'était le prix que les Templiers avaient payé, il y avait longtemps, à Jean Sellier, qui la tenait du Temple et qui l'avait vendue; ils se réservaient cependant les droits qu'ils avaient sur la maison, avant l'achat et la vente.

Cette maison faisait partie des biens du Temple, mais il ne faut pas la confondre avec la Commanderie, située également, près de la porte Comtesse, (La porte Comtesse s'appela ensuite Fausse porte, puis porte de l'Ecu de Brabant) et appelée plus tard «maison de la Rose»

Biens du Temple à Abbeville
D'après le père Ignace, le Temple avait encore une autre maison à Abbeville, connue dans la suite sous le nom de l'auberge de la Fleur-de-Lys, près l'église Sainte-Catherine, et qui leur aurait servi pour blanchir leurs habits et leur linge, tandis que la commanderie était destinée à la perception des revenus et à leur centralisation.

Nous lisons en outre, dans Louandre (d'après le manuscrit de l'avocat Formentin, composé vers 1740), que les Templiers, au nombre de douze, habitaient la maison dite la commanderie, lorsqu'ils furent arrêtes, en 1307 par ordre du Roi. Trois d'entre eux auraient été brûlés au milieu du marché au blé et les autres incarcérés à Paris (Louandre - Histoire d'Abbeville et de son arrondissement. - Abbeville, 1834). Il est difficile de mettre en doute l'existence de cette maison; étant donné que nous relevons, comme étant près de la porte Comtesse, des noms tels que: l'impasse de la commanderie, l'égout de la commanderie.

Domaine du Temple à Thuison


Maison du Temple de Thuison
Maison du Temple de Thuison


Mais les Templiers avaient, paraît-il, encore une autre maison, hors Abbeville, à Thuison. C'est aujourd'hui un faubourg d'Abbeville. D'après Prarond (Topographie historique et archéologique d'Abbeville, 1871), c'était la véritable demeure, le couvent. Louandre et Prarond disent, après le père Ignace, que les Templiers vendirent en 1301 à Guillaume, évêque d'Amiens, cette maison pour y fonder une chartreuse. Le père Ignace ajoute que cette maison avait une chapelle remarquable, qui fut conservée par les chartreux.

Nous ne savons jusqu'à quel point la chose est exacte; nous nous permettons même d'en douter, tout en croyant que le Temple avait des terres aux portes d'Abbeville et particulièrement à Thuison. Nous lisons en effet dans le Gallia christiana, tome X, que Guillaume, évêque d'Amiens, fonda en 1301 un couvent de chartreux à Abbeville et qu'il le dota d'un champ acheté aux chevaliers du Temple, d'un cens et du chef vénéré de Saint-Honoré. On voit par ce passage qu'il n'est pas question de maison du Temple vendue à l'évêque.

Les biens du Temple, à Abbeville, devinrent la propriété des Hospitaliers, après l'extinction de l'Ordre; c'est du reste, ce que nous apprend un acte daté du 22 février 1370-1371, où il est question de manoir de l'Hôpital, «jadis Temple, assis de lez la porte Comtesse. » Ce manoir du Temple avait une chapelle, bien qu'il fût situé dans la ville (Visite prieurale de 1495, d'après Mannier).
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893

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1611

Abergement (L')   (01)

L'Abergement


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Viriat, commune: Polliat - 01


Domaine du Temple de l'Abergement
Domaine du Temple de l'Abergement


— Ce village l'Abergement, appartenait au XIIIe siècle aux Templiers de Laumusse. Le droit de Garde à parcevoir sur les habitants fit le sujet, en 1292, d'une transaction entre le commandeur Jean de Châtelus, et Guichard, seigneur de Corgenon.
Archives du Rhône, titres de Malte, Inventaire de Laumusse, folio 12, vº.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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2

Abrets (les)   (38)

Maison du Temple des Abrets
Département: Isère, Arrondissement: La Tour-du-Pin, Canton: Pont-de-Beauvoisin - 38


Domaine du Temple Les Abrets
Domaine du Temple Les Abrets


« Cartulaire du Temple de Vaulx, charte 91. Pouillé de Vienne (XIVe siècle), preceptor templi de Arbretis. »
Dépendait qu XVIIe siécle sous les Hospitaliers de Saint-Jean, de la commanderie des Echelles (Archives du Rhône, H1).
Sources: Roland Delachenal - Cartulaire du Temple de Vaulx, Paris Picard - 1897

Maison du Temple des Abrets
Est cité dans le Grand Prieuré d'Auvergne, il est dit: Membre de la commanderie des Echelles en Savoie diocèse de Grenoble, parlement de Chambéry. Il n'est pas fait mention des biens qui composaient ce membre.
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

Domaine du Temple Les Abrets
Beaucoup d'archives ayant disparu, les faits sont souvent invérifiables. Une certitude néanmoins : le terme «Abrets » vient de Albrez-Albretum ou Arbreta (du latin Arbor : ce qui est relatif à l'arbre). »
Cet endroit boisé aurait été donné, aux environs de 1124, aux «Pauvres Chevaliers du Christ » devenus en 1128, Chevaliers du Temple de Jérusalem connus sous le nom de Templiers. »
Cette terre, défrichée par les Templiers, permit l'installation d'une «Maison » ou commanderie, sans doute un domaine rural, composé d'un bâtiment carré ou rectangulaire avec une tour d'angle permettant d'accéder aux étages supérieurs, un réfectoire au nord et une cour au centre sur laquelle donnaient les écuries et les granges, une chapelle extérieure, et autour quelques masures, comme beaucoup de commanderies métropolitaines de l'époque construites sur le modèle des granges monastiques. »
Pacifiques exploitations agricoles, ces «Maisons » étaient destinées à l'hébergement des chevaliers de passage, des pèlerins et des marchands, en route pour Rome et Jérusalem ou vers les richesses de l'Empire byzantin. »
Sources : Histoire de la commune Les Abrets

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3

Acheux-en-Vimeu   (80)

Maison du Temple d'Acheux


Département: Somme, Arrondissement et Canton: Abbeville, Commune: Acheux-en-Vimeu - 80


Maison du Temple d'Acheux
Maison du Temple d'Acheux


La maison du Temple n'était pas à Acheux même, mais a environ 700 mètres au sud d'Acheux. Elle est indiquée sous le nom de «l'Hôpital » dans la carte de Cassini.

Nous ne connaissons l'existence de cette maison du Temple que par le Livre vert. En 1373, Acheux était une dépendance de la baillie d'Oisemont: «la maison d'Aisseu, membre [d'Oisemont], jadis du Temple. »
D'après ce même registre, la maison d'Acheux avait chapelle; il y a donc lieu de croire, qu'Acheux a été ce qu'il est convenu d'appeler une maison du Temple, une commanderie qui sans doute dépendait d'Oisemont.

Au XIVe siècle, cette maison était affermée pour 80 setiers, moitié blé, moitié avoine, ce qui faisait 20 livres, auxquelles il faut ajouter 34 livres de cens, une redevance en grain, de la valeur de 6 livres, des dîmes en nature, valant plus de 9 livres, à Forceville (1), et de menus cens. Le revenu total était de 75 livres.
1. Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Acheux-en-Amiénois - 80

Dans le procès des Templiers, il est question d'une grange du Temple appelée «Assens », à la date de 1277, et paraissant se trouver non loin d'Oisemont, nous nous demandons si ce mot n'aurait pas été mal lu, et si ce ne serait pas «Aseus » pour Acheux, qu'on écrivait au XIVe siècle: «Aisseu, Aesseu »

M. E. Mannier pense que la chapelle du Temple d'Acheux fut détruite pendant les guerres du XVe siècle, car le rapport d'une visite prieurale, faite en 1495, dit qu'elle avait cessé d'exister et que la maison n'était plus qu'une simple ferme, dont dépendaient 130 journaux de terre.
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893

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4

Acoyeu   (01)

Maison du Temple d'Acoyeu


Département: Ain, Arrondissement: Belley, Canton: Belley, Commune: Brens - 01


Maison du Temple d'Acoyeu
Maison du Temple d'Acoyeu


Cette maison de Templiers d'Acoyeu doit son origine au chapitre de Belley qui, en 1142, en concéda l'emplacement aux frères de la Milice du Temple par une charte datée de Virieu. Guillaume, évêque de Belley, en fut signataire. Il consacra l'église au mois de décembre 1149 et confirma la concession: « Campum videlicet de Malliaco in quo ecclesia de Cohiaco eorumque edificia fundata sunt. » Hugues de Peyrieu fut témoin de cette concession.
Le premier commandeur du Temple d'Acoyeu fut Georges Faisandier qui réunit à son Ordre plusieurs gentilshommes du voisinage.

Outre des possessions étendues dans les paroisses de Brens et de Virignin, les Templiers d'Acoyeu possédaient encore à Passin, en Valromey, quelques fonds qu'ils aliénèrent en partie, en 1283, aux Chartreux d'Arvières.
Sources: Alain Jantet, l'Ain des Templiers - Edition Trevoux - Archives de l'Ain, archives du Rhône, dictionnaire Topographique et historique de l'Ain.

Maison du Temple d'Acoyeu



Maison du Temple d'Acoyeu
Maison du Temple d'Acoyeu


— Ecclesia de Cohiaco
— Acouieux.
— Cette maison du Temple d'Acoyeu, la plus ancienne du département, doit son origine au chapitre de Belley, qui en concéda l'emplacement aux frères de la Milice du Temple. Guillaume, évêque de Belley, en consacra l'église, au mois de décembre 1149, et confirma la concession: «Campum videlicet de Malliaco in quo ecclesia de Cohiaco corumque edificia fundata sunt. » Outre des possessions étendues dans les paroisses de Brens et de Virignin; les Templiers d'Acoyeu possédaient encore à Passin, en Valromey, quelques fonds qu'ils aliénèrent en partie, en 1283, aux Chartreux d'Arvières. Après la suppression de l'ordre célèbre du Temple, Acoyeu fut donné aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem et devint un simple membre de la commanderie de Chambéry. Au XVIIe siècle, le commandeur y faisait d'ordinaire sa résidence, de là le nom de Commanderie qu'a conservé la maison. Louis du Mesnil-Simon de Maupas, commandeur, y fit édifier, vers 1645-1650, une nouvelle habitation et trois nouvelles granges.
— Les revenus d'Acoyeu s'élevaient alors à plus de 1,000 livres.
— La chapelle était sous le vocable de la Sainte-Vierge.
— Voyez Hauréau, Gallia christiana, tome XV, Instrum. col. 310.
— Notice sur la Chartreuse d'Arvières, page 49.
— Archives du Rhône, Visites de Malte, manuscrits H, 2107, folio 10.


Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Maison du Temple d'Acoyeu


L'évêque Guillaume siège en 1142, date â laquelle le pape Innocent II autorise le chapitre de la cathédrale â suivre la règle de Saint Augustin.
La même année eut lieu l'établissement d'une Commanderie du Temple, sur le territoire de Belley, qui comprenait alors toute la commune de Brens.

L'évêque Guillaume et son chapitre donnèrent aux Templiers la maison et le champ de Mailleu, sur lequel furent construites l'église et la commanderie d'Acoyeu, près du pont sur le Furans qui porte encore le nom de pont de la Commanderie.

L'église fut bâtie par l'évêque de Belley, et pour que les revenus du chapitre ne soient pas diminués par cette fondation, les Templiers prirent l'engagement de payer eux-mêmes la dime, et « que si quelqu'un veut donner aux Frères sa personne ou ses biens, il ne pourra être reçu par eux, qu'avec l'autorisation de l'évêque, après qu'on lui aura représenté la primauté et les droits de l'église paroissiale, et encore â la condition expresse qu'il viendra se présenter lui-même, â cheval (equitans ipse) ou marchant sur ses pieds « (vel pedibus suis ambulans). »
Sources: Société Le Bugey (Belley, Ain). XXIVe fascicule - aout 1930, page 592 - Bnf

Acoyeu, commune de Brens
— Cohiacus, 1149 (Gall Christ, tome XV, instr., c. 309)
— Acoieu, 1149 (Ibidem)
— Accoyeux, 1261 (Guigues, Cartulaire de Saint-Sulpice, page 118)
— La Maison d'Acoyeu avait été donnée à l'Ordre des Templiers, en 1149, par Guillaume, évêque de Belley; après la suppression de cet Ordre, les Comtes de Savoie la donnèrent aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui en firent un membre de leur commanderie de Savoie.
— Templum de Cohiaco, 1149 (Gall Crist, tome XV, instr., c. 309)
— Ecclesi de Cohiaco, 1149 (Ibidem)
— Domus Templi d'Acoyeu, 1261 (Guigue, cartulaire de Saint-Sulpice, page 118)
— Accoieu, membre dépandant de la commanderie de Savoie, 1577 (Archives de l'Ain, H 869, folio 13 r)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.

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6

Acquebouille   (45)

Domaine du Temple d'Acquebouille


Département: Loiret, Arrondissement: Pithiviers, Canton et Commune: Outarville - 45


Domaine du Temple d'Acquebouille
Domaine du Temple d'Acquebouille


L'ancienne maison d'Acquebouille, dont l'existence est constatée vers le milieu du XIIe siècle. Elle était située dans la paroisse de Faronville, sur la route de Paris, aboutissant à la Voie neuve.

Des lettres de Manasses, évêque d'Orléans, de l'année 1171, nous apprennent que Gaudefroy Fouquier, grand-maître des maisons du Temple, en deçà de la mer Méditerranéenne, concéda, après avoir pris l'avis de ses frères, au seigneur Carduc, clerc du Roi et archidiacre de Sainte-Croix, la maison du Temple à Acquebouille, « apud Equeboiles », avec les terres en dépendant, pour en jouir pendant sa vie, moyennant une rente annuelle de trente sols parisis. Il était dit qu'à la mort du seigneur Carduc, les Templiers rentreraient en possession de cette maison, et profiteraient de toutes les améliorations et augmentations qui y auraient été faites.

En 1475, le commandeur Hospitaliers de Saint-Marc, Nicole Lesbahy, arrenta la maison d'Acquebouille avec les quinze muids de terre qui en dépendaient, moyennant une redevance annuelle et perpétuelle de treize francs un sol quatre deniers parisis, valant sept livres tournois. Cette rente se payait encore chaque année, à la fin du siècle dernier.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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7

Acy   (02)

Métairie du Temple d'Acy


Département: Aisne, Arrondissement et Cantons: Laon - 02


Métairie du Temple d'Acy
Métairie du Temple d'Acy


La maison d'Acy, à une lieue de Soissons, parait n'avoir été qu'une simple métairie, dont une partie des terres aurait été donnée par un seigneur d'Ambrief, village voisin.
Ce personnage, du nom de Robert, d'Ambrief, par des lettres de l'official de Soissons, du mois de janvier 1251, déclara faire donation aux Templiers, d'une pièce de terre arable qu'il avait sur le mont d'Acy, près Soissons, « in monte de Acy prope Suessionem », au lieu-dit aux Coutures de Beaumont, « in culturis de Bello monte. » Il leur accordait, en outre, huit essieus de terre et un terrage dans les deux coutures du Temple, dont une était située au Champ-des-Anes, « ad campum asinorum », et l'autre à la Marlière, « ad Malleriam », sur le chemin d'Ambrief, « in via de Ambriers. »

En 1474, Mathieu de Sully, commandeur du Mont-de-Soissons, accordait à bail emphytéotique à Jean de Roussel, la maison d'Acy avec vingt-quatre setiers de terre en labour et vignes, située au lieu-dit « La Couturelle », tenant au chemin de la Vicomté, au canon annuel de 32 sols parisis, mais à la charge de faire édifier à ses frais, en dedans six ans, plusieurs bâtiments, et de mettre en culture de vigne vingt-quatre setiers de savarts qui appartenaient à la commanderie.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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1029

Adrets-de-l'Estérel   (83)

Domaine du Temple Les Adrets


Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Fréjus - 83


Les Adrets-de-l'Estérel
Domaine du Temple des Adrets


Cette paroissse étant dans le terroir de Montauroux, a le même seigneur temporel et le même prieur. La chapelle a pour patron saint Marc et deux cens habitans, dispersés on quatre-vingts bastides situées les unes dans des vallons et d'autres sur des collines. Il n'y avait eu jusqu'ici qu'un prêtre amovible : mais M. du Bellay vient d'y établir un vicaire perpétuel avec toutes les formalités, requises.

Ce terroir est aux confins de celui de Fréjus, et renferme une portion de la commanderie de Marseille, portion d'un petit revenu provenant, des forêts, des bestiaux et de quelques défrichemens.
Sources: Bnf - Description historique du diocèse de Fréjus, manuscrits de Jacques-Félix Girardin et Joseph d'Antelmy. Draguignan 1872

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1725

Affraux (Les)   (82)

Domaine du Temple, Les Affraux


Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Saint-Antonin-Noble-Val, Commune: Vaour - 82


Domaine du Temple, Les Affraux
Domaine du Temple, Les Affraux


Aux Affraux, à demi-lieue de Vaour et dans la juridiction de Saint-Antonin, la Maison du Temple de Vaour prélevait annuellement 28 setiers de blé, 23 setiers d'avoine, 3 livres 9 sous 4 deniers, 5 poules et une paire de perdrix, les droits de lods de 12 un, et la dîme de tous les fruits de 9 un, sans être obligée à aucun service.
Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour

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8

Agen (Sainte-Quitterie)   (47)

Maison du Temple de Sainte-Quitterie d'Agen


Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Agen - 47


Commune d'Agen
Commune d'Agen, XVIe siècle


A une époque que nous ne pouvons préciser, les Templiers fondèrent un établissement dans la ville même d'Agen. Près de l'église Sainte-Quitterie, dont le dîmaire et la seigneurie spirituelle leur avait été donnés dès le principe, s'élevait la masse sombre d'un vieux donjon crénelé; leur autorité s'étendait de là sur tout le quartier entourant leur enclos et désigné dans les vieux cadastres sous le nom du Temple. A peine la construction du château de Brulhes eut-il fourni aux Templiers une résidence plus à leur convenance, qu'ils s'empressèrent de s'y fixer, abandonnant leur fief de Sainte-Quitterie, qui ne forma plus qu'un membre de la nouvelle Commanderie. Nous ne trouvons plus d'indication sur ce membre depuis l'époque de son adjonction au Temple de Brulhes jusqu'au XVIe siècle, sinon qu'il s'accrut en 1315 de tout ce que l'Ordre de Saint-Jean possédait dans le voisinage.

Agen ancien


Place du Marché au blé = -> Place Jean-Baptiste Durand
Rue du Cloitre = -> Place Jean-Baptiste Durand
Rue du Temple = -> rue Lafayette
Agen actuel
Place Jean-Baptiste Durand
Rue Lafayette
Place Jean-Baptiste Durand
Rue du Marché au Blé

Il existait à Agen, au XIIe siècle, plusieurs bâtiments appartenant à l'ordre du Temple. Une église dite de Sainte-Quitterie, une maison forte, un péage pour traverser la Garonne et un donjon. Ces bâtiments ont été détruits.

Plan Agen



La rue du Temple à Agen
La rue du Temple à Agen,
Ordinateurs - cadastre de 1809


Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
En 1553, les consuls d'Agen entreprirent, au mépris des privilèges des chevaliers de Malte, de prélever les tailles sur les biens qu'ils possédaient dans la ville d'Agen et dans sa juridiction. Mais le Commandeur obtint à ce sujet des lettres de chancellerie du Parlement de Bordeaux; les consuls durent se résigner et consacrer les immunités de l'Ordre, par une délibération, dont le procès-verbal fut déposé dans les archives. (Archives de Sainte-Quitterie, L. III.)

Ne résidant plus depuis des siècles dans la ville d'Agen, les Commandeurs du Temple cherchèrent à tirer le meilleur part possible de leur vieille église de Sainte-Quitterie, que les siècles et le délaissement menaçaient d'une ruine prochaine.

Nous trouvons dans les archives un accord conclu en 1601 entre Raymond de Gozon Mélac, Grand-Prieur de Toulouse, commandeur de la Cavalerie et du Temple, et le sindic de la confrérie des Pénitents d'Agen. Le chevalier autorisait ces derniers à faire leurs exercices de dévotion dans la chapelle de Sainte-Quitterie, à la condition de se charger de toutes les réparations. (Archives de Sainte-Quitterie, L. III.)

Vers le milieu du XVIIIe siècle, le Commandeur François de Pallavicini obtint du Grand-Maître l'autorisation de céder à l'évêque d'Agen l'église de Sainte-Quitterie, « qui ne rapportait rien à l'Ordre pour y établir une maison de refuge autorisée par lettres patentes de 1746: le prélat s'engageait, de son côté, à servir au Commandeur « une rente noble consistant en une croix d'or de la valeur de 85 livres; » au dessus de la porte du futur établissement s'élèvera la croix de l'Ordre, et, lors des visites de la Commanderie, les commissaires seront reçus au son des cloches par l'aumônier du couvent (1753). (Archives de Sainte-Quitterie, L. III.)

Maîtres du Temple dans la balllie d'Agen


11XX-XXXX. Fort Sans de Vidalhac.
1155-1158. Augier de Bédeisan.
1159-1165. Hélie de Focald.
1165-1170. Pierre de Stugues.
1170-1175. Jourdain de Corbarrieu.
1176-1180. Gaston de Castelmaurou.
1230-1236. Forlamer de Seados.
1235-1213. Arnaud-Raymon de la Mothe.
1245-1262. Guillaume-Bernard d'Aspet.
1263-1275. Arnaud d'Auron.
1276-1285. Pierre de Sombrun.
1286-1290. Cenebrun de Pins.
1290-1295. Bernard de la Selve, Lieutenants du Maître.
1298-1300. G. de Bernard, Lieutenants du Maître.
1305-1306. Ratier de Lemosin.
Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France. Par M. Du Bourg, Antoine (1838-1918). Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883

Maison du Temple d'Agen


On ne peut fixer au juste l'époque où les Templiers vinrent s'installer dans la ville d'Agen. Organisés dans le Languedoc presque immédiatement après avoir été reconnus par le concile de Troyes, ils s'étendirent bientôt dans toute la province, et alors que les Hospitaliers exerçaient une prépondérance marquée dans le Toulousain, les Templiers, au contraire, devinrent plus puissants dans l'Agenais (1).
1. Du Bourg. Histoire du Grand Prieuré de Toulouse.

Ce fut sous Hélie de Castillon évêque d'Agen de 1149 à 1182, que les Templiers, nous dit Labénazie (2), furent établis dans Agen. « On ne sait au vray, ajoute-t-il, le lieu de leur premier établissemént. Il y en a qui croient que ce fut dans le fort de la ville, près de la tour de M. Despalais, dans la maison de M. Barbier de la Serre, pour deux raisons la première est de ce qu'elle est bastie d'une façon assez parliculière, les murailles qui aboutissent à la rue qui porte le nom de rue du Temple sont basties en arceaux qui sont en forme d'arcs-boutans ; la seconde raison est qu'il y a dans la maison une espèce de chapelle voûtée avec beaucoup d'anneaux de fer suspendus à la voûte, comme pour y attacher des lustres ou des lampes. De ce temps, on disait vespres le soir, vers le commencement de la nuit. Cette voûte tient presque toute la longueur de l'ancienne maison. Ils y furent établis vers l'an 1154. »
2. Labénazie, manuscrits tome II, livre III, chapitre XXII, page 261 et suivantes.

L'opinion de Labénazie peut se soutenir, bien qu'elle ne s'appuie sur aucun document sérieux. On peut voir, en effet, encore les voûtes fort épaisses, aujourd'hui en démolition, de tout le rez-de-chaussée de la maison de M. Aunac (ancienne maison Barbier La Serre), et les attribuer à la chapelle de l'ancienne Commanderie du Temple, dont l'autorité se serait étendue de là sur tout le quartier avoisinant qui garde encore le nom de quartier et de rue du Temple, pour aboutir à la porte Sainte-Quitterie. Néanmoins nous pensons que ces énormes murailles doivent plutôt être attribuées à la première enceinte de la ville et être considérées comme faisant partie du Castrum Sancti Stephani. Pour nous, nous croyons fort que l'ancienne résidence dans Agen des Chevaliers du Temple d'abord, puis des

Hospitaliers, a été de tout temps cet enclos de Sainte-Quitterie, situé près la porte du même nom qui séparait la rue du Temple de la rue Saint-Jean, et où, à côté de l'église, s'élevait comme nous allons le voir, une tour fort importante, existant encore au siècle dernier et qu'on pourrait considérer à juste titre comme un des anciens restes de la maison du Temple à Agen.

Sur ces entrefaites, fut construite sur les bords du Lot une forteresse qui prit le nom de Temple de Brueil ou de Brulhes (1), encore assez bien conservée, et qui peut être considérée comme le type de ces sortes de caravansérails fortifiés, chers aux Templiers dans tous les pays, destinés aussi bien à la défense qu'à l'hospitalité.
1. C'est par une erreur bien excusable, à cause de la similitude des noms, que M. Du Bourg place dans la vicomté de Brulhes, rive gauche de la Garonne, le Temple de Brulhes, sis sur les bords du Lot, entre Castelmoron et Sainte-Livrade. Mais que signifie ce nom de Brulhes, et quelle est son étymologie ? Il nous revient, et nous donnons cette explication sous toutes réserves, que ce mot de Brulhes est un vieux mot patois, employé jadis par les riverains du Lot pour désigner le peuplier (aujourd'hui Bioulé). Nous croyons tout simplement qu'il vient du mot latin Brolium ou Brtilium (voir Du Cange), qui viendrait lui-même du vieux mot gaulois Brogilum et qui signifie bois épais fourré taillis, garenne buissonneuse, etc. Or, on sait que les bords du Lot, comme les coteaux de Laplume, étaient autrefois très boisés. Dans la suite, ce mot aurait fait Brulhés ou Bruillés en gascon, et Breuil, Bruel ou Brulhes en français.

Les Maîtres de l'ordre, en résidence à Agen, s'empressérent de venir y habiter, abandonnant leur maison de ville, qui ne forma plus désormais qu'un membre de la nouvelle Commanderie, sous le nom de Sainte-Quitterie d'Agen (2).
2. Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, chapitre XIX, page 343.

Voici, telle que l'a relevée M. Du Bourg dans les Archives de l'ordre de Malte à Toulouse, la liste des Maitres ainsi que des Commandeurs du Temple de Brulhes ou d'Agen, dans la baillie d'Agen (3).
3. Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, page 25 et 349.

11..-.... Fors Sans de Vidalhac.
1155-1158 Augier de Bédeissan.
1159-1165 Hélie de Focald.
1161-.... Jourdain de la Contraria.
1165-1170 Pierre de Stugues.
1170-1175 Jourdain de Corbarrieu.
1176-1180 Gaston de Castelmauron.
1230-1236 Forlamer de Séados.
1236-1243 Arnaud-Raymond de la Mothe.
1245-1262 Guillaume-Bernard d'Aspet.
1256-.... Pierre Boyer.
1263-1275 Arnaud d'Auron.
1276-1285 Pierre de Sombrun.
1281-.... Raymond de Cantamerle.
1286-1290 Cenebrun de Pins.
1288-1295 Berlrand de la Selve, lieutenant du Maître.
1298-1300 Guillaume de Bernard, idem.
1305-1306 Ratier de Lemozin.

Indépendamment de leurs maisons du Temple et de Sainte-Quitterie d'Agen, rappelons, uniquement pour mémoire, les autres possessions qu'avaient les Templiers dans l'Agenais: dans le vallon du Pont-du-Casse, la forteresse de Sainte-Foy de Jérusalem, qui joua un rôle lors des invasions anglaises et dont il ne reste plus que la pittoresque couverte de lierre ; tout à côté Merens, puis Sauvagnas, Golfech, Saint-Sulpice de Rivalede sur les bords de la Lède, Saint-Jean de l'Herme, une église à Port-Sainte-Marie, enfin, comme l'aflirme Labenazie, le château du Bedat, tout près d'Agen, ainsi qu'une petite église attenante, et le château fort de Gavaudun, dans le haut Agenais, où l'Evêque de Périgueux, Jean Dasside, les assiégea, les prit et rasa le château. Cela se passait vers 1160.

Nous n'avons trouvé dans les archives de Sainte-Quitterie d'Agen, la seule possession qui doive ici nous intéresser, aucun document durant toute la domination des Templiers. Les premiers que nous ayons rencontrés ne datent que de 1312, c'est-à-dire du jour de la dispersion de cet ordre et de son remplacement par les Hospitaliers.

Ce fut, en effet, en 1309 que leurs possessions de Guienne et de Gascogne furent toutes saisies par Clément V, qui en commit la garde d'abord à l'évêque d'Agen, Bernard de Fargis, et à plusieurs chanoines, puis à Philippe-le-Bel. « Cela déplut étrangement, nous dit l'abbé Barrère, au sénéchal de Gascogne pour le roi d'Angleterre, qui s'en plaignit à son maitre l'année suivaute (1)." Il ajoute que ces renseignements sont dûs à une note que Baluze envoya lui-mème à Labenazie, au moment où celui-ci préparait son histoire. Quoi qu'il en fût, le roi de France ne garda pas longtemps ces immenses domaines ; car, dès que le concile de Vienne, en 1312, eut tranché la délicate question de savoir où iraient les biens des Templiers, et que l'opinion de Clément V eut prévalu de les donner aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, institués pour les mèmes causes et dans le même but, les possessions agenaises, sauf l'église du Port Sainte-Marie qui fut prise par les religieuses du Paravis en échange de la cure d'Argentens, et quelques biens de peu d'importance qui furent vendus à de simples particuliers, passèrent toutes dans les mains des nouveaux Chevaliers, aussi bien le Temple de Brulhes que Merens, Golfech, Sauvagnas, Sainte-Foy de Jérusalem, etc.
Ce fut également le sort de Sainte-Quilterie d'Agen.
1. Histoire religieuse et monumentale du diocèse d'Agen, tome II, page 88.
Sources: Revue de l'Agenais et des anciennes provinces du Sud-Ouest : historique, littéraire, scientifique et artistique, page 98 à 103, première et deuxième livraisons de la 13e année. Agen 1886. - Bnf

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Agnez-les-Duisans   (62)

Domaine seigneurial du Temple d'Agnez


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement et Canton: Arras, Commune: Agnez-les-Duisans - 62


Domaine du Temple d'Agnez
Domaine seigneurial du Temple d'Agnez


Les Templiers d'Arras possédaient une maison et des terres à Agnez-les-Duisans. Ce petit domaine seigneurial, dont la maison était située dans la rue conduisant d'Agnez à Hautavesnes; leur avait été donné au XIIIe siècle par les seigneurs d'Agnez. Des lettres de l'évêque d'Arras, du 21 mars 1219, portent que devant Eustache, doyen d'Aubigny, «de Albiniaco», et Pierre, doyen de Duisans, Bauduin d'Anez avait déclaré faire donation aux frères de la chevalerie du Temple, de la moitié de ses biens pour en jouir seulement après sa mort. En sûreté et garantie de cette donation, Bauduin avait remis à Jean d'Anez son frère sa maison, mais sous réserve d'usufruit, à la condition qu'à sa mort elle appartiendrait aux Templiers qui devraient la tenir du dit Jean et de ses héritiers sous le cens ou la rente d'un denier payable à la saint Remi de chaque année. Nous trouvons quelques années après le même Jean d'Anez, se désaisissant, en faveur des Templiers de la maison sus-rappelée et des huit hôtes qui l'habitaient, ainsi qu'il résulte des lettres des mêmes doyens du mois de janvier 1223.

Gouves


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Arras, Chef-lieu de cantons, Commune: Gouves - 62


Domaine du Temple de Gouves
Domaine du Temple de Gouves


« Les Hospitaliers, en possession des biens du Temple, affermèrent en octobre 1330, pour neuf ans, à un nommé Etienne de Donnemarie, le manoir de l'Hospital (du Temple) gisant en la ville d'Agnez, qui jadis fu du Temple et tout chou qu'ils ont clozement es villes et es terroirs de Gouves et de Valeroie.
Valeroie (Peut-être Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Arras, Chef-lieu de cantons, Commune: Warlus - 62
Si comme en terres ahanaules, en rentes, en teraiges, en soistes, en ventes, en relies, en amendes, etc., au rendage de cinquante livres parisis, et à la charge par ledit censier de retenir le manoir de ladite censé bien et souffisamment de pas, de laite et de couverture, et de laisser les terres comme il les aura trouvées, XXII mencaudées querkiés de blé et de souscrions, XXII mencaudées de march querkiés d'avaines, XVII mencaudées à gaskière, ahannées d'une roie d'esté à II fers et li sourplus en ries, et si doit ledit censier mener sour les terres de ladite censé chascun an, C karettes de fiens boins et loyaus. »

D'après le rapport d'une visite prieurale de 1446, nous voyons que la maison d'Agnez n'existait plus alors.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Aigues-Mortes   (30)

Maison du Temple d'Aigues-Mortes


Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Aigues-Mortes - 30


Domaine du Temple d'Aigues-Mortes
Domaine du Temple d'Aigues-Mortes


Le port d'Aigues-Mortes, seule ouverture sur la Méditerranée relevant directement de la Couronne de France, devait être l'instrument de ces ambitions. Or le rôle qu'auraient tenu les ordres militaires locaux dans sa création, évoqué par l'érudition locale, incite à aborder ce dossier (1).
1. F. Mahoudeau, Croisade, p. 18-54; et L. Nourrit, Mille ans, p. 51-70.
Au XIIe siècle, un modeste port de pêcheurs devait exister sur le site actuel d'Aigues-Mortes, à quelques centaines de mètres de la vieille abbaye de Psalmodi. Au cours du premier tiers du siècle suivant, le site, qui est déjà connu sous le toponyme d'Aigues-Mortes, abrite une véritable activité portuaire maritime (2).
2. F. E. di Pietro, Histoire d'Aigues-Mortes, Paris, 1849, pages 31-32; et R. Michel, L'administration, pages 271-272. Je ne reviens ici, ni sur le choix du site, ni sur la configuration topographique de cette zone littorale fort mouvante, ni sur les aménagements portuaires; sur tout cela, J. Morize, «Aigues-Mortes»; et J. Rossiaud, Réalités et imaginaire, tomes 1-3, pages 651-692.
Puis, à partir de 1241, débutent indiscutablement les premiers travaux d'aménagement du futur port royal (3).
3. Sur la chronologie des travaux du port et des fortifications, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Canton d'Aigues-Mortes, éd. J. Claparède et alii, Paris, 1973, volume I, pages 34-53.
Les autres grandes étapes du projet capétien sont constituées par la charte de franchise de 1246 visant à attirer des habitants, puis par l'échange passé en août 1248 avec Psalmodi, garantissant au roi la pleine propriété du terrain (4).
4. En août 1248, «le territoire où se trouvent la ville d'Aigues-Mortes et ses fortifications (...) depuis le Vidourle jusqu'au Petit-Rhône, a été cédé au roi de France en échange d'une terre située dans le territoire de Sommières», G. Jehel, Aigues-Mortes, pages 121-122.
Etonnés par le délai écoulé entre les premiers travaux et l'acquisition définitive du terrain auprès de Psalmodi, certains auteurs ont invoqué l'intervention des Templiers, conjecturant que ces derniers auraient pu conseiller le choix du site ou même avoir entrepris les premiers travaux avant l'arrivée du roi (5).
5. F. Mahoudeau, Croisade, pages 18-22; et G. Jehel, ibid., p. 128.

Que tient-on d'assuré ?


L'ordre avait obtenu des seigneurs de Posquières, tout comme l'Hôpital et Franquevaux des droits d'usage dans la proche Sylve Godesque au XIIIe siècle. Il était en outre possessionné dans la forêt de Clamadour, sise autour de l'étang d'Amalbert, à une dizaine de kilomètres au sud-est d'Aigues-Mortes (6).
6. Sur la sylve Clamadour, dite aussi d'Albaron, Chartier du Temple de Saint-Gilles, n° 038 bis (mai 1201); et P. Amargier, «La Silva piocha»
La commanderie de Saint-Gilles était également présente plus à l'ouest, notamment autour de l'étang de Mauguio, où elle avait pris en emphytéose la forêt de Coitieux (7).
7. En mai 1214, le commandeur de Saint-Gilles prenait à bail, pour 14500 sous melgoriens, ce domaine confrontant la forêt des Ports, J. Rouquette, A. Villemagne, Edition, tome II, pages 130-13. En janvier 1217, Honorius III confirmait l'acquisition de cette forêt, Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 382 ter.
Dans le dernier tiers du XIIe siècle, elle avait surtout réussi à prendre possession de l'île de l'Estel, qui fermait l'étang de Peccais, où les frères avaient sans doute érigé la chapelle Sancta Maria de Astellis.
C'est au nord de cet îlot, en bordure du Grau de la Chèvre, que Jacques Rossiaud situe l'établissement templier de Nega Romieu, lieu d'accostage comprenant des entrepôts loués à des marchands (8).
8. Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 047, 061, 163, 273, 288, 289; et J. Rossiaud, Réalités et imaginaire, tomes 1-3. Pages 679-683.
Les Templiers étaient donc omniprésents autour de ce site stratégique. Mais rien n'autorise, comme l'a trop vite fait François Mahoudeau, à leur prêter une initiative dans l'aménagement d'un port sur un terrain qui ne leur appartenait probablement pas.
Toutefois, il est évident que la densité de leurs possessions aux alentours dut faire d'eux, même si les sources sont peu disertes, des intermédiaires obligés. La confirmation de tous les biens de l'ordre, promulguée en août 1258 par le sénéchal de Carcassonne et de Beaucaire, peut-elle être interprétée comme une bienveillance royale destinée aux commanderies de la région ?
Les frères de Saint-Gilles jugèrent en tout cas l'acte assez important pour le copier au dernier folio de leur «vieux» cartulaire. Et saint Louis devait bien finir par s'adresser à eux pour agrandir le territoire de sa fondation. En octobre 1269, il envoya son chevalier Arnoul de Courféraud pour recevoir, en son nom, la forêt des Ports en investiture féodale, des mains de Roncelin de Fos, maître en Provence, et avec l'accord du commandeur de Saint-Gilles (9).
9. Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 483 bis. La forêt des Ports est une vaste étendue boisée s'étendant autour de l'étang de Mauguio, donc immédiatement à l'ouest d'Aigues-Mortes. Elle devait son nom à une «villa Portuus» qui s'était développée à l'époque carolingienne à l'embouchure du Vidourle. Les Templiers en avaient acquis une partie, en octobre 1248, de quatre propriétaires laïcs, Sources L. NOURRIT, Mille ans, pages 51 et 57.
Sans doute les Templiers furent-ils en droit d'attendre en retour un geste royal. Or, en 1271, un accord avec le châtelain du roi à La Motte révèle qu'ils disposaient, suite à une concession royale, de terrains à aménager sur le rivage d'Aigues-Mortes (10).
10. Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 486 (6 juin 1271): et quod in Aquis Mortuis habeant tantum solum ad hedificandum prope ripam maris quantum est solum domus quam Rex a dictis templariis avocavit.
On ignore toutefois dans quelle mesure ils utilisèrent vraiment cet avantage pour leurs besoins propres. Au début du XIVe siècle en tout cas, ils possédaient dans la ville au moins une «stare» qu'ils louaient à un bourgeois de Vintimille (11).
11. Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 501 (29 décembre 1303). Sous l'Ancien Régime, l'ordre de Malte possédait toujours cette maison, sources Archives départementales des Bouches du Rhône Marseille, 56 H 135 (1649).
Mais nulle part n'est mentionnée de maison urbaine telle qu'elle existait par exemple aux Saintes-Maries de la Mer.
Avec le retrait de Saint-Gilles, confrontée au déclin du pèlerinage et à la concurrence maritime d'Aigues-Mortes, Marseille captait avec ses armateurs l'essentiel du trafic provençal depuis la troisième croisade. L'historiographie a relevé des passages ponctuels à partir de ce port, en 1203, 1209, 1218, et d'autres demeurés célèbres, comme l'embarquement de la croisade des barons français sous la conduite de Thibaud IV de Champagne, en juin 1239, ou, l'année suivante, celui de Richard de Cornouailles et de huit cents chevaliers anglais.
La croisade de 1248 a laissé à ce titre un dossier fourni faisant largement intervenir les ordres militaires. Saint Louis disposait d'un port à Aigues-Mortes, mais non de navires: il en commanda seize à Gênes et vingt à Marseille. Or le roi se reposa presque totalement sur l'expérience des ordres militaires pour organiser ces nolis. En août 1246, André Polin, prieur de l'Hôpital en France, et Renaud de Vichiers, maître du Temple en France, furent chargés, avec trois autres membres de l'hôtel du roi, de traiter avec les deux syndics de Marseille. La commune s'engageait à livrer à Aigues-Mortes vingt vaisseaux équipés et gréés d'ici la Saint-Jean-Baptiste prochaine (12).
12. Layettes, tome II, nº 3537 (19 août 1246). Les mêmes dignitaires des ordres militaires furent également chargés de traiter avec le podestat génois quelques mois plus tard, (octobre 1246).
Pour définir au plus juste le prix de 1 300 marcs sterling réclamé par bateau en fonction de la taille et du tonnage, le contrat prit comme référence le navire nommé la Comitissa del Hospital. En outre, la ville dut encore participer en fournissant à ses frais dix galées équipées, armées et capables d'emporter un minimum de vingt-cinq hommes. En mai 1248, les frères Otton de Gavi, commandeur de l'Hôpital de Marseille, André de Gignac, templier, et Peire Bonel, probablement commandeur du Temple de Marseille, à partir de cette ville, transmirent aux deux amiraux du roi basés à Gênes, Ugo Lercaro et Jacopo de Levante, une commande de trois navires. Dans les jours suivants, les notules du notaire Giovanni Vecchio ont conservé les contrats de nolis passés par les deux amiraux avec plusieurs armateurs génois pour des naves entièrement équipées avec leurs marins qui devaient être amenées à Aigues-Mortes. Il en coûta au roi, pour ces trois vaisseaux, baptisés le Saint-Esprit, le Saint-François et le Paradis, respectivement 1 095, 900 et 1 259 marcs d'argent. Dans cette affaire, on retrouve, comme bien souvent, les moines-soldats en position d'intermédiaires financiers, puisque c'est à eux que devaient s'adresser les envoyés des armateurs afin de recevoir les sommes prévues par les contrats de nolis (13).
13. L. T. Belgrano, Documenti inediti, nº 14 (11 mai 1248), 15 (20 mai 1248), 16 (20 mai 1248), 17 (23 mai 1248), 18 (23 mai 1248), 19 (30 mai 1248) et 20 (2 juin 1248).
A Marseille même, c'est encore vers les ordres militaires que se tournent les barons français accompagnant le roi, comme l'atteste le registre notarié de Giraud Amalric. Entre avril et juin 1248, l'hospitalier frère Lombard est l'un des deux procureurs du comte Gui de Forez dans le contrat de nolis passé avec un groupe d'armateurs marseillais pour le navire la Bonne Aventure avec son équipage, alors encore en chantier. L'acte est passé dans la trésorerie de l'Hôpital de Marseille, devant quatre frères, tandis que celui qui concerne le navire La Bénite, nolisé pour le comte de Dreux un mois plus tard, est rédigé dans la trésorerie du Temple, en présence de deux frères (14).
14. Blancard II, p. 191-193, nº 777 (25 mai 1248). Dans la même série, même si les ordres militaires ne semblent pas intervenir, mentionnons le contrat de nolis de Geoffroy, archevêque de Tours, passé le 13 juin pour la Bonne Aventure, pages 234-236, nº 878 (13 juin 1248).
Ceci suppose, une fois de plus, une intervention financière des ordres militaires. Quelques années plus tard, Alphonse de Poitiers, qui avait déjà confié la gestion de son trésor aux Templiers, devait encore s'adresser à eux pour l'organisation de l'expédition tunisienne (15).
15. En janvier 1268, il demandait à son sénéchal en Saintonge de transférer au Temple de Paris les 2000 livres promises par les bourgeois de La Rochelle pour les besoins de la Terre sainte, A-Molinier, Correspondance, 1.1, nº 120. Sur la gestion du trésor, L. Delisle, Mémoire, page 33.
A l'été 1269, il ordonna à deux templiers de la région, «Joan de Cais» et «Gui de Bruciac», d'acheter les provisions nécessaires à la traversée. A l'automne, il débloqua 5 000 livres de tournois, mais dut rappeler à l'ordre son sénéchal qui n'avait pas fait transférer la totalité de la somme nécessaire au Temple de Paris. En mars 1270, le prince écrivait encore «a sun amé et sun familier frère Jehan de Kais» pour lui demander que toutes les marchandises achetées soient acheminées à Aigues-Mortes pour la première semaine de mai au plus tard. Il s'assurait en outre que les navires que le frère avait loués à Gênes et en Catalogne seraient prêts à appareiller dans ce même port (16).
16. A. Molinier, ibid., tome II, nº 1759 (2 juillet 1269), 1779 (19 juin 1269), 1796 (2 août 1269), 1801 (8 septembre 1269), 1814 (17 octobre 1269), 1815 (17 octobre 1269) et 1832 (26 mars 1270).
Et à Marseille, l'Hôpital avait encore nolisé un navire nommé l'Angélus pour le passage du comte de Toulouse (17).
17. Alphonse de Poitiers s'était adressé à son frère, seigneur des Marseillais, pour que ces derniers permettent l'affrètement du navire par l'Hôpital, A. de Bouard, Actes et lettres, nº 306 (7 décembre 1270).

Il est évident que la contribution des Marseillais aux expéditions outre-mer fut tout sauf désintéressée. La ville recueillit les fruits de son investissement en obtenant, avec le soutien actif de Charles Ier, de nombreux privilèges commerciaux avec la Syrie-Palestine et avec l'Egypte (18).
18. R. Pernoud, L'histoire du commerce, tome I, pages 149-180; et G. Lesage, Marseille angevine, Pages 91-107.
Malgré les interdits liés au commerce avec les pays musulmans dont les négociants marseillais n'eurent cure, la collaboration avec les ordres militaires se poursuivit. Sans doute, les commanderies des deux côtés de la Méditerranée furent-elles assidûment fréquentées par les marchands. Lorsque Conrad de Montferrat, en 1187, avait pris sous sa protection les bourgeois des grandes villes commerçantes de Languedoc et de Provence, l'acte avait été passé à l'Hôpital de Tyr, en présence de plusieurs frères, dont Ermengau, prieur de Saint-Gilles, et de six Templiers (19).
19. H. E. Mayer, Marseilles Levantehandel, pages 181-183, nº 4.
Et c'est dans la maison marseillaise du Temple que Charles Ier concéda aux citoyens de cette ville la liberté de commerce à Acre en remerciement de l'aide apportée contre les rebelles de Sicile (20).
20. L'acte est évoqué dans la confirmation qu'en fit le prince à partir de Brindisi, en septembre 1284, H. E. Mayer, ibid., pages 212-213, nº 27.
Malheureusement, la disparition totale des archives des deux ordres à Marseille ne permet pas de préciser davantage la nature des relations qu'ils entretinrent avec les milieux de négociants. Si les gens du Midi traversaient donc assez facilement la Méditerranée pour commercer, quelle fut la part de leur investissement militaire ?
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Les Templiers Aigues-Mortes


Pendant la prospérité commerciale d'Aigues-mortes, quelques autres faits historiques s'accomplirent dans cette ville.
Secondé par le pape Clément V, qui, né Français, lui devait la tiare, Philippe le Bel avait résolu la destruction de l'ordre des Templiers. Le même jour, 13 octobre 1307, ils furent tous arrêtés à la même heure dans toute l'étendue du royaume. Sur les soixante six qu'on arrêta dans la sénéchaussée de Beaucaire, quarante-cinq furent conduits, chargés de fers, à Aigues-Mortes, où on les enferma dans les cachots de la tour de Constance. Quelques jours après, Oudard de Maubuisson, commissaire du roi, arriva dans la ville, et établit son tribunal dans la maison royale de la Claverie. Là, se faisant assister, outre trois autres commissaires qui l'avaient accompagné, de Guillaume de Limier, châtelain d'Aigues-Mortes, et de Barthélémy de Clusel, juge de la ville, il fit comparaître, l'un après l'autre, devant lui, les quarante-cinq chevaliers du Temple, et il procéda à leur interrogatoire.

Frère Bertrand Arnaud, interrogé le premier, répondit aux questions qui lui furent adressées, qu'en effet, le jour de sa réception, le supérieur de la maison, après l'avoir conduit derrière l'autel, lui avait présenté le crucifix; qu'il lui avait fait trois fois renier Jésus-Christ, et que, chaque fois, il l'avait obligé de cracher sur la croix; qu'ensuite on l'avait mis tout nu; mais il ne convint pas, comme le portaient les chefs d'accusation, que le supérieur l'eût baisé à l'anus, au nombril et à la bouche; il dit que c'était lui-même qui, suivant l'ordre qu'il en avait reçu, avait baisé le supérieur en ces mêmes parties. Il nia, au surplus, d'avoir commis le crime de sodomie, d'avoir été sollicité de le commettre; enfin, d'avoir jamais adoré aucune idole sous forme de tête humaine, ou sous toute autre forme. Les réponses des autres Templiers furent à peu près conformes à celles du chevalier Bertrand Arnaud. Cet interrogatoire dura du 8 au 11 novembre.

Le jour suivant, Oudard de Maubuisson fit ramener ensemble devant lui les quarante-cinq Templiers, et, en présence de deux frères Prêcheurs du couvent de Nîmes, députés par l'inquisiteur du pape, il leur fit donner lecture en langue vulgaire de l'interrogatoire qu'ils avaient subi. Ils en confirmèrent successivement l'exactitude, en ajoutant que, malgré leur initiation à l'ordre du Temple, ils avaient gardé la foi catholique dans leur coeur, et qu'ils étaient dans la ferme résolution d'y vivre et d'y mourir.

On voit par la procédure qui fut instruite contre ces malheureux (1) que, après avoir été détenus près de trois ans dans les prisons d'Aigues-Mortes, ils furent conduits à Alès, où l'on avait réuni les autres Templiers de la sénéchaussée de Beaucaire; et que là, soumis à la torture par l'ordre du commissaire subdélégué de l'évêque de Nîmes, quelques-uns d'entre eux avouèrent, en protestant de leur vif repentir, que, dans les chapitres provinciaux de l'ordre, le diable, leur apparaissant sous la figure d'un chat, leur promettait la possession de grandes richesses; et qu'ensuite plusieurs démons, se montrant sous des formes de femmes, se livraient à leurs impurs embrassements. C'est par suite de semblables aveux que l'ordre des Templiers, convaincu d'avoir commis les crimes les plus énormes, de s'être livré aux plus affreux dérèglements, vit périr la plupart de ses membres dans la flamme des bûchers, et fut enfin aboli, en 1312, au concile de Vienne, dans une session que présidait le pape Clément V, et à laquelle assistait Philippe le Bel, héritier des richesses de l'ordre.
1. Voir cette procédure dans les Preuves de l'Histoire de Nîmes, de Ménard, tome I.
Sources: F. EM. DI Pietro, Histoire d'Aigues-Mortes. Editions Furne et Perrotin, Libraires à Paris - 1849.

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Aigues-Vives   (30)

Seigneurie du Temple d'Aigues-Vives


Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Sommières - 30


Seigneurie du Temple d'Aigues-Vives
Seigneurie du Temple d'Aigues-Vives


En 1248, Pons de Montlaur, à la veille de son départ en croisade, fait une donation considérable à la Maison du Temple de Saint-Gilles: Le 6 juin 1248, il donne les «castra» de Générac et d'Aigues-Vives, avec leurs tènements et les droits seigneuriaux, Chartier du Temple de Saint-Gilles, Nº 45.

La seule information que j'ai trouvé à son sujet est l'acte de confirmation fait 1254, par le roi Louis IX, dans cet acte, il confirme au Templiers les ségneuries de Générac et d'Aigues-Vives.

Et plus tard, Alphonse de Poitiers, en 1270, confirme à son tour l'ensemble des possessions des deux Ordres Militaires dans le comté toulousain.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

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1779

Aillas   (33)

Domaine du Temple Aillas


Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: La Réole - 33


Domaine du Temple Aillas
Domaine du Temple Aillas


L'église Notre-Dame, de style roman, construite au XIIe siècle, propriété de l'ordre des Templiers, avait la forme d'une croix latine, se composant d'une nef unique, d'un transept surmonté d'un clocher à sa croisée, d'une abside et de deux absidioles. Elle a été restaurée et agrandie au XIXe siècle (dont le clocher carré exhaussé en 1845) mais a conservé sa superbe façade de style roman. Elle est protégée et inscrite aux monuments historiques depuis 1925. Des images anciennes de l'église sont disponibles sur la base Mémoire.
Sur la façade, dans les arcatures de droite, un petit bas-relief montre deux pèlerins en bliaud munis de bâtons sur la route de Compostelle.
Le clocher contient cinq cloches qui forment un très beau carillon. L'une d'elles est de 1526, l'autre de 1538. Ces deux cloches sont classées depuis 1942.
Sources: Wikipedia

L'église Notre-Dame d'Aillas



Notre-Dame d'Aillas
Notre-Dame d'Aillas, abside


A l'origine, cette église romane du 12e siècle appartenant à l'ordre des Templiers se composait d'une nef unique, d'un transept surmonté d'un clocher à sa croisée, d'une abside et de deux absidioles. Un bas-côté sud a été ajouté au 17e siècle, mais les travaux les plus importants ont lieu au 19e siècle et au début du 20e : construction du clocher actuel, restauration de la façade, voûtement de la nef et des bas-côtés, décoration intérieur. Un bas-côté nord est construit, le bas-côté sud est remanié.
Sources: Base Merimée

L'église Notre-Dame d'Aillas


Dans l'arrondissement de Bazas: la cathédrale de Bazas avec son riche portail est un monument hors ligne ; ainsi que l'église d'Uzeste, elle appartient au style ogival.
L'église d'Aillas est romane, sa façade et celle de Loupiac présentent de grandes analogies.
L'église de Pondaurat a appartenu, dit-on, aux Templiers.
Bazas, Uzeste, Aillas, ont été étudiées.
Académie Nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, quatrième année, page 256. Paris, Bordeaux 1842. Livres numériques Google

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Aimargues   (30)

Domaine Templier d'Aimargues


Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Vauvert - 30


Domaine Templier d'Aimargues
Domaine Templier d'Aimargues


Parallélement au réseau de commanderies secondaires longtemps liée à la Maison Mère fondatrice de Saint-Gilles, s'établit à un niveau hiérarchique inférieur une trame d'établissements qui finit de tisser la toile templière dans ce secteur de la Basse-Provence et du Languedoc méditerranéen.

Ainsi à partir de la Maison du Temple de Saint-Gilles, très tôt se met en place un réseau de dépendances dans un rayon de dix à quinze kilomètres autour de cette Maison Mère. Un grand nombre de «castra» ou de «villae» sont en effet investis par les Templiers dans la Basse Vallée du Rhône, dans les années 1160-1190.

C'est le cas d'Aimargues, dont la première mention est relevée en 1161.
Le patrimoine d'Aimargues d'après le Chartier du Temple de Saint-Gilles est de peu d'importance: Nº 019, 035, 037, 038, 039.

Cette Maison du Temple secondaire joua un rôle très important comme centre de recrutement. Ainsi le nombre de Frères attestés à Saint-Gilles sont issus des proches environs: Aimargues, agglomération qui possédait une dépendance templière.

Quelques anthroponymes significatifs: Armand de Bordel (commune d'Aimargues), Raimon Alazandi et Pons Arimandi, originaires d'Aimargues.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

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Aimont à Conteville   (80)

Maison du Temple d'Aimont à Conteville


Département: Somme, Arrondissement: Abbeville, Canton: Crécy-en-Ponthieu, Commune: Conteville - 80


Maison du Temple d'Aimont
Maison du Temple d'Aimont


La maison du Temple d'Aimont (Aiemunt, Aiemond, Aymond) remonte au XIIe siècle; il est même possible d'en préciser l'origine exacte. C'est en 1146 que Thibaud, abbé de Saint-Josse (1), concéda aux frères du Temple la dîme de 4 journées de terre en la paroisse de Conteville, pour les aider dans la construction de la maison qu'ils devaient édifier à cet endroit même. L'abbé mettait toutefois cette condition, que s'il arrivait qu'une ville prit naissance, ou que les hôtes du Temple vinssent à s'établir en ce lieu, l'abbaye de Saint-Josse aurait la moitié de la dîme, sur les habitants (copie du dernier siècle, d'après le vieux cartulaire de l'abbaye).
1. Saint-Josse: Département: Pas-de-Calais, Arrondissement et Canton: Montreuil - 62
Chapelle de l'abbaye d'Aimont. Datée de 1194, c'est une ancienne propriété templière passée aux Hospitaliers de Malte

Cette Maison avait des terres sur les domaines d'un certain Hue Seigneuré, « Sénioratus. » Un acte émané de son fils, Gautier, délivré dans les dix ou quinze dernières années du XIIe siècle (Pièce justif. nº 12. - Cet acte non daté ne peut être de beaucoup antérieur à l'an 1190, car il y est fait mention du précepteur du Temple en Ponthieu. Il serait au plus tard de l'année 1194, car nous avons le nom du précepteur à cette date, ainsi que les noms de ses successeurs jusqu'en l'an 1215 environ. Or la teneur même de l'acte nous autorise à lui donner une date plus anqenne), nous apprend que: les Templiers avaient acheté à Bernard de Fontaines, un champ de terre pour 60 sous.
Que G. de Rambures leur avait fait don de 15 arpents de terre et de la moitié du bois de « Fayel », et qu'il avait eu du Temple un cheval;
Que Hue Bordel leur avait donné l'autre moitié du bois et avait reçu 15 sous, (ce bois faisant partie du fief de Gautier Seigneuré, ce dernier avait eu pour sa concession, 6 fromages).
Que Raoul Bordel, père de Hue, avait donné à la maison du Temple 60 arpents et Qu'il en avait reçu 60 sous;
Que Hue de Béthencourt avait vendu au Temple 4 arpents, 20 sous;
Que Roger, hôte des Templiers, leur avait donné 8 arpents, avec l'assentiment de Gautier;
Que Gui de Durchetel, leur avait donné 5 arpents;
W. de Fontaines, 5 arpents tant en terre qu'en bois;
Lambert de Fontaines sept arpents;

Ménil



Domaine du Temple au Ménil
Domaine du Temple de Ménil


Que Maingode de Béthencourt avait donné à cette maison du Temple, au terroir du Ménil, un champ à la réserve du droit de terrage et 6 arpents de bois.
Cette longue énumération était scellée, jadis, du sceau de Guillaume de (Guillaume del Bos Norman, sans doute (1), alors précepteur du Temple, en Ponthieu, et peut-être même le premier précepteur du Ponthieu; les baillies n'existant que depuis l'an 1190 ou environ. (E. Mannier a cité cette pièce, en parlant d'Aimont, mais il n'en a connu que l'analyse du XVIIIe siècle qui se trouve dans le registre S. 5970).
1. Bosnormand: Département: Eure, Arrondissement: Bernay, Canton: Bourgtheroulde-Infreville - 27

C'est à peu prés à la même époque, en juin 1194, que G. le Blond, donna à la maison d'Aimont une terre dite le champ de Gui. Cette donation fut faite dans la commanderie même, en présence d'Olard (il y a dans l'acte, Oelardus, peut-être, Eulard), précepteur du Temple en Ponthieu;
De Guillaume de « Leicestre », chapelain d'Aimont;
De Gobert, précepteur;
D'Evrard, sénéchal de cette maison;
Du frère Eustache, que nous retrouverons comme précepteur de la maison en 1214;
D'autres frères et de sergents du Temple qui ne devaient être, à cette époque, que des mercenaires.

