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Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France
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Cabanne (La)   (17)

Maison du Temple de La Cabanne


Charente-Maritime, arrondissement Rochefort, canton Surgères, commune Saint-Georges-du-Bois


Maison du Temple de La Cabane

Maison du Temple de La Cabane


Aucun document ne permet d'attribuer au Temple ou à l'Hôpital la fondation de cette maison dépendant de la commanderie du Temple de La Rochelle au XIVe siècle.

En 1373, elle était gouvernée par un frère prêtre âgé de 40 ans environ, Jean Regnon, qui y habitait avec un domestique et une servante. Les troubles du temps avaient fait tomber ses rentes annuelles, en argent, de 42 livres 12 sous 6 deniers à 18 livres 6 sous 6 deniers. De 8 à 10 setiers, les rentes et terrages en grain étaient passés à 20 boisseaux estimés 1 livre 13 sous 4 deniers. En raison des guerres, beaucoup des terres étaient incultes et les broussailles avaient envahi les champs (creveruntque ibidem nemora in multitudine). La culture des quelques terres encore emblavées coûtait fort cher et ne rapportait, tous frais payés, que 10 setiers de céréales par an, évalués 15 livres. Le foin récolté dans les prés était estimé 20 livres mais, une fois prélevée la quantité nécessaire à la nourriture du bétail de la maison, la vente du reste ne rapportait que 50 sous. Les rentes en vin étaient de 4 tonneaux sur lesquels 2 étaient réservés à la consommation du gouverneur, de ses serviteurs et des hôtes de passage, les 2 autres étaient vendus 12 livres.

L'enquête de 1373 ne mentionne pas de chapelle à La Cabane. Il semble bien pourtant qu'il en ait existé une puisqu'un document du XVe siècle indique que — ...d'ancienneté il y souloit avoir chapelle garnie d'aulter et y a encores gens en vie qui l'ont veu... et qui y ont veu chanter et vestir des frères dudit ordre de Saint Jean de Jérusalem —.

La maison de La Cabane possédait un droit d'usage dans la forêt toute proche de Benon. Elle pouvait y prendre du bois de chauffage et y faire pacager son bétail.

En 1564, La Cabane était considérée comme une simple métairie et les visiteurs notent dans leur procès-verbal — ...nous sommes enquis... s'il y avoit chappelle en la subjection ou collation du commandeur, nous ont dit que non —. Aucune allusion à des ruines de chapelle n'est faite dans ce document.

En 1675, le rapport des commissaires montre les bâtiments de La Cabane en piteux état: —...après avoir assemblé les habitans dudit lieu et nous estre informé des logemans de ladite seigneurie, nous ont fait voir certaines mazures, contenant en leur largeur, huit toizes et demye et dix toizes de longueur, opozés du costé du village par un bout au septantrion et de l'autre bout au midy, consistant en maison, grange, escurie, toîts à pourceau, brebis et pigeonnier, tous lesquels bastimans il est besoing de restablir pour loger les fruits de la mesterie de La Cabanne... l'ung des anciens habitans du lieu nous a dit avoir veu la charpente desdits bastimans et qu'il y a quarante ans qu'ung commandeur de ladite commanderie avoit fait marché pour remettre les bastimans en estât d'y pouvoir loger et y serrer les fruits—.

En 1699, les édifices, récemment restaurés, sont jugés en bon état de même qu'au siècle suivant, en 1783.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983

Maison du Temple de La Cabanne


Frère Guillaume de la Cabanne, sergent, est mentionné dans les pièces du procès des Templiers. La proximité géographique des lieux cités dans sa déposition semble bien le rattacher à cette maison.

Cependant, seule une enquête du XVe siècle nous permet d'inclure avec certitude La Cabanne parmi les maisons templières. Divers droits possédés par cette maison dans la forêt de Benon portaient le nom de « Montre des Croisés » qui consistait au «... droit de prendre tant pour eux que lours hommes et tenant leur usage et exploit de chauffage par toute la forest de Benon, droit de pascage, droit et exploit de monstre grousse et graille en ladite forest tant pour édifier, rédiffier que pour lours ustenciles nécessaires pour ladite maison... ».
Jean-Claude Bonnin - Les Templiers de La Rochelle. La commanderie, la chapelle, les fiefs, seigneureries et maisons templières. La Rochelle : J.-C. Bonnin. 2005

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Cabriac   (11)

Maison du Temple de Cabriac


Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Capendu, commune: Douzens 11


Maison du Temple de Cabriac
Maison du Temple de Cabriac


Les Templiers de Douzens, avaient dans l'environnement de la commanderie même, une possession qui se nommait « Cabriac », elle était elle aussi très importante et d'un très gros revenu.
Je vous donne quelques actes qui concernent cette Maison de Cabriac

1169, 24 novembre


Gilles fait don à la milice du Temple, avec le consentement de son père, de sa personne et de « l'honneur » qu'il avait dans le territoire de Cabriac.

1169, 5 mars


Raimond d'Albas fait son testament, par lequel il donne à la milice du Temple sa personne, son « honneur » et tous les biens qu'il avait dans la « villa » et le terroire de Cabriac.
A. Original: Arch. Haute-Garonne, H Malte, fonds de Douzens, liasse 29 (anc. Cabriac, liasse 1, nº 9).
La concordance d'un mercredi avec le 5 mars s'observe bien en 1169; le millésime a donc changé avant cette date. Le scribe a donc employé soit le style de Noël, soit plus probablement le style de l'Annonciation selon le calcul pisan.

1169, 9 décembre


Alazaïs (Aladaicia) Xatmara, ses enfants et son gendre vendent au Temple trois pièces de terre dans le terroir de Cabriac, pour 104 sous melg. - Serment de Gaviosa.

1157, 11 février


Bernard, fils de Raimond At (Ato) et sa soeur Columba donnent au Temple « l'honneur » qu'ils avaient dans les terroirs de Douzens et Cabriac, avec réserves concernant les droits de Columba et de son mari, plus trois vignes à Villar-Tinhol et des fief s que Raimond tenait du Temple.

1163, juin


Pierre de Bubas et sa famille échangent avec les frères de la milice une pièce de terre dans le terroir de Cabriac, contre un « honneur » à Bubas.

1159, 13 juillet


Garsen (Garsendis) et les siens échangent avec Hugues de Bubas, leur parent, et ses confrères du Temple, un jardin sis au terroir de Cabriac et dont une convention règle l'irrigation, contre une pièce de vigne, 10 sous, valeur pour laquelle ils avaient engagé au Temple une terre, et le rachat du gage de 8 sous qui grevait le jardin.

1171, 4 mars


Garsen (Guarsendis) confirme en son nom et en celui de ses enfants la donation faite au Temple par feu Raimond d'Albas, son frère, d'un « honneur » à Cabriac. Si les frères de la milice ne pouvaient entrer en possession des biens donnés, elle devrait leur restituer les 25 sous melg. qu'elle a reçus d'eux en aumône. Elle confirme par serment l'ensemble de ces dispositions.

1110, 24 avril


Arsen (Arsendis) et Lucie échangent avec Foi leur soeur « l'honneur » de Cabriac contre un autre honneur ayant appartenu à leurs parents. Lucie échange avec Foi les trois parts qu'elle possède sur les oliviers de « Vassa », engagées par Raimond « Siger », contre une vigne à Barbaira. Clauses de réversibilité en faveur de Foi.
Le nom d'Ermengau de Barbaira, cité à la fin, se retrouve à la date de 1113 (nº 89). Bien que n'intéressant pas directement le Temple, cet acte a été joint au précédent à cause de l'honneur de Cabriac: il n'y a pas de raison de penser que sa date soit erronée.
Sources: Cartulaires des Templiers de Douzens - Publiés par Gérard et Elisabeth Magnou, sous la direction de Philippe Wolff - Paris, Bibliothèque Nationale - 1965

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Cabrieres (Gard)   (30)

Domaines du Temple à Cabrières


Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Marguerittes - 30


Domaines du Temple à Cabrières
Domaines du Temple à Cabrières


Certaines munificences seigneuriales sont particulièrement remarquables. En 1146, Pons de Meynes donne la coseigneurie de quatre castra avec tous les biens qu'il y posséde à Trévils « Saint-Martin-de-Trévils, église rurale, détruite Ecclesia Sancti-Martini de Trivils; fratres de Templo de Trevils, sive ad Montfrin, 1161.
(bibliothèque du grand séminaire de Nîmes)

Montfrin


Département Gard, Arrondissement Nîmes, Canton Aramon - 30


Maison du temple de Montfrin
Maison du temple de Montfrin



Meynes


Département Gard, Arrondissement de Nîmes, Canton d'Aramon - 30


Domaine du Temple de Meynes
Domaine du Temple de Meynes



Théziers


Département Gard, Arrondissement de Nîmes, Canton d'Aramon - 30


Domaine du Temple de Théziers
Domaine du temple de Théziers



Bassargues


Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Remoulins - 30


Domaine du Temple de Bassargues
Domaine du Temple de Bassargues


— Un jardin et un manse à Bassargues avec l'homme qui l'habite, un honneur à Montagnac, ce qu'il a à Cabrières, un fief à Fourques, des biens à Saint-Gilles et enfin le quart du fief de Pouzilhac

Saint-Gilles


Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30


Maison du Temple de Saint-Gilles
Maison du Temple de Saint-Gilles


— Les biens donnés à Saint-Gilles ne sont pas détaillés dans la charte de donation mais nous sont connus par une confirmation adressée aux Templiers par l'abbé en 1156: il s'agit de cens prélevés sur au moins cinq maisons, un atelier et deux vignes:
Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 007 et Chartier du Temple de Montfrin et les Maisons du Gard, nº 001

Calvisson


Département Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Sommières - 30


Domaine du Temple de Calvisson
Domaine du Temple de Calvisson


— Ainsi, rares sont les chartes illustrant la constitution des domaines de Calvisson ou d'Aimargues.
— Mais également de castra environnant Nîmes, comme Cabrières, Marguerittes et Manduel.

Les Templiers concèdent pourtant des terres en emphytéose dans tous ces lieux dès les années 1160, ce qui suggère la présence d'un patrimoine sans doute déjà respectable.
— Baux à Calvisson.
— Quelques achats apparaissent à Manduel et à Cabrières entre 1160 et 1188:
Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 013, 034, 099, 169
— D'autres secteurs dépendant de la maison de Saint-Gilles accueillent des fiefs: Cabrières:
— Albergue de cinq cavaliers versée en échange d'un fief à Cabrières:
« Chartier du Temple de Saint-Gilles, (nº 099) »
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Saint-Martin-de-Trévils


Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Aramon - 30


Eglise de Saint-Martin
Eglise de Saint-Martin


— Eglise rurale, aujourd'hui détruite, commune de Montfrin.
— Ecclesia Sancti-Martini de Trevils.
— Frates de Templo de Trevils, sive ad Montfrin, 1161 (Bibliothèque du grand séminiaire de Nîmes)
— Cette église dépendait du prieuré de Saint-Privat (E. Trenquire, Mémoires sur Montfrin)
— C'est encore aujourd'hui le nom d'une section cadastrale de la commune de Montfrin.
Sources: Dictionnaire Topographique du département du Gard, rédigé sous les auspices de l'académie du Gard par M. E. Germer-Durand, membre de cette académie. Paris Imprimerie Impériale M DCCC LXVIII.

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Cadeillan   (32)

Domaine du Temple de Cadeillan


Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Fezensac - 32


Domaine du Temple de Cadeillan
Domaine du Temple de Cadeillan


De la commanderie de Montsaunès dépendait, dès l'origine, le membre de Cadeillan, situé dans la partie méridionale de la Gascogne. Ici, le seul document qui nous reste de la domination des Templiers dans cette localité est un acte qu'ils semblent avoir légué en partant à leurs vassaux de Cadeillan, comme pour inspirer leurs regrets.

C'est une charte par laquelle Bernard de Revel, précepteur de Montsaunès, concédait aux habitants les droits d'usage de pâturage dans les bois du Temple, en n'exigeant en retour que la redevance annuelle d'une galline grasse et suffisante.
10 avril 1305 - Archives de Cadeillan

A une petite distance de Cadeillan, l'Ordre de Saint-Jean possédait en paréage avec le roi la ville de Plantier ou de Saint-Jean du Planté.
Après la suppression du Temple, les chevaliers réunirent ces deux domaines et en formèrent la Commanderie de Plantier, qui subsista jusqu'au XVIe siècle, époque où elle fut réunie à celle de Montsaunès. Mais ce ne fut pas du reste la dernière transformation de cette petite circonscription de l'Ordre.
Dans la première moitié du XVIIe siècle, elle fut de nouveau reconstituée; vers la fin de ce siècle, elle fut supprimée une seconde fois Cadeillan fut réunie à Montsaunès et le Plantier fut adjoint, malgré son éloignement, à la commanderie de Lugan, située dans le Rouergue.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M. A. Du Bourg (1883)

Domaine du Temple de Cadeillan


Sa situation stratégique en a fait depuis le Haut Moyen Age le siège de deux Commanderies d'Ordres de Chevalerie, disposant d'un château, sis au Lieu dit Le Casteret, disparu depuis, et d'une église, demeurée en son emplacement actuel.

Cadeillan fut une Commanderie de l'Ordre des Templiers, jusqu'à la dissolution de l'Ordre en 1312 par le Pape Clément V, sous le règne de Philippe le Bel.
C'est en 1305 que le Commandeur de Montsaunès, Bernard de Revel, donna à Cadeillan le statut de Commune.

De 1312 à la révolution, Cadeillan fut une Commanderie de l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, devenu, après la prise de l'île de Rhodes par les Turcs en 1522, l'Ordre des Chevaliers de Malte (1530).

L'église actuelle possède, peintes au plafond, au-dessus du choeur, les deux croix de l'Ordre des Chevaliers de Saint Jean et de l'Ordre de Malte. Elle renferme la tombe de Pierre de Carsalade du Pont, seigneur de Cadeillan, Chevalier de l'Ordre de Saint Louis, qui possédait une maison forte au lieu-dit « Au Pont. » Le tabernacle de l'église, en bois doré, date du XVIIIème siècle.
Sources: Lombez Tourisme

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Caen   (14)

Les Templiers dans le bailliage de Caen


Département: Calvados, Arrondissement et Canton: Caen - 14

Les aléas de l'histoire font que bien des aspects de la vie des maisons du Temple en Occident nous échappent à jamais. L'étude des hommes qui se succédèrent deux siècles durant dans ces commanderies est un sujet des plus obscurs, du moins jusqu'aux abords du XIVe siècle. En effet, par une paradoxale et cruelle ironie du sort, il aura fallu attendre les tristes circonstances de « l'affaire des Templiers » et la mort programmée de l'Ordre pour que ses derniers membres quittent, pour leur malheur, le paisible anonymat dont jouissaient leurs prédécesseurs.

Les cinq établissements du Temple installés dans les limites du bailliage de Caen, à savoir:

Domaine du Temple de Baugy


Département: Calvados, Arrondissement: Bayeux, Canton: Balleroy, Commune: Planquery - 14


Domaine du Temple de Baugy
Domaine du Temple de Baugy


Domaine du Temple de Courval


Département: Calvados, Arrondissement et Cantons: Vire, Commune de Vassy - 14


Domaine du Temple de Courval
Domaine du Temple de Courval


Domaine du Temple de Bretteville-le-Rabet


Département: Calvados, Arrondissement: Caen, Canton: Bretteville-sur-Laize - 14


Domaine du Temple de Bretteville-le-Rabet
Domaine du Temple de Bretteville-le-Rabet


Domaine du Temple de Voismer


Département: Calvados, Arrondissement: Caen, Canton: Bretteville-sur-Laize, Commune: Fontaine-le-Pin - 14


Domaine du Temple de Voismer
Domaine du Temple de Voismer


Domaine du Temple de Louvigny


Département: Orne, Arrondissement: Alençon, Canton: Radon, Commune: Brullemail - 27


Domaine du Temple de Louvigny
Domaine du Temple de Louvigny


Domaine du Temple de Fresneaux


Département: Orne, arrondissement: Alençon, Canton: Sées, Commune: Aunou-sur-Orne - 27


Domaine du Temple de Fresneaux
Domaine du Temple de Fresneaux


— La petite maison de Louvigny, dépendant de celle de Fresneaux, ne déroge pas sur ce sujet à la règle générale.
Les noms de Templiers relevés dans les actes concernant ces commanderies sont fort rares pour les XIIe et XIIIe siècles. Ainsi peut-on citer à titre d'exemple frère Guillaume Oeil-de-Boeuf maître de la milice du Temple « en deçà de la mer » (Frater Oculus Bovis, militiae Templi citra mare magister humilis) - c'est-à-dire en Occident - qui, à Noël 1206, concéda au chapitre de Bayeux une portion de dîme à Carcagny appartenant précédemment à la maison de Baugy.

En juin 1226, c'est frère Guillaume Aquila, précepteur des maisons du Temple en Normandie, (Fratrem Willelmum Aquila, preceptorem domorum templi in Normannia) qui apparaît dans une affaire opposant l'abbaye d'Aunay à la maison du Temple de Courval, au sujet de deux gerbes de dîme à Vassy.

On peut encore évoquer frère Robert Paiart, exerçant la même fonction (Frater Robertus Paiart, preceptor milicie templi in Normannia), qui est cité à plusieurs reprises entre 1258 et 1261, d'abord dans le différend opposant de nouveau l'abbaye d'Aunay à la maison de Courval, puis dans celui qui opposa le prieuré du Plessis-Grimoult aux maisons de Baugy et Bretteville-le-Rabet.

Il faut cependant remarquer que tous ces personnages sont des dignitaires de l'Ordre, intervenant occasionnellement dans des affaires d'importance impliquant le patrimoine ou mettant en jeu des sommes d'argent conséquentes. Des simples frères demeurant alors dans lesdites maisons du bailliage de Caen, nous ne savons rien, à une exception près: dans une charte non datée, mais attribuable au milieu ou à la seconde moitié du XIIe siècle, confirmant le don des dîmes de la paroisse de Bretteville-le-Rabet au prieuré du Plessis-Grimoult, apparaît en tant que témoin un certain Ranulf templier. On peut logiquement supposer que ce Ranulf était alors précepteur de la commanderie de Bretteville-le-Rabet.

Pour les XIIe et XIIIe siècles, notre information se limite donc à quelques noms et quelques titres, sans autres éléments pour esquisser une biographie, même sommaire. Pour accéder à un niveau supérieur de connaissance sur les frères du Temple, il faut attendre le début de l'affaire des Templiers.

Le procès de l'Ordre du Temple qui dura plusieurs années a donné naissance, ne serait-ce que pour le royaume de France, à une documentation qui devait être considérable à l'origine. Même si celle-ci a connu d'innombrables pertes, elle n'en demeure pas moins importante, quoiqu'assez inégale selon les endroits concernés. De ce point de vue, les maisons du bailliage de Caen sont particulièrement bien servies puisque plusieurs sources documentaires sont encore existantes, cas assez exceptionnel en soi. En ce qui concerne les frères résidant dans ces commanderies, trois documents peuvent nous fournir des informations. Ce sont, en suivant l'ordre chronologique:

— Les inventaires de mise sous séquestre des biens des commanderies du bailliage de Caen effectués par les officiers royaux le vendredi 13 octobre 1307, le jour même de l'arrestation des Templiers.
— Le procès-verbal de l'interrogatoire des Templiers de ce même bailliage, mené à Caen les 28 et 29 octobre 1307 par les commissaires de l'Inquisiteur de France.
— Les procès-verbaux de l'enquête de la commission pontificale qui s'est déroulée à Paris du 8 août 1309 au 5 juin 1311 (J. Michelet).

Des trois sources utilisées, c'est sans conteste le procès-verbal de l'interrogatoire de Caen qui est le plus précieux. Nous ne souhaitons pas nous appesantir plus que nécessaire sur la première partie du procès-verbal qui relate les conditions dans lesquelles se déroula l'interrogatoire et reprend les charges qui pesaient sur l'Ordre. Les Templiers sont accusés d'être hérétiques et idolâtres — entre autres, de renier le Christ, de cracher sur la croix lors des réceptions et d'adorer des idoles — et d'avoir des pratiques obscènes et homosexuelles.

Après avoir commencé par nier, les treize Templiers du bailliage de Caen avouèrent finalement les crimes imputés à l'Ordre. Le chevalier Gautier de Bullens contesta toutefois certaines accusations telles que celles portant sur « l'ydole fait afforme d'une teste d'omme » ou sur le sacrement de l'hostie. Seul le frère Guy Pesnee interrogé le samedi 28 octobre nia toutes ces accusations et persista dans ses dénégations après avoir subi la torture; il n'avoua que le lendemain.

Au-delà de ces soi-disant aveux, l'interrogatoire de Caen apporte énormément à qui s'intéresse aux Templiers. En premier lieu, il nous fournit une liste complète des frères de l'Ordre résidant alors dans les cinq établissements du bailliage: ils étaient treize en tout et pour tout. Ce sont, en suivant l'ordre adopté par le procès-verbal:
— Le chevalier Gautier de Bullens, de la maison de Voymer,
— Matieu Renaut, commandeur de Bretteville-le-Rabet,
— Etienne de Noefcastel, commandeur de Courval,
— Giefroi Hervieu de Bretteville,
— Jehan Challet, de Bretteville,
— Guillaume le Raure, de Baugy,
— Richard Bellenguel de Courval,
— Guillain Tone, de Courval,
— Henri de Rothours, de Voymer,
— Aubin Lenglois, commandeur de Baugy,
— Christofle de Loviers, de Voymer,
— Raoul de Perrousel, de Baugy,
— Guy Pesnee, de Louvigny.
Les autres renseignements portent sur le statut dans l'Ordre de chacun d'entre eux - chevalier, sergent ou prêtre -, le diocèse d'origine, le lieu de réception ainsi que l'identité du frère qui y procéda, et le nombre d'années passées dans l'Ordre. Ces informations ont servi de base à l'élaboration de notices biographiques, qui ont été présentées sous forme d'un tableau de synthèse. Ces données ont pu être vérifiées et complétées ponctuellement par confrontation avec les deux autres sources citées précédemment.
A l'issue de la lecture de ces notices, un commentaire s'impose. La première remarque qui se dégage concerne les effectifs des maisons du Temple: ceux-ci paraissent très faibles. On compte, en effet, treize Templiers en tout et pour tout, répartis dans nos cinq établissements. Le frère Guy Pesnee demeurait seul à Louvigny, petite dépendance de la maison de Fresneaux et les autres commanderies abritaient chacune trois frères, même celle de Bretteville-le-Rabet qui occupait pourtant, semble-t-il, le deuxième rang des commanderies normandes après Saint-Etienne-de-Renneville.
Cette modicité des effectifs ne signifie pas cependant que les biens de l'Ordre étaient sous gérés car chaque établissement abritait une domesticité fort importante, comme en témoignent les inventaires établis le 13 octobre 1307.
A Baugy, du chapelain au gardien des oies, la maisonnée regroupait vingt-sept personnes en plus des trois frères et les maisons de Bretteville et de Courval comptaient au moins treize domestiques chacune.

La remarque suivante porte sur le caractère local du recrutement:
Les frères de nos commanderies étaient très majoritairement originaires de Normandie, neuf sur treize plus précisément (soit 70 %).
— Matieu Renaut,
— Henri de Rothours,
— Aubin Lenglois et
— Chritofle de Loviers.
Tous quatre originaires du diocèse d'Evreux, furent reçus dans la chapelle de Renneville, maison principale de la préceptorie de Normandie, de même qu'Etienne de Noefcastel, Richard Bellenguel et Guy Pesnee, venant, eux, du diocèse de Rouen.
Quant à Giefroi Hervieu et Guillain Tone, originaires du diocèse de Bayeux, ils furent, pour leur part, reçus à Bretteville.
A la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle, les réceptions ne semblent plus se dérouler ailleurs que dans ces deux commanderies, alors que la préceptorie de Normandie compte environ douze établissements.
L'indication du nombre d'années passées dans l'Ordre par chacun de nos Templiers permet par déduction de connaître l'année de la réception, mais nous n'avons qu'une seule indication de date précise: le témoignage de Mathieu de Cresson Essart (J. Michelet, Procès des Templiers) nous apprend que Gautier de Bullens fut reçu à Paris le die martis post festum apostolorum Pétri et Pauli (le 29 juin 1294).

Nous connaissons en outre les dates de réception de quelques autres Templiers d'origine normande: furent reçus à Renneville:
— Guillaume Bonchel, circa instans festum Nativitatis beati Johannis Baptiste, erunt XII anni vel circa (24 juin 1299),
— Pierre Agate, neveu de Philippe Agate, in vigilia Symonis et Jude apostolorum, fuerunt decem anni vel circa (28 octobre 1301),
— Raoul Louvet, fuerat [in ordine] nisi per llllor menses ante captionem eorum (juin 1307),
— Thomas Quentin, reçu lui à Bretteville, circa instans festum beati Johannes, erunt X anni vel circa (30 juin 1301).
— Les indications sont peu nombreuses, mais il semble tout de même que juin soit un moment privilégié.
(Le Procès des Templiers, tome 2, pages 26-28, et pages 191-198, tome 1, pages 554-556).

Le privilège de recevoir les postulants revenait le plus souvent à un dignitaire de l'Ordre, généralement au précepteur de la province: à Renneville, deux frères furent reçus par Girart de Villers, maître de France. (Le Procès-verbal de Caen cite également un « Richard de Villers »: il faut y voir une confusion de prénoms. (Consulter E.G. LEONARD, Gallicarum militiae templi domorum, Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le marquis d'Albon, suivie d'un tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs, Paris, Librairie Champion, 1930, page 115).

Mais la majorité le fut par frère Philippe Agate, qui exerça successivement, ou conjointement, les fonctions de commandeur de Renneville, de précepteur de Normandie, puis en 1307, de commandeur de Sainte-Vaubourg.
(Sur Philippe Agate, voir Introduction au cartulaire manuscrit du Temple..., pages 116, 118 et 119)
La plupart des Templiers du bailliage de Caen n'avaient donc jamais quitté leur région d'origine, voire la commanderie où ils avaient été reçus. Aubin Langlois, reçu à Renneville vers l'année 1283 était déjà commandeur de Baugy vers 1299 (J. Michelet, Procès des Templiers);
Mathieu Renaut, reçu, lui, à Bretteville-le-Rabet aux environs de 1297, y était toujours vers 1301 (J. Michelet, Procès des Templiers); quand il assista à la réception de Thomas Quentin et, en 1307, il était commandeur de la maison.
Cette stabilité des effectifs était de fait nécessaire à une gestion efficace du patrimoine de l'Ordre, qui se constituait principalement de grosses exploitations agricoles.
Nos Templiers normands n'étaient assurément pas des guerriers attendant un départ de plus en plus hypothétique pour la Terre Sainte, mais d'efficaces administrateurs.

Cette transition nous amène au point suivant concernant le statut des frères de nos commanderies. En effet, à l'encontre de l'image bien implantée dans l'inconscient collectif qui représente le Templier comme un chevalier vêtu d'un manteau blanc frappé d'une croix vermeille, chevauchant en armes et toujours prêts à combattre, on constate que la très grande majorité des frères du Temple sont des sergents. Parmi nos treize Templiers, seul Gautier de Bullens se dit chevalier: tous les autres sont frères sergents !

Michel Miguet qui a pu recenser vingt-cinq Templiers pour toute la préceptorie de Normandie au début du XIVe siècle aboutit aux mêmes constatations en comptant pour sa part vingt-deux frères sergents, soit 88 % de l'effectif, deux chevaliers, soit 8 %, et un seul prêtre, soit 4 %. De même, l'étude des dépositions des Templiers des diocèses de Clermont et de Limoges a donné des résultats équivalents: sur un effectif de soixante-six, on a trouvé cinquante frères sergents (75,8 %), neuf chevaliers (13,6 %) et sept prêtres (10,6 %). Les frères chapelains sont encore moins nombreux que les chevaliers.

De fait, l'Ordre avait souvent recours au recrutement extérieur pour desservir ses chapelles: les inventaires des maisons du bailliage de Caen signalent que le 13 octobre 1307 le chapelain de la commanderie de Baugy était Monseigneur Guillaume Duredent et celui de Bretteville Monseigneur Guillebert. A Courval, on signale également un chapelain mais sans le nommer. Aucun de ces trois hommes n'était frère du Temple et ils ne furent nullement inquiétés le jour de l'arrestation. Quant au faible effectif de chevaliers, il s'explique en partie par la disparition d'un grand nombre de combattants au Proche-Orient dans les années qui précédèrent la perte du Royaume latin de Jérusalem, mais il est aussi le reflet d'une désaffection certaine de l'aristocratie pour l'idée de croisade en général et l'Ordre du Temple, de plus en plus critiqué, en particulier.

Les historiens du Temple voient dans la faiblesse du recrutement d'origine aristocratique une des causes du déclin de l'Ordre, tant au niveau spirituel qu'intellectuel, car les frères sergents remplaçaient de plus en plus fréquemment les chevaliers à la tête des commanderies et même des préceptories. Nous avons pu constater pour notre part que Matieu Renaut, Etienne de Noefcastel et Aubin Lenglois, commandeurs respectifs des maisons de Baugy, Bretteville et Courval étaient effectivement frères sergents, et que le chevalier Gautier de Bullens, pour sa part, n'était pas commandeur: le procès verbal des interrogatoires de Caen le désigne comme « compaignon de la maison deu Temple de Vaymer. » Il est par ailleurs établi que Philippe Agate, dignitaire de l'Ordre évoqué précédemment, était lui-même frère sergent.

Pour autant, faut-il en déduire que l'ordre était irrémédiablement en crise ?
Nous n'avons somme toute que peu de renseignements sur les époques antérieures et donc peu de points de comparaison. Après tout, les commanderies d'Occident n'avaient rien de commun avec les « casernes » du front, regroupant plusieurs dizaines voire plusieurs centaines de combattants. Dans les premières, les frères étaient en petit nombre et ils ne menaient sûrement pas d'activités guerrières.

On peut légitimement penser qu'en Occident on avait le plus souvent affaire, en dehors des chapelains, à des frères sergents plutôt qu'à des chevaliers.
Les frères ayant des dispositions pour le combat étaient envoyés rapidement en Terre sainte, surtout dans les années qui précèdent sa perte définitive, tandis que ceux qui présentaient des dispositions pour la gestion du patrimoine restaient sur place.
La perte de la Terre Sainte en 1291 et le repli sur Chypre ou l'Occident n'a peut-être pas eu une si grande incidence sur l'organisation des maisons rurales.
De plus, jusqu'à ses dernières années d'existence, l'Ordre du Temple attirait encore des vocations, même si elles étaient relativement peu nombreuses. Sept membres de notre groupe de Templiers, soit la majorité, avaient été reçus dans l'Ordre après 1291, dont trois après 1300: ce sont les frères Giefroi Hervieu, Guillain Tone et Guy Pesnee.
Si l'aristocratie boudait l'Ordre du Temple, ce n'était certes pas le cas de toutes les classes de la société !
Qu'advint-il des Templiers de Caen après l'interrogatoire des 28 et 29 octobre 1307 ?
Pour répondre à cette question, nous avons fait appel à un second document: le texte de l'enquête de la commission pontificale.
La mission de cette commission était de convoquer tous les témoins aptes à déposer contradictoirement sur l'ordre du Temple, en sa faveur ou contre lui, de les interroger et de tenir un procès-verbal de ces dépositions. Elle devait siéger dans les limites de la province ecclésiastique de Sens où la plupart des Templiers se trouvaient incarcérés. De fait, elle se tint à Paris, capitale du royaume, dont l'évêché dépendait de la métropole sénonaise. Les travaux de la commission durèrent d'août 1309 à juin 1311.
Environ 550 témoins, la plupart amenés de province, se présentèrent et la majorité d'entre eux voulaient défendre l'Ordre. Finalement deux cent trente-et-un témoins furent entendus par les commissaires du 11 avril 1310 au 5 juin 1311, date de clôture de l'enquête.
L'exemplaire original sur parchemin du procès-verbal fut transmis au Pape en vue de la préparation du concile de Vienne et la copie sur papier, conservée à Paris, finit par aboutir en 1793 à la Bibliothèque nationale.
Entre 1841 et 1851, ce texte a fait l'objet d'une publication intégrale par Michelet sous le titre de Procès des Templiers.
Cette édition demeure le document de travail de référence pour qui s'intéresse à la question, bien que la publication, préparée un peu hâtivement, ne soit pas irréprochable dans le détail. Le texte n'a pas été annoté et aucune table des matières n'a été dressée; par contre, un index des noms de lieux et de personnes a été établi, ce qui peut s'avérer pratique. Ajoutons que le procès-verbal était rédigé, comme il se doit, en latin, ce qui peut poser problème à la nouvelle génération d'historiens dont la formation présente généralement quelques lacunes en la matière.
Pour se repérer, il semble donc indispensable d'avoir recours à l'excellent ouvrage de Raymond Oursel qui traduit et commente de longs passages du texte et qui donne, dans sa table des matières, les concordances avec les pages de l'édition Michelet.

Cette longue mise au point avait pour but de signaler les difficultés qui se sont présentées quand il s'est agi de retrouver la trace des treize Templiers du bailliage de Caen dans ce texte, ô combien rébarbatif. Et finalement, c'est grâce à l'utilisation de l'index que nous avons repéré laborieusement cinq passages où il est fait mention de ces derniers.

Le 26 février 1310, cinquante-huit Templiers amenés de Gisors comparurent devant la commission pontificale; parmi eux se trouvaient assurément onze, probablement douze, des treize Templiers de Caen. Tous acceptèrent de défendre l'Ordre. Ce sont: Galtherus de Bullens, chevalier, du diocèse d'Amiens:
— Stephanus de Novocastello, Ricardus Berlengue et Guido de Panaia, du diocèse de Rouen,
— Anricus des Recors, Matheus Renaudi, Audinus Anglici et Christophorus de Locaveris, du diocèse d'Evreux,
— Gilanus Toe et Guaufredus Cruci, du diocèse de Bayeux,
— Johannes Barbonna, du diocèse de Troyes et
— Radulphus de Perosello, du diocèse d'Amiens.
L'identification n'allait pas de soi car ces noms diffèrent assez sensiblement de la graphie utilisée dans le procès-verbal de l'interrogatoire de Caen. La plupart des différences sont imputables à des latinisations plus ou moins approximatives, mais on note également des erreurs de prénoms assez fréquentes, ainsi qu'une erreur de transcription moderne (cruci pour ervei) qui n'aura pas échappé aux personnes ayant quelques notions de paléographie. Avec de la patience et un peu d'imagination, on peut, par recoupement d'informations, s'assurer de l'identification.
Le 28 mars 1310, les commissaires firent comparaître l'ensemble des Templiers qui acceptaient de défendre l'Ordre, afin qu'ils choisissent parmi eux des procureurs. Parmi les cinq-cent-cinquante Templiers présents, ou environ, nous relevons à nouveau la présence de dix de nos Templiers.

Entre les deux séances, Jehan Challet et Christophe de Loviers ont quitté notre horizon, tout comme Guillaume le Raure a disparu entre Caen et Paris.
Qu'est-il advenu des ces derniers ?
Ont-ils finalement renoncé à défendre l'Ordre, se sont-ils enfuis, ou bien sont-ils décédés ?
Cette dernière hypothèse est malheureusement la plus vraisemblable: lors des interrogatoires, plusieurs frères se plaignirent aux commissaires des conditions d'incarcération ainsi que des mauvais traitements qu'ils avaient subis. Depuis 1307, plusieurs étaient déjà morts en prison et on peut supposer que les frères les plus âgés furent parmi les premiers à partir. Christophe de Loviers et Guillaume le Raure, reçus tous deux en 1282 ou 1283, avaient probablement dépassé la cinquantaine, sachant que les impétrants avaient généralement entre vingt et trente ans.
A la suite de cette séance plénière du 28 mars 1310, les interrogatoires individuels commencèrent. Aucun Templier de Caen ne témoigna, malheureusement, devant la commission; les rares informations supplémentaires ont donc été recueillies indirectement dans les dépositions d'autres frères.
Le témoignage le plus intéressant est celui de Mathieu de Cresson Essart, sergent, originaire du diocèse de Beauvais et précepteur de la maison de Beylleval dans le diocèse d'Amiens.

Il fut reçu à Paris en 1293 ou 1294 en même temps que le chevalier Gautier de Bullens, du diocèse d'Amiens, lequel Gautier « fuit combustus Parisius », selon ses dires. Gautier de Bullens fut donc victime de ce que Raymond Oursel nomme « le coup du 12 mai. » En effet, le 12 mai 1310, cinquante-quatre Templiers qui s'étaient offerts à la défense de l'Ordre et étaient donc revenus sur leurs premiers aveux, furent condamnés à être brûlés vifs comme relaps le jour même.
Ces Templiers étaient « ratione personnae » justifiables des tribunaux spéciaux de la province ecclésiastique de Sens, et l'archevêque qui venait d'être nommé - à savoir Philippe de Marigny, frère d'Enguer-ran de Marigny - s'était hâté de conclure les enquêtes, dans un sens propre à satisfaire le roi. Malgré les protestations des commissaires pontificaux, la sentence fut exécutée et ce bûcher ne fut que le premier d'une série qui devait se continuer les jours suivants.

Les informations extraites de deux autres interrogatoires, ceux de Thomas Quentin et Guillaume Bonchel, sont encore plus laconiques que la première, mais elles ont le mérite de nous fixer une fois pour toutes sur le sort de Mathieu Renaut et d'Aubin Lenglois: ils sont tous deux décédés, mais les circonstances de leur mort ne sont pas précisées. Peut-être ont-ils péri eux-aussi sur les bûchers de mai 1310 ?

Il ne semble pas innocent que les seuls Templiers dont nous ayons confirmation du décès soient justement deux commandeurs ainsi que le seul chevalier de notre groupe de Caen. Plutôt que le fruit du hasard, ne faudrait-il pas y voir la marque d'une volonté délibérée d'éliminer toute velléité de combat de la part des défenseurs de l'Ordre en éliminant ceux en qui pouvait s'incarner l'esprit de résistance ?
Il n'est d'ailleurs pas non plus anodin que, lors de l'interrogatoire à Caen, le chevalier Gautier de Bullens ait été interrogé en premier, suivi des commandeurs de Bretteville et de Courval, les aveux des plus « fortes personnalités » entraînant généralement ceux des autres.
A l'issue de cette étude, l'image finale que nous gardons des derniers Templiers du bailliage de Caen est celle d'humbles frères sergents, administrateurs et frères de métiers dont la tâche était de faire fructifier le patrimoine de l'Ordre, sans grand souci d'activités militaires.

Certains parmi eux avaient-ils même porté les armes et s'étaient-ils rendus en Orient ?
Rien n'est moins sûr. Pour la plupart, le destin ne les avait jamais entraînés au-delà de la limite de leur province, pour certains même, des murs de leur commanderie d'origine. Leur arrestation et l'accusation dont l'Ordre du Temple fut subitement l'objet ne pouvaient que les prendre au dépourvu. Dans l'épreuve, peu résistèrent aussi héroïquement que le frère Guy Pesnee mais le premier choc passé, tous trouvèrent suffisamment de courage pour venir défendre l'Ordre à Paris, au péril de leur vie. Certain comme le chevalier Gauthier de Bullens et peut-être les frères Matieu Renaut et Aubin Lengloi, se comportèrent plus que dignement, en mourant sur le bûcher.
Melle Anne Gilbert-Dony - Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie - Tome LXII, années 1994-1997 - Caen

Les interrogatoires en vieux François


Examination faite le jour de samedi en la feste as sains apostres Cymon et Jude l'an de grâce mil. CCC. et sept pour partie et le diemenche prouchain ensuiant ensement pour partie des frères de la maison deu Temple de la baillie de Caen sur les articles de lour erreurs seelees deu contreseel notre seignor le roi, les quiex articles sont tex.
Cest assavoir, cil qui sont premièrement receu requièrent le pain et l'eaue de l'ordre et puis le commandeour, ou le maistre qui le receoit le meine secreement derrière l'autel ou en revestiare ou aillors en secret et monstre la crois et la figure de nostre seignor jhesu crist et il fait renier le prophète, c'est assavoir nostre seignor jhesu crist de qui celé figure est, par trois fois et par trois crachier sur la crois, puis le fait despoillier de sa robe et cil qu'il le receoit le baise en bout de l'eschine sous le braeul puis en nombral et puis en bouche et li dit que se aucun frère voult gésir charnelment alui que il le seuffre quer il le doit et est tenu a souffrir selonc le statut de l'ordre, et que pluseurs dels pour cen par manière de sodomie que sont l'un oveques l'autre charnelment.

Et ceint l'un chascun quant il est receuz d'une cordele sur lour chemise et la doit le frère touz jours porte sur soi tant comme il vivra, et entent que ces cordeles ont ete touchies et mises entour un ydole qui est en forme d'une teste d'omme a une grant barbe, laquele teste il baisent et aoureent en lour chapitres [...] nos et ne sont pas tint li frères fors li grant maistre et li avoient.
Item les prestres de l'ordre ne sacrent pas sur l'autel le corps nostre seignor ihesu crist.
Laquelle examination fut faite par nous frères Robert souprior, Michel Chouquet lectour, Roger d'Argences et lohan de Margny deu couvent des frères preechours de Caen selonc la forme de la commission sur ceu faite de religieus homme frère Guillaume de Paris, chapelain notre père le pappe, confessour notre sire le roi de France et inquisiteur députe d'iceli nostre père le pappe en roiaume de France de la mauvestie de hérésie et par nous: Hugues de Chastel et Enguerran de Villers, chevaliers notre sire le roi, députez d'icelui seignor quant a ceu, si comme il apparessoit par ses lettres, presenz a ceste examination les tesmoings, des quiex les nons s'ensuivent. Cest assavoir:
monseignor Richard de Breteville chevalier, maistre Robert de Caudebeq clerq notre sire le roi, monsseignor lohan chapelain deu dit monsseignor Hugues, lohan deu Chastel clerq, Raoul Gloi, Thomas deu Toil clerq de la visconte de Caen, Henri Campion, Richart le Tumbeour sergent notre sire le roi, et pluseurs autres.

Et pour cen que nous ne povions traire vérité des diz Templiers sur les erreurs contenus es diz articles, ja soit ceu que il avoient jure par deux fois et este examinez le plus diligemment que nous povions, nous: souppriour, lectour, Roger et lohan desus diz en la présence de nous, les diz Hugues et Eugerran pour ten que iceus Templiers avoient tout mis en nie, lour monsstrasmez singulièrement et a chascun par soi pluseurs raisons et pluseurs voies, par quoi eus povoient avoir sauvement deu corps et de l'âme, se eus vouloient vérité recognoistre et soi repentir des erreurs et retorner a la foi et l'unité de sainte église, et comme sainte église recevoit ceus, qui avoient erre et vouloient retorner a la foi, et lour promeismez a les recevoir a la miséricorde de sainte église, se einsi le vouloient fere; et nous Hugues et Engerran desus diz ensement lour promeismez a quitier toute peine temporel, dont notre seignor le roi les porroit punir de celx erreurs, et meesmement, pour plus mouvoir les, quant a traire vérité dels, lour deismez et monstrasmez, comme il estoit chose notoire et manifeste, que la graignor partie des Templiers deu roiaume de France avoient cogneu et confesse les erreurs et que les oviations et les deffenses proposées de lour partie en contraire n'estoit chose qui lour peust valoir, et que, se eus se parjuraient terche fois, bien si gardassent, que il lour convendroit souffrir tel peine, comme le cas requiert.

Et ceu fait nous alasmez avant a l'examination sur les articles desus diz et oismez les diz Templiers singulièrement l'un après l'autre, et déposèrent sur les diz articles en la manière que il apparet par lour dépositions si dedenz escriptes, et furent les diz Templiers examinez en la sale deu petit chastel de Caen le samedi et le diemenche desus diz en la présence des diz tesmoingz, et a confirmation de vérité, nous souppriour, lectour, frères Roger et lohan devant nommez avons mis nos seaux a cest procès oveques les seaux des diz Hugues et Engerran presenz as chose ci dedenz escriptes.

Frère Gautier de Bullens, chevalier nei de l'eveschie d'Amiens, compaignon de la maison deu Temple de Vaymer, receu et vestu a Paris par frère Hugues de Peraut chevalier, lequel frère Gautier a este en l'ordre l'espace de XIII anz ou environ, si comme il disoit, qui avoit jure par deux fois et este examine diligemment sur les articles dessus diz, les quiex il avoit touz mis en nie, requis, demande et examine derrechef sur les diz articles cognut et confessa touz les erreurs, excepte l'ydole fait afforme d'une teste d'omme, le quel il disoit que il n'avoit onques veu ne aoure ne riens n'en savoit. Et deu sacrement de l'autel disoit, que il creoit que les chapelains deu Temple sacraient le corps notre seignour sur l'autel comme bons crestions, ne ne savoit pas le contraire. Et est bien voir, que il avoit autre fois confesse, que il avoit este chaint, quant il fut vestu, d'une cordele sur sa chemise, en signe de chastee, et disoit, que il ne faisoit nule mauvestie, ne que elle eust ete touchie a l'ydole.

Et des erreurs que il confessoit, se repentoit, si comme il disoit et retornoit a la foi et a l'unité de sainte iglise et requeroit a nous soupprior, lectour, Roger et lohan desus diz la miséricorde de l'église et a nous les diz Hugues et Engerran remission de peine temporel, les quiex choses le furent de nous otreiees.
— Frère Matieu Renaut, commandoour de la maison deu Temple de Breteville la Rabel, recheu et vestu par frère Philippe, lors commandeour de Reneville, a présent commandeour Sainte Waubourg, a este en l'ordre l'espace de x anz ou environ, si comme il disoit.
— Frère Estienne deu Noef Castel, commandoour de la maison deu Temple de Court Val, receu et vestu a Saint Estienne de Reneville, par frère Girart de Villers, lors mestre de France, et a este en l'ordre environ sis anz, si comme il disoit.
— Frère Giefroi Hervieu, compaignon de la maison de Breteville, receu et vestu a Breteville par le dit frère Philippe et a este en l'ordre III anz aura a la mi caresme prochain, si comme il disoit.
— Frère lehan Challet, compaignon de la maison de Breteville, receu et vestu a Barbonne, par frère Robert, commadeour de Barbonne, et a este en l'ordre XVII anz ou environ, si comme il disoit.
— Frère Guillaume le Raure, compaignon de Baugie, receu et vestu a Fontenoi jouste Sablies (Fontenay-près-de-Chablis, yonne, arr, Auxerre, canton de Chablis) par frère Guillaume de Trees, commandeour de Fontenoi et a este en l'ordre XXIII anz ou XXV ou environ, si comme il disoit.
— Frère Richard Bellenguel, compaignon de la maison de Court Val, vestu et receu par frère Aimere, lors commandeour de Reneville, a este en l'ordre XVI anz, si comme il disoit.
— Frère Guillain Tone, compaignon de Court Val, vestu et receu par le dit frère Philipe a Breteville, a este en l'ordre IIII anz, si comme il disoit.
— Frère Henri de Rothours, compaignon de Vaymer, receu et vestu a Reneville, par le dit frère Philipe, et a este en l'ordre IX anz ou environ, si comme il disoit.
— Frère Aubin Lenglois, commandeour de Baugie, receu et vestu par le dit frère Aimere, et a este en l'ordre XXIII anz ou environ, si comme il disoit.
— Frère Christofle de Loviers, compaignon de Vaymer, receu et vestu a Reneville par le dit frère Aimere, et a este en l'ordre XXV anz ou environ, si comme il disoit.
— Frère Raoul de Perrousel, compaignon a Baugie, receu et vestu a Dole par frère Richard de Bonteycourt, lors commandeour de Bourgoigne, et a este en l'ordre XXII anz, si comme il disoit.

Les quiex avoient jure par deux fois et este examinez diligemment sur les articles desus diz singulierement, les quiex articles eus avoient nie a plein, requis, demandez et examinez chascun par soi derrechief sur les diz articles cognurent et confessèrent les erreurs contenus es diz articles en la forme et en la manière que le dit frère Gautier, quant a vray entendement et a sentence, et des erreurs que il confessoient se repentoient, si comme il disoient, et retornoient a la foi et a l'unité de sainte église, requeranz a nous soupprior, lectour, Roger et Tohan desus diz la miséricorde de sainte église et a nous les diz Hugues et Engerran [remission] de peine temporel, les quiex choses lour furent otriees.

Frère Guy Pesnee, demorant a la maison deu Temple de Louvigny tout soul receu et vestu par frère Richard de Villers, lors commandeour de France, et a este en l'ordre environ VI anz, si comme il disoit, le quel avoit este jure par deux fois et este examine diligenment sur les articles desus diz; les quiex articles il avoit nie, mis en gehine le samedi desus diz, en laquele gehine il ne vout riens confesser, en lendemain requis, demande et examine sur les diz articles confessa les erreurs en la manière que il avoient este confesse des autres desus diz quant a sentence et a vrai entendement requérant a nous souppriour, lectour, Roger et lohan desus diz miséricorde, et a nous les diz Hugues et Enguerran remission de peine temporel, la quele chose lui fut otriee.
Sources: Anne Gilbert-Dony - Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie - Tome LXII, années 1994-1997 - Caen

Maison du Temple de Caen


Des historiens recommandables, Huet et l'abbé de la Rue, qui se sont occupés des antiquités de Caen, ne sont pas d'accord sur la question de savoir s'il y avait autrefois dans cette ville une maison de l'Ordre du Temple.
Huet dit que l'hôtel des Templiers était situé dans la rue de Bernières allant au Pont-St-Pierre.
Mais l'abbé de la Rue observe qu'en 1307, lors de l'arrestation des Templiers dans leurs maisons du bailliage de Caen, aucun d'eux ne fut arrêté dans la ville, par la bonne raison qu'ils n'y résidaient pas et qu'ils n'y avaient pas de maison.

Cependant l'abbé de la Rue dit, dans une autre partie de son ouvrage, que du côté du Pont-Saint-Pierre, dans la rue des Quais, il y avait autrefois deux, jeux de paume, qu'on appelait le Grand et le Petit-Roch, du nom de leur propriétaire. Il ajoute que celui qui se trouvait entre la rue Guilbert et la rue des Cordes, était nommé beaucoup plus anciennement le Temple, et que dans le cartulaire de l'église Saint-Pierre, on trouve sous la date de l'année 1467 cette mention: « Maison et place du Temple sur la rive, appartenant à Jacques Dallon, curé de Langrune. »

Ces mots indiquent suffisamment que c'était là l'ancienne demeure des Templiers. Cette maison, il est vrai, pouvait n'être plus occupée par eux en 1307, lors de leur arrestation, mais il n'est pas moins certain que les Templiers de Bretteville l'habitaient de temps à autre au siècle précédent. Elle leur avait été donnée vers le milieu du XIIIe siècle, par une noble demoiselle, du nom de Péronne, fille d'Asselin le Merchier. Nous avons trouvé la charte du mois de juillet 1266, par laquelle la noble demoiselle reconnaissait avoir abandonné aux frères de la chevalerie du Temple, demeurant à Bretteville-le-Rabet, « apucl Bretainvillam la rabel », sa maison située à Caen, « apud Cadonum », dans la paroisse Saint-Pierre de Darnetal, rue Basse, « in bassa rua », et tenue des frères du Temple au cens de 42 sols tournois par an, dans laquelle maison, est-il dit, les Templiers avaient coutume de manger et de loger, lorsqu'ils devaient, pour leurs affaires ou pour toute autre cause, séjourner en ville.
Cette donation portait pour condition, que Péronne recevrait des Templiers, tout ce qui serait nécessaire à sa subsistance, et qu'on le lui ferait porter chaque jour dans celle de ses maisons de Caen qu'elle jugerait à propos d'habiter.
Outre leur maison dans la ville, les Templiers en possédaient une autre en dehors, au hameau de la Folie. C'était une petite métairie avec une dizaine de vergées de terre, longeant la route royale, et qu'on a appelées depuis le Champ du Temple.
Les Hospitaliers fieffèrent en 1413 ce petit domaine, et le donnèrent en arrentement perpétuel à un nommé Paul de Bailly, bourgeois de Caen, moyennant une redevance de 24 boisseaux de froment et de 40 sols tournois par an.
Ils arrentérent également vers la même époque, l'ancienne maison du Temple, que le curé de Langrune, comme nous l'avons vu, tenait d'eux en 1467.
Ils possédaient des cens dans la ville, notamment sur des maisons rue Basse-Saint-Pierre, et sur des terres au Mont-Petoux. Ils avaient le patronage de l'église de Saint-Julien que les Templiers leur avait laissé avec la collation de la cure.
D'après l'abbé de la Rue, le commandeur de Bretteville avait toute la police épiscopale de cette église, droit de visite, etc., comme dépendante de l'Ordre de Malte. Le curé prenait le titre de prieur ou de curé commandataire. Enfin, lorsque l'Ordre de Malte recevait à Caen les voeux de quelque chevalier, c'était toujours dans cette église que la cérémonie avait lieu.
Au commencement du XVIIe siècle, le chevalier Pierre de Caen, commandeur de Bretteville, voulut rétablir dans l'église de Saint-Julien, une charité qui avait été supprimée au temps des guerres, et dont il fit renouveler les règles et statuts.

Cette charité devait se composer d'un échevin, d'un prévôt, d'un sous-prévôt et de douze frères servants. Pour y être admis, il fallait jurer d'être né de légitime mariage, d'être sain de corps et d'esprit, de condition libre et non serf, sans être sujet à un état de gêne ou de pauvreté qui empêchât le service à la dite charité.

Le frère servant devait obéissance à l'échevin, au prévôt, au sous-prévôt et au curé pour tout ce qui regardait la charité. A la première désobéissance, il était mis à l'amende de cinq sols; à la seconde, il se trouvait suspendu de ses fonctions par le curé pendant trois mois; à la troisième, il était révoqué.
Des frères et sueurs non servants pouvaient, par dévotion, se faire recevoir à la charité, moyennant de payer une somme de trente sols, lors de leur admission.

Les échevin, prévôt, sous-prévôt et frères servants étaient tenus, lorsqu'il y avait quelqu'un de la charité malade, de le visiter deux fois par semaine s'il était frère servant, et une fois seulement lorsqu'il était frère ou sueur non servant. C'était là le but de celte société.

Un règlement était fait pour les funérailles des membres de la charité, ainsi que pour les messes auxquelles ils devaient assister dans l'année. Ce règlement se terminait ainsi: Si quelqu'un ou plusieurs des frères servants ou non servants, échevin, prévôt, sous-prévôt, meuz de dévotion, veule pérégrincr pour visiter les lieux saints, Saint-Jacques en Galilée et Jérusalem, lesdits échevin, prevost, sous-prevost et douze frères servants avec le clerc, seront tenus et obligez le conduire hors le terroir de la paroisse du pèlerin, environ un quart de lieue avec croix et bannière; et avant son département, sera chantée une messe à none du Saint-Esprit dans telle église de Caen; à laquelle messe assistera le pèlerin avec les eschevin, prevost et frères servants. Cette charité existait encore à la fin du XVIIe siècle.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Eglise Saint-Julien à Caen


La petite église Saint-Julien, à l'extrémité de la promenade, ressemble plutôt à une église de campagne qu'à une église de ville, et n'offre qu'un intérêt très minime.
L'apside à pans coupés avec des contreforts appliqués sur la jonction des pans, les moulures du portail, enfin tout ce qui offre un peu de caractère dans l'édifice annonce le XVe siècle peut-être de la deuxième moitié.
La tour centrale, d'une forme disgracieuse est plus moderne.
Les templiers avaient possédé le patronage de Saint-Julien presque dès l'origine de leur ordre, c'est-à-dire peu après l'année 1118 après leur suppression en 1312 elle appartint à l'ordre de Malte.
L'abbé De La Rue rapporte que lorsque l'ordre de Malte recevait à Caen les voeux de quelque chevalier, la cérémonie avait lieu à Saint-Julien.
Il y avait à Saint-Julien un curé qui prenait le titre de prieur, un vicaire et deux obitiers.
Sources: Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques; et dirigé par M. de Caumon. Tome 8, page 165. Paris 1842.

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Caestre   (59)

Maison du Temple de Caestre


Département: Nord, Arrondissement: Dunkerque, Canton: Hazebrouck-Nord - 59


Maison du Temple de Caestre
Maison du Temple de Caestre


Commanderie dont on ignore beaucoup de choses, Caestre ne doit son titre que dans un acte concernant le chapitre général de 1293. La documentation est d'une extrême pauvreté. Un seul acte est signalé et encore le nom de Temple tout comme celui de frère ou de templier n'apparaissent pas. Il s'agit simplement d'une confirmation de libertés et franchises aux habitants de Caestre.
Aucun renseignement ne vient agrandir les données de l'existence de cette commanderie régulière sinon la mention des biens qui passérent à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: Laurent Dailliez; Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

Maison du Temple de Caestre


Caestre était un membre de la commanderie de Slype (Slype, Belgique), Flandre occidentale, arrondissement Ostende). Nous n'avons trouvé aucun ancien titre sur cet établissement qui provenait du Temple. Auprès de la maison, se trouvait une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, et qui était desservie, au siècle dernier, par le vicaire de Caestre, moyennant une pension annuelle de 200 florins.
Les terres du domaine comprenaient 128 mesures de terre en labour, prés et bois, situées à l'entour de la maison. Un registre des revenus de la maison en 1370, nous apprend que les terres arables rapportaient alors 18 sols; et les prés, 36 sols, par mesure de la contenance de 300 verges, à raison de 14 pieds la verge.
Le Commandeur était seigneur de Caestre, avec la haute, moyenne et basse justice, moulin banal, cens et rentes seigneuriales à Caestre et:

Domaine du Temple d'Eecke


Département: Nord, Arrondissement: Dunkerque, Canton: Steenvoorde - 59


Domaine du Temple à Eecke
Domaine du Temple de Eecke


Domaine du Temple de Vieux-Berquin


Département: Nord, Arrondissement: Dunkerque, Canton: Bailleul - 59


Domaine du Temple à Vieux-Berquin
Domaine du Temple de Vieux-Berquin


Domaine du Temple de Hazebrouck


Département: Nord, Arrondissement: Dunkerque, Canton: Dunkerque - 59


Domaine du Temple à Hazebrouck
Domaine du Temple de Hazebrouck


Domaine du Temple d'Oxelaëre


Département: Nord, Arrondissement: Dunkerque, Canton: Cassel - 59


Domaine du Temple à Oxelaëre
Domaine du Temple d'Oxelaëre


Et autres lieux. Il prenait une portion de la dîme d'Eecke.
La seigneurie de Caestre comptait dix-huit hommes de francs fiefs, dont le relief dû à la commanderie était le revenu d'une année de chacun d'eux, à chaque mutation.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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307

Cahagnes   (14)

Fief du Temple de Cahagnes


Département: Calvados, Arrondissement: Vire, Canton: Aunay-sur-Odon - 14


Fief du Temple de Cahagnes
Fief du Temple de Cahagnes


A Cahagnes, il y a dans ce village un hameau, nommé le Temple. C'était d'abord un fief qui appartenait aux Templiers, et sur les terres duquel s'élevèrent des maisons, dont chacune devait à l'Ordre un cens annuel de trois quartonniers de froment, mesure de Briquessard, avec le quart d'une poule de rente foncière.

La maison seigneuriale était bâtie dans un enclos de 55 acres de terre, compris entre la rivière, la seigneurie d'Aubigny, et un ruisseau coulant de la Millère vers la Caillerie.

La maison disparut sous les Hospitaliers et ne fut point rebâtie. Les terres furent données à cens, et il n'y eut plus de domaine non fieffé.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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308

Cahaignes   (27)

Domaine du Temple de Cahaignes


Département: Eure, Arrondissement: Andelys, Canton: Ecos, Commune: Vexin-sur-Epte - 27


Domaine du Temple de Cahaignes
Domaine du Temple de Cahaignes


Ce domaine fut créé par les chevaliers du Temple, au moyen de plusieurs acquisitions qu'ils firent, à partir de la fin du XIIe siècle.
Un seigneur de Cahaignes, Raoul de Cabanes, leur donna, vers 1198, une terre, appelée Millères.
En 1236, un autre seigneur du pays, Guillaume Bengnart de Autevesnes, leur fit don du tiers de son héritage, situé entre Ettan et Andele, consistant en terres, maisons, droits de cens et de champart, sans y comprendre toutefois deux acres de terre et une maison touchant à l'église d'Authevernes, « juxta ecclesiam de Autevesne », avec une rente de dix sols qu'il avait donnée à ladite église.
En 1239, les Templiers firent un échange avec les religieux de la Sainte-Trinité du Mont-de-Rouen. Ils leur cédèrent des biens que leur avait donnés Guillaume d'Authevernes; et ils reçurent des religieux en contre-échange, dix-sept acres de terre dans la paroisse de Cahengnes, sous la condition que le curé du lieu jouirait de la dîme de ces terres.

Domaine du Temple de Gisancourt



Domaine du Temple de Gisancourt
Domaine du Temple de Gisancourt


Mais la principale acquisition que les Templiers firent à Cahaignes, eut lieu au mois de décembre 1240. Une noble dame, nommée Ausende, veuve de Jean de Viane, leur fit don et aumône, cette année-là, d'une maison et de plusieurs pièces. de terre, situées au chemin de Gisancourt, au-dessus de Carete, sous l'église de Kahengnes, à la Marlette, « apud Malletain », au chemin de Requiecourt, aux terres de Fontenay, « de Fontegneio », etc.
En 1253, Hugues de Grimonval abandonna aux Templiers de Burgout, la haute justice qu'il avait dans une terre à Kahaingnes, tenant au chemin de Cantiers.
La maison de Cahaignes fut détruite pendant les guerres du XVe siècle. Il ne restait plus, en 1495, que les terres réduites à 24 acres, qu'on affermait alors avec les droits seigneuriaux, 24 mines de froment et 4 mines d'avoine.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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309

Cahors   (46)

Maison du Temple de Cahors


Département: Lot, Arrondissement et Cantons: Cahors - 46


Maison du Temple de Cahors
Localisation: Maison du Temple de Cahors


Montricoux


Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Nègrepelisse - 82


Domaine du Temple de Montricoux
Domaine du Temple de Montricoux


1181. Les Templiers sont à Montricoux
1196. Le seigneur de Vayrols cède aux Templiers un grand immeuble situé dans la ville de Cahors.

La Bouffie


Département: Lot, Arrondissement: Cahors, Canton: Castelnau-Montratier, Commune: Saint-Paul-de-Loubressac - 46


Domaine du Temple de La Bouffie
Domaine du Temple de La Bouffie


1209. Les Templiers sont à La Bouffie.
1307. Suppression de l'ordre des Templiers. Sept chevaliers arrêtés en Quercy.
1320. Le 26 octobre, Jean XXII achète au grand maître des Hospitaliers tout ce qui avait appartenu aux Templiers à Cahors et le donne aux Chartreux.
1580. Les Chartreux sont en possession du château-fort des Templiers.

La commanderie des templiers, la date précise de l'installation des templiers reste incertaine, même si nous savons qu'ils se trouvent à Cahors à la fin du XIIe siècle. Les bâtiments ne nous sont connus qu'à travers les descriptions qu'en a données Dom Bruno Malvesin à la fin du XVIIe siècle. Pour l'auteur de l'Histoire de la Chartreuse de Caors, lors de la donation aux chartreux, la commanderie comptait l'église dédiée à la Bienheureuse Vierge Marie (vocable qu'elle conserva jusqu'à la Révolution), la chapelle des morts, le petit cloître « qui ne contenait que la moitié de ce qu'il est aujourd'hui », ainsi que quelques logements et jardins qui « n'étoient point de grande étendue. » Il semble donc que la commanderie n'occupait qu'un espace réduit (comparé à l'étendue de la chartreuse) autour de la partie occidentale de l'actuelle rue Gustave-Larroumet, entre la rue Caviole et le Cours de la Chartreuse.

La chapelle des morts était une petite église séparée de la grande où il y avait neuf tombeaux très profonds. Dom Malvesin signale également trois caveaux aménagés dans la grande église, dans lesquels il descendit et qu'il trouva « comme trois petites chambres carrelées, et que par le moyen de deux portes qui sont au côté de celui du milieu l'on entre dans les autres », mais il ne dit rien de l'architecture de l'église.

Malvesin mentionne en revanche une grande salle, en partie amputée à la fin du XVIIe siècle, qui, pense-t-il, pouvait servir de réfectoire ou de salle du chapitre, car il avait tout autour des « bancs-dossiers »; il y distingue encore quinze blasons dont il donne la description.
Sources: Maurice Scelles - mai 2004 - D.R.A.C. de Midi-Pyrénées, Service régional de l'Inventaire, 2004
Juillet (Jacques). Commanderies du Haut-Quercy sur le chemin de Rocamadour. Saint-Yriex-la-Perche: Fabergue, 1975; p. 61-64.


Maison du Temple de Cahors


La commanderie de Cahors prit son essor vers 1194, sous l'épiscopat de Géraud Hector, lorsque les seigneurs de Vayrols, grands admirateurs de l'Ordre du Temple, firent don de plusieurs maisons qu'ils possédaient en ville.

Mais un peu plus tard les Templiers furent invités par les autorités civiles à transférer leur établissement à l'extérieur de l'agglomération. Ils accueillaient en effet des voyageurs et des pèlerins malades ou blessés dont la présence faisait redouter la propagation d'épidémies. Ils se déplacèrent alors à « La Chartreuse » où l'évêque de Cahors leur avait remis de très vastes terrains dont la superficie a été évaluée à cinq hectares.

Si l'on ajoute foi aux assertions d'un moine qui découvrit au XVIIIe siècle les restes de l'établissement templier, ce dernier semblait disposer de deux édifices religieux: une chapelle mortuaire et une église. Il y avait aussi des bâtiments d'habitation et de servitudes et l'ensemble était entouré d'épaisses murailles

Les Templiers de Cahors ne manifestèrent pas une grande reconnaissance envers l'évêque de Cahors qui avait facilité leur nouvelle installation. En 1198 ils ne payaient pas les redevances qu'ils lui devaient et furent rappelés à l'Ordre par le comte de Lusignan.
Aujourd'hui, l'église Saint Barthélemy, anciennement saint Etienne de Soubirou semble être l'un des principaux vestiges qui rappelle l'implantation templière à Cahors.

En 1580, les Chartreux sont en possession du château-fort des Templiers


Cependant Chouppes, le lendemain de son arrivée à Cahors, vint à bout d'emporter quelques-unes des barricades dressées dans la rue de l'église Saint-Pierre. Il se rendit maître ensuite de tout le terrain, jusqu'à l'hôtel de ville qu'il prit avec les trois canons qui s'y trouvaient et dont il se servit contre la Chartreuse qui était assiégée depuis deux jours. Ce n'était pas les cellules de ces religieux qu'on attaquait, mais un château-fort des Templiers qui était de leur dépendance. Chouppes s'en rendit maître malgré la vive résistance de la garnison nombreuse qui le défendait et la prise de ce château.
Sources: Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 4. Cahors 1883 - Bnf

Les Arrestations des Templiers du Quercy


En Quercy, comme partout en France, les Templiers furent arrêtés le 13 octobre 1307. Le pape ClémentV avait écrit à l'évêque de Cahors en lui ordonnant « de faire saisir les biens et les personnes des Templiers » qu'il traitait « d'idolâtres, de sodomistes, d'hérétiques et de corrupteurs des saintes Ecritures »

On sait par exemple pour Montricoux que ce jour là « Jean d'Arreblay, sénéchal du Quercy, agissant en vertu d'ordres secrets transmis par Philippe le Bel, roi de France, envahissait au point du jour, à la tête de ses hommes d'armes, la maison des Templiers de Montricoux, s'assurait de tous les chevaliers et les conduisait chargés de fers dans les prisons de Cahors. Il eut soin avant de partir, de mettre leurs biens sous séquestre et d'en nommer un curateur: Géraud de Salvagnac. »

Jean d'Arreblay fit aussi arrêter les Templiers de Cahors, du Bastit et de Lacapelle-Livron. En ce qui concerne Lacapelle Livron et Cahors, un vieux registre déposé à la bibliothèque de la capitale quercynoise et désigné sous le terme de « Te Igitur » précise: « Les Templiers furent arrêtés. Sachez qu'en l'an de grâce 1307, le vendredi avant la fête de saint Luc l'évangéliste, sous le règne de l'excellent prince sire Philippe, par la grâce de Dieu, roi des Français, Mgr Betrand Delgot, souverain pontife sous le vocable de pape Clément, furent saisis et emprisonnés dans tout le monde, tous les Templiers et leurs biens séquestrés et spécialement messire Atho de Salvanhac, chevalier du Temple, commandeur de la maison de Lacapelle avec ses confrères de la maison du diocèse de Cahors. »
Les prisons de la ville de Cahors furent les principaux lieux d'incarcération.
Jacques Dubourg - Les Templiers dans le Sud-Ouest - Editeur: Sud-Ouest, Bordeaux - 2001

Les Intérogatoires


On sait les noms des sept Templiers de Cahors qui furent interrogés à Cahors, en présence de Jean d'Areillan, chevalier, et de deux notaires: ils s'appelaient Renaud et Pierre de Teyac freres, Bernard de Cazal, Etienne Sommelin, Gui Cocha, Bernard de Velas et Guillaume Arnaud.

Ils convinrent tous d'avoir renié Jésus-Christ; d'avoir fait et souffert des baisers criminels, quoiqu'avec des circonstances plus ou moins fortes. Ils avouèrent que la sodomie leur avait été permise; Arnaud même déclara, que le supérieur qui le reçut avait abusé de lui. Cet affreux témoignage est d'autant plus concluant, que la force ne pouvait l'obliger à le faire.
Histoire de l'abolition de l'Ordre des Templiers - Paris M DCC LXXIX.

Commandeurs de Cahors


Cette Maison était dirigée en 1279 par Raymond de Bouysson, et par Hugues Santes « commandeur de la Capelle et de Cahors et de La Garde-Roussillon. (Sources - Finke, tome I, page 316) » Et en 1299, par un certain Frère Pierre (Sources - Trudon des Ormes)
Fonds:Archives du Tarn-et-Garonne, A 297 folio 1115 Vº.
Bibliothèque Nationale, collection Doat 155, folio 108.
Trudon des Ormes, page 243.
Esquieu, page 158.

E.-G. Léonard. - Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. - Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.

La Maison du Temple de Cahors


Voir l'étude sur la Maison du Temple de Cahors
Les Templiers s'installèrent, à Cahors en 1196, sous l'épiscopat de Géraud. Hector IV.

Ses Origines.


Nous avons vu tout à l'heure que le Quercy avait été favorisé dans la distribution de domaines féodaux faits aux Chevaliers Templiers.
Cependant Cahors ne fut que la deuxième ville dans l'ordre des fondations de Commanderies Quercynoises.

Les puissants seigneurs de Vayrols, admirateurs des beaux faits d'armes des Templiers, firent don à leur Ordre (1194 ou 1196) de plusieurs maisons qu'ils possédaient à Cahors dans une petite rue portant le nom de Rue de Vayrols, (Ce berceau du Temple de Cahors existe encore dans le quartier dit des Badernes et porte le nom de Rue du Temple).

Les frères de la Sainte-Milice vinrent s'installer dans, notre ville et reçurent chez eux, selon les obligations de leur règle, des voyageurs, des pèlerins, des émigrants. En ces temps de troubles, de guerres, d'épidémies, les gens qui couraient les grands chemins étaient au point de vue sanitaire, quelque peu suspects. Un assez grand nombre des hospitalisés du Temple mouraient, et beaucoup par maladies Contagieuses.

On se représente assez facilement les conditions antihygiéniques dans lesquelles, pouvait être établi un hôpital situé au coeur de la ville dans une rue étroite.

Pour éviter une infection qui aurait pu être fatale à la population, les autorités, invitèrent les Templiers à transporter hors ville leur dangereux établissement.

Ils allèrent alors occuper, l'emplacement appelé aujourd'hui la Chartreuse. Qui leur donna ces vastes terrains - L'histoire ne le dit pas; Mais On sait qu'ils avaient jadis été couverts d'établissement, religieux, ruinés lors des incursions sarrasines, et dont les ruines étaient abandonnées depuis le VIe siècle. Il est permis de conjecturer que ces immeubles, autrefois monastiques, appartenaient à la mense épiscopale et que ce fut Géraud Hector IV, évêque de Cahors (1148-1199), qui les remit aux Templiers (2).

On évalue à 5 hectares au moins l'étendue de terres qu'ils eurent ainsi (3). En comparant au plan actuel de Cahors (1880), on voit qu'elle serait bornée approximativement:
Au Nord, par les rues des Augustins et des Gadourques
Au Sud par la rue du Lycée,
A l'Est par la rue Sainte-Claire,
A l'Ouest par l'avenue de la Gare.
Mise à par les rues des Augustins et des Gadourques et la situation de la gare, les autres rues ont visiblement changées de noms.

Ils déblayèrent une partie de ces terrains et y construisirent tout d'abord une chapelle, ensuite une église, puis des bâtiments d'habitation.

Le tout fut protégé par un mur d'enceinte d'une telle solidité que plus tard, pendant l'occupation par les Chartreux, il arrêta durant trois jours les soldats d'Henri de Navarre qui furent obligés de faire un siège en règle (4), (29 mai 1580).

Plusieurs anciens actes font mention de ces terrains. Le nom de « Terroir des Cadourques » (1374, 1452, 1502) est donné plus spécialement aux terres situées près le monastère des Minorettes (Sainte-Claire); celui de « Rivière du Pal » (1371) à celles plus rapprochées, de l'eau; on trouve aussi le nom d' « Ortes de Valentré », cette partie occupe le même emplacement qu'au Moyen Age (5).

« Les Templiers possédaient la majeure partie de ces terrains, et ceux qui les a voisinaient, et qu'on nomme Sainte-Croix, comme le prouvent 37 reconnaissances en faveur des Chartreux du XIVe et du XVe siècles. Ces religieux avaient, spécialement, encore au XVIIe siècle, la terre où sont les ruines de l'amphithéâtre. (Cadastre de 1650). » (6);

A côté de ces quelques lignes de notre érudit compatriote, Emile Dufour, nous devons placer une citation de l'Histoire manuscrite de la
Chartreuse:
« Les curieux seront bien aises de savoir que tout cet espace de terre qui est au-dessus du couvent des religieuses de Sainte-Claire, et dont nous avons en partie la directe, est appelée dans les titres le « Terroir du Temple », non pas qu'il ait jamais appartenu aux Templiers mais par ce que, du tems des païens, il y avait un temple dédié à la déesse Diane, qui selon leur sentiment présidait aux fontaines, et comme celle de Polemius venait se rendre en cet endroit, on y éleva cet édifice à l'honneur de cette divinité » (5).

Description du Temple de Cahors


A défaut de documents descriptifs de l'époque, peut-on, par déduction, se représenter ainsi la Commanderie de Cahors, dite de Sainte-Marie du Temple ?
— Une enceinte de hautes et fortes murailles flanquées de tours de distance en distance.
— Au milieu de cette enceinte: la chapelle mortuaire contenant les sépultures des Templiers et les caveaux de famille des seigneurs de Vayrols et des autres bienfaiteurs de l'Ordre. L'église avec ses vitraux armoriés, ses riches ornements et ses stalles sculptées.
— Le cloître avec ses galeries.
— Son dortoir, son réfectoire, la salle capitulaire.

Les dépendances


— celliers, écuries, étables, granges.
— La tour où se trouvaient le trésor, les archives et l'arsenal.
— Les jardins et les promenoirs où les Chevaliers prenaient quelques distractions.

De nos jours, il ne reste aucun vestige de la Maison du Temple de Cahors.


Sources: Les Templiers de Cahors, par M. L. Esquieu - Bulletin de la Société des Etudes Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot. Tome XXII, 1898 et tome XXIV 1899. Cahors, Imprimerie F. Delpérier

Maison du Temple de Cahors


Les chanoines réguliers de Saint-Antonin refusent de recevoir l'archevêque de Bourges - Réparation à l'église de la Daurade de Cahors.

L'archevêque de Bourges visita, vers la fin de 1262, le diocèse de Cahors et les autres de la partie méridionale dépendant de sa métropole. Etant venu à Saint-Antonin, le prieur et les chanoines réguliers lui fermèrent la porte et armèrent une troupe de gens pour le repousser. Jean de Sully ne laissa pas impuni cet attentat qui est sans exemple. Il excommunia tout le monastère avec les gens armés qui s'étaient opposés à son entrée. Il en donna avis à l'évêque de Cahors, par une lettre datée du dimanche de la Passion de l'an 1263.

L'évêque faisait faire cette année d'immenses réparations à l'église de la Daurade, bâtie depuis plus de six cents ans par saint Didier, et qui tombait en ruines. Comme cet ouvrage exigeait de grandes dépenses, il accorda une indulgence à tous les ecclésiastiques et fidèles de son diocèse qui voudraient y contribuer. Les lettres qu'il expédia à ce sujet sont datées de la chapelle des Templiers de Cahors, le vendredi avant la fête de l'Assomption de 1263 et non de 1273, comme on le trouve dans une copie de ces lettres.
Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 2, Cahors M. DCCC. LXXXIV.

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Cahuzac-sur-Vère   (81)

Domaine du Temple de Cahuzac-sur-Vère


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral, Commune: Cahuzac-sur-Vère - 81


Domaine du Temple de Cahuzac
Domaine du Temple de Cahuzac


La juridiction de Cahuzac comprenait plusieurs paroisses, et notamment celles de:

Domaine du Temple de Lentin


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral, Commune: Cahuzac-sur-Vère - 81


Domaine du Temple de Lantin
Domaine du Temple de Lentin


Domaine du Temple de Loubers


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Cordes-sur-Ciel - 81


Domaine du Temple de Loubers
Domaine du Temple de Loubers


Domaine du Temple d'Andillac


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral - 81


Domaine du Temple d'Andillac
Domaine du Temple d'Andillac


Dans lesquelles la commanderie de Vaour avait des domaines considérables.
La commanderie avait la seigneurie ecclésiastique de l'église de Notre-Dame-de-Lentin, de Lentinhio; elle prenait les dîmes et nommait le desservant, auquel elle faisait une pension de 4 setiers de blé, 4 setiers de seigle mesure de Cordes, 3 pipes de vin et 4 livres, et lui laissait jouir une terre et une vigne. A côté de l'église, elle avait une maison, un chai et plusieurs terres éparses; et dans la paroisse, au lieu du Jouzens, une grande propriété: le tout était quitte et immune de taille, franc et allodial.
En 1554, Pierre de Baulac-Trebons, commandeur, afferma ces deux biens pour le tiers des gerbes de blé et de la vendange, et, de plus, pour celui de Lentin, 7 livres 5 sous tournois (20 sous comptant pour une livre), 1 émine de noix, 1 livre de safran, 1 poysses de chanvre et 2 paires de chapons; et, pour celui de Jouzens, 21 1ivres 17 sous 6 deniers, 3 poysses de chanvre, 3 livres de safran, 6 paires de chapons, 5 sacs de noix, chacun de la contenance de 5 demi-quartes; le preneur devait fournir tout le bétail nécessaire et la semence, et apporter la part du maître à Vaour.
Les deux biens avaient, en 1632, une contenance de 700 seterées mesure de Cordes, qui n'est plus, en 1792, que de 425 seterées 5 mesures: une partie en avait été peut-être inféodée; car, dans le produit du membre de Lentin, figure alors une rente de 6 setiers de blé, 1 setier 7 mesures d'avoine, 3 sous 11 deniers et une géline.
Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour

Domaine du Temple de Cahuzac


1191. - G. Bigal donne au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Arnaud de Bos et le chapelain Pierre, ses maisons de Cahuzac et ses droits sur divers biens et personnes (1)
1. En tête de l'acte: De Cauzac. (Ecrit, du XIVe siècle)
In nomine Domini nostri Jhesu Xpisti. Sia conogut ad aquels que ara so ni adenant serau que eu W. Rigals doni et lauzi et autorgui per salut de m'arma a Deu et a sancta Maria et a totz los fraires del Temple de Jherusalem presens et endevenidors las mias maios d'a Causahc, totas enteirament on meilz las ei ab totas sas aizinas al meu ort d'al toron e la mia boria d'a la Valeta els pratz el erm cl condreg, et tot aquo que ei a far em bosc Rossel, on meilz l'i ei, so es a saber la condamina d'à la Valeta e la terra de sobrel bosc d'a la Beretresca, e la terra d'a pug Gaviol e la terra d'al Albarel et la terra de Belvezer e la condamina de la Deveza et la terra d'a Font-majore la terra d'a la Figareda e la terra d'a Cumbacava e las terras que ei em peinz d'en Pouzo de la Garriga e de sa moiller per XL sols de Ramundenx, so es a saber la terra d'a Negaveilla e la terra d'a Masarenx e las terras d'a V peiras, que ei em peinz de B. d'Amarenx per XXX solidos de Ramundenez, el prat d'a Boscgrailler els eissarlils e las bartas on meils las ei e la bordaria d'al Sesziu, on meilz i es, els homes e las femenas quen so. Et donet atressi W. Rigalz sobredigz als fraires del Temple los seus homes del castel so es saber W. de Molas e B. so fraire e Pouzo et R. lor cosi e Peiro de Causahc que esta a Cabanase Ram. so fraire e Peiro e Duranta, lor sorr, el feu J. de la Bertresca e de sos botz. Tot aquest do enteirament, si co sobrescriut es et on meilz lo pot hom entendre per bona fe lauzet et autrejet et assolz Lombarda, sorr de W. Rigal, e Bec sos flllz, e Lombarda, sa boda, e Bern. Moretz, sos maritz, a Deu et a sancta Maria et alz fraires del Temple presenz et endevenidors, e la ma d'en Arnaut d'a Bos (ou Dabos) que era comandaire de la maio de Vahor, e de fraire Peiro, lo capella, que aquest do receubro e presero ins e la lor maio a Cahusac. De tot aquest do e d'aquest autreiament so testimoni Peiro W., en Ram. Aimeriez e Durantz, sos fraire, en Duranz de Soeil, lo capellas, en W. Frotartz, en Ram. de la Roca, en Azemar de la Garda e d'autres moutz. Anno ab Incarnatione Domini M. C. LXXXX. I., Celestrino (sic) papa Rome, Filippo rege regnante.
Petrus scripsit.

Sources: Cartulaire des Templiers de Vaour (Tarn) publié par Ch. Portal et Edm. Cabié. Page 86. Paris MDCCCXCIV.

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Cailar   (30)

Domaine du Temple de Caylar de nos jour Le Cailar


Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Rhôny-Vidourle, Commun: Aimargues - 30


Domaine du Temple de Cailar
Domaine du Temple de Cailar


La famille du Caylar, liée à celles d'Uzès et de Sabran, figure comme ces dernières au nombre des fidèles du comte de Toulouse. Détentrice de droits dans la région de Saint-Gilles, elle rencontre tôt le Temple comme l'Hôpital, ainsi que le prouvent les mentions de ses membres au bas des chartes des deux ordres. Les signes de leur générosité sont implicites, mais l'on imagine difficilement l'installation précoce du Temple au « castrum du Caylar » sans le soutien de ses seigneurs, tandis que le dossier d'actes relatifs à la famille ouvrant le cartulaire de l'Hôpital de Saint-Gilles marque bien l'imbrication d'intérêts entre ce lignage et l'ordre:
Sur la présence templière au Caylar.
Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 019 (novembre 1161), 035 (septembre 1167) et 037 (janvier 1167/8).
Ces familles, que l'on suit assez laborieusement du fait de la discontinuité de leurs relations avec les ordres militaires et de l'imbrication des liens de parenté et des droits seigneuriaux, appartiennent pourtant à la frange supérieure de l'aristocratie castrale.
Ainsi à partir de Saint-Gilles, très tôt se met en place un réseau de dépendances dans un rayon de dix-quinze kilomètres autour de la maison-mère. Nombre de « castra » ou de « villae » sont en effet investis par les Templiers dans les années 1160-1190, comme Le Caylar et Aimargues, Calvisson, Aubais, Générac et dans le diocèse d'Arles, Saint-Pierre de Campublic, Saliers et Saint-Césaire de Boarenc:
Premières mentions: 1161 au Caylar et à Aimargues, 1166 à Calvisson, 1185 à Aubais, 1193 à Campublic, 1197 à Saliers et 1227 à Saint-Césaire, Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 019, 031, 138, 245, 311 et 397. La maison de Générac est citée tardivement, en 1285, Chartier du Temple de Montfrin et des Maisons du Gard rhodanien, nº 127. Mais les très nombreuses acquisitions dans ce castrum entre 1184 et 1196 laissent croire que celle-ci dut être établie assez tôt.
Cela ne doit toutefois pas occulter le fait que ces maisons de village, comme les granges campagnardes, ont avant tout une fonction économique. Les chartes montrent clairement qu'elles centralisent les produits des redevances en nature apportées par les tenanciers.
Au Caylar et à Aimargues, Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 019; ou à Calvisson, nº 031, 035, 040, 232. De même dans les granges rurales, ainsi à Saliers, nº 418, 466, 468, 471.
Les Templiers ont de même choisi des bourgs castraux pour y percevoir les redevances ou y fonder une « domus », qu'il s'agisse de la rive droite du Rhône (Aubais, Générac, Le Caylar, Calvisson, Meynes) ou de la rive gauche (Méjanes, Lansac, Laurade). Mais les sources écrites ne permettent pas de préciser si ces maisons monastiques se sont implantées au sein du tissu urbain ou légèrement à l'écart.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Le Caylar, canton de Vauvert


— Sanctus-Stephanus, 1119 (Bullaire de Saint-Gilles)
— Castalarium, 1134 (Cartulaire de Notre-Dame de Nimes, charte 167)
— Castalarium, 1158 (Histoire de Languedoc, tome II)
— Caslarium, 1243 (Archives départementales, H 2)
— Caslarium, 1384 (Dénombrement de la sénéchaussée)
— Ecclesia de Caslario, 1386 (Répertoire des subsides de Charles VII)
— Le Caylar, 1435 (Répertoire des subsides de Charles VII)
— Locus de Caylario, 1461 (Registres Copies de Lettres Royales, E. v)
Sources: Dictionnaire Topographique du département du Gard, rédigé sous les auspices de l'académie du Gard par M. E. Germer-Durand, membre de cette académie. Paris Imprimerie Impériale M DCCC LXVIII.

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Caillibotière   (22)

Maison du Temple La Caillibotière


Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Pléneuf-Val-André, Commune: Plurien - 22


Domaine du Temple La Caillibotière
Domaine du Temple La Caillibotière


Je vous livre une étude de M. Alexandre Morel, sur la Maison du Temple La Caillibotière. J'ai lu ici et là, que cette Maison se trouverais dans la ville de Plurien, il n'y a pas de textes qui précisent son emplacement dans cette ville, pas plus le nom de rue du Temple, commanderie, ou Caillibotière. J'ai placé une image de la carte IGN, ou La Caillibotière est visible. Je ne peux pas dire si cet endroit est une Maison ou un moulin. Sur la carte de Cassini, il y a une référence de moulin.

Le site de la Caillibotière est une ancienne commanderie templière, puis hospitalière, dont il reste encore quelques vestiges cachés sous la végétation. Ils sont implantés sur une terrasse surplombant le vallon du Frémur, situé dans la commune de Plurien, à une vingtaine de kilomètres au NE de Saint-Brieuc. Cet établissement est mentionné pour la première fois dans un procès-verbal de 1313 et apparaît ensuite dans les sources jusqu'au XVIe siècle où le « Manoir de La Caillibotière érigé par Templiers » tombe en ruine. Mis à part ces quelques renseignements, les sources textuelles sont très lapidaires en ce qui concerne l'état des bâtiments et leurs usages durant les époques médiévale et moderne. Ainsi, cette recherche vise à déterminer le processus d'intégration de la commanderie dans le paysage et de retrouver le plan disparu ; ceci apportera également une monographie complète d'une commanderie bretonne jusqu'alors peu étudiée. Cette étude s'inscrit dans le cadre d'un master d'Histoire et d'Archéologie médiévale, dirigé à l'Université Rennes 2 par Pierre-Yves Laffont.

L'opération menée en juillet 2016 sur le site de la Caillibotière a consisté en un relevé topographique d'une surface de 11 000 m2, dont l'objectif était d'établir une cartographie du site pour replacer et étudier les vestiges d'au moins deux bâtiments au sein de leur environnement. Le relevé a permis de mettre en évidence un espace d'environ 5 000 m2, clôturé sur les côtés est et ouest par deux chemins excavés, la face nord étant limitée par le coteau dont le pendage du même côté disparaît aujourd'hui dans la retenue d'eau créée à la fin du XXe siècle.
Au sein même de cet enclos apparaissent deux espaces terrassés, créés en mettant à profit le pendage naturel et aménagés par un réseau de talus et de chemins.
La terrasse ouest, mise au jour par la dévégétalisation lors du relevé, mesure environ 2 500 m2 et est dépourvue de vestiges apparents.
La plate-forme mesure aux alentours de 2 000 m2. En légère pente vers le NE, elle supporte deux structures.
Le premier de ces bâtiments est de plan rectangulaire selon un axe E-O, mesure 18 m de long pour 10 m de large, avec une probable entrée au niveau du gouttereau sud.
Le deuxième bâtiment, situé au SE du premier selon une orientation légèrement désaxée, mesure 5,5 m de long et 3,5 m de large. Outre les aménagements terrassés, le site présente deux chemins excavés, l'un à l'est des bâtiments, en direction de la chapelle Saint-Sébastien située au NE en contrebas du site, l'autre délimitant le côté ouest de la plus grande terrasse.
Une fonction défensive peut également être proposée pour ces chemins de par leur morphologie. En effet, ils peuvent atteindre une largeur de près de 2 m pour une profondeur de 3,5 m, facilitant ainsi le contrôle des voies d'accès à la commanderie.

Dans la continuité de ce relevé et dans l'optique d'appréhender la nature et l'état de conservation des vestiges, une demande de sondages sera effectuée pour l'année 2018. A terme, l'étude de cet établissement aspire à se placer comme l'un des jalons d'une approche archéologique renouvelée concernant les ordres religieux et militaires en Bretagne.
Alexandre Morel, « Plurien (Côtes-d'Armor). La commanderie de La Caillibotière », Archéologie médiévale, 47 - 2017, 220. Référence électronique
Alexandre Morel, « Plurien (Côtes-d'Armor). La commanderie de La Caillibotière » [notice archéologique], Archéologie médiévale La Caillibotière

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Caillouet (14)   (14)

Fief du Temple de Caillouet


Département: Calvados, Arrondissement: Caen, Canton: Bretteville-sur-Laize, Commune: Fresney-le-Puceux - 14


Fief du Temple de Calloué
Fief du Temple de Caillouet


Le fief de Caillouet faisait autrefois partie de la paroisse de Fresney-le-Puceux. C'était un fief noble qui relevait directement de la maison du Temple de Bretteville-le-Rabet. Ce fief ne consistait qu'en domaine fieffé, c'est-à-dire en cens, rentes et autres redevances seigneuriales.
Gaudefroy de Calloué donna, par ses lettres du mois de juillet 1250, aux frères de la chevalerie du Temple de Bretteville-le-Rabet, seize boisseaux d'orge à prendre chaque année sur des terres situées à Caillouet, nommées les Haut-Près et les Houlles.
Le principal revenu du fief de Caillouet était la dîme du fief de Villers dans la paroisse de Fresney-le-Puceux, que Jean de Gouvix, écuyer, avait donnée en 1255 aux Templiers, du consentement de Guillaume de Tournebu, dans le fief duquel cette dîme se trouvait.
La même année, on voit Jean de Gouvix prendre en fief la dîme qu'il avait donnée, pour la tenir des frères du Temple au cens de deux muids de blé par an.

La Fosse du Temple


En 1261, Jean de l'Aumosne de Secqueville remit aux Templiers une terre qu'il tenait d'eux, appelée vulgairement la Fosse du Temple, et située dans la paroisse de Quilly, pour trente-six sols tournois qu'il avait reçus d'eux. Il est probable que cette terre fut ensuite arrentée, car il n'en est plus question dans aucun titre postérieur.
Sources: Etude sur la Commanderie de Breteville-le-Rabet par O. Birè. Editeur: Henri Delesques, Imprimeur-Editeur, 1903. Caen.

Caillouet


— Hameau sur la commune de Bretteville-sur-Laize, jadis de Quilly.
— Calloey, 1190 (Chartier de la Trinité)
— Calloei, 1237 (Chartier de l'Hospice de Lisieux)
— Qualloé, 1250 (E. Mannier, les commanderies du Grand-Prieuré de France, page 473)
— Caillouay, 1373 (Ibidem, page 465)
— Caillouey, 1668 (Archives d'Harcourt)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Eure, rédigé par M. Le Marquis de Blosseville. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXVIII.

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Caillouet (Eure)   (27)

Seigneurie de Caillouet


Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Pacy-sur-Eure - 27


Seigneurie de Caillouet
Seigneurie de Caillouet


Domaine seigneurial de Callouet


Les Templiers possédaient à Caillouet, dans les enclaves de la paroisse de Mesnil-Jourdain, une seigneurie, qu'on nommait la seigneurie du Temple, laquelle consistait en domaine fieffé, c'est-à-dire en maisons, terres et héritages tenus à cens et devant rentes.
Sous les Hospitaliers, le revenu de cette seigneurie était réduit à fort peu de chose.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Calvisson   (30)

Seigneurie templière de Calvisson


Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Sommières - 30


Seigneurie templière de Calvisson
Seigneurie templière de Calvisson


Parallélement au réseau de commanderies secondaires longtemps liée à la Maison Mère fondatrice de Saint-Gilles, s'établit à un niveau hiérarchique inférieur une trame d'établissements qui finit de tisser la toile templière dans ce secteur de la Basse-Provence et du Languedoc méditerranéen.

Ainsi à partir de la Maison du Temple de Saint-Gilles, très tôt se met en place un réseau de dépendances dans un rayon de dix à quinze kilomètres autour de cette Maison Mère. Un grand nombre de « castra » ou de « villae » sont en effet investis par les Templiers dans la Basse Vallée du Rhône, dans les années 1160-1190.
C'est le cas de Calvisson, dont la première mention est relevée en 1166 et le premier « rector » en 1181.

Le patrimoine de Calvisson est d'après le Chartier du Temple de Saint-Gilles assez considérable:
Baux à Calvisson - Nº 023, 031, 040, 103, 196, 232, 255, 320, (et quelques achats, donations ou échanges): Nº 002, 021, 025, 044, 194, 287.

Cette Maison du Temple secondaire joua un rôle très important comme centre de recrutement. Ainsi le nombre de Frères attestés à Saint-Gilles sont issus des proches environs de Calvisson, agglomération qui possédait une dépendance templière.

Quelques anthroponymes significatifs: Binesius de Bizac (commune de Calvisson), Estève de Vestric (seigneurie de Calvisson).
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Calvisson


— Commune de Sommière.
— In terminium de Calvitione, 1060 (cartulaire, de N.-D. de Nimes, charte 76).
— Castrum Calviteonis, 1107 (ibid. charte 138).
— Cauvisson, 1112 (Histoire, de Languedoc II, pr. col. 375).
— Sanctus-Saturninus de Calvicino, 1114 (cartulaire, de Saint-Sauveur-de-la-Font).
— Calvicio, 1125 (Histoire de Langudoc, II, pr. col. 426).
— Ecclesia de Calvitione, 1156 (cartulaire de N.-D.de Nimes. charte 84).
— Castrum de Calvincione, 1157 (chapitre, de Nimes, archives départementales).
— Calvissio, 1310 (Ménard I, pr. page 160, c. 2).
— Calvicio, 1384 (dénombrement de la sénéchaussée).
— Calvitio, 1386 (repertoire du subside, de Charles VI).
— Calvisson, 1433 (Ménard III, pr. page 287, c. 1); 1435 (répertoire du subside, de Charles VII).
— Cauvisson, 1436 (Ménard III, pr. page 256, c. 2).
— Locus de Calvissione, 1461 (registre copie de lette, royale E, v).
— Le prieuré Saint-Saturnin de Calvisson, 1605 (insinuations ecclésiastiques du diocèse de Nimes).
— Calvissac, Caulvisson, 1636 (cartulaire, de Saint-Sauveur-de-la-Font).
— Calvisson faisait partie de la viguerie et du diocèse de Nimes, archiprètré de Sommière.
— On y comptait, en 1322, 40 feux, en y comprenant Bizac, Cinsans et Livières, ses annexes; le dénombrement de 1384 ne lui en donne plus que 36; mais en 1734 Calvisson se compose de 346 feux, en 1744 de 500 et en 1749 de 641 feux et de 2,000 habitants.
— La terre de Calvisson, qui avait d'abord appartenu aux vicomtes de Nimes, était passée sous saint Louis au domaine royal.
— En 1305, le roi Philippe le Bel la donna à Guillaume de Nogaret. Dès le XVe siècle, érigée en baronnie, elle donnait entrée aux Etats. En 1644, elle fut érigée en marquisat en faveur de Jean-Louis Louet de Nogaret, l'un des trois lieutenants du roi en Languedoc. Ce marquisat fut formé des dix-neuf paroisses suivantes: Aiguesvives, Aubord, Aujargues, Bizac, Calvisson, Cinsans, Clarensac, Codognan, Congéniès, Langlade, Livières, Maruéjols-en-Vaunage, Mus, Parignargues, Pondres, Saint-Dionisy, Saint-Pancrace (Blancassi), Uchaud et Vergèze.
— Le prieure de Saint-Saturnin de Calvisson (auquel avaient été annexés, vers la fin du XVIe siècle, ceux de Notre-Dame-de-Bizac et de Saint-Martin-de-Livières) était réuni à la mense capitulaire de la cathédrale de Nimes et valait 3,300 livres; le vestiaire du chapitre en était prieur.
Sources: Dictionnaire Topographique du département du Gard, rédigé sous les auspices de l'académie du Gard par M. E. Germer-Durand, membre de cette académie. Paris Imprimerie Impériale M DCCC LXVIII.

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Cambon du Temple   (81)

Maison du Temple de Cambon-du-Temple


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Villefranche-d'Albigeois, Commune: Le Fraysse - 81


Maison du Temple de Cambon-du-Temple
Maison du Temple de Cambon-du-Temple


Les Templiers avaient dans le voisinage de Rayssac quelques possessions qui furent naturellement unies à la commanderie de Rayssac possession des Hospitaliers de Saint-Jean lors de la suppression de leur Ordre du Temple.
— 1171. Donation par Bernard A. à l'Ordre du Temple de l'église du Cambon.
— 1171. Cession par Izarn de la Valette du mas de Salvagnes au prix de 2,000 sols melgoriens.
Liste des Commandeurs Templiers de Cambon
1176. Guillaume Folquier.
1289. Raymond de Posquières.
1293. Bernard de Rotbald.
1301-1303. Pons de Saint-Just.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Commandeurs Hospitaliers
1314. Etienne Mostier.
1318. Arnaud de Borren.
1330. Raymond de Suejols.
1336. Guiral Jolia.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Maison du Temple de Cambon-du-Temple


Le village de Cambon du Temple et son église, sont attestés dans les textes d'archives depuis le XIIe siècle.
(Titres de donations à l'Ordre du Temple de 1171 et de 1183).
Ce village fut en effet le centre d'une commanderie templière fondée en 1171 par la donation de Bernard At de Cambon au Commandeur et religieux de la maison du dit Cambon, de tout ce qu'il avait dans ce lieu et dans la paroisse.
Les commandeurs se succédèrent à la tête de la commanderie de Cambon du Temple jusqu'en 1336.