En avril 1214, les Templiers échangent avec Régnier de « Baiarde » bourgeois de Hiermont (80), 3 journaux et 3 quarterées d'une terre sise au terroir de « Baiarde », contre 3 journaux et 3 quarterées de terre au terroir de Conteville, « jouxte la maison d'Aimont. » Parmi les témoins de cet échange, étaient, le Précepteur du Temple en Ponthieu, Silvestre;
Un chevalier du Temple, Gosselin de Bérengeville,
Et Eustache précepteur d'Aimont.

De cette époque à l'année 1307, nous n'avons plus aucun renseignement, bien que la maison n'ait pas cessé d'exister. Car un frère sergent du Temple, Jean de Juvigny (ou Juvignies « de Juviniaco vel de Juveniliis » Procès des Templiers), mentionné dans le procès des Templiers, déposa avoir été reçu vers l'an 1299, dans la chapelle du Temple d'Aimont, par le précepteur du Ponthieu, G. de Grandvilliers, et en présence de Pierre de Lagny, précepteur d'Aimont.

Pierre de Lagny fut, selon toute apparence; le dernier précepteur de cette commanderie, car il dirigeait encore cette maison en 1305. En effet le neveu de ce précepteur, qui s'appelait également Pierre de Lagny, déposa le jeudi 4 mars 1311, qu'il avait été reçu le 14 septembre 1305 par Baudouin de Saint-Just alors précepteur du Ponthieu, dans la chapelle d'Aimont et en présence de son oncle.

Procès des Templiers, tome II, page 76


Requisitus si scit, credit, vel audiverat dici quod illicita confessata per eum vel alia intervenirent in recepcionibus aliorum fratrum vel post, respondit quod non, adiciens se vidisse recipi infrascriptos in quorum recepcionibus nichil vidit, nec scivit, nec audivit dici intervenisse illicitum nec post; videlicet fratrem Petrum de Lenhi servientem, Noviomensis diocesis, ut credit, testem supra examinatum, quem recepit frater Robertus de Sancto Justo presbiter quondam, in capella domus Templi de Aymont Ambianensis diocesis, sunt X anni vel circa, presentibus fratribus Petro de Lenhi quondam avunculo predicti Petri, tunc preceptore dicte domus, et Johanne bergerio dicte domus.

Vidit eciam recipi fratres Petrum de Sancto Maxencio Ambianensis diocesis, et Johannem de Juveniliis servientes, per fratrem Garinum de Grandi Villarii militem quondam, in dicta capella de Aymont, in estate proxima erunt octo anni vel circa, presentibus dicto Petro de Lenhi (Pierre de Lagny) preceptore, et ipso teste, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recordatur, et de quorum receptorum, recipiencium et astancium vita vel morte non habet certitudinem.

Petro de Lenhi tunc preceptore d'Oymont
Fratrem Petrum de Lenhi servientem, Noviomensis diocesis, ut credit, testem supra examinatum, quem recepit frater Robertus de Sancto Justo presbiter quondam, in capella domus Templi de Aymont Ambianensis diocesis
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Nous citerons encore parmi les Templiers de cette maison, qui furent arrêtés, un certain Jean, berger de la commanderie, vers 1305 (Procès des Templiers), et Pierre de Bouillancourt (80) qui eut la garde des clefs de la maison (Bouillancourt-la-Bataille: Département: Somme, Arrondissement: Montdidier, Canton: Montdidier - 80 - Le texte porte: « Poignencurt, alias, Bolhencurt. »)

Procès des Templiers tome I, page 368


Post hec, die Sabati sequenti, que fuit VIII dicti mensis Januarii, convenerunt dicti domini commissarii in domo predicta, et fuerunt adducti ad presenciam eorumdem pro testibus infrascripti fratres dicti ordinis, videlicet fratres Johannes de Boilhencort, et Petrus de Bolhencourt Noviomensis, et Petrus Boucheures Ambianensis diocesium, servientes, qui juraverunt, tactis sacrosanctis Evangeliis, dicere in negocio isto totam, plenam et meram veritatem, secundum formam juramenti aliorum testium superius registratam, eis vulgarizatam et expositam.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

D'après le Livre vert cette maison était assez riche puisqu'elle possédait 900 journaux de terres arables, pouvant rapporter 135 livres, 60 journaux de bois pour l'usage de la maison, des dîmes en nature, des cens. Le revenu total se trouvait ainsi dépasser 190 livres, mais il n'est pas tenu compte des charges.

D'après E. Mannier (Les Commanderies du Grand Prieuré de France, page 631) les Hospitaliers auraient loué en 1339 à Mathieu de Trye, maréchal de France, l'ancienne maison du Temple d'Aimont.

Nous savons d'autre part que, plus de quarante ans auparavant, un certain Mathieu de Trye avait fait parvenir au caissier du Temple à Paris la somme de 170 livres qui fut inscrite sur le registre « ad debetur » (Léopolde Delisle. Mémoire sur les opérations financières des Templiers, page 163: « Du mercredi 23 mars 1295, versement de 170 livres fait, au Temple à Paris, au compte de Mathieu de Trye »)

Un autre bail de l'an 1375, mentionne le manoir du Temple, le colombier et la chapelle où il faut dire 3 messes par semaine. (En 1495 la maison et la chapelle subsistaient encore: « Hemont, au quel a chappelle bien édiffiée... » D'après la visite prieurale de 1495).

Précepteurs d'Aimont


En 1194. - Gobert.
En 1214. - Eustache.
En 1299 et postea. - Pierre de Lagny, frère sergent.
Chapelain d'Aimont: En 1194. - Guillaume de « Leicestre » (Peut-être Leicester en Angleterre, dans le comté du même nom).
Sénéchal: En 1194. - Evrard.
Claviger: En 1307 et ante. - Pierre de Bouillancourt.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

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Aix-en-Provence   (13)

Maison du Temple d'Aix-en-Provence


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Aix-en-Provence - 13


Maison du Temple d'Aix-en-Provence
Maison du Temple d'Aix-en-Provence


C'est à partir de 1143 que l'Ordre est mentionné dans le diocèse d'Aix (1).
La dévotion des princes catalans pour les Ordres Militaires est visible pour le choix des lieux de leur inhumation. Certains choisissent les abbayes, ou les chapelles des commanderies.
1. J.-A. Durbec, « Les Templiers en Provence », p. 32-37, 97-112 et 123-124. Les premières donations sont reçues à Saint-Antonin sur Bayon, près d'Aix, en 1143, tandis que la cité épiscopale est investie à partir de 1175.
On trouve parfois ces princes en visite dans les commanderies ou sont témons d'actes passés par les frères, on rencontre plus souvent encore ces dits frères dans les suites comtales:
En 1145, novembre, Raimon Bérenger IV est témoin d'une transaction passée entre Piere de « Rovira », maître du Temple en Provence-Espagne, et Gaucelem d'Assillan, prieur de Saint-Gilles. Il est le 23 octobre 1155, au Temple d'Arles, Alphonse II et Sanche sont au Temple de Montpellier en juin 1204.
Raimon Bérenger V est au Temple d'Aix le 12 septembre 1235 et à l'Hôpital d'Aix le 21 février 1239.
A Aix, les Templiers possédaient la petite Maison de Sainte-Catherine, alors que les Hospitaliers eux possédaient un immense complexe dans la ville, qui deviendra très vite une nécropole comtale. Il ne reste plus rien de ces deux Ordres en cette ville. Il faut dire que les aménagements successifs ont été des très dommageables aux vestiges. On trouve encore à Aix une église, tellement remaniée, que l'on ne pourrait croire qu'elle est issue d'un des Ordres.
A Aix, les Hospitaliers occupent une position périurbaine classique, dans les faubourgs le long de l'antique voie aurélienne, les Templiers résident dans la ville comtale: voyez Y. Esquieu, « L'Eglise des Hospitaliers », page 103; et N. Coulet, Aix-en-Provence, page 30.
Des moines-soldats confrontés aux crispations anticléricales
La croisade albigeoise, puis la pacification angevine, ont ranimé en Provence des tensions latentes depuis la crise grégorienne. Au sein d'une partie au moins des élites politisées s'est développé un sentiment mêlant à la fois solidarité pour la cause toulousaine, sympathie pour le parti gibelin et opposition aux Français et à des évêques figurant comme les relais locaux de la théocratie pontificale.

Cet amalgame a donné lieu, entre le dernier tiers du XIIe et la fin du siècle suivant, à des crispations anticléricales cycliques dont les mobiles furent tout à la fois ecclésiologiques, politiques et économiques. Ces réactions furent principalement dirigées contre les clercs séculiers, mais elles n'épargnèrent pas les ordres militaires. C'est encore un troubadour qui nous livre une clé pour comprendre le sentiment d'une partie au moins de l'opinion sur les moines-guerriers. Après le traité de Paris de 1229, et donc la défaite du « parti occitan », Bernat Sicart de Marvéjols s'attriste sur le sort du comté de Toulouse et de la terre d'Argence et jette sa vindicte sur les Français et les clercs « malhonnêtes. » Il s'en prend notamment aux Templiers et aux Hospitaliers qu'il accable de défauts classiques: orgueil, simonie, avidité de richesses. Surtout, se sentant « déçu et trahi » par leur « perfidie », il soupçonne à mots couverts leur alliance avec ces Français honnis.

Or, cette rancoeur semble bien s'être traduite dans les faits. En mai 1229, Bermon de Luzenson, commandeur de l'Hôpital de Trinquetaille, se plaint à l'archevêque Uc Béroard que les chanoines et d'autres clercs ont envahi la maison de Saint-Thomas, fracturant les portes, s'en prenant aux cloches de la chapelle et emportant divers objets. On apprend en outre que le podestat Torello de Strada, au nom de la commune, s'est attaqué à la commanderie et à ses possessions et qu'il aurait agi à la demande de l'archevêque en personne.

Le conflit entre dans le cadre des tensions entre séculiers et réguliers, mais il se double d'une hostilité du parti communal à rencontre des Hospitaliers. Cette hostilité, on y reviendra, est avivée par des tensions économiques, mais elle semble également recouper des mobiles plus politiques. En effet, alors que les faits remontent très probablement à 1222-1224, date du podestat de Torello de Strada, la plainte des Hospitaliers vis-à-vis de l'archevêque Uc Béroard est ranimée un mois seulement après le traité de Paris (11 avril 1229). Ce podestat fut un Gibelin notoire, tandis qu'Uc Béroard parut également bien plus conciliant que son successeur Joan Baussan à l'égard du parti impérial.

Dans ce contexte, les frères de Saint-Thomas n'ont-ils pas profité d'un retour au calme marqué par la victoire du parti pro-français pour obtenir réparation et rappeler la complicité entre les factieux et un prélat plutôt complaisant à l'égard des Gibelins ?
Une décennie plus tard, survient dans un environnement similaire, un autre épisode impliquant les deux ordres militaires arlésiens. Bien que fréquemment rapporté par l'historiographie locale, il mérite ici quelques approfondissements.
Alors que les opposants au pouvoir angevin unissaient leurs forces autour de la ligue communale entre Marseille, Avignon et Arles, l'épiscopat de Joan Baussan fut marqué par de violentes contestations anticléricales.
Durant l'automne 1248, les Arlésiens révoltés contre le comte de Provence et contre leur archevêque s'en prirent à la commanderie de l'Hôpital, massacrant plusieurs frères, et s'attaquèrent aussi aux possessions du Temple (2).
2. J. H. Albanès, U. Chevaliers, Gallia Christana Novissima - Arles, nº 1132, col. 432 (12 janvier 1250): in primis quod extraxerunt de domo et ecclesia Hospitalis Sancti Thome quosdam milites, quorum quosdam extinctos interfecerunt et vilissime dilaniaverunt.
Item quasdam domos Templi propria temeritate diruerunt. L'ensemble de ces révoltes est décrit par un réquisitoire de l'archevêque daté de janvier 1250, mais l'historiographie s'accorde à les placer peu de temps après le 28 août 1248, date de l'embarquement de Charles d'Anjou pour la croisade.
La violence qui semble s'être exercée sur quelques uns de ces Hospitaliers, dont les corps, écrit Joan Baussan, furent mis en pièces, tient peut-être du meurtre ritualisé et témoigne de la rancoeur accumulée par les habitants.
Là encore, on peut accepter l'interprétation économique qui voudrait que ces derniers aient été exaspérés par la richesse de l'ordre et par son activité de prêteur sur gages.
Mais il faut aller plus loin. Les insurgés s'en sont pris en particulier à un religieux proche de l'archevêque, nommé frère Joan d'Arles, l'accusant d'avoir joué les intermédiaires entre le prélat et les « Francigenas. »
Or il s'avère que ce mystérieux frère Joan est un templier. Successivement commandeur de Fos, de Bayles et d'Aix, il apparaît effectivement, dès - 1245, mais surtout dans les années qui suivent, très proche de l'archevêque comme de Charles d'Anjou (3).
En mars 1245, il intervient en tant que procureur de Joan Baussan dans une concession de moulins au Trébon à la commanderie d'Arles. En octobre de la même année, toujours au nom de l'archevêque, il passe quittance au commandeur de Saint-Thomas au sujet d'une terre. Le 3 août 1251, lorsque Joan Baussan s'engage à livrer son château de Salon à Charles d'Anjou, Joan, devenu commandeur de Bayles, est toujours là. Cinq jours plus tard, on le retrouve comme second témoin au serment de fidélité prêté au prince par les habitants de Salon. En octobre 1257, Joan, devenu commandeur d'Aix, est présent au compromis établi entre l'archevêque et les Arlésiens. En novembre 1258, enfin, il apparaît comme le premier témoin cité d'un accord entre le chapitre et le nouvel archevêque Bertran Malferrat.
3. Chartier du Temple d'Arles, nº 121; et J. H. Albanès, U. Chevaliers, Gallia Christana Novissima - Arles, nº 2709, 1154, 1156, 1187 et 1193.
L'intuition de l'historien d'Arles Louis Anibert, qui avait interprété ces violences comme une vengeance des Arlésiens à l'encontre des ordres militaires suspects à leurs yeux de pro-angevinisme, se révèle donc exacte. La collaboration entre Joan Baussan et les Templiers de son diocèse ne s'arrête pas au parcours individuel de frère Joan. En décembre 1236, un compromis à propos des dîmes de Saliers soulignait « la ferveur que l'archevêque éprouvait dans l'amour et la protection de la dite maison » du Temple. Deux ans plus tard, le prélat avait ainsi remis dix setiers sur une rente annuelle que la commanderie de Saint-Gilles devait à l'archevêché en remerciement des nombreux services que l'ordre avait rendus à sa personne et à l'Eglise d'Arles.
Or, à l'automne 1249, une année après les événements dont furent victimes les ordres militaires arlésiens, la fureur anticléricale n'étant pas retombée, Joan Baussan doit fuir son archevêché pour se réfugier à Saint-Pierre de Campublic.
Le choix de ce lieu n'est sans doute pas fortuit. Il se situe en terre d'Argence, un territoire symbole de l'irrédentisme des comtes de Toulouse face à la seigneurie archiépiscopale puis à la confiscation de leurs Etats par les Français. L'Hôpital et le Temple avaient chacun une maison dans cette enclave du diocèse d'Arles désormais en terre royale, et l'archevêque pouvait donc s'y sentir en sécurité (4).
4. Saint-Pierre de Campublic avait fait partie des fiefs dont l'archevêque Michel de Mourèse avait investi Simon de Montfort en janvier 1215 - J. H. Albanès, U. Chevaliers, Gallia Christana Novissima - Arles, nº 828, à partir de 1226, la terre d'Argence est incluse dans la sénéchaussée de Beaucaire, - R. Michel, L'administration, page 5.
Le Temple, on l'a dit, avait même été installé en ces lieux en 1193 par Imbert d'Eyguières, l'un des prédécesseurs de Joan Baussan. A la lecture de ces événements, l'orthodoxie comme l'intégration des ordres militaires dans la politique princière et théocratique locale ne fait donc guère de doute. Quelques décennies plus tard enfin, le troubadour Rostan Berenghier, partisan du roi d'Aragon, s'en prend encore aux Templiers dans une tenson avec un bâtard de Jaume Ier. Il fustige leur orgueil et les décrit admirant leurs chevelures blondes: « E lurs cabeils saurs remiran. »
Ne peut-on voir dans cette allusion hermétique un amalgame entre les frères et les Français ?
Si la blondeur des cheveux peut, pour un Marseillais, éventuellement apparaître comme un trait nordique, souvenons-nous aussi que l'orgueil est un défaut couramment reproché aux Français, et notamment au premier d'entre eux en Provence, Charles d'Anjou.
A Aix, il possédait, avant 1249, un hôpital sous le vocable de Notre-Dame de la Cavalerie (5). Il apparaît également que l'institution Notre-Dame de Beauvezet, établie par un couple de laïcs à l'extérieur de la ville sur la route de Marseille, échut aux mains de l'ordre. Ce dernier était possessionné autour de cet hôpital et, en 1283, une élection de sépulture fut accomplie « in ecclesia Sancte Marie de Bellevise de Aquis ordinis milicie Templi (6) »
5. Ainsi que le suggère, à cette date, un legs de 12 deniers fait au cas où cet hôpital serait rétabli.
J. Pourrière, Les hôpitaux, page 16.
6. Selon J. Pourrière, la maison de l'Aumône et l'hôpital de Beauvezet constituent le même établissement. Or, les Templiers ont des biens dans le quartier de l'Aumône: en 1226, ils donnent aux frères de cette maison un espace vide confrontant l'hôpital et situé devant Notre-Dame de Beauvezet. Et en février 1307, ils obtiennent une reconnaissance pour une maison devant la même église, J. Pourrière, ibid., p. 19, 47 et 177-182. Il n'est pas impossible que l'initiative privée de la fondation ait été faite sur une possession du Temple et que l'établissement leur fût cédé après la disparition des patrons laïcs.
Archives départementales des Bouches du Rhône (Marseille), 56 H 5169 (29 août 1283).
Le pouvoir central s'immisçait encore dans la perception de tous les revenus lucratifs. Le comte et le roi, en même temps qu'ils s'attachaient à fixer les limites territoriales de leurs juridictions respectives, avaient entrepris de récupérer l'ensemble des péages sur le Rhône (7).
7. J. de Romefort, « Le Rhône », p. 76-77; et R. Michel, L'administration royale, pages 164 et 171-172.
A La Motte, le sénéchal de Beaucaire imposa au Temple un partage des revenus du port. Or, l'attention accordée au bornage de ce terroir pourrait avoir été motivée par l'exploitation d'un péage sur le sel nouvellement acquis par le roi(8).
8. Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 486 (6 juin 1271); et R. Jeolas, Ecrits sur Saint-Gilles, page 146.
En effet, ce dernier, comme le comte de Provence, s'était assuré le monopole des transactions sur le sel, ce qui dut sérieusement hypothéquer les revenus des Templiers dont on a fait remarquer l'activité en la matière (9).
9. Sur l'acquisition du monopole du sel et sur la gabelle au profit du roi comme du comte de Provence.
J. de Romefort, « Le sel en Provence », pages 174-180; et E. Baratier, Enquête, pages 44-46.
Ainsi, aux Saintes-Mariés, le bailli du comte de Provence prétendit les empêcher d'exploiter les salines et le commandeur de Nega Romieu dut produire des témoins pour prouver l'ancienneté de l'activité de sa maison (10).
10. Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 497 (20 octobre 1287).
Le développement de la fiscalité saline eut même une conséquence indirecte pour la maison d'Aix qui, en 1302, fut obligée de revendre au comte plusieurs maisons qu'elle louait afin de permettre la construction des nouveaux bâtiments de la gabelle (11).
11. Archives des Bouches du Rhône (Marseille), B 417 (1302).
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Aix-en-Provence


Les Templiers s'installérent à Aix, proche du palais comtal, vers 1154, dans une rue qui prit le nom de « rue du Temple. » La commanderie comprenait une église dite de « Sainte Catherine »; un hospice, un four, des écuries, un verger, un cimetière. (Roux-Alphéran, Les Rues d'Aix, 1848).
Une grande maison dans la rue Sainte Catherine, qui avait appartenue au Temple, fut démolie en 1787; on y voyait encore, au XVIIe siècle quelques marques de la demeure des religieux, comme des têtes d'empereur en relief, une montée et un escalier à la façon des cloîtres, et une chambre entièrement peinte, ayant à un côté la figure de l'adoration des rois... et de l'autre l'image d'un crucifix, ayant à sa droite la figure de la Sainte Vierge, et à sa gauche celle de Saint Jean, marques bien contraires à ce de quoi on les accusait.
Dans une autre partie de l'ancienne commanderie « on voyait... sculptés deux Templiers à cheval, armés et cuirassés »
Honoré Bouchet, Histoire de Provence pages 329-330

La maison d'Aix avait pour commandeurs


Jean Matthias (Johannes Matthias) - 1263
Guillaume Girard (Guillelmus Girardus) - 1286
Commandeur de la maison du Temple d'Aix, et récemment lieutenant du vénérable seigneur Albert de Blacas, commandeur de la maison du Temple d'Aix.
Albert de Blacas (Albertus Blacasii) - 1286, et avant 1308
« Commandeur de la maison du Temple d'Aix » avant 1286, 1302
« Commandeur des maisons de Saint Maurice et d'Aix » 1293-1302 « Commandeur des maisons de Saint Maurice, Bras et Aix » 1293, 1308.
Il est non seulement commandeur de ces maisons, mais aussi Bailli de toute la région. Il appartenait à la branche des Blacas d'Aups, qui deviendra plus tard celle des ducs de Blacas.
Fonds: Archives Bouches du Rhône, B. 151, 152, 381, 417, H2 10, 45.
Cf. Trudon des Ormes, p. 261;
Schottmuller, II, p. 424, 433.
Prutz p. 336, 339; Finke, II, p. 347.

Sources: E. G. Léonard Tableau des Maisons du Temple en France et de leurs commandeurs (1150-1317).

Note sur les Templiers


Les Templiers s'étaient établis à Aix en 1140. Une bulle d'Adrien IV, en 1154, parle de leur maison.
Ils fondérent de nombreux hospices en Provence, et s'occupérent de rétablir les chemins et de protéger les voyageurs, moyennant des péages divers.
Le même coup de force qu'en France fut appliqué en Provence. Le comte Charles II envoya, le 13 janvier 1308, tous ses juges et viguiers deux lettres, dont la première demandait un accusé de réception et prescrivant de N'ouvrir la seconde que le 23. Celle-ci portait: « Nous vous ordonnons, sous peine de punition exemplaire, de prendre vos mesures avec tant de prudence et de secret que le 24 du présent mois vous fassiez arrêter et mettre sous bonne garde tous les Templiers qui se trouvent dans votre ressort, empêchant qu'on leur fasse aucun mal. »
Ces instructions furent exécutées au jour dit, de grand matin. A Aix, le commandeur Albert de Blacas et trois religieux furent saisis dans leur lit. Vingt-sept Templiers furent enfermés dans le château de Meyrargues, et vingt-un dans celui de Pertuis ces chiffres indiquent leur nombre dans les maisons de Provence.
Guillaume Aycardi, prévôt de Saint-Sauveur, un des huit commissaires nommés par le pape pour examiner leur cause, refusa d'informer contre eux. Aucun ne fut mis à mort.
Il ne parait pas que les Templiers de Provence, non plus que ceux du Languedoc, aient pris part aux crimes dont on accusa leurs frères de France.
A Aix en Provence, ils n'étaient pas riches: seulement quelques terres et bestiaux, c'était tout; pas d'argenterie.
Clément V, dans la bulle donnée le 22 mars 1312, au concile de Vienne, supprima l'Ordre du Temple « non par manière de condamnation, mais par voie de provision », ce qui laissera toujours du doute non sur les crimes de quelques particuliers, mais sur la culpabilité de l'Ordre en général.
La bulle du 2 mai 1312, attribua les biens des Templiers aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
La Maison du Temple d'Aix était bâtie sur l'emplacement des prisons actuelles et les Templiers possédaient d'autres Maisons à l'est de cette dite prisons.
Le couvent des Clarisses (rue Sainte-Claire), fondé en 1312 fut bâtit sur l'emplacement des écuries de la Maison du Temple d'Aix. L'église des Templiers dédiée à Sainte Catherine, fut rachetée par la province aux Hospitaliers de Saint-Jean en 1787.
sources: Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 1. Par l'abbé M. Constantin. - Imprimerie de A. Makaire (Aix) - 1890-1898

Aix-en-Provence


Ce groupement comprend les possessions et juridictions d'Aix-en-Provence et de Marseille.
Pourquoi laisser de côté la commanderie d'Aix-en-Provence ou de l'unir à celle de Bayles. Ce furent deux maisons biens distinctes malgré qu'à certaines époques elles eurent un commandeur commun, mais nous verrons pourquoi elles étaient unies.

Les Templiers s'installèrent dans la région d'Aix-en-Provence en 1143. Dans la ville même ils établirent leur maison avant 1191 puisque le 25 avril de cette année, le pape Célestin III demandait à l'évêque d'Antibes de spécifier aux Templiers de démolir une église qu'ils ont fait construire à Aix, malgré l'opposition formulée par le prévôt et les chanoines du chapitre (1). La commanderie d'Aix-en-Provence est surtout connue par des actes concernant son église et son cimetière.

En parlant de l'église il faut croire que la décision pontificale ne fut pas suivie et les droits paroissiaux furent à l'origine de litiges entre les Templiers et les chanoines. L'archevêque d'Aix, Bermont Cornut conclu un accord entre les deux parties en 1213 (2). Les chanoines ne voulurent pas voir dans la décision épiscopale un quelconque règlement et ne tardèrent pas à revenir sur les droits. Cette fois-ci ce fut le prévôt lui-même, Raimond Audibert qui, avant de devenir archevêque d'Aix défendra les droits des Templiers face à ses chanoines (3).

Le comte de Provence fut à Aix l'hôte des Templiers. Le 12 septembre 1236, il signe la trêve avec les marseillais, dans le cimetière des Templiers (4), tandis que le 14 mai 1239 ce sera Raimond Bérenger, évêque de Fréjus qui signera la confirmation de la donation des châteaux des Arcs et de Trans à Arnaud de Villeneuve. Ce dernier acte fut signé dans les jardins du Temple d'Aix-en-Provence (5).

Le premier document concernant les biens est daté du 28 février 1263, lorsqu'Audibert Suellus donne dix éminées de terre sur le territoire du Puy-Sainte-Rérarade au lieu-dit le Pradal. Le commandeur d'Aix, frère Jean ajoute le titre de commandeur de Bayles et confirme cette donation (6).

Le premier commandeur connu est cité dans un diplôme, d'Alphonse d'Aragon concernant les privilèges de l'abbaye de Saint-Pons-de-Gémenos, le 13 décembre 1209 (7).
Aix-en-Provence devint commanderie majeure, chef de juridiction après le chapitre provincial de 1285.

Commandeurs d'Aix-en-Provence


Guillaume de Saino, 1209
Jean Mathias, 1262, commandeur d'Aix en Provence et de Bayles
Guillaume Giraud, 1286, puis lieutenant d'Albert de Blacas
Albert de Blacas, 1286-1308
1. Aix-en-Provence, Bibliothèque Méjanes, Ms. 1042, fol. 3.
2. Albanes, opuscule cité. Aix en Provence, col. 65.
3. Albanes, opuscule cité. Aix en Provence, 132.
4. Albanes, opuscule cité. Aix en Provence, 142.
5. Marseille. Archives Départementales, B 326.
6. Marseille. Archives Départementales, H. 756 et H. 21, fol. 216. 56 H, 5169.
7. Dailliez (Laurent). L'Abbaye de Saint-Pons-de-Gémenos. Marseille. 1967.

Sources: Laurent Dailliez - Les Templiers en Provence - Alpes-Méditerranée-Editions - Nice 1977.

Suppressions des Ordres Religieux


Les décrets de l'assemblée constituante supprimèrent les ordres religieux dès le mois de février 1790, après avoir englobé leurs biens dans la confiscation générale des biens du clergé qui marque la fin de 1789. Les religieux de l'ordre de Malte, malgré les éminents services rendus à la civilisation, furent chassés et dépouillés comme tes autres.
Le trésor de Saint-Jean offrit une riche proie aux révolutionnaires. Il se composait, en sus de ce que la commanderie d'Aix possédait, des objets de la maison des Templiers d'Aix et de la commanderie hospitalière de Marseille, réunis les uns en 1312, les autres en 1664. De précieuses reliques y étaient conservées deux portions notables de la vraie croix, un doigt de sainte Madeleine, le livre d'heures et un peigne en corne de saint Thomas Becket, le chapeau épiscopal de saint Louis de Provence; etc.; tout fut profané.
On envoya à la Monnaie deux croix processionnelles et un buste de saint Symphorien en argent, la mitre brodée du prieur, sa crosse d'ivoire, un autel portatif antique. Trois chasses en vermeil et d'autfaa pièces précieuses n'arrivèrent pas jusqu'à Paris, retenues au départ ou au passage par quelques bons patriotes.
sources: Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 1. Par l'abbé M. Constantin. - Imprimerie de A. Makaire (Aix) - 1890-1898

Les rues d'Aix-en-Provence


La porte du Puy-de-la-Cavalerie
Une cinquième porte fut ouverte au levant de la ville comtale, vers l'an 1200, et fut nommée la porte du Puy-de-la-Cavalerie, à cause des Templiers dont l'habitation était assez près de là ; puis de Riffe-Raffe, parce qu'elle était située à l'extrémité de la rue de ce nom ; enfin de Saint-Sulpice (portale Sancti-Sulpitii), comme voisine de la petite chapelle dédiée à ce saint, construite vers 1350, à l'entrée de la rue Bellegarde.
C'est cette cinquième porte que nous appelons aujourd'hui le Portalet, situé en face de la place des Prêcheurs et qui a été rebâti plusieurs fois. Page 7

Eglise Sainte-Catherine
Trois rues disparurent entièrement lorsque fut tracé l'emplacement que devaient occuper le nouveau Palais et les nouvelles Prisons :
1. — La rue du Messager qui bordait l'ancien Palais du côté du couchant
2. — La rue du Temple, appelée aussi la rue de la Trésorerie à cause qu'elle longeait la partie de l'ancien palais où siégeaient les Trésoriers de France.
3. — La rue Sainte Catherine dite également la rue du Temple, parce qu'elle était la continuation de celle-ci et que là se trouvait l'église de Sainte Catherine, bâtie par les Templiers vers l'an 1220.

L'histoire de ces chevaliers est trop connue pour que nous en parlions ici. Nous dirons cependant qu'ils avaient été reçus dans Aix au milieu du XIIe siècle, et que lors des plaintes et des accusations criminelles qui s'élevèrent contre eux en 1307, Charles II roi de Naples et comte de Provence qui régnait de ce temps, les fit arrêter le même jour dans toute l'étendue de son comté. Ce jour-là qui fut le 24 janvier 1308 (n. st.), quelques heures avant le lever du soleil, Pierre Gantelmi, et Pons Garnier, l'un viguier, l'autre juge de cette ville, se transportèrent par ordre de leur souverain dans la demeure des Templiers, où ils trouvèrent trois de ces religieux encore couchés et les constituèrent prisonniers.
Un quatrième averti sans doute par le bruit parvint à s'évader. On sait que leur ordre fut définitivement aboli au concile de Vienne, en 1312, par le pape Clément V.
Le frère Albert de Blacas, de la noble maison d'Aups, était alors commandeur d'Aix et de Saint-Maurice. Il fut emprisonné en 1308, ainsi que le frère Raymond Perdigon, le seul des Templiers d'Aix qui soit nommé parmi une cinquantaine de chevaliers provençaux qui furent arrêtés et détenus, les uns au château de Meyrargues, les autres dans celui de Pertuis.
Mais aucun d'eux ne périt et il est même prouvé qu'Albert de Blacas continua de jouir, sa vie durant, avec le consentement des Hospitaliers, des revenus de la commanderie de Saint-Maurice (1).
1. Raynouard Documents historiques sur les Templiers pages 199 et 200.

Quant à l'église de Sainte-Catherine et autres biens que les Templiers possédaient à Aix, ils furent réunis à ceux des chevaliers Hospitaliers du couvent de cette ville qui en ont joui jusqu'à la révolution. Cette église, dont on aperçoit encore les fondements sur la voie publique le long de la façade méridionale des prisons actuelles, fut démolie en 1787, et ne renfermait rien de remarquable, si ce n'est un autel de bois peint en rouge et orné de bas-reliefs dorés qui représentaient les diverses circonstances du martyre de Sainte Catherine. Cet autel fut transporté à Saint-Jean et a été détruit pendant la révolution, ce qui est à regretter, car c'était un ouvrage curieux par son ancienneté.
Une inscription placée au revers, indiquait qu'il avait été réparé en 1514, ce qui peut faire présumer qu'il avait déjà alors deux ou trois siècles d'existence.
Noble Arbaud d'Arbaud, premier syndic d'Aix en 1428; habitait, dans la rue Sainte-Catherine, une grande maison qui avait appartenu aux Templiers et où l'on voyait encore au milieu du XVIIe siècle, suivant H. Bouche (2), « quelques marques de la demeure de ces religieux, comme des têtes d'empereurs en relief, une montée et escalier à la façon des cloîtres et une chambre entièrement dépeinte, ayant à un côté la figure de l'adoration des rois à la naissance de Jésus, et à l'autre l'image d'un crucifix, ayant à la droite la figure de la Sainte-Vierge, et à la gauche celle de saint Jean, marques bien contraires à ce de quoi on les accusoit. »
2. Histoire de Provence in folio tome II, page 329 et 330.

Hugues Arbaud, prieur de Saint-Jean, vendit cette maison en 1476, comme fondé de pouvoirs de noble Étienne Arbaud, son frère aîné, héritier de leur père commun. Si les bas-reliefs et les peintures dont parle H. Bouche, existaient encore en 1787, lors de la démolition de cette maison, ce que nous ignorons, il est fâcheux qu'on ne les ait pas conservés, comme pouvant faire connaître quel était l'état de l'art en Provence à l'époque des Templiers (Rue Sainte-Claire). Page 18

Rue Bouèno Carrièro
Il en existe encore une petite partie située entre la rue Monclar et celle des Gantiers, laquelle fut épargnée lors de la délimitation des abords du nouveau palais de justice. On l'appelait très anciennement la rue du Four du Temple, parce que là se trouvait le four où les Templiers allaient cuire leur pain. Mais dans le XVe siècle un lieu public de débauche y ayant été établi, les libertins qui le fréquentaient nommèrent par dérision cette rue la Bouèno Carrièro (la Bonne Rue), et ce nom lui est resté. On assure même que celui deis Peitraoux qu'elle a également porté concurremment avec l'autre, lui venait de ce que les femmes de mauvaise vie s'y montraient publiquement la poitrine découverte, ce qui ne leur était pas permis dans les autres parties de la ville.
Un pareil voisinage n'empêcha pas cependant de très honnêtes familles de faire leur résidence dans la rue du B... el ou de la Lupanarié (Lupanarium), autrement dite, du Four du Temple, ce qui conste par les actes de reconnaissance des censes passées en faveur des prieurs de l'église de Saint-Jean qui avaient succédé aux biens des Templiers. C'est ainsi que nous trouvons parmi ces censitaires un Balthazar de Gérente, un Michel Emeric et un Gabriel Eyraud, en 1409 ; un Antoine de Fulconis en 1476 ; un Antoine de Fortis en 1533 ; un Toussaint de Beaumont en 1545 ; et la même année un Bernard de Badet, conseiller au Parlement, l'un des commissaires députés pour l'exécution du mémorable arrêt rendu contre les hérétiques de Cabrières et de Mérindol, etc. - Boniface de Fara, qualifié de professeur en droit, y logeait en 1337, ce qui nous est une preuve à ajouter à celles que nous fournirons ailleurs, de l'ancienneté des écoles de droit dans cette ville. Page 30

Rue Sainte-Claire
On l'appelait anciennement la rue des Templiers, à cause des chevaliers du Temple, dont le premier établissement dans Aix fut fait en 1154, ou peu d'années auparavant. Nous avons parlé de la chapelle qu'ils avaient fondée sous le titre de Sainte-Catherine, et qui a été démolie en 1787, pour la construction des prisons actuelles. Leur cloître était situé non loin de cette chapelle, et leurs écuries se trouvaient dans la rue dont nous parlons, d'où vient que tout ce quartier a porté pendant longtemps le nom de Puy de la Cavalerie.

En 1362, les religieuses de Sainte-Claire furent transférées dans une partie des bâtiments qui avaient appartenu aux templiers et donnèrent leur nom à cette rue. Elles avaient été fondées (suivant quelques auteurs en 1310, mais plus vraisemblablement en 1337, comme le rapporte de Haitze) par la reine Sanche d'Aragon, seconde femme de Robert d'Anjou, dit le Sage, roi de Naples et comte de Provence.
Elles furent logées d'abord hors des murs et au levant de la ville, dans le quartier alors appelé lou galet cantant, à peu près où se trouve aujourd'hui le jeu de mail (1) ; mais les guerres survenues en Provence sous le règne de la fameuse Jeanne de Naples, petite fille et héritière du roi Robert, furent cause de leur translation dans la ville.

« Le 18 mars 1361, Jeanne Babote, abbesse de Sainte-Claire, attendu la guerre et ensuite de l'ordonnance du conseil de la maison de ville, du vouloir et consentement de Roger de Saint Séverin, sénéchal, acheta deux maisons dans la ville, de Guillaume Neble notaire, joignant celle dudit Neble et par derrière celle des hoirs de Rixende Michaelis, au prix de 300 florins d'or, sauf le droit de l'hôpital Saint-Jean, à la cense de six sols à la Noël ; plus une autre maison contiguë par derrière aux précédentes, au prix de 30 florins, à la cense de seize deniers au même hôpital. »
1. Leur habitation se trouvait, dit-on, là mème où est ce pâté de maisons qui subsiste aujourd'hui au fond de la ruelle située hors la ville, à peu de distance et en face de la porte de la Plate-Forme.
2. Archives du prieuré de Saint-Jean, au (primum sumptum) de Jacques de Vertaux, notaire.


La reine Sanche leur avait donné sa couronne d'or, dont elles employèrent plus tard la matière à un ostensoir qu'on voyait encore dans leur sacristie, lors de leur suppression. On voyait aussi dans leur église quelques peintures gothiques et un petit tableau assez curieux représentant saint Louis, évêque de Toulouse, ayant à ses pieds le roi Robert, son frère et la reine Sanche, sa belle-sœur. Ceux-ci avaient donné ce tableau en 1340, aux religieuses qui, en quittant leur couvent, en firent cadeau aux présidents de Saint-Vincens. Il est actuellement dans le musée de la ville.
Deux grandes statues en pierre, représentant Robert et Sanche, existaient encore dans cette église et ont disparu lors de sa démolition, ainsi que deux bas-reliefs en pierre incrustés dans la partie extérieure du couvent en face de la rue des Marchands, et où étaient sculptés deux templiers à cheval, armés et cuirassés. La perte de ces monuments est à regretter. On nous a assuré qu'ils ont été enfouis dans les fondations de la maison neuve qui fait le coin de cette rue et de la rue Rifle-Rafle. Il ne serait donc pas impossible qu on les retrouvât quelque jour. Page 146, 147

Puy de la Cavalerie
Louis de Tarente, second mari de Jeanne, était cependant arrivé à Avignon par Aigues-Mortes, où il avait débarqué, et ne cessait de solliciter vainement la liberté de son épouse. Mais le duc de Normandie s'étant désisté de ses prétentions moyennant vingt mille florins que le pape lui donna, et la reine s'étant en gagée avec serment, le 17 et le 19 février, envers les barons de Provence et les syndics de la ville d'Aix, à ne nommer que des personnes du pays aux emplois civils et militaires, et à ne jamais aliéner en tout ou en partie le comté de Provence, de quelque état et condition que fût l'acquéreur ; elle obtint enfin sa liberté.
Ce ne fut toutefois qu'après avoir vu le bref de Clément VI, qui se rendait caution de la parole royale de Jeanne, que les Provençaux la laissèrent aller en protestant toujours de leur fidélité et de leur zèle.
La reine arriva le 15 mars, à Avignon, y plaida sa cause devant le pape et les cardinaux, et finit par vendre la ville d'Avignon à Clément VI, le 12 juin suivant, au prix de 80,000 florins d'or, après quoi elle repassa à Naples que le roi de Hongrie avait abandonné et où les vœux de ses sujets la rappelaient.
C'est pendant le cours de ces négociations que la peste s'introduisit en Provence où elle dura plus de sept mois.
Elle fit d'affreux ravages à Aix, notamment dans une rue voisine du palais des comtes de Provence, et de la demeure des Templiers, nommée alors du Puy de la Cavalerie, et qu'on a appelée depuis la rue Riffe-Raffe d'où s'est formé insensiblement le nom de Rifle-Rafle. On ne doute pas qu'il ne lui ait été donné parce que cette peste de 1348, en enleva tous les habitants, et que son nom ne dérive du verbe Rieflare qui, dans le moyen âge signifiait dérober, spolier, enlever par force, etc.
C'était le sentiment du respectable auteur de nos jours qui était né dans cette rue le 29 mai 1720. Page 172

Le faubourg de Rabet
Le faubourg de Rabet ou plutôt de Naurabet ainsi appelé du nom de la première famille qui y bâtit des maisons, et qui s'était formé peu à peu en dehors des portes des Jardiniers et d'Anchali (1), appartenant l'une à l'ancienne ville comtale, l'autre au bourg Saint-Sauveur, augmentant journellement par l'abandon complet de la ville archiépiscopale ou des tours, on résolut de l'enclore dans la ville dans les premières années du XVe siècle. C'est ce qui forme le quartier de Bellegarde. Dans la partie de ce quartier voisine de la porte d'Anchali, se trouvaient la vigne du chapitre de Saint-Sauveur et des terrains qui avaient appartenu aux Templiers.
Les chanoines de l'église métropolitaine ne furent pas fâchés, non plus que les Hospitaliers auxquels avaient été donnés les biens des chevaliers du temple, de voir couvrir ces terres d'habitations sur lesquelles ils imposèrent des redevances plus lucratives pour eux.
1. Ces deux portes subsistaient encore vers la fin du XVIe siècle et sont figurées sur le plan d'Aix, publié par Belleforêts, de même que la porte du Puits Chaud. Voyez ci-dessus pages 9, 250, et 327, plan n° 2. Pages 451-452

Rue du puits-Neuf
N'appela d'abord cette rue la rue des Barras, du nom d'une famille qui fut des premières à y faire son habitation, et ce nom fut changé depuis en celui du Puits-Neuf, à cause d'un puits public que la ville y fit creuser pour la commodité des habitants. Une partie du sol qu'elle occupe était auparavant complantée en vignes, et appartenait au chapitre de Saint Sauveur, d'où vient qu'on l'appelait la Vigne du Chapitre, tandis qu'une autre partie, après avoir été du domaine des Templiers, avait passé plus tard dans la mense du prieuré de Saint-Jean, auquel les biens des Templiers avaient été réunis lors de la suppression de ces religieux. Pages 466-467
Sources : François Ambroise, Thomas Roux-Alpheran. Les rues d'Aix : ou, Recherches historiques sur l'ancienne capitale de la Provence, Volume 1. Aix 1846. Google

Plan de la ville d'Aix

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1804

Aizes (Les)   (41)

Département: Loir-et-Cher, Arrondissement et Cantons: Vendôme, Commune: Lavardin - 41


Domaine du Temple Les Aizes
Domaine du Temple Les Aizes


— Nous sommes plus heureux pour Villavard. Le Cartulaire Blésois de Marmotitier contient deux chartes relatives au Temple des Aizes à Villavard.
En 1276, frère Jean-François commandeur des Templiers en Aquitaine, acceptait au profit de sa maison des Aizes, le moulin Maubert, situé paroisse de Sasnières en échange de seize setiers de seigle, mesure de Montoire (20).
20. Histoire du Vendômois, nouvelle édition, page 459.


Domaine du Temple Moulin Maubert
Domaine du Temple Moulin Maubert


Le second acte est de 1337 (N. S. -1338) conservé en original aux Archives d'Eure-et-Loir. Les Aizes étaient alors la propriété de l'ordre de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem. Par devant Johan Bigot, bailli de Touraine, comparaissent Pierre de la Celle, chambrier de Marmoutier, et frère Macé Bodon, maitre garde et commandeur de la maison des Esses. Ce dernier avait rompu la chaussée d'un étang qui alimentait un moulin des religieux avec le concours de plusieurs complices, Jehan Angebaut, surnomme le Peson, Charles Normand et Aucher le Couturier. L'affaire fut confiée à des arbitres ; le commandeur de l'Ile-Bouchard et Guillaume Turpin pour les Templiers ; Guillaume de la Celle et le prieur de Villeberfol pour les religieux de Lavardin. Nul doute sur le dénouement pacifique du procès.

Les chapelles de ces deux prieurés, dont il reste des parties importantes, datent d'une manière indubitable du XIIe siècle et ne sont guère postérieures à 1150 (21). M. de Pétigny ne craint même pas d'attribuer la chapelle d'Artins et ses fresques si remarquables a la première partie du XIIe siècle.
21. Voir dans le premier volume de nos Etudes et Documents notre travail sur Saint-Jean des Aizes.

— Cauvin, Géographie du diocèse du Mans, et D. Piolin, Histoire de l'Eglise du Mans, tome IV, page 24, indiquent une autre maison du Temple à Lavardin en Vendômois. Peut-être faut-il le confondre avec celui des Aizes, qui situé sur le territoire de Villavard, était plus rapproché de Lavardin. Nous n'avons trouvé aucun document sur cette dernière fondation.
Mais de tout ceci nous devons conclure à la grande expansion de cet ordre militaire, et à sa richesse dans notre Vendômois.
19. Histoire du Vendômois, nouvelle édition page 459.
Sources: Abbé Charles Métais. Chartres, le 8 janvier 1894. - Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, tome XXXIII, page 47 à 60. Vendôme 1894. - BNF

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17

Albefeuille-Lagarde   (82)

Domaine du Temple d'Albefeuille


Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Castelsarrasin - 82


Domaine du Temple d'Albefeuille
Domaine du Temple d'Albefeuille


Nous observons que les Amiel étaient originaires de Montauban, et que partant la nomination d’un abbé de cette famille avait pour but évidemment de tout concilier entre la ville vieille et la nouvelle (4).
4. L’année 1169 le 16 septembre avait eu lieu entre Amiel et le commandeur des Templiers de la Ville-Dieu une transaction au sujet de la paroisse d’Albefeuille, dans laquelle les Templiers avaient bâti la Ville-Dieu (folios 3 et 115 v°).
M. E. de Lachesnais. Sources: Revue des questions historiques BNF

Situés entre la Garonne et la Ville-Dieu-du-Temple, les fiefs de la Barthe et de Flamarens, ainsi que la paroisse d'Albefeuille, faisaient partie de la Maison du Temple de la Ville-Dieu-du-Temple.

Ce ne fut que vers le milieu du XVIIe siècle qu'ils en furent détachés pour former un membre de celle de Garidech. Leurs archives, fort peu considérables du reste, ne nous ont conservé qu'une sentence du sénéchal ordonnant que le commandeur de la Villedieu et le chapitre Saint-Etienne de Montauban contribueraient à la reconstruction de l'église d'Albefeuille, proportionnellement aux dîmes qu'ils y percevaient (1525) et des discussions entre les commandeurs et les tenanciers de la Barthe, pour la fixation des droits seigneuriaux (1581 et 1643).
Sources: Antoine Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

Maison du Temple de La Ville-Dieu


Si quelques seigneurs laïques créèrent des salvetats, c'est surtout les abbayes qui eurent recours à ce moyen pour protéger leurs colons ; les Templiers eux-mêmes et les Hospitaliers n'eurent garde de négliger ce mode de peuplement pour mettre en culture leurs domaines, qui se composaient de terres généralement peu fertiles. Ainsi, en 1121, les religieux de Saint-Jean de Jérusalem acceptèrent, à Nohic, un territoire ad salvitatem Dei faciendam (1) ; il en fut de même à Orgueil, pour y faire una salvetat de Dion (2) ; à Toulvieu ou Albefeuille, en 1154, les Templiers fondèrent le village de la Ville Dieu (3).
1. Archives de la Haute-Garonne, fonds de Malte, commanderie de Fronton.
2. Archives de la Haute-Garonne, fonds de Malte, commanderie de Fronton.
3. Archives de Montauban. Cartulaire P. de Saint-Théodard et Archives de Tarn-et-Garonne, Cartulaire Devais. Quelques années auparavant, le 27 octobre 1136, les Hospitaliers avaient fondé à La Cavalerie (Ariège), une salvetat qu'ils avaient appelée Villa-Dei (Histoire de Languedoc, éditions Privat, V, c. 1020). L'évêque de Toulouse y posa lui-même les croix et les hommes furent libres d'aller et venir à leur gré.

Sources : Galabert, Firmin. Les salvetats au Moyen-âge, page 5. Paris 1903 BNF

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Albinhac   (15)

Maison du Temple de Albinhac


Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Aurillac, Commune: Brommat - 15


Maison du Temple de Albinhac
Maison du Temple de Albinhac


Sur la commune de Brommat, les Templiers avaient une préceptorie. « Domus Templi de Albinhaco, Ruthenensis diocesis (Rodez) », le dernier Précepteur connu était, Bertrand ou Bernard Bonhomme, originaire du diocèse de Cahors, sergent du Temple.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des Templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès, Tome 2, page 151


Bonihominis (F. Bertrandus)
Frates Renardus de Bort miles Lemovicensis, Bernardus Amalini Ruthenensis, Guigo de Rupe Talhada presbitere Aniciensis, Petrus Gontandi Lodovensis, Bertrandus Boni Hominis Caturcensis et uilbertus Rogerii Clamontensis diocesium, adducti pro testibus ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum, protestacionne premissa quod non intendunt recedere a deposicionibus suis per eos alias factis coram ordinariis, et quod si plus vel minus dicerent coram ipsis dominis commissariis, quod eis non prejudicet, juraverunt, tactis sacrosanctis Evangeliis, dicere in isto negocio totam plenan et meram veritatem, secundum formam juramenti aliorum testium superius registratam, expositam et vulgarizatam eisdem [...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Procès, Tome 2, page 162


Maison du Temple située dans le diocèse de Rodez ou de Clermont
Albinhago (Domus Templi D'), Ruthenensis diocesis
C'est à mon avis la même Maison du Temple, M. Trudon des Ormes la nomme « Albinhac », la situe dans l'Aveyron.
Quant à L'Abbé Hippolyte Bouffet, il la nomme « Albinliac » et la situe dans le Cantal.
Il est aussi possible, qu'au XIVe siècle, cette Maison du Temple était en Aveyron, diocèse de Rodez, et qu'elle fut par la suite des remembrements située dans le Cantal, de nos jours, ce département fait partie du diocèse de Clermont.
Analyse de Jack Bocar, d'après les sources du Procès des Templiers

Maison du Temple de Albinhac


La maison d'Albinhac était située dans la paroisse de Saint-Paul-des-Landes, en Carladès. Berard Bonhomme en est précepteur en 1307.
La chapelle était dédiée à Notre-Dame (1).
Nous soulignons ce fait, général dans l'ordre du Temple.
1. A. Trudon des Ormes, Les Templiers, 1900.
Sources: Bouffet (Abbé Hippolyte), Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Haute-Auvergne, dans Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, t. XVI (1914).

Domaine du Temple de Albinhac


Département: Cantal, Arrondissement: Saint-Flour, Canton: Chaudes-Aigues - 15
— Albinet, domaine commune de Chaudes-Aigues
— Albinhes, 1329 (enquête sur la justice de Vieillepesse)
Albinhac, sive Poujouly, 1730
— Albiniac, 1763 (terrier de la commanderie de Montchamp)
Sources: Dictionnaire topographique du département du Cantal, par M. Emile Amé. Paris Imprimerie de Nationale M DCCC XCVII.

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Albon   (38)

Maison du Temple d'Albon


Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, Commune: Saint-Siméon-de-Bressieux - 38


Maison du Temple d'Albon
Maison du Temple d'Albon


Un sergent du Temple, Gui de Vienne, interrogé en Chypre, dit que « Hue de Perraud » Hugues de Pairaud, alors visiteur du Temple en France, le reçut dans la Maison du Temple d'Albon « Domus de Albono » en la présence des Frères Jean « Cena », chapelain, « Hue Flameng », ce dit Frère que l'on retrouve, en 1296, en la Préceptorie de Vienne.
Sources: Cartulaire du Temple de Vaux (page 22)

Le Temple d'Albon


Département: Drôme, Arrondissement: Valence, Canton: Saint-Vallier - 26
Dépendant du membre de Lachal, à 6 lieues d'Ornacieux, à une lieue et demie de Lachal, dans la paroisse de Saint-Romain-d'Albon, où il y avait chapelle autrefois, consiste en un domaine, moulin.
« Revenu 600 livres »
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

Le Temple d'Albon


Les Templiers possédaient au memdement d'Albon de 300 stérées de terres, d'une maison et d'un moulin.
Les Hospitaliers de Saint-Jean en héritant de ces biens, sont exonérés des vingtaines, de la taille, etc. A l'exception des chevauchées, et les censés annuelles ou accidentelles (s'il croissait du gros blé, par exemple), sont réduites à 2 setiers de blé et a deux d'avoines.
Sources: A. Lacroix - Bulletin, Volume II. Par Société d'Archéologie et de Statistique de la Drome, Valence - 1867.

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1747

Allègre-les-Fumades   (30)

Domaine du Temple d'Allègre


Département: Gard, Arrondissement: Alès, Canton: Rousson, Commune: Allègre-les-Fumades - 30


Domaine du Temple d'Allègre
Domaine du Temple d'Allègre


Allègre faisait autrefois partie de l'ancien diocèse d'Uzès, et le prieuré de Saint-Félix-d'Allègre dépendait du doyenné de Navacelle.
Il n'existe que de très-rares documents historiques sur cette localité. Il en est fait mention seulement dans Ménard en l'année 1310, à l'occasion du procès des Templiers.
Il semble résulter de la déposition de Pierre de Peyremale, frère servant de la milice du Temple, — déposition consignée dans l'interrogatoire des Templiers détenus à Alais — qu'il existait à cette époque, au château d'Allègre, une Commanderie des chevaliers du Temple (1).
1. Item dixit et confessus fuit requisitus se fuisse oriundum de Castro de Alegrio, dyocesis Uticensis.
Item dixit et confessus fuit requisitus quod XL, anni sunt elapsi quod fuit ipse qui loquitur receptus in fratrem servientem dicti ordinis templariorum apud Yallesium. (Ménard. Tome 1, preuves, page 193, col, 1.
)
Les domaines qui dépendaient de cette commanderie furent, après la suppression de l'Ordre, attribués, comme la plupart des autres possessions des Templiers, aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, et les chevaliers de Malte qui succédèrent à ces derniers, conservèrent ces domaines jusqu'à la Révolution française.
La métairie et le moulin de Peyrolle, situés au pied du serre d'Allègre, sont encore désignés dans le pays sous le nom de moulin et grange des Commandeurs.
Sources: Comptes-rendus de la Société scientifique et littéraire d'Alais, page 60. Année 1872, tome IV. Alais 1872. - Bnf

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Alléré   (60)

Seigneurie du Temple d'Alléré


Département: Oise, Arrondissement: Beauvais, Canton: Méru, Commune: Neuville-Bosc - 60


Seigneurie du Temple d'Alléré
Seigneurie du Temple d'Alléré


La terre et seigneurie d'Alléré était située à un quart de lieue du chef-lieu de la commanderie, entre Ivry et Neuville-Bosc. Son domaine consistait en une maison seigneuriale avec basse-cour, se trouvant dans un enclos de huit arpents de terre, aboutissant à la grande rue, et longeant le chemin qui conduisait à Neuville-Bosc. Il y avait de plus une soixantaine d'arpents de terre à labour.
Jean, seigneur d'Alléré, par des lettres de l'official de Rouen, du mois d'octobre 1285, avait donné aux commandeur et frères de la chevalerie du Temple, demeurant à Ivry, tout ce qu'il possédait à Alléré, « in villa de Allerio », en biens immeubles, cens, champart, et la douzième partie de la communauté d'Alléré.

Cresnes



Domaine du Temple de Cresnes
Domaine du Temple de Cresnes


De son côté, son père, Raoul d'Alléré, leur avait également donné au mois de décembre de la même année, tout ce qu'il avait à Alléré et à Cresnes, « in villa de Allerio et de Crana », y compris son manoir, ses jardins, 33 arpents de terre arable, et la moitié de la communauté d'Alléré avec cinq fiefs.
Mais longtemps avant l'époque dont nous parlons, les Templiers avaient déjà des possessions à Alléré. Ils y possédaient le bois de Chenaie, « nemus de Cheneio », entre « Ivri et Aleroi », qu'ils avaient acheté en 1260 et 1261, de Raoul d'Alléré, et d'un nommé Pierre Josse.
Le Commandeur avait à Alléré la haute, moyenne et basse justice, et recevait chaque année, dix livres de cens de ceux qui restaient encore en possession d'une partie de la seigneurie. Ceux-là étaient Pierre et Charles d'Alléré; et comme ils se refusaient en 1588, au paiement de leur cens, une sentence des requêtes du palais, confirmée par un arrêt du parlement de Paris, les condamna à continuer de payer ce qu'ils devaient à la commanderie. Mais en 1632, pour éviter de nouvelles difficultés, le chevalier de Villegagnon, commandeur d'Ivry, racheta les droits et parts des copropriétaires de la seigneurie, de manière à rester seul seigneur et haut-justicier d'Alléré.
La terre d'Alléré rapportait, en 1757, 190 livres; et en 1782, 600 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Allemans   (24)

Maison du Temple d'Allemans


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Ribérac - 24


Maison du Temple d'Allemans
Maison du Temple d'Allemans


Domaine Templiers et (Domus Templi), au XIIIe siècle, dont à part l'église fortifiée, et une croix templière sur une vielle maison, il ne reste plus rien.
Publié sur le site avec l'aimable autorisation des Editions Editions Pilote 24
Sources: André Goineaud-Bérard, Templiers et Hospitaliers en Périgord - Editions Pilote 24, février 2002


Allemans



Chapelle d'Allemans
Domaine du Temple d'Allemans


— Allemans (pouillé, Abbée de Lespine 27).
— Alemans, 1382 (Abbé de Lespine 31).
— Allemani, 1360 (Abbé de Lespine 10).
— Ancien repaire noble mouvant de la châtellenie de Ribérac, au XIVe siècle, depuis ayant haute justice sur Allemans, 1760 (Alm, de Guy. Etat des Juridictions en Guyenne, 1760, imprimé nº40).
— Vocable Saint-Pierre.
— Domaine Templier, (Domus Templi)
— Praeceptor: Bernardus Marquos, il était aussi preceptor de Pontarnaud.
Mas-Astayrenc (Le), commune d'Allemans.
— 1228 (terrier de l'O.S.J.)
— Dépendance de la Maison du Temple d'Allemans.
Parducie (La), commune d'Allemans.
— Sobre lo mas de la Parducia, VIIe siècle (terrier, O.S.J.)
— Membre de la Maison du Temple d'Allemans.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.