Templiers et Hospitaliers à Lanel (Cunac) XIIe - XVIIIe siècle
A Lanel-Haut se trouvent la Route des Templiers et le Square de la Commanderie. Ces deux noms évoquent la présence des Templiers et des Hospitaliers sur les terres de Cunac pendant plus de six siècles. (3)
3. E. Berges - Revue du Tarn, n° 131, page 503 (1988)
Avec l'avènement des Carolingiens en 751, le régime féodal s'établit et Cunac dépendit de la seigneurie de Saint-
Juéry. Cette seigneurie faisait partie au XIe siècle des biens des vicomtes d'Albi. Ceux-ci avaient des possessions très étendues, et, pour y assurer quelque sécurité, ils firent appel, comme les comtes de Toulouse, aux ordres à la fois militaires et religieux des Templiers et des Hospitaliers. Pour les fixer sur leurs territoires, ils leur firent d'importantes donations. (2)
2. A. Bories - Historique de la commune de Cunac (1932)
Dans la région, les Templiers s'établirent dans les communes d'Ambialet et le Fraysse en 1171.
Leur commanderie siégea à Cambon-du-Temple (actuelle commune du Fraysse) de 1260 à 1336.
Après dissolution de l'Ordre du Temple (1118-1312), les possessions des Templiers passèrent à l'Ordre des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (fondé en 1099), appelés Hospitaliers et ayant leur principale commanderie au château de Rayssac (voir carte).

Cette commanderie comportait de nombreuses annexes, dont la principale eut son siège à Lanel: « les Templiers possédaient, à proximité, « la ville » de Lanel et une grande « Maison » (la « Maison des Templiers ») sous l'autorité du commandeur de « Lautrec et Lanel ». (1)
1. S. Jean - Templiers des Pays d'Oc et du Roussillon (1998)
Depuis la fin du XIIe siècle jusqu'à la Révolution, une portion importante de la commune se trouva donc appartenir à l'Ordre des Hospitaliers, qui devint en 1522 celui des Chevaliers de Malte.

Au XVIIe, Richelieu (1585-1642), venant du Languedoc et se dirigeant vers Montauban, passa à Lanel où il fut reçu dans la maison dite « maison templière », alors possession des Hospitaliers de la commanderie de Rayssac. (6)
6. E. Berges - Revue du Tarn, n° 130, p 237 (1988)
Au XVIIIe siècle, la commanderie de Lanel dépendant de celle de Rayssac possédait, d'après un inventaire du 8 juillet 1715, un domaine de deux cents sétérées (environ 100 hectares). Il comprenait le quadrilatère, borné à l'Est par le chemin de Lanel à Cunac ; au Nord, par le ruisseau de Fonfrège ; à l'Ouest, par l'ancien chemin de Saint-Juéry à Lombers, limite actuelle de la Commune, et au Sud par la route nationale. L'autre moitié comprenait de nombreux fiefs s'étendant sur le reste de la commune et notamment dans la partie Sud.

A la Révolution, la seigneurie de Saint-Juéry et la commanderie de Rayssac sombrèrent. Leurs biens furent d'abord saisis ou mis sous séquestre, puis vendus aux enchères par la nouvelle administration de l'Enregistrement et des Domaines. Dans la commune, les biens des chevaliers de Malte furent achetés en grande partie par les familles Cavalié de Cunac et Juéry de Lanel-Haut. Cette dernière famille les avait eus en fermage pendant plus d'un siècle et s'y était enrichie. L'une et l'autre ont disparu.
Sources : Mémoire présenté par Elise Berges - Inventaire Archéologique du canton de Villefranche d'Albigeois 1982-1984 Déposé pour consultation sur place, à la mairie du Frayssé. - Templiers et hospitaliers à Lanel (Cunac): XIIe-XVIIIe siècle. ou le Pdf

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Cambrai   (59)

Maison du Temple de Cambrai


Département: Nord, Arrondissement et Canton: Cambrai - 59


Maison du Temple de Cambrai
Maison du Temple de Cambrai


La maison du Temple de Cambrai dépendante de la Commanderie d'Avesnes-le-Sec pris la succession d'une donation faite au mois de Mars 1239 aux Templiers de Coulommiers non loin de Paris, ainsi que le déclare un acte émanant du doyen de l'église de Coulommiers au diocèse de Meaux qui fait savoir que le Commandeur, les frères du Temple de sa ville et Jacques le Fellain de Cambrai se sont mis d'accord au sujet de deux maisons situées dans cette ville et que ledit Jacques possédera moyennant 200 livres parisis par an, payables aux religieux du Temple.

Carnières



Domaine du Temple de Carnières
Domaine du Temple de Carnières


Comme, tous l'avons constaté dans plusieurs commanderies majeures ou non. Cambrai fait partie de cette fournée de donations faisant suite aux nouveaux élans de croisade lancés par le roi de France Louis IX. Après cet acte c'est le grand silence et ce n'est que le 14 avril 1265 que l'évêque du lieu enverra ses Lettres pour témoigner qu'il a concédé au maître de la Milice du Temple, trois bonniers de terre situés à Penois (peut-être Fresnoy) qui faisaient partie de la dotation de l'église de Carnières. Les Templiers acceptèrent cette offre moyennant un cens annuel de trois deniers blancs en monnaie de Hainaut, payable au début du mois d'octobre.

Les biens situés à Cambrai se bornaient à n'être que des maisons, quoique par démembrement certaines possessions, proches de la ville étaient surveillées par le supérieur de Cambrai. Au travers du commerce dans le nord de la France, la maison du Temple de Cambrai servit de refuge et d'entrepôt. Refuge pour le commandeur: Cambrai étant ville épiscopale et entrepôt sur la route des grandes foires de Champagne et de l'Ile de France.

Toutefois il n'y eut pas de biens épars en terre ou en louages. Les Templiers devinrent propriétaires par acquisition d'obligation ainsi que le signale un acte du mois de mai 1269. C'est encore l'official de Cambrai qui, ce jour-là, faisait connaître que dame Isabelle dite la Pekeresse, veuve de Thomas le Pekeur, avec l'assentiment de Jean li Caudeliers, son père, de Rogier et d'Alix, enfants de ce dernier, a abandonné aux frères de la Milice du Temple cinq maisonnettes situées à Cambrai et pour lesquelles elle leur devait une rente.
Il s'avère que ces maisonnettes ne sont pas des inconnues. Elles furent données aux Templiers par l'évêque de Cambrai en 1267 en échange d'une terre située à Escandoeuvre.

Cambrai fut une maison dépendante sans commandeur titulaire quoiqu'il arriva que des maisons - « la domus Templi » des textes soient dirigées par des titulaires. Très souvent le supérieur de ces établissements étaient des frères sergents supervisés par les sous-commandeurs de la commanderie-mère lesquels avaient les fonctions de trésorier de la commanderie et des annexes.

Le 17 mai 1287, l'official de Cambrai faisait savoir que Marie de Beauchamp donne quatre mancaudées de terre dont elle conserve l'usufruit viager. C'est le dernier acte connu.
Sources: Laurent Dailliez. Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

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1402

Campagnac   (81)

Domaines du Temple de Campagnac


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral - 81


Domaines du Temple de Campagnac
Domaines du Temple de Campagnac


Les possessions de la commanderie de Vaour, dans la juridiction de Campagnac, se réduisaient à quelques fiefs donnant de rente 9 setiers 4 rases de blé, 6 rases de fèves, 5 sous 3 deniers, 8 sous d'acaptes et 2 gélives, avec droit de lods au taux de 5 d. un d. - En 1792, la rente, à Campagnac, n'est portée qu'à 5 setiers 4 rases de blé.
Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour

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318

Campagne-les-Hesdin   (62)

Maison du Temple de Campagnes


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Montreuil, Canton: Campagne-lès-Hesdin - 62


Maison du Temple de Campagnes
Maison du Temple de Campagnes


La commanderie n'était pas à Campagne même, mais entre cette localité et Beaurain-Château.

Cette maison du Temple, devint après la chute de l'Ordre, la propriété des Hospitaliers; au XVIIIe siècle elle était connue sous le nom de « ferme de l'Hôpital de Campagne. »

Dans le procès de Poitiers, il est dit que Guillaume « Haynues », frère sergent du Temple était garde des clefs, « claviger », de la maison de Campagne au diocèse d'Amiens.
Ce Templier avait été reçu en la maison du Temple de Grand-Selve (1301), par le précepteur du Ponthieu, Guérin de Grandvilliers.

Nous avons eu occasion déjà de mentionner le seul précepteur de Campagne-lèz-Hesdin qui nous soit connu; c'est Pierre le Prévôt « Petrus Propositus » qui avait la garde de cette maison du Temple vers 1299.

Au XVe siècle la maison et la chapelle du Temple existaient encore, mais il est probable qu'elles avaient été réparées. La chapelle était alors sous le vocable de l'Assomption.

A la lin du XIVe siècle le revenu de cette commanderie était, paraît-il, de 200 livres. Mais on ne peut se fier à ces chiffres établis au XVe siècle, car les guerres anglaises avaient ruiné ce pays.

Præcepteur de Campagne


Vers 1299. - Pierre Le Prévôt « Prepositus. »

Claviger de la maison


Avant 1307. - Guillaume « Haynues. »
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893

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319

Campagne-sur-Aude   (11)

Maison du Temple de Campagne-sur-Aude


Département: Aude, Arrondissement: Limoux, Canton: Quillan - 11


Maison du Temple de Campagne-sur-Aude
Maison du Temple de Campagne-sur-Aude


1147, 19 juillet - Roger Ier, comte de Carcassonne, donne à la milice du Temple: sa « villa » de Campagne sur les deux rives de l'Aude, qu'elle a dégagée pour une dette de 3.000 sous ugoniens; deux « casales » dans la « villa » d'Arborbel, au terroir de Caudeval; trois hommes avec leurs manses dans la « villa » de Falgayrac; le droit d'avoir un four pour ses usages propres à Carcassonne; l'exemption de toute leude ou péage dans ses terres. Ni lui ni ses agents n'exerceront la justice ni aucune contrainte dans les biens cédés, dont les habitants seront dispensés du service d'ost envers lui. - Cette donation est confirmée par le comte lors de son départ pour Jérusalem, au port de la Tourelle à Agde.
Cartulaires des Templiers de Douzens - Publiés par Gérard et Elisabeth Magnou, sous la direction de Philippe Wolff - Paris, Bibliothèque Nationale - 1965

Campagne-sur-Aude, Cartulaire


Domus « de Campania » (Campagne-sur-Aude, arrondissement de Limoux, canton de Quillan) raro quidem fit mentio.

Domus Templi in Carcassensi (Douzens, Cours, Carcassonne) et in Reddensi pagibus (La Nougarède, Campagne) sitae balliviam constituebant a magistris rectam: hosce a singularium domuum praeceptoribus distinguere oportet, quod non fecerunt auctores optimi qui de domibus his adhuc scripserunt. Hoc equidem nonnunquam facile est, cum satis expressum nomen assumunt:
« preceptor honoris quem fratres mil. T. Jber. habent in episcopatu Carcassensis atque Redensis » (1167);
« magister omnis honoris militio que sunt (sic) in vicecomitatu Carchassensis et Redensis » (1169);
« comendator omnium domorum milicie que modo sunt in patria Carcassensis et Redensis » (1192);
« commendator Carcassensis, Redensis, Minervensis et Narbonensis » (1214, 1215);
« commendator domorum Templi in Redensi et Carchassensi diocesibus » (1227);
« preceptor domorum Templi Carcassensis et Redensis » (1239);
« preceptor domorum Templi in Carcassesio et Redesio » (1274), etc.
Sources: E-G. Léonard, Introduction au Cartulaire Manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le Marquis d'Albon.

Campagne-sur-Aude


En 1147, Roger Trencavel, vicomte de Béziers et de Carcassonne se prépare pour la seconde croisade, avec Alphonse Jourdain comte de Toulouse. Tombant gravement malade Trencavel, rédigeant son testament, cède aux frères de la milice du temple le lieu de Campanha ainsi que d'autres biens qu'il avait gagé pour financer son expédition.

Les templiers s'y installent et en améliorent les défenses. La forme caractéristique est encore visible au centre du village. Le fort circulaire dominé par un donjon s'élève sur une légère motte dans une boucle de l'Aude, les treize pans de son périmètre de murs à créneaux hauts d'une dizaine de mètres; l'ensemble se développe sur un pourtour de 220 mètres environ, pour une superficie de 2 000 m2.

Plan du domaine du Temple



Plan du domaine du Temple
Plan du domaine du Temple - Sources: templiers.org


Le tout était cerné par un fossé de quatre ou cinq mètres de large, bras détourné de la rivière, que franchissait un pont tiroir (C'est à l'emplacement de ces fossés, comblés, que se trouve la promenade circulaire). La porte, encore en son état d'origine, permettait, par une ruelle étroite bordée de maisonnettes et du logis du commandeur, d'arriver à la cour intérieure, au puits, à l'église (saint Sébastien), simple chapelle à l'origine, devenue, dans l'église rénovée, le transept de celle-ci.

Malgré les apparences, la position du Temple, à Campagne, était assez peu affirmée, même s'ils en étaient les seigneurs dominants. En 1271, par exemple, ils payaient une rente annuelle à l'archevêque de Narbonne. A tout prendre, il semble que le château n'a pu être, non point la caserne brillante et l'école de chevalerie que d'aucuns ont imaginées; mais une perception pour les censives locales, celles d'Espéraza et pour la gestion possible de quelques moulins sur l'Aude, ainsi que les droits de radellerie et autres péages.Malgré certains conflits d'intérêt ponctuels, les Templiers entretenaient de bonnes relations de voisinage, avec les familles voisines de Reda (Rennes) ou d'Albendun (Le Bézu) dont certains membres intègrent l'ordre.
Sources: Mairie de Campagne-sur-Aude

Campagne-sur-Aude


Des recherches qui lui permettent notamment d'affirmer que le fort de Campagne-sur-Aude est bien une construction templière: « Les documents que j'ai pu consulter parlent d'une barbacane à l'entrée du fort, or il s'agit là d'une architecture arabe, qui accrédite bien la thèse templière. » Sur les cartes de l'Institut géographique national (IGN) pourtant, c'est à Saint-Just de Bézu et non à Campagne qu'on signale un fort templier. Une « contrevérité », selon notre « historien »
Sources: Quillan: Centre d'Etudes et de Recherches Templières. Recherches de M. Georges Kiess

Campagne-sur-Aude



église Saint-Sébastien à Campagne-sur-Aude
L'église Saint-Sébastien à Campagne-sur-Aude - Sources: Campagne-sur-Aude


Au VIIe siècle, l'abbaye bénédictine de Lagrasse fonda à Campagne-sur-Aude une cella (tour carrée).

Le Templiers s'y installèrent en 1176, et firent les premières modifications en construisant l'église, le pont levis, le souterrain, la maison du Temple et les remparts à 12 côtés qui s'ouvrent vers l'Est. En 1312, l'Ordre de Malte se fixa à Campagne et refit la chapelle en y ajoutant un choeur gothique.
Sources: Site des Catholiques de l'Aude

Campagne-sur-Aude


— Commune du canton de Quillan.
— Eglise paroissiale dédiée à Saint Sébastien.
— Ancienne Maison du Temple depuis 1147, puis commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
— Cette maison du Temple dépendait de la Maison du Temple de Douzens.
— Sanctus Sebatianus de Campanea, 1156 (Archives de la Haute Garonne, fonds de Malte, commanderie de Campagne, I, 14)
— Campagna, 1156 (Ibidem, I, 15)
— Sanctus Sabastianus (sic) de Campania, 1216 (Ibidem, IV, 8)
— Castrum de Campanha, 1319 (Archives de l'Aude, E, non inventauriées)
— Campanha, 1347 (Archives Vaticanes, collection)
— Campana, 1360 (Archives de l'Aude, G 2 folio 55)
— Locus de Campanhia, 1373 (Archives de la Haute-Garonne, Malte, fonds de Campagne, I, 11)
— Fort de Campanha, 1554 (Ibidem, I, 21)
— Campaigne, 1571 (Archives de l'Aude, C, assiette diocèse d'Alet)
— Campagne, 1781 (C. diocèse d'Alet)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.

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Campeaux   (60)

Maison du Temple de Campeaux


Département Oise, Arrondissement Beauvais, Canton Formerie - 60


Maison du Temple de Campeaux
Maison du Temple de Campeaux


La maison du Temple de Campeaux a été détachée au XVIe siècle de la Maison d'Ivry-le-Temple, par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, pour qu'elle devienne un membre de la commanderie hospitalière de Villedieu-la-Montagne.

Cette maison était un don de Constance, soeur du roi Louis VII. Par ses lettres datées de l'année 1172, cette princesse fit donation aux frères de la chevalerie du Temple, pour le salut de son âme et de celles de ses père et mère et du feu roi Louis, son frère, d'une maison située à Campeaux, « in Campellis », que Béatrix, femme d'Herman, avait tenue précédemment de Durant de Clichy, et que la princesse avait reprise d'elle, à cause de sa pauvreté, pour six livres et demie, après en avoir racheté des héritiers du dit Durant de Clichy les droits de justice et de seigneurie

La maison de Campeaux se trouvait près de l'église, dans la rue qui conduisait à Courcelles; et les terres qui en dépendaient, contenaient 98 mines. « La mine était de 60 perches, la perche de 13 pieds et demi, et le pied de onze pouces. »

Le Commandeur avait le patronage et la collation de la cure de Campeaux, avec la dîme de cette paroisse et celle de Courcelles, hameau en dépendant. Il avait également dans ces deux localités, la haute, moyenne et basse justice; mais, par un arrêt du Parlement de Paris, du 27 mars 1748, le Commandeur fut évincé de la seigneurie de Campeaux et maintenu seulement dans ses droits de basse justice pour le fief de Robert Lyon, situé à Campeaux, par indivis, avec le seigneur de Clermont.
La Maison du Temple possédait des cens à: Campeaux.

Courcelles



Domaine du Temple à Courcelles
Domaine du Temple de Courcelles


Canny-sur-Thérain



Domaine du Temple à Canny-sur-Thérain
Domaine du Temple de Canny-sur-Thérain


Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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321

Campeneac   (56)

Maison du Temple de Campénéac


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Ploërmel - 56


Maison du Temple de Campénéac
Maison du Temple de Campénéac


Il ne reste plus que la Chapelle d'origine templière, les templiers étaient présents à Campénéac, le nom de la chapelle ne laisse aucun doute sur l'héritage des Templiers donné aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, cette localité donc cette chapelle est citée dans la charte de Conan IV sur les biens attribués aux Templiers.

Dès l'origine, en effet, une charte de Conan IV, rapportée par D. Morice à la date de 1160, énumère, pour les confirmer, toutes les possessions des Templiers et des Hospitaliers en Bretagne.
Charte de Connan IV et analyse de Jack Bocar

Campénéac, (lieu-dit Saint-Jean)


Chapelle Saint-Jean, époque de construction 13e siècle; 17e siècle. Chapelle qui remonterait au 13e siècle, fondée par les Templiers.


Chapelle de Campénéac
Chapelle du Temple de Campénéac - Sources: Wikipedia


En 1312, leurs biens furent attribués aux religieux de l'ordre Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem. En 1568, la maison, métairie et hôpital Saint-Jean furent concédés à Prigent de Trécesson par lettres patentes de Charles IX. Dès lors, les seigneurs de Trécesson en gardèrent la propriété et s'y firent inhumer. Les murs épais sont en petit appareil irrégulier de pierres de schiste du pays. Le sol intérieur est constitué par la roche qui affleure. La chapelle a été très remaniée au 17e siècle.
Sources: BNF, Base Mérimée Monuments historiques, 1992.

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322

Campestre-et-Luc   (30)

Domaine du Temple de; Campestre-Saint-Luc


Département: Gard, Arrondissement: Vigan, Canton: Alzon - 30


Domaine du Temple de Campestre
Domaine du Temple de Campestre


Les Templiers y acquirent des maisons et des domaines, ils ne nous est pas parvenus de documentations sur l'historique de ces biens.

1147, jeudi 6 mars, Sensuda de Novillas donne à l'ordre du Temple, une terre à Campestre.
Sources: Marquis d'Albon, Cartulaire Général de l'Ordre du Temple 1119-1150, fascicule complémentaire, table des sommaires des actes et identification des noms de Lieux - Paris 1922.

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1572

Camps-sur-l'Agly   (11)

Domaine du Temple de Camps-sur-l'Agly


Département: Aude, Arrondissement: Limoux, Canton: Couiza - 11


Domaine du Temple de Camps-sur-l'Agly
Domaine du Temple de Camps-sur-l'Agly


Bail à ferme perpétuelle des herbages de Camps-sur-l'Agly, concession de droit de boisage dans la forêt de Peyrosa pour les habitants de Prugnanes

Il y a un acte du 7 novembre de cette année 1268, relatif à la commune de Camps-sur-l'Agly, située en dehors du département des Pyrénées Orientales, et intéressant pour la commune de Prugnanes et pour la question des pacages.

C'est une espèce de bail à ferme perpétuelle des herbages de tout un territoire, moyennant une redevance annuelle, et assez semblable à l'acte que nous avons déjà vu relativement aux herbages d'Ultrera, mais avec cette différence que les seigneurs de Camps-sur-l'Agly ne vendent que les droits d'herbage et de boisage de ce territoire, en se réservant expressément les droits de justice, d'agrier et autres, ainsi que la propriété des terrains qui y sont situés. Il y a donc quelque intérêt pour le Roussillon et la Cerdagne à connaître ce qui se pratiquait dans le pays de Fonollet en matière de pacages.

Domaine du Temple de Galamus



Domaine du Temple à Galamus
Domaine du Temple de Galamus


Par cet acte les donzells Arnaud de Solage et Pierre de Cucugnan vendent ou louent à perpétuité à Raymond dez Bach, commandeur du Mas Deu et à ses successeurs, pour le prix annuel de cent sols tournois, leurs herbages situés au territoire du château de Calms « Galamus » (1), pour le pacage des troupeaux des Templiers, ainsi que de ceux de leurs donats, « et même des autres étrangers, » pourvu qu'ils soient dans la « cabane du Temple. » Dans le cas où les Templiers ne tiendraient pas leurs troupeaux dans lesdits pacages, ils auraient toute liberté de les vendre ou affermer à des étrangers et comme ils le jugeraient à propos. Les vendeurs donnent au commandeur du Mas Deu « toute liberté de prendre, pour les besoins et pour l'usage de ses bergers ainsi que de la maison de Prugnanes et des habitants audit lieu, du bois pour le chauffage et la construction (ligna et fustam) dans la forêt de Peyrosa appartenant auxdits seigneurs. »
1. Ce lieu est appelé une fois de Calmut et ensuite de Calmis dans l'acte de vente. C'est peut être la première forme qui a produit le nom de Galamus (commune de Saint-Paul-de-Fenouillet) donné à l'ermitage de Saint-Antoine situé sur l'Agly, à la sortie du territoire de Calms « Galamus » où il prend sa source. Quant à la mutation du C en G, on peut remarquer que l'on mentionne dans ce même document un col de Genternac, qui devrait probablement s'écrire Centernac.

Les vendeurs se réservent ensuite expressément toute juridiction, en ce qui concerne les foriscapis, agrers et autres droits, avec la propriété des terrains, sauf les droits ou usages des herbages et boisages susdits. Ils se réservent en outre, ainsi qu'à leurs hommes de Calms « Galamus », le droit de faire pacager leurs troupeaux dans les susdits pacages, à l'exception du bétail de « trasnueita (2) » mais leurs bêtes bovines pouvaient y rester la nuit pendant l'été.
2. C'est ce qu'on appelait en Roussillon (bestiar de tranuyta), c'est à dire le bétail qui ne rentrait pas la nuit au lieu de résidence.

L'acte donne la délimitation des herbages vendus, correspondant à peu près avec les limites du lieu de Camps-sur-l'Agly, c'est à dire avec les rochers de Bugarag, avec le territoire del Boys (compris aujourd'hui dans le territoire de Candiès) et autres lieux du domaine royal de Fonollet jusqu'au lieu dit (a Campel Redon), et enfin du côté du midi « avec le territoire du château ou lieu de Prunhanes. » Il y a aussi une clause que l'on trouve rarement énoncée dans les actes de ce genre rédigés en Roussillon et Cerdagne, en vertu de laquelle les troupeaux introduits par les Templiers dans lesdits pacages pourront descendre librement pour l'abreuvage aux trois (abeuradors) dits (del Leuder d'Assanas et de la Ola), et les dommages causés par les troupeaux allant à l'abreuvage ou en revenant, seront réparés sans amende aucune, d'après l'estimation de l'un des gardes du troupeau et d'un (prohomen) de Calms « Galamus. »

Cet acte fut reçu probablement à Saint-Paul, par un notaire royal des pays de Pierre-Pertuse et de Fenouillèdes, en présence de trois religieux du Temple qui avaient accompagné le commandeur du Mas Deu, et du jurisconsulte Pierre Roig, de Perpignan, qui lui avait sans doute donné son assistance (3).
3. Pierre Roig porte le titre de juge de Perpignan dans un acte du 23 janvier 1268, ainsi que dans d'autres documents des années précédentes et suivantes. (Archives départementales, Cartulaire du Temple folio 67)
Sources: M. Puiggary, correspondant. Histoire et mémoires de l'Académie royale des sciences, inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse. Années 1834, 1835, 1836. Tome IV, première partie.

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324

Canens   (31)

Maison du Temple de Canens


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Muret, Canton: Montesquieu-Volvestre - 31


Maison du Temple de Canens
Maison du Temple de Canens


Le 27e jour du mois de juin de l'an de l'Incarnation 1156, le chevalier Arramond d'Aspet, accompagné de ses deux fils Arnaud-Arramond et Roger, se rendait au Temple de Montsaunès qu'il avait déjà comblé de ses faveurs. Là, en présence de tous les Templiers de la maison, il fit donation à Dieu, à Notre-Dame de Montsaunès, à Guillaume de Verdun, Commandeur du château, de la ville et des habitants de Canens, de son territoire, de la seigneurie haute, moyenne et basse, « comme il l'avait dans les autres châteaux ainsi que de l'église, des dîmes et des prémisses. Si quelqu'un veut contrevenir à ce don qu'il soit maudit de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de Madame Sainte-Marie, des neufs Ordres des Anges, des quatre Evangélistes, des douze Apôtres, de tous les Martyrs, de toutes les Vierges, de tous les Confesseurs et de toute la cour céleste. »

Entrée de Raimond At d'Aspet au Temple de Montsaunès
1156, 28 juillet, samedi (1)
Entrée de Raimond At d'Aspet au Temple de Montsaunès.
Don par le même aux Templiers de divers fiefs situés à Canens et à La Pujole et de l'albergue de l'église de la Pujole.
1 — Cette date est celle de la seconde donation reproduite dans le cartulaire, dont nous possédons l'original. Elle renferme une légère inexactitude : le quatrième jour de la lune tombe au mois de juillet 1156 le 26, un jeudi et non un samedi. Nous avons supposé une erreur dans le calcul de l'âge de la lune, en conservant la férié, écrite intégralement, la plus proche de la lune. Les dates contradictoires données par les copies suspectes de la donation de Canens ne peuvent pas entrer en ligne de compte.

La Pujole



Domaine du Temple à La Pujole
Domaine du Temple de La Pujole


La pièce ci-dessous contient deux actes distincts :
a. Du premier, entrée de Raimond At d'Aspet au Temple et don des fiefs de Canens et de la Pujole, nous possédons par ailleurs une copie suspecte du XIIIe siècle et une copie gasconne incomplète et également bien sujette à caution.
B1. — Copie latine du XIIIe siècle, Archives départementales de Haute-Garonne, H, Malte, Canens, I, 1B (Caignac, 1. 50) [avec la date 1156, 2 juillet, Prat]
B2. — Copie gasconne du XIIIe siècle ne contenant que la donation de Canens, Arch. dép. Haute-Garonne, H, Malte, Canens, I, 1 (Caignac, 1. 50). Publiée par Du BOURG, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse Paris-Toulouse, 1883, (2e éd.), n° XXXVII [avec la date aux éléments discordants 1156, lune IV, juin, samedi].
C. — Cartulaire jusqu'à ...ire eternum.
b. — Du second, don de l'albergue de l'église de la Pujole, nous avons l'original.
A. — Original sur parchemin, Archives départementales de Haute-Garonne, H, Malte, Montsaunès, I, 2. Publié ci-dessous sous le n° 41a.
C. — Cartulaire, depuis In hac predicta ecclesia...
41a. — Notum sit omnibus hominibus tam presentibus quam futuris quod R. Ato d'Espeg dedit in ecclesia de Puiola unum convivium quod ibi habebat cum tota sua familia annuatim domui militie Templi scilicet Montis Salnensis; pro hoc supra dicto convivio debet dare annuatim monachus d'Aleit qui est prior de Rupe fort II. sestarios de forment ad ipsum de Martras et .III. sestarios vini et .X. sestarios de cibaria et .XVIII. d. morlanis per carnes et .VII. gallinas. Factum fuit hoc mense iulio, die sabbati, luna .IIII. régnante Lodovico rege Francorum, anno ab incarnatione Domini .M°.C°.LVI°. Rotbertus presbiter scripsit.
Sources : M. Charles Higounet - Bulletin Philologique et Historique, (jusqu'à 1715) - Comité des Travaux Historiques et Scientifiques - Années 1955 - 1956. Presses Universitaires de France - 1957.

Canens sous les Hospitaliers de Saint-Jean


Après la suppression de l'Ordre du Temple, la ville de Canens et ses dépendances furent détachées de la commanderie de Montsaunès pour être réunie à celle de Caignac dont sa position géographique la faisait dépendre plus naturellement. Nous voyons dans la suite ce membre donné successivement à plusieurs religieux, son éloignement du chef lieu de la commanderie nécessitant cette mesure. Mais cette habitude de distribuer à des chevaliers certains membres des commanderies n'était qu'une simple tolérance et le Grand-Maître Aymeri d'Amboise interdit même complètement cet abus.

Le membre de Canens était alors possédé par Théobald de Verdusan qui en avait été pourvu par un de ses parents, commandeur de Caignac. Ce dernier ferma en sa faveur les yeux sur cette infraction aux règlements; mais il n'en fut pas de même avec son successeur, Géraud de Massas, qui, ne pouvant persuader au chevalier de Verdusan de restituer de plein gré le membre de Canens, porta l'affaire devant le Grand-Conseil de l'Ordre (1513). Une bulle du Grand-Maître Fabrice de Carette obligea Théobald de Verdusan à renoncer au membre de Canens et chargea Jean Salomon, Commandeur de Montsaunès et B. de Golard, Commandeur d'Argenteins de le faire restituer à son légitime propriétaire (10 juillet 1514).

Commandeurs Hospitaliers du membre de Canens


1491-1495. Pierre de Molis, prêtre.
XXXX-1498. Raymond Gélade.
1508-1514. Théobald de Verdusan.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

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1692

Cannet-des-Maures (Le)   (83)

Domaine du Temple Le Cannet-des-Maures


Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Le Luc - 83


Le Cannet-des-Maures
Le Cannet-des-Maures


Le Canet, diocèse de Fréjus, viguerie de Draguignan.
L'Eglise paroissiale est sous le titre de Notre-Dame et de Saint Michel: auprès de la rivière d'Argens, il y a une autre Eglise souterraine, pareillement dédiée à Saint Michel, que l'on croit être du temps des persécutions: son entrée difficile et sa situation semblent autoriser cette croyance.

Les Chapelles rurales sont au nombre de cinq: celle de la Sainte Trinité sur la grande route du Luc à Vidauban, celle de Saint André, Prieuré dépendant du Chapitre de Lorgues.

le Prieuré de Sainte Maxime, dont le Prieur est gros Décimateur; il appartenait anciennement aux Templiers et leur Maison devait être considérable, si on en juge par les débris des murailles qu'on y voit encore.

Eglise du Vieux-Canet



Eglise du Vieux-Canet
Eglise du Vieux-Canet - Sources: Bnf


Celles de Saint Antoine et de Sainte Catherine qui sont deux Bénéfices simples. Cette Terre est érigée en Marquisat: elle appartient à Madame de Colbert Turgis née Rascas, seule héritière de cette famille.
Sources: Description Historique, Géographique et Topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté Venaissin, de la Principauté d'Orange, du Comté de Nice, etc. Par M. Achard, Médecin de Marseille, Membre de plusieurs académies. Aix M. DCC. LXXXVII. Page 401.

Le Cannet-des-Maures


Inventaire général du patrimoine culturel
Chapelle de Templiers Saint-Maisse
Lieu de culte probablement au 9e siècle; mentionné au 11e siècle, au 13e; en ruine fin 16e siècle; aurait appartenu aux templiers au 13e siècle; transformée en magnanerie au 19e siècle, actuellement maison.
Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur 1986
Sources: NBF, Base Mistral

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311

Canny-sur-Thérain   (60)

Domaine du Temple de Canny-sur-Thérain


Département: Oise, Arrondissement: Beauvais, Canton: Formerie - 60


Domaine du Temple de Canny-sur-Thérain
Domaine du Temple de Canny-sur-Thérain


C'était une dépendance de la Maison du Temple de Campeaux, Canny-sur-Thérain, possédait à la fin du XIIIe siècle, un moulin avec une maison, un vivier et la rivière, sur laquelle était bâti ce moulin.

En 1387, le commandeur Hospitalier d'Ivry-le-Temple aliéna ce petit domaine qui demandait des frais d'entretien et de réparation trop considérables, et l'accorda à rente perpétuelle à un nommé Henri le Mannier, moyennant une redevance annuelle de quatre muids et demi de blé.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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325

Canohes   (66)

Domaine du Temple de Canohès


Département: Pyrénées-Orientales, Arrondissement: Perpignan, Canton: Toulouges - 66


Domaine du Temple de Canohès
Domaine du Temple de Canohès


Le précepteur de ces biens, qui semble être encore le frère Hugues Rigold, le même qui avait emmené la première colonie de Barcelonne, acquérait de l'abbé de Saint-Sauveur-de-Bréda, près de Girone, le prieuré de Cira pour 12,000 sols melgoriens, et vit dès-lors les domaines de la maison s'étendre à Toluges, Canohès, Trullas, Anyils, Pla-de-Cors, etc.

Arrondissement de Perpignan Préceptorie principale du Mas-Deu


Alenya, Bonpas, Cabestany, Canet, Canohès, Castel Roussillo, Cornella del Vercol, Mailloles, Perpignan, Saint-Mamert, Orles, Toluges, Théza, Vernet près Perpignan, Villeneuve-de-la-Raho, Villeneuve-de-la-Rivière, Garrius, Juegues, Saint-Hippolyte, Saint-Laurent-de-la-Salanque, Salses, Toreillas, Corbere, Saint-Féllu-d'Avall, Anyils, Bages, Brulla, Camelas, Candell, Forques, Llanro, Llupia, El Camp, Ortafa, Passa, Pollestres, Pontella, Trullas, Terratz, Trasserra, Villamolaça, Vilarmila, Anxonis, Borrat, Calmes, Jonqueroles, Prugnanes, Saint-Arnald, Saint-Etienne de Derg, Mateperuste (bois donné en 1143, par Udalgarius, proconsul Feniolotensis), Tournefort.
Sources: Edouard de Barthélemy - Etude sur les Etablissements Monastiques du diocèse d'Elne (Prepignan) - Membre de la Société d'archéologie, Inspecteur des monuments de la Meuse - Bulletin Monumental ou Collection de Mémoires et de Renseignements sur la Statistique Monumentale de La France - Paris 1857.

Canohès et Toulouges



Domaine du Temple à Toulouges
Domaine du Temple de Toulouges


— Très tôt les Templiers prennent pied à Canohès où ils possèdent des terres dès 1146 puis des hommes « propris » en 1155.
— Mais leurs biens sont plus importants à Toulouges:
— 1146 ils reçoivent des terres qui s'étendent sur les territoires de Canohès et de Toulouges,
— 1153 Arnaud de Montescot fait encore une donation au frère Arnaud de Saint-Cyprien.
Ces biens sont conservés, semble-t-il, jusqu'en 1197, année où ils en échangent une partie avec le prieur de Panissars.
— En 1233, Raymond de Vilamau leur vend quelques droits.
— En 1271, ils achètent en même temps qu'Orle la dîme de Toulouges à Bernard d'Oms.
— Mais en 1277, Raymond de Bac, précepteur du Mas Déu, abandonne les possessions de Toulouges. Il échange avec Pierre Rubei (Roitg) de Camprodon tout ce que le Temple possède à Toulouges, sauf la dîme qu'il garde, contre les possessions achetées par ce dernier à l'abbaye de Sant-Pere de Camprodon et situées à Mailloles et à Orle.
Sources: Robert Vinas, L'Ordre du Temple en Roussillon

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326

Canteloup   (50)

Seigneurie du Temple de Canteloup


Département: Manche, Arrondissement: Cherbourg-Octeville, Canton: Saint-Pierre-Eglise - 50


Fief du Temple de Canteloup
Fief du Temple de Canteloup


On lit dans le rapport de la visite prieurale de 1495: « A ung quart de lieue, près de Valcanville, y a ung aultre villaige, nommé Canlelou, de XVIII à XX maisons, tous hommes de la religion subjects à basse justice. »

Comme seigneur spirituel, le Commandeur jouissait de toutes les dîmes de Canteloup et des droits honorifiques dans l'église du lieu, aux fenêtres de laquelle on voyait les armes de l'Ordre.

Le jour de la Noël, les hommes et vassaux de la seigneurie étaient tenus de venir chercher la « chaule » en l'hôtel de la commanderie.

Il y avait plusieurs fiefs qui relevaient de la seigneurie de Canteloup:
Le fief au Comte, qui appartenait, en 1651, à Georges Oger, écuyer, seigneur de la Haulle;
Le fief Bachelier, sur le chemin de la Petite-Lande de Valcanville, allant à l'église de Canteloup;
Le fief Blanchet, au chemin de l'église de Canteloup à Barfleur et à Clitourps;
Le fief du Guert, qui appartenait vers le milieu du XVIIe siècle à Bon Hervé Castel, marquis de Saint-Pierre-Eglise.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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327

Capbreton   (40)

Maison du Temple de Capbreton


Département: Landes, Arrondissement: Dax, Canton: Saint-Vincent-de-Tyrosse - 40


Maison du Temple de Capbreton
Maison du Temple de Capbreton


Si l'on en croit l'Abbé Charles Métais, les Templiers possédaient une Maison près de Capbreton. C'était une Maison d'accueille, une sorte d'hôpital pour aider les pèlerins en route sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle.

Mise à par, la charte « qui est de la société archéologique du Vendômois » que cite l'abbé Métais, je n'ai aucun renseignement sur cette Maison.

Il est possible de découvrir sur la carte de Cassini, au lieu dit « Commanderie de Bourette », « Boret » ou « Bouret », au nord de Capbreton, les ruines d'une chapelle ayant appartenu aux chevaliers du Temple ou, comme le pensent certains érudits locaux, aux chevaliers de Malte.
Cette chapelle vouée au culte de sainte Madeleine est actuellement totalement disparue, mais une croix subsiste encore, qui en indiquait le lieu précis avant d'être elle-même déplacée quelques mètres plus loin.

De nos jours, la seule trace de cette chapelle est sa cloche, fondue en 1483, montée sur le clocher de l'église du bourg de Capbreton.

Cette commanderie-hôpital, mentionnée comme telle en 1253, fut construite vraisemblablement au XIIe siècle. Elle s'érigeait sur la route littorale de Compostelle, à côté d'un port d'embarquement. Ce port permettait aux pèlerins qui le souhaitaient d'utiliser une embarcation à destination de la Galice, leur évitant ainsi de traverser le pays basque et la chaîne dangereuse des Pyrénées. Le retour du lieu saint se faisait également par ce moyen de transport.

La chapelle de « Bouret » était un lieu voué au réconfort moral et spirituel. Ce lieu de culte n'était pas le seul bâtiment sous l'égide des moines hospitaliers. Dans le bourg, se dressait, depuis le XIVe siècle, une commanderie qui vécut ses derniers instants en l'année 1920.
1- Depart (Abbé A.): « Les Commanderies dans le Département des Landes », in Bulletin de la Société de Borda, 1894 (2e, 3e et 4e trim.)
2. Saint-Jours (Bernard): « Cap-Serbun, Labenne et Capbreton », in Bulletin de la Société de Borda, 1918.


Capbreton


Commanderie de Bayonne - Saint Jean de Marsac (Saint Jean de Rodes) - Capbreton Landes
Sources: Pierre Vidal - Hospitaliers et Templiers en France Méridionale - Le Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte - Association: Les Amis des Archives de la Haute-Garonne - Editions CNRS.

Capbreton


On peut lire sur le site de la commune de Capbreton: « La voie littorale, entre l'estuaire de la Gironde et Saint Jean de Luz au Pays Basque, une voie parallèle à la via Turonensis ou voie de Tours, était très fréquentée au moyen Age, essentiellement par les pèlerins anglais, hollandais, normands et bretons qui souvent ralliaient Soulac, le point de départ, en bateau. Le tracé de l'itinéraire suivait l'emplacement d'églises célèbres abritant des reliques, mais la présence de gués, d'hospices sûrs tenus par les Templiers ou de voies romaines avait également son importance. »

Capbreton


On peut lire sur le site du journal La Dépêche: « La place des Templiers de Capbreton évoque la Commanderie détruite en 1920. »

J'ai dans mes listes du Grand Prieuré de Toulouse, Membre de la commanderie de Bayonne, Saint-Jean-de-Rodes, près de Capbreton, Landes. « Sources Dubourg, Grand Prieuré de Toulouse - 1883. »

Cette maison de Saint-Jean-de-Rode n'est pas commenté, il m'est donc impossible dans l'état actuelle des documentations de dire si elle est d'origine templière. Faisait-elle parti de l'héritage des Templiers ?

Je n'ai pas eu connaissance de l'acte cité par l'abbé Métais, peut-être est t'il réel, mais, alors pourquoi, cet acte sort-il des documents du Vendômois ?

Voici une partie de l'acte que j'ai découvert sur Internet: Capbreton.
« Capiit bruti », « Cap-Serbun » Saint-Nicolas de Bouret, ancienne maison de Templiers, attribuée aux Chevaliers de Malte, possédée par des séculiers, dès 1345. Il est étayé par une charte de l'Abbé Métais.
Métais (Abbé Charles), Templiers et Hospitaliers dans le Vendômois - Chartes inédites, in Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, t. XXXIII, 1894, pages 47-93.

Capbreton


Voici ce que j'ai découvert: Provinces ecclésiastiques d'Auch et de Bordeaux.
Recueil historique des Archevêchés, Evêchés, Abbayes et Prieurés de France Par Dom Beaunier.
Tome Troisième Provinces ecclésiastiques d'Auch et de Bordeaux. Par Le R. P. Dom J.-M. Besse.
Capbreton. Capiit bruti, Cap-Serbun - Saint-Nicolas de Bouret, ancienne maison de Templiers, attribuée aux Chevaliers de Malte, possédée par des séculiers, dès 1345.
Editeur: Paris, Librairie Poussielgue 15, rue Cassette - 1910.

Capbreton autres informations


cote sud memoire vive

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Capendu   (11)

Domaine ou Maison du Temple de Capendu


Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Capendu - 11


Domaine du Temple de Capendu
Domaine ou Maison du Temple de Capendu


Les Templiers y possédaient de très nombreux biens en terres, vignes, redevances, pâturages, honneurs, bâtiments et redevances.

— 1163, [8 ou 9] juillet. Pons de Capendu donne aux frères de la milice une vigne qu'il possédait en alleu dans le terroir de Capendu.
— 1163, le 8 avant les ides de juillet, soit le 8 juillet, tombe un lundi.
— 1168, 4 octobre. Gaucelm (Gaucelmus), malade, remet à Dieu et aux frères de Saint-Jean de Carrière son âme et son corps, et leur donne une terre dans le terroir de Capendu, avec le consentement de ses frères.
Sources: Cartulaires des Templiers de Douzens - Publiés par Gérard et Elisabeth Magnou, sous la direction de Philippe Wolff - Paris, Bibliothèque Nationale - 1965

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Carentoir   (56)

Maison du Le Temple de Carentoir


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: La Gacilly - 56


Maison du Le Temple de Carentoir
Maison du Le Temple de Carentoir


Carentoir est une des plus anciennes paroisses du diocèse de Vannes. Au IXe siècle elle formait un plou breton gouverné par un « mactiern » et habité par une population parlant la vieille langue celtique.

Lorsqu'au milieu du XIe siècle les Templiers vinrent s'établir en Bretagne, ils fondérent sur le territoire de Carentoir une maison qui prit d'eux le nom de Temple. On ignore la date précise de cette fondation due, d'après la tradition, à la pieuse munificence des ducs de Bretagne, mais la charte de 1182 mentionne sous le nom de « Karantoe », le Temple de Carentoir parmi les possessions des Templiers en Bretagne. Nous ne savons rien par ailleurs du séjour à Carentoir des Chevaliers du Temple.

Fondelienne



Domaine du Temple de Fondelienne
Domaine du Temple de Fondelienne


Le peuple a néanmoins conservé souvenir de la lamentable fin de ceux qu'il appelle encore les Moines Rouges: ils furent tous massacrés, dit-il, au pied d'un gros chêne, près la chapelle de « Fondelienne », à mi-voie entre leur manoir du Temple et le bourg de Carentoir.

Il fallait bien que dès cette époque reculée, le Temple de Carentoir eut une certaine importance, puisque les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, héritant des biens des malheureux Templiers, firent de cet établissement le chef-lieu d'une commanderie de préférence à leurs propres hôpitaux qu'ils y réunirent.

Chapelle de Carentoir



Chapelle de Carentoir
Chapelle de la commanderie de Carentoir


En 1566 l'Hôpital de Quessoy fut annexé au Temple de Carentoir, et le tout ne forma plus qu'une seule commanderie portant le nom de Temple de Carentoir. Trente ans plus tard le manoir du Temple de Carentoir fut tellement ravagé par la guerre civile que ses commandeurs furent forcés de l'abandonner; ils allérent alors fixer leur résidence au Temple de la Coëffrie, en la paroisse de Messac, dans le diocèse de Rennes.
Par suite nous étudierons tout d'abord le Temple de Carentoir et ses premières annexes - puis l'Hôpital de Quessoy le Temple de la Coëffrie - enfin la juridiction et les revenus de la commanderie.

La commanderie du Temple de Carentoir se composait d'une douzaine de membres qui tous se trouvaient au diocèse de Vannes sauf un seul, le Temple de la Coëffrie, situé en l'évêché de Rennes.
Ils formaient au XVIe siècle cinq groupe:

Le Temple



Domaine du Temple de Carentoir
Domaine du Temple de Carentoir


— Le Temple de Carentoir proprement-dit.

Hôpital de Malansac


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert - 56


Hôpital de Malansac
Hôpital de Malansac


— L'Hôpital de Malansac et ses annexes.

Saint-Jean-de-Villenard


Département: Morbihan, Arrondissement: Pontivy, Canton: Ploërmel - 56


Domus Hospitalis de Villenard
Domus Hospitalis de Villenard


— L'Hôpital de Saint-Jean de Villenard.

Pont d'Oust


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Guer, Commune: Les Fougerêts - 56


Domaine du Temple de Pont d'Oust
Domaine du Temple de Pont d'Oust


— Le Pont d'Oust.

Temple de la Coëffrie


Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement et Canton: Redon, Commune: Guipry-Messac - 35


Domaine du Temple de Coëffrie
Domaine du Temple de Coëffrie


— Le Temple de la Coëffrie.

Le Temple de Carentoir


Le chef-lieu du Temple de Carentoir se trouvait éloigné d'environ une lieue du bourg de Carentoir. Les Templiers y construisirent une église dont il reste encore un arc roman, séparant le chanceau de la nef, rebâtis l'un et l'autre dans les siècles derniers.

Temple de Carentoir



Situation de la Maison du Temple de Carentoir
Situation de la Maison du Temple de Carentoir


Pendant que cet établissement fut habité par des Chevaliers prêtres, les paroissiens de ce quartier s'habituèrent à trouver dans la vaste église du Temple la satisfaction de leurs besoins religieux. Mais comme dans la suite il arriva souvent qu'aucun des Chevaliers n'était prêtre, pas même le commandeur, on se vit dans l'obligation, à une date qui nous est inconnue, d'ériger ce quartier en paroisse démembrée de Carentoir et d'en fixer le siège au Temple même.
Dans la transaction qui créa ce nouvel état de choses et mit l'église conventuelle à la disposition du clergé paroissial et des fidèles, le commandeur se réserva le droit de présenter le vicaire perpétuel, auquel il se chargea de fournir un presbytère et une portion congrue.
Plusieurs aveux nous montrent cette réserve, naturelle d'ailleurs, comme autorisée et confirmée par les Souverains Pontifes et les ducs de Bretagne.
En retour de cette concession, le vicaire perpétuel devait, chaque dimanche, au prône de la messe, prier à haute voix pour le Grand-Maître de l'Ordre et pour le commandeur du Temple de Carentoir.
On ajoute même qu'il était tenu de porter l'habit de frère chapelain d'obédience de l'Ordre et de se faire croiser au premier chapitre qui suivait la date de ses provisions.

Dans toute l'étendue de la nouvelle paroisse, les dîmes perçues à la 10e et à la 15e gerbe, appartenaient au commandeur, ainsi que les oblations faites à l'église paroissiale et les prémices sur les bêtes à laine.
Une partie de ces revenus était parfois abandonnée au vicaire perpétuel pour lui tenir lieu de pension. Dans les derniers temps, ce vicaire était même assez souvent fermier de tous les revenus de la commanderie.

« A différentes reprises, comme en 1641 et 1683, la visite canonique de la paroisse du Temple de Carentoir par l'archidiacre et les délégués de l'évêque de Vannes, fut contestée par les commandeurs, qui ne voulaient reconnaître ce droit qu'au Grand-Prieur d'Aquitaine et à l'évêque en personne. »

Le manoir, résidence du commandeur, se trouvait au bourg du Temple de Carentoir, près de l'église paroissiale; mais pendant les guerres de la Ligue, les partisans du duc de Mercoeur pillèrent et ravagèrent ce bourg en 1596, puis mirent le feu au manoir après l'avoir dévalisé; tout cela en haine du commandeur Jean Le Pelletier qui combattait alors vigoureusement dans le parti des Royaux. Aussi en 1643 ne voyait-on plus « au derrière de ladite église du Temple de Carentoir, vers amont », que de « vieilles mazières où estoit autrefois le logix et manoir du Commandeur, qui a esté desmolli par l'injure des guerres civiles, fors une grange pour serrer les gerbes de la dîme qui appartient du tout en ladite paroisse du Temple audit commandeur, qui se lève pour la pluspart à la dixième, tant de grains que de fillaces. »

On peut voir une très jolie Croix palis trilobée derrière la chapelle à la dite place du manoir des commandeurs.

Croix palis trilobée



Croix palis trilobée
Croix palis trilobée monolithe sans base avec pour symbole des 5 plaies du Christ


A la même époque, « à côté dudit logix » (la grange du Temple), se trouvaient des jardins appelés le Clos, « plantés d'arbres fruitiers », un petit bois de haute futaie et une prairie, « le tout se joignant ensemble et pouvant contenir environ huit journaux, le tout bien mesnagé. » Enfin un vivier et une garenne complétaient le pourpris de l'ancien manoir de la Commanderie.

Non loin de là et également près de l'église, le vicaire perpétuel du Temple avait son « logix presbytéral composé de chambres haultes et greniers au-dessus, et au-dessoubs un appart qui sort de cuisine au costé de laquelle est un cellier. et d'aultre costé un étable; le tout couvert d'ardoise en bon estat. Il y a un petit jardin au devant, cerné de vieilles murailles dont jouit ledit recteur avec les oblations pour tout salaire. »

Cette rétribution trop aléatoire fit naître bien des procès aux derniers siècles entre les commandeurs curés-primitifs du Temple et leurs vicaires perpétuels ou recteurs. Ceux-ci exigeaient qu'on leur abandonné, la jouissance des dîmes de la paroisse ou une pension d'au moins 300 livres, ce que refusaient d'admettre les Chevaliers de Malte. A l'origine les oblations du Temple de Carentoir pouvaient être assez considérables pour faire vivre le pasteur, mais il n'en était plus ainsi au XVIIe siècle; toutefois les commandeurs - dont les revenus étaient extrêmement modiques - avaient peine à en convenir.
En dehors de sa dîme le commandeur de Carentoir ne recueillait, en effet, dans sa paroisse du Temple que 16 livres « tant par argent que bleds » plus deux corvées que lui devait chaque tenancier.

« A une mousquetade dudit bourg du Temple » s'élevait un moulin à vent bâti par le commandeur Gilles du Buisson; tous les hommes de la commanderie étaient obligés d'y porter « moudre leurs bleds ô debvoir de mouture qui est le saiziesme, à peine d'amende. » Ce moulin existe encore sur la lande au nord du Temple de Carentoir; au-dessus de sa porte sont les restes d'une vieille inscription et deux écussons portant probablement jadis les armoiries de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Du pied de ce moulin l'on jouit d'un admirable coup d'oeil sur la vallée de l'Aff.

Au bourg du Temple le commandeur de Carentoir avait un four à ban, ce four était bâti dans la rue du Chauffault qui en tirait son nom, mais en 1643 il se trouvait « ruisné parce qu'il n'y a point de bois en ce cartier-là pour le chauffer, et aussy que les habitants ont fait accord avec un commandeur de certaine rente de bled pour avoir licence de faire des fours chez eux. »

Notons que le cimetière paroissial du Temple de Carentoir n'entourait point l'église comme c'était alors partout l'usage; on s'y rendait par la rue du Chauffault et il devait se trouver là où il est encore aujourd'hui.

Croix monumentale



Croix monumentale 15e siècle ?.
Croix monumentale 15e siècle ?.


Quant à l'église même du Temple elle était divisée en deux parties: le chanceau appartenant au commandeur et la nef concédée par lui aux paroissiens; reconstruit aux derniers siècles, cet édifice, subsistant encore, n'offre d'antique que l'arcade ou voûte unissant la nef au choeur. « Est ladite église parochiale et son cimetière dit une déclaration de 1677 - fondée en l'honneur du glorieux patron de l'Ordre, Monsieur Saint Jean-Baptiste. Pour le service de laquelle églize le commandeur substitue un vicaire parce qu'il arrive quelquefois que le dit commandeur n'est pas prestre et peut estre homme portant les armes. Auquel commandeur appartiennent les honneurs et prééminences en ladite églize, au hault de laquelle et à costé du maistre autel est le banc des commandeurs, et les armes de leur Ordre et les leurs sont dans les principales vitres. Et prend ledit commandeur ou son vicaire toutes les oblations qui tombent journellement en ladite église. »

L'église, actuellement chapelle, est l'ancienne église de la commanderie de Carentoir mentionnée depuis le 12e siècle. La commanderie comportait fin 16e siècle: « la mayson et manovayr de la commandrye avecques l'Elise, cimetière et mayson presbytérale... »

Dans l'église Saint-Jean-Baptiste-du-Temple, il y a un rarissime gisant en bois de la fin du XIIIe siècle représentant un chevalier, peut être un chevalier templier.

Gisant



Gisant d'un chevalier
Gisant, peut-être est-ce un chevalier Templier ?


Le bourg du Temple de Carentoir se composait alors de trois principales rues: « la rue d'Aval » descendant au Midi vers le manoir du Val, - « la rue du Chaffault » conduisant vers l'Ouest au cimetière, au four banal et au manoir de Rollienne, - et « la rue de Marsac » se dirigeant au Nord vers cet antique village de Marsac près duquel le roi gallo-romain Eusèbe avait au VIe siècle son camp reconnaissable encore de nos jours.

Village Le Temple



Situatuation du village Le Temple
Situatuation du village Le Temple


Il est vraisemblable qu'au moyen-âge la population du Temple de Carentoir jouissait d'une certaine prospérité; elle possédait, en effet, de beaux privilèges malheureusement négligés au XVIIe siècle. Car,- dit la déclaration de 1677, « avoit le commandeur du Temple de Carentoir droit et privilège que tous et chacun ses hommes estoient francs et exempts de tous debvoirs de coustumes, péages et guetz; et mesure portoient une croie cousue sur leurs vestements, comme plusieurs anciens affirment, et mesure encore de présent il y a presque sur toutes les portes des maisons tenues de ladite commanderie une croix gravée dans la pierre pour marque des franchises, lesquels privilèges et franchises se discontinuent presque partout, tant par la négligence des subjets que par celle des officiers. »

Nous avons retrouvé dans plusieurs villages du Temple de Carentoir, des maisons du XVIe siècle présentant sur leurs façades cette croix de la Commanderie, signe de franchise; le logis du Gand Hôtel, au village de la Gillardaye, est particulièrement remarquable; c'était au siècle dernier la demeure de Jean Bouschet, sénéchal de la juridiction du Temple; sur sa cheminée sont sculptés deux écussons portant la crois de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et une inscription de 1516.

Eglise de Carentoir



Eglise de Carentoir
Eglise de Carentoir


La tradition a également gardé souvenir du droit d'asile du Temple de Carentoir; on y montrait encore naguère l'emplacement d'un arbre appelé le chêne de la Sauvegarde, nul n'avait le droit de saisir l'accusé qui se réfugiait à l'ombre de cet arbre protecteur et en embrassait le tronc.

Mais si les sujets du commandeur de Carentoir étaient privilégiés, celui-ci avait cependant bien des droits sur eux.
Outre ceux que nous avons déjà signalés, on peut encore noter le suivant: « Par tous les lieux de la commanderie où il y a assemblée, à quelque feste de l'année que ce soit, ledit commandeur a droit et est en possession de prendre un pot par pipe sur les vins et cildres, plus les debvoirs de coustumes sur les aultres marchandises et menues denrées qui s'y vendent et debitent. »

Enfin, le Temple de Carentoir jouissait d'un trait de « dîme à la 36e gerbe s'extendant en la paroisse de Plélan, au fief et frairie du Tellin; laquelle dîme se depart annuellement entre ledit commandeur, le recteur dudit Plélan et le prieur de Saint-Barthélemy, tiers à tiers. »

Telle était la physionomie du Temple de Carentoir proprement dit aux XVIe et XVIIe siècles; le commandeur le tenait prochement du roi « à debvoir de prières et oraisons. »
Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

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Carlat   (15)

Maison du Temple de Carlat


Département Cantal, Arrondissement d'Aurillac, Canton de Vic-sur-Cère - 15


Maison du Temple de Carlat
Maison du Temple de Carlat


Ce temple, placé dans l'enceinte de la forteresse, trahit son origine. Il ne peut avoir pour fondateur qu'un vicomte de Carlat. Mais, au XIIe siècle, la vicomté était indivise entre le comte de Barcelone et celui de Rodez. De Sartiges d'Angles (1) croit pouvoir attribuer cette fondation à Raymond Bérenger, époux de Douce de Carlat. Nous adoptons son sentiment. Raymond Bérenger visita Carlat en 1133, c'est précisément l'époque où il fit de grandes donations aux Templiers. Et de fait, lui seul avait un réel intérêt à placer des Templiers dans Carlat, parce que, trop éloigné, il ne pouvait surveiller Cette partie de son domaine contre les agissements ou le mauvais vouloir d'un vassal puissant et mal conseillé par les comtes de Toulouse. En créant la maison du Temple de Carlat, il fit à la fois oeuvre politique et religieuse.

Hugues II, comte de Rodez, par son testament en date du 8 octobre 1176, donna aux Templiers et aux Hospitaliers 600 sols à partager et à prendre sur le village de Banassés de Marcolès (2).

L'un de ses successeur Henri I, par son testament du mois d'août 1219, fit héritier la maison de Carlat, de son alleu de Badailhac (3); puis, il partit en Terre Sainte à la suite des Allemands, il fut, l'hôte des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et, leur obligé. Les services qu'il reçut d'eux et des Templiers l'obligèrent à compléter son testament. Ce qu'il fit parmi un codicille daté de Saint-Jean d'Acre, octobre 1221.

Aux Templiers, il donne l'un de ses chevaux, celui qu'il acquit de Guillaume de Rochelaure; il mande à Mir de la Roque de trancher le différend survenu entre lui et Jean de Fontanes, précepteur de la maison de Carlat, à propos de Badailhac, selon les désirs des Templiers; enfin il leur concède les terres qu'il posséde dans le Limousin (4), c'est à dire les membres de Marcheix, du Couderc, d'Orleat et de Corrèze, qui firent toujours partie de la commanderie de Carlat. Ce codicille se termine par une recommandation à son épouse Alcaète de Scoraille et à ses fils de protéger, défendre et conserver le Temple de Carlat. S'il recommande si chaleureusement ce Temple, c'est que son opinion s'est modifiée en sa faveur et qu'il voudrait modifier l'opinion des siens, détruire les préjugés et les rancunes qu'ils pourraient avoir.
1. Dictionnaire statistique du Cantal, art. Carlat.
2. G. Saige el vicomte de Dienne. Documents sur la vicomté de Carlat, tome II, page 9. Le village est aujourd'hui détruit.
3. Archives de Monaco, G. 13, dossier III, nº 42.
4. Lego cidem dommi Templi allodium et herbagium quod habeo cirica et juxta Limosam. Bib. Nat., fonds Boat, t. 169, folio 233.

Sources: Bouffet (Abbé Hippolyte), Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Haute-Auvergne, dans Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, tome XVI (1914).

Village forteresse de Carlat



Village forteresse de Carlat
Village forteresse de Carlat - Sources: Histoire de Carlat


1. Chef. Carlat


Département: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Vic-sur-Cère - 15


Maison du Temple de Carlat
Maison du Temple de Carlat


Carlat, en la Haute-Auvergne, diocèse de Saint-Flour, à 3 lieues d'Aurillac, à 4 lieues de La Salvetat, église paroissiale avec communauté de huit prêtres, dimes, rentes, justice, avec une chapelle au lieu de l'Hôpital. « Revenu 2600 livres »
Les noms latins de Carlat dans le procès: Carlat, Carlatus.

2. Membre. Orléat ou Orliac et Meyrignac-l'Eglise


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Naves, Commune: Orliac-de-Bar - 19


Hôpital Orliac
Hôpital Orliac


Orléat: Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Thiers, Canton: Lezoux - 63

L'Hôpital Couraise


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Naves, Commune: Orliac-de-Bar - 19


Hôpital Couraise
Hôpital Couraise


Couraise, Léopold Niepce. Courzac, cartes de Cassini. Croussac, cartes IGN

Meyrignac-l'Eglise


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Corrèze - 19
En bas Limousin, diocèse de Tulle, parlement de Bordeaux, à 3 lieues de Tulle, autant de Treignac et à 12 lieues de Limoges, dimes et rentes.
« Revenu 431 »

3. Membre. Le Coudert


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Seilhac, Commune: Les Angles-sur-Corrèze - 19


Biens du Temple Le Coudert
Biens du Temple Le Coudert


Le Coudert, à 2 lieues de Couraise ?, autant de Tulle, et près du château de Seignères, consiste en une église, dimes, cens, justice basse y compris le cens du village de Breuil.
« Revenu 245 »

4. Membre. Chenailler-Mascheix


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Beaulieu-sur-Dordogne, Commune: Chenailler-Mascheix - 19


Chenailler-Mascheix
Chenailler-Mascheix


Mascheix (Mascheux), en bas Limousin, diocèse de Limoges, à 2 lieues d'Argentat, à 4 lieues de Brives et de Tulle, consiste en une église, dimes et rentes.
« Revenu 220 livres »

5. Membre. L'Hôpital


Département: Cantal, Arrondissement: Auriac, Canton: Naucelles, Commune: Saint-Cirgues-de-Malbert - 15


Hôpital Champfranchisse
Hôpital Champfranchisse


L'Hôpital Champfranchisse, en la Haute-Auvergne, diocèse de Saint-Flour, à 3 lieues d'Aurillac, à 1 lieue et demie de Salers, à demi-lieue de Saint-Martin de Valmevoux, à 7 lieues de Neuville, à 15 lieues de Mascheix, consiste en une chapelle, château, grange, prés, terres, dimes, justice.

Annexe. Le Montel


Département: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Vic-sur-Cère, Commune: Saint-Etienne-de-Carlat, village: Runhac - 15


Le Montel, annex de l'Hôpital Champfranchisse
Le Montel, annex de l'Hôpital Champfranchisse


Le Montel, à une lieue du membre, en la paroisse Saint-Rémy, domaine, prés, bois, justice, pacages, bestiaux de l'Etat, affirmé avec le susdit membre.
« Revenu 1000 livres »

6. Membre. l'Hôpital Barbary


Département: Cantal, Arrondissement: Mauriac, Canton: Mauriac, Commune: Le Vigean - 15


l'Hôpital Barbary
Hôpital Barbary


L'Hôpital Barbary, Huschaffont, Hortiges, autrement dit les Annexes de Mauriac, dans la Haute-Auvergne, diocèse de Clermont, à 5 lieues dudit membre, à 1 lieue de Mauriac, et à demi-lieue du château de Miramont à Chalvignac, consiste en cens, justice et un pré.
« Revenu 271 »

7. Membre. Aurillac


Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Aurillac - 15
Aurillac, consiste en cens.
(Nota. Les Jésuites ont volé (sic) la maison et jardin joignant, situés dans la dite ville d'Aurillac, rue Saint-Jacques).

8. membre. La Salvetat


Département: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Saint-Mamet-la-Salvetat - 15


La Salvetat
La Salvetat


La Salvetat (Saint-Mamet-la-Salvetat), à 2 lieues d'Aurillac, à 3 lieues de celle de Maure, consiste en une maison curiale et église, dimes, rentes.

Annexe. Villedieu


La Villedieu, où il y a chapelle et dimes, les susdits 2 membres, compris dans la ferme du Chef.
La Villedieu Détait certainement un domaine compris dans la commanderie de Carlat.
Le seul Villedieu que j'ai trouvé, il se trouve près de Saint-Flour, ce qui veut dire plus de 30 kilomètres.

« Charges. 852 livres »
Commandeur: Mr Du Saillant.
Etat de la commanderie en 1745.
Carlat. Hôpital de Barbary. Marche. Orliat. Couder ou Coudes.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

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Carnac-Rouffiac   (46)

Maison du Temple de Carnac


Département: Lot, Arrondissement: Cahors, Canton: Luzech - 46


Maison du Temple de Carnac
Maison du Temple de Carnac


La maison de Carnac, et probablement la grange de Rouffiac, ont toujours été subordonnées à la commanderie de La Capelle-Livron, dont les commandeurs s'occupaient des affaires de plusieurs Maisons et les dirigeaient souvent sans intermédiaires.
Les commandeurs de la Capelle-Livron étaient pour un grand nombre d'entre eux, aussi commandeurs de Carnac et de Trébaix.

Durant le Procès des Templiers


— Fr. Mariani (P.), presbyter, curatus de Chanaco, Caturcensis diocesis.
— Comparaît le 2 mai 1310, comme Arnaldi, avec lequel il a été amené de Périgueux. Il se porte défenseur de l'Ordre.

Michelet, Procès des Templiers, tome I page 230


« De Chanaco » serait-il « de Chaniaco, de Canihaco » ? Ou bien ne vaudrait-il pas mieux lire « de Carnaco » ? Nous savons en effet que l'église de Carnac dépendait de la Commanderie de Lacapelle-Livron. Un évêque de Cahors, Bertrand de Cardaillac, eut même à s'occuper plus tard d'une affaire pour la solution de laquelle cette dépendance ancienne était invoquée.
(Voir Guillaume de la Croix: Histoire des Evêques de Cahors, traduction AYMA, tome II. page 129)
Sources: Les Templiers de Cahors, par M. L. Esquieu - Bulletin de la Société des Etudes Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot. Tome XXII, 1898 et tome XXIV 1899. Cahors, Imprimerie F. Delpérier

Præceptores et Commandeurs propres de Carnac


— Gaillard de Pradines (Gaillardus de Pradinis) - 1256-1258.
— Sans (Sans) - 1262.
— Pierre de Lu (Petrus du Lu) - 1265-1266.
— (Le Luc, Var ?)
— B. Tendut (B. Tendut) - 1269.
— Raymond Jordan (Raimundus Jordan) - 1270
— (Le même que Raymond Jordan, commandeur de Jalez, 1238 - 1248 ?)
— Bernard de la Roche (Bernardus de Rupe, de la Roca) - 1278-1279, 1281
— Maître en Provence q.v.
— Ato de Salvagnac gérait ces maisons en même temps que la commanderie de La Capelle: « commandeur de (la maison du Temple) La Capelle et de Carnac (1289, 1299, 1300) » — « commandeur de la chevalerie du Temple de Carnac et de Trebaix (1290, 1294-1298) » — Années pendant lesquelles il était aussi commandeur de La Capelle.
Fonds: Archives Haute-Garonne, Malte, Fonds de La Capelle, Carnac, La Cavalerie, Saint Pantaléon, Trebaix.
Cf. Trudon des Ormes page 249 et Du Bourg, page 554.

E.-G. Léonard. - Tableau des Maisons du Temple en France et de leurs Commandeurs (1150-1317). Et Pour la Provence, traduit par Marion Melville.

Carnac et Trebaix (1179-1313)


— Vestige d'une commanderie des Templiers, la tour date du XIIIe siècle. Elle a subi d'importants remaniements au XIVe siècle.
— Ces deux membres de la commanderie formaient primitivement une circonscription du Temple.
— Vers le milieu du XIIe siècle, Gérard, évêque de Cahors, donna au Temple l'église de Casnac; G. de Gourdon, Izarn de Luzech et Gaubert de Durfort, la seigneurie de ce territoire et plusieurs fiefs qu'ils y possédaient.
— 1242. Donation au Temple par les deux soeurs Magne et Sybille de tout l'héritage de leur père Pons de Genouillac, à l'exception du fief de Capdenac.
— 1255. Barthélemy, évêque de Cahors donne au Temple les églises de Cras et de Saint-Laurent.
— 1301. Raymond, évêque de Cahors, confirme l'Ordre du Temple la possession des églises de Montricoux, de Saint-Benoît de Castras, de Saint-Laurent, de la Capelle, de Jamlusse, de Casnac, de Cras, de Nadaillac, de Loze, d'Alvergne et des Pyliers.
— 1370. Lettres du Sénéchal du Quercy, ordonnant la restitution aux commandeurs des seigneuries de Casnac et de Trévaix dont ils avaient été indûment dépouillés par le sénéchal anglais, Thomas de Balbefère.
— Elle dépendait de la commanderie de La Capelle-Livron
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Maison du Temple de Carnac


Carnac (18) — La majeure partie de cette paroisse formait une commanderie du Temple. Or, Géraud de Sabanac, nous dit M. Gilles, « participa à la liquidation des biens des Templiers en Quercy en qualité de curateur des biens du Temple » (19). Cela lui permit sans doute d'acquérir quelques fiefs dans cette paroisse. A vrai dire, ceux-ci sont tenus par des habitants des paroisses voisines : Sauzet, Villesèque, Saint-Pantaléon, ainsi que du village de La Laurie, dans la juridiction épiscopale de Bélaye. Ils semblent situés pour la plupart à la périphérie de Carnac, du côté de Cénac et de Sauzet, principalement dans les terroirs de Lhigostos et de Farguetas, mais aussi al Fau, al Garric cau, als Fios, al cap de la carriera, ce dernier proche de Sauzet. On dénombre en tout un casal, 60 terres, 19 vignes et 6 prés dont le cens consiste en 58 quartes 1/2 de froment (environ 41 hectolitres) (20), 2 gélines, 19 sous et pour les acaptes 28 sous.
18. Folio 31.
19. H. Gilles, article cité page 180.
20. Nous avons adopté une mesure inférieure à celle de Cahors pour le cas où il s'agirait de quartes de Luzech, de Bélaye ou de Montcuq.



Maison du Temple de Carnac


Carnac (18) — La majeure partie de cette paroisse formait une commanderie du Temple. Or, Géraud de Sabanac, nous dit M. Gilles, « participa à la liquidation des biens des Templiers en Quercy en qualité de curateur des biens du Temple » (19). Cela lui permit sans doute d'acquérir quelques fiefs dans cette paroisse. A vrai dire, ceux-ci sont tenus par des habitants des paroisses voisines : Sauzet, Villesèque, Saint-Pantaléon, ainsi que du village de La Laurie, dans la juridiction épiscopale de Bélaye. Ils semblent situés pour la plupart à la périphérie de Carnac, du côté de Cénac et de Sauzet, principalement dans les terroirs de Lhigostos et de Farguetas, mais aussi al Fau, al Garric cau, als Fios, al cap de la carriera, ce dernier proche de Sauzet. On dénombre en tout un casal, 60 terres, 19 vignes et 6 prés dont le cens consiste en 58 quartes 1/2 de froment (environ 41 hectolitres) (20), 2 gélines, 19 sous et pour les acaptes 28 sous.
18. Folio 31.
19. H. Gilles, article cité page 180.
20. Nous avons adopté une mesure inférieure à celle de Cahors pour le cas où il s'agirait de quartes de Luzech, de Bélaye ou de Montcuq.


Cens Mesures anciennes Equivalents modernes


Froment : 331 quartes 1/2 = 245 hectolitres
Seigle : 17 quartes = 11 hectolitres
Avoine : 60 quartes = 47 hectolitres
Baillarge : 1/2 quarte = 0 hectolitres 39
Mixture : 1 quarte 1/2 = 1 hectolitres 17
Gesses: 3 quartons = 0 hectolitres 60
Noix : 3 quartes 1/2 = 2 hectolitres 70
Vin : 2 setiers
Gélines : 31
Œufs : 8
Paille : 2 bottes
Argent 21 Livres 12 sols.
Acaptes : une trentaine de livres ?
Sources : Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, pages 26, 27, tome XCIX. Cahors 1978 - BNF

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333

Cassagne (La)   (24)

Grange du Temple de La Cassagne


Département: Dordogne, Arrondissement: Sarlat-la-Canéda, Canton: Salignac-Eyvigues, Commune: Archignac - 24


Grange du Temple de La Cassagne
Grange du Temple de La Cassagne


La Cassagne


commune, canton de Terrasson
— La Cassaigne, 1251 (Justel. Raym. G)
— Cassanea, 1320 (Abbé de Lespine 37)
— Castrum de la Cassanha, 1365 (Lespine 88, Châtellenie)
— Cassanhe, 1367 (Lespine 88, Châtellenie)
— Cassajpa, 1554 (panc. de l'évêché)
— Prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Amand-de-Coly.
— Patron: saint Barthélémy.
— Paroisse hors châtellenie au XIVe siècle.
— Ancien repaire noble ayant haute justice sur la paroisse 1760 (Alm de Guy, Etat des Juridictions en Guyenne, 1760, imprimé nº40)
— La commune aurait appartenu aux Templiers.
— Il restes les ruines d'une forteresse au lieu-dit « Le Château »
— Il y a une église avec un cœur roman.

Eglise du prieuré



église du prieuré, image Jack Bocar
église du prieuré, image Jack Bocar


La Cassagne



La grange de la Cassagne est en partie une habitaion privée
Grange du Temple de La Cassagne
Grange du Temple de La Cassagne


La Cassagne, lieut-dit Le Temple



Grange dimière, image Jack Bocar
Grange dimière, image Jack Bocar


— Il existe un grange dimière, elle appartenait aux Templiers. Elle montre encore une architecture rurale de XIIIe et XIVe siècle.
— Elle a été très remaniée, et est de nos jour une habitation privée.

Saint-Amand-de-Coly


commune, canton de Montignac
— Sanctus Amandus prope Montinhacum, 1364 (Lespine, Châtellenie).
— Ancienne abbaye, ordre de Saint-Augustin, de nomination royale.
— Bénéfices qui en dépendaient: Archignac, Aubas, Brenac, la Cassagne, Coly, Marcillac, Nadaillac, Peyzac, Saint-Geniez, Saint-Lazare, Saint-Pierre-de-Montignac, Salignac, Thenon, Thonac et Vitrac, 1411 (Lespine 37)
— Patron: saint Amand.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.

La Cassagne, lieut-dit Le Temple



grange dimière, image Jack Bocar
Grange dimière


— Cette partie de la grange était une salle d'exposition.
— La massive grange à dîmes de la Cassagne est, paraît-il née dans le giron Templiers. La salle basse remonte au XIIIe siècle; sa cheminée d'angle témoigne d'une forge. Un large escalier à vis conduit aux niveaux supérieurs, le premier étage ayant connu une transformation au XVIe siècle. Ce bâtiment rural a de belles proportions. Il accueillait une collection des caricatures de la Belle Epoque signées du périgourdin Georges Goursat - plus connu sous le nom de Sem - entre 1884 et 1934.
Sources: Le petit futé 2009-2010 sur la Dordogne, conseil général de la Dordogne.

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334

Cassel   (59)

Maison du Temple de Cassel


Département: Nord, Arrondissement: Dunkerque, Canton: Cassel - 59


Maison du Temple de Cassel
Maison du Temple de Cassel


Après le concile de Troyes, certains frères du Temple furent députés dans diverses régions de l'occident. La Provence, l'Aragon et le Portugal se voient gratifiés des premiers envoyés (Laurent Dailliez, Les Templiers en Provence).
Le Nord de la France et de la Flandre eurent l'honneur de voir arriver chez eux les fondateurs eux-mêmes Hugues de Payens et Geoffroy de Saint-Omer accompagnés d'un autre chevalier Payens de Montdidier. Avant d'entreprendre sa chevauchée à travers l'Anjou, la Touraine, la Vendée puis l'Angleterre, le premier maître du Temple s'en alla avec son compagnon dans ses terres où le 13 septembre 1128, ils reçurent certains biens situés à Cassel entre autre certaines offrandes faites à l'église Saint-Pierre de Cassel.
Pouvons-nous dire que ce jour-là la commanderie était créée. C'est difficile, mais il y avait de quoi mettre un pied dans la terre je ne voudrai pas m'avancer à mettre la date de fondation de Cassel cette année-là car nous n'avons rien qui puisse nous donner un quelconque renseignement et il n'est pas de mon devoir de mettre sur papier une chronique du Moyen Age et plus spécialement du début du XIIe siècle à la fin du XXe comme le fait Saint-Hilaire dans ses élucubrations.

Il faudra attendre le mois d'août 1191 pour comprendre que Cassel était une commanderie de juridiction majeure puisque ce mois, il y eut une réception en la personne de Robert Bretus. A cette occasion le nouveau templier qui s'était donné au Temple corps et biens octroie aux frères qui le reçoivent tout ce qu'il possédait sur l'église Saint-Pierre de Cassel.

La commanderie de Cassel est pratiquement une inconnue en dehors des mentions des chapitres généraux. Or on peut constater et il peut paraître curieux que ce sont les commanderies — pas toutes fort heureusement — qui sont le moins fournies en documents, c'est normale. Il s'avère que d'après le droit de l'Ordre les actes n'avaient pas d'effet en tant que tel, mais plutôt les confirmations. Comme les chapitres Canoniaux ou épiscopaux et les seigneurs connaissaient cette clause, surtout depuis la bulle de confirmation « Omne datum optimum » du pape Innocent III, il n'était pas utile, bien souvent, de mettre en valeur certaines donations qui ne portaient pas à contestation. Il y a ensuite la confirmation générale des biens de l'Ordre du Temple qui passèrent à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem après la dissolution de l'Ordre. Cette confirmation générale fut faite par le pape Grégoire XI après qu'une enquête qui dura plus de deux ans fut faite sur les dits biens templiers. C'est ainsi que l'on peut comprendre que n'ayant plus besoin d'encombrement et ayant cette charte à l'appui, beaucoup de maisons de Saint-Jean supprimèrent les archives, surtout lorsqu'elles n'étaient plus classées comme commanderies dans leur nouvelle institution.

Il y avait en plus les Records de l'Ordre de Malte qui confirmaient aussi les biens anciens et tout au long de la lecture de ces visites régulières les nouveaux occupants des biens templiers rappelèrent souvent: Jadis du Temple. C'est ainsi que nous savons par les documents conservés aux Archives Nationales de Paris et ce qui a été sauvé à Mons que Cassel possédaient de nombreux biens dans toute la région.

Si certains actes font mention de la commanderie, ils n'ont trait qu'à des possessions extérieures, c'est-à-dire à d'autres commanderies, les maisons ou des fermes comme c'est le cas pour Stenwerke.

En 1127, le chapitre de Cassel et le maître du Temple en France vendent à Hugues de Viry, chanoines de Paris, deux maisons qui avaient appartenu à Etienne le Poitevin. Le même mois, cette vente fit l'objet d'une transaction qui fut passée entre les héritiers d'Etienne le Poitevin et les églises de Cassel, de Fécamp et l'Ordre du Temple. Cette transaction fut passée par devant l'évêque de Poitiers.

Arques


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Saint-Omer, Canton: Longuenesse - 62


Domaine du Temple à Arques
Domaine du Temple de d'Arques


Le dernier acte connu consiste en une vente faite entre les Templiers et l'abbaye cistercienne de Clairmarais.
Au mois d'août 1253, l'abbé de Clairmarais et le chapitre conventuel notifient qu'ils possédaient quatre fiefs que l'abbaye avait achetés et qui étaient situées l'un sur la dîme de Renteke (probablement en Belgique) qui fut jadis à Baudouin d'Aire, un autre provenant des hommes d'Arques et un autre à Cassel qui appartint au connétable tandis que le quatrième consistait en une somme de trente sous qu'avait reçus ladite abbaye de la part de Baudouin de Mornes, chevalier et qui étaient situés dans le comté de Flandre. Les cisterciens donnèrent ces quatre fiefs aux « religieux hommes, le commandeur et les frères de la Milice du Temple en France » contre la somme de trente cinq livres et demi parisis pour lesquelles l'église de Clairmarais donna quittance.
On ne connaît pas de commandeurs de cette maison du Temple.

Après la dissolution de l'Ordre, les biens de Cassel passèrent à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et de Rhodes.
Sources: Laurent Dailliez; Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

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723

Castelnau-d'Anglès   (32)

Domaine du Temple à Castelnau-d'Anglès


Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Montesquiou, Commune: Castelnau-d'Anglès - 32


Grange d'en Martin
Grange du Temple d'en Martin


Au sujet de différends survenus entre les moines de Berdoues, propriétaires de la Grange de Fonfrède, entre Brétous et Montesquiou, et les Templiers de Bordères qui avaient reçu de Bertrand de Montesquiou et de Raymond-Aymeric III, son fils, des terres dépendant de la Grange d'En-Martin dans Castelnau-d'Anglès et Sainte-Arailles.
Sources: Bulletin de la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers. Année 1901 A2. Auch 1900-1924

Ferme de Lagrange


Lagrange (c'est un lieux-dit, sur la commune de Castelnau d'Anglès. Les Templiers avait très probablement une ferme dont il reste la grange (d'Enmartin), qui a été remaniée au fil des siècles. On peut aussi apercevoir une grosse tour carrée que les Templiers édifièrent au XIIIe siècle.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

Grange du Temple d'en Martin


En Armagnac, dans le département actuel du Gers, on relève la présence d'une commanderie à La Cavalerie, ou La Cavalerie près de Castéra-Verduzan, et d'une grange à En Martin, dans la commune de Castelnau-d'Anglès.
Sources: Jacques Dubourg, Les Templiers dans le Sud-Ouest, page 35.

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335

Castelnau-le-Lez   (34)

Moulins du Temple de Castelnau


Département: Hérault, Arrondissement: Montpellier, Canton: Castelnau-le-Lez - 34


Moulins du Temple de Castelnau
Moulins du Temple de Castelnau


A Castelnau, les Templiers possédaient les Moulins de Navitau.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Naviteau


— Moulins, sur le Lez, plus précisément, sur la commune de Bonnier.
— Navitaux, 1696 (Affranchissements des biens nobles, registre VII, 124 vº)
— Les Carte de Cassini et du diocèse de Montpellier portent Moulin d'Inhabitau.
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Hérault. Par M. Eugène Thomas. Paris Imprimerie Nationale, M DCCC LXV.

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336

Castelnau-Riviere-Basse   (65)

Domaine du Temple de Castelnau-Rivière-Basse


Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Tarbes, Canton: Castelnau-Rivière-Basse - 65


Domaine du Temple de Castelnau-Rivière-Basse
Domaine du Temple de Castelnau-Rivière-Basse


Les religieux de cette corporation guerrière (les Templiers) n'entrèrent dans le diocèse de Tarbes qu'un demi siècle plus tard que les Hospitaliers de Saint-Jean.

M. A. du Bourg, en son histoire du Grand Prieuré de Toulouse, page 369, rapporte que le comte Pierre de Bigorre, ayant à ses côtés la princesse Beatrix, sa femme, Centulle, son fils, et ses principaux chevaliers, réunis à la grande salle du château de Lourdes, en présence d'une nombreuse et brillante assemblée, fit don à Pierre de Rosière, maître du Temple en Provence, et à Arnaud de Villeneuve, chevalier du même ordre, de sa ville et de son fief de Bordères, en franc alleu, le 7 des Ides de février de l'année 1148.

A la page 376, l'auteur énumère les anciennes dépendances du Temple de Bordères; savoir: Pintac, Gajen, Ossun, Tachoires, Guchen, avec la chapelle de Notre-Dame de Boissel dans la vallée d'Aure, Aureilhan, Campau, Bagnères, Peyriguière, Perroton, Bazillac, La Fitolle, Mengol, Marquerie, Sayaux, Maubourguet, Preychac, Castelnau-de-Rivière-Basse, Geys et Bouchets.
Sources: Abbé P.L. Laplace - Notice sur l'église Saint-André de Luz-en-Barèges. Eudes historiques et religieuses du Diocèse de Bayonne Pau, 1899
Il ne faut pas confondre Castelnau « Castelnau-Rivière-Basse », Hautes-Pyrénées (65), possession de l'Ordre du Temple et Castelnau-d'Estretefonds (31) possession de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean.

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337

Casterus   (82)

Maison du Temple de Casterus


Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Castelsarrasin, Canton: Auvillar, Commune: Saint-Loup - 82


Maison du Temple de Casterus
Maison du Temple de Casterus


Dans une charte qui n'est pas datée mais que nous ne croyons pas postérieure aux premières années du XIIIe siècle, nous voyons que Bernard Raymond de Durfort donna à l'Ordre du Temple, entre les mains de Fort Sans de Vidalac, Maître de l'Agenais et de G. de Brasac commandeur de Golfech, la ville de Casterus, son église et une partie de son territoire; cette donation fut faite dans le cloître de Saint-Maurin en présence de MARTIN Bernard, curé de Casterus et de tous les religieux de ce couvent. Cette place se trouvait dans la juridiction d'Auvillar, ce qui fit donner indéfiniment les noms de ces deux villes à cette dépendance de la commanderie de Golfech.

Pendant que les Templiers, jetés dans les cachots subissaient les Interrogatoires et les tortures, qui devaient se terminer par leur supplice, le membre de Casterus était dévasté par les horreurs de la guerre.

Le vicomte d'Hauvillard, dont les fiefs confinaient à la Guyenne, alors sous la domination du roi d'Angleterre, était en lutte avec son puissant voisin au sujet des limites de leurs territoires respectifs; des incursions se faisaient de part et d'autre. Mais, voyant que dans cette lutte inégale tout l'avantage était du côté de son rival et que sa vicomté était dévastée par les hommes d'armes anglais, Auvillar appela à son aide le roi de France et lui adressa ses plaintes sur l'injustice des prétentions de celui, d'Angleterre. Ce dernier, cité à Comparaître devant la cour des pairs, fût condamné par contumace à payer au vicomte et à ses vassaux, en réparation des dommages commis, une somme de 1 000 livres de petits tournois. Sur ces entrefaites, le prince Edouard vint à succéder à son père sur le trône d'Angleterre; désirant ne pas se soumettre à la sentence portée contre lui, et continuer pendant quelque temps encore les bonnes relations avec la France, il entama des négociations avec le vicomte d'Auvillar et conclut la paix avec lui. La transaction signée le 4 mars 1308 à Westminster, accordait au seigneur français les limites qu'il réclamait et qui avaient été la cause des hostilités; le roi déclarait de plus que les habitants de cette vicomté seraient libres de tout droit de « vectigal », de leude et de péage dans son port de « Fondagre » ?; moyennant ces concessions, le vicomte et ses vassaux tenaient le roi d'Angleterre quitte du paiement des mille livres.

Les Hospitaliers de Saint-Jean


Quand les Hospitaliers eurent été mis en possession des biens qui leur avaient été adjugés par le concile de Vienne, le chevalier Albert de Noirchasteau, Grand Précepteur de l'Hôpital au-delà des mers et lieutenant du Grand-Maître, donna au chevalier Bernard de Saint-Maurice, commandeur de Castelsarrasin, le membre d'Auvillar sous la responsion annuelle de 25 livres; la bulle est datée de Montpellier le 21 mai 1314.

Cette séparation fut du reste de courte durée, grâce à la réunion de Golfech à Castelsarrasin qui eut lieu quelques années plus tard, ainsi que nous l'avons déjà vu pour la réunion de Golfech et ses dépendances à Castelsarrasin.

Le reste de ces archives ne contient plus que la sommation faite en 1527 aux consuls d'Auvillar par le sénéchal d'Armagnac, à la requête du commandeur de Golfech, d'avoir à remettre à ce dernier certains extraits des coutumes octroyées aux habitants de cette ville et de son territoire par le roi d'Angleterre en 1278.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

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1838

Castres   (81)

Département: Tarn, Arrondissement et Canton: Castres - 81


Maison du Temple de Castres
Maison du Temple de Castres


Castres Maison du Temple ou commanderie
Comme je n’ai pas trouvé grand-chose sur la Maison du Temple de Castre ou commanderie, je donne le peu que je possède avec les actes du Cartulaire de Vaour, qui prouve bien qu’il y a eu à Castres un Maison du Temple ou commanderie et des Maîtres ou commandeurs du Temple.

Vers 1185, Bernard Abauzits, commandeur des Templiers de Castres et de Mairessin, baille à cens la terre de Bieule au prix de 48 sous melgoriens et de 3 setiers de mil (1). On pourrait objecter que les éditeurs du Cartulaire des Templiers de Vaour ont mal lu ; mais l’objection est sans valeur pour ceux qui connaissent la science et la conscience de MM. Portal et Gabié, tous deux sortis de l’Ecole des Chartes et les érudits les plus connus de l’Albigeois (2).
Mais admettons que ce texte ne prouve rien, que la leçon de MM. Portal et Cabié n’est pas saine, que le mot mil ne peut se traduire par maîs. Nous avons quantité de textes dont nous pouvons garantir la lecture et dans lesquels cette traduction s’impose.
Le registre des délibérations du conseil communal d’Albi, de 1372 à 1382, contient un grand nombre de procès-verbaux d’expertises des dégâts causés aux récoltes sur pied, soit par des gens, soit par des animaux.
C’étaient les jurés de la ville qui, sur l’ordre des consuls, constataient ces dégâts et estimaient les dommages. Or, parmi ces récoltes, le mil, figure très souvent.
1. Je pense que ce mot maïs est une altération du mot mil lorsqu’il a été écrit en latin.

2. « Notum sit quen Bernatz Abauzits, que era commendaire de la maio de Castras et de Mairessin ... traiz de peinz de XLVIIj sol de melg. tota la terra de Biule, dels vallalz en fora, que fo d’en Amein Cinfre, d’en Hugo del Broil, et de iij sestiers de mil ; de tot aquest aver sobredig se tenc per pagatz Ug del Broil dels fraires del Temple. » Cartulaire des Templiers de Vaour, page 80, édité par MM. Ch. Portal et Ed. Cabié, dans les Archives historiques de l’Albigeois que publie la Sociélé des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn.

Sources : Comptes-rendus du Congrès des sociétés savantes de Paris et des départements. Section des sciences. Comité des travaux historiques et scientifiques. Paris 1900. BNF

Domaine et parc de Gourjade (Castres)
Acquis par la ville en 1977 auprès de la famille Barbara de Labelotterie de Boisséson, ce parc de 53 hectares se situe sur un site occupé depuis l’époque néolithique. Le domaine, ayant été exploité pour l’agriculture et l’élevage, comprend une maison de maître datant en grande partie du XIXe siècle et des bâtiments agricoles. Les bâtiments de la métairie et le moulin datent du XVIIIe siècle.
Une chapelle, un lavoir, une grotte en pierres meulières, une fontaine et un bassin ornent le parc environnant. La maison de maître est caractéristique de l’architecture bourgeoise rurale du XIXe siècle. Accrochée à la façade de la maison, l’échauguette est un témoin architectural de la bâtisse originale. En 1834, un moulin est venu utiliser le dénivelé de l’Agout par un canal souterrain. Une pompe alimentait des canaux pour irriguer les prairies. La force motrice de la chute servait à battre le blé et moudre le grain. Vers 1890, l’ensablement de l’Agout a rendu inutilisable cette installation.
D’aspect « néo-gothique », des chapiteaux et des colonnes ornent le moulin. Ils proviennent de la maison des templiers datée du XIIe siècle. Certains qualifient le style de « troubadour » en observant notamment les menuiseries, les ferronneries et la pierre, finement travaillées.
Sources : Wikipedia

Castres et le Cartulaire des Templiers de Vaour
Tous les chiffres entre parenthèses, indiquent la page du cartulaire dont ils sont issus. Mise à part les dates et des notes.
Les plus anciens actes du Cartulaire ne concernent pas l’ordre du Temple, comme l’a écrit par inadvertance M. Rossignol, mais l’abbaye de Septfonds (1) dont le prieuré des Albis (2) dépendait. C’est dans la pièce IX que les Templiers sont mentionnés pour la première fois, à la date du mois d’octobre 1173, époque à laquelle les Albis leur appartenaient, puisque l’on donnait à Dieu, à la Vierge (ou à Sainte-Marie-Madeleine des Albis) et au Temple. Nous disons ou à la Madeleine (des Albis) parce que, auparavant, les concessions étaient faites, selon la formule consacrée, à Dieu, à Sainte-Marie (Madeleine), patronne des Albis, et au prieur de ce lieu. Par suite on aurait quelque raison pour croire que le rôle tutélaire de la Madeleine s’est étendu à mesure que les nouveaux maîtres des Albis augmentaient leurs domaines. Il serait sans doute téméraire de rien affirmer sur ce point, vu que, dans le Midi, tout au moins, les bienfaiteurs du Temple donnent assez fréquemment à Dieu et à la Vierge. Toutefois, si notre hypothèse était exacte, il en résulterait que le prieuré des Albis acquis à une époque indéterminée mais nécessairement antérieure à 1173, par conséquent dans les premiers temps de l’établissement des Templiers dans cette région, resta comme le chef-lieu spirituel de cette commanderie dont Vaour était le centre administratif. On ne peut pas davantage donner avec la précision désirable la date à laquelle les Templiers se sont fixés dans ce pays. Toutefois on doit admettre qu’en 1140 au plus tard ils y possédaient quelques biens : en 1181 (n. s.) ils invoquaient, en effet, une prescription de 40 à 60 ans (page 37).
1. Les religieux de Septfonds (Tarn-et-Garonne, canton de Caussade, arrondissement de Montauban) étaient établis, en 1161 à Saint-Marcel, près Réalville (même canton).
— Francois Moulenq. Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne, diocèse, abbayes, chapitres, commanderies, églises, seigneuries, etc. Tome I (Montauban, 1879, in-8°) page 338 et suivantes.
2. La chapelle de la Madeleine (des Albis) dans la commune de Penne existe encore. Elle faisait autrefois partie de l’archiprêtré de Montpezat au diocèse de Cahors (A. Longnon. Pouillé du diocèse de Cahors dans les Mélanges historiques, Tome II, de la Collection des documents inédits.)
— Un état des édifices non aliénés, dressé en l’an X, nous apprend qu’à cette époque l’édifice était en mauvais état, qu’une centaine de personnes pouvaient s’y réunir et que la Madeleine était jadis une annexe de Saint-Vergondin. (Archives du Tarn, O Penne).


On peut croire aussi, avec M. Rossignol, que le village de Vaour s’est construit en vue de leur château, l’existence de celui-ci ayant été la cause déterminante de la fondation de celui-là. Le même auteur a décrit minutieusement les bâtiments habités par les Templiers, indiqué avec soin l’origine et la situation des dépendances de la commanderie. Refaire cet excellent travail serait superflu ; nous nous contenterons d’en résumer ici les parties qui pourraient guider dans leurs recherches les érudits qui auraient à consulter notre Cartulaire.

Les bienfaiteurs ou auteurs du Temple de Vaour ont été les chevaliers de Penne, les chevaliers de prudhommes (la communauté par conséquent) de Montaigut, le comte de Saint-Gilles, les vicomtes de Saint-Antonin et divers autres laîcs de race non noble ; parmi les clercs, les religieux de Septfons (Quercy), de Chancelade (Périgord) et d’Aurillac, les chanoines de Saint-Antonin, l’église de Saint-Paul de Mamiac.

Les biens ou droits ainsi acquis, soit à titre gratuit, soit à titre onéreux étaient situés principalement dans les cantons actuels de Vaour, Montmiral, Lisle et Gaillac, dans le Tarn, de Saint-Antonin, Caylux et Negrepelisse, dans le Tarn-et-Garonne.

L’un des membres de la commanderie de Vaour, Montricoux, ne larda pas, dès le XIIIe siècle, à prendre une importance relativement considérable (3).
La commanderie de La Capelle-Livron a eu peut-être une semblable origine : en 1218, le même commandeur administrait Vaour, Montricoux et La Capelle (page 109).
3. — Sur ce sujet, voyer Devals. Histoire de Montricoux dans les Mémoires de l’Académie des Sciences de Toulouse, 1861, page 122 et suivantes.
— Elie Rossignol et Devals. Monographies communales du département du Tarn, tome III, Toulouse, 1865. Mémoires présentés au Congrès archéologique de France, en 1865 (Caen, 1866, in-8°) page 331 et suivantes.
— Elie Rossignol. Monographies, III, page 215 et suivantes ; 287 et suivantes.
— François Moulenq opuscule cité, tome II, page 210 et suivantes.


Le nom de son prédécesseur pour La Capelle, Arnaud de Bosc (4), rappelle singulièrement celui d’Arnaud d’a Bos ou Dabos, commandeur de Vaour. Il est vrai que 35 ans s’écoulent entre les deux actes auxquels nous faisons allusion. Enfin on pourrait se demander si cette « maison de Monzon » où fut déposé notre cartulaire (page 105) ne devrait pas être identifiée avec celle de La Capelle qui était primitivement désignée sous le nom de Monzon (Du Bourg, page 553.). Si nous avons opté pour Monzon en Aragon, c’est parce que les Templiers y étaient établis dès 1143 et que pour La Capelle on n’a aucune preuve de ce genre antérieure à 1224.
4. — François Moulenq, opuscule cité, tome II page 33.

Apres ces diverses constatations et avant d’aborder l’examen de nos textes au point de vue juridique, il convient d’essayer d’établir la chronologie des commandeurs de Vaour. La tâche est moins aisée que ne l’a cru M. Rossignol.

Fort Sans qualifié de maître, procureur ou commandeur de Vaour, figure dans des actes datés d’octobre 1173 à juillet 1186 et, comme commandeur de Castres, à décembre 1186.
Son nom est rappelé, en avril 1192, dans une pièce où il est question de son successeur immédiat, Doat Dahas. Or, de 1173 à 1186, le même Fort Sans est dit quelquefois maître de Castres et de Saint-Laurent (novembre 1181 et juin 1185) ou procureur de Castres seulement (janvier 1185). On en pourrait peut-être tout d’abord conclure que les possessions du Temple à Vaour, à Castres et à Saint-Laurent ne constituaient qu’une unité administrative, une unique commanderie dont la direction était confiée à une seule personne.

On remarque, en outre, que, dans le même intervalle, d’autres Templiers portent, comme Fort Sans, le titre de maître, procureur ou commandeur de Vaour, de Castres ou de Saint-Laurent. Ce sont:
Jean de Nougayrols (mars 1179)
Guiral Bada (vers la même époque)
Durand Œiller (mars et avril 1181)
Pierre de Tudelle (novembre 1184)
Pierre de La Case (commandeur de Castres, octobre 1184 et janvier 1185)
B. Abauzit (commandeur de Castres et de Saint-Laurent, vers 1185)
Pierre de Tudelle, de nouveau (janvier 1186).

Doit-on admettre que la « maîtrise » de Fort Sans ait été ainsi interrompue ; qu’il en ait été de même pour Pierre de Tudelle et aussi pour Pierre le chapelain, commandeur en 1191 puis en 1195 ? Bien qu’il soit dit, d’ailleurs, que Doat Dahas a succédé immédiatement à Fort Sans, on trouve, entre le dernier acte où celui-ci joue un rôle actif (décembre 1186) et le document où sa mort est mentionnée (avril 1192), les noms de deux commandeurs autres que Doat Dahas.
Enfin, à deux reprises, Fort Sans, maître de Vaour, agit de concert soit avec Durand Œiller, commandeur de Vaour, soit avec Pierre de Tudelle également commandeur de Vaour. Ces titres et celui de procureur ou maître étaient-ils donc différents ?

Le tableau suivant permettra de discuter plus clairement toutes ces questions. On lit dans le Cartulaire :
1173, octobre Fort Sans qu’era maiestre d’à Valior (Page 8).
(Vers 1177-1179) Guiral Bada [al temps] que era comandaire de octobre. Vahor (Page 26).
1179, mars, (Fort Sans qu’era maiestre de Vahor (Page 25).
2e férié. (Jean de Nogairol qu’era comandaire de Vahor (Page 26).
1181, avril, Durant Œiller que era comandaire de Vaor (38)
1181, avril, Fortsauz que era maestre de la maio de Vaor (Page 38).
1181, février, Fortsauz que era comandaire de la maio de Vaor (Page 63, 64)
1184, 19 février. Fortsauz era procuraire de la maio de Vaor (Page 65).
1184, octobre, Fortsauz que era maestre de la maio de Vaor (Page 68)
1184, octobre, P. de la Casa que ero comandaire de Castras (Page 68)
1184, novembre, P. de Tudella que ero comandaire de la maio de Vaor (Page 69).
1184, novembre, Fortsauz que era... maestre de la maio de Castras et de Mairessi (Page 70).
1184, décembre, Fortsauz era procuraire de la maio de Vaor (Page 71).
1185, janvier, P. de la Casa, lo comandador de Castras (Page 75).
1185, janvier, Fortsauz que... era procuraire de la maio de Castras (Page 75)
1185, mai, Fortsauz que era procuraire de Vaor (Page 76).
1185, juin, Fortzauz que era maestre de la maio de Castras et Mairessi (Page 79).
[Vers 1185], Dernatz Abauzitz que era comandaire de la maio de Castras et de Mairessi (Page 80).
1186, janvier, Fortsauz era procuraire de la maio de Vaor (Page 81).
1186, janvier, P. de Tudella, commandaire de Vaor.
1186, mars, Fortsauz et W ato que ero fraire et donat de la maio sobredicha del Temple et administrador et baile en aquel termini de la maio de Vaor et de las honors de Castras et Mairessi (Page 82).
1186, juillet, Fortsauz era comandaire de la maio de Vaor (Page 83).
1186, décembre, Fortsauz era comandaire de la maio de Castras (Page 84).
1191, P. lo capella que era comandaire de la maio de Vaor (Page 85).
1191, Arnaut d’à Bos que era comandaire de la maio de Vaor (Page 87).
1192, avril, Seguentre la mort d’en Fortsauz, Doalz Dahas que fo comandaire en loc de lui (Page 87).
1192, Bertranz Bonafos, lo comandaire de Vahor (Page 90).
1193, juin, Bertrantz Bonafos que ero comandaire de la maio de Vaor (Page 91).
1195, janvier, P., capella, procurador de la maio [de Vaor] (Page 95).
1199, Daide de Sancta Crotz que era comandaire de la maio de Vaor (Page 101).
1200, 28 décembre, Ademar W. que comandaire de Vaor (Page 102).
1202, Petrtus del Castel, preceptor domus de Vahor (Page 103).
1248, 27 février, Gaillarts de Pardinas, comandaire de Vaor et de Montricots et de la Capella (Page 109).

Il résulte de ces citations que Fort Sans a été qualifié indistinctement de maître, procureur ou commandeur. Cette équivalence de titres n’a rien d’anormal, car on pourrait invoquer à l’appui d’assez nombreux textes (5) ; par suite, il restera acquis que Fort Sans a administré de 1173 à 1186 environ la commanderie de Vaour et les membres qui en faisaient sans doute partie, Castres, Saint-Laurent et Montricoux.
5. — Ulysse Chevalier. Cartularium domus Tempti de Roais, diocesis Vasionensis (Vienne, 1875, in-8°)
Page 70 : Stephanus de Johannez qui tunc commendator erat domus de Roais (en 1139)
Page 80 : Stephanus de Johannas qui tunc magister erat domus de Roais (vers 1157-1161)
Page 88 : Ugotenum, militem Templi et administratorem in domo de Roais (en 1178)
Page 83 et 90 : Ugolens, comandador de Roais (en 1191); etc.
— Auguste Chassaing, Cartulaire des Templiers du Puy (Paris, 1882, in-8°) page 6 : F[ulco] de Montpezat, magister
domus milicie Templi (en 1210)
Page 11 : Futconem de Montpezato, tunc temporis preceptorem domus milicie Templi (en 1210-1216)
Page 13 : Ego Fulco de Montpezat, procurator domus milicie Tempti (en 1210) ; etc.


Mais du moment que dans ce laps de temps d’autres commandeurs figurent, à sa place, dans plusieurs actes, on serait porté à supposer que les dates de ces pièces sont plutôt celles de leur rédaction que des faits juridiques qu’elles relatent. Pour admettre une telle hypothèse bouleversant l’ordre chronologique qui semble fourni par le recueil des litres de Vaour, il faudrait d’abord que certains détails diplomatiques vinssent prouver nettement que nous avons sous les yeux non pas des chartes, mais des notices. Or, presque toujours, et ici tout particulièrement, ces indices formels font défaut, d’où il suit qu’on n’est nullement autorisé à voir de simples notices là où se retrouvent les formules assez ordinairement adoptées dans les chartes méridionales du XIIe siècle.

D’ailleurs cela n’expliquerait pas l’intervention simultanée de Fort Sans maître et de J. de Nougairols ou Pierre de Tudelle, commandeurs de la même commanderie. Des considérations d’un ordre tout différent aideront peut-être à résoudre ce petit problème. Les titres de maître et de commandeur sont certainement équivalents ; mais parmi les personnages qui sont ainsi désignés n’en est-il pas qui soient supérieurs aux autres dans la hiérarchie du Temple ? Ce sont peut-être des maîtres d’ordre inférieur que ce « magister de Serenicurte » et ce « magister de Calmontina » qui administrent en même temps une seule et même commanderie, celle de Seraincourt et Chaumontaigne (6).
6. Edouard de Barthélémy. Obituaire de la commanderie du Temple de Reims, page 300 (dans les Documents inédits. Mélanges. Tome IV).

Ailleurs (7), telle phrase comme celle-ci « Si per aventura lo comanado ol maestre o alguna autra persona... » (titre de 1156) parait indiquer une gradation qu’on retrouve, un peu plus tard, dans cette autre citation : « ... Hetiœ de la Bada magistro, G. de Traulega, preceptori et aliis fralribus dicte domus » (titre de 1228).
Cela semblerait justifier une distinction hiérarchique entre des personnages également et indistinctement, chacun pris à part, qualifiés de maîtres ou commandeurs. Mais est-il bien nécessaire d’invoquer d’autres textes que la règle même du Temple ?
7. Antoine Du Bourg, Le Grand-Prieuré de Toulouse, Pièces justificatives XXVI et LXII.

D’après les statuts de 1128 (8), il y avait dans les « provinces », au-dessous du grand commandeur régional, non seulement des commandeurs (ou maîtres) de maisons, mais encore des commandeurs des chevaliers, servant de lieutenants au maréchal, chef militaire de l’ordre, en l’absence de grand maître et de son sénéchal. Si l’on veut bien se reporter à la page 98 de ce recueil, on verra un Frère Pons, maréchal in partibus Provincie et in quibusdam Yspanie, agissant au nom de la maison de Vaour dans une affaire qui ne présente aucun intérêt exceptionnel ni général.
8. Henri de Curzon. La Règle du Temple, pages XVI à XXIII (publication de la Société de l’histoire de France, 1888, in-8°).

Il faudrait donc croire que se trouvant, pour une raison quelconque, dans cette région, il lui plut d’exercer ses droits supérieurs à ceux du commandeur. Pourquoi, en temps ordinaire, l’un ou l’autre de ses lieutenants, de ces commandeurs de chevaliers dont nous parlions, n’en aurait-il pas fait autant ? On s’expliquerait ainsi comment deux commandeurs de Vaour (l’un en titre, l’autre incidemment) peuvent figurer dans un même acte ; comment, durant la « maîtrise » de l’un, d’autres peuvent concourir à l’administration de sa commanderie dont, dans ces occasions, ils se qualifient maîtres ou commandeurs. On se rendrait compte en même temps des nombreuses pérégrinations de tel commandeur, comme Jean de Nougairols, qu’on trouve à la tête du Temple de Toulouse en 1170, de Larramet en 1172-1173, de Vaour en 1179, de Larramet de nouveau en 1189 et de 1194 à 1197 ; de Bernard Abauzit, commandeur de Castres et Saint-Laurent vers 1185, de Larramet déjà en 1173, puis en 1193 et de 1198 à 1203 (9) ; d’Arnaud de Bos, commandeur de Vaour en 1191, puis en 1211 (10).
9. Antoine Du Bourg, opuscule cité, pages 53, 62, 83.
10. Cartulaire du Temple de Mas-Dieu en Roussillon, dans la Revue des Langues romanes, III, page 7 et 8, (citation reproduite dans la Revue du Tarn, VI, pages 125-126).


Néanmoins ces explications ne peuvent satisfaire qu’à demi attendu qu’elles résultent seulement d’un raisonnement par analogie, au lieu de reposer sur des textes formels. Il est donc permis de proposer un dernier système auquel nous nous rattachons pour les raisons suivantes : l’organisation de l’ordre du Temple ne diffère pas de celle de l’ordre de l’Hôpital et lorsque celui-ci succéda un peu partout à celui-là, il n’eut rien à changer dans le mode d’administration des commanderies. Si bien que, les institutions religieuses se modifiant encore plus lentement que les autres, un document de 1417, par exemple, est inspiré des mêmes principes administratifs que tel autre du XIIe siècle, concernant le même objet. En tirer une conclusion est raisonner aussi par analogie, comme ci-dessus, mais l’analogie est plus ou moins sensible ou subtile. Or en 1417, le receveur du prieuré de Saint-Gilles arrentait pour la somme de 100 livres tournois la commanderie de Vaour à trois personnes à la fois ; au précepteur de Drulhe, au précepteur de Saint-Hugues et à un donné (11). Dès lors l’administration de Vaour était rattachée, pour une année au moins, à celle de deux autres commanderies dont les chefs pouvaient également s’intituler commandeurs de Vaour, pendant ce laps de temps. Pourquoi n’en aurait-il pas été de même au XIIe siècle ? L’arrentement des bailies de l’Albigeois était d’une pratique courante au XIIIe siècle et la liste des bailes de Cordes que nous avons relevée pour le XIVe siècle, fournit les mêmes alternances dans les noms, la même multiplicité dans le nombre des usufruitiers de la charge, que le tableau de la page IV, relatif aux commandeurs de Vaour. Nous pensons que, au XIIe siècle, comme au XVe et plus tard, la jouissance des revenus de Vaour a été baillée au plus offrant, pour une annuité.
11. Le 13 octobre 1417, « dominus frater Huguo Ricardi, preceptor Sancte Eulalie Rodi et receptor in prioratu Sancti Egidii pro domino ntagistro et conventu (de) Rodi, vendidit et arrendavit fratri Durando Maliani, preceptori domus de Drulha, receptori in prioratu Tholose pro dicto domino magistro et conventu Rodi et fratri Johanni de Fes (ou Fos), preceptori domus de Sancto Hugone, et Bernardo Buxie, donato dicte religionis... scilicet domum de Vaor dicte religionis, cujus erat ultimus preceptor, vita nuper functus, frater Amalricus de Saunbaco, cujus mortis occasione dicta domus vacat pro presenti... » pour la somme de 100 livres tournois, etc. (Archives du Tarn, Fonds Favarel, n° 119, folio 365. Registre d’un notaire de Cordes.)

Le preneur devait naturellement appartenir à l’ordre de cette maison ; d’autre part il pouvait obtenir le renouvellement du bail pendant plusieurs années de suite, n’affermer qu’une partie de la commanderie (Castres, Montricoux, etc.) ou s’associer avec un autre Templier ou cumuler l’administration de plusieurs commanderies qui étaient ainsi provisoirement réunies et dont le groupement pouvait par suite varier d’une année à l’autre. Ce système nous parait le seul admissible parce qu’il rend compte de toutes les difficultés que présentent à première lecture non seulement nos textes mais aussi ceux qu’a publiés M. du Bourg dans son Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, sans compter les autres. Il a l’avantage d’être déduit d’un document explicite et de restreindre dans une mesure très appréciable les limites d’un raisonnement par analogie.

Les commandeurs de Vaour, durant la période comprise entre les dates extrêmes du Cartulaire, ont donc été :
En 1173, FORT SANS.
(Vers 1177-1179), GUIRAT BADA.
En 1179, FORT SANS et JEAN DE NOUGAIROLS. (12)
En 1181, FORT SANS et DURAND ŒILLER.
En 1184, FORT SANS et PIERRE DE TUDELLE.
En 1185, FORT SANS.
En 1186, FORT SANS, PIERRE DE TUDELLE et GUILLAUME ATON.
En 1191, PIERRE, le chapelain, et ARNAUT DE BOS.
[Vers 1192] FORT SANS.
En 1192, DOAT DAHAS et BERTRAND BONAFOUS.
En 1193, BERTRAND BONAFOUS.
En 1195, PIERRE, le chapelain.
En 1199, DAIDE DE SAINTE-CROIX.
En 1200, ADéMAR GUILLAUME.
En 1202, PIERRE DEL CASTEL.
12. Pour les années où l’on trouve plusieurs commandeurs, il n’est pas toujours possible de dire si leurs fonctions ont été exercées conjointement ou successivement.

Chartes du Cartulaire
LVII
102 - 1181, mai.
— Le chapitre de Saint-Antonin, par le ministère de son prieur, Etienne, cède au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, tous ses droits dans les paroisses de Castres, de Saint-Laurent de Maynet et de Montricoux, se réservant comme preuve de suzeraineté un droit d’acapte d’un morabotin d’or, sans compter la dime de toutes céréales dont les Templiers feront porter la moitié à Saint-Antonin à leurs frais. Pour assurer la bonne exploitation des terres soumises à cette dime, le Temple devra avoir dix paires de bœufs au moins ; de plus, les églises sus dites seront convenablement entretenues et le prieur pourra faire prendre dans les bois concédés les matériaux nécessaires aux bâtiments de l’église et du monastère de Saint-Antonin ou de l’église et des maisons de Sallet. - Publié par M. Rossignol (Monographies. III, page 288).

LXIII
(69 ter) - 1182, juillet.
— R Hue. Catre cl sa sœur cèdent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, leurs droits sur un domaine situé près de Castres ; de plus, Catre fait don de 100 sous de Melgueil aux Templiers qui l’admettent comme Frère. (1)
1. Au dos du parchemin, : Lo deyme de Castras (Ecriture du XVIe siècle.)

LXXXIII
(61) - 1184, novembre.
— R Ratier et ses frère et sœurs abandonnent au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Pierre de Tudelle, les biens qu’ils possèdent près de Bretou et de Castres ; le premier est admis dans l’ordre du Temple et les autres reçoivent 300 sous de Melgueil.

LXXXVII
(88) - 1184, décembre.
— Le vicomte de Saint-Antonin, Sicard cède aux Templiers ses droits sur Castres et sur les biens acquis par eux des chanoines de Saint-Antonin, ainsi que l’usage de ses prairies de fontaines et bois au mas de l’Olmet, pour 100 sous de Melgueil.

XCV
(73) - [Vers 1185].
— Bernard Abauzit, commandeur de Castres et de Saint-Laurent de Maynet, libère d’un gage de 49 sous de
Melgueil le domaine de Bioule provenant d’Amiel Cincfre et possédé par Uc del Breil qui reçoit 3 setiers de maîs (2).
2. La date de cette pièce doit être celle de la précédente où l’on retrouve plusieurs des personnages figurant ici.

XCIX
(74) - 1186, décembre.
— Bec Rabis abandonne au Temple représenté par le commandeur de Castres, Fort Sans, ses droits sur les biens acquis d’Amiel Cincfre, moyennant l’extinction du gage qui grevait son moulin de Monclar.

Appendice.
Extraits de la collection Doat (volume 124) à la Bibliothèque Nationale.

1
1173, 14 mars 1176.
— Le prieur de Saint-Antonin, Etienne de Morlhon, abandonne au Temple représenté par Fort Sans, maître de l’ordre dans cette région, l’usage des pâturages, bois et fontaines à Castres, Saint-Laurent de Maynet et Montricoux, ainsi que la dime perçue sur le bétail paissant dans ces paroisses ; le Temple renonce, en échange, à la dime acquise d’Amiel de Penne et de son fils sur les lieux de Sainte-Eulalie et Saint-Antonin. - (Doat, volume 124, folio 288, d’après les archives du prieuré de Saint-Antonin.)

4
1217, 27 février (1218).
— Sentence arbitrale en vertu de laquelle le commandeur de Vaour, Montricoux et La Capelle-Livron, Gaillard de Pradines, s’engage à exécuter les clauses de la convention conclue jadis entre le maître de Vaour, Fort Sans, et le chapitre Saint-Antonin touchant la dime à prélever par ce dernier dans les paroisses de Castres, Saint-Laurent de Maynet et Montricoux et les conditions d’exploitation de ces domaines (1) ; le prieur de Saint-Antonin, Guillaume, renonce de son côté, à tout ce qui pourrait être du, de ce chef, par le Temple. - (Doat, vol. 313, folio 313, d’après les archives du prieuré de Saint-Antonin.)
1. Voyez la pièce LVII.
Sources : Portal, Charles et Cabié, Edmond. Cartulaire des Templiers de Vaour (Tarn). Paris, Toulouse 1894. BNF

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Castries (Bannières)   (34)

Maison du Temple de Saint-Michel-de-Bannières à Castries


Département: Hérault, Arrondissement: Montpellier, Canton: Castries - 34


Maison du Temple de Saint-Michel-de-Bannières
Maison du Temple de Saint-Michel-de-Bannières


Le Temple de Castries date du XIe siècle, elle se composait d'une chapelle ainsi que d'une aile d'habitation et de communs. Elle avait des bâtiments agricoles, une grange, des écuries, des terres, des bois, un étang, un vivier, des rentes, des cens et des dîmes.
Les vestiges actuels témoignent de l'importante activité qui y régnait jusqu'en 1307.

Les Templiers eurent sans doute une maison à Castries « domus Templi de Castriis », dont le précepteur, en 1307, était un sergent nommé frère B. Raymond.

Les Templiers avaient installés un barrage sur un petit ruisseau passant dans leurs terres, de cette façon ils créèrent un étang dans lequel il élevait des poissons pour la nourriture des membres de cette commanderie.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Maison du Temple de Saint-Michel de Castries


Les Templiers eurent sans doute une maison à Castries « de Castriis », dont le précepteur, en 1307, était un sergent nommé frère B. Raymond;
La maison voisine de Bannières fut plutôt une grange « grangia de Baneriis », dont, le gardien, frère Bernard « Marquisus » ou « Marquesii », était un sergent ou servant du couvent du Temple de Montpellier.

Il y avait aussi à Bannières un autre frère nommé Bernard « Alusquerii », qui faisait fonction de bouteiller.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

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Catelet   (80)

Maison du Temple du Catelet


Département: Somme, Arrondissement et Canton: Péronne, Commune: Cartigny - 80


Maison du Temple du Catelet
Maison du Temple du Catelet


Ce fut la maison du Temple la plus considérable dans cette partie du Vermandois. Elle fut fondée très certainement au XIIe siècle, grâce aux libéralités des sires de Montécourt.

Cependant les documents font défaut sur son origine. Un acte émané de Philippe-Auguste, à la requête de ses bourgeois de Péronne (1217), nous apprend que les Templiers avaient pris possession de pâtures situées près du Catelet et les avaient entourées de fossés, bien que les bourgeois de Péronne en eussent la saisine depuis longtemps. C'est pourquoi, le roi manda à ses amés le maître du Temple et le frère Aimard, qu'ils eussent à détruire les fossés et à remettre les bourgeois de Péronne en bonne saisine comme jadis.

Mais la discorde ne tarda pas à se mettre de la partie, et il fallut encore l'intervention du roi (1218) pour confirmer l'accord survenu entre les Templiers et les bourgeois de Péronne. C'était au sujet de marais, sis entre Cartigny et Doingt.

Ils avaient été donnés jadis par Simon de Montécourt, aux Templiers qui les avaient transformés en prés, contre l'assentiment des bourgeois de Péronne. Il fut convenu alors que le Temple continuerait à faire des prés, selon qu'il le jugerait utile, mais que les animaux du pays pourraient paître librement dans ces prés, une fois par an, après la coupe du foin.

Saint-Prul


Département: Somme, Arrondissement: Péronne, Canton: Ham - 80


Maison du Temple Saint-Prul
Domaine du Temple de Saint-Prul


Au mois de février de l'année 1224, dans la maison même du Catelet, un chevalier, Raoul de Brocourt, rendit l'hommage aux Templiers, pour 80 « moiées » d'une terre sise aux alentours de sa maison de « Saint-Prul », et s'engagea à payer 5 sous de parisis d'amende, toutes les fois qu'il manquerait de comparaître à la citation des frères du Temple.

Un autre vassal du Temple, Jean de Cartigny, chevalier, fit don à la Commanderie, en octobre 1245 d'une masure à Cartigny, avec tous ses droits. Il tenait cette maison en fief, du Temple.

C'est là tout ce que nous avons trouvé sur cette maison du Temple; nous savons cependant qu'elle existait encore à la fin du XIIIe siècle, et nous avons mentionné plus haut Jean de Maimbressy, comme précepteur du Catelet en 1291. Le procès des Templiers nous apprend que cette maison avait une chapelle, mais il ne nous dit pas le nom de son dernier précepteur.

Un frère sergent du Temple, Etienne de Domont, qui avait encore l'habit de l'ordre et la barbe, bien qu'il se fût écoulé déjà plus de trois années depuis l'arrestation mémorable, déclarait en 1311 avoir été reçu en l'année 1281 ou environ, par Jean de Maimbressy, chevalier, précepteur du Vermandois, dans la chapelle du Temple du Catelet, et en présence du frère sergent, Guérin de Grandvilliers, qui fut plus tard précepteur du Ponthieu.

Un autre sergent du Temple fut reçu vers l'an 1300 dans cette même maison par Guérin de Grandvilliers, en présence d'un frère Pierre, berger. Dans sa déposition, il est question d'une grange, de la maison du Temple.

Le domaine du Catelet échut en 1311 aux Hospitaliers d'Eterpigny. Mais les guerres qui ne cessèrent de désoler notre malheureux pays depuis le XIVe siècle et qui éprouvèrent tant la Picardie, eurent bon marché des anciennes commanderies du Temple.

La visite prieurale de 1495, nous apprend que la chapelle de la maison avait été ruinée par les guerres du siècle, attendu que « pendant icelles guerres, l'on se mettait au fort et à sûreté en la dite chapelle. » Sans doute, l'antique maison du Temple était-elle aussi ruinée que la chapelle.

Cependant l'abbé De Cagny, dit que les débris de cette Commanderie existaient encore au milieu du siècle dernier. Dévastée au XVe siècle, elle le fut de nouveau au XVIe, lors du siège de Péronne en 1536, et saccagée encore une fois, un siècle plus tard par les troupes espagnoles.

D'après E. Mannier, le domaine du Catelet se composait, sous les Hospitaliers, d'environ 500 journaux de terre arable, 20 journaux de bois, et 52 de prés.

Præcepteur du Catelet


En 1291. - Jean de Maimbressy, chevalier.
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893

Procès des Templiers, Tome II, page 120


Dixit enim se fuisse receptum, in instanti media quadragessima nunc preterita fuerunt XI anni vel circa, in capella domus Templi de Castellorio Noviomensis diocesis, per fratrem Garinum quondam de Grandi Villarii, presentibus fratribus Johanne Godardi et Petro Bergerio servientibus, deffunctis, in hunc modum: nam petitis flexis genibus pane et aqua et societate fratrum ordinis et ei concessis, dictus receptor fecit eum vovere et jurare castitatem, obedienciam, vivere sine proprio, et servare bonos usus et bonas consuetudines qui tunc erant et qui imponerentur in ordine, et quod non interesset in loco in quo aliquis nobilis exheredaretur injuste.

Procès des Templiers, Tome II, page 323


Item frater Stephanus de Domont dicti ordinis, etatis quinquaginta annorum, juratus eodem modo et requisitus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod ipse fuit receptus apud Castelier in Viromandia diocesis (Saint-Quentin), viginti anni sunt elapsi vel circa, per fratrem Johannem de Maimbressi militem dicti ordinis.

Procès des Templiers, Tome II, page 410


frater Radulphus Moyset dicti ordinis Templi, etatis sexaginta quinque annorum vel circa, morans in domo de Castellario juxta Peronam, dixit per juramentum suum quod bene sunt quadraginta quinque anni vel circa elapsi, quod ipse fuit receptus in domo de Bosco ballivie Viromandie (Saint-Quentin), per fratrem Danielem Britonem presbyterum dicti ordinis, et quod, post multas promissiones factas de statutis et secretis ordinis observandis, predictus receptor posuit sibi mantellum ad collum, et quod nichil aliud fuit sibi factum vel dictum quod esset contra Deum aut bonos mores.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

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Catillon   (02)

Maison du Temple de Catillon


Département: Aisne, Arrondissement: Laon, Canton: Crécy-sur-Serre, Commune: Nouvion-et-Catillon - 02


Maison du Temple de Catillon
Maison du Temple de Catillon


La petite Maison du Temple qui s'y trouvait est mentionnée pour la première fois dans une charte de 1204, émanée de Wibert, abbé de l'église de Saint-Martin de Laon, qui, avec l'assentiment de ses religieux, donna alors aux Templiers, demeurant à Catillon, « apud Castilionem commorantes », tout ce que son église possédait au territoire de Richecourt, dépendance de Mesbrecourt, en terres, prés, pâturages, censives, rentes, etc., moyennant une rente ou pension annuelle de 17 « jalois » de froment par an, mais sous la réserve de la pêcherie dans la rivière de la Serre qui coule sous Richecourt.



Chapelle des Templiers de Catillon
Chapelle des Templiers de Catillon (sources:nouvionetcatillon)


Mais plus d'un demi-siècle avant, les Templiers avaient déjà à Mesbrecourt et à Richecourt, des terres qui, d'après la charte de l'évêque Barthélémy de Vire leur avaient été concédées par Hescot de Vendeuil et Guy Lecat, « Cattus. »
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Catillon-du-Temple


— Hameau commune de Nouvion-et-catillon.
— Castellio, 119 (Charte de l'abbaye de Saint-Nicolas-de-Prés de Richemont, LL 1015, folio 62)
— Chastillon-du-Temple, 1409 (Archives de l'Empire, J 801, N. 1)
— Chastillon, 1518 ; Chastellon (Archives communales de Bryères-et-Montbérault)
— Castillon, 1603 (Terrier de la commanderie de Catillon, folio 50)
— Castillon-du-Temple, 1607 (Baillage de Ribemont, B 236)
— Maison du temple établie au XIIe siècle, puis devint commanderie de Saint-Jean de Jérusalem.

Richecourt


— Hameau, commune de Mesbrecourt-Richecourt.
— Villa que dicitur Rogiscurtis, 1167 ; Regiscurtis, 1197 (Charte de l'abbaye de Saint-Nicolas-de-Prés de Richemont)
— Communitas de Rigescort, 1221 (Charte de l'Hôtel-Dieu de Laon, B 77)
— Rigecort, 1246 (Archives de l'Empire, S 4950, n. 16, sceau)
— Villa de Rigecourt, 1261 (Charte de l'abbaye de Prémontré)
— Regicourt, 1278 (Grand cartulaire de l'évêché de Laon, chapitre 171)
— Rigicourt, 1331 (charte de l'Hôtel-Dieu de Laon, B 11)
— Richecourt, 1700 (Baillage de Ribemont, B 442)
— Ancien domaine des Templiers de Laon, puis des Hospitaliers de Saint-Jean et de Malte.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aisne, par M. Auguste Matton, Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI

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341

Cattenom   (57)

Maison du Temple de Cattenom


Département: Moselle, Arrondissement: Thionville-Est, Canton: Cattenom - 57


Maison du Temple de Cattenon
Maison du Temple de Cattenon


Domaine du Temple de Roth


Département: Moselle, Arrondissement et Canton: Sarreguemines - 57


Domaine du Temple de Roth
Domaine du Temple de Roth


Rode sur les cartes de Cassini

Pierrevilliers


Département: Moselle, Arrondissement: Metz, Canton: Rombas - 57


Domaine du Temple Pierrevilliers
Domaine du Temple de Pierrevilliers


Il y a un Bois des Chevaliers près de Pierrevilliers
De cette commanderie nous connaissons pas mal de choses mais comme elle ne fut que durant quelques années seulement sous la dépendance de Roth, alors qu'elle resta sous la juridiction de Pierrevilliers durant plusieurs décades, nous l'étudions dans les Templiers en Lorraine.
Sources: Laurent Dailliez; Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

Maison du Temple de Cattenom


La chute des templiers dut être un événement, cette Chute marquant, une crise violente pour Thionville et ses environs. Ils étaient riches et puissants dans cette province; ils avaient des maisons fortes, des fermes, de vastes domaines à Cattenom, à Richemont, et dans nombre d'autres lieux.

La commanderie la plus voisine de Thionville était celle de Pierrevillers. Il paraît que l'on se contenta de les priver de leurs biens qui passèrent à l'Ordre teutonique a et aux chevaliers de Rhodes; on dispersa les Templiers dans des monastères pour y faire pénitence, avec une pension prise sur les revenus de l'Ordre. L'on n'imita pas les horribles exécutions dont le roi de France, Philippe-le-Bel, montra l'odieux exemple. Les écrivains modernes semblent s'accorder sur ce point que, d'après les faits justifiés de ce grand procès, d'après, les enquêtes des évêques et les actes du concile de Vienne, l'abolition de l'ordre et la dissémination de ses membres étaient nécessaires. Mais qui oserait approuver ou excuser les tortures, préliminaires affreux des arrêts, et les spoliations, et les bûchers ?
Sources: Histoire de Thionville Par G.F. Teissier - Metz 1828

Maison du Temple de Cattenom


Nous ne possédons aucun renseignement sur la fondation du lemple de Cattenom, sur l'importance de cette maison et sur la destination donnée aux biens qui en dépendaient; mais une tradition, que rien ne dément, place dans ce bourg, situé à deux lieues nord de Thionville, une maison de Templiers, et on prétend même que le clocher de l'église paroissiale actuelle est celui de l'église des chevaliers (1). Comme nous n'avons vu ce clocher que de loin, nous n'avons pu déterminer s'il est assez ancien pour qu'on puisse l'attribuer aux chevaliers du Temple.
1. V. Statistique historique, industrielle et commerciale du département de la Moselle, etc., publiée par Verronnais, 2e partie, page 69.
Sources: M. Auguste Didot. Mémoire sur les Etablissements de l'Ordre du Temple en Lorraine (Duchés de Lorraine et de Bar, évêchés de Metz, Toul et Verdun). Tome I, Nancy MDCCCLVI.

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342

Caumont   (11)

Moulins du Temple de Caumont


Département: Aude, Arrondissement: Narbonne, Canton: Lézignan-Corbières, Commune: Luc-sur-Orbieu - 11


Moulins du Temple de Caumont
Moulins du Temple de Caumont


La maison templière de Caumont et la possession de Villalier, avait à ses actifs, deux moulins sur la rivière « L'Orbieu », un terroir de « villa » importantes, des terres cultivées, des « honneurs », elle percevait des cens, des dîmes et des rentes.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

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343

Cavaillon   (84)

Maison du Temple de Cavaillon


Département: Vaucluse, Arrondissement: Apt, Canton: Cavaillon - 84


Maison du Temple de Cavaillon
Maison du Temple de Cavaillon


Encore une maison dont on ignore la date de fondation. Toutefois on peut imaginer une donation dès le milieu du XIIe siècle, lorsqu'un certain Raimond de Cavaillon se fait templier. Malgré cela, le 3 juillet 1188, le pape Clément III s'adressait aux évêques d'Avignon et de Cavaillon pour qu'ils empêchent les cisterciens, les hospitaliers et les templiers de leurs diocèses de recevoir les dîmes épiscopales et diocésaines de la part des laïques et du clergé. Or, dans le diocèse de Cavaillon, il ne pouvait exister que des templiers puisque les hospitaliers n'arrivèrent que beaucoup plus tard, à partir seulement de 1203, tandis que les cisterciens représentés par l'abbaye de Sénanque ne reçurent jamais de telles dîmes, si nous en jugeons par le cartulaire de l'abbaye.
Par contre, nous savons que les Templiers usèrent de ce procédé avec les moniales bénédictines de Saint-Véran de Vaucluse.
— Le premier commandeur connu est cité dans un acte du mois de janvier 1204, où il assiste à la donation de plusieurs biens faits aux Templiers d'Arles. On retrouve dans un acte de Bertrand des Baux en 1208, puis dans un autre de 1210, le commandeur de Cavaillon assistant à la donation de la maison de Lansac, près de Tarascon.
— En 1217, un autre commandeur, Atanulphe, est mentionné par le cartulaire de Saint-Victor de Marseille dans un acte concernant les moniales bénédictines de Saint-Véran de Vaucluse.
— Nous ne sommes pas plus renseignés sur les biens acquis par les Templiers de Cavaillon tout au moins jusqu'à la deuxième partie du XIIIe siècle. Les actes des évêques de Cavaillon ne nous renseignent pas plus. Nous pouvons signaler malgré tout que les Templiers de Cavaillon possédaient une église et un cimetière et qu'ils avaient une maison située dans la traverse du Temple, ainsi qu'une vigne située sur le chemin public de Vaucluse acquise par Guillaume Clari, commandeur de Cavaillon en 1275.
— En 1286, la vigne des Taillades est donnée au commandeur d'Avignon et de Cavaillon Guillaume lo Cues.

Præceptores de Cavaillon


Pons de Netra, 1204
Atanulphe, 1217
Guillaume Clari, sous-précepteur d'Arles en 1274, puis commandeur de Cavaillon en 1275 et enfin commandeur d'Arles en 1283.
Guillaume lo Cues, 1284, commandeur d'Avignon
Sources: Laurent Dailliez - Les Templiers en Provence - Alpes-Méditerranée - Editions - Nice 1977

Maison du Temple de Cavaillon


La maison, de Cavaillon, dont un commandeur est cité (fin du XIIe siècle ?)

Si la Maison du Temple de Cavaillon est restée d'une taille modeste, c'est à la fois par les réticences d'un évêque peu enclin à partager son étroit diocèse avec un nouvel ordre et par la concurrence des Hospitaliers qui ont précédés les Templiers en ces lieux.

Dès 1174 en effet, l'évêque Bénézet avait autorisé les Hospitaliers à édifier un oratoire avec un cimetière « in clauso episcopali et alibi nequaquam », donc probablement au plus près du complexe cathédral.

Pourtant, le Temple finira également par obtenir l'autorisation de célébrer le culte dans une chapelle propre attenante à la « domus milicie » qui est mentionnée en 1209: Chartier du Temple d'Arles, nº 050 (janvier 1210).
Il s'agit selon toute vraisemblance de la chapelle connue au XIVe siècle sous le vocable de Saint-Jean, mais les Templiers possédaient encore une église Sainte-Catherine.
Voyez R. Bailly, Les Templiers, pages 127-128.

Certaines églises sont apparues tôt dans l'existence des commanderies, ainsi à Arles (avant 1152) et à Saint-Gilles (1169). La construction de celle d'Avignon n'a au contraire, été concédée qu'en 1273.
La plupart des églises sont citées assez tardivement, sans qu'il soit possible de remonter à leur origine. C'est le cas à Marseille ([1171-1181]), Saint-Paul (1203), Cavaillon (1209).

— Après la chute du Temple, on sait qu'en 1362, les Bénédictines récupérèrent l'église templière de Sainte-Catherine à Cavaillon.
— Parmi les biens laissés au Saint-Siège.
— Dans toutes villes, le fait qu'hôtels et lieux de culte sortirent du patrimoine de l'Hôpital contribua à effacer assez tôt le souvenir des Templier. La conjoncture économique et politique des deux derniers siècles du moyen-âge devait encore contribuer à cet oubli.
— La chambre apostolique a aussitôt affermé les revenus de cette chapelle pour 4800 tournois d'argent.
Archives Segreto Vaticano, collectorie 260, fol. 2v (1317-1318).

— En mars 1338, les cures de Saint-Paul et de Cavaillon relèvent de la collation apostolique.
Gallia Christiana, nº IX, p. 134-136.

Dans le Comtat Venaissin, où le statut des églises rurales est un peu mieux éclairé grâce à la documentation pontificale du XIVe siècle, le Temple et l'Hôpital paraissent avoir détenu beaucoup plus de cures que ne le suggèrent les actes des deux siècles précédents. En 1338, apparaissent ainsi, dans un triangle circonscrit par les évêchés de Saint-Paul, de Vaison et d'Orange, une petite dizaine d'églises passées à la Chambre apostolique par l'intermédiaire de l'Hôpital.

En 1338, lorsque le trésorier du Comtat s'occupe des revenus des desservants des cures qui appartenaient autrefois aux deux ordres, figurent pour le Temple, les églises de Richerenches-Bourbouton, Buisson, Saint-Roman de Malegarde, Villedieu, auxquelles il faut ajouter Saint-Vincent à Saint-Paul-Trois-Châteaux et la chapelle de Cavaillon, alors sans cures: Gallia Christiana, t. I, p. 134-136, nº IX.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Chartes


Chartes de l'évêché et des évêques de Cavaillon au XIIe siècle
En 1277, ce fut au sujet de la vente d'une terre sous sa directe que l'évêque eut à réclamer. Dans le contrat, on avait marqué que cet immeuble, sis entre les chemins de Robion et des Taillades, dans le voisinage d'une terre appartenant à l'hôpital des pauvres, était sous la directe du pape Clément IV; aussi les fermiers des revenus pontificaux dans le Venaisssin, Bertrand de Lagnes et Bertrand Vital, avaient-ils encaissé le trézain. Bertrand de Mayrona, prieur des Taillades, fit, au nom de l'évêque, une protestation énergique devant Raimbaud de Sauve, le juge du Venaissin pour le pape, qui présidait aussi la cour des coseigneurs de Cavaillon; il exhiba les titres qui prouvaient son dire et obtint un jugement qui reconnaissait les droits du prélat (5 mai 1277) [1]. Nous n'insisterons pas davantage sur ces actes, mais nous attirerons spécialement l'attention sur ce fait, que le juge pontifical de Venaissin rendait aussi la justice à Cavaillon au nom des coseigneurs de la part de l'évêque et de ceux qui partageaient encore avec le pape la seigneurie de la ville, c'était s'exposer à des confusions de pouvoir et a des empiétements. Le document qui vient d'être analysé nous renseigne encore sur l'endroit où le juge avait établi son tribunal: c'était chez les Templiers [2].
1. Original: Cartulaire de l'évêché de Cavaillon, nº 52.
2. « Factum fuit hoc Cavellione, in plancaio domu Templi Cavellicensis, ubi tunc jus reddebatur a dicio domino judice. »

Sources: Léon-Honoré Labande - Les chartes de l'évêché et les évêques de Cavaillon au XIIe siècle - Revue d'histoire de l'église de France, 1911, volume 2, numéro 12.

Præceptores de Cavaillon


Pons de Netra (Poncius de Netra) est Commandeur en 1204
Guillaume de Clare (Guillelmus de Clari) en 1275.
(Il est Commandeur d'Arles 1263-1275, et 1284-1285).
Fonds: — Arch. des Bouches-du-Rhône, H2 32 et 164. — Inventaire de l'Archevêché d'Arles.
E.-G. Léonard. - Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. - Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.

Maison du Temple de Cavaillon


Les Templiers avaient à Cavaillon une Maison hors des murs au même lieu où l'on voit encore la Chapelle de Saint-Jean Baptiste. L'Eglise de Sainte Catherine dans la Ville bâtie suivant la tradition du Pays sur les ruines d'un Temple des faux Dieux appartenait aussi aux Chevaliers du Temple qui la faisaient desservir par des Prêtres séculiers. Les Religieuses Bénédictines fondées à Eygalières et transportées ensuite à Senas, et delà aux Taillades, succédèrent aux Templiers en 1362. Elles se fixèrent d'abord hors des murs, mais les guerres du temps les forcèrent de s'enfermer dans la Ville à leur Maison de Sainte Catherine qu'elles occupent depuis lors. Cette Maison est fort riche: les Religieuses doivent la régularité qu'elles observent aux soins du Vénérable César de Bus, qui rappela dans cette Maison le bon ordre et la pratique des vertus.

Les Freres Pontifes de Bonpas et ensuite les Templiers qui leur succédèrent, avaient un Hospice auprès de Cavaillon, à peu de distance de la Chapelle de Norte-Dame des Vinières. On croit même que C'était un Hôpital; mais les titres qui pourraient autoriser cette conjecture sont absolument perdus.
Sources: Description Historique, Géographique et Topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté Venaissin, de la Principauté d'Orange, du Comté de Nice, etc. Par M. Achard, Médecin de Marseille, Membre de plusieurs académies. Aix M. DCC. LXXXVII. Pages 432-433.

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Cavalerie (La) (Gers)   (32)

Maison du Temple La Cavalerie
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Valence-sur-Baïse, Commune: Ayguepinte - 32


Maison du Temple La Cavalerie
Maison du Temple La Cavalerie


Cette Commanderie, située dans le comté d'Armagnac, faisait jadis partie, comme son nom l'indique, du domaine des Templiers. Mais sa fondation ne me paraît pas antérieure à l'organisation des différentes circonscriptions administratives du Grand-Prieuré de Toulouse pendant le XIIIe siècle. Elle devait sans doute former dans son origine un membre plus ou moins important de la Commanderie du Temple de Brulhes (Temple-sur-Lot).
Après avoir hérité des domaines des Templiers et les avoir adjoints momentanément à leurs propres Commanderies, les Hospitaliers se virent bientôt après forcés de modifier cet état de choses, en multipliant le nombre de leurs circonscriptions, afin de faciliter l'administration et la surveillance de leurs nombreuses seigneuries. C'est ce qui arriva pour la Cavalerie.
L'ancien château des Templiers devint, vers 1330, le centre d'une Commanderie, qui ne tarda pas à acquérir une très grande importance, grâce à l'adjonction de diverses possessions de l'Ordre de Saint-Jean dans les environs.

Sous l'autorité du Commandeur de la Cavalerie se trouvèrent même réunies pendant toute la durée du XVIe siècle les Commanderies du Temple de Brulhes et de la Capelle-Livron, qu'on rétablit dans le siècle suivant lorsqu'on eut vu les inconvénients produits par cette accumulation de revenus dans la même main.

Nous ne pouvons constater l'existence de la Commanderie pendant les XIVe et XVe siècles que par quelques actes insignifiants et par la mention de quelques-uns des chevaliers qui la gouvernèrent durant cette période. En 1491, nous voyons le Commandeur, Pons de Raffin, octroyant à ses vassaux de la Cavalerie la faculté d'avoir des fours dans leurs maisons pour leur usages particulier.

Maison du Temple La Cavalerie
La petite ville de la Cavalerie, située dans la juridiction de Vic-Fezensac, avait avec cette dernière de fréquent rapports; c'est là que les vassaux des chevaliers allaient vendre leurs denrées et chercher leurs approvisionnements.
Aussi voyons-nous en 1510 le Commandeur, s'appuyant sur des privilèges concédés dans le principe, contraindre les consuls de Vic à alléger le droit de « souquet » qu'ils prélevaient sur ses vassaux quand ces derniers se rendaient au marché de la ville.

Le château et les dépendances de cette commanderie se trouvaient placés sous la suzeraineté des seigneurs de Pardailhan. Nous voyons en l'année 1545 « noble et puissant homme, François de Béarn, chevalier, et noble et illustre dame Amée de Pardaillan », mettre le chevalier Pons d'Urre en possession de la commanderie de la Cavalerie et le sommer, quelques années après, d'avoir à leur rendre l'hommage qu'il leur devait (1548).

Les archevêques d'Auch eurent de temps à autre des démêlés avec les Commandeurs. Déjà, en 1497, ils disputèrent sans résultat aux Hospitaliers le patronat de la cure d'Ayguetinte, dépendance immédiate de la Cavalerie. Mais ce fut surtout au sujet des dîmes de certaines paroisses que le débat fut le plus persistant.

Car ces différents se poursuivirent, malgré un accord conclu en 1510; en 1623, nous trouvons encore la guerre allumée entre les deux partis; l'archevêque d'Auch porta plainte au Parlement de Toulouse contre le Commandeur, dont les gens avaient troublé ses serviteurs dans la perception des dîmes contestées La cour mit un terme définitif à ces longues discussions, en consacrant les droits et les immunités des chevaliers de Saint Jean.

Vers la fin du XVI siècle, la Cavalerie fut érigée en Chambre prieurale; mais elle ne resta pas longtemps dans l'apanage des Grands-Prieurs. Car, en 1620, nous pouvons constater le rétablissement de la Commanderie.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Cavalerie d'Ayguetinte
Pour l'ancienne Commanderie de la Cavalerie d'Ayguetinte, les pouillés d'autrefois nommaient son chef « Præceptor Militiæ Templi. » Cela avait grand air. Le præceptor, c'est en effet celui qui rappelle la règle, un prêtre régulier, et qui commande. Dans le langage du pays, on l'appelait « lo Commenday » Et ceux à qui il commandait étaient aussi des réguliers, successeurs des moines-soldats. Or qu'en est-il advenu ? Il ne subsiste, à la tête d'une communauté monacale squelettique, que le très banal « Dauxion abbé D'Ayguetinte » Quelques mérites que l'on accorde à la progression sociale de la famille Dauxion, celui qui détient Ayguetinte au milieu du XVIIIe siècle ne peut être qu'un faux abbé. Ses ascendants ont acheté, comme d'autres achetèrent les seigneuries laïques de Bautian et Mazères, une abbaye et le titre y afférent. La dernière déclaration fiscale devant le Parlement de Navarre sera le fait de sa veuve, et le commis de service qui a enregistré ce dénombrement n'est pas allé jusqu'à la qualifier d'abbesse.

1783. Dernière déclaration, devant le Parlement de Navarre : la veuve de Gérard Dauxion, dame de Saint-Mathieu, dénombre les biens de l'antique Commanderie de la Cavalerie, sise juridiction d'Ayguetinte. Il s'agit bien de la Commanderie de l'ordre de Malte.
Sources : Francis CASTEX. Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 193, 196, année XCV. Auch juillet 1994 - BNF

La Commanderie de La Claverie, près Ayguetinte
Entre le Castéra et Ayguetinte se trouvent le petit hameau de La CIaverie et, à quelques mètres de celui-ci, la résidence des anciens commandeurs.

Elle comprend un groupe de bâtiments contigus et disposés en rectangle de façon à former une cour intérieure de 20 mètres de long sur 17 mètres de large. L'un des petits côtés du rectangle est formé par les écuries et le château, celui qui lui fait face par les granges et le cellier ; l'un des grands côtés, par la chapelle, et l'autre enfin par les volières, les caves et de secondes écuries (1).
1. C'est grâce à une matrice cadastrale du Castéra-Verduzan, datée de 1772, que j'ai pu établir un plan dans lequel j'ai pu déterminer la véritable affectation des divers bâtiments.

Point de murs d'enceinte, les murs extérieurs des diverses constructions en tenant lieu; point de fossés, un escarpement naturel du terrain les rendant inutiles. Les seuls appareils de défense consistaient en quelques étroites meurtrières percées de ci de là dans les murs des divers bâtiments.

La Commanderie (c'est encore ainsi qu'on la désigne dans la région) était donc moins un château-fort qu'un manoir. Elle donne l'impression d'une confortable maison de campagne pour laquelle les constructeurs ont pris certaines dispositions en vue de protéger la sécurité des habitants et de les mettre à l'abri d'un coup de main tenté par des aventuriers.

Une seule entrée située entre la façade de la chapelle et l'un des angles fermé par l'écurie, donne accès dans la cour, et c'est dans cette cour que s'ouvrent tous, les différents corps de bâtiments énumérés plus haut.

La hauteur des murs qui l'entourent, le ciel azuré qui lui sert de voûte, le voisinage pieux de la chapelle, le calme qui règne dans cette cour, lui donnent cet air à la fois mystérieux et sévère que possèdent les cloîtres de nos yeux monastères.

Il semble, en y pénétrant, que vos pieds foulent un sol béni ; aussi vous faites instinctivement silence, votre imagination s'élance vers le passé et vos regards errant dans cette petite enceinte cherchent vainement les traces des hommes illustres, dont tout, autour de vous, semble pleurer l'absence.

Visitons d'abord la petite chapelle qui, la première, tente notre curiosité. Avant d'y pénétrer une chose nous frappe, c'est que la plupart des pierres, de taille qui ont servis à la construire portent des marques de tâcherons ; celle que l'on rencontre le plus fréquemment affecte la forme d'un A gothique.

Les murailles portent en outre des traces de remaniements successifs ; c'est ainsi que des ouvertures ont été aveuglées d'un côté pour reparaître d'un autre.

On y pénètre aujourd'hui par une petite porte dont l'arc en tiers-point possède un gros, tore pour tout ornement. Ce qui frappe en y entrant, c'est sa simplicité toute bernardine. La pauvreté de son ornementation et le délabrement dans lequel elle se trouve actuellement lui donnent un air de tristesse qui impressionne péniblement le visiteur.

Ses murs sont nus et barbouillés d'ocre ; seuls, quelques bouquets de feuillage, quelques fleurs desséchées pendent lamentablement à droite et à gauche depuis les dernières rogations ; ses fenêtres, si étroites qu'elles ressemblent à des meurtrières ; le plafond, tout en planches, éventré en maints endroits, laisse apercevoir la toiture ; il s'interrompt brusquement à la hauteur de l'entrée du chœur pour former une voûte à plein cintre laquelle est ornée de peintures criardes ayant pour sujet quelques vulgaires motifs d'ornementation. L'oeil s'arrête à peine sur quelques figures de pierre encastrées sans symétrie dans les murs et qui paraissent appartenir à une époque très antérieure ; quelques-unes sont grossièrement ébauchées, tandis que d'autres, au contraire, sont finement sculptées et assez expressives.

L'autel, une simple pierre supportant postérieurement deux gradins de bois vermoulu, est on ne peut plus simple ; il est surmonté cependant d'un tableau de 2 m 50 de hauteur sur 1 m 90 de largeur, représentant saint Georges et qui constitue l'ornementation la plus importante du chœur.

Deux, choses seulement paraissent présenter un réel intérêt dans le modeste temple de la Cavalerie, ce sont deux tombeaux construits face à face le long des murs de la nef et que l'on désigne dans la contrée sous le nom de « tombeau des commandeurs. » On y remarque, en effet, deux enfeus. Chacun d'eux comprend une table, formée de plusieurs pierres de taille et surmontée d'une arcade ogivale. Leur construction est identique et leurs dimensions sont égales ; tous les deux mesurent 2 m. 50 de longueur, 3 m. 50 de hauteur et 0 m. 70 de profondeur, mais, par contre, leur ornementation architecturale diffère, sensiblement.
La partie antérieure de celui de droite est originalement décorée de différents motifs d'architecture, tandis que la partie antérieure de celui de gauche est complètement nue. Ce dernier possède cependant plusieurs de ces tètes grossièrement sculptées dont j'ai parlé plus haut. Elles durent avoir été trouvées par des laboureurs du voisinage et apportées aux commandeurs qui les firent servir sans, doute à l'ornementation de leur petite chapelle (2).
2. L'église du vieux Castéra, qui dépendait de la Cavalerie, possède un enfeu ayant les mêmes formes et les mêmes dimensions ; aussi n'est-il pas téméraire de supposer qu'ils doivent tous avoir été construits sous la direction d'un même chevalier architecte.

Au sortir de l'église, une voie de 1 m. de largeur et formée de petites dalles de pierre nous conduit, en traversant la cour, au bas de l'escalier du château. On l'appelle « le petit chemin du commandeur, » sans doute parce que ce petit chemin était celui que suivaient les commandeurs lorsqu'ils sortaient de leurs appartements pour se rendre à la chapelle.

Le château est une simple tour carrée, aux murs épais, mais ne possédant ni mâchicoulis ni échauguettes. Les seuls appareils de défense dont elle est munie se trouvent au deuxième étage et consistent en sept à huit meurtrières.

On entre au rez-de-chaussée par une porte qui donne sur la cour, et il est éclairé par deux fenêtres grillées qui s'ouvrent du même côté, au-dessus d'un profond escarpement. Il se composait de quatre pièces ; la principale, qui est pourvue d'une vaste cheminée, d'un four et d'un évier, devait servir à la fois de cuisine et de boulangerie. Ni les unes ni les autres ne présentent rien de remarquable ; aussi sortons dans la cour, si vous voulez bien, et gravissons ensemble l'escalier qui conduit au premier étage.

C'est un escalier tout en pierre, à marches droites et, tournant à angle droit. Bien que sa construction soit des plus simples et des plus modestes, l'harmonie de ses dimensions et la façon élégante dont il s'avance vers le milieu de la cour lui donnent, un cachet particulier, Il serait encore en parfait état si les deux pilastres qui terminaient inférieurement sa rampe de pierre n'avaient disparu. D'ailleurs les propriétaires actuels du château ont trouvé plus commode un escalier en bois, d'une simplicité qui n'exclut pas l'élégance, qu'ils ont fait construire intérieurement.

Sur le palier d'arrivée on se trouve en face d'une porte rectangulaire, aujourd'hui murée, et qui donnait accès dans les appartements du commandeur. Le linteau porte en relief un écusson entouré d'une torsade ; mais les armes ont été grattées et, à leur place, la date 1789 qui s'y étale victorieusement prouve que le vandalisme révolutionnaire est passé par là (3).
3. On trouve fréquemment dans les environs des pierres de bornage de plus d'un mètre de hauteur et qui portent elles aussi des traces de grattage.

C'est au premier étage, sans doute, que se trouvaient les appartements du commandeur. Ils se composaient de quatre pièces et la principale, qui donne entrée dans toutes les autres, occupe à elle seule la moitié environ de la surface totale.

D'ailleurs, tandis, quel les propriétaires actuels ont fait subir aux autres pièces quelques récents travaux d'aménagement, la pièce principale est restée ce qu'elle était jadis. C'est même, avec un respect quasi religieux que les nouveaux hôtes du château vous introduisent dans ce qu'ils appellent « le salon du commandeur » C'est une grande salle carrelée de briques et pourvue d'une vaste cheminée dont l'ouverture ne mesure pas moins de 2 m. 20 de largeur sur 1 m. 70 de hauteur.
Cette cheminée est toute en pierre et le chambranle supérieur, bien que dépourvu d'étagère, est orné de quelques gracieuses sculptures.

La salle est insuffisamment éclairée par une seule fenêtre haute de près de trois mètres et percée comme une niche dans un mur de 1 m. 20 d'épaisseur. Un meneau horizontal, et absolument dépourvu de moulures, la partage transversalement en deux parties. Il existe encore au même étage deux autres fenêtres, dont la construction est identique à celle que je viens de décrire.

Le deuxième étage (où nous conduit un étroit escalier intérieur) est partagé en deux pièces d'égales dimensions, mais qui sont absolument nues. On y remarque, cependant, quelques meurtrières plongeantes et verticales ; chacune d'elles est percée à niveau du plancher et dans le mur d'allège d'une petite baie rectangulaire. Au dehors, ces meurtrières échappent aux regards et l'œil ne s'arrête que sur les petites ouvertures qui sont placées au-dessus.

Il y avait autrefois un troisième étage qui a disparu ; les murs ont été démolis à leur partie supérieure et le toit a été reconstruit. Quelques meurtrières, qu'affleure aujourd'hui la toiture, prouvent cependant que ce troisième étage existait et qu'il possédait des meurtrières semblables à celles que possède encore le second étage.

Je descendis donc dans la cour et je pénétrai successivement dans tous les autres locaux qui comprennent, comme je l'ai déjà dit : des granges, des écuries, des celliers, des caves, des volières, etc. ; mais tout ayant été remanié à l'intérieur, je n'y surpris rien de très intéressant : des tronçons d'escaliers de pierre, quelques vieilles, portes étroites, quelques meurtrières, c'est là tout ce qu'on y voit aujourd'hui.

Je remarquai, cependant, que les meurtrières ne ressemblaient point à celles que je venais de voir sur les murs du château ; au lieu d'être placées au-dessous d'une baie et dans une sorte de niche voûtée en berceau surbaissé, celles-ci présentent intérieurement une simple ouverture rectangulaire, évasée, terminant inférieurement par un plan incliné, et sont tout juste assez spacieuses pour contenir un défenseur.

Le propriétaire actuel, M. Salesses, me disait qu'il y a une dizaine d'années, il existait dans la grange un cachot souterrain donnant accès dans une galerie voûtée, laquelle allait déboucher à quelques mètres plus loin et en dehors de l'enceinte des bâtiments ; mais, hélas ! Un pressoir a été construit sur ledit cachot et l'ouverture de la galerie elle-même a été comblée.

Telles sont toutes les particularités qui m'ont paru intéressantes et que je me permets de signaler à tous ceux qui iront visiter l'ancienne résidence des commandeurs de la Claverie.
M. Gilbert BREGAIL. La commanderie d'Ayguetinte. Revue de Gascogne : bulletin mensuel du Comité d'histoire et d'archéologie de la province ecclésiastique d'Auch, page 63 et suivantes, tome XXXVI. Auch janvier 1895 BNF

Gélotte


Gélotte
Domaine du Temple de Gélotte


Bien que le « dîmaire de Gelotte » appartînt à « Monsieur le chapitre Sainte-Marie d’Auch, » il est prouvé que Gelotte était une dépendance de la Cavalerie, successivement commanderie du Temple et de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Il en est fait mention dans l’inventaire général conservé aux archives de Malte, du grand prieuré de Toulouse. Outre Gelotte, Castagnes, les tours de Castillon et l’Hespitalet en Beaucaire ont aussi fait partie du domaine des Templiers et de l’ordre de Malte.
En 1620, par acte du 20 mai, Me Papon, notaire d’Ayguetinte, retint l’acte d’affermé des tours de Castillon et du membre de l’Hespitalet fait par frère Denis de Polastron, chevalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et commandeur de la Cavalerie, au profit de Sire Antoine Picon.

Mais le temps marchait : les redevances féodales, si régulièrement établies dans le passé, devenaient désormais de plus en plus lourdes aux populations, à mesure que le pouvoir monarchique, absolu, centralisé, étendait sa domination. D’un autre côté, le fisc livrait déjà la France à une armée d’employés si souvent trop zélés. Il arriva un moment où la communauté de Gelotte, à l’exemple de Lectoure, du Mas Fimarcon, de Valadrouze, de Benquet, se refusa à payer la dîme levée jusque-là au profit du commandeur de la Cavalerie.

Les habitants de Lectoure se sont persuadés pendant quatre ans m’avoir endormi de leurs contes ; il a fallu un arrêt pour les dissuader. Cet exemple n’a pas peu servi à faire faire des réflexions aux habitants du Mas ; je les ay reçus à résipiscence ; ceux de Benquet m’ont amusé trois ans par des défenses et des désistements alternatifs ; j’ay accepté de transiger avec eux, et la transaction écrite sur le registre du notaire, ils refusèrent de la signer. Toutes ces lenteurs sont devenues en 1785 un motif de confiance pour les habitants de Valadrouze, et successivement de Larroque. Gelotte avait également délibéré en 1785, mais sa confiance n’était pas encore suffisamment affermie ; ce ne fut que l’année dernière qu’elle se livra à la contagion de l’exemple. C’est cette succession d’hostilités, Monsieur, qui m’a déterminé à faire enfin le voyage de Paris pour en arrêter le cours. Les arrêts affichés à Gelotte les 4 et 5 may doivent vous avoir appris quelle en a été l’issue.
Sources : Revue de Gascogne : bulletin mensuel du Comité d’histoire et d’archéologie de la province ecclésiastique d’Auch, page 199 et 202. Tome 10. 1869 Auch. BNF

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Cavalerie (La) (Gers)   (32)

du Temple La Cavalerie ou Claverie d'Armagnac
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Valence-sur-Baïse, Commune: Ayguepinte - 32


Maison du Temple La Cavalerie
Maison du Temple La Cavalerie


Entre le Castéra Verduzan et Ayguetinte, la maison templière de la Cavalerie est fondé par les Seigneurs de Pardailhan entre le XIIe et le XIIIe siècle. Austère et d'une robuste simplicité, elle comprend un groupe de bâtiments contiguës et disposés en rectangle pour former une cour intérieure d'une vingtaine de mètres de long. L'un des petits cotés est fermé par une solide tour de garde carrée à trois niveaux; celui qui lui fait face par une grange fortifiée, une écurie et un chai. L'un des grands cotés est occupé par un haut mur rempart tandis que l'autre côté est défendu par une chapelle forteresse. On rentre dans la cour par un lourd portail entre chapelle et tour. L'ensemble défensif permet aux habitants du petit village de la Cavalerie de se mettre à l'abri lors d'un coup de force extérieur; il procure aussi à la petite communauté des frères soldats du Christ toute la quiétude nécessaire à leur mission monastique.


La Claverie d'Armagnac
La Claverie, image d'Archives - Sources: Association Les Amis de la Commanderie


Mais la Commanderie est aussi un petit centre d'économie: exploitation agricole et viticole, halte pour les pèlerins de saint Jacques de Compostelle, élevage et dressage de chevaux combattants; comme quelques centaines d'autres commanderies rurales en France, elle contribue à accomplir l'idéal moyenâgeux de l'ordre Templier: protéger les chemins vers Jérusalem et défendre par les armes, la chrétienté partout où elle est menacée.

La commanderie est dirigée par un chevalier commandeur. Il est de condition noble, organise et gère une petite communauté d'une dizaine de frères. Sous ses ordres, des chevaliers nobles également, sont eux-mêmes assistés de sergents et écuyers de condition plus modeste. Des frères occupent les fonctions essentielles de forgeron, maréchal ferrant, boulanger et chapelain. Les taches agricoles sont organisées par les moines mais laissées le plus souvent à des corvéables ou à une main d'oeuvre extérieure. Il en est de même pour le travail de la pierre dévolue aux compagnons itinérants.


Porte Romane
Porte Romane - Sources: Association Les Amis de la Commanderie


Un frère chapelain est chargé de conduire les nombreux offices et services qui rythment très précisément la vie de ces moines soldats, des matines à 5 heures du matin jusqu'au primes à minuit. On pénètre dans la chapelle par une porte étroite donnant sur la cour. Un gros tore horizontal en pierre sous l'arc en tiers-point impose l'humilité. La porte peut être barrée solidement par l'intérieur grâce à des cavités profondes dans l'épaisseur du mur. L'ornementation est des plus modeste: les badigeons à la chaux sur la pierre obéissent aux règles de simplicité toutes bernardines. Le sanctuaire est formé d'une abside voûtée en cul de four et d'une travée de choeur en plein centre. Le chevet est éclairé par trois fenêtres romanes étroites set évasées intérieurement et extérieurement. Une grande pierre plate au bord inférieur chanfreiné tient lieu d'autel. Dans l'encoignure formée par les gros pilastres et les murs de la nef, deux piédestaux surmontés portent des statues mariales. La nef, d'une dizaine de mètres de long est pourvue de quatre meurtrières rectangulaires largement évasées vers l'intérieur.

L'épaisseur des murs, la rudesse du gré des pierres, l'étroitesse des ouvertures donnent au lieu une rigueur, une austérité à la fois monastique et militaire que la lueur des bougies vient à peine adoucir.
Sources: Association Les Amis de la Commanderie La Claverie d'Armagnac

La commanderie de La Cavalerie
Le 16 juin dernier, vivement intéressés par la lecture d'un fort curieux mémoire de leur confrère M. Brégail (1), le président et l'un des vice-présidents de la Société archéologique du Gers sont allés visiter ce qui reste de la commanderie de La Cavalerie, possession des Templiers d'abord, puis siège très important des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans notre pays (2).
1. Soirées archéologiques, III, 1894, page 130.
2. Il y aurait à faire une très importante histoire de cet établissement et de ses dépendances. Le très riche fonds de Malte, aux Archives départementales de la Haute-Garonne, fournirait des renseignements considérables et de premier ordre. M. Antoine du Bourg, aujourd'hui Dom du Bourg, n'a fait qu'effleurer le sujet dans son Histoire du Grand Prieuré de Toulouse.
Dans le chapitre XX de cet ouvrage, qui a pour titre Commanderie de La Cavalerie, on peut lire (page 353) :
Les membres de cette circonscription étaient :
1° Ayguetinte (annexe de La Cavalerie)
2° Sainte-Christie et ses annexes, Saint-André d'Esquerens et Saint-Jean-de-Barcagnères (près de Castillon)
3° Riscle
4° Saint-Jean-de-Somonville
5° Abrin et son annexe Aurens
6° Nomdieu et ses annexes : Sainte-Foy, Ponsac, Bonnefond, Saint-Vincens
7° Arpentian et La Grange-Martin.
Dans un autre article, cette énumération sera complétée d'après un magnifique cadastre des dépendances de La Cavalerie en 1780, que possède M. Albert Descamps, ancien député du Gers que peu de temps, les visiteurs se sont contentés d'étudier la chapelle ; et il leur a paru nécessaire de la décrire avec soin.


La petite église romane de La Cavalerie, bâtie sur une hauteur qui domine la vallée de l'Auloue, au nord du Castéra-Verduzan, est d'une austère et robuste simplicité (3). Elle est du XIe ou du XIIe siècle, mais plutôt du XIe siècle. A cette époque les moines guerriers ne songeaient guère à embellir de sculptures délicates leurs maisons ou leurs Maisons. Bien asseoir leurs possessions, les assortir de chapelles aux murs solides, consacrer leurs revenus à batailler pour la foi en Palestine et partout où il était nécessaire, telle était leur mission.
3. Ce caractère se retrouve dans les petites églises de cet ordre encore debout :
l'Hôpital Sainte-Christie (commune de Cravencères)
Abrin (commune de Castelnau-sur-l'Auvignon)
Nomdieu (Lot-et-Garonne).
Voir sur celle-ci l'ouvrage de M. Tholin, l'Architecture religieuse de l'Agenais.


Le sanctuaire attire tout d'abord l'attention. Plus étroit que la nef de quelques centimètres (largeur de la nef 5 mètres 86, largeur du sanctuaire 5 m 70), il est formé d'une abside voûtée en cul-de-four et d'une travée de chœur à plein cintre (longueur du sanctuaire 6 m 50), Un arc doubleau et un arc triomphal séparent la travée du chœur de l'abside et le sanctuaire de la nef. Ces arcs sont formés par deux fortes plates-bandes concentriques et portées par des pilastres rectangulaires ; à l'arc triomphal, du côté de la nef et du côté de l'abside, la grande arcature repose sur des consoles qui s'amortissent en dentelures. Un simple bandeau chanfreiné suit le haut des murs et des pilastres à la naissance des arcs et des voûtes. L'abside est éclairée par trois fenêtres romanes à plein cintre, étroites et évasées vers l'intérieur et l'extérieur ; celle du milieu est très allongée.

La nef a dix mètres de long ; elle est pourvue de trois fenêtres rectangulaires, une dans le mur du nord et deux dans celui du midi. La porte principale était dans le mur du couchant qui n'existe plus. On voit cependant à droite et à gauche les trous de la barre qui maintenait solidement la fermeture (4). Une petite porte percée dans le mur du nord, carrée à l'extérieur, à plein cintre à l'intérieur, faisait communiquer l'église avec la cour de la commanderie qui tient la place des cloîtres dans les monastères.
4. Ce moyen d'assurer la clôture des églises, des châteaux et des maisons, très commun en Gascogne, a mis en usage le verbe barra (fermer). Aujourd'hui, barra la porto ne signifie point mettre la barre en travers de la porte pour l'assujettir solidement, mais simplement fermer la porte.

Eglise de la commanderie


Eglise de la commanderie en 1900
Eglise de la commanderie en 1900 - Sources: Bnf


Si on fait le tour de l'église on remarque, au rond-point, des contreforts entre les fenêtres en face de l'arc doubleau du sanctuaire et de l'arc triomphal. L'absence de contreforts aux murs de la nef donne à penser qu'elle ne fut jamais voûtée. M. Brégail a observé de nombreuses marques d'appareils ; « celle que l'on rencontre le plus fréquemment, dit-il, affecte la forme d'un A gothique. »

Dans les deux encoignures formées par les gros pilastres de l'arc triomphal et les murs de la nef on remarque deux piédestaux rectangulaires sur bases cubiques surmontés, en guise de chapiteau, d'une simple pierre plate chanfreinée ; ils sont contemporains de l'église et portaient des statues.

Un petit autel, bien dans les proportions de l'édifice et de la même époque, occupe le fond du sanctuaire. Sur la table, formée d'une seule pierre au bord inférieur chanfreiné, du côté de l'épître, on peut voir qu'il a été creusé une ouverture cruciforme fermée avec un blocage maçonné. Il est à peu près certain que cette entaille a été faite pour placer des reliques. La liturgie veut, en effet, que l'autel contienne des reliques ; et, quand le prêtre commence la messe, il se met sous la protection des saints dont les reliques sont là (per merita sanctorum quorum reliquia hic sunt)

On a rarement occasion de constater comment les reliques étaient disposées à l'intérieur de nos vieux autels. Les découvertes fort importantes, faites il y a une vingtaine d'années dans l'autel roman de Valcabrère, près de Saint-Bertrand-de-Comminges (5), et aussi la pensée que de pieux chevaliers protecteurs du Saint-Sépulcre et de tous les grands pèlerinages de la chrétienté devaient être riches en reliques, doivent faire désirer qu'on fasse des recherches dans l'autel de l'église de La Cavalerie. Ces recherches doivent être faites par un archéologue, mais assisté d'un membre du clergé, afin que, s'il y a bien là des reliques, elles soient reconnues par l'autorité compétente et traitées avec le respect qui leur est dû.
5. Découverte de reliques dans l'autel de l'église de Valcabrère (Haute-Garonne), par M. B. BERNARD (Caen, 1888, in-8°, 15 pages avec dessins). Extrait du compte-rendu du congrès tenu par la Société française d'archéologie à Nantes, en 1886.)

Deux enfeus ont été largement ouverts en brèche dans les murs de la nef. Sous une arcade en tiers points et à la hauteur d'un autel sont posées des dalles ou pierres plates qui couvrent le tombeau (6). Le plus ancien de ces enfeus, celui du nord, avec son tore sans méplat, ses colonnettes à chapiteaux, le double et robuste relief de son tom beau, est du XIIIe siècle. Celui du midi, avec son mince méplat sur les tores, ses bases prismatiques, est du XIVe siècle. Sur la devanture du tombeau de cet enfeu on a placé une large bande de pierres sculptées à faible relief et qui sont de deux sortes : les unes représentent une arcature trilobée, avec des trèfles ; les autres, des quatre-feuilles dans des losanges par des rectangles. Ces pierres disparates semblent avoir appartenu à deux monuments, en sorte que cet édicule, dont les pierres sont d'ailleurs quelque peu disjointes, pourrait bien n'être pas intact à l'intérieur. Il n'en est pas de même de l'enfeu du nord ; celui-ci semble n'avoir jamais été ouvert. Il y aurait intérêt à voir l'intérieur de ces tombeaux pour constater le mode de sépulture. A Abrin, dans la fosse d'un édicule de ce genre, on a trouvé les ossements de plusieurs cadavres ; il est donc probable que c'étaient des charniers.
La voûte de l'abside est ornée de peintures fort bien conservées.

Dans la partie supérieure ce sont des rosaces. Celle du milieu représente le Saint-Esprit sous la forme d'une colombe entourée de rayons ; les autres nous montrent, attachées à un bouton central, des palmettes recourbées comme si on leur avait imprimé un mouvement de rotation. Plus bas, entre des colonnes torses ornées de pampres et de raisins, on a peint des encadrements contenant des palmettes s'enroulant des deux côtés d'une tige.
6. M. Brégail a donné les dimensions de ces édicules : longueur 2 m 50, hauteur 3 m 50, profondeur 0m70.

Au-dessous de l'imposte qui sépare la voûte du mur, est une bande de palmettes enroulées deux à deux ; enfin, entre chaque fenêtre, deux pilastres accostent un encadrement dont la peinture intérieure a disparu. Un même motif d'ornementation entoure les rosaces et forme les encadrements : des guirlandes de feuilles imbriquées, reliées par des perles. Ces colonnes torses, ornées de pampres et de raisins, et la disposition symétrique de l'ensemble appartiennent à l'art classique et ne paraissent pas remonter plus haut que le XVIIe siècle.

Un tableau peint sur toile, dont il ne reste que quelques morceaux, fut placé au centre du rond-point après la confection des peintures. Il représentait un guerrier en pied, avec casque à plumes blanches : c'était saint Georges, le patron de l'église.

Les visiteurs n'ont pu étudier à loisir les bâtiments de la commanderie ; mais en voici une description faite en 1780, et que nous avons extraite des registres que possède M. Descamps : Avons trouvé ledit château contigu à ladite église située sur un plateau assez élevé et presque à tenant le village de la cavalerie qu'est aussi sur le même plateau, consistant en une maison de forme de carré long qui est au couchant. Au midi est l'église, au levant est une belle grange que ledit seigneur commandeur vient de faire construire à neuf, dans laquelle on peut enfermer tout au moins cent quarante charrettes de foin.
Au nord est le logement des bordiers avec les écuries. Toutes ces bâtisses forment une belle cour carrée dans laquelle on entre par un grand portail entre l'église et le château qui est au midi de ladite cour, que ledit seigneur vient de faire refaire à neuf, au-dessus duquel portail d'entrée sont les armes du roi et de la religion accolées en signe de la sauvegarde et protection spéciale sous laquelle nos rois ont toujours pris et mis les maisons comme les biens de l'ordre de Malte.

Le grand portail construit par le commandeur de Malvin de Montazet n'existe plus ; mais du château il reste une simple tour carrée aux murs épais, a dit M. Brégail. Au Moyen-âge, l'architecture militaire n'était pas fort compliquée en Gascogne. A l'abri des gros murs, dans la sécurité la plus complète, les moines guerriers, habitués à la vie dure qu'on mène à la guerre, n'avaient pas besoin d'un grand confort. De là ils ont dirigé pendant des siècles les affaires des vastes et nombreuses possessions qui dépendaient de la commanderie. Ils ont centralisé là leurs revenus, pour les employer aux besoins de la guerre contre les mécréants.
Sources : PAR M. ADRIEN LAVERGNE. Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers. VIe année, IVe trimestre 1905. Auch 1905 - Bnf

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1823

Cavalerie (La) Aveyron   (12)

Maison du Temple La Cavalerie
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Nant - 12


Maison du Temple La Cavalerie
Maison du Temple La Cavalerie


— Ricarde, femme de Pierre d'Adhémar, vend aux Templiers ses droits sur la Cavalerie du Larzac et les biens qu'elle y possédait.

— 1277. Sentence arbitrale entre les Templiers et Henri, comte de Rodez, qui prétendait à la seigneurie de la ville de Sainte-Eulalie et des places de la Cavalerie et de la Convertoirade : les arbitres reconnaissent l'entière juridiction des commandeurs sur leurs possessions de Larzac et ne réservent au comte de Rodez que l'estrade et le péage du chemin de Millau au Caylar.

— 1286. Sentence arbitrale entre le commandeur et Raymond et Pierre Jourdain, écuyers de Creissels, qui disputaient aux Templiers la juridiction de la portion du Larzac, située près de Tournemire et avaient commis divers excès contre leurs personnes et contre leurs propriétés.

— 1316. Le commandeur P. de Caldayrac, inféode à la communauté de la Cavalerie les devois de Nogairol, de las Tailhades, de Puech Blacous et des Olmières, moyennant une redevance de 50 livres.

— 1330. Le Viguier du Vigan ayant fait élever des fourches patibulaires au Luc, le commandeur le cite au tribunal du Sénéchal de Beaucaire.

— 1333. Lettres patentes de Philippe VI, roi de France, aux Sénéchaux de Beaucaire, de Carcassonne, du Rouergue et du Périgord, leur mandant de maintenir le commandeur de Sainte-Eulalie en la justice haute, moyenne et basse du Larzac.

— 1340. Lettres du même Roi exemptant la maison de Sainte-Eulalie du ressort de supériorité de la ville de Millau et l'unissant à celui de Roquecérière.

— 1346. Le commandeur porte plainte au juge de Saint-Affrique contre le bailli de Saint-Paul qui, malgré la sauvegarde royale, avait fait enfoncer les portes de la grange du Gal et l'avait livrée au pillage.

— 1497. Le commandeur Charles d'Allemand accorde des droits d'usage et de dépaissance dans la forêt de la Salvatge aux habitants de la Cavalerie.

La commanderie de Sainte-Eulalie, comprenait la ville de Sainte-Eulalie avec son château à trois grosses tours, la seigneurie et la juridiction de tout ce territoire, les places fortes de La Cavalerie et de la Convertoirade, des censes et des domaines à Saint-Paul de-Fonts, au Viala-de-Pas-de-Jaux, au Luc, à la Salvatge, à Saint-Georges de Luzençon, à Roquefort, à Clermont-de-Lodève, à Mayonnette, à Montels, etc., les seigneuries spirituelles de Saint-Sernin, Roquosel, Saint-Martin des Urbattes.
Elle rapportait 41,000 livres, revenu que les charges réduisaient à 31, 466 livres.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883

La Cavalerie du Temple


La Cavalerie du Temple
La Cavalerie du Temple


La porte Majeure de La Cavalerie donnant sur la rue Principale, celle des notables. La tour carrée n'a été édifiée qu'au XVIIe siècle.
Cet édifice restauré récemment, assez atypique et lourd de proportions, peut éveiller un certain désappointement. Il ne date que des années 1760-1761, et remplace l'ancienne église romane. Toutefois, en pénétrant à l'intérieur, vous découvrirez, face à l'entrée, les vestiges de l'ancienne église du XIIe siècle dont il ne subsiste qu'un mur et une baie à triple rouleau à fort ébrasement intérieur. C'est presque tout ce qui reste de l'église, mentionnée dès 1180, et élevée par les Templiers qui créèrent le village dans la deuxième moitié du XIIe siècle. Avant l'arrivée des Templiers il existait déjà une agglomération située à 1 km au nord-est, à l'Estrade. Les Templiers choisissent le site du village actuel, un peu plus éloigné de la voie roumive mais plus propice à la défense.

Il y eut après l'installation des Templiers deux agglomérations La Cavalerie Vieille (qui a disparu dans le courant du XIVe siècle) et La Cavalerie Neuve, l'agglomération actuelle (Cavalerie signifiant: chevalerie, lieu où résident les chevaliers du Temple).

L'une des trois tours d'angle conservées de L'enceinte de La Cavalerie, avec ses petites meurtrières défensives.
La Cavalerie du Temple


La Cavalerie du Temple
La Cavalerie du Temple


Après avoir édifié une église, les Templiers construisirent un château, comme à Sainte-Eulalie. Ne le cherchez pas car il a entièrement disparu. Les bâtiments composant celui-ci se trouvaient autour de la place de l'église actuelle. La maison du XVe siècle avec la tourelle d'escalier en saillie en faisait partie. Avec l'église, c'est tout ce qu'il en reste.

Dans les Reconnaissances des habitants de La Cavalerie au prieur de Sainte-Eulalie, en 1687, ceux-ci reconnurent « être tenus faire guet et garde tant de nuit que de jour au château et forteresse de La Cavalerie », ainsi que « de faire manoeuvre en toutes les réparations du château, mur et forteresse dudit lieu. » Mais il ne s'agit plus guère, à cette date, que de reconnaissances formelles. Le dernier souvenir du château disparaît après la vente des biens nationaux de 1794, où l'on parle « d'une petite maison, à La Cavalerie, dite ci-devant le château... »

L'enceinte du village date des années 1435; elle est donc légèrement antérieure à celle de La Couvertoirade et de Sainte-Eulalie. Les trois tours rondes des angles sont conservées, quoique abaissées, la quatrième tour angle était constituée par le donjon carré des Templiers qui s'élevait à l'emplacement du choeur de l'église actuelle. Vous observerez, au-dessous de l'appui de la baie du premier étage, un orifice circulaire pour le tir des arquebuses ou des mousquets. C'est que plus que Sainte-Eulalie, La Cavalerie a souffert des guerres de religion. En 1568, le capitaine protestant Du Ram prend La Cavalerie et bien qu'il « fut blessé d'une arquebuse, il fit grands maux et tyrannie aux paysans car il les grillait et les femmes les mettait dans les citernes pour leur faire dire ou était leur argent. » En 1578, en pleine trêve, le capitaine Ducros prend le village et le pille. Fait prisonnier par les catholiques, il sera exécuté à Rodez.

Vous pourrez faire le tour de l'enceinte spectaculairement réhabilitée. Elle formait un vaste trapèze, dont il subsiste les trois tours circulaires qui flanquaient les angles et la porte principale. On y retrouve les caractéristiques de l'enceinte de Sainte-Eulalie, et la main de Daurde Alaus sans aucun doute.

Le village renferme bon nombre d'éléments intéressants: maisons du XVe siècle, contemporaines de l'enceinte avec des portes en arc en accolade et des fenêtres à meneaux, petits hôtels du XVIIe siècle qui marquent la grande période de reconstruction et de prospérité sur le Larzac. On les découvre au hasard des ruelles silencieuses dans la vieille ville.

Au bas d'une tourelle d'escalier à pans coupés, une porte à pilastres, chapiteaux ioniques et fronton brisé à volutes datée de 1655. Construite après les guerres de Religion, son propriétaire a marqué son attachement au catholicisme en y plaçant les monogrammes de Jésus et de Marie.
Sources: Jacques Miquel

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345

Cazouls d'Hérault   (34)

Maison du Temple Cazouls d'Hérault


Département: Hérault, Arrondissement: Béziers, Canton: Montagnac - 34


Maison du Temple Cazouls d'Hérault
Maison du Temple Cazouls d'Hérault


Au XIIIe siècle, les Templiers fondérent leur Commanderie. Ce sont probablement eux qui fixèrent à proximité de leur château le noyau de peuplement actuel. Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui les remplacèrent, vendront une partie de la seigneurie à Thimothée de Monchal. Cette co-seigneurie se maintiendra jusqu'à la Révolution.

Cazouls d'Hérault



Cazouls-Héraut
La tour de la commanderie des Templiers - Sources image: Cessenon


Cazouls d'Hérault est la seule commune du département sur laquelle a existé une commanderie des Templiers. On peut voir encore l'imposante tour de la commanderie.

Juste audessus, il y a une autre commanderie, Usclas-d'Hérault, elle est possession des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: Historique ville de Cazouls d'Hérault

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63

Cellefrouin   (16)

Domaine du Temple de Cellefrouin


Département: Charente, Arrondissement: Confolens, Canton: Boixe-et-Manslois, Commune: Cellefrouin - 16


Domaine du Temple de Cellefrouin
Domaine du Temple de Cellefrouin


31. — Les Barrières
La région de Cellefrouin a été possédée simultanément par plusieurs gros propriétaires.

Au début de la Révolution (1789), le notaire tenait ses pouvoirs de la Maison de La Rochefoucauld, pour la baronnie ; du Comte de Sansac, pour le comté ; du Roy, pour l'abbaye.
Au Moyen-Age, il y avait en plus : les Templiers du Breuil ; l'Abbaye de Charroux, qui possédait une partie de Saint-Claud et Chavagnac ; le seigneur de Lesparre, celui de Chabanais et des petits seigneurs locaux indépendants.
En 1770, l'un de ces derniers, un écuyer de La Maingoterie, domicilié à Chaux-Fourgt (Chez-Four), peut encore céder des terres à titre de rentes seigneuriales (m. Col).

3° L'ormeau.
Pré de l'Ormel (cadastre),
— Champ des Oumes (cadastre, Valence),
— L'Roume (cadastre),
— Le Bois des Hommes (cadastre),
— L'Houme de l'Epine (cadastre), dans les archives des Templiers du Breuil, nous trouvons la terre de Lousmède lespine (1688). V. Infra, Buissons, — Loumay (cadastre, Ventouse).
Au Censier :
— Loumeda,
— Ulmis,
— Ulmello,
— Ceraso de ulmelo (le cerisier au milieu des ormeaux).
Sources: Etudes locales : bulletin de la Société charentaise des études locales, Glossaire des noms de lieux-dits de la région de Cellefrouin, pages 183 et 177. Angoulême 1929. - Bnf

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346

Celles   (15)

Maison du Temple de Celles


Département, Cantal, Arrondissement: Saint-Flour, Canton: Murat - 15


Maison du Temple de Celles
Maison du Temple de Celles


Dans cette majestueuse et pittoresque vallée de l'Alagnon, d'où surgissent des géants de basalte, aux cimes couronnées de vieilles ruines féodales, pendant qu'à leurs pieds coulent les eaux babillardes des ruisseaux, qui vont de cascade en cascade se jeter dans la rivière, le château de Celles est assis sur le versant nord de la vallée, à l'ombre des grands bois, dans un lieu plutôt sauvage qui ne permet pas de conclure à une origine se rattachant au « sacellum gallo-romain », mais plutôt à la celle de quelques pieux ermite, qui aurait construit Là sa cellule monacale, d'où son nom de Celles.

En tout cas, au XIIe siècle Celles était un fief seigneurial, qui donna son nom à une famille, dont le dernier rejeton fut Dalmace de Celles. En 1216, il souscrit avec son frère Paterne à la donation des biens de Durand Passire au prieuré de Bredom. Un des rédacteurs du Dictionnaire statistique du Cantal affirme qu'en 1213 il donna ses biens au Temple et se fit donat. Nous n'avons pu retrouver le document sur lequel il s'appuie; mais il demeure acquis que le fief de Celles devint, dès cette époque, une des grandes maisons du Temple.

En 1246 les Templiers sont à Celles et le précepteur Pierre de Lespinasse reçoit de Bertrand de Rochefort, chevalier, la donation de cent sols de rentes assises sur le village de Sévérac (1).
1. Archives du Rhône, H 1, Inventaire Betteney, chapitre 2, n. 1.

Le commandeur et le donateur portent deux noms bien connus dans les archiprêtrés de Brioude, Blesle et Saint-Flour, et sont de races de chevaliers et de moines. Les Rochefort de très haut lignage, divisés en plusieurs branches possédent les seigneuries de Rochefort, Auronse, Mardogne, Moissac, Fortuniers, etc. Riches ils dotent les ordres religieux, les Templiers en particulier, auxquels ils donnent une maison dans « le prieuré de Bonnac », devenu aujourd'hui le village de « Tempel », corruption du mot Temple. Ce Bertrand de Rochefort d'après le Dictionnaire statistique du Cantal aurait succédé à Pierre de Lespinasse en 1247. Cette date rapprochée de celle de 1246 nous étonne un peu, d'autant que l'auteur de l'article a dressé une liste où se sont glissées beaucoup d'erreurs.
Les Lespinasse étaient originaires de Saint-Bauzire. En 1212, Aude, femme de Robert de Lespinasse, donne « les Chazeaux » aux Templiers du Puy.

Maison du Temple de Celles



Clocher de la Chapelle de Celles image Jack Bocar
Maison du Temple de Celles - image Jack Bocar


En 1268, le précepteur de la maison de Celles eut raison des oppositions de Guillelmette, dite la Rodiere de Celeant, et garda toutes les dîmes du village de « Baynac » (2).
2. Archives du Rhône, H 4. Inventaire Batteney chapitre 3. n. 1. Le nom de Celeant est probablement mal orthographié et désigne ou le Sailhens, ou Celant dans la commune de Valuéjol.

L'inventaire de Batteney nous apprend qu'en 1278 le commandeur de Celles fut choisi pour arbitre du différend survenu entre Milon et Hugues de Rochefort, frères, au sujet du partage des biens paternels sis en la commanderie de Celles.

Pierre du Buisson, précepteur de Celles, fut le principal instigateur de l'affaire du Buisson longuement contée par M. Marcellin Boudet dans le « Cartulaire de Saint-Flour. » Nous ne ferons que l'effleurer renvoyant à cet auteur pour le surplus. Le seigneur du Buisson devait l'hommage au prieur de Saint-Flour, Geoffroy le Vert, il ne l'avait pas rendu depuis huit ans et n'avait point l'intention de le rendre, car il était sous l'influence de ses oncles Pierre et Raymond du Buisson, templiers.

En 1281, le prieur somma son vassal de lui rendre les devoirs féodaux. Fulcon du Buisson refusa. Pierre du Buisson, précepteur de Celles, encouragea la résistance. Le prieur déféra le conflit au juge épiscopal Etienne, celui-ci fit immédiatement occuper le château du Buisson. Le propriétaire et le prieur eurent alors recours selon la coutume de l'époque à un arbitrage. D'un commun accord ils désignèrent Guibert de Peyre, seigneur de Pierrefort, qui exigea un gage en cas de dédit. Il fut fixé à cent marcs d'argent, somme relativement élevée pour l'époque.

La sentence obligeait Fulcon du Buisson à l'hommage envers le prieur et interdisait aux deux templiers Pierre et Raymond, de mettre les pieds au Buisson, soit pour leur compte, soit pour celui de l'ordre.
3. Cartulaire de Saint-Flour, page CCLXIII.

Le précepteur de Celles ne se tint pas pour battu, il imagina une nouvelle combinaison; il possédait près des Ternes, le village du « Fayet », il en fit l'aveu au roi et passa avec lui un contrat de pariage par les soins de Pierre de Villemignon, bailli royal des montagnes, le 30 septembre 1282 (4).
4. Saige et comte de Dienne. Documents sur la vicomté de Carlat, charte XVIII.

Le prieur se contenta de parer ce coup en publiant un vidimus de la bulle du pape Nicolas III, excommuniant les usurpateurs des biens de l'ordre de Cluny. Le templier ne se crut pas atteint et fit la guerre au prieur, elle ne cessa que grâce à la haute intervention de Beraud VI de Mercoeur, suzerain en partie de Celles, qui condamna le précepteur à 300 livres de dommages et intérêts et à la restitution de ce qu'il leur avait pris aux tenanciers de l'ordre (5).
5. Cartulaire de Saint-Flour, page CCCLXIII.

Après Pierre du Buisson, chevalier, nous trouvons à la tête de la préceptorie un servant, originaire de Brioude, nommé Durand Charnier. Il reçoit diverses donations de rentes et de dîmes en 1292.

L'année suivante, Pierre et Renaud de Chapelle, exécuteurs testamentaires d'Astruge, épouse de Pierre, transmettent au précepteur tout ce qu'ils possédent de rentes sur le village de « La Chaulou », paroisse de Celles.

Guillaume Charnier, neveu du précédent, fut un de ses successeurs. Il avait été portier du pape Nicolas III, templier à « Civitta-Veechia », enfin précepteur de Celles où il acquit du vicomte Guillaume de Murat, en 1295, le village de « La Champ en Planèze. »

C'est ainsi que par donations ou acquisitions les Templiers reculaient les bornes de leurs domaines. Leur action incessante rencontrait des oppositions, nous l'avons vu pour Pierre du Buisson et Jean de Fontanes, et leurs adversaires avaient difficilement raison de leur ténacité. D'autre part leurs maisons, leurs églises ou chapelles, sur le territoire, formaient de petites enclaves indépendantes de toute juridiction civile ou ecclésiastique. Par deux fois dans le diocèse d'Auvergne, le pape était intervenu en leur faveur contre les évêques, en 1212 et 1290. Aussi avaient-ils de nombreux ennemis, surtout dans le clergé séculier et dans les ordres mendiants, ces rois, alors, de l'opinion.

Le dernier précepteur de Celles fut Hugues Charnier, frère de Guillaume, il fut reçu au Temple de « Chamberaud » par Pierre du Buisson, précepteur de « Palluet », en 1280. Envoyé au temple de Tortosa, il fut à son retour nommé précepteur de Celles.
Sources: Bouffet (Abbé Hippolyte), Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Haute-Auvergne, dans Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, tome XVI (1914).

Maison du Temple de Celles



Cloches de la chapelle de Celles
Maison du Temple de Celles - image Jack Bocar


Commanderie édifiée en 1260 autour d'une église romane préexistante. Après la dissolution de l'ordre en 1312, les bâtiments, organisés en place forte sur plan carré, autour d'une cour fermée, ont été dévolus aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.

La maison du Temple de Celles « in domo de Cellis Arvernie »; « apud domum de Celas, Claromontensis diocesis », était située dans le diocèse de Clermont, et son chapelain était en même temps curé de l'endroit.
En 1307, ce chapelain-curé de Celles était frère Guillaume Tixier, dit aussi Guillaume de Celles. Guillaume, bien qu'octogénaire en 1311, appartenait depuis peu à l'Ordre du Temple, ayant été reçu, à Celles même, en 1304, par le commandeur d'Auvergne, Humbert Blanc, en présence de frère Durand Charneyr « Baluze, Procès de Clermont, pièce 10 et Procès des Templiers, tome II, pages 121 et page 129 »

Procès des Templiers, tome II, page 121


Post hec, die Lune sequenti, qui fuit XXVIIII dies dicti mensis Marcii, fuerunt adducti pro testibus, in domo predicta domini Petri de Sabaudia, ad presenciain dictorum dominorum commissariorum, Mimatensis et Lemovicensis episcoporum et Tridentini, aliis excusatis, fratres Bertrandus de Villaribus preceptor de Rupe Sancti Pauli Petragoricensis, Guillelmus Textoris curatus de Sellis, Claramontensis, presbiteri; Guillelmus de Mazayas Claramontensis, Guido la Chastaneda Lemovicensis, milites; Johannes de Mendaco preceptor Marchie, Johannes Senandi preceptor Folhose, Johannes Adam preceptor Turrete, Hugo Charnerii preceptor de Sancto Porciano Claramontensis, Rogerius la Rocha Bituricensis, et Bertrandus de Ansonio Claramontensis diocesium, servientes...

Procès des Templiers, tome II, page 129


Post hec, die Martis sequenti, que fuit penultima dies dicti mensis Marcii, fuit adductus ad presenciam dictorum dominorum episcoporum et archidiaconi Tridentini, aliis légitime excusatis, in domo predicta domini Petri de Sabaudia, frater Guillelmus Textoris presbiter, curatus ecclesie de Cellis Claramontensis diocesis.

Procès des Templiers, tome II, page 237


Per eundem eciam modum vidit recipi per fratrem Guidonem Dalphini militem, testem supra examinatum, fratrem Guillelmum Aynardi servientem, in capella domus Templi de Cellis Claramontensis diocesis, per annum vel circa ante capcionem eorum, presentibus fratribus Guillelmo Mazayas milite, Guillelmo Textoris presbitero, testibus supra examinatis.

Durand Charneyr, que nous venons de nommer, était apparemment le précepteur de la maison; il était à Celles, lorsqu'un autre Durand Charneyr, son neveu, fut reçu, en 1301, par Pierre de Madic, alors commandeur de l'Auvergne « Baluze, Procès de Clermont, pièce 28 et Procès des Templiers, tome II, pages 138 et pages 241 », en présence de divers Templiers dont Guibert de Carlat, curé de la maison, décédé depuis, et le précepteur de La Fouilhouze.

C'est sans doute à la même époque (1300 ou 1301) qu'il faut placer la réception, en cette même maison de Celles, de Pierre de Moncel par P. de Madic, en présence du même précepteur de La Fouilhouze « Baluze, Procès de Clermont, pièce 28 et Procès des Templiers, tome II, page 138 et page 241 »

Procès des Templiers, tome II, page 241


Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur: videlicet quod ipse receptus fuerat, in Paschate proximo preterita fuerunt VIII anni, per fratrem Petrum de Madico quondam, in quadam camera domus Templi de Cellis Claromontensis diocesis, presentibus fratribus Johanne Senandi et Hugone Charnerii, testibus supra examinatis, et Humberto Charnerii, qui aufugit in capcione aliorum, et Durando Charnerii de functo.

Nous avons évoqué le commandeur de Carlat était venu recevoir, en 1306, à Celles, un chevalier du nom de Guillaume de Mazaye, en présence des frères Durand Charneyr et Guillaume Tixier, chapelain « Baluze, Procès de Clermont, pièce 27 »; or, il est probable qu'à cette époque, Durand Charneyr, le précepteur, était mort et qu'un autre, peut-être Gui Dauphin, lui avait succédé.