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Allevard (Temple d')   (38)

Domaine du Temple d'Allevard


Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Allevard - 38


Domaine du Temple d'Allevard
Domaine du Temple d'Allevard


Archives des Bouches-du-Rhône, H. 1117 (Fonds du Grand-Prieuré de Saint Gilles. Titres de la commanderie d'Echirolles). Lettres de l'official de la cour épiscopale de Grenoble pour la remise à l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem des biens du Temple (1er mai 1314).
Sources: Roland Delachenal - Cartulaire du Temple de Vaulx, Paris Picard - 1897

Domaine du Temple d'Allevard


Est cité dans le Grand Prieuré d'Auvergne de Léopold Niepce, il est dit: La Maison du Temple de Chambéry, avait pour membre Allevard en Dauphiné, diocèse de Grenoble, distant de Chambéry de 6 lieues, de Montmélian de 3 lieues, Grenoble 4 lieues, La Rochette 1 lieue.
Son revenu en 1745 était estimé à 150 livres.
Il n'est pas précisé la nature de ce bien, c'est vraisemblablement un simple Temple, peut-être une grange.
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

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Amboise   (37)

Maison du Temple d'Amboise


Département: Indre-et-Loire, Arrondissement: Tours, Canton: Amboise - 37


Maison du Temple d'Amboise
Maison du Temple et de l'Hôpital d'Amboise


C'est le seul lieu où se trouvaient à la fois une commanderie du Temple et une de l'Hôpital.
La maison du Temple s'élevait dans la paroisse de Saint-Denis-Hors. Son existence est attestée dès 1219 par une charte de Regnault de l'Ile. Elle s'est appelée « domus militiae templi de ambazia », maison de la milice du temple d'Amboise, ou bien plus simplement « domus de ambazia », maison d'Amboise.
Sources: Alain Jacquet - Templiers et Hospitaliers en Touraine - 1193-2001 - Edition Alan Sutton - 2002

Maison du Temple et Commanderie de Saint-Jean-de-l'Ile


— Il y avait à Amboise deux Commanderies, l'une appartenait à l'ordre des Templiers, l'autre à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
— La première est mentionnée dans une charte de 1219 (domus militiae Templi de Ambasia);
— La seconde est désignée dans un titre de 1307, sous le nom de Maison de l'hopitau d'Amboise; plus tard, on l'appela la commanderie de Saint-Jean-de-l'Ile-lez-Amboise.
— A la suite de l'abolition de l'Ordre des Templiers (1312), la maison du Temple passa aux chevaliers de Saint-jean de Jérusalem, et, vers le milieu du XVe siècle, elle fut réunie à la commanderie de l'Ile-lez-Amboise.
— Les titulaires prirent dès lors la qualification de commandeurs de la commanderie du Temple et de Saint-Jean-de-l'Ile.
— Au XVIIIe siècle, le revenu des deux propriétés s'élevait à 4,000 livres environ.
— Le moulin du Temple, situé dans la paroisse Saint-Denis d'Amboise, faisait partie, de temps immémorial, de la commanderie des Templiers. Il fut vendu nalionalement le 22 mai 1793, en même temps que les bâtiments de la commanderie situés dans la paroisse Saint-Denis.
— L'Ordre possédait aussi la métairie de l'Auberdière et celle dite de l'Hopitau, dans la même paroisse.
— La première fut vendue le 22 mai 1793, au sieur de la Chaise; la seconde, le 23 vendémiaire, an III, au sieur Bellouin.
— Les deux commanderies constituaient des fiefs relevant du château d'Amboise.
— En 1742, la chapelle de l'Ordre, placée sous le vocable de Saint-Oustrilie, fut reconstruite, et la dédicace eut lieu le 18 février de l'année suivante.

Commandeurs de l'Hôpital


Saint-Jean-de-l'Ile, jusqu'à sa réunion a celle des Templiers.
1307-XXXX, Jehan de Sainte-Gemme;
1360-1367, Jean ChaufFour;
1374-XXXX, Jean Bizou;
1394-1397, Jean Le Roux;
1405-1407, Jean Moquart;
1432-XXXX, Jean Godenat;
1443-XXXX Jean Lecomte.

Commandeurs Hospitaliers du Temple d'Amboise


Jusqu'à sa réunion avec la commanderie de Saint-Jean-de-l'Ile.
1383—1409, Pierre Essart;
1417-1438, Etienne Richoust;

Commandeurs Hospitaliers du Temple et de L'Ile réunis


1443-1458, Pierre Beaupoil;
1466-1495, Yves Millon;
1497-1516, André Guyelet;
1523-1525, Loius du Chilleau, et en même temps commandeur d'Auzon, en Poitou;
1528-1534, Bault de Lyraines;
1535-XXXX, Eutrope de Gaillères;
1539-1543, François de Voyer;
1547-1568, Antoine de Saint-Gelais-Lusignan;
1572-XXXX, Jean de Barbezières de Bois-Berthon;
1581-1626, Pierre Viault;
1628-1635, Charles Chenu du Bas-Plessis;
1639-1674, Jean des Gittons-Baronnières;
1674-XXXX René de Sallo de Semagne;
1678-XXXX Jean de Machault, lieutenant du grand-prieur de France, mort le 28 février 1681;
1682-1704, Charles de Cherbonneau de Fortecuière;
1705-XXXX Jean de Nuchèze;
1722-1737, Jacques de Bassay;
1743-XXXX Anne-René-Hippolyte de Brillac;
1755-1760, Jean-Hardouin de Maillé de la Tour-Landry;
1769-XXXX Jacques de Bremond de Vernon, en même temps commandeur d'Ensigny, et procureur général de l'Ordre au grand-prieuré d'Aquitaine, mort à Niort en 1792;
1782-1789, Charles-François d'Arsac de Ternay.
Sources: Dictionnaire Géographique, Historique et Biographique d'Indre et Loire et de l'ancienne province de Touraine par J.-X Carré de Busserolle, tome IV, Tours 1882.

Hospitaliers à Amboise



Hospitaliers à Amboise
Hospitaliers à Amboise


Les ordres du Temple et de l'Hôpital avaient chacun une commanderie à Amboise.
Elles étaient situées :
1° celle des Templiers (avec la chapelle Saint-Oustrille) à droite de la route de Windrichard, sur le territoire de Saint-Denis-Hors, à cinq cents mètres environ des dernières maisons d'Amboise.
Une cave voûtée subsiste seule.
La chapelle seule subsiste fort délabrée, c'est un monument de transition entre le roman et le style ogival, à trois travées voûtées.
Il sert de servitude agricole.
A la suite de l'abolition des Templiers (1312), la commanderie du Temple passa aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, mais elle conserva son autonomie jusqu'au milieu du XVe siècle, époque à laquelle elle fut incorporée à la commanderie de l'Ile.
2° celle des hospitaliers, dans l'île que forme la Loire, d'où son nom de Saint-Jean de l'Ile-lez-Amboise.
La commanderie d'Amboise possédait des biens dans la ville d'Amboise et aux environs, à Saint-Martin-le-Beau, à Lussault, à Montlouis, à Nazelles, à Nigren, à Moisay, à Saint-Ouen-des-Bois, à Meslan, à Souvigny, à Vallières et à Pontlevoy.
Le moulin du Temple, la métairie de l'Auberdière, dans la paroisse Saint-Denis d'Amboise, lui appartenaient.

Elle avait comme membres


1° la Perchaye près de Château-Renault (qui fut commanderie jusqu'au XVIe siècle).
2° Saint-Jean-de-la-Lande à Semblançay (qui fut commanderie au moins jusqu'au milieu du XVe siècle).
3° Tours (biens dans la paroisse de Saint-Pierre-du-Boille).
Au XVIIIe siècle, la commanderie avait un revenu annuel de 4000 livres environ ; des biens furent vendus en 1793 comme biens nationaux. Les archives sont conservées, dans le fonds du grand-prieuré d'Aquitaine, dont elle dépendait, aux archives départementales de la Vienne à Poitiers.

Commandeurs


1° Commandeurs de Saint-Jean-de-l'Ile jusqu'à la fusion des deux commanderies :
— Jean de Saint-Gemme, 1307.
— Jean Chauffour, 1360-1367.
— Jean Bizou, 1374.
— Jean le Roux, 1394-1397.
— Jean Moquart, 1405-1407.
— Jean Godenat, 1432.
— Jean Lecomte, 1443.
2° Commandeurs du Temple jusqu'à la fusion des commanderies :
— Pierre Essart, 1383-1409.
— Etienne Richoust, 1417-1438.
3° Commandeurs du Temple et de Vile réunis :
— Pierre Beaupoil, 1443-1458.
— Yves Millon, 1466-1495.
— André Guyclet, 1497-1516.
— Louis du Chilleau, 1523-1525 (en m?me temps commandeur d'Auzon).
— Bault de Lyraines, 1528-1534.
— Eutrope de Caillères, 1535.
— François le Voyer, 1539-1543.
— Antoine de Saint-Gelais-Lusignan, 1547-1568.
— Jean de Barbezières de Bois-Berthon, 1572.
— Pierre Viault, 1581-1626.
— Charles Chenu du Bas-Plessis, 1628-1635.
— Jean des Gittons-Baronnières, 1639-1674.
— René de Sallo de Semagne, 1674.
— Jean de Machault, lieutenant du prieur de France, 1678-† 28 février 1681.
— Charles Charbonneau de Fortemyère, 1687-1704.
— Jean de Nuchèze, 1705.
— Jacques de Bessay, 1722-1737.
— Anne-René-Hippolyte de Brillac, 1743.
— Jean-Hardenier de Maillé de la Tour Landry, 1755-1760.
— Jacques de Brémond de Vernon (en m?me temps commandeur d'Eusigny et procureur général de l'ordre au prieuré d'Aquitaine), 1762-† 1792.
— Charles d'Arsac de Thernay, 1782-1789.
— Poitiers, archives de la Vienne, fonds du grand prieuré d'Aquitaine, commanderie d'Amboise.
— Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire, Tours, 1878-1884, au mot Amboise.

Sources: Jean Delaville Le Roulx. Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Tome deuxième. fascicules 7-12, tome II, page 1051-1052. Paris 1914. - Bnf

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25

Ambrief   (02)

Domaine du Temple d'Ambrief


Département: Aisne, Arrondissement: Soissons, Canton: Oulchy-le-Château - 02


Domaine du Temple d'Ambrief
Domaine du Temple d'Ambrief


A une demi-lieue du Mont-de-Soissons se trouvait domaine d'Ambrief, dont la maison était située dans la grande rue du village, presque à l'angle du chemin qui s'en détache pour aller à Mesmin. Voici comment s'exprime sur ce membre de la commanderie le rapport de la visite prieurale de 1495: «  à une lieue, près de la ville de Soissons, a ung villaige nommé Ambriers, environ de XL feuz, la moitié desquelz sont hommes de la commanderie a foute jurisdicion, et les aultres à ung seigneur de Paris. Audit villaige, le Commandeur prent aucunes censives et rentes, et a une ferme où il y a une maison et grange pour le mestayer, Y a environ CC arpens de terres labourables, et donne de pourfiet par an X muis de blé les deux pars froment, et l'aultre avoyne. »
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Grange d'Ambrief



La Grange d'Ambrief
La Grange d'Ambrief


Procès des Templiers, tome II, page 312


Item frater Egidius d'Espernaut sur Aisne diocesis Suessionensis, etatis sexaginta annorum, preceptor domus d'Amblers juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo recepcionis sue, dixit per juramentum suum quod XXI anni sunt quod fuit receptus in domo Montis Suessionensis, per fratrem Arnulphum de Wissemalle, presentibus fratre Radulpho de Mersin et quibusdam aliis fratribus de quorum nominibus non recolit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Ambrief


— Commune d'Oulchy-le-Château
— Ambreium, 1163 (Cartulaire de Saint-Crespin-le-Grand, page 3)
— Ambriers, XIIIe siècle, (Cueilleret de l'Hôtel-Dieu de Soissons, 191)
— La vicomté appartenait en partie à la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Maupas, 1669 (Terrier de Maupas, page 75)
— La vicomté relevait de la châtellenie de Pierrefonds
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aisne, par M. Auguste Matton, Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI

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Amiens   (80)

Domaine du Temple à Amiens


Département: Somme, Arrondissement et Canton: Amiens - 80


Ville d'Amiens au XVIe siècle
Ville d'Amiens au XVIe siècle


D'après M. le Marquis Albon, il n'y aurait pas eu de Templiers à Amiens.

Nous ne doutons pas que les Templiers aient eu une maison, en la ville d'Amiens, bien que les documents nous fassent défaut. Dans une histoire de la ville d'Amiens, nous avons relevé d'ailleurs parmi les noms des rues, celui de la rue du Temple. De plus, dans plusieurs actes concernant le Temple et émanés soit de l'évêque d'Amiens, soit de l'officialité, nous avons pu constater la présence de frères du Temple à Amiens. Il est même probable que leur mission était de veiller à l'expédition des actes, intéressant les maisons du diocèse.

D'après M. le Baron A, de Calonne, il n'y aurait pas eu de Templiers à Amiens. — Il nous semble bien difficile d'admettre que le Temple n'ait pas eu au moins un hôtel, en cette ville, alors que plusieurs souscriptions d'actes nous prouvent la présence de frères du Temple, à diverses époques, à Amiens.
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893

La ville d'Amiens


Quelques écrivains attribuent la mort de Philippe le Bel aux chagrins que lui causèrent ses démêlés avec le pape Boniface et l'ordre des Templiers On ne sait trop pourquoi cet ordre fameux par ses exploits guerriers encourut l'animadversion du roi Sa destruction parait avoir été le résultat de la vengeance plutôt que celui de la politique et de la cupidité.

A Amiens comme ailleurs les Templiers furent arrêtés en un même jour le 13 octobre 1307 Philippe trouva dans Renault de Picquigny vidame d'Amiens et le bailli Denis d'Aubigny des hommes dévoués et propres à l'exécution de ses ordres rigoureux L'histoire nous a conservé les commissions qu'il leur adressa pour se saisir de tous les Templiers qu'ils trouveraient dans leur juridiction et de garder leurs biens jusqu'à ce qu'il eu eût été disposé.

Dans la première de ces pièces le monarque rappelle avec un soin affecté que tous les prétendus crimes imputés par le vulgaire aux Templiers tels que d'adorer une grande idole de renier le Christ et de se livrer à des actes contraires à la pudeur. On ignore si le nombre des Templiers arrêtés à Amiens fut considérable. Les anciens cartulaires se taisent sur cet important évènement.

Tout ce que nous avons pu découvrir c'est qu'après avoir été saisis par le vidame et le bailli les Templiers furent conduits dans les cachots des châteaux de Picquigny et de Beauquesne où ils restèrent jusqu'à l'extinction entière de l'ordre laquelle eut lieu en 1313. A la mort de Louis le Hutin et pendant la régence de Philippe le Long la Picardie fut troublée par la faction de Robert d'Artois qui voulait s'emparer de vive force du comté de ce nom au préjudice de sa tante Mahault. Le régent indigné de son audace et de celle de ses partisans résolut de marcher contre eux en personne. Le samedi avant la Toussaint 1316, il alla prendre la bannière royale à Saint Denis et se rendit promptement à Amiens avec un gros corps de troupes. L'approche du régent intimida les confédérés qui après avoir porté le fer et le feu dans l'Artois avaient établi leur camp non loin d'Oisemont Les principaux du nombre desquels était Ferry de Picquigny pleins de frayeur vinrent trouver Philippe à Amiens Lui ayant demandé pardon ils obtinrent de lui le 6 novembre des lettres de grâce par lesquelles à la prière des nobles du pays voisin il leur remit divers domaines qu'il avait fait confisquer sur eux à condition toutefois de restituer à la comtesse Mahault les châteaux et les meubles dont ils s'étaient emparés excepté les vivres « mangez ou beus tant par eauls comme par leur meinée et leurs chevaux es maisons de la comtesse »
Sources: 150 Histoire de la ville d'Amiens depuis les gaulois jusqu'à nos jours, de Hyacinthe Dusevel, Andrew Dickson White.

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Amilly   (28)

Domaine du Temple d'Amilly


Département: Eure-et-Loir, Arrondissement et Cantons: Chartres - 28


Domaine du Temple d'Amilly
Domaine du Temple d'Amilly


Le samedi 28 janvier 1272 ou N. S. 1273, Clément Engebart d'Amilly, vend aux Templiers de Sours trois setiers de terre que le prêtre Etienne de Pezy lui avait donnés - Charte nº CLXIX.
Sources: Les Templiers en Eure-et-Loire, Histoire et Cartulaire par l'Abbé Charles Métait - Chartres 1902

Amilly


— Commune de Chartres-Nord
— Amilli, vers 1120 (Cartulaire de Josaphat, page 24)
— Amilleium, 1132 (Charte de l'abbaye de Saint-Jean-en-Vallée)
— Amiletum, 1209 (Charte de l'Abbaye de Josaphat)
— Amilliacum, 1230 (Charte de l'abbaye de Saint-Cheron)
— Amiliacum, 1252 (Charte du chapitre de Chartres)
— Saint-Pierre et Saint-Paul d'Amilly, 1736 (Pouillé)
— Amilly était le chef-lieu d'une prébende du chapitre de Chartres, d'où dépendaient les pétrières d'Amilly, Ouerray, Mondonville et Cintray.
Sources: Dictionnaire Topographique du département d'Eure-et-Loir, par M. Lucien Merlet. Paris Imprimerie Impériale M. DCCC. LXI

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Ancenis (Templerie de Grée)   (44)

La Templerie de Grée


Département: Loire-Atlantique, Arrondissement: Ancenis, Commune: Saint-Herblon - 44


Maison du Temple d'Ancenis
La Templerie de Grée


La charte de 1182 mentionne parmi les possessions de l'Ordre du Temple « Eleemosina de Anchenes » On croit qu'il s'agit ici d'un établissement de Templiers fondé non pas à Ancenis même « où rien ne rappelle leur souvenir » mais, aux environs d'Ancenis, par les barons de ce nom. Or, dans la paroisse de Saint-Herblon, existent encore les villages de la Templerie et du Temple, et le premier fut au moyen-âge le chef-lieu d'une petite commanderie appelée la Templerie de la Grée et, plus souvent par abréviation, Templerie de Grée.

Grée était également une ancienne seigneurie séculière en Saint-Herblon, et il devait y avoir certainement des rapports d'origine entre cette seigneurie et la Templerie de même nom: ou bien, les seigneurs de Grée avaient contribué à cette fondation pieuse en faveur des Chevaliers du Temple, ou bien, ce qui nous semble plus probable, ces derniers avaient été dépouillés après 1312 par les premiers; la seigneurie de Grée ne parait pas, en effet, remonter au-delà du XIVe siècle; on ne connaît même ses seigneurs qu'à partir de 1420.

Les sires de Grée ne furent pas seuls, avec les Hospitaliers, à profiter de la dissolution de l'Ordre du Temple, Il semble bien que les religieuses de l'abbaye Saint-Georges de Rennes reçurent aussi quelque chose de ses dépouilles à la Templerie de Grée: « il y a une éminence au milieu des marais de Grée, qui porte les vestiges d'un cimetière et les ruines d'une chapelle dédiée à saint Georges », et appartenant jadis à cette abbaye qui l'avait recueillie après le désastre de 1312.

Les Templiers possédaient aussi non loin d'Ancenis, dans la paroisse Le Cellier (Canton de Ligné - 44), une terre noble avec manoir, bois et prairies appelée Teillay. Mais en 1292 ils la cédèrent à Galeran de Châteaugiron, seigneur d'Oudon, moyennant une rente de 10 livres payable chaque année, à la Nativité de Notre-Dame, au commandeur du Temple de Nantes; il fut stipulé que faute de paiement au jour fixé, l'acquéreur paierait en plus 5 sols chaque semaine tant qu'il demeurerait en retard.

Hospitaliers de Saint-jean



l'Hôpital de Varades
Hôpital de Varades


De leur côté les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem eurent dès une époque reculée des possessions au pays d'Ancenis.
Parmi elles fut la terre de l'Hôpital de Varades dans la paroisse de ce nom (peut-être l'Hopitau). Mais en 1439 Alain Le Moine, commandeur de Saint-Jean de Nantes, bailla cette métairie contenant 28 journaux de terre à Guillaume Carré pour une rente annuelle de 5 livres plus deux chapons, aux fêtes de Noël.
Il fut en outre convenu qu'à perpétuité les possesseurs de l'Hôpital de Varades seraient « tenus de poyer le disner du commandeur de Nantes et de ses gens et de le deffroyer pendant trois jours, luy, ses gens et ses chevaux, et s'il alloit manger au cabaret ils seraient obligés de payer la depence. »
Cette redevance subsista jusqu'à la Révolution: le 31 août 1731, René de Martel, commandeur de Nantes, envoya à Varades son sénéchal prendre le dîner qu'on lui devait; cet officier trouva « la table garnie d'un bon plat de soupe, de poisson, pain et vin; il y but et mangea, fit repaistre ses chevaux et donner à ses chiens de la soupa et de la paille fraîches, conformément au droit dudit seigneur commandeur. »
Les terres et fiefs que possédaient originairement les Hospitaliers aux environs d'Ancenis, joints à ceux qui leur échurent des Templiers en 1312, formèrent le membre de la Templerie de Grée, qu'ils uniront de bonne heure, semble-t-il, à leur commanderie de Nantes.
Le domaine de cette Templerie se composait d'un petit manoir avec salle basse et cuisine, chambres hautes et grenier; de l'autre côté de la cour du logis se trouvait la maison du fermier. Autour étaient des bois de décoration en haute futaie, un colombier, 3 jardins, 5 prairies; 7 pièces de terre labourable, une vigne, un bois taillis et des marais avec leurs pêcheries. La métairie de la Templerie de Grée était en 1718 affermée 590 livres.
La Templerie de Grée jouissait d'une haute justice qui s'exerçait encore en 1718. Cette juridiction avait des fiefs dans les paroisses dont voici les noms:
Saint-Herblon.
Pouillé.
La Bourdinière.
Drain.
Varades.
Champtoceaux.
Oudon.
Le Cellier.
Mésanger.
Ancenis.
Saint-Géréon.
Et La Roussière.
Parmi les vassaux nobles du commandeur se trouvaient:
Le seigneur de Mésanger qui lui devait un septier de froment et deux septiers de seigle.
Celui de la Roche-Pallière, en Saint-Herblon, tenu à payer 19 sols de rente.
Et le possesseur de la maison de la Contrie, on La Bourdinidre, obligé chaque année de présenter « un disner convenable. »
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

Maison du Temple d'Ancenis


Département: Loire-Atlantique, Arrondissement et Canton: Ancenis - 44
Il y a un lieu-dit Le Temple près de la commune de Pouillé-les-Coteaux, les Templiers avaient-ils dans cette contrée deux établissemnts ?


Maison du Temple d'Ancenis
Localisation: Le Temple


on trouve, dans le procès, un frère P. de Lugny, Ligni, Lugniaco « preceptor d'Anceni »; les Templiers eurent sans doute à Ancenis une de ces maisons comme ils en possédèrent dans un grand nombre de villes.
Précepteur d'Ancenis: 1307, frère P. de Lugny.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome II, page 119


Post hec, die Mercurii sequenti, que fuit prima dies mensis Aprilis, ante Primam, accessimus ad abbaciam sancte Genevefe Parisiensis, ubi detinebantur XX Templarii ex illis qui dicta die Sabati fuerant in dicto viridario, videlicet fratres Iterius de Loburhac miles, P. de Lugni, Helias de Calhistrac presbyter, Matheus de Alneto presbyter, Helias Aymerici, Guillelmus Vigerii, Aymericus Boeti, Guillelmus Lanzalot, Guido de Corso, Guillelmus Barloti, Reginaldus de Bondis, Galterus de Picon, Johannes de Annonia, P. de la Rocha, Stephanus Quintini, Gerardus de la Terlandera, Stephanus de Ellemosina, Laurencius Bofin et Stephanus de Bissi, qui se obtulerant ad defensionem ordinis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

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Ancizan   (65)

Domaine du Temple d'Ancizan


Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Tarbes, Chef-lieu de cantons, Commune: Ancizan - 65


Domaine du Temple à Ancizan
Domaine du Temple d'Ancizan


Chapelles templières d'Ancizan, Guchen, Agos, Vignec et Saint-Lary.

Vielle-Aure



Domaine du Temple de Vielle-Aure
Domaine du Temple de Vielle-Aure


Près le Bourg de « Vielle » (Vielle-Aure) qui est situé tout près de la Neste.

Agos



Domaine du Temple d'Agos
Domaine du Temple d'Agos


Adeux lieues d'Arreau ; les Templiers y ont possédé autrefois une chapelle, de même que dans les lieux voisins, d'Ancizan, Guchen, Agos, Vignec.

Saint-Lary



Domaine du Temple de Saint-Lary
Domaine du Temple de Saint-Lary


A Saint-Lary, près duquel est Sainte-Marie du mont Carmel; on voit aussi à très-peu de distance, quelques ruines de L'ancien château Arnaud, où résidèrent, en premier lieu, les comtes d'Aure; ce lieu porte encore le nom d'Arnaud dans le pays.
Sources: Itinéraire descriptif et pittoresque des Hautes-Pyrénées françoises jadis - de Pierre Toussaint de La Boulinière Publié 1825 Librairie de Gide Fils

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Ancteville   (50)

Fief du Temple d'Ancteville


Département: Manche, Arrondissement: Coutances, Canton: Saint-Malo-de-la-Lande - 50


Fief du Temple d'Ancteville
Fief du Temple d'Ancteville


Le fief d'Ancteville fut aliéné, au XVIIe siècle, par le commandeur de Valcanville. Celui-ci, avec l'autorisation du Chapitre provincial de l'Ordre, l'arrenta à perpétuité en 1630 à Messire François Jahel, seigneur de la Jocasserie, moyennant 36 livres tournois par an, avec droit à l'arrentataire de réunir ce fief à un tènement à lui appartenant, nommé « la Pellaudiere », et tenu de la commanderie dans la paroisse d'Ancteville; et en outre, d'y faire bâtir un colombier, à charge de foi et hommage au Commandeur, et au relief d'un huitième de fief de haubert.

Les anciens terriers de la commanderie mentionnent encore un grand nombre de petits fiefs que la commanderie possédait à Valcanville, savoir:
Le fief au Comte, situé au hameau des Moulins;
Le fief à la Bourienne;
Le fief Cottentin, au hameau de ce nom, dans la rue Gallien;
Le fief Mancel, au hameau de ce nom, sur la voie des Prés;
Le fief Savary, près du Pont-Savary;
Le fief Cardo-Brune, dans la rue de Doncanville;
Le fief aux Durant, au chemin d'Annéville à Sainte-Geneviève;
Le fief au Courtois, hameau de Cotentin;
Le fief Floré, au chemin de Valcanville au Vast;
Le fief Samson-Guillot, au chemin du Pont-de-Ceres à Trouville;
Le fief Royer, au triage de Trouville et des Bretonnières.

Il y avait aussi d'autres fiefs qu'on désignait sous le nom de Bordiers ou Bordages. C'étaient: le bordage de la Fauconnerie, au chemin allant de la rue de Calais au pont de Gères;
Le bordage de Mariavilla, touchant aux chemins des prés de Launay;
Le bordage au Maître;
Le bordage Binot, près du cimetière;
Le bordage nommé la Digosvillerie, près de l'église;
Le bordage Bastard, au triage des moulins de l'Hôpital;
Le bordage Marest et le bordage de Quedalleu, au chemin allant à la Lande.

Ceux qui tenaient ces bordages étaient obligés envers la commanderie, d'aller chacun leur tour, un jour par semaine, chercher dans la banlieue et aux marchés des environs, les provisions du Commandeur, en pain, vin, viande, poisson, huile, etc.; faire le foin du petit pré de la commanderie, nettoyer les écuries du manoir seigneurial, peller les pommes, et tirer le cidre au pressoir; enfin balayer l'église à Pâques et à la Noël.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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31

Ancy-le-Franc   (89)

Grange d'Ancy-le-Franc


Département: Yonne, Arrondissement: Avallon, Canton: Ancy-le-Franc - 89


Grange d'Ancy-le-Franc
Grange d'Ancy-le-Franc


Les Templiers possédent des terres qu'ils cultivent, ainsi qu'une rente sur le moulin de ce lieu en 1224 et le droit d'y bâtir une grange destinée à recevoir la dîme en 1224.

Fond commanderie de Saint-Marc: Anceinum-Francum, 1225.
Voir le cartulaire de Bourgogne
Sources: De Delphine Marie. Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Ancy-le-Franc


— Arrondissement de Tonnerre
— Anceius, 1147 (Cartulaire général de l'Yonne, I, 2)
— Anceium-Francum, 1225 (Maison du Temple de Saint-Marc)
— Ancy-le-Franc, 1289 (Chapitre d'Auxerre)
— Ancey-lou-Franc, 1295 (Cartulaire de l'Hôpital de Tonnerre)
— Important château élevé au XVIIe siècle
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.

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1702

Andard   (49)

Domaine du Temple d'Andard


Département: Maine-et-Loire, Arrondissement: Angers, Canton: Angers-Trélazé — 49


Domaine du Temple d'Andard
Domaine du Temple d'Andard


Hôpital (L'), ferme sur la commune d'Andard.
— Ancien domaine des Templiers d'Angers, avec clos de vigne, prés, marais, attenant vers l'est, aux communs de Corné, vendu nationalement le 17 ventôse an II.
Dictionnaire Historique, Géographique et Biographique de Maine-et-Loire, par M. Célestin Port. Trois tomes, Paris Angers 1876. Tome II, pages 362-363.

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1436

Andillac   (81)

Fiefs de Andillac


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral - 81


Fiefs de Andillac
Fiefs de Andillac


La Maison du Temple de Vaour avait des fiefs qui lui donnaient de rente 20 setiers 7 rases de blé, 6 setiers 2 rasées d'avoine, 6 poules, 5 sous 2 deniers (les lods de 6 un). En 1792, ces rentes n'étaient que de 16 s. 6 mesures de blé, et 2 s. 6 m. d'avoine.
Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour

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32

Andilly-en-Bassigny   (52)

Domaine du Temple d'Andilly


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Neuilly-l'Evêque, Commune: Andilly-en-Bassigny - 52


Domaine du Temple à Andilly
Domaine du Temple d'Andilly


Les Templiers de La Romagne possédaient à Andilly des droits de dîmes.
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

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1610

Andlau   (67)

Maison du Temple d'Andlau


Département: Bas-Rhin, Arrondissement: Sélestat-Erstein, Canton: Barr - 67


Maison du Temple d'Andlau
Maison du Temple d'Andlau


En face de l'abbaye-chapitre d'Andlau les Templiers avaient bâti au XIIIe siècle une commanderie, qui possédait les meilleurs vignes du pays situées sur le Castelberg.

En 1312 les chevaliers Teutoniques prirent la place des Templiers, et transportèrent leur établissement dans un faubourg de la ville.
Sources: Nouvelles Oeuvres Inédites de Grandidier - Ordres Militaires et Mélanges Historiques - Strasbourg. Editeur-Libraire H. Huffel - M.D.CCCC. Colmar

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33

Andrivaux (Les)   (24)

Maison du Temple Les Andrivaux


Département: Dordogne, Arrondissement et Canton: Périgueux, Commune: Chancelade - 24


Maison du Temple Les Andrivaux
Maison du Temple Les Andrivaux


Dans la banlieue de Périgueux, sur la commune de Chancelade, la commanderie des Andrivaux fut, après Sergeac, la plus importante du Périgord. Fondée en 1139 (onze ans seulement après le concile de Troyes), cette très ancienne commanderie prit rapidement une, grande extension.
Vers 1150, Izorn, seigneur de Montanceix, lui fit don de la forêt de Lancinade; Bertrand, son fils, offrit des droits de pêche sur l'Isle. Puis, leurs descendants accordèrent aux Templiers les droits de justice « haute, basse, moyenne, mixte et impère. »
Les Andrivaux tenaient des fiefs et des droits sur les paroisses de La Chapelle-Gonaguet, Biras, Bassac, Mensignac, Saint-Apre, Montagrier, Marsac, Coursac et Manzac.
De 1298 à 1306, Géraud de Lavernhe, commandeur des Andrivaux, figure comme « Maître de l'Ordre en Périgord. »
Il figurait parmi les soixante-dix Templiers périgourdins emprisonnés à Domme

Bien que plusieurs bâtiments aient été modifiés ou rebâtis au 17e siècle, le hameau des Andrivaux nous donne une idée assez exacte de ce qu'était la commanderie. De l'église, aujourd'hui détruite, il ne subsiste que la crypte percée de trois fenêtres, et des débris de colonnettes éparpillés dans le village.

Merlande



Chapelle de Merlande
Domaine du Temple de Merlande


Elle devait ressembler à la très belle église voisine de Merlande.
Les Templiers la dédièrent à saint Maurice, les Hospitaliers y ajoutérent le vocable de saint Blaise (curieusement, ces deux saints, un guerrier et un guérisseur, étaient les patrons des bâtisseurs de cathédrales).
Dans le cimetière voisin, s'élevait une grande Lanterne des morts, détruite au 19e siècle. Près de l'église, le logis du commandeur a conservé d'époque quelques caves, son dallage et une cheminée.
Non loin, se trouve le pigeonnier. En contrebas, sur le ruisseau de Lapachat, les Templiers avaient édifié un moulin et un étang.

Maison Chilhaud



Maison Chilhaud
Maison Chilhaud


Parmi les demeures du hameau, on remarquera la belle Maison de Chilhaud avec ses arcades et ses fenêtres à meneaux.
Sur la façade, des pierres de réemploi portent des rosaces tracées au compas et des crucifix à trois pieds.

Maison de Chilhaud Blason



Blason maison d'Andrivaux
Maison de Chilhaud Blason


Dans une cave, on découvre un Blason à la triple fleur de lys, qui symbolisait, pour les Templiers: la Foi (le pape), la Sagesse (le roi) et la Chevalerie (le temple). Plus haut, les belles caves du presbytère s'ouvrent d'un souterrain.
Les Andrivaux avaient pour dépendance l'hôpital de Dourle (commune de Lisle) et la commanderie de Chantegeline (aujourd'hui Chantepoule, sur la commune de Mensignac), qui a conservé son église.
Certaines archives permettraient toutefois d'attribuer ces biens aux Hospitaliers (respectivement en 1211 et 1175). On peut situer dans le même cas l'hôpital de Combeys (commune de Chantérac), qui existait en 1178, et l'église de Razac.
En aval, sur l'Isle, dans la banlieue de Mussidan, sur la commune de Saint-Front-de-Pradoux, se trouvait la commanderie templière de Lagut.
Au nord de Ribérac, un mystère reste à percer: celui de la commanderie de Comberanche. Templière ou hospitalière ?
Citée dès le 13e siècle, elle dépendait de Condat, commanderie hospitalière à la destruction de l'ordre du Temple.
Un commandeur hospitalier y est cité à partir de 1232. Mais la présence templière est incontestable, ne serait-ce qu'en raison de très nombreux lieux-dits « Le Temple » (sur la commune de Siorac-de-Ribérac, Chassaignes, Grand-Brassac, Bertric-Burée, Bourg-du-Bost, Verteillac, Saint-Martial-Viveyrol, Cherval, Champagne et La Rochebeaucourt), ainsi que le lieu-dit « L'Epine », à Bouteilles.
Peut-être faut-il penser que Comberanche était une commanderie hospitalière, et que la commanderie templière se trouvait, 2 km à l'est, à Allemans, parfois citée comme telle, et qui a conservé son église romane.
En tout cas, les restes de la commanderie que l'on peut visiter à Comberanche ne sont pas templiers, puisqu'ils ne datent que des 15e et 17e siècles. L'église romane, ancienne chapelle de la commanderie, au vocable de saint Jean-Baptiste, a pu, elle, connaître les Chevaliers aux blancs manteaux.
Chambeuil (commune de Ribérac) et la Feyliet (commune de Bertric-Burée) dépendaient de Comberanche. On ne sait si la Feyliet était une maison ou une commanderie.
La belle église romane de Saint-Privat-des-Prés d'épendait de la commanderie d'Aubeterre.
Plus bas sur la Drome, près de la Roche-Chalais, la commanderie de Saint-Michel-de-Rivière dépendit d'Aubeterre, puis de Chantegeline.
Sources: HIGOUNET-NADAL et LACOMBE 1990. HIGOUNET-NADAL (A.) et LACOMBE (Cl.), « La maison du Consulat à Périgueux. Historique, description et iconographie », Documents d'Archéologie Périgourdine, t. 5, 1990, p. 109-126

Maison du Temple Les Andrivaux


Nous lisons dans le « Gallia Christiana » que l'église de Saint-Maurice d'Andrivaux appartenait jadis à des religieuses, dont le couvent fut supprimé à cause des abus qui s'y étaient introduits; en l'année 1139, Geoffroy de Cauze, évêque de Périgueux, voulant appeler les frères du Temple dans son diocèse, leur donna cette paroisse et les établit dans le cloître abandonné. Les archives ne contiennent aucune indication sur cet événement, pas plus que sur les premières années de la nouvelle maison, qui était devenue comme le centre d'où les Templiers rayonnaient sur toute la province du Périgord. Cette lacune nous paraît d'autant plus regrettable que le peu qui nous est parvenu de documents relatifs au XIIIe siècle laisse supposer l'importance de ce que nous avons perdu.

Quand la suite des actes nous permet de pénétrer dans le passé de cette commanderie, nous la trouvons très florissante et recevant encore de nombreuses marques de la sympathie des seigneurs du voisinage. Une charte d'Archambaud, comte de Périgord, nous apprend qu'au mois de novembre de l'année 1228, le chevalier Bertrand de Geoffroy donna, en présence de ce prince, à Hélie de la Barthe, Maître du Temple en Périgord et à Guillaume de « Traulegâ », précepteur d'Andrivaux, tous ses droits sur le moulin du Chambon. Le comte apposa son sceau au bas du parchemin en présence de frère P. de Bramanson, cellerier d'Andrivaux, d'Hélie de Saumur, de Simon de l'Isle chevaliers.

Pénétrons, le premier dimanche de Carême de l'année 1240, dans les salles de la commanderie d'Andrivaux; nous y trouvons Raymond Ayz, maître du Temple en Périgord et Ebblon, seigneur de Monteyzey (de Monle-Inciso), occupés à terminer un long différend au sujet des droits du commandeur sur la forêt de Lancinade; ils avaient choisi pour arbitre de leur discussion le noble et puissant homme, Hélie, comte de Périgord. Ce dernier après avoir pris connaissance de la donation faite jadis par le chevalier Izarn de Monteyzey à l'Ordre du Temple de toute sa seigneurie d'Andrivaux et celle qui fut faite plus tard par son fils Bertrand des droits d'usage, de dépaissance, et de pêche sur toutes ses terres, prononce sa sentence, en présence d'une nombreuse assemblée de chevaliers de damoiseaux et de clercs: le Précepteur aura la faculté de prendre dans la forêt de Lancinade tout le bois qui lui sera nécessaire, à la condition d'en avertir à l'avance le seigneur de Monteyzey: celui-ci, pour donner un gage de sa sincère réconciliation, profite de la circonstance pour ratifier solennellement les donations de ses ancêtres; en reconnaissance de quoi, le chevalier Raymond Ayz lui donne douze livres tournois.

Ce même baron, Ebblon de Saint-Astier, seigneur du château de Monteyzey, assistait, quelques années plus tard, à une importante donation faite au Temple d'Andrivaux. Cinq frères, Pierre, Elie, Gérard, Ebblon et Milon de Saissac et Bertrande leur soeur, pour réparer les dommages que leur père, le chevalier Pierre de Saissac, avait causés à l'Ordre du Temple, faisaient donation de la maison d'Andrivaux de leurs fiefs des « Cortils » situé dans la paroisse de « la chapelle de Gonaguet », en promettant de ne porter dans la suite aucun obstacle à l'accroissement de la population de ce territoire. Pénétré de reconnaissance pour cette libéralité, le chevalier Sicard de la Roque précepteur d'Andrivaux. « donna, autant qu'il dépendait de lui, l'absolution à l'âme du chevalier défunt pour tous les excès dont il s'était rendu coupable envers les Templiers » et remit en outre, séance tenante, aux donateurs la somme de trente-huit livres et dix sols de la monnaie du Périgord. Le chapelain d'Andrivaux Wilhelm de Chastanet, qui avait fourni cette somme, reçut en paiement l'usufruit de ce fief jusqu'à sa mort; après quoi, les Templiers s'engageaient à prélever sur les revenus une rente de vingt sols qui devait subvenir aux frais d'un service anniversaire pour le repos de son âme, plus une pareille rente qu'il pourrait léguer dans son testament à qui il le voudrait. Ebblon de Monteyzey, de la seigneurie duquel relevait ce fief, après avoir donné l'investiture au précepteur et exempté les futurs habitants de toute servitude autre que celle de la réparation des barrières de son château, fit dresser de tout ce qui précède une charte qu'il scella de ses armes, le 11e jour des calendes de décembre 1252, en présence de frère Itier de Périgueux, chevalier du Temple, de son fils Itier de Périgueux, d'Itier Ayz, damoiseau, de frère P. de la Barre et de frère W. de Chastanet, prêtres de l'Ordre.
Grâce aux facultés accordées par les donateurs et aux dispositions prises par les Templiers, ce territoire ne tarda pas à se peupler et quelques années plus tard nous y voyons construire le petit village de « Chantegéline », annexe d'Andrivaux.

Dans la suite, Gérard de Chabans, chevalier de l'Isle, donna au Temple le tènement de « Pressegarots » situé sur le territoire de Massignac (jour des Ides de juillet 1276), et dix ans plus tard il entra dans l'Ordre avec son fils, en faisant donation d'une rente de 3 setiers de froment, de 14 sols et d'un banquet, à prendre sur leurs terres (5e jour des calendes de février 1286). Au bas de cette dernière charte fut appendu pour en assurer la validité, le sceau de la cour de Périgord.
D'autres donations, dont nous ne possédons pas les chartes, ajoutérent à la commanderie les dépendances suivantes:

Roche-Saint-Paul


Département: Dordogne, Arrondissement: Nontron, Canton: Jumilhac-le-Grand - 24


Roche-Saint-Paul - Image Jack Bocar
Domaine du Temple de Roche-Saint-Paul


Pontarnaud


Département: Dordogne, Arrondissement: Nontron, Canton: Mareuil, Commune: Saint-Crépin-de-Richemont - 24


Domaine du Temple à Pontarnaud
Domaine du Temple de Pontarnaud


Puymartin


Département: Dordogne, Arrondissement: Nontron, Canton: Champagnac-de-Belair - 24


Chapelle de Puymartin - Image Jack Bocar
Domaine du Temple de Puymartin


Chapelle de Puymartin avec son vieux donjon et sa chapelle.

Le Temple-le-Sec ou Temple Laguyon


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Hautefort, Commune: Cherveix-Cubas - 24


Temple-le-Sec ou Temple Laguyon
Temple-le-Sec ou Temple Laguyon


Ces deux villages voisins, le Temple-le-Sec, où les chevaliers jouissaient de la seigneurie spirituelle, des droits de Viguerie, de taxe sur la viande, le pain et le vin, de leyde et de placage pour les denrées portées au marché les jours de fêtes votives et le Temple de l'Eau (de L'Aygo) ou de Saint-Martial, dans lequel tous ces droits appartenaient aux seigneurs de Hautefort, mais où les vassaux de l'Ordre étaient exempts de guet et de garde au château de leur suzerain.

Sous les Hospitaliers


Les Hospitaliers, après avoir reçu cette riche portion des dépouilles des Templiers, lui conservèrent son titre de commanderie, et lui adjoignirent diverses possessions qu'ils avaient eux-mêmes dans la partie du Périgord située sur la rive droite de l'Isle, telles que Saint-Jean d'Excideuil.

Bientôt après, ils s'occupérent à régler certaines difficultés qui avaient surgi entre eux et les habitants d'Andrivaux. Une charte concédée par le commandeur en 1325, fixait à 9 charges de froment, 3 d'avoine, 6 livres de la monnaie courante les redevances annuelles qu'il exigeait de ses vassaux. En 1467 les chevaliers concédèrent aux habitants de la Roche-Saint-Paul le droit de dépaissance dans leurs bois moyennant une rente annuelle de deux deniers.

Nous trouvons vers la fin du XVe siècle le commandeur interposant son autorité pour protéger ses vassaux du Temple de Layguo contre les vexations des seigneurs du voisinage, qui, malgré les privilèges concédés par les rois de France et ceux d'Angleterre, voulaient les forcer à venir porter leurs blés à leurs propres moulins (1487).

Quelques années après, Archambaut de Bourdeille, seigneur de Monteyzey, disputait aux hospitaliers la haute juridiction d'Andrivaux; mais, comme il ne pouvait guère alléguer, pour soutenir ses prétentions, autre chose que son envie de revenir sur la donation faite par les anciens seigneurs de Monteyzey, les chevaliers de Saint-Jean n'eurent pas de peine à déjouer ses efforts. Après ce procès, les chanoines de Saint-Astier vinrent à leur tour disputer la haute justice du lieu de Chantegéline, tentative qui n'eût pas un meilleur résultat que la précédente(1526).

Dès la première moitié du XV siècle, la commanderie d'Andrivaux avait été réunie à celle de Condat. A partir de cette époque, l'histoire de cet ancien établissement des Templiers perd tout caractère et ne nous offre rien de particulier à signaler.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Maison du Temple Les Andrivaux


— Préceptorie de l'Ordre du Temple, puis membre de la commanderie de Condat (O.S.J. de Jérusalem), avec haute justice sur Andrivaux.
— Gerardus de Vernhia interdum nomine « Preceptoris domus de Andrivalle et aliarum domorum milicie Templi in Petragoricensi diocesis » insigniebatur, et etiam « preceptoris domus Andrivalle »
Domus enim illa Petracoricensis balliviae caput erat Praecptores ejus dicuntur:
G. de Traulega - 1228.
B. Blanc - 1235.
Petrus de Petragoris vers 1245.
P. Donaderi (Voyer Finck, II page 318) - 1250.
Sicardus de la Rocha 1252.

Andrivaux (Les)


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Neuvic - 24
— Hameau commune de Beauronne.
— Sanctus Mauritius de Andro Vallo, 1142 (Gall. Ch. Eccl. Petrag.)
— Andrivals, 1295 (testament d'Archives 3).
— Androvalles, 1361 (Lesp. Châtellenie)
— Andrivalles, 1450 (O.S.J.)
— Vocable Saint-Blaise.

Andrivaux


Département: Dordogne, Arrondissement et Canton: Périgueux - 24
— Hameau, commune de Coulounieix-Chamiers.
— Andrivalia, 1395 (Lespine Hommages au comte de Périgord)
— Les Templiers avaient des biens dans ce hameau, en trautre un maladrerie.
Alayze ?
— Bordaria Alayzencha, 1223 (O.S.J.)
— Dépendance de la Maison du Temple des Andrivaux.

Le Chambon


Département: Dordogne, Arrondissement et Canton: Périgueux, commune: Marsac-sur-l'Isle - 24


Domaine du Temple à Le Chambon
Domaine du Temple à Le Chambon


— Dépendait de la Maison du Temple des Andrivaux (O.S.J.)


Courty


Département: Dordogne, Arrondissement: Bergerac, Canton: Pays de Montaigne et Gurson, commune: Montcaret - 24


Domaine du Temple à Courty
Domaine du Temple à Courty


— Bordaria deuz Courtils, 13.. (O.S.J. Andrivaux)

Gonaguet


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Saint-Astier, Commune:la Chapelle-Gonaguet - 24


Domaine du Temple à La Chapelle-Gonaguet
Domaine du Temple à La Chapelle-Gonaguet


— Bordaria deux Cortils sive d'Agonaguet, 1252 (O.S.J.)
— Dépendant de la Maison du Temple des Andrivaux.

Lansinade


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Saint-Astier - 24


Domaine du Temple à Lansinade
Domaine du Temple à Lansinade


— Bosc Dancinada, 1322 (cartulaire de Chancelade).
— La forêt de Lancinade, d'abord partagée entre l'abbaye de Chancelade et la commanderie d'Andrivaux, appartiendra tout entière à l'abbaye en 1775 (O.S.J.)
— Membre de la Maison du Temple des Andrivaux.
Commune: la Chapelle-Gonaguet (Atlas du Périgord par Belleyme)

Maillol


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Hautefort, Commune: Cherveix-Cubas - 24


Domaine du Temple à Maillol
Domaine du Temple à Maillol


— Maynamentum (Mainement), ferme de Maillol, 1450 (O.S.J.)
— Maison du Temple des Andrivaux.

La Peyre


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Thenon - 24


Domaine du Temple à La Peyre
Domaine du Temple à La Peyre


— Dépendance de la Maison du Temple d'Andrivaux (O.S.J.)

Pont d'Anglars


Il y a trois Les Anglards, je ne sais lequel est le bon
Département: Dordogne, Arrondissement et Canton: Sarlat-la-Canéda, Commune: Proissans - 24
Département: Dordogne, Arrondissement: Sarlat-la-Canéda, Canton: Terrasson-Lavilledieu, Commune: La Feuillade - 24
Département: Dordogne, Arrondissement: Nontron, Canton: Isle-Loue-Auvézère, Commune: Payzac - 24

— Iter quo itur de ponte d'Anglars versus la Saumaria, 1489 (O.S.J.)
— Dépendance de la Maison du Temple des Andrivaux.

Puy-des-Vignes


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Ribérac, Commune: Saint-Martial-Viveyrol - 24


Domaine du Temple au Puy-des-Vignes
Domaine du Temple au Puy-des-Vignes


— Ténement dépendance d'Andrivaux (O.S.J.)
— Ténement dépendance de la Maison du Temple des Andrivaux.

Saint-Avit-de-Fumadière


Département: Dordogne, Arrondissement: Bergerac, Canton: Pays de Montaigne et Gurson - 24


Domaine du Temple à Saint-Avit
Domaine du Temple à Saint-Avit


Hameau et moulin commune de Bonneville-et-Saint-Avit-de-Fumadiéres.
— Praeceptoria Sancti Aviti de Fumaderiis, 1372 (O.S.J.)
— A l'origine c'était une Maison du Temple.
— Les Hospitaliers ont remplacés les Templiers.
— Elle était une dépendance de la Maison du Temple des Andrivaux.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.

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1813

Angeac-Champagne   (16)

Département: Charente, Arrondissement et Canton: Cognac - 16


Domaine du Temple d'Angeac
Domaine du Temple d'Angeac


Angeac, d'abord dépendance des Templiers, a dû être un poste militaire important.
Angeac ou Les Angeats, nom primitif, fut d'abord une dépendance des Templiers, puis fit partie du marquisat d'Archiac, ainsi que Saint-Fort et Lachaise. Elle revint ensuite à la châtellenie de Bouteville. Toutefois, elle ne tarda pas à se diviser entre les seigneurs d'Ambleville et d'Archiac, à l'instar d'un fief ordinaire.
Elle passa aux mains des d'Albret, seigneurs de Pons au XVIe siècle, et garda leur souvenir, ou invoqua leur intervention dans les querelles religieuses qui bouleversèrent le pays encore après la révocation de l'édit de Nantes.

Angeac
Angeac ou Les Angeats, nom primitif, fut d'abord une dépendance des Templiers, puis fit partie du marquisat d'Archiac, ainsi que Saint-Fort et Lachaise.
La manière dont les sires de Pons rendaient hommage au roi était fort curieuse à voir. A cheval, armés de toutes pièces, ils s'arrêtaient devant le monarque en inclinant la tête de côté et disant: « Sire, je vous prie de me recevoir à hommage et à loyal service. » Une chronique rapporte qu'ils avaient obtenu telle faveur pour avoir sauvé la vie d'un roi de France au temps des croisades.
Ils s'y étaient, de fait, fort vaillamment signalés, et pouvaient le disputer à n'importe quel feudataire pour le dévouement à la royauté.
Sources: Cousin, Eugène. Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac et d'un grand nombre de localités entre Saintes et Châteauneuf, Archiac et Rouillac, Pons et Saint-Jean-d'Angély, dans leurs rapports avec l'histoire générale de la France, depuis les temps celtiques jusqu'à l'an 1882 BNF

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34

Angers   (49)

Maison du Temple d'Angers


Département: Maine-et-Loire, Arrondissement et Canton: Angers - 49


Maison du Temple d'Angers
Maison du Temple d'Angers


Les Templiers possédaient une commanderie à Angers, il n'en reste plus aucune trace sur place, pas plus que dans les archives de Malte. Les seuls mentions au sujet de cette dite commanderie sont celles qui prouve son existence grâce aux possessions annexes.

Les Templiers eurent une maison avec chapelle, à Angers, et nous y trouvons comme précepteur, en 1293, un certain frère Etienne d'Amboise. Un de ses neveux, interrogé plus tard, dit y avoir été reçu, vers cette époque, par Pierre de Madic alors lieutenant du visiteur, en présence d'un frère Regnaud Bertrand, chevalier, et d'Etienne susnommé.

C'est également en la chapelle du Temple d'Angers, que le dernier précepteur des épaux en Saintonge, avait reçu, vers 1299, un prêtre nommé Hervé de Bretagne; la même année, un Templier limousin vit le commandeur du Poitou, frère Geoffroi de Gonneville, suivi d'un certain frère Thibaud, son servant, recevoir à Angers deux français «

Procès des Templiers, Tome II, 103, 104


Dixit nempe se fuisse receptum, circa instans festum nativitatis sancti Johannis Baptiste erunt circiter XVIII anni, in capella domus Templi Angavensis, per fratrem Petrum de Mandito quondam, tunc locum tenentem visitatoris, presentibus fratribus Raginaldo Bertrandi milite, et Stephano de Ambasia preceptore dicte domus, avunculo ipsius testis, deffunctis, in hunc modum: nam cum frequenter peciisset panem et aquam ordinis, et obtulisset se velle fieri servum esclavum Terre Sancte, et pluries ei responsum fuisset quod bene deliberaret, quia oporteret eum abdicare a se propriam voluntatem et subici aliene, et multa dura et aspera sustinere, finaliter ipso teste instante et dicente quod omnia sustineret, dixit quod recipiebat eum ad honorem Dei et beate Marie, et fecit eum vovere et jurare supra quemdam librum apertum quod servaret bonos usus et bonas consuetudines ordinis, et quod esset servus esclavus ordinis, castitatem, obedienciam, et vivere sine proprio; et imposito ei mantello, receptor, sed non astantes, fuit osculatus eum in ore. Deinde dixit et precepit ei in presencia predictorum quod abnegaret Jhesum ter, de Christo non habita mencione, nec quod esset de punctis ordinis, sed dixit quod hoc debebat facere, et ipse testis tunc abnegavit ter Jhesum ore non corde, quia cogitabat quod loqueretur de Jhesu Christo, ut dixit.
Procès des Templiers, Tome II, 206
Item, dixit quod ipse receperat fratrem Arneum de Britannia presbiterum quondam, in capella domus Templi Andegavensis, sunt circiter XII anni, presentibus fratribus Mathia Velhardi de Castro Raynaudi Turonensis diocesis, Marcilio cujus cognomen ignorat, deffunctis, et Guillelmo de Munac Turonensis diocesis, quem credit vivere, servientibus, in quorum presencia, prima die recepcionis, fecit eum, post tradicionem mantelli, abnegacionem facere supradictam, de quo fuit idem presbiter multum turbatus.

Procès des Templiers, Tome II, 214


Qui fuerunt recepti per fratrem Gaufredum de Bonavilla preceptorem Pictavie, in instanti festo Assumpcionis beate Marie erunt circiter XII anni, in capella domus Templi Andegavensis, presentibus fratribus Theobaldo servienti dicti preceptoris, et multis aliis quorum non habebat noticiam, quia inibi venerat a casu.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Angers


Chanoine Ulger (1125-1148)
Il paraît que ce prélat, dont la mémoire doit être précieuse à son église, était d'une illustre extraction, comme on le voit par le martyrologe de la cathédrale. Il fut successivement chanoine, maitre-école et archidiacre. Il contribua avec Marbeuf à rendre l'Ecole d'Angers florissante et une des plus belles du royaume. Après la translation de Renaud de Martigné à Reims, le mérite d'Ulger l'éleva à la dignité épiscopale par tous les degrés de l'honneur et de la vertu. Ce prélat adressa une lettre pastorale aux archiprêtres et curés de son diocèse, pour les inviter à faire faire des aumônes aux Templiers, qui commençaient à s'établir.

En conséquence, les habitants d'Angers fondèrent les commanderies de Saint-Biaise et de Saint-Laud, et les grands seigneurs de la province en fondèrent quatre autres : Viliedieu, Lhorée, Bouillé, Saulgé-l'Hôpital.
C'était entrer dans les sentiments de Foulques, comte d'Anjou, qui en 1120 s'associa à ces chevaliers et devint leur tributaire en leur donnant 30 livres de monnaie d'Anjou par an.
Ulger donna pouvoir aux confesseurs de remettre la cinquième partie des pénitences.
Sources : L'Anjou historique : paraissant tous les deux mois, page 351. Angers 1917. - Bnf

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35

Angerville   (27)

Domaine du Temple d'Angerville


Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Conches-en-Ouche, Commune: Glisolles - 27


Domaine du Temple d'Angerville
Domaine du Temple d'Angerville


Le plus ancien membre de la commanderie est sans contredit c'est Angerville, puisque nous trouvons dès 1154 une charte de Godefroy Vac qui, du consentement d'Hugues son fils, donne ce domaine aux Templiers. — Mais il n'existait plus au XIVe siècle, car le Livre Vert n'en parle pas.

En 1205, Emeline d'Angerville, selon les termes du temps, donne a Dieu et aux frères de la milice du temple de Salomon toute la terre et le fief que Richard, fils de Seré, tenait d'elle, tant à Tournedos qu'au moulin de Baali, en présence de Richard de Fornals, Godefroy de Barquet, Simon de d'esches, chevaliers, etc.