Le Templier Etienne d'Ydes ou de La Roussille, interrogé à Clermond, prétend, en effet, avoir été reçu, en 1304 ou en 1303, à Charnat, par Gui Dauphin, précepteur de Celles « Baluze, Procès, pièces 4 et 35 »

Præcepteurs de Celles


Vers 1301, frère Durand Charneyr, sergent;
Vers 1304-1307, frère Gui Dauphin, chevalier.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

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Cenan   (79)

Maison du Temple de Cenan
Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Niort, Canton: Coulonges-sur-l’Autize, Commune: Saint-Pompain - 79


Maison du Temple de Cenan
Maison du Temple de Cenan


La Maison du Temple de Cenan, bâtie sur la commune de Saint-Pompain. Cette importante Maison du Temple, possédait une cinquantaine de fiefs sur les paroisses environnantes dont Cenan, Saint-Pompain, Nieul-sur-l’Autize et autres. Saint-Pompain était un fief noble appartenant à la Maison du Temple.
Sources: Bélisaire Ledain, Dictionnaire Topographique du département des Deux-Sèvres, publié par Alfred Dupond archiviste des Deux-Sèvres, Poitiers M. DCCCC. II.

Maison du Temple de Cenan
— On trouve sur le document écrit par les juristes de Philippe le Bel au sujet des rétrocessions des biens des Templiers aux Hospitaliers, le nom de la Maison de Cenans.
— La Maison de Cenan (Domus Templi de Senans) faisait aussi partie de cette rétrocession.
Sources: M. Charles Tranchant: Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest - 2e série 1880-1882, Tome 2 - Poitiers-Paris - 1883

Cenan
Le docteur Désiré Maichain, député des Deux-Sèvres à la fin du Gouvernement de Juillet et au commencement de la Seconde République, aimait à comparer à un oasis sa propriété de Cenan, au sud de la commune de Saint-Pompain, canton de Coulonges-sur-l’Autise, où il avait bâti sa maison de campagne sur l’emplacement d’une chapelle de Templiers, et tel est bien, en réalité, l’aspect de cette ancienne commanderie perdue avec son parc touffu au milieu de la plaine aride qui s’étend de Niort à Fontenay, entre les marais de la Sèvre et les coteaux de la Gâtine et du Bocage.
La disparition du Poléon depuis la fondation de la Commanderie n’a rien d’inadmissible. Des ruisseaux ont cessé de couler à une époque bien plus voisine de nous ; qui connaît aujourd’hui le Véseron que l’Etat de l’Election de Niort en 1716, place encore à Benet ? C’est à peine si les plus grandes crues en sillonnent encore l’ancien lit.

En somme, la présence des Templiers à Cenans, jusque-là assez difficile à comprendre, s’expliquera très bien désormais par la présence d’un petit cours d’eau, le Poléon, aujourd’hui complètement desséché.
Sources : Léo Desaivre. Mercure poitevin : littérature, art, histoire. Niort 1901. BNF

Nieul-sur-l’Autize


Maison du Temple de Cenan
Domaine du Temple de Nieul-sur-l’Autize


Cenan
— Village et moulin sur la commune de Saint-Pompain
— Sanans, XIIe siècle (Cartulaire de l’Absie, ap, Dupuis, 828)
— Domus Templi de Thonans cum capella, 1300 (gr-, Gauthier)
— Senans, 1882 (Bulletins des Antiquaires de l’Ouest)
— Lospital de Cenans, 1448; Cenan, 1598; Cenant, 1668; Senan, 1700, 1715 (Archives V. H. 3, L. 319, 323)
— La Maison du Temple de Cenan, puis commanderie de l’Hôpital de Cenan formait avec la commanderie de Sainte-Gemme, son annexe, l’une des quatre chambres prieurales du grand-prieuré d’Aquitaine (Archives D.S H 232)
Sources: Dictionnaire Topographique du Département des Deux-Sèvres, par Bélisaire Ledain. Poitiers M. DCCCC. II

Domaine du Temple Saint-Pompin
Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Niort, Canton: Coulonges-sur-l’Autize - 79


Domaine du  Temple à Saint-Pompin
Domaine du Temple à Saint-Pompin


C’était un établissement religieux. Au XIIe siècle elle dépendait de l’Abbaye de Nieul sur l’Autise et formait avec son annexe de Sainte Gemme en Vendée, l’une des quatre chambres prieurales du Grand prieuré d’Aquitaine. A la dissolution de l’Ordre des Templiers, au début du XIVe siècle (1313), la commanderie passa au Hospitaliers.

La maison forte dont la construction remonte au XIIe siècle fut considérablement modifiée à la fin du Moyen Age par la construction de 2 nouvelles tours, une augmentation du nombre des niveaux et le percement d’ouvertures. Elle fut, ainsi que ses bâtiments annexes, très endommagée par de violents orages en 1611 et 1760. Les réparations se firent jusqu’en 1787. Le domaine et la commanderie furent vendus en 1793 comme biens nationaux et acquis par Philippe Maichain.

L’accès se fait par le sud et comprend un soubassement et un étage. Le bâtiment est surélevé de deux niveaux supplémentaires flanqués de deux tours. La partie basse devait servir de cellier. Un escalier à vis logé dans une tour carrée permet d’accéder aux étages dont le premier comme le rez-de-chaussée est voûté. Le second et le troisième étage sont pourvus de pièces inégales, avec cheminées et fenêtres à meneaux et à coussièges.
L’Hôtel de Cenan, à l’enseigne de la Croix-Blanche, accordait depuis toujours le gîte et le couvert aux cortèges seigneuriaux de passage dans la région.

Cenan, mis en vente comme bien national, fut acquis le 18 mars 1793, par André-Philippe Maichain, fermier à Exireuil et père de Désiré Maichain, député des Deux-Sèvres, avec 43 boisselées de terres et la métairie de la Foye pour 112 000 francs.

La Commanderie possédait en outre, aux Grands Chirons (entre Benet et Saint-Pompain), l’Hôpital Cendre dont il ne reste rien.
Cet ensemble mériterait une sérieuse restauration qui le sauverait de la ruine.
Sources: Mairie de Saint-Pompin

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503

Cenon   (86)

Ferme du Temple de Cenon


Département: Vienne, Arrondissement: Châtellerault, Canton: Vouneuil-sur-Vienne, Commune: Cenon-sur-Vienne - 86


Ferme du Temple de Cenon
Ferme du Temple de Cenon


Le Temple


— Ferme sur la commune de Cenon.
— Le Temple, 1480.
— Le Temple de Jumeaux, 1572 (Commanderie d'Auzon, 6).
— C'était alors une métairie dépendante de la Commanderie d'Auzon.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, par M. L. Rédet, Paris, M. DCCC. LXXXI

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348

Cercœur, Cercueil   (54)

Maison du Temple de Cercueil, de nos jours Cercœur


Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Nancy, Canton: Tomblaine, Commune: Cerville - 54


Maison du Temple de Cercueil
Maison du Temple de Cercueil


La présence passée des Templiers à Cercueil, à l'Est de Nancy, a été controversée. Il semble bien cependant qu'ils se soient implantés au Nord-Ouest de la localité, au lieu-dit l'Averseau, situé sur le versant d'un coteau faisant face à Amance. Cette version des faits a été retenue par Edouard Salin lors des découvertes qu'il fit surplace vers 1930. L'établissement se serait situé non loin d'un chemin romain qui conduisait à Scarpone.

En 1219, Agnès de Bar, dite Thomasse, duchesse de Lorraine, avec le consentement de son fils Thiébaut, donna en aumône aux Templiers Albert de Harenberviller (Erbéviller), son frère et sa femme.

On retiendra que vers 1218, le grand maître de la maison ducale était Lambirin d'Ourches qui descendait des sires de Joinville dont certains se croisèrent au XIIe siècle et qui épousa une héritière de la maison d'Ourches à condition d'en porter le nom et les armes. Les Templiers de Cercueil ont donc pu bénéficier des libéralités du duc et de son ministre, vraisemblablement au début du XIIIe siècle.

Plus tard, aux assises de Cercueil de 1296, en présence de Vincent Thiériat, bailli du duc de Lorraine, Liébaut de Cercuès fera une déclaration selon laquelle: « la maison du Temple de ce lieu a droit de prendre et lever chacun an, à perpétuité, dix résaux de mouture sur le moulin de Baignerant, le jour de la Saint Martin d'hiver, avec pouvoir d'y moudre sans rien payer, à charge de nourrir le meunier ou le valet qui apportera la farine. »

Par ailleurs, les Templiers auraient possédé dans le village même une maison, dans la rue Haute, où habitait leur fermier et qui fut ruinée pendant les guerres. Ils y avaient le droit de troupeau à part et de bergerie exempte de dîme, un gagnage consistant en terres arables, chènevières et prés, plusieurs pièces de bois taillis, des cens en grains, en argent et en poules.

On a rapporté que la ferme de la Bouzule aurait été une dépendance des Templiers de Cercueil mais elle serait passée aux mains des Hospitaliers au cours du XIIIe siècle. Aucune trace ne subsiste aujourd'hui de cette fondation du Temple.
D'après l'ouvrage: Les Templiers en Lorraine de Michel Mazerand. Edition JMC.

Cercueil, un village de l'ancien duché de Lorraine


Origines. Les origines de Cercueil sont assez obscures. On cite cependant l'existence d'une voie romaine de second ordre qui allait à Scarpone et passait sur les territoires actuels de Lenoncourt et de Cercueil, puis suivait les rives de la Moselle après avoir contourné le camp romain de Dommartemont.

L'auteur de la vie des Evêques de Toul, écrit Henri Lepage, raconte que saint Epvre, qui occupa le siège épiscopal de 500 à 507, guérit une femme de Cercueil (de villa Sarcofago), qui était folle et faisait et disait des choses épouvantables. » C'est la première fois que Cercueil est mentionné dans un écrit; on ne le retrouve plus qu'à la suite des nombreuses guerres féodales entre les membres de la maison ducale de Lorraine, au moment de la création d'importantes seigneuries à Lunéville, Amance, Flavigny, Lenoncourt, etc. De cette dernière dépendait « la ville de Cercueil. » Le village prend une plus grande importance lors de l'apparition des Templiers qui avaient fondé en Lorraine 12 établissements, notamment à Cercueil, Millery, Lunéville, Gelucourt.

Les Templiers, Les Hospitaliers « Les Templiers possédaient à Cercueil, écrit Henri Lepage, une maison dont l'existence est attestée par un titre de 1296: c'est une déclaration faite aux assises de Cercueil, tenues, cette année, pardevant Vincent Thiériat, bailli du duc, par Liébaut de Cercués, et où il est dit que la maison du Temple de ce lieu a droit de prendre et lever chaque année, à perpétuité, dix résaux de mouture sur le moulin dudit Cercueil, le jour de la Saint Martin d'hiver, avec pouvoir d'y moudre sans rien payer, à charge de nourrir le meunier ou le valet qui amènera la farine. »

Les Templiers exploitaient à Cercueil les vastes carrières du territoire fournissant depuis longtemps les dalles mortuaires et les sarcophages; c'est d'ailleurs là qu'on peut trouver l'origine du nom de Cercueil, traduction française du latin Sarcofagus, qui était primitivement le nom du village.

Des fouilles ont fait découvrir en 1838, près du lieu-dit « La Vervaux » dans les champs, près du bois, des débris de dallages, tuileaux et briques, et trois squelettes de chevaliers tournés vers l'orient et placés côte à côte avec des armes. Dans la même direction, mais plus près du village, on raconte qu'on voyait encore quelques tuiles et la base d'une colonne, seuls vestiges de la maison du Temple de Cercueil.

A l'abolition de l'ordre, en 1314, les biens des Templiers de Cercueil passèrent aux Hospitaliers de Saint-Jean-du-Vieil-Aître, près Nancy, de l'ordre de Malte. Ceux-ci habitèrent longtemps l'ancienne maison des Templiers, située dans la rue Haute, au lieu-dit actuellement « au haut chemin. » L'ermitage, avec les chènevières, « contenait 2 jours 7 hommées », et était situé dans l'angle compris entre le chemin de Nancy et celui de Saint-Nicolas toute la propriété était entourée de « hayes vives », de sorte que le commandeur de l'ordre, comme le mentionnent les écrits du temps, « était enfermé dans son contour. »

Les Hospitaliers possédaient à Cercueil des bois, des champs et des prés; ils recevaient des habitants un cens composé de grain, de poules et d'argent. Ils avaient le droit de parquer leurs moutons sur tout le territoire sans rien payer mais, pas plus que les paysans du lieu, ils ne pouvaient « faucher leurs preys ni coupper leurs bleds » que lorsque le seigneur du village avait lui-même commencé à le faire. Les Hospitaliers de Cercueil logeaient les voyageurs et ceux-ci trouvaient en passant « le vivre et le couvert », quelquefois des habits et de l'argent pour continuer leur route ou pour se rendre à un autre monastère où ils recevaient les mêmes secours. La maison des Hospitaliers de Cercueil fut complètement ruinée pendant les guerres du XVIIe siècle.
Sources: M. S. Germain. Le Pays lorrain. Nancy 1924

Maison du Temple de Cercueil


Cercueil (Sarcofagus) est le nom d'un village situé à une lieue et demie au nord-est de Nancy. Un mémoire judiciaire, publié au commencement du XVIIIe siècle, à l'occasion d'un procès entre le comte d'Ourches et le commandeur de Saint-Jean-le-Vieil-Aître, mentionne un acte portant la date de 1296, et par lequel un nommé Liébaut de Cercueil s'engageait à payer aux Templiers une redevance de blé (1). Il est probable qu'une portion des biens dépendant de ce temple fut donnée, vers la fin du XIVe siècle, aux Hospitaliers de Saint-Jean de Nancy.
1. V. Le département de la Meurthe, par M. H. Lepage, t. II, page 100.
Sources: M. Auguste Didot. Mémoire sur les Etablissements de l'Ordre du Temple en Lorraine (Duchés de Lorraine et de Bar, évêchés de Metz, Toul et Verdun). Tome I, Nancy MDCCCLVI.

Cercueil


— Canton de Saint-Nicolas (Maison de Templiers)
— La Maison du Temple de Cercues, 1296 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Cercuel, 1420 (dom. de Nancy)
— Sercuel, 1424 (Ibidem)
— Sercuer, 1492 (dom. d'Amance)
— Sercueur, 1506 (Trésor des Chartes, B. 7614)
— Sercueil, 1550 (dom. d'Amance)
— Sercueulf, 1557 (dom. de Lenoncourt)
— Sercoeur, 1594 (dén. de la Lorraine)
— Sercueul, 1600 (dom. d'Amance)
— Le fief de Cercueil relevait de la châtellenie de Nancy, baillage de cette ville. Il fut érigé en 1765, sous le nom d'Ourches.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII

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1351

Ceres, Montceaux-lès-Vaudes   (10)

Maison du Temple de Cérès


Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Bouilly, Commune: Montceaux-lès-Vaudes - 10


Maison du Temple de Cérès
Maison du Temple de Cérès


Cette maison de Serre était une dépendance de la commanderie de Troyes.
Serre est un hameau du village de Montceaux « La maison de Serre était située sur le chemin menant au bois de Rumilly-les-Vaudes, près de la Voie-aux-Aniers, elle est indiquée au sud de Serre sur la carte de Cassini. » village que quelques kilomètres seulement séparent de Verrières, où se trouvait le Temple de Villers, objet de notre dernière Etude Villiers-les-Verrières.

Les Templiers y prient pied dès 1196, c'est-à-dire neuf ans plus tôt qu'à Sancey, et treize ans plus tôt qu'à Verrières, par suite de la donation que leur firent, sous le sceau de Garnier, évêque de Troyes, le chevalier Belin « de Roseio - alias Roseto », et sa femme Pétronille, surnommée Comtesse. Consentie à titre d'aumône perpétuelle, cette donation eut pour objet tout ce que Belin et Pétronille possédaient à Serre, au Plessis (1) (Ferme et château) et à Fouchères (2), soit en fiefs, en casements (Le casement, casamentum, était, dans le principe, une demeure, une maison donnée à loyer puis convertie en fief, suivant la qualité du locataire, d'où vint l'expression: feoduni casamenti), en domaine et en revenus de toute nature. Les donateurs tenaient une partie de leurs biens de Philippe, frère de Pétronille, et, comme ils n'avaient pas d'enfants, leur donation fut approuvée par leurs proches, c'est-à-dire, du côté de Pétronille, par Philippe et le clerc Nevelon, ses frères, et par Adeline, sa soeur; du côté de Belin, par sa soeur Richol. Elisabeth, femme de Philippe, Guy, époux d'Adeline, Pierre, mari de Richol, ainsi que leurs enfants, intervinrent également dans l'approbation, mais un seul des enfants est nommément désigné dans l'acte, sans doute parce que seul il était majeur, c'est Gobert, fils de Pierre et de Richol.
1. Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Lusigny, Commune: Fresnoy - 10
2. Département: Aube, arrondissement et canton de Bar-sur-Seine - 10


Belin tenait le fief de Serre, non de son beau-frère Philippe, mais de Milon, seigneur de Mutry (de Mutriaco), qui le tenait lui-même de Gui, seigneur de Montmort (de Montemauro). Ce fut à ce titre qu'en 1211, Milon, du consentement de sa femme Herlevide, ratifia la donation, vieille déjà de dix-sept ans, et en garantit la jouissance aux Templiers, par lettres scellées de son sceau.

Dans là donation de Belin de Roseio se trouvait probablement comprise une partie de la dîme de la paroisse de Vaudes (Rumilly-les-Vaudes).

Le curé avait également sur les terres de cette paroisse des droits partiels de décimation, et un conflit ne tarda pas à s'élever entre les co-décimateurs. Le différend fut porté à la cour de Rome, qui nomma, pour le trancher, trois membres du chapitre de Paris: le doyen, l'archidiacre et le chanoine Pierre de l'Hôpital. Sans attendre leur décision, les parties chargèrent l'archidiacre de Troyes, Herbert, de les mettre d'accord par un compromis amiable. Après avoir pris conseil d'hommes sages et éclairés, et s'être assuré du consentement des intéressés, Herbert statua ainsi: les Templiers auraient deux parts dans le tiers des dîmes, tant grosses que menues, de la paroisse de Vaudes, et le sixième de la totalité pour la paroisse de Moutceaux, aux cours de Vaudes. Quant aux terres qu'ils cultivaient de leurs mains, ou à leurs frais, la dîme leur appartiendrait intégralement, conformément au privilège qui leur avait été accordé par le souverain pontife. Cependant, en raison des peines que le curé s'était données, et des frais qu'il avait dû faire pour l'acquisition de son droit de décimation, il prélèverait annuellement à la Saint-Rémi, dans la grange du Temple de Serre, et cela tant qu'il desservirait l'église de Vaudes, deux setiers de grain, par moitié froment et avoine.

En outre, pour couper court à tout conflit et empêcher qu'à l'avenir la paix ne fût de nouveau troublée, au sujet du grain que les Templiers réclamaient au curé, ou pour toute autre cause, les parties, sur l'ordre de l'arbitre, se tinrent mutuellement quittes de toute dette. L'acte relatant celte transaction l'ut rédigé dans l'église Saint-Etienne de Troyes, l'an 1203, sans indication de mois.

Les Templiers de Serre avaient pour voisins, très rapprochés, les moines de Molesme (Côte d'Or), à cause du prieuré de Rumilly-les-Vaudes (1), et, même entre Religieux, un voisin était presque toujours un rival. Comme nous avons eu plus d'une fois occasion de le constater, le voeu de pauvreté, liant seulement les individus, n'était guère qu'une fiction pour la communauté. S'il obligeait chaque religieux au détachement des biens de ce monde, l'obligation ne s'étendait pas à la collectivité. Aussi les couvents non-seulement étaient riches, mais ils veillaient avec un soin jaloux, à la conservation de leurs richesses; ils cherchaient même à les augmenter au détriment de leurs voisins, quand, des titres authentiques et précis faisant défaut, la limitation des droits de chacun restait incertaine.
1. Département: Aube, arrondissement et canton de Bar-sur-Seine - 10

De là ces discordes, ces querelles incessantes, ces procès continuels, qui ont pris tant de place dans les Cartulaires, qu'il n'en est presque plus resté pour les oeuvres pies.

Fort peu édifiants en générai, ces conflits avaient ce pendant leur raison d'être et devenaient plausibles, lorsque, agissant en qualité de seigneurs, les établissements religieux avaient à défendre, ou à revendiquer, les droits de leurs sujets, plus encore que les leurs.

Ce fut dans ces conditions que le Commandeur, seigneur de Serre, et l'abbé de Molesme, seigneur de Rumilly, entrèrent en contestation. Le premier revendiquait, non seulement pour lui, mais pour tous les hommes de la baillie de Serre, le droit de conduire leurs bestiaux dans les pâturages de Rumilly, et l'abbé de Molesme le lui contestait. Le différend durait depuis longtemps déjà, lorsqu'on 1238 les parties jugèrent bon d'y mettre fin par un compromis et firent la paix aux conditions suivantes: le Commandeur et les hommes de sa seigneurie auraient à perpétuité le droit de mener leurs bêtes dans les pâturages de Rumilly, mais l'abbé de Molesme et les sujets de la seigneurie de Rumilly jouiraient du même droit dans les pâturages de Serre, et même sur les autres finages pouvant appartenir à la Commanderie.
Cet accord ne préjudicierait en rien à la juridiction de l'abbé de Molesme à Serre, à Vaudes et à Rumilly, elles « dampna » lui seraient payés suivant la coutume du pays. En outre, le Commandeur donnerait annuellement, à la Saint-Pierre, aux religieux de Molesme, dans leur grange de Rumilly, 25 sous, monnaie de Provins à titre d'indemnité. Dans le cas où quelqu'un troublerait le Commandeur dans la jouissance du droit de pâturage, qui lui était ainsi reconnu, l'abbé de Molesme interviendrait et lui prêterait assistance dans la mesure de ses moyens; par contre, la même obligation incomberait au Commandeur, en pareil cas, vis-à-vis des religieux de Molesme. Ce compromis fut notifié sous le sceau de Ponce d'Aubon ou d'Albon, maître du Temple en France, en 1238, sans indication de mois.

En 1242, le domaine de la Commanderie, qui, semble-t-il, n'avait pas varié depuis la donation de Belin de Roseio, s'accrut de deux pièces de terre dont la contenance n'est pas indiquée: l'une sise à Serre et venant de Durand Charoigne, l'autre sise à Vaudes et venant du clerc Gauthier, fils de Chochart.

Ces deux propriétés furent cédées au Temple, à litre d'échange, par. Jobert de Bar-sur-Seine, bailli de Troyes, qui en reçut trois autres en compensation. De ces trois pièces données à Jobert, deux étaient sous « Constance », près des terres du chevalier Huiter, seigneur de Villeneuve (commune de Bar-sur-Seine), et venaient de deux membres de la milice du Temple: frère Guillaume Bérard et soeur Parisie de Bar; quant à la troisième, sise entre Bar-sur-Seine et Villeneuve, les Templiers l'avaient reçue, nous ignorons à quel litre, de Thomas le Desclois.

Les contractants prirent l'engagement réciproque de se garantir, envers et contre tous, la jouissance des dites propriétés, faute de quoi ils en reprendraient possession, et le contrat d'échange serait frappé de nullité.
L'acte, notifié sous le sceau de Jobert de Bar, est daté du mois de février 1241.

Nous n'avons découvert aucun document de nature à nous renseigner sur l'importance de la seigneurie de Serre dans la première moitié du XIIIe siècle, et sur le nombre, même approximatif, des sujets qui en dépendaient. Seul le nom d'une serve, ou femme de corps, de Vaudes, Costa, veuve de Laurent Pautriel, est venu jusqu'à nous. Taillable à volonté, comme presque tous les gens de sa condition, elle appartenait, pour une moitié, au Commandeur, et pour l'autre, à Geoffroy de Souleaux écuyer (1). En 1248, ce dernier l'admit à la taille abonnée. La somme à payer annuellement, à la Saint-Rémi, fut fixée à 5 sols, avec cette clause que, sous quelque prétexte que ce fût, le seigneur et ses héritiers ne pourraient exiger ni « extorquer » davantage.
1. Hameau, commune de Saint-Pouange, Aube, arrondissement de Troyes, canton de Bouilly - 10

L'acte d'abonnement, passé au mois de mars, sous les sceaux de l'official de Troyes, Jean, et du bailli Oger du Val, fut communiqué au Commandeur, puisque nous l'avons trouvé dans le fonds du Temple. Etait-ce une requête, une mise en demeure de renoncer à la taille à volonté et d'accorder lui-même, pour sa moitié, la taille abonnée ? Peut-être; quoi qu'il en soit, rien ne prouve que l'exemple du seigneur de Souleaux ait été suivi.

Par suite de la donation de Clérembaud de Chappes (Aube, arrondissement et canton de Bar-sur-Seine), le fief de Chaussepierre « nom ancien: Chaussé Pierre », (Commune de Rumilly-les-Vaudes) entra alors dans le domaine du Temple, et fut rassemblement rattaché à la Commanderie de Serre.

Il consistait en maison, hommes de corps, rentes, terres et prairie. Le pré était enclavé dans ceux du seigneur de Chappes, sur l'Ozain; quant aux terres, divisées en trois pièces, elles touchaient à celles de Poincet, dit le Moine, écuyer, et de Huet Luiart.

Le fief de Chaussepierre était tenu de Clérembaud de Chappes par le chevalier « Thomas de Busseyo (1) », du chef de sa femme Ermenjarde de Chaussepierre. Au mois d'avril 1247, après la donation de Clérembaud et la mort de son mari, Ermenjarde reconnut le tenir des Templiers. Ayant alors besoin d'argent pour ses affaires, et sachant fort bien qu'ils se livraient volontiers aux opérations de banque, elle eut recours, dans sa détresse, à ses nouveaux suzerains, qui lui avancèrent, sous l'obligation hypothécaire du dit fief, 260 livres 60 sols, monnaie de Provins, aux conditions suivantes: Ermenjarde garderait la jouissance du fief, et on percevrait les revenus sa vie durant, puis, à sa mort, il passerait, de droit, au Temple, mais ses héritiers pourraient, s'ils le jugeaient bon, le revendiquer.
1. Peut-être Buxeuil, Aube, Arrondissement et canton de Bar-sur-Seine; peut-être Bucey-en-Othe, Aube, Arrondissement de Troyes, Canton d'Estissac; peut-être Buxei, commune de Lusigny.

Il leur suffirait alors de rembourser la somme empruntée pour en devenir propriétaires.

Passée sous les sceaux du doyen Raoul et de maître Jean, official de Troyes, cette convention est datée du mois d'avril 1247.

Ermenjarde mourut deux ans après. Le chevalier Guillaume, dit Le Roi, se présenta comme étant son héritier le plus proche, et, après avoir affirmé ses droits sur tous les biens qu'elle avait laissés à Chaussepierre, il les abandonna spontanément aux Templiers, moyennant 30 livres, monnaie de Provins, qui lui furent payées comptant, sous la réserve que, dans le cas où une autre revendication viendrait à se produire de la part d'héritiers plus rapprochés, Guillaume Le Roi rendrait l'argent. Milon de Fontette (1), gendre de Guillaume, renonça à tous les droits qu'il avait, ou pouvait avoir, sur l'héritage, et se porta garant de la cession faite par son beau-père. Tous deux se soumirent à la juridiction de l'official de Troyes, Jean, qui scella la transaction et ils consentirent, quel que fût le lieu de leur résidence, à être frappés d'excommunication par le dit official, ou par ses successeurs, si jamais ils revenaient sur leur parole. Cet acte est daté du mois de novembre 1249.
1. Département: Aube, Arrondissement: Bar-sur-Seine, Canton: Essoyes - 10

Un autre, du mois d'avril 1250, rédige sous le sceau de Jean, doyen de la chrétienté à Troyes, dans un français qui ne paraît pas de l'époque et le rend un peu suspect, a absolument le même objet. La seule différence que nous constatons, c'est qu'aux biens laissés par Ermenjarde sur le finage de Chaussepierre, et abandonnés au Temple par Guillaume Le Roi et son gendre, on a ajouté les prés qu'elle possédait sur la rivière d'Oze, depuis Rumilly jusqu'à Vaudes, La somme payée aux héritiers, en vertu de cet acte, n'est que de 7 livres, monnaie de Provins. Elle représentait sans- doute l'indemnité versée pour la cession des dits prés, et venait s'ajouter aux 30 livres déjà payées.

Pierre d'Etrelles (1), écuyer, percevait annuellement, nous ne saurions dire à quel titre, moitié de l'avoine récoltée à Vaudes et à Frisins (Fief de la prévôté d'Isle-Aumont), sur certaines terres possédées par des hommes de ces deux localités. Il céda sans doute son droit aux Templiers de Barbonne (2), car, après sa mort, nous voyons un différend s'élever au sujet de cette redevance entre les dits Templiers d'une part, et Etienne le Bègue de Lantages (3) et Perrin de Cuisey (de Cuyseio), écuyer, fils de défunt Hugues de Cuisey, chevalier, d'autre part, qui agissaient probablement à litre d'héritiers de Pierre d'Etrelles.
1. Département: Aube, Arrondissement: Arcis-sur-Aube, Canton: Méry - 10
2. Département: Marne, Arrondissement: Epernay, Canton: Sézanne - 51
3. Département: Aube, Arrondissement: Bar-sur-Seine, Canton: Chaource - 10


En décembre 1265, Etienne le Bègue et Perrin de Cuisey renoncèrent à tous les droits qu'ils pouvaient avoir sur la récolte de l'avoine, à quelque titre que ce fût.

Ils s'engagèrent, avec serment, à ne jamais la revendiquer et se soumirent, de ce chef, à la juridiction de l'official de Troyes, qui les frapperait de l'excommunication, en quelque lieu qu'ils habitassent, si jamais ils étaient infidèles à leur engagement.

Une partie de la dîme de Vaudes appartenait à Joffroy de Souleaux (1), écuyer. Du consentement de Perrinel de Jeugny (2) dont elle mouvait en fief, les héritiers de Joffroy, c'est-à-dire Jean de Souleaux, son fils. Tranquille, (Requieta), sa fille, et demoiselle Isabelle, sa veuve, vendirent leur droit de décimation à Garnier de Chaource, fils de défunt Etienne Hugier. En 1269, la veille de la Purification de la Sainte Vierge, Garnier le céda gracieusement, par donation entre vifs, aux chevaliers de la milice du Temple en France, représentés sans doute par leurs frères de Serre.
1. Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Boullly, Commune: Saint-Pouange - 10
2. Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Boullly - 10


L'acte fut passé sous le sceau de l'official de Troyes, comme l'avait été, d'ailleurs, le contrat de vente conclu entre les héritiers de Joffroy de Souleaux et Garnier de Chaource.

L'année suivante, le mardi avant la Saint-Martin d'hiver, le curé de Vaudes, Jacques, dit Le Grand, pour le remède de son âme et de celles de ses ancêtres, donna aux Templiers, en s'en réservant l'usufruit, tout ce qu'il avait, pouvait et devait avoir, en terres, prés, vignes, maisons, ou autres propriétés, dans les villages de Vaudes et de la Vacherie (1) et sur leur territoire.
1. Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Lusigny, Commune: Cléry - 10

L'official, sous le sceau duquel l'acte fut passé, a soin de notifier que le donateur, en faisant cette libéralité, a agi spontanément, sciemment, sans pression ni contrainte, et dans la plénitude de ses facultés, comme on pouvait le constater sur son visage, « sane mentis existens, prout in ejus facie apparebat. » Le curé promit, sous l'obligation de tous ses biens, non pas avec serment, comme on l'exigeait des simples fidèles, mais en parole de prêtre et de vérité, qu'il ne reviendrait jamais sur sa donation, et il se soumit à la juridiction de la Cour de Troyes, quel que puisse être plus tard le lieu de sa résidence.

De 1270, il nous faut aller jusqu'à l'an 1300 pour trouver une nouvelle donation à enregistrer, celle de Gaucher, écuyer, sire de Mutry (1), et encore elle ne se rapporte qu'indirectement, comme nous allons le voir, à la maison de Serre.
1. Département: Marne, Arrondissement: Epernay, Canton: J'Ay - 51

Ayant reçu, au temps passé, « plusieurs grans bonlez, services, courtoisies et curialitez », de frère Ymbert, commandeur d'Avalleur (Commune de Bar-sur-Seine), et des frères de la baillie de ce nom. Gaucher, en reconnaissance, pour le salut de son âme et pour participer aux mérites de l'Ordre, donne au dit commandeur et à ses frères en religion, tout ce qu'il a, peut et doit avoir, par acquêt ou autrement, « soit en justice, en seigneurie, en censives, en loz, en ventes, en revestemens (Droit du au seigneur par les nouveaux, propriétaires dans certaines seigneuries), en amendes grosses et gresles, en corvées, en tailles d'ommes et de femmes », et en toutes autres choses, sans rien excepter, dans les villages, finages et dépendances de Serre, de Saint-Parre (Saint-Parres-les-Vaudes), de Courgelains (Village détruit, sur le territoire de Rumilly-les-Vaudes), et dans la prévôté d'Isle. Non seulement Gaucher promet de ne jamais revenir sur sa donation, mais il s'engage à la garantir et à la défendre envers et contre tous, « en jugement et hors jugement », et cela sous l'obligation de tous ses biens et de ceux de ses hoirs. A cet effet, il se soumet, lui et ses héritiers, à la juridiction que les Templiers voudront choisir, « de court d'église ou de court laye. »

Cet acte, sous le sceau de Gaucher, seigneur de Mutry, est daté du lundi après la fête de saint Rémi, chef d'octobre, « de l'an de grâce mil et trois cens. » Comme il a été classé dans le Cartulaire parmi ceux relatifs à la maison de Serre, il est très probable que les Templiers d'Avalleur cédèrent leurs droits à leurs frères de cette maison. Ce n'est là, cependant, qu'une conjecture, que l'étude des documents relatifs à la Commanderie d'Avalleur viendra peut-être un jour mettre à néant.
M. l'Abbé Auguste Pétel Curé de Saint-Julien - Aube. Membre résident de la société académique de l'Aube - 1906

Maison du Temple de Cérès


Maison du Temple de Cérès-lès-Montceaux sous les Templiers (1193-1307).
Cette maison de Cérès était une dépendance de la commanderie de Troyes.
Cérès est un hameau du village de Montceaux « La maison de Cérès était située sur le chemin menant au bois de Rumilly-les-Vaudes, près de la Voie-aux-Aniers, elle est indiquée au sud de Cérès sur la carte de Cassini. » village que quelques kilomètres seulement séparent de Verrières, où se trouvait le Temple de Villers, objet de notre dernière Etude Villiers-les-Verrières.

Plessis


Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Lusigny-sur-Barse - 10


Domaine du Temple Le Plessis
Domaine du Temple de Plessis


Fouchères


Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Bar-sur-Seine, Commune: Fresnoy-le-Château - 10


Domaine du Temple de Fouchères
Domaine du Temple de Fouchères


Les Templiers y prient pied dès 1196, c'est-à-dire neuf ans plus tôt qu'à Sancey, et treize ans plus tôt qu'à Verrières, par suite de la donation que leur firent, sous le sceau de Garnier, évêque de Troyes, le chevalier Belin « de Roseio - alias Roseto », et sa femme Pétronille, surnommée Comtesse. Consentie à titre d'aumône perpétuelle, cette donation eut pour objet tout ce que Belin et Pétronille possédaient à Cérès, au Plessis et à Fouchères, soit en fiefs, en casements (Le casement, casamentum, était, dans le principe, une demeure, une maison donnée à loyer puis convertie en fief, suivant la qualité du locataire, d'où vint l'expression: feoduni casamenti), en domaine et en revenus de toute nature. Les donateurs tenaient une partie de leurs biens de Philippe, frère de Pétronille, et, comme ils n'avaient pas d'enfants, leur donation fut approuvée par leurs proches, c'est-à-dire, du côté de Pétronille, par Philippe et le clerc Nevelon, ses frères, et par Adeline, sa soeur; du côté de Belin, par sa soeur Richol. Elisabeth, femme de Philippe, Guy, époux d'Adeline, Pierre, mari de Richol, ainsi que leurs enfants, intervinrent également dans l'approbation, mais un seul des enfants est nommément désigné dans l'acte, sans doute parce que seul il était majeur, c'est Gobert, fils de Pierre et de Richol.

Belin tenait le fief de Cérès, non de son beau-frère Philippe, mais de Milon, seigneur de Mutry (de Mutriaco), qui le tenait lui-même de Gui, seigneur de Montmort (de Montemauro). Ce fut à ce titre qu'en 1211, Milon, du consentement de sa femme Herlevide, ratifia la donation, vieille déjà de dix-sept ans, et en garantit la jouissance aux Templiers, par lettres scellées de son sceau.
Dans la donation de Belin de Roseio se trouvait probablement comprise une partie de la dîme de la paroisse de Vaudes.

Le curé avait également sur les terres de cette paroisse des droits partiels de décimation, et un conflit ne tarda pas à s'élever entre les co-décimateurs. Le différend fut porté à la cour de Rome, qui nomma, pour le trancher, trois membres du chapitre de Paris: le doyen, l'archidiacre et le chanoine Pierre de l'Hôpital. Sans attendre leur décision, les parties chargèrent l'archidiacre de Troyes, Herbert, de les mettre d'accord par un compromis amiable. Après avoir pris conseil d'hommes sages et éclairés, et s'être assuré du consentement des intéressés, Herbert statua ainsi: les Templiers auraient deux parts dans le tiers des dîmes, tant grosses que menues, de la paroisse de Vaudes, et le sixième de la totalité pour la paroisse de Moutceaux, aux cours de Vaudes. Quant aux terres qu'ils cultivaient de leurs mains, ou à leurs frais, la dîme leur appartiendrait intégralement, conformément au privilège qui leur avait été accordé par le souverain pontife. Cependant, en raison des peines que le curé s'était données, et des frais qu'il avait dû faire pour l'acquisition de son droit de décimation, il prélèverait annuellement à la Saint-Remi, dans la grange du Temple de Cérès, et cela tant qu'il desservirait l'église de Vaudes, deux setiers de grain, par moitié froment et avoine.

En outre, pour couper court à tout conflit et empêcher qu'à l'avenir la paix ne fût de nouveau troublée, au sujet du grain que les Templiers réclamaient au curé, ou pour toute autre cause, les parties, sur l'ordre de l'arbitre, se tinrent mutuellement quittes de toute dette. L'acte relatant cette transaction l'ut rédigé dans l'église Saint-Etienne de Troyes, l'an 1203, sans indication de mois.

Les Templiers de Cérès avaient pour voisins, très rapprochés, les moines de Molesme (Côte d'Or), à cause du prieuré de Rumilly-les-Vaudes (1), et, même entre Religieux, un voisin était presque toujours un rival. Comme nous avons eu plus d'une fois occasion de le constater, le voeu de pauvreté, liant seulement les individus, n'était guère qu'une fiction pour la communauté. S'il obligeait chaque religieux au détachement des biens de ce monde, l'obligation ne s'étendait pas à la collectivité. Aussi les couvents non-seulement étaient riches, mais ils veillaient avec un soin jaloux, à la conservation de leurs richesses; ils cherchaient même à les augmenter au détriment de leurs voisins, quand, des titres authentiques et précis faisant défaut, la limitation des droits de chacun restait incertaine.
1. Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Bar-sur-Seine - 10

De là ces discordes, ces querelles incessantes, ces procès continuels, qui ont pris tant de place dans les Cartulaires, qu'il n'en est presque plus resté pour les oeuvres pies.

Fort peu édifiants en général, ces conflits avaient ce pendant leur raison d'être et devenaient plausibles, lorsque, agissant en qualité de seigneurs, les établissements religieux avaient à défendre, ou à revendiquer, les droits de leurs sujets, plus encore que les leurs.

Ce fut dans ces conditions que le Commandeur, seigneur de Cérès, et l'abbé de Molesme, seigneur de Rumilly, entrèrent en contestation. Le premier revendiquait, non seulement pour lui, mais pour tous les hommes de la baillie de Cérès, le droit de conduire leurs bestiaux dans les pâturages de Rumilly, et l'abbé de Molesme le lui contestait. Le différend durait depuis longtemps déjà, lorsqu'on 1238 les parties jugèrent bon d'y mettre fin par un compromis et firent la paix aux conditions suivantes: le Commandeur et les hommes de sa seigneurie auraient à perpétuité le droit de mener leurs bêtes dans les pâturages de Rumilly, mais l'abbé de Molesme et les sujets de la seigneurie de Rumilly jouiraient du même droit dans les pâturages de Cérès, et même sur les autres finages pouvant appartenir à la Commanderie.

Cet accord ne préjudicierait en rien à la juridiction de l'abbé de Molesme à Cérès, à Vaudes et à Rumilly, elles lui seraient payés suivant la coutume du pays. En outre, le Commandeur donnerait annuellement, à la Saint-Pierre, aux religieux de Molesme, dans leur grange de Rumilly, 25 sous, monnaie de Provins à titre d'indemnité. Dans le cas où quelqu'un troublerait le Commandeur dans la jouissance du droit de pâturage, qui lui était ainsi reconnu, l'abbé de Molesme interviendrait et lui prêterait assistance dans la mesure de ses moyens; par contre, la même obligation incomberait au Commandeur, en pareil cas, vis-à-vis des religieux de Molesme. Ce compromis fut notifié sous le sceau de Ponce d'Aubon ou d'Albon, maître du Temple en France, en 1238, sans indication de mois.

En 1242, le domaine de la Commanderie, qui, semble-t-il, n'avait pas varié depuis la donation de Belin de Roseio, s'accrut de deux pièces de terre dont la contenance n'est pas indiquée: l'une sise à Cérès et venant de Durand Charoigne, l'autre sise à Vaudes et venant du clerc Gauthier, fils de Chochart.

Ces deux propriétés furent cédées au Temple, à litre d'échange, par Jobert de Bar-sur-Seine, bailli de Troyes, qui en reçut trois autres en compensation. De ces trois pièces données à Jobert, deux étaient sous « Constance », près des terres du chevalier Huiter, seigneur de Villeneuve (commune de Bar-sur-Seine), et venaient de deux membres de la milice du Temple: frère Guillaume Bérard et soeur Parisie de Bar; quant à la troisième, sise entre Bar-sur-Seine et Villeneuve, les Templiers l'avaient reçue, nous ignorons à quel litre, de Thomas le Desclois.

Les contractants prirent l'engagement réciproque de se garantir, envers et contre tous, la jouissance des dites propriétés, faute de quoi ils en reprendraient possession, et le contrat d'échange serait frappé de nullité.
L'acte, notifié sous le sceau de Jobert de Bar, est daté du mois de février 1241.

Nous n'avons découvert aucun document de nature à nous renseigner sur l'importance de la seigneurie de Cérès dans la première moitié du XIIIe siècle, et sur le nombre, même approximatif, des sujets qui en dépendaient. Seul le nom d'une servante, ou femme de corps, de Vaudes, Costa, veuve de Laurent Pautriel, est venu jusqu'à nous. Taillable à volonté, comme presque tous les gens de sa condition, elle appartenait, pour une moitié, au Commandeur, et pour l'autre, à Geoffroy de Souleaux écuyer (1). En 1248, ce dernier l'admit à la taille abonnée. La somme à payer annuellement, à la Saint-Remi, fut fixée à 5 sols, avec cette clause que, sous quelque prétexte que ce fût, le seigneur et ses héritiers ne pourraient exiger ni « extorquer » davantage.
Hameau, commune de Saint-Pouange, Aube, arrondissement de Troyes, canton de Bouilly

L'acte d'abonnement, passé au mois de mars, sous les sceaux de l'official de Troyes, Jean, et du bailli Oger du Val, fut communiqué au Commandeur, puisque nous l'avons trouvé dans le fonds du Temple. Etait-ce une requête, une mise en demeure de renoncer à la taille à volonté et d'accorder lui-même, pour sa moitié, la taille abonnée ? Peut-être; quoi qu'il en soit, rien ne prouve que l'exemple du seigneur de Souleaux ait été suivi.
Sources: M. l'Abbé Auguste Pétel Curé de Saint-Julien - Aube. Membre résident de la société académique de l'Aube - 1906

Cerres et mieux Cérès


— Commune de Montceaux.
— Ancienne Maison du Temple, puis Hôpital de l'Ordre de Malte.
— Serra, 1196 (cartulaire du Temple)
— Domus milicie Templi de Serre, 1238 (Cartulaire de l'abbaye de Moleme)
— Serre, 1328 (prise de Villemor)
— Cérès, XVIIIe siècle (Pouillé)
— Cerres, 1705 (rolle des jurés et bourgeoisies d'Aumont)
— Cérès, XIXe siècle (Carte Etat-Major)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.

Le Plessis


— Hameau ferme et château, commune de Fresnois, canton de Lusigny-sur-Barse
— Plessetum, 1196 (Cartulaire du temple)
— Plaisseium, 1274 (charte de l'abbaye de saint-Loup)
— Le Plessy, 1407 (Pouillé)
— Le Plessis, 1705 (rolle des jurées et bourgeoisies d'Aumont)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.

Fresnoy


— Canton de Lusigny-sur-Barse
— Fraxinum, 1209 (Cartulaire du Temple)
— Domus Templi de Frenexo, 1309 (Procès des Templiers)
— Frenoium, XVIIe siècle (Pouillé)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.

Procès des Templiers, tome I, page 580


Nec de aliis illicitis fuit locutus eisdem, de quibus idem testis fuit confessus fratri Johanni conventuali fratrum Predicatorum de Pruino, cujus cognomen ignorat, quem credit esse mortuum infra dimedium annum a recepcione sua, in capella domus Templi de Frenexo Trecensis diocesis, qui absolvit eum, et precepit quod confiteretur de predictis alicui episcopo vel archiepiscopo, quod non fecit, quia non habuit copiam eorum.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

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Cernay (Ermont)   (95)

Maison du Temple de Cernay-Ermont


Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Pontoise, Canton: Ermont - 95


Maison du Temple de Cernay-Ermont
Maison du Temple de Cernay-Ermont


Maison du Temple de Cernay, sur le territoire d'Ermont, et qui devint sous les Hospitaliers un membre de leur commanderie du Grand-Prieuré de France à Paris.

La terre et seigneurie de Cernay fut donnée par un seigneur du lieu à l'Ordre de la chevalerie du Temple. Nous trouvons des lettres de l'official de Paris, du mois de février 1269, par lesquelles Jean de Cernay, écuyer, a déclaré donner aux frères du Temple, pour les besoins de leur maison à Paris, neuf fiefs qui relevaient de lui, savoir:
Le fief d'Adam d'Essonville, « de Esenvilla », chevalier
Le fief d'Eudes de Sarcelles, « de Sarcellis »
Le fief de La Chaussée, « de Calceia »
Le fief de Gauthier de Dampont
Le fief de Mathieu de Choisy, « de Soysiaco »
Le fief de Jean de Sartrouville, « de Sartrovilla » écuyer
Le fief de Sedile, soeur de Jean de Cernay, donateur
Le fief de Philippe Mayer, chanoine de Montmorency, son petit-fils,
Et le fief de Thomas Minier.

Cette donation comprend encore des cens et des rentes seigneuriales à:

Sarcelles


Département: Val-d'Oise, Arrondissement et Canton: Sarcelles - 95


Bien du Temple de Sarcelles
Domaine du Temple de Sarcelles


Béthemont-la-Forêt


Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Pontoise, Canton: Dommont - 95


Bien du Temple de Béthemont-la-Forêt
Domaine du Temple de Béthemont-la-Forêt


A Béthemont-la-Forêt, et des prés.

Villiers-le-Bel


Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Sarcelles, Conton: Villiers-le-Bel - 95


Bien du Temple de Villiers-le-Bel
Domaine du Temple de Villiers-le-Bel


Sartrouville


Département: Yvelines, Arrondissement: Saint-Germain-en-Laye, Canton: Sartrouville - 78


Bien du Temple de Sartrouville
Domaine du Temple de Sartrouville


Cernay


Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Argenteuil, Canton: Ermont - 95


Bien du Temple de Cernay
Domaine du Temple de Cernay


La maison de Cernay, « domum apud Sarnayum » avec le four et les censives du lieu; douze arpents de terre arable.

Chauvry




Bien du Temple de Chauvry
Domaine du Temple de Chauvry


Plus quelques maisons à Chauvry.
Quatre arpents de vigne au finage de Cernay.
Des terres à Meifin ?, « apud Meiafin », avec tous les droits de justice et de seigneurie que Jean de Cernay avait aux dits lieux.

Des lettres d'amortissement furent accordées, en 1270, aux Templiers, par Mathieu de Montmorency, pour les biens de la précédente donation, qui mouvaient de son fief sur Cernay et Ermont, et qui étaient le manoir de Sarnay avec vingt-cinq arpents de terre, sept maisons à Emon, et toute la voirie que Jean de Cernay avait tenue des seigneurs de Montmorency à Sarnay et à Emon.

Un autre amortissement est accordé en 1274 aux mêmes Templiers, par Robert et Mathieu de Bachival, « de Bachivalle », pour des biens qu'ils avaient achetés à Cernay et au Plessis, « apud Sarneyum et Plesseium » (Plessis-Bouchart 95) provenant de Richard de Banthelu, chevalier, et de Mathieu de Banthelu, écuyer, son frère.

Enfin Robert, sire d'Attainville, par ses lettres du 4 décembre 1284, amortit également divers héritages relevant de son fief, appartenant aux Templiers sur Cernay, savoir:
Une maison derrière le pressoir du Temple.
Une autre appelée la maison Doilée, provenant de Robert de Mauléon, écuyer.
Quatre arpents de terre à Ermont, donnés par Jean de La Chaumette.
Quatorze arpents à Cernay, au terroir de Glatigny, aussi donnés en 1282 par Guillaume de Mauléon.
Et quatre arpents achetés au même lieu par les dits frères du Temple.

Les Templiers ne furent mis en jouissance des biens donnés par Jean de Cernay qu'après sa mort, attendu qu'il s'en était réservé l'usufruit. Ils en étaient en possession en 1284, alors que dans une charte qui porte cette date, on trouve que leur maison avait un frère du Temple, Pierre de Cernay, qui en était le gardien ou commandeur, « custos domus militie Templi Sarneii. »

Le Temple de Cernay qui, sous les Hospitaliers, prit le nom de l'Hôpital de Cernay, comptait plus de 200 arpents de terre. La maison était située dans la rue qui va d'Ermont à Sannois. Elle fut détruite par un incendie, à la fin du XVIIe siècle, et n'a jamais été rétablie.

Le Commandeur avait toute justice et seigneurie dans son domaine de Cernay, et une quantité de cens et de rentes foncières à Ermont, Francoville, Le Plessis-Bouchard, Sartrouville, Bessancourt, Taverny, Saint-Leu, Andely, Deuil, Asnières, Choisy et lieux circonvoisins.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Cernay


Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Argenteuil, Canton: Ermont - 95


Bien du Temple de Cernay
Domaine du Temple de Cernay


Fondée en 1269, la maison de Cernay sur la commune d'Ermont avait rang de chef-lieu dépendant directement du Grand Temple de Paris.
Cernay avait une maison à Rubelles sur la commune de Saint-Prix et tenait une autre maison à Sarcelles.

Maison du Temple de Cernay


Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Sarcelles, Canton: Domont, Commune: Saint-Prix - 95


Domaine du Temple à Rubelles
Domaine du Temple à Rubelles


Maison du Temple de Montmorency


La maison de Montmorency rue de l'étang, donnée aux Templiers en 1260, dépendait de Clichy.
Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Sarcelles, Canton: Montmorency - 95


Maison du Temple de Montmorency
Domaine du Temple de Montmorency


Maison du Temple de Gonesse


Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Sarcelles, Canton: Villiers-le-Bel - 95
Gonesse, rue des Forges, donnée en 1234.


Domaine du Temple de Gonesse
Domaine du Temple de Gonesse


Frère Bernard « de Brocia, custos domus de Sarnay », reçu vers l'année 1297 au Temple de Maurepas (ou la Villedieu), par Jean de Tour, le trésorier de Paris, avait, en 1307, la garde de ce petit domaine du Temple.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès des Templiers, tome II, page 317


In nomine Domini amen. Anno ejusdem millesimo trecentesimo séptimo, indicione sexta, mense octobris, vicésima septima die ejusdem mensis, pontificatus sanctissimi patris domini dementis V divina providencia pappe quinti anno secundo, per presens publicum instrumentum pateat universis quod in religiosi et honesti viri fratris Guillelmi de Sancto Evurcio prioris conventus Predicatorum Parisius, commissarii, religiosi et honesti viri fratris Guillermi de Parisius inquisitoris heretice pravitatis in regno Francie, auctoritate apostolica deputati, nostrum notariorum publicorum et infrascriptorum testium presencia, in domo Templi Parisiensis, personnaliter, constitutus frater Bernardus de Brocia custos domus de Sarnay, etatis quinquaginta annorum, ut dicebat, testis juratus de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, dixit per juramentum suum quod receptus fuit ih domo de Malo Repastu, per fratrem Johannem de Turno thesaurarium tunc Parisiensem, decern anni sunt elapsi vel circa, dixit eciam per juramentum suum quod, post multas promissiones de statutis et secretis ordinis observandis, et mantello sibi ad collum posito, ille qui recepit eum precepit sibi quod oscularetur eum in umbilico, quod fecit, et postea in ore; quo facto, ostendit sibi quamdam crucem in qua erat ymago Jhesu Christi, et fecit eum abnegare Jhesum Christum et spuere semel super crucem.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

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1586

Cestayrols   (81)

Domaine du Temple à Cestayrols


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Gaillac - 81


Domaine du Temple à Cestayrols
Domaine du Temple de Cestayrols


Les rentes de la Maison du Temple de Vaour, dans cette commune, se portaient, en 1632, à 17 setiers de blé, 2 setiers d'avoine, 1 émine de fèves et 3 gélines (les lods de 6 un), et, en 1792, à 16 s. 2 rases de blé, 2 s. d'avoine, 5 sous, 3 mesures de fèves et 4 gélines 1/2.
— Le livre des reconnaissances de 1497 mentionne ces fiefs.

Castelnau-de-Montmiral


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral - 81


Domaine du Temple de Castelnau-de-Montmiral
Domaine du Temple de Castelnau-de-Montmiral


Bonneville


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour, Commune: Tauriac - 81


Domaine du Temple de Bonneville
Domaine du Temple de Bonneville


Itzac


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81


Domaine du Temple de Itzac
Domaine du Temple de Itzac


Cordes


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Cordes-sur-Ciel - 81


Domaine du Temple de Cordes
Domaine du Temple de Cordes


Tonnac


Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Cordes-sur-Ciel - 81


Domaine du Temple de Tonnac
Domaine du Temple de Tonnac


Ces fiefs ne figurent pas sur l'état de 1632 ; sur celui de 1792 sont des rentes, dans Montmiral, pour 5 setiers de blé, et dans Itzac pour 2 setiers de blé et 3 setiers d'avoine ; et il est expressément déclaré que l'ordre de Malte ne possédait rien dans Cordes, Tonnac et Bonneville.
Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour

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1820

Château-Gontier   (53)

Château-Gontier
Département: Mayenne, Arrondissement et Canton: Château-Gontier - 53


Domaine du Temple de Château-Gontier
Domaine du Temple de Château-Gontier


Il existait à Château-Gontier une rue qui portait le nom de rue du Temple. Cette rue, appelée aujourd'hui rue Saint-Just, perpétuait le souvenir des Templiers établis dans la cité au moyen-âge. Les Templiers de Château-Gontier ne formaient pas une Commanderie, mais simplement un bailliage, dépendant de la Commanderie de l'Hôpital Béconnais, près Villemoisant, qui remontait au XIIe siècle, et était une annexe du Temple de Saint-Laud d'Angers (1).
1. Villemoisant, canton du Louroux-Béconnais (Maine-et-Loire).

Il se pourrait que, dans les temps primitifs de l'ordre, ce bailliage ait été pourvu de chefs particuliers et ait eu une existence particulière, personnelle, indépendante, à une époque antérieure aux titres qui nous ont été conservés, comme cela s'est présenté quelquefois en Poitou, mais rien ne nous permet d'affirmer qu'il en ait été ainsi (2).
2. Les anciens aveux rendus par les seigneurs de Château-Gontier mentionnent la maison des Templiers dans cette ville et la liste des domaines qu'ils possédaient dans la contrée.

Les Archives de la Vienne renferment les anciens titres du Prieuré d'Aquitaine, parmi lesquels on remarque un certain nombre de pièces relatives au bailliage de Château-Gontier. Nous en reproduisons la liste :
Bailliage de Château-Gontier
I. — 5 mars 1466.
Acte par lequel le bailli de Château-Gontier remet entre les mains des officiers du Commandeur de l'Hôpital Béconnais une fille qui avait été emprisonnée pour infanticide, ce crime ayant été commis dans la mouvance de la Commanderie.

II. — 1567, 1577, 1589, 1593, 1631. Baux à ferme des domaines de Château-Gontier appartenant aux Templiers.

III. — 16 décembre 1634. Copie d'un aveu et dénombrement au roi par Charles Goddes, seigneur de la Maroutière et de Loigné, où il est question des domaines du bailliage.

IV. — Déclarations et autres titres de Château-Gontier et des paroisses voisines, des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, formant plusieurs dossiers attachés ensemble dans une couverture de parchemin (liasse 142).
Plusieurs pièces sont relatives aux biens des Templiers.

V. — 1448-1730. Titres de rente sur les héritages situés dans les paroisses d'Andouillé, Chenillé, Daon, Saint-Michel-de-Feins, la Jaille-Yvon, Juvardeil, Laigné, le Lion-d'Angers, Livré, Loigné, Marigné près Daon, Mée, Mesnil, Miré, Montreuil-sur-Maine, Querré, Simplé.
Un dossier pour chacune de ces paroisses (Liasse 143). Les Templiers y avaient des terres ou des droits féodaux.

VI. — 1616-1697. Procès au Parlement entre le Commandeur et Jacques Sourdille, écuyer, sieur de Chambrezais, au sujet d'une rente noble de trois mines de seigle dans la paroisse d'Azé (Liasse 144, dossier volumineux).

VII. — 1535, 1537, 1574, 1609, 1629, 1715, 1721.
Papiers de cens, rentes et déclarations, registres d'assises (Liasse 145). (Archives de la Vienne. Titres du Prieuré d'Aquitaine).

En 1792, la ville était divisée en sept quartiers. Celui qui commençait aux marches de Saint-Jean et allait jusqu'au Pont, englobant la Prison, située Basse-Grande-Rue, portait alors le nom de Quartier du Temple, selon une note que notre excellent confrère, M. René Gadbin a eu l'amabilité de nous communiquer.
Sources : ANDRÉ JOUBERT. Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne. Deuxième série, tome second, pages 543 à 545. Laval 1890 - BNF

Le Dictionnaire topographique de la, Mayenne mentionne, aux pages 308 et 309, divers lieux, des environs de Château-Gontier, qui portaient les noms de « Temple » ou de « Templerie, » et étaient d'anciens domaines des Templiers.
Tous ces domaines étaient de la juridiction du Temple de Clisson.

Fief Templier Saint-Hilaire-du-Maine
Département: Mayenne, Arrondissement: Mayenne, Canton: Ernée - 53


Domaine du Temple de Saint-Hilaire
Domaine du Temple de Saint-Hilaire. Sources : Ouest-France


Le Temple
— Ferme commune de Baroche-Gondouin
— Fief vassal du marquis de Lassay.
— Ancien domaine des Templiers, comme tous ceux qui suivent.
Le Temple
— Ferme, commune de Saint-Denis-du-Maine
Temple (Le Grand et le Petit)
— Hameau commune de Voutré
La Templerie
— Ferme commune de Chemazé
La Templerie
— Ferme commune de Gesnes
La Templerie
— Village commune de Lesbois
La Templerie
— Ferme commune de Longuefuye
La Templerie
— Ferme commune de Saint-Cénéré
La Templerie
— Village commune de Saint-Hilaire-des-Landes.
— Donne son nom à un ruisseau, affluant de celui de Villeneuve.
La Templerie
— Hameau commune de Vouté
Templerie (La Grande et La Petite)
— Ferme commune de Longuefye
Templerie (La Grande et La Petite)
— Village commune de Préaux
La Templerie-de-Molière
— Ferme commune de Chémazé
Les Templeries
— Hameau commune de Voutré
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Mayenne, par Léon Maître. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXVIII

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408

Chagnolet   (17)

Fief du Temple de Chagnolet


Département: Charente-Maritime, Arrondissement et Canton: La Rochelle-est, Commune: Puilboreau - 17


Fief du Temple de Chagnolet
Fief du Temple de Chagnolet


Ce fief templier paraît avoir pour origine un acte de novembre 1282 par lequel Lambert Le Charretier, de Chagnolet, et Pernelle sa femme, se sont donnés avec tous leurs biens, au Temple de La Rochelle.
Jean-Claude Bonnin - Les Templiers de La Rochelle. La commanderie, la chapelle, les fiefs, seigneureries et maisons templières. La Rochelle : J.-C. Bonnin. 2005

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350

Chalons-en-Champagne   (51)

Maison du Temple de Châlons-en-Champagne
Département: Marne, Arrondissement et Canton: Châlons-en-Champagne - 51


Domaine du Temple de Châlons-en-Champagne
Maison du Temple de Châlons-en-Champagne


Les Templiers avaient des droits dans la commune de Châlons-sur-Marne, cette charte prouve un droit accordè en avril 1134 par Geoffroi, évêque de Châlons-sur-Marne, concède à l'Ordre du Temple le droit de foulage des draps à Châlons-sur-Marne.

Nous avons dit que Pierre de Torbona avait été à Maucourt, en 1285; deux ans auparavant, en juin, on le trouve recevant à la Neuville-au-Temple, maison voisine de Châlons, sans doute parce que Pierre était Maître de la baillie du Temple de Châlons.

Procès des Templiers, tome II, pages 33
Videlicet quod ipse receptus fuerat, et frater Gerardus de la Chapa serviens Cathalanensis diocesis cum eo, per fratrem Petrum de Torbona militem quondam, preceptorem tunc ballivie Cathalanensis, circa instans festum Nativitatis beati Johannis Baptiste erunt XXVIII anni vel circa, in capella domus Templi de Novavilla prope Cathalanum, presentibus fratribus Andrea presbitero dicte domus, Hugone Sicardi, Vicencio de Possessa, Jacobo Vienensi servientibus, deffunctis, et Raynaudo de Dompierre, qui affugit in capcione eorum, in hunc modum...

Procès des Templiers, tome II, pages 34
Item, dixit quod viderat per eumdem modum, ut sibi videtur, recipi quoad licita, sed primo dixerat in generale fratrem quemdam militem Lotoringum, cujus nomen vel cognomen ignorat, in quadam camera domus Templi de Moncourt Cathalanensis diocesis, per dictum fratrem Petrum de Torbona, sunt XXVI anni vel circa, presentibus dicto fratre Raynaudo et ipso teste.
Le nom de son successeur à la baillie, nous est donné par un chevalier du Temple, qui n'avait guère plus de vingt-cinq ans, lorsqu'il comparut devant les enquêteurs du procès. Reçu à l'âge de treize ans environ (1295, à Noël), par frère « Bellus de Ly », chevalier, précepteur de cette baillie de Châlons, il prétendit que ce chevalier lui aurait parlé, entre autres choses, des rapports charnels que les Templiers pouvaient avoir entre eux; ce qui, soit dit en passant, est bien invraisemblable, quand on songe que le précepteur de Châlons s'adressait à un enfant.

Procès des Templiers, tome II, page 352
Item frater Ansellus de Rocheria miles, Cathalanensis diocesis, etatis XXV annorum vel circa, constitutus, juratus et requisitus eodem modo, dixit per juramentum suum quod in instanti Nativitate Domini erunt XII anni, quod fuit receptus per fratrem Bellum de Ly militem, preceptorem ballivie Cathalanensis, presentibus fratre Hymberto de Cremi et fratre Hugone Cochet milite, qui fuit receptus cum eo, et aliis de quorum nominibus non recolit.
Le dernier précepteur de la baillie fut frère Humbert de Saint-Georges, « Humbertus de Sancto-Jorre » « de Sancto Jorio, miles preceptor ballive Cathelanensis », chevalier du Temple, originaire du diocèse de Vienne, et qui aurait assisté, en qualité de précepteur, à un chapitre général tenu, en 1295, à Paris par le Grand-Maître Humbert avait alors trente-cinq ans.

Procès des Templiers, tome I, page 377
Eisdem die et loco, post examinacionem dicti fratris P. de Boscherres, fuerunt adducti ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum, pro testibus in isto negocio, fratres Guido Delphini miles Claramontensis, Addam de Valamanut olim preceptor de Hancuria, Humbertus de sancto Jorre preceptor ballive Garch., Gerardus de Causo miles Ruthenensis, preceptor ballive du Bastre, Petrus de Boneli miles Noviomensis, Hugo de Gamone miles Ruthenensis diocesium, Radulphus de Enesi quondam receptor Campanie, et preceptor balliarum de Latigniaco Sicco et de Somorens, et antequam jurarent, fuerunt protestati coram dictis dominis commissariis quod per ea que deponerent coram eis, vel dicerent, seu facerent, nullo modo intendebant recedere a confessionibus factis per eos coram ordinariis suis, sed in ipsis confessionibus perseverare intendebant, et si contingeret eos per simplicitatem vel aliter aliquid per eos dici vel fieri contra dictas confessiones, quod pro nullo haberetur, et ex nunc revocabant. Qua quidem protestacione premissa, juraverunt tactis sacrosanctis Evangeliis per eosdem dicere totam, plenam et meram veritatem in negocio isto de quo inquiretur, secundum formam juramenti aliorum testium superius registratam vulgarizatam eisdem.

Procès des Templiers, tome I, page 406
Eisdem die et loco, fuit adductus ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum frater Humbertus de sancto Jorio miles, preceptor baillive Cathelanensis, testis suprajuratus, ut deponeret dictum suum, etatis circiter L annorum; non deferens mantellum ordinis, quia dimissit ipsum in concilio Senonensi cum pluribus aliis, et postea fecit sibi radi barbam, et fuit inquisitum cum eo per dominum episcopum Parisiensem et absolutus et reconciliatus ab eo.

Procès des Templiers, tome I, page 628
inter quos erant fratres Hugo de Penrando, Gaucherus de Liencourt, Guaufredus le Berroyer preceptor tunc Normannie, Humbertus de sancto Jorio preceptor Cathalanensis, testis supra examinatus, et Hugo de Cabilone preceptor de Spalhi, qui affugit quando alii capti fuerunt, milites; Radulphus de Gisi receptor Campanie, Johannes de Turno thesaurarius Templi Parisius, Guillelmus de Arbleyo elemosinarius domini Regis, testes supra examinati, servientes.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Præcepteurs de la baillie de Châlons
Vers 1283-1285, frère Pierre « de Torbona », chevalier;
Avant 1295, frère « Bellus de Ly », chevalier;
Vers 1295-1307, frère Humbert, ou Imbert de Saint-Georges, chevalier.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Domaines du Temple de Châlons-en-Champagne
Les Faubourgs de Marne : Plan

Un autre établissement, situé hors la ville, près du pont Ruppé, était appelé la Maison du Colombier, appartenant à la commanderie de la Neuville-au-Temple, à laquelle elle avait été donnée en 1219, par Hugues, chevalier de Porte-Marne, et Guyot, son fils, avec le jardin, le vivier et les terres arables situées au même lieu. Dans l'acte de donation, elle est, dite située sous l'église Saint-Michel, Sitam sub ecclesia Sancti Michaelis. Elle paraît s'être augmentée, en 1265, par l'acquisition d'une autre maison « située sur les crayères de Saint-Michel, au ban du roi de Navarre »
Cette maison du Colombier reçut quelquefois des pestiférés, notamment en 1516, par ordre du Conseil de ville. Nous la retrouvons dans des baux, 1564, 1611 et 1656, puis nous en perdons la trace.

Le pont Ruppé était construit en bois, à sept arches, ou de six piles. Il n'était pas fortifié, mais défendu seulement par un pont levis et une barrière.

On entrait au Grand-Bourg et par conséquent dans la ville par le pont Ruppé, placé sur un bras de la Marne qui contournait le faubourg et était, destiné à le protéger, car il ne comportait aucune autre défense ; ce bras de rivière avait du, à l'origine, être prolongé en retour vers l'est, où ses eaux devaient se réunir à celles du bras qui fluait sous le pont des Trinitaires. Mais il n'en était plus ainsi au XVIIIe siècle : les plans à cette époque l'indiquent comme un fossé dont les eaux n'avaient point d'issue et allaient se perdre dans les terres de Fagnières. Le faubourg n'était donc plus fermé de ce côté. Nous ne savons à quelle époque la partie placée du côté de Fagnières fut comblée ; mais, dès l'an 1710, on appelait quelquefois ce qui en restait : le fossé des Aveugles. La pêche de ces eaux appartenait d'ancienneté à la commanderie de La Neuville. Un bail de 1282 mentionne la mise à loyer de la maison du Colombier, appartenant à la commanderie, avec la pêche de la rivière « fluant, sous le pont Ruppé »

En 1245, Hugues dit Chienlis et Richaude, sa femme, reconnaissent devoir à la Commanderie 15 sols de cens sur leurs maisons situées in ruella Prati, près la porte Marne. On l'appela dans le XVIIIe siècle ruelle Clamart, parce qu'elle conduisait à un cimetière créé vers 1730 pour les inhumations des hôpitaux et qui fut appelé cimetière de Clamart. Le cimetière porte aujourd'hui le même nom. Le cimetière fut, supprimé en 1785 et transféré au lieu où se trouve aujourd'hui le cimetière de l'Ouest.

Maison de Rhodes
Près de cette ruelle était une maison importante dite la maison de Rhodes, qui, depuis le XIIIe siècle, était la maison seigneuriale de la commanderie du Temple. Des lettres patentes de 1488 la désignent ainsi : « Une belle et grande maison, cour, chapelle et, édifices, appelée de toute, ancienneté la maison de Rhodes, en laquelle l'évêque et ses officiers n'ont que connaitre en quelque manière que ce soit, et n'y peuvent, ni autres quelconques, faire aucun exploit de justice. »
Il y avait un four dans ou près de cette maison, qu'en 1472 l'évêque fit, démolir ; après un vif débat, le commandeur fui, par lettres royaux en forme de réintégrande, rétabli dans son droit absolu de justice et de seigneurie, avec ordre de rétablir le four détruit.

C'était dans la chapelle de cette maison que, se célébrait l'office divin des religieux chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et qu'ils accomplissaient le devoir pascal. Au XVIe siècle, cette maison tomba on décadence.
En 1536 elle était donnée à bail à vie à Jean Humbert, cordonnier, « maison neuve, cour, chapelle et jardin derrière, ainsi que le tout se comporte, depuis le gros de la maison neuve jusqu'aux fossés du Prés l'Evêque, ladite maison franche de tonneux, forage, minage, guet du prévôt et autres servitudes quelconques. »
En 1656 une partie de cette maison était, transformée en hôtellerie où pendait pour enseigne La Croix d'Or, tenue par Pierre Piètre. Le locataire était tenu, outre le paiement du loyer stipulé, « de faire chanter messe dans la chapelle qui est dans ladite maison de la Croix-d'Or tous les jours de dimanche et aux bonnes fêtes de l'an, fournir le pain bénit, vin, torches et cire nécessaires, le commandeur fournissant les ornements. »
Nous perdons la trace de cette maison jusqu'en 1793 époque où elle fut vendue comme bien national aux citoyen Faillet, laboureur, et Valentin, meunier.

La commanderie possédait 2 moulins, ils étaient placés dans l'ordre suivant: les deux plus rapprochés du cimetière Saint-Sulpice appartenaient à la Commanderie de La Neuville-au-Temple. Ils étaient appelés : l'un le Moulin de la rive, l'autre Crochetel ou de la Croix (1472-1656). Ils semblent avoir été établis, comme moulins foulants, vers 1138, époque où l'évêque Geoffroy donna aux Templiers toute la foulerie de Chalons. Peu après, cette donation fit naître une difficulté qui fut aplanie par un accord que le roi Louis VII sanctionna en 1158, en vertu duquel les habitants étaient obligés de faire fouler leurs étoffes soit aux moulins de l'évêque, soit à ceux de la Commanderie, à l'exclusion de tous autres moulins, à la condition que les Templiers percevraient par pièce de drap deux deniers de moins qu'aux moulins de l'évêque. Le foulonnage des draps passa encore par bien d'autres phases, mais ce n'est pas ici le lieu d'en parler.
Dès le XVe siècle les moulins foulants de la commanderie avaient été transformés en moulins à blé : ce qu'ils restèrent jusqu'à la Révolution. - Le moulin de la Croix était chargé d'une redevance annuelle de trente-deux setiers de froment envers le Chapitre ; le 23 août 1673, le feu prit à l'un des moulins de l'évêque et se communiqua aux deux moulins de la Commanderie qui furent brûlés. Le Chapitre ne voulut, pas contribuer à leur rétablissement et, il y eut à ce sujet un long procès qui se termina par un accord en 1679. Ce ne fut, pas le seul incendie qui atteignit ces constructions : les registres du Conseil de ville nous apprennent que, le 10 juin 1530, les moulins de Porte-Marne furent brûlés.

Les sept Moulins : Plan
Au bas de la rue Saint-Dominique se trouve la rue des Sept-Moulins, qui jusqu'à sa rencontre avec la rue de la Marne, portait le nom de rue des Bains-à-la-Chèvre

Les sept moulins étaient assis en un rang dans le prolongement de la rue Saint-Dominique, au travers du quai des Arts et sur toute la largeur de la rivière jusqu'à la rue du Gantelet, avec laquelle on communiquait par un pont ou palier en bois appelé le pont des Sept-Moulins.

On ne connaît pas l'époque à laquelle ces moulins furent, établis ; elle est toutefois fort ancienne ; ils existaient dès l'an 1028, année où l'évêque Roger 1e en donna trois à l'abbaye de Saint-Pierre-aux-Monts de Châlons : Molendina tria infra civitatem sinistra ab ortu egredientibus.
En l'an 1062, l'évêque Roger II donna à l'abbaye de Toussaints un des sept moulins situés sur la rivière de Nau : Molendinum constitutum in urbis porta super fluvium Noutha.
L'abbaye de Saint-Pierre acheta, en 1242, un quatrième moulin à Vermond, vidame de Chalons, qui en était possesseur. Les baux passés de 1297 à 1637 nous apprennent que ces quatre moulins étaient appelés : Bayard, Content, Petit-Ton ou Petit-Train et le Gros-Moulin.

Le cinquième, appelé Beauvoisin dès 1245, et plus tard le moulin de Rhodes, fut acquis par la commanderie du Temple en 1245.

Le sixième, appartenant à l'abbaye de Toussaints, était appelé moulin Cliquet, et qui était le plus rapproché de la rue de Crève, prit, selon les temps, le nom du propriétaire auquel il appartenait.

En 1785, on constatait que sur les quatre moulins de Saint-Pierre deux avaient encore une roue, les deux autres n'avaient plus ni roues ni meules ; celui de la Commanderie était dans le même état.
Six de ces moulins, devenus propriété nationale lors de la Révolution, furent vendus en l'an IV pour être démolis. Le conseil de la ville avait, décidé, le 17 thermidor an III, que l'adjudicataire des sept moulins serait tenu de construire à ses frais, pour en jouir en toute propriété, un moulin à quatre tournants au-dessus du pont des Mariniers. Celui-ci fui construit en effet, mais il ne fonctionna qu'en l'an XI.

Le Marché au Blé : Plan
De toute ancienneté il était perçu sur les grains amenés au marché un droit de minage, qui faisait partie des droits régaliens ou seigneuriaux appartenant à l'évêque. Celui-ci ne tarda pas à en concéder une part à diverses personnes, au Vidame, au bouteiller, au Chapitre (1224), à l'abbaye de Saint-Pierre (1105), à la Commanderie du Temple (1248) et à certains personnages qu'il voulut récompenser.

La Commanderie du Temple possédait une place où elle percevait le minage suivant une donation d'une mine de blé au marché faite par Jean de Cadavistra, chevalier, qui en avait obtenu la concession de l'évêque de Chalons (1147).

Quartier du Cours d'Ormesson en 1625 : Plan
En 1272, Marie de Vertus donna aux Templiers vingt sols de cens sur la maison et couvent des Augustins de Chalons à charge d'un anniversaire à célébrer en la chapelle de la Commanderie, ce qui prouve qu'il y avait alors des religieux Augustins à Chalons et que la maison qu'ils occupaient ne leur appartenait pas.

C'est par arrêt du Conseil d'Etal du 27 juillet 1756, qu'il fut décidé qu'un vaste hôtel serait, construit. La maison dont il est question fut achetée en 1766, moyennant 40,000 francs, au sieur Papillon d'Autroche qui en était alors possesseur. Les propriétés voisines c'est-à-dire un grand jardin et une petite maison servant au jardinier, appartenant à la Commanderie de la Neuville, une maison appartenant aux chapelains de Cernon et deux autres propriétés touchant à la rue Varin furent acquises. C'est sur ce vaste terrain que de 1766 à 1771 fut élevé l'hôtel de l'Intendance, aujourd'hui de la Préfecture.

Rue Saint-Nicaise et quartier Saint-Jean : Plan
Vers le haut de la rue Baudelot était une maison appelée d'ancienneté l'hoslel du Mouton (1471-1558). En 1683 l'enseigne n'y pendait plus, mais c'était toujours la maison du Mouton, située devant le Gros-Puits
Enfin, faisant le coin des rues Saint-Nicaise et Flocmagny, était une maison, grange, étables, cour et jardin, appelée l'hostel du Temple (1406-1611), qui appartenait à la commanderie de la Neuville dès l'an 1269, et qui, le 12 novembre 1406, fut vendue aux religieux de Saint-Pierre par Pierre de Beaufremont, commandeur de la Neuville-au-Temple, moyennant « 50 livres tournois de bonne monnaie courante, plus ung florin d'or à l'escu à trois fleurs de lys du coing du roi » C'est à cause de cette maison qu'une cour qui s'ouvre dans la rue du Flocmagny prit le nom de cour du Temple, qu'elle a conservé jusqu'à nos jours. Les maisons de cette cour portent aujourd'hui les N° 20, 22, 24 et 26 de la rue du Flocmagny et sont considérées comme en faisant partie.

Rue Grande-Etape
Nous n'avons plus à signaler dans cette rue que la Cour du Temple qui portait ce nom à cause de la maison des Templiers située rue Saint-Nicaise et qui aboutissait à cette cour. On en trouve trace dès l'an 1406 et elle a longtemps porté ce nom. Elle se compose aujourd'hui des maisons N° 20, 22 et 24 de la rue du Flocmagny. Elle existe encore, quoique les plans de la ville ne l'indiquent pas.

En face la cour du Temple est la rue du Soleil d'or aboutissant à la ruelle de la Congrégation. On la nommait autrefois rue de la Vignette (1306). Il a existé dans cette rue depuis le siècle dernier une auberge à l'enseigne du Soleil d'or. En 1782, une brigade des gardes du corps y étant logée.

Quartier Saint-Loup : Plan
En 1469 fut acheté « ung jardin auquel il y a ung colombier basti sur quatre poteaux de bois au ban des clercs à l'endroit de Thibaut-des-Murs, tenant à l'héritage des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, moyennant 30 livres tournois pour principal marché et 30 sols pour le vin »
A côté était la grange des Templiers (1242-1427) ; puis la censé des Boudées, consistant, en maison, grange, étables, cour, jardin, touchant par derrière à l'hôtellerie de l'Ecu-de-France, de laquelle censé dépendaient quatre-vingt-cinq journées de terres situées au terroir de Chalons (1560-1582).

Rue Saint-Jacques : Plan
Au-delà de la rue du Tripot et à l'angle qu'elle forme avec la rue Saint-Jacques, était une hôtellerie créée dans le cours du 18e siècle où pendait pour enseigne : Au-Louvre
En 1766, Messire Jacques de Foudras, chevalier, bailli, grand-croix de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur des commanderies de Thors et de Corgebins, Pontaubert et Normier, receveur et procureur général au grand prieuré de Champagne, demeurant à Dijon, et messire Armand de Balastier de Lantage, chevalier dudit ordre, commandeur de Barbotte, venus à Chalons pour conclure un échange, prirent logis à l'hôtel du Louvre. L'enseigne subsistait encore sous le premier empire. Celle maison fut vendue en 1816 à M. Desmarels, pharmacien. Elle porte aujourd'hui le N° 23.

Quartier du Collège
La rue du Collège s'est longtemps appelée rue de la Charpenterie, depuis le carrefour Saint-Jacques jusqu'à la rue Saint-Joseph (1321-1810). Cette partie de la rue a pris quelquefois le nom de rue des Hauts-Degrés (1551-1620) à cause de la maison de la Commanderie-du-Temple située dans cette rue et qui était désignée sous ce nom.

Si nous remontons la rue du Collège par le côté opposé à partir de la place Notre-Dame nous trouvons, en face de l'impasse de Malte, la maison de la Commanderie de la Neuville-au-Temple, appelée dès l'an 1374 : la maison des Hauts-Degrés et vers la fin du 17e siècle Hôtel de Malte (1666) ; elle aboutissait par-derrière à la rue du Sauvage.

L'ordre du Temple paraît avoir possédé cet immeuble dès l'an 1247. C'était la maison principale ; mais le commandeur, qui résidait peu, la donnait quelquefois à loyer. En 1616, elle fut donnée à bail à Nicolas de Bar, bourgeois de Chalons, avec les autres biens de la Commanderie, moyennant 3,000 livres par an, « à charge aussi de loger et nourrir le commandeur avec deux hommes, son laquais et trois chevaux par huit jours entiers chaque année, de nourrir l'homme qu'il enverra à Chalons, à pied ou à cheval, pour son service, et enfin de livrer à l'occasion du bail passé, un cheval sellé et bridé de la valeur de 300 livres. » Cette maison fut vendue comme bien national, le 25 février 1793, au citoyen Etienne Manget, syndic du district, pour 12,100 livres, elle était alors louée au sieur Dubois de Livry depuis 1787.

Les voies adjacentes à la rue du Collège sont : du côté droit l'Impasse de Malte, dont nous avons parlé plus haut d'une façon suffisante. Elle a évidemment pris ce nom à cause du voisinage de la maison de la Commanderie qui était située en face.

1263. Près du Marché en la rue appelée Renaonne ou Rencionne
1263. Rue Lamacaquetis ou la Maceriaquetis
1263. Rue de Courcelle.
Ces trois rues sont dénommées dans une bulle du Pape Innocent IV datée de 1263, confirmative des biens de la Commanderie de la Neuville : « . . . In civitate Cathalaunensi domum unam prope macellum in vico qui dicitur Renaonne (ou Rencionne) (1) . . . et in vicis qui de Lamacaquetis (ou la Maceriaquelis) et de Corcellis appellanlur. »
1. Il n'y a pas lieu de la confondre avec la rue Rancienne qui n'était pas près du Marché.
1286. - Rue Mosa, où se trouvait une maison sur laquelle la Commanderie percevait 10 sols de cens.
Sources : Grignon, Louis. Topographie historique de la ville de Châlons-sur-Marne. Châlons-en-Champagne (Marne) 1889. BNF

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Chalons-sur-Saone   (71)

Maison du Temple de Châlons-sur-Saône
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement et Cantons: Chalon-sur-Saône — 71


Maison du Temple de Châlons-sur-Saône
Maison du Temple de Châlons-sur-Saône


Le siège de cet établissement fondé par les Templiers, et dont les Hospitaliers héritèrent plus tard, occupait une large place à part, hors de l'enceinte primitive de la ville, sur laquelle place furent élevées d'assez fortes constructions, enfermées dans un enclos bordé par la rivière, et dont il ne reste d'autre témoin qu'une chapelle relevée, en 1407, sur les ruines de l'ancienne, par les soins d'un des commandeurs, Hugues d'Arcy.

La rue où est situé ce petit monument, devenu propriété particulière, ainsi que le port voisin sur la Saône, ont longtemps porté le nom historique du Temple, qu'on n'eût pas dû laisser perdre.

Cette chapelle avait servi de sépulture aux Templiers et ensuite aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem; elle renfermait plusieurs pierres tombales curieuses, que la Société d'histoire et d'archéologie de Châlons-sur-Saône a obtenues du propriétaire et qu'elle conservera avec soin.

Nous n'en citerons qu'une seule, qui, par sa singularité, pourra peut-être intéresser. Elle ne reposait pas, comme les autres, sur le sol, mais elle était appliquée à la muraille, à 1m. 60 de hauteur. Quand on l'enleva, on vit qu'elle cachait une boîte qui tomba en poussière et qui contenait les ossements d'une jambe et d'un pied avec quelques monnaies frustes. Cette pierre portait l'inscription instructive que voici textuellement:


L'AN DE GRACE MVº ET X LE XXIV DE IANVIER FVT ICY MIS LE PIED DROIT ET PARTIE DE LA IAMBE DE R. HELYE DV BOYS GRAND PRIEVR DE CHAMPAGNE ET COMMANDEVR DE CHALON, LAQVELLE LVY FVST CVOUPEE POVR INCONVENIENT DE MALADIE ET MOVRVT LE PENVLTIEME IOVR DE IVILLET EN SVIVANT 1510. PRIEZ DIEV POVR LVY.


Chalon
Située au fond de la petite rue du Temple, une façade se fait discrète. Il s'agit de l'église des Templiers. Les Templiers, qui protégeaient les Croisés, se sont transformés en gens de finance, prenant part au commerce au cours du XIII e siècle. C'est à cette époque qu'a été construit l'édifice chalonnais, qui par la suite a connu des changements de mains successifs (hospitaliers de Jérusalem, Ordre de Malte, devenu privée à la Révolution). La dernière grande transformation date de 1769 comme en témoigne la date sculptée sur la façade principale. à droite, une pierre tombale de 1559, trouvée sur le site a été exposée. Ce monument pluriséculaire accueille désormais le musée du souvenir du combattant, un autre grand lieu d'histoire. La boucle semble bouclée.
Voir : L'Eglise du Temple

Il est probable que ce ne fut pas la vanité de ce digne grand-prieur qui détermina l'érection de ce petit monument, mais plutôt, sans doute, un sentiment de respect et de regret du commandeur du Perron qui lui succéda à Châlons-sur-Saône.

Il est bien constaté que les Templiers étaient venus se poser a Châlons-sur-Saône comme sur les autres points de la Bourgogne dès le XIIe siècle, car de bonne heure ils étaient en discussion avec Jean, comte de Châlons-sur-Saône, qui leur disputait la propriété d'une grande pièce de pré nommée « le Breuil », entre « Saint-Jean-de-Maizel et Saint-Cosme », qui leur avait été donnée, en 1150, par le duc Eudes II. Mais l'évêque Durand parvint à rétablir le bon accord par un traité du mois d'octobre 1234, au moyen duquel les droits des Templiers sur ce pré du Breuil, comme ceux dont ils étaient en possession en vertu de titres anciens sur le village de « Sevrey » et sur leur « fief de Buxy », localités où ils avaient des maisons du Temple, leur furent confirmés par ce comte de Châlons-sur-Saône, qui, repentant et voulant les dédommager du trouble qu'il leur avait causé, leur concéda à perpétuité et par pure aumône l'usage de prendre du bois dans toutes les forêts de son comté, et le droit de pâturage sur ses terres, y ajoutant le procédé honorable de demander à être affilié à la milice du Temple « cum isdem fratrern ad petitionem meam in confraternitatem me recepissent. »

En 1225, il leur fut fait donation par Didier de Châlons-sur-Saône, du consentement de Guilleinette, sa femme, d'un « abergement » et de bâtiments proche les murailles de la ville pour adjoindre à leur maison.

Plus tard, en 1251, le duc Hugues IV, voulant avoir part aux mérites et récompenses des frères de la milice du Temple de Châlons-sur-Saône, leur allouait une rente de 50 livres « digenoises » à prendre sur le produit des foires chaudes. Mais la perception de cette rente sur les foires ayant amené des difficultés, le bon duc Philippe la convertit, en 1429, en une allocation annuelle de 33 livres et un demi-gros vieil sur les produits de ses levées dans le Châlonnais, ce à quoi René Pot, commandeur du Temple de Châlons-sur-Saône, donna son consentement.

En 1307, on trouve encore la mention de cette maison du Temple dans l'instruction du procès, par un certain frère nommé Constant, de Bissey, qui avait été admis dans l'ordre en se soumettant à de curieuses conditions que nous ne traduirons pas pour cause:
« Frater Constantius, de Biciaco la Coste, venditor vinorum domus Templi de Pruvini, dixit quod fuit receptus in domo Templi Cabilonensis per fratrem Odonem de Castronovo, preceptorem BALLIVIE Cabilonensis presentibus fratribus Guillelmo, DISPENSATORE, et Stephano de Buris, BERGERIO dicte domus... »
« Item dixit per juramentum suum quod recipiens fecit se osculari ab eo in ore et in umbilico, et precepit sibi quod oscularetur eum in parte posteriori in fine spine dorsi, sed ipse noluit facere. »
César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.

Châlons-sur-Saône — Cartulaire du Temple
Petrus de Sancto Romano. 1238. Châlons-sur-Saône. « Preceptor domorum mil. Templi in Francia. »
Sources: E-G. Léonard, Introduction au Cartulaire Manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le Marquis d'Albon.

Châlons-sur-Saône sous les Hospitaliers de Saint-Jean
Enfin l'exemption des droits de péage dont les frères hospitaliers, qui avaient alors succédé aux Templiers, jouissaient depuis longtemps ainsi que leurs serviteurs, donna lieu, en 1371, à un jugement par lequel Jean de Fusey, demeurant au pont de Grone, dut faire réparation publique à frère Laurent de Bretenay, commandeur de Châlons-sur-Saône, le genou en terre, en lui présentant une branche de fenouil, pour avoir osé saisir les mitaines d'un de ses valets qui s'était refusé a payer le passage au pont de Grosne, MM. les Hospitaliers étaient aussi fort rigides à faire maintenir les privilèges de leur enclos du Temple.

Deux jugements vont nous en fournir la preuve. L'un, de 1455, Jean de Vienne étant alors commandeur, fit condamner George, bâtard de Namur, et consorts, à faire dire une messe et à offrir une livre de cire, pour s'être permis de frapper de coups de poing, dans la maison du Temple, deux de ses hommes de Givry, nommés Philibert Perret et Guichard Factet.

L'autre est une sentence rendue, en 1522, en la justice de la commanderie, le roi François 1er étant pour lors à Châlons-sur-Saône, contre Jean de Brigny, capitaine de la ville, qui, au mépris des franchises des Hospitaliers, s'était permis d'entrer dans l'enclos du Temple pour y poser des gardes, et d'enlever par violence les clefs des portes allant en Saône que détenait l'agent de la commanderie, ce qui le fit condamner à 8 livres d'amende et à faire réparation au commandeur.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.

Eglise du Temple de Châlons-sur-Saône
L'église du Temple était jadis isolée au milieu des bâtiments de la commanderie qui s'étendait de la rue de Lyon actuelle à la Saône. Transformée en fabrique de liqueurs, elle est enserrée par des maisons, de sorte qu'on ne voit que sa façade, dans la rue qui porte le nom de rue du Temple, et son chevet au fond d'une cour donnant sur le quai Gambetta.

Son plan est un rectangle dont les dimensions extérieures sont approximativement 23 mètres 50 sur 9 mètres. La construction était contrebutée par treize contreforts, deux à la façade, deux au chevet, cinq sur la face nord et quatre seulement à la face sud, le premier contrefort de cette dernière étant remplacé par une tourelle carrée.

La façade a été très modifiée: le premier contrefort de la face nord a disparu et la maison voisine vient s'appuyer sur le contrefort de gauche de la façade.
La porte, de style classique, date sans doute de 1769, année où le commandeur de Dyo-Montperroux fit exécuter d'importantes réparations; son fronton arrondi, aux armoiries martelées, coupe le ressaut à larmier signalé plus haut.

Au-dessus sont percées une ouverture carrée et, plus haut, une fenêtre en plein cintre, qui paraissent très restaurées. Le pignon est peu aigu (90º); à droite un mur le relie à la tourelle qui remplace le premier contrefort de la face méridionale.

La partie inférieure de cette tourelle est à l'alignement de la façade, mais la partie supérieure, à la hauteur du glacis du contrefort de droite, s'avance en encorbellement supporté par des modillons qui ont l'apparence — mais l'apparence seulement — de mâchicoulis.

Sur les deux autres faces de la tourelle, le surplomb est d'ailleurs beaucoup moins prononcé qu'en façade.

Des meurtrières éclairent l'escalier à vis que renferme la tourelle. Pignon, mur de raccord et tourelle sont couronnés par la corniche à modillons concaves, dite corniche bourguignonne; le modillon de l'angle nord-ouest est remplacé par une tête humaine grimaçante.

La façade ayant été remaniée, quelques détails rappellent un état antérieur qu'on ne peut reconstituer: dans l'angle formé par la face interne du contrefort de droite et le mur, au-dessus du ressaut est logé un pan de maçonnerie en surplomb qui correspond à une ouverture murée de l'escalier de la tourelle. A la même hauteur, sur la face interne du contrefort de gauche, est fixé un corbeau en quart de cercle.

Signalons encore qu'à la base de la tourelle a été scellée la pierre tombale du commandeur Calais de la Barre, mort le 22 août 1559, qui a été retrouvée en décembre 1919, au cours de travaux exécutés dans l'église.
Le chevet plat est éclairé d'un triplet dont la fenêtre centrale est légèrement plus large (0 mètre 80) que les fenêtres latérales (0 mètre 70). Le pied des fenêtres repose sur le ressaut à larmier, mais ce dernier est plus bas d' environ un mètre que sur les faces latérales.

Au-dessus du triplet est percée une petite fenêtre en plein cintre, légèrement désaxée à gauche, grossièrement agrandie par l'arrachage de quelques pierres. Le contrefort de droite du chevet a disparu, englobé dans une bâtisse moderne.
Tout l'édifice est construit en petit appareil très régulier, l'encadrement des fenêtres, les angles de la tourelle, la face antérieure des contreforts étant en échantillon plus grand.

L'intérieur du Temple a été complètement transformé. Le sol a été abaissé et deux planchers établis, de sorte que la nef forme aujourd'hui trois étages, dont deux sont plafonnés et le troisième voûté. La voûte est une voûte d'arêtes établie en 1769.

Elle se compose seulement de trois travées, les deux dernières travées de l'église étant couvertes par un seul élément de voûte. Les retombées des voûtes pénètrent dans les murs qui sont aujourd'hui absolument rectilignes, sans trace de colonnettes ni de culots.

On ignore donc comment était supportée la voûte primitive, mentionnée dans les visites du XVIIe siècle. La seule partie intéressante de l'intérieur est constituée par les escaliers à vis. Comme dans tous les escaliers de tourelle, il y en a, en effet, deux: le premier large, d'un mètre, occupe la tourelle de l'angle sud-ouest jusqu'à la hauteur de la voûte de l'église et débouche dans le grenier, sous une voûte d'ogives très simple: les ogives ont une section carrée et la clef, très petite, est ornée d'un feuillage à faible relief; cette voûte est environ à mi-hauteur de la partie en encorbellement de la tourelle.

Au-dessus d'elle se trouve une petite pièce (3 mètres 25 sur 2 mètres), où l'on monte par le second escalier à vis, large de 0 mètre 60, qui commence là où aboutit le premier. Cette pièce est voûtée de la même façon que la cage d'escalier inférieure. Elle a été transformée en colombier à une époque ancienne, une des trois meurtrières qui l'éclairaient, celle du sud, a été élargie à sa base et des pots ont été disposés contre le mur.

La tourelle est couverte aujourd'hui de tuiles creuses; elle l'était déjà au temps de Jules Chevrier, mais ce n'est sans doute pas l'état primitif. Le second escalier permet, en effet, de parvenir au-dessus de la deuxième voûte et les visites des XVIIe et XVIIIe siècles mentionnent un clocher: au devant de la porte et sur le pignon du coté de la cour est un clocher de bois couvert de tuile comme tout le reste du corps de ladite chapelle, dans lequel sont deux cloches presque de mesure grosseur et d'environ chacune de vingt pouces de diamètre.

Nous ne possédons aucun renseignement sur la date de cette église dont on ne connaît même pas le vocable avec certitude: elle est appelée le plus souvent Saint-Barthélemy, mais aussi parfois Saint-Jean-Baptiste.

Cet édifice présente en réalité, tous les caractères du XIIIe siècle, notamment dans ses fenêtres, dans sa corniche analogue à celle du choeur de Saint-Vincent construit vers 1230.

Les ogives des deux voûtes de la tourelle sont assez archaïques, mais c'est là un caractère qu'on retrouve dans toutes les petites églises du XIIIe siècle de la région comme l'a montré encore tout récemment une élève de l'Ecole des Chartes, Mlle Fernillot, dans sa thèse consacrée aux Eglises gothiques dans l'ancien diocèse de Châlons-sur-Saône.

Les éléments qui permettraient une datation rigoureuse: chapiteaux, base de colonnes, faisant entièrement défaut, il faut se contenter de placer vers le milieu du XIIIe siècle, sans préciser davantage, la construction de cet édifice qui est un bon exemple à la fois du style gothique bourguignon et de l'architecture des templiers.
Les Templiers avaient des dîmes, qu'ils ne pouvaient amasser qu'après la levée de celles de l'évèque. Leur domaine, bâtiment, écurie, pressoir, jardin et vignes, fut vendu 2 000 livres le 28 frimaire an III.
Sources Texte de l'OSJ: Ordre de Saint Jean

Baillie templière de Chalon-sur-Saône
Inventaire de 1698:
— Temple de Chalon, maison, chapelle, moulin sur bateau.

Bois-Verdenay
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Saint-Martin-en-Bresse, Commune: Allériot — 71


Domaine du  Temple à Verdenay
Domaine du Temple à Verdenay


— Le Temple de Le Bois-Verdenay.

Bois-Verdenet
— Hameau, commune d'Allériot.
— Subtus Boscum Verdeneys, 1257 (Cart. Saint-Vincent de Chalon, 749).
— Bos Vertenay, 1284 (Saint-Marcel, H 255).
— Bois Verdenois, 1313 (Niepce, page 213).
— Boscus Verdonay, 1395 (Bellecroix, H).
— Bois Verdenoy, 1415 (Chap. cath. Saint-Vincent de Chalon, G 155).
— Bois Verdenay, 1694 (Bellecroix, H).
— Verdenet, 1759 (Archives de la Côte-d'Or, C 7113).
— Verdener, 1763 (Etats-Cassini).
— Bois-Verdenet, 1844 (Etat-major).
En 1789, membre de la commanderie de Chalon-sur-Saône de l'ordre de Malte, avec chapelle (Carte des Etats).

Loisy
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Louhans, Canton: Cuisery — 71


Domaine du  Temple à Loisy
Domaine du Temple à Loisy


— Le Temple de Loisy, maison et terres.

Lessart
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Chagny, Commune: Demigny — 71
— Le Temple de Lessart


Domaine du  Temple à Lessart
Domaine du Temple à Lessart


Temple de Boulay
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Canton: Digoin, Commune: Saint-Agnan - 71


Temple de Boulay
Domaine du Temple de


— La Maison du Temple de Boulay sur la commune de Saint-Agnan en Bourgogne était une possession templière.

Chauley
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Saint-Martin-en-Bresse, Commune: Saint-Martin-en-Bresse — 71


Domaine du  Temple à Chauley
Localisation: Domaine du Temple à Chauley


— Temple de Chauley, avec maison grange terres.

Le Temple de Sevrey
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement et Canton: Chalon-sur-Saône — 71


Maison du Temple de Sevrey
Localisation: Maison du Temple de Sevrey


— Temple de Sevrey, domaine avec maison et terres.
La Commanderie des Templiers figure près de Sevrey - noté Seuvrey - sur la carte de Cassini. Le village de Sevrey, bâti en plaine, est situé à 6 Km au sud-est de Chalon-sur-Saône sur la route de Dijon. La Corne, affluent de la Saône, le délimite au nord. Sevrey doit son nom à une famille gallo-romaine Severius qui y possédait une villa. Le village a connu une grande notoriété depuis le bas Moyen-Age jusqu'en 1830, grâce à ses poteries (exportées dans toute la vallée de la Saône et du Rhône) et de la corporation des Tupiniers (ou fabricants de pots de terre) qui en possédait le privilège de production.

Le Temple
— Ferme, commune de Sevrey.
— En 1789, possession de la commanderie du Temple de Chalon-sur-Saône.
— Homines Templi de Siveri, 1234 (Perry, pr., page 63).
— Domo ordinis vocata a Sivre, 1307 (Lavirotte, page 266).
— La maison du Temple de Sevrey, 1360 (Archives de la Côte-d'Or, B 11551, f. 14).
— L'ostel du Temple de Sevrey ferme de foussez, 1470 (Archives de la Côte-d'Or, B 11553, f. 27).
— L'hostel du Temple de Sevrey, 1557 (Archives de la Côte-d'Or, C 5128, f. 26 v.).
— La grangerie du Temple, 1691 (Archives de la Côte-d'Or, C 6770).
— La ferme du Temple, 1757 (Archives de la Côte-d'Or, C 3530, page 281).
— Commanderie, 1783 (Etats-Cassini).
— La Commanderie du Temple, 1780 (Courtépée, III, page 410).
— Le Temple, 1783 (Nouv. état gén., f. 300 v.).
— Temple de Buxy, avec chapelle, maison, seigneurie, moulin et terres.

Temple de Buxy
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Buxy - 71


Domaine du Temple de Buxy
Domaine du Temple de Buxy


— Les Templiers avaient implanté leur Commanderie de Buxy au lieu-dit « Le Temple » au sud-est du village fortifié de Buxy, sur la route menant de Chalon-sur-Saône à Cluny.

Le Temple
— Ferme, commune de Jully-lès-Buxy.
— En 1789, maison de la commanderie de Malte de Chalon-sur-Saône, avec chapelle (Archives de la Côte-d'Or, C 3530, page 167 ; Courtépée, III, page 382).
— Preceptor Templi Buxiarum, 1204 (Maiz., H 54).
— Moulin du Temple, 1573 (Temple de Chalon, H).
— Le Temple de Buxy, 1609 (Bellecroix, H).
— Maison du Temple, 1666 (Archives de la Côte-d'Or, C 2887, page 581).
— Ferme de la commanderie du Temple et moulin du Temple, 1757 (Archives de la Côte-d'Or, C 3530, page 167-168).
— Le Temple, 1760 (Etat alph., page 100).
— La Commanderie-du-Temple, 1783 (Nouv. état gén., f. 134 v.).
— Le Temple, 1844 (Etat-major).

Givry
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Givry — 71


Domaine du Temple de Givry
Domaine du Temple de Givry


— Temple de Givry, avec des maisons et des vignes. Il y avait aussi un moulin du Temple. (César Lavirotte, page 266)

Saint-Oyen
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Mâcon, Canton: Lugny, Commune: Montbellet — 71


Domaine du Temple de Saint-Oyen
Domaine du Temple de Saint-Oyen


— Le Temple de Saint-Oyen, maison, terres et dîmes.

Saint-Loup-de-Varennes
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement et Canton: Chalon-sur-Saône, Commune: Saint-Loup-de-Varennes — 71


Temple de Saint-Loup-de-Varennes
Domaine du Temple de Saint-Loup-de-Varennes


— Domaines et dîmes à Saint-Loup-de-Varennes.

Saint-Maurice
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Saint-Martin-en-Bresse — 71


Domaine du Temple de Saint-Maurice
Domaine du Temple de Saint-Maurice


— Dîmes de Saint-Maurice [en Rivière].

Lux
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Chalon-sur-Saône-Sud — 71


Domaine du Temple de Lux
Domaine du Temple de Lux


— Le pré de Lux.

Lux-Sevrey
— Commune, canton de Chalon-sur-Saône-sud.
— In villa Sivrei, 1153 (Ferté, H 24).
— Grangia de Siviri, 1234/35 (Perry, pr., page 63).
— Sivere, 1255 (Saint-Vincent de Chalon).
— Sevrel, 1267 (Ferté, H 28).
— Sirve, 1307 (Lavirotte, page 266).
— Sevreyum, 1320 (Longnon, Pouillés, page 175).
— Sirvey, 1360 (Archives de la Côte-d'Or, B 11538, f. 8 v.).
— Cevrey, 1394 (Archives de la Côte-d'Or, B 11540, f. 30).
— Sevrey, 1408 (Archives de la Côte-d'Or, B 11541, f. 22).
— Severey, 1757 (Archives de la Côte-d'Or, C 3530, page 281).
En 1789, Sevrey dépendait des bailliage et recette de Chalon-sur-Saône.
Ancienne commanderie du Temple, réunie à la commanderie de Malte de Chalon-sur-Saône.
Pendant la période intermédiaire, Sevrey a fait partie du canton de Varennes-le-Grand.
La commune de Lux a été réunie à Sevrey de 1823 (ordonance du 26 novembre) à 1867 (arrêté préf. du 24 octobre).

Le hameau de Droux
— En partie de Sevrey avant 1823, en 1867 été rattaché à la comune de Lux.
— Le pré de Chalon;
— Le droit de langue de boeuf;
— Les cens sur les maisons de Chalon et du faubourg;
— Les cens des terriers des villages de Saint-Maurice, Chevrey, Damerey, Prondevaux, Chatenay;
— Les bois en coupes réglées;
— Les dîmes des tupiniers de Sevrey.
Ne figurait pas dans cet inventaire pour la raison suivante: ces maisons templières ont été retirées de la langue d'Auvergne pour être intégrées à la langue de France.
— Le Temple de Montbellet, seigneurie, maison, chapelle, bâtiments agricoles, grange, terres dîmes, cens;
— Le Temple de Rougepont, maison, chapelle, bâtiments agricoles, grange, terres dîmes, cens;

Pour les biens ci-dessous, ils faisaient partie de la rive opposée de la Saône dite outre Saône:
Le Temple de Bois-Verdenet
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Saint-Martin-en-Bresse, Commune: Allériot — 71


Maison du Temple de Bois-Verdenet
Maison du Temple de Bois-Verdenet


Bois-Verdenet
— Hameau, commune d'Allériot.
— Subtus Boscum Verdeneys, 1257 (Cart. Saint-Vincent de Chalon, 749).
— Bos Vertenay, 1284 (Saint-Marcel, H 255).
— Bois Verdenois, 1313 (Niepce, page 213).
— Boscus Verdonay, 1395 (Bellecroix, H).
— Bois Verdenoy, 1415 (Chap. cath. Saint-Vincent de Chalon, G 155).
— Bois Verdenay, 1694 (Bellecroix, H).
— Verdenet, 1759 (Archives de la Côte-d'Or, C 7113).
— Verdener, 1763 (Etats-Cassini).
— Bois-Verdenet, 1844 (Etat-major).
— En 1789, membre de la commanderie de Chalon-sur-Saône de l'ordre de Malte, avec chapelle (Carte des Etats).

Le Temple de Sirvey
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement et Canton: Chalon-sur-Saône, Commune: Sevrey — 71


Maison du temple de Sevrey
Maison du Temple de Sevrey


Il faut lire Sevrey (canton de Chalon Sud)

Le Temple
— Ferme, commune de Sevrey.
— En 1789, possession de la commanderie du Temple de Chalon-sur-Saône.
— Homines Templi de Siveri, 1234 (Perry, pr., page 63).
— Domo ordinis vocata a Sivre, 1307 (Lavirotte, page 266).
— La maison du Temple de Sevrey, 1360 (Archives de la Côte-d'Or, B 11551, f. 14).
— L'ostel du Temple de Sevrey ferme de foussez, 1470 (Archives de la Côte-d'Or, B 11553, f. 27).
— L'hostel du Temple de Sevrey, 1557 (Archives de la Côte-d'Or, C 5128, f. 26 v.).
— La grangerie du Temple, 1691 (Archives de la Côte-d'Or, C 6770).
— La ferme du Temple, 1757 (Archives de la Côte-d'Or, C 3530, page 281).
— Commanderie, 1783 (Etats-Cassini).
— La Commanderie du Temple, 1780 (Courtépée, III, page 410).
— Le Temple, 1783 (Nouv. état gén., f. 300 v.).

Le Temple de Monteret il faut lire Les Montots
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Buxy, Commune: Bissey-sous-Cruchaud — 71


Domaine du Temple de Montots
Domaine du Temple de Montot


Montot
A l'ouest de Sevrey, les Templiers possédaient deux autres commanderies : Buxy et Montot (Les Montots), à l'ouest de Bissey-sous-Cruchaud. Issu du latin « mons » auquel est ajouté le suffixe diminutif « ittum » qui donne « et » en français et « ot » en comtois et bourguignon. Montot en patois du pays signifie « petit mont ». Montot se trouve à proximité de l'axe Chalon-sur-Saône — Monceau-les-Mines (N80). « Les Montots » est un cru des côtes chalonnaises (bourgogne blanc). Montet (°Montot) est cité dans la liste des 22 Maisons qui avaient appartenu aux Templiers dans le bailliage de Mâcon.

Montot
— Hameau, commune de Vaudebarrier.
— Montet, 1370 (Archives de la Côte-d'Or, B 955, f. 339 v.).
— Le Montot, 1625 (Lex, Fiefs, page 103).
— Montot, 1648 (Archives de la Côte-d'Or, C 6872) et 1951 (I.N.S.E.E., page 74, col. 1).
— Le Monto, alias Moutot, 1892 (Siraud, page 141, col. 1 et page 150, col. 2).
— En 1789, en partie possession de la commanderie d'Epinassy (Archives de la Côte-d'Or, B 11558, f. 6).
— Et puis, pour être complet, il faut ajouter à cette baillie de Chalon en 1333, suite à l'inventaire avant sessions des biens:

Le Temple de Dieulegard
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Mont-Saint-Vincent, Commune: Saint-Micaud — 71


Domaine du Temple de Dieulegard
Domaine du Temple de Dieulegard


La Chapelle
— Ecart, commune de Saint-Micaud.
— Bartholomeus de Genestoy, 1184 (Ferté, H 25).
— Genestei, 1206 (Ferté, H 26).
— La chappelle de Genestoy, 1435 (Archives de la Côte-d'Or, B 964, f. 466).
— Genetoy, 1452/53 (Archives de la Côte-d'Or, B 963).
— Genestoy de Saint Micault, 1476 (Archives de la Côte-d'Or, B 11510, f. 106).
— La Chapelle Genetoye, 1757 (Archives de la Côte-d'Or, C 3531, page 688).
— La Chapelle, 1784 (Archives de la Côte-d'Or, C 6855).
— En 1789, du bailliage de Montcenis (B 11510, f. 110).
— Chapelle (déjà ruinée en 1666) dépendant de la commanderie du Temple de Chalon-sur-Saône (Archives de la Côte-d'Or, C 2884, page 919).

La Chapelle du Temple de Demigny
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Chagny — 71


La Chapelle du Temple de Demigny
Chapelle du Temple de Demigny


La Commanderie de Demigni (La Chapelle-de-Demigny) se trouvait sur l'axe Beaune Chalon-sur-Saône. Sur la carte de Cassini, le lieu-dit « La Chapelle » figure au sud de Demigny sur le Chemin de Châlon.
Le précepteur de La Chapelle-de-Demigny (« magister Capelle ville Templariorum ») était Constancius en 1190.
Les Maisons qui avaient appartenu aux Templiers dans le bailliage de Mâcon étaient au nombre de 22, dont celle de Demigni (La Chapelle-de-Demigny).

Demigny
— Commune, canton de Chagny.
— Capella in comitatu Cabillonensi supra fluvium Duinamæ in honore Sancti-Martialis, 877 (Charte pour Saint-Andoche d'Autun, Bibl. Ecole des Chartes, I, page 208 ; Chaume, II, page 1000).
— Villa de Dumigniaco, 1190 (Maiz., H 54).
— Parrochia de Dumenne, 1204 (Maiz., H 54).
— Capella de Demigney, 1212 (Maiz., H 55).
— Villa de Demineyo, 1223 (Pérard).
— Territoriumæ de Deminie, 1294 (Maiz., H 55).
— Villa de Duminiaco, 1225 (Maiz., H 55).
— Parrochia de Demigneio, 1225 (Lavirotte, page 262).
— Parrochia de Dumigni, 1225 (Saint-Andoche, H 930, vidimus 1307).
— Villa de Demigneyo, 1241 (Perry, pr., page 66).
— Dimigniacus, 1252 (Saint-Marcel, H 255).
— Archipresbiter Dimigneii, 1253 (Maiz., H 56).
— Daminhie, 1310 (Lavirotte, page 262).
— Migny, 1313 (Niepce, page 241).
— Demigneyum, archipresbiteratus de Diminieyo, 1320 (Longnon ; Pouillés, page 175 et 176).
— Decima de Demigner, 1323 (Maiz., H 57).
— Demigne, 1334 (Maiz., H 58).
— Demigney, 1360 (Archives de la Côte-d'Or, B 11538, f. 36).
— Villa de Digmeygneyo, 1380 (Maiz., H 59).
— Villa de Dimigneyo, alias Dumigneyo, 1436 (Saint-Andoche, H 930).
— Villa de Demigniaco, 1500 (Bellecroix, H).
— Demigny, 1503 (Archives de la Côte-d'Or, B 11730, f. 352).
— En 1789, Demigny dépendait des bailliage et recette de Chalon-sur-Saône.
— Ancienne maison du Temple à La Chapelle, possession de la commanderie de Bellecroix.

Le Temple de Launay
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Canton: Semur-en-Brionnais, Commune: Sainte-Foy — 71;


Maison du Temple de Launay
Maison du Temple de Launay


Entre Charolles et Roanne, la Commanderie de Launay est implantée au sud-ouest de Briant près de Sainte Foy et du Bois de Montmégin. La Maison du Temple de Launay appartenait aux Templiers. Elle est citée Launoys parmi les 22 Maisons qui avaient appartenu aux Templiers dans le bailliage de Mâcon.

Launay
— Hameau et château, commune de Sainte-Foy.
— Lannoy, 1381 (Archives de la Côte-d'Or, C 6281, f. 5 v.).
— Launois, 1381 (Archives de la Côte-d'Or, B 10529).
— Lanois, 1382 (Archives de la Côte-d'Or, B 10529).
— Lanoys, 1382/83 (Archives de la Côte-d'Or, B 10530).
— Launoy, 1476 (Archives de la Côte-d'Or, B 11510, f. 115 v.).
— Launoys, 1483 (Archives de la Côte-d'Or, B 978 bis, f. 20).
— Lanoix, 1487 (Archives de la Côte-d'Or, B 10583).
— Lannoix, 1533/34 (Archives de la Côte-d'Or, B 978ter, f. 72).
— Lannoys, 1551 (Archives de la Côte-d'Or, B 978ter, f. 302 v.).
— Launay, 1663 (Archives de la Côte-d'Or, C 7426).
— Laulnay, 1666 (Archives de la Côte-d'Or, C 2889, page 241).
— Château-de-Launay ; Lannoy, alias Launay, 1892 (Siraud, page 82, col. 2, page 126, col. 2 et page 127, col. 1).
— En 1789, paroisse de Briant, du bailliage de Semur-en-Brionnais.
— Château avec chapelle Saint-Jean-Baptiste, à la commanderie de Mâcon de l'ordre du Temple puis de Malte (Courtépée, III, page 96).
— Avant 1863, commune de Briant.

En Laye
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Canton: Digoin, Commune: Varenne-Saint-Germain - 71


Domaine du Temple de Laye
Domaine du Temple de Laye


Varenne-Saint-Germain est situé au sud-ouest de Paray-le-Monial.
Au 1er janvier 1973, les communes de Varenne-Reuillon et Saint-Germain-des-Rives ont fusionné sous le nom de Varenne-Saint-Germain. La Maison du Temple de Laye figure dans la liste des 22 Maisons qui avaient appartenu aux Templiers dans le bailliage de Mâcon.

Le Bouchot
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, canton: Digoin, Commune: Bourbon-Lancy - 71


Domaine du Temple le Bouchot
Domaine du Temple de Bouchot


La bourgade celtique fut placée sous la protection de Borvo, génie des eaux et des sources puis les Romains édifièrent les thermes et la ville d' « Aquae Borvonis ». Au VIIème siècle, Bourbon-Lancy prit le nom de « Borbone Castro » (ou « Borbonem Castrum »). La forteresse de Bourbon fut ainsi construite sous les ordres des comtes de Chalon, qui possédaient la ville depuis que le comté d'Autun avait été relégué au rang de division du duché de Bourgogne ; elle fut érigée sur l'ancien fort romain. Le château est séparé de la ville par de hautes murailles et de larges fossés, trois tours carrées et quatre rondes le fortifiant. L'accès au château ne peut se faire que par la ville, le précipice où coule le Borne l'entourant par ailleurs. On fortifie puissamment la ville-close, fermée par trois portes. Sur la carte de Cassini, « Les Bouchots » sont au nord-ouest de la station thermale de Bourbon-Lancy vers le port du Fourneau (D973) où s'effectue le franchissement de la Loire. Les Templiers étaient installés en leur Commanderie des Bouchots.

Bellecroix
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Chagny - 71


Domaine du Temple de Bellecroix
Domaine du Temple de Bellecroix


— Le Temple de Bellecroix (à ne pas confondre avec la commanderie hospitalière de Bellecroix);
Pour ce que nous avons trouvé sur le précepteur du Temple:
Jean de Troyes (Johannes de Trecis), d'une famille originaire de la Champagne, il était précepteur de la baillie de Chalon et de Rougepont (domus de Rubeo-Ponte).

Il est à remarquer, que les deux Ordres ont cohabités en bonne ammonie jusqu'à la disparition des Templiers et que la baillie templière de Chalon-sur-Saône ne fut pas démantelée, ni intégrée à des biens Hospitaliers très peux nombreux dans la proximité des biens Templiers.

En effet, l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem à Chalon était rattaché à la commanderie et baillie de Bellecroix autour desquelles étaient groupées toutes les anciennes possessions le l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne méridionale, alors que toutes les anciennes préceptorie du Temple étaient réunie autour de la préceptorie et baillie de Chalon-sur-Saône.

Il n'y a pas eut dans les premiers temps réunion des biens des deux ordres, il y eut fusion que plusieurs dizaines d'années après la chute de l'Ordre du Temple.

Une enquête fut faite par Jean de Paroy, juge d'appel de Lyon pour le roi de France sur la valeur des revenus des possessions des Hospitaliers et tout particulièrement des possessions issues des biens de l'Ordre du Temple;

On peut par cette enquête se rendre compte de l'importance du seul Temple de Montbellet dit Sainte-Catherine à l'époque des Templiers, il est improbable que ces biens Templiers aient changé entre 1313 et 1333.

Voici l'extrait de cette enquête concernant Montbellet. C'est la prins de la Maison de Mont-Bellot qui fut jadis du Temple:
— Premièrement en rentes de deniers déhues en divers lieux par menues parties: 6 livres.
— Item 4 bichez de froment de rente, 4 bichez de seigle et 6 bichets d'avoine qui sont estimez, l'un parmi l'autre, à la somme de 100 sols tournois.
— Item 20 gélines, 6 deniers la géline, valant 10 sols.
— Item 12 livres de cire, qui sont converties pour l'usage de la chapelle.
— Item 60 ouvrées de vigne, l'ouvrée 5 sols, valant 5 livres.
— Item 40 soitures de prés, la soiture estimée à 5 sols, valent 10 livres.
— Item environ 70 journaux de terres gaynable, le journal 2 sols, 6 deniers, valent 8 livres, 15 sols.
— Item pour un moulin qui est estimez 6 bichez de blé mouture, le bichet où pris de 6 sols, valent 36 sols.
— Item la dîme déhu en certain lieu à Saint-Ouein, qui vaut environ 5 bichez de blé commun, le bichet estimé à 6 sols, valent 30 sols.
— Item en ladite maison à environ cent journaux de menus bois qui se gastent en l'usage de la maison.

Mont-Bellot, Montbellet
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Macon, Canton: Hurigny - 71


Maison du Temple de Montbellet
Maison du Temple de Montbellet


Les Maisons qui avaient appartenu aux Templiers dans le bailliage de Mâcon étaient au nombre de 22, savoir :
°Beaune, Belleville (°Belleville-sur-Saône), Bochet, Boloy, Bucey (°Bucey-les-Traves), Bugnois, Chalon (°Chalon-sur-Saône), Demigni (°La Chapelle-de-Demigny), Dieux-le-Gart, grange de Hont, Launoys (°Launay), Laye, °Mercey (Mont-Bellot), Montet (°Montot), Roenne, Rougepont, Ruffie, °Sevrey, Souezi (°Souzi), Tayse, La Vaux, Vernois (ou Le Vernoy ou °Levernois).

La Commanderie du Temple Sainte-Catherine est située près du hameau de Mercey sur la commune de Montbellet (Mont-Bellot). Implantée sur l'axe Beaune-Mâcon, au sud de Tournus (près de l'actuelle A6), elle paraît remonter à la fin du XIIIème siècle. La chapelle Sainte-Catherine est imposante avec ses contreforts sur la double façade et sur les ailes. Le seul élément pour ainsi dire décoratif est représenté par le vitrail polylobé (peut-être postérieur) et par le portail. La Commanderie avait un assez vaste territoire sur lequel elle exerçait le droit de justice et percevait en même temps un cens en argent ou en nature (froment, avoine, cire, etc.). °Rougepont (Rouge-Pont) était membre du Temple de Mercey à Montbellet. Au XVIIIème siècle, il existait encore dans les archives du Temple de Chalon, « un gros sac dans lequel étoient, tant les titres de la fondation de la chapelle de Montbellet, qu'autres concernant ladite chapelle ». Malheureusement ces documents ont disparu et il est vraisemblable que nous ne connaîtrons jamais les origines et le nom du fondateur du Temple Sainte-Catherine. Les bâtiments de la Commanderie sont situés au sud-est de la chapelle. Ils se composent d'un grand enclos entouré de murailles. Cet enclos s'ouvre sur le dehors par une porte cochère en pierre de taille et par une autre plus petite qui lui est accolée, toutes deux garnies de leurs « ventillons » et « verrouillets ». On entre alors dans une basse cour de cent dix-sept pieds de long sur cent six pieds de large. Puis, par une grande porte de pierre de taille, sur laquelle sont figurées les armes de la « Religion de Saint-Jean-de-Jérusalem », on accède à une autre cour où se trouvent le donjon, un four, une petite grange, une étable à vaches, une bergerie et une écurie de chevaux.

Une porte secrète permet de sortir de cette cour et de gagner la rue tandis qu'un couloir conduit aux prisons et aux chambres. Dédiée à Sainte-Catherine, la chapelle du Temple reste inchangée, comme elle était au moyen âge. C'est un beau spécimen de l'architecture religieuse gothique du XIIIe siècle, le seul existant en Mâconnais avec Notre-Dame de Cluny. Cette église du Temple n'est pas normalement orientée car son chevet est au nord-est. Elle est construite sur un plan rectangulaire soutenu par douze contreforts extérieurs : quatre de chaque côté et deux à chaque pignons. La nef unique est divisée en trois compartiments voûtés sur croisées d'ogives, séparés les uns des autres par un doubleau en forme de boudin un peu allongé orné d'un méplat au centre. Le profil et la dimension de ce doubleau correspondent aux autres nervures des croisées d'ogives. Les clefs de voûtes de ces dernières sont très plates. Celle du cœur est décorée d'un Agnus-Dei. Les retombées des nervures reposent chacune sur une amorce de colonnette, terminée par un chapiteau orné d'une rangée de feuillages. Ces amorces de colonnettes reposent, elles-mêmes, sur des consoles ou culs-de-lampe représentant chacune une tête d'homme ou d'ange. L'éclairage de la chapelle se fait par trois grands fenestrages placés dans le chœur, par un autre semblable situé dans le pignon méridional au-dessus de la porte d'entrée et par deux baies allongées, amorties par un arc brisé, percées dans les murs latéraux des compartiments de la nef. Extérieurement, la porte d'entrée présente une triple archivolte moulurée de forme dite en tiers point, vulgairement appelée ogivale. De ces trois archivoltes, la première et la seconde, en partant de l'intérieur de l'arc, retombent sur de fines colonnettes ornées de chapiteaux décorés de feuilles dites à crochets. La troisième repose à chaque extrémité sur de jolis culs-de-lampe représentant l'un une tête d'ange, l'autre des feuillages. Une frise également de feuillages à crochets couronne les deux piliers de la porte, sous le tympan, et sur le même plan que les chapiteaux des quatre colonnettes qui les encadrent. Au milieu du tympan plein, inscrit dans une élégante arcade trilobée, est sculptée en bosse une croix fleuronnée, de forme dite processionnelle, tenue par deux mains sortant des manches d'un vêtement. Devant l'entrée sud de la chapelle était jadis un porche couvert. On voit encore aujourd'hui sur la façade les corbeaux qui soutenaient la toiture. Du côté droit de l'autel, à l'extérieur était située la chapelle de « Tous les saints ».

Toutes deux étaient réunies et communiquaient intérieurement. Cet oratoire n'existe plus mais son vocable n'est pas sans rappeler la décoration picturale de l'église, détaillée dans le chapitre suivant. La chapelle possède une série imposante de fresques qui à l'origine, couvraient tous les murs intérieurs, ainsi que les voussures des ogives de la nef. Malgré les dégradations du temps, un examen minutieux laisse apparaître qu'au-dessus d'une plinthe de couleur brune se développaient des scènes religieuse en haut desquelles se trouvaient peints seize saints auréolés, placés sous des arcades trilobées. Les couleurs employées sont le rouge, l'ocre et le bleu pour ces fresques qui paraissent à peu près contemporaines de la construction de la chapelle. Si la liste des commandeurs de Montbellet depuis la réunion du Temple Sainte-Catherine à l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem est connue, par contre ceux du Temple sont à ce jour inconnus. Pierre et Simon de Bretenay, chevaliers du Temple, avaient figuré au procès des Templiers en 1313-1314.
Sources pour Montbellet, Rougepont et la baillie de Chalon-sur-Saône, Gabriel Jeanton. BNF

Autres possessions des Templiers
Reffy
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Canton: Paray-le-Monial - 71


Domaine du Temple de Reffy
Domaine du Temple de Reffy


Au nord de Baugy, sur le Chemin de Paray-le-Monial qui longe la Loire, se trouve la possession templière de Reffy. Aujourd'hui ce chemin se trouve entre la Loire et la D982.

Rougepont
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Tournus - 71


Domaine du Temple de Rougepont
Domaine du Temple de Rougepont


Rougepont sur la commune de Sennecey-le-Grand fait partie de la liste des Maisons qui avaient appartenu aux Templiers dans le bailliage de Mâcon, au nombre de 22. Il ne reste plus de vestiges de la Maison du Temple de Rouge-Pont (Rougepont) qui dépendait du Temple de Mercey à Montbellet.

Rully
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement et Canton: Charolles - 71


Domaine du Temple de Rully
Domaine du Temple de Rully


La Maison du Temple de Rully était implantée sur la route de Dijon à Charolles. La via Agrippa, et qui est resté, et restera toujours, la principale artère commerciale entre le nord et le Midi passait par Chagny. Au sud-est de Chagny existait la Commanderie Hospitalière de Belle-Croix (aujourd'hui Hostellerie du Château de Bellecroix) sur la route de Châlons. A cet endroit les deux routes bordent le Canal du Centre.

Châlons-sur-Saône
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement et Canton: Chalon-sur-Saône - 71


Domaine du Temple de Chalon
Domaine du Temple de Chalon


Histoire de Chalon
C'est sous le règne de Philippe V, duc de Bourgogne, que le 18 mai 1314, fut brûlé vif le dernier grand-maître des Templiers, Jacques Molay, seigneur Bourguignon. L'ordre du Temple possédait en Bourgogne de nombreux et riches établissements, qui ont été supprimés par suite de l'abolition de l'ordre dans un concile tenu à Vienne, en 1312.

La fondation de la commanderie du Temple à Chalon, remonte au XIIe siècle. Après la suppression de l'ordre et la mort de Jacques de Molay, en 1314, la maison passa aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, dans le grand prieuré de Champagne, dont la communauté de Chalon fut une dépendance.

Parmi les commandeurs figurent les Girard de Fougeroles, les Hugues d'Arci, les Pierre de Dyo de Montperroux. Les bâtiments et leurs dépendances étaient immenses et couvraient à peu près l'espace qui se trouve entre la rue Neuve, la rue Caumartin, ci-devant des Tanneurs, la rue de Lyon et la Saône.

Pendant fort longtemps l'enclos de cette maison a servi pour la foire des fers, que chaque maître de forges y apportait ; car à cette époque les fers ne se vendaient pas en bourse comme de nos jours. L'église qui existe encore et qui sert de magasin à M. Ferdinand Coste, a été rebâtie en 1407, et la voûte a été refaite en 1769. Tout dans cet édifice annonce qu'il appartenait à un ordre militaire, les fenêtres, les principales décorations sont en forme de fer de lance. Ce qui reste de la commanderie du Temple est maintenant une propriété particulière.

A l'instigation de Catherine de Médicis, sa mère, qui le dirigeait à son gré, Charles IX, âgé seulement de quatorze ans, résolut de parcourir les principales provinces de la France, espérant que sa présence calmerait les esprits agités et aigris par les luttes religieuses. Accompagné d'une cour nombreuse et brillante, il arriva à Chalon le 31 mai 1564, où il demeura jusqu'au trois juin suivant. Pendant son séjour il logea à la Commanderie du Temple où on lui avait préparé un appartement ayant vue sur la Saône.
Sources: Fouque, Victor. Histoire de Chalon-sur-Saône : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Chalon-sur-Saône 1844. BNF

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Chalou-Moulineux   (91)

Maison du Temple de Chalou-la-Reine - Chalou-Moulineux


Département: Essonne, Arrondissement: Etampes, Canton: Méréville, Commune: Chalou-Moulineux - 91


Chalou-la-Reine à Chalou-Moulineux
Chalou-la-Reine à Chalou-Moulineux


Après la mort de Louis, la reconnaissance et une fidèle affection ramenèrent bien souvent à Dourdan la reine Alix. Une colline située tout près de la ville, où elle aimait, dit-on, à se promener, a retenu jusqu'à ce jour le nom de Butte à la Reine.
Les bons religieux ses voisins ne furent pas oubliés par elle. Elle acheta la seigneurie de Chalou, nommée depuis Chalou-la-Reine, et la donna aux chevaliers du Temple, à la charge expresse de compter chaque année aux frères de Louye près Dourdan vingt muids de froment à prendre dans la grange de Chalou, à la mesure de l'endroit, le jour de la Saint-Rémi, et dix livres parisis à toucher au Temple à Paris, le lendemain de la Circoncision.
Le grand maître du Temple, en présence de beaucoup de ses chevaliers, passa à l'heure même une reconnaissance de cette riche dotation par acte capitulaire daté de 1183.
Sources: Joseph Guyot - Chronique d'une ancienne ville royale Dourdan : capitale du Hurepoix, page 20. Paris M.D.CCC.LXIX - Bnf

Chalou-la-Reine


Cette Maison a porté différents noms. Sous les Templiers, auxquels elle a d'abord appartenu, on l'appelait Maison du Temple de Chalou-Saint-Aignan, mais plus souvent Commanderie de Chalou-la-Reine. Après être devenue la propriété des Hospitaliers, on la nomma Commanderie de l'Estampois ou du pays d'Etampes, et aussi Commanderie d'Etampes, bien que la maison d'Etampes n'ait jamais été qu'un membre de la commanderie, et que Chalou en fut resté toujours le chef-lieu.

On n'aurait jamais du cesser de l'appeler Commanderie de Chalou-la-Reine, à cause des souvenirs historiques que ce nom faisait revivre; car on saura qu'au XIIe siècle, Chalou était un domaine royal qui appartenait à la reine Alix, mère de Philippe-Auguste. C'est ce qui le fit surnommer Chalou-La-Reine. Alix, après l'avoir donné aux Templiers, sollicita auprès du Roi, son fils, la confirmation de cette donation; et celui-ci, par ses lettres de l'année 1185, ratifia l'abandon fait aux Templiers, de la terre de Chalou-Saint-Aignan, « Chalo Saint Aniani », mais à la condition que ceux-ci ne recevraient à Chalou aucun des hotes ou bourgeois du Roi.

Chalou-la-Reine



Chapelle de Chalou-Moulineux - image Jack Bocar
Chapelle de Chalou-Moulineux


Le pape Clément III, par une bulle datée de la même année, consentit à ce que les frères du Temple possédassent librement la ville de Chalou, « villam de Chalo », que son cher fils en Dieu, Philippe roi de France, et sa pieuse mère, leur avaient concédée.

Les Templiers et après eux, les Hospitaliers, étaient seigneurs et hauts justiciers de Chalou et de Moulineux. On lit dans le rapport de la visite prieurale de 1195:
« A Chalo la Royne et Molineux, l'Hospital a toute justice, ausquels y a environ LXXXX OU C feuz, et peult valloir par communes années L livres, et le domaine, dismes et cbampars valent XXII muids froment, et XIIII muids avoine. »
« Le molin à bief de molinage est baillié à ferme à XXXV livres, et ung petit moling à draps, baillié à V livres. »
« Audit villaige, a deux petitz estangs qui sont de peu de valloir. »
« La prévosté de Chalo par communes années, vault M livres. »

La maison du Temple avec la ferme qui en dépendait, se trouvait sur le versant de la côte, touchant à l'église. Elle tenait par en haut à la grande-rue, et par en bas à deux étangs, dont l'un était appelé le Petit-Etang, et l'autre, couvrant 44 arpents de terre, se nommait le Grand-Etang de Moulineux. Ces étangs étaient alimentés par la fontaine de Sainte-Appoline, dont les eaux faisaient tourner les moulins de la commanderie. Sur la chaussée du Grand-Etang on voyait un pavillon, appelé le Château-Gaillard, qui servait de rendez-vous de chasse et de pêche au commandeur.

Au XVIe siècle, il y avait à Chalou, dans le village, une chapelle dédiée à sainte Apolline, appartenant à la commanderie. Comme elle tombait en ruines vers le milieu du XVIIe siècle, on la supprima, et on en bâtit une autre plus rapprochée de la demeure du commandeur, et qu'on dédia à la Sainte Vierge. Cette chapelle était comme la précédente, à la collation de l'Hôpital, et bien que la cure de Chalou fût à la présentation du Chapitre de l'église d'Orléans, le Commandeur était tenu aux réparations des églises de Chalou et de Moulineux, parce qu'il percevait les dîmes de ces deux paroisses.

La commanderie avait à Chalou un droit de marché et de foire. Dans l'intérêt des habitants, et naturellement pour le bénéfice que l'Hôpital aurait pu en retirer, le commandeur Edme de Saint-Martin avait, en 1543, sollicité du Roi la création à Chalou d'un marché par semaine, et de deux foires par an. François Ier, faisant droit à sa requête, avait, par ses lettres patentes du mois de janvier 1544, fixé le marché au mercredi de chaque semaine, et les deux foires, l'une au mois de juin, le jour de Saint-Aignan, patron du village, et la seconde le 21 novembre, jour de la purification de Notre-Dame.

Le domaine de Chalou comprenait 250 arpents de terre.
La commanderie jouissait d'un droit de cens et de champart, qui s'étendait à tout le territoire de Chalou et sur plusieurs héritages à Saint-Marc et lieux environnants. Elle avait encore quelques dîmes à Oytreville (sur la route entre Intreville à Angerville), paroisse d'Angerville, et à Chenon-en-Gâtinais.

Le revenu de la maison de Chalou était, en 1493, de 93 livres, 23 muids de froment et 11 muids d'avoine. Il s'élevait, en 1788, à 4,235 livres et 125 sacs de blé.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Chalou-Moulineux dans les actes du Procès


Les Templiers de Chalou-la-reine paraissent avoir eu parfois des prétentions peu justifiées, si l'on en juge par deux arrêts, le premier de 1257 qui proclame que les habitants de Chalou n'étaient pas tenus de cuire et de moudre aux fours et aux moulins du Temple, le second de l'an 1300, rendu en faveur des habitants de Chalou et de Moulineux contre les Templiers, et qui reconnaissait aux dits habitants le droit de se servir de la coutume de Lorris et de profiter de la réduction des amendes accordées par cette coutume « « E. Boutaric, Actes du Parlement de Paris, nº 62 et nº 3014. »

Præcepteur de Chalou-la-reine


1307, frère Jean.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Olim 62


Arrêt statuant que les habitants de Chalou (Chalou) ne sont pas tenus de cuire et de moudre aux fours et aux moulins des Templiers.
Olim tome I folio 1 rº
L'an 1256. Saint-Louis.

Olim 742


Arrêt déclarant que les Templiers de Chalo (Chalou) n'ont à Etampes d'autre justice que celle des foires qui leur ont été accordées et qui durent huit jours chaque année.

Les Templiers prétendaient avoir le droit de justice dans toute la châtellenie pendant la durée de ces foires; ils invoquèrent leur possession et une charte royale. La charte les fit condamner, et la Cour déclara que la possession ne valait pas contre ce titre. Cet arrêt fut rendu au sujet de l'arrestation hors d'Etampes par les Templiers d'un homme qu'une femme accusait de l'avoir violée.
Olim, tome I, fol. 104 vº.
L'an 1200, Saint-Louis.
Sources: Les Olim ou registres des arrêts rendus par la cour du roi sous les règnes de Saint-Louis, Philippe le Hardi, Philippe Le Bel, Louis le Hutin, et Philippe le Long, Volume 1, années 1254 à 1273. Par Arthur Auguste Beugnot. Paris Imprimerie Royale M. DCCC. XXXIX

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Chamberaud   (23)

Maison du Temple Chamberaud


Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Saint-Sulpice-les-Champs - 23


Maison du Temple Chamberaud
Maison du Temple Chamberaud


Chambereaud, dans la Haute-Marche, diocèse de Limoges, à une lieue de la ville d'Ahun, commune de Saint-Sulpice-les-Champs.
Chambereau était une cure de Malte dans l'ancien archiprêtré de Combraille, faisant jadis partie de la paroisse de Fransèche. Son patron était saint Blaise, et précédemment saint Jean. En 1565 et 1572, le commandeur de Chambereau nomma des titulaires à cette cure, et le curé de Fransèche leur conféra leur titre, parce que c'était une annexe de sa cure. Mais le commandeur y nommait seul en 1564, 1572 , 1687,1706, 1710, 1762, 1769.
Une communauté de prêtres y avait été établie en 1564; elle n'existait plus au siècle dernier. On trouve dans l'église des vitraux du XIVè siècle.

La commanderie, qui était pour un chevalier de justice, appartenait aux chevaliers du Temple, ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en 1282: à cette époque, elle est dite sur la paroisse de Fransèches. D'après le procès-verbal de visite de 1617, le chef de la commanderie de Chamberaud consistait « en une église paroissiale dédiée sous le titre de Saint-Jean-Baptiste, de laquelle le sieur commandeur était seigneur, et une tour ou maison d'habitation des commandeurs. » L'église mesurait treize cannes sur trois (la canne de Malte avait 6 pieds, 5 pouces et 5 lignes, soit 2 mètres 15 centimètres); une grosse tour carrée lui servait de clocher: sur son grand autel on voyait les images de la Sainte Vierge, de Saint Jean-Baptiste, de Saint Blaise et de Saint Roch « relevées en bosse; et au-devant dudit autel, il y a un retable en bois sur lequel sont attachées plusieurs images de cuivre surdorées. »

1. Chef. Chambereaud



Maison du Temple de Chambereaud
Maison du Temple de Chambereaud


Le château consistait « en une grosse tour carrée, un corps de logis y joignant, où il y a deux autres chambres, l'une sur l'autre; puis une grande basse-cour, où il y a deux corps de logis servant de ménagerie. Dans la basse-cour et à main gauche, il y a de grandes masures en ruines, démontrant y avoir eu autrefois plusieurs bâtiments « Doit, ladite commanderie, toutes les semaines trois fois l'aumône générale, savoir: le dimanche, le mardi et le jeudi aux pauvres de la paroisse » (A. Veyssière, Ordre de Saint-Jean)
Parmi les commandeurs de Chambereau on trouve:
— Thomas de La Tour, fils d'Antoine, seigneur et baron de Murat, des Quaires, de Saint-Exupéri, qui était chevalier de Jérusalem et commandeur de Chamberaud et de Carlat, le 15 juin 1577.
— Philippe de Saint-Viance avait été commandeur de Chamberaud peu avant 1660.
— Joseph-Guy de Bosredon de Vatanges, commandeur de Chamberaud et de Morterol, prenait possession du Grand Prieuré d'Auvergne en 1760.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

Chamberaud


— Stagnum de Chamborel, 1221 (cartulaire de Beaulieu)
— Chambereau, 1229 (chef-lieu du Moutier-d'Ahun)
— Proeceptor de Cambarello, 1248 (évêché de Limoges)
— Capella de Camborello, 1282 (Archevêché de la Haute-Vienne)
— Cart. (O Domina, fol. 70 v)
— Cambarellum, 1327 (Pouillé de Nadaud)
— Gregorius de Cambarello, 1350 (chef-lieu des Ternes)
— Chambereau, 1483 (chef-lieu des Ternes)
— Chambereau, 1463 (sénéchaussée)
— Commandeur de Chambereau, 1483 (chef-lieu des Ternes)
— Chambereau, 1556 (territoire de Chambereau)
La commune de Chamberaud a les trois villages suivants:
— Le Chiron
— Le Puy
— La souterraine
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par A. Lecler, Limoges 1902

Chamberaud


Faisant près de 30 mètres de long et presque 8 mètres de large, cette église s'inscrit dans un plan rectangulaire. Ce bâtiment est donc de grande dimension pour son simple statut originel de chapelle d'une Maison du Temple.

Les Templiers ont dû l'agrandir pour que les paroissiens puissent entendre les messes.
Sinon, pourquoi faire une chapelle aussi grande ?

Elle possède deux entrées. Celle orientée vers le sud servait certainement aux villageois désirant écouter les messes ou se recueillir. L'autre était utilisée par le commandeur et les Frères, elle est de plus grande taille et débouche dans le clocher. La nef est unique et ne comporte que quatre travées. Le choeur est surélevé de deux marches et était fermé par un portail en fer forgé. L'autel en bois polychromé, datant certainement du XVIIe siècle.
Sources: Association pour la valorisation du patrimoine historique de Chamberaud.

2. Membre. Sous-Parsat


Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Saint-Sulpice-les-Champs - 23


Maison du Temple de Sous-Parsat
Maison du Temple de Sous-Parsat


Sous-Parsat, compris avec le susdit chef.
« Revenu 3000 livres »

Sous Parsat


Sous-Parsat ou sous-Parsac, est une commune du canton de Saint-Sulpice-les-Champs.
— Ecclesia de Sos Parsat, 1282 (Archives de la Haute-Vienne, cartulaire O domina, folio 70vº)
— Parrochia de Soubz-Parsiaco, 1401.
— Subtus Parciacum, 1432.
— Soubsparsac, 1490 (Cartulaire des Ternes)
— Parrochia de Sulparceco, 1437 (Charte de Blessac)
— Paroisse de Soubz-Parsac, 1537 (Terrier de Blessac)
— Soubz-Parsat, 1556 (Terrier de Chambereau).


Domaine du Temple de Sous-Parsat
Sous-Parsat, Sources image


— Sous-Parsac, dans l'ancien archiprêtré de Combraille, faisait partie de la paroisse de Saint-Sulpice-le-Donzeil au XIIIe siècle. On voit dans l'accord fait, le 23 janvier 1282, entre l'évêque de Limoges et l'Ordre des Templiers, que la chapelle de Sousparsat, dépendant de l'église de Saint-Sulpice, était desservie alternativement par le curé de cette paroisse et par un chapelain qui y était attaché, et qu'il en partageait les revenus, ce qui se pratiquait depuis longtemps.

— Plus tard cette chapelle devint église paroissiale sous le vocable de Saint Thomas de Cantorbéry, qui est encore aujourd'hui son patron, quoiqu'on ait quelques fois désigné la fête de l'Assomption de la Sainte Vierge.

— Cette dite chapelle dépendait de la commanderie de Chamberaud, et les visiteurs de, 1617 disent que cette « petite église paroissiale mesurait alors huit cannes sur trois et demie, et n'offrait rien de remarquable. » On sait que la canne de Malte était de six pieds, cinq pouces et cinq lignes.

3. Membre. La Pouge


Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Pontarion - 23


Maison du Temple de La Pouge
Maison du Temple de La Pouge


La Pouge à 1 lieue du chef.
« Revenu 1700 livres »

La Pouge



La Pouge, Eglise Saint-Georges
La Pouge, Eglise Saint-Georges par Aubussonais - Sources


La Pouge


— Capella de Podio-Auvernh dependet ad ecclesia sancti Hilarii-lo-Chasteu en 1282 (Archives de la Haute-Vienne, cartulaire O Domina, folio 70 v)
— La Poge, 1379 (Archives de M. Jordand)
— La Poulge, appelée jadis le Puy au Verruh, faisait partie de la paroisse de Saint-Hilaire-le-Château en 1282.
— Elle était une préceptorie de Chambéraud en 1327.
— Le commandeur de Chambéraud, en 1616, était seigneur spirituel et dîmier général de la paroisse.
— Il y possédait quelques immeubles et y levait des rentes.
— La maison de la commanderie comprenait deux corps de logis servant à l'exploitation des terres appartenant au commandeur.
— La cure appartenait aux Chevaliers du Temple en 1282.
— Le commandeur de Maisonnise y nommait un curé en 1660 et celui de Chambéraud en 1693, 1698, 1701, 1744, 1766.
— D'après le procès-verbal de la visite de 1616, l'église de La Pouge mesurait 13 cannes sur 3; elle avait été complètement voûtée, mais sa voûte était tombée.
— On y voyait un reliquaire « faict en forme de coffre esmailhé, où il y a quelques reliques sans escripteau » et le Saint-Sacrement y était conservé dans un ciboire de cuivre « eslevé en hault. »
— Le curé chargé de la déservir recevait une pension de 12 setiers de seigle et de trois livres.
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par André Lecler, Limoges 1902
« Charges. 1355 livres »
Commandeur: M. de Saint Germain.
Etat de la commanderie en 1745.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

Procès des Templiers d'Auvergne


Nous trouvons un Boson de Coheta, qui vivait vers 1281-1311, il était sergent, il fut reçu vers 1281 à Gentioux par Fancon de Bort.
Il fut présent à une reception d'un nouvau templiers à La Pouge, vers 1292.
... Frater Petrus de Madic, preceptor tunc Arvenie, recepit ipsum loquentem in fratrem dicti ordinis in domo templi de La Polgha, lemovicensis diocesis, decem et septem anni sunt elapsi vel sirca, presentibus fratibus Petro Piot et dicto Bosone Coheta...
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève - Le Procès des Templiers d'Auvergne, 1309-1311. Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986

Maison du Temple de Chambéraud


Les Templiers y avaient eu un établissement dont la chapelle, en 1282, dépendait de la paroisse de Frauséches, jusqu'au XVIe siècle. En 1221 son nom était « Chamborel. »
Cette chapelle est devenue ensuite une église paroissiale, elle était attenante aux bâtiments de la commanderie.
Pendant la guerre de Cent ans, la Chapelle de Chambéraud a été surélevé et fortifié. Le plan se compose d'une nef à chevet droit précédée d'un porche supportant le clocher. La première travée forme choeur. La façade occidentale est percée d'un portail au cintre brisé, à double voussure avec colonnettes, refait à l'époque moderne. La façade sud conserve des restes de mâchicoulis. Une porte dont le linteau est orné d'un arc en accolade et d'une croix de Malte, donne accès à une salle voûtée, en contrebas, sous le porche. A l'intérieur, la nef est couverte de voûtes d'ogives à liernes en bois, imitant peut-être les anciennes voûtes en pierre écroulées.

Chamberaud



Chambéraud
Sources image: Chambéraud


Sur la route de Masgot, cette ancienne commanderie a conservé une église remarquable dont les voûtes d'ogives sont en chêne XVIIIe siècle. Quelques vestiges sont réutilisés dans les murs du bâtiment: cadrans solaires et clés de voûte.
Sources: La base Architecture - Mérimée

Maison du Temple de Chambéraud


Chamberaud dans la Marche, diocèse de Limoges, parlement de Paris, élection de Gueret. On y compte 40 feux. Cette paroisse est située à une petite distance de la rive gauche de la Creuze, à une demi lieue d'Ahun, et à 4 lieues de Gueret. Il y a à Chambaraud une commanderie de l'Ordre de Malte, de la langue et du grand prieuré d'Auvergne, et qui vaut 4000 livres de rente au sujet qui en est pourvu.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Volume 2 Par Jean-Joseph Expilly - M. DCC. LXIV. Paris

Maison du Temple de Chambéraud et le Procès


Les Templiers avaient fondés une commanderie à Chamberaud, son origine remonte à l'année 1193. Chamberaud se nommait en 1221 « Chamborel » Il y avait une chapelle dédiée à Saint-Blaise.
Les bâtiments de la commanderie furent dètruits en 1617. Il y avait une grosse tour carrée, un corps de logis où l'on trouvait - 2 chambres, l'une au-dessus de l'autre, il y avait aussi une grande basse-cour attenante à la chapelle.
Le souvenir d'une ancienne commanderie de Malte s'est conservè à Chamberaud, ce qui se conçoit, la maison du Temple étant devenue la propriété des Hospitaliers: « in capella domus Templi de Cambarello, Lemovicensis diocesis »; « Chamberel »
Un des commandeurs ou précepteurs de Chamberaud, fut frère Pierre du Carrefour ou du Carouge « de Quadrivio » ou « Cadruvio », sergent, par qui fut reçu, en 1302 environ, un certain Jean Fabre, qui avait été, pendant dix ans, donné du Temple; cette réception fut faite en présence de trois frères sergents du Temple, de même qu'il n'est question que de trois Templiers à une réception faite par le même, à une époque un peu antérieure; l'un d'eux, frère Jean de Gentioux, tirait sans doute son nom de la templerie du même nom « Procès des Templiers, tome I, page 614 et tome II, page 150 »

Procès des Templiers, tome II, page 150


Requisitus si predicta illicita confessata per eum aut alia inhonesta interveniebant in recepcionibus aliorum vel post, respondit se credere quod illicita confessata per eum communiter intervenirent in recepcionibus aliorum vel post, quia vidit recipi in ordine fratrem Guillelmum Galabrii servientem, preceptorem de Viveriis Lemovicensis diocesis, in capella domus predicte de las Mayhez, infra octo dies a tempore recepcionis ipsius testis, per eumdem presbiterum et presentibus illis qui adfuerunt recepcioni ipsius testis.
Item, vidit recipi quemdam alium fratrem de Borbonesio, cujus nomen et cognomen ignorat, in capella domus Templi de Cambarello Lemovicensis diocesis, sunt X anni vel circa, per fratrem Petrum de Quasto Drunio serviente, quondam preceptorem dicte domus, presentibus fratribus Johanne de Gentils et Guillelmo Lancelot servientibus, Lemovicensis diocesis, de quorum vita vel morte non habet cerlitudinem: in quorum recepcionibus vidit precipi, fieri et servari licita et illicita que in recepcione sua deposuit intervenisse.

Procès des Templiers, tome I, page 614


Frater Johannes Fabri serviens, Lemovicensis diocesis, testis supra juratus, mantellum et barbam defferens, etatis XXXIIII annorum vel circa, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire de eis nisi quod sequitur, videlicet quod nullum alium viderat recipi in ordine nec interfuerat capitulis eorum; ipse tamen receptus fuerat, in festo Magdelene proximo preterito fuerunt novem anni vel circa, per fratrem Petrum de Quadrivio quondam servientem, preceptorem tunc de Cambarello, in capella dicte domus de Cambarello, presentibus fratribus Antonio Burgundo, Hugone de Lata Petra, vivis, et Hugone de Lios, de Suncto, servientibus.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Pierre du Carrefour venait, croyons-nous, d'une autre propriété des Templiers, celle de la Marche. Si l'on en croyait même un frère Guillaume Brugiac, enquêté à Clermont, Pierre aurait été précepteur, vers 1290, de l'importante maison de Paulhac, mais il y a èvidemment erreur dans l'attribution « Baluze, Procès de Clermont, pièce 14 »
C'est enfin à Chamberaud que le commandeur de Charrières avait été reçu, en présence d'une dizaine de Templiers, il y avait cinquante ans passés, ce qui nous reporte à la fin de l'année 1258 environ « Schottmuller, tome II, page 64 »

Præcepteur de Chamberaud


vers 1301-1302, frère Pierre du Carrefour, sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

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Chambery   (73)

Maison du Temple de Chambéry


Département: Savoie, Arrondissement et Canton: Chambéry - 73


Maison du Temple de Chambéry
Maison du Temple de Chambéry


En 1470, le dimanche 8 juillet, à Lyon Hôtel-de-Ville. Procès-verbal d'une délibération des consuls au cours de laquelle il fut décidé d'accorder au prieur et au couvent des Célestins « ce dit couvent a été construit sur l'emplacement de la Maison des Templiers, vendue par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem au comte de Savoie qui, en 1407, fit don du terrain à l'Ordre des Célestins » 10 livres, en argent ou en chaux, pour les aider à réparer le mur situé devant le couvent, le long de la Saône.
Archives municipales de Lyon, BB 15, fol, 107 vº-108 rº. Pièce Nº 14.
Sources: La Sainte Maison de Thonon et le prieuré de Saint-Jeoire (près Chambéry) - par le chanoine J.-M. Lavanchy. La Révolution en Chablais - par le chanoine L.-E. Piccard. Quelques chartes des archives du château de Viry - par le Contesse Pierre de Viry; Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie - Imprimerie générale savoisienne (Chambéry) - 1918

1. Chef. Chambéry


Chambéry, capitale de la Savoie, diocèse de Grenoble.
« Revenu 100 livres »

2. Membre. Acoyeu


Département: Ain, Arrondissement: Belley, Canton: Belley - 01


Maison du temple d'Acoyeu
Maison du Temple d'Acoyeu


Acoyeu au pays de Bugey, diocèse de Belley, au ne lieue de Belley et à 6 du susdit chef, et à demi-lieue de Peyrieux, produit. « Revenu 1000 livres »
(Confiant, ancien membre aliéné).

3. Membre. Le Touvet


Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Le Touvet - 38


Domaine du  Temple, Le Touvet
Domaine du Temple, Le Touvet


Le Touvet ou Fillieule du Touvet sur Montmélian, distant d'Acoyeu de 8 lieues et de 2 de Chambéry (affermé).
« Revenu 192 »

4. Membre. Aiguebelle


Département: Savoie, Arrondissement: Saint-Jean-de-Maurienne, Canton: Aiguebelle - 73


Domaine du  Temple, Aiguebelle
Domaine du Temple, Aiguebelle


Aiguebelle, en Savoie, dans la Marquisat de La Chambre, diocèse de Saint-Jean-de-Maurienne, à 1 lieue de Montmélian, s'afferme.
« Revenu 70 livres »

5. Membre. Temple de Saint-Michel


Département: Savoie, Arrondissement: Saint-Jean-de-Maurienne, Canton: Saint-Michel-de-Maurienne, Lieu-dit: Le Temple - 73


Temple de Saint-Michel
Temple de Saint-Michel


Temple de Saint-Michel, en Maurienne, pays de Savoie, diocèse de Saint-Jean de Maurienne, distant de son chef-lieu de 16 lieues et du dit Saint-Jean-de-Maurienne 2 lieues, et est sur le grand chemin allant de Lyon à Turin, affermé.
« Revenu 120 livres »

6. Membre. Allevard


Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Allevard - 38


Domaine du Temple d'Allevard
Domaine du Temple d'Allevard


Allevard en Dauphiné, diocèse de Grenoble, distant de son chef de 6 lieues de Montmélian 3 lieues, 4 lieues de Grenoble et une lieue de La Rochette.
« Revenu 150 livres »

7. Membre. Mésages


Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Vizille, Commune: Saint-Pierre-de-Mésage - 38


Notre-Dame-de-Mesage
Chapelle Saint-Firmin ou Notre-Dame-de-Mesage


Mésages, en Dauphiné, du mandement de Vizille, diocèse de Grenoble, distant d'icelui de 3 lieues, de Chambéry 10 lieues, et d'un quart de lieue de Vizille, dans les limites du Grand-Prieuré de Saint Gilles, étant au delà de l'Isère.
« Revenu 250 livres »

« Charges. 588 livres »
Commandeur: François de La Barge (visites de 1613 et 1685).
Etat de la commanderie en 1745 Chambéry. Acoyeu. Saint Michel de Maurienne. Thouvet. Allevard. Avalon. Mésages. Vizille.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

Les Templiers et les Hospitaliers en Savoie


Si l'histoire générale des services rendus à la chrétienté par ces deux ordres est connue dès leur origine au XIIe siècle, il n'en est pas de même pour leurs établissements qui, échelonnés le long des grandes voies de communication, offraient asile et assistance aux pèlerins et aux pauvres voyageurs se rendant aux lieux saints.
En Savoie, leurs hospices et leurs propriétés étaient divisées en trois commanderies dépendant du grand prieuré d'Auvergne. L'époque de leur création est peu connue, les titres de donation n'ayant pas été conservés; il faut arriver au XIIIe siècle pour trouver mention de leur existence, et au XIVe pour reconnaître leur importance par le dénombrement de leurs établissements et de leurs possessions.

Ces commanderies étaient


— Chambéry, d'où dépendaient: Acoyeu en Bugey, le Touvet (Isère), Aiguebelle, Saint-Michel, Allevard et Messages (Isère);
— Les Echelles, comprenant: Moirans, Voiron et les Abrets en Dauphiné;
— Le Genevois, dont le chef était Compesières, auquel se rattachaient: Droise, Hauteville, Annecy, Mussy, la Sauvetat, Collogny, Genève, Chesne, le Petit-Collogny, la Verpillière, Clermont, Dorches et Musinens en Michaille.

Les documents que nous avons recueillis nous fourniront les éléments d'une histoire de ces commanderies et des membres qui les composaient; nous en détachons aujourd'hui une partie de ceux qui se rapportent à la maison et à la chapelle des Templiers et des Hospitaliers à Chambéry.

Le nom de Saint-Jean-du-Temple, qui s'est perpétué dans les actes après l'adjonction des biens des Templiers à ceux des Hospitaliers, constate seul l'existence de leur établissement à Chambéry. Cette dénomination est restée attachée à leur chapelle et à la maison de la commanderie situées en rue Saint-Antoine, et à la tour qu'ils possédaient à la Cassine.

Saint-Jean-du-Temple



Saint-Jean-du-Temple
Saint-Jean-du-Temple - Sources: Notre Famille.com


Les Hospitaliers avaient aussi une chapelle, des bâtiments et une propriété placés entre la rue de Roche, une partie de la rue Croix-d'Or et de la cour actuelle de la caserne d'infanterie. Leur chapelle, appelée Saint-Jean-du-Pré, ne nous est connue que par la mention de sa démolition lors de l'établissement de la nouvelle enceinte de Chambéry, en 1371. Son attribution aux Hospitaliers est basée sur leurs titres de possession mentionnés dans le sommaire des fiefs et dans divers actes de reconnaissance.

Après avoir obtenu les biens des Templiers, les Hospitaliers ne conservèrent qu'une chapelle, abandonnant celle de Saint Jean-du-Pré, moins importante, en mauvais état et qui tombait en ruines lors de sa démolition.

Les comptes des syndics nous ont fourni les principales indications relatives aux Templiers. Ce n'est qu'à dater du XIVe siècle que nous avons rencontré des actes concernant les Hospitaliers; nous les énumérons sommairement dans l'ordre chronologique.
1328. — Des bourneaux (conduites) de terre sont portés de la maison du Temple à la fontaine Saint-Martin.
1374. — Indemnité payée pour dommages causés dans le pré de Saint-Jean-du-Temple lors de l'élargissement des fossés.
1375. — On mure la poterne du temple dans les courtines derrière leur maison.
1381. — Amédée VI transporte à la ville la propriété des glières du Temple, moyennant 20 sol gros d'indemnité, pour les 2 vaissels de blé et les 12 sols gros dus aux Hospitaliers sur 7 journaux de terre dépendant de leur fief.
1382. — Droit du trézain perçu sur une maison nouvellement construite par les Hospitaliers à l'entrée de la maison du Temple; cette petite maison, à gauche en entrant dans la cour de la maison Angleys, n'a subi dès lors que des modifications insignifiantes. (Décembre 1885. Elle vient d'être élevée d'un étage)
1418. — Frère Pierre Poncet, au nom de Jean de Boczozel, commandeur de Savoie, assiste à la vente de l'emphytéose et direct domaine d'une terre située à l'angle du chemin des Fossés et de celui qui dessert les terres du Verney.
1452. — Reconnaissance par Humbert Bernard, notaire et Bourgeois de Chambéry, au profit de Vincent Malet précepteur de Savoie et de la Maison de Saint Jean du Temple à Chambéry. 14 novembre 1452.
1528. — Le grand Prieur d'Auvergne. Philippe de Villiers, vient à Chambéry avec deux évêques et une suite de trente Hospitaliers, pour être l'un des parrains d'Emmanuel-Philibert.

A partir du XVIe siècle, les communautés des commanderies sont supprimées, et les revenus de celles-ci sont accordés comme retraites ou récompenses aux chevaliers les plus fatigués par le service de mer, etc. Les titulaires de la commanderie de Chambéry, ayant fixé leur résidence à Acoyeu, la maison est délaissée, tombe en ruine, et est successivement albergée, puis vendue.
1579. — Charles de Rochette alberge la maison et placéage dépendant de Saint-Jean-du-Temple à la condition de bâtir, contiguë à la sienne, une maison pour le commandeur à titre d'introge.
1605. — Une femme Lombard tient en emphytéose la petite maison à l'entrée du Temple, dont nous avons signalé la récente construction en 1232, pour 4 sols forts annuels et le droit de lods.
1641. — Les héritiers de de Rochette acquièrent la maison du commandeur, construite par leur auteur, moyennant 5,800 florins payés aux Hospitaliers. Les rentes attachées à la chapelle de Saint-Jean-du-Temple obligeant à y célébrer l'office religieux, l'ordre continue à y entretenir un prêtre chargé de la desservir; il traita ensuite avec les Pénitents blancs, qui furent autorisés à s'y réunir pour leurs exercices, à charge de l'entretenir et de payer en partie le recteur, resté d'abord à la nomination de l'ordre de Malte, cédée ensuite aux Pénitents blancs.
1652. — Visite de la petite chapelle en rue du Reclus, desservie par un prêtre. Elle possède des ornements, un clocher et deux cloches.
17.. — Par transaction entre les Hospitaliers et les Pénitents blancs, la chapelle est remise à ces derniers pour y faire leurs exercices; ils seront sous la juridiction de l'ordre de Malte, qui se réserve la nomination du chapelain.
1737. — Les Pénitents blancs obtiennent du commandeur de la Romagère le droit d'instituer le recteur de la chapelle.
1765. — Vente par les Pénitents blancs de la chapelle de Saint-Jean-du-Temple et des maisons voisines dont ils avaient hérité.
1775. — Ensuite d'un accord entre l'ordre de Malte et celui de Saint-Antoine de Viennois, ce dernier est annexé au premier et lui apporte tous ses biens.
Sources: BNF - M. Alain Perrin - Congrès des sociétés savantes savoisiennes: tenu à Montmélian les 10 et 11 août 1885: compte-rendu de la septième session présidé par Pierre Tochon.

Annecy 24 juin 1290


1290. — Fondation de l'Oratoire de Saint-Jean, sur l'emplacement actuel du carrefour appelé Puits Saint-Jean à Annecy. Bâti primitivement pour les chevaliers Templiers, cette chapelle passa après eux aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, puis, en 1594, aux confrères de la Miséricorde. Elle fut démolie en 1794 par ordre du gouvernement révolutionnaire.
Sources: Eloi Serand. Ephémérides annéciennes et savoyardes, page 56. Annecy 1884 - Bnf

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Chambeugle   (89)

Maison du Temple de Chambeugle


Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Charny - 89


Maison du Temple de Chambeugle
Maison du Temple de Chambeugle


Cette ancienne Maison du Temple de Chambeugle était située dans la paroisse de Chambeugle. La maison se trouvait près de l'église, tenait vers couchant au cimetière, et vers midi au chemin de Chambeugle à Fontenouillet.

Le Temple de Chambeugle existait au commencement du XIIIe siècle. Il en est question dans une décision arbitrale rendue au mois de septembre 1207, par l'évêque de Chartres et un de ses chanoines, sur un différend entre Augalone, seigneur de Prénoy, et les frères du Temple de Chambeugle, « fratres Templi de Campobugle », au sujet d'un droit d'usage que ces derniers prétendaient avoir, eux et leurs hommes, dans le bois de ce seigneur.

Chapelle du Temple de Chambeugle



Chapelle de Chambeugle
Chapelle du Temple de Chambeugle - Sources: Jack Bocar


— Le domaine de Chambeugle comprenait 150 arpents de terre, labour, prés et bois.
— Le Commandeur était seigneur du lieu, et avait toute juridiction sur ses habitants, qui étaient au nombre de huit en 1495.
— Le revenu de la terre et seigneurie de Chambeugle était, en 1493, de quatre setiers de froment et de 8 livres tournois par an. Il s'élevait, en 1783, à 300 livres.
— Les membres de l'ancienne Maison du Temple de Chambeugle étaient au nombre de trois: Montbouy, Saint-Romain et Gien.


Fief du Temple de Moulin-Rouge



Fief du Temple de Moulin-Rouge
Fief du Temple de Moulin-Rouge


Il dépendait de la seigneurie de Chambeugle un fief, appelé le Moulin-Rouge, avec douze arpents de vigne, situé dans la paroisse de Saint-Martin-sur-Ouanne, sur la petite rivière qui y passe. Ce fief rapportait, en 1783, 260 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Chambeugle durant le Procès


Yonne, arrondissement de Joigny, canton de Charny à la limite des départements de l'Yonne et du Loiret: « Chambucle », « Chambugle », « domus Templi de Campo bubali. »

Chapelle du Temple de Chambeugle



Chapelle du Temple de Chambeugle
Chapelle du Temple de Chambeugle - Sources: Jack Bocar


Cette ancienne commanderie du Temple était située dans la paroisse de ce nom. La maison se trouvait près de l'église, tenait vers couchant au cimetière, et vers midi au chemin de Chambeugle à Fontenouillet.

La maison du Temple de Chambeugle, au diocèse de Sens, était peu éloignée de celle de Montbouy sur le Loing, dont elle dépendait peut-être; car il est question, dans le Procès, de réceptions faites à Chambeugle par le précepteur de Montbouy.

L'une de ces réceptions fut faite en la chapelle de la maison, « in quadragesima proxima, ante capcionem », par Jean de Thére, lequel est donné ici comme précepteur de Chambeugle; un prêtre du Temple, Daniel de Paris, se trouvait là.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès des Templiers, tome I, page 293


Item, dixit se recepisse fratres P. de Claramonte et Jacobum de Via Parisia inservientes ipsius ordinis, in capella domus Templi de Campo Bubali Senonensis diocesis, et dictum fratrem P. recepit, bene sunt octo anni, presentibus fratribus Guillelmo le Parrier Henrico dicto Bolart servientibus, et Johanne dicto Peynet, et Hugone dicto David presbiteris.

Procès des Templiers, tome I, page 329


Sed nescit certitudinaliter si ita fieret, quia non interfuerat capitulis eorum nec recepcioni alicujus alterius fratris ipsius ordinis nisi semel, quando frater Jacobus de Villa Parisia serviens fuit receptus apud Chambucle Senonensis diocesis, per fratrem Johannem de Tara, testem supra receptum et examinatum, et in recepcione dicti fratris Jacobi fuerunt servata omnia que supra deposuit de se ipso usque ad tradicionem mantelli. Post quam quidem tradicionem idem testis recessit inde, quia habebat curam furni in quo debebat statim panis poni, et non vidit quid fuit extunc ibi actum, ut dixit.

Procès des Templiers, tome I, page 330


Item, super contentis in XCVII, VIII, VIIII et C respondit non esse vera contenta in eis, quia ellemosine ex precepto superiorum convenienter fiebant omnibus transeuntibus, et eciam ter generaliter in septimana, et hospitalitas convenienter servabatur in domibus in quibus moratus fuit, videlicet apud Oysemont et Chambugle, et inhibebatur quod non acquirerent aliquid indebite ordini.

Procès des Templiers, tome II, page 40


Dixit enim se fuisse receptum in capella domus Templi de Campo Bubali Senonensis diocesis, per fratrem Johannem de Tara preceptorem dicte domus, testem supra examinatum, in Quadragessima proxima ante capcionem eorum, presentibus fratribus Daniele de Parisius presbitero, Matheo de Tilheio et Petro de Loyson, qui Matheus et Petrus fuerunt supra examinati.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

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Chambly   (60)

Domaine du Temple de Chambly


Département: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Neuilly-en-Thelle - 60


Domaine du Temple de Chambly
Domaine du Temple de Chambly


Un fief très important, nommé le fief de Thyboville, il relevait au XIIIe siècle de la Maison du Temple de Bernes-sur-Oise.
Il consistait en terres et censives à Bernes, à Chambly et à Beaumont.

Il appartenait à Robert, sire de Thybouville, en 1282, au moment où celui-ci le cèda aux Templiers. Comme ce fief relevait de Guy, seigneur de la Roche-Guyon, ce dernier leur en accorda l'amortissement en 1281, en les dispensant de tout hommage.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Chambon (Charente)   (16)

Domaine du Temple Le Chambon


Département: Charente, Arrondissement et Canton: Confolens, Commune: Saint-Maurice-des-Lions - 16


Domaine du Temple Le Chambon
Domaine du Temple Le Chambon


Non loin de Confolens, dans le territoire de la commune de Saint-Maurice-des-Lions, on apercevait encore au siècle dernier la chapelle de la commanderie du Chambon. Les gens âgés du pays se rappellent fort bien avoir vu cette chapelle, construite à l'orée de la forêt avoisinant le village, qui portait le nom de sa commanderie. D'après Touzaud, elle devint commune à la paroisse lorsque celle-ci fut créée après 1282.
Sources: Monographie de Saint-Maurice des Lyons, Mémoire de la Société archéologique et historique de la Charente, 1890-91, page 111

Domaine du Temple Le Chambon


Les Templiers possédaient au Chambon de nombreuses terres et de vastes bois (le bois du Chambon s'étend à l'ouest de cette localité) qu'ils exploitaient eux-mêmes. Le souvenir de leur activité agricole nous est confirmé par une tradition locale suivant laquelle les grands bâtiments, situés près du bourg de Saint-Maurice-des-Lions, auraient servi d'entrepôt à cette maison.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - S.A.H.C.

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Chambon (Haute-Loire)   (43)

Maison du Temple Le Chambon ou Saint-Jean


Département: Haute-Loire, Arrondissement et Canton: Brioude, Commune: Cohade - 43


Maison du Temple Le Chambon
Maison du Temple Le Chambon


Le Chambon était dans la commune de Cohade
Cette préceptorie se composait d'une église dédiée à Saint-Georges, le saint préféré des Templiers, d'un bâtiment d'exploitation autour duquel se trouvaient Les terres de :
Chaulat,
Vignolon,
Lubère,
La Fontenille,
Les prés du Chambon.
La Commanderie, elle avait également quelques cens et dimes.
Au temps des guerres religieuses les bâtiments furent incendiés et ruinés, ils ne s'en relevèrent pas; seule la chapelle survécut jusqu'à la Révolution.
Le Chambon fut fondé par les comtes Dauphins. En 1295, Hugues Dauphin, seigneur de Léothoing, passa transaction avec Pierre de Madic, précepteur des maisons du Temple en Auvergne, au sujet de la justice du village de Farreyroles.
Guillaume Charnier, précepteur du Temple du Chambon en 1279, y fit recevoir son neveu Hugues par Raymond du Buisson, précepteur d'Auvergne. Barthélémy Vassal y fut reçu en 1304 par Hugues de Peyraud, visiteur de France (1).
1. Trudon des Ormes. Liste de quelques maisons du Temple, et Archives nationales: Procès de Clermont, pièces 3 et 4, de la collection Baluze.
Sources: Bouffet (Abbé Hippolyte), Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Haute-Auvergne, dans Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, tome XVI (1914).

Maison du Temple Le Chambon


— Chambon (Le), village, commune de Cohade.
— Villa de Chambo, 1228 (Spicilegium Brivatensis)
— La Commanderie du Chambon, 1607 (Terrier du Chapitre de Brioude)
— Chambon de Brioude, 1616 (Archives du Rhône, H. 2153)
— Saint-Jean, XVIIIe siècle, (Cartes de Cassini)
— Maison du Temple qui passa, en 1313, aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
— Cette Maison du Temple, devint, lors de la réorganisation des commanderies de Saint-Jean de Jérusalem, un membre de la commanderie de Courteserre.
— Eglise dédiée à Saint-Jean Baptiste et à Saint-Georges.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Loire - Par les Auteurs: J-E Dufour, La Diana, IERP - Editeur: PU Saint-Etienne - 2006

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Chambon (Puy-de-Dôme)   (63)

Maison du Temple de Chambon


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Ambert, Canton: Saint-Germain-l'Herm, Commune: Chambon-sur-Dolore - 63


Maison du Temple de Chambon
Maison du Temple de Chambon


Le lieu-dit l'Hôpital, à Chambon, dit assez quels furent les successeurs des Templiers en cette localité du diocèse de Clermont:
Domus Templi de Chambo
Apud Chambonium.


Frère Hugues Charneyr, sergent, précepteur du Temple de Saint-Pourçain, interrogé en 1309 à Clermont et en 1311 à Paris, nous apprend qu'il avait été reçu, en 1279 ou même avant, en la chapelle du Temple de Chambon, par Raymond del Boysso « alias de Dumo », chevalier, alors commandeur d'Auvergne, en présence de frère Guillaume Charneyr, son oncle, et de frère Bernard, prêtre; il n'était pas toujours resté en France et avait été outre-mer.
« Procès de Clermont, pièce 12 et Procès, tome II, page 143. »

Ce Guillaume Charneyr, qui vient d'être cité, était sans doute alors précepteur de Chambon; il est certain qu'il le fut et qu'il procéda, en cette qualité, à des réceptions à Chambon, aux environs de l'année 1289.
« Procès de Clermont, pièce 20. »

A propos de Guillaume, le précepteur de La Fouilhouze raconte avoir vu recevoir en Italie, en la chapelle de la maison du Temple Saint-Mathieu d'Orvieto, un compatriote nommé Guillaume d'Alzons, par frère Guillaume Charneyr ou Charnier, sergent, au temps du pape Martin IV, c'est-à-dire entre 1281 et 1285; il ajoute que Guillaume avait été huissier du pape Nicolas III, prédécesseur de Martin « Procès, tome II, page 137. »

Un autre Templier interrogé nous apprend que Guillaume Charneyr aurait été commandeur de la Romagne, vers 1282, ce qui s'accorde d'ailleurs avec l'affirmation précédente « Procès de Clermont, pièce 31. » Or, il est probable que l'ancien huissier du pape Nicolas, que nous avons cité au début de notre travail, et le commandeur de Chambon ne furent qu'une même personne.

Enfin, un prêtre du Temple, frère Barthélemi Vassales, fut reçu également à Chambon, en 1304, par Hue de Perraud, visiteur deçà mer, c'est-à-dire visiteur de France.
« Procès de Clermont, pièce 13. »

Præcepteur de Chambon


vers 1279-1289, frère Guillaume Charneyr, sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Frère Hugues Charneyr


Hugues Charnier a des souvenirs assez imprécis. Il a été reçu très jeune dans l'ordre, alors qu'il avait environ douze ans, une trentaine d'années auparavant — il est donné comme âgé de quarante-cinq ans en 1311. S'il se souvient avoir été reçu par le commandeur d'Auvergne, il l'appelle « Raymond del Boysso » en 1309 et « Pierre de Dumo » en 1311 (1). Il a vu recevoir à Tortose par Aymar de Peyrusse un frère Jean, qu'il appelle de Saint-Paul en 1309, « Lo test de Apulia » en 1311. En 1309, il n'a pas mémoire des autres réceptions auxquelles il a assisté, alors qu'en 1311, il se souvient d'une réception survenue vingt ans auparavant au temple de La Ronzière du diocèse de Clermont. De même pour les reproches faits, il admet le baiser sur le ventre nu en 1309 et n'en souffle mot en 1311; il ne se souvient pas en 1309 qu'on lui ait parlé du crime de sodomie, expliquant ce silence par sa jeunesse, mais avance froidement en 1311 qu'à sa réception il lui a été dit qu'il pouvait commettre ce péché; il ajoute qu'il ne croit pas qu'il eût été perpétré dans l'ordre, alors qu'en 1309 il prétendait avoir entendu dire que quelques frères en étaient soupçonnés. Devant l'évêque il rapportait d'autres on-dit, par exemple qu'il ne leur avait pas été enjoint de travailler par n'importe quel moyen au profit de l'ordre, mais qu'il avait entendu dire cela par la suite, alors que devant la commission pontificale il précise qu'il était expressément défendu d'acquérir injustement. En 1311, il ne parle pas de confession des erreurs avouées, mais, en 1309, il avait dit s'en être confessé à plusieurs reprises.
1. En fait, seul le prénom diffère puisque « del Boysso » et « de Dumo » sont l'équivalent roman ou latin de « du Buisson », ce que n'a pas remarqué Raynouard, page 2.
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève - Le Procès des Templiers d'Auvergne, 1309-1311. Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986

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Chambre-aux-Loups (La)   (08)

Maison du Temple de La Chambre-aux-Loups


Département: Ardennes, Arrondissement et Canton: Vouziers - 08


Maison du Temple de La Chambre-aux-Loups
Maison du Temple de La Chambre-aux-Loups


Cette Chambres aux Loups était autrefois sur la paroisse de Vouziers, élection de Rethel. C'était, au siècle dernier, une ferme, avec environ 200 arpents de terre.

Saint-Hubert



Domaine du Temple de Saint-Hubert
Domaine du Temple de Saint-Hubert


Il en dépendait une chapelle, appelée la Chapelle de Saint-Hubert, chargée de treize messes par an qu'acquittait, au siècle dernier, le curé de Vouziers, qui recevait pour cela de la commanderie une rente de 25 livres.

La fondation de la maison de la Chambre-aux-Loups (Ardennes) par les Templiers au XIIIe siècle, fut l'objet de vives protestations de la part de Hugues, comte de Rethel, qui leur reprochait de l'avoir construite dans son fief, à son insu, et sans lui en avoir demandé l'autorisation. Dans cette affaire comme dans toutes celles du même genre, on finit par s'arranger; et par des lettres de l'official de Reims, du mois d'octobre 1229, le comte de Rethel, et Mabile, sa femme, confirmèrent la possession, et accordèrent l'amortissement aux Templiers de leur maison, nommée la Chambre-aux-Loups, dans la châtellenie de Bourcq, « domus que vocatur Camera Luporum in castellania de Burgo », ainsi que des terres qu'ils avaient achetées près de leur maison, des enfants de Thiery de Sainte-Marie, de Raoul de Vaux, « de Vallibus », de Filiotte de Wouziers, « de Waseriis », de la dame de Wargny, etc. Le comte leur accorda, en outre, le droit d'usage pour leurs bestiaux dans tous les pâturages de la châtellenie de Bourcq, comme il leur confirma celui qu'ils avaient déjà à la Chambre-aux-Loups et à Tellines (à un quart de lieue de Vouziers; carte de Cassini), « apud Thelynes », village voisin.

L'année suivante (1230), Alice, veuve de Morand de Saulces, « de Salceia », augmenta encore le domaine de la Chambre-aux-Loups, en abandonnant aux Templiers sept pièces de terre situées à l'entour de leur maison.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Savigny sur Aisne Ardennes


Guyot (petit fils de Guy (Guido) de Savigny est cité les archives de la commanderie de Boult. Il reconnaît en avril 1323, que les Templier au temps qu'ils régnaient, estaient de grande ancienneté pour cause de la maison de la chambre aux loups, en possession de prendre chaque an sur les terrages de Savigny qui m'appartiennent 8 setiers (entre 150 et 300 litres) de blé (moitié froment, moitié avoine) qui doivent être versé à la maison de la chambre aux loups, laquelle appartient maintenant aux religieux hommes, au maître et aux frères de l'Hospital de Saint-Jean de Jérusalem. Guyot s'engage à payer sa part de ce terrage, soit moitié.

La Chambre-aux-Loups



La Chambre-aux-Loups - image OSJ
La Chambre-aux-Loups - Sources: image OSJ


Come (La): « En 1384, les religieux de saint Thierry déclarent:
Item, en la ville de La Comme en Retheillois, ont les diz religieux haulte justice moyenne et basse et si a environ XL jours de terre et ne valent mie le labourage »

Grosse ferme au Nord-Ouest du terroir. Appartenait dès 1209 à l'Abbaye de saint Thierry. Les près du même nom, sous Falaise, étaient vers la même époque aux religieux de saint Remi.
En 1215, ils cèdent aux Templiers ce qu'ils ont à Condé, Claire Fontaine etc. Réserve faite des « Prés de la Come »

En 1214, Henri de Vouziers cède à l'Abbaye de saint Thierry une rente sur les moulins de Vouziers, auxquels les habitants d'Ide et de Sirienne avaient le droit de franche mouture et lui accorde, pour ses troupeaux, des mêmes maisons (Suriana et Ida) la pâture dans les prés au delà de l'Aisne et le droit de parcours dans toute la seigneurie.

Lorsque Thierry échangea les moulins avec les Templiers (1271), ils réservèrent le droit de mouture pour leurs fermiers.

La Chambre-aux-Loups



La Chambre-aux-Loups - image OSJ
La Chambre-aux-Loups - Sources: image OSJ


Le nom est encore cité dans les titres du 18e siècle. Don de Aalis, veuve de Morand de Saulx aux Templiers de Serres ans l'une (1230): « Derrière Ide », don aux mêmes du Sieur de Fonteneau de 1 jour et demi de terre au terroir de Ide, près de celui de la Chambre aux Loups.
La Commanderie de Reims était le plus gros décimateur. Voici ce que dit un acte de 1584:

« Sur toutes les dîmes, grosses et menues, le Commandeur a droit de prendre la moitié, un huitième moins, car sur quarante septiers de blé, le dit seigneur commandeur prend 17 septiers et demi et les 22 septiers et demi qui demeurent se partagent entre les autres parsonniers. Toutes les dîmes sont chargées:

Les dites dîmes doivent en commun au seigneur commandeur 15 setiers de blé.
A la Chambre aux Loups: 24 setiers de blé.
On remarquera les parts de la Chambre aux Loups et de sainte Nourrice. La Chambre aux Loups était une possession des Templiers puis des Hospitaliers de Boult. A ce titre, ils percevaient, de grande ancienneté, dit un titre de 1323, 8 sétiers de blé sur les terrages de Savigny, redevance que les seigneurs devaient verser à la Chambre aux Loups.
Sources: Savigny sur Aisne Ardennes

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Chamiot   (08)

Domaine du Temple de Chamiot


Département: Ardennes, Arrondissement et Canton: Vouziers, Commune: Longwé - 08


Domaine du Temple de Chamiot
Domaine du Temple de Chamiot


L'établissement que les Templiers avaient là, était une dépendance de leur maison de la Chambre-aux-Loups, et ne se composait plus, au siècle dernier, que d'une chapelle, de deux cellules, pour y loger deux ermites, avec une petite dîme sur les terres environnantes, et quelques cens et droits seigneuriaux.

La chapelle où il y avait grande dévotion, était desservie en 1757, par le vicaire de la paroisse de Ballay (Ardennes), à qui le Commandeur donnait 25 livres par an, pour venir y dire une messe par semaine.

Il est probable que l'ermitage de Chamiot ou Chamiau n'était qu'une partie d'un établissement plus considérable qui existait là autrefois.
Nous trouvons que les Templiers de la maison de la Chambre-aux-Loups possédaient vers le milieu du XIIIe siècle, des terres et des bois à Falaise et à Chamiot ou Chamiau.

Falaise



Domaine du Temple de Falaise
Domaine du Temple de Falaise


Un seigneur, du nom de Robin de Fontenelles, leur donnait, en 1257, sept journaux de terre arable, au territoire de Falaise, « de Faloisia », au lieu dit au ruisseau de la Sourgue, touchant au bois de Chamiot, appartenant aux Templiers de la Chambre-aux-Loups.
La chapelle de Chamiot ou Chamiau n'existait plus en 1788, et ses biens et revenus avaient été réunis au domaine de la commanderie.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Champallement   (58)

Maison du Temple de Champallement


Département: Nièvre, Arrondissement: Clamecy, Canton: Brinon-sur-Beuvron - 58


Maison du Temple de Champallement
Maison du Temple de Champallement


Cet ancien membre de la commanderie de Biches se composait d'une maison située à un quart de lieue du village, sur le chemin conduisant à Montenoison.
Dans la cour de la maison, il y avait une chapelle dédiée à Notre-Dame, chargée d'une messe par semaine, et pour laquelle on donnait, en 1495, six livres au prêtre qui venait la dire le dimanche.

Mais à la fin du XVIIe siècle, la maison et la chapelle avaient disparu. Il n'en restait plus que l'enclos et un bois de quarante journaux, appelé le Bois de l'Hôpital, avec quelques censives et portions de dîme à Champallement, Neuilly, Neuville, Taconin (peut-être Taconnay), Montenoison et lieux environnants.

Malgré cela, le Commandeur ne sassait pas que de veiller à la conservation de ses droits, lorsqu'on voulait y porter atteinte. C'est ainsi qu'il poursuivit en 1488, et fit condamner par le Parlement de Paris les sergents du seigneur de Chanteloup, pour être venus faire des exploits de justice dans sa seigneurie de Champallement.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Temple de Champallement par Trudon des Ormes


Cette commanderie, du diocèse de Nevers, ne nous est connue que grâce à la mention faite au Procès d'une réception en la chapelle de la maison du Temple « de Campo Alamani »; le précepteur était un sergent nommé frère Henri Dornarcan ou Donarcan (1299).

Præcepteur de Champallement


1299, frère Henri Donarcan, sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès des Templiers, tome I, page 510


Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit ad eos, et primo ad primos XIII, se nescire nec credere quod contenta in dictis XIII articulis servarentur in recepcionibus fratrum ordinis, quia vidit recipi fratrem Anricum de Anglesi militem, quondam combustum Parisius, per fratrem Guillelmum de Liris militem, qui auffugit quando alii capti fuerunt, in capella domus Templi de Biciis Nivernensis diocesis, in die Brandonum proxima erunt quinque vel sex anni, presentibus fratribus Guillelmo Gatz milite, qui affugit, Anrico Donarcan serviente quondam, Galtero dispensatore dicte domus; in cujus recepcione nichil fuit factum vel dictum illicitum. Plures non vidit recipi, nec interfuit capitulis eorum; ipse autem testis receptus fuit in capella domus Templi de Campo Alamani Nivernensis diocesis, per fratrem Anricum Dornarcan, quondam preceptorem dicte domus, in quindena festi Omnium Sanctorum proximo venturi erunt XII anni, presentibus fratribus Laurencio de Villa Moson et Raynaudo de Brinone servientibus, deffunctis, in hunc modum: nam peciit ter interpolate panem et aquam et societatem ordinis amore Dei, et ter ei fuit responsum quod bene deliberaret, quia multa dura oporteret eum pati, et non haberet forsitan equos et vestes quos videbat eos habere, et quod rogaret Deum ut eum dirigeret; et cum hoc fecisset, et ipsi deliberassent ad invicem recipere eum, voluerunt scire ab eo per juramentum si erat servilis condicionis, excommunicatus, alteri religioni, matrimonio vel debitis obligatus, et si habebat infirmitatem latentem; quo respondente quod non, fecit eum vovere et jurare castitatem, obedienciam, vivere sine proprio, servare bonos usus et bonas consuetudines ordinis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

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Champbonnois   (77)

Maison du Temple de Champbonnois


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: La Ferté-Gaucher - 77


Maison du Temple de Champbonnois
Maison du Temple de Champbonnois


Le Temple de Champbonnois est marqué sur la carte de Cassini, à une lieue ouest de La Ferté-Gaucher. Cette maison avec la chapelle qui en dépendait, était située sur le chemin Minois.

La chapelle dédiée à la sainte Vierge et à saint Antoine de Padoue, fut détruite pendant les guerres du XVe siècle, et on ne jugea pas à propos de la rétablir.

Les terres du Temple à Champbonnois étaient, en 1474, de 300 arpents, dont la plus grande partie se trouvait en friche et abandonnée. Des habitants de Choisy, village voisin, s'en emparèrent pour les cultiver à leur profit.

Champbonnois Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem


Le Commandeur d'alors était celui de Chanfreine, Jacques Caillot. Presque toujours absent, il ne pouvait surveiller les intérêts de sa commanderie de La Ferlé, et savoir ce qui s'y passait.
C'est ainsi qu'il perdit presque toutes les terres de Champbonnois.

Après lui, vint un autre Commandeur, Jean Léonard, qui voulut rentrer en possession de ces biens. Il intenta pour cela un procès contre le prieur de Choisy, seigneur du lieu, dans la mouvance duquel se trouvait la maison de Champbonnois; il l'accusait d'avoir laissé les hommes de sa seigneurie s'emparer des terres de l'Ordre. Le prieur répondait qu'il avait à Choisy et dans ses dépendances, la haute, moyenne et basse justice, et que de tout ce qui s'y trouvait, rien n'appartenait à la commanderie; qu'au surplus, il y avait plus de 34 ans que ses hommes étaient en possession des biens que réclamait le Commandeur, et qu'il y avait en tous cas prescription.

On finit cependant par s'arranger, et le prieur de Choisy restitua au Commandeur le fonds de la maison qui avait été détruite, contenant 9 arpents de terre, et 33 autres arpents qui tenaient à l'ancien manoir.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Champeau   (87)

Maison du Temple de Champeau


Département: Haute-Vienne, Arrondissement: Bellac, Canton: Mézières-sur-Issoire - 87


Maison du Temple de Champeaux
Maison du Temple de Champeau


Cette maison du Temple, « de Champeus », située dans le diocèse de Limoges, était voisine de celle de Bussière-Rapy, croyons-nous.
La Maison du Temple de Champeaux avait pour commandeur Guillaume Aymeri, l'interrogatoire qu'il subit, en 1308, à Rome, Guillaume se dit précepteur des maisons de Champeaux et de La Bussière.
Guillaume Aymeri était, il est vrai, un des anciens de l'Ordre, puisqu'il comptait alors trente et un ans de vie religieuse; peut-être exerça-t-il sa suprématie sur le Temple voisin « Schottmuller, tome II, pages 22, 25 »; cependant ceux qui en parlent dans l'enquête faite en 1311 à Paris, le disent seulement précepteur de Champeaux, ainsi à propos d'une réception faite, en 1296, au Mas-Dieu de Loubert et à laquelle Guillaume Aymeri est dit avoir assisté.

Procès des Templiers, tome II, page 230


Requisitus si predicta illicita communiter et ubique interveniebant in recepcionibus aliorum fratrum ordinis vel post, respondit se credere quod sic, sed hoc aliter nesciebat, quia non viderat fieri, licet viderit aliquos recipi in ordine supradicto, et specialiter fratrem Bertrandum de Villaribus preceptorem de Rupe Sancti Pauli testem supra examinatum, in predicta capella de Paulhaco, per dictum fratrem Johannem las Chausadas, sunt circiter XX anni, presentibus fratribus Dionisio predicto, Petro Raynaudi, et Gerardo de Sancto Martineto, in dicta domo residentibus, deffunctis; et fratrem Aymericum de Masualier juniorem servientem, Lemovicensis diocesis, quem receperat frater Aymericus de Masualier senior, avunculus dicti Aymerici, preceptor tunc domus Templi Mansi Dei de Lobertz (Mas-Dieu de Loubet) Lemovicensis diocesis, in capella dicte domus, sunt circiter XV anni, presentibus fratribus Guillelmo Aymerici preceptore domus Templi de Champens Lemovicensis diocesis, detento in Lemovicinio, et Arnaudo de Brolio quondam de Pictavia serviente; sed voto emisso per predictos et imposito eis mantello, ipse testis recessit, quia receptores dicebant quod recederent qui recedere volebant et officia gerebant; et ideo nescit quod extunc agebant, sed credit quod abnegacionem et spuicionem facerent supradictas. Plurium recepcionibus se non recolit adfuisse.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Le précepteur de Champeaux revint d'ailleurs au Temple du Mas-Dieu, par exemple en 1304, pour assister à la réception de son neveu; le commandeur de Saint-Paul-la-Roche, témoin également de la réception, se souvenait de l'avoir vu.

Procès des Templiers, tome II, page 123


Alia illicita non intervenerunt in dicta sua recepcione nec post, et credit quod eadem intervenirent communiter in recepcionibus aliorum fratruin dicti ordinis vel post, quia ipse fecit predicta, et quia vidit recipi fratrem Guillelmum de Masayes militem, testem eri examinatum, per fratrem Bertrandum de Sartiges militem, ad deffensionem ordinis assumptum, in dicta capella, sunt circiter anni, presentibus fratribus Stephano, de Giotonis Lemovicehsis, Guillelmo Aprilis et Petro de Alteyraco Claramontensis diocesium, servientibus, apud Riomum dicte diocesis detentis, et vidit et audivit ipse testis, una cum predictis tribus fratribus, quando dictus frater Bertrandus, post tradicionem mantelli et emissionem votorum precepit eidem fratri Guillelmo de Mazaies quod abnegaret Jhesum, et quod spueret super quamdam crucem quam credit esse illam juxta quam ipse testis spuerat; non tamen recordatur, si dictus frater Guillelmus abnegavit Jhesum et spuit super vel juxta dictam crucem; pocius tamen credit quod sic quam contrarium.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Præcepteur de Champeaux


vers 1296-1307, frère Guillaume Aymeri.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Maison du Temple de Champeaux


— Champeaux, sur la paroisse de Gajoubert
— Champeaux appartenait aux chevaliers du Temple en 1282.
— Maison du Temple.
— Commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem après 1312.
— P. Ordre de Saint-Jean de Jérusalem pour un frère servant d'armes.
— Cure. 155 communiants.
— Vocable Saint Sixte.
— Membre de Puy-de-Noix, sous les Hospitaliers.
Sources: Pouillé historique du diocèse de Limoges, Manuscrit de l'abbé Joseph Nadaud, 1775. Publié par M. l'abbé A. Leclerc (Table spéciale)

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Champfleury   (77)

Maison du Temple de Champfleury


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Villiers-Saint-Georges, commune: Montceaux-les-Provins - 77


Maison du Temple de Champfleury
Maison du Temple de Champfleury


C'était, dès l'origine, une grange grange dîmeresse qui avait été donnée avec des terres aux Templiers, par un seigneur de Milly, moyennant un cens annuel de six livres de Provins, et de six muids de grains, moitié froment, moitié avoine. Robert de Milly, à qui cette rente était due en 1227, reçut des Templiers une somme de 40 livres, au moyen de quoi il dèclara, par ses lettres datèes de la même année, les décharger et les tenir quittes du cens qu'il avait sur la grange de Champfleury, près Monceau-les-Provins, « in Grangia de Campo florido juxta Moncellos. »

L'un des Templiers arrêtés en la maison du Temple de la Ferté-Gaucher, avait été reçu neuf mois auparavant en la maison de « Campo Florito », par Gérard de Villiers, le précepteur de France, en présence du frère Jean, précepteur du Temple de Tréfols (51).
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès des Templiers, tome II, page 389


Item frater Johannes de Bersees, etatis XXI annorum, morans apud Feritatem Galcheri, eodem modo juratus, constitutus et interrogatus, dixit per juramentum suum quod receptus fuit in domo de Campo Florito, per fratrem Gerardum de Villaribus preceptorem Francie, IX sunt menses vel circa elapsi, presentibus fratre Lamberto de Toisi, fratre Johanne preceptore de Trefou, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit. Dixit eciam per juramentum suum quod, post multas promissiones de statutis et secretis ordinis observandis ab eo factas, quidam frater, de cujus nomine non recordatur, aportavit sibi quamdam parvam crucem de ligno, et tunc dictus frater Gerardus petivit ab eo utrum crederet in eum qui passus fuerat in dicta cruce, et ipse dixit quod sic.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

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Champgillon   (85)

Maison du Temple de Champgillon


Département: Vendée, Arrondissement: Fontenay-le-Comte, Canton: Sainte-Hermine, Commune: Saint-Juire-Champgillon - 85


Maison du Temple de Champgillon
Maison du Temple de Champgillon


Cette commanderie se composait du château, métairies, four banal et greffe de Champgillon, paroisse du même nom.
Ces membres étaient :

Thiré


Département: Vendée, Arrondissement: Fontenay-le-Comte, Canton: La Châtaigneraie - 85


Métairie de l'Hôpital de Thyré
Domaine du Temple de Thiré


Métairies de l'hôpital de Thiré, paroisse de Saint-Valérien.

Ligné


Département: Vendée, Arrondissement: Fontenay-le-Comte, Canton: La Châtaigneraie - 85


Métairie de l'Hôpital de Ligné
Domaine du Temple de Ligné


Métairie de l'hôpital de Ligné, paroisse de Saint-Valérien (1)
1. Publié dans le volume I, de la Société des Archives Historiques du Poitou, page 85

La Touche


Département: Vendée, Arrondissement: Fontenay-le-Comte, Canton: La Châtaigneraie - 85


Métairie de La Touche
Domaine du Temple de La Touche


Métairie de la Touche paroisse de Saint-Vincent (85).