Henri de Terri offre dans les mêmes conditions une pièce de terre située le long du chemin par lequel on va d'Angerville au Poiriée. M. A. le Prévost dit de Glisolles à la Croisille et la charte porte en effet « juxta cheminum per quod itur de Glisoliis apud la Groisille », mais il s'agit d'une autre pièce de terre, puisque dans la charte suivante on trouve « unam peciam terre site de lungo quemini per quod itur de Angerville ad Pirum, etc. »

Un autre bienfaiteur de la commanderie en ce pays, fut le chevalier Robert Neel offrant aux templiers deux pièces de terre près de l'orme de Glisolles, une autre bornée par le chemin de Glisolles à Angerville, une quatrième dans la paroisse d'Angerville « inter viam per quam itur de Angiervill ad Pirum », et une dernière au même endroit.
Abbé C. Guéry — Commanderie de Saint-Etienne de Renneville — Evreux Edition de 1896

Domaine du Temple d'Angerville


C'est bien le membre le plus ancien de la commanderie. Si le Livre-Vert n'en fait pas mention, c'est que probablement il n'existait déjà plus au XIVe siècle. Il se composait d'une terre avec les hommes qui y résidaient, située sous Ansgerville, comprenant, en outre, un moulin et de grands bâtiments, appelés le Moulin de Masculey.

Ce domaine, qui n'était pas éloigné de celui de Bailly dont nous avons parlé, avait été donné par Gaudefroy Vac, du consentement d'Hugues, son fils, aux pauvres chevaliers du Temple, en vertu d'une charte de l'année 1154, expédiée en forme de vidimus en 1460 par le garde-scel de la prévôté de Beaumont-le-Roger.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Charte d'Angerville


1257. Henri Tyerri vend aux Templiers cinq vergées de terre à la perche de vingt-quatre pieds, contenues dans le fief d'Angerville, situé sur le territoire de Glisolles, près du chemin par lequel on va de Glisolles à la Croisille.
Sources: Mémoires et notes de M. Auguste Le Prévost pour servir à l'histoire du département de l'Eure. Tome 2, Partie 1, recueillis et publiés par MM. Léopold Delisle et Louis Passy. Evreux 1869

Angerville-La-Rivière


— Commune réunie à Glisolles
— Ancien fief.
— Angervilla, 1160, (Cartulaire de La Maison du Temple de Renneville)
— Anguervilla, 1251, (Idem)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Eure, rédigé par M. Le Marquis de Blosseville. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXVIII.

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36

Angles   (16)

Maison du Temple d'Angles


Département: Charente, Arrondissement: Cognac, Canton: Segonzac, Commune: Salles-d'Angles - 16


Maison du Temple d'Angles
Maison du Temple d'Angles


L'origine templière de cette maison est mise en lumière par deux documents. Le premier est une analyse d'acte contenue dans un inventaire de titres des commanderies de Châteaubernard et d'Angles dressé au XVIIIe siècle. Cet acte est un accord, passé en 1214, entre le commandeur de Châteaubernard et Angles, d'une part, et un nommé André Prêtre, et ses parsonniers, d'autre part, touchant les moulins de Beuleure, ou Belure, proches de la maison d'Angles: « et dit que le dit Prêtre et ses parsonniers prendront le tiers des farines et la (sic) vingtième des bleds que l'on mettra dans deux arches, desquelles il y aura trois clefs, une pour les parsonniers, une pour ledit Prestre et l'autre pour le commandeur. » Si la date attribuée à l'acte dans l'analyse n'est pas erronée, il apparaît évident qu'Angles était une maison templière puisqu'elle avait, au XIIIe siècle, le même commandeur que le Temple de Châteaubernard.

Angles, facade occidentale



Angles, facade occidentale - Image M. Miguet
Angles, facade occidentale - Image M. Miguet


Le second document est un original, daté du 1er septembre 1295, qui lève définitivement les doutes qui pourraient subsister sur l'origine d'Angles. Il s'agit d'un acte, que nous avons déjà cité à propos de Châteaubernard, mentionnant la vente du moulin de Beaulieu, situé sur la rive du Né, au Templier Hugues de Narzac (Hugo de Nargat) alors commandeur de Châteaubernard et d'Angles (... tunc temporis venerabili preceptori de Castro Bemardi et de Anglis). Outre qu'il permet d'attribuer de façon certaine la fondation de la commanderie au Temple, ce document montre que, dès la fin du XIIIe siècle (et bien avant, si l'analyse de l'acte précédent est correctement datée), la maison d'Angles était rattachée à Châteaubernard, comme elle le sera pendant la période hospitalière, probablement parce que ses revenus étaient trop modestes pour suffire à l'entretien d'un commandeur et de ses compagnons.

La chapelle, unique vestige de la commanderie, se dresse aujourd'hui au centre d'une petite place plantée d'arbres, l'ancien cimetière, à proximité du canal qui conduit les eaux du Né au moulin d'Angles. Sur le cadastre dit napoléonien, établi en 1850, elle figure déjà seule, au milieu des tombes.

Il faut remonter au XVIIe siècle pour trouver trace d'autres bâtiments. Dans le procès-verbal de la visite effectuée en 1655, après quelques lignes concernant l'état, satisfaisant, de la chapelle, dédiée à saint Jean-Baptiste, on trouve cette mention: « et, au costé de ladite chappelle et joignant icelle, y a de vieilles murailles et vestiges de bastiments dans lesquelles y a encore quelques ouvertures de fenestres de pierres de taille, le tout ruyné, qui estoit anciennement la maison et logis du commandeur de ladite commanderie d'Angles... »; ainsi, au milieu du XVIIe siècle, le logis du commandeur et les autres édifices de la maison étaient déjà ruinés, et ceci vraisemblablement depuis les guerres de religion. Ils ne furent pas reconstruits par l'ordre de Malte.

Continuant leur visite, les commissaires de 1655 remarquent « joignant ladite chapelle y a un petit cimetière ou l'on a accoustumé d'enterrer les habittans dudit bourg d'Angles et village en dépendants qui sont du fief et jurisdiction de ladite commanderie. Et joignant ledit cimetière... une pièce de terre... qui apparamment estoit autresfois le jardin de ladite commanderie, laquelle confronte d'un costé au cours d'eau qui descend des moulins de Beaulieu aux moulins d'Angles, d'autre costé aux levades appartenant au sieur Pointreau, notaire royal, un fossé entre d'eux, et d'ung bout a un grand fossé, appelé le vivier du sieur commandeur, qui est tout le domaine propre... de ladite commanderie d'Angles. » A cette même date, les rentes en céréales d'Angles consistaient chaque année en 205 boisseaux de froment et 2 boisseaux 1/2 d'avoine, mesure de Cognac, les rentes en argent montaient à 48 livres 4 sous;le commandeur recevait également annuellement 38 chapons et 21 poules et « deux pots d'huille. » Il percevait la dîme et faisait exercer ses droits de haute, moyenne et basse justice par les mêmes officiers qu'à Châteaubernard. La desserte de la chapelle était effectuée par un prêtre séculier qui recevait, en 1655, 36 livres par an pour venir y célébrer l'office le dimanche et lors des quatre principales fêtes de l'année. En 1718, il en coûtait 200 livres par an au prieur d'Aquitaine pour maintenir le service religieux à Angles.

Les procès-verbaux de visite du XVIIIe siècle indiquent que, si parfois quelques vitres manquent, la chapelle demeure solide et bien couverte. Lors de leur passage en 1776, les visiteurs remarquent cependant « qu'en plusieurs endroits qui manque des pierres et qu'elle a besoin d'estre grifonnée dans tout le dehors à chaux et à sable. »

Ce fut peut-être à cette époque que l'on construisit, au chevet, le disgracieux appendice de la sacristie. Cet édicule est en effet représenté sur le cadastre napoléonien, mais ne l'est pas sur le charmant petit plan d'Angles dessiné dans la première moitié du XVIIe siècle, à l'occasion d'un litige opposant le prieur d'Aquitaine, commandeur de Châteaubernard et d'Angles à Jacques de La Rochefoucauld, baron de Salles.

Angles, chevet mur sud



Angles, chevet mur sud - Image M. Miguet
Angles, chevet mur sud - Image M. Miguet


Telle qu'elle se présente aujourd'hui, la chapelle est un édifice rectangulaire, d'environ dix-neuf mètres de longueur et neuf mètres de largeur à l'extérieur, bâti en pierres de taille de moyen appareil sur lesquelles on distingue encore les marques d'un layage en diagonale. Les joints sont peu épais.
Les murs gouttereaux sont épaulés par trois contreforts saillants, ceux des extrémités englobant les angles de l'édifice et se perdant, en retour, dans la maçonnerie, sans décrochement. La façade et le chevet offrent donc un mur plan. Entre ces contreforts, des modillons à profil en cavet, tous semblables, soutiennent l'entablement. Un larmier coupe à mi-hauteur murs gouttereaux et mur de façade. Au sommet de celui-ci, les rampants du pignon s'interrompent pour laisser place à un petit clocher-mur percé d'une ouverture. Le portail est en plein cintre, sans aucune moulure; la fenêtre haute et étroite qui le surmonte a été partiellement obturée. Le mur sud est percé de deux baies, disposées à des niveaux différents. Les trois ouvertures du chevet, de même hauteur, sont coupées par le toit de la sacristie. Des corbeaux faisant saillie sous le larmier, à l'ouest et au sud, indiquent que des bâtiments étaient accolés à l'église, dès l'origine. On peut proposer, pour le gros oeuvre, une date de construction se situant, comme pour Châteaubernard, vers 1150-1160.

Des graffiti, médiévaux pour la plupart, sont visibles sur les murs sud et ouest. Ils représentent des écus, dont l'un porte des armes, des croix, une main (peut-être s'agit-il d'une unité de mesure: l'empan), une fleur de lys, etc.

L'intérieur a été profondément remanié. Le sol, probablement exhaussé, est cimenté. Les murs sont couverts d'un enduit sur lequel on a peint de faux joints d'appareil. Un cordon en quart de rond marque la naissance de la voûte. Celle-ci (peut-être un berceau brisé sans doubleau) s'est effondrée à une date indéterminée et a été remplacée, probablement au XIXe siècle, par une sorte de plafond aux angles arrondis, très laid.

De l'extérieur, l'ensemble dégage une impression de sobriété, d'austérité même. Mais si le dépouillement est un des traits caractéristiques des constructions de l'ordre, en Saintonge comme ailleurs, on ne peut en dire autant du plan rectangulaire ou du chevet plat et de son triplet, par exemple; particularités architecturales que l'on retrouve fréquemment dans les églises de la région sans que celles-ci aient eu un rapport quelconque avec le Temple. Il faut donc, dans ce domaine, se garder des déductions hâtives.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983

Maison du Temple de Salle d'Angles - Charles Daras



Angles Img Jacques Filhol
Angles Img Jacques Filhol



Enfin, dans la vallée du Né, les Templiers possédaient à Angles une annexe importante, ainsi que le laisse supposer sa chapelle Saint-Jean.
L'édifice, plus séduisant que celui de Châteaubernard présente cependant bien des affinités avec ce monument. Ses dimensions paraissent sensiblement les mêmes. «  Il mesure à l'extérieur: 18 mètres 96 de longueur et 9 mètres de largeur . »
A l'intérieur de la chapelle, des cordons semblables, en quart de rond, servaient d'appui à la voûte dépourvue de doubleaux, et une porte avait été pareillement aménagée au gouttereau sud.

Le choeur adhérent à la nef, reçoit aussi son éclairage par un triplet dont les cintres retrouvent leur symétrie. Au cours des guerres anglaises, le bas de l'église a été profondément modifié par la construction d'une tourelle d'escalier.

Angles Pont Templiers



Angles Pont Templiers Img Jacques Filhol
Angles Pont Templiers Img Jacques Filhol


La façade n'est guère différente, car aucune séparation ne marque ses registres. Au-dessus du portail, non revêtu de sculptures, s'élève une fenêtre, fortement allongée et, selon la coutume, le clocher-arcade à une seule baie couronne le pignon.

Cette chapelle étant réservée à l'usage des Templiers, le clergé de Salles-d'Angles assurait le service paroissial.

Toutefois, les inhumations avaient lieu dans leur cimetière. L'église sert actuellement à la célébration du culte. Près de l'édifice, M. Origène signale la fosse du Templier, seul vestige bien modeste, pouvant confirmer de nos jours le souvenir de cette commanderie.

Après 1312, les maisons de Châteaubernard et d'Angles passérent aux Hospitaliers de Beauvais-sur-Matha, puissante commanderie déjà évoquée au début de notre étude, qui devait recueillir tous les biens des Templiers de la région ouest.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - S.A.H.C.

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Angoisse   (24)

Maison du Temple d'Angoisse


Département: Dordogne, Arrondissement: Nontron, Canton: Lanouaille - 24


Maison du Temple d'Angoisse
Maison du Temple d'Angoisse


Angoisse


— Commune du canton de Nouaille.
— Engoischa (pouillé du XIIIe siècle.
— Angoycha, 1365 (Lesp. Châtellenie).
— Hospital d'Angouisse, 1560 (archives de l'O.S.J. Condat).
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Dordogne. Par M. Le Vicomte de Gourgues. Paris Imprimerie Nationale, M. DCCC. LXXIII
Hôpital ou Maison du Temple (Heypital), elle a donnée naissance au village qui porte le nom d'Hépital.
— Les Templiers achetèrent ou reçurent le domaine du Bouchet, une forteresse avec un donjon muni de quatre trourelles crénelées de machicoulis, avec fossés en eau, alimenté par un ruisseau qui se jette dans la Loue.

Château-Bouchet



Château Bouchet - Image Jack Bocar
Domaine du Temple Château-Bouchet


— Cette forteresse de Château-Bouchet, dépendait de la Maison du Temple de Saint-Paul-de-Roche.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.

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Angoulême   (16)

Maison du Temple d'Angoulême


Département: Charente, Arrondissement et Canton: Angoulême - 16


Domaine du Temple de Angoulême
Domaine du Temple de Angoulême


Les Templiers avaient fondé, à Angoulême, un modeste établissement qui passa par la suite aux mains des Hospitaliers et dont l'existence, étonnamment discrète, ne semble pas avoir laissé beaucoup de traces dans les archives.

En 1373, la maison du Temple d'Angoulême et sa chapelle, membres de la commanderie de Beauvais-sur-Matha, se trouvaient dans une zone touchée par les hostilités; l'enquête pontificale nous révèle que depuis deux ans personne n'y résidait et qu'aucun revenu ne pouvait en être tiré propter guerras.

En 1588, le duc d'Epernon « commandant pour le service du roi ez pais d'Anjou, Touraine, Poitou, Angoulmoys et Xaintonge », décida, sur ordre du roi, de modifier les fortifications du château d'Angoulême. Ce projet signifiait l'arrêt de mort de la maison du Temple et de sa chapelle situées « proche de la basse court et closture dudit chasteau », ainsi qu'on peut le voir sur le plan d'Angoulême donné par Belleforest.

Chapelle du Temple d'Angoulême



Chapelle du Temple Angoulême, Plan de Belleforest (1575)
Chapelle du Temple d'Angoulême, Plan de Belleforest (1575)


Le commandeur de Villegats, le chevalier Jean Gazeau, dont dépendait alors le membre d'Angoulême, essaya, par une supplique adressée au duc d'Epernon, de faire modifier les plans des nouvelles fortifications afin d'éviter la destruction des bâtiments. Il lui fut répondu que la chose était impossible et que les travaux devant se « faire promptement » des experts seraient désignés en vue d'évaluer les constructions pour « estre après pourveu par sa majesté au rembourcement dudit suppliant. » En un mot, Jean Gazeau était tout bonnement exproprié pour le « bien et le service du roi. »

Le procès-verbal de visite des experts, maçons et charpentiers, dressé le 9 septembre 1588, rapporte que « l'ezglise estoit faicte, bastie et construicte de pierre de taille, ayant en longueur huict brasses, largeur quatre et hauteur trois brasses et demye, sans compter le pignon », le tout estimé, au prix de la pierre de taille, à 576 écus. La chapelle était couverte de tuiles valant, au total, 20 écus.

La maison d'habitation, construite en grande partie en pierre de taille, comprenait des « chambres haultes » auxquelles on accédait par un escalier de pierre de vingt marches. La maçonnerie de l'ensemble, y compris trois cheminées, les chambranles des portes et fenêtres, en pierre de taille, fut estimée 402 écus. La charpente et les menuiseries furent déclarées valoir 90 écus. Sous la maison existaient deux caves estimées 121 écus 1/2. La maçonnerie et la charpente des écuries du logis valaient 98 écus.

A côté de ces bâtiments s'étendait un jardin en partie clôturé par un mur. On ne sait si l'ordre de Malte toucha le prix de l'expropriation, mais il est certain qu'il ne fit reconstruire ni chapelle, ni maison à Angoulême.

La visite de 1655 précise qu'il n'y avait « aucun logement appartenant en propre » au membre d'Angoulême et que « la chappelle et maison et bastimens qui estoient aultrefois de ladicte commandrie, qui s'appelloit la commandrie du Temple d'Angoulesme... furent razées, démolies et ruynées dès l'an 1588 et employées et rencloses dans les fortifications que feu monseigneur le duc d'Espernon fit faire au chasteau dudit Angoulesme par ordre du roy. »

En 1655, le patrimoine du membre d'Angoulême se limitait à une petite pièce de pré, d'un journal environ, appelée le pré de la Commanderie, située au faubourg Saint-Cybard, d'agriers ou terrages sut un village nommé Chaumontet, en la paroisse de l'Isle-d'Espagnac, et de rentes en diverses paroisses. Ce fait est confirmé par un document du milieu du XVIIIe siècle.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983

Maison du Temple d'Angoulême


Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les Templiers ne possédaient dans la capitale de l'Angoumois qu'une modeste maison appelée Temple.

Nous ne pouvons citer que le clavaire de la maison, que les Templiers eurent à Angoulême « in domo Templi Engolisme », frère N. Brossard, clerc d'Angoulême (vers 1305).
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome I, page 266


Requisitus si in dicta sua recepcione fecerunt eum abnegare Christum et alia contenta in ipsis quatuor articulis, respondit quod non. Requisitus si ab aliquo alio audivit quod in dicto ordine essent dicti errores vel alii, respondit quod postquam fuerunt capti, audivit dici a fratribus Johanne Botan diocesis Pictavensis, et Guillelmo dicto Santongier Xantonensis diocesis servientibus, quod aliqua inhonesta erant in dicto ordine. Requisitus ubi et quibus presentibus audiverat dici predicta, respondit se audivisse Parisius in domo ad Serpentem, die Jovis proximo preterita, a prefato fratre Johanne Botan, et erant soli; et alias, in domo Templi Engolisme a dicto Guillelmo Sanctongier, sunt sex anni vel circa, presente N. Brossardi clerico Engolismensi, clavigero dicte domus.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.


Maison du Temple d'Angoulême - Charles Daras



Plan d'Angouleme Breme
Plan d'Angouleme Breme


Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les Templiers ne possédaient dans la capitale de l'Angoumois qu'une modeste maison appelée Temple. Sa chapelle était dédiée à saint Jean, vocable commun à la plupart des édifices religieux de l'ordre. Cette chapelle avait été édifiée dans la paroisse de Saint-Antonin, au coeur de la ville, à proximité du château; il ne faut donc pas la confondre avec l'église Saint-Jean, laquelle, située près de la cathédrale, servit longtemps de baptistère. Nous n'aurions aucun renseignement sur sa construction si nous ne possédions le procès-verbal de la visite des bâtiments des Templiers, effectuée en 1588, lorsque le duc d'Epernon, répondant au voeu exprimé par le roi, décidait de les démolir afin d'aménager la fortification extérieure du château. D'après ce procès-verbal, il est dit que « l'esglize estoit faicte, bastie et construicte en pierre de taille, ayant en longueur huict brasses, largeur quatre et hauteur trois brasses et demye, sans compter le pignon, faisant en tout quatre-vingt-seize brasses (document inédit relatif au Temple d'Angoulême - Archives de la Vienne). » La chapelle, peu importante, terminée comme on le voit par un pignon, et couverte en tuiles, formait un rectangle (la brasse mesurant 1,62 mètre, la chapelle aurait eu 13 mettre de longueur et 6,50 mètres de largeur, ces démentions sont nettement inférieurs aux chapelles templières de Charente). Nous en retrouvons la silhouette dans le plan de Belleforest de 1575; sa façade, percée d'une ouverture, se terminait par un clocher-arcade.

Près de la chapelle se trouvait le logis des Templiers, bâti en pierre, sur caves, ainsi que les communs pourvus de vastes écuries donnant sur un jardin clos de murs. Ce logis, nous confirme Boissonnade, faisait face à la résidence comtale; Hugues X de Lusignan y séjourna quelques jours.

Dans une supplique adressée au duc d'Epernon par J. Gazeau, commandeur du Temple, qui, à l'époque, était celui de Villegats, puissante commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean, dont nous parlerons plus loin, ce dernier le priait de surseoir aux démolitions et d'affecter de nouveaux bâtiments à l'ordre, au cas où elles ne pourraient être différées. Il lui fut répondu qu'en raison de l'urgence des travaux à exécuter autour du château, on ne pourrait: « evicter la ruyne des maisons, Temple et bastimentz. » Quant à leur remplacement, une requête serait adressée au roi afin de rechercher quelques autres lieux propres pour réédifier la chapelle et pour son habitation.... « Attendu que ladite démollition est faicte pour le bien de ses affaires et de son service. »

Les terrains de la commanderie ayant été englobés dans l'enceinte fortifiée à l'ouest du château (J. George, historien topographe à signalé l'emplacement du puits de la commanderie dans sa « topographie » historique d'Angoulême) c'est donc vers 1588 que disparut l'ancienne chapelle des Templiers. Satisfaction fut-elle donnée au commandeur ?

C'est peu probable, bien que Michon estimât que les nouveaux bâtiments avoisinaient l'ancien évêché. Après avoir été longtemps rattachés à Villegats, les biens du Temple d'Angoulême furent, par la suite, unis à la commanderie de Beauvais-sur-Matha, en Saintonge.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - S.A.H.C.

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Ans   (24)

Maison du Temple d'Ans


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Thenon, Commune: La Boissière-d'Ans - 24


Maison du temple d'Ans
Maison du temple d'Ans


— 1243 - hommage à l'évêché d'Angoulême.
— Capella d'Ans pouillé du XIIIe siècle.
— Ancienne châtellenie s'étandant au XIVe siècle sur 18 paroisses dont une « Le Temple »
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.

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Antran   (86)

Maison du Temple d'Antran


Département: Vienne, Arrondissement: Châtellerault, Canton: Saint-Gervais-les-Trois-Clochers - 86


Maison du Temple d'Antran
Maison du Temple d'Antran


— Temple du Carroi, lieu détruit, commune d'Antran.
— Maison du Carroy du Temple, tenant au chemin tendant de Vallançay à la rivière de Vienne, 1634 (fief Mauvoisin)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, par M. L. Rédet, Paris, M. DCCC. LXXXI

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Anvaux   (86)

Moulin du Temple d'Anvaux


Département: Vienne, Arrondissement: Poitiers, Canton: Lusignan - 86


Moulin du Temple d'Anvaux
Moulin du Temple d'Anvaux


Anvaux


— Moulin sur la Vonne et hameau sur la commune de Cloué.
— Hébergement de Vaux, paroisse de Cloué, 1369 (Fonteneau, tome LXXXI, page 219).
— Moulin de Vaulx de Roches, 1414 (commanderie de Roche, 2).
— Moulin de Vaux, 1440 (commanderie de Roche, 2).
— Ce moulin dépendaint de la commanderie de Roche.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, par M. L. Rédet, Paris, M. DCCC. LXXXI

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Anzin   (59)

Domaine du Temple d'Anzin


Département: Nord, Arrondissement: Valenciennes, Canton: Anzin - 59


Domaine du Temple d'Anzin
Domaine du Temple d'Anzin


— Les biens templiers situés à Anzin et sous la juridiction de Beaulieu-les-Valenciennes ne profitèrent pas longtemps à l'Ordre puisqu'il furent donnés au mois d'avril 1307.
— Ce furent Baudouin dou Bruille et Paskain sa femme qui cèdèrent aux Templiers une maison arrentée le même jour par Gilles de Heregines par devant les échevins de la ville.
— M. Dailliez ne précise pas la nature de ces biens.
Sources: Laurent Dailliez; Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

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Apt   (84)

Domaine du Temple d'Apt


Département: Vaucluse, Arrondissement: Apt, Canton: Apt - 84


Domaine du Temple à Apt
Domaine du Temple d'Apt


Si nous suivons jusqu'à nos jours les transformations du nom d'Alaunuium, nous trouvons, dans un échange de 1150, entre Pierre de Sabran, évêque de Sisteron, et les Templiers: « Ecclesiam Sancti-Mariae de Olonio », nom qui se reproduit encore dans une transaction de 1174, par laquelle l'église de Notre-Dame de Olonio fit retour à l'évêque avec quelques terres acquissent par les Templiers pendant leur courte possession, terres qui furent depuis possédées par l'évêque, et toujours affermées sous le nom d'Auluen.
Sources: La voie romaine entre Sisteron et Apt, par Damase Arbaud. Paris 1868

Apt


Apt, comme ville épiscopale, est le premier suffrageant de la Métropole d'Aix. Son évêque porte titre de Prince.
Le Palais épiscopale est bâtit sur les ruines de la Maison des Templiers.
Sources: Joseph-Antoine Durbec - Les Templiers et Hospitaliers en Provence et dans les Alpes-Maritimes - Editions, Le Mercure Dauphinois - Grenoble - 2001

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Aragnouet   (65)

Aragnouet Maison du Temple de Chaubère


Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Bagnères-de-Bigorre, Canton: Vielle-Aure - 65


Maison du Temple de Chaubère
Maison du Temple de Chaubère


Aragnouet


Il ne parait pas que beaucoup de foyers religieux aient été fondés par lui dans son diocèse. Les monastères de Saint-Béat, de Saint-Frajou, de Peyrissas et de Sarrancolin existaient avant sa venue dans le pays, de même que les collégiales de Saint-Martory, de Cazeneuve et de Saint-Gaudens. Quant aux célèbres abbayes de Bonnefont, de Fabas et de Nizors, elles ne devaient être fondées que quelques
années après sa mort.

Temple de Chaubère



Temple ou Hôpital de Chaubère
Temple de Chaubère


Par contre, c'est dans les dernières années années de son épiscopat que surgirent les couvents des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem: Aragnouet, dans la vallée d'Aure, Frontès-Joucou en face du Port de Venasque; Azet, à l'extrémité de la vallée de Louron. Ces maisons hospitalières étaient, comme on le sait, mi-partie religieuses et mi-partie militaires. Leur principale mission était la garde des hauts passages des Pyrénées, et la défense des routes qui y aboutissent. En ces régions désertes, où les voyageurs avaient tout à redouter des attaques des Maures et des malandrins, ces moines chevaliers, dont la bure recouvrait la cotte de mailles, rendirent, au cours du Moyen Age, les services les plus signalés, et personne ne les apprécia mieux que saint Bertrand, dévoué aux intérêts temporels de ses diocésains comme à leurs intérêts spirituels.
Sources: Saint-Bertrand de L'Isle, évêque de Comminges (1073-1123), par Bénac, Jean-Marie. Auch 1923

Aragnouet



Temple de Chaubère
Cadastre de Chaubère - Sources: Aragnouet


En sortant d'Aragnouet, on passe de nouveau la rivière, où la digue d'un moulin forme une jolie cascade, et près de là est la source sulfureuse et froide de la Queau, au pied de la forêt dû même nom. Bientôt la vallée se rétrécit, pour fermer le bassin au centre duquel est située la maison de Chaubère, qui sert d'hospice aux voyageurs.

Cette maison, et une vaste prairie qui en dépend, appartenaient jadis aux Templiers. Ou voit encore leur monogramme sur les ruines d'une chapelle bâtie à l'extrémité de la prairie.
Ces chevaliers, par leur institution, devaient protéger les voyageurs, dans les passages difficiles, contre les attaques des infidèles, et ils s'établirent vraisemblablement au pied des ports des Pyrénées, dans le temps où l'Espagne était occupée par les Sarrasins.
Les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui héritèrent des vastes possessions des Templiers, affermèrent la maison et la prairie de Chaubère, moyennant une modique redevance, mais sous la condition que les voyageurs trouveraient dans l'hospice quelques petits objets utiles, tels qu'huile, vinaigre, sel, etc. Le fermier a acheté, pendant la révolution, l'hospice et la prairie attenante, sans être astreint à aucun service pour les voyageurs.
Sources: Itinéraire descriptif et pittoresque des Hautes-Pyrénées Française. Jadis territoire du Béarn, du Bigorre, des Quatre-Vallées, du Comminges, et de la Haute-Garonne. Par P. La Boulinière. Paris 1825

Le port de Beusse ou Bielsa


On y va par Aragnouet. Sur la route on rencontre la maison de Chaubère, misérable hospice qui appartenait aux Templiers. Au confluent des deux torrents qui forment la Neste de Saux, on pénètre au sud dans une gorge d'où l'on monte vers le port en laissant à droite la cascade de Riouner. Le port qui est à quatre heures d'Aragnouet s'élève à 2405 mètres entre le pic de la Guillette et celui de Bataillence; ce passage, plus facile que le précédent, mène en 5 heures à l'hospice de Bielsa.
Sources: Charles L. Frossard. Société de l'Histoire du Protestantisme Français. Tome XXXII. Paris 1883.

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44

Arbigny-sous-Varennes   (52)

Seigneurie du Temple d'Arbigny


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Terre-Natale - 52


Seigneurie du Temple d'Arbigny
Seigneurie du Temple d'Arbigny


Les Templiers de La Romagne possédaient la seigneurie, des forêts, une ferme et la grange du Boulaye.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Arbigny-sous-Varennes


— Commune de Varennes
— Arbigny, 1506 (archives de la Côte d'Or et du Temple de la Romagne)
— Eglise paroissiale dédiée à Saint-Jean Baptiste, était le siège d'une cure à la présentation du commandeur de la Romagne. Elle avait pour succursale Broncourt, qui fut tout d'abord une paroisse.
— Il y avait à Arbigny une Maison du Temple, puis de Saint-Jean de Jérusalem, qui fut unie à la Maison du Temple de la Romagne.
— La seigneurie était partagée par le commandeur de la Romagne et un laïque.
Sources: Alphonse Roserot. Dictionnaire topographique du département de la Côte d'Or. Paris MDCCCCXXIV.

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1659

Arbois   (39)

Maison du Temple d’Arbois
Département: Jura, Arrondissement: Lons-le-Saunier: Canton: Arbois - 39


Maison du Temple d’Arbois
Maison du Temple d’Arbois


Une Maison du Temple devenue après la suppression de l’Ordre maison de Saint-Jean de Jérusalem (1), une maladrerie ou léproserie et un hôpital, qui déversait la région.
1. Cartulaire, 8 (1341). Arbois était l’une des cinquante-six commanderies de la langue d’Auvergne. J. Delaville le Roulx, Cartulaire général de l’ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, I (Paris, Leroux, 1894), page XIVI. On trouvera aux pages XLIX, LII et LIX l’indication des dépôts où ont été recueillies les archives de la commanderie d’Arbois.
Les comtes de Bourgogne et leurs villes domaniales: étude sur le régime communal, forme de l’exploitation seigneuriale, d’après le cartulaire de la ville d’Arbois, suivie du texte de ce cartulaire, de pièces annexes, de notes et de tables, XIIIe, XIVe siècles. Par Louis Stouff. Paris 1899.

La maison du Temple de Besançon dépendait de la Maison du Temple d’Arbois mais elle fut rattachée à la Maison du Temple de Falletans (Dole) avant la fin du XIIIe siècle.

Biens des Templiers d’Arbois
1252. Le prieur Guillaume cède aux Templiers une menade qu’il possédait sur leur maison, en échange d’une vigne, dite en Prohé. Le Templier contractant est désigné sous le nom de frère Pontius, dit Busuus, précepteur des maisons des Frères de la milice du Temple, établis dans toute la Bourgogne.

1312 Abolition de l’ordre des Templiers. Ces chevaliers possédaient, à Arbois, une grande quantité de terres et de vignes. Outre des maisons et des jardins situés au-dessus de la rue du Cournot, toute la vaste plaine qui s’étend de Changin à Villette, leur appartenait.
De là vient que cette partie du territoire a conservé le nom de Champ du Temple.
Au centre de cette plaine existaient une chapelle et une habitation actuellement détruites. Une croix indiquait le lieu de la sépulture de ces religieux guerriers.

1314, 29 novembre Mort de Philippe-le-Bel, roi de France. Une révolte générale, excitée et soutenue par toute la noblesse du pays, était sur le point d’éclater, causée, et par une contribution extraordinaire levée sur la province, dont les seigneurs n’étaient point exempts, et par l’horrible et injuste supplice d’un des plus illustres enfants du comté, Jacques de Molay, grand-maître des Templiers, qui, membre de la maison de Longwy, comme le prouve le testament de Jean de Longwy, son père, était allié à la plupart des plus nobles familles. Philippe ayant, à ses derniers moments, révoqué son édit, l’insurrection fut calmée.

1341 Samedi après la fête de la Madelaine. Lettres écrites en la maison de Saint-Jean, jadis du Temple, par lesquelles il est reconnu aux habitants d’Arbois droit de pâturage et d’usage au bois de Cépoy ou Glénon.

1430 Lettres patentes du duc Philippe, par lesquelles sont confirmés les priviléges et immunités accordés par Marguerite de Flandre au chapitre de Notre-Dame.
— Les prudhommes, Estevenin Barthod, Jehan de la Tespe, Perrin Retondeur et Jehan de Fraisans, sont ajournés au parlement de Dole par Jehan de Villersexel, chevalier de Saint-Jehan-de-Jérusalem et commandeur du Temple-lez-Dole, à raison d’un jet oû il a été compris pour la somme de 18 gros.

1460 6 décembre Arrêt du Parlement de Dole, qui condamne messire Jacques de Sarre, commandeur du Temple, successeur de Jean de Villersexel (Voyer année 1430), à payer les dix-huit gros auxquels il avait été imposé pour sa maison et ses terres, sises à Changin. Par cet arrêt, il est déclaré en outre que ledit commandeur et ses successeurs devront à l’avenir contribuer aux jets mis pour le remparement des fortifications.
Les chapelles de la Croix, de Saint-Roch et de Changin sont aujourd’hui des maisons particulières ; celle du Temple et celle de Saint-Jean de Jérusalem ont été démolies.
Sources: Bousson de Mairet, Emmanuel, Annales historiques et chronologiques de la ville d’Arbois, département du Jura, depuis son origine jusqu’en 1830, Arbois 1856 - Bnf

Arbois
Arbois, déjà notable au XIIIe siècle, grâce à son ancienneté, à son heureuse situation et à la fertilité de son sol, était alors le chef-lieu de l’une des nombreuses seigneuries qui faisaient partie du domaine réservé des comtes de Bourgogne. La ville, située à l’entrée de l’une des cluses du Jura, dans une belle et riante vallée que l’on appelait le val d’Arbois, au pied d’une vaste forêt dominant les premiers sommets de la montagne, entourée de tous côtés par un riche et fameux vignoble, s’élevait sur le bord du ravin escarpé et profond où coule la Cuisance. En grande partie construite en bois, comme la plupart des villes de cette époque, elle avait pour tous monuments son château du bord de l’eau bâti dans le XIIe siècle, son enceinte fortifiée, ou fermeté, et son prieuré ou monastère, si ancien déjà que l’origine en était inconnue.
L’agglomération principale, à laquelle on donnait le nom de bourg, occupait le bord droit de la rivière sous les murs du château.
Autour de la ville, à une faible distance, d’abord le grand faubourg de Faramand, séparé du bourg par la rivière, puis un peu plus loin des hameaux, Courcelles, Changins, Verreux, Larnay, avec leurs moulins, leurs, huileries, leurs taillanderies, quelques manoirs, comme celui de la Motte, des maisons religieuses, une commanderie du Temple devenue après la suppression de l’ordre maison de Saint-Jean (1), une Maladière ou léproserie et un hôpital, qui desservaient la région. Plus loin encore une ceinture de villages se rattachant à la ville par des liens divers, Montigny, Villette, Saint-Cyr, Vadans, Glénon, Pupillin, Mesnay, enfin au sommet des gigantesques falaises qui ferment la cluse, la Châtelaine, antique et vaste château des comtes de Bourgogne.
1. Cattutaire, (1311). Arbois était l’une des cinquante-six commanderies de la langue d’Auvergne. J. Delaville le Roulx, Cartulaire général de l’ordre des hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, tome I (Paris, Leroux, 1891), page XLVJ.
On trouvera aux pages XLIX, LIJ et LIX l’indication des dépôts où ont été recueillies les archives de la commanderie d’Arbois.
Sources : Stouff, Louis. Les comtes de Bourgogne et leurs villes domaniales : étude sur le régime communal, forme de l’exploitation seigneuriale, d’après le cartulaire de la ville d’Arbois, suivie du texte de ce cartulaire, de pièces annexes, de notes et de tables, XIIIe, XIVe siècles. Paris 1899. BNF

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45

Arbourse   (58)

Maison du Temple d'Arbourse


Département: Nièvre, Arrondissement: Cosne-Cours-sur-Loire, Canton: Prémery - 58


Maison du Temple d'Arbourse
Maison du Temple d'Arbourse


Arbourse (Nièvre), Village donné aux Templiers en 1190, par Guy de Noyers, pendant qu'il était au siège d'Accon ou Ptolemaïs.
Société française pour la conservation des monuments historiques, Volume 19. Paris 1853

Seigneurie d'Arbourse


Village donné aux Templiers en 1190, par Guy de Noyers, pendant qu'il était au siège d'Accon ou Ptolémaïs.
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Arbourse


— Canton de Prémery
— Arbussa, 1132 (Cartulaire de Bourras, charte 6)
— Arbouse, 1290 (Archives de l'Yonne, inventaire de la Maison du temple d'Auxerre)
— L'Hôpital de Rebourse, 1502 (Archives de l'Yonne, inventaire de la commanderie Villemoison)
— Arida Bursa, 1535 (Pouillé d'Auxerre)
— Le Plessis Rebourg, 1538 (Inventaire de la commanderie de Villemoison)
— Arbourse, 1552 (Ibidem)
— Maison du Temple puis commanderie de l'Odre de Saint-Jean de Jérusalem, et le fief de la châtellenie de Châteauneuf-au-Val-de-Bargis.
Dictionnaire Topographique du département de la Nièvre. Par georges de Soultrait. Paris Imprimerie Impériale. M. DCCC. LXV.

Hopitôt d'Arbourse



Hopit&ocirct d'Arbourse
Hopitôt d'Arbourse


L'Hopitôt
— Hameau commune d'Arbourse
— Le Plessis-Rebourse, 1488 (Inventaire de la commanderie de Villemoison)
— L'Hospital du Plessis-de-Rebourse, 1488 (Ibidem)
— L'Hôpital de Rebourse, 1502 (Ibidem)
— Le plessis, 1526 (Ibidem)
— Lhospitau, 1664 (Ibidem)
— Maison du Temple puis commanderie de l'Odre de Saint-Jean de Jérusalem, membre important de la commanderie de Villemoison.
Dictionnaire Topographique du département de la Nièvre. Par georges de Soultrait. Paris Imprimerie Impériale. M. DCCC. LXV.

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1724

Arcins   (33)

Maison du Temple d'Arcins


Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Le Sud-Médoc - 33


Maison du Temple d'Arcins
Maison du Temple d'Arcins


Membres de cette Maison


Saint Martin de Lacaussade, commune: Saint-Martin-Lacaussade, Gironde
Arcins, commune, Gironde
Arcins, (Avensac), commune: Avensan, Gironde
Blésignac, commune: Blésignac, Gironde
Arcins (La Croix de Jacquet), commune: Cussac-Fort-Médoc, Gironde
Arcins (Lamarque), commune: Lamarque, Gironde
Le Temple de Sautuge en Médoc, commune: Le Temple, Gironde
Arcins (Moulis), commune: Moulis-en-Médoc, Gironde
Le Temple de Sautuge, (Troncats et Touriac), commune: Sainte-Hélène, Gironde
Montarouch, (Saint-Léon), commune: Saint-Léon, Gironde
Cantois, commune: Cantoi, Gironde
Montarouch, (Courpiac), commune: Courpiac, Gironde
Montarouch, (Pellegris), commune: Faleyras, Gironde
Montarouch, (Saint Quintin), commune: Romagne, Gironde
Saint Genis du Bois, commune: Saint-Génis-du-Bois, Gironde
Montarouch (Baricot), commune: Targon, Gironde
Montarouch, Targon commune: (Montarouch), Gironde
Planquetorte, commune: Saint-Vivien-de-Médoc (Le Temple), Gironde
Le Temple de Tourtey, (ou Tourteyron), commune: Valeyrac, Gironde
Montarouch (Guillac), commune: Guillac, Gironde
Montarouch (Lugaignac), commune: Lugaignac, Gironde
Villemartin en Bazadais, commune: Mouliets-et-Villemartin, Gironde
Villemartin en Bazadais, (Moliets), commune: Mouliets-et-Villemartin, Gironde
Villemartin en Bazadais, (Pujol), commune: Pujols, Gironde
Saint Avit de Soulage, commune: Saint-Avit-de-Soulège, Gironde
Villemartin en Bazadais, (Saint Pierre de Castels): commune: Saint-Pey-de-Castets, Gironde
Montarouch (Picheron), commune: Saint-Vincent de Pertignas, Gironde
Jeaune en Chalosse (Bahus-Lupeyroux et Damoulens), commune: Bahus-Soubiran, Landes
Jeaune en Chalosse, (Bougue), commune: Bougue, Landes
Jeaune en Chalosse, (Castelnau), commune: Castelnau-Tursan, Landes
Jeaune en Chalosse, Castelnau et Pécorade, commune: Geaune, Landes
Jeaune en Chalosse, (Pécorade), commune: Pécorade, Landes
Dans cette liste de membres, sont inclus les Domaine du Temple et de l'Hôpital
Sources: Pierre Vidal - Hospitaliers et Templiers en France Méridionale - Le Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte - Association: Les Amis des Archives de la Haute-Garonne - Editions CNRS.

Maison du Temple d'Arcins


Le château d'Arcins possède l'un des 1ers vignobles du Haut-Médoc, développé en 1300 par la commanderie des Templiers. Ce grand vignoble, propriété de la famille Castel depuis 1971, dispose d'un magnifique château restauré entièrement par les propriétaires actuels.

L'ancienne église templière et hospitalière a été démolie en 1820. Elle sera reconstruite à partir de 1838 sur décision de Louis Philippe. Cette nouvelle Paroisse sera reconnue par ordonnance du 29 juin 1841.
Mais la nouvelle église ne résout pas les problèmes de marais pour lesquels les Arcinois demandent la réalisation de travaux d'assèchement depuis 1747.
Finalement, après bien des oppositions au projet de faire creuser un canal, ce n'est qu'en 1846 que le préfet demande au Maire de mettre en demeure les propriétaires d'effectuer des travaux de drainage.
Mairie d'Arcins

Le diocèse de Bordeaux


Le succès des Ordres Militaires et institutions charitables, la chronologie manque de précision.
L'Ordre de l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem s'implanta dans les premières décennies du XIIe siècle, d'abord entre la Dordogne et l'Isle où la commanderie de Lalande et Pomerol fut constituée. Puis il passa en Médoc où il eut les commanderies de Bénon et de La Grayanès. A Bordeaux, il ouvrit la chapelle Sainte-Catherine au coeur de l'antique cité et un hôpital, dit du Pont-Saint-Jean, à l'embouchure du Peugue.
Dans le diocèse de Bazas, les Hospitaliers possédaient les grosses commanderies de Villemartin et de Sallebruneau au nord de la Garonne, celle de Cazalis au sud.

Les Templiers ont une Maison à Bordeaux en 1158 : elle est à l'intérieur de l'enceinte, tout contre le côté nord. La plus importante Maison se trouve à Arveyres en 1170 ; l'Ordre franchit la Dordogne et les établissements de Marcenais, Queynac et Magrigne sont les premiers membres d'une autre Maison. La Maison de la Grave d'Ambarès est située à la pointe de l'Entre-Deux-Mers. L'Ordre est présent en Médoc, au milieu des landes. Dans le diocèse de Bazas, il s'appuie, après le milieu du XIIe siècle, sur la Maison de Cours et celle de Romestaing au sud de la Garonne, sur la Maison de Roquebrune au nord de la Garonne.

Clément V, en 1308, se rendant de Poitiers à Avignon, évitât-il Bordeaux ; il fit une halte chez les chanoines réguliers de Saint-Emilion le 18 septembre, gagna l'Entre-Deux-Mers par Sainte-Foy, descendit à la Maison du Temple de Roquebrune.

Au XIVe siècle, le pape Urbain V prescrit une enquête à la suite de laquelle le Prince Noir donne sa protection au temporel de l'abbaye de la Sauve. La congrégation reste présente dans le centre et l'est de l'Entre-Deux-Mers et dans le diocèse de Bazas. Mais l'organisation bénédictine s'est transformée : depuis 1311, il arrive que l'abbé, au lieu d'être élu, soit une créature de la papauté ; ces chefs sans vocation sont tentés de ne pas résider, de se décharger de leurs responsabilités sur un vicaire et sur des procureurs ; les offices claustraux sont considérés comme des bénéfices.

Plus clairement encore que les établissements canoniaux et bénédictins, c'est sous leur aspect économiques que sont connues les maisons réunies entre les mains des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem après la suppression de l'Ordre du Temple en 1312. La fortune reste considérable, quoi que des biens Templiers aient été accaparés par les laïcs, comme il advint à Saint-Emilion. Elle est répartie entre quatre commanderies : celle de Bordeaux, qui a au XVe siècle quelque trente-six implantations ; celle d'Arcins, qui a remplacé celle de Benon en Médoc, qui en a une quinzaine ; celle de Roquebrune, la plus petite, qui en a six dans le diocèse de Bazas, et celle d'Argenteins, située en Agenais, mais gouvernant de nombreux établissements du Bazadais.
Sources: Le diocèse de Bordeaux, Bernard Guillemain, Raymond Darricau, Jean-Bernard Marquette. Editions Beauchesne, 1974.

Arcin


— Dans le Médoc, en Guyenne, Diocèse, Parlement, Intendance et élection de Bordeaux.
— On y compte 53 feux.
— Cette paroisse, qui forme elle-seulle une juridiction particulière, est située à une demie lieue de la rive gauche de la Garonne, et à trois quart de lieue au Sud-Ouest du Fort de Médoc, et à 5 lieues N. N. Ouest de Bordeaux.
— Il y a à Arcin une commanderie de l'ordre de Malte, (jadis du Temple), de la langue de Provence et du Grand-Prieuré de Toulouse.
— Cette commanderie vout 6000 livres de rente à celui qui en est pourvu.
Sources: Jean-Joseph Expilly. Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Volume 1, page 234. Paris 1762 - Livre numérique Google

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47

Arcis-sur-Aube   (10)

Domaine du Temple d'Arcis-sur-Aube


Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Arcis-sur-Aube - 10


Domaine du Temple d'Arcis-sur-Aube
Domaine du Temple d'Arcis-sur-Aube


On voyait au XVe siècle, en dehors de la ville d'Arcis, sur le chemin conduisant à Villette, une maison qu'on croyait être un ancien établissement du Temple, avec une chapelle qu'on nommait alors la chapelle de la Belle-Dame d'Arcis, et aussi de la Belle-Dame de la Roize.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Arcis-sur-Aube
Arcey-sur-Aulbe, 1604 (Charte de la commanderie de Troyes)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.

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Ardennais-le-Temple   (18)

Domaine du Temple d'Ardennais-le-Temple


Département Cher, Arrondissement de Saint-Amand-Montrond, Canton de Châtelet - 18


Domaine du Temple d'Ardennais
Domaine du Temple d'Ardennais


Ardennais-le-Temple est situé sur la rive gauche de l'Arnon, à quelques kilomètres en aval de Culan et tout près d'Ardenais, dans le Cher. C'était un membre de Farges.
L'oratoire a été complètement détruit. Seul un morceau de pierre sculptée retrouvé dans un champ voisin est pieusement conservé dans une niche, à côté d'une statuette de la Vierge. Cette niche est placée au pignon d'une construction faisant partie du domaine dénommé « Le Temple »
Sources: Georges CHATARD - Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.

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Ardon   (02)

Domaine du Temple d'Ardon


Département: Aisne, Arrondissement: Laon, Chef-lieu de cantons - 02


Domaine du Temple d'Ardon
Domaine du Temple d'Ardon


Cette maison, située dans la banlieue de Laon, possédait vers 1140 des cens ou rentes, pour assurer la desservance de sa chapelle. En 1261, Simon du Sart, chevalier et châtelain de Laon, pour augmenter ses revenus, abandonna aux Templiers tout ce qu'il avait en cens et vinages à Ardon et à Bruyères, avec tout droit de justice et de seigneurie pour en jouir en main-morte sans aucune charge ni servitude féodale. Il leur cédait, en outre, deux prés au terroir d'Ardon, « in territorio de Ardone », situés l'un au Plumiaus; et l'autre, aux Prés-Marie.

Quelques années après, Anselme de Horus, écuyer, par des lettres de l'official de Laon, du mois d'avril 1265, vendit, moyennant 190 livres tournois, aux frères de la chevalerie du Temple, tous les revenus seigneuriaux qu'il possédait au territoire d'Ardon et dans une prairie devant le moulin de Poleton. Cette vente comprenait, en outre, le quart des corvées d'Ardon, des vinages et de toute la justice et seigneurie du lieu commune avec les Templiers et autres ayant-droits. Le vendeur se réservait son droit de mouture du moulin de Poleton, une rente de quatre sols quatre deniers qu'il avait sur le même moulin, et une vigne qui lui appartenait au lieu dit Esquignart, contre le chemin qui menait à Bruyères.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Ardon


— Faubourg de Laon
— Ardo, 1128 (Cartulaire de l'évêché de Laon, charte 3)
— Villa de Ardun, 1225 (Cartulaire de Savigny, folio 177, archives des Ardennes)
— Ardosubtus-Laudunum, 1238 (Chartier de l'Hôtel-Dieu de Laon, B 31)
— Hardo, 1265 (Olim, tome I, page 644)
— Ardon-dessous-Laon, 1292 (Supplément de D. Grenier, 287)
— Ardon-sur-Liaue, 1344 (Archives de l'Empire Tr. des ch. reg. 74 nº161)
— Ardon-soubz-Laon, 1416 (Chartier de l'Hôtel-Dieu de Laon, A 1)
— Autrefois domaine de la commanderie de Laon et de l'abbaye de Saint-Jean et Hôtel-Dieu de Laon
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aisne, par M. Auguste Matton, Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI

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Argeliers   (13)

Seigneurie du Temple d'Argeliers


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Châteaurenard - 13


Seigneurie du Temple d'Argeliers
Seigneurie du Temple d'Argeliers


A Arles, même les vieilles familles consulaires sont tôt atteintes par une gêne matérielle mise à profit par l'opportunisme des moines-soldats. Limitons-nous ici à un exemple: Uc Rapina (1175-1216), alors consul, est issu d'une famille qui avait déjà mené des affaires avec le Temple (1).
1. En 1175, sa soeur Rispauda avait vendu une terre et trois ans plus tard, Dolça, épouse de Jaufré Rapina, avait donné ses droits à La Vernède — Uc Rapina s'était porté fidéjusseur à cette occasion, Chartier du Temple d'Arles, nº 014 et 016.
— Uc Rapina, qui apparaît souvent comme témoin dans les chartes du Temple, est consul en 1204-1205 et 1215-1216, Chartier du Temple d'Arles, nº 014, 026, 041-044, 055.

Il commence, en décembre 1204, par vendre à l'ordre sa part seigneuriale sur un tènement à Perlas. Mais le mois suivant, il doit engager, contre 4 livres de raimondins, sa part de « dominium » sur un « affar » aux Argeliers.

Bonpas


Département: Vaucluse, Arrondissement: Avignon, Canton: Cavaillon, Commune: Caumont-sur-Durance, 84


Chartreuse de Bonpas
Domaine du Temple de Bonpas


La localisation de l'hypothèque n'est pas innocente: quelques jours auparavant, le Temple avait justement acheté à la maison de Bonpas, une partie du « dominium » au même lieu-dit et Uc Rapina était intervenu pour confirmer cette vente sous sa directe en percevant le trézain.
La mise en gage offrait à l'ordre la perspective de rassembler les parts seigneuriales sur cet honneur.
Or c'est chose faite en janvier 1214 lorsqu'Uc Rapina, probablement dans l'incapacité d'honorer sa dette, se résout à céder le cens de huit deniers qu'il avait engagé sur l'affar des Argeliers.
2. Chartier du Temple d'Arles, nº 042, 043, 044 et 059.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

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51

Argence   (30)

Maison du Temple d'Argence


Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Beaucaire, Commune: Bellegarde - 30


Maison du Temple d'Argence
Maison du Temple d'Argence


La première mention du domaine du Temple d'Argence est de 1275, à la même époque nous y voyons le premier preceptor.
Cette Maison est située à l'est du Petit Rhône, éloignée du « castrum » du Fourques de huit kilomètres.

C'est avec l'aide de l'archevêque d'Arles que les Templiers se sont installés dans la plaine d'Argence, c'est une micro-région relevant du diocèse d'Arles. Cette terre est vendue par Raimon V. C'est le 2 septembre 1143, qu'Anfos Jourdain cède à Raimon de Montredon le territoire de Saint-Pierre de Campublic et reconnait dans cet acte qu'il tient l'Argence de l'archevêque Boeuf.
Et en 1161, Raimon V vend aux Templiers 60 modiées de terre en Argence, soit 146 hectares environ, ces terres sont des pâturages, des palus et des terres nouvelles pour 150 marc d'argent fin.

Les Templiers fidèles à leurs habitudes, rassemblent leurs terres et les droits d'usages, en novembre 1215, le commandeur de Saint-Gilles obtient ainsi du chapitre d'Arles quatre terres en Argence « quia ipse terre sunt viscine et contigue aliis terris nostris - Chartier du Temple de Saint-Gilles, Nº 382. »
A Argence, il y avait une grange: « grangia sive mansum vacatur Argentia cum laborio sive agricultura sita in territorio de Furchis. » Le site d'Argence est aujourd'hui matérialisé par le toponyme de « Grand-Argence. »
La terre d'Argence était du fait de son emplacement dans une région fertile en bordure du Petit Rhône, destinée à la culture des céréales.

Il y eut quelquefois des différents entre les Templiers et les Hospitaliers du fait des terres que les deux Ordres possédaient en Argence, elles étaient très souvent rapprochées, pour ne pas dire limitrophes. En avril 1209, les deux Ordres soumettent à un arbitrage la délimitation des terres et des marais qu'ils possédent près de Saint-Geniès, en Argence, Chartier du Temple de Saint-Gilles, Nº 218, 314, 361.

Durant les troubles et les conspirations anticléricales, nous avons un texte d'un troubadour: Après le traité de Paris de 1229, et donc la défaite du « parti occitan », Bernat Sicart de Marvéjols s'attriste sur le sort du comté de Toulouse et de la terre d'Argence et jette sa vindicte sur les Français et les clercs « malhonnêtes. » Il s'en prend notamment aux Templiers et aux Hospitaliers qu'il accable de défauts classiques: orgueil, simonie, avidité de richesses. Surtout, se sentant « déçu et trahi » par leur « perfidie », il soupçonne à mots couverts leur alliance avec ces Français honnis.

Il y eut aussi des problèmes avec les dîmes dues à l'autorité épiscopale et que les Templiers ainsi que les Hospitaliers devaient s'acquitter à l'archevêque d'Arles. Adrien IV, avait limité l'exemption aux « novales », c'est-à-dire aux terres nouvellement défrichées. Il dut ainsi demander aux Ordres de s'acquitter du prélèvement décimal auprès de l'archevêque d'Arles.
Mais son successeur Alexandre III, dont les interventions en Provence au profit des Ordres Militaires furent particulièrement nombreuses, changea de position en élargissent l'exemption à toutes les terres possédées par les Ordres Militaires et même sur leurs bétail « Ces dispositions furent définitivement entérinées à Latran IV, Alexandre III défend l'exemption des Ordres Militaires en Provence à plusieurs reprises: Inventaire des bulles pontificales relatives aux Ordres Militaires dans le Bas-Rhône, Nº 031, 032, 033 et 038. »

En septembre 1217, le chapitre d'Arles réclama aux Templiers le paiement des dîmes de toutes les terres qu'ils possédaient dans le diocèse, et notamment en Argence. Les Templiers firent valoir leur « immunité », mais finalement le Maitre du Temple en Provence et le doyen arrivèrent à un compromis sans trop de heurts: l'Ordre devrait s'acquitter du vingtième des revenus sur les terres qu'il cultivait directement, mais aussi sur celles qu'il avait prises en facherie, le novales et les terrains de pâtures restant exempt 1.
1. Chartier du Temple d'Arles, nº 066. Déjà en 1176, les deux parties étaient arrivées à un compromis à propos des dîmes du Trébon: l'ordre se trouva astreint à verser la moitié des dîmes aux chanoines, tandis que l'archevêque, pour sa part, renonça à cette prestation, nº 014 bis.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Les commandeurs d'Argence sont


— Guillaume de La Tour (Guillelmus Turris) 1275
— Pierre Jubin (Petrus Jubin) 1307
— Une bulle du pape Adrien IV est adressée « aux Templiers cultivant la terre ... en Argence. »
— Voyez: Jaffé-Wattenbach, Regesta, nº 10524 et Trudon des Ormes page 257
Sources: E. G. Léonard - Tableau des Maisons du Temple en France et de leurs commandeurs (1150-1317).

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52

Argentens   (47)

Maison du Temple d'Argentens


Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Nérac, Commune: Nérac - 47


Localisation d'Argentens
Maison du Temple d'Argentens


Dans la contrée marécageuse et boisée qui s'étend au pied de l'antique ville de Nérac, s'élevait, pendant le Moyen-Age, le sombre donjon de Nérac.

C'est à Argentens que les Templiers avaient établi le centre d'une de leurs principales Maison du Midi. Les archives de cet établissement sont excessivement pauvres et ne nous fournissent presque pas d'éclaircissements sur son origine; cependant plusieurs rouleaux de vénérables parchemins vont arrêter notre attention et suppléer à ce manque d'autres documents. Ce sont de vieux cartulaires où sont rapportées les donations faites à la maison d'Argentens pendant la deuxième moitié du XIIe siècle; ils sont malheureusement muets sur les dates, se contentent de nous fournir la longue liste des libéralités des seigneurs des environs envers la milice de Salomon.

Parmi toutes ces donations qui semblent avoir été inscrites sur le parchemin jauni, grâce aux souvenirs du clerc chargé de la rédaction, sans aucun souci de l'ordre chronologique, voici celle à laquelle nous croyons pouvoir assigner la date la plus reculée.

Arnaud d'Argentens, « préférant l'abjection dans la maison du seigneur à l'habitation sous la tente des pécheurs », donne à l'Ordre du Temple, représenté par Augier de Bédeisan, alors Maître en Gascogne, tous les biens et les droits qu'il possédait, soit dans la ville de Nérac, soit à l'extérieur, et notamment le fief situé autour de l'église de Sainte-Marie d'Argentens: cette donation fut faite sous le règne d'Henri, roi d'Angleterre (1154-1189), et pendant le pontificat d'Elie de Castillon, évêque d'Agen (1149-1182), à qui le seigneur Arnaud confiait la protection du nouvel établissement.
Le domaine d'Argentens fut immédiatement érigé, à cause de son importance, en une commanderie dont la gestion fut naturellement confiée à son ancien possesseur, qui avait revêtu l'humble manteau de l'Ordre et était devenu le frère Arnaud. Cette donation fut suivie, peu de temps après, de celle de l'église elle-même.