Manfray


Département: Vendée, Arrondissement: Fontenay-le-Comte, Canton: La Châtaigneraie - 85


Métaire de l'Hôpital de Manfray
Domaine du Temple de Manfray


Métairie de Manfray, paroisse de La Réorthe.

Brissonnerie


Département: Vendée, Arrondissement: Fontenay-le-Comte, Canton: La Châtaigneraie - 85


Métairie de La Brissonnerie
Domaine du Temple de Brissonnerie


Métairie de la Brissonnerie, paroisse de la Vineuse

Les Chaumes


Département: Vendée, Arrondissement: Fontenay-le-Comte, Canton: La Châtaigneraie - 85


Métairie Les Chaumes
Domaine du Temple des Chaumes


Métairie Les Chaumes, paroisse de La Réorthe (85).

De l'hôpital de Saint-Juyre, paroisse Saint-Juire-Champgillon
Des moulins de Cornes et Tamarin, paroisse de Champgillon
Moulin de la fontaine de Thiré

Pois le feu



Moulin de Poislefeu
Domaine du Temple Pois le feu


Moulin de Pois le feu, paroisse de La Réorthe
Moulin de Potays.

Châtaigneraie


Département: Vendée, Arrondissement: Fontenay-le-Comte, Canton: La Châtaigneraie - 85


four banal de la Châtaigneraie
Domaine du Temple de Châtaigneraie



Du four banal de la Châtaigneraie, paroisse de Saint-Philbert-du-Pont-Charrault (85110)
De terres et bois disséminés à Sainte-Hermine, Bessay, Sainte-Pezenne (Aujourd'hui Sainte-Pexine), Les Moutiers, la Vineuse et Saint-Juyre.
De devoirs, cens et rentes importants à Champgillon et paroisses voisines (3).
3. Le papier censaire se montait à 150 livres 3 sols 9 deniers en argent, 168 poules et chapons, 6 livres, 1 quarteron de cire, une nappe de toile de lin de la longueur de 4 aunes due par te seigneur de la Reintruère, 2 chevreaux à la Touche-Maurice et 2 bécasses à la Châtaigneraie. Des terrages au 1/5 étaient dus sur 895 journaux de vigne en divers lieux. Le moulin de Potays était amodié à 50 boisseaux de blé 1/2 froment 1/2 inéture charge d'acquitter une rente de 5 charges de seigle au seigneur de la Touche-Rambaudière et de la Simonnière.

Les Archives de la Vienne possèdent quarante-et-une liasses et un registre in-folio de titres concernant Champgillon. Les plus anciens sont plusieurs pièces de procédure de 1318 1331, ayant trait à un litige entre le Commandeur et le sire de Craon agissant en qualité de tuteur de Maurice, son fils. Il y en a bien quelques autres du XIIIe siècle, mais ils sont là par erreur et concernent en réalité Féotette.
Possessions territoriales des Ordres Militaires et Religieux en Bas-Poitou, par M. L. de la Boutetière. Société d'émulation de la Vendée. Volume 2, Série 2, La Roche-sur-Yon 1872

Maison du Temple de Champgillon


Les deux derniers commandeurs ou précepteurs de la maison du Temple de Champgillon « de Campo Gillonis » furent P. Mainard et Guillaume de Bléré.

Le nom du premier nous est donné par un sergent du Temple, Jean Bertaud, qui dit avoir été reçu par Mainard en la chapelle de la maison, vers 1292, mais en réalité dés 1290 puisque ce Templier aurait eu le temps d'aller à Acre, et que cette ville fut prise en mai 1291 Parmi les quelques frères qui assistèrent à sa réception, se trouvait un certain Robert, pannetier. Quant à Guillaume de Bléré, qui fut peut-être précepteur de Puyraveau avant de l'être de Champgillon, on le trouve, en 1297, au Temple de Villegats, où le précepteur de Nantes se rappelait l'avoir vu; mais dirigeait-il alors Champgillon ? D'autres eurent également occasion de le rencontrer, à Auzon, en 1303, et en 1306 au Temple des Moulins.

Procès des Templiers, tome I, page 273


Item, ad XCVII respondit quod in locis ordinis in quibus fuit, specialiter in domibus de Campo Gillonis de Montgagniet Pictavensis et de Castro Bernardi Xantonensis diocesium, et ultra mare in Ancon, fiebant bene ellemosine, et hospitalitas servabatur, et dabant decimam fornatam panis pro amore Dei, et ultra hec, fragmenta et reliquias mensarum suarum.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Maison du Temple de Champgillon


Cette Maison du Temple se composait:
D'un château;
D'une métairie;
D'un four banal et greffe de Champgillon;
Des métairies de l'hôpital de Thiré;
De Ligné en Saint-Valérien;
De la Touche-Maurice;
Et de Manfray, paroisse de la Réorthe;
De la Brissonnerie, paroisse de la Vineuse;
De Chaumes, paroisse de Saint-Hermant;
De l'hôpital de Saint-Juire;
Des moulins des Cornes et Tamarin, paroisse de Champgillon;
De la fontaine de Thiré;
De Poislefeu, près la Réorthe;
Du moulin de Potays et du four banal de la Châtaigneraie en Saint-Philbert;
De terres et bois disséminés à Sainte-Hermine, Bessay, Saint-Pierre, Les Moutiers, la Vineuse et Saint-Juire, et de devoirs, cens et rentes et dîmes importants à Champgillon et paroisses voisines.

Præcepteurs de Champgillon


Vers 1290, frère P. Mainard,
Vers 1293-1307, frère Guillaume de Bléré.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.
Maison du Temple de Champgillon - Propriété d'une personne privée
Maison du Temple de Champgillon (ancienne) localisation Pays de la Loire; Vendée; Saint-Juire-Champgillon
Communs; enceinte; colombier; élévation; Terrain; Sol; toiture.
Epoque de construction 14e siècle; 17e siècle; 18e siècle
Précisions:
Terrains nus et bâtis correspondant aux sols de l'ancien domaine des Templiers dont les Chevaliers de Malte ont hérités (AC 185, 187, 190, 192 à 196);
Façades et toitures des bâtiments de l'ancienne Maison du Temple, de ses bâtiments de dépendances comprenant les vestiges de l'enceinte et la fuie (AC 186, 191, 192)
Intérêt de l'oeuvre Ordre des Templiers, puis de Malte;
Logis et jardins tranformés au 19e siècle.
Sources: Bnf - Base Mérimée

Autre lieu Le Temple


Département: Vendée, Arrondissement: La Roche-sur-Yon, Canton: Chantonnay - 85


Domaine du Temple à Le Temple
Domaine du Temple


Il y a aussi un lieu Le Temple près de Chantonnay (85110)

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367

Champlitte   (70)

Maison du Temple de Champlitte


Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Champlitte - 70


Maison du Temple de Champlitte
Maison du Temple de Champlitte


A Champlitte, les Templiers y possédaient, la chapelle Saint-Jean, divers droits féodaux, ferme, terres et bois des vignobles. Champlitte était une dépendance de la Maison du Temple de Genrupt qui était elle même une dépendance de la Maison du Temple de La Romagne.

Champlitte à l'image d'Autrey, de nombreuses vignes sont concédées aux Frères de la Maison du Temple de La Romagne.
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

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501

Champniers   (86)

Domaine du Temple de Champniers


Département: Vienne, Arrondissement: Montmorillon, Canton: Civray - 86


Domaine du Temple de Champniers
Domaine du Temple de Champniers


Le Temple, maison rurale sur la commune de Champniers.
— Village du Temple, 1498.
Tout près de Champniers, un lieu-dit Le Temple. (Carte de Cassini)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, par M. L. Rédet, Paris, M. DCCC. LXXXI

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368

Chanonat   (63)

Commanderie de Chanonat


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Clermont, Canton: Saint-Armaud-Tallende - 63


Commanderie de Chanonat
Commanderie de Chanonat


— Des recherches faites dans les années 2007, ont abouties à la découverte de plusieurs documents: le premier est un texte émanant de Chanonat et qui cite « l'Hôpital de Chanonat. »

— Le deuxième un compte du bailli, qui distingue deux Ordres: ils ne sont pas explicitement cités, mais nous pouvons en déduire ?
Les Bénédictins et les Hospitaliers. En fait, les chanoines de Port-Dieu en Corrèze ont probablement construit le prieuré de Chanonat, Port-Dieu et Chanonat sont des enfants de L'Abbaye de La Chaise-Dieu (des bénédictins).

— Le troisième document date de 1305, est un « aveu » qui donne en confins l'Hôpital.
Ce qui prouve que les bâtiments de la commanderie (propriété privée), sont biens des Hospitaliers de Saint-Jean.

— Je vous donne la pièce principale où il est fait mention de « La Maison de l'Hôpital de Chanonat »
Sachent tous présents et futurs qui verront ces lettres que devant nous, Maître Etienne official de Clermont, ont été présents Amblard de Chanonat, damoiseau, Guillermie, son épouse et Ponce, leur fils, lesquels ont vendu et transmis à titre de vente parfaite et véridique à l'abbé et au couvent de Saint André de Clermont de l'ordre de Prémontré, pour 4 Livres et 13 sous de la monnaie de Clermont, et ont concédé pour l'avoir perpétuellement, 1 setier de froment de cens avec le directum dominium et tout le droit qu'ils avaient sur ce froment et sur la terre pour laquelle était, et est dû, ledit setier.

Chanonat chapelle



Commanderie de Chanonat, la chapelle
Sources: Commanderie de Chanonat, la chapelle


Cette terre est située Al Montât de Chanonat entre des voies par l'une desquelles on va de Chanonat au Crest et par l'autre aussi, l'une étant appelée la Voie du Pont et l'autre la Voie de Vedutrias (des voitures ?), ces deux limites étant du nord et du sud.
Elle est aussi jouxte la terre de la Maison de l'Hôpital de Chanonat et celle de Jean Pecoll du côté de l'occident et la terre de Jean Nerron de l'orient.
Cette terre est cultivée par les Rassac de Jussat à 3 quartes de froment et par Bernard Martin à 1 quarte, à titre du cens et de dominium. Laquelle terre et froment les vendeurs ont affirmé qu'ils ne l'avaient pas sous le dominium de quelqu'un, et ne l'y avaient jamais eu.
A partir de là le texte comprend essentiellement des formules de garantie sans intérêt particulier On n'a relevé que les éléments propres à ce texte.
Il est précisé que cette terre était de la dot de l'épouse. Son mari lui donne en échange tout le droit qu'il avait dans des cortils (espace lié à une habitation), des jardins, des près et des terres situés à Teilz (Theix probablement).
L'argent a été versé. Un garant est institué: Guillaume de Otines lequel n'est pas autrement connu Scellé de la cour de Clermont en l'an 1250 au mois de mai.
Sources: Chanonat sous l'ancien régime des seigneurs aux prêtres communalistes - présenté par Pierre Charbonnier, professeur d'histoire du moyen-âge et d'histoire régionale

Maison du Temple ou Commanderie ?


Reste à élucider les recherches de M. Tardieu, je ne pense pas qu'il ait inventé des documents ou qu'il ait malicieusement dit que les Templiers avaient des biens à Chanonat, de plus, il donne ses sources: Archives départementales du Puy-de-Dôme ?
Inventaire des commanderies de Malte.
Jack Bocar

Possession des Hospitaliers - D'après Pierre Charbonnier


Cette commanderie relevait de l'ordre des Hospitaliers, et non des Templiers.
Déjà en 1250, le document émanant des « Chanonat » mentionne la terre de la maison de l'Hôpital de Chanonat.

Ensuite, le compte de 1293 du bailli royal distingue nettement les deux ordres:
Chanonat relève des Hospitaliers.
Enfin, un des aveux de 1305 donne en confins à l'Hôpital (donc avant la condamnation des Templiers en 1311 à la suite de laquelle les biens des Templiers passérent aux Hospitaliers).
Donc, contrairement à ce que dit Tardieu, malheureusement repris par les auteurs suivants, il n'y a pas eu de Templiers à Chanonat.
La Commanderie avait sa chapelle desservie par un vicaire auquel allaient quelques revenus.
Elle possédait des biens fonds figurés sur un plan, surtout des prairies, au bord de l'Auzon, (marquées en vert turquoise), et une censive.
Sources: Chanonat sous l'ancien régime, présenté par Pierre Charbonnier, professeur d'histoire de Moyen-âge et d'histoire régionale à l'université de Blaise Pascal de Clermont-Ferrand

Chanonat et les Templiers - D'après Ambroise Tardieu


Cette commanderie serait une possession des Templiers
Cannonacus (995); Cannonagus (1040); Canoniacus (1286, 1310); Chanoac (1229).
— L'église, C'est un édifice roman, modifié à diverses époques.
— La cure était à la nomination du prieur du Port-Dieu avant 1789. Saint Etienne était, à cette époque, le patron de la paroisse. En 1535, il y avait des prêtres communalistes dans l'église de Chanonat. Ils n'ont été supprimés qu'en 1789.

Le prieuré


Il en est fait mention dès l'an 1264, et dépendant du prieuré du Port-Dieu en Bas-Limousin (ordre de saint Benoît). Les bâtiments étaient attenants à l'église. On voit encore le vaste corps de logis fortifié qui en faisait partie. Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges, visita ce prieuré, en 1286, dans sa tournée pastorale en Auvergne. Prieurs de Chanonat: Hugues de Montclar, prieur du Port-Dieu, 1284; Etienne Arbert, 1310, chanoine du chapitre de Saint-Genès de Clermont; Guillaume Autier, 1356.

La commanderie


Elle appartenait aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (Malte). Ses bâtiments étaient situés en dehors du bourg et accompagnés d'une chapelle; il en reste encore une bonne partie, transformée aux usages d'une ferme. Il est probable que, primitivement, la commanderie de Chanonat appartenait à des Templiers, d'autant plus qu'en 1264, nous voyons à Chanonat, comme témoin, le commandeur Francon de Bort, qui possédait en Limousin une maison de l'ordre du Temple.
En 1309, lors de l'abolition de l'ordre du Temple, la commanderie de Chanonat aurait été donnée aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, comme cela du reste est arrivé pour d'autres propriétés ayant appartenu aux Templiers.
La commanderie de Chanonat était affectée à des chevaliers de Malte servants d'armes, avant 1789.
Les membres, c'est-à-dire les dépendances de la commanderie de Chanonat étaient: Le Temple d'Aulnat, Burdelle et le Temple de Plaine-Colombe. Liste des commandeurs:
— De Benamorel, 1368;
— Martin Bayardol, 1443;
— Jacques de Millij, 1431; il devint grand-maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem;
— Jean Ardier, 1463;
— Pierre du Puy, 1499;
— Jean Bellon. 1526-1558;
— Nicolas de Fremarçon, 1574-1581;
— De Fonlerive, 1614;
— François de Bricard, 1622-1840;
— Charles de Crémeaux, 1641-1668;
— Amable da la Lande, 1692;
— De Panay, 1733-1738;
— De Bourreau du Rateau, nommé en 1762;
— De Tourniol, 1779.
— En 1686, le fief de Chanonat dépendant de la châtellenie de la Cheyre, dont le chef-lieu était Saint-Amand (voir Saint-Amand-Tallende).

Seigneurs


Au milieu du XIIe siècle, la seigneurie de Chanonat qui appartenait au comté d'Auvergne, en fut distraite pour former le Dauphiné de cette province. Lors de la guerre entre le roi Philippe-Auguste et Robert Ier, dauphin d'Auvergne (1196), ce fief avait été confisqué; mais il fut rendu par le roi au fils de Robert Ier en 1229. Robert II, dauphin d'Auvergne, petit-fils du précèdent, rendit foi-hommage à l'évêque de Clermont pour Chanonat (1249). Robert III, dauphin d'Auvergne, fils de Robert II, accomplit la même formalité pour Chanonat en 1263. Il laissa Chanonat en partage à Guillaume, son fils, doyen du chapitre de Chamalières (1291), mort en 1302. Robert IV, dauphin d'Auvergne, frère de Guillaume qui précéde, transmit Chanonat à Jean, dauphin d'Auvergne, qui en était propriétaire en 1340. Marguerite de Roger-Beaufort, fille de Guillaume III, vicomte de Turenne, laissa ses droits sur la seigneurie de Chanonat à Marthe de Roger-Beaufort sa tante, en se mariant (en 1423), à Bertrand de la Tour, seigneur d'Olliergues; Chanonat entra ainsi dans la maison de la Tour d'Auvergne (branche des seigneurs de la Tour), qui fut représentée, plus tard, par la reine Catherine de Médicis, morte en 1589; après cette reine, ce fief eut le même sort que celui de Latour jusqu'en 1789 (v. Latour).

— A diverses dates, plusieurs personnes ont eu des droits féodaux dans le lieu de Chanonat et sa paroisse. Amblard de Chanonat, damoiseau, vivait en 1255. Hugues de Pagnat, damoiseau, possédait des droits à Chanonat en 1264. Sanson de Pagnat, écuyer, est qualifié seigneur de Chanonat en 1322. La dame de Bompare, veuve de Durand Sam, chevalier, seigneur de Chanonat et Blanche de Pagnat, veuve de Falcon de Pagnat, damoiseau, possédaient des droits sur ce lieu en 1327; Robert de Perpézat, seigneur de Chanonat, vivait en 1419.
— Il y avait en outre dans Chanonat des fiefs à divers seigneurs.
— En fait, M. Ambroise Tardieu, aurait visiblement fait une erreur, il est possible que les Templiers aient eu des terres à Chanonat (quoi que nous n'ayons pas de documents pour le confirmer), et qu'il ait dit que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem ont hérité leurs biens des Templiers à Chanonat.
— Cette erreur est compréhensible, dès lors que la chronologie des commandeurs Hospitaliers ne commence qu'à partir de 1368. On est forcément en présence d'un doute: si le premier commandeur connu est de 1368, quand ont-ils créé ces bâtiments ?
Voir aux Archives départementales du Puy-de-Dôme, l'Inventaire des commanderies de Malte.
1. Et d'abord, celui de la « Batisse » (nous donnons l'historique de ce fief. (voyez le mot la Batiste);
2. celui de Tordes (voyez ce mot);
3. celui de la Condamine (voyez ce mot)

Sources: Ambroise Tardieu - Grand dictionnaire Historique du département du Puy-de-Dôme. Moulins - 1877

Maison du Temple de Chanonat


— Les Hospitaliers de Saint-Jean ont-ils construit sur leurs terres ?
— Visiblement oui, si l'on se réfère à ce fameux document de 1250.
— Mais, en 1250, cet Hôpital était-il réellement la possession des Hospitaliers de Saint-Jean ?
— Pour les terres que les Hospitaliers ont occupés à partir de 1368, sont-ils réellement à l'origine de ces terres, nous avons un document qui dit: (ce document émane des Chanoines, et cite la terre de l'Hôpital de Chanonat).
— Mais alors, pourquoi M. Tardieu a-t-il donné avec précision les dépendances de Chanonat indiscutablement d'origine templière rattachées à cette commanderie ?
Il n'est pas évident du tout que cet Hôpital soit des Hospitaliers de Saint-Jean. Les Templiers eux aussi possédaient des Hôpitaux...
— Pour ma part, je reste persuadé que Chanonat était bel et bien une Maison du Temple.
Jack Bocar


Maison du Temple de Chanonat


Cette commanderie était située en Auvergne, près de Clermont-Ferrand. Les membres qui en dépendaient étaient tous hors du Bourbonnais, sauf celui de Lavault-Saint-Jean qui se trouvait sur la paroisse de Viplaix. C'est aujourd'hui un domaine appelé « l'Hôpital » où il reste une grange. A l'intérieur de celle-ci, on peut voir une croix de bois servant de chevron.
Sources: Georges CHATARD - Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.

1. Chef. Commanderie de Chanonat



Commanderie de Chanonat
Commanderie de Chanonat, image A. Colomb


Chanonat, diocèse de Clermont. Parlement de Paris, chapelle, château attenant à la chapelle plus une grange avec vignes.

Chanonat


— Cannonacus (995), Cannonagus (1040)
— Canoniacus (1286, 1310)
— Chanonac (1229).
— L'église. Cest un édifice roman, modifié à diverses époques.
— La cure était à la nomination du prieur du Port-Dieu avant 1789. Saint Etienne était, à cette époque, le patron de la paroisse.
— En 1535, il y avait des prêtres communalistes dans l'église de Chanonat. Ils n'ont été supprimés qu'en 1789.
— Le prieuré. Il en est fait mention dès l'an 1264, et dépendant du prieuré du Port-Dieu en Bas-Limousin (ordre de saint Benoît). Les bâtiments étaient attenants à l'église. On voit encore le vaste corps de logis fortifié qui en faisait partie. Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges, visita ce prieuré, en 1286, dans sa tournée pastorale en Auvergne.
— Prieurs de Chanonat: Hugues de Montclar, prieur du Port-Dieu, 1264.
— Etienne Arbert, 1310, chanoine du chapitre de Saint-Genès de Clermont.
— Guillaume Autier, 1356.
— La commanderie. Elle appartenait aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (Malte). Ses bâtiments étaient situés en dehors du bourg et accompagnés d'une chapelle; il en reste encore une bonne partie, transformée aux usages d'une ferme. Il est probable que, primitivement, la commanderie de Chanonat appartenait à des Templiers, d'autant plus qu'en 1204, nous voyons à Chanonat, comme témoin, le commandeur Francon de Bort, qui possédait en Limousin une maison de l'ordre du Temple.
— En 1309, lors de l'abolition de l'ordre du Temple, la commanderie de Chanonat aurait été donnée aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, comme cela du reste est arrivé pour d'autres propriétés ayant appartenu aux Templiers. La commanderie de Chanonat était affectée à des chevaliers de Malte servants d'armes, avant 1789.
— Les membres, c'est-à-dire les dépendances de la commanderie de Chanonat étaient:
— Le Temple d'Aulnat.
— Burdelle et le Temple de Plaine-Colombe.
— Liste des commandeurs:
— De Benamorel, 1368.
— Martin Bayardol, 1445.
— Jacques de Milly, 1451; il devint grand-maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
— Jean Ardier, 1463.
— Pierre du Puy, 1499.
— Jean Bellon, 1526-1558.
— Nicolas de Fremarçon, 1574-1581.
— De Fonlerive, 1614.
— François de Bricard, 1622-1840.
— Charles de Crémeaux, 1641-1668.
— Amable de la Lande, 1692.
— De Panay, 1733-1738.
— De Bourreau du Rateau, nommé en 1762.
— De Tourniol, 1779.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.

2. Membre. Bourdeille


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Brassac-les-Mines, Commune: Saint-Germain-Lembron - 63
Bordel carte de Cassini, ou Burdelles, consiste en une dîmes.

3. Membre. Commanderie Sainte-Anne


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Saint-Germain-Lembron - 63


Domus Hospitalis de Sainte-Anne
Domus Hospitalis de Sainte-Anne


Commanderie de Sainte-Anne, dit la Bastide, dans la Limagne, à demi-quart de lieue de Saint-Jean-Lambron, chapelle, domaine.

Annexe. Temple de Plaine Combe


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Brassac-les-Mines, Commune: Ardes - 63
Temple de Plaine Combe, près du château de Luynes, dans la Haute-Auvergne, proche la ville d'Ardes, à huit lieues du chef, consiste en une montagne.

4. Membre. Le Temple


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Clermont-Ferrand, Canton: Pont-du-Château, Commune: Aulnat - 63


Le Temple, membre de la commanderie de Chanonat
Domaine du Temple


Le Temple proche la ville du Pont-du-Château, consiste en un domaine et un pré en réserve, avec les susdits membres.
« Revenu 1100 livres »

5. Membre. Lavaux-Saint-Jean


Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Dompierre-sur-Besbre, Commune: La Chapelle-aux-Chasses - 03


Domus Hospitalis Lavaux
Domus Hospitalis Lavaux


Lavaux-Saint-Jean, diocèse de Bourges, parlement de Paris, juridiction de La Roche-Guilleban, consiste en un domaine, bois, taillis, prés, terre, garennes, dîmes et cens.
« Revenu 160 livres »

6. Membre. Commanderie de Bessamorel


Département: Haute-Loire, Arrondissement et Canton: Yssingeaux - 43


Commanderie de Bessamorel
Domaine du Temple de Bessamorel


Bessamorel, en Velay, à 20 lieues du chef, à une lieue d'Yssingeaux, et à 4 du Puy. Parlement de Toulouse, consiste en une église paroissiale, deux maisons, un domaine, dimes, justice et cens.
« Revenu 600 livres »

« Charges. 200 livres »
Commandeur: M. de L'aubespin.
Etat de la commanderie en 1745.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

Bessamorel


— Maison du Temple, puis Commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
— Bessamorel, commune d'Ynssingeaux.
— Bessa Maurell, 1267 (Archives du Rhône, la Sauvetat, II, 1)
— Bessamaurel, 1281 (Cartulaire de Saint-Sauveur-en-Rue, 140)
— Castrum de Bessa Maurella, 1429 (Archives du Rhône, Bessamorel)
— Domus de Bessamourella, 1430, (Archives du Rhône, Bessamorel)
— Praeceptoria de Bessamorella, 1493 (Archives du Rhône, Bessamorel)
— Le Besset-Moret, 1549 (Savin, n)
— Bessamoreau, 1585 (état civil)
— Bessamourel, 1646 (Archives du Rhône, Bessamorel)
— En 1789, Bessamorel dépendait de la province du Velay, de la subdélégation et sénéchaussée du Puy.
— Son église paroissiale, diocèse du Puy et archiprêtré de Monistrol-sur-Loire, était sous l'invocation de Saint-Jean Baptiste.
— Le commandeur des Hospitaliers de Bessamorel nommait à la cure, dont le titulaire était toujours un religieux d'obédiance de l'Ordre.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire, par M. Auguste Chassaing. Paris Imprimerie Nationale MDCCCCVII

Archives du Rhône


Chanonat: Vaux-Saint-Jean, Temple d'Aunat, Bessamorel, Burdelles, Sainte-Anne ou la Bastide, Temple de Plaine Combe.
Sources: Collection des Inventaires Sommaires des Arcives départementales du Rhône, antérieures à 1790. Rédigé par M. Georges Guigue, archiviste. Lyon 1895

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369

Chantemerle   (60)

Fief du Temple de Chantemerle


Département: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Nanteuil-le-Haudouin, Commune: Lagny-le-Sec - 60


Fief du Temple de Chantemerle
Fief du Temple de Chantemerle


La maison de Chantemerle et les terres en dépendant, était un fief qui relevait du commandeur de Lagny-le-Sec au XIIIe siècle, partie des chevaliers du Temple, partie du seigneur Hugues de Pomponne. Il appartenait alors à Simon de Poissy, « de Pissiaco », qui en fit l'abandon au mois de juin 1232, à l'Ordre du Temple.

Des lettres de cette année, de Guillaume, évêque de Paris, portent que devant lui, Simon de Marolles ou de Mareuil, « de Marolio », chanoine de Meaux, a confirmé et ratifié la vente faite aux frères de la chevalerie du Temple, par Simon de Poissy et Isabelle, sa femme, d'une maison appelée Chantemerle, « de domo que dicitur Chantemelle », sur laquelle Simon de Marolles, sa mère et ses frères avaient des rentes.

Le même jour que Simon de Poissy cédait sa maison aux Templiers, Jean de Nanteuil, chevalier, et Marguerite, sa femme, leur abandonnaient tout ce qu'ils possédaient à Chantemerle, « apud Cantumerulam. »

On lit dans le procès-verbal de la visite prieurale de 1456: « Y a appartenant à la commanderie de Lagny-le-Secq, ung membre appelé Chantemalle, lequel est en ruyne du temps des guerres; auquel membre appartient ccc arpens de terre, dont la pluspart est en ruyne; lequel membre est affermé neuf escus d'or, qui valent XII livres VII sols VI deniers »

Nous ignorons si cette maison fut rétablie. Ce que nous savons, c'est qu'elle n'existait plus au siècle dernier. Les terres, au nombre de 480 arpents, avaient été réunies au domaine de Lagny-le-Sec sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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370

Chantepoule   (24)

Chante-Géline ou Chantepoule


commanderie Hospitalière de Chante-Géline ou Chantepoule
Chante-Geline, village secteur de la commune de Mensignac.
— Cantus Gelinae, 1373 (Abbé de Lespine, manuscrit nº1, O.S.J.)
— Cantus Gallinae, 1365 (Abbé de Lespine).
— Chante-Poule (Cadastre).
— Maison donnée par G. de Fayolle aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1175 et qui devint une commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.

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1676

Chantes   (70)

Domaines du Temple de Chantes


Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin, Commune: Rupt-sur-Saône - 70


Domaines du Temple de Chantes
Domaines du Temple de Chantes


Chantes est une dépendance: La ferme de Salles
A l'extrémité Nord-Est du village, au pied d'un coteau, ruines d'un château dont les murs avaient 1m30 d'épaisseur à la base. Du reste rien sur l'époque où cet édifice fut érigé, non plus que sur celle où il fut détruit.
— Auprès de la ferme de Sales, restes des bâtiments de l'ancienne commanderie de ce nom, autrefois possédée par les Templiers (1).
1. Cette commanderie était de celles où l'on n'était admis qu'en faisant preuve de noblesse, à la différence d'autres commanderies moins relevées, pour l'obtention desquelles il suffisait de prouver que, jusqu'a la quatrième génération, les aïeux du postulant n'avaient point exercé de métier mécanique. Les commanderies de la Villedieu-en-Fontenette et de Moutseugny assujettissent aux preuves de noblesse comme la commanderie de Sales.

C'était, avant la Révolution, une des plus belles propriétés de l'ordre de Malte, composée qu'elle était de vastes bois, champs et prés, et placée dans une position à la fois riante et tranquille près de la rive gauche de la Saône. Les bâtiments étaient disposés en fer à cheval fermé par un mur de cour: au levant, les écuries et les greniers à fourrage; au couchant, le logement des chevaliers; au nord, en face de la porte de la cour, l'église, construction de style ogival, avec pavé en briques vernies. L'église a été démolie vers la fin du siècle dernier. Les décombres sont restés sur les pierres tumulaires qu'elle présentait auparavant. Peut-être trouverait-on la plus d'un souvenir artistique et historique.
— Le dernier commandeur de Sales fut Amable de Thiange, grand'croix de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, titulaire en même temps des commanderies de Villefranche et de Montseugny.

— Eglise filiale de celle de Rupt au 18e siècle. Elle existait antérieurement, comme l'indiquent les trois fenêtres ogivales qui éclairaient le choeur, et le millésime 1563 gravé sur les fonts baptismaux (lesquels, pour le dire en passant, sont un remarquable morceau de sculpture sur granit). C'est aujourd'hui une chapelle de tolérance dépendante de la paroisse de Traves.

— Ruines et antiquités près de la Saône, au sud-est de Chantes.
— Gîtes en exploitation de minerai de fer en grains.
— Carrières de moellons ouvertes sur un calcaire appartenant au troisième étage jurassique.
La Haute-Saône, Dictionnaire Historique et Topographique et Statistique des Communes du Département. Par L. Suchaux. Tome II, Vesoul, 1866.

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371

Chantoin   (43)

Maison du Temple de Chantoin


Département: Haute-Loire, Arrondissement: Puy-en-Velay, Canton: Solignac-sur-Loire, Commune: Bains - 43


Maison du Temple de Chantoin
Maison du Temple de Chantoin


Chantoin membre appartenant à la vénérable Langue d'Auvergne, situé dans le diocèse du Puy-en-Velay, à 2 lieues de la dite ville, consiste en trois beaux domaines qui portent le 4e fruit.

Le grand domaine de « Champtoin » est noble et exempt de tailles, dimes, et autres impositions et s'afferme en argent 303 livres; en seigle 80 setiers de 16 quartons, mouture noire 10 setiers: pois, 1 setier; beurre et fromage un quintal.
Le domaine de « Relueseix », à une lieue du dit membre, s'afferme, étant noble et exempt, en argent 530 livres, en fromage et beurre un quintal.

Le domaine de « Garnaux » paye tailles et rentes, et s'afferme en argent 30 livres, en seigle dix setiers. Les rentes et cens de Champtouin, selon l'ancien Terrier sont en argent 3 livres 12 sols, 1 denier en seigle 32 setiers; en avoine 42 setiers, gelines 37, le tout s'affermait 1850 livres.

Le Baillage, en Velay, dont est pourvu M. le Bailly de Saint-Aulaire, paye en charges 2455 livres, 14 sols. 4 deniers et est affermé 14 000 livres; il y a quelques pensions.

Chantoin


— Commune de Bains, était dans la plaine qui s'étend au pied des montagnes de Seneijols, et faisait partie des biens des Templiers
— Les autres possessions de cet Ordre, dans le Velay, étaient:
— Les Bineyres, commune de Bains
— Seneujols, canton de Cayres
— Solignac sur Loire, arrondissement du Puy
— Freycenet, commune de Saint-Jean-de-Nay
— Montredon, commune de Saint-Just-Chomelex
— Belvezet, commune de Saint-Jean Lachalin
— Bessamorel, canton d'Issengeaux
— Malhettes, commune de Marlhes, canton de Saint-Genest-Malifaux (Loire).
« Les biens des Templiers dans le Velay, avaient une importance trois fois plus considérable que ceux des Hospitaliers. »
Cartulaire des Templiers du Puy-en-Velay) par M. Augustin Chassaing, Paris 1882

Chantoin


— Ferme sur la commune de Bains
— Chantotoen, vers 1170 (Templiers du Puy)
— Villa de Chantoent, 1210 (Templiers du Puy)
— Chantoen, 1214 (Templiers du Puy)
— Domus de Chantohenc, 1285 (Templiers du Puy)
— Praeceptoria Sancti Johannis de Chantoenc, 1499 (Hospitaliers du Velay)
— Membrum de Chantean, 1544 (Hospitaliers du Velay)
— Maison du Temple, elle passe aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1313 et devint un membre de la commanderie de Devesset et fut unie en 1544, à la mense de la Langue d'Auvergne.
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

Maison du Temple de Chantoin


Chantoin est un beau domaine à demi caché en un pli de terrain, dans la plaine qui s'étend an pied des montagnes boisées de Séneujols. Au XIIIe siècle, cette vaste plaine était occupée par trois mas, Chantoin, Chazaux et Collanges; le premier, en s'agrandissant, a, depuis, absorbé et fait disparaître les deux autres. Les chartes du rouleau de Chantoin font connaître l'origine et les accroissements de celle importante possession du Temple. Par son testament, Armand II, vicomte de Polignac, avait légué au Temple 50 marcs d'argent. Vers 1170, son fils Pons III acquitta cette dette en donnant aux Templiers tous ses droits sur Chantoin. Après un temps d'arrêt d'environ vingt ans, ce noyau s'arrondit rapidement dans les trente années qui suivirent, par des ventes, des échanges et surtout par les aumônes et les donations dues aux réceptions dans l'ordre des frères ou des donats. Parmi ces libéralités, il suffira de remarquer les donations que firent, en 1210 Armand Portafaix à son admission comme frère et, en 1215, Floque de Mirmande, femme de Beraud de Cordes, « offrant à Dieu et au Temple son fils Pierre avec la terre qu'elle possédait à Chazaux et à Collanges. »
Sources: Augustin Chassaing, Le Cartulaire des Templiers du Puy-en-Velay. Paris 1882.

Maison du Temple de Chantoin


Les templiers fondérent la Maison de Saint-Barthélèmy un peu avant 1170. C'est à cette époque qu'ils reçurent le Mas de Chantoin. Une charte remontant à cette année indique en effet leur présence au Puy à cette date: il s'agit d'une donation de Pons, vicomte de Polignac, faite aux Templiers de Saint-Barthélemy où il leur abandonne tous ses droits sur le mas de Chantoin.
Sources: Albert Chaurand, Les Carmes et les Templiers. L'auteur fait référence au Cartulaire des Templiers du Puy-en-Velay.

Grange du Temple de Chantoin


La Maison du Temple du Puy fondée vers ou avant 1170, nous révéle l'existance de la « Grange de Chantoin. »
Sources: Cartulaire des Templiers de Douzens.

Maison du Temple de Chantoin


C'est vers 1170, que Pons, vicomte de Polignac, cède aux Templiers ce qu'il posséde au manse de Chantoin, en paiement de 50 marcs d'argent donnés à l'Ordre par Armand, son père. Au XIIIe siècle, d'autres donations, achats ou échanges, ne tardent pas à augmenter les possessions primitives, aux lieux des Chazeaux, Collange, les Garnaux, Belvezet, la Glutonie, Rossignol.
Sources: Le diocèse du Puy-en-Velay des origines à nos jours, De Pierre Cubizolles

Maison du Temple de Chantoin


— A praeceptoria Aniciensi pendebant: « domus Templi de Chantoen, que subest domui Aniciensi » (1253), de qua vide Chassaing, p. IX.
— En 1313, tous ces biens Templier, passent aux Chevaliers de Saint-Jean.
Sources: Cartulaire des Templiers rédigé par le Marquis d'Albon

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372

Chanu   (27)

Maison du Temple de Chanu


Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Pacy-sur-Eure, Commune: Villiers-en-Désoeuvré - 27


Maison du Temple de Chanu
Maison du Temple de Chanu


Lorsque les Hospitaliers prirent possession de la commanderie du Temple de Chanu, on n'y comptait qu'un seul membre: la maison d'Heurgeville. C'est pour en augmenter les revenus qu'ils y ajoutérent, au XIVe siècle, la commanderie de Prunay; et au XVIe, celles de la Haie du -Val-Saint-Denis et de Fontaine-la-Cado, appelée depuis Fontaine-Heudebourg.

De ces quatre commanderies réunies en une seule, Chanu reste toujours le chef-lieu de baillie. En 1763, le Commandeur, qui était alors le chevalier de Guines de Bonnières, dans une requête présentée au Roi, pour obtenir des lettres de terrier, se plaignait de la disparition de beaucoup de titres de sa commanderie, et jugeait nécessaire, pour parer à cet inconvénient, de faire reconnaître par ses vassaux les cens et rentes seigneuriales qu'ils lui devaient.

Cela peut expliquer l'absence de documents anciens sur le Temple de Chanu et ses dépendances. Le Livre-Vert nous fait connaître le revenu de cette maison en 1373. II n'était que de vingt livres seize sols huit deniers, à cause de l'état de ruines où la guerre avait plongé la commanderie.

Les 160 arpents de terre qui formaient le domaine de Chanu ne rapportaient alors que huit livres.

« A la maison de Chanu, appartient deux charrues de terre labourable, pour chascun arpent, XII deniers parisis, de quoy il y a VII xx, ainsi valent VIII livres. »

Maison du Temple de Chanu



Commanderie de Chanu
Commanderie de Chanu - Sources: Mairie de Chanu


Ces terres étaient situées sur les territoires de Villiers en Désoeuvre (27) et de Bueil (27), et avaient été acquises en partie par les Templiers dans la première moitié du XIIIe siècle. Nous avons trouvé des lettres de Robert, seigneur de Bueil, du mois d'avril 1239, qui confirmaient et amortissaient la vente faite par Jean des Essarts, chevalier, aux Templiers, pour le prix de 173 livres parisis, de quarante-trois journaux et un quartier de terre à semence, au territoire de Bueil, « in territorio de Bouol », aux lieux dits: à la Couture, près du bois d'Halencourt, à la Couture-de-Villiers, à la Pierre-Tournante, à la Grande-Couture, derrière l'église de Villiers, « retro monasterium de Vylers », à la Couture de la Croix-Bejet, et à la Couturelle de Mesler.

Nous lisons dans le rapport de la visite prieurale de 1495:
« Au-dit lieu de Chanu, y a une chappelle fondée de Nostre Dame du Temple, chargée de trois messes par semaine. Auprès de la chappelle et dedens le villaige, est la maison de la commanderie qui a été refaicte à neuf par le commandeur actuel, frère Nicole Louchart, chappelain. »

« En ladite maison, le Commandeur a toute justice, et pareillement sur le villaige où sont environ XXXVI feuz, tous justiciables et subjects de la commanderie et justice levée. »
Le Commandeur était seul seigneur temporel et spirituel de Chanu. Il avait le patronage et la collation de la cure du lieu, comme aussi des cures:

Saint-Illiers-le-Bois


Département: Yvelines, Arrondissement: Mantes-la-Jolie, Canton: Bonnières-sur-Seine - 78


Domaine du Temple de Saint-Illiers-le-Bois
Domaine du Temple de Saint-Illiers-le-Bois



Brécourt


Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Vernon-Sud - 27


Domaine du Temple de Brécourt
Domaine du Temple de Brécourt


Deux fiefs relevaient de la seigneurie de Chanu:

Hallot


Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Pacy-sur-Eure, Commune: Villiers-en-Désoeuvré - 27


Domaine du Temple de Hallot
Domaine du Temple de Hallot


le fief de Hallot, appartenant en 1761 à Charles de Bence, chanoine d'Evreux, Jean-Baptiste de Bence, curé de Serez, son frère, et autres, et comprenant une maison avec des terres sur le chemin d'Heurgeville (27) à Lommoye (78).

Commanderie de Chanu



Commanderie de Chanu
Commanderie de Chanu - Sources: Mairie de Chanu


Le second fief, nommé le fief Bataille (27), s'étendait dans les paroisses de Chanu, Villiers en Désoeuvré, Saint-Chéron et Bueil, avec droit de basse justice sur les vassaux tenant héritages, droits de cens, champart, etc.
Il appartenait en 1763, à Louis-Antoine-François Doublet; chevalier, seigneur de Lorey, Saint-Chéron et Villegats.

La maison de la commanderie était située le long du chemin de Vernon à Dreux. Elle avait deux moulins sur un petit étang: l'un appelé le moulin d'en bas; et le second, le Moulin d'en haut, avec logement pour le meunier, et vingt arpents de terre.
Les terres de Chanu, au nombre de 80 arpents, étaient affermées en 1581, 100 livres, à raison de 25 sols l'arpent.

Maison du Temple de Chanu


Lorsque les Hospitaliers reçurent la Commanderie au début Du XIVe siècle, ils héritèrent d'un domaine de plus de 130 hectares que le Templiers avaient constitué par des défrichements et des dons en terre. Il allaient dès lors la transformer progressivement en une véritable seigneurie en étendant leurs droits et leurs domaines. Celle-ci courait sur les paroisses d'Heurgeville et de Chanu ainsi que sur le fief du Hallot et le fief Bataille, situé dans les paroisses de Bueil, Chanu, Villiers et Saint-Chéron.

Commanderie de Chanu



Commanderie de Chanu
Commanderie de Chanu - Sources: Mairie de Chanu


Le commandeur, véritable seigneur temporel, y possédait un droit de justice, percevait de nombreuses rentes en nature ou en argent tels les dîmes et le champarts.
Il possédait aussi une grange dîmière à Heurgeville qui lui permettait d'entreposer une partie des récoltes perçues, ainsi que deux moulins situés un peu au nord de Chanu et certainement reconstruits à la même époque que le logis seigneurial.
Ces deux moulins à eau, alors connus sous les noms de Moulin d'en Haut et de Moulin d'en Bas étaient loués par les Hospitaliers.
Peu nombreux, ces derniers préféraient en effet tirer des revenus de leurs terres plutôt que de les exploiter directement; ils les affermèrent progressivement et aux XVIIe et XVIIIe siècles leur domaine avait diminué de moitié.
Seigneur spirituel enfin, le commandeur nommait les desservants des paroisses d'Heurgeville et de Chanu et un passage aujourd'hui dans le mur mitoyen séparant la Commanderie de l'église Saint-Pierre lui permettait d'y accéder directement.
Si les noms des différents commandeurs qui se succédèrent à partir du XVe siècle sont connus, ceux de la période templière sont aujourd'hui oubliés à l'exception du frère Simon de Quincy qui dirigeait la Commanderie à la fin du XIIIe siècle au moment où les Templiers se replièrent en Europe.

Parmi les plus célèbres sans doute faut-il retenir les noms de Claude de la Sangle, commandeur de 1525 à 1533, qui devint le Grand Maître de l'Ordre en 1554 et d'Albert de Roncherolles, commandeur de 1672 à 1697, issu de la famille des seigneurs de Pont Saint-Pierre qui portait le titre de Premier Baron de Normandie. Le dernier commandeur le frère François de Lombelon des Essarts, résidait peu à Chanu et la Révolution vint le surprendre à son domicile parisien juste avant que la Commanderie ne soit déclarée bien national et vendue.
Sources: Pierre MOLKHOU, Les chevaliers du Christ - Les Confluences de la Mémoire - 1996.

Chanu d'après les documents du Procès


Pour expliquer l'absence de documents anciens sur le Temple de Chanu et ses dépendances. Le Livre-Vert nous fait connaître le revenu de cette maison en 1373. II n'était que de vingt livres seize sols huit deniers, à cause de l'état de ruines où la guerre avait plongé la commanderie. Les 160 arpents de terre qui formaient le domaine de Chanu ne rapportaient alors que huit livres.

Commanderie de Chanu



Commanderie de Chanu
Commanderie de Chanu - Sources: Mairie de Chanu


Nous avons dit que frère Simon de Quincy, précepteur de la baillie du Temple de Prunay, était venu à deux reprises, vers les années 1291 et 1295, en la maison du Temple de Chanu; dans ce second cas, Simon est même donné comme précepteur de la maison, « Procès, tome II, pages 311, 384 »: « de Themis » alias « de Chounes. »

C'est assurément de Chanu dont il est question dans le journal du trésor du Temple:
Le 4 juillet 1295, de preceptore Ville Dei et Chamitarum (sic, pour: Chanutarum) 304 livres, etc.
Le 3 juillet 1296, de preceptore Chamitarum 22 livres, etc.
De Herberto Flamingo 80 livres, super preceptorem Chamitarum, etc.
« Mémoire sur les opérations financières des Templiers, pages 176, 809 »
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome II, page 341


Item frater Robertus de Momboin, etatis quadraginta annorum, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei plenam, puram et integram dicere veritatem, et requisitus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Themis in ballivia de Prunay, per fratrem Symonem de Quinci preceptorem dicte ballivie, sexdecim anni sunt elapsi vel circa, presentibus fratribus Guillelmo de Braie et fratre Egidio Monachi militis, et quibusdam aliis fratribus de quorum nominibps non recolit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Procès des Templiers, tome II, page 384


Item frater Johannes de Chounes, etatis XXXII annorum, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Chounes per fratrem Symonem de Quinci preceptorem dicte domus, XII anni sunt elapsi, presentibus fratre Galtero de la Sotiere et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Heurgeville


Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Pacy-sur-Eure - 27


maison d'Heurgeville
Maison du Temple Heurgeville


Lorsque les Hospitaliers prirent possession de la Maison du Temple de Chanu, on n'y comptait qu'un seul membre: la maison d'Heurgeville.
C'est pour en augmenter les revenus qu'ils y ajoutèrent, au XIVe siècle, la commanderie de Prunay; et au XVIe, celles de la Haie-du-Val-Saint-Denis et de Fontaine-la-Cado, appelée depuis Fontaine-Heudebourg.

De ces quatre commanderies réunies en une seule, Chanu reste toujours le chef-lieu de baillie. En 1763, le Commandeur, qui était alors le chevalier de Guines de Bonnières, dans une requête présentée au Roi, pour obtenir des lettres de terrier, se plaignait de la disparition de beaucoup de titres de sa commanderie, et jugeait nécessaire, pour parer à cet inconvénient, de faire reconnaître par ses vassaux les cens et rentes seigneuriales qu'ils lui devaient.

Cela peut expliquer l'absence de documents anciens sur le Temple de Chanu (301) et ses dépendances. Le Livre-Vert nous fait connaître le revenu de cette maison en 1373. Il n'était que de vingt livres seize sols huit deniers, à cause de l'état de ruines où la guerre avait plongé la commanderie. Les 160 arpents de terre qui formaient le domaine de Chanu ne rapportaient alors que huit livres. « A la maison de Chanu, appartient deux charrues de terre labourable, pour chascun arpent, XII deniers parisis, de quoy il y a VII xx, ainsi valent VIII livres. »

Domaine du Temple de Bueil


Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Pacy-sur-Eure, Commune: Villiers-en-Désoeuvré - 27


Domaine du Temple de Bueil

Localisation: Domaine du Temple de Bueil


Ces terres étaient situées sur les territoires de Villiers-en-Désoeuvre et de Bueil, et avaient été acquises en partie par les Templiers dans la première moitié du XIIIe siècle. Nous avons trouvé des lettres de Robert, seigneur de Bueil, du mois d'avril 1239, qui confirmaient et amortissaient la vente faite par Jean des Essarts, chevalier, aux Templiers, pour le prix de 173 livres parisis, de quarante-trois journaux et un quartier de terre à semence, au territoire de Bueil, « in territorio de Bouol »

Bueil


— Commune du canton de Pacy.
— Boolium, 1264 (Cartlaire de Lyre)
— Boele, (Cartulaire de Saint-Taurin)
— Buellum, (Catrulaire d'Ivry)
— Buellium, (prévôté d'Evreux)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Eure, rédigé par M. Le Marquis de Blosseville. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXVIII.

Aux lieux dits:


— A la Couture, près du bois d'Halencourt,
— A la Couture-de-Villiers,
— A la Pierre-Tournante,
— A la Grande-Couture, derrière l'église de Villiers, « retro monasterium de Vylers »,
— A la Couture de la Croix-Bejet, et
— A la Couturelle de Mesler.

Nous lisons dans le rapport de la visite prieurale de 1495: « Au-dit lieu de Chanu, y a une chappelle fondée de Nostre Dame du Temple, chargée de trois messes par semaine. Auprès de la chappelle et dedens le villaige, est la maison de la commanderie qui a été refaicte à neuf par le commandeur actuel, frère Nicole Louchart, chappelain. »

« En ladite maison, le Commandeur a toute justice, et pareillement sur le villaige où sont environ XXXVI feuz, tous justiciables et subjects de la commanderie et justice levée. »

Le Commandeur était seul seigneur temporel et spirituel de Chanu. Il avait le patronage et la collation de la cure du lieu, comme aussi des cures de Saint-Illiers-le-Bois et de Brécourt, sous La Heunières.

Fief du Temple de Hallot



Domaine du Temple de Hallot
Fief du Temple de Hallot


Deux fiefs relevaient de la seigneurie de Chanu: le fief de « Hallot », commune de Villiers-en-Désoeuvré, appartenant en 1761 à Charles de Bence, chanoine d'Evreux, Jean-Baptiste de Bence, curé de Serez, son frère, et autres, et comprenant une maison avec des terres sur le chemin d'Heurgeville à Lommoye.

Le Hallot


— Ancien château et hameau de Villiers-en-Désoeuvré
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Eure, rédigé par M. Le Marquis de Blosseville. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXVIII.

Le second fief, nommé le fief « Bataille », s'étendait dans les paroisses de Chanu, Villiers-en-Désoeuvré, Saint-Chéron et Bueil, avec droit de basse justice sur les vassaux tenant héritages, droits de cens, champart, etc. Il appartenait en 1763, à Louis-Antoine-François Doublet; chevalier, seigneur de Lorey, Saint-Chéron et Villegats.

La maison de la commanderie était située le long du chemin de Vernon à Dreux. Elle avait deux moulins sur un petit étang: l'un appelé le moulin d'en bas; et le second, le Moulin d'en haut, avec logement pour le meunier, et vingt arpents de terre.

Les terres de Chanu, au nombre de 80 arpents, étaient affermées
en 1581, 100 livres, à raison de 25 sols l'arpent.
Le revenu de tout le domaine, avec les droits de justice et de seigneurie, était: en 1624, de 1.100 livres; en 1725, de 1.200 livres; en 1783, de 2.800 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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914

Chapelle du Temple (La)   (23)

La Chapelle du Temple


Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Bonnat, Commune: Le Bourg-d'Hem ou La Celle-Dunoise - 23


La Chapelle du Temple
La Chapelle du Temple


— La Chapelle du Temple, métairie, moulins, prés, terres, pâtures, avec la chapelle de Toutavat. « Revenus 550 livres »

La Chapelle du Temple


— Le Temple était une chapelle qui avait pour fête patronale la Nativité de Saint-Jean.
— Elle dépendait de la commanderie La Forêt-du-Temple
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors. Genève 1883

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1592

Chapelle-Lasson (La)   (51)

Domaine du Temple La Chapelle-Lasson


Département: Marne, Arrondissement: Epernay, Canton: Anglure - 51


Domaine du Temple La Chapelle-Lasson
Domaine du Temple La Chapelle-Lasson


La Chapelle-Lasson, « Capella lapsonis », pouillé de Troyes, à 57 kilomètres d'Epernay et 56 kilomètres de Châlons, est assise dans une vallée marécageuse qui a été assainie par un canal de dessèchement.

— L'église, assez remarquable, remonte au XIIe siècle, et paraît être la chapelle d'une maison de Templiers dont on a vu les ruines.
— Les dîmes y étaient levées par le commandeur de Barbonne, le chapitre de Sézanne et le doyen de Gayes. Le curé recevait la portion congrue de l'Ordre de Malte qui avait succédé aux Templiers.
— Ce village était du domaine royal.
Sources: Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne. Editeurs H. Laurent, imprimeur de la société académique, Châlon 1861.

Chapelle Lasson



Chapelle Lasson
Chapelle Lasson - Sources: Panoramio.com Dabco


La Chapelle-Lasson


Chapelle-Lasson (La), commune d'Anglure.
— Capelle, Capella-de-Laçon, 1238 (Teulet, trésor des chartes, tome II, page 385)
— Capella-Lapsonis, 1407 (Pouillé de Troyes, N 265)
— Capella Lassonis, 1443 (Evêché de Troyes, G 22)
— Capella-Lassonis, (pouillé de Troyes, N 35)
— La Chapelle-de-Lasson, 1493 (Archives Nationales Q 671)
— Capella-Lassonie, 1532 (Archives de l'Aude, G 671)
— La Chapelle-de-Lasson, 1535 (Sellières, 9 H 1)
— La Chapelle-Lasson était compris, en 1789, dans l'élection de Sézanne et suivait la coutume de Meaux. Son église paroissiale, diocèse de Troyes, doyenné de Sézanne, était consacrée à Saint Pierre, le grand prieur de France, de l'Ordre de Malte, présentait à la cure.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Marne, par Auguste Longnon. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. XCI

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375

Chapelle-Vallon (La)   (10)

Domaine du Temple de La Chapelle-Vallon


Département: Aube, Arrondissement: Nogent-sur-Seine, Canton: Méry-sur-Seine - 10


Domaine du Temple de La Chapelle-Vallon
Domaine du Temple de La Chapelle-Vallon


C'était un domaine qui provenait en grande partie du couvent de la Charité-sur-Loire, et dont la charte d'acquisition de 1209, porte que Gaudefroy, prieur du dit couvent, cédait aux Templiers tout ce que lui et ses religieux possédaient à la Chapelle-Vallon, « apud Capellam Valonis », en terres, dîmes, droits de justice et de seigneurie.

Eudes Ragoz, chevalier, seigneur de Saint-Sépulcre, par ses lettres du mois de novembre 1231, accorda aux frères de la chevalerie du Temple et à leurs hommes de la Chapelle-Wallon, le droit de mener paître leurs bestiaux dans la prairie de la Chapelle-Wallon, « de Capella Walonis », depuis le chemin conduisant de l'église de Sainte-Maure, « a monasterio de Sancte Maure », jusqu'à Saint-Savinien, « usque ad Sanctum Savinianum », vers la Chapelle-Wallon.

Il y avait à la Chapelle-Wallon une Maison qui fut détruite pendant les guerres du XVe siècle. Les terres qu'elle comprenait, étaient au nombre de 170 arpents.

La Maison étaient affermées avec la justice du lieu et les revenus seigneuriaux, 100 livres; en 1646 et en 1782, 260 livres.

La maison de La Chapelle-Wallon était une possession de l'Ordre du Temple suite à l'achat fait par les Templiers de Laigneville, aux religieux de La Charité-sur-Loire de tout ce qu'ils possedaient.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Chapelle-Vallon


— Cappella Vollonis, 1114 (Camusat, Promptuarium, folio 352)
— Capella-Galonis, 1155 (Ordonnances des roys de France, tome VIII, page 1)
— Capella-Gallonis, 1163 (Camusat, Promptuarium, folio 353)
— Cappellae, 1184 (Ibidem, folio 179)
— Chapelle Vallon, 1292 (Fonds de Notre Dame en l'Ile, archives de l'Aube)
— Cappella Volonis, 1314 (Fonds de la commanderie de Troyes)
— Chappelle Vallon, 1641 (Fonds de la commanderie de Troyes)
— Les petites chapelles, Chapelles Vallon, XVIIIe siècle (Cartes de Cassini)
— Chapelles Vallon ou les Petites Chapelles, XVIIIe siècle (Pouillé)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.

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376

Charbonnières (Les)   (77)

Domaine du Temple Les Charbonnières


Département:Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Lorrez-le-Bocage-Préaux, Commune: Remauville - 77


Domaine du Temple Les Charbonnières
Domaine du Temple Les Charbonnières


Ce domaine était autrefois de la justice de Bouchereau, paroisse de Remauville. Il se composait d'une maison et de 130 arpents de terre. Il en dépendait un bois de 350 arpents, appelé le Bois de Molisserve, tenant au chemin de Bouchereau à Nanteau, et aboutissant à celui de Nemours à Remauville.

La maison et les terres des Charbonnières faisaient partie des biens qui furent donnés au XIII, siècle à l'Ordre du Temple, par Gauthier de Nemours. Il en était de même du bois ou de la forêt de Molisserve, « foresta de Moriserva », qui avait été cédée pour le prix de 1,300 livres, ainsi qu'il résulte des lettres de l'official de Sens, du mois de juin 1265, portant ratification de cette vente par Alice, épouse du seigneur Gautier.

Le revenu des Charbonnières était,: en 1551, de 800 livres.
En 1626, il ne restait plus de la maison que des ruines, et les terres étaient en friche. Personne ne se présentait pour les remettre en culture, à cause des grands frais qu'il fallait faire pour cela.
Le commandeur Jean de Midorge fut autorisé à donner en arrentement le domaine des Charbonnières, moyennant une redevance annuelle de quinze livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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377

Charcuble   (71)

Seigneurie de Charcuble


Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Mâcon, Canton: Lugny, commune Bissy-la-Mâconnaise - 71


Seigneurie de Charcuble
Seigneurie de Charcuble


La censive et la justice, haute, moyenne et basse, qu'avait le Commandeur de Montbellet à Charcuble, devaient avoir également le même point de départ qu'à Senozan et à Farges. Il devait y avoir en ce lieu, situé sur l'ancienne voie romaine de Mâcon à Autun, au col du mont Saint-Romain, un hospice dépendant du Temple de Montbellet.
Le nom caractéristique de Condemine de l'Hôpital porté par l'un des finages de la censive du commandeur est particulièrement à noter.
Cette justice ou censive s'étendait sur les climats de la Condemine de l'Hôpital, du Champ Petit Oeuf, de la Combe, de la Mure Luron.
Sources: G. Jeanton - Annales de l'Académie de Macon - Troisième série Tome XX - 1916-1917 - Protat Frères, Imprimeurs.

Charcuble


— Hameau, commune de Bissy-la-Mâconnaise
— Carcuble (Charcuble)
— Charcuibles, Charculles (Charcuble)
— Charuble (Charcuble)
— Checubles (Charcuble)
— Charculles, 1360 (C.O., B 11538, f. 18).
— Charcubles, 1381-1382 (C.O., B 11539, f. 7).
— Charcuibles, 1394 (C.O., B 11540, f. 48).
— Charcuble, 1443 (C.O., B 535).
— Chercubles, 1530 (C.O., B 537, f. 9 v.).
— Chereuble, alias Chercuble, 1666 (C.O., C 2887, p. 301).
— Chercubles, 1666 (C.O., C 2889, p. 205).
— Carcuble, alias Charcuble, 1760 (Etat alph., pp. 21 et 26).
— Chercuble, 1763 (Etats-Cassini).
— Charuble, 1780 (Courtépée, III, p. 364).
— Charcuble, 1848 (Etat-major).
— En 1789, Charcuble dépendait des bailliage et recette de Chalon-sur-Saône et formait avec Fragnes et Ouxy, com. de Cruzille une communauté; avant 1784, rattaché à Boyé et Bonzon, com. de Saint-Gengoux-de-Scissé (Etat alph. de 1760, C.O., C 6677). Au spirituel, de la paroisse de Bissyla- Mâconnaise (C.O., C 2887 et 2889).
Sources: Dictionnaire topographique de la France Comprenant les noms de lieux anciens et modernes CTHS

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1828

Charente (domaines du Temple)   (16)

Domaines du Temple en Charente
La Renorville, dont le nom signifie cours tortueux, va de l'est à l'ouest. Le Né enceint d'un demi-cercle le territoire sallien, en même temps qu'il sert de limite respective aux départements de la Charente et de la Charente-Inférieure. C'est au centre de cette seconde vallée que se trouve l'ancienne commanderie d'Angles, jadis soumise à la juridiction des Templiers. Une église, des moulins situes sur le Né, indiquent l'importance dont jouissait autrefois ce petit pays, toujours habité, selon la tradition, par un peuple généreux mais opiniâtre.

Au sein de la profonde vallée où le large ruisseau de la Renorville se précipite à travers mille détours dans la rivière du Né, existait il y a un siècle un lieu de pèlerinage. On s'y rendait de toutes parts le 15 août, à une chapelle dédiée à la Sainte Vierge, et dépendant, à l'origine, de l'église des Templiers. Ce dernier monument était situé à Angles. On attribue la fondation de la chapelle de la Renorville à Aimeri Taillefer, chevalier heureusement revenu de la croisade.

Le seul monument qui rappelle le souvenir des Templiers à Angles, c'est l'église. Elle est d'une extrême simplicité. Le frontispice est triangulaire, et son angle supérieur surmonté d'un petit campanier. La cloche est pour le moins aussi ancienne que l'église : elle a dans tout le pays un son grêle et très connu, auquel les paysans ont donné la signification de pis qu'entan (pire que l'année dernière). La légende de la cloche est presque effacée. On lit seulement : LOVIS DANDREVILLE ; c'est probablement le nom du commandeur qui la fit fondre. Des pierres qui dépassent le tour extérieur à la hauteur d'un balcon permettaient d'établir des tentures pour la procession.

A l'intérieur, même simplicité. La voûte avait été détruite : les premières assises paraissent encore de chaque côté ; elle devait être de forme romane. Sur l'entrée du petit escalier qui conduit à la cloche, on voit les restes d'une ancienne armoirie mutilée et l'apparence d'une griffe.

L'église est pauvre. Son emplacement est dans une île ayant à peine un hectare d'étendue. Le pont qu'il faut traversé pour aborder l'église ayant été réparé dans ces derniers temps, on a remis à la clef de voûte une pierre en forme de blason, portant une croix de Malte renversée, sur fond d'argent, avec six molettes posées 3, 2 et 1. Cela démontre que les chevaliers de Malte ont succédé aux Templiers. Le souvenir de la puissance des Templiers s'est perpétué dans le pays. On sait qu'ils frappaient monnaie.

La commanderie d'Angles s'étend durant l'espace de 2 kilomètres sur la rive droite du Né, divisé en plusieurs cours d'eau. Le principal forme une jolie rivière dont le fond est inégal ; on y rencontre des fosses assez profondes. L'une d'elles porte le nom de fosse à Templier. Ce nom est caractéristique pour un étranger au courant des événements du passé. Pourquoi cette dénomination ?
N'y a-t-il pas lieu de supposer que dans un temps peu favorable à l'ordre, on y a précipité un ou plusieurs Templiers, ou bien qu'on a voulu marquer la prédilection de certain Templier pour ce lieu ?
La première supposition est la plus probable. Dans tous les cas, la dénomination a quelque chose de sinistre qui rappelle ce mot trivial par lequel certains boiseliers désignent un cimetière : « C'est l'ouche à Muzard, » disent-ils, pour marquer qu'on n'en revient pas.
On ne parla durant longtemps que des richesses des Templiers et de leur inclination pour la bouteille : Boire comme un Templier fut une locution qui resta dans le pays.
Sources: Cousin, Eugène. Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac et d'un grand nombre de localités entre Saintes et Châteauneuf, Archiac et Rouillac, Pons et Saint-Jean-d'Angély, dans leurs rapports avec l'histoire générale de la France, depuis les temps celtiques jusqu'à l'an 1882 BNF

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378

Charmant   (16)

Maison du Temple de Charmant
Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Villebois-Lavalette - 16


Maison du Temple de Charmant
Maison du Temple de Charmant


Le cartulaire de l'église cathédrale (Abbé Nanglard, 1899, page 177) nous fait savoir qu'à la suite d'une donation généreuse du seigneur Ugbert (1060-1075), l'église de Charmant avait appartenu au chapitre de la cathédrale. De ce fait, on éprouve quelque hésitation à la comprendre parmi les édifices possédés par les Templiers. Cette église leur aura-t-elle été cédée par le chapitre ?
Aucun texte ne permet de le dire, mais l'examen du monument le laisse supposer.

Maison du Temple de Charmant


Maison du Temple de Charmant
Maison du Temple de Charmant - Source image Jack Bocar


Deux campagnes distinctes peuvent être observées. Dans la première on construisit la nef, simple salle rectangulaire, couverte en bois et éclairée par des fenêtres en plein cintre. Aucune ornementation n'apparaît. Dans la seconde, à la fin du XIIe siècle, l'église fut complétée par un transept et un choeur, l'un et l'autre richement décorés, la disposition des colonnes jumelles au carré du transept est particulièrement heureuse.

L'opposition entre les différentes parties de l'édifice est frappante. Il est donc possible d'admettre que, primitivement, la nef reconstruite par les Templiers, leur avait servi de chapelle et que, par dérogation, quand le sanctuaire devint commun à la paroisse, ces derniers consentirent à y ajouter un transept et un choeur conformes aux traditions locales. La présence du clocher, comme au Grand Mas-Dieu, renforce l'hypothèse.

Maison du Temple de Charmant


Maison du Temple de Charmant
Maison du Temple de Charmant- Sources image Jack Bocar


Une confirmation particulièrement suggestive nous est donnée lorsqu'on découvre à la façade, des croix pattées inscrites dans des cercles. Ces croix se voient sur le pilastre gauche du portail et sur le piédroit d'un enfeu qui n'est autre que celui d'un commandeur. Cet enfeu, entouré d'un cordon de palmettes, apparaît également à gauche de la façade. La présentation de ces croix est d'autant plus significative que leur dessin se retrouve fidèlement reproduit au mur de fond de la chapelle de Cressac, dont nous parlerons plus loin. Des cercles crucifères se voient non seulement à Cressac à gauche de l'oculus, mais encore à la chapelle des Templiers de Magrigne (Gironde), notamment près des piscines. La croix pattée apparaît d'ailleurs sur quelques sceaux de l'Ordre.

Maison du Temple de Charmant


Maison du Temple de Charmant
Maison du Temple de Charmant - Sources: Image Jacques Filhol


D'autre part, si le rouleau supérieur reste nu, il n'est pas sans intérêt de découvrir à la voussure inférieure (des cordons moulurés s'ajoutent aux rouleaux; celui accompagnant cette voussure est orné de dents de scie) des godrons rappelant ceux qui ornent l'entrée du Saint-Sépulcre. Cette décoration, rare sur les portails de nos églises, n'est-elle pas de nature à rappeler ce prestigieux sanctuaire, avoisinant jadis l'une des plus importantes maisons de l'ordre ?
Tant d'évocations permettent donc de justifier la présence des Templiers à Charmant.

Comme à l'habitude, le logis du gouverneur était situé près de la chapelle, au nord. Il a été intégré dans la construction d'un château construit pendant les dernières années du XVIe siècle. On peut y voir quelques vestiges, notamment un contrefort percé d'une ouverture étroite ressemblant à une meurtrière, à la face septentrionale, et une tour en encorbellement à l'angle nord-est.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - S.A.H.C.

Charmant
— Commune sur le canton de Villebois-Lavalette
— Carmento 1060-1075,
— de Carment, de Charmentis 1117,
— de Charment (Cartulaire église d'Angoulême);
— Charmens 1405 (Lib. feodales).
— Caromantia, « la hauteur amie », Caro- (ami) et manti- (grandeur) sont des termes de noms gaulois (Dottin). De manti vient le français maïnt. Comp. Carantona, « la rivière amie », la Charente. Charmant est sur une hauteur. Jean Talbert, 1928.
— Eglise Notre-Dame entourée de tilleuils centenaires.
— Nef triangulairew du XIIe siècle, transept et coupole sur pendentif du XIIIe siècle.
— Abside en cul-de-four.
— Les Templiers avaient installé une commanderie tout au haut du village dont il reste quelques traces près de l'église.
— Clocher gothique octogonal du XIVe siècle détruit par un orage en 1843 et reconstruit.
— Peintures murales.
— Chateau de Charmant XVIe et XVIIe siècle.
— Fut le siège d'une commanderie de Templiers.
— Bâtiments du XVIe siècle fait corps avec celui du XVIIe siècle.
— Porte avec linteau avec fenêtres jumelles décoré de beaux écussons, entourés de pilastres.
— Façade ajourée d'une galerie à arcades en plein cintre, accostée d'une tourelle d'angle en encorbellement. Arcades aussi sur le coté.
G. Delage, Contribution à l'Etude des Noms de Lieux de la Charente, MSAHC, 1965, pages 227-228

Maison du Temple de Charmant
Il faut monter pour arriver à Charmant, car le bourg est bâti sur un monticule qui domine une large étendue de pays, à neuf kilomètres de La Vallette et à vingt d'Angoulême. On se trouve à quelque distance d'une station du chemin de fer de Paris à Bordeaux.
La paroisse dépendait de l'archiprêtré de Pérignac et le bourg actuél était possédé au XIIIe siècle par les chevaliers du Temple ; les bâtiments de la commanderie occupaient presque toute la crête du coteau.
L'église était au centre. Elle est bien déchue de ses splendeurs premières et a subi plusieurs remaniements. Primitivement romane, elle ne garde guère de ce style que la coupole qui supporte le clocher et l'abside, très ornementée à l'extérieur et d'un style très sévère à l'intérieur. Le
clocher était gothique, ce qui indique une construction postérieure.

L'abbé Michon le signale comme un des plus beaux spécimens de l'art gothique dans l'Angoumois. Il se rapprochait beaucoup de la flèche de l'église de La Rochefoucauld et de celle des Cordeliers d'Angoulême (Hôpital). La foudre l'a détruit en 1843. Il fut alors reconstruit à peu près sur l'ancien modèle ; il est en pyramide octogonale. La voûte de l'abside est décorée d'une Assomption, peinture moderne que fit exécuter le curé qui desservait la paroisse en 1823. Mais, poussé par un sentiment de vanité ridicule, il a voulu léguer à la postérité le souvenir de sa munificence ; son nom est écrit en lettres flamboyantes sur une banderolle qui traverse le tableau (1). La nef n'a plus de voûte, mais un plafond de bois peint en gris ; les fenêtres, très élevées, ont l'air de meurtrières. La façade est un rectangle avec portail roman.

On voit à droite les traces d'un tombeau de templier, indiqué par la croix de l'ordre sculptée sur une des faces. Une superbe coquille naturelle sert de bénitier. La cloche est de 1781.
1. Bæc facta fuerunt ad memoriam benefactoris D. Francisci Audair, presbyterii, missionarii, apostolici ; oremus pro eo. A. D. 1823.
« Ceci a été fait à la mémoire du donateur, le seigneur François Audair, prêtre, missionnaire, apôtre ; prions pour lui. — An du Seigneur 1823. »

Sources : Gauguié, Alcide. La Charente communale illustrée : histoire et géographie pittoresque de la Charente. Angoulème, 1868. BNF

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379

Charmoy   (52)

Seigneurie du Temple de Charmoy


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Fayl-Billot, Commune: Rougeux - 52


Seigneurie du Temple de Charmoy
Seigneurie du Temple de Charmoy


Charmoy, seigneurie en toute justice, dîmes et un beau domaine. A Bougeux, seigneurie et domaine.
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Seigneurie de Charmoy


Charmoy, commune de Fays-Billot.
Charmoy était de la province de Champagne, baillage et élection de Langres.
La Seigneurie était partagée entre le commandeur de La Romagne (Côte-d'Or) et l'Abbaye de Beaulieu.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Haute-Marne - Alphonse Roserot - Paris MDCCCCIII.

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381

Charny (Seine-et-Marne)   (77)

Domaine du Temple de Charny


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Claye - 77


Domaine du Temple de Charny
Domaine du Temple de Charny


C'est par des acquisitions successives que les Templiers formèrent, au XIIIe siècle, leur domaine de Charny, distant seulement d'un quart de lieue du chef-lieu de la commanderie de Choisy-le-Temple.

Simon de Compans, chevalier, et sa femme, Adèle, fille de Guillaume de Cornillon, donnèrent en 1217, aux frères du Temple de Choisy, toute la terre qu'ils avaient au territoire de Charny.
En 1221, Haton de Charny, leur vendit dix arpents de terre au même lieu, pour le prix de 10 livres l'arpent.

Bientôt après, ils acquirent une partie de la terre et seigneurie de Charny, de Guy, vicomte de Corbeil, qui, par des lettres expédiées sous le sceau de l'archidiacre de Meaux, en 1222, donna aux frères de la chevalerie du Temple de Choisy, deux arpents de la terre de Charny, à prendre où ils voudraient, pour bâtir une maison, et leur céda ensuite, pour le prix de 100 livres parisis et 15 livres de Provins, tout ce qu'il possédait au même lieu, en terres, champart, hôtes et censives, avec le consentement de Raoul Chicart, chevalier, et de Pierre de Cornillon, dans le fief desquels les biens donnés ou vendus se trouvaient.

Les Hospitaliers qui remplacèrent les Templiers à Charny, en complétèrent le domaine et la seigneurie, en achetant en 1457, de Jacqueline des Essars, dame de Charny, tous les droits et parts qu'elle avait dans cette terre, avec les fiefs des Rabâches, des Douaires et de Beauvais qui en dépendaient.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Charny (Yonne)   (89)

Seigneurie du Temple de Charny


Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Charny - 89


Seigneurie du Temple de Charny
Seigneurie du Temple de Charny


Cette Maison était une dépendance de la Maison du Temple de Chambeugle. Les Templiers de Charny possédaient une douzaine de maisons dont une maison administrative, une grange, des participations à un moulin, (une des maisons jouxte une porte de la ville).

Les Templiers possédaient leur faubourg hors de l'enceinte.
L'entrée ouest du pont était gardée par un château, le Bignon. On appelait Bignon une source importante alimentant un plan d'eau. Le château a disparu mais ses dépendances ont survécu, c'est le Clos actuel. Les deux caves, la basse et la haute, dépendaient de la même demeure féodale.
Les seigneurs de Chêne-Arnoult, les Corquilleroy possédaient également une résidence sur la châtellenie de Charny, le château d'Arrabloy devenu Rablay.
Les Templiers exploitant les ferriers possédaient, outre la Commanderie de Chambeugle qui était leur camp de base, des extensions locales à:

Grange-Rouge


Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Charny - 89


La Grange Rouge, membre du Temple de Charny
Domaine du Temple de Grange-Rouge


— Grange-Roug, membre du Temple de Charny

Prunoy


Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Charny - 89


Prunoy, membre du Temple de Charny
Domaine du Temple de Prunoy


— A Prunoy, membre du Temple de Charny

Saint-Martin-sur-Ouanne


Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Charny - 89


Saint-Martin-sur-Ouanne
Domaine du Temple de Saint-Martin-sur-Ouanne


— Saint-Martin-sur-Ouanne, membre du Temple de Charny.

Grange Rouge


Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Charny - 89


Grange Rouge
Domaine du Temple de Grange Rouge


— Il y a un autre lieu qui porte le nom de Grange Rouge.

La croix rouge, emblème des Templiers, apposée sur la porte de la grange est à l'origine de la dénomination de ces lieux.
A la Grange Rouge de Prunoy les Templiers avaient rasé les bois permettant aux chercheurs de fer d'exploiter le minerai sauf le bois de Marolles, réservé comme futaie pour fournir du bois d'oeuvre.

Un chemin, encore existant de nos jours, conduisait de la Grange-Rouge à la forge des Moulins Neufs en passant par Cocico. Les moulins neufs, situés près de la passerelle conduisant aux prés de l'Erable, deviendront par la suite le moulin de la Ville puis l'Ancien Moulin de nos jours.
Le bourg possédait un moulin plus ancien, le moulin de la Gravière.
Les habitations les plus confortables, entourées d'une courtille étaient situées rue Saint-Ladre. Les censives (charges) que les habitant devaient payer à la ville étaient le double de celles réclamées aux demeures plus modestes.

Les Templiers de Chambeugle s'opposèrent dans un procès au seigneur de Prunoy au sujet d'un droit d'usage dans les bois de la Grange Rouge débordant sur Prunoy. Un autre différend intervint entre les mêmes Chevaliers et le curé de Charny au sujet de la perception des dîmes des Cisterciens de Fontaine-Jean.

Au XIIe siècle le passage traditionnel par la Voie Creuse à Ponnessant fut peu à peu délaissé au profit du pont de Malicorne, des Gués et du ravin des Oiseaux pour finalement s'effectuer de façon définitive par Charny et son pont. Les déviations s'effectuèrent alors au bénéfice de Charny. Le passage Sommecaise, Perreux, Ponnessant, entre-autres, sera délaissé par les Templiers et les Cisterciens. Les pèlerins venant de l'est en route pour Compostelle emprunteront le nouvel axe. Le bourg s'allongera en direction du pont et sa population s'agrandira.
Sources: Pierre Jeauneau - Yonne, Terre de Passion - Ouvrage édité par l'auteur en Juin 2003

Domaine du Temple de Charny


C'est par des acquisitions successives que les Templiers formèrent, au XIIIe siècle, leur domaine de Charny, distant seulement d'un quart de lieue du chef-lieu de la commanderie.

Eglise de Charny



Eglise de Charny
Eglise de Charny - Sources: Notre Famille.com


Simon de Compans, chevalier, et sa femme, Adèle, fille de Guillaume de Cornillon, donnèrent en 1217, aux frères du Temple de Choisy, toute la terre qu'ils avaient au territoire de Charny.

En 1221, Haton de Charny, leur vendit dix arpents de terre au même lieu, pour le prix de 10 livres l'arpent.

Bientôt après, ils acquirent une partie de la terre et seigneurie de Charny, de Guy, vicomte de Corbeil, qui, par des lettres expédiées sous le sceau de l'archidiacre de Meaux, en 1222, donna aux frères de la chevalerie du Temple de Choisy, deux arpents de la terre de Charny, à prendre où ils voudraient, pour bâtir une maison, et leur céda ensuite, pour le prix de 100 livres parisis et 15 livres de Provins, tout ce qu'il possédait au même lieu, en terres, champart, hôtes et censives, avec le consentement de Raoul Chicart, chevalier, et de Pierre de Cornillon, dans le fief desquels les biens donnés ou vendus se trouvaient.

Eglise de Charny



Eglise de Charny
Eglise de Charny - Sources: Yves Ducourtioux


Les Hospitaliers qui remplacèrent les Templiers à Charny, en complétèrent le domaine et la seigneurie, en achetant en 1457, de Jacqueline des Essars, dame de Charny, tous les droits et parts qu'elle avait dans cette terre, avec les fiefs des Rabâches, des Douaires et de Beauvais qui en dépendaient.

La visite prieurale de 1495 contient sur Charny, membre de Choisy, ce qui suit: « Empres de Soysy, a ung villaige a deux traicts d'arc, nommé Charny, lequel donna une dame dudit lieu de Charny en partie; auquel a xx a xxv habitans qui sont de la justice de la religion tenue en partie en fief de Monseigneur l'évesque de Meaulx, et à cause de ladite jurisdicion y a justice dressée à troys pilliers. »

La maison de Charny se composait, au XVIe siècle, d'une ferme avec 350 arpents de terre. Le Commandeur avait dans l'église du lieu, tous les droits honorifiques, et la dîme sur tout le territoire. Il possédait encore des terres aux environs de Charny, à Messy, Vineuil, Vinantes, Chaconin, Neufmoutiers, etc. Il avait un moulin à blé à Précy, avec des cens au dit lieu, ainsi qu'à Congy.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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383

Charrieres   (23)

Maison du Temple de Charrières


Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Royère-de-Vassivière, Commune: Saint-Moreil - 23


Maison du Temple de Charrières
Maison du Temple de Charrières


1. Chef. Charrières


Charrières, En Poitou, diocèse de Limoges, ressort de Montmorillon, à 8 lieues de Limoges, à 2 de Bourganeuf, à une lieue de Peyrat-le-Château, consiste en une église, un château, étangs, prés, terres, bois, métairie, moulin. « Revenu 290 livres »
Charrière, près de Saint-Maureil, sur la carte de Cassini Charieras.

Charrières


— Capella de Carreriis, 1282 (Archives Haute-Vienne - Cartulaire O Domina, fº 70, vº).
— Preceptor domus de Carreriis, 1398 (chartier de Charrières).
— Carreria.
— Etait une cure de l'ancien archiprêtré d'Aubusson, qui comptait au siècle dernier 280 communiants. Sa fête patronale était celle de sainte Claire, jadis de saint Jean-Baptiste. Le commandeur du lieu y faisait les nominations (1687-1765).
— Par décret du 30 septembre 1829, la commune de Charrières fut unie à celle de Saint-Moreil. Ses villages étaient:
— Barde (La).
— Champagnat.
— Colomberie (La).
— Faurie (La).
— Montchenis (Le).
— Moulin (Les).
— Prévenchères.
— Charrière était une commanderie des chevaliers du Temple en 1282. L'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem y possédait, à la fin du XVIIe siècle, une grande église et un château. L'église, placée sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste, était desservie par un vicaire perpétuel, à qui le commandeur servait un traitement de deux cents livres. La visite de 1684 nous apprend que de cette habitation dépendait une terre de trois quartes, un pâturage de trois sétérées, une forêt d'environ cent cinquante sétérées, le tout contigu, et une petite châtaigneraie. Le commandeur possédait encore les étangs de Charrières, de Monthioux, de Présenchères, et percevait des dîmes sur les lieux de La Faurie, des Moulins-de-la-Barde, de la Colomberie, de Présenchères, de Champagnac, de Montcheny, du Puy, d'Oche, de Truffy, du Petit-Auriat, de l'Estrade, de Saint-Amand-le-Petit, du Vigon et de la Chassagne (A. Vayssières, l'Ordre de Malte).
— Les commandeurs de Charrières dont les noms me sont connus sont:
— Monseigneur de Dio, baron de La Roche, commandeur de Charières, Sainte-Anne et du Nabeiron en 1588.
— Louis d'Aubusson, précepteur de Charrières et de Gentioux, commandeur de Charroux (1445-1468).
— llustrissime seigneur frère Jean de Farsac, commandeur de Charrières (1663).
— Messire Léonard François de Chéniers de Saint-Maurice, grand prieur d'Auvergne, commandeur, seigneur de Bourganeuf, de Belle-Chassaigne et de la commanderie de Charrières (1727).
— Messire Louis-Nicolas Rollat de Marsay, succéda au précédent dans la commanderie de Charrières en janvier 1730, vivait le 15 décembre 1745.
— Au point de vue judiciaire, Charrières dépendait de la justice d'Auriat.
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par A. Lecler, Limoges 1902

2. Membre. Saint-Maurice


Département: Dordogne, Arrondissement: Bergerac, Canton: Eymet, Commune: Saint-Capraise-d'Eymet - 24
Saint-Maurice, à 5 lieues de Libersac, à 15 du chef et proche le bourg Saint-Robert où il y a église paroissiale, un domaine, vignes, prés, dimes. « Revenu 145 »

3. Membre. Chaumont



Domaine du  Temple à Chaumont
Domaine du Temple à Chaumont


Chaumont en Limousin, justice de Pompadour, éloigné d'icelui 1 lieue, 5 lieues de Saint-Robert, à 16 lieues de Limoges, où il y a une chapelle, terres, dimes et rentes. « Revenu 4095 »

4. Membre. Gentioux


Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Gentioux-Pigerolles - 23


Maison du Temple de Gentioux
Maison du Temple de Gentioux


Gentioux, à 5 lieues du chef, diocèse de Limoges, maison, étangs, près, dimes.

Gentioux


En 1281 on trouve Ecclesia de Gensio (Chartier de Blessac.)
— Praeceptoria de Gensuls en 1398 (Chartier de Charrières.)
— Praeccptor de Gensieux, XIVe siècle (Pouillé)
— Parrochia de Gencioulx 1159, de Gencieux 1492, Gencieulx 1506, (Archives de M. Barjaud.)
— Bourg de Gencioux, 1615. (Généralité La Roche Aymon, 440.)
— En 1484 il y avait à Gentioux une commanderie de Malte qui fut annexée à la grande commanderie de Charrières Elle appartenait, jadis aux Chevaliers du Temple.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Dordogne. Par M. Le Vicomte de Gourgues. Paris Imprimerie Nationale, M. DCCC. LXXIII

Pallier




Domaine du Temple de Pallier
Domaine du Temple de Pallier


Etat de la Commanderie en 1745.
Charrières. Saint-Maurice et Saint-Robert. Gentioux. Pallier. Chaumont.
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

Maison du Temple de Charrières


La Maison de Charrières, fut fondée par l'Ordre du Temple en XIIIe siècle, elle possédait une forêt et une chapelle à Bourganeuf.

C'est un vieux chevalier du Temple, frère Géraud de Saint-Martial qui, en 1307, était précepteur de Charrières « de Charreriis de senescallia Pictaviensis, diocesis Lemovicensis »
Interrogè, en 1308, à Rome, il raconta qu'il avait reçu l'habit du Temple, il y avait environ cinquante ans, des mains de frère Etienne de « Loriut », précepteur du Limousin, en une maison du Temple appelée Chamberaud. Peu après son admission, il était allé outre mer et y avait passé vingt-quatre ans.

Pour n'avoir pas compris quel genre d'aveux on attendait de lui, il avait été mis à la torture « in duris tormentis », puis enfermé dans une tournelle trois semaines durant, mis au pain et à l'eau et ensuite amené à Poitiers pour y être incarcéré « Schottmuller, tome II, page 64 »

Præcepteur de Charrières


1307, frère Géraud de Saint-Martial, chevalier.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

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Charroux ou La Marche   (03)

Maisons du Temple de la Marche


Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Chantelle, Commune: Charroux - 03


Maisons du Temple de la Marche
Maisons du Temple de la Marche


La commanderie de la Marche (commune de Charroux). On ne sait rien du passé de la Marche, antérieurement aux Ordres Religieux. On ignore même quand et comment les Templiers en devinrent possesseurs et quand cette commanderie fut réunie à celle du Mayet-d'Ecole. On sait seulement qu'en 1513 Antoine de Beauvoir avait le titre de commandeur de la Marche et Mayet. On remarque au fronton d'une ancienne porte deux écussons sculptés, accolés, meublés chacun d'une croix et qui sont ceux des deux ordres militaires qui se sont succédés à la Marche. En janvier 1588, l'armée protestante, vainqueur des catholiques à Cognat-Lyonne, passa par Charroux et ruina la commanderie presqu'entièrement. En 1793, elle fut vendue comme Bien National et fut convertie en exploitation agricole.
Sources: Georges Chatard - Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.

Maisons du Temple de la Marche


Cette maison du Temple, était située dans le diocèse de Clermont et le pays de Combrailles:
« in domo Templi Marchie », « in domo de la Marcha »

Les enquêtes de Clermont et de Paris nous donnent les noms des trois ou quatre derniers commandeurs de la Marche; le dernier était un prêtre du nom de Jean de Menat ou d'Aigueperse « Procès de Clermont, pièce 4 »

Ce Jean, qui fut enquêté à Clermont et à Paris, a un peu varié dans ses dépositions:
— Une première fois, il prétend avoir été reçu Templier, en 1289, en la maison de la Marche par le précepteur de la maison, frère Pierre du Carrefour ou du Carouge « de Cadruvio », « de Cadrunio », « Pierre du Carrefour fut envoyé ensuite à Chamberaud », sur l'ordre du précepteur d'Auvergne Géraud de Sauzet « Procès de Clermont, pièce 7 ».

« Procès, pièce 21 ».
— Puis il revient sur sa déclaration, et dit avoir été reçu, en 1279, par G. de Sauzet, en présence des frères Pierre du Carrefour, Dalmace « Giri » et d'autres.

— Enfin, à Paris, il maintient la première époque indiquée (1289), désigne comme recevant G. de Sauzet et cite parmi les Templiers présents Durand Matras, prêtre, Géraud de Brive, Pierre du Carrefour, etc.

Procès des Templiers tome II, page 133


Frater Johannes de Menât serviens, preceptor domus Templi de Marchia Claramontensis diocesis, testis supra juratus, quinquagenanus vel circa, mantellum ordinis et barbam defferens, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Claramontensem,. lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur. Dixit nempe se fuisse receptum in capella domus Templi de Marchia, circa instans festum beati Bartholomei erunt triginta duo anni vel circa, per fratrem Gerardum de Sanzeto militem quondam, preceptorem tunc Alvernie, presentibus fratribus Durando Malras presbitero, Gerardo de Briva, Petro de Quadrivio, de Sunctis, et Ademaro la Burgieyra Lemovicensis diocesis, quem credit vivere, iri hune modum nam petita societate ordinis et ei concessafecit eum jurare quod non revelaret secretacapitulorum, et vovere castitatem, obedienciam, et vivere sine proprio, et precepit ei quod servaret bonos usus et bonas consuetudiiies ordinis et imposito sibi mantello, dicti receptor et astantes fuerunt eum osculati in ore.

Procès des Templiers tome II, page 250


Frater Johannes Sarraceni serviens, Bituricensis diocesis, testis supra juratus, Lv annorum vel circa, qui voluntarie mantellum dimiserat et radi fecerat sibi barbam, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Claro montensem, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur videlicet quod ipse receptus fuerat in capella domus Templi de Turreta Claromontensis diocesis, circa instans festum beati Martini hiemalis erunt circiter x anni, per fratrem Humbertum Blanchi militem detentum In Anglia, presentibus fratribus Johanne de Menac preceptore de Marchia, testé supra examinato, Bonito presbitero de Alvernia, Hugone de Borneto et Stephano de Sanzeto servientibus, deffurictis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Jean de Menat paraît donc avoir sollicité la robe du Temple à la Marche, en 1289; on sait que les réceptions avaient souvent lieu à la suite de chapitres tenus par le commandeur de la province, et la maison de la Marche était de celles où pouvaient se tenir des chapitres, car Jean, lui même, dit que Pierre de Madic, alors qu'il n'était que lieutenant du précepteur d'Auvergne, tint des chapitres à la Marche.

Procès des Templiers, tome II, page 135


Item, dixit quod bene credebat ecclesiasticis sacramentis, et credit quod alii fratres ordinis eodem modo crederent, et quod eorum sacerdotes debite celebrarerit. In terminacione capitulorum particularium et provincialium quibus adfuit, vidit et audivit quod laici capitulia tenentes absolvebant, auctoritate domini Pape, fratres ordinis ab inobedienciis eorum, et dicebant quod de peccatis occuitis coniiterentur sacerdotibus; et predicta vidit et audivit fieri per fratrem P. de Madito, locum tenentem preceptoris Alvernie, quando tenebat capitulia in dicta domo de Marchia
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

D'après ce qui précède, Pierre du Carrefour était précepteur de la Marche aux environs de l'an 1289; entre Jean de Menat et lui se place frère Géraud de Brive, par qui fut reçu à la Marche, vers 1293, Pierre de Montagnac (ou Montignac), « Procès de Clermont, pièce 33 »
Enfin, en tête des trois maîtres de la Marche, que nous venons de citer, il faudrait placer Francon de Bort, si nous en croyons frère Barthélemi d'Ussel, lequel déclara, en 1309, avoir été reçu, il y avait quarante ans passés, par Francon de Bort, alors précepteur de la Marche, en présence de frère Pierre du Breuil et d'autres « Procès de Clermont, pièce 26 »
— Or la date indiquée par Barthélemi est peut-être erronée, car Pierre du Breuil ne fut reçu à la Marche par le commandeur de l'Auvergne, Raymond del Boysso, que vers 1279 « Procès de Clermont, pièce 31 »
Enfin, un autre Templier, Jean « de Orto », reçu à la Marche par Francon de Bort, vers 1274, le désigne comme précepteur de l'Auvergne « Procès de Clermont, pièce 31 », alors qu'il ne l'était peut-être encore que de la commanderie de la Marche.
Le dernier commandeur de l'Auvergne, Humbert Blanc, vint lui aussi à la Marche, en 1302, pour recevoir Robert Martin « Procès de Clermont, pièce 28 » et en 1304, époque où il reçut Pierre de Bonfont « Procès de Clermont, pièce 27 ».

Procès des Templiers, tome II, page 253


Ipse tamen hoc non fecit, nec fuit requisitus, nec credit quod in ordine fieret, sed credit quod dixerint mendacium; receptor tamen non dixit ei istud, sed de abnegacione et spuicione, et quod erant de punctis ordinis, et credit quod dicta abnegacio et spuicio et non alia illicita intervenirent communiter et ubique in recepcionibus aliorum fratrum ordinis, quia ista et non alia illicita intervenerunt in recepeione sua, et quia vidit per dictum modum recipi fratrem Petrum de Bono Fonte, testem heri examinatum, in quadam camera domus Templi de Marchia Claromonterisis diocesis, per fratrem Humbertum Blanchi militem, sunt circiter quinque anni, presentibus fratribus Johanne de Menat, teste supra examinato, et Johanne Roberti presbitero, detento apud Exodunum Bituricensis diocesis; et fratrem Petrum Poyntet bergerium de Bituria, servientem, de cujus vita vel morte non habet certitudinem.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Un autre Templier, Guillaume Reynier, interrogè à Clermont, nous apprend que ce fut le précepteur de France, Gérard de Villiers, qui le reçut, en 1303, à la Marche « Procès de Clermont, pièce 19 ».

Procès des Templiers, tome, II, page 134


Audivit tamen dici quod quidam presbiter ordinis mortuus perpetrabat dictum crimen cum personis qui non erant de ordine, et credit quod predicta illicita confessata per eum intervenirent comniuniter in recepcionibus aliorum fratrum ordinis, quia vidit et audivit quod intervenerunt in recepcione fratris Guillelmi Raynerii servientis, Claramontensis diocesis, apud Riomum detenti, qui fuit receptus in dicta capella, circa instans festum nativitatis beati Johannis Baptiste erunt circiter decem anni, per fratrem Gerardum de Villaribus militem tunc preceptorem Francie, qui affugit, presentibus fratribus Stephano de Riyo, Petro de Quadrivio, deffunctis, et Petro de Montinhaco Claramontensis diocesis, quem credit vivere, et in recepcione dicti Pétri de Montinhaco, quem primo videratrecipi in dicta capella, sunt circiter xm anni per fratrem Gerardum de Briva tunc preceptorem dicte domus, de cujus vita vel morte non-habet certitudinem, presentibus fratribus Francone de Montinhaco ayunculo dicti Petri, Guillelmo de Mancio servientibus, de Sunctis; plurium recepcionibus dixit se non adfuisse.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Præcepteurs de la Marche


Vers 1269, frère Francon de Bort, chevalier.
(Francon de Bort est appelé aussi Francon de la Marche « Procès de Clermont, pièce 32 »)
Vers 1289, frère Pierre du Carrefour.
Vers 1293, frère Géraud de Brive.
Vers 1300-1307, frère Jean de Menat, prêtre.
Pour la Marche, voir encore, Schottmuller, tome II, page 27.
Sources: Trudon-des-Ormes, Liste des Maisons et de quelques Dignitaires de l'Ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France. D'Après les pièces du Procès des Templiers. Revue de l'Orient Latin, tomes V, VI, VII. Ernest Leroux, Editeur. Paris 1897, 1898, 1899.

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La Marche Charroux et La Marche Charroux Historique

La Marche durant les guerres de Religions


1251, Emery, prieur de Chantelle et Guillaume, précepteur de la milice du Temple de La Marche, concluent un échange par lequel le couvent de La Marche donne des cens à Taxat et Sare, contre une dîme à La Clote, aujourd'hui La Flotte, et Eschiat.
La Marche était alors une seigneurie ecclésiastique, dont la chapelle et les bâtiments ont été fortifiés et enfermés dans une enceinte.
Après le Procès de l'Ordre du Temple, La Marche fut attribuée à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Les structures subsistent encore aujourd'hui, mais les bâtiments sont occupés par une exploitation agricole.
Sources: Abbé Mandet, Charroux d'Allier. Archives Historiques du Bourbonnais, tome I, pages 221 à 225. 1890

La Marche durant les guerres de Religions


Après la bataille de Cognat, près de Gannat, le 6 janvier 1568, où les Catholiques furent malheureusement vaincus, un corps de Huguenots, sous le commandement de Bruniquel et de Paul Richard de Mouvans, dit le Brave, se dirigea vers la ville de Charroux, afin de s'en rendre maître. A son passage au Mayet-d'Ecole, il brûla les bâtiments de la commanderie de l'ordre de Malte, et après avoir traversé la Sioule, à Jenzat, sur le pont de bois qui y avait été jeté depuis longtemps, et qu'il brûla aussi, il prit le chemin de Charroux. Arrivé à la commanderie de la Marche, située sur l'ancienne voie romaine de Augustonemetum Clermont ad Avaricum Bourges, et qui était, dans l'origine une Maison de Templiers incorporés après leur massacre en 1311, sous le règne de Philippe le Bel, aux biens de l'ordre de Malte, il l'envahit, massacra tous ceux qui l'habitaient, la pilla et ensuite l'incendia. Ce que les flammes avaient épargné, tomba sous les coups du bélier ou du marteau. A peine resta-t-il quelques débris du fronton de son élégante chapelle, débris qui se voient encore en partie, et où l'on remarque deux écussons aux armes de l'ordre de Malte, incrustés dans le chapiteau d'une ancienne porte cintrée. A la place de cet antique séjour de preux chevaliers se trouvent les bâtiments d'un beau domaine appartenant à M. Etienne Boirot, député du département de l'Allier, de 1833 à 1837, et maire de Charroux, sa ville natale. Les Protestants, après avoir saccagé et ruiné cette commanderie, s'avancèrent sur Charroux, pour l'investir et en faire le siège.
Sources: Tablettes Historiques de L'Auvergne: Comprenant Les départements du Puy-de-Dôme, du Cantal, de La Haute-Loire et de L'Allier. (Livre numérique Google)

La Marche durant les guerres de Religions


Pendant que l'armée des catholiques gagnait en toute hâte les places fortes d'Auvergne voisines du théâtre de sa défaite, c'èst-à-dire Aigueperse, Riom, Clermont et Montferrand où un triste sort les attendait, l'armée des Religionnaires se dirigeait vers le Berry, laissant elle aussi partout des traces de son passage et notamment à Gannat, Charroux, Chantelle, Le Montet, Hérisson, Cérilly, et Ainay-le-Château. Les vainqueurs se rendirent immédiatement de Cognat à Gannat, dont la châtellenie comprenait en cette même année 1568, quinze paroisses et quatorze cent dix feux. N'ayant plus à craindre de rencontres dangereuses, l'armée s'était divisée probablement afin de pouvoir rejoindre plus vite et plus facilement Condé qui les attendait dans le Berry.

De Gannat, un détachement à la tête duquel se trouvaient Bruniquel et Mouvans, prend le chemin de Charroux; préludant à leur entrée dans cette ville par le pillage et la destruction de la commanderie de la Marche, ancienne Maison de Templiers. lndignée de cet acte de barbarie, malheureusement trop commun alors de part et d'autre, la ville s'apprête à faire une résistance énergique, voulant défendre jusqu'à la mort ses croyances et son roi.
Sources: Assises scientifiques du Bourbonnais 1866. - Les Guerres de Religion et les troubles de la Fronde en Bourbonnais. (Livre numérique Google)

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Chartres   (28)

Maison du Temple de Chartres
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement et Cantons: Chartres - 28


Maison du Temple de Chartres
Maison du Temple de Chartres


La maison des Templiers était contiguë à celle des Hospitaliers, dans le Muret également, à l’endroit précis où est actuellement l’ancienne chapelle des Carmélites, aujourd’hui la Cour d’Assises. En 1183, elle était entourée de murs élevés.
Le Chapitre impose alors à l’Hôtel-Dieu de Chartres l’obligation de clore une de ses maisons située près de là, rue des Vasseleurs (ou des Lices), comme l’était la maison voisine des Templiers: « Tali muro qualis est circa domum fratrum de Templo. » (Cartulaire. de Notre-Dame. tome I, page 210).

Deux autres actes précisent l’emplacement de cette maison. Elle était dans le faubourg du Châtelet: « fratribus Templi in vico Casteleti », mais dans la partie neuve dite le Muret: « in novo vico Murioli »
Charte XXII: Guillaume de Chartres, voulant aller combattre en Orient, se fit Templier et donna à l’Ordre 100 sous de cens sur le bourg du Chatelet à Chartres, Robert de Chartres, son frère, ignorant ce fait, avait donné ce bourg en dot à sa soeur. Les Templiers acceptèrent en échange des terres à Bucé et 20 sous de cens sur le nouveau bourg du Muret.
Et du côté de la porte Saint-Jean en Vallée: « juxta portam Valeie », maison d’ailleurs réputée en 1197 comme provenant de la donation récente de Simon de Chevreuse.
Charte CCV: Accord avec l’aumône au sujet de la maison donnée par Simon de Chevreuse.

En 1271, Baudouin de Cornouailles et Culvende, sa femme, augmentèrent l’enclos par l’abandon d’un autre immeuble, également situé du côté de la porte Saint-Jean: « Domum sitam apud portam Sancti Johannis in Valeia, in censiva elicti Templi »
Charte CLXVI: En février 1270, Randoin de Cornouailles et sa femme Culvende se donnent eux et tous leurs biens aux Templiers, en particulier une maison près de la porte Saint-Jean-en-Vallée à Chartre.

Cette maison était appelée la maison de Beauvoir « de Bello videre », distincte des maisons du grand et petit Beauvais appartenant au Chapitre: « In vico magni Bellividere habet Capitulum quasdam domos sitas a parte sinistra dicti vici eundo de porta nova in eumdem vicum, ab appositis domorum Templariorum (Cartulaire de Notre-Dame, II, page 408). »

L’enclos des Templiers était donc plus rapproché de la porte Saint-Jean, et séparé des Jacobins, (aujourd’hui couvent des soeurs de Saint-Paul) par le prieuré des Hospitaliers.

Plan de Chartres


Plan de Chartres au XIIIe siècle
Voir le plan de Chartres au XIIe siècle.


Aux XIV, dès la réunion des biens du Temple aux biens Hospitaliers, et jusqu’au XVIIe siècles, les Hospitaliers en firent la résidence des commandeurs, sans y construire ou améliorer l’ancienne maison des Templiers. La Maison du Temple d’Arville fut restauré au XVIIe siècle, elle fut alors préféré à l’ancienne maison du Temple de Chartres.

Les Carmélites sollicitèrent près du roi et du pape l’autorisation d’acheter les anciens immeubles des Templiers abandonnés, que l’acte d’acquisition nous montre à l’état de ruine.
Voici les principaux passages de cet acte que nous devons à la communication bienveillante de M. Lestrade, notaire à Prunay le Gillon.

« Comme ainsi soit que dans la ville de Chartres, il y ait eu depuis plusieurs siècles un lieu, maison et jardin vulgairement nommé les Hospitaliers, dépendant de la Maison du Temple de Sours, hérité par l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dans lequel autrefois les sieurs commandeurs de Sours faisaient les cens et rentes dues à ladite commanderie et y exerçoient la juridiction qui leur appartient à cause de ladite commanderie, cequi a esté depuis longtemps discontinué, n’ayant ledit lieu été occupé que par de simples locataires, auxquels lesdits sieurs commandeurs ou leurs fermiers en ont fait bail à somme modique, et parce que les bâtiments de ladite maison sont vieux et caducques, les réparations à faire de temps en temps en diminuant le revenu; étant arrivé qu’assez proche de ce lieu les religieuses Carmélites de ladite ville de Chartres auraient voulu s’establir et pour s’accroître auraient traité d’une des maisons appartenantes aux doyen, chanoines et Chapitre de Notre-Dame, contigüe à la maison des Hospitaliers, dont elles auraient aussi souhaité faire l’acquisition.., elles se seraient pourvues par devant M. le grand prieur de France et messieurs les commandeurs... le jour de Saint-Barnabé 1631... Le commandeur de Sours aurait informé... et dressé procès-verbal, le 25 aoust 1635, signé par plusieurs notables... approuvé par l’official de Mgr l’Evêque... contenant que ladite maison ne pouvoit produire plus de 40 ou 50 livres de revenu... Lesdites religieuses ont offert d’abord 6000 livres, mais l’ordre de Malte, selon sa louable coutume, ne pouvoit consentir de faire aucune aliénation de domaines de ses commanderies, dont le fonds est inaliénable et hors de commerce..; lesdites religieuses auraient eu recours à Sa Sainteté et obtenu un bref Apostolique portant permission à l’Ordre de traiter par voie de permutation... Après plusieurs commissions, visites et en dernier lieu par une dernière conclusion de Monsieur de Bussy-Rabutin, grand prieur de France, du chapitre provincial tenu à Paris le 16 juin 1651, Messieurs Louis de la Rivière de Laon, procureur du commun trésor, François Alexandre Delbenne de Villedieu, de Bailleul, de Bellecroix et Castres, receveur dudit commun trésor, Pierre Des Guets Lapotinière d’Estrepigni, Gilbert Dellebenne et Guillaume de la Brosse, tous commandeurs se sont transportés sur les lieux le 22 octobre 1651 et ont fait visite... et reconnu le peu de valeur d’iceux, la ruine et décadence des bâtiments... et par suite que l’aliénation ne pouvoit être dommageable... Les Carmélites ayant offert 9000 livres... le roi et la reine ayant été informés du préjudice qu’en souffroient les religieuses pour le dessin du monastère qu’elles vouloient construire et édifier, leurs Majestés auroient eu la bonté d’en faire la demande instante à son Eminence, Mgr le Grand Maître de Malte, lequel inclinant à une si recommandable prière... auroit fait rendre un décret du 24 avril 1656... et un second décret du 15 juin 1658, en vertu desquels frère Gilbert Delbenne, chevalier commandeur de Sours et Arville... Marie Madeleine de Jésus, humble prieure du grand couvent des Carmélites, dite de l’Incarnation, faubourg Saint-Jacques de cette ville de Paris, au nom des Carmélites de Chartres... le 5 novembre 1658, ont fait les échanges suivants... à savoir: la maison et lieu des Hospitaliers, ainsi qu’il se poursuit et comporte, scitué en ladite ville de Chartres en la rue de... (le nom est effacé entièrement), d’un bout aux dites religieuses Carmélites, d’autre bout à ladite rue, d’un côté et d’autre aux autres rues aboutissants proche le monastère des Jacobins de ladite ville de Chartres, contenant la quantité de 45 perches de terre et consistant en une cour et jardin, entre lesquels sont les bâtiments de la maison, consistant en chambre basse, cuisine, garde robbe, garde manger et petite chambre, joignant une haute chambre, autre garde robbe, cabinet et grenier dessus, et une montée hors oeuvre, sur le haut de laquelle il y a un petit pavillon en forme de guérite, et dans la cour deux espaces de bastimens servant d’escurie, où il y a un grenier dessus, et deux petits espaces d’apentils, le tout couvert de thuile et le lieu enclos de murailles, pour 11,000 livres, pour être employées à l’achat d’une métairie près la commanderie de Sours... Et afin que l’ordre puisse conserver quelque portion du lieu ci-devant échangé, faire connaître que l’aliénation n’en a pas été faite sans cause, mais pour raison de piété et au surplus avec l’avantage notable de ladite commanderie de Sours, aux droits de laquelle l’on n’a entendu déroger, les dites religieuses Carmélites de Chartres seront tenues de faire bastir à leurs despens sur partie du lieu eschangé le moins incommode une sallette de longueur de 12 pieds et large de 10, et de 6 de hauteur avec une autre petite chambre à l’un des bouts de la sallette, de longueur de 8 pieds, grillée de barreaux de fer en forme de prison, des quels lieux le dit sieur commandeur se pourra servir pour y recevoir ses revenus, ainsi qu’il se faisoit dans la maison cy-dessus eschangée et avec les mesmes droits, privilèges auxquels a esté entendu rien innover ni déroger pour lesdits lieux réservés seulement. Seront aussi tenues lesdites religieuses de faire graver sur la porte de laditte sallette en pierre dure les armes de l’Ordre et de ladite commanderie de Sours pour marque des droits de fief, de justice et autres droits qui autrefois s’exerçoient dans ladite maison... Le 6e jours de mars 1659. » Signé: Mougenault et Broyn, notaires.

Porte chapelle Carmélites


Porte de la prison, ancienne chapelle des Carmélites
Domaine du Temple de


Il ne reste plus aucune trace de la maison des Templiers ou Hospitaliers. Le couvent des Carmélites est devenu la maison d’arrêt et leur chapelle la cour d’assises. La communauté des religieuses de Saint-Paul de Chartres occupe l’emplacement du couvent des Jacobins et aussi une partie des jardins des Carmélites. La « Salette » de Saint-Jean-de-Jérusalem avec son écusson a disparu sans laisser le moindre souvenir; mais sa situation est bien indiquée dans le plan de Chartres en 1750, au chevet de l’ancienne chapelle des Carmélites, au côté gauche de l’angle de la rue des Jacobins.
Sources: Abbé Charles Métais - Les Templiers en Eure-et-Loir - Histoire et Cartulaire - Archives du diocèse de Chartres - VII - Chartres 1902

Maison du Temple de Chartres
Les Templiers avaient un assez grand nombre de cens ou de rentes foncières sur des maisons en la ville de Chartres. La plupart de ces cens leur avait été donnée à la fin du XIIe siècle, par Guillaume de Chartres. Ce seigneur, dégoûté des plaisirs du monde, s’était enrôlè sous la bannière des chevaliers du Temple pour aller combattre en Terre-Sainte; et là, se trouvant au moment de mourir, il avait donné à l’Ordre dont il faisait partie, cent sols de cens à recevoir à Chartres sur divers hèritages dans la rue du Châtelet, « in vico Casteleti. » Robert, comte de Chartres, son frère, ignorant cette donation, avait disposé du même cens envers sa soeur, à qui il l’avait donné en dot. Les Templiers consentirent à renoncer au legs qui leur avait été fait, au moyen d’un autre cens que le comte Robert leur accorda sur des maisons dans la rue Neuve, « in vico novo », en leur abandonnant en outre tout ce qu’il possédait à Bucé, « in villa Busillei », sauf ses fiefs, ainsi qu’il est dit dans ses lettres de l’année 1193.

Il y eut une baillie du Temple à Chartres, et nous connaissons déjà le nom de l’un des maîtres de la baillie; c’était un chevalier du Temple que nous avons supposé être parent de l’un des derniers grands-maîtres, à cause de la conformité de nom et de situation, tous deux étant chevaliers du Temple. Ce précepteur était Guillaume Gaud ou Gaudin, sur lequel il nous paraît inutile de revenir.

Avant lui, le précepteur de la baillie « preceptor Carnotensis » avait été Raoul de Boncourt qui, d’après un passage du Procès, fit recevoir son neveu en la maison du Temple de Sours, vers l’année 1278.

Procès des Templiers, tome I, page 485
Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit ad eos, et primo ad primos XIII, se credere quod alii fratres ordinis communiter reciperentur sicut ipse fuit receptus, in festo Assumpcionis beate Marie nuper lapso fuerunt XXXII anni vel circa, in capella domus Templi de Sours Carnotensis diocesis, per fratrem Petrum de Maysonseles quondam presbiterum, de mandato fratris Radulphi de Bonecourt quondam avunculum dicti testis, preceptoris tunc Carnotensis, presentibus fratribus Radulpho preceptore domus Templi Parisiensis quondam, cujus cognomen ignorat, et quodam alio qui fuerat submarescallus ultra mare, et quibusdam aliis quorum nomina et cognomina ignorat
Le dernier précepteur de la baillie, fut un frère sergent du Temple, il s’appelait Gui du Mesnil-Aubry et avait été reçu vers 1289 au Temple de Paris par Jean Ier de Tour.

Procès des Templiers, tome I, page 599
Requisitus si vidit alios recipi in ordine per alios, respondit quod sic multos, inter quos fuit frater Guido de Maynilio preceptor baillivie Carnotensis, quem recepit dictus frater Johannes de Turno quondam, sunt XXII anni et ultra, in magna capella Templi Parisiensis, ut sibi videtur, non recolit quibus presentibus.
Gui eut occasion d’assister à plusieurs réceptions faites à Paris, vers 1291 et vers 1297 ou 1298

Procès des Templiers, tome II, pages 360
Item frater G. de Alto Maynillo miles ordinis predicti, etatis viginti quinque annorum vel circa, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Lauda de Verti, tres anni erunt circa instans festum Nativitatis Domini, per fratrem Guidonem de Foresta militem, preceptorem dicte domus, non recolit de nominibus presencium.

Sans doute, à la suite de chapitres; mais il dut à son tour aller faire quelques réceptions, entre autres au Temple de Maurepas, vers le mois de novembre 1300 ou 1301, sur l’ordre du trèsorier de Paris

Procès des Templiers, tome I, page 543
Ipse tamen receptus fuerat per fratrem Guidonem de Maynillio Albrici servientem, de cujus vita vel morte non habet certitudinem, tunc preceptorem ballivie Carnotensis, de mandato fratris Johannis de Turno tunc thesaurarii Parisiensis, presentis ibidem, una cum fratribus Petro Ucherii, Renardo le Ganheur servientibus, et Johanne de Bondis presbytero quondam in capella domus Templi de Malorepastu dicte diocesis, in festo beate Catherine proxime preterito fuerunt novem anni vel circa, in hunc modum: nam cum peciisset ter interpolate panem et aquam ordinis, et ter fuisset ei responsum per dictum fratrem Guidonem quod grandem rem petebat, et quod bene deliberaret, rogans Deum ut dirigeret eum, et ipse receptor et fratres astantes deliberassent recipere eum, prestito per juramentum ab ipso teste quod non erat servilis condicionis, matrimonio, alteri religioni vel debitis obligatus, nec habebat infirmitatem latentem, ex qua esset impotens ad servicium ordinis, fecit eum vovere et jurare supra quemdam librum castitatem, obedienciam, vivere sine proprio, servare bonos usus et bonas consuetudines, et secreta ordinis.

Procès des Templiers, tome II, pages 288
Item anno, indicione, mense, die, pontificatu et anno predictis, in dicta inquisitoris, nostrum notariorum et infrascriptorum testium presencia personaliter constitutus frater Theobaldus de Bafemont Carnotensis diocesis, frater dicti ordinis, et dispensator dicte domus Templi Parisius, etatis triginta annorum vel circa, ut dicebat, eodem modo juratus de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod septem anni sunt elapsi vel circa quod ipse fuit receptus in domo de Malo Repastu juxta Trapas, per fratrem Guidonem preceptorem Carnotensis, presentibus quodam fratre nacionis Picardorum, vocato Petro Picardo, clavigerio dicte domus, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.
« Schottmuller, tome I, page 40: Guido de Carnotesio preceptor de Carnotesio »

Præcepteurs de la bailLie de Chartres
Vers 1278, frère Raoul de Boncourt;
1285-1299, frère Guillaume Gaud ou Gaudin, chevalier;
1307, frère Gui du Mesnil-Aubry, sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Hôpital ancien à Chartres
Les religieux Hospitaliers devancèrent à Chartres les Templiers. En effet, entre 1129 et 1150, un nommé Gauthier, sellier, donna sa maison, sise rue de la Sellerie (aujourd’hui des 3 maillets) à partager entre Saint-Père, Josaphat et l’Hôpital. Les chevaliers avaient fixé leur résidence dans le Muret, près de l’enclos où fut plus tard le couvent des Jacobins.

En 1185, Donation d’une maison à partager entre les abbayes de Saint-Père de Josaphat, et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ils étaient en pleine activité. Forts d’une bulle du pape Lucius III, ils avaient cru pouvoir édifier une chapelle, avec son cimetière, dans la censive du Chapitre, sans la permission de celui-ci. Les chanoines ne purent tolérer une semblable entreprise. Le grand maître de l’Hôpital, Roger des Moulins et le prieur Anselme durent se rendre à Chartres et se résoudre à changer la destination du sanctuaire inachevé. La forme ronde du chevet qui accusait son caractère sacré de chapelle « figuram et formam capelle, » disparut, l’édifice fut décapité pour se terminer par un mur droit et prendre la forme vulgaire d’un carré, et recevoir un usage purement profane: « decapitaretur et reduceretur in formam quadratam et ad alios usus transferretur. »

En retour, le Chapitre lui donna l’église de Villeconin, près Etampes.
Cette église fut rattachée à la Commanderie de l’Hôpital Ancien ou de Saint-Jean de Latran à Paris; le commandeur avait la collation de la cure avec toutes les dimes de la paroisse. De nouvelles maisons également sises dans le Muret furent jointes à ce premier établissement en 1262 et 1264.
Charte CLVII: Bail par Jean de Calinis, bailli de l’Hôpital en Chartrain, d’un emplacement où étaient les étables de la maison de l’Hôpital à Chartre.
Charte CLVIII: Don par Clément Lamberti à Odeline, veuve de Guillaume Poyson, de la cinquième partie d’une maison dans la rue Muret, dans la censive de Cornet d’Orfin.
Sources: Abbé Charles Métais - Les Templiers en Eure-et-Loir - Histoire et Cartulaire - Archives du diocèse de Chartres - VII - Chartres 1902

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Chassagne (la)   (52)

Seigneurie du Temple de La Chassagne


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Prauthoy, Commune: Isômes - 52


Seigneurie du Temple de La Chassagne
Seigneurie du Temple de La Chassagne


La Chassagne, seigneurie avec deux fermes s'étendant sur les communes de Mont-Saugeon, Percey-le-Potel et Prangey.
Les Templiers ont une maison du Temple en ce lieu dès 1189. Divers droits leurs sont octroyés dans de multiple chartes.
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

La Chassagne


La Chassagne, ferme sur la commune d'Isome
— Ancienne propriété des Templiers puis de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dépendance de la commanderie de la Romagne.
— Chassegna, 1170 (Archives de la Côte d'Or, Temple de la Romagne)
— Frates Templi de la Chassanei, 1189 (Archives de la Côte d'Or, Temple de la Romagne)
— Lachassane, 1231 (Temple de la Romagne)
— La Chasseigne, 1253 (Temple de la Romagne)
— Cassania, 1255, (Archives de la Côte d'Or, Temple de la Romagne)
— La Chassaigne, 1309 (Archives de la Côte d'Or, Temple de la Romagne)
— « Chassegna » (1170), « la Chassanei » (1189), « Lachassanne » (1231), « La Chasseigne » (1253), « Cassania » (1255), « La Chassaigne » (1309).
Sources: Alphonse Roserot. Dictionnaire topographique du département de la Côte d'Or. Paris MDCCCCXXIV.

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Chassagne-de-Jaleyrac (La)   (15)

Maison du Temple de La Chassagne-de-Jaleyrac


Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Mauriac, Commune: Jaleyrac - 15


Maison du Temple de La Chassagne-de-Jaleyrac
Maison du Temple de La Chassagne-de-Jaleyrac


Lanobre, Trizac et Jaleyrac ont un village de ce nom dans leur territoire ; toutefois nous croyons qu'il s'agit ici de « La Chassagne-de-Jaleyrac », la plus rapprochée d'Ydes, dont Etienne La Jarousse était en 1307 précepteur.
Sources: Bouffet (Abbé Hippolyte), Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Haute-Auvergne, dans Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, tome XVI (1914).

Etienne Lajarousse, prêtre, curé d'Ydes
Frater Stephanus Laghariossa, rector ecclesie d'Isde, claromontensis diocesis, in palacio claromontensi existens, die sabbati ante festum beati Barnabe apostoli anno domini millesimo CCCº nono, juratus et diligenter interrogatus, tanquam principalis in facto suo et ut testis in alieno, super dictis articulis et capitulis in eis sibi materna linga expositis, dixit per juramentum suum quod frater Petrus de Madie, preceptor tunc Arvernie, recepii ipsum loquentem in fratrem dicti ordinis in domo templi de La Polgha, lemovicensis diocesis, decern et septem anni sunt elapsi vel circa, presentibus fratribus Petro Piot et dicto Bosone Coheta et pluribus aliis dicti ordinis; et quod in dieta receptione sua osculatus fuit per dictum recipientem in ore.

Lagarossa Stephanus


— [vers 1292-1311]; prêtre, diocèse de Clermont, curé d'Ydes.
— Reçu vers 1292, vers 1299 d'après un témoin à la Maison du Temple de La Pouge, par Pierre de Madic.
— Niant en 1309, les articles lui furent traduits. Amené à Paris en février 1310, pour défendre l'Ordre, il figure sous le nom de « Gardia, Garda », nom vraissemblable de la localité dont il était originaire; plusieur localité du Cantal portent le nom de La Garde.
— Il est présent en mars à la lecture des articles et au Verger, détenu dans la maison de Clairvaux, rue Saint-Martin à Paris.
— En 1311, toujours détenu à Paris d'après un témoin.
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève - Le Procès des Templiers d'Auvergne, 1309-1311. Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986

Procès des Templiers, tome I


— Page 59: Stephanus de Gardia presbiter
— Page 110: Stephanus de Garda presbyter Claramontensis
— Page 160: Stephanus de Gardia presbiter
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

La Chassagne


— écart commune de Jaleyrac.
— La Chassaigne, 1549 (Terrier de Miremont)
— La Chassagnie (Etat civil du Vigean)
— Las Chassaignes, 1680 (Terrier de Mauriac)
Sources: Dictionnaire topographique du département du Cantal, par M. Emile Amé. Paris Imprimerie de Nationale M DCCC XCVII.

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Chassemy   (02)

Maison du Temple de Chassemy


Département: Aisne, Arrondissement: Soissons, Canton: Braine - 02


Maison du Temple de Chassemy
Maison du Temple de Chassemy


Il est fait mention de la maison du Temple de Chassemy dans des lettres de l'official de Soissons, de l'année 1286, par lesquelles un sieur Menier, dit le Gai, « dictus Gaudiens », et Alide, sa femme, à cause de l'affection qu'ils portaient aux Templiers du Mont-de-Soissons, et spécialement à ceux qui demeuraient dans la maison de Chassemy, ont déclaré leur donner une vigne au lieu dit Maillart.

Mais longtemps avant cela, les Templiers avaient des possessions à Chassemy.
Dès 1253, la dîme de cette paroisse leur appartenait, et avait été donnée avec d'autres biens à leur Ordre par les frères Henri et Garin, ainsi que par Alain, leur petit-neveu, alors chapelain dans la maison du Temple du Mont-de-Soissons.
Quelques années plus tard, Renier Mouchet de Chassemy, et Isabelle, sa femme, fille d'Ogier de Voisin, leur avaient fait don d'une maison à Chassemy, au lieu dit en Voisin, dans la censive du Temple, et, d'une vigne située au Mont-de-l'Olivier, ainsi qu'il résulte des lettres de l'official de Soissons, de l'année 1260.

Les acquisitions de biens sur Chassemy par les Templiers se succédèrent jusqu'au XIVe siècle.
En 1309, la maison de Chassemy comptait 36 setiers de terre arable, 42 arpents et demi de vigne et 11 arpents de pré. Les terres arables rapportaient alors 2 sols le setier, les vignes 6 sols l'arpent, et les prés 30 sols. La dîme de Chassemy produisait trois muids d'avoine, deux muids de blé et sept muids et demi de vin; l'avoine à 10 sols le muid; le blé à 43 sols; et le vin à 15 sols.

Il y avait une chapelle à Chassemy, mais elle fut détruite avec la maison pendant les guerres du XVe siècle. Les Hospitaliers n'y conservèrent qu'une grange pour renfermer leur dîme.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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500

Chasseneuil-du-Poitou   (86)

Domaine du Temple de Chasseneuil-du-Poitou


Département: Vienne, Arrondissement: Poitiers, Canton: Poitiers - 86


Domaine du Temple de Chasseneuil-du-Poitou
Domaine du Temple de Chasseneuil-du-Poitou


Le Temple


Lieu détruit, commune de Chasseneuil.
— De nos jours (Chasseneuil-du-Poitou)
— Treille du Temple, 1433.
— Vallée du Temple, 1471.
— Maison du Temple, 1516 (Commanderie de Saint-Georges, 8)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, par M. L. Rédet, Paris, M. DCCC. LXXXI

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389

Chassignelles   (89)

Domaine du Temple à Chassignelles


Département: Yonne, Arrondissement: Avallon, Canton: Ancy-le-Franc - 89


Domaine du Temple à Chassignelles
Domaine du Temple à Chassignelles


La commanderie de Saint-Mard avait pris possession vers le milieu du XIIIe siècle d'une partie de cette terre qui relevait en fief de l'archevêché de Langres et du château de Cruzy.

Chassignelles


— Chassignole, 1246 (Fonds de la Maison du temple de Saint-Marc)
— Chassigneles, 1256 (Cartulaire de Crisenon, folio 10 v, bibliothèque Impériale)
— Chaisseneles, 1285 (Ibidem)
— Chassineles, 1322 (Cartulaire du comté de Tonnerre, archives de la Côte-d'Or)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.

Chapelle de Chassignelles



Chapelle de Chassignelles
Domaine du Temple de Chassignelles


L'histoire de cette église, succursale de Sainte-Colombe d'Ancy-le-Franc, est très pauvre.
Le commandeur de Saint-Marc et de Marchesoif, prélevait en les dîmes sur Ancy-le-Franc et sur Chassignelles près Noyers.
Toutefois, sa position solitaire à l'écart du village et quelques découvertes anciennes semblent plaider pour l'hypothèse d'une chapelle funéraire devenue église paroissiale.
Sa construction s'est déroulée en plusieurs étapes. Tout d'abord, dans la première moitié du XIIe siècle, il s'agit d'une petite chapelle avec clocher. Quelques années plus tard, le choeur est abattu et la longueur de la nef est doublée. Puis, deux chapelles latérales sont construites dans un troisième temps. Enfin, à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, une chapelle située face au clocher et un porche sont élevés.

Chapelle funéraire de Chassignelles



Chapelle de Chassignelles
Chapelle de Chassignelles


L'intérieur de l'église dessine donc une croix de Lorraine imposant quatre chapelles latérales. A la fin du XVIIe siècle, des fenêtres sont murées, d'autres repercées et une tribune est installée. Le clocher, effondré, est reconstruit.
Primitivement, l'église était fortifiée, comme en témoignent les barres de fermeture de la porte et les archères de la partie ancienne du clocher (base de la tour). Il est probable également qu'un fossé défensif entourait le bâtiment.

Chapelle de Chassignelles



Chapelle de Chassignelles
Chapelle de Chassignelles


Autour du porche ogival sont répartis des bancs de pierre du goût des Xe et XIe et un lavabo du XIIIe siècle. Le portail est flanqué de pieds droits biseautés, ornés de chapiteaux romans sculptés de chevrons d'un côté et d'un masque à rabats de l'autre. Le doubleau de l'entrée de l'abside est soutenu par des chapiteaux du XIIIe et XIVe siècle. L'église était entièrement recouverte de peintures murales, dont il subsiste encore quelques fragments, dans la chapelle de gauche notamment.

Chapelle de Chassignelles



Chapelle de Chassignelles
Chapelle de Chassignelles


Les plus anciennes, à motifs géométriques ou héraldiques, peuvent dater de la fin du XIIe siècle. Les grands personnages que l'on devine dans le choeur peuvent dater du XIVe.
A la fin du XVe ou au début du XVIe siècle sont peints les médaillons représentants les apôtres, l'Annonciation de la chapelle nord-est et les peintures du porche représentant sans doute le « dit des trois morts et des trois vifs », tous sujets très à la mode de cette époque gothique finissante.

Le retable du maître-autel (qui est en marbre) ressemble à une boiserie. Il est sculpté en deux rangs superposés de panneaux et porte au angles deux statues en pierre de Saint-Jean et de la Vierge.
Renseignements - informations Mairie de Chassignelles et Syndicat d'Initiative d'Ancy-le-Franc

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390

Chastre-aux-Grolles (La)   (37)

Maison du Temple de La Chastre-aux-Grolles


Département: Indre-et-Loire, arrondissement: Loches, Canton: Le Grand-Pressigny, Commune: Saint-Flovier — 37


Maison du Temple de La Chastre-aux-Grolles
Maison du Temple de La Chastre-aux-Grolles


Ce non pittoresque et étrange est aujourd'hui celui d'une ferme qui perpétue le souvenir d'une ancienne commanderie des Templiers qui passa ensuite à l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, de la langue de France et du Grand Prieuré d'Aquitaine.

Bien que ce fut jadis, paraît-il, une des forteresses les plus redoutables du pays, ses revenus en 1643 ne suffisaient plus à en assurer l'entretien et à faire vivre le commandeur, les frères servants et le chapelain.

Elle fut alors réunie à la commanderie de Fretay, près de Loches, où l'on peut voir une pierre sculptée portant les armes de Pierre Boussay de La Tour, qui ayant exercé ses fonctions de 1634 à 1660, dut être par conséquent le premier commandeur commun aux 2 maisons. En 1724, le domaine avait une étendue de 25 arpents de terres labourables, vignes et bois. Le moulin de la Chastre à 2 kilomètres de là en dépendait. Vendue à l'époque de la Révolution à Catherine Sarrazin, la propriété fut acquise le 30 novembre 1824 par la famille Jacquet dont les descendants la possèdent encore.

Depuis longtemps, il ne subsiste plus rien des bâtiments et de l'enceinte fortifiée où l'on pénétrait par 2 ponts-levis. Seule une partie importante des douves à l'ouest en indique la trace. Une chaussée la partage en deux et marque peut-être l'emplacement de l'un de ces ponts-levis. Mais si l'on en croit Carré de Buseerolle, la chapelle qu'il datait du XIIe siècle, existait encore en entier en 1856. Il écrivait à son propos: « Elle nous paraît mériter d'être, classée parmi nos richesses archéologiques, tant à cause de son ancienneté que parce qu'elle est le seul monument existant dans cette partie de la Touraine qui nous vienne de l'ordre du Temple. »

Un voeu qui ne devait pas être exaucé ! En 1848, déjà la voûte en berceau avait été détruite. On découvrit alors une inscription signalant que la charpente avait été refaite en 1672, sur l'ordre de René de Sallo, commandeur de Fretay. Des travaux furent entrepris pour transformer en grange le sanctuaire, édifié en bel appareil, sur un plan rectangulaire d'environ 20 mètres sur plus de 7 mètres. A cet effet, un auvent triangulaire lui fut adjoint pour protéger le portail. Une pierre à gauche de la lucarne porte la date de 1849. Le bâtiment fut prolongé à l'ouest par une écurie qui en masqua l'entrée principale. A l'intérieur, on remarque ménagée dans l'épaisseur du mur, une piscine à burettes à double cuvette carrée, formant une niche dont l'arc est mouluré d'un tore. Le mur méridional est percé d'une porte étroite en plein cintre donnant sur le cimetière. Toutes les fenêtres ont été obstruées. La charpente actuelle a réutilisé les chevrons de l'ancienne, ainsi que leurs fermes aux entraits courbes.

Cette chapelle était ornée de statues en bois ou en pierre qui étaient à l'époque où Carré de Busserolle les vit, reléguées dans un grenier. En mauvais état, deux d'entre elles sont décapitées, elles sont depuis 1942 dans l'église de Verneuil-sur-Indre. C'est le curé de cette paroisse qui de 1643 à la Révolution, venait célébrer 1'office une fois par semaine. J.M. Rougé raconte qu'un prêtre réfractaire de Saint-Flovier, l'abbé Fournier, disait la messe pendant la Terreur dans la grange de la ferme de la Perraudière avec les ornements de l'ancienne chapelle de la commanderie de la Chastre aux Grolles.

Un peu à l'écart des bâtiments on remarque le vieux puits, à la margelle cylindrique, couvert d'une petite loge en pierre de taille surmontée d'une croix.

Quelques fragments de colonnes, quelques pierres sculptées un haut pignon triangulaire épaulé d'un contrefort amorti en glacis, c'est tout ce qui rappelle le souvenir des Templiers qui vécurent sur ce coin de terre lochoise en limite de la Touraine. Les corps de beaucoup d'entre eux, allongés côte à côte, la tête tournée vers l'orient, reposent dans le petit cimetière transformé en verger.
Extrait: « Vieux Logis de Touraine » paru en 1974 — La Chastre au Grolles Page 223.

Maison du Temple de la Chastre-aux-Grolles


Seulement deux appellations lui sont connues: l'une de 1247, par le nom de son commandeur, Savary de Sonnay ou Sonay, « praeceptor domorum templi de fretayo et de castra »; l'autre par le cartulaire de l'archevêché de Tours appelant son commandeur « preceptor de lachate. »

C'était, comme son nom l'indique (castrum, chastre, châtre), un des lieux les plus redoutables du pays. On peut en convenir en considérant tout d'abord sa situation: sur une hauteur avec vue générale sur les alentours, peu accidentés. On voit encore, ensuite, l'emprise des douves qui l'entouraient et qui devaient être profondes, au vu des fossés qui encadrent encore la chaussée ayant remplacé le pont-levis franchissant autrefois l'eau du côté occidental. Ces fossés sont encore prolongés par des sortes de mares et chemins creux qui suivent le tracé des anciennes fortifications. La chaussée gravit une pente légère qui aboutit à la plate-forme de la ferme occupant aujourd'hui cet emplacement.

De la maison primitive, seule reste la chapelle datant de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. Sa voûte en a disparu, remplacée par une charpente sur laquelle une inscription rappelle qu'elle a été refaite sur ordre du commandeur René de Sallo de Semagne, en 1672. Le plan est rectangulaire, terminé à l'est par un hémicycle. L'édifice mesure 20 mètres sur 8 environ. On y voit encore la trace de deux portes et de deux fenêtres en plein cintre, ainsi que la piscine à burettes, creusée de deux cuvettes.

De cette maison dépendait un moulin, encore dénommé aujourd'hui moulin de la Châtre, dressé sur un petit affluent de la rive gauche de l'Indre, à quelques centaines de mètres de la commanderie.

Celle-ci possédait, dépendant de la maîtrise de Loches, « un canton de futaye âgée d'environ 200 ans et desperissante, estimée 6 000 livres » et « 400 chesnes ou environ, espars sur les bordures et fossés de différents domaines de la dite commanderie, estimés 2 300 livres », en 1734.
Alain Jacquet, Templiers et Hospitaliers en Touraine — Alan Sutton, 2002

Chastre-aux-Grolles


— hameau, commune de Verneuil-sur-Indre.
— Aucastrum, 1200; Castra, 1246 (Archives de la Vienne, H)
— Ancienne Maison du Temple, puis commanderie de Saint-Jean de Jérusalem, de la langue de France et du Grand Prieuré d'Aquitaine.
— En 1643, ses revenus ne suffisant plus pour l'entretien d'un commandeur, elle fut réunie à la commanderie de Fretay.
— De l'ajncienne forteresse, qui était la plus redoutable du pays, il ne reste aujourd'hui (1890), aucune trace.
— Elle était entourée de douves profondes que l'on franchissait au moyen de deux pont-levis.
— L'Ancienne chapelle seigneuriale subsiste encore presque en entier. La partie la plus ancienne date du XIIe siècle.
— La voûte a été détruite en 1848. L'édifice a une longueur de vingt mètres et une largeur de sept mètres soixante-cinq.
— Une inscription nous apprend que la charpente a été refaite en 1672, par l'ordre du chevalier de Sallo, commandeur de Fretay.
— Avant 1793, labside était ornée de statues de grande dimention, les unes en bois, les autres en pierre.
— Cette chapelle était desservie par le curé de Verneuil qui y célébrait la messe une fois par semaine.
— En 1724, le domaine avait une étendue de vingt-cinq arpents de terres labourables, prés, vignes et bois.
— Un moulin situé à une demie-lieue de Chastre en dépendait.

Præceptore Templier


— Savary de Saunay était commandeur du Temple de Chastre en 1246.

Commandeurs Hospitaliers


— Jean de Plesneau en 1366.
— Jean Sautour en 1463.
— René de Sallo de Semagne en 1672-1675.
— Jacques de Voyer de Paulmy en 1694.
— Léon-Hyacinthe Lingier de Saint-Sulpice en 1789.
— La Chastre-aux-Grolles formait un fief relevant du château de Loches.
Sources: Archives d'Indre-et-Loire, collège des Bernarbites de Loches, C, 336. — Archives de la Vienne, H. 3. — Rôle des fiefs de Touraine. — Bibliothèque de Tours, fonds Salmon, Commanderie du Temple. — Notes communiquées par M. Verdier, de Saint-Flovier. — Dufour, Direction de l'arrondissement de Loches, II, 441. — Registres d'état(civil de Saint-Flovier.
Sources: Dictionnaire Géographique, Historique et Biographique d'Indre-et-Loire, par J.-X. Carré de Busserolle, tome I à VI. Tours 1881

Recueil de documents sur les établissements des ordres du Temple et de l'Hôpital en Touraine



Les Commanderies


Fretay: Commanderie de Saint-Jean, 1784-1791
— H 1152* Cueilloir 1787-1791
Dénombrement et recette des rentes, 1787-1791.
— 1 registre, 171 folio.

La Chastre aux Grolles: ancienne commanderie 1787-1791
— H 1153*
— Cueilloir des rentes, 1787-1791.
— 1 registre, 106 folio.

Saint-Jean-sur-Indre: ancienne commanderie 1784-1791
— H 1154*
— Cueilloir des cens et rentes, 1784-1791.
— 1 registre, 96 folio, table en fin.

L'Ile-Bouchard: Commanderie de Saint-Jean, 1633-1635
— H 1155 Comptes 1633-1635
— Extraits de comptes, quittances, 1633-1635.
— Série H, supplément — Répertoire: Abbayes, prieurés et couvents, commanderies, hospices et maladreries — H 988-1175
1517-1518.
Recueil de documents sur les établissements des ordres du Temple et de l'Hôpital en Touraine, formé par André Salmon.

Bibliothèques publiques de France


Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France

Tome I


— 1º. Fol. 1. Analyses, extraits et notes concernant les commanderies d'Amboise, Ballan, Fretay et l'Ile-Bouchard, de la fin du XIIe siècle jusqu'au XVIIIe siècle.
— 2º. Fol. 32. Compte des recettes de la commanderie de Fretay en 1424. Original sur papier.
— 3º. Fol 98. Sentence de la Cour des requêtes dans le procès entre les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, à cause de leur commanderie de l'Ile-Bnuchard, et Louis de La Tréiudille, seigneur de l'Ile-Bouchard. 9 juin 1567.
— 4º. Fol. 104. Aveux et déclarations faits à la commanderie de l'Ile-Bouchard et réunis pour servir de terrier, le 24 mai 1621. Copie du temps, sur papier. Il y aune lacune importante entre les fol. 104 et 105.
— 6º. Fol. 217. Bail à ferme des commanderies de La Rivière et La Haye, membres de la commanderie de l'Ile-Bouchard. 13 octobre 16.. .
— 7º. Fol. 221. Compte des recettes et dépenses de la commanderie de Fretay, pour l'année 1665-1066. Original, du 29 avril 1667.
— 8º. Fol. 280. Compte des recettes et dépenses de la niètne commanderie, pour l'année 1668-1669. Copie du 5 novembre 1669.

Tome II


— 9º-14º. Fol. 1, 65, 102, 133, 176 et 224. Comptes des recettes et dépenses de la commanderie de Fretay, pour les années 1669 et 1673-1676.
— 15º. Fol. 217. Bail des dîmes appartenant à la commanderie de Fretay à Saint-Jean-sur-Indre. 18 octobre 1694.
— 16º. Fol. 271. Bail du moulin de La Chastre-aux-Grolles (commune de Verneuil-sur-Indre). 18 octobre 1694.
— 17º. Fol. 275. Inventaire des biens meubles et immeubles de la commanderie de Fretay. 20 août 1721.
— 18º. Fol. 288. Procès-verbal de martelage des bois de Fretay. 29 mai 1769.
— 19º. Fol. 299. Réparations à faire à Fetay et à ses dépendances. 21 avril 1769.
— 20º. Fol. 311. Biens et revenus de la commanderie de l'Ile-Boucbard. 1774.
— 202º. Bail du moulin de La Châtre, situé paroisse de Fléré-la-Rivière (Indre, canton de Châtillon), appartenant à la commanderie de Fretay, près de Loches. 30 septembre 1701.
Sources: M. Collon. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, tome XXXVII. Tours 1905

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Chateau-Bouchet   (24)

Domaine du Temple Château-Bouchet


Département: Dordogne, Arrondissement: Nontron, Canton: Lanouaille, Commune: Angoisse - 24


Domaine du Temple Château-Bouchet
Domaine du Temple Château-Bouchet


Les Templiers possédaient la forteresse de Château-Bouchet, dont il ne reste qu'une tour munie d'une porte qui avait un pont-levis. Le haut de la tour maintenant couvert d'un toit ardoisé était terminé par quatre petites tourelles d'angle.

Château Bouchet



Château Bouchet - Image Jack Bocar
Château Bouchet - Image Jack Bocar


Hôpital ou Maison du Temple (Heypital), a donnée naissance au village qui porte le nom d'Hépital.

Château Bouchet



Château Bouchet, l'Hépital
Château Bouchet, l'Hépital


registre,Les Templiers achetèrent ou reçurent le domaine du Bouchet, une forteresse avec un donjon muni de quatre trourelles crénelées de machicoulis, avec fossés en eau, alimenté par un ruisseau qui se jette dans la Loue.
registre,Cette forteresse de Château-Bouchet, dépendait de la Maison du Temple de Saint-Paul-de-Roche.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.

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Chateau-Landon   (77)

Fief du Temple de Château-Landon


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Château-Landon - 77


Fief du Temple de Château-Landon
Fief du Temple de Château-Landon


Château-Landon où une magnifique cave voûtée mérite quelques lignes:
Située rue de la République, ex rue Saint-Pèlerin, elle a gardé aujourd'hui toute son authenticité. Malheureusement, elle ne se visite pas, mais un très beau dessin de M. Roques permet d'apprécier la beauté de l'endroit. Ce lieu est un carrefour de galeries souterraines; il a été probablement utilisé comme lieu de culte d'où son appellation de « Chapelle des Templiers. »

Cave des Templiers — Chapelle souterraine



Chapelle souterraine de Château-Landon
Chapelle souterraine de Château-Landon - dessin de M. Roques


— Descriptif par la « Société Histoire-Archéologie de Château-Landon. » XIIIe siècle: salle de 8 mètres sur 6.
— D'une colonne centrale jaillissent 8 arcs, 4 ogives et 4 doubleaux de section rectangulaire à arêtes chanfreinées qui retombent sur des culs-de-lampe aux angles de la salle et sur des piles (pilier) accolées aux murs.
— La pile centrale prend appui sur une base rectangulaire placée moins de 75 cm du sol actuel, (pour lui rendre sa beauté initiale, il serait nécessaire de supprimer ce remblai de 75 cm.)
— Un chapiteau à corbeille couronné d'un tailloir octogonal chanfreiné supporte les arcs.
— La clef des ogives est en forme de X, chaque branche constituant l'amorce de la croisée.
— Lieu de rencontre: probablement une chapelle.
Relevé d'un texte - sous verre — accroché au mur de cette salle. « La maison qui existait sur cet emplacement (in vico pérégrini) a été donnée aux chevaliers du temple par Adam de Lalleu « de Allodio » bourgeois de Castro « de allodio » bourgeois de Castro Nantonis, par acte en date du 14 Juin 1278. »

A Château-Landon, les Templiers possédent également le fief de Bethléem, situé dans la vallée du Fusain, au pied des remparts de la ville. Intra-muros, on retrouve une rue du temple, mais plus surprenant, une rue des Barres, du nom de cette famille gâtinaise désormais liée à l'histoire des Templiers.

Un document intéressant prouve que les Templiers procédaient à des achats de biens pour agrandir leur patrimoine: Le 29-01-1291, à Chasteaulandon, rue des Barres, rue du Temple, les Templiers achétent — pour 106 livres parisis — de Robert dit Gaingnart, Chevalier, et à sa femme Jeanne:
Une maison avec une partie de verger; sis à Château-Landon, dite Maison de la Barre, tenant à la maison et au verger de Jean de Cepoy, en la censive des dits Chevaliers du Temple et de Jean de Paley, Chevalier. (Archives Nationales S 5-170, nº 24.)

Les Templiers en avaient une aussi dans la même ville, appelée la Maison de La Barre, qu'ils avaient achetée, en janvier 1290, d'un chevalier nommé Robert Gaingnart, pour le prix de 106 livres paris. Ils possédaient, en outre, dans la paroisse de Notre-Dame de Château-Landon, un fief appelé le fief de Bethléem et de Montfort, consistant en une certaine quantité de cens et de rentes foncières.

Sous les Hospitaliers


Les maisons furent aliénées. Au XVIIe siècle, il ne restait que le fief, dont le commandeur de Beauvais-en-Gatinais recevait les revenus.
Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem avaient, au XIIIe siècle, à Château-Landon, une maison qui dépendait de leur Hôpital de Pilvarnier, dont nous avons parlé ci-devant. Cette maison, située dans la rue Saint-Pélerin, « in vico sancti Peregrini », tenant à la ruelle dite la Quatresse, leur avait été donnée par un nommé Adam de Lalleu, « de Allodio », bourgeois de Château-Landon, « de Castro Nantonis », par des lettres expédiées sous le scel de l'official de Sens, de l'année 1278.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Chateau-Thierry   (02)

Temple de Château-Thierry


Département: Aisne, Arrondissement et Canton: Château-Thierry - 02


Temple de Château-Thierry
Temple de Château-Thierry


Les Templiers possédaient au XIIIe siècle, une maison avec quelques prairies à Château-Thierry. Ils avaient acheté les prairies, d'une contenance de huit arpents, d'un seigneur, du nom de Guillaume de Bergie, et la tradition s'en était faite par Jacques, évêque de Soissons, en vertu de ses lettres du mois de novembre 1227.
Quant à la maison située près du pont de la Marne, ils en étaient en possession auparavant, car Eudes de la Roche, commandeur des maisons du Temple en France, l'accordait à bail en 1225, moyennant une redevance annuelle de 31 sols 7 deniers, monnaie de Provins.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Jeanne de Navarre


Aux avantages d'une beauté physique remarquable, Jeanne de Navarre joignait une grande élévation de caractère, elle tenait, dit Mezeray, tout le monde enchaîné par les yeux, par les oreilles, par le coeur, étant également belle, éloquente, généreuse et libérale. Son mari, qui avait en elle la plus grande confiance, lui témoigna toujours beaucoup de déférence; il lui laissa l'administration particulière de ses Etats et il ne prit jamais le titre de roi de Navarre ni de comte de Champagne.

Le comté de Champagne était alors d'un revenu de quarante-trois mille deux cent quarante livres douze sols deux deniers.
Château-Thierry était une des plus imposantes forteresses de ce comté: La Ville et le château étaient entourés de tours et de remparts et, à côté, le faubourg d'Outre-Marne formait une troisième enceinte fortifiée où venait aboutir la chaussée Brunehaut.

Viffort



Domaine du Temple à Viffort
Domaine du Temple de Viffort


La commanderie des templiers de Viffort possédait dans la ville une maison ayant l'aspect d'une forteresse et, sur son territoire, quelques prairies qu'elle avait achetées d'un seigneur nommé Guillaume de Bergie, en 1227. La maison leur appartenait depuis plus longtemps, car déjà en 1225, elle avait fait l'objet d'un bail par Eudes de la Roche, commandeur des maisons du Temple en France.

Dans un acte d'arrentement du 5 février 1486, au profit d'un nommé Pierre Mangin, par Le commandeur des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, de la Ferté-Gaucher, à qui les biens des templiers avaient été attribués, cette maison, qui alors tombait en ruine, avait été ainsi désignée:
«  Une masure et place, où il y a deux corps d'hôtel et maison, sise à Château-Thierry, près la porte du pont de Marne, le tout nommé d'ancienneté: Hôtel de la Syrène, tenant d'un côté et devers la porte de Marne, à l'allée commune de la forteresse de la Ville et par-devant à la grande rue. Le bail avait eu lieu à la charge par le preneur de faire construire une maison sur l'emplacement de la masure.  »

Deux siècles plus tard, il n'appartenait plus à cette commanderie que les prairies et quelques pièces de terre, ce qui semble indiquer que la maison n'avait pas été reconstruite (1).
1. Bulletin de la Société archéologique de Château-Thierry, année 1879.
Sources: Annales de la Société historique et archéologique de Château-Thierry. Château-Thierry 1930-1931

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Chateaubernard   (16)

Maison du Temple de Châteaubernard
Département: Charente, Arrondissement: Cognac, Canton: Cognac-Sud - 16


Maison du Temple de Châteaubernard
Maison du Temple de Châteaubernard


De l'importante commanderie de Châteaubernard, bâtie par les Templiers à environ trois kilomètres au sud de Cognac, ne subsiste plus aujourd'hui que la chapelle, dédiée à saint Jean-Baptiste, devenue tardivement église paroissiale.

Il n'existe aucun document permettant de situer chronologiquement la fondation de cet établissement. Cependant, une étude stylistique attentive de la chapelle et des éléments sculptés: portail et chapiteaux, autorise une datation approximative aux alentours de 1150-1160.

Sans pour autant manquer d'élégance, l'édifice est encore très roman dans sa structure: murs épais (plus d'un mètre) épaulés par des contreforts plats, ouvertures peu nombreuses, en plein cintre, voûte en berceau brisé soutenue par un arc doubleau à profil carré. Les quatre chapiteaux, à l'épais tailloir en quart-de-rond, portent des sculptures en bas-relief se rapprochant de la gravure et représentent, soit des feuillages stylisés, comme à l'angle nord-ouest, soit des dessins géométriques, comme sur le chapiteau du mur nord, à l'épannelage presque cubique. Le chapiteau du mur sud offre seul une image figurative, de facture extrêmement fruste, celle de deux oiseaux s'abreuvant à une même coupe. Le chapiteau du sud-ouest ne porte qu'une ébauche de décor, exception faite de la volute qui en souligne l'angle. Peut-être n'a-t-il pas été terminé. Quant au portail sud, il comporte deux voussures en plein cintre surmontées d'une archivolte. A l'angle de la première voussure, des losanges formant pointes de diamant créent une ornementation typiquement romane.

Cette chapelle présente des affinités avec celle d'Angles: même sobriété, même plan rectangulaire, même triplet au chevet et, à peu de chose près, mêmes dimensions. Cependant, le souci d'atténuer l'austérité du bâtiment par l'introduction d'éléments décorés et par une réalisation architecturale légèrement différente semble ici évident, qu'il s'agisse des chapiteaux et du portail, du cordon horizontal, orné de pointes de diamant, qui marque la naissance des rampants du clocher et de l'archivolte qui surmonte les deux ouvertures de celui-ci encadrées par des colonnettes, ou encore des contreforts plus nombreux, qui, par les jeux de l'ombre et de la lumière animent et rythment les murs.

Châteaubernard


Châteaubernard, facade occidentale
Châteaubernard, facade occidentale - Image M. Miguet


Angles


Domaine du Temple d'Angles
Domaine du Temple d'Angles


Ainsi qu'à Angles, une sacristie fut accolée au chevet, entraînant une modification du triplet. C'est, avec l'adjonction au XVe siècle d'une chapelle contre le mur sud et la transformation (ou le percement ?) du portail ouest, l'un des rares remaniements importants que le monument ait eu à subir depuis sa construction. Tel qu'il nous apparaît aujourd'hui, c'est un très bon exemple du parti architectural que les Templiers avaient adopté pour leurs oratoires de Saintonge.

Le logis du commandeur et les autres bâtiments qui avoisinaient la chapelle étaient déjà ruinés au XVIIe siècle, comme l'atteste le procès-verbal d'une visite prieurale effectuée en 1655: « Et au costé de ladite chappelle et joignant icelle y a de vieilles mazures et vestiges de maison et bastiments au dessoubz desquels y a encore une cave vouttée de pierres, qui estoient antiennement l'hostel et maison de ladite commandrie qui sont en ruyne de temps immémorial comme nous a dit ledit Allenet [le fermier] pour l'avoir ouy dire à des anciens du pays et à ses prédécesseurs et qu'il y avoit plus de centz ans qu'ils estoient ainsi ruynés par les anciennes guerres... »; il s'agit, sans aucun doute, des guerres de religion dont on sait qu'elles ont mis le pays à feu et à sang au XVIe siècle.

Si la charte de fondation de la commanderie fait défaut, les archives conservent plusieurs actes de la période templière. Le plus ancien date de 1220: c'est un accord passé entre les Templiers de Châteaubernard et les religieux bénédictins de l'abbaye voisine de Fontdouce, d'une part, et des particuliers, d'autre part, au sujet de la réédification des moulins de Javrezac, près de Cognac. Moyennant une rente annuelle qui leur sera versée par les intéressés, Templiers et Bénédictins acceptent de reconstruire les moulins en question. L'intérêt de ce document est de mettre en évidence l'attention que les Templiers portaient aux moulins qui, comme les fours et les pressoirs, étaient d'un très bon rapport pour le seigneur qui les possédait.

L'acte suivant, daté de mai 1227, est une concession faite à Geoffroy de Pestieus et à sa femme, par le commandeur et les frères de Châteaubernard, d'une maison située à Cognac. Nous y apprenons qu'en plus de frère P. Bos, commandeur, l'effectif était de cinq Templiers, dont un seul chevalier. Ce nombre relativement élevé peut s'expliquer par l'importance de la commanderie de Châteaubernard.

Domaine du Temple de Cognac


Domaine du Temple de Cognac
Domaine du Temple de Cognac


Cette maison de Cognac est l'objet d'une autre concession faite en 1242, cette fois par Guillaume de Sonnac, preceptor humilis des maisons du Temple en Aquitaine et futur Maître de l'ordre, moyennant un cens annuel de vingt sous à payer aux Templiers de Châteaubernard.

Quelque cinquante ans plus tard, le 1er septembre 1295, frère Hugues de Narzac, commandeur de Châteaubernard et d'Angles, achète à R. Foucaud, curé d'Arthenac, un moulin dit le moulin de Beaulieu, sur la rivière du Né.
D'après les termes de l'acte:... molendino appellato molendinum de Bello loco, sito in riparia Nedi, il semblerait qu'il se soit agi d'un moulin à eau. Cet acte confirme l'intérêt que le Temple portait aux moulins.

L'un des derniers documents de la période templière, daté de 1297, ne concerne les Templiers de Châteaubernard que dans la mesure où ils sont seigneurs du lieu et possédent la propriété éminente sur les biens que les habitants « tiennent » d'eux. Lorsque, comme c'est le cas ici, un immeuble est vendu par ses propriétaires, ceux-ci se « dévêtent » de ce bien « entre les mains » du seigneur qui en « revêt » l'acheteur, au cours d'une cérémonie qui deviendra avec le temps purement formelle. Le texte est le suivant: « De quibus omnibus supradictis etsingu-lis, nos omnes supradicti venditores nos devestivimus et dissazivimus in manu fratris Hugonis de Narciaco, venerabilis preceptoris domus militie Templi de Castro Bemardi... » Il mentionne donc, une fois encore, Hugues de Narzac en tant que commandeur de Châteaubernard.

Il faut, enfin, citer le testament d'un bourgeois de Pons, Hélie Auribeau, extrait du chartrier de cette ville et très précisément daté du 17 août 1286. Le testateur y fait, in extremis probablement, divers legs à des établissements religieux de Pons et des alentours, parmi lesquels, en bonne place, figure le Temple de Châteaubernard. Il est permis d'en déduire qu'une vingtaine d'années avant sa chute, l'ordre n'avait pas perdu toute popularité, du moins dans cette région.

Châteaubernard


Châteaubernard, chevet
Châteaubernard, chevet - Image M. Miguet


Les minutes du Procès recèlent l'ultime trace laissée dans l'histoire par les Templiers de Châteaubernard. C'est tout d'abord la déposition de frère Pierre Thibaud, dernier commandeur; elle nous apprend que celui-ci est, alors, âgé d'une quarantaine d'années, qu'il porte toujours le manteau de l'Ordre et la barbe et qu'il a été reçu dans la maison du Temple de Banes (Beauvais-sur-Matha) vingt-trois ans auparavant.

Un autre frère, Guillaume de Soromina, plus jeune, et qui a conservé lui aussi le manteau et la barbe, déclare avoir été reçu in quadam caméra domus Templide Castro Bemardi..., il y a environ huit ans, par Olivier le Flament, chevalier, mort depuis. Enfin, un Templier du diocèse de Poitiers, Guillaume Audenbon, révèle au cours de son interrogatoire que frère Pierre de Montignac, à cette époque preceptor de Châteaubernard, était présent lors de sa réception dans la maison de Civrac, cinq ans plus tôt. D'après lui, ledit frère Pierre est alors détenu à Saint-Jean-d'Angély.

Après sa dévolution à l'Hôpital, la commanderie eut a souffrir de la Grande Peste de 1348, de la crise économique et, bien sûr, de la guerre de Cent Ans. Seule l'enquête de 1373 apporte quelque lumière sur cette période très tourmentée.

Les enquêteurs pontificaux ne purent d'ailleurs se rendre à Châteaubernard en raison des hostilités et de la présence des ennemis du roi de France qui tenaient la ville de Cognac, le château de Merpins et plusieurs autres forteresses voisines de la commanderie. Les renseignements qu'ils donnent sur celle-ci sont cependant extrêmement précieux: la place n'est plus occupée que par deux frères, un chevalier et un frère prêtre, âgés respectivement de 80 et 70 ans, que les revenus du domaine, très amoindris, suffisent tout juste à faire vivre. Les fléaux de ce siècle terrible eurent raison de la prospérité de la commanderie. Celle-ci cessa d'être un établissement à part entière dès le début du XVe siècle pour devenir un membre de la puissante commanderie de Beauvais-sur-Matha.

En 1655, nous l'avons vu, le logis du commandeur et ses dépendances étaient en ruine, les commissaires qui effectuent la visite notent « qu'au devant, vers le village, y a une petite pièce de terre qu'aultrefois estoit aparamment la basse cour dudit lieu et, au derrière desdites mazures et chappelle y a une pièce de terre labourable entourée de fossez qui s'appelle la Garenne qui peut contenir, ou environ, quatre journaux à la mesure d'Angoumois. » Un peu plus loin, toujours vers le village, s'élevaient les bâtiments de la métairie. L'ensemble des terres, prés, terrages, dîmes, les cens en argent, grain, volailles et les droits de justice de la maison étaient affermés.

La chapelle était bien entretenue, au-dessus de l'autel figurait « ung petit tableau où il est représanté ung crucifix et l'image de saint Jean et sur ledit autel ung petit tabernacle de bois peint. » Elle était convenablement pourvue d'ornements sacerdotaux, linge et vases sacrés, et desservie par un prêtre de Cognac auquel le fermier versait une pension annuelle de 40 livres. La chapelle, comme la commanderie, et le village de Châteaubernard, étaient situés sur la paroisse Saint-Léger de Cognac dont le curé administrait les sacrements aux villageois. Il existait cependant « au costé de ladite chappelle, ung petit cimetière où l'on enterre les habitans dudit village de Chasteau-Bernard. »

Les différents procès-verbaux de visite du XVIIIe siècle notent, de façon unanime, le bon état de la chapelle, desservie par un père Récollet de Cognac. Celui-ci venait y célébrer la messe le dimanche et quatre autres fois dans l'année moyennant 66 livres en 1718 et 100 livres en 1729.

En 1729, les bâtiments se composaient d'un petit logis pour le fermier, qui ne l'habitait qu'au temps des récoltes, d'une grange contenant deux pressoirs et d'une écurie pour les mules. L'ordre de Malte ne fit jamais reconstruire de logis seigneurial à Châteaubernard.

La maison de Châteaubernard était toujours affermée avec son membre d'Angles. Au XVIIIe siècle, le montant du fermage augmenta très rapidement. En 1739, le fermier devait verser 1750 livres par an, financer la desserte des deux chapelles et payer les gages des officiers de justice. En 1762,1e fermage était passé à 2550 livres, plus 300 livres au vicaire d'Angles, 100 au desservant de Châteaubernard, et 24 boisseaux de froment aux officiers de justice. La ferme s'élevait à 3 087 livres 10 sous en 1776, plus 500 livres au desservant des deux chapelles et le paiement des officiers de justice. Ces sommes témoignent de la prospérité économique des deux maisons au XVIIIe siècle.

Le domaine de Châteaubernard connut le sort de toutes les propriétés de l'ordre de Malte et fut vendu comme bien national pendant la Révolution. Le cadastre dit napoléonien, dressé au début du XIXe siècle, montre la chapelle encore entourée de son cimetière. Celui-ci a, de nos jours, disparu. La chapelle de Châteaubernard fut rendue au culte vers 1844, mais elle ne fut érigée en église paroissiale qu'en 1874.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983

Maison du Temple de Châteaubernard par Charles Daras


Châteaubernard
Châteaubernard - Sources: BNF


Près de Cognac, à Châteaubernard, ils installérent une commanderie dont la prospérité fut grande au moyen âge. On a voulu voir dans son appellation un hommage rendu à la maison du grand saint qui contribua puissamment à la création de l'ordre (Abbé Cousin, Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac, 1882, p. 312.).

Si respectable que soit cette interprétation, il convient de ne l'accepter qu'avec réserve, aucune trace de château n'apparaissant à Châteaubernard. Il est possible qu'un antique castrum ait existé (P. B. Barraud, La commanderie de Châteauneuf. Bull, de la Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, 1890, p. 32), mais le rappel de cette fortification, si lointaine, semble peu probable.

Edifiée au XIIe siècle, la chapelle Saint-Jean reflète, avec plus de sévérité qu'ailleurs, les disciplines observées par les Templiers dans leurs constructions. Ce n'est pas que la conception de ce monument soit différente des autres, mais la sobriété de l'appareil est si accusée qu'une certaine sécheresse se fait sentir.

Le plan de la chapelle, correctement orienté comme tous ceux de l'ordre, dessine un rectangle.
« L'édifice mesure au dehors dix-huit mètres de longueur sur sept mètres quatre-vingts de largeur.
Le choeur est légèrement plus long que la nef. »

Les deux travées étaient jadis couvertes d'une voûte en berceau brisé, s'appuyant sur un doubleau à colonnes, et retombant sur des cordons en quart de rond. On ne voit d'arc d'encadrement qu'au revers de la façade; les chapiteaux nus des pilastres qui le supportent ne viennent pas rompre la ligne des cordons. Ce parti adopté dans la plupart des chapelles de l'ordre est si nettement affirmé à Châteaubernard que ces derniers servent de tailloirs aux chapiteaux des colonnes de la nef.

Toute la lumière vient du choeur, relié directement à la nef; il est éclairé par deux fenêtres latérales et par un triplet au mur de fond.
La baie médiane, plus basse que les deux autres, fut bouchée lorsqu'on aménagea un nouvel autel.
Contrairement à l'usage, également, les fenêtres sont peu allongées.

Châteaubernard


Châteaubernard
Châteaubernard - Sources: BNF


Il est donc possible de voir, une fois de plus, une variante dans la disposition des ouvertures du chevet. Ajoutons que la grande fenêtre remplaçant l'oculus, souvent reproduit dans les sanctuaires de l'ordre, ne fut percée que lorsqu'on aveugla la fenêtre centrale du triplet.

A la fin du XVe siècle, une chapelle à deux travées agrandit l'édifice au sud. Le visiteur ne manque pas d'être attiré par la voûte d'ogives avec liernes, aux arêtes prismatiques, qui couvre l'une d'elles, et par une inscription du XVIe siècle, relative au Jugement dernier. La porte sud, qui y donne accès, servait autrefois d'entrée à l'oratoire.
« Aux chapelles du Temple de Boixe, d'Ensigné, de Civray, des portes latérales existent pareillement. »

Il est regrettable qu'elle soit ainsi dissimulée, car sa voussure, bordée par une archivolte en feuillages, retombant sur des pilastres, est ornée de magnifiques entrelacs d'inspiration orientale. Cette riche décoration paraît surprenante sur cet édifice où le rôle de la sculpture semblait avoir été volontairement négligé. « Notons, toutefois, la représentation d'oiseaux se désaltérant dans un vase, sur un chapiteau de la nef. »

La façade contraste d'ailleurs par sa nudité. Le portail en plein cintre apparaît sans ornement, et la fenêtre allongée qui l'ajoure se détache avec raideur. Comme à l'ordinaire, le pignon est tronqué pour supporter le clocher-arcade à deux baies, et des contreforts légers épaulent aux angles la façade et le chevet.

Rien n'a survécu du logis du commandeur, si ce n'est un ancien chai, appelé la Commanderie, qui avait fait partie des communs. Le cimetière s'étendait au nord de l'oratoire, il renfermait plusieurs tombes ouvragées du XIIe siècle. (Le cimetière a été récemment déplacé).
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - S.A.H.C.

Châteaubernard, Ordre de Malte
Près de Cognac, à Château-Bernard, les Templiers installérent une commanderie dont la prospérité fut grande au moyen âge. On a voulu voir dans son appellation un hommage rendu à la maison du grand saint qui contribua puissamment à la création de l'ordre (Abbé Cousin, Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac, 1882, p. 312.).

Si respectable que soit cette interprétation, il convient de ne l'accepter qu'avec réserve, aucune trace de château n'apparaissant à Château-Bernard. Il est possible qu'un antique castrum ait existé (P. B. Barraud, La commanderie de Châteauneuf. Bull, de la Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, 1890, p. 32), mais le rappel de cette fortification, si lointaine, semble peu probable.

Edifiée au XIIe siècle, la chapelle Saint-Jean refléte, avec plus de sévérité qu'ailleurs, les disciplines observées par les Templiers dans leurs constructions. Ce n'est pas que la conception de ce monument soit différente des autres, mais la sobriété de l'appareil est si accusée qu'une certaine sécheresse se fait sentir.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Châteaubernard par Trudon des Ormes
Autre maison du Temple, dans le diocèse de Saintes, mentionnée dès 1220 dans un chirographe, au temps où frère G. Brochard était commandeur de l'Aquitaine.

Il est dit, dans le Procès, qu'à Château-Bernard on faisait l'aumône, ce qui n'avait pas lieu dans les petits domaines du Temple; le précepteur de la Boissière-en-Gâtine, qui y avait séjourné ainsi que dans les maisons de Champgillon, de Montgauguier et outre mer en Acre, dit en effet qu'en ces divers endroits, il avait vu pratiquer l'hospitalité et donner l'aumône.

Le dernier maître du Temple de Château-Bernard fut Pierre Thibaud, de Montignac, sergent; avant lui, vers 1291, on trouve comme précepteur un autre sergent du Temple, Guillaume le Poitevin.

Pierre Thibaud était précepteur de la maison lorsqu'en 1303 frère Olivier le Flamenc, chevalier, devenu plus tard commandeur de Mauléon, vint recevoir à Château-Bernard un certain Guillaume de « Soromina » ou de « Sorolme », qui tenta peu après de s'enfuir, mais à qui Thibaud fit réintégrer la maison, et que Pierre de Benet, prêtre du Temple, se chargea d'absoudre.

Præcepteurs de Châteaubernard
Vers 1291, frère Guillaume le Poitevin, sergent.
Vers 1303-1307, frère Pierre Thibaud de Montignac, sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome II, page 199
Post que immediate coram aliis dominis commissariis predictis dictus frater Guillelmus de Soromina, mantellum ordinis et barbam defferens, XXXa annorum vel circa, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dictum dominum episcopum Xantonensem, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur, quia non interfuerat capitulis eorum, nec vidit aliquem alium recipi in ordine, licet interfuerit quando duo Picardi, quorum nomina et cognomina ignorat, requisiverunt Andegavis se recipi in ordine, sed recessit propter officia que gerebat ante votum emissum per eos et ante tradicionem mantelli, et nescit quod ibi actum fuit.
Dixit autem se fuisse receptum per fratrem Oliverium Flamentum militem quondam, in quadam camera domus Templi de Castro Bernardi Xantonensis diocesis, in octabis Pasche proximo preteriti fuerunt octo anni vel circa, presentibus fratribus Bartholomeo Morleti tune preceptore domus de Dompno Engolismensis diocesis, Arnuldo de Aldingena, cujus cognomen ignorat, quos credit vivere, et Hugo de Narzac, teste hodie jurato, qui adfuit principio recepcionis sue sed non fini, qui recedens recommendavit ipsum testem dicto receptori;
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Châteaubernard par Cousin, Eugène
Châteaubernard est la dernière paroisse dont nous ayons à nous occuper dans ce chapitre.
Longtemps unie à Angles sous la juridiction des Templiers, l'église de Châteaubernard est simple comme tout ce qui émane de la piété et de l'austérité des ordres religieux à leur berceau. L'abbé Michon l'a décrite dans sa Statistique, monumentale.

Si l'on en juge à certains signes extérieurs, à certaines conformations et configurations du terrain, Châteaubernard a possédé un château : mais pas la plus petite légende, pas le plus léger indice ne nous permet de nous livrer à des conjectures sérieuses. Était-ce une petite maison d'hébergement, une villa du genre féodal ? L'habitation d'un écuyer ou une station militaire, un relais ? Nous n'en savons absolument rien. En songeant à l'influence extraordinaire exercée par saint Bernard à l'égard des Templiers, certains érudits n'ont pas hésité à regarder le nom même de cette paroisse comme un hommage rendu par les Templiers à la mémoire de ce grand homme.

Quoi qu'il en soit, depuis 1295, Châteaubernard et Angles n'ont fait qu'un seul bénéfice, et cet état s'est prolongé jusqu'en 1789, puisque, à cette époque, ces deux commanderies ont été appelées à voter collectivement pour se faire représenter aux réunions préliminaires de Cognac.

Voici ce qu'on lit sur Angles d'abord, puis sur Châteaubernard : « A Angles, le grand prieur d'Aquitaine, seigneur haut justicier. Les cas royaux sont portés au bailliage de Cognac, et par appel au Parlement de Paris. Cette commanderie produit des fourrages, du froment, des légumes, du vin qui se convertit en eau-de-vie. Le taux des dîmes est au onze pour tous les fruits décimables. M. le grand prieur d'Aquitaine est seul décimateur. Les habitants sont seulement cultivateurs. On y enterre seulement, et les enfants sont baptisés à l'église de Salles. »
Voilà pourquoi nous avons compris sous la rubrique de Salles ce que nous avions à dire de cette localité.

« La paroisse de Châteaubernard appartenant à l'ordre de Malte, unie au grand prieuré d'Aquitaine, est tenue du roi en franche aumône, à cause du château de Cognac, à haute, moyenne et basse justice exercée dans toute sa directité. Elle en jouissait en 1514 lors de la rédaction de la coutume. Cette paroisse consiste en domaines, dîmes, rentes, nobles, agriers, cens, etc., situés à Cognac, Saint-Martin et Châteaubernard. Revenu total, 3,900 livres ; valeur, 130,000 livres ecclésiastiques.
Aux bénéfices d'Angles et de Châteaubernard se joignait le Temple d'Angoulême, comprenant seulement l'ancienne maison des Templiers.

Revenons au monument religieux de Châteaubernard. M. Barraud, l'un de nos plus zélés antiquaires, a dégagé, en 1862, du badigeon qui les recouvrait sur les murs de la chapelle latérale les deux inscriptions suivantes :
CELUI QUI SE CROIT
AU-DESSUS D'HUN SEUL DE SES FRÈRES
EST LE PLUS VIL DE TOUS.
Voici la seconde :
LES HOMMES NAISSENT, DEMEURENT
LIBRES ET ÉGAUX EN DROIT.

Il est aisé de constater que la première se rapporte à l'humilité chrétienne et que la seconde émane d'utopies révolutionnaires. Et de fait, c'est l'article premier de la Constitution de 1791.

Mais tout cela est peu de chose comparativement à la grande inscription qui se voit sur une paroi du mur intérieur. Elle ne comprend pas moins de vingt-trois lignes d'écriture gothique, genre employé dans les verrières d'église, et a trait aux signes qui précéderont le jugement dernier. Elle est certainement du XVIe siècle. On lit même à deux endroits au bout des lignes en caractères majuscules le nom de Monoy avec la date de 1551.

S. les S. moult
Merveilleux a. précederont
Le jugement de Dieu des
Quels est escrit en upocal ou hic.

La mer s'élèvera sur tous les monts : ce tiendra s.
La mer.dedans la terre entrera
Balaines et poissons, appat secl horribl, sons.

Certaines terres formaient un corps de métairie autour du bourg ; et c'est sans doute le bâtiment appelé Commanderie qui servait à leur exploitation. Les terres vagues ou communales, qui servaient récemment de carrière à moellons, ont été classées dans les dépendances de la Commanderie ; un document de 1714 nous fait ranger à cette opinion :
« Gabriel Thibaud de La Carte, grand-prieur d'Aquitaine, donne procuration par devant Me Gourivaud, notaire, à Me Jean Gautier, juge-sénéchal de la Commanderie des Épaux, pour se rendre à Châteaubernard, afin de retirer au sieur Tardy les pouvoirs de régisseur qui lui ont été conférés, résilier les contrats-baillettes qu'il a passés par exploit de Me Yvon, notaire, attendu que le dit Tardy a excédé ses pouvoirs et s'est montré infidèle à son mandat.
Tout devra être refait dans les formes et conformément aux instructions du grand prieur. Le grand prieur fixe même la destination de l'argent à recouvrer, savoir : l'achat de deux treuils et les réparations ou ornementations de l'église. D'ailleurs le grand prieur n'entend pas priver les habitants de la Commanderie de la faculté d'aller tirer des pierres dans le terrain vague, mais il veut qu'ils paient pour cela une redevance, etc. »

Nous possédons deux ou trois autres pièces émanant des Templiers, premiers seigneurs de Châteaubernard ; ce sont des concessions à diverses personnes de biens leur appartenant, espèces de baux de loyer.
La première date de 1227. Il s'agit d'une maison sise à Cognac, louée annuellement vingt sols d'argent payables en deux fois.
La seconde est de 1242 a le même objet. Celle-ci est du grand maître Guillaume de Sonac.

Nulle part, dans nos campagnes, l'émotion causée par la Révolution de 1789 ne fut peut-être aussi vivement ressentie qu'à Châteaubernard. Toutes les archives de cette commune en font foi. Pas une seule loi, pas un seul décret de l'Assemblée nationale ou de la Convention, jusqu'à ceux qui regardent les choses insignifiantes pour ce pays, n'y sont omises. Un groupe de patriotes va et vient sans cesse de Cognac à Châteaubernard et en rapporte les impressions les plus diverses. Quand les biens du ci-devant ordre de Malte ont été confisqués et que l'on pose au gouvernement la question de savoir à qui reviendront les rentes féodales, dues aux seigneurs ecclésiastiques ou laïques, il est répondu sans balancer que le gouvernement se substitue aux anciens possesseurs et que c'est à lui que reviennent les fonds non versés.
En l'an III, à Châteaubernard, on fit un lot du bien des émigrés, les Talleyrand et autres, qui fut adjugé à Jean Moreau de Salles pour la somme de 4,100 livres par l'agence de Cognac.
Sources: Cousin, Eugène. Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac et d'un grand nombre de localités entre Saintes et Châteauneuf, Archiac et Rouillac, Pons et Saint-Jean-d'Angély, dans leurs rapports avec l'histoire générale de la France, depuis les temps celtiques jusqu'à l'an 1882 BNF

Procès tome II, page 19
Frater Petrus Theobaldi serviens, preceptor domus Templi de Castro Bernardi Xantonensis diocesis, testis supra juratus, mantellum ordinis et barbam defferens, quadraginta annorum vel circa, absolutus et reconciliatus par dominum episcopum Xantonensem qui inquisiverat cum eo, ut dixit, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur.

Procès tome II, page 200
Dixit autem se fuisse receptum per fratrem Oliverium Flamentum militem quondam, in quadam camera domus Templi de Castro Bernardi Xantonensis diocesis, in octabis Pasche proximo preteriti fuerunt octo anni vel circa, presentibus fratribus Bartholomeo Morleti tunc preceptore domus de Dompno Engolismensis diocesis, Arnuldo de Aldingena, cujus cognomen ignorat, quos credit vivere, et Hugo de Narzac, teste hodie jurato, qui adfuit principio recepcionis sue sed non fini, qui recedens recommendavit ipsum testem dicto receptori; dicens quod de eo faceret sicut de suo, et Guillelmo Bergerii quondam servientibus, in hunc modum: nam cum instructus peciisset ter cum instancia sibi concedi panem et aquam, societatem et vestitum ordinis, et dictus receptor ei concessisset, fecit eum vovere et jurare super quemdam librum apertum castitatem, obedienciam, vivere sine proprio, et quod obediret omnibus preceptoribus qui proponerentur eidem, et servare precepta eorum quecumque essent; et imposito sibi mantello, ipse receptor et astantes fuerunt eum osculati in ore, et eo instructo de observancia jejuniorum ordinis et de aliis licitis, dictus receptor dixit ei: « Tu jurasti obedire omnibus preceptoribus tuis et preceptis que tibi fierent; ego volo probare si servabis quod jurasti: unde precipio tibi quod abneges Deum. »

Procès tome II, page 203
Ipse autem fuerat receptus, ut dixit, in capella domus Templi de Syourac Xantonensis diocesis, prima Dominica Quadragessime proximo preterite fuerunt V anni vel circa, per fratrem Guaufredum de Gonavilla preceptorem Acquitanie, presentibus fratribus Hugone Raynaudi preceptore dicte domus, qui detinetur Xantonis, Guillelmo Candelarii preceptore domus deu Deffes, qui detinetur apud Sanctum Johannem Angeliaci, Petrum de Montinhaco preceptorem de Castro Bernardi, in dicto loco Sancti Johannis detento, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recordatur, in hunc modum: nam post multas bonas exhortaciones, dictus receptor fecit eum vovere et jurare super quoddam missale castitatem, obedienciam, vivere sine proprio, et servare bonos usus et bonas consuetudines, et non revelare secreta ordinis.

Procès tome II, page 234
Quo facto, dictus frater Hugo de Jansac, quadragenarius vel circa, qui mantellum voluntarie dimiserat et radi fecerat sibi barbam, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Claromontensem, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur: videlicet quod ipse receptus fuerat per fratrem Petrum de Madito militem quondam, in capella domus Templi de Folhos diocesis Xantonensis, circa medium Augustum instantem erunt XX anni, presentibus fratribus Ysarno de Petragoricinio serviente, cujus cognomen ignorat, Stephano de Monte Acuto Claramontensis diocesis, quos credit vivere; Guillelmo Pictavini preceptore de Castro Bernardi, et Roberto Guideti servientibus, deffunctis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

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Chateaudun   (28)

Domaine du Temple de Châteaudun


Département: Eure-et-Loir, Arrondissement et Canton: Châteaudun - 28


Domaine du Temple de la Boissière
Domaine du Temple de la Boissière


Les Templiers n'eurent pas moins de succès à Châteaudun. Geoffroy de Lisle, en 1181, leur donnait une maison sise dans la ville même et plusieurs vignes (1).
1. Charte X: 1181, Thibaut, comte de Blois, amortit la donation de Geoffroy le Lisle de la Maison du Temple de Châteaudun et de ses vignes aux Templiers.

Cet exemple eut de nombreux imitateurs; en 1207, le chevalier Jodoin Tresiau leur confère une maison, rue de l'Aiguillerie (2).
2. Charte XLIX: Mars 1207, le chevalier Jodouin Tresiau avait donné aux Templiers 12 deniers de cens sur une maison, rue de l'Aiguillerie, à Châteaudun. Pierre de Bullou, seigneur féodal, fait abandon gracieux de tous ces droits.

Une autre maison, même rue, fut donnée en 1286 par Guillaume Petit-Guyot et Agnès sa femme pour la reconnaissance d'une rente de 140 sols (3).
3. Charte CLXXXll: En 1286, Guillaume Petit-Guillot et Agnès, sa femme, se donnent eux et tous leurs biens aux Templiers, et reconnaissent leur devoir une somme de 140 sols pour leur maison, rue de l'Aiguillerie, à Châteaudun.

Ils avaient déjà acquis 10 deniers de cens du chevalier Girard Le Chat sur la maison de Gautier Bernoin, même rue, en 1233 (4).
4. Charte CXIII: En juillet 1233, Girard Le Chat, chevalier, vend aux Templiers dix deniers de cens sur la maison de Gautier Bernoin, rue de l'Aiguillerie, à Châteaudun, pour 6 livres dunoises.

Le marché aux harengs leur devait également 12 sols de rente, grâce à la munificence de Philippe, Eude et Paulin de la Broce, en 1224 (5) que Philippe du Mée leur confirma en 1258 (6).
5. Charte XCIV: En mai 1224, Philippe Eudes et Paulin de la Broce donnent aux Templiers douze sols de rente sur la Harengerie de Châteaudun.
6. Charte CXLVII: En avril 1258, Pierre du Mée approuve les possessions des Templiers de la Boissière dans ses fiefs ou arrières-fiefs, en particulier leurs droits sur le marché aux harengs de Châteaudun.


Les Templiers n'avaient pas attendu si longtemps pour établir à proximité une résidence, ils choisirent un point stratégique, non sans importance pour la défense de la ville.
Répondant à leur désir, le comte de Blois, Thibaud, leur donnait en 1190 le moulin de la Boissière, dans la banlieue de Châteaudun, au bas du Raffaux, paroisse Saint-Valérien, au point le plus resserré entre la colline abrupte et le Loir.
Sources: Abbé Charles Métais - Les Templiers en Eure-et-Loir - Histoire et Cartulaire - Archives du diocèse de Chartres - VII - Chartres 1902

La Boissière


— Moulin, commune de Châteaudun
— Maison du Temple, puis commanderie de Saint-Jean de Jérusalem.
— Busseria, 1140 (charte l'abbaye de Thiron)
— Buxeria-juxta-Castridunum, 1230 (Charte du prieuré de Saint-Martin-de-Chamars)
— Boissera-extra-Catridunum, 1231 (Charte du prieuré de Saint-Martin-de-Chamars)
Sources: Dictionnaire Topographique du département d'Eure-et-Loir, par M. Lucien Merlet. Paris Imprimerie Impériale M. DCCC. LXI

Hôpital des Templiers de Châteaudun


La Chapelle et Commanderie de Notre-Dame de la Boissière, paroisse de Saint-Valérien, possédée par un même commandeur avec celle d’Arville et de Sours, est de fondation bien ancienne si elle a précédé, comme quelques-uns l’ont cru, de bien des siècles les religieux de Tyron, que l’on dit en avoir été en possession (1).
Le Comte Thibaud V, dit le Bon, y introduisit les Templiers dans le douzième siècle. Ceux-ci entretenaient un Hôpital pour les pèlerins des croisades, vers l’Église de Saint-Valérien et près des vieux fossés, dans le bourg du Comte.
Après la destruction des Templiers, la maison de la Boissière et l’Hôpital du faubourg ont passé aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, établis depuis à Malte.
1. Les RR., de Tyron ont commencé à Arcis vers l’an mil sept. Le nom de Boissière vient de la quantité de bois qui était planté sur la pente du tertre vis-à-vis de la Chapelle. Il est fait mention des Templiers de la Boissière et de leur Hôpital du faubourg de Saint-Valérien dans le Cartulaire de la Madeleine, spécialement aux années 1248 et 1255. Page 39.

Ce fut peut-être aussi en considération d’un autre hôpital que l’on croit avoir été entretenu à Châteaudun par les Templiers de la Boissière (1), qu’il donna à ces chevaliers trois marcs d’argent à prendre sur le revenu de la Prévôté de Châteaudun, suivant une lettre qui est conservée dans la Chambre des Comtes de Blois (layette Dunois).
1. Cet hôpital des Templiers dans Châteaudun était dans le faubourg de Saint-Valérien, dit le Bourg du Comte, près des fossés dudit faubourg. Page 160.
Sources : Bordas, Jean Baptiste. Histoire sommaire du Dunois, de ses comtes et de sa capitale. Châteaudun 1884. BNF

Maison de l'Hôpital de Châteaudun


Un historien du Pays chartrain, V. Chevard, dit qu'il y avait à Châteaudun une commanderie de l'Ordre de Malte. En effet, nous avons trouvé qu'il se trouvait dans cette ville, au commencement du XIIIe siècle, une maison de l'Hôpital où résidaient un commandeur et plusieurs frères de l'Ordre, prêtres; ce qui doit faire supposer que cette maison avait plus qu'une chapelle, mais bien une église à desservir. C'est au moins ce qui résulte d'une charte de Gaudefroy, vicomte de Châteaudun, de l'année 1208, par laquelle il confirme la donation faite par Robert le Voyageur, « Robertus viator », aux frères de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, d'une rente de deux setiers de grain à prendre sur son moulin du Vivier, pour être apportés chaque année le jour de la Saint-Rémi dans la maison de l'Hôpital de Châteaudun, « in domo Hospitalis Castriduni. » Les témoins de cette charte étaient Guillaume, commandeur de la dite maison, « magister domûs dicti Castriduni », Gervais, Godefroy prêtres, et Robert, frères du dit Hôpital.

Cette maison a été par la suite vendue ou supprimée, car on ne trouve aucun document autre que celui que nous venons de citer, qui la mentionne.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Domaine du Temple de Châteaudun


Nous ne pensons pas que les Templiers aient eus un établissement à Châteaudun même, il est possible qu'ils y avaient des biens dans la ville, qu'ils louaient.
Par contre nous sommes sûrs de la présence d'une maison que les Hospitaliers possédaient et qui devait être la résidence du commandeur. Je site: Un historien du Pays chartrain, V. Chevard, dit qu'il y avait à Châteaudun une commanderie de l'Ordre de Malte.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Chapelle des Templiers de La Boissière



Chapelle du Temple de La Boissière
Chapelle du Temple de La Boissière - Sources: L'écho Républicain


La couverture de la chapelle des Templiers sera également refaite
La chapelle de la Boissière sert d'espace de stockage à la municipalité.
Située rue des Fouleries, la chapelle de la Boissière est un joyau méconnu.
Cette ancienne église des Templiers a été fondée au XIIe siècle, dans le plus pur style roman.
Au travers des siècles, elle a connu une existence hors du commun, livrée davantage aux activités industrielles qu'à sa vocation religieuse.
Pourtant, dans les années 1220, les Templiers furent séduits par l'emplacement stratégique de la chapelle. Ils y vécurent en suivant leurs voux de pauvreté, d'obéissance et de chasteté avant d'être chassés.
La chapelle a été un temps, le siège de la confrérie des Foulons, qui avait installé ses ateliers dans la rue des Fouleries, au bord du Loir.
« En faire un site touristique »
Puis, dans les années 1980, l'entreprise spécialisée dans la téléphonie Picart-Lebas, ancêtre de Nortel et de Flextronics, y a installé l'un de ses ateliers.
Aujourd'hui, la chapelle sert d'espace de stockage à la mairie. Didier Huguet, le maire (sans étiquette) de Châteaudun, reconnaît le caractère exceptionnel de cette chapelle. « Elle possède une charpente classée. L'architecte en chef des monuments historiques, nous a expliqué qu'il y avait peu de charpente de cette qualité. Si aujourd'hui la chapelle est fermée, nous n'excluons pas un jour de la rouvrir et d'en faire un site touristique. »
Déformation de la lucarne sur le côté sud
En attendant, la couverture de l'édifice a besoin de gros travaux de restauration, car elle est très vétuste et hors d'usage. « Nous allons refaire la couverture afin de protéger l'ensemble. » Les liteaux sont en train de rompre. Ils se sont usés au fil du temps, à cause des infiltrations. On observe des ondulations et des trous dans le toit.
Il a été également constaté une déformation, par affaissement, de la lucarne, implantée sur le côté sud de l'édifice.
Le chantier est estimé à 120.000 Euros. Une subvention de 40 pourcent a été demandée à la Direction régionale des affaires culturelles et de 30 % au Conseil général.
Sources: Claire Béguin

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Chateauneuf-de-Gadagne   (84)

Maison du Temple de Châteauneuf-de-Gadagne Mague


Département: Vaucluse, Arrondissement: Avignon, Canton: Isle-sur-la-Sorgue, Commune: Caumont-sur-Durance - 84


Maison du Temple, près des Margues
Maison du Temple, près des Mague


C'est sous ce nom que la commanderie est mieux connue aujourd'hui. Les Templiers de Provence eurent des possessions à Châteauneuf de l'Isle ou en l'Isle, dès la moitié du XIIe siècle. On ne sait, là encore, en quelle année fut fondée la maison du Temple qui dépendait d'Arles à son origine mais qui eut quelques commandeurs titulaires.
D'ailleurs les trois commanderies de la région:
Bompas, Châteauneuf et Cavaillon furent soumises à Arles puis à Avignon.
Le commandeur d'Arles restant juridiquement visiteur des maisons de la Basse-Provence, si nous en jugeons par l'acte du chapitre général de 1253 qui élit Renaud de Vichier comme Grand-Maître du Temple.
Le 30 mai 1170, date du premier document connu, Bernard de Calador, commandeur d'Arles, recevait la donation de Giraud de Châteauneuf qui consistait à tous les droits qu'il avait sur une terre située au-dessous de la maison du Temple et contigüe à la ferrage du Calvet (1).
1. Marseille, Archives Départementales, 56 H. Ancienne cote. Temple-Châteauneuf. 115
Cette indication montre bien une fondation titulaire antérieure. La commanderie de Châteauneuf ou encore de Gadagne eut d'autres commandeurs, même si nous avons la mention au mois d'avril 1209 du frère Vesianus et qu'en 1211 ce soit le commandeur d'Arles qui reçut une donation pour cette maison. Nous ne devons pas oublier que cela était chose courante chez les Templiers. Ne voyons-nous pas le commandeur de Bénévent en Italie recevoir des biens pour le commandeur de Wavre en Belgique, en 1188 (2).
2. Miraeus, Opera diplomatica et Historica. Bruxelles. 1723. tome III. Pars terria caput LXXX. page 1191. Pour l'acte, cf. Marseille. Archives Départementales H 32.
Donc, le fait qu'un commandeur étranger passe un acte pour une autre maison que la sienne n'est pas chose rare et cela n'est-il pas plus normal lorsque les signatures proviennent d'un commandeur régional et même le chef de la juridiction. Le même fait se passera au Ruou et dans d'autres maisons provençales.
Les Templiers de Châteauneuf de Gadagne eurent des biens à l'Isle-sur-la-Sorgues, c'est tout ce que nous pouvons affirmer. Quant à dire qu'ils eurent des biens et des possessions à Caumont-sur-Durance, nous n'en avons aucune preuve (3).
3. Lorsque je dis nous n'avons aucune preuve, il est utile et nécessaire d'ajouter pour l'instant.

Præceptores de Châteauneuf


Vesianus, 1209
Jacques, 1214
Guillaume de Châteauneuf, 1217-1224
Sources: Laurent Dailliez - Les Templiers en Provence - Alpes-Méditerranée - Editions - Nice 1977.

Maison du Temple de Châteauneuf-de-Gadagne


La commanderie d'Arles est très probablement à l'origine de maisons un peu plus éloignées, comme par exemple à Châteauneuf-[de-Gadagne], dans le diocèse de Cavaillon, dont le statut demeure assez flou:
En 1170, le commandeur d'Arles reçoit une terre dans la localité « subtus domus milicie »
Chartier du Temple d'Arles, nº 013; voyez R. Bailly, Les Templiers, page 78-82
Les maisons castrales nous échappent davantage encore. Seuls les qualificatifs de « stare - maison avec étage ou maison de ville » à Méjanes ou à Aubais ou la mention d'un « solarium » à Châteauneuf-de-Gadagne, renvoient à des édifices de qualité et à étage.
Chartier du Temple d'Arles, nº 071 (in solario majori domus Templi)
Cela ne doit toutefois pas occulter le fait que ces maisons de village, comme les granges campagnardes, ont avant tout une fonction économique. Les chartes montrent clairement qu'elles centralisent les produits des redevances en nature apportées par les tenanciers. Elles devaient donc comporter des annexes agricoles destinées à conserver les réserves. Le rappel de cette fonction nous amène à présenter le système économique mis en place par les Templiers du Bas-Rhône.
Le raisin provenant des vignes concédées à mi-fruit était sans doute apporté dans les maisons templières au moment des vendanges. Il n'est pas rare en effet d'y rencontrer pressoir ou autres instruments à vinifier, tandis que certaines conservaient en 1308 des réserves de vin: il est fait mentions de pressoir à Châteauneuf et dans le cellier de Saliers et de marmites à bouillir le vin à Saliers.
Chartier du Temple d'Arles, nº 071, 172 et 173.
L'enquête de 1308 évoque à Arles deux cuves à vin et, dans le cellier, neuf tonneaux dont trois pleins de vin dit « médiocre » ou « mineur », et à Paulon, trois tonneaux de vin rouge. A Avignon, on trouve aussi deux tonneaux de « vin gros » destinés à la « famlia » et deux autres dans la cour. L'inventaire dressé en 1309 par les commissaires pontificaux cite encore des réserves de vins dans presque toutes les granges du terroir arlésien.
Pour autant, cela ne me semble pas révéler une opposition massive et systématique à rencontre des moines-soldats. J'y verrais plutôt une inquiétude de la part des seigneurs locaux, comme des possédants plus humbles, face à la redoutable concurrence économique des commanderies. Une illustration de cette appréhension peut par exemple être fournie par un conflit entre le Temple et les seigneurs de Châteauneuf-[de-Gadagne], Géraut II Amie puis son fils, qui ont tenté de limiter les acquisitions de l'ordre dans leur territoire.
Le lignage conteste un important legs délivré par Isnart de Robion, Chartier du Temple d'Arles, nº 071 (mai 1221) et 087 (9 mars 1226-67)
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Sénot


— Quartier des Magues
— 1170, une terre aux Ferrailles (ferraio - fourages) c'est-à-dire en bas du village.
— Ce quartier s'étendait à l'est jusqu'à la place du marché, de part et d'autre du Sénot.
— Le commandeur d'Arles reçoit une terre dans la localité « subtus domus militi Templi »
Sources: Robert Bailly Les Templiers, page 78-82.

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Chateauroux   (36)

Maison du Temple de Châteauroux


Département: Indre, Arrondissement et canton: Châteauroux - 36


Maison du Temple de Châteauroux
Maison du Temple de Châteauroux


Les Templiers étaient établis à Châteauroux dès la seconde moitié du XIIe siècle. M. Hubert cite en effet une donation de Pierre de Chanly à l'abbaye de La Vernusse en 1178, donation dans laquelle figurent comme témoins Etienne Raimbaud, templier et Lenoir son frère, prêtre, et la charte fut signée sous le porche de Saint-André de Châteauroux près de la maison du Temple. (Ancienne maison du Temple de Châteauroux, dans la Revue du Berry, 1909. J'ai emprunté beaucoup à ce savant travail).

Cette maison dont il ne reste rien fut remplacée au XVe siècle par un édifice qui existait encore en 1843, époque où il fut exproprié pour l'agrandissement de la place du Marché.

Dans la visite prieurale de 1789, il est dit qu'on entrait dans la maison par un portail voûté en pierre, au-dessus duquel étaient les armes de La Religion; un escalier de pierre conduisait à une chambre située au-dessus du portail et à trois autres chambres avec cheminées à manteau, grenier au-dessus et caves au-dessous. Il y avait une grande cour où se trouvait un cellier, et vis-à-vis du portail un appentis avec une porte donnant sur une basse-cour.

Cette maison qui ne fut jamais occupée par les Hospitaliers que pour y loger les receveurs de l'Ordre ou les fermiers-généraux, servit parfois de lieu de réunion pour les habitants de la ville « discutant du fait commun. » En 1704 elle fut affermée par la ville pour servir d'Hôtel de Ville, puis après la construction d'un Hôtel de Ville elle fut louée à des particuliers jusqu'à la Révolution.

Voici quelles étaient les principales dépendances du Temple de Châteauroux:
— Dix maisons à Châteauroux
— Locatures; (Les locatures étaient des petites fermes louées par Les Templiers)
— Terres
— Vignes, dans les environs de la ville
— Un moulin à la Rochegayne, paroisse d'Arthon
— Deux moulins à Villaines (commune de Condé)
— La métairie de la Rochegayne comprenant 200 boisselées de terre et 5 arpents de pré sur la Bouzanne
— Des rentes et dîmes diverses
— Enfin la forêt du Temple qui comprenait en 1789, 386 arpents de taillis et futaies de chênes, et 126 arpents de brandes.
On voit quelle était l'importance de ce membre de la Commanderie de Lormeteau.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Moulin de La Roche


Département: Indre, Arrondissement: Châteauroux, Canton: Ardentes, Commune: Arthon - 36


Moulin de Roche
Domaine du Temple La Roche


— Ancien moulin sur la Bouzanne, appartenant à la commanderie de l'Ormeteau

Moulin de Villaine


Département: Indre, Arrondissement: Issoudun, Canton: La Châtre, Commune: Condé - 36


Moulin de Villaine
Domaine du Temple de Villaine


— Moulin de Villaine
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889

Châteauroux


La maison du Temple de Châteauroux, située sur l'actuelle place Maget était un simple relais. Restauré au XVe siècle, il fut détruit au XIXe siècle.
Il existait d'autres lieux Templiers à Châteauroux : place du Palan, rue du Grand Mouton, rue de l'Indre, rue des Pavillons, place du Carroir, rue Dauphine, place aux Guédons.