Nous lisons, en effet, que le seigneur Garsias Marra (de la Roque), sa femme Anière et leur fils, « occupés du salut de leurs âmes plutôt que de celui de leurs corps et désirant acquérir une part dans les bonnes oeuvres de l'Ordre du Temple », donnérent à ce dernier leur église de Sainte-Marie d'Argentens; ils firent cette libéralité entre les mains d'Augier de Bédeisan, Maître de l'Agenais, et des frères Arnaud d'Argentens et Guillaume du Bois. Après la mort d'Augier de Bédeisan, son successeur, Hélie de Focald, voulant sans doute prévenir quelque tentative du seigneur Marra, pour revenir sur sa générosité, conclut avec lui un traité par lequel il lui donnait 300 sols morlans pour l'église d'Argentens, dont le baron lui renouvelait la donation. Ceci se passait en présence de Garsia-Arnaud d'Albion, de Bernard de Lavardac, de Pierre de Bédeisan, de Séjor de Filartigue, de Raymond-Guillaume de Nazered, etc., « au mois d'avril, le 11e jour des calendes de mai, le 1er jour de lune », sous le règne d'Henri d'Angleterre et l'épiscopat d'Elie de Castillon. Ces diverses indications nous permettent de fixer, d'après les tables chronologiques, l'année 1159 comme date de cette ratification.

Chapelle d'Argentens



Chapelle de la commanderie
Chapelle d'Argentens


Puis vient la donation faite par Arsieu du Port et ses frères, entre les mains de ce même Hélie de Focald, de leur fief du « Fossat », situé entre Argentens et le Corned. Dans cette charte dressée à Nérac le 3e jour des calendes de janvier de l'année 1160, notons un détail, qui m'a paru avoir son intérêt et sa signification: parmi ses témoins sont cités séparément les représentants des trois Ordres, le clergé, la noblesse et le Tiers-Etat, et après les clercs (clerici), Pierre de Lart, archiprêtre de Nérac, Garsian, chapelain d'Argentens, et les chevaliers (milites) Amanieu de Sales, Vital de Sales, Raymond-Guillaume de Nazered, Garsia-Arnaud d'Aubion, Sejor de Filartigue, Garsia Marra, de la Roque, nous voyons figurer les bourgeois (burgenses) des communautés voisines, Guillaume de Lart, Vidon, Vidal de Lausejan et beaucoup d'autres. Peu de temps après, le maître Hélie de Focald acheta, au prix de 90 sols morlans, de Raymond d'Argentens, les portions de ce territoire et de cette seigneurie qui n'appartenaient pas encore à l'Ordre. Cette vente fut conclue dans l'église de Nérac en présence d'une nombreuse assemblée.

Citons encore, parmi les plus anciennes donations, celle du fief Arrivet (Sainte-Quitterie-de-Rives), faite à l'Ordre du Temple par le seigneur Hugues de Roquefort et son fils Arnaud-Guillaume; un des cartulaires d'Argentens nous a conservé la ratification faite par ce dernier en faveur de Maître Hélie de Focald « l'année même du siège de la ville de Castillon, par le comte (consul) de Poitiers »; cet événement militaire, qui avait jeté l'épouvante dans tout le pays, se rapporte à l'année 1161.

Voici Bernard d'Auduran donnant à l'Ordre, avec sa personne, tout ce qu'il posséde dans la paroisse de Padierne et promettant « de se rendre, lorsqu'il sera débarrassé de tout embarras mondain, dans la maison d'Argentens, vêtu de son armure de chevalier, monté sur son coursier complètement équipé et d'user sans murmure du pain et de l'eau qui lui seraient fournis par les Templiers pour sa nourriture. »

C'est ensuite Bernard de Nadiels, qui, en se faisant également recevoir parmi les donats d'Argentens, apporte à l'Ordre les terres qu'il posséde « entre le lac et le Temple », ainsi que son fief de Pompey.

Le seigneur Hugues de Pardaillan entre à son tour dans les rangs des bienfaiteurs de la maison d'Argentens, et lui fait donation de son fief de « Compostelle », situé dans la paroisse de Lagardère; promettant d'entrer lui-même dans l'Ordre, il demande la faveur d'être enseveli dans le cimetière d'Argentens, même quand la mort viendrait le surprendre avant l'accomplissement de son pieux dessein; par cette donation il complète celle qu'un membre de sa famille, Odon de Pardaillan, avait faite dans le principe du dîmaire de Saint-Jean-de-Lagardère.

Chapelle d'Argentens



Chapelle de la commanderie
Chapelle d'Argentens


Il serait trop long d'énumérer cette série de donations qui enrichirent en peu de temps la maison d'Argentens et lui apportérent de considérables possessions, non seulement dans ses environs immédiats, mais encore dans toute la contrée, et de nous arrêter sur chacune des libéralités que prodiguèrent à l'Ordre du Temple pendant le XIIe siècle tous les seigneurs de la contrée, Bernard de Padierne, Forton de Filartigue, Gaurin des Pieux, Arnaud-Guilhem de Mirons, Sanche de Dalpheux, Arnaud de Naulens, Guillaume-Arnaud de la Roque, Austorgs de Corned, Amanieu de Ségojac, Odon de Pardailhan, etc.

La fin du XIIe siècle ne mit pas un terme à la prospérité toujours croissante de la maison d'Argentens. Les archives nous fournissent un assez grand nombre de donations faites postérieurement.

Vers le milieu du siècle suivant, le sire Amanieu (VI) d'Albret se signala par sa munificence envers les Templiers. Le sixième jour des calendes de janvier de l'année 1245, nous le trouvons dans sa résidence de Casteljaloux donnant au Temple d'Argentens son fief de Lacome; pour assurer davantage la validité et la perpétuité de cet acte, le noble baron fit apposer au bas du parchemin, à côté du sceau de ses armes, celui de la communauté de sa bonne ville de Casteljaloux. A cette première marque de libéralité, le sire d'Albret en ajouta bientôt de nouvelles. Le deuxième jour du mois de janvier 1248 (1249), il confirmait, « dans le cimetière d'Argentens », à Bernard-Guillaume d'Aspet, maître de l'Agenais, l'autorisation de dépaissance, accordée jadis à l'Ordre du Temple par son aïeul et puis par son père sur toutes leurs terres.

Le 16 août 1260, noble dame La Daurade, femme d'Odon de Lomagne, seigneur de Fieumarcon, et leur fils Guillaume-Astanave, damoiseau, donnérent à la maison d'Argentens et à Guillaume-Bernard d'Aspet, Commandeur, tous leurs droits sur le fief de Lagardère, ainsi que la faculté de dépaissance sur toutes leurs terres. Cette charte, revêtue de l'approbation d'Odon de Lomagne, est accompagnée d'une autre à peu près identique, qui avait été concédée quelques jours auparavant aux Templiers par noble Dame Naséguine de Pardailhan, veuve du seigneur W. R. Legras, et par noble baron W.-B. de Piis, leur fils.

Mentionnons encore parmi les donateurs de cette période Pons de Gualard et les chevaliers Bernard d'Anduran et Pons son fils, qui reçurent en même temps l'habit de l'Ordre, en faisant cession à la maison d'Argentens de tout ce qu'ils possédaient, « maisons, châteaux, hommes et femmes » (1286).

Contrairement à ce que nous trouvons pour la plupart des autres commanderies, les archives ne contiennent pas la trace de ces luttes, parfois violentes, qui vinrent si souvent troubler les Templiers au sein de leur opulente prospérité.

C'est à peine si nous avons à signaler ici quelques discussions promptement terminées par des accords ou des transactions. C'est ce qui arriva en 1255 entre le Commandeur et Gaillard de la Roque, damoiseau; ayant reconnu l'injustice de ses prétentions sur le fief de Marfang, ce dernier s'empressa d'en abandonner la libre possession aux Templiers. En 1279, Cerebrun et Bertrand de Saint-Araille disputaient à Pierre de Sombrun, chevalier du Temple et Commandeur d'Argentens, la seigneurie de Pompey; les arbitres appelés pour trancher le différend, décidèrent que la juridiction contestée serait partagée également entre les deux compétiteurs; pour témoigner leurs regrets de leurs tentatives passées et leur bienveillance pour l'avenir, les seigneurs de Saint-Araille donnérent séance tenante aux Templiers le droit de dépaissance pour leurs troupeaux dans toute l'étendue de leurs terres de Pompey.

Notons enfin une charte concédée par le Commandeur Ratier de Lemosin, à ses vassaux, les paroissiens de Saint-Pierre de Corned et de Saint-Vincent de Padiern pour la réglementation du paiement de leurs dîmes (28 avril 1305).

Les Templiers, reçus avec une telle sympathie dans cette partie de l'Agenais, avaient une prédilection marquée pour leur fier donjon d'Argentens. C'est là que dans le courant du XIIIe siècle, les Maîtres de la baillie de l'Agenais vinrent transporter leur résidence et réunirent à leur charge celle de commandeurs de cette riche circonscription. D'Argentens dépendait un grand nombre de membres:
Saint-Martin-Lou-Viel (Saint-Martin-le-Vieux) Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Gabarret, Commune: Escalans - 40,
Notre-Dame de La Lanne (ancien lieu tout près de Nérac) ou Département: Lot-et-Garonne, Arrondissementet Canton: Marmande, Commune: Fauguerolles - 47,
Pompey Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Agen - 47,
Saint-Pierre de Courned ?.
Saint-Jean de La Lane, probablement le nom fut changé par celui de l'Hôpital de La Lane Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Marmande, Commune: Gontaud-de-Nogaret - 47,
Sainte-Quitterie de Rives Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: Lavardac, Commune: Bruch - 47,
Nérac Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canon: Nérac - 47,
Puyfortaiguille (Puy Fort Eguille) Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canon: Nérac - 47,
Lagardère Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Valence-sur-Baïse, Commune: Villeréal - 32, etc.

Chapelle d'Argentens



Chapelle de la commanderie
Chapelle d'Argentens


Commandeurs Templiers d'Argentens


1155-1168. Arnaud d'Argentens.
1116-1170. Raymond de la Gruyère.
1170-1180. Pagèz de Burosa.
1180-1190. Amanieu de Sales.
XXXX-1203. Martin de Nesse.
1230-1236. Fortanier de Séados, maître de l'Agenais.
1236-1243. Arnaud-Raymond de la Motte, maître de l'Agenais.
1245-1262. Bernard-Guillaume d'Aspet, maître de l'Agenais.
1263-1275. Arnaud d'Auron, maître de l'Agenais.
1276-1285. Pierre de Sombrun, maître de l'Agenais.
1286-1289. Cenebrun de Pins, maître de l'Agenais.
1289 1298. Bernard de la Roque ou de la Motte.
1300-1302. Barrau de la Graynhia.
1303-1306. Ratier de Lemosin.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Donation de La Gardère au Temple d'Argentens (1260)


Notum sit que la nobla Dona La Daurada, molher del noble senhor n'Od de Lomanha, senhor del Fiumarcon, en W. Astanava, donced, filh de la dita dona e del mezis senher n'Od de Lomanha, an quittat e guerpit eleissat per lor plana voluntat, per lor e per totz los lors, per tots temps, à la maison d'Argenten e a frai W. Cambrer de la mezissa maison d'Argenten, tenen loc de frai B. W. d'Aspel, Comanador de la dita maison d'Argenten, per nom de la dita maison e pels frais, qui en la mezissa. maison i son e per avant i seran, aisso recebent, tot lo dreit e la racion e la part, que avian, e aver devian, e demandan e requiere podian en nulha maneira, en la coutura aperade de « Gardera » e en la terra cota e herma aperade de « Marfants. » Laqual coutura de Gardera predita ess inter la gleisa de San Johan de Gardera e la maison d'Argenten avantdita; e la terra de Marfanh es enter lo bedad de la Grauled, que est del senhor en W. R. de Pis d'una part e le rieu aperad de Fieus, d'autra. E lo an tot laissat, e guerpit, e quitat per ara e per tot temps, simplamen, per non revocabla donacion entrels vieus, en pura almoina, per amor de Dieu, de los animas a de lor liadge.

Item l'avantdita dona La Daurada, en W. Astanava son filh avandit, an donat à la maison d'Argenten e a la maison de Poifertagulha (Puy-Fort-Eguille) e als frais qui son e per avant seran en las ditas maisons espleit e padoensa e herbadge e pastenc obs a tot lor propi bestiar gros e menud, que sia de las ditas maisos, sobre totas las terras cotas e non cotas e hermas e per totz los boscs e las bartas, que l'avantdita dona La Daurada e son filh predit an e tenen e possedissen e aver deven per razo de la mezzissa dona, de la rieu aperada La Ossza entro la rieu aperada Aulnent, e sobre terra, herba berda e seca e de folha e d'aglais, e d'avarge, e d'aga, e de totas autras causas que son à bestiar à pastencar necessarias; e donan lor mais, en la a mezissa donacion, aga e buscae leia berda e seca, sobre las ditas terras, obs als foez de las ditas maisons e obs dels pastors, qui lodit bestiar garderan; e mais cercles, caredz, obs dels vaisseds e obs da las cortas de las maisons avanditas...

Actum fuit hoc XVIa die ab introitu Augusti. Testes sunt R. B. de la Tor, domicellus, V. Lacai, R. Darroeda et ego J. de Villa, communis notarius de Lavardaco, qui hanc cartam scripsi, anna Domini MCCLX, régnante Domino Alphonso Comite Tholosae et Guillelmo Episcopo Agenensi.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

Maîtres Templiers d'Argentens Cartulaire Général du Temple


— Priorum hujus domus commendatorum serie dubia est. Eam in sequenti modo evolvit A. du Bourg:
— Arnaldus de Argenten circa 1155-1168
— Raimundus de Gruera circa 1168-1170
— Pages de Burosa circa 1170-1180
— Amaneus de Salis circa 1180-1190
— Addendi sunt Guillelmus de Bosch, tempre magistri Gastonis de Castelmauron, et Bernardus Ug, tempore magistri Fortis Sancii, necnon et supradictus Aimardus W. Deinde apparent in actis
— Martinus de Nessa - 1203, 1226, 1228, 1230.
— B. de Mielossa - 1209.
— Bernardus de Nogarol tempore incerto.
— Fortanerius de Sac Ber - 1215, 1223.
— Fortis de Seador - 1230, 1232, 1236.
— Arnaldus Raimundus de la Mota - 1242, 1245, 1246.
— Bernardus Guillelmus d'Aspet - 1249-1250-1258-1267.
— Arnaldus d'Auro - 1273-1275.
— P. de Sombrun - 1277-1285.
— Bernardus de Roca - 1289, 1297-1299.
— Barralus de Grevinha - 1300.
— Raterius de Lemozi (Trudon des Ormes) - 1303.
— Bertrandus de Terbes (Du Bourg) - 1307.

Commendatorum illorum, qui, sicut dixi, toti balliviae praeerant, vices in domo Argenteni a ministris inferioribus nonnunquam gerebantur. A. 1228, Martino de Nessa Agennensi magistro, Bernardus quidam se capellanum et commendatorem Argenteni nominabat. Annis 1250 et 1256, R. de Salvatera et Guillelmus Raimundus de Tancoeda subcommendatores dicuntur. Domus denique illa clavarium habebat.
Fontes: Archives de Haute-Garonne, Malte, fonds d'Argentens, Caubin et Morlaas. La Gardère; cartulaire de Nérac.
Vide: Trudon des Ormes, pages 245. - Vide: A. Du Bourg, page 381.

Sources: E.-G. Léonard. - Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. - Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.

Commanderie d'Argentens


« La commanderie d'Argentens ou Argenteins située sur la rive droite de la Baïse, à l'est de Nérac, résulta de deux lègs complémentaires: Entre 1155 et 1159, Arnaud d'Argenteins léga tous ses biens du Néracais aux Templiers, dont une terre cultivée voisine de l'Eglise d'Argentens, elle même donnée par Garcias Marra de la Roque donation ratifiée en 1159 par l'Evêque d'Agen. En 1160, Hebre Foucaud, successeur de Bèdeissan, reçoit la terre ainsi que la dîme de Tusan un peu plus tard. »
Recherches offertes par Didier CHAUSSIN - Extrait des « LES TEMPLIERS en Albret » Memoires en Albret Nº5 de 2005

Argentens


Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Nérac - 47
Argenton. Le 56, porte que ledict seigneur seroit aussy allé en la maison de Argenton (36) et y avoir esté receu processionnellement, et illec visité
ladicte maison appartenans aux Templiers, où il auroit séjourné avec son train jusques au lendemain, aux despens du commandeur. (page 331)
36. Ce doit être Argentens, et non Argenton. Il y a une commune de ce nom dans le canton de Bouglon, mais la distance depuis Nérac parait trop grande pour être franchie en une étape.
Sources : Lépicier, Jules. Archives historiques du département de la Gironde, tome XXIII. Bordeaux M. DCCC. LXXXIII. - BNF

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53

Argenton   (47)

Domaine du Temple d'Argenton


Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Marmande, Canton: Bouglon - 47


Domaine du Temple d'Argenton
Domaine du Temple d'Argenton


Dominant la route de Marmande à Casteljaloux, Argenton était, au Moyen-Age, une étape sur une des routes conduisant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il existe encore les bâtiments de l'auberge des pèlerins de Saint-Loup.
Sources: Monique Sieuzac, Templiers et Hospitaliers dans le Lot-et-Garonne. Editions Cheminements 2007

Argenton


Argenton était une annexe de la Maison du Temple de Cours
Sources: Pierre Vidal - Hospitaliers et Templiers en France Méridionale - Le Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte - Association: Les Amis des Archives de la Haute-Garonne - Editions CNRS.

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Argentré-du-Plessis   (35)

Domaine du Temple Argentré-du-Plessis


Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Rennes, Canton: Argentré-du-Plessis - 35


Domaine du Temple Argentré-du-Plessis
Domaine du Temple d'Argentré-du-Plessis


Il a été signalé une dîme que possédaient en Argentré les Templiers de la Guerche; en voici l'origine.
Vers 1197, Hamelin du Pinel, entrant dans l'Ordre du Temple, donna aux Templiers de la Guerche, du consentement de son fils Hugues, une des dîmes qu'il possédait en Argentré; le templier frère Héron fut témoin de cette donation que nous fait connaître une charte inédite d'Herbert, évêque de Rennes, datée de 1197 (Archives d'Ille-et-Vilaine, 3 H, 7)
Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

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Arles   (13)

Maison du Temple d'Arles-sur-Rhône


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Arles - 13


Maison du Temple d'Arles-sur-Rhône
Maison du Temple d'Arles-sur-Rhône


La commanderie de Saint-Gilles avait la juridiction sur la commanderie majeure d'Arles dont la fondation eut lieu aux environs de ll40. On ne sait pas exactement en quelle année eut lieu la première donation. En 1138, nous sommes certains qu'il n'y avait rien en Arles. Par contre, en 1142, Bernard Roland, que nous avons connu à Saint-Gilles, Roaix et Richerenches se trouve en Arles. Dans une transaction avec l'archevêché mais il n'est aucunement fait mention d'une maison du Temple et le frère templier n'est cité qu'en témoin, en 1146 par contre, la maison d'Arles existait. Au mois de juin de cette année, une vigne était vendue aux frères de la maison du Temple d'Arles, en présence de Bernard, commandeur, d'un chapelain et de dix frères (1).
1. Marseille. Archives Départementales, 56 h. Ancienne côte. Temple - Arles.
Les bâtiments devaient être importants en 1142, puisqu'au mois de décembre de cette année eut lieu le premier chapitre provincial, ainsi que nous l'apprend un acte de Raoul Guillaume qui, devant partir en Terre Sainte, fait une donation au Temple de La Clau et dresse l'inventaire par devant les frères réunis alors qu'il était de passage à Arles (2). En 1155, la maison du Temple d'Arles recevait un personnage d'importance, le comte Raimond-Bérenger IV, prince d'Aragon qui concédait certains droits à l'archevêché d'Embrun (3). Avec cet acte nous avons la première mention de commandeur d'Arles, en présence de Bernard, maître car l'acte précise qu'il fut signé dans la maison des frères du Temple en Arles en présence de Bernard, maître dudit lieu. L'archevêque d'Arles fut un protecteur des Templiers et c'est peu de temps après la fondation qu'il les autorisa à avoir un cimetière. En 1152, Pierre de la Rovière recevait la permission d'enterrer à côté de l'oratoire. En 1201 et au mois d'avril, l'archevêque Imbert réglait le droit de sépulture entre les Templiers de Marseille et le chapitre de la même ville (4).
2. Rodez. Archives Départementales, H. Malte, La Clau, nº1 - Verlaguet, Cartulaire. nº2 et 3
3. Bouche (R P. Honoré), histoire de Provence, t. III, p. 121.
4. Albanes Gallia Christ. Novssa. Arles. nº 1132.

Les donations sont des plus importantes et même des plus originales. Le 22 mars 1224, Jacmée, femme de Geoffroy Bâton, fait son testament et lègue pour les templiers de la maison d'Arles ce qu'elle possède depuis les Anguillers jusqu'à la Trache, mais elle demande que « le maître du Temple soit tenu de recevoir comme Chevalier, mon bailli Hélisiaire » (5).
5. le texte dit bien premovere militem helleiarum bajulum meum. Avignon. Archives Départementales G. 1. 658. 65.
Les biens de la maison d'Arles seront très étendus. Nous pouvons citer les lieux de Trébons qui passeront à Laurade. Dans la Crau les diverses possessions s'étendaient sur Pernes, Dezeaumes, Saint-Martin, Coulier, Coulobires, etc. En Camargue, la maison d'Arles occupait des lieux situés dans la partie centrale de l'île tandis que la partie orientale les biens étaient exploités par la grange de Villeneuve. Les droits sont nettement définis par les actes. Malgré l'enchevêtrement dans les donations entre Arles, Tarascon, Saint-Gilles et Laurade on arrive aisément à départager les biens. Malgré tout nous devons faire une constatation, c'est que dans l'Ordre du Temple, étant donné qu'il n'y avait à proprement parlé aucune indépendance d'une commanderie à l'autre, la fondation d'une maison était souvent nécessitée par une réunion de biens très localisés et cela dès les débuts.
Sources: Laurent Dailliez - Les Templiers en Provence - Alpes-Méditerranée - Editions - Nice 1977

Commandeurs d'Arles


Bernard Roland, 1137-1165
Bernard de Calatori, 1165-1172
Bertrand Calbaud, 1173-1175
Bertrand de Ventairol, 1175-1178
Pierre Bérenger, 1178-1183
Bertrand Hugues, 1184-1185
Guillaume de Soliers, 1185-1189
Pierre Bérenger, 1189-1190, commandeur de Laurade en 1196
Guillaume Soliers 1190-1200
Pierre de Villeplaine, 1200
Bertrang de Casa, 1201
Guillaume de Saignon, 1202-1205
Raimond Chaussoard, 1206-1208
Guillaume de Saignon. 1208-1210
Raimond Chaussoard, 1211-1212
Pons Faber, 1212
Pierre de Chateauneuf, 1213-1219
Raimond Chaussoard, 1219-1227
Guillaume de la Fare, 1228
Gui de Bruissac, 1229-1230
Guillaume Pierre, 1229-1231
Giraud 1234-1235
Gaucelme de Noves, 1235-1237
Giraud 1237-1249
Rostang des Baux, 1249-1250
Giraud 1250-1261
Gui de Bruat, 1262
Jourdan Daumas, 1262
Giraud, 1262-1263
Guillaume de Cavaillon, 1263-1274
Sous-Commandeurs d'Arles
Giraud, 1196-1199
Raimond d'Alma, 1208
Raimond de Tarascon, 1210-1212
Raimond de la Roche, 1213-1217
Guillaume Pierre, 1223-1227
Giraud, 1227-1233
R. 1239-1241
Guillaume Clari, 1274
Jean Roy, 1308
Guillaume Clari, 1275
Lambert, 1275-1277
Guillaume de Cavaillon, 1277
Guillaume Broteil, 1278
Guillaume de Cavaillon, 1279-1282
Guillaume Clari, 1283-1285
Bérenger de Montredon, 1285
Bertrend, 1285
Pierre Ricaud, 1288
Jean Bérenguier, 1289-1296
Jauceran de Plazolis, 1296-1305
Guillaume de la Roche, 1306-1307
Sources: Laurent Dailliez - Les Templiers en Provence - Alpes-Méditerranée - Editions - Nice 1977

Maison du Temple d'Arles


Il aura fallu attendre une quinzaine d'années après la visite d'Hugues de Payns en Occident pour que l'ordre du Temple prenne pied dans la région du Bas-Rhône, alors que dès l'époque du concile de Troyes, celui-ci recevait ses premières donations en Champagne, en Bourgogne et en Flandre et y fondait bientôt ses premières maisons.
A partir de 1136, l'expansion en Provence est toutefois très rapide et dès le milieu du siècle, l'assise institutionnelle et patrimoniale des principales commanderies est déjà solide. A la fin du siècle, la constitution du réseau des commanderies est achevée grâce à l'établissement d'une série de points d'ancrage secondaires. Puis le système est complété par l'organisation, à partir de chaque commanderie, d'une trame de dépendances qui est achevée dans le premier tiers du XIIIe siècle. Ces fondations répondent-elle à une stratégie raisonnée ou dépendent-elles du hasard des premières donations ? La réponse doit être nuancée, puisque l'ordre semble bien devoir sa présence dans des sites comme Saint-Paul, Richerenches ou Montfrin à l'opportunité des acquisitions préliminaires. Mais l'investissement des cités d'Arles, Avignon et peut-être Saint-Gilles a bien été provoqué par l'envoi de représentants.
Le Temple est parfaitement parvenu à se faire une place dans plusieurs sites où l'Hôpital avait déjà une base solide (Saint-Gilles, Arles, Avignon...).
On peut dire que la chapelle du Temple d'Arles existe sûrement avant 1152.
Un frère se détache également rapidement à la tête de la jeune communauté, trahissant l'établissement d'une véritable commanderie. A Arles, Bernat de Calador est appelé preceptor dès 1146 (1).
1. Chartier du Temple d'Arles, nº 003. Même si la titulature n'est pas immédiatement et définitivement fixée puisque le même est dit procurator en 1166, nº 008.
A Arles, la première mention de ce dignitaire ecclésiastique remonte à 1146 (2).
2. Cartulaire de Richerenches, nº 2 (15 juin 1138); et Chartier du Temple d'Arles, nº 003 (juin 1146).
La présence fréquente de Peire de Rovira dans le Bas-Rhône montre bien l'intérêt revêtu par la région pour les Templiers. Cet infatigable voyageur n'a cessé de raffermir les fondations locales, comme en témoigne son action à divers moments de grande importance pour l'avenir de ces maisons. En décembre 1142, Peire de Rovira préside un chapitre à Arles, « A. d'Albon Cartulaire Général du Temple, nº 281. »
Il revient enfin dans la région de 1151 à 1157 et est notamment présent à des moments importants pour les maisons d'Arles (1152) « Chartier du Temple d'Arles, nº 004. »
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Territoire du Trébon


(Trébon, Laurade, Lansac)
Le manse de Trébon est cité pour la première fois en 1246, Chartier du Temple d'Arles, nº 123. Le site de Laurade, on l'a vu, complète celui de Tarascon dès le début du XIIIe s. La maison apparaît pour la première fois en 1263 (nº 143), mais elle existe sûrement depuis longtemps déjà. Ce doublet Tarascon-Laurade est complété par l'installation de l'ordre à Lansac consécutivement à la donation de cette villa par Uc de Baux en novembre 1234, nº 100.

Camargue


(Clamadour, Méjanes, Paulon, Saintes-Maries-de-la-Mer)
La grange de Clamadour, qui appartient à cette date à la maison de Saliers, n'est inventoriée qu'en 1309, Chartier du Temple d'Arles, nº 173-174. Mais celle d'Arles reçoit des biens dans ce terroir dès 1167, nº 038 bis. Une autre grange, dite de Trassam, se trouve dans le même terroir, nº 174. Les Templiers ont une stare à Méjanes en 1249, nº 127. La maison de Paulon apparaît en 1275, nº 149. Un « hospicium » dans la bourgade des Saintes-Maries-de-la-Mer est attesté par l'inventaire de 1309, nº 173.
Le long du bras principal du Rhône (Rupta, Vernède)
Il faut attendre 1245 pour lire une mention du manse de La Vernède, mais les Templiers ont acquis des biens dans ce terroir dès 1178 au moins, Chartier du Temple d'Arles, nº 016 et 122. Le manse de Rupta n'est pas cité avant 1308, mais les frères ont commencé à acquérir des biens à cet endroit dès le milieu du siècle précédent, Chartier du Temple d'Arles, nº 172 (janvier 1308) et 134 (octobre 1252).

La commanderie d'Arles a pu également être à l'origine de maisons un peu plus éloignées, comme par exemple à Châteauneuf-de-Gadagne (84), dans le diocèse de Cavaillon, dont le statut demeure assez flou.
En 1170, le commandeur d'Arles reçoit une terre dans la localité de Châteauneuf-[de-Gardagne] « subtus domus milicie », Chartier du Temple d'Arles, nº 013; voir R. Bailly, Les Templiers, p. 78-82.

Lansac


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Salon-de-Provence - 13


Domaine du Temple à Lansac
Domaine du Temple à Lansac


Laurade


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Salon-de-Provence, Commune: Saint-Etienne-du-Grés - 13


Domaine du Temple à Laurade
Domaine du Temple à Laurade


Méjanes


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Salon-de-Provence, Commune: Saintes-Maries-de-la-Mer - 13


Domaine du Temple à Méjanes
Domaine du Temple à Méjanes


Paulon


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Arles - 13


Domaine du Temple à Paulon
Domaine du Temple à Paulon


Perles


Les archives templières d'Arles donnent une vision du temporel différente de ce que l'Authentique laisse voir à Saint-Gilles. Ici, pas de cartulaire, mais un chartrier qui, quoique fort riche, ne peut prétendre éclairer de manière exhaustive les grandes étapes de la constitution domaniale. En revanche, la présence de l'inventaire de janvier 1308 dressé lors de l'arrestation des frères, malgré quelques lacunes, donne une idée assez précise de leur richesse foncière. C'est tout d'abord en direction de la plaine du Trébon que les Templiers jettent leur dévolu dès 1145, pour y constituer l'un de leurs principaux ensembles fonciers dans le terroir arlésien (fig. 8).

Arles



Possession de la Maison d'Arles
Possession Maison d'Arles


Les acquisitions s'y multiplient jusque dans les années 1230, puis sont complétées par des échanges, notamment au Pré Baussenc (1).
Le sol, pour l'essentiel tenu en alleu, offre ici plusieurs possibilités: les condamines sont sans doute laissées aux céréales, mais l'ordre y développe la vigne et exploite aussi les pâtures. Au XIIIe siècle, la grande propriété semble bien représentée dans ce secteur où sont mentionnés des affars (2).
La gestion du domaine s'effectue à partir du manse de Trébon, mais sans doute aussi de la petite maison de Lansac qui a la juridiction sur le Pré Baussenc. L'implantation en ce dernier lieu découle de l'importante donation d'Uc V de Baux, vicomte de Marseille, de la seigneurie sur la villa de Lansac (3). Les biens acquis ici furent regroupés avec ceux de Laurade et de Tarascon pour former une commanderie, toujours étroitement dépendante d'Arles.
Selon une chronologie mal déterminée, les possessions se sont encore étendues au sud d'Arles, en Petite-Camargue et dans la basse plaine de la rive gauche.
Là, furent rassemblés dès les années 1170, des terres à Perles et surtout à La Vernède où le commandeur Guilhem de Solliès dirigea une intense campagne d'acquisitions (81).
En Petite-Camargue, la maison d'Arles possédait quelques biens à Corrège, mais surtout à Méjanes et à Paulon.
Entre 1216 et 1252, elle semble avoir particulièrement ciblé le secteur de Paulon où presque toutes les acquisitions confrontent déjà des terres templières (5). La plupart des terres, dites franches ou allodiales, sont achetées ou prises à bail à des chevaliers artésiens. L'ordre y cultive des céréales mais posséde aussi des herbages.
En 1234, Uc V de Baux, contre un prêt important, engage auprès de la maison d'Arles tous ses droits sur plusieurs villages de Camargue et notamment Méjanes. Dans l'incapacité de rembourser, son fils Gilbert II de Baux vend finalement cette villa et ses dépendances pour 43 000 sous raimondins en 1240 (6). Désormais seigneurs de Méjanes, les frères durent inaugurer ici une nouvelle campagne d'achats (7). Des terres à céréales, des ferrages, c'est-à-dire des espaces de culture maraichère intensive, et des maisons sont ici tenus par des emphytéotes.
En bordure du Rhône pour finir, sur la rive gauche, un noyau foncier est aussi exploité à Rupta (8). L'essentiel du patrimoine rural de la maison d'Arles est donc acquis dans les années 1240, époque à laquelle les textes laissent aussi entrevoir le réseau des granges. Malgré l'absence de cartulaire qui rendrait aussi évidente qu'à Saint-Gilles ou qu'à Trinquetaille une progression centrifuge, il est clair qu'ici aussi la maison-mère a conduit avec succès un essaimage systématique dans tout le terroir artésien.
1. Dons et achats: Chartier du Temple d'Arles, nº 002, 011, 012, 019, 026, 049, 080, 089, 098, 109, 110, 114, 117 et 172 (mention dans les archives d'une trentaine d'acquisitions au Trébon); échanges: nº 108, 111. 123, 124, 143.
2. Chartier du Temple d'Arles, nº 111, 113, 124, 143. Beaucoup de terres s'étendent en moyenne sur 10-20 séterées, soit 170-300 ares (d'après l'équivalence proposée par L. Stouff, Arles, p. 767). L'affar est un domaine polymorphe (comprenant terres, pâtures, paluns, bois...), vaste d'une soixantaine d'hectares en moyenne et groupé autour d'un mas, L. Stouff, « Le mas arlésien », p. 167-168.
3. Chartier du Temple d'Arles, nº 100 (23 novembre 1234).
4. Acquisitions à Perlas où les donations sont nombreuses les premières années: Chartier du Temple d'Arles, nº 017, 038, 042, 054, 065, 070, 073, 141, 144 et 172 (4 ventes inventoriées); et à La Vernède: nº 016, 020, 021, 022, 029, 031, 032, 033, 036, 040, 122.
5. Chartier du Temple d'Arles, nº 063, 079, 083, 084, 085, 086, 093, 094, 095, 097, 104, 105, 132, 133.
6. Chartier du Temple d'Arles, nº 099 (novembre 1234), 101 (décembre 1234) et 112 (avril 1240).
7. Chartier du Temple d'Arles, nº 119, 130, 154 et 172. Peu d'actes documentent celle-ci, mais l'étendue des possessions se mesure au nombre de baux emphytéotiques que l'ordre consent à partir du milieu du XIIIe s., nº 127, 128, 129, 157 et 172(en 1308, une trentaine d'emphytéotes reconnaissent aux enquêteurs comtaux des biens à Méjanes).
8. Les acquisitions ne sont pas mentionnées avant les années 1260. L'ordre posséde ici des terres, sans doute à céréales, des herbages et au moins un affar, Chartier du Temple d'Arles, nº 134, 137, 138, 139, 151, 162.

Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Maison du Temple d'Arles


A Arles, il y à deux importantes commanderies, l'une est l'ancienne commanderie de l'Ordre du Temple et l'autre l'actuel musée Réattu, qui lui est l'ancienne commanderie des Hospitaliers.
1145, c'est à partir de cette année que les Templiers commencent à investir les plaines désertiques du Trébon et y constituer leurs principaux ensembles fonciers dans le terroir Arlésien.
En août 1184, ils achétent un jardin;
En 1190, la commune d'Arles construit son enceinte pour structurer le quartier du Bourg-Neuf, les Templiers en profitent pour réorganiser les abords de leur commanderie. Avec l'accord de l'archevêque seigneur du bourg, ils achétent aux consuls une rue longeant leur commanderie. Cette transaction fut faite au prix fort 2 600 sous, ils contribuent en plus au financement du rempart pour 566 sous supplémentaires.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883).

Arles Cartulaire Manuscrit du Temple (1150-1317)


D'après le témoignage d'une charte datée du mois de décembre 1142, où sont inscrites des donations faites au Temple dans un chapitre tenu à Arles en présence de Pierre de Rovère - Maître en Provence et Espagne - et de nombreux frères de l'Ordre, on peut se demander si le Temple ne possédait pas déjà un lieu de réunion dans cette ville ? (Cartulaire d'Albon)
La commanderie d'Arles était située dans la rue de la Cavalerie. Quand les Hospitaliers héritèrent des biens du Temple, ils quittèrent leur maison de Trinquetailles et s'installèrent rue de la Cavalerie. La chapelle de Malte, récemment restaurée et rendue au culte, est donc aussi celle des Templiers.
Pour les biens du Temple situés dans le comté de Provence, voir Schottmulller, Index II, p. 428.
La maison d'Arles, à laquelle sont soumises toutes les possessions du Temple sur la rive gauche du Rhône - entre Avignon et la mer - a pour personnel des commandeurs, des sous-commandeurs et des cameriers. Mais les commandeurs et leurs lieutenants portent souvent le même titre, il est donc difficile de les distinguer. Ainsi la liste suivante est-elle très Incertaine et doit sans doute mélanger les noms de ces dignitaires.

Commandeurs d'Arles par le Marquis d'Albon


— Brenard Rolland (Bernardus Rollandus) vers 1140-1150
Nommé très souvent à cette date dans les chartes de Richerenches.
— Bernard de Chaledur (Bernardus de Calateri, Calatorio) - 1165-1170
— Bertrand Gabald (Betrandus Gabaldus) - 1175
— Bernard de Venterol (Bernardus de Ventairol) - 1175
(Venterol, Drôme, arrondissement et canton de Nyons)
— Pierre Béranger (Petrus Berengarius) - 1176-1189
— Bertrand Hugues (Bertrandus Hugo) - 1184-1185
— Guillaume de Soler (Gulllelmus de Solario, Soleriis) - 1186-1200
(Soler, Pyrénées Orientales, arrondissement de Perpignan, commune Millau.)
— Pierre de Villeplane (Petrus de Villaplana) - 1200
— Bernard de Case (Bernardus de Casa) - 1201
Commandeur de Saint Gilles, q.v.
— Guillaume de Saignon (Gulllelmus de Sannone, Sagnon) - 1202-1205, 1209-1210
(Saignon, Vaucluse, arrondissement et canton d'Apt)
Maître en Provence - 1214
— Raymond Chausoard (Raimundus Chausoardus) - 1211, 1219-1227
Nommé en 1210 à la maison de Bayles (Var) pour représenter l'Ordre dans un procès avec les moines de Saint Victor.
Maître de Toulouse (1213-1215) à l'époque de la bataille de Muret.
— Pons Faber (Poncius Faber) - 1212
— Pierre de Châteauneuf (Petrus de Castronovo) - 1213-1219
(Châteauneuf de Gadagne, Vaucluse, arrondissement d'Avignon, canton Isle-sur-la Sorgue)
— Guillaume de Far (Gulllelmus de Fara) - 1228
(Fare-les-Oliviers, Bouches du Rhône, arrondissement d'Aix, canton Berre-1'Etang)
— Gui de Brissac (Guido de Bruissaco) - 1229-1230
(Brissac, Hérault, arrondissement Montpellier, canton Ganges)
— Guillaume Pierre (Gulllelmus Petrus) - 1229-1231
— Guiraud (Guiraudus) - 1234-1263
Sous-Commandeur d'Arles de 1227 à 1233
Commandeur des Maisons du Temple en Provence en 1235
Commandeur d'Avignon de 1264 à 1268
— Gaucelme de Vaves (Gaucelmus de Naves) - 1235-1237
(Naves, Ardèche, arrondissement de Largentière, canton Les Vans)
— Rostand de Buis (Rostagnus de Buccio) - 1249
(Buis-les-Baronnies, Drôme, arrondissement de Nyons)
Commandeur de Ruou en 1252, 1253, 1260
Commandeur de Saint Gilles 1264
— Guillaume de Col (Guillelmus de Collo) - 1261
Gui de Bruat (Guido de Bruat) - 1262
(Bruat, Drôme, arrondissement de Valence, canton Chabeuil)
— Jordan d'Almace (Jordanus Dalmatii) - 1262
— Guillaume de Cavaillon (Gulllelmus de Cavaillone) - 1263-1279
(Cavaillon, Vaucluse, arrondissement d'Apt)
Commandeur de Saint Gilles en 1274-1275
— Guillaume de Clare (Gulllelmus de Clari) 1263-1265, 1284-1285
Commandeur de Cavaillon 1275
— Lambert (Lambertus) - 1275-1277
Commandeur d'Hyères en 1256
Camérier de Saint Gilles 1263-1265
Commandeur de Pézenas en 1266
Commandeur de Saint Gilles 1263-1271
— Guillaume de Brotet (Guillelmus de Broteti) - 1278
— Béranger de Montredon (Berengarius de Monterodata) - 1285
(Montredon, Gard, arrondissement de Nîmes, canton Sommières)
— Bertrand (Bertrandus) - 1285
— Ricaut de Pierre (Ricavus Pétri) - 1288
Commandeur de Nice, Grasse, Biot 1295-1301
Commandeur de Peirasson et Cogolin 1303
J— ean Béranger (Johannes Berengarius) - 1293
— Jausserand de Planzolles (Jauceranus de Plauzolis) - 1296-1305
(Planzolles, Ardèche, arrondissement de Largentière, canton Joyeuse)
— Guillaume de La Roche (Guillelmus de Roca) 1306-1307
Trudon des Ormes fait aussi mention d'un certain Raimond de Brocadhil.
Sous-Commandeurs d'Arles par le Marquis d'Albon
— Guirald (Guiraldus) - 1196-1199
— Raymond d'Aumes (Raimundus de Almis) - 1208
(Aumes, Hérault, arrondissement Bëziers, canton Montagnac)
— Raymond de Tarascon (Raimundus de Tarascone) - 1210-1212
(Tarascon, Bouches du Rhône, arrondissement d'Arles).
— Raymond de La Roche (Raymundus de Roca) - 1213-1217
— Guillaume de Pierre (Guillelmus Pétri) - 1223-1227
Commandeur 1229-1231
— Guiraud (Guiraudus) - 1227-1233
(Commandeur 1234-1263 q.v.)
— R. 1239
— Jean Roy (Johannes Rey) - 1303
— Léonard note avec soin toute variation dans l'usage des termes « Commendator » ou « Praeceptor », mais il ne s'agit que de la langue écrite, a'est à dire d'un latin plus ou moins savant.
On ne disait jamais « praecepteur » ou « praeoeptorie », mais « commandeur » et « commanderie. » Les Templiers, d'ailleurs, simplifiaient a l'excès: la Règle ne cite que deux titres - « maître » et « commandeur », et deux formes d'adresse - « beau sire » et « beau frère. »
Fonds: Archives des Bouches du Rhône, B. 433, B. 1126; H2 9-34, 44, 115, 134, 144.
Archives d'Arles, Authenticum domus Templi St. Egidii.
Bibliothèque d'Avignon, ms 2754.
Bibliothèque Nationale, ms lat. 11082
cf. Trudon des Ormes, op. cit. p. 258.
Prutz, op. cit. p. 343

Sources: E-G. Léonard, Introduction au Cartulaire Manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le Marquis d'Albon.

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Arnancourt   (52)

Domaine du Temple Arnancourt


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Saint-Dizier, Canton: Doulevant-le-Château - 52


Domaine du Temple Arnancourt
Domaine du Temple Arnancourt


Arnancourt


— Est un membre de la commanderie de Saint-Marc, mais peu d'actes nous renseignent davantage.
— Arnancourt, commune de Doulevant-le-Château
— Arnencort, vers 1201 (Longon, Doc, I, nº 2575)
— Arnoncort, 1221 (Fonds commanderie de Thors et Corgebin)
— Arnoncourt, 1224 (Fonds commanderie de Thors)
— Arnancourt, 1324 (Fonds commanderie de Thors)
— Arnencourt, Arnuncourt, 1348 (Fonds commanderie de Thors)
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

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Aroz   (70)

Maison du Temple d'Aroz


Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin - 70


Maison du Temple d'Aroz
Maison du Temple d'Aroz


Cette maison d'Aroz était une annexe de la grande commanderie de Sales en Haute Saône, qui a complètement disparue.
La maison d'Aroz était encore visible au début du siècle.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

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Arques   (62)

Domaine du Temple d'Arques


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Saint-Omer, Canton: Arques - 62


Domaine du Temple d'Arques
Domaine du Temple d'Arques


Au mois d'août 1253, l'abbé des cisterciens de Clairmarais faisait savoir que le maître et les frères du Temple en France ont acquitté à l'abbaye les reliefs de quatre fiefs qu'elle avait achetés et dont un était situé à Arques.
Sources: Laurent Dailliez. Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

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Arras   (62)

Maison du Temple d'Arras


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement et Canton: Arras - 62


Maison du Temple d'Arras
Maison du Temple d'Arras


C'était une commanderie des Templiers. La maison se trouvait à Arras au haut du faubourg Ronville, à droite de la chaussée conduisant à Bapaume, sur une portion de territoire qui était de la juridiction de l'abbaye de Saint-Vaast.
Cet endroit, qu'on nommait « Les Hees », a laissé son nom à une section du territoire d'Achicourt.

Le cartulaire de Saint-Vaast par Gusman nous fait connaître à quelle époque remonte l'établissement des Templiers à Arras. Il contient une charte de 1140, par laquelle Gauthier, abbé de ce monastère, autorise les frères du Temple d'avoir une chapelle dans la maison qu'ils venaient de construire au faubourg de cette ville. Malgré cela, la bonne harmonie ne dura pas longtemps entre les religieux de Saint-Vaast et ceux du Temple, qui ne se faisaient aucun scrupule d'empiéter sur les droits de l'abbaye chaque fois que l'occasion s'en présentait. Leur mésintelligence s'accrut à un tel point, que le Saint-Siège dut intervenir pour rétablir la paix entre eux. Par une bulle adressée en 1160 aux Templiers, le pape Alexandre III les rappela à la modération, et, leur enjoignit de respecter à l'avenir les droits et privilèges de l'abbaye de Saint-Vaast, sans jamais tenter d'y porter atteinte, leur rappelant cette maxime évangélique qu'il ne fallait pas faire aux autres ce qu'on ne voudrait pas qu'on nous fit.

Cette façon d'agir des Templiers ne peut s'expliquer que par l'ardeur qu'ils mettaient à rechercher tout ce qui pouvait accroître leurs richesses et leur puissance. Beaucoup de leurs actes, même ceux qui s'inspiraient de la charité, n'étaient pas toujours exempts d'un certain esprit de calcul, et cachaient parfois un but intéressé. Ainsi nous voyons en 1208 le frère André de Coulours, alors grand-maître de l'Ordre du Temple, accorder à un nommé Raoul et à Mathilde, sa femme, la jouissance viagère de dix-huit mencaudées de terre à Isles, à la condition qu'à leur mort, ces terres feraient retour aux Templiers avec deux mencaudées ou bien quatre livres parisis que les époux Raoul y ajouteraient de leur propre héritage.

Une convention du même genre eut encore lieu en 1225, entre Eudes Royer, commandeur des maisons du Temple en France, et Anselme, frère du mayeur d'Arras, lequel reçut des terres du Commandeur, à la charge d'en augmenter le nombre lorsqu'elles reviendraient après son décès en la possession du Temple.

Les Templiers n'exerçaient pas l'hospitalité gratuitement, comme le faisaient les chevaliers de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem. Cependant ils pratiquaient parfois cette vertu, lorsqu'il y avait quelque profit à en retirer; c'est ainsi qu'ils recevaient, en 1180, dans leur maison d'Arras, Hunez de Beaumont et Emmeline, sa femme, pour y être nourris et entretenus durant leur vie; mais ceux-ci leur avaient donné pour cela quatre mencaudées de terre, leur manoir et maison dont ils se réservaient l'usufruit jusqu'au décès du survivant d'eux.

Nous trouvons encore, à la fin du XIIe siècle, diverses donations faites à l'Ordre dans la personne du frère Renier, commandeur de la maison des Templiers d'Arras, « preceptor domus Templariorum atrebatensis », par Amaury de Saulty en 1186, de cinquante mencaudées de terre et de tout ce que tenait de lui Bertrand de Beaufort à Agny, près d'Arras; par Eloi « de Wendi », la même année, de douze mencaudées de son alleu au terroir d'Yzel; par Bauduin de Wormouth, « de Voermolt », en 1188, d'une maison sous la ville d'Arras, « subtus villam Atrebatensem »; par Louis de Blairville, chevalier, en 1193, d'une autre maison près d'Arras, vers la cité, « juxta Atrebatum versus civitatem », etc.

Parmi les seigneurs de l'Artois qui guerroyaient en Terre-Sainte au commencement du XIIIe siècle, il y avait à Arras un chevalier, du nom de Vaast ou de Vedaste, « Vedastus. » Une charte donnée au palais épiscopal d'Acre, au mois de février 1203, rapporte la donation que ce chevalier fît en mourant à la chevalerie du Temple de tous ses biens à Arras et au terroir de la même ville, tant en héritages qu'en rentes; ce qui est attesté et confirmé par les compagnons d'armes du donateur, Bauduin de la Salle, Werric de Hamblain, Jacques Durant et Bauduin, son cousin, Simon de Pasquindale, ami du comte de Flandre, Guillaume, châtelain d'Arras, Bartholomé et Morazin, bourgeois d'Acre, « burgenses Acconenses », et Regnault de Melun, « de Melduno » chapelain.

On regardait autrefois comme un grand honneur d'obtenir sa sépulture chez les Templiers. Eloi de Berlette, après leur avoir donné en 1224 sa dîme de Magnicourt qu'il tenait du Roi, les institua ensuite ses légataires universels, à la condition d'être enterré dans leur maison d'Arras, et qu'on lui ferait des funérailles comme à un frère de l'Ordre.

Les femmes n'étaient pas moins désireuses d'obtenir cette faveur. Une noble dame, Isabelle de Longue, « de Longo vado », dite de Fontaine, « de Fonte » étant morte, les Templiers avaient fait transporter son corps dans leur maison d'Arras pour y être inhumé, disant que la défunte leur avait donné pour cela tous ses biens. L'héritier, Jacques de Longue, et Sara de Fontaine, sa femme, s'opposèrent à la prétention des Templiers. De là procès; mais par la médiation du bailli d'Arras, il se fit une transaction le 13 décembre 1253, par laquelle les biens de la défunte devaient appartenir aux Templiers, mais que les immeubles de la succession seraient vendus à personne justiciable; et que du prix qu'on retirerait, Jacques de Longue toucherait 100 sols parisis. Sara, sa femme, adhéra à cet arrangement sans rien réclamer pour elle; mais le bailli d'Arras lui fit donner la même somme pour la récompenser des services qu'elle avait rendus à la défunte.

A l'époque du procès des Templiers et au moment de leur arrestation, une scène déplorable eut lieu au faubourg d'Arras, dans la maison du Temple. Une bande de soldats sortis de la ville vint envahir le couvent et égorger la moitié des personnes qui s'y trouvaient. Ceux qui échappèrent à la mort furent emmenés dans les prisons de la ville.

Après le départ des Templiers, leur maison d'Arras fut possédée par les Hospitaliers qui en cultivèrent les terres. Plus tard, cette maison fut brûlée par les Anglais qui faisaient le siège d'Arras; et comme il aurait fallu dépenser plus de mille livres pour la reconstruire, on jugea à propos de ne pas la relever de ses ruines. Les terres qui en dépendaient, au nombre d'environ 262 mencaudées, étaient, en 1373, tenues en grande partie à cens, à raison de six boisseaux de blé et de quatre sols par chaque mencaudée. Les Hospitaliers s'étaient réservé 138 mencaudées qu'ils cultivaient eux-mêmes, et qui rapportaient, à l'époque dont nous parlons, 200 mencauds, moitié blé, moitié avoine.

La chapelle de l'ancien Temple d'Arras fut conservée. Elle était desservie au XVe siècle par un chapelain séculier, comme on le voit par le rapport de la visite prieurale de 1495: « Aux faubourgs de la ville d'Arras, a une chappelle fondée de saint Jehan, chargée de troys messes la sepmaine, servie à présent par chappelain séculier, bien réparée et entretenue et garnie de calice d'argent, livres et ornements pour le service divin. Joingnant la chappelle, est la maison du censier, grange, estables semblablement, en bonne réparacion où a le commandeur toute jurisdicion. »

Les Templiers possédaient dans la ville d'Arras un certain nombre de maisons qu'ils donnérent ensuite à cens pour se décharger des frais d'entretien et de réparations. Au commencement du XIVe siècle, ils en avaient encore trois:
— l'une, appelée le Four du Temple dans la rue de Pavie, « in vico de Pavia »;
— une autre, nommée le Temple, devant la porte de Saint-Nicolas;
— et la troisième, qui portait d'abord le nom de Brasserie du Temple, puis celui du Rouge-Chevalier, était située dans le faubourg, entre la porte de Saint-Nicolas et la Barre du Ris, « inter portam Sancti Nicholai et barram de Risco. »
Ces deux dernières maisons furent détruites pendant les guerres du XIVe siècle; et en 1377, les Hospitaliers en avaient concédé le terrain à la ville d'Arras qui leur payait une rente de 6 livres 15 sols par an.
La chapelle du Temple d'Arras subit le même sort que la maison. Elle fut incendiée à la fin du XVIe siècle et ne fut point rétablie. Les terres, avec les cens et rentes foncières, furent réunies au domaine de la commanderie.

L'Hôpital avait des censives à Arras et dans sa banlieue sur un grand nombre de maisons: sur la maison de Saint-Martin en la rue Saint-Nicolai; sur la maison des Plouvyers en l'Abbaye; sur la maison des Lombards, rue du Pot-d'Argent; sur la maison du Chapeau-d'Argent, rue Sainte-Croix; sur celle des Corbiaux en Hagerue; sur les maisons des Hotiers devant les Cordeliers; de l'Ecu de Fosseux, du Grand-Val, de la Laide-Couvée, des Marenghes, près du four du Temple, et sur d'autres encore rue de Mellent (Méaulens); de Héronval, près du gardin des Arbalestriers; devant le Wez-Damain; au Blanc-Sevele; devant le Grand-Huys-Saint-Etienne; devant Saint-Aubert; rue des Filleresses; au Touquet de la rue du Blocq; derrière les Boucheries, rue d'Ecorcherats; près le molin de la Vigne; etc., et encore sur d'autres maisons à Saint-Sauveur, Saint-Laurent et villages environnants.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple d'Arras


Siège d'une commanderie majeure provinciale, groupant les maisons et possessions de la partie sud de la Flandre et de l'Artois, Arras est connu dans les actes depuis 1160.
Toutefois on peut sans risque de se tromper, signaler la fondation de la commanderie autour des années 1140 étant donné que ces années-là, l'abbé de Saint-Waast donnait des biens à Hesdin.

Les affaires ne durent pas très bien marcher dans les débuts car les templiers n'ont pas l'air d'avoir été très tendre puisque le pape Alexandre III envoyait en 1160 une bulle destinée aux frères du Temple d'Arras en leur rappelant la modération et leur enjoignant de respecter les droits et privilèges accordés à l'abbaye de Saint-Waast sans jamais tenter d'y porter atteinte. Le pape souligne la parole de l'évangile, précisant de ne pas faire aux autres ce que l'on voudrait pas que l'on nous fît, étant donné que les frères ne faisaient aucun scrupule d'empiéter sur les droits de l'abbaye.

La commanderie et ses biens sont vraiment connus à partir de 1175, année où Ségalon, seigneur d'Arras, accorde aux Templiers de la ville le droit de percevoir la moitié de sa part des dîmes de Méricourt. Cette donation est confirmée par l'évêque d'Arras et acceptée par Eustache Chien, maître en France et Baudouin de Gand, précepteur de, Flandre et Renier, commandeur d'Arras.

La grande période des donations pour le Temple d'Arras allait commencer. Les bourgeois, les paysans se donnent au Temple avec tous leurs biens. En 1180 c'est Amans Nunez de, Beaumont et Emmeline sa femme qui se donnent à l'Ordre pour y être entretenus et nourris leur vie durant. En échange ils donnent quatre mancaudées de terre, leur manoir et leur maison dont ils conservaient l'usufruit au dernier vivant.

Le frère Renier, commandeur d'Arras eut un long préceptorat. En 1186, il reçoit la donation pour la maison d'Arras et au nom de ses frères du Temple cinquante mancaudées de terre d'Amaury de Saulty ainsi que tout ce que tenait de lui Bertrand de Beaufort. L'ensemble de ces donations était situé à Agiles.

Le commandeur reçoit aussi cette même année les biens d'Eloi de Wendi qui comprenaient douze mancaudées sur un alleu qu'il avait sur le territoire d'Yzel ?, aujourd'hui Les Hameau, lieu-dit de Liévin.
A la même époque c'est Baudouin de Wermouth qui donne une maison à Arras.

Le domaine des Templiers d'Arras poussa son extension jusque dans le diocèse d'Amiens lorsque Pierre d'Arras confirma en 1189 un accord entre les Templiers et Beaudouin de Beaufort, chevalier au sujet d'une dîme sise à Bavelencourt.

Arras fut une commanderie importante, il est vrai, mais c'est bien la seule commanderie où nous trouvons le même commandeur durant plus de 25 années consécutives surtout en cette dernière partie du XIIe siècle.
Rainier, commandeur d'Arras en 1171 se trouve encore à la tête de la communauté en 1193 lorsque Louis de Blanville notifie avoir donné aux frères du Temple d'Arras une maison située dans la ville vers la cité.

Il n'est pas rare que des croisés fassent des donations alors qu'ils sont sur les champs belligérants. On retrouve quelques unes de ces donations pour les commanderies qui nous intéressent dans ce volume. Au mois de février 1203, alors qu'il était à la croisade, Waast, chevalier d'Arras, se rendit au Palais épiscopal d'Acre au moment de mourir. Il réunit tous ses compagnons d'armes et donna aux frères de la milice du Temple tous ses biens, rentes et Héritages. Il y avait Baudouin de Salle, Verne de Hamblain, Jacques Durant et Baudouin son cousin, Simon de Pasquindale ami du comte de Flandre, Guillaume châtelain d'Arras, Barthélemy et Morezin, bourgeois d'Acre et Regnault de Melun chapelain.

Le premier quart du XIIIe siècle va être aussi fécond en fondations que l'a été la fin du XIIe siècle. Nous participons à la deuxième grande période de donations, celle qui fit suite à la deuxième prise de Jérusalem et à l'essai de reconquête. Toutefois il faut reconnaître qu'après 1203 l'Ordre du Temple, ayant obtenu du pape Innocent III la confirmation, par bulle solennelle, de l'exemption, les privilèges spirituels de l'Ordre du Temple allaient de pair avec les privilèges temporels et égalaient ceux des grands monastères et des chefs d'Ordre comme Cluny, Prémontré, Cîteaux etc.