La Chaume au Picot



La Chaume au Picot
Domaine du Temple La Chaume au Picot


La Chaume au Picot, située près d'Eguzon possède encore deux tours avec meurtrières et une chapelle située au sud de la commanderie comme dans toutes les chapelles templières, est du XIIe siècle avec une voûte brisée et des fresques polychromes difficilement déchiffrables. Au sud se trouvait un moulin totalement détruit mais qui garde sa réserve d'eau construite par les Templiers. Il s'agit d'un muret ovalaire fait de pierres d'un mètre vingt de hauteur. Une source située à 300 mètres l'alimentait par un bief avec écluse encore visible.

La Chaume


— Commune de Parnac
— Ancienne Maison du Temple, puis commanderie de Saint-Jean de Jérusalem.
— Relevant en fief de La Châtre-au-Vicomté.
— Une chapelle ayant la forme d'un carré allongé.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889

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660

Chatellenot   (21)

Domaine du Temple de Chatellenot


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Recey-sur-Ource, Commune: Terrefondrée - 21


Maison du Temple de Chatellenot
Domaine du Temple de Chatellenot


Hameau situé à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Bure, sur la commune de Terrefondrée.

En 1189, Manassès, évêque de Langres, fait savoir à tous que Bencelin d'Aprey et Villain, son frère, ont donné aux Templiers tout ce qu'ils avaient à Chatellenot et à Minot, sans aucune rétention et à perpétuité (1).

En 1252, un désaccord étant survenu entre les Templiers de Bure et les Bénédictins du prieuré de Grancey61 au sujet des dîmes de Chatellenot, il fut convenu que chacune des parties en percevrait la moitié, de même pour les champarts (61).

Au début du XVIe siècle, le prieur et commandeur de Bure, frère Jacques Aymer, fait construire, ou reconstruire, la chapelle. Ses armes figurent sur l'une des clés de voûtes.

En 1605, les habitants insistent auprès des visiteurs sur leur misère provoquée par les troubles de la seconde moitié du siècle précédent. Il n'y a plus à Chatellenot que six feux où il y en avait vingt-cinq auparavant, et trois charrues contre seize ou dix-huit. Le finage est en friche pour les trois-quarts. Les dîmes se montent alors à 5 setiers composés de froment, seigle, orge et avoine. Le moulin banal est amodié pour trois ans (2).

Au XVIIIe siècle, la seule possession de Bure à Chatellenot est ce moulin banal « situé au bas du village sur la rivière de Dienne (Digeanne) » et lui aussi représenté par Louis Victor Petitot.

L'architecte Tridon bâtit, entre 1826 et 1830, le narthex précédant la nef de la chapelle (3).
1. Prieuré dépendant de Saint-Bénigne de Dijon.
2. A.D.C.O., 111 H/R 1155-4 folio 31 vº - 32 vº
3. M. Pectot et M Malnoury, Les églises du canton de Recey-sur-Ource, page 20

Sources: Michel Miguet Templiers et Hospitaliers de Bure

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Chatellerault   (86)

Maison du Temple de Châtellerault


Département: Vienne, Arrondissement et Canton: Châtellerault - 86


Localisation possible d'une ancien hôtel des Templiers
Localisation possible d'une ancien hôtel des Templiers


Temple (Bourg du)


— Châtellerault, au faubourg Sainte-Catherine.
— Dépendance de la commanderie d'Auzon, 1438.
— De nos jours cet endroit est inconnu.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, par M. L. Rédet, Paris, M. DCCC. LXXXI

Le Temple de Cenon


Département: Vienne, Arrondissement: Châtellerault, Canton: Vouneuil-sur-Vienne, Commune: Cenon-sur-Vienne - 86


Le Temple de Cenon
Localisation: Le Temple de Cenon


Le Temple


— Ferme commune de Cenon
— Le Temple, 1480 (Fonds de la commanderie d'Auzon, 6)
— Le Temple de Jumeaux, 1572 (Fonds de la commanderie d'Auzon, 6)
— C'était alors une maitérie dépendante de la commanderie d'Auzon à Châtellerault.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, par M. L. Rédet, Paris, M. DCCC. LXXXI

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Chatenay-Malabry   (92)

Seigneurie du Temple de Châtenay-Malabry


Département: Hauts-de-Seine, Arrondissement: Antony, Canton: Châtenay-Malabry - 92


Seigneurie du Temple de Châtenay-Malabry
Seigneurie du Temple de Châtenay-Malabry


Châtenay-les-Bagneux, plus connu sous le nom de Châtenay-Malabry sur le penchant oriental d'un fertile coteau à 1/2 lieue de Sceaux.
Son nom vient du mot latin castellaum probablement à cause des châtaigniers que produit son territoire. On évoquait jadis une origine liée au mot châtaignier. Mais l'on sait aujourd'hui que la culture du châtaignier est relativement récente dans cette région.

Il est déjà fait mention de ce village sous Charlemagne.
Au XIIIe siècle, la seigneurie de Châtenay appartenait aux Templiers; plus tard elle passa aux mains du chapitre de Notre-Dame-de-Paris, dont la domination aurait réduit les habitants au désespoir sans la pieuse intervention de la reine Blanche, mère de saint Louis.

Les serfs lui durent leur manumission (affranchissement légal d'un serf ou d'un esclave), en 1266 moyennant la somme de 1400 livres tournois, somme énorme pour le temps. Voltaire est né à Châtenay le 20 février 1694. Près de Châtenay se trouve le village de Fontenay, célèbre autrefois parla culture des rosiers.

Etymologie


— Avant 1793 Châtenay-la-Montagne
— 1793, Chatenay-les-Bagneux
— 1801, Chatenay, Châtenay
— 1920, Châtenay-Malabry
Sources: France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France. Par Abel Hugo

Châtenay-les-Bagneux (Historique)


Châtenay est un joli village dont le nom latin « Castanetum » vient probablement des châtaigniers qui croissaient sur son territoire. Il est agréablement situé, à 3 lieues Sud-Ouest de Paris, sur le penchant oriental d'un coteau couronné de bois, planté de vignes et d'arbres fruitiers, qui domine une campagne fertile et bien cultivée.

Il n'est pas douteux que Châtenay ne soit fort ancien, puisque Irminon, abbé de Saint-Germain-des-Prés, sous Charlemagne, en fait mention; il est au moins certain que son antiquité est égale à celle de Bagneux, dont il paraît avoir été une dépendance, avant que Sceaux, le Bourg-la-Reine et le Plessis-Picquet, qui le séparent aujourd'hui, existassent; car, dans un titre du IXe siècle, Châtenay est nommé « Castanetum », comme un lieu voisin de Verrières.

Les Templiers possédaient, au XIIIe siècle, la seigneurie de Châtenay. Ils la vendirent à Jean de Bercencourt, qui en fit présent au chapitre de Notre-Dame de Paris. Un trait de la vie de la reine Blanche, mère de Saint Louis, cité dans les chroniques du temps 3 nous en fournit la preuve:
« En 1245, pendant la première expédition de Saint Louis dans l'Orient, le chapitre de Paris fit mettre en prison tous les hommes serfs qu'il avait à Châtenay, parce que ces malheureux, écrasés d'impôts, n'avaient point payés la taille attachée à leur état de servitude. Quelques-uns d'entre eux, qui n'avaient point été saisis, vinrent se jeter aux pieds de la reine Blanche, qui gouvernait en qualité de régente du royaume pendant l'absence de son fils, et la supplièrent de s'intéresser au sort de leurs malheureux compatriotes. Cette reine, à qui une piété solide inspirait une généreuse sensibilité, fut touchée de leurs larmes, et fit prier le chapitre de relâcher ses prisonniers. Malgré cette prière, qui eût dû être un ordre pour eux, les chanoines n'en voulurent rien faire; et redoublant au contraire de cruauté, ils firent encore saisir les femmes et les enfants, et les plongèrent dans les cachots, où déjà gémissaient les époux et les pères. Ces cachots étaient si infectes; et ces misérables victimes de l'avarice monastique y étaient tellement entassées, que plusieurs y moururent suffoqués par la trop grande chaleur. Instruite du mépris qu'on avait fait de sa prière, la reine Blanche, irritée d'ailleurs de la mort de ces prisonniers se présenta en personne au chapitre avec des gens armés; elle même frappa la première à la porte de la prison avec un bâton, et la fît rompre à coups de haches. Elle fit aussitôt sortir les prisonniers, les mit en liberté, et se saisit du temporel de l'église, jusqu'à ce que les chanoines eussent dédommagé les habitants de Châtenay des mauvais traitements qu'ils leur avaient fait éprouver. »

Quelques années après, Saint Louis, sollicité par sa mère qui avait appris que, dans d'autres paroisses, les paysans étaient exposés à des vexations semblables, engagea tous les seigneurs de sa cour à accorder la manumission à leurs serfs; ceux de Châtenay l'obtinrent vers l'année 1266, moyennant la somme, très-forte pour ce temps-là, de 1400 livres tournois. Dès 1155, les habitants de Châtenay avaient été exemptés, par Louis-le-Jeune, des droits de gîte, ainsi que toutes les terres du chapitre de Paris.

L'église, sous l'invocation de Saint Germain-l'Auxerrois, est un édifice fort ancien; du moins, des colonnes que l'on remarque dans l'intérieur annoncent le goût du Xe siècle; cependant plusieurs de ses parties ont été rebâties nouvellement. La tour est solidement construite et fort élégamment travaillée. Le savant Malézieu et l'un de ses fils ont été inhumés au milieu de la nef de cette église, en 1727.

Voltaire, l'un des hommes les plus célèbres du siècle dernier, ce génie presque universel, qui a eu une influence si marquée sur les hommes de son temps, est né à Châtenay, le 20 février 1694, dans la maison que possède aujourd'hui madame la comtesse de Boignes. Quelques biographes, cependant, ne sont pas d'accord sur le jour de sa naissance; mais le passage suivant, extrait d'une lettre de Voltaire lui-même, écrite le 20 février 1765, à M. de Cideville, lève tous les doutes à cet égard: « J'entre aujourd'hui dans ma soixante-douzième année; car je suis né en 1694, le 20 février, et non le 20 de novembre, comme le dirent les commentateurs mal instruits. »

La beauté du site de Châtenay, la variété de ses points de vue, y ont fait construire un grand nombre de maisons de plaisance. Celles de M. Mouette, maire du lieu, et de M. Bauvais, propriétaire, sont particulièrement remarquables par leurs charmants jardins. Une autre, située au « Petit-Chambord », hameau de cette commune, se fait aussi remarquer, de la route d'Orléans, par sa position avantageuse. De la même route, on voit encore celle dite de la « Vallée-au-Loup », et, plus loin, celle du « Pavillon-de-Malabry », qui possède de superbes jardins enclavés dans le Buisson de derrières.

Châtenay offre l'heureux tableau d'une population laborieuse; son active industrie a doublé ses revenus, surtout depuis dix ans; et cependant il n'y existe pas d'établissement industriel. Les productions du territoire sont peu importantes en grains; elles se réduisent aux produits de la vigne et des arbres fruitiers.

Le village de Châtenay-les-Bagneux appartient au département de la Seine, arrondissement et canton de Sceaux. Sa population, y compris les hameaux « d'Aunay », de « Malabry », du « Petit-Chambord », et les maisons isolées dites le « Petit-Châtenay », « la Vallée-au-Loup », et le « Pavillon Malabry », est de 575 habitants.
Sources: Jacques-Antoine Dulaure - Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu'au nos jours. Paris 1828

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Chatillon-Coligny   (45)

Maison du Temple de Châtillon-Coligny (Châtillon-sur-Loing)


Département: Loiret, Arrondissement: Montargis, Canton: Châtillon-Coligny - 45


Maison du Temple de Châtillon-Coligny
Maison du Temple de Châtillon-Coligny


Selon Paul Gâche, une commanderie de Templiers est construite à Châtillon-Coligny vers 1171, le portail semble effectivement dater de cette période « des sépultures de chevaliers de l'Ordre du temple auraient été trouvées vers 1840 dans le cimetière précédant la chapelle et devenu aujourd'hui une cour. »

La chapelle a été construite au 13e siècle. Après 1312, date de la suppression de l'Ordre du Temple, l'édifice passe aux hospitaliers qui acceptent de le transformer en hôtel-Dieu de la ville vers 1375, le bâtiment situé au nord-ouest de la chapelle pourrait dater de cette époque.

L'hôtel-Dieu est incendié le 30 avril 1569 lors de la prise de la ville par Martinengo.
On le répare à la fin du 16e siècle et dans le 1er quart 17e, ce qui ne ralentit pas son déclin.
En 1685 et 1696, le roi affecte des fonds à son entretien qui est confié aux soeurs de Lorris, puis de Sainville (Eure-et-Loir), les encadrements brique et pierre de certaines baies pourraient remonter à cette période.
En 1796, l'édifice devient hospice aidé par les soeurs de la présentation de Tours. En 1865, on reconstruit la maison d'habitation, qui est actuellement le musée.

Non loin de l'église, le grenier à sel (XVIe siècle) et, à l'entrée de la ville, l'ancien hôtel-Dieu qui est - l'ancienne Maison du Temple, puis commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem -, figurent parmi les édifices anciens de Châtillon-Coligny.

Hôtel-Dieu Châtillon-Coligny



Hôtel-Dieu Châtillon-Coligny
Hôtel-Dieu Châtillon-Coligny Image Monuments de France


Châtillon-Coligny était une très importante Maison du Temple, elle avait une trentaine de maisons, des granges, des secteurs cultivables au Nord, une maison administrative et un hospice avec chapelle (actuellement musée de la ville) et des droits sur plusieurs moulins.
Sources: Monuments de France, rédacteur(s): Bardisa Marie; Billon Claire; Coste Georges; Pouvreau Pascale

Seigneur de Châtillon-Coligny


Fils cadet d'un pauvre seigneur de Châtillon Coligny près de Gien, Renaud avait dû faire partie trente ans plus tôt des hommes de la seconde croisade. Il était venu en Terre sainte davantage en quête d'aventures et de preux exploits que pour des motivations religieuses. Par d'extraordinaires circonstances, il devint prince d'Antioche avant d'être retenu prisonnier près d'Alep environ seize années, détention qu'il mit à profit pour apprendre à connaître la langue et la coutume de ceux qu'il venait combattre.
Sources: Saladin le plus pur Héros de l'Islam - d'Albert Champdor - Editions Albin Michel; 1956

Maison du Temple


Le musée de l'Hôtel-Dieu, fut d'abord une commanderie des Templiers construite vers 1171. En 1312 la propriété passe aux hospitaliers ; ces derniers la transforment en hôtel-Dieu public vers 1375, date probable de la construction du bâtiment situé au nord-ouest de la chapelle.
Sources: Base Mériméé - Chapelle Templière

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Chatillon-sur-Seine   (21)

Maison du Temple de Châtillon-sur-Seine


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Châtillon-sur-Seine - 21


Maison du Temple de Châtillon-sur-Seine
Maison du Temple de Châtillon-sur-Seine


Elle était qualifiée de petit Temple. Ces chevaliers y avaient une de leurs maisons qui longtemps a été remarquée au faubourg de la Feuillée. Un des évêques de Langres dota cet établissement, en 1145, de la moitié du droit d'éminage qu'il percevait sur les marchés de la ville.
Le duc Hugues V, fit don aux Templiers de Châtillon, en 1232, de terres et de rentes sur:

Massingy


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Châtillon-sur-Seine - 21


Domaine du Temple de Massingy
Domaine du Temple de Massingy


Sainte-Colombe


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Châtillon-sur-Seine, Commune: Monsson - 21


Domaine du Temple de Sainte-Colombe
Domaine du Temple de Sainte-Colombe


Buncey


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Châtillon-sur-Seine - 21


Domaine du Temple de Buncey
Domaine du Temple de Buncey


Ils avaient élevé une chapelle assez élégante à l'entrée de la route de Montbard qui, nous le pensons, existe toujours et qu'on nomme la chapelle de saint Thibaud. On remarque encore sur ses murs des croix de Malte, dit Gustave Laperouse, historien de Châtillon, et on a retrouvé a l'entour, il y a quelques années, les fondations d'anciens édifices.

Mais ce qui confirme l'existence de cette maison du Temple, c'est qu'un frère nommé Aymé de Bure, dans son interrogatoire subi en 1307, lors du procès commencé contre l'ordre, déclara qu'il avait été reçu dans la milice du Temple à Châtillon-sur-Seine, « apud Castellonium super Sequanam », par le précepteur de la maison de ce lieu.

Præcepteur de Châtillon-sur-Seine


vers 1306, frère Robert Lescolhe, de Venizy.
Sivre (F. Petrus de), preceptor baillivie de Bures
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Procès des Templiers, tome I, page 317


L'existence d'une maison du Temple à Châtillon-sur-Seine « apud Castellionem super Secanam, Lingonensis diocesis » est attestée par un passage du Procès, qui nous donne en même temps le nom du précepteur, frère Robert Lescolhe, ou de Venizy.
Procès des Templiers tome 2, page 358
Dixit per suum juramentum quod fuit receptus apud Bures Lingonensis diocesis, decem vel duodecim anni sunt elapsi, per fratrem Petrum de Sivre preceptorem ballivie de Bures, non recordatur de nominibus presencium.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Châtillon-sur-Seine


Les établissements religieux les plus importants étaient:
Notre-Dame, abbaye d'hommes, ordre de saint Augustin, agrégée à la Congrégation de Sainte-Geneviève, tombée en commende, à la nomination du roi.
Une abbaye de femmes, transférée du Puits-d'Orbe en cette ville en 1619.
Il y avait une Maison du Temple
Un couvent des Cordeliers, couvent des Feuillants, couvent des Carmélites et des Ursulines.

Chapelle Saint-Thibaud



Domaine du Temple Chapelle Saint-Thibaud
Domaine du Temple Chapelle Saint-Thibaud


Ancienne chapelle, commune de Châtillon-sur-Seine ; la chapelle est mentionnée dès 1725 (Plan du Petit Temple de Châtillon).
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.

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Chaubère   (65)

Hôpital du Temple de Chaubère


Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Bagnères-de-Bigorre, Canton: Vielle-Aure, Commune: Aragnouet - 65


Hôpital de Chaubère
Hôpital de Chaubère


Si l'on suit cette vallée jusqu'au port de Bielse, on trouve, à cette extrémité, la la maison de « Chaubère », qui sert d'hospice aux voyageurs: cette maison et une vaste prairie qui en était une dépendance, appartenaient jadis aux Templiers: on voit encore leur monogramme sur les ruines d'une chapelle bâtie à l'extrémité de la prairie.
Les aragonais venaient ramasser le foin en France et les français partaient en Espagne cueillir les olives (ou pour échapper à la conscription).

Chapelle des Templiers



Chapelle des Templiers d'Aragnouet
Chapelle des Templiers d'Aragnouet


Ces échanges se faisaient surtout par le port de Bielsa et le port Vieux, mais aussi par le port de Barroude en passant par l'Hôpital de Parzan et le fond du cirque de Barrosa. Ces trois ports (le port de Barroude sous le nom de « Port de Birousse ») figurent sur la carte de Roussel commandée par le Régent (dressée entre 1716 et 1719, sa première édition est parue en 1730), pour mieux connaître les « cols, passages et ports qui vont de France en Espagne traversant les Pyrénées. » Les chemins qui les empruntent convergent côté espagnol vers « l'Hopital de Bielsa » (plus tard « de Parzan »), et côté français vers « l'Hopital de Chaubère » (attenant à la chapelle des Templiers)

Le Plan: Eths Templiers deth Plan de Shaubèra, « les Templiers du Plan de Chaubère » à cause de l'ancienne commanderie et de l'hôpital du Plan, tenu par la famille de ce nom (Enquête A.L.G.).
Eget: Eths pirons (Enquête A.L.G., non expliqué).
Eths culherèrs (Rosapelly, vers 1910).
Archives départementales des Hautes-Pyrénées

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Chaufour   (77)

Maison du Temple de Chaufour


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Nangis, Commune: Jouy-le-Châtel - 77


Temple de Chaufour
Temple de Chauffour


Il n'y avait là d'abord qu'une simple grange qui servait aux Templiers, pour renfermer leurs dîmes. Des lettres du mois de juin 1212, de Gaudefroy, abbé de Saint-Jacques de Provins, nous font connaître que cette grange leur avait été donnée avec dix arpents de terre et douze deniers de cens, par Hugues de Praières, « de Praeriis » Etienne, Guillaume et Jean, ses frères, qui leur avaient cédé, en outre, moyennant finance, d'autres terres et censives à Chauffour, « apud Chaufor », et le droit de ramasser le bois mort dans le bois Hunaut, « in bosco Hunauldi. »

Orbies


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Nangis, Commune: Jouy-le-Châtel - 77


Domaine du Temple de Orbies
Domaine du Temple de Orbies


Des lettres de la même année, d'Eudes, maître de la Maison des pauvres ou de l'Hôtel-Dieu de Provins, portent que Simon Courteron et Helvide, sa femme, ont déclaré en sa présence, avoir donné aux frères du Temple, tout ce qu'ils possédaient à Orbies (commune Jouy-le-Chatel), près de Chauffour, dépendant du fief de Jean Le Gay ou Le Jais, chevalier, avec le tiers de 34 arpents de terre, dont ils leur vendaient les deux autres tiers pour 39 livres 45 sols.

Les Templiers y firent construire tout d'abord une métairie, près de la grange qui existait déjà, une étable, un logis, une chapelle, une cour, un jardin. Le tout sur un arpent de terrain clos de fossés.
Ils avaient fait creuser tout autour un fossé de protection pour ces biens plus ou moins éloignés du plus proche village.

En janvier 1224, l'abbé de Jouy, pour obtenir des Templiers de Chauffour, près de Jouy-le-Châtel, « Templariis de Calido Furno juxta Joiacum castrum » une renonciation à un droit d'usage qu'ils avaient dans ses bois, leur donna trente arpents de terre pour être ajoutés à ceux de leur bois Hunaut.

Vers le milieu du XIIIe siècle, la maison de Chauffour, avec les terres et bois en dépendant, fut donnée à vie à un nommé Adam Bourdon, citoyen de Paris, « civis parisiensis », à la charge et sous la condition d'y reconstruire à ses frais, tous les bâtiments alors tombés en ruines, et d'améliorer la culture des terres. Il paraîtrait qu'à sa mort, les Templiers eurent assez de peine à rentrer en possession de leur maison. Le Roi, par un ordre expédié en 1296, à son bailli de Troyes, lui prescrivit de faire opérer en leur faveur, cette restitution.

Chauffour sous les Hospitaliers


La maison de Chauffour subit de nouveaux désastres à la fin du XVe siècle; car nous voyons Gauthier Goulon, commandeur de Reims et de Chevru, accorder en 1494, en arrentement perpétuel, à Jehan Coulon le jeune, demeurant au Bas-Orbies, paroisse de Jouy-le-Châtel: « les masures du Temple où souloit avoir maison, chapelle, granche, estables, cour, jardin et pourpris, nommé « le Pastis » ou Vieil Chaufour, contenant un arpent, clos de fossés; tenant à la forest de Jouy, avec 80 arpents de terre, sis audit lieu, moyennant le rendage ou canon annuel, pour les masures et accins, de cinq sols tournois, et de soixante sols pour les terres, et en outre à la charge et condition expresse de faire réédifier sur lesdits héritages, une maison de deux travées et deux travées d'estables, dedans quatre ans, et de essarter et mettre en culture dix arpens de terre en dedans six ans.

Deux fiefs appartenaient à la maison du Temple de Chauffour. Le fief de « Lespingaut », consistant en un certain nombre de censives qui se percevaient au Petit-Paris Chauffour, paroisse de Jouy-le-Chatel; et le fief du « Lutz », dans la même paroisse, rue du Lutz, composé de censives sur cent arpents de terre, bornés du nord au midi par un ravin, appelé le ruisseau de Bouilly.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Chaugey   (21)

Seigneurie du Temple de Chaugey


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Recey-sur-Ource, Commune: Chaugey - 21


Seigneurie du Temple de Chaugey
Seigneurie du Temple de Chaugey


La moitié de cette seigneurie fut donnée aux Templiers de la maison de Bures, en 1301, par Guy de Villars, qui affecta l'autre moitié à leur établissement de Mormant.
Par la suite, obtiennent une remise de cens sur le moulin de ce lieu en 1301.

Il faut signaler, que sur la commune de Salives, tout près de Chaugey, il y a la Maison du Temple de Montmorot.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Seigneurie du Temple de Chaugey


Ce village aurait été donné aux Templiers par le seigneur Guy de Villars en 1301 (1), mais au XVIIIe siècle le prieur de Champagne n'est seigneur qu'en partie. Il possède à Chaugey le moulin banal et quelques terres, prés et bois (2). Ce village fut ravagé par les guerres de Religion et par des atteintes récurrentes de peste dans la seconde moitié du XVIe siècle. Là encore, les visiteurs de 1605 témoignent de ces désastres. Le village ne compte plus à ce moment que trois feux de « meisnaiges, tous estrangiés » qui tiennent les héritages comme amodiataires et non comme résidents; alors qu'avant les troubles et guerres « les habitants dudit lieu étaient au nombre de trente feux et [possédaient] douze charrues [...] et sont endettés de grandes sommes de deniers, impossibles à eux de les payer » (3).

Entre 1825 et 1829, c'est encore Tridon qui dote l'église de Chaugey d'une façade sans rapport avec le style de l'édifice (4).
1. E. Nesle, « Voyage d'un touriste dans l'arrondissement de Châtillon-sur-Seine », page 300.
2. A.D.C.O., 111 H 1155-35 (améliorissements de 1768)
3. A.D.C.O., 111 H/R 1155-4, folio 25.
4. M Petot et M. Malnoury, les églises du canton de Recey-sur-Ource, page 20.

Sources: Michel Miguet Templiers et Hospitaliers de Bure
Chaugey, canton de Recey-sur-Ource.
— Calgiacus villa, 887 (Roserot, Dipl., p. 22).
— Hugo de Cangié, 1141 (Fonds de la Maison du Temple de Bure-les-Templiers, H 1146).
— Changé, 1172 (Fonds de la Maison du Temple de Bure-les-Templiers, H 1160).
— Chaugé, 1230 (Auberive, l. 4).
— Changey, 1371 (B 989, fº 15 rº).
— Chaugey, vers 1380 (B 11560).
— Saugé, 1635 (C 4816, fº 79 vº).
— Ancienne possession des Templiers de Bure, puis du Grand-Prieuré de Champagne (Saint-Jean de Jérusalem).
Dans le parler local on prononce : Sôgé.
En 1789 Chaugey dépendait de la province de Bourgogne, bailliage de la Montagne.
Son église, sous le vocable de Saint-Sulpice, était succursale de celle de Villars-Montroyer (Haute-Marne), au diocèse de Langres, doyenné de Châtillon.
Pendant la période intermédiaire Chaugey a fait partie du canton de Minot.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.

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405

Chaumont   (45)

Domaine du Temple de Chaumont


Département: Loiret, Arrondissement: Orléans, Canton: Artenay, commune: Ruan - 45


Domaine du Temple de Chaumont
Domaine du Temple de Chaumont


Ancienne dépendance du Temple de Bucy. C'était un petit domaine situé dans la paroisse de Trinay, sur le chemin allant à Artenay. Le plus ancien titre qui en fasse mention, est un acte du 12 février 1460, par lequel Jean d'Alzy, commandeur de Saint-Marc d'Orléans, accorde à bail emphytéotique, à un nommé Jean Carré et à son fils, « une mesterie en ruyne et friche, appelée Chaumont, assise en la paroisse de Trinay, avec quatorze muis de terre labourable en trois pièces, au chemin de Maisières et à celui de Genneville, moyennant une rente de 48 sols parisis, mais à la charge de reconstruire en dedans douze ans, la maison et les bâtiments d'exploitation. »
La ferme ayant été brûlée vers le milieu du XVIIe siècle, les terres furent réunies au domaine de la commanderie.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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406

Chaumontagne   (08)

Domaine du Temple de Chaumontagne


Département: Ardennes, Arrondissement: Rethel, Canton: Chaumont-Porcien, Commune: Seraincourt - 08


Domaine du Temple de Chaumontaigne
Domaine du Temple de Chaumontagne


C'était un domaine considérable qui faisait suite à celui de Seraincourt, et qui avait dû, dès l'origine, en faire partie. Il se composait de deux fermes, dans l'une desquelles il y avait une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, et où il se disait encore, au siècle dernier, une messe par semaine.
Les terres qui dépendaient des deux fermes étaient de 756 arpents en labour, et 180 arpents de bois, dont une partie située sur le territoire de Foret.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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407

Chaussepierre   (10)

Fief du Temple de Chaussepierre


Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Bar-sur-Seine, Commune: Montceaux-lès-Vaudes - 10


Fief du Temple de Chaussepierre
Fief du Temple de Chaussepierre


Par suite de la donation de Clérembaud de Chappes, le fief de Chaussepierre nom ancien: « Chausé Pierre », entra alors dans le domaine du Temple, et fut vraisemblablement rattaché à la Commanderie de Cères.

Il consistait en maison, hommes de corps, rentes, terres et prairie. Le pré était enclavé dans ceux du seigneur de Chappes, sur l'Ozain; quant aux terres, divisées en trois pièces, elles touchaient à celles de Poincet, dit le Moine, écuyer, et de Huet Luiart.

Le fief de Chaussepierre était tenu de Clérembaud de Chappes par le chevalier « Thomas de Busseyo (1) », du chef de sa femme Ermenjarde de Chaussepierre. Au mois d'avril 1247, après la donation de Clérembaud et la mort de son mari, Ermenjarde reconnut le tenir des Templiers. Ayant alors besoin d'argent pour ses affaires, et sachant fort bien qu'ils se livraient volontiers aux opérations de banque, elle eut recours, dans sa détresse, à ses nouveaux suzerains, qui lui avancèrent, sous l'obligation hypothécaire du dit fief, 260 livres 60 sols, monnaie de Provins, aux conditions suivantes: Ermenjarde garderait la jouissance du fief, et on percevrait les revenus sa vie durant, puis, à sa mort, il passerait, de droit, au Temple, mais ses héritiers pourraient, s'ils le jugeaient bon, le revendiquer.
Il leur suffirait alors de rembourser la somme empruntée pour en devenir propriétaires.
Passée sous les sceaux du doyen Raoul et de maître Jean, official de Troyes, cette convention est datée du mois d'avril 1247.
1. Peut-être Buxeuil, Aube, arrondissement et canton de Bar-sur-Seine; Ou Bucey-en-Othe, Aube, arrondissement de Troyes, canton d'Estissac

Ermenjarde mourut deux ans après. Le chevalier Guillaume, dit Le Roi, se présenta comme étant son héritier le plus proche, et, après avoir affirmé ses droits sur tous les biens qu'elle avait laissés à Chaussepierre, il les abandonna spontanément aux Templiers, moyennant 30 livres, monnaie de Provins, qui lui furent payées comptant, sous la réserve que, dans le cas où une autre revendication viendrait à se produire de la part d'héritiers plus rapprochés, Guillaume Le Roi rendrait l'argent.
Milon de Fontette, gendre de Guillaume, renonça à tous les droits qu'il avait, ou pouvait avoir, sur l'héritage, et se porta garant de la cession faite par son beau-père. Tous deux se soumirent à la juridiction de l'official de Troyes, Jean, qui scella la transaction et ils consentirent, quel que fût le lieu de leur résidence, à être frappés d'excommunication par le dit official, ou par ses successeurs, si jamais ils revenaient sur leur parole. Cet acte est daté du mois de novembre 1249.

Un autre, du mois d'avril 1250, rédige sous le sceau de Jean, doyen de la chrétienté à Troyes, dans un français qui ne paraît pas de l'époque et le rend un peu suspect, a absolument le même objet. La seule différence que nous constatons, c'est qu'aux biens laissés par Ermenjarde sur le finage de Chaussepierre, et abandonnés au Temple par Guillaume Le Roi et son gendre, on a ajouté les prés qu'elle possédait sur la rivière d'Oze, depuis Rumilly jusqu'à Vaudes, La somme payée aux héritiers, en vertu de cet acte, n'est que de 7 livres, monnaie de Provins. Elle représentait sans doute l'indemnité versée pour la cession des dits prés, et venait s'ajouter aux 30 livres déjà payées.
Sources: M. l'Abbé Auguste Pétel Curé de Saint-Julien - Aube. Membre résident de la société académique de l'Aube - 1906

Fief du Temple de Chaussepierre


Les Templiers possédaient sur cette localité une maison, des hommes de corps, des rentes, des terres et des prés. Ces dit-prés étaient situés le long de la rivière d'Oze depuis Rumilly jusqu'à Vaudes.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Fief du Temple de Chaussepierre


Un sceau a été trouvé dans les prés du Bas de Chaussepierre; il représente la croix ancrée des sires de Chappes. Il mesure 23 mm de diamètre et n'a plus sa poignée.
Cette découverte nous rappelle qu'au début du XIIIe siècle, avant d'être pris en charge par les Templiers, le domaine de Chaussepierre relevait des seigneurs de Chappes.
Sources: Rumilly-lès-Vaudes Dictionnaire par Jean Daunay

Chaussepierre


— Ferme, commune de Rumilly-lez-Vaudes.
— Ancien fief.
— Chauchepierre, 1244 (charte de l'Hôtel-Dieu-le-Comte).
— Chaussé Pierre, XVIIIe siècle (Cassini).
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.

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Chavonne   (02)

Maison du Temple de Chavonne


Arrondissement Soissons, Canton Vailly-sur-Aisne - 02


Maison du Temple de Chavonne
Maison du Temple de Chavonne


Le plus ancien document où il est question de la maison du Temple de Chavonne, est une charte de l'archidiacre de Soissons, du mois de janvier 1234, portant que Richer, mayeur de Chavonne, et Roche, sa femme, ont donné à Dieu, à la sainte Vierge et aux frères du Temple, un pichet et demi de terre, situé près de l'Aisne, en la Garenne, contre le champ des Frères et leur part dans une vigne, située en Chancisois, avec une pièce de terre touchant à la maison du Temple de Chavonne, « juxta Templi de Chavunes. »

Cette maison provenait d'une donation qu'un chevalier, du nom de frère Gillon, avait faite aux Templiers, comme on le voit dans des lettres de Carnier, archidiacre de Soissons, du mois de décembre 1230, par lesquelles Robert, commandeur du Temple du Mont-de-Soissons, avait, du consentement du Grand-Maître de l'Ordre, cédé à Etienne de Bray, charpentier, à sa femme et à ses héritiers, une maison, et une vigne sises à la Ruelle, « ad Ruellam », avec un champ situé à la Carrière, « ad Quarreriam », touchant au chemin d'Ostel, « juxta viam de Ostel », quatre setiers et demi de vinage et la douzième partie du four « de Chavones »; lesquels objets avaient été concédés aux Templiers par le dit Gillon, frère de l'Ordre. Cette cession eu lieu moyennant une rente ou pension de trente sols payable chaque année à la Saint-Martin d'hiver, et à la charge d'employer dans les deux premières années une somme de vingt livres aux réparations de la maison.

En 1249, un seigneur, du nom de Raoul de Chavonne, et Lucie, sa femme, donnèrent aux frères de la chevalerie du Temple trois vignes au territoire de Chavonne, « in territorio de Chavoniis », aux lieux dits le Tertre et la vallée de la Mère-Lucie. Il est dit dans l'acte de donation que les donataires cultiveront ces vignes, et y mettront deux cents boitelées de fumier, « ducentas boutalas fimi. » Raoul et Lucie devaient en fournir cent, et partager aussi longtemps qu'ils vivraient les fruits de ces vignes avec les Templiers.

Il n'était pas rare de voir les Templiers pratiquer les prêts d'argent, surtout lorsqu'ils pouvaient tourner à leur profit. C'est ainsi qu'en 1257, un chanoine de Soissons, Gauthier Bouclenay, avait eu besoin d'une somme de 300 livres qu'il avait empruntée au trésorier de l'Ordre du Temple. N'ayant pu remettre cette somme à son échéance, il avait dû, à la demande des Templiers, hypothéquer en garantie de son obligation sa terre et seigneurie de Chavonne, et leur en avait délégué les revenus jusqu'à parfaite libération. A sa mort, arrivée en 1286, son neveu et héritier Jérôme Bouclenay, écuyer, se vit forcé, pour acquitter les 250 livres que son oncle restait devoir, d'abandonner aux Templiers la terre et seigneurie qui avait été donnée en garantie.

Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem


Nous trouvons dans un terrier de 1392, cette seigneurie ainsi décrite.
« Chest che que nous avons à Chavonnez et au terrouer de ladite ville:
Prismes une maison ainsi comme elle se comporte et avoec che nous sommez viscomte de ladite ville et povons surcheminer en ladite ville et au terroer, jusquez au terroer de Souspy (Soupir);
D'un costé jusquez au terroer de Velli (Vailly);
D'autre costé jusquez au terroer d'Autels (Ostel) jusquez à la rivière d'Enne (Aisne), et aussi nous povons un jour en l'an, faire adjourner tous lez habitanz;
Et à ce jour nous faisons maire et eschevins, s'il nous plais t;
Et au cas qu'aucun desdits habitant deffauroit d'estre audit jour, il seroit queux en amende de XLV deniers s'il nous plaist;
Lesquelz deniers sont partis en trois si nous nous plaignons, che est assavoir: à nous, XV deniers; à nos eschevins, XV deniers; et au prévôt de Velly, XV deniers, et se nous ne nous plaignons, à nous les deux pars, et à nos eschevins le tiers;
Et quant on vent auscune chose en la ville ou terroer, nous en faisons les uez et les desuez, et avoec ce avons en ladite ville rentes, que on appelle petits vignages, lesquelz sont abrégez à VI deniers le sestier, et aussi avons en ladite ville sousvaignages qui se paient en vendanges, à prendre en la cuve, et le nous doit-on en apporter, et monte en somme environ III tonnaux. »

La maison de Chavonne était en ruines au commencement du XVIe siècle, car nous voyons le commandeur Nicole de Melun faire un bail à vie en 1517, à Raoul Lecomte, curé de Chavonne, d'une masure située dans ce village, et nommée le Temple, tenant à une ruelle, et aboutissant au cimetière, avec deux arpents de terre et vingt-cinq setiers de vigne pour en jouir par lui, son neveu et les enfants de ce dernier, pendant leur vie, au canon annuel de 60 sols tournois, et à la charge de reconstruire la maison avec une couverture de tuiles dans les six premières années du bail.
Cette maison, si elle fut rebâtie, n'existait déjà plus vingt-cinq ans après, où nous trouvons les terres qui en dépendaient réunies à la commanderie, et affermées à diverses personnes.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Chaynat   (63)

Maison du Temple de Chaynat


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Champeix, Commune: Ludesse - 63


Maison du Temple de Chaynat
Maison du Temple de Chaynat


Domus Templi de Chamat, Charnat, Charnaco, Chaynat, Claramontensis diocesis

Seigneurie de Chaynat


C'était une seigneurie, nous n'avons que peu d'information sur cette localité, juste celle-ci: Chaynat appartenait à l'Ordre de Malte en 1696.

On peut supposer que cette seigneurie était un bien Templiers, comme elle est nommée comme dépendance de Olloix qui appartenait avec certitude aux Templiers au XIIIe siècle.
Sources: Ambroise Tardieu, Grand Dictionnaire du Département du Puy-de-Dôme - Moulins, 1877

Maison du Temple de Chaynat


La commanderie de Charnat, dans le diocèse de Clermont « de Chanat, Claromontensis diocesis », avait pour précepteur, à la fin du XIIIe siècle, un chevalier, frère Hugues Saycel, qui reçut, entre autres, vers 1293, en la chapelle de la maison, un certain Pierre Blanc, sergent, en présence des précepteurs de La Ronzière et de Montferrand « Procès de Clermont, pièce 17; et Procès, tome II, page 246 »

Procès des Templiers d'Auvergne - Clermont, pièce 17


17. Guillaume d'Espinasse, sergent.
Frater Guillelmus d'Espinassa, claromontensis dyocesis, juratus et diligenter interrogatus super contentis in primo articulo et capitulis contentis in eodem, tamquam principalis in facto proprio et ut testis in alieno, dixit per juramentum suum quod frater Ymbertus Blanc, tunc magister Arvernie, octo anni sunt elapsi vel circa, recepit eum in fratrem ordinis Templi, in domo de Bastida claromontensis diocesis, presentibus fratribus Durando Pinhola et Rotberto Laurencii et pluribus aliis fratribus jam deffunctis; et quod in dicta receptione ille qui eum recepit, [...]
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève. Le Procès des Templiers d'Auvergne 1309-1311. Editions Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986.

Chaynat



Vestiges de la Maison du Temple de Chaynat
c'est ce qui reste de l'église qui avait une importante chambre de défense - Sources Image: Roland Pont


Procès des Templiers, tome II, page 246-247


Post que dixit ei quod secundum dicta precepta ordinis poterat carnaliter commisceri fratribus ordinis, et ipsi cum eo; hoc tamen non fecit, nec fuit requisitus, nec credit quod in ordine fieret. Alia illicita non intervenerunt in dicta sua recepcione nec post, et crédit quod eadem illicita et non alia communiter et ubique intervenirent in recepeionibus aliorum fratrum ordinis vel post, quia intervenerant in sua, et quia per eundem modum vidit recipi fratrem Johannem de Monte Morlhone quondam militem, in dicta capella de Charnaco, sunt circiter XVI anni, per dictum fratrem Hugonem Saycelli, presentibus dictis quatuor fratribus qui adfuerant sue recepcioni, et fratre Stephano de Cellario, teste proximo examinato; plurium recepcionibus se non recolit affuisse.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Hugues Saycel


Selon Pierre Blanc, Hugues Saycel, détenu plus tard à Issoudun dans le diocèse de Bourges, aurait reçu trois ans après ou environ, en sa maison de Charnat, un chevalier, Jean de Montmorillon dont la réception se trouve confirmée par un autre Templier.
Saycelli Hugo
Chevalier du diocèse de Clermont, reçu à Tortose (Syrie - Tartous), après 1286. Fut commandeur de Chaynat vers 1292-1295. Durant le Procès des Templiers, il était présent à Paris, de là, il fut emené à Bourges en février ou mars 1310 pour y défendre l'Ordre; détenu à Issoudun
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève. Le Procès des Templiers d'Auvergne 1309-1311. Editions Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986.
Puis, c'est Gui Dauphin, précepteur de Celles, qui, sur l'ordre du précepteur de France, vint recevoir, en 1303 ou 1304, à Charnat, en présence de Pierre du Breuil, précepteur de la maison et d'autres. « Procès de Clermont, pièce 35; et Procès, tome I, page 418 »

Commanderie de chaynat



Vestiges de la Maison du Temple de Chaynat
Commanderie de chaynat sur la commune de Ludesse chambre de défense - Sources image: Roland Pont


Procès des Templiers d'Auvergne - Clermont, pièce 35


35. Pierre de Moncel, sergent.
Frater Petrus de Moncel, claromontensis diocesis, juratus et diligenter interrogatus, super contentis in primo articulo et capitulis contentis in eodem, tanquam principalis in facto proprio et ut testis in alieno, dixit per juramentum suum quod frater Petrus de Madic, tunc preceptor Arvernie, recepit eum in fratrem ordinis Templi apud domum de Cellis, ejusdem dyocesis, novem anni sunt elapsi, presentibus fratribus Johanne Cenaudi, preceptore domus de Folhosa, et pluribus deffunctis; et quod in dicta receptione sua ad mandatum recipients, ut dixit, Christum abnegavit ore licet non corde, ut dicebat; super aliis contentis in dicto articulo, dixit idem in omnibus et per omnia quod frater Petrus de Bonofonte supra proximo scriptus.
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève. Le Procès des Templiers d'Auvergne 1309-1311. Editions Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986.

Procès des Templiers, tome I, page 418


Requisitus quos receperit ipse in ordine, respondit quod primo recepit fratres Petrum dictum Lovier et Petrum lo Bergier servientes, diocesis Bituricensis, in domo Templi de Jussiaco le Chandier ejusdem diocesis, cujus domus ipse testis tunc erat preceptor, sunt circiter XII anni, presentibus fratribus Johanne de Manaco vel de Aqua Sparsa presbitero, Raynaido de Bordis subpreceptore dicte domus, Stephano de la Losa Bergerio, Stephano Vessardi, Johanne lo Bergier, qui vivebant tempore quo dictus testis captus fuit, et aliis deffunctis recepit eciam fratrem Stephanum Brolii diocesis Claramontensis, in capella domus Templi de Chamat ejusdem diocesis, die Jovis ante carnisprivium instans erunt octo anni vel circa, de mandato preceptoris Francie, presentibus fratribus Golferio presbitero, Petro Brolii preceptore dicte domus, et Bonaforso, de quorum vita vel morte non habet certitudinem; recepit eciam fratrem Guillelmum Arnaldi servientem diocesis Claramontensis, in domo Templi de Sellis Claramontensis diocesis, in ecclesia, in instante Quadragesima erunt vu vel vin anni, presentibus fratribus Guillelmo, tunc curato dicte domus, Guillelmo Abri, Guillelmo de l'Espinatz servientibus, et audivit dici quod dictus frater Guillelmus Aynardi obierat, de aliorum vita vel morte certitudinem non habens.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Præcepteurs de Chaynat


Vers 1293-1296, frère Hugues Saycel, chevalier;
Vers 1303-1304, frère Pierre du Breuil.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

château de Chaynat



Vestiges de la Maison du Temple de Chaynat
Tour et un bâtiment avec passage voûté qui devait être l'entrée de la commanderie - Sources image: Roland Pont



Maison du Temple de Chaynat


La première mention de la Maison du Temple de Charnat est apparue en 1277 et 1293, dans les comptes de Jean de Trie, bailli royal d'Auvergne.

Præcepteurs de Chaynat


Géraud du Sauzet, 1284.
Hugues de Sayssel, 1290.
Sources: Ambroise Tardieu, Grand dictionnaire Historique du département du Puy-de-Dôme - Moulin 1877.

Petrus de Brolio


Petrus de Brolio, Pierre du Breuil. Sergent, diocèse Clermont. [Reçu vers: 1279-1311].
Reçu vers: 1279 à La Marche par Raymond de Boysso.
Commandeur de Chaynat vers 1303 (Michelet tome I page 418 Petro Brolil preceptore de templi de Chaînât, Léonard, 172).
Sources: Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, Année 2000 - Par: André Goineaud-Bérard

Procès des Templiers, tome II, page 244


Dixit eis insuper quod fratribus ordinis poterant carnaliter commisceri, et ipsi cum eis, et quod predicta omnia facta et dicta in presencia aliorum erant et fiebant ex precepto ordinis. Alia illicita non intervenerunt in dictis recepcionibus nec post, et credit quod eadem et non alia intervenerunt communiter et ubique in recepcionibus aliorum fratrum ordinis vel post quia vidit secundum modum confessatum per eum recipi fratrem Johannem de Monte Marlhone militem quondam in capella domus Templi de Chanat Claromontensis diocesis, sunt circiter XX anni, per fratrem Hugonem Saycelli militem, de cujus vita vel morte non habet certitudinem, présentibus fratribus Raymundo Vinee et Petro Pothayro servientibus, deffunctis, et Petro Blavi, teste supra jurato, post hunc examinato.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Maison du Temple de Chaynat


Le logis de l'ancienne commanderie des templiers de Chaynat à Ludesse (Puy-de-Dôme) conserve quelques fragments de décors représentant une scène de chasse très effacée.
Sources: Annie Regond, Maître de conférences en histoire de l'art à l'Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de l'Allier.

Maison du Temple de Chaynat


Eglise d'origine romane remaniée par les commandeurs de l'Ordre de Malte qui l'aménagèrent en résidence et en forteresse. L'intérieur du sanctuaire est celui d'une église gothique dotée de son décor et de son mobilier du XIXe siècle. Son originalité réside surtout dans le logis du commandeur dont les peintures murales du XVe siècle représentent des scènes de chasse à la façon d'une tapisserie.
Sources: base Mérimée

château de Chaynat



Dessin du château de Chaynat
Dessin du château de Chaynat


Chaynat


— Village commune de Ludesse.
— Cheinac, 1450.
— Cheynat, 1510.
— Le château qui a été démoli était fortifié.
— On en voit un curieux dessin dans l'armorial héraut d'armes G. Revel, en 1450.
— On trouve un Jean Chinhac, seigneur du leiu près de Champeix, en 1523, ce qui doit se rapporter à Cheynat.
— Le seigneurie appartenait à l'Ordre du Temple.
— Puis aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1696, comme en en 1689.
— Cheynat avait pour dépendance la commanderie d'Olloix.
— Voyez Chabrol, coutumes d'Auvergne, de G. Revel, aux manuscrits de la Bibliothèque Nationale, à Paris.
Sources: Ambroise Tardieu, Grand Dictionnaire du Département du Puy-de-Dôme — Moulins, 1877

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1617

Chazeau   (01)

Domaine du Temple de Chazeau


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, Commune: Saint-Didier-d'Aussiat - 01


Domaine du Temple de Chazeau
Domaine du Temple de Chazeau


Chazeau


— Hameau de Saint-Sulpice.
— Apud Chazaus.
— Ce hameau est mentionné dès 1286.
— Les Templiers de Laumusse y étaient possessionnés.
Archives du Rhône, fonds de Malte, titres de Laumusse, chapitre I, nº 18.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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411

Chazot   (25)

Maison du Temple de Chazot


Département: Doubs, Arrondissement: Montbéliard, Canton: Clerval - 25


Maison du Temple de Chazot
Maison du Temple de Chazot


Chazot



Chapelle de Chazot, image Ordre-Saint-Jean
Maison du Temple de Chazot


— Chazot fut un établissement Templier, rattaché à la commanderie de Villedieu-en-Varais

Chazot



Chapelle de Chazot, image Ordre-Saint-Jean
Maison du Temple de Chazot


— Villedieu-en-Varais (Doubs, canton Vercel, commune Vercel-Villedieu-le-Camp) était sous les Templiers une Maison, une « Domus Templi », Chazot (Doubs, canton Clerval) était un de ses membres.

Chazot



Chapelle de Chazot, image Ordre-Saint-Jean
Maison du Temple de Chazot


— Après 1312, et sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, la Maison du Temple de Villedieu-en-Varais ainsi que Chazot furent ajoutés à la Commanderie d'Arbois (Jura), Franche-Comté. Commanderie d'Arbois affectée aux chapelains conventuels et servants d'armes.

— Cette petite Maison comprenait une chapelle, appelée encore Temple au XVIIe siècle, au moment où elle fut reconstruite en partie.
— La chapelle des templiers était dédiée à l'Assomption. Elle est appelée chapelle des étangs ou chapelle des étains.
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

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499

Chenay (Hôpital de)   (71)

Hôpital de Chenay


Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Canton: Marcigny, Commune: Artaix - 71


Hôpital de Chenay
Hôpital de Chenay


— L'Hospital de Saint-Jean de Chenay, membre de la commanderie Les Beugney (03).
— Hôpital Saint-Jean-de-Chenay, sur la commune, de Chenay-le-Châtel, un hameau porte encore le nom de l'Hôpital.
— Distatnt de Marcigny d'une lieue et demie, et à 5 lieues du chef « Les Beugnay », et à 5 lieues de Roanne (Ancienne commanderie des Templiers).
— D'après Léopold Nièpece, c'était une ancienne Maison du Temple.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

L'Hôpital


— Hameau, commune de Chenay-le-Châtel.
— Hospitale de Chanoy, avant 1312 (Longnon, Pouillés, p. 75).
— Hospitalis de Channeyo, 1336 (Archives de la Côte-d'Or, B 953).
— Chenay l'Opitaul, 1382/83 (Archives de la Côte-d'Or, B 2293, f. 11 v.).
— Chenay l'Ospitaul, 1384/85 (Archives de la Côte-d'Or, B 2296, f. 11).
— Chenay l'Ospital, 1473/74 (Archives de la Côte-d'Or, B 2474, f. 47 v.).
— L'Ospital de Chenay, 1544 (Archives de la Côte-d'Or, B 11593 bis, f. 27 v.).
— Chenay l'Hospital, 1552 (Archives de la Côte-d'Or, C 7429).
— L'Hospital, 1663 (Archives de la Côte-d'Or, C 7429).
— Chesnay l'hospital, 1666 (Archives de la Côte-d'Or, C 2884, p. 567).
— L'Hospital de Chenay, 1689 (Archives de la Côte-d'Or, C 7429).
— L'Hôpital, 1760 (Etat alph., page 49).
— L'Hôpital-de-Chenay, 1763 (Etats-Cassini).
— L'Hôpital-de-Chenai, 1780 (Courtépée, III, p. 99).
— L'Hôpital de Chenai le Châtel, 1784 (Archives de la Côte-d'Or, C 7440).
— L'Hôpital de Chenay, 1790 (Archives nationales, D IV bis, 89).
— L'Hôpital, 1849 (Etat-major).

En 1789, L'Hôpital-de-Chenay dépendait des bailliage de Mâcon et de Semur-en-Brionnais et de la recette de Semur-en-Brionnais. Son église, sous le vocable de la Nativité de la Vierge, du diocèse d'Autun, annexe de Chenay-le-Châtel. Seigneurie, pour le Mâconnais, à l'ancienne commanderie Saint-Jean de l'ordre Malte, dépendant de la commanderie de Beugnay, qui avait la collation de la cure. En 1790, commune du canton de Melay, réunie à Chenay-le-Châtel en 1792.
Sources: Dictionnaire topographique de la France Comprenant les noms de lieux anciens et modernes CTHS

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1798

Cheroy   (89)

Chéroy


Département: Yonne, Arrondissement et Canton: Sens - 89


Domaine du Temple de Chéroy
Domaine du Temple de Chéroy


Procès des Templiers, tome II, page 6


in capella domus Templi de Cheuruto Senonensis diocesis, quem recepit predictus frater Gerardus de Pruino, tunc preceptor dicte domus de Cheruto, presentibus fratribus Drocone tunc preceptore domus de Scinhi (Chéroy) dicte diocesis Trecensis.
Michelet, Procès des Templiers, tome II, page 6

99e Témoin


Égide Cheroy, avait renié et conspué, mais dispensé du baiser impur. Il ne croyait pas que ce fussent des points d'Ordre.
Sources : De Philippe-Antoine Grouvelle. Mémoires historiques sur les Templiers, ou éclaircissements nouveaux sur leur histoire, page 380. Paris 1805 - Livre numérique Google

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412

Cherval   (24)

Domaine du Temple de Cherval


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Verteillac, Commune: La Chapelle-Grésignac - 24


Domaine du Temple de Cherval
Domaine du Temple de Cherval


— La belle église romane fortifiée de Cherval, vocation Saint-Martin (Monument historique), ainsi que le village étaient une dépendance de la commanderie templière du Soulet, dont le dernier commandeur connu en 1301, était Ysard de Chaussada.

— L'église rectangulaire à quatre travées, construite à la fin du XI siècle, fut voûtée avec quatre coupoles sur pendentifs et fortifiée par les templiers au XIIe siècle et les hospitaliers au XIVe siècle.
— On ne trouve plus l'emplacement de la commanderie templière.

Cherval



Domaine du Temple de Cherval
Domaine du Temple de Cherval


Balobelia, commune de Cherval.
— Maynamentum (Mainement), vocable Baloberie in loro lou pony de Charcard, 1463 (archives de l'O.S.J.)
— Terrier de la Maison du Temple de Soulet.
Charmandeys, lieu-dit sur la commune de Cherval.
— Termin. Vocable de Charmandeys, 1464 (O.S.J.)
— Terrier de la Maison du Temple de Soulet.
Jarrige (La), (hameau ou lieu-dit), commune de Cherval.
— Maynamentum (Mainement) de la Jarriga (O.S.J.)
— Terrier de la Maison du Temple de Soulet.
Seguenie (La), commune de Cherval.
— Maynamentum (Mainement) de la Seguynia, 1464 (O.S.J.)
— Terrier de la Maison du Temple de Soulet.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.
Maison du Temple de Cherval
Sous les hospitaliers les remplacèrent ils obtinrent les dépendances suivantes:
Paleterbe, commune de Cherval.
— Maynamentum (Mainement) de Paleterra, 1454 (O.S.J.)
— La Peyrieras Locus vocable.
— En las Peyrieras de Mal-Rival 1454 (OSJ Soulet).
— Membre de la commanderie du Temple de Soulet.
Charouffie (La), commune de Cherval.
— Maynamentum (Mainement) de la Charrofie, 1463 (O.S.J.)
— Terrier de la commanderie du Temple de Soulet.
Salajouie (hameau ou lieu-dit), commune de Cherval.
— Maynamentum (Mainement) de la Salajouya, 1463 (O.S.J.)
— Terrier de la commanderie du Temple de Soulet.
Salvamie (hameau ou lieu-dit), commune de Cherval.
— Maynamentum (Mainement) de la Salvamia, 1463 (O.S.J. Terrier de Soulet)
— Membre de la commanderie du Temple de Soulet.
Demarie (La), commune de Cherval.
— Maynamentum (Mainement) de la Deymaria, 1464 (O.S.J.)
— Las Deymarias, XVIIe siècle (O.S.J.)
— Terrier de la commanderie du Temple de Soulet.
Peyrieras (La), commune de Cherval.
— Locus vocable en las Peyrieras de Mal-Rival, 1454 (O.S.J.)
— Membre de la commanderie du Temple de Soulet.
Saint-Sicaire, commune de Cherval.
— Burgarde sancti Sicarii de Charvallo, 1490 (O.S.J.)
— Terrier de la commanderie du Temple de Soulet.
Pont Saint-Martin, commune de Cherval.
— Iter de Charvard versus pontem seniorem Sancti Martini, 1463 (O.S.J.)
— Passage de Charvendo vers le pont du seigneur Saint-Martin.
Sauvanie
— Lieu « la Sauvanie », où la Sauvanie prend sa source.
— Las Salvanhas, XVIe siècle (OSJ)
Jaboys (Les), domaine commune de Cherval.
— La Croix-Panche, XVIIe siècle (O.S.J.)
— Dépendant de la commanderie du Temple de Soulet.
Sources: André Goineaud-Bérard, Templiers et Hospitaliers en Périgord - Editions Pilote 24, février 2002
Chaussade (Ysard de, Ysardus de Chaussada)
Appelé aussi ysardus Petragoricense diocesis.
[1291-1301];
Sergent, commandeur du Soulet en 1301.
Peut-être vivant en 1311;
Est cité comme étant présent en 1291 à la maison du Temple de Folhas (Le Fouilloux, Charente) à la réception de Hugo de Jansac;
Roger Sève, Anne-Marie Chagny-Sève, page 292

Quo facto, dictus frater Hugo de Jansac, quadragenarius vel circa, qui mantellum voluntarie dimiserat et radi fecerat sibi barbam, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Claromontensem, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur videlicet quod ipse receptus fuerat per fratrem Petrum de Madito militem quondam, in capella domus Templi de Folhos diocesis Xantonensis, circa medium Augustum instantem erunt XX anni, presentibus fratribus Ysarno de Petragoricinio serviente, domus Templi de Bilda Petragoricinio, cujus cognomen ignorat, Stephano de Monte Acuto Claramontensis diocesis, quos crédit vivere Guillelmo Pictavini preceptore de Castro Bernardi, et Roberto Guideti servientibus, deffunctis.
Michelet, Procès des Templiers, tome II, page 234
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève — Le Procès des Templiers d'Auvergne, 1309-1311. Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986

Yzarnus de Chaussada


— Præceptor domus Templi de Soloreto.
— Soloreto = Le Soulet: Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Verteillac, Commune: Gout-Rossignol - 24
Sources: E.-G. Léonard. - Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. - Paris, E. Champion, 1930. ln-8, xv-259 pages.

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413

Cherves-Richemont   (16)

Templerie de Chèrves-Richemont


Département: Charente, Arrondissement et Canton: Cognac - 16


Templerie de Chèrves-Richemont
Templerie de Chèrves-Richemont


Etant donné le rayon d'action de ces derniers à l'ouest du département, les chevaliers de Saint-Jean n'y fondérent aucun établissement. La commanderie dont nous allons parler doit sont existance à l'Ordre du Temple.
Peu d'indications nous sont données sur leur maison de Richemont. L'oratoire Saint-Jean, ainsi que les bâtiments conventuels avaient été édifiés au nord-ouest de cette localité. Cette maison n'était pas sans importance, car la Templerie de Cherves lui était unie. (Abbé Nanglard, tome III, page 530).
Sources: Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - S.A.H.C.

Templerie de Chèrves-Richemont


Commanderie de templiers Saint-Jean dite la templerie de Cherves, ou templerie Saint-André, Patrimoine classé ou inscrit dit
« Commanderie de Templiers Saint-Jean dite la templerie de Cherves, ou templerie Saint-André » à cherves richemont (charente 16).
Sources: Patrimone de France

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1679

Chevigney   (70)

Domaines du Temple de Chevigney (Sainte-Cécile)


Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Pesmes - 70


Domaines du Temple de Chevigney
Domaines du Temple de Chevigney


Après avoir été possédée quelque temps par la famille de Belot, et avoir eu pour dernier seigneur de ce nom Henri de Belot, marquis de Chevigney, la terre de Chevigney passa aux Tricornot, aux Montureux et aux Aubert de Résie. Ceux-ci la tenaient encore en 1789.
— Petite église très-ancienne; le clocher a été exhaussé en 1772, et l'ensemble de l'édifice a reçu en 1863 des réparations importantes. On y voit deux tableaux que les connaisseurs apprécient: la Nativité de Notre-Seigneur et la Fuite en Egypte.
— Sur une petite cloche, le millésime 1686, et cette inscription: LAUDATE DOMINUM IN TYMPANO ET CHRONO. JESUS — MARIE — JOSEPH.
— Chevigney fait partie de la paroisse de Vadans. Au XVIIIe siècle, il était desservi par Sauvigney-les-Pesmes.
— Au nord-est du village, dans un canton de champs dit l'Abbaye, ruines que l'on croit être les restes d'une maison de Templiers. A proximité de ces ruines, puits parfaitement construit, qui a été découvert par des extracteurs de minerai de fer, et que l'on a curé jusqu'à la profondeur de 10mètres seulement, l'eau ayant empêché de descendre plus bas.
— Plus près du village, au nord, on a déterré des cercueils de pierre avec ossements humains, des urnes cinéraires, de larges lames d'épée, des agrafes de ceinturon ornées de filets d'argent, des anneaux ayant la forme des bagues à la chevalière d'aujourd'hui.

Au hameau de Sainte Cécile, restes d'une ancienne chapelle à fenêtres ogivales. Ce fut longtemps un but de pèlerinage ; on allait puiser de l'eau à la fontaine voisine, on ne dit pas à quelle intention, ni contre quelle maladie ou quelle infirmité. Les pèlerinages ont cessé mais seulement depuis quelques années. La chapelle fut renversée en partie pendant la Révolution.
La Haute-Saône, Dictionnaire Historique et Topographique et Statistique des Communes du Département. Par L. Suchaux. Tome II, Vesoul, 1866.

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414

Chevru   (77)

Maison du Temple de Chevru


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Coulommiers, Canton: la Ferte-Gaucher - 77


Maison du Temple de Chevru
Maison du Temple de Chevru


L'établissement des Templiers à Chevru remonte aux premières années du XIIIe siècle, et résulte de plusieurs acquisitions qu'ils firent alors dans cette paroisse.
Des lettres de Blanche, comtesse de Troyes, du mois d'août 1203, portent qu'en sa présence, Hugues de Chamilly, « de Chamilliaco », et Gille, sa femme, tant en leurs noms qu'en celui et se faisant fort du fils d'Etienne de La Tour, avaient vendu aux frères du Temple, leur part du village de Chevru, « partem suam de villa de Chevrous », moyennant 120 livres, prix pour lequel les frères avaient constitué une rente foncière de 11 livres par an. Cette rente devait être touchée par Hugues de Chamilly et sa femme, jusqu'à ce que le fils d'Etienne de La Tour ait atteint son âge de majorité. Il était convenu que s'il refusait alors de ratifier la vente, le prix en devait être réduit à 60 livres, comme aussi dans le cas où le sieur de La Tour viendrait à mourir avant sa majorité, ses héritiers ne pouvaient rien réclamer, si ce n'est une partie de la rente foncière fixée à sept livres et demie par an.

Quelques années après, les Templiers acquirent par voie d'échange, de Pierre de Cornillon et de Grille, sa femme, la rente d'un muid de blé à prendre chaque année, dans le moulin de Pont-Aufroy, « in molendino de Ponte Aufredi », un pré au Buisson,« apud Buissum », des cens et coutumes à La Bretonnière, « ad Bretoneriam », à Chercot, « Charcot », à l'Essart, « ad Essartum », à la Montagne, « ad Montem », au Bourget, « ad Borgeel », à Chauflery, « ad Escauféries », tout le terrage que le dit sieur de Cornillon possédait aux dits lieux, et tout ce qu'il pouvait avoir entre le chemin ferré, « inter cheminum ferratum », La Vanne, Moret, « Moretum », jusqu'à La Bretonnière, ainsi qu'il résulte des lettres de Gaudefroy, évêque de Meaux, du mois de février 1209.

La même année, les Templiers achetaient des religieux de la Charité-sur-Loire, tout ce que ceux-ci possédaient à Chevru.
La maison de la commanderie était située à un quart de lieue, à l'est du village.

« A ung mille près de ladite maison, est le villaige du dit Chevreu, auquel a de 50 a 60 habitans, desquels les 40 ou environ sont hommes justiciables de la religion, avec que toute jurisdicion et justice levée audit lieu. (Visite de 1495). »

Près de la maison, se trouvait une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, où l'on disait la messe trois jours par semaine.

Chapelle de Chevru



chapelle de Chevru, image Jack Bocar
Chapelle de Chevru - Sources: image Jack Bocar


Le Commandeur jouissait de toutes les dîmes de la paroisse de Chevru, et avait le patronage et la collation de la cure.
Les terres du domaine étaient d'environ 530 arpents, dont la plus grande partie dépendait de la maison de la commanderie, et le sur plus, d'une ferme appelée la ferme de la Maison-Rouge, située à Chevru, près de l'église.

La commanderie avait encore, non loin de Chevru, deux autres domaines.

Domaine du Temple de Fay-Banchelin


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Coulommiers, Commune: Chailly-en-Brie - 77


Domaine du Temple de Fay-Banchelin
Domaine du Temple de Fay-Banchelin


Domaine du Temple du Borget


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Coulommiers Commune: Saint-Siméon - 77


Domaine du Temple du Borget
Domaine du Temple de Borget


L'autre, appelé la ferme du Borget, paroisse de Saint-Siméon, sur le chemin menant au Grand-Mont, comprenant 100 arpents de terre, et dont les bâtiments n'existaient plus au XVIIe siècle.

Fief du Temple de l'Homée


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Coulommiers, Commune: Choisy-en-Brie - 77


Fief du Temple de l'Homée
Fief du Temple de l'Homée


Un fief relevait de la seigneurie et commanderie de Chevru, c'était le fief de L'hommé, situé dans la paroisse de Choisy-en-Brie, consistant en une maison avec quelques terres, et qui appartenait en 1702, à Charles de Lhommé de la Ruyère, chevalier de Saint-Lazare; et en 1764, aux demoiselles Madeleine et Geneviève de Lhommé, dames de Coffery, Lhommé et La Boulloie.

Seigneurie de Maillard


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Coulommiers, Commune: Beautheil - 77


Domaine du Temple de Maillard
Domaine du Temple de Maillard


La commanderie possédait encore indivisément avec les Chartreux de Paris, le fief des « Sommes », situé dans la paroisse de Beautheil, et dont mouvait la terre et seigneurie de Maillard, qui se trouvait dans les environs.

Vous pouvez voir des images de la chapelle de Chevru sur cette page.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Moulins du Temple de Chevru


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Coulommiers, Commune: Lescherolles - 77


Moulin de la Fosse
Moulin de la Fosse


76. — Moulin de la Fosse
Ce moulin est très ancien : on le trouve cité dans un accord passé entre les Templiers et Guy de Monthier, chevalier, en septembre 1243, au sujet de la réparation de la chaussée du Vivier de Marolles.
Par cet accord, Guy de Monthier donnait à rente aux Templiers, moitié du moulin de la Planche-Oudin sur l'Aubetin, et 1/3 du revenu du moulin de la Fosse, moyennant 3 muids d'avoine de rente, mesure de Coulommiers (Inventaire des titres de Chevru, page 268)
132. — Moulin de Jaillart
A Marolles, il y avait autrefois le moulin très ancien de Jaillart, cité dans une charte de donation, de mars 1234, passée devant Pierre de Cuisy, évêque de Meaux ; et ratifiée par Jean de Chantemerle, chevalier, seigneur du fief, par laquelle Jean Du Bois et son frère Arnonlin donnent aux Templiers de Chevru les droits qu'ils peuvent avoir sur le moulin de Jaillart à Marolles, à charge de payer 7 septiers de blé du gain dudit moulin et d'acquitter envers le curé de Chailly-en-Brie la rente d'un septier de blé qu'il a sur ce moulin.
(Inventaire des titres de Chevru, page 257)
En 1406, le commandeur de Chevru donne à rente le moulin de Jaillart à Jeanne de Patras, dame en partie de la Motte de Marolles, épouse de Gilles de Viry. Détruit à cette époque, il fut reconstruit par Nicolas Cangrain, écuyer, qui avait épousé Nicole, fille de Jeanne de Patras. Ce moulin passa eusuite entre les mains de Antoine le Riche.

Moulin, de Quinte joie


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Serris, Commune: Coutevroult - 77


Domaine du Temple du Temple
Domaine du Temple du Temple


3. — Moulin, de Quinte joie
Etabli sur la rive droite du Morin, au-dessous du pont de Couilly, ce moulin appartenait en partie, dès février 1209, aux Templiers de la Commanderie de Chevru. En cette année 1209 (1210), ils acquirent l'autre partie de Pierre de Cornillon, de Meaux, en échange de certaines redevances qu'ils tenaient de la libéralité de Manassès, seigneur de Coulommes (1156 à 1179).
110. — Moulin de Planche-Oudin
Très ancien moulin, cité dans un accord intervenu le 4 septembre 1243, entre Guy de Monthier, chevalier, et les Frères du Temple, pour la réparation de la chaussée du moulin de Marolles ; Guy donne aux Templiers, 1/2 du moulin de la Planche, et 1/3 de celui de la Fosse sur le Grand-Morin, moyennant une rente de 3 muids d'avoine, mesure de Coulommiers.
(Inventaire des titres de Chevru)

9. — Moulin du Saule


Région: Ile-de-France, Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Serris, Commune: Couilly-Pont-aux-Dames - 77
A cette époque (1237) il venait d'être acquis pour les 3/4 avec un cens de 4 deniers, qu'un nommé Jean Lecuyer devait par an sur le 4e quart, par les généreux donateurs, Hugues de Châlillon et sa femme. L'arrentement par ces derniers pour ladite acquisition était consenti, moyennant 4 muids de grains qu'ils devaient fournir chaque année aux Templiers.
(Archives nationales S. 5008. Supplément, numéros 60-61)
Sources : A. Bazin. Etudes sur la rivière et la vallée du Grand-Morin, Coulommiers 1902 - Bnf

Maison du Temple de Chevru et le Procès


Il subsiste encore près de Chevru un lieudit la Commanderie, et ce nom indique suffisamment la place de l'ancienne maison du Temple, peu éloignée de Coulommiers: « apud Chevrutum in Bria juxta Coulommiers, Senonensis diocesis », alias « Meldensis diocesis. » Comme toutes les commanderies de l'Ordre, elle avait une chapelle; le Procès fait mention aussi d'un préau proche la chapelle.

Procès des Templiers, tome I, page 530


Plures autem non vidit recipi, nec interfuit capitulis eorum; ipse autem receptus fuit in capella dicte domus de Cheruto, in proximo festo Ramis palmarum erunt XVIII anni vel circa, per fratrem Godofredum Picardi, quondam tunc preceptorem Brie, presentibus dictis fratribus Gerardo presbytero, et Odone, Petro Rosselli, et Humberto Bergerio, deffunctis...
Les précepteurs de la baillie de Brie y vinrent fréquemment; la Brie elle-même n'étant qu'une dépendance de la baillie du Temple de France, les précepteurs de France la visitèrent parfois. C'est ainsi que frère Hue de Provins, précepteur de France, y reçut vers 1293:

Procès des Templiers, tome II, page 314


Requisitus per juramentum suum qui tenebat capitula, dixit per juramentum suum quod frater G. de Bellojoco tunc Magister, et frater Hugo de Parando aliquociens.
Et après lui, vers fin octobre 1301, Gérard de Villiers chevalier, également précepteur de France:

Procès des Templiers, tome I, page 571


Ipse autem receptus fuerat per fratrem Gerardum de Villaribus militem, tunc preceptorem Francie, in vigilia festi apostolorum Symonis et Jude nuper preterita fuerunt IX anni, in camera domus Templi de Cherruto Senonensis diocesis, presentibus dicto fratre Radulpho et fratre Guillelmo presbytero, capellano dicti receptoris, cujus cognomen ignorat, Petro serviente dicti receptoris, cujus eciam cognomen ignorat...

Procès des Templiers, tome II, page 405


Requisitus per juramentum eodem modo frater Nicolaus de Trecis, etatis XXXVIII annorum vel circa, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Cheuruto diocesis Meldensis, per fratrem Gerardum de Villers, tunc jacentem et infirmitate detentum in lecto, VI anni vel circa sunt elapsi, presentibus fratre Radulpho de Gisiaco, et fratre Guillelmo fratre serviente dicti fratris Gerardi.
Puis c'est le précepteur de la Brie, frère Raoul de Gisy receveur des revenus de la Champagne pour le roi, qui fait, en 1295, une réception en la chapelle du Temple de Chevru:

Procès des Templiers, tome I, page 578


Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire de contentis in eis nisi quod sequitur, videlicet quod ipse testis et frater Jacobus de Parvo Parisius Meldensis diocesis, quem credit vivere, fuerunt recepti simul, in capella domus Templi de Cheuruto, in festo Omnium Sanctorum proximo preterito fuerunt XV anni vel circa, per fratrem Radulphum de Gisi, testem supra examinatum, presentibus fratribus Johanne nacione Burgondo, presbytero, Stephano Burgondo, et Gerardo le Vinhier dicte domus servientibus, quos credit obiisse...
Et qui, au mois de novembre de la même année, reçoit encore à Chevru, celui qui, en 1307, sera lieutenant du précepteur du Temple de Fresnoy non loin de Provins:

Procès des Templiers, tome II, page 387


In nomine Domini amen. Anno ejusdem millesimo CCCo septimo, indicione sexta, mense novembris, ejusdem mensis die XIIII, pontificatus sanctissimi patris et domini domini Clementis divina providencia pape quinti anno secundo, in presencia religiosi et honesti viri fratris Nicolai de Anessiaco ordinis fratrum Predicatorum, commissarii dati a religioso et honesto viro fratre Guillelmo de Parisius dicti ordinis, inquisitoris heretice pravitatis in regno Francie auctoritate apostolica deputato, existentis in domibus Templi Parisiensis, pro inquirendo contra quasdam personas ordinis milicie Templi eidem supra dicto crimine delatas, nostrum notariorum et testium infrascriptorum, personaliter constitutus frater Egidius de Cheuruto locum tenens preceptoris de Fresnayo juxta Pruvinum, quadragenarius vel circa, juratus ad sancta Dei Evangelia ab eo tacta dicere de se et aliis in causa fidei plenam, puram et integram veritatem; et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus apud Cheurutum, XII anni fuerunt in festo Omnium Sanctorum nuper preterito, per fratrem Radulphum de Gisi receptorem Campanie, presentibus fratribus Henrico de Soupir, Petro de Cheuru et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.
Raoul de Gisy y aurait encore fait des réceptions en 1299:

Procès des Templiers, tome I, page 521


Ipse autem testis receptus fuerat per dictum fratrem Radulphum de Gisi, in capella domus Templi de Cherruto Senonensis diocesis.
Et en 1300 en présence du frère sergent Rémi, alors précepteur de Coulommiers, ainsi qu'en 1302 ou 1303:

Procès des Templiers, tome I, pages 583


videlicet se recipi vidisse in capella Visitatoris Templi Parisiensis, in proximo die Cinerum erunt quatuor anni, per fratrem Hugonem de Penrando, fratres Petrum de Sivri et Gerardum de Castro Novo milites juvenes, presentibus fratribus Radulpho de Gisi receptore Campanie, teste supra examinato, Johanne de Tortavilla et Petro de Tortavilla tunc preceptore domus Templi Parisiensis, et Nicolaum de Sara servientem, Trecensis diocesis, in camera domus Templi de Sanciaco ejusdem diocesis, per dictum fratrem Radulphum de Gisi, per duas septimanas vel circa ante capcionem eorum, presentibus fratribus Symone de Jez presbytero, Stephano de Sanci, Petro de Sercellis preceptore tunc domus Trecensis, teste supra examinato, servientibus;

Procès des Templiers, tome I, pages 584


Ipse autem receptus fuit in capella domus Templi de Cheruto Senonensis diocesis, per dictum fratrem Radulphum de Gisi, in instanti festo Pentecostes erunt VIII vel IX anni, presentibus fratribus Morello de Belna et Remigio preceptore de Colomeriis, servientibus, in hunc modum: nam instructus a dictis duobus fratribus, capellam ingressus, peciit a dicto receptore panem et aquam, societatem et pauperem vestitum ordinis;

Procès des Templiers, tome II, page 406


Dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Cheuruto diocesis Meldensis, per fratrem Gerardum de Villers, tunc jacentem et infirmitate detentum in lecto, VI anni vel circa sunt elapsi, presentibus fratre Radulpho de Gisiaco, et fratre Guillelmo fratre serviente dicti fratris Gerardi.
Et enfin en 1305 au dire d'un frère sergent du nom de Jean de Meaux, qui déposa, en 1310, en Chypre, et dit avoir été reçu par Raoul de Gisy, alors précepteur de la Brie en France, en la maison de « Gerrut » (sic), dans le diocèse de Meaux, « Schottmuller, tome II, page 190. »
Autre réception faite à Chevru par Raoul de Gisy:

Procès des Templiers, tome II, page 395


Requisitus utrum viderit aliquem recipi in dicto ordine, dixit per juramentum quod sic apud Chevrutum, scilicet fratrem Jacobum de Chamerot, per fratrem Radulphum de Gisi receptorem Campanie; et vidit quod dictus recipiens traxit eum retro altare, sed nescit quid fecit sibi fieri. Credit tamen quod simili modo eum recepisset. Requisitus utrum vi, vel metu tormentorum aut carceris, seu aliqua de causa, aliquam falsitatem immiscuerit in deposicione sua, aut veritatem tacuerit, dixit per juramentum suum quod non; immo puram veritatem dixerat pro salute anime sue.
Le précepteur de Chevru frère Gérard de Provins, comme la plupart des autres précepteurs de maisons peu éloignées de Paris, était un personnage tout secondaire, et c'est à peine si nous connaissons son nom; cependant il eut occasion, vers 1303, de procéder à une réception en la chapelle de sa maison en présence du précepteur du Temple de Soigny, frère Dreu:

Procès des Templiers, tome II, page 5


Dixit eciam quod vidit recipi fratrem Hugonem de Nantolio Suessionensis diocesis, circa principium hujus Quadragessime fuerunt octo anni vel circa, in capella domus Templi de Cheuruto Senonensis diocesis, quem recepit predictus frater Gerardus de Pruino, tunc preceptor dicte domus de Cheruto, presentibus fratribus Drocone tunc preceptore domus de Scinhi dicte diocesis Trecensis et Johanne Monachi Suessionensis diocesis, servientibus, de quorum vita vel morte non habet certitudinem; in cujus recepcione licita et honesta que fuerunt dicta et facta in recepcione ipsius testis servata fuerunt; illicita tamen confessata per eum vel alia non vidit fieri nec injungi.
Le précepteur du Temple de Provins étant aussi un certain Gérard de Provins prêtre, peut-être y a-t-il confusion ?
Enfin, il y avait, vers 1301 et en 1305, à Chevru, un prêtre du Temple nommé Raoul, originaire de Lorraine:

Procès des Templiers, tome I, pages 542


Item, dixit quod de predictis erroribus fuit, eadem septimana, confessus fratri Radulpho Lotoringo presbytero dicte domus, et absolutus per eum, injuncta ei penitencia quod jejunaret certis diebus, non recolit quot.
Précepteur de Chevru: vers 1303, frère Gérard de Provins.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

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Chierzac   (17)

Maison du Temple de Chierzac, Charzac


Département: Charente-Maritime, Arrondissement: Jonzac, Canton: Montlieu-la-Garde, Commune Bédenac - 17


Maison du Temple de Chierzac
Maison du Temple de Chierzac


Les Templiers avaient implanté une maison à Chierzac, dans les landes de Bussac, à une date inconnue. Le Temple de Chardac apparaît dans les documents en 1304, donc pratiquement à la fin de la période templière, grâce à une transaction conclue entre Hugues Raynaud, commandeur de Chierzac et Bertrand de Monlieu, chevalier, au sujet de la haute justice dudit lieu de Chierzac (94). Hugues Raynaud étant à la même date commandeur de Civrac, on notera que Chierzac, déjà sous les Templiers, était unie à Civrac.
94. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 437.

Les archives restent ensuite silencieuses sur Chierzac pour tout le début de la période hospitalière, jusqu'à l'enquête de 1373 (95) qui mentionne Chierzac comme membre de Civrac et y atteste l'existence d'une chapelle, vraisemblablement construite par les Templiers. L'enquête n'apporte aucune autre information sur Chierzac dont les revenus sont confondus, dans le texte, avec ceux de Civrac. Comme le document indique que presque tous les bâtiments de la baillie de Civrac avaient été détruits par les guerres, il est à supposer que Chierzac n'avait pas échappé au sort commun. Avant 1479, Chierzac devint, avec Civrac, membre de la comman-derie des Epeaux.
95. Archives Vaticanes, Castel San Angelo, AA, Arm. C, 268.

Chapelle de Chierzac



Chapelle de Chierzac, chevet
Chapelle de Chierzac, chevet - Sources: Image M. Miguet


En 1565, la chapelle de Chierzac, qui était dédiée à Notre-Dame, est dite « ruynée » par les visiteurs. Les réparations sont à la charge des paroissiens qui manifestent l'intention de les faire réaliser « quand les troubles seraient appaisez » (96). Ils faisaient allusion, on le devine sans peine, aux guerres de religion.
96. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 422.

La visite de 1673 (97) fournit des informations un peu contradictoires : d'une part, les commissaires rapportent que la chapelle est « à moitié descouverte, sans clocher et sans vitres aux vitreaux, paraissant avoir esté ruynée d'en temps immémorial » mais, d'autre part, ils mentionnent que « le service divin ce fait à la manière acoustumée » par le prêtre qui dessert également l'église voisine de Bédenac. Ils ont trouvé la chapelle convenablement pourvue d'ornements d'autel, linge et vases sacrés et ont même remarqué deux tableaux, l'un au-dessus de l'autel, représentant la « Passion de Nostre Seigneur », l'autre « Nostre Dame. » A cette date, il n'y avait plus de domaine à Chierzac, dont le revenu n'était constitué que de rentes.
97. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 422.

Si la visite de 1690 (98) ne donne aucune indication sur l'état de la chapelle, elle rapporte une transaction intervenue entre le curé de Bédenac et les habitants de Chierzac en 1686 : le curé s'engageait à administrer les sacrements aux habitants de Chierzac, à venir célébrer la messe dans leur chapelle un dimanche sur trois ainsi qu'à l'occasion de plusieurs fêtes dans l'année, les gens de Chierzac acceptant, de leur côté, de payer leur part « d'une maison presbitérale » sise à Bédenac, paroisse dont Chierzac était devenue une annexe. Le commandeur des Epeaux laissait au curé de Bédenac le produit de la dîme et les habitants de Chierzac étaient tenus d'assurer l'entretien de la chapelle.
98. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 422.

Chapelle de Chierzac



Chapelle de Chierzac, facade occidentale
Chapelle de Chierzac, facade occidentale - Sources: Image M. Miguet


En 1755 (99), les visiteurs admettent que la charpente et les murs sont bons, mais ils disent avoir trouvé la chapelle « dans un état afreux et indessant » avec « un très mauvais devant d'hostel, trois mauvaises nappes, un petit crucify de bronze, point de gradins ny tableaux, nous ont dit cependant les habitans qu'on avoit hauté ledit tableau pour le faire racomoder, au dessus l'hostel est un dé tout en bois, très mauvais » ... « avons remarqué que le pavé de l'eglize est tout sans dessus desous. » Les habitants de Chierzac se plaignent du curé de Bédenac qui perçoit 210 livres de dîme par an pour desservir la chapelle, mais ne remplit pas ses obligations ; ils signalent aux visiteurs que ledit curé a emporté une chasuble et enlevé plusieurs pierres tombales du cimetière. Le souhait des habitants de Chierzac, village qui compte environ vingt-deux feux, serait d'avoir leur propre curé auquel ils sont prêts à donner un logement et une rétribution venant compléter la dîme. A cette date, l'ordre de Malte possédait toujours la pleine juridiction sur Chierzac, la justice était exercée par les officiers de l'Ordre siégeant à Chepniers.
99. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 422.

Chapelle de Chierzac



Chapelle de Chierzac, mur nord
Chapelle de Chierzac, mur nord - Sources: Image M. Miguet


La chapelle de Chierzac est toujours visible de nos jours (100). Elle se dresse au lieu-dit Linière, sur une sorte de tertre, totalement isolée des quelques maisons qui constituent le hameau de Chierzac, situé sur la R.N. 10.
100. Sur la chapelle au XIXe siècle, voir P.-D. Rainguet, Etudes historiques, littéraires et scientifiques sur l'arrondissement de Jonzac, Jonzac et Saint-Fort-sur-Gironde, 1864, pages 390-391.

Chapelle de Chierzac



Chapelle de Chierzac
Chapelle de Chierzac


Cette chapelle (101) conserve dans son allure générale les caractères des édifices romans de la région : murs très épais, puissants contreforts à glacis épaulant la façade et les murs gouttereaux. Seuls l'allongement des fenêtres et surtout les supports du voûtement empêchent de la classer dans la catégorie des édifices que l'on pourrait qualifier de néo-romans.
101. Elle mesure 20,15 m de long sur 6,30 m de large intérieurement.

La construction en est simple : une nef unique, à trois travées, la troisième formant le choeur, terminée par un mur plat dans lequel s'ouvre une grande baie en arc brisé, à trois lancettes aux profils lourds et disgracieux surmontées d'une rose.

Les travées sont limitées à l'intérieur par des faisceaux de cinq colonnes engagées dans les murs latéraux et coiffées de chapiteaux à feuillage à corbeille cylindrique légèrement renflée, portant un tailloir peu saillant, à pans coupés pour mieux se prêter à la retombée des nervures de la voûte. De celles-ci subsistent des départs sur chaque faisceau sur une hauteur d'environ deux mètres. Sur les corbeilles sont sculptées des feuilles d'acanthe, de vigne et de chêne. Les tailloirs polygonaux apparaissant vers 1230-1250 à l'époque où l'on assied chaque nervure sur un chapiteau, on peut en déduire que le voûtement ne peut être antérieur au milieu du XIIIe siècle. Sur ces cinq chapiteaux, les deux qui s'engagent dans le mur sont réduits à une moitié de corbeille et recevaient la retombée des formerets, les autres supportant l'arc doubleau et les croisées d'ogives.

Dans le mur sud du choeur sont percées deux petites ouvertures à hauteur d'homme, probablement postérieures à la construction et appelées « fenêtres des lépreux. »

Les deux fenêtres du mur sud, très hautes et étroites, en arc tiers-point, laissent préjuger de la hauteur importante de la croisée d'ogives primitive. Leur ébrasement est court, typiquement gothique.

Chapelle de Chierzac



Chapelle de Chierzac, interieure
Chapelle de Chierzac, interieure - Sources: Image M. Miguet


L'ordonnance de la façade occidentale est très simple et massive. Elle est épaulée au nord et au sud par deux contreforts à glacis très pentus et à l'ouest par deux contreforts de même type, les contreforts nord-ouest formant un seul bloc.

Elle est divisée en trois étages construits successivement en gros, moyen et petit appareil, en décrochement les uns par rapport aux autres par le jeu de deux glacis scindant la façade horizontalement.

Au premier niveau, le portail central en arc très légèrement brisé est composé de trois fortes voussures dont les arêtes sont refouillées en boudin pour en alléger quelque peu la masse. Elles sont prolongées par des piédroits de même profil.

Un enfeu, érodé au moint qu'on n'en lit plus aucun détail, a été placé à côté du piédroit nord sur lequel il empiète un peu.

Le deuxième étage est composé d'un mur aveugle, le troisième par un mur clocher aux deux rampants brisés d'un aspect insolite.
L'ouverture en plein cintre porte actuellement une cloche datant du XIXe siècle. Une croix de pierre sans ornement couronne l'ensemble.
Contre le mur nord de la nef, à l'extérieur, à hauteur de la travée de choeur, on voit les restes d'un enfeu gothique très mutilé surmonté d'une corniche indiquant qu'il était peut-être protégé par un auvent qui y prenait appui.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983

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1714

Chilly-Mazarin   (91)

Fief et seigneurie du Temple de Chilly-Mazarin


Département: Essonne, Arrondissement: Palaiseau, Canton: Chilly-Mazarin - 91


seigneurie du Temple de Chilly-Mazarin
Seigneurie du Temple de Chilly-Mazarin


Il y avait non loin de Balizy un fief qui relevait de la Maison du Temple de Paris. C'était la terre et seigneurie de Chilly, de nos jours Chilly-Mazarin, qui appartenait, en 1386, à Nicolas Basele de Meudon, écuyer.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 Paris

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417

Choisy-le-Temple   (77)

Maison du Temple de Choisy-le-Temple


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Claye, Commune: Charny - 77


Maison du Temple de Choisy-le-Temple

Localisation: Maison de Choisy-le-Temple


Choisy-le-Temple qui était autrefois, comme son nom nous l'indique, un établissement de Templiers, devint et resta constamment sous les Hospitaliers une chambre prieurale. L'archiviste Jacquemin dont nous avons déjà parlé, traça en 1741 un précis historique de cette commanderie, pour Monseigneur le Grand-Prieur de France, qui était alors le duc d'Orléans. Il nous dit que la terre de Choisy était un des plus anciens fiefs de l'Ordre du Temple et que, bien qu'il n'existât plus de titres primordiaux sur l'origine de ce domaine, il était constant qu'en 1168 les frères de la chevalerie du Temple en étaient en possession d'une grande partie.

En effet, nous avons trouvé un document qui nous montre les Templiers établis à Choisy à l'époque citée par Jacquemin. C'est une charte d'Etienne, évêque de Meaux, de l'année 1168, par laquelle ce prélat approuve et confirme la vente faite par Eudes de Cauz, aux frères du Temple, demeurant en son diocèse à Choisy, « fratribus Templi qui in episcopatu meo apud Soisi manent », d'une pièce de terre se trouvant devant la maison des dits frères, « ante domum dictorum fratrum »

En 1170, un seigneur de Charny, Guy de Charny « Carni », leur vendit un bois qui mouvait du fief de Manasses de Saint-Gobert. Les enfants de ce seigneur, nommés Haton et Simon de Charny, donnérent, en 1181, à la maison du Temple de Choisy, « domui Templi de Soisy », quinze arpents de terre à Chaufose ?.

Un autre seigneur des environs de Choisy, Raoul de Guisy, « de Cuisiaco », chevalier, céda en 1188 aux Templiers, par voie d'échange, des terres situées en avant et en arrière de Choisy et au Champ-Gautier, « rétro et ante Sosiacum et in campo Galteri »

Un autre échange eut lieu en 1200, entre eux et le seigneur Payen, sire de Maucourt, qui leur abandonna trente-neuf arpents et demi de terre au territoire de la maison du Temple de Choisy

Ici, entre au Temple de Choisy, une femme:
Les acquisitions de terre par les Templiers de Choisy continuèrent pendant tout le cours du XIIIe siècle. Parmi elles, nous remarquons la démission faite en 1274, à leur profit, par une noble dame, Isabelle Lallemande de Claye, de tous ses biens, au moment où elle était admise dans la confraternité des religieux du Temple de Choisy.
Dans l'acte de démission, qui est passé devant l'official de Meaux, elle déclare qu'elle agit de sa propre volonté, sans contrainte ni par crainte, et avec le consentement de son mari, Pierre Lhuillier.

Le domaine de Choisy comprenait, au XVe siècle, un château ou maison seigneuriale, « grand et beau édifice, estant en ung clos, contenant environ XL arpens de terre, tous cloz de biaulx murs faiz entièrement de bonne matière et à chascun canton, et au millieu desdits murs a neuf tournelles couvertes de tuilles »

Près du château se trouvait la chapelle, « belle et notable a troys croisiés de voultes, couverte de tuille, voirée de neuf voirrières, adornée d'ymages et de tableaux et de quatre angles sur pilliers de boys autour de l'ostel; sur lequel ostel a ung ciboire de boys voirré auquel repose le begnoist corps de N. S. Dieu, lequel est en une couppe de léton doré bien et notablement entretenue »

Cette chapelle avait été reconstruite au XIVe siècle, par Guillaume de Mail, Grand-Prieur de France, qui donna pour la faire desservir, cinq arpents de terre qu'il avait au terroir de Maneurre, à la charge par le chapelain d'y dire « chascune sepmainne une messe en l'onneur de M. ST Jacques l'apostre, laquelle sera dicte du Saint-Esprit au jour de mardi »

Ici, vous avez un exemple précis des pertes et vols volontaires réalisés par les gens du roi l'hors de la captivité des Templiers:
La commanderie de Choisy perdit beaucoup de biens qu'elle ne put jamais recouvrer. Un agent du Grand-Prieur, M. Maupetit, constata que, d'après les anciens titres, il lui manquait plus de neuf cents arpents de terre en divers lieux, à: Villemareuil, à Nanteuil, à Villiers-sur-Morin, à Dinville, à Saint-Pathus, etc., etc.
Ces pertes avaient eu lieu depuis longtemps. Elles provenaient en grande partie de l'infidélité ou de la négligence de ceux qui eurent l'administration des biens des Templiers, pendant leur procès et leur longue captivité. En remontant à des temps aussi éloignés, il était fort difficile de retrouver les auteurs de ces usurpations; c'était, en outre, entreprendre une foule de procès dont l'issue, en pareille matière, est toujours douteuse. On ne donna donc aucune suite aux découvertes de M. Maupetit.

Les terres qui dépendaient, au XVIe siècle, de la maison de Choisy, comptaient environ 600 arpents.
Plusieurs fiefs et arrière-fiefs relevaient de la commanderie, savoir:


Domaine du  Temple autour de Charny
Domaine du Temple autour de Charny


A Charny même.

Vaubardin



Domaine du Temple de Vaubardin
Domaine du Temple de Vaubardin



Le fief de Valbardin ou Vaubardin, « de valle Bardino », acquis par les Templiers en 1262 d'Adam de Charny;
Les fiefs des Douaires;
Des Rabâches;
De Beauvais;
De la Motte;
De la Pierre, etc.

Montgé-en-Goël



Domaine du  Temple autour de Montgé-en-Goël
Domaine du Temple autour de Montgé-en-Goël


A Montgé-en-Goël même;
A Vinantes et aux environs;
Les fiefs de Lieurville;
De Berchières;
De Nantouillet;
De Brezé;
De Maillet;
De Michel-Rebout;
De Bureau du Menil;
De Robert de Fresnes;
De Raoul Archembaut;

Monthyo



Domaine du  Temple autour de Monthyon
Domaine du Temple autour de Monthyo


Domaine du Temple autour de Monthyo
A Monthyon même;
Les fiefs de Jossigny;
Et du Verger.

Messy



Domaine du  Temple autour de Messy
Domaine du Temple autour de Messy


A Messy même;
Le fief de Fregenville, consistant en une grange et vingt-quatre arpents de terre, acquis par voie d'échange, en 1338, de Hugues de Pomart, chanoine de Paris.

Au XVIIe siècle, quelques-uns de ces fiefs avaient été réunis au domaine de la commanderie. Il y en avait beaucoup qui n'étaient plus servis, et se trouvaient perdus en quelque sorte pour l'Ordre.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple Choisy-le-Temple et le Procès


« Apud Scesiacum Meldensis diocesis »
« in domo Templi de Soysiaco Meldensis diocesis »
« in capella domus Templi de Soysiaco »
« Procès des Templiers, tome I, pages 424, 433, 517, 590 »

Près de Meaux, sur la commune de Charny, la commanderie de Choisy-le-Temple. Nous avons trouvé un document qui nous montre les Templiers établis à Choisy à l'époque citée par Jacquemin. C'est une charte d'Etienne, évêque de Meaux, de l'année 1168, par laquelle ce prélat approuve et confirme la vente faite par Eudes de Cauz, aux frères du Temple, demeurant en son diocèse à Choisy, « fratribus Templi qui in episcopatu meo apud Soisi manent », d'une pièce de terre se trouvant devant la maison des dits frères, « ante domum dictorum fratrum »

En 1170, un seigneur de Charny, Guy de Charny « Carni », leur vendit un bois qui mouvait du fief de Manasses de Saint-Gobert. Les enfants de ce seigneur, nommés Haton et Simon de Charny, donnérent, en 1181, à la maison du Temple de Choisy, « domui Templi de Soisy », quinze arpents de terre à Chaufose.

Le nom même de cette localité indique une possession du Temple, et non des moins importantes, puisqu'un Templier nous apprend qu'on y faisait l'aumône, trois fois la semaine, à trois mille personnes environ: Il n'y avait que les commanderies à faire l'aumône, trois fois la semaine.

Il est souvent fait allusion, dans les passages du Procès concernant cette localité, à la chapelle de la maison, au dortoir et aussi à une chambre dite des Cordeliers:

Procès des Templiers tome, I, page 442


Ipse tamen qui receptus fuerat per fratrem Johannem de Turno, thesaurarium quondam Templi Parisiensis, erunt XV anni vel circa inter Pascha et Pentecosten, in capella domus Templi de Soysiaco Meldensis diocesis, presentibus Matheo de Angicuria, Johanne de Crezciaco, Bernerio de Croy servientibus, deffunctis...,

Procès des Templiers tome, I, page 449


« in quaclam camera dicte domus de Soysiaco que vocatur Cordelariorum »

Une des plus anciennes réceptions faites à Choisy, en la chapelle du Temple, l'aurait été vers 1277, par Jean Ier de Tour, trésorier du Temple de Paris, en présence des frères Jean de Montmorency, prêtre prieur de la maison de Paris, Jean de Villeneuve alors précepteur de Paris, Herbert d'Ivry précepteur du Temple de Lagny-le-Sec, et Guillaume le Normand économe à Choisy: « Guillelmo Normanni, dispensator tunc domus de Soysiaco »

Procès des Templiers, tome I, page 627


Arbertus de Juriaco » pour « Ivriaco
respondit se vidisse et audivisse dici quod in recepcionibus fratrum ordinis faciebant eos abnegare Jhesum, et hoc vidit primo in se ipso, qui fuit