En 1208, André de Coulours, maître de l'Ordre en France accordait à Raoul et Mathilde son épouse la jouissance viagère de 18 mancaudées de terre situées à Irles à la seule condition qu'à leur mort les terres redeviennent propriétés du Temple. Faisant suite à cette clause il fuit spécifié que les preneurs devraient rendre la propriété en y ayant ajouté deux mancaudées supplémentaires Ou 4 livres parisis qu'ils auraient ajouté à leur héritages leur vie durant.
Comme on peut le constater, la commanderie d'Arras possédait plusieurs biens éloignés du siège titulaire.

Blairville



Domaine du Temple Blairville
Domaine du Temple de Blairville


A Blairville une maison fut instituée régulièrement ainsi que le signale un acte de 1218 dans lequel R. évêque d'Arras notifie que Baudouin de Bertencourt a donné en pure et perpétuelle aumône à Gauthier, commandeur et aux frères de la milice du Temple d'Arras une rente d'une demi mancaudée d'avoine sur les trois mancaudées de terre qu'il possédait derrière la maison du Temple de Blairville. Cette mention prouve bien qu'il existait déjà des biens dans cette région et qu'une maison y était établie.

Agnez-les-Duisan



Domaine du Temple d'Agnez
Domaine du Temple d'Agnez


La deuxième maison dépendante d'Arras était située à Agnez. Plusieurs donations furent octroyées après celle de 1186.
Le 21 mars 1219 l'évêque d'Arras notifie que par devant Eustache, doyen d'Aubigny et Pierre doyen de Duisans, Baudouin d'Agnez avait donné aux frères de la Milice du Temple la moitié de ses biens pour en jouir seulement après sa mort. En garantie de cette donation, jean, son frère, remit sa maison avec la réserve de l'usufruit et à la condition qu'à sa mort elle appartiendrait aux frères du Temple, lesquels devraient la tenir dudit Jean et de ses héritiers sous le cens ou la rente d'un denier annuel payable à la Saint-Rémy.

Le même Jean, dans un acte du mois de janvier 1223 se désiste en faveur des frères de la Milice du Temple d'Arras de la maison que lui avait donné son frère Baudouin en garantie du don qu'il avait fait au mois de mars 1219 avec en plus les huit hôtes qui l'habitent. Cet acte est passé sous le sceau d'Eustache, doyen d'Aubigny et de Pierre, doyen de Duisans.

Magnicourt



Domaine du Temple Magnicourt
Domaine du Temple de Magnicourt


Revenant dans la ville, nous apprenons qu'en 1224 Eloi de Barbette fait donation de sa dîme de Magnicourt (Magnicourt-en-Comte) qu'il tenait du roi, aux frères de la milice du Temple d'Arras. A cette occasion il institue les frères légataires universels à la condition d'être enterré dans la maison du Temple de la ville et qu'on lui ferait les mêmes funérailles qu'à un frère de l'Ordre.

Les actes sont quelquefois très imprécis tel que celui passé en 1225 qui signale une convention passée entre Eudes Royer, maître des maisons du Temple en France et Anselme, frère du mayeur d'Arras lequel avait reçu des terres de la part du Commandeur d'Arras à la charge d'en augmenter le nombre lorsqu'elles reviendraient après son décès dans le domaine du Temple.
Nous ne pouvons pas savoir de quelles terres il s'agit étant donné qu'il n'y a pas de chartrier complet dans les commanderies du Temple exception faite pour celles qui ont des cartulaires et encore.
Les possessions extérieures à la ville d'Arras firent l'objet de détails dans les actes et quelques fois les donations furent à l'origine de procès.

Ficheux



Domaine du Temple Ficheux
Domaine du Temple de Ficheux


Le 19 mars 1227, les biens s'éparpillent dans la vente faite par Louis d'Audigier, chevalier, Gontrand et Martin d'Heudecourt, vente qui fut approuvée et ratifiée par Guy, seigneur d'Aabarcq et seigneur dominant.
La vente faite aux frères du Temple d'Arras consistait en terrages que les trois vendeurs possédaient au territoire de Ficheux, en divers lieux, au Quesnoy et à Brikonsart ?. Le seigneur amortit ces ventes à la charge d'une rente de un ou deux deniers sterling que les frères devront lui payer annuellement et sous la réserve du droit de haute justice.

Deux procès retentissant pour la maison d'Arras eurent lieu au milieu du XIIIe siècle: « Le premier se termina par une transaction au mois de mai 1248. Un différent opposait les Templiers au doyen et au chapitre de la collégiale de Lens, lesquels réclamaient une terre que les frères du Temple possédaient à Noyelles-Godault et d'une superficie d'un muid qui valait 12 rasières et qui soit disant avait été donné au dit chapitre par Anselme de Cantin. Une transaction entre les deux parties eut lieu et les frères du Temple durent remettre au chapitre le tiers de la terre en litige. »

Un second procès éclata en 1253 et le 13 décembre, le jugement fut rendu. Il S'agissait encore d'une donation contestée. En effet, Isabelle de Longué, dite de Fontaine, avait donné tous ses biens aux frères de la Milice du Temple d'Arras à la condition d'être inhumée dans le cimetière touchant la maison des frères et de participer aux bénéfices spirituels après sa mort.
Jacques de Longué, seigneur de Fontaine, et héritier de la dame et son épouse s'opposèrent à la prétention des Templiers de posséder l'ensemble des biens.
Les héritiers estèrent les frères et sous la médiation du bailli d'Arras un compromis fut établi.
Les frères du Temple rentraient dans les biens légués par la dame Isabelle, mais les immeubles de la succession devaient faire l'objet d'une vente à une personne justiciable. Du prix que l'on retirerait de cette vente, Jacques de Longué toucherait 100 sous parisis tandis que Sara son épouse, malgré son adhésion à l'engagement de son mari et sans rien réclamer pour elle, toucherait la même somme.
En effet, le bailli d'Arras décide de lui octroyer la même somme en récompense des services qu'elle avait rendus à sa belle-mère.
La maison d'Arras passa aux Hospitaliers après la suppression de l'Ordre. On ne connaît que deux frères mentionnés lors du procès.
Sources: Laurent Dailliez; Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

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Arrentieres   (10)

Seigneurie du Temple d'Arrentières


Département: Aube, Arrondissement: Bar-sur-Aube, Canton: Bar-sur-Aube - 10


Seigneurie du Temple d'Arrentières
Seigneurie du Temple d'Arrentières


Les Templiers possédaient des droits de dîmes sur toute la paroisse et des forêts.
Les plus anciens seigneurs ecclésiastiques furent les Templiers de Thors au XIIe siècle.
(6 parchemins, ADHM, avril 1249, mai 1295, septembre 1296, avril 1299, vid. 1241, sans date.)
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Seigneurie d'Arrentières


A Aranthières, les Templiers possédaient des droits de dîmes sur toute la paroisse et forêts.
Pocès des Templiers VILLA-SUPER-TERRAM (F. Arbetus DE), curatus de Arentoriis, Lingonensis diocesis.
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Procès des Templiers, tome II, page 266


Alia illicita nonrecolit affuisse in dicta sua recepcione nec post, credens quod eadem et non alia intervenirent communiter et ubique in recepcionibus aliorum fratrum ordinis vel post, quia per eundem modum vidit in dicta capella, sunt circiter VI anni, recipi fratrem Falconem de Milli militem, qui aufugit in capcione aliorum consanguineorum ejusdem testis; per fratrem Johannem de Mars militem quondam, presentibus fratribus Arberto de Villa-super-terram serviente, et Arberto presbitero, curato de Arenteriis Lingonensis diocesis et Viardo de la Telaria preceptore domus Templi de la Telaria, qui fuerunt capti una cum aliis Templariis, de quorum vita vel morte non habet certitudinem.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Arrentières


Aranterie en 1253 (Chapitre de Clairvaux)
Aranthieres en 1295 (Chapitre de Saint-Maclou)
Arentorie Procès des Templiers en 1309
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.

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1803

Artins   (41)

Département: Loir-et-Cher, Arrondissement et Cantons: Vendôme, Commune: Artins - 41


Domaine du Temple Artins
Domaine du Temple Artins


— Il y avait encore dans le Vendômois deux autres maisons de Templiers, à Artins et à Villavard.
L'une et l'autre, situé dans le diocèse du Mans, furent, à la suppression de l'ordre du Temple données à l'ordre de l'Hôpital et rattachées au grand prieuré d'Aquitaine, et non, comme les premières au grand prieuré de France, dont les titres seuls sont conservés aux Archives Nationales de Paris ; nous n'avons donc sur elles que peu de renseignements.
M. de Pétigny a parfaitement résumé tout ce que l'on connaît sur le Temple d'Artins (l9). Aucun document nouveau n'a été signalé depuis.
19. Histoire du Vendômois, nouvelle édition page 459.
Sources: Abbé Charles Métais. Chartres, le 8 janvier 1894. - Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, tome XXXIII, page 47 à 60. Vendôme 1894. - BNF

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64

Arveyres   (33)

Maison du Temple d'Arveyres


Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne - 33


Maison du Temple d'Arveyres
Maison du Temple d'Arveyres


La petite commanderie d'Arveyres, située près de la Dordogne, date de l'année 1170. Bertrand, archevêque de Bordeaux, cédant aux désirs et aux prières de ses très chers « fils en Jésus-Christ, Wilhelm Panel, Maître du Temple dans le Bordelais et Raymond Wilhelm de Fronzac » donna cette année là à leur Ordre l'église de Saint-Pierre d'Arveyres (aujourd'hui Saint-Pierre de Vaux, annexe d'Arveyres). Cette charte fut signée en présence « d'Aimart, évêque de Saintes et frère de l'archevêque de Bordeaux », et d'une nombreuse réunion d'ecclésiastiques.

A cette première donation vint s'ajouter plus tard celle de la seigneurie complète du lieu d'Arveyres; nous ne trouvons que la simple mention de cette charte dans un ancien inventaire. Le jour de la fête de Saint-Félix, en l'année 1231, Raymond Gombaud, seigneur de Vayres, donna à l'Ordre du Temple le territoire d'Arveyres, situé dans sa châtellenie; il se réservait qu'en cas de guerre les Templiers viendraient le secourir de tout leur pouvoir. Quelques années après Guitard du Borg, gendre de Raymond Gombaud, voulut disputer aux chevaliers du Temple la juridiction d'Arveyres; mais, ayant reconnu ses torts, il leur offrit, comme réparation, la cession du bois de Tilhède et la faculté de faire embarquer, sans payer de droits, leurs denrées à deux ports voisins qui lui appartenaient sur la Dordogne.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883

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Arville   (41)

Maison du Temple d'Arville


Département: Loir-et-Cher, Arrondissement: Vendôme, Canton: Mondoubleau 41


Maison du Temple d'Arville
Maison du Temple d'Arville


La maison d'Arville ne remonte pas seulement au XIIIe siècle, comme on le croyait jusqu'à ce jour, mais certainement au milieu du XIIe siècle. Nous avons vu plus haut qu'il était en pleine exploitation bien avant 1176, puisqu'alors Hugues V, vicomte de Châteaudun, permit aux Templiers d'Arville de faire pâturer dans sa forêt 20 vaches et 10 porcs. Toutefois, nous ignorons les circonstances de sa fondation (10).
10. Une charte de l'abbaye de Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou, peu postérieure à 1130, donne parmi les témoins un Guillaume d'Arville, « Guillermus de Aridavilla. » ; s'il faut voir en ce personnage, non un simple seigneur, mais un templier, commandeur d'Arville, la fondation de ce dernier prieuré remonterait environ a la même date que celle du Temple, près Mondoubleau. Un Geoffroy d'Arville « Gaufridus d'Arrevilla » assiste, le 13 juin 1218, à la dédicace de l'Eglise de l'abbaye des Clairets et donne à l'abbaye la dime du moulin de Melard ; Gervais de Soudai, aussi présent ; fit, a la nouvelle abbaye, l'aumône d'un setier de blé sur le moulin de la Chesnai (Cartulaire des Clairets, par M. le comte de Souancé, charte XIII).

Les documents sur Arville sont très rares. On trouve cependant un Robert d'Avelin, commandeur d'Arville, (præceptor Areville) dans une charte de 1208 donnée par Robert de Chartres en faveur du Temple de la Boudinière (11) ; Hugues, également commandeur d'Arville, dans une charte de 1209, délivrée par Regnaud, évêque de Chartres (12). Enfin en 1270, Randoin de Cornouaille et Culvende, sa femme, se donnèrent eux et leurs biens aux templiers selon les us et coutumes d'Arville (13).
11. S. 5000 A., n° 37.
12. Ibidem, n° 10. On connait encore Jean le Tort, prêtre, commandeur en 1383.
13. Pièces justificatives n° 5


La maison d'Arville fut, à la suppression de l'ordre, donnée aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem et réunie à la commanderie de Sours sous le nom de Sours et Arville. Elle eut beaucoup à souffrir pendant la guerre des Anglais, aussi en 1410 les habitants d'ArviIle obtinrent du chapitre de l'ordre, en considération des pertes que les Anglais leur avaient, fait subir, remise de la moitié des redevances qu'ils devaient, aux Hospitaliers.

Une visite de 1493 décrit ainsi la maison d'Arvitle « Le membre d'Arville ou a ung villaige de 25 ou 30 feuz, tous hommes de la commanderie, à toute juridiction et justice, ou a une église parochiale fondée de Notre-Dame, servie par un frère chapelain, à présentation de Mgr le grand prieur de France, et y a une maison de commanderie fort vieille et démyte, et donne de prouffict en argent 63 livres 13 sols 6 deniers, 3 sestiers de méteil et 1 muis 5 sestiers d'avoinne. »
Reconstruit depuis, c'était, au XVIIe siècle, un beau château, entouré de fossés et de murailles, avec un enclos de 80 arpents de terre.

Arville est beaucoup mieux conservé. Comme celle du Temple, l'église est du XIIe siècle et aurait été construite également par les Templiers. Ses fenêtres romanes et son portail en tiers point, à trois archivoltes, sont à peu près intacts. Un campanile à étage, dit clochera arcades, qui n'est que le pignon surélevé, est ajouré de trois fenêtres où se trouvaient les cloches. Il semble ici porté par un arc ogival soutenu par deux contreforts.
Sources: Abbé Charles Métais. Chartres, le 8 janvier 1894. - Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, tome XXXIII, page 47 à 60. Vendôme 1894. - BNF

Maison du Temple d'Arville



Commanderie d'Arville - image Perche de Percheron
Domaine du Temple de d'Arville


Presque tous les bâtiments actuels, sont d'origines Hospitalière
« Long de 32 mètres 10 et large de 9 mètres 60, l'édifice est rectangulaire, voûté d'un beau lambris à sept pans et terminé par une abside semi-circulaire. » La gravure ci-jointe nous a été gracieusement communiquée par notre savant confrère. M. l'abbé Blanchard, curé de Souday, à qui nous avons également emprunté quelques précieux détails dans sa notice sur Arville (Perche de Percheron, page 72 et suivantes. Nous lui devons la gravure-ci-jointe. Qu'il reçoive ici nos remerciements.)

Maison du Temple d'Arville



Arville - image Jack Bocar
Domaine du Temple d'Arville


« La commanderie d'Arville fut construite sur un plan grandiose. Le pavillon central, plus ancien, en poudingue, est flanqué de deux tourelles des XVe ou XVIe siècles, au toit élancé couvert de bardeau. Sauf leur base, qui baignait dans d'énormes fossés que remplissait le Coitron, ils sont construits en briques, soit réticulées, soit en carré, soit horizontales. »
« Ce gracieux monument a été sauvé d'une ruine imminente, il y a une vingtaine d'années, par M. l'abbé Rochette, curé d'Arville. Il l'a fait adjoindre au presbytère, après l'avoir payé lui-même au nom de la fabrique paroissiale, grâce à une souscription encouragée par la Société archéologique du Vendômois. »
« Les bâtiments d'habitation de la commanderie s'étendaient le long de l'église. Le presbytère actuel, construit sur leur extrémité, est une maison du XIXe siècle. »

Maison du Temple d'Arville



Arville Grange, image Jack Bocar
Domaine du Temple d'Arville


« Outre une fuie du moyen-âge, il reste encore, partagées entre plusieurs propriétaires, une grange bien remarquable (à trois nefs) et des écuries magnifiques surmontées de reniers admirables à chevrons portant ferme. »
Les documents anciens ne sont pas moins explicites. Voici la description donnée par le terrier d'Arville dressé en 1694 et 1695 pour « frère François du Moncel de Martinvast, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Sours, grand châtelain des châtellenies d'Arville, le Temple, Villejoim, Gros-Chaisne et la Boissière. »
« Premièrement: Le château d'Arville, enclos de murailles et fossez avec pont-levis (2) et planchette, ce consistant en deux chambres à feu, grenier dessus, deux caves dessous, une grande salle et grenier dessus, une grande cuisine au bout de laquelle il y a un puits, grenier dessus, une petite chambre à feu entre lesdittes deux chambres cy-dessus, une salle appelée la chambre des Suisses, tous lesquels bâtiments sont couverts de tuilles.
2. Le terrier de 1750 dressé pour Alexandre de Loubert de Martinville, commandeur de Sours (Archives nationales S. 5437) signale l'état délabré de ce pont-levis: « ... A l'entrée duquel (château) étoit autrefois pont-levis et à présent en ruine, ne se levant plus et que l'on dit que l'on recomblera (le fossé) en peu de temps de terre et de pierre, les bois d'iceluy (pont-levis) estant usez pour partie. »
« Item trois gros pavillons proche ledit pont-levis, dans l'un desquels il y a deux chambres à feu. en l'autre une petite chambre à feu au-dessous de laquelle sont les prisons de ladite chatellenie d'Arville, et en l'autre l'escallier pour aller en iceux. »
« Item une galerie qui va desdittes deux chambres cy-dessus esdits trois pavillons, dans laquelle il y a une garde robbe et des latterines. »
« Item une autre grande chambre de laquelle l'on va dans deux autres grandes chambres l'une à feu et l'autre sans cheminée, appelée la chambre de la recepte, un fournil dessous icelle chambre avec un grand bûcher à coté et un grenier dessus, une petite écurie entre lesdits pavillons et ladite chambre à tenir 8 ou 10 chevaux, une garde robbe a costé à coucher un palefrenier, y ayant un grenier sur le tout à mettre du foing. »
« Item une autre grande écurie à tenir environ 50 chevaux, dessus laquelle il v a un grand grenier qui servoit autrefois de tripot; à coté de laquelle écurie il y a une grande remise de carosses, avec une petite étable à coté et un grenier à mettre du foin au dessus; tous lesquels bastiments sont couverts de bardeau (En 1750, la couverture était en tuile) et de guenvelle ?. »
« Item une grande court au milieu de laquelle il y a une grande grange dixmeresse couverte de thuille, à laquelle est adjacent un chenil. »
« Item une grande fuye de pierre et briques, couverte de thuille et ardoyse estant au milieu des murailles qui enclosent ladite court, aux deux bouts de laquelle muraille il y a deux petites tours couvertes de thuille. »
« Item une petite court entre ledit château et l'église du dit Arville. »

Maison du Temple d'Arville



Commanderie d'Arville - image Perche de Percheron
Domaine du Temple d'Arville


« Item un jardin proche ledit château enclos de murailles contenant un quart d'arpent de terre; sortant de ladite court, l'on entre dans une allée d'arbres fruictiers au bout de laquelle il y a une garenne de bois de haulte futaye, contenant 1 arpent de terre, à laquelle garenne et joignant, sont six pièces de terre qu'on appelle les garennes, joignant icelles d'un costé au chemin qui va d'Arville à Millese, d'autre costé à l'estang de la Dornière, d'un bout au jardin et chasteau cy dessus, et d'autre bout au champ de la fabrique d'Arville et à une ruelle qui descend du chemin dudit Arville à la Fontenelle.

« Item devant la sortie et entrée dudit chasteau d'Arville, il y a une grande terrasse appelée Esperon, au pied de laquelle passe la rivière dudit Arville. »
« Mondict seigneur le commendeur est seigneur spirituel et temporel dudit Arville, il pourvoit à tous les offices et charges d'icelle et à la cure dudit lieu, auquel cure il donne de pension 300 livres avec le casuel, sans aucunes dixmes. »
« Mondist seigneur le commendeur est gros decimateur...., a droict de haulte, moyenne et basse justice, et pour l'exercer il a bailli et procureur fiscal à ses gages et donne au bailli dix livres et au procureur six livres; afferme son notariat et le greffe et en tire 40 livres. »
« ...A son prétoire vitré et couvert de thuille, en lequel s'exerce la justice tous les jours de marché..., est tenu entretenir le pont comme grand-voyer..., a droit de péage..., a four banal, où tous les habitans sont obligés d'aller cuire leur pain de ménage et doivent un sou par boisseau. »
« Item au milieu du bourg d'Arville, où tiennent les foires et le marché, est un pouteau où les armes de mondit seigneur le commandeur et de l'ordre sont appliquées avec la pancarte du péage et billiette, au-dessus desquelles est un carcan pour mettre et pour punir les coupables de crimes. »
« ...Les foires et assemblées d'Arville tiennent le 24 et 25 août et 3 novembre. »
« ...A deux maisons, l'une le presbytère où il loge le curé et le greffe. »

Suit l'énumération des principales propriétés de la commanderie:
La maison de la Foucaudière, à Arville, la Provenderie ou le Domaine, la Colasière, le Bordale de l'Ouche de la Pierre, l'aistre Guillaume, la métairie de la Templairie, la maison de Saint-Mexant à Arville, l'Hospital de Melleray à Melleray, la Chesnaie des Etilleux, le petit Croc, aux Etilleux, la Pinterie ou le Manoir à la Chapelle-Guillaume, la Gravasère au Gault, la Tasse, à la Chapelle-Guillaume, la Chedanerie à Oigny.

Les principaux déclarants sont: Louis Bardou, sieur de Mardelle pour les maisons dites la Pitardière, la maison brûlée et la maison Fairand à Arville; Martin des Perelles, écuyer, sieur des Bordes, pour les maisons de Forge et de la grande Perrine; Henri de Félines, écuyer, sieur de la Tudinière, demeurant à la Perrière d'Unverre, pour la Pohuterie, la petite Perrine et la Ferranderie; Jacques de Lancé, écuyer, sieur de la Morelière, paroisse d'Arville, pour la Talbotterie, les maisons aux Vigneaux et à Jeanne Henry; Pierre Brès, sieur de la Triboulardière, pour le fief de la Godasserie, la Dumanderie, la maison Vizinier et la maison rouge; messire Auguste Hustache Le Cerf de Serville, chevalier, seigneur de Charbonnières, la Herbaudière, les Autels, le grand Bouchet.
André Villemay, sieur de la Vallée, officier de S. A. R. Monsieur, frère unique du Roy, demeurant à l'Ecottière, paroisse de Brunelles, pour la maison des Trois Marie à Brou.
En 1638 (S, 5433), nous trouvons parmi les déclarants, François Lemore, bailly d'Arville; Louis de Lancé, écuyer, sieur de Montsoreau et de la Haute-Bichetière; demoiselle Emée de Phélines, veuve de Jehan du Boullay, sieur du Pavillon.
Sources: Abbé Charles Métais - Les Templiers en Eure-et-Loir - Histoire et Cartulaire - Archives du diocèse de Chartres - VII - Chartres 1902

Arville durant le Procès


Le Temple d'Arville, dont on ignore l'époque de la fondation, existait au XIIe siècle. Les Templiers étaient déjà établis à Arville, lorsqu'Hugues, vicomte de Châteaudun, par des lettres rédigées vers 1180, leur accordait le droit de conduire du Temple d' Arville dans ses bois pour y pâturer toute l'année, vingt de leurs vaches avec dix porcs.
Il n'y avait en la petite localité d'Arville, au diocèse de Chartres, d'autre prêtre que le chapelain de la maison du Temple de ce nom, et qui pour cela était dit curé d'Arville; en 1307, ce prêtre était frère Denis le Neveu « frater Dionisius Nepotis, presbyter curatus de Errivilla Carnotensis diocesis » alias « de Arida villa »

Procès des Templiers, tome I, page 84 et 103


Fratres Dionisius Nepotis presbyter curatus de Errivilla Carnotensis diocesis.
Nomina vero fratrum predictorum qui dictis die et loco, predictis omnibus et singulis, ut premittitur, ibidem actis interfuerunt, sunt hec, videlicet fratres: Dionysius curatus de Arida villa Carnotensis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.
Une des rares mentions concernant le Temple d'Arville, dans le procès, se rapporte aux premiers mois de l'an 1290 ou environ, époque à laquelle le chevalier du Temple, Guillaume Gaud, alors précepteur de la baillie du Temple de Chartres, serait venu faire une réception, « in capella domus Templi de Arvilla »

Procès des Templiers, tome II, page 184


Dixit namque se fuisse receptum in capella domus Templi de Arvilla Carnotensis diocesis, in presenti Quadragessima fuerunt circiter XXI anni, per fratrem Guillelmum Gandi militem quondam, tunc preceptorem baillivie Carnotensis, presentibus fratribus Roberto Grunhet, Stephano Besci, militibus, et Stephano de Plexeyo serviente, deffunctis, in hunc modum: nam cum requisivisset panem et aquam ordinis, et receptor ei concessisset, fecit eum jurare quod servaret bonos usus et bonas consuetudines, elemosinas et bona ordinis, et vovere castitatem, obedienciam, et vivere sine proprio.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.
Cette maison du Temple est aussi mentionnée dans les comptes des années 1295 et 1296 déjà cités: « de preceptore Arideville », « Mémoire sur les opérations financières des Templiers, par M. Léopold Delisle, pages 176, 198, 209. »
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.
Arville documentation
Evidement le site de Wikipedia pour d'autres informations.
La Commanderie d'Arville site officiel.
http://www.commanderie-arville.com/

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66

Asnieres   (89)

Domaine du Temple d'Asnières


Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Cry - 89


Domaine du Temple d'Asnières
Domaine du Temple d'Asnières


Les Templiers de la Maison du Temple de Saint-Marc obtiennent du seigneur de Rougemont et de Rochefort, le droit de faire pâturer leur troupeau en 1246.
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

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Asnieres-les-Bois   (01)

Domaine du Temple d'Asnière-les-Bois


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, Commune: Confrançon - 01


Asnière-les-Bois
Domaine du Temple d'Asnière-les-Bois


En 1198, Renaud d'Asnières, gentilhomme vivant à la fin du XIIe siècle, fit une concession aux Templiers de Laumusse. Humbert de Genod (de Crottet) fut témoin de cette donation.
Sources: Alain Jantet, l'Ain des Templiers - Edition Trevoux - Archives de l'Ain, archives du Rhône, dictionnaire Topographique et historique de l'Ain.

Asnières-les-Bois


— Asneres.
— Seigneurie d'Asnières-les-Bois avec château-fort, possédée originairement par des gentilshommes des noms et armes d'Asnières, parmi lesquels Jocerand, Guillaume et Renaud d'Asnières, vivant à la fin du XIIe siècle.
Le dernier fit une concession aux Templiers de Laumusse.
— Archives du Rhône, titres de Malte, commanderie de Laumusse, dans la série H.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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1836

Astros   (83)

Maison du Temple d’Astros
Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Vidauban - 83


Maison du Temple d’Astros
Maison du Temple d’Astros


Au XIIIe siècle, Vidauban est sans doute située au sud de la colline de Sainte-Brigitte, dans le secteur dit Derrière le Château. En 1220, Bertrand et Jourdan de Vidauban donnent des biens à l’ordre du Temple, lesquels formeront plus tard la commanderie d’Astros, dépendant de la commanderie du Ruou.

Un dossier de procédure de la fin du XIIIe siècle (acte du 25 février 1302/3) nous révèle enfin que les Templiers avaient fondé une maison rurale à Peirasson, dans le territoire de Flassans, avant l’année 1245.

Il est encore question, dans les archives du Temple, des maisons de Brignoles, de Ruete (Roquebrune), de Flayosc, de Rougon, de Moissac, d’Astros et autres. C’étaient là de simples immeubles servant d’annexes aux maisons précitées et non des commanderies.

Un acte de cette même année (22 avril 1236) nous apprend en outre que la maison de Ruou avait obtenu, une vingtaine d’années auparavant, un droit de pâture à Aiguines. Aycarde de Vidauban lui vend, en 1237, pour 11 livres de raymondins, une terre sise devant la bastide du Temple d’Astros (de Strolis) : elle touchait un défens dit de Sainte Cécile. L’acte en question (mars 1237) a été passé dans la maison du Temple de Brignoles, mentionnée pour la première fois, et dont nous ignorons l’origine. G. Raymond de Flayosc, qui désire entrer dans l’Ordre, lui remet, en 1241, des terres sises à Salgues et un droit de pâture du côté de Floregia.

Quant aux achats effectués directement par les commandeurs ils portèrent essentiellement sur des terres et des droits qui devaient permettre à l’Ordre d’arrondir son domaine ou de favoriser son mode d’exploitation : terres limitrophes à ses possessions (actes de 1195 et du 1 décembre 1216 à Ruou, mars 1237 à Astros, du 24 juin 1252 à Vidauban, etc...), parts d’une seigneurie dont il poursuivait le remembrement (Bras, Lorgues, Montmeyan), pasquerium dans un très grand nombre de localités où l’élevage, nous le verrons mieux, constituait l’une de ses principales ressources (maison de Ruou et de Saint-Maurice).
Sources : M. Durbec J.- A. Bulletin de la Société d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var, tome VIII, pages 92, 97, 112. Draguignan 1963. BNF

Bourg castral d’Astros
On ignore à quelle date précise (dans la seconde moitié du 12e siècle) et dans quelles circonstances l’ordre du Temple acquit le domaine d’Astros, qui constitua l’une des principales dépendances de la commanderie de Ruou. La « bastida de Strols » est portée (sans chiffre de contribution) sur le compte des décimes de 1274, mais elle ne figure naturellement, en tant que bien d’église, sur aucune des listes de localités du diocèse. Deux bastides voisines portent aujourd’hui ce nom : l’une est un bâtiment du 16e siècle (le Château vieux), l’autre a été construite au 19e siècle.
Ce site ne correspond apparemment pas à celui de l’établissement des Templiers, simple exploitation agricole vraisemblablement située à l’emplacement de la bastide reconstruite au 16e siècle dans un vallon à 1, 5 km à l’ouest (aujourd’hui le Vieux Château, à 750 m à l’ouest de l’actuel château d’Astros).
Il s’agit plus probablement d’un castrum implanté sur un ancien oppidum et déserté précocement au profit du castrum mieux situé de Vidauban. L’enceinte fortifiée médiévale paraît être une construction plus récente, du 13e ou du 14e siècle, peut-être un essai infructueux et inachevé de recolonisation du site.
Sources : BNF

Description historique
Le vieux château d’Astros était une ancienne commanderie de templiers, toponyme « Bastida del Strols » attesté première moitié 13e siècle ; élévations percées de fenêtres à meneaux probablement du 16e siècle ; il a été en grande partie reconstruit milieu 20e siècle
Sources : BNF

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Attancourt   (52)

Domaine du Temple d'Attancourt


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Saint-Dizier, Canton: Wassy - 52


Domaine du Temple d'Attancourt
Domaine du Temple d'Attancourt


Attancourt est un membre de la commanderie de Saint-Marc et probablement de la Maison du Temple de Thors, mais peu d'actes nous renseignent davantage.
Fond commanderie de Thors: Attencort, 1219.
Fond commanderie de Thors: Autencort, 1274.
Fond commanderie de Thors: Atencort, 1345.
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Attancourt


— Autencort, 1219 (Maison du temple de Thors)
— Autencort, 1274 (Maison du temple de Thors)
— Atencourt, 1345 (Commanderie du temple de Thors)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.

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Aubais   (30)

Maison du Temple d'Aubais


Département: Gard, Arrondissement et Canton: Nîmes, Commune: Sommières - 30


Maison du Temple d'Aubais
Maison du Temple d'Aubais


La première mention d'Aubais est « domus milicie 1185 et le comandator en 1186 »
Les Templiers habitent une « stare ou casal » à Aubais, (Certains lieux reçoivent le vocable de stare, terme qui désigne plutôt la maison de qualité en milieu urbanisé, voire d'hospicium, qualificatif s'appliquant également aux demeures relativement prestigieuses). Il y a un commandeur à demeure à Aubais et ce dès 1186.

Et on voit également les Templiers tenir des dizaines de maisons qualifiées de stare (maison de qualité avec étages). Ce type d'investissement, que l'on retrouve en bien d'autres lieux et notamment à Aubais où les frères louent des maisons, est somme toute assez peu étonnant dans ces « villages urbanisés. » Mais, typique comme on le voit des temporels urbains, il montre que, même en zone rurale, les Templiers ne se sont pas limités aux revenus de l'agriculture.
Entre 1183 et 1199, l'ordre reçoit beaucoup de donations complétées par des achats à Aubais et à Sécan, lieu-dit tout proche. Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 119, 121, 123, 127, 136, 137, 138, 147, 162, 166, 170, 171, 219, 223, 231, 260, 265, 300, 324
Les Templiers ont de même choisi des bourgs castraux pour y percevoir les redevances ou y fonder une domus, sur la rive droite du Rhône à Aubais, Mais les sources écrites ne permettent pas de préciser si ces maisons monastiques se sont implantées au sein du tissu urbain ou légèrement à l'écart.
Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 260 (avril 1194).
à Au XIVe siècle, la maison est « au lieu d'Aubais » et non dans son territoire.
ASV, instrumenta miscellanae 2765, fol. 16 (visite prieurale de l'Hôpital, 2 mai 1373).

Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Les commandeurs


Selon les premières chartes de cette Maison, elle était régie par le commandeur de Saint-Gilles, Bernard Catalan. Elle eut ensuite ses propres commandeurs.
— Pons de Roques (Poncius de Roca) - 1186, 1193-1194.
— Bernard d'Orianic (Bernardus de Orianicis) - 1187-1188, 1190-1192.
— Raymond de Port (Raimundus de Port) - 1197.
— Pierre Mudalan (Petrus de Mudalan) - 1199.
— Pierre d'Oriese (Petrus de Orieses) - 1213.
— Bernard (Bernardus) - 11225.
— Hugues (Hugo) - 1226.
— Pierre de Roques (Petrus de Roca) - 1275.
— Guillaume Penchenat (Guillelmus Penchenat) - 1307.
E.-G. Léonard. - Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. - Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.

Aubais


— Commune de Sommières
— La Commanderie d'Aubais, 1711 (Archives départementales C 795)
Sources: Dictionnaire Topographique du département du Gard, rédigé sous les auspices de l'Académie du Gard, par M. E. Germer-Durand. Paris Imprimerie Impériale M. DCCC. LXVIII.

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Aube   (10)

Quelques possessions dans l'Aube


Arrelles


Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Bar-sur-Seine, Commune: Villiers-sous-Praslin - 10
Seigneurie d'Arelles en toute justice, avec moulin et ferme, s'étendant sur les villages de Villers et Balnot.
Probablement membre de la Maison du Temple de Valleur

Polisot


Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Bar-sur-Seine, Commune: Villiers-sous-Praslin - 10
Avec une partie de la seigneurie, des prés et des vignes.
Probablement membre de la Maison du Temple de Valleur

Levigny


Département: Aube, Arrondissement: Bar-sur-Aube, Canton: Soulaines-Dhuys - 10
Avec droits seigneuriaux en rentes et en cens.
— Levigneix, 1390 (Fonds de la commanderie de Troyes)
Probablement membre de la Maison du Temple de Thors

Arentières


Département: Aube, Arrondissement et Canton: Bar-sur-Aube - 10
Avec droits de dîmes sur toute la paroisse et forêts.
— Arentoire, 1309 (Pocès des Templiers)
Probablement membre de la Maison du Temple de Thors ou de Bar-sur-Aube

Procès des Templiers, tome II page 266


Alia illicita non recolit affuisse in dicta sua recepcione nec post, credens quod eadem et non alia intervenirent communiter et ubique in recepcionibus aliorum fratrum ordinis vel post, quia per eundem modum vidit in dicta capella, sunt circiter VI anni, recipi fratrem Falconem de Milli militem, qui aufugit in capcione aliorum consanguineorum ejusdem testis, per fratrem Johannem de Mars militem quondam, presentibus fratribus Arberto de Villa-super-terram serviente, et Arberto presbitero, curato de Arenteriis Lingonensis diocesis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

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39

Aulicourt   (59)

Maison du Temple d'Aulicourt


Département: Nord, Arrondissement: Cambrai, Canton: Carnières, Commune: Béthencourt - 59


Maison du Temple d'Aulicourt
Maison du Temple d'Aulicourt


« Anricuria vel Hancuria (Domus de). » Le dernier précepteur de cette maison du Temple, sise dans le diocèse de Cambrai, et que nous n'avons pu identifier, fut frère Adam: « Addam de Vollencourt, preceptor de Anricuria, Cameracensis diocesis, miles », « Addam de Valamanut, olim preceptor de Hancuria. »
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome I, page 377


Eisdem die et loco, post examinacionem dicti fratris P. de Boscherres, fuerunt adducti ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum, pro testibus in isto negocio, fratres Guido Delphini miles Claramontensis, Addam de Valamanut olim preceptor de Hancuria, Humbertus de sancto Jorre preceptor ballive Garch., Gerardus de Causo miles Ruthenensis, preceptor ballive du Bastre, Petrus de Boneli miles Noviomensis, Hugo de Gamone miles Ruthenensis diocesium, Radulphus de Enesi quondam receptor Campanie, et preceptor balliarum de Latigniaco Sicco et de Somorens, et antequam jurarent, fuerunt protestati corani dictis dominis commissariis quod per ea que deponerent coram eis, vel dicerent, seu facerent, nullo modo intendebant recedere a confessionibus factis per eos coram ordinariis suis, sed in ipsis confessionibus perseverare intendebant et si contingeret eos per simplicitatem vel aliter aliquid per eos dici vel fieri contra dictas confessiones, quod pro nulle haberetur, et ex nunc revocabant.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Procès des Templiers, tome I, page 409


Post hec, die Lune sequenti, que fuit XVIII dicti mensis Januarii, fuit adductus ad presenciam dictorum dominorum commissariorum, in domo predicta, frater Addam de Vollencourt preceptor de Anricuria Cameracensis diocesis, miles, testis suprajuratus, ut deponeret dictum suum, non defferens mantellum ordinis, quia dimiserat eum ante capcionem suam, cum audivisset alios esse captos, et fecerat sibi radi barbam, existens in Imperio, ut liberius et secrecius ire posset quo vellet, et erat etatis XL annorum et ultra, ut dixit, et fuit inquisitum cum eo per dominum episcopum Parisiensem, et absolutus et reconciliatus per eum; [...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

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73

Aulnat   (63)

Maison du Temple d'Aulnat


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Clermont-Ferrand, Canton: Gerzat - 63


Maison du Temple d'Aulnat
Domaine du Temple d'Aulnat


Guillelmus quidam « preceptor grangie Templi Alniaci » dicitur.
E.-G. Léonard. — Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. — Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.

Maison du Temple d'Aulnat


La commanderie de Chanonat avait à Aulnat d'importantes propriétés, Aulnat était considéré comme une dépendance de la commanderie de Chanonat.

Un seul acte complet concernant le Temple d'Aulnat nous est connu, il s'agit d'une sentence de l'an 1231 qui met en possession frère Guillaume, preceptorem grangie templi Alniaci, d'un pré jouxtant un champ appartenant aux templiers.
Les Templiers étaient biens à Aulnat au début du XIIIe siècle.
Le Temple à Aulnat fut établi par les Templiers en 1231 et passa aux Hospitaliers en 1312.
Sources: Léopold Niepce — Le Grand-Prieuré d'Auvergne — Lyon, 1883

Maison du Temple d'Aulnat


— Aulnat, chef-lieu de commune.
— Les Templiers y avaient une Maison du Temple, et de très nombreux biens, ils sont connus depuis 1231. D'après M. Tardieu, cette Maison avait d'importantes propriétés.
— Ces biens passèrent aux Chevaliers de Malte en 1309.
— La commanderie de Chanonat, qui était elle aussi une possession des Templiers, devint après 1309, un bien des Chevaliers de Malte, ces mêmes Chevaliers de Malte, lui ajoutèrent comme dépendance la Maison d'Aulnat.
— Les Templiers avaient donnés à leur Maison d'Aulnat, le nom de Temple d'Aulnat.
Sources: Ambroise Tardieu, Grand Dictionnaire du Département du Puy-de-Dôme — Moulins, 1877

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662

Aulot   (21)

Métairie du Temple d'Aulot


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Recey-sur-Ource - 21


Métairie du Temple d'Aulot
Métairie d'Aulot


Sans doute héritée du Temple par les Hospitaliers, la ferme d'Aulot, située sur le finage de Bure comme celle de Conclois, est, de même que celle-ci, toujours qualifiée de « métairie » par les documents d'Ancien Régime. Bâtie sur un plateau au sud-est de la commanderie, elle en est éloignée de 5 km.

En 1605, le fermage de cette métairie était de cinq livres tournois et dix setiers constitués, à quantités égales, de froment, seigle, orge et avoine.

Une chapelle a existé à Aulot jusqu'au début du XIXe siècle (1). En 1768, elle est mentionnée par les commissaires dans leur procès-verbal d'améliorissements: « Nous sommes entrés dans une petite chapelle dédiée à saint Biaise et avons reconnu que les murs, charpente et couverture sont en bon état, que ladite chapelle n'est conservée que pour la dévotion des fermiers, n'y ayant aucune charge de messes [...] conformément au décret de 1745 » (2).
1. Abbé Denizot, Encyclopédie de la Côte-d'Or, tome I, page 473.
2. A.D.C.O. 111 H/R 1155-35


Les bâtiments sont « immenses » (sic): cinq maisons avec chambre à four, quatre granges, cinq écuries, une soue à porcs, etc. Le domaine compte 426 arpents « tant en terre, pâquis, que friches qui ne méritent pas la culture » et 54 arpents de prés.
Au bas du plateau coule une source pérenne, la Douix, qui se jette dans l'Ource.
Sources: Michel Miguet Templiers et Hospitaliers de Bure

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74

Aunac-sur-Charente   (16)

Maison du Temple d'Aunac


Département: Charente, Arrondissement: Confolens, Canton: Mansle - 16


Maison du Temple d'Aunac
Maison du Temple d'Aunac


Commentaire historique: Un bâtiment figure à l'emplacement des logements sur le cadastre de 1825 mais avec un plan légèrement différent.
Certaines parties des logements pourraient dater du XVIIIe siècle.
Il s'agit vraisemblablement d'un ancien logement divisé en deux logements aujourd'hui.
Les logements ont été remaniés dans la seconde moitié du XXe siècle.
Les granges datent du XIXe siècle.
Sur l'ancien cadastre figure un second bâtiment.
Les bâtiments de l'ancien cadastre pourraient correspondre à la commanderie Sainte-Trinité des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui n'était plus au XVIIe siècle qu'une Maison du Temple unie à la commanderie de Champeaux.
La chapelle était en bon état en 1638.
On s'y rendait en procession le jour de la Trinité.
Le bloc sculpté posé devant les logements pourrait être le bénitier de la chapelle de la commanderie.
Un bloc sculpté en remploi dans une chaîne d'angle de la grange nord-est pourrait provenir également de l'ancienne commanderie. Voir la page complète Charente-Limousine
Daras, Charles. Commanderies et chapelles des Templiers dans la région charentaise. Archéologia, nº 27, mars-avril 1969, page 45.
De Verdilhac. Notice sur le bourg de Brillac (arrondissement de Confolens). Bulletin de la Société Archéologique et Historique de la Charente, 1846, page 89.
Nanglard, abbé J. Pouillé historique du diocèse d'Angoulême


Maison du Temple d'Aunac


Les Templiers avaient installé à Aunac une Maison désignée sous le nom de « Sainte-Trinité »
Mémoires de la Société Archéologique de la Charente - page 47, édition de 1953

Maison du Temple d'Aunac


Au nord de Brillac, à Aunac, les Templiers avaient installé une commanderie désignée sous le nom de « Sainte-Trinité. » Son existence demeure obscure; On sait cependant qu'après avoir été unie à la commanderie Saint-Jean-Baptiste de Champeau, en Limousin, elle ne cessa de décliner.
Jean-Luc Aubardier, Michel Binet - Les Sites Templiers de France - Editions Ouest-France - 1995

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75

Ausseing   (31)

Maisons du Temple d'Ausseing


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Saint-Gaudens, Canton: Salies-du-Salat - 31


Maisons du Temple d'Ausseing
Maisons du Temple d'Ausseing


Dès les premiers temps de leur établissement à Montsaunès, nous trouvons les Templiers résidant au château d'Ausseing et possédant la juridiction de cette localité.

Domaine du Temple de Couts



Domaine du Temple de Couts
Domaine du Temple de Couts


A la fin du XIIIe siècle, une donation vint accroître l'importance de ce membre de la commanderie.
Le 19 novembre 1279, le seigneur Raymond Athon d'Aspet donna au Temple, à frère Célébrun de Pins, précepteur de Montsaunès, le territoire de Couts avec tous ses vassaux et tous les droits qu'il y possédait.

Dans la période postérieure nous voyons plusieurs grands seigneurs des environs témoigner leur bienveillance envers l'Ordre de Saint-Jean, en concédant divers privilèges aux habitants de la ville d'Ausseing.
C'est ainsi que Jean de Comminges seigneur de Roquefort, leur donna la faculté dedépaissance pour leurs troupeaux dans son territoire, le Bosc de Perescite, à la condition de venir moudre leur blé au moulin de Roquefort et moyennant une redevance de 2 gros d'argent qui lui serait payé annuellement par la communauté (5 mars 1485).
A peu près à la même époque, Arnaud-Guilhem d'Ornessan, seigneur de Tournacoupe, de Belvèz et de Cairolles, leur concédait également le droit de dépaissance sur son territoire de Montaigut.
Nous ne signalerons dans le reste des archives qui rapportent un grand nombre de procès soutenus par les commandeurs contre les seigneurs du voisinage au sujet des limites de leurs possessions d'Ausseing, que la reconnaissance consentie le 24 août 1614 à l'issue de la Grand-messe par les habitants de la localité au commandeur Joachim de Montaigut-Fromigières; nous y voyons que ce dernier avait le droit d'élire les deux consuls, sur une liste de quatre personnes choisies par les habitants.

Commandeur Hospitalier d'Ausseings


1488. Dominique de Bordes.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883

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1364

Aussonce   (08)

Domaine du Temple, Aussonce et terres des Ferments


Département: Ardennes, Arrondissement: Rethel, Canton: Château-Porcien, Commune: Aussonce - 08


Domaine du Temple, Terres des Ferments
Domaine du Temple, Terres des Ferments


Une autre acquisition non moins importante fut celle faite par les Templiers en juillet 1239, du chevalier Robert, seigneur de Somme-Vesle (Marne), « de Summa Vedula », et d'Isabelle, sa femme, ayant pour objet toutes les terres appelées les terres des Ferments, « terre Fermentum », que ces derniers avaient au territoire d'Aussonce, « in territorio de Ausonnoia », avec tous les droits de justice et de seigneurie.

Merlan


Département: Ardennes, Arrondissement: Rethel, Canton: Château-Porcien, Commune: Aussonce - 08


Domaine du Temple de Merlan
Domaine du Temple de Merlan


Il appartenait au Temple de Merlan plusieurs moulins, dont un sur la Suippe à Pontfaverger-Moronvilliers (Marne), et un autre sur l'Arne, à Hauviné (Marne), « apud Hoivineux », au milieu des marais et prairies que possédait là, en 1254, Thibaut, archevêque de Reims.
Ces marais se trouvaient à Hauviné, entre la chaussée et les écluses du moulin des Templiers.

Hauviné


Département: Ardennes, Arrondissement: Vouziers, Canton: Attigny - 08


Domaine du Temple d'Hauviné
Domaine du Temple d'Hauviné



Plusieurs fois des contestations s'étaient élevées entre eux et l'archevêque, à cause du débordement des eaux de la rivière. Pour mettre fin à tout débat, l'archevêque céda, en 1254, aux frères du Temple, tous ses marais, à la condition que ses hommes de la châtellenie de Béthiniville continueraient d'avoir le droit d'y faire pâturer leurs bestiaux, concurremment avec ceux du Temple. En échange de cet abandon, les Templiers cédèrent à l'archevêque une rente de 40 setiers d'avoine que leur devaient chaque année les habitants de Saint-Hilaire (Saint-Hilaire le Petit, Marne).

La Neuville-en-Tourne-à-Fuy


Département: Ardennes, Arrondissement: Rethel, Canton: Château-Porcien, Commune: Aussonce - 08


Domaine du Temple La Neuville-en-Tourne-à-Fuy
Domaine du Temple La Neuville-en-Tourne-à-Fuy


Le Commandeur était seigneur de Merlan et de La Neuville (La Neuville en Tourne à Fuy, près d'Aussonce Ardennes), avec la haute, moyenne et basse justice.

Le manoir seigneurial comprenait une maison de maître, une chapelle dédiée à saint Jérôme, et des bâtiments à usage de ferme ; le tout renfermé dans une grande cour carrée. Les terres du domaine étaient d'environ 500 arpents.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Aussonce


Le roy fonda des villes neuves, des villes franches pour favoriser l'affranchissement des populations.
Personne n'avait de plus puissants motifs que les Alsontins de profiter de ces bonnes dispositions. Leur demande fut-elle écoutéee? La résolution qu'ils prirent semble iniduqer que non. Pour se soustraire à leur triste condition, les plus accablés s'en allèrent habiter la Neuville, où l'appât de la liberté les attirait, et le seigneur n'eut plus d'autre moyene d'arrêter l'émigration que d'entrer en accommadement, en accordant aux uns et aux autres des garanties. Mais le partage des habitants fut consommé et la seigneurie d'Aussonce et de la Neuville-lez-Aussonce fut abandonnée aux Templiers.
Ces religieux vinrent bâtir le château de Merlan et une ferme sur le terroir de la Neuville au lieudit la Commanderie.
En 1130, ils étaient décimateurs de deux communes.
Aussonce et la Neuville participèrent aux mêmes droits et aux mêmes charges, leur vie fut en tout semblable : on les trouvera, dans la suite des temps, représentées aux états provinciaux par des députés particuliers, avec les curés des deux paroisses et le seigneur commandeur de Merlan à leur tête. Désormais, ce ne sont plus de simples agglomérations de sujets, de villageois plus ou moins asservis qui nous intéresseront, mais deux communes, sinon complètement libres, du moins jouissant d'une liberté relative et d'une administration locale assez satifaisante pour autoriser peut-être à regretter, comme M.A. Thierry, les avantages dont jouissaient nos pères.
Sources : M. l'abbé Marcq. Histoire de Aussonce, La Neuville-en-Tourne-à-Fuy, Germigny-pend-la-Pie, Merlan. - BNF

Possessions en Ardennes


La seigneurie d'Aussonce et celle de la Neuville-en-Tourne-à-Fuy.
L'ancienne chapelle de Cauroy ainsi que des vignes.
La seigneurie de Mont-Saint-Remi.
Des moulins à Hauviné et à Pontfaverger-Moronvilliers.
Des terres à Chamiot (ou chamiau), hameau de Landèves et à Falaise.
Maison du Temple de la Chambre-aux-Loups, commune de Vouziers.
Maison du Temple de Foisches mais la ferme dite des Templiers date du XVIIe siècle.
Sainte-Croix à Baâlons, [Erreur], Ordre de Saint-Jean dès le XIIIe siècle.

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1671

Authon   (04)

Seigneurie du Temple d'Authon


Département: Alpes-de-Haute-Provence, Arrondissement: Forcalquier, Canton: Sisteron - 04


Seigneurie du Temple d'Authon
Seigneurie du Temple d'Authon


Le village d'Authon, en latin Autho, est situé sur la petite rivière de Vançon, dans une gorge resserrée par de hautes montagnes, à 23 kilomètres N. E. de Sisteron, et à 32 N. O. de Digne.

Le climat d'Authon est excessivement froid en hiver, à cause des montagnes qui l'entourent et le privent de la chaleur bienfaisante du soleil. La neige y tombe avec abondance et y séjourne longtemps.
L'agriculture et la garde des troupeaux sont la seule occupation des habitants.
La seigneurie d'Authon avait appartenu aux chevaliers du Temple: elle passa ensuite à l'ordre de Malte et fit partie de la commanderie de Gap.

Par transaction du 11 juillet 1529, tous les habitants, étaient tenus de livrer au commandeur, dans son château, tous les ans à Noël, deux charges de bois; et là en retour, le seigneur devait leur donner une collation consistant en nectar, néaules et raisins. Par la suite des temps, les seigneurs trouvant la dépense plus forte que la recette, cessèrent d'exiger la prestation. Les choses en étaient en cet état lorsque, en 1695, la communauté d'Authon ayant défriché une partie du grand défends, le commandeur Annibal de Baulieu, s'éleva contre cette entreprise, et fit commandement à ses vassaux, par devant la sénéchaussée de Sisteron, de lui expédier chacun les deux charges de bois auxquelles ils étaient soumis, offrant de remplir de son côté, la condition que lui imposait la transaction de 1529, sauf le nectar, breuvage fabuleux de l'invention des poètes, qui serait remplacé par le meilleur vin de sa table.

Cette proposition ne fut nullement du goût de la communauté. La collation lui parut un droit important et trop honorable pour le laisser ainsi modifier. Elle fit en outre sentir le ridicule de traiter de fiction poétique une boisson si clairement désignée dans un acte public. Nonobstant ces raisons, le lieutenant de la sénéchaussée rendit une sentence portant que, dans la collation, les habitants seront obligés de se contenter du vin, lorsque ce vin sera le meilleur qu'il y ait dans le pays. Les habitants ne se tinrent pas pour battus; ils appelèrent de ce jugement, que dans leurs nouvelles écritures, ils qualifient d'insoutenable, attendu que le nectar ou pument que doit le seigneur ne saurait être du vin, quelque délicat, quelque exquis qu'il puisse être; que c'est une liqueur composée, comme serait l'hypocras, la malvoisie, le rossolis, etc. Ce ridicule procès ne mit pas les rieurs du côté du commandeur; ce qui l'obligea sans doute à renoncer à ses prétentions.
Sources: Géographie Historique et Biographique du département des Basses-Alpes ou Alpes-de-Hautes-Provence, par J. J. M. Feraud, curé de la paroisse des Sieyres. Digne 1844. Page 448

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1675

Autoreille   (70)

Domaine du Temple de Autoreille


Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Gy - 70


Domaine du Temple de Autoreille
Domaine du Temple de Autoreille


Vestiges d'une voie romaine qui se dirigeait vers l'Ognon. C'est probablement le tronçon qui, partant de l'antique Oppidum Rufflacam (Marnay), prenait la direction du nord, en passant entre Baumotte et Avrigney (Voir la Carte de la Franche-Comté à l'époque romaine, publiée par M. Ed. Clerc), et allait rejoindre, au-delà de Gy, la voie de Besançon à Langres par Oiselay et Seveux.

— A Autoreille, exista un château qui, au XIIIe siècle, après la suppression de l'ordre des Templiers, appartenait aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Guillaume, sire de Pesmes, se reconnut vassal de Jean de Chalon pour la garde de ce château, qui passa plus tard aux mains des archevêques de Besançon, et demeura, jusqu'à la révolution de 1789, une des possessions du siégé archiépiscopal.
— Le château d'Autoreille, où Charles de Neufchâtel (archives de 1463 à 1498) se plaisait à résider, était situé à l'extrémité Nord-Ouest du village; il n'en reste qu'un pan de mur et le puits.
— L'église date de 1769 (la voûte a été reconstruite en 1826). Elle est sous le vocable de Sainte Cécile, et succursale reconnue par décret impérial du 30 septembre 1807, après avoir été déjà église au 18e siècle.
— Plusieurs fabriques de cordes sont établies dans la commune d'Autoreille, et livrent à la consommation une quantité assez considérable de bons produits.
La Haute-Saône, Dictionnaire Historique et Topographique et Statistique des Communes du Département. Par L. Suchaux. Tome II, Vesoul, 1866.

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76

Autrey-les-Gray   (70)

Domaine du Temple Autrey-lès-Gray


Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Autrey-lès-Gray - 70


Domaine du Temple Autrey-lès-Gray
Domaine du Temple Autrey-lès-Gray


Autrey, ancien enclos du Temple donné à la maison de la Romagne en 1191, droits de dîmes et métairie.
les Templiers de la maison du Temple d'Autrey possédent différentes vignes dans ce finage, ainsi que la seigneurie du même nom dès 1191.

Eglise d'Autrey-lès-Gray



Eglise d'Autrey-lès-Gray
Eglise d'Autrey-lès-Gray - Sources: Jack Bocar


C'est pratiquement le seul spécimen de Haute-Saône dont l'architecture est de transition du roman au gothique.

Eglise d'Autrey-lès-Gray



Eglise d'Autrey-lès-Gray
Eglise d'Autrey-lès-Gray - Sources: Jack Bocar


Elle est de l'école bourguignonne et se rapproche beaucoup de celle de Mirebeau en Côte D'or. Elle dépendait de Guillaume seigneur de Bourgogne mort en 1240. Dans sont ensemble, elle date de la fin du XIIe siècle et le coeur est du XIIIe siècle. La toiture était jadis en pierres de lave.
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

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77

Auverneaux   (91)

Maison du Temple d'Auvernaux


Département: Essonne, Arrondissement: Evry, Canton: Mennecy - 91


Maison du Temple d'Auvernaux
Maison du Temple d'Auvernaux


Sous les Templiers, cette maison avait le titre de Commanderie. Déjà, au XIIe siècle, les frères du Temple possédaient des biens à Auvernaux, car nous les trouvons en procès, en 1171 avec les chanoines de l'église Saint-Victor à Paris, au sujet de plusieurs héritages dont ils se disaient en possession depuis longtemps.
Maurice, évêque de Paris, intervint et mit fin au débat par une transaction, où il est dit que les chanoines de Saint-Victor ont abandonné aux frères du Temple, les terres, objets de leur différent, situées à Auvernaux, « apud Auverniacum », moyennant une indemnité de vingt-cinq livres tournois, et que les Templiers de leur côté ont reconnu comme bonnes et valables la vente faite par l'abbé de Saint-Victor, du moulin d'Auvernaux, et la donation que fit à son église Thiery Galeran, d'un demi-muid d'hivernage, à prendre tous les ans sur le moulin du Saussay près d'Etampes, « in molendino de Saliceto », appartenant au Templiers.

Chapelle d'Auvernaux



Chapelle d'Auvernaux
Chapelle d'Auvernaux


C'est le seul titre ancien qu'on retrouve sur la maison d'Auvernaux. Lorsque cette terre eut passé des mains des Templiers en celles des Hospitaliers, un nouveau procès surgit avec un seigneur, nommé François Bras-de-Fer, écuyer, homme d'armes de l'ordonnance du Roi, qui avait une partie de la seigneurie d'Auvernaux. Il s'agissait de séparer les terres et censives de l'Hôpital d'avec celles du seigneur Bras-de-Fer. Elles avaient été longtemps confondues entre elles, et on ne pouvait les reconnaître, parce que les titres de propriété ne se retrouvaient plus. Pour sortir d'embarras, il fallut encore avoir recours à une transaction, et, par un acte du 18 novembre 1477 le commandeur Jean Perrin, avec l'autorisation du Grand-Prieur de France, abandonna au sieur Bras-de-Fer, pour le tenir en fief de la commanderie, et en faire foi et hommage « tout le territoire dudit Auvergneaux, qui est du costé de devers Nainville et Portes pour à iceluy territoire avoir et prendre par ledit Bras-de-Fer, depuis ledit Auvergneaux, selon le chemin par lequel l'on va d'illec au Bois-Saint-Michel, et dudit bois jusque contre le terroir de Portes et encore depuis le cours de la rivière partant dudit Auvergneaux en descendant vers le village d'Aussonnette, et remontant jusqu'au ponceau devers ledit Nainville, tant queledit terroir et costé dessus dict s'estend touchant les terres des champs. »
« Et à l'égard de l'autre costé du territoire dudit Auvergneaux, en tirant vers Corbeil, il appartiendra au Commandeur et à ses successeurs. »
« Il fut encore cédé au seigneur Bras-de-Fer plusieurs arpents de pré dans la prairie d'Auvernaux, depuis, le fossé de Bouligneau jusqu'à la fontaine de La Lisse. »

L'église d'Auvernaux appartenait à la commanderie. Elle touchait à l'hôtel du Commandeur, qui avait toutes les dîmes, la collation de la cure et les droits honorifiques, comme premier seigneur du lieu. Le village comptait, en 1495, vingt feux, presque tous dans la censive de l'Hôpital.

Au XIVe et XVe siècle, il était d'usage que les églises de l'Ordre fussent desservies par ses religieux. Cependant nous trouvons en 1470, comme curé d'Auvernaux, un prêtre séculier du nom de Laurent Mercadé. Il avait pris à bail pour neuf ans la maison du Commandeur, ainsi que l'église, qu'il s'engageait à desservir en bon prêtre, avec jouissance des oblations, cens, rentes et revenus en dépendant, moyennant une redevance annuelle de douze écus d'or, de la valeur de 22 sols parisis chacun.

Le revenu de la maison d'Auvernaux en domaine, droits de justice et de seigneurie était, en 1520, de 43 livres; en 1630, de 100 livres; en 1757, de 200 livres. Les terres du domaine ne comptaient que 40 arpents de labour et prairie.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Auvernaux par Trudon des Ormes


Sous les Templiers, cette maison avait le titre de Commanderie. Déjà, au XIIe siècle, les frères du Temple possédaient des biens à Auvernaux, car nous les trouvons en procès, en 1171, avec les chanoines de l'église Saint-Victor à Paris, au sujet de plusieurs héritages dont ils se disaient en possession depuis longtemps. Maurice, évêque de Paris, intervint et mit fin au débat par une transaction, où il est dit que les chanoines de Saint-Victor ont abandonné aux frères du Temple de Jérusalem, les terres, objets de leur différent, situées à Auvernaux, « apud Auverniacum », moyennant une indemnité de vingt-cinq livres tournois, et que les Templiers de leur coté ont reconnu comme bonnes et valables la vente faite par l'abbé de Saint-Victor, du moulin d'Auvernaux, et la donation que fit à son église Thiery Galeran, d'un demi-muid d'hivernage, à prendre tous les ans sur le moulin du Saussay, « in molendino de Saliceto », appartenant au Temple.

Bien que la maison du Temple d'Auvernaux ne se trouve pas mentionnée dans le Procès, son existence ne saurait être mise en doute d'après cet extrait de compte du 5 juillet 1295: « de preceptore Stampensi per preceptorem d'Auvergniaus 40 livres in magnis fratrum » (Léopold Delisle).

Un autre extrait du même compte, du 30 décembre 1295, se comprend mieux après la citation précédente: « de preceptore Stampensi, per fratrem Johannem nostrum [Jean de Tour], pro terra d'Auvergnaz, 120 livres in parvis fratrum » (Léopold Delisle).
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

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Auvignac   (16)

Maison du Temple d'Auvignac


Département: Charente, Arrondissement: Cognac, Canton: Barbezieux-Saint-Hilaire, Commune: Lagarde-sur-le-Né - 16


Maison du Temple d'Auvignac
Maison du Temple d'Auvignac


Dès la fin du XIIe siècle, ou le début du XIIIe, les Templiers possédaient à Auvignac, près de Barbezieux, à une lieue de Viville, un moulin dont l'existence est attestée par deux mentions dans le cartulaire du prieuré Notre-Dame de Barbezieux. On ne sait si, à la même époque, ils avaient déjà édifié une maison et une chapelle à Auvignac ou s'ils ne le firent que plus tard.

En 1373, Auvignac était un membre de la commanderie du Deffend. Comme toutes les maisons de l'Hôpital, ce petit établissement souffrait alors des hostilités franco-anglaises. Ses deux moulins à eau qui rapportaient autrefois 20 setiers de grain étaient détruits, (propter guerras), ses rentes en argent avaient baissé de 10 livres à 25 sous, les rentes en céréales ne procuraient que 2 setiers de grain au lieu de 25 auparavant, le nombre de chapons et poules, dû à titre de cens et rentes, était tombé de 40 à 10. La maison possédait encore quelques vignes dont le produit était modeste. Dès le XVe siècle, Auvignac, avec la commanderie du Deffend, passa dans l'obédience de la commanderie des Epeaux.

Une visite de 1673 note que la chapelle Saint-Jean-Baptiste était en piètre état, les vitres étaient brisées, les murs menaçaient ruine « y en ayant partie de tombée », la couverture avait besoin d'être refaite et la cloche avait disparu. Le culte y était assuré par le curé de Viville. Les commissaires rapportent « qu'il n'y a aucun domaine audit lieu, le revenu consistent en ranthe soullement. » Quelques années plus tard, en 1690, on constate que les réparations les plus urgentes ont été faites, mais « l'on ne dit la sainte messe que tous les quinze jours ou trois semaines et mesme rarement en l'hivert a cause des grandes eaux quy déborde et qu'il n'y a qu'une douzaine de parroissiens dont la plupart sont meschans nouveaux convertis. » Pour cette desserte, le prieur d'Aquitaine payait 100 livres par an au curé de Lagarde en 1718.

En 1733, les visiteurs notent que les murs et la charpente sont en bon état, que la chapelle est « éclairée par trois vitreaux garnis de vittre et qu'elle n'est pas pavée et très mal propre, autour de laquelle dedans et dheors il y a une littre aux armes de monsieur de Louvois. » Sorte de frise funéraire que l'on peignait intérieurement et extérieurement autour d'une église, la litre se composait d'une bande noire sur laquelle se détachaient, de distance en distance, les armoiries d'un seigneur défunt. Il s'agit vraisemblablement ici d'une litre aux armes de Louis-François-Marie Le Tellier (1668-1701), fils de Louvois, chevalier de Malte, commandeur du Piéton, puis marquis de Barbezieux, secrétaire d'état et chancelier des ordres du roi.
Un petit clocher existait au-dessus de la porte, mais il était dépourvu de cloche.

En 1755, la desserte de la chapelle était assurée par un Cordelier de Barbezieux qui avait pris, depuis peu, la relève du curé de La Magdeleine. Ce religieux venait y célébrer la messe une fois toutes les trois semaines et administrait les sacrements « aux habitans du village dudit lieu d'Avignac qui est compozé de sept à huit feux. »

L'ordre de Malte possédait, à Auvignac, haute, moyenne et basse justice qui était exercée par les officiers de la maison du Tâtre. Dès le XVIIIe siècle, le nom du lieu s'était modifié en Vignac, forme sous laquelle il apparaît sur la carte de Cassini. De nos jours, on trouve au lieu-dit Le Vignac, en bordure du chemin conduisant à une exploitation agricole abandonnée, un taillis de forme rectangulaire, roncier presque impénétrable, dans lequel on peut voir quelques pierres, dont une cuve de fonts baptismaux (ou un bénitier - Il s'agit d'une cuve extérieurement octogonale dont chaque pan mesure, alternativement, 0,36 m et 0,28 - 0,30 m, ce qui donne une circonférence d'environ 2,60 m), qui paraissent être les seuls vestiges de la chapelle, probablement détruite sous la Révolution.

Pour Barbezieux, voir le Cartulaire du prieuré de Notre-Dame de Barbezieux, édité par J. de La Martinière. Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, tome XLI (1911):
page 142:...non longe a molendino Templariorum quod est a Auvinac;
page 142: ...postea monachi de Berbezillo concesserunt Templariis predictam partent molendini, tali videlicet pacto ut 11os solidos annuatim in die Nathalis Domini ecclesie de Berbezillo Templarii reddant.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983

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Auvillar   (82)

Domaine du Temple d'Auvillar


Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Castelsarrasin, Canton: Auvillar - 82


Domaine du Temple d'Auvillar
Domaine du Temple d'Auvillar


Dans une charte qui n'est pas datée mais que nous ne croyons pas postérieure aux premières années du XIIIe siècle, nous voyons que Bernard Raymond de Durfort donna à l'Ordre du Temple, entre les mains du commandeur Fort Sans de Vidalac, Maître de l'Agenais et de G. de Brasac commandeur de Golfech, la ville de Casterus, son église et une partie de son territoire; cette donation fut faite dans le cloître de Saint-Maurin en présence de l'abbé et de tous les religieux de ce couvent.
Cette place se trouvait dans la juridiction d'Auvillar (Hautvillard), ce qui fit donner indéfiniment les noms de ces deux villes à cette dépendance de la commanderie de Golfech.

Domaine du Temple de Glofech



Domaine du Temple de Golfech
Domaine du Temple de Glofech


Pendant que les Templiers, jetés dans les cachots subissaient les interrogatoires et les tortures, qui devaient se terminer par leur supplice, le membre de Casterus était dévasté par les horreurs de la guerre.
Le vicomte d'Auvillar (Hautvillard), dont les fiefs confinaient à la Guyenne, alors sous la domination du roi d'Angleterre, était en lutte avec son puissant voisin au sujet des limites de leurs territoires respectifs; des incursions se faisaient de part et d'autre. Mais, voyant que dans cette lutte inégale tout l'avantage était du côté de son rival et que sa vicomté était dévastée par les hommes d'armes anglais, Auvillar (Hautvillard) appela à son aide le roi de France et lui adressa ses plaintes sur l'injustice des prétentions de celui d'Angleterre. Ce dernier, cité à comparaître devant la cour des pairs, fut condamné par contumace à payer au vicomte et à ses vassaux, en réparation des dommages commis, une somme de 1000 livres de petits tournois. Sur ces entrefaites, le prince Edouard vint à succéder à son père sur le trône d'Angleterre désirant ne pas se soumettre à la sentence portée contre lui, et continuer pendant quelque temps encore les bonnes relations avec la France, il entama des négociations avec le vicomte d'Auvillar (Hautvillard) et conclut la paix avec lui.
La transaction signée le 4 mars 1308 à Westminster, accordait au seigneur français les limites qu'il réclamait et qui avaient été la cause des hostilités; le roi déclarait de plus que les habitants de cette vicomté seraient libres de tout droit de vectigal, de leude et de péage dans son port de Fondagre ? ; moyennant ces concessions, le vicomte et ses vassaux tenaient le roi d'Angleterre quitte du paiement des mille livres.

Quand les Hospitaliers eurent été mis en possession des biens qui leur avaient été adjugés par le concile de Vienne, le chevalier Albert de Noirchasteau, Grand Précepteur de l'Hôpital au-delà des mers et lieutenant du Grand-Maître, donna au chevalier Bernard de Saint-Maurice, commandeur de Castelsarrasin, le membre d'Auvillar (Hautvillard) sous la responsion annuelle de 25 livres; la bulle est datée de Montpellier le 21 mai 1314. Cette séparation fut du reste de courte durée, grâce à la réunion de Golfech à Castelsarrasin qui eut lieu quelques années plus tard.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883

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Auxerre   (89)

Maison de ville d'Auxerre
Département: Yonne, Arrondissement et Canton: Auxerre - 89


Rue du Temple à Auxerre
Voir le site Auxerre historique


L'hôtel de la commanderie était situé à Auxerre, dans la rue du Temple, près de la porte de ce nom. Il y avait une chapelle où l'on disait encore, au siècle dernier, une messe les dimanches et fêtes. Les Hospitaliers possédaient encore à Auxerre une maison, qui était connue sous le nom du Petit-Hôtel de Malte, située dans la rue de l'ancien Jeu-de-Paume. Ils avaient aux environs de la ville des vignes que Pierre de Bethisy, prévôt d'Amiens, et Lucienne, sa femme, avaient données à la sainte maison du Temple, par leurs lettres du mois de mars de l'année 1208.

D'autres vignes avec une maison et un pressoir, près de l'église de Saint-Gervais, avaient été cédées en 1256, par un sieur du Val et Elnise, sa femme, à frère Guillaume, commandeur du Sauce, qui possédait en outre des cens sur des maisons dans la ville, situées entre la maison du chevalier Colin de Chatillon et la porte des Kalendes de Mai, « et portant de Kalendis Maii », cens qui avaient été achetés des chevaliers Hugues d'Auxerre et Hugues de Fresnes, ainsi qu'il est constaté par une charte de Guy, comte de Nevers et de Foretz, du mois de juin 1239.

On voit d'après un terrier de 1648, que la censive de la commanderie s'étendait dans la ville et finage d'Auxerre, « depuis le coin de la grande rue de la Feverie; et l'autre rue, dudit coin montant à l'église, en allant tout à bas les pilliers et grande place de ladite Feverie, poursuivant jusqu'à un poncelot et conduict des eaues qui viennent du costé de la porte d'Esgleny, revenant depuis ledit conduict sous les pilliers de pierres de ladite Feverie, tournant au coin de la maison aux héritiers Etienne Thevenaux, et finissant à la sortie dudit conduict qui entre au-dessus de la croix de pierre en la grande rue Saint Siméon; »
Plus sur les maisons et jardins assis depuis la maison seigneuriale du Sauce jusques au coin de la rue Saint Anthoine, la Haute et Basse Perrière, mesme le grand cimetière de Mont Tartré, nevenant et passant la rue qui avalle à l'église Saint Mamert, depuis la maison où pend pour enseigne: la Petite Magdelaine, traversant par derrière à une aullre rue qui avalle de l'église Saint Eusèbe aux Jacobins, et jusques à l'esglise dudit Saint Mamert;
Plus sur tout le finage des vignes et terres au lieu dit Bechereau, sur celles de Bouffault, des Mergers et, de Gratery.

Le Livre-Vert nous donne le revenu de la maison d'Auxerre, comme s'élevant en 1373, à 449 livres; et ses charges à 435 livres. Le Commandeur résidait alors à Auxerre, parce qu'il y trouvait, à cause de la guerre, plus de sécurité qu'au Sauce. Le personnel et la dépense de sa maison sont ainsi constatés: Pour les despens et vivres de bouche du Commandeur, de deux chappelains: l'un donné, l'autre séculier, d'un donné séculier, d'un clerc, d'un varlet, d'un charretier qui font XII personnes, VI livres 20 sol.
A la fin du XVe siècle, le commandeur de Bornel se plaignait du mauvais état de la maison d'Auxerre qui était très-vieille, et où il se trouvait très-mal logé. Son successeur, Jacques de Bourbon, la tira de ses ruines, en la faisant rebâtir en grande partie.
Cette maison fut louée plus tard. La ville d'Auxerre la prit à bail en 1721 , pour y loger le marquis de Lambert, gouverneur de la ville, « Chardon, Histoire d'Auxerre. »
En 1777, le loyer de l'hôtel de la commanderie était de 400 livres; et le revenu des autres possessions de l'Hôpital dans la ville et aux environs, s'élevait à la même époque, à 962 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Auxerre
A l'origine simple maison urbaine de la commanderie templière de Sauce, sur l'actuelle commune d'Escolives-Sainte-Camille, l'établissement d'Auxerre, une fois passé aux mains de l'Hôpital, est devenu chef-lieu de baillie pendant la guerre de Cent Ans. Bien que la première implantation du Temple dans le comté d'Auxerre, à Saint-Bris, eût remonté à 1180, le point de départ de l'expansion de l'ordre résulta de la donation faite en 1216 par Dreux de Mello de ses biens à Sauce, au sud d'Auxerre, dans une plaine marécageuse le long de l'Yonne. Cette concession fut complétée en 1231 par l'achat des moulins qu'y possédait la léproserie de Saint-Siméon d'Auxerre. A cette date, un commandeur était en place. La mainmise du Temple sur Sauce et ses environs fut obtenue par l'acquisition de nombreuses parcelles, des vignes en particulier.

Procédant à des achats massifs dans les années 1250, les frères constituèrent de nouvelles maisons à Vallan, Tourbenay et Serein. Dans le même temps, ils prirent pied à Auxerre et incorporèrent à Sauce les établissements indépendants de Monéteau, Saint-Bris, Villemoison, Vermenton et Merry-sur-Yonne.
L'ensemble passa aux Hospitaliers en 1317. Ceux-ci, comme l'enquête pontificale de 1373 le montre, réorganisèrent la baillie désormais composée de la commanderie chef-lieu, Sauce, et de six membres: Auxerre, Vallan, Serein, Coulanges, Tourbenay et Vermenton. Les destructions de la guerre de Cent Ans entraînèrent l'abandon de ces deux dernières maisons et le repli du commandeur sur Auxerre. La reconstruction, entreprise avec vigueur après 1450, a été facilitée par l'octroi aux preneurs de terre de baux à long terme, concédés à une ou deux vies.
Alain Demurger « Les templiers à Auxerre (XIIe et XIIIe siècles) », dans Religion et société urbaine au Moyen Age: études offertes à Jean-Louis Biget par ses anciens élèves, édité par Patrick Boucheron et Jacques Chiffoleau, Paris, 2000 (Histoire ancienne et médiévale, 60), pages 301-312

Hôtel des Templiers
Cellier monumentale, à Auxerre. Tout près de cette construction se trouve un édifice du XIIe ou du XIIIe siècle. C'est un grand bâtiment en petit appareil à deux pignons. Il était occupé, au commencement du XIIIe siècle, par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui l'ont ensuite délaissé pour habiter l'hôtel des Templiers, quand la confiscation le leur a attribué. Mais l'Ordre de Malte possédait encore en 1789 le grand bâtiment à pignons, ancienne résidence des Templiers. Une grande salle de cet édifice, l'ancienne salle capitulaire sans doute, dont la voûte a été récemment démolie, offre encore des chapiteaux octogones, tout-à-fait analogues aux consoles du cellier récemment découvert. Il est donc permis de supposer que ce cellier était l'étage souterrain d'une vaste grange ou autre bâtiment d'exploitation, destiné à emmagasiner les récoltes, dîmes ou approvisionnements que l'Ordre du Temple tirait de ses domaines dans la contrée.

Rien n'indique, du reste, à quelle occasion la voûte et les piliers du cellier ont été démolis; on n'a trouvé dans les déblais nuls trace d'incendie. Les pièces de monnaie qu'on y a découvertes sont, au plus tard, du règne de Louis XIII: ce serait donc à la première moitié du XVIIe siècle qu'il faudrait rapporter l'époque du remblai, peut-être à l'occasion de l'établissement du jeu de paume quand la grange supérieure avait été détruite, et que l'on voulait obtenir un sol que l'on pût fouler à l'aise, sans craindre que les voûtes, restées à découvert et crevassées par l'action des intempéries, ne s'écroulassent sous les pieds des passants.
Sources: M. Challe, de l'institut des provinces. Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques; et dirigé par M. de Caumont. Auteur: Société française d'archéologie. Editeur: Lance Paris. Tome 3 série 3, volume 26, 1860.

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1842

Auzac   (47)

Domaine du Temple d’Auzac
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Commune: Grignols - 33


Domaine du Temple d’Auzac
Domaine du Temple d’Auzac


Savary II de Lusignan (Lausignan) et Arnaude de Monlong, sa femme, donnent au commandeur du Temple de Cours, un bois situé dans la paroisse d’Auzac, et appelé lou bosc d’Aunac, confrontant avec le bois de la Couture, appartenant à Seigneron de Mourlet, écuyer, et avec les bois des hommes de Caillac. L’acte est retenu, en 1288, par Bernard Labrouste, notaire de Casteljaloux. On sait que la paroisse d’Auzac est située entre Casteljaloux et Grignols, à la limite des arrondissements de Nérac et de Bazas.
On trouve sous Auzac, carte de Cassini, la commanderie de Cours[-les-Bains] - 33

L’an 1289, la même Arnaude, femme de Savaric de Lusignan (sic), vend au commandeur du Temple d’Argentens, le bois d’Auzac, paroisse du même nom, confrontant avec terre de Seigneron Loubens, écuyer ; terres de Raymond Ops, écuyer, et Pélegrine de Loubens, mariés ; bois de La Sauvetat de la maison de Cours-[les-Bains], et chemin de Casteljaloux. L’acte est passé devant Bernard Cazeneuve, notaire de Bazas.

Raymond de Lusignan (sic), écuyer, et Arnande de Monlong (qui parait être sa mère), donnent par bail à fief à Pélegrin Causel, une terre située dans la paroisse d’Auzac, appelée au Pradias, confontant à la terre de Seigneron Loubens, écuyer, d’une part, la terre du temple de Cours, d’autre ; et terre de Guillaume d’Auzac, de deux parts, sous la rente de sept sols morlas, payable le 1er août. Cet acte est de l’année 1282 et retenu par le même Bernard Lobrouste, notaire.

Une sentence arbitrale entre frère Vital de Caupène, commandeur de Cours, et Raymond Garcie de Saint-Sauveur, est rédigée l’an 1286 par Guillaume Delprit, notaire, pour raison de deux bois situés en la paroisse de Saint-Pierre de Larroque, et dont l’un confronte avec le bois de Raymond de Lusignan. Ce dernier donne en 1288 au commandeur de Cours, un bois sis en la paroisse d’Auzac, appelé lou bosc d’Auzac, avec les terres y joignant.

Hospitaliers
Frère Pons d’Alps (ou d’Aups), chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, passe, en qualité de procureur fondé de frère Roussel de Mirapeis, commandeur de Romestaing, une lausime (1) en faveur de Raymond Gredin, d’une pièce de terre confrontant avec le bois dudit Bernard II de Lusignan (Losignan), écuyer. L’acte retenu par Vital del Mais, notaire de Casteljaloux, est de l’an 1337.
1. Droit payé à celui dont relève un domaine qu’on vend ; droit de lods.
Sources : Bourrousse de Laffore, Pierre Jules de Notes. Historiques sur des monuments féodaux ou religieux du département de Lot-et-Garonne. BNF

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81

Auzon   (86)

Maison du Temple d'Auzon


Département: Vienne, Arrondissement et Canton: Châtellerault - 86


la commanderie d'Auzon
la commanderie d'Auzon


Il n'existe plus rien des archives d'Auzon, seul un acte de vente de 1284, ne nous apprenant rien sur cette commanderie dont l'importance était considérable, si on en juge par les bâtiments actuels.

Dans le procès des Templiers, il est fait mention du commandeur, Pierre de Val-Gordon. Son successeur, Audebert de la Porte, fut interrogé à Paris. Il avait été absous et réconcilié par l'official de Poitiers, après avoir subi la torture.
Les restes contemporains des Templiers constituent une enceinte carrée de 180 pas de périmètre, formée par la chapelle et autres bâtiments.

Chapelle de la commanderie d'Auzon



Chapelle de la commanderie d'Auzon
Chapelle de la commanderie d'Auzon


La chapelle, longue de 30 mètres et large de 7 m. 20, occupe tout un côté de cette enceinte qui entourait une petite cour, et devait être l'habitation des chevaliers. Assurément, la commanderie ne consistait pas seulement en cela, et la chapelle était protégée au sud par une enceinte semblable, se reliant à la première et contenant des servitudes. Auprès de la chapelle est un mur, appuyé sur de puissants contreforts, percé de fenêtres cintrées, ébrasées, et ayant tous les caractères du roman. Ce mur soutient les restes d'un rez-de-chaussée de bâtiment roman probablement partagé en deux pièces, l'une éclairée par deux fenêtres ouvertes de chaque côté d'une cheminée ayant six pieds de largeur au bas, et derrière laquelle un gros contrefort soutient le mur. Ces murailles épaisses garnies de contreforts, et le terrain au bas, disposé en talus, indiquent l'extérieur de la commanderie.

Chapelle de la commanderie d'Auzon



Chapelle de la commanderie d'Auzon
Chapelle de la commanderie d'Auzon


Cette commanderie, sise dans le diocèse de Poitiers, paraît avoir été, avec la maison de la Rochelle, une des plus importantes de l'Aquitaine, et il est certain que de nombreux chapitres, simples ou généraux, y furent tenus.

Grands Dignitaires du Temple à Chinon


Les premières années du XIVe siècle furent troublées par la lutte qui s'éleva entre Philippe-le-Bel et Boniface VIII, sans avoir de conséquence au fond de la province, et par le fameux procès des Templiers qui, à plusieurs reprises, agita notre région. On sait les phases émouvantes de ce drame qui devait aboutir à la confiscation d'une partie des biens des inculpés, à la suppression de l'Ordre par le concile de Vienne, « per modum provisionis (1312) », et à la mort de 63 chevaliers, parmi lesquels le grand-maître, Jacques Molay, brûlé à Paris en 1314.

Arrêtés tous à la fois, les Templiers furent internés en diverses prisons et sous bonne garde, tandis que les hauts dignitaires, dirigés sur Poitiers, s'arrêtèrent au château de Chinon. On les logea assez à l'étroit, dans le donjon dit plus tard de « Jeanne d'Arc »

On voit encore sur les parois, entre autres vestiges, un Templier à genoux avec son armure, sculpté à la pointe dans la muraille. Ces prisonniers étaient le grand-maître Jacques Molay, le visiteur Hugues de Pérando, Godefroy de Gonneville, commandeur d'Aquitaine, et Guy d'Auvergne, commandeur de Normandie. Le capitaine-gouverneur de la forteresse devait être Jean de Jeauville.

Nous n'avons pas à prononcer ici sur la justice ou l'iniquité de la procédure, le bien-fondé des griefs par rapport à telle ou telle maison, les raisons qui pouvaient motiver ou écarter la suppression de l'Ordre ni sur les torts des Templiers et de leurs bourreaux. Nous signalerons seulement les noms des dignitaires qui jouèrent un rôle dans la contrée. C'étaient :
Pierre, commandeur de Fretay, âgé de 80 ans,
Hugues de Narsac, commandeur d'Espains,
Jean de Saint-Benoît, commandeur de l'Ile-Bouchard, et
Audebert de la Porte, commandeur d'Auzon, près de Châtellerault.

Les premiers avouèrent avoir pris part à des cérémonies apostâtes et immorales. Quant à Audebert de la Porte, comme il se rattache à la famille de la mère du Cardinal, nous nous arrêterons à son interrogatoire.

Audebert de la Porte, commandeur d'Auzon


Le commandeur est introduit par le prévôt et l'huissier d'armes. Il a cinquante ans. Sa figure est pleine de majesté ; ses cheveux sont rasés. Depuis le concile de Soissons, il ne porte plus le manteau blanc avec la grande croix rouge de l'Ordre. On lui lit les chefs d'accusation. D'un air grave et recueilli, il répond qu'il ne voit rien à changer à la déposition faite au cours de la question.

« Je confesse, dit-il, et affirme par serment avoir été reçu dans l'Ordre la veille de Pâques à l'âge de 35 ans, dans la chapelle de la commanderie de Dompaho (1), au diocèse de Saintes, par frère Odon Borelli, autrefois chevalier, en présence de Jehan Bormant, frère suivant, en ce moment détenu à Loches. Je demandais l'eau, le vin et mon incorporation dans la société, ce qui me fut accordé par le récipiendaire qui avait contracté l'engagement de payer la rente annuelle de dix livres. Je fis aussitôt les trois voeux de chasteté, d'obéissance et de pauvreté et je promis par serment de conserver les usages et coutumes de l'Ordre et de ne révéler en aucune manière les secrets des chapitres.
« Alors l'un des frères me revêtit du manteau et de la cordelière et tous me donnèrent l'accolade fraternelle. Puis après m'avoir imposé la récitation du Pater noster pour mon heure et détaillé les divers devoirs que j'aurais à remplir, les frères se retirèrent et me laissèrent seul.

« Rien d'illicite ni de honteux n'a été commis pendant ou après ma réception, et aucun des actes infâmes dont on nous accuse n'est parvenu à ma connaissance. »

Après avoir reconnu que, il y a environ 28 ans, dans la chapelle d'Auzon, trois chevaliers avaient été reçus par frère Amblard, autrefois commandeur de Poitiers, Audebert de la Porte poursuivit, avec une grande dignité: « Je crois fermement aux sacrements de l'Eglise, et j'ai tout lieu de penser que les autres frères vivent dans la même foi. Nos frères étaient, il est vrai, reçus secrètement devant ceux de l'Ordre seulement, mais ils célébraient l'office divin d'une façon convenable.

« Si quelques-uns des nôtres ont eu connaissance qu'il se soit glissé des erreurs dans l'Ordre, ils ont fait acte de négligence en ne les corrigeant pas ou en ne les dénonçant pas à l'Eglise. Dans les différentes maisons où j'ai séjourné, l'on exerçait universellement l'hospitalité et l'on répandait les bienfaits de l'aumône autant que le permettaient les revenus. On y observait également tout ce que le grand-maître avait ordonné. Quant aux chapitres, ils se tenaient secrètement après la messe, de grand matin, afin de permettre aux frères de chevaucher avant la chaleur. »

Le commandeur termina sa déposition en déclarant que s'il parlait ainsi, ce n'était sous l'influence d'aucun sentiment intéressé, mais uniquement pour suivre sa conscience. Il proclama solennellement que « les chefs d'accusation étaient autant d'énormes calomnies inventées contre l'Ordre et le grand-maître. » Et ce disant, des larmes abondantes coulèrent de ses yeux et impressionnèrent vivement les témoins de cette scène.

L'Ordre des Templiers possédait ici et là des domaines assez étendus. On les reconnaît par la désignation de Temple que le peuple leur a conservée. Après la condamnation, ces biens furent réunis à la Commanderie de l'Ile-Bouchard, et celle-ci fut donnée aux chevaliers de Saint-Jean.

La vieille cité Chinonnaise, qui avait vu passer dans ses rues les dignitaires du Temple dont le malheur ne diminuait point la majesté, devait, treize ans plus tard, être le théâtre d'un événement bien, douloureux. Plus d'une fois, le moyen âge nous offre le spectacle de persécutions suscitées contre les Juifs. Le peuple, soulevé par la dureté de ces usuriers et par les bruits mystérieux qui couraient sur leur compte, se livrait à de terribles et sanglantes levées de boucliers contre la race d'Israël. On se racontait qu'ils avaient empoisonné les puits et certains aliments. La rumeur accusatrice prit une nouvelle recrudescence, à l'occasion de la lèpre et de maladies contagieuses qui affligeaient la France. Plus de doute, ils sont les auteurs du mal.
Sources: Mémoires de la Société archéologique de Touraine. Série in-8 (1842) - page 55 - Documents de la Bnf

Procès des Templiers, tome II, page 171


1. Frater Audebertus de Porta serviens, preceptor domus Templi de Auson Pictavensis diocesis, testis supra juratus, quinquagenarius vel circa, non defferens mantellum ordinis, quia ipsum dimiserat post concilium Senonense, et radi fecerat sibi barbam, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per officialem Pictavensem, protestacione premissa quod non intendit recedere a deposicione per eum facta coram dicto officiali, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur. Dixit enim se fuisse receptum, in instanti vigillia Pasche erunt circiter triginta quinque anni, in capella domus Templi de Dompuho Xantonensis diocesis, per fratrem Odonem Borrelli militem quondam, presentibus fratribus Johanne Bormant serviente, detento apud Loches Turonensis diocesis, Johanne deu Sac et Guillelmo Bocuni servientibus, deffunctis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

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Avalleur   (10)

Maison du Temple d'Avalleur
Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Bar-sur-Seine - 10


Maison du Temple d'Avalleur
Maison du Temple d'Avalleur


La maison du temple d'Avalleurs, qui était devenue le chef-lieu d'une commanderie des Hospitaliers, avait été fondée en 1172 par Manassès, comte de Bar et évêque de Langres, au village d'Avalleurs, qui est de la paroisse et tout à côté de la ville. Il est fait mention de cet établissement au commencement du procès, en 1307, par la déposition du frère servant Chrétien, de Bissey, diocèse de Langres, portant qu'il avait été admis dans l'ordre, en la chapelle de la maison du Temple de Valeur, au diocèse de Langres, en présence des frères Gérard, laboureurs, et Guillaume, gardien de pourceaux.

Manoir d'Avalleur


Manoir d'Avalleur image Jack Bocar
Domaine du Temple d'Avalleur


La seigneurie d'Avalleurs avec un bon domaine et 200 arpents de bois, faisaient partie de la dotation de cette commanderie, dont voici les dépendances:

Arelles


Domaine du Temple d'Arelles
Domaine du Temple d'Arelles


Arelles, seigneurie en toute justice, avec moulin et fermé, s'étendant sur Villiers et Balnot.
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Maison du Temple d'Avalleur


Chapelle d'Avalleur image Jack Bocar
Chapelle d'Avalleur


fondée en 1172 par Manassès, comte de Bar et évêque de Langres. La cinquième grande commanderie de l'Aube, elle se trouve sur la commune de Bar-sur-Seine. Avalleur a conservé la belle chapelle gothique des Templiers, du XIIe siècle. La commanderie a été rebâtie par les Hospitaliers, elle date du XVIe siècle à la suite d'un incendie. On ne sait que peu de choses au regard de notre corpus concernant cette commanderie (2 pièces), les actes la concernant doivent être conservés aux Archives nationales.

Commandeurs d'Avalleur
Radulphus, 1214
Robert, 1290
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Fresques chapelle d'Avalleur


Fresques chapelle d'Avalleur image Jack Bocar
Fresques chapelle d'Avalleur


Cette maison « Aveleure », « Aurelaves », « Valoire », « Valeur », située en la commune de Bar-sur-Seine, devait son origine à la libéralité d'un évêque de Langres, au XIIe siècle (1172), « D'après le Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Boutiot et Socard. »
Il ne reste plus aucun document sur Avalleur, il y a eut un incendie au XVIIIe siècle qui détruisit tout le donjon, là même où était conservé les précieuses chartes de possessions des Templiers.
Au temps de Cassini, elle était encore connue sous le nom de Valeur, et la commanderie, depuis longtemps aux Hospitaliers, était située tout près du village de ce nom, au sud de Bar-sur-Seine.
Dans le Procès, Avalleur est aussi bien du diocèse de Troyes que de celui de Langres; ce qui se comprend, la maison du Temple se trouvant à la limite des deux diocèses.
Avalleur fut, au reste, une maison assez importante, puisqu'elle est parfois désignée, dans le Procès, comme baillie du Temple, et son précepteur avait à visiter les domaines compris dans cette petite baillie tels que Bonlieu et Buxières.
Nous avons déjà dit, à propos du dernier précepteur de la Loge-du-Temple, qu'il avait été reçu en 1280 à Bonlieu par le précepteur d'Avalleur, Humbert ou Imbert, frère sergent; nous avons trouvé également le précepteur d'Avalleur à une réception faite au Temple de Troyes en 1290.

Commanderie d'Avalleur
Cette intervention s'inscrit dans le cadre de la réalisation de travaux de drainage réalisés autour de la chapelle du XIIIe siècle de la commanderie d'Avaleur (commune de Bar-sur-Seine), ancienne maison des Templiers.
L'intervention s'est déroulée en deux étapes aux mois de mars/avril et de mai 1998 : elle a compris un suivi général du terrassement des tranchées et la fouille d'un petit secteur funéraire.

Cette chapelle, située dans la paroisse d'Avaleur mentionnée au IXe siècle, était détenue par les Templiers qui entre 1173 et 1204 ont bénéficié de nombreuses donations concédées par les détenteurs de la seigneurie.

Aucun témoin archéologique antérieur à la période d'installation des templiers n'a été formellement identifié. Cependant, une petite « enceinte » (diamètre intérieur : 12 mètres), implantée en bordure d'un éperon situé à l'est de la commanderie, pourrait correspondre à une habitation de type seigneurial. Elle est entourée partiellement d'un fossé et d'un rempart intérieur, dont l'importance du côté opposé à la rupture de pente le rapproche de la motte du Châtelard (Chirens, Isère ; cf. DAF 40). Ce type d'enceintes est également attesté en Normandie et en Belgique, où elles ont été observées sous le corps de mottes (cf. Furnes, Warandemote ; Landen, Sint-Gitterdal).

Près de la porte latérale de la chapelle, huit tombes ont été repérées à faible profondeur, sans qu'on ait pu préciser l'extension de cet espace funéraire. L'étude archéologique et anthropologique (L. Bonnabel) met en évidence la présence d'une quinzaine d'individus répartis sur trois niveaux sans lien de parenté apparente. On dénombre une forte proportion d'enfants, dont 2 périnataux inhumés simultanément, dans cette population « défavorisée » (cf. état sanitaire général). La sépulture la plus ancienne - du moins d'un point de vue stratigraphique - s'appuie sur les fondations de la chapelle ; son remplissage a livré une céramique datable du XVe ou XVIe siècle.

Par ailleurs, d'autres observations concernent les caractéristiques des fondations de la chapelle, la reprise partielle de ses :
Pigeonnier
Ancienne sépultures
Logis
Citerne
souterrain-refuge
Commanderie d'Avaleur (Plan Geert Verbrugghe - AFAN)
Murs au niveau de la travée centrale et des murs rapportés (bâtiments ou murs de clôture ?). Devant la chapelle, des fondations correspondent probablement à une aile de bâtiment, connue dans les documents d'archives sous le nom de « donjon » (info. F. Gilet) et figurant sur un plan de 1695. Dans la cour de la commanderie (cf. puisard), une couche de remblais peu épaisse (maximum 0,50 m) recouvre directement le sol géologique en place.

L'ensemble des vestiges architecturaux et archéologiques a été replacé sur le plan cadastral récent, et confrontés au cadastre ancien. (Responsable de la fouille : Geert Verbrugghe.)

Bar-sur-Seine (Aube). Commanderie d'Avaleur (Plan Geert Verbrugghe - AFAN)


Plan commanderie d'Avalleur
Commanderie d'Avalleur -
Plan


Sources : Verbrugghe Geert. Bar-sur-Seine. Commanderie d'Avalleur. 1999 - Persée

Procès des Templiers, tome I, page 434
Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit ad eos, et primo ad primos IIIIor se nescire si communiter recipiebantur fratres ordinis sicut ipse fuit receptus per fratrem Hugonem de Peraido, inter festa beatorum Remigii et Dyonisii erant XX anni vel circa, in aula domus Templi Trecensis, presentibus fratribus Humberto quondam preceptore tunc de Valoire Lingonensis diocesis, Nicolao de Serra, quondam preceptore dicte domus Trecensis, Stephano le Nain, quondam servientibus, a quo petitum fuit si volebat esse frater ordinis; quo respondente quod sic, dixerunt quod oporteret eum multa sustinere et dimittere propriam voluntatem, et quod oporteret eum abnegare Deum, et spuere super quamdam crucem, et quod hoc faceret ore non corde et hoc dixit sibi dictus frater Nicolaus in una camera propinqua dicte aule et erat presens dictus frater Humbertus, et ipse testis respondit quod nullo modo faceret hoc.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.
Ce dignitaire, surnommé parfois « de Vianesio », était, d'après un passage du « per fratrem Ymbertum de Vianesio, preceptorem ballivie d'Aveleure », précepteur de la baillie du Temple d'Avalleur, et c'est comme tel que nous le retrouverons à une cérémonie d'admission, en la maison du Temple de Buxières.

Procès des Templiers, tome II, page 396
Item frater Johannes de Poissons bergerius etatis XXIX annorum vel circa, ut dicebat, eodem modo constitutus, juratus et interrogatus, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Buxiere Lingonensis diocesis, per fratrem Ymbertum de Vianesio preceptorem baillivie d'Aveleure, presentibus fratribus Stephano,de Vianesio, Guillelmo de Gres et Guillelmo de Bures, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.
Enfin, Gautier de Bure aurait été reçu, à quinze ans, à Avalleur, par le visiteur de France (vers 1300).

Précepteur de la baillie d'Avalleur
En 1280-1290, Humbert ou Imbert, du Viennois, frère sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès des Templiers, tome I, page 522
Ipse autem receptus fuerat per fratrem Humbertum, quondam preceptorem tunc de Valeure Trecensis diocesis, citra festum Omnium Sanctorum fuerunt XXX anni vel circa, in capella domus Templi de Bono Loco ejusdem diocesis, presentibus fratribus Petro Valence et Humberto, cujus cognomen ignorat, servientibus, deffunctis, in hune modum nam cum peciisset, flexis genibus, panem et aquam, societatem et pauperem vestitum ordinis, et obtulisset se velle fieri servum esclavum ordinis, et paratum mori pro Deo ter, et ter ei responsum fuisset quod grandem rem petebat, et quod bene deliberaret, quia oporteret eum abdicare a se propriam voluntatem et subjicere aliene, esse ultra mare quando vellet esse citra, et multa dura et aspera sustinere, et ipse respondisset quod omnia sustineret, fecit eum vovere et jurare, super quemdam librum, castitatem, obedienciam, et vivere sine proprio, et servare bonos usus et bonas consuetudines ordinis qui tunc erant et qui in posterum inponerentur.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Avalleur - Manassès de Bar
« Manassès, dit M. Coutant, qui a essayé de concilier les généalogies, Manassès étant trop jeune pour administrer lui-même, Pétronille reprend la garde-noble pendant sa minorité.
Pétronille et Manassès figurent dans une charte de 1159 de Hugues, archevêque de Sens; ce n'est qu'en 1161 que Manassès atteint sa majorité. » Ce Manassès ne peut pas être celui que M. Coutant nomme dans la liste des enfants de Guy et de Pétronille, car ce dernier était déjà majeur en 1138, où il approuve un don de Guy, son père, au monastère de Saint-Michel de Tonnerre: M. Coutant lui-même nous apprend ce fait et rapporte le titre. Il y a donc eu deux Manassès, dont le plus jeune eut le comté de Bar-sur-Seine.
« L'administration du comté, continue M. Coutant, fatigua bientôt le jeune comte, qui embrasse l'état ecclésiastique, pour lequel il a une vocation marquée. Avant d'entrer dans les ordres, Manassès fonde, au profit des Templiers, la riche commanderie d'Avalleur, près Bar-sur-Seine, qu'il dote de grands revenus en 1107... Rien n'indique que le nouvel ecclésiastique abandonne ses droits au comté de Bar, seulement il en confie l'administration à son frère Thibaut, qu'il laisse comme tuteur de sa nièce (Pétronille, qui épousa Hugues du Puiset, vicomte de Chartres). »
Mémoires de la Société historique et archéologique de Langres. Tome 3, N 1. Editeur: Musée Saint-Didier. Langres 1847

Avalleur
— Avalura, 1076 (Premier cartulaire de l'abbaye de Molème)
— Avalorrum, Valorium, 1101 (Ibidem)
— Avalura, 1104 (Ibidem)
— Avalorra, 1114 (Ibidem)
— Valuvria, 1147 (Cartulaire de l'abbaye de Clairvaux)
— Avolorrium, 1161-1179 (Ibidem)
— Avaloria, 1221 (L'Art de Vérifier les dates, tome II, page 591)
— Avallore, vers 1222 (Livres des Vassaux)
— Avalaria, 1269 (Charte de Thibaut IV, roi de Navarre)
— Domus Templi de Valleia, Valleya, Valeia, Valeure, Valeyre, Valoire, Avaleur, 1309 (Procès des Templiers)
— Avaleurs, Avaleurre, 1503 (Chartes de la commanderie de Troyes)
— Valleure, 1628 (Ibidem)
— Commanderie d'Avaleur, 1730 (Bail des dîmes de Villiers: archives de l'Aube)
— Avalloria (Annales de l'Yonne, 1845, troisième partie, page 187)
— Valeur, commanderie, XVIIIe siècle (Cassini)
— Acienne Maison du Temple, fondée en 1172 par Manassès, évêque de Langres, puis après 1312, commanderie de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.

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83

Avallon   (38)

Domaine du Temple d'Avallon


Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Goncelin, Commune: Saint-Maximin - 38


Domaine du Temple d'Avallon
Domaine du Temple d'Avallon


Eugène Burnier, cartulaire de la Chartreuse de Saint Hugon en Savoie, page 292, charte 101 de l'an 1218: « Villelmus magister Templi Avalonis. »
Sources: Roland Delachenal - Cartulaire du Temple de Vaulx, Paris Picard - 1897

Domaine du Temple d'Avallon


Est cité dans le Grand Prieuré d'Auvergne de Léopold Niepce, il est dit: Etat de la commanderie de Chambéry sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, Chambéry avait les membres suivant: Acoyeu, Saint-Michel de Maurienne, Thouvet, Allevard, Avallon, Mésages, Vizille.
Il n'est pas précisé ni la nature d'Avallon, pas plus que son revenu.
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

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Avesnes-le-Sec   (59)

Maison du Temple d'Avesnes-le-Sec


Département: Nord, Arrondissement: Valenciennes, Canton: Bouchain - 59


Maison du Temple d'Avesnes-le-Sec
Maison du Temple d'Avesnes-le-Sec


La plus importante commanderie du Hainaut, Avesnes-le-Sec n'est connue comme possession du Temple qu'à partir du mois de septembre 1241 lorsque Richard d'Avesnes reconnaît devoir aux frères du Temple la somme de soixante livres de blancs moins dix-sept sous que le frère Jacques de la milice du Temple avait payées pour lui à ses créanciers. Pour les dédommager par une rente il assigne aux dits frères la vigne de Guise sur laquelle il s'engage à payer chaque année la dîme de dix livres.

A partir de cette date, le domaine de la commanderie devient de plus en plus connu. Malheureusement pour les détails plus importants nous ne pouvons rien dire, ni nous avancer étant donné la disparition des archives de Mons dans l'incendie qui détruisit une partie du fond lors de la dernière guerre mondiale. Malgré cela on peut encore avoir recours à l'inventaire de Mr. DEVILLERS.
Le domaine utile de la commanderie va s'étendre aux alentours immédiats créant par le fait même des granges et des maisons entrepôts comme Cambrai.
La commanderie de Beaulieu, Saint-Aubin et Favril Toillon furent mises sous sa juridiction au chapitre général de 1255 et renouvelées à celui de Montpellier en 1293.
Le domaine utile va donc se former à partir de cette année.
La commanderie d'Avesnes-le-Sec fait partie de cette troisième série de fondation qui coïncide avec le lancement de nouvelles croisades par le roi de France Louis IX.
Au mois d'avril 1255, l'official de Cambrai faisait savoir que par devant lui et en sa présence, demoiselle Alix, sueur de feu Thomas dit Tortel, chevalier, d'Avesnes-le-Sec, a vendu aux frères de la chevalerie du Temple, l'usufruit qu'elle avait sur neuf mancaudées de terre situées sur le territoire d'Avesnes-le Sec; mais qui appartenaient déjà aux frères du Temple suivant la donation faite par son frère.
Sur le territoire immédiat d'Avesnes-le-Sec, les Templiers reçurent d'autres biens. C'est ainsi que le 17 septembre 1261, le chanoine-official de Cambrai, maître Ulbaud de Sents fait savoir qu'en sa présence Colard, dit de Bruille et Alexandrine son épouse, ont vendu aux frères de la milice du Temple un boisseau et demi de terre situé à Avesnes-le-Sec au lieu-dit « Sur le chemin du fossé Martin. »

Montrécourt



Domaine du Temple de Montrécourt
Domaine du Temple de Montrécourt


Si jusqu'à présent les actes ne nous montrent que des biens ayant traits au siège de la commanderie, il faut penser que la commanderie est bien fondée dans cette partie du XIIIe siècle. Mais les Templiers acquirent rapidement des biens extérieurs ce qui leur permit d'agrandir leur domaine par des achats ou par d'autres donations. A partir des années entourant 1270 les donations vinrent enrichir les frères.
C'est le 29 mars 1270 que l'on voit apparaître la première donation effective. Toujours en présence de l'official de Cambrai - c'est à remarquer depuis les bulles de confirmation de Grégoire IX, Honorius III et Innocent III - Pierre dit Joveniaus de Sauzet et Marie son épouse ont déclaré avoir donné en pure et perpétuelle aumône, pour le repos de leur âme, à la maison des frères de la milice du Temple d'Avesnes-le-Sec quatre mancaudées de terre labourable sises à Montrécourt.
Les donateurs se réservent toutefois l'usufruit de deux mancaudées jusqu'au décès du dernier et deux mancaudées jusqu'à la mort de Raoul, père dudit Pierre.
Une autre donation fut effectuée le 21 mars 1271 par le clerc Pierre le Majeur et Marie dite Rose son épouse. Cette donation fut notifiée par l'official de Cambrai au prêtre desservant Avesnes-le-Sec et consistait en une rente annuelle de deux chapons qui devront être donnés pour la Noël. Ils ajoutent à cela l'hypothèque sur tous leurs biens.

Carnières



Domaine du Temple de Carnières
Domaine du Temple de Carnières


A la fin de cette année nous retombons dans les propriétés par la donation faite aux frères de la milice du Temple d'Avesnes-le-Sec, en présence des échevins d'Avesnes-les-Aubert par Gilles de Woubais, écuyer et Sainte son épouse de deux mancaudées de terres à Carnières. En témoin de cet acte nous trouvons le chapelain du Temple d'Avesnes: Nicolas de Hon.

Avesnes-les-Aubert



Domaine du Temple de Avesnes-les-Aubert
Domaine du Temple d'Avesnes-les-Aubert


A Avesnes-les-Aubert, les Templiers acquirent deux nouvelles mancaudées au lieu dit « As Bossés » de la part d'Hugues de Fauges et de sa femme. Les donateurs se réservent l'usufruit viager et ce le 9 février 1272.

Wasnes-au-Bac



Domaine du Temple de Wasnes-au-Bac
Domaine du Temple de Wasnes-au-Bac


Ce même mois ce furent Wautier, chevalier et sire de Masnui et fleuri son fils, chevalier, qui font connaître que Jakëmes de Vannes, maire d'Avesnes les Aubert, Gillette sa femme et Héloïse sa mère ont donné aux frères de la maison de la chevalerie du Temple d'Avesnes-le-Sec, quatre rasières et demi de terre au lieudit de Wasnes-au-Bac.
On constate l'importance des donations durant ce troisième quart du XIIIe siècle. A la fin de l'année les Templiers d'Avesnes reçoivent de Jean (Jehan) Coilles et Marie sa femme un terrage de deux mancaudées et demi de terre moins une demi mesure à Saint-Géry.
Ce même mois, il se peut que ce soit le même jour, Hugues « dou Fait » en compagnie de sa femme donne aux frères de la milice du Temple d'Avesnes-le-Sec en présence du commandeur frère Etienne, deux mancaudées de terre au dessus des Fourkes dans la tenure de Saint-Géry.
Les années 1274 et 1275 furent particulièrement riches en donations. Louis IX, roi de France, était mort à la croisade et son successeur Philippe III prévoyait une autre entreprise, aussi les fidèles ne tardèrent pas à montrer leur générosité comme nous le verrons lorsque Philippe IV le Faux Monnayeur, dit le Bel, reprendra cette idée.
Le 7 juin 1274 une donation va agrandir le domaine utile de la commanderie par l'acquisition faite de la part de Marie, veuve de Werricus dit le Saut qui déclare devant l'official d'Arras avoir donné au maître de la chevalerie du Temple pour la maison d'Avesnes-le-Sec, le manage situé devant la dite maison et cinq mancaudées ainsi qu'une rasière de terre le tout situé en divers lieux dits: deux à la Croix de Saint-Amand, deux à la Longe-Boure, une à Cortelières peut-être Cattenières et la rasière au Flos-Wanemer.

Cagnoncles



Domaine du Temple de Cagnoncles
Domaine du Temple de Cagnoncles


Peu de temps après, au mois de juillet, Wautier « dou Fait » et Gillette sa femme font donation de sept boisseaux de terre tenus à Saint-Géry et situés à Cagnoncles, vers Naves. Ils déclarent se réserver l'usufruit viager de ce bien. En témoin sont cités deux frères du Temple, frère Etienne commandeur et son compagnon frère Adam.
Le territoire de Cagnoncles qui devint rapidement une maison régulière se trouva rapidement devant un important domaine.
Le 8 octobre 1274, c'est l'official de Cambrai qui fait savoir que Guillaume le Menus et Isabelle son épouse, pour le salut de leurs âmes donnérent aux Templiers d'Avesnes-le-Sec, une mancaudée de terre labourable à la mesure de Cambrai qu'ils possédaient sur ce territoire au lieu dit « dou pire de Minouville. » A cela ils ajoutérent une rente annuelle d'un chapon qu'ils avaient sur la maison de Jean de Gardin, mais au hameau de laquelle ils se réservaient l'usufruit viager.
Les possessions de Naves sont mentionnées dans un acte du 26 janvier 1275, émanant de Jean d'Ais écolâtre de la Morinie et official de Cambrai qui fait savoir au prêtre de Naves qu'Agnès dite la Cagnarde et Adam Dagnart son mari défunt avaient donné deux mancaudées de terre à Naves au lieu dit « As Courbes » au maître et aux frères du Temple d'Avesnes-le-Sec. Le même jour et le même prélat ecclésiastique confirme au même prêtre de Naves que Gobert « li bais » et Marie sa femme vinrent devant lui et notifièrent qu'ils ont donné au maître et aux frères de la maison du Temple d'Avesnes-le-Sec, une terre mesurant trois mancaudées, moins un boisseau. Cette donation est située à Naves au lieu dit « Val Hauduin. »
Certains ont cru que la fin de l'Ordre s'était amorcée depuis plusieurs décades. Il ne faut pas aller aussi vite. Pour Avesnes-le-Sec, les biens s'agrandirent encore à la fin du XIIle siècle.
Le 20 juin 1282 l'official de Cambrai faisait connaître qu'Amauri dit Bataille a donné aux frères de la chevalerie du Temple d'Avesnes-le-Sec une terre située à Avesnes et mesurant une mancaudée dont il se gardait l'usufruit viager. Cette terre était située près de la terre de Jacques le Serjeant, frère du donateur.
Le même jour et toujours l'official faisait savoir que les Templiers d'Avesnes-le-Sec avaient reçu en donation de la part de Jean dit Wagnars, une demi mancaudée de terre située à Beaumont en Cambrésis dont il s'en réservait l'usufruit viager et située près du moulin qui conduit au moulin à vent.
Après la suppression de l'Ordre, tous les biens passérent à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et l'enquête de Grégoire XI concernant les possessions de l'Ordre du Temple qui furent acquises par les Hospitaliers nous signalent qu'Avesnes-le-Sec étendait sa juridiction sur les commanderies de Saint-Aubin et de Favril, cette dernière mieux connue dans les actes sous le nom de Toillon.
Sources: Laurent Dailliez; Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

Maison du Temple d'Avesnes-le-Sec


C'était une ancienne maison du Temple que le Livre-Vert nomme le Temple d'Avesnes-lez-Selzes probablement pour d'Avesnes-lez-Selle, à cause de la situation du village d'Avesnes sur la rivière la Selle.
Au moment où les Hospitaliers prirent possession de cette maison, elle comprenait soixante-trois muids et demi de terre qui rapportaient, en 1373, cinquante-cinq muids de blé et six muids d'avoine, estimés 162 livres 8 sols.
Elle possédait à Avesnes et dans les villages circonvoisins un certain nombre de cens et de redevances foncières avec quelques parties de terre, dont le revenu s'élevait à 39 livres 15 sols. Ce qui donnait un total de 202 livres 7 sols.
Voici les charges de la maison à la même époque, d'après le Livre-Vert:
« Pour desservir la chappelle de ladite maison de trois messes la sepmainne, XIIII livres VIII sols;
« Item pour l'aumosne que ladite maison doit, III muis de blé, valant VIII livres VIII sols;
« Item pour retenir et soustenir les ediffices et pour l'hospitalité de ladite maison des gens du seigneur du pays et d'aultres, XXX frans qui valent LIIII livres.
Le Commandeur avait toute justice et seigneurie dans sa terre et sur tous ses hommes à Avesnes-le-Sec.
Incendiée et entièrement détruite vers le milieu du XVIIe siècle, la ferme fut rebâtie ainsi que la chapelle au milieu de la cour. En 1757, la chapelle était abandonnée et ne servait plus au service divin. Les trois messes dont elle était chargée par semaine, se disaient par les Bernardins dans l'église du Saint-Sépulcre à Cambrai.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Avesnes-les-Aubert   (59)

Domaine du Temple d'Avesnes-les-Aubert


Département: Nord, Arrondissement: Cambrai, Canton: Carnières - 59


Domaine du Temple d'Avesnes-les-Aubert
Domaine du Temple d'Avesnes-les-Aubert


De cette petite maison dépendante d'Avesnes-le-Sec nous savons qu'il y avait deux mancaudées de terre à Carnières en dehors de deux maisons situées à Avesnes même. C'est par devant les échevins d'Avesnes-les-Aubert que Gilles de Waubais, écuyer, donna cette terre aux frères du Temple d'Avesnes-le-Sec. Nous apprenons par ce texte que le curé d'Avesnes était chapelain de l'Ordre du Temple car dans les témoins nous avons cette signification: « mesires Simons, prestres, curé d'Avesnes-le-Sec et Nicolas de Hon, chapelain des devandis frères. » Cette chose n'était pas rare et en Provence, comme en Italie et en Aragon nous avons souvent des chapelains curés de paroisse dépendante du Temple ou possédant des biens.

Cette fonction fut reconduite après la dissolution du Temple puisque les chevaliers de Malte avaient le droit de paroisse, droit qui était « jadis » du Temple.
Sources: Laurent Dailliez; Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

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Avignon   (84)

Maison du Temple d'Avignon


Département: Vaucluse, Arrondissement et Canton: Avignon - 84


Maison du Temple d'Avignon
Maison du Temple d'Avignon


La deuxième juridiction est celle du Comtat Venaissin avec pour chef-lieu: Avignon et s'étendait sur les commanderies de Châteauneuf, Cavaillon et Bompas. Malgré cette juridiction qui viendra seulement dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, il faut faire mention que jusque là la commanderie d'Avignon dépendait de celle d'Arles, même si nous avons des actes la concernant qui datent de 1154.

Domaine du Temple de Rognonas



Domaine du Temple de Rognonas
Domaine du Temple de Rognonas


On ne sait pas comment fut fondée la maison du Temple d'Avignon et le cartulaire de la commanderie du Port de Rognonas ne donne aucun renseignement à ce sujet. La seule chose dont nous puissions être convaincus reste dans le fait qu'il y avait des relations très étroites entre les commanderies d'Arles et d'Avignon. Cette union se rencontre dans le titre donné aux supérieurs pendant près de cinquante ans: commandeur d'Arles et d'Avignon uniquement lorsque le supérieur traitait des affaires concernant cette dernière. Toutefois quelques commandeurs titulaires seront signalés au XIIIe siècle, mais ce sera après le chapitre général de 1270 qu'Avignon aura une liste de commandeurs titulaires bien à elle, et cela correspond à un fait politique: la ville devint dépendante du comte de Provence de la maison d'Anjou.

Quoiqu'il en soit, la maison du Temple en tant que construction est connue depuis 1174. Au fur et à mesure de la lecture des actes nous constatons que la commanderie comprenait deux maisons: l'une à l'intérieur de la ville et la seconde sur la Durance que l'on appelait le Port de Rognonas. Les templiers avaient d'ailleurs un important domaine sur la rive gauche de la Durance au lieu dit encore de nos jours Les Templiers. Les frères de l'Ordre pratiquaient l'élevage et la culture mais c'est surtout sur le péage qu'ils eurent à intervenir.

Domaine du Temple de Rognonas



Domaine du Temple de Rognonas
Domaine du Temple de Rognonas

La maison du Port de Rognonas est surtout intéressante par les donations qui y furent faites au XIIe siècle. Les biens s'étendaient sur les territoires de Graveson et de Maillane. Le premier commandeur que nous connaissions s'appelait Raymond. Nous le trouvons dans un acte de donation passé le 13 mars 1214. La liste que nous donnons laisse bien entrevoir la liaison durable entre Arles et Avignon.
Le domaine du Temple de Rognonas sur la carte de Cassini est nommé Saint-Jean
Les Templiers de la future ville papale avaient une chapelle bien à eux, mais pas d'église ouverte au public. Ce ne sera qu'en 1273 que l'évêque permettra à Guigues, commandeur d'Avignon de posséder une église et un cimetière avec tous les droits de paroisses.
Sur la commanderie d'Avignon on consultera plusieurs documents aux Archives départementales du Vaucluse en Avignon, les séries G H B des mêmes archives et aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône les séries 56 h et B.

Commandeurs d'Avignon


Guillaume de Soliers, 1189-1198, commandeur d'Arles
Guillaume de Sannone, 1203, commandeur d'Arles
Raimond, 1204
Pierre de Châteauneuf, 1215-1219, commandeur d'Arles
Pierre Guilha, 1219-1224
Gui de Bruissac, 1230, commandeur d'Arles
Bernard, 1237-1241
Artaud, 1244
Etienne, 1253-1254
Isnard, 1259
Guiraud, 1263, commandeur d'Arles et d'Avignon seulement 1264-1268
Guigue, 1270-1276
Guillaume Clari, 1276-1279
Raimond Chansiscle, 1279-1280
Guillaume lo Cues, 1281
Bernard Lavandier, 1282
Guillaume Pelestrot, 1284-1285
Guillaume lo Cues, 1286-1289
Pierre Lareisutz, 1293
Bernard d'Asperellis, 1294
Pierre Roques, 1295
Jean de Montreal, 1298-1300
Jauceran de Plauzol, 1305, commandeur d'Arles
Jacques de Malval, 1306-1308
Sources: Laurent Dailliez - Les Templiers en Provence - Alpes-Méditerranée - Editions - Nice 1977

Maison du Temple d'Avignon


La maison du Temple d'Avignon, dès l'origine, prend place dans la paroisse Saint-Agricol, un quartier périphérique en plein développement incluant notamment le bourg de la « Vinea episcopalis (Le bourg est attesté dès 1155, Gallia Christiana Novissima Avignon, nº 250; et A.-M. Hayez, Le terrier, page XXIII.) » Or, le voisinage immédiat de la commanderie avec ce bourg relevant de la seigneurie épiscopale conduit à penser que la cession du terrain initial a été effectué par l'évêque. Pour autant, il serait bien téméraire de proposer le nom d'un prélat.

Avignon connaît d'abord une longue atonie: si la maison est créée dès les années 1170, les acquisitions ne débutent vraiment qu'au milieu du XIIIe siècle. L'accumulation repose avant tout sur des achats, même s'il y eut toujours quelques donations.
Ceci peut expliquer que la richesse acquise par les commanderies immédiatement postérieures - Arles, Saint-Gilles - ou a fortiori un peu plus tardives - Montfrin, Avignon - se soit fondée avant tout sur des achats. Il est patent, en effet, qu'en ville, l'accumulation repose d'emblée sur une politique planifiée d'achats. Sans doute y trouve-t-on moins de donateurs car il y a moins à donner: au sein d'espaces déjà bien occupés et valorisés, les opportunités de dons sont sans doute plus rares et les concurrences économiques plus vives.
Le cas d'Avignon montre bien le processus de création d'une commanderie secondaire à partir d'une maison-mère: c'est en effet le commandeur d'Arles Guilhem de Solliès qui assure les débuts du nouvel établissement entre 1188 et 1198 en gérant les acquisitions foncières.

Il opére alors sous le titre de « preceptor domus milicie Arelatensis et Avinionensis »: « Chartier du Temple d'Avignon. »
Ses successeurs portent encore la double titulature et ce n'est que très tardivement, une fois sans doute l'emprise foncière suffisamment établie, que la maison d'Avignon s'affranchit de celle d'Arles en obtenant son propre commandeur.
Dès 1213, la maison a un commandeur attitré, mais par la suite, on retrouve à de nombreuses reprises des dirigeants de la maison d'Arles à sa tête. Ce n'est qu'à partir de 1263 sous Géraut, qui termine sa carrière à Avignon (1263-1268) après un très long préceptorat à Arles (1239-1263), que le titre unique de commandeur d'Avignon est définitivement reconnu.

Le statut de commanderie ne suppose pas obligatoirement la présence d'un lieu de culte: la maison d'Avignon doit avoir ce titre dès le début du XIIIe siècle, si ce n'est avant, et n'obtiendra pourtant une chapelle qu'en 1273: « Chartier du Temple d'Avignon, nº 66 (22 septembre 1273) »

Les Templiers ont commencé à acquérir des biens en 1174, mais ils ont peut-être pris pied dans la ville vers 1150, selon l'interprétation que l'on fait de la clause d'exclusion de certains groupes privilégiés (églises, chevaliers, comte) inscrite dans les transactions effectuées par le chapitre. Ainsi à cette date, le chapitre vend une maison « exceptis militibus et eorum filiis, comitibus et eorum baiulis, hospitalibus et cavallarie et clericis, preter nos », Cartulaire du Chapitre de Notre-Dame de Doms, nº 120. « Cavallarie » pourrait en effet s'appliquer aux Templiers. La maison, elle, est citée pour la première fois en 1197: « Chartier du Temple d'Avignon »

Si cette expansion territoriale est représentative d'une importante commanderie, celle d'Avignon, réalisée tardivement, apparaît par contraste modeste. Les biens agricoles acquis ici sont beaucoup plus proches de la ville qu'ils ne le sont à Arles. C'est en effet dans l'espace périurbain voisin de la commanderie que le premier noyau foncier est constitué (fig. 12). Les actes les plus anciens portent sur l'Estel, un terroir enrichi par les alluvionnements du Rhône. Mais c'est surtout dans les années 1250-1260 que l'ordre accentue là sa prise de possession: « Chartier du Temple d'Avignon. »

Les Templiers y tiennent des jardins, qu'ils concèdent en emphytéose: « Chartier du Temple d'Avignon. Si de rares jardins atteignent 8 éminées, leur taille moyenne est modeste: un quart d'éminée pour la plupart, c'est-à-dire 213 m2 environ (d'après l'équivalence donnée par A.-M. Hayez, « Les bourgs », page 92) »

A Avignon, il possédait un four à pain au quartier de la Mercerie: « Chartier du Temple d'Avignon, nº 15 (16 mars 1223). Mais ces droits ne sont pas forcément très rémunérateurs: en 1213, l'ordre préfère échanger sa part sur un four contre des droits sur un jardin à l'Estel, nº 10. »

Peut-être relativement tôt, ils ont traversé le Rhône pour rassembler quelques vignes et oliviers à Monteau (de nos jours il reste en souvenir, le Chemin de Monteau): « Chartier du Temple d'Avignon. »

Un peu plus tardivement, ils s'intéressent surtout à une autre partie du territoire communal, de l'autre côté de la Durance. Ils s'efforcent d'y constituer un ensemble cohérent par achats et échanges, avec l'aide d'un protecteur influent, Peire de la Milice: « Chartier du Temple d'Avignon et interventions de Peire de la Milice. »

C'est là qu'ils implantent l'unique grange de la commanderie, mentionnée seulement en 1308. Toujours après 1250, ils rassemblent également des terres au Clos de Piccarel, notamment grâce aux dépossessions de la famille du même nom « Chartier du Temple d'Avignon. Il s'agit de terres à blé, dont les surfaces varient entre 2 et 10 éminées, soit de 1700 m2 à 5800 m2 environ. »
Trois pôles fonciers périurbains se détachent donc:
l'Estel, le Clos de Piccarel et le terroir de Rognonas-Barbentane.
L'accumulation ne démarre vraiment qu'à partir du milieu du XIIIe siècle et malgré des efforts intenses, la commanderie d'Avignon restera d'importance moyenne.

Comme à Avignon, le patrimoine immobilier est dans sa grande majorité composé d'hôtels, c'est-à-dire de demeures construites pour durer. Outre le voisinage de la commanderie, la prépondérance écrasante de la paroisse de la Major s'explique par le fait qu'il s'agit d'un quartier périphérique relevant du Bourg Neuf, en plein développement au moment où les Templiers investissent la ville. Les possibilités d'acquérir des constructions, voire d'y faire bâtir de nouvelles maisons - mais les sources sont peu disertes là-dessus -, sont donc sûrement plus ouvertes que dans le centre ancien de la Cité et du Vieux Bourg tenus par l'archevêque et par les chevaliers.

Plan de la commanderies du Temple



Plan de la commanderies du Temple
Plan de la commanderies du Temple (Fifure 12)


Dans ce quartier du Bourg Neuf, tenu de l'archevêque par les Baux, le comte de Provence possédait avant 1207 une large bande de terrain longeant le Rhône. Or, puisque c'est précisément dans ce secteur qu'il faut situer la maison templière, l'hypothèse d'une concession du terrain par le comte - alors Raimon Bérenger II - n'est pas à exclure. A Avignon, même s'il faut attendre une date assez avancée (1259) pour vérifier la présence des Templiers dans la paroisse Saint-Agricol, il est probable que ceux-ci s'implantèrent dès l'origine à l'endroit où s'élève aujourd'hui leur chapelle.
Il s'agit, là encore, d'un secteur marqué par une urbanisation rapide: le bourg dit de la Vigne épiscopale se lotit, tandis que les Avignonnais élèvent leur enceinte. La commanderie prend place à l'intérieur, tout près d'une porte: L'enceinte est sûrement érigée lorsque l'ordre implante sa maison, « Gallia Christiana Novissima Avignon, nº 256 (1157): villam videlicet que Episcopalis vocatur infra muros Avennice civitatis. » Les données textuelles et archéologiques ont permis de préciser le cadre topographique de l'installation templière, « D. Carraz, Une commanderie, pages 8-9 » La situation intra muros reste pourtant relativement rare.

La mainmise templière sur les biens urbains à Nîmes, Avignon et Arles illustre une constante dans la politique foncière des ordres militaires. A Aix, le chartrier, bien qu'à l'état d'épave, permet de deviner que les Templiers ont cherché à regrouper leurs maisons et que les rentes perçues sur ces dernières étaient largement complétées par les vignes périurbaines et les jardins.

L'église templière de Notre-Dame de Bethléem à Avignon constitue, avec Saint-Jean d'Aix, le plus ancien témoin provençal d'une architecture gothique importée du nord de la France. De taille plus modeste, elle ne bénéficie pas d'un éclairage documentaire équivalent à celui de la fondation aixoise. Toutefois, la stricte parenté stylistique et la synchronie des deux constructions invitent à s'interroger sur le rôle que put jouer, à Avignon également, le prince angevin, seigneur de la ville. Il ne s'agit pas d'un patronage aussi clair qu'à Aix, car celui-ci aurait probablement laissé quelques traces dans les registres angevins, soit à Naples, soit en Provence. Mais il est possible que Charles Ier ait eu une part, au moins indirecte, dans la construction de cette chapelle. Livrons quelques indices à l'appui de cette hypothèse. Il faut d'abord rappeler que, dans cette ville, le développement tardif de l'ordre coïncide nettement avec la suppression de la commune et donc avec le triomphe du pouvoir comtal (1251). L'autorisation d'édifier le monument relève d'un évêque plus susceptible que ses prédécesseurs d'être attentif aux frères. Robert d'Uzès est issu d'un lignage qui, on l'a vu, a témoigné ses faveurs à l'ordre. Il bénéficie de toutes les attentions de Clément IV - celui là même qui a fait de Charles Ier le champion de la papauté - et le sort de la Terre sainte ne l'indiffère pas. Il fut d'abord chapelain d'Urbain IV en 1264. Puis, transféré en 1267 du siège de Valence à celui d'Avignon à l'initiative du pape, ce dernier lui adressa une correspondance régulière tout au long de son épiscopat. Dans son testament dicté en janvier 1279, il dispensa une somme d'argent pour la Terre sainte, ce qui n'était plus si courant à cette époque, « Gallia Christiana Nivissima Avignon. »

Une dernière conjonction événementielle est extérieure au microcosme avignonnais. En mai 1273, Guillaume de Beaujeu est élu maître du Temple. Sa famille est depuis longtemps liée aux Capétiens et il va très vite s'affirmer comme l'homme de Charles d'Anjou: « A. Demurger, Jacques de Molay, pages 61-80. »
Sa première tâche est d'assister au IIe concile de Lyon qui s'ouvre en mai 1274, avec pour programme, l'organisation de la croisade et la réforme des Ordres militaires. Le nouveau maître en profita pour visiter quelques commanderies du royaume de France: la Chronique du Templier de Tyr mentionne en effet une tournée du haut dignitaire, sans plus de précision: « G. Raynaud, Les Gestes des Chiprois. Recueil de chroniques françaises écrites en Orient aux XIIe et XIVe siècles, Genève, 1887, pages 201-202, et 383 »

Entre mai 1273 et mai 1274, il a pu passer par la vallée du Rhône pour rejoindre Lyon. Or c'est précisément dans cette fourchette chronologique, en septembre 1273, que les Templiers d'Avignon obtiennent le droit d'élever leur chapelle par l'entremise de Guilhem de Saint-Jean, commandeur de Toulouse, et procureur du maître en Provence, Roncelin de Fos. Peut-être Guillaume de Beaujeu put-il intervenir personnellement auprès de Charles Ier ou d'autres autorités locales, pour hâter les décisions ?

Le développement des zones de cultures intensives ceinturant les villes, comme la demande croissante en produits manufacturés, ont entrainé l'enrichissement d'individus désormais capables d'investir dans la terre. Les nouveaux partenaires des Templiers, en ville, sont désormais ces vendeurs de peaux, de draps, d'épices, de cuirs ou de bois, ou bien ces manieurs d'argent, auxquels sont consentis des dizaines de baux portant sur des vignes, des jardins, des hôtels ou des ateliers. Ainsi, en octobre 1303, sur quarante-neuf reconnaissances emphytéotiques obtenues par la commanderie d'Avignon, un minimum d'une quinzaine sont passées par des représentants de ces nouvelles élites économiques: « Chartier du Temple d'Avignon, nº 80: deux piperarii, speciator, sabaterius, canabasserius, quatre fusterii, mone-tarius, draperius, deux corderii, pistor, curator. Parmi les autres emphytéotes ne déclarant pas leur origine, on trouve quelques chevaliers, des juifs, un ortolanus, le reste relevant probablement de la bourgeoisie. »
Leur ascension rejoint celle de la bourgeoisie marchande des cités portuaires comme Marseille qui, on l'a vu, a trouvé avec les commanderies bien des terrains d'entente. Des juifs apparaissent également comme des clients privilégiés de la commanderie d'Avignon qui possédait plusieurs maisons dans la Juiverie, paroisse Saint-Pierre, en concurrence avec l'Hôpital.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Chapelle des Templiers à Avignon


Ils vinrent s'établirent à Avignon dès la moitie du XIIe siècle, mais au moment de leur arrestation, leur église était à peine achevée depuis quelques lustres.
Bien que leur succession ait été attribuée aux Hospitaliers, ceux-ci ne purent s'en rendre possesseur qu'en 1379, la Maison du Temple avait été en effet affectée à une livrée cardinalice.
Des anciens bâtiments, on n'a conservée qu'une chapelle en deux étages, qui daterait de 1273, la partie basse sert aujourd'hui d'écurie et de remise, la partie haute de salle à manger à l'hôtel du Louvre.
Celle-ci comporte seulement trois travées fermées à l'est par un mur droit.
La fenêtre qui éclaire ce côté est divisée en deux grandes formes avec quatre feuilles dans le tympan, chacune d'elles est subdivisée en deux autres formes semblables.
Les fenêtres du midi sont de même composition, mais ne sont partagées que par un seul meneau.
Deux fausses fenêtres ont été marquées aussi au nord dans les deuxième et troisième travées.
Sources : Congrès archéologique de France : séances générales tenues à Avignon en 1909 par la Société française pour la conservation des monuments historiques. Tome 1, page 31. Editeur : Derache Paris 1847

Le Petit-Louvre


Le Petit Louvre se dresse actuellement sur l'emplacement d'une ancienne Commanderie des Templiers édifiée en 1273.
Cet édifice est d'un grand intérêt pour l'histoire de l'architecture gothique en Provence ; d'une part parce qu'il présente une architecture déjâ aboutie d'inspiration septentrionale, qui paraît novatrice et assez isolée dans une région où les témoins conservés d'architecture religieuse du XIIIe siècle sont assez rares, d'autre part parce que son édification entre 1273 et 1281 en fait le seul témoin important d'une architecture gothique â Avignon antérieure â l'arrivée des papes. Il est le premier édifice de style gothique en Provence, avec l'église de Saint-Jean-de-Malte â Aix.

Commanderie Le Petit-louvre



Commanderie Le Petit-louvre
Commanderie Le Petit-louvre


L'ordre des Templiers était un ordre religieux de moines soldats qui s'était donné pour mission de protéger les pèlerins se rendant en Terre Sainte.
Les Templiers deviennent rapidement un ordre de premier plan, au point d'être les créanciers des rois de France.
En 1307, Clément V premier pape venu en Avignon abolit l'ordre des Templiers sur demande de Philippe le Bel Roi de France, envieux de la puissance et de la richesse de l'ordre. Les biens de l'ordre sont alors dévolus â l'ordre de Malte. L'ordre de Malte est encore aujourd'hui connu pour ses missions caritatives dans le monde entier.
On dit que la construction du Palais des Papes, initié en 1340 par le Pape Benoît XII, a été financée en partie grâce aux richesses dont l'ordre des Templiers a été dépouillé.
Sous la Révolution française la Commanderie des Templiers sera détruite, la chapelle seule restera le témoin de l'époque des Templiers. La chapelle devient alors bien national.
En 1875, Anselme Mathieu, un Avignonnais, rachète le lieu pour y construire un hôtel. Il l'appellera l'hôtel du Louvre. Anselme Mathieu, était un homme très proche du courant littéraire provençal appelé le Félibrige. Il accueillera ses plus illustres représentants, Frédéric MISTRAL, Théodore AUBANEL et Joseph ROUMANILLE. Ceux-ci, feront de l'hôtel du Louvre leur cercle de réunion.
Sources: Le Petit Louvre

Avignon, Saint-Agricole


[fol. XXVI] DE CENSIBUS PISCIUM [IN PARROCHIA SANCTI AGRICOLI]
Scilicet alaudarum et sophiarum quorumdam hospitiorum sitorum in parrochia Sancti Agricoli Avinionensis, in quibus antiquitus, ut dicitur, erat piscionaria Avinionis (1), et ideo serviunt pisces et sunt sub servitute imperialais privilegii Vinee vispalis, nisi fuerint exempta, ut patet inferius, et absoluta.
Sequitur de censibus et servitiis annuis piscium alaudarum et sophiarum et etiam pecuniarum quorumdam hospitiorum sitorum Avinione in parrochia Sancti Agricoli, videlicet quorumdam sitorum in carreria vocata Retro Templum sive de Sancto Johanne et quorumdam sitorum in carreria vocata Prope Planum de Lunello et Portalis de Briansono et quorumdam sitorum in carreria Retrannorum sive Banonorum et in carreria recta de Massis, prout singulariter inferius per ordinem dicte carrerie designantur, solvendis annis singulis in medio quadragesime ; et idcirco in dicto tempore, si dominus episcopus nolit dictos pisces sed velit finare pro ipsis in pecunia cum emphiteotis, procurator suus debet ire in dicto termino, scilicet in medio quadragesime, de mane ad piscionariam et debet facere taxari per duos vel tres probos viros piscionarios quantum valent dicta die una bona et sufficiens alauza et una duodena bonarum et sufficientium sophiarium, ita quoa sipostmodum, transacto tempore dicte solutionis, dicti pisces non reperiantur vel gentes et ipse velint finare in pecunia pro dictis piscibus, quod finet cum ipsis juxta taxam ; unde semper una alauda computatur et associatur cum una duodena sophiarum, ut inferius apparet, et media alauda cum media duodena sophiarum, etc.
Primo ergo sequitur de censibus hospitiorum sitorum in dicta carreria de Retro Templum sive de Sancto Johanne (2) primis.
1. La poissonnerie se tenait anciennement dans les rues désignées ci-après mais elle gênait considérablement la circulation ; les jours d'abstinence, il y avait une si grande affluence qu'on ne pouvait y passer à cheval et les eaux qui s'écoulaient des tables exhalaient une odeur fetide ; aussi le roi Robert prescrivit-il par acte du 22 août 1320 la construction d'une halle voisine de la boucherie, pourvue d'un dallage et d'un écoulement souterrain dirigeant les eaux vers la Sorgue (BMA, ms 3047, pages 5-6).
2. La Commanderie du Temple, venue après la suppression de cet ordre aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui étaient déjà établis sur la paroisse Saint-Pierre mais la quittèrent en 1330 pour s'installer ici ; la chapelle du couvent subsiste et se trouve incorporée dans les locaux de l'ancien hôtel du Louvre (rue Saint-Agricol, n° 23).
Cf. E. DUPRAT, Notes et documents sur l'ordre du Temple à Avignon, dans Annales d'Avignon et du Comtat Venaissin, 3 (1914), pages 74-76, et J. BIARNE, La chapelle des Templiers d'Avignon, dans Annuaire de la Société des Amis du Palais des Papes, 47 (1970), pages 27-38. La rue dite « derrière le Temple » devait correspondre à une partie de l'actuelle rue Félix Gras.

Sources : Grimoard, Anglic (de). Le terrier avignonnais de l'évêque Anglic Grimoard : 1366-1368, pages 59-60 . Paris 1993. Bnf
Commandeurs d'Avignon E. G. Léonard

Avignon (Vaucluse)


le 29 Janvier 1120 à Avignon, Lauger, évêque de cette ville, concède à Hugues de Payns, maître du Temple, l'église de Saint Jean Baptiste, Avignon. On suppose que cette église, aujourd'hui disparue, se trouvait à l'emplacement de la rue Saint Agricol. (Cartulaire d'Albon).
Cette Maison est soumise constamment à l'autorité du commandeur d'Arles et nous voyons plusieurs de ces baillis intervenir dans les actes se rapportant à Avignon. Ce sont:
Guillaume de Soler (Guillelmus de Soler) - 1189,1196
Guillaume de Saigon (Guillelmus de Sannone) - 1203
Pierre de Châteauneuf (Petrus de Castronovo) - 1215-1219
Gui de Brissac (Guido de Brissaco) - 1230
Guiraud (Guiraudus) - 1263
Jausserand de Planzolles (Jauceranus de Plansolis) - 1305
Ceux-ci portent souvent le titre de « Commandeur de la chevalerie du Temple d'Arles et d'Avignon. » Dans un texte de 1219, il est fait mention de Pierre de Châteauneuf qui intente un procès au nom de la maison d'Avignon, et de Pierre Guilha, Commandeur d'Avignon, qui se présente comme témoin.
Cette maison à, en effet, ses propres commandeurs, dont la liste suit.
Raymond (Raimundus) - 1214
Pierre Guilha (Petrus Guilha) - 1219
Bernard (Bernardus) - 1237
Artaud (Artaudus) - 1244
Etienne (Stephanus) - 1253-1254
— Isnard (Isnardus) - 1259
Jordan (Jordanus) - 1264
(Peut-être Jordan d'Almace, commandeur d'Arles 1262)
Guiraud (Guiraudus ) - 1264-1268
(Commandeur d'Arles 1234-1263)
Guigue (Guigo) - 1270-1276
Raymond Chausicle (Raimundus Chausicle) - 1279
Guillaume Lo Cues (Guillelmus Locuesi) - 1281,1286
(Commandeur de Montfrin en 1283)
Bernard de Lavandou (Bernardus Lavenderii) - 1282
(Le Lavandou, Var, arr. de Toulon)
Guillaume Pelestort (Guillelmus Pelestort) - 1284-1285
Pierre La Resutz (Petrus Lareisutz) - 1293
Bermund d'Asperes (Bermundus de Asperellis) - 1294
(Aspères, Gard, arr. de Nîmes)
Pierre Roques (Petrus Roques) - 1295
Jean de Monreal (Johannes de Monteregali) - 1298-1300
(Témoin pour le Temple au Procès.)
Jacques de Malavalle (Jacopus de Malavaille) - 1306-1308
(Probablement Maleville, Aveyron, arr. de Villefranche.)
Olivier de Virac (Oliverius de Viraco), lieutenant de Jacques de Malavalle.
Fonds: Archives des Bouches-du-Rhône, B.437, H2 8, 34-42.
Bibliothèque d'Avignon, mss. 2038 et 2081

Sources: E. G. Léonard - Tableau des Maisons du Temple en France et de leurs commandeurs (1150-1317).

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Avillers-Sainte-Croix   (55)

Domaine du Temple d'Avillers-Sainte-Croix


Département: Meuse, Arrondissement: Verdun, Canton: Etain - 55


Domaine du Temple d'Avillers-Sainte-Croix
Domaine du Temple d'Avillers-Sainte-Croix


Domaine du Temple attestée en 1205 à Avillers. Limite 12e siècle 13e siècle.
Avillers-Sainte-Croix, se situe à moins d'une lieue au Nord de Hattonchâtel et son territoire est limitrophe de celui de Doncourt-aux-Templiers. Cette proximité lui a valu d'être considérée comme une annexe. De nos jours cette ancienne ferme est détruite.
Région Lorraine - Inventaire général - Conseil régional de Lorraine - service régional de l'inventaire général Hôtel Ferraris - 29, rue du Haut Bourgeois 54000 Nancy

Avillers
Avillers se trouve au milieu de la plaine de la Woëvre.
La maison d’Avillers, d’ancienne chevalerie, a eu beaucoup d’éclat pendant le Moyen Âge.
Certains disent que l’église de l’Exaltation de la sainte Croix aurait abrité un morceau de la croix de Jésus-Christ.

On peut y voir une statue en bois doré (1830) de Saint Nicolas. Le culte de Saint Nicolas est venu d’Orient et a été développé par le duc de Lorraine qui a fait de lui le patron de la Lorraine à l’issue de la bataille de Nancy qu’il gagna en 1477 contre Charles le Téméraire. Saint Nicolas est réputé protéger les petits enfants, les jeunes gens à marier et les voyageurs.

Cette localité, citée en 1049 sous le toponyme Esvillare, s’est établit sur un site gallo-romain.
Vers 1140, l’ordre des templiers du Temple de Jérusalem y fonde un hôpital pour soigner les pélerins, premier établissement de l’ordre dans le diocèse de Verdun.
Fief des évêques de Verdun, puis des comtes de Bar en 1214, Avillers est le siège d’une commanderie de templiers de 1205 à 1212. A cette date, les terres reviennent au comte de Bar. La commanderie s’installe à Doncourt. L’ordre reprend possession du village à la mort du comte, puis disparaît. Ses biens sont alors transmis aux hospitaliers, qui réunissent les deux maisons d’Avillers et de Doncourt au temple de Marbotte.
Le village est affranchi en 1511.
Sources : Commune de Avillers-Sainte-Croix

Avillers
— Avillers, village sur l’un des affluents du ru de Signeulles, à 9 kilomètres au sud-est de Fresnes-en-Woëvre.
— Esvillare, 1049 (bulle de Léon IX) ; 1127 (cartulaire de la cathédrale)
— De Aviler, 1212 (Cession à Thibaut 1e, Histoire de Lorraine).
— Auvileir, Auvilers, Auvilleres, 1249 (cartulaire de Saint-Paul).
— Auvilliers, 1268 (Cartulaire de la Châtillon)
— Avilley, 1390 (Lettres de protection, par Robert, duc de Bar)
— Auvillier, Altum-Villare, 1749 (Pouillé)
— Est une annexe de Doncourt-aux-Templiers.
Sources : Félix Liénard Dictionnaire topographique de la France. Dictionnaire topographique du département de la Meuse : comprenant le nom des lieu anciens et modernes, rédigé sous les auspices de la Société philomatique de Verdun, par M. Félix Liénard, page 11. Paris 1872.

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Avosnes   (21)

Maison du Temple d'Avosne


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Vitteaux - 21


Maison du Temple d'Avosnes
Maison du Temple d'Avosnes


Vers 1165 (l'acte n'est pas daté), Guy de Sombernon abandonne au Temple, après son décès, tout ce qu'il avait à Avosnes et, immédiatement, les revenus des biens concernés (1). La donation est effectuée dans la commanderie d'Uncey, en présence des trois frères de la maison. Cette générosité entraîne celle de ses vassaux, dont Barnuin de Drée qui donne des propriétés (mansorum) à Avosnes.
— En 1196, c'est Gautier de Sombernon qui cède aux Templiers le droit d'usage sur toutes ses terres pour leurs troupeaux (2). C'est donc bien la lignée des seigneurs de Sombernon, qui, par ses dons successifs, permit l'implantation de cette commanderie.
— Celle-ci fut réunie à Uncey par les Hospitaliers avant 1392 (3).
— Au milieu du XVIIe siècle, les deux moulins à foulon de la maison sont réparés et il en coûte 220 livres au grand prieur (4).
— Au XVIIIe siècle, Avosnes consiste en une grange, une petite construction avec cave voûtée, un moulin au bas du village, 132 arpents de terres labourables et 38 arpents de prés.

Il ne subsiste trace de cet établissement ni matériellement, ni dans les mémoires. Seule, la croix gravée sur un linteau de grange témoigne, peut-être, de la lointaine présence templière.
1. « Guido de Sumbernum dédit Deo etfratribus Templi post obitum suum quicquid habebat in villa que Avonum dicitur [...] »
2. Vidimus de juin 1249. A.C.D.O., 111 H 1169.
3. J.-M. R., Le prieuré de Chantpagne [...], page 744.
4. A.D.C.O., 111 H/R 1155-3.

Sources: Michel Miguet Templiers et Hospitaliers de Bure

Maison du Temple d'Avosne


Avosnes, seigneurie entre Vitteaux et Sombernon qui appartenait aux Templiers de Bure par donation à eux faite en 1147 par Guy de Sombernon et Varnier de Drée, en présence d'Eudes, fils du duc de Bourgogne, de Jean de Mont-Saint-Jean, de Jean de Chaudenay, d'Aymon Roux de Dijon, de Varnier d'Agey, et de l'évêque de Langres Godefroy.
M. Courtépée dit que les Templiers, en 1199, avaient une maison à Avosne pour recevoir les passants.
En effet, plusieurs de leurs frères portant le nom d'Avosne, diocèse de Langres, sont désignés dans le procès; entre autres Guillaume d'Avona, célerier de la maison d'Uncey.
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Maison du Temple d'Avosne


— Avosnes: (Côte-d'Or, arrondissement de Semur, canton de Viteaux)
— Sous la juridiction du Petit Temple de Dijon.
— Avosnium (1160): Avonna (1174)
— Avogna (1187), Avogne (1197)
— Avona (1202)
— Avonia (1235), « Avosnes » (1284).
Les seigneurs de Sombernon sont les principaux donateurs en ce lieu. La seigneurie d'Avosnes est donnée aux Templiers par l'abbé de Saint-Seine en 1199. Elles reçoivent par la suite, divers biens et droits, en 1187, 1193, 1196, 1197 et ce, jusqu'en 1284.
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Avosnes


— Avosnium, vers 1160 (Fonds du Temple de Dijon, H 1169)
— Avonna, 1174 (Ibidem)
— Avogna, 1187 (Ibidem)
— Havogne, 1197 (Cartulaire de Saint-Seine, charte 38)
— Avogne, 1197 (Fonds du Temple de Dijon, H 1169)
— Avona, 1202 (Ibidem)
— Avonia, 1235 (Ibidem)
— Awona, 1236 (Ibidem)
— Avones, 1289 (Ibidem)
— Avoune, 1397 (B 115113)
— Avosnes, 1442 (B 11515)
— Avone, 1461 (B 11517)
— Avosnes, 1594 (B 11585)
— Avône, 1783 (Nouveaux Etats Généraux, folio 14 vº)
— En 1789, Avosnes, mieux Avosne, dépendait de la province de Bourgogne, bailliage de Semur.
— La seigneurie appartenait aux Templiers, puis aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.

Procès des Templiers, tome II, page 175


Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit quod non viderat aliquem alium recipi in ordine nisi fratrem Johannem de Buris agricolam, de cujus vita vel morte non habet certitudinem. Qui receptus fuerat una cum ipso teste, per fratrem Petrum de Buris quondam, preceptorem tunc ballivie de Buris Lingonensis diocesis, in capella domus Templi d'Onse (Uncey) diocesis Eduensis, prima die hujus quadragessime fuerunt circiter XVIII anni, presentibus fratribus Dominico d'Espalhe Lingonensis diocesis, qui fuit captus cum aliis, Guillelmo de Anone (Avosne), Guillelmo celerario dicte domus, de cujus cognomine non recolit, servientibus, quos credit obiisse: unde nesciebat, nec credebat, nec audiverat dici de contentis in eis nisi quod sequitur.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

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Avrecourt   (52)

Biens des Templiers de la Romagne à Avrecourt


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Val-de-Meuse, Commune: Dammartin-sur-Meuse - 52


Domaine du Temple à Avrecourt
Domaine du Temple à Avrecourt


Les Templiers de la Romagne possédaient des droits de dimes à Avrecourt.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

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Aydat   (63)

Maison du Temple d'Aydat


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Clermont-Ferrand, Canton: Saint-Amant-Tallende - 63


Maison du Temple d'Aydat
Maison du Temple d'Aydat


Les Templiers possédaient une maison à Aydat, je n'ai pas de date pour cette donation ou acquisition. La seule chose que l'on sache, c'est que cette maison était encore visible en 1814.
Aydat était une dépendance de la Maison du Temple d'Olloix.
Sources: Ambroise Tardieu, Grand Dictionnaire Historique du Département du Puy-de-Dôme - Editions Jeanne Laffitte.

Eglise d'Aydat



Eglise d'Aydat
Eglise d'Aydat - Sources image: Roland Pont


Maison du Temple d'Aydat


On peut lire dans l'ouvrage de Léopold Niepce: Aydat, à une lieue et demie d'Olloix, à deux lieues de Montredon, consistait en prés, terres, cens, pensions et justice. Revenus - 400 livres.
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

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Ayen   (19)

Le Temple-d'Ayen
Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Ayen - 19


Maison du Temple d'Ayen
Maison du Temple d'Ayen


Ayen, ou plutôt le Temple-d'Ayen, était le chef-lieu de la commanderie de ce nom. L'ordre de Malte y possédait une église paroissiale dont le commandeur était patron primitif, « seigneur spirituel et vrai collateur pour la conférer à un prêtre d'obédience, suivant les privilèges de l'ordre. »
Une visite de 1616 nous montre cette église dans un pitoyable état. Le saint sacrement y reposait dans « une boîte de bois... eslevée en hault, avec une corde malprope, avec un cercle de bois, sans ciboire. »
Elle ne possédait ni calice, ni corporaux, « et rien autre qu'une nappe et une vieille chazuble de serge rouge pourrie et rompue. » Elle était desservie par deux vicaires à qui le commandeur servait une pension de sept setiers de froment, leur abandonnant, d'autre part, une vigne de quinze journaux et diverses terres. Cette pension, en 1683, avait été augmentée de soixante livres.
Ce pauvre petit édifice était placé sous le vocable de saint Jean-Baptiste, ce qui semble indiquer qu'il était postérieur à la suppression des Templiers. On y voyait un reliquaire de cuivre, fait en forme de tour ronde, qui renfermait des reliques de sainte Catherine, de saint Antoine et de saint Blaise, et il était flanqué d'une petite chapelle voûtée placée sous le vocable de ce dernier saint.
Le commandeur percevait toutes les dîmes de la paroisse, et ces dîmes, levées sur le lieu du Temple et sur le hameau de la Charmille, produisaient environ soixante setiers de différents grains. La dîme des agneaux rapportait, en outre, trois livres par an, et celle du chanvre ou de la filasse, dix à douze livres de filasse.
Le commandeur levait encore la dîme du vin sur le hameau de la Charmille et en tirait environ quatre charges de vin.
Il habitait le Temple de Mons, les bâtiments de la commanderie ayant été « ruinés lors des guerres civiles. » On voyait, à une petite distance de l'église, les restes d'une immense construction carrée, maison forte qui avait été élevée probablement par les Templiers.
Les habitants étaient tenus de faire cuire leur pain dans le four du commandeur et payaient pour cela une redevance de deux sols par maison mais ce four étant tombé vers 1590, ils se trouvèrent affranchis par-là de cette obligation.
Le principal revenu de la commanderie consistait en rentes foncières sur le Temple et sur le hameau de la Charmille. Ces dernières produisaient cinq setiers de froment, deux setiers d'avoine, douze sols et deux poules les autres avaient été successivement réduites de cent vingt setiers de blé à soixante-quinze. Les charges, d'autre part, s'élevaient environ à vingt livres payées au duc de Noailles, comte d'Ayen. En somme, c'était là un assez pauvre chef-lieu de commanderie, car il ne produisait que soixante livres par an.
Du Temple-d'Ayen, il ne reste plus que les masures d'une chapelle. M. Debert de Lacrousille, maire d'Ayen en 1820, nous apprend, dans des notes historiques envoyées à la préfecture (1), que des fouilles pratiquées dans ce lieu ont amené la découverte d'un ensemble considérable de fondations permettant d'affirmer qu'il y eut là un bourg très important.
1. Séné T, antiquités, histoire.
A propos d'Ayen, M. de Lacrousille parle d'une pierre qui est fameuse dans la région et qu'on vient visiter de fort loin pour obtenir la guérison de nombreuses maladies. Cette pierre est située au milieu d'un pré qui, avant la Révolution, appartenait au prévôt d'Ayen. On prétend qu'elle a été apportée là par la même voie que la maison de Lorette. Elle émerge d'un pied environ au-dessus du niveau du sol.
Sur l'angle nord, sont deux empreintes produites par le frottement des genoux des visiteurs près de l'angle opposé, est une légère excavation dans laquelle on appuie le coude droit, et entre les deux angles est un trou rond, profond de trois pouces, dans lequel on place les pièces de monnaies exigées pour que le pèlerinage donne de bons résultats. A gauche, on dépose le vêtement s'appliquant à la partie du corps qui est malade, chemises, bas, culottes, etc. Quel que soit le mal dont on est affligé, on n'a, pour obtenir une prompte guérison, qu'à s'agenouiller, réciter une prière et laisser une offrande. Cette offrande est bien vite enlevée par les bergers et les enfants du voisinage, qui guettent les dévots.
Cette pierre, dans le langage du pays, s'appelle peyro de las urlas, c'est-à-dire la pierre des hurlements.

Domaine du Temple du Mont


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Malemort-sur-Corrèze, Commune: Varetz - 19


Le Temple du Mont membre d'Ayen
Domaine du Temple du Mont


Le Temple de Mons, principal membre de la commanderie d'Ayen, était situé dans la paroisse de Varetz, à deux pas de la Vézère. Il possédait une petite chapelle de dévotion qui était placée sous les vocables de saint Jean-Baptiste et de saint Remy.
Cette chapelle était tombée à peu près dans le même état que l'église du Temple-d'Ayen. On n'y trouva, en 1616, qu'un calice d'étain avec sa patène, et une vieille chasuble de futaine rouge « toute rappée et pourrie. » Le chapelain qui la desservait, était tenu d'y célébrer la messe les dimanches et jours de fête pour la commodité des habitants du hameau. Ceux-ci portaient baptiser leurs enfants dans l'église paroissiale de Varetz, mais ils se faisaient enterrer dans le cimetière de Mons. On voyait dans cette chapelle le tombeau du commandeur Géraud et son portrait, ainsi que celui du commandeur de Naberat. Ce dernier, dont le nom revient fréquemment dans cette étude, car les visites que j'analyse ont été presque toutes rédigées par lui, procura de grandes améliorations à la commanderie d'Ayen et au membre de Mons, en particulier. Une enquête de 1620 dit qu'il était « homme de bien et d'honneur et bon religieux. »
C'est à Mons que résidait ou que devait résider le commandeur. La maison était considérable, mais elle était très mal entretenue et presque inhabitable.
A une petite distance, sur la Vézère, se trouvait un moulin complètement ruiné.
Ce membre possédait de nombreuses propriétés dans le voisinage, à savoir quinze stérées de terres labourables situées autour de la maison ; deux garennes d'une contenance de vingt stérées ; la garenne de Veynas ; le pré de la commanderie, de quatorze journaux ; une vigne, appelée la Vignie de la commanderie, de soixante-dix journaux, etc.
Il était dû de rentes foncières, à Mons, quinze setiers de froment, trente setiers de seigle, quinze setiers d'avoine, quatre livres, dix sols, des poules et des corvées ; et dans les villages et tènements du Piq, d'Escurous, de la Chapelle, de Vors, de Bos, de Bosredon, de la Toumazie, du Four, de Grand-Gorse, de la Brousse, de Biscaye, de Lachavade, de Troussac, d'Ussac, de Rochebacon, de Lagrange, du Rieux, de Lintilhac, d'Auger, de Trebeyret, du Mas, de Bois-la-Combe, de Salvaniac, de la Jauhertie, de Sadroc, de la Chèze et de l'Hôpital-Saint-Viance, quatre-vingt-quinze setiers de froment, deux cent vingt-cinq setiers de seigle, cent quatre setiers d'avoine, trente livres, soixante-trois poules et trente-cinq jours de corvées.
Le commandeur percevait encore quelques petites rentes sur la ville de Donzenac et les dîmes du village de Lagrange et du tènement du Bois-d'Aurel, valant quarante-cinq livres.
Les revenus du tout montaient, les charges payées, à six cents livres, auxquelles il fallait encore ajouter cent quatre-vingts livres provenant de la grande vigne de la commanderie.

Domaine du Temple de Prugne


Département: Corrèze, Arrondissement et Canton: Brive-la-Gaillarde, Commune: Lachapelle-aux-Brocs - 19


Domaine du Temple de Prugne
Domaine du Temple de Prugne


Prunie, Prugnie ou Prugne, membre de la commanderie d'Ayen, était autrefois le chef-lieu d'une petite paroisse ; aujourd'hui, il appartient à la commune de Lachapelle-aux-Brocs, et ce n'est même plus un hameau (1). L'ordre de Malte y possédait une petite église paroissiale qui servait aux habitants du village de la Grange, et où un vicaire, moyennant une rétribution annuelle de vingt-cinq livres, célébrait la messe deux fois par mois. Près de cette église, se trouvaient « de vieilles mazures demonstrant y avoir heu autresfois des maisons du temps des Templiers. »
Le commandeur levait la dîme de tous les grains sur Prunie et sur les hameaux du Gauchet, du Bleygeat et du Battut, et tirait par-là environ quarante setiers de blé.
1. Situé absolument sur la limite des cantons de Brive et de Beynat, il figure dans le grand Atlas du département de la Corrèze sous le nom d'Emprugue.
Il était seigneur haut, moyen et bas justicier dudit Prunie et y percevait les droits de lods et ventes, mais il n'y possédait aucun fonds. Il lui était dû, en rentes féodales, onze setiers de froment, trente-sept setiers de seigle, quatre-vingt-huit quartons d'avoine, quatre livres, treize gélines et six jours de corvées.
D'ordinaire, ce membre s'affermait, soit avec celui de Mons, soit avec celui de Langlade il pouvait valoir cent cinquante livres en 1616, et cent trente livres en 1683.

Domaine du Temple d'Allassac


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Allassac - 19


Domaine du Temple d'Allassac
Domaine du Temple d'Allassac


Allassac était une annexe du Temple de Mons. On y voyait, en 1616, « de vieilles et anciennes mazures de quelques murages de maisons, n'y ayant aucune apparence d'y avoir eu autresfois esglise ou chapelle. »
L'ordre de Malte y possédait quelques fonds, des rentes et une mine d'ardoise. En 1683, le tout était affermé quatre-vingt-quinze livres.

L'Hôpital Langlade


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Larche, Commune: Saint-Pantaléon-de-Larche - 19


Domaine du Temple de Langlade
Domus Hospitalis Langlade


Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Le membre de Langlade était compris dans la paroisse Saint-Sernin de Brive. Il possédait une chapelle de dévotion qui était placée sous le vocable de saint Jean-Porte-Latine. En 1616, cette chapelle avait perdu une partie de sa voûte et était presque complètement ruinée. On en avait enlevé deux cloches que les garnisons voisines menaçaient d'emporter.
A côté, se trouvaient les restes de bâtiments importants qui étaient inhabités depuis un temps immémorial et dont la destruction, d'après la tradition, remontait aux Templiers. Je dirai, en passant, que cette tradition était erronée, car la maison de Langlade n'a jamais appartenu à l'ordre du Temple, ainsi que le prouve une charte du mois de février 1275, dont on trouvera un extrait aux pièces justificatives (1). Sur la fin du XVIIe siècle, le commandeur avait fait remettre en état un petit logement pour un vigneron chargé de l'entretien des terres et des prés voisins de la chapelle.
1. N° II.
Les revenus de ce membre consistaient en dîmes de tous grains levées, par moitié avec le prieur de Brive, sur le village de Langlade, et donnant cent ou cent vingt setiers de blé en terres et en rentes foncières sur Langlade, le Mazaud, la Chassagne, etc.
Les rentes produisaient vingt-cinq setters de froment, cinquante-un setiers de seigle, vingt-cinq setiers d'avoine, neuf poules, neuf livres et des corvées.
D'un autre côté, il était dû au seigneur de Noailles neuf setiers de seigle et neuf setiers d'avoine.
La haute justice appartenait au duc de Ventadour, baron de Donzenac, et la moyenne et la basse au commandeur.
En 1683, le membre de Langlade, toutes charges acquittées, était affermé cinq cents livres.

Domaine du Temple Le Chambon


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Larche, Commune: Saint-Pantaléon-de-Larche - 19


Domaine du Temple de Chambon
Domaine du Temple de Chambon


Le Chambon était, un domaine annexé au membre de Langlade. Il était situé à un quart de lieue de Brive et consistait en terres, vignes, bois, dîmes et rentes.
Il est probable que ce domaine se rattachait primitivement à un membre dont le chef-lieu était Brive.
L'ordre de Malte possédait dans cette ville une maison qui fut vendue, vers la fin du XVIe siècle, par le commandeur Gabriel Geraud, à maître Pierre Lescot. C'est dans cette maison que « les sieurs commandeurs se souloient tenir les hyvers, caresmes ou en temps de guerre. »

Hôpital de Belveyre


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Brive-la-Gaillarde-Sud-Ouest, Commune: Nespouls - 19


Domaine du Temple de Belveyre
Domus Hospitalis Belveyre


Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Le membre de Belveyre était situé dans la paroisse de Nespouls. Il comprenait une chapelle de dévotion dédiée à saint Jean-Baptiste, dans laquelle le curé de Nespouls était tenu, en retour d'une redevance de trente setiers de seigle, de célébrer la messe deux fois par mois. C'était là une obligation dont il se dispensait volontiers. La visite de 1616 nous apprend qu'il se contentait d'aller à Belveyre le jour de la fête patronale et qu'il exigeait à cette occasion un plantureux repas du fermier des revenus du membre.
A côté de cette chapelle se voyaient « certaines vieilles mazures de vieux bastiments où soulloit avoir deux grands corps de logis ruinées depuis le temps des Templiers, où il y a encore une cisterne voûtée, et y a encore quelques vieux portais et fenestrages. »
Il convient de faire ici la même rectification que pour Langlade. Belveyre était, au XIIIe siècle, une maison de Saint-Jean de Jérusalem et non une maison du Temple (1). Autour de ces vieux restes d'un passé florissant, s'étendaient quelques terres de peu de valeur.
1. Voir aux pièces justificatives les documents n° III et IV.
Le commandeur levait, sur les villages de Belveyre et de Farge, la dîme générale des grains, du vin et du lin ; mais il abandonnait un cinquième du produit à l'abbé d'Obazine. En 1721, cette dîme produisait de quatre-vingts à quatre-vingt-dix setiers de froment, et du vin pour une valeur de cent livres.
Le commandeur jouissait des droits de lods et ventes et percevait, en rentes foncières, cinquante-sept setiers de froment, quarante setiers de seigle, vingt-sept setiers d'avoine, vingt livres et dix-neuf poules. Quant à la juridiction, elle appartenait à tous les degrés au vicomte de Turenne.
Les revenus de Belveyre étaient affermés, en 1616, deux cent soixante livres ; en 1683, quatre cents livres, et en 1720, cinq cents livres.

L'Hôpital d'Eyzac


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Seilhac-Monédières, Commune: Chanteix - 19


Hôpital d'Eyzac
Domus Hospitalis d'Eyzac


L'Hôpital d'Eyzac était une annexe d'Ayen située dans la paroisse de Chanteix ; « n'y ayant autre à ladite annexe qu'un petit jardin contenant deux ou trois esminées terre, ou environ ; et n'y a aucune esglise, chapelle, ny maison ; si bien y a quelques vestiges ou fondements monstrants y avoir heu autresfois une chapelle et quelques bastiments de maisons. Et oultre ce, y a quelques apparences d'y avoir heu autresfois un petit estang et moulin près dudit jardin, le tout en ruine il y a plus de cent ans. »
Le commandeur y percevait la dime et quelques rentes.
« Le tout était affermé cent dix livres en 1683. »

Saint-Georges-de-Salons


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Uzerche, Commune: Salon-la-Tour - 19


Domus Hospitalis Hôpital Saint-Georges
Domus Hospitalis Hôpital Saint-Georges


Ce membre était situé dans la paroisse de Salons, voisine d'Uzerche. Il possédait une petite chapelle qui était complètement ruinée en le 16 (1).
1. Il y avait autrefois, dit l'auteur d'un procès-verbal de 1620, « sur un chemin champestre d'Uzarche à Lymoges, un petit oratoire ayant esté abattu il y a longues annés par autorité du procureur du roy de Lymoges, d'autant que les voleurs se logeoient dedans, tuoyent et desvalisoient les passans. »
Elle fut reconstruite vers 1700. Le commandeur levait la dime et quelques rentes foncières qu'il affermait cent cinquante livres en 1616, et deux cent quinze livres en 1721.

Hôpital-de-Fondège (ou Fond-d'Eyge)


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Argentat - 19


Domus Hospitalis Fondège
Domus Hospitalis Fondège


Ce membre était compris dans la paroisse d'Argentat. Il consistait « en un grand tènement appelé le village de l'Hospital-de-Fondège, estant entre les rivières d'Egge et de Dourdogne, auquel lieu le commandeur prend les cens et rentes, » etc. Il en levait d'autres sur le village de Lalo, situé dans la paroisse de Saint-Cirgues, sur celui de Merle, dans la paroisse de Saint-Geniez, et sur ceux de Lascazes et de la Pause, dans la paroisse de Sexcles. Le tout produisait environ quarante-cinq setiers de grains, quatre livres et quatre poules et, en outre, un saumon de trois pieds.
On remarquait, dans le village de Merle, dans le voisinage des tours appartenant à M. de Noailles, les vestiges d'une vieille chapelle dédiée à saint Léger.
L'Hôpital-Fondege était affermé cent livres.

Saint-Jean-de-Donne


Département: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Aurillac, Commune: Polminhac - 15


Domus Hospitalis Saint-Jean-de-Donne
Domus Hospitalis Saint-Jean-de-Donne


Ce membre était situé en Auvergne, à une petite distance d'Aurillac. Il comprenait une église paroissiale, placée sous le vocable de saint Jean-Baptiste, dont le commandeur était collateur. Quant aux dîmes et aux rentes levées sur la paroisse, elles appartenaient, pour moitié, aux chanoines de Saint-Géraud d'Aurillac.
A ce membre était jointe l'annexe d'Orzeaux ?, située dans la paroisse de Saint-Cernin.
L'ensemble de ses revenus était affermé, en 1683, deux cent quarante livres et deux fromages du Cantal.
En 1721, les charges ordinaires dues au roi et à la religion, c'est-à-dire au trésor de Malte, s'élevaient pour la commanderie d'Ayen à 162 livres.
Les décimes du clergé, la capitation, etc., à 279 livres.
Total. 441 livres.
Les revenus des onze membres énumérés plus haut, auxquels il faut joindre quelques rentes sur la cure de Mansac, sur Brive (1) et sur Turenne, étaient affermés. 2,969 livres.
Il restait donc au commandeur un revenu annuel net de toutes charges de 3,527 livres.
1. Je n'ai pas cru devoir faire figurer ici le membre de Brive. L'ordre de Malte, au XVIIe siècle, ne possédait plus dans cette ville que quelques rentes assises sur diverses maisons. J'ai dit plus haut que l'hôtel du Temple avait été vendu par le commandeur Géraud.
Sources: Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, pages 58 à 68. Tulle 1884. - Bnf

1. Chef: Temple d'Ayen


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Ayen - 19
Temple d'Ayen, en Limousin, à un quart de lieu d'Ayen, à 3 quarts de Saint-Bobert et de 3 quarts de lieue de Brive-la-Gaillarde, contient onze membres, église paroissiale, un domaine, four, dimes, cens, terres, près. « Revenu 300 livres »

2. Membre - Le Temple du Mont


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Malemort-sur-Corrèze, Commune: Varetz - 19


Domaine du Temple du Mont
Domaine du Temple du Mont


Temple du Mont, à 1 lieue de Brive-la-Gaillarde et à 2 du chef, consiste en une chapelle, maison du commandeur, métairies, garennes, bois, dimes, cens. « Revenu 600 livres »

Le Temple-du-Mont était une chapelle des Templiers, de la commanderie du Temple d'Ayen.
Mons, chapelle rurale en ruines, en 1775; était une dépendance de la commanderie en 1332, appartenant au Temple d'Ayen.
Sources: Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, Brive. Réalisé à partir de vieux catalogue.

3. Membre - Langlade


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Larche, Commune: Larche - 19


Domaine du Temple de Langlade
Domaine du Temple de Langlade


Langlade, annexe du Temple de Mons, distant d'icelui de trois quarts de lieue, proche banlieue de Brive-la-Gaillarde, consistant en une chapelle, un domaine, terres, prés, bois, dimes, cens et justice.
« Revenu 500 livres »

4. Membre. Domaine du Chambon


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Larche, Commune: Langlade - 19
Annexe, Domaine du Chambon à un quart de lieue de Brive-la-Gaillarde et à 1 lieue de Langlade, compris dans la ferme de Langlade.

5. Membre - Prugne


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Malemort-sur-Corrèze, Commune: Ussac - 19
Prugne, en Bas Limousin, à 3 lieues du chef, à 1 lieue de Brive-la-Gaillarde, église paroissiale.
« Revenu 130 livres »

6. Membre - Belveyre


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Brive-la-Gaillarde-Sud-Ouest, Commune: Nespouls - 19


Domaine du Temple de Belveyre
Domaine du Temple de Belveyre


Belveyre, en la paroisse de Nespouls, diocèse de Limoges, vicomté de Turenne, proche le château de La Faye, à 2 lieues du Temple de Mons, consiste en une chapelle, en dimes et cens.
« Revenu 400 livres »

7. Membre - Allassac


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Donzenac - 19


Domaine du Temple de Allassac
Domaine du Temple de Allassac


Allassac, proche la ville, à une demi-lieue du Saillant, consiste en un domaine, dimes, cens.
« Revenu 90 livres »

8. Membre. Hôpital d'Eyssat


L'Hôpital d'Eyssat ?, en la paroisse de Chanteuil (peut-être Lanteuil), consiste en un jardin et quelques cens.
« Revenu 110 livres »
Il exsiste un Eyssac, commune Sanssac-l'Eglise, Haute-Loire

9. Membre l'Hôpital Saint-Georges


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Uzerche, Commune: Salon-la-Tour - 19


Hôpital Saint-Georges
Hôpital Saint-Georges


Hôpital Saint-Georges, à 7 lieues du Temple de Mons, et il y a une chapelle sur la route de Paris à Toulouse, sont dus quelques cens.
« Revenu 170 livres »

10. Membre. Hôpital d'Argentat


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Argentat - 19
L'Hôpital d'Argentat de Fondaige, en la paroisse d'Argentat, à 7 lieues du chef, diocèse de Tulle, consiste en rentes.
« Revenu 100 livres »

Domaine du Temple d'Ayen



Le Temple
Domaine du Temple d'Ayen


Juste en dessous de Saulières. Il y a aussi à quelques centaines de mètres de l'Hôpital, au bord de la Dordogne, un lieu Le Temple, près du village La Chapelle Saint-Geral.

11. Membre - L'Hôpital


Département: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Aurillac, Commune: Polminhac - 15


Domaine de L'Hôpital
Domaine de L'Hôpital


L'Hôpital, Saint-Jean-de-Donne, en la Haute Auvergne, diocèse de Saint-Flour, à une demi-lieue d'Aurillac et à 18 du Chef, église de paroisse, dimes, cens qui se partagent avec le chapitre Saint-Giraud, d'Aurillac.


Annexe - Ourzeaux


Département: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Saint-Cernin, Commune: Girgols - 15


Domaine du Temple d'Ourzeaux
Domaine du Temple d'Ourzeaux


Ourzeaux, membre du Temple d'Ayen, en la paroisse Saint-Cernin, ou il y a dimes et rentes.
« Revenu 240 livres »
Sur la carte de Cassini, il y a un lieu l'Hôpital au dessus de Saint-Cirgue proche de Saint-Cernin, et proche de Saint-Martin de Valois, il y a un lieu Ourzeau. Je pense que ce devrait être ce lieu.
« Charges. 499 livres »
Commandeur: M. de Dreuille.
Etat de la commanderie en 1745.
Ayen. Prugné. Belveyre. Chambon. Saint-Leger du Merle. Bonzenat. Langlade. Mons. Aisat. Alassac. Saint-Georges de Salon. Saint-Jean de Donne.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

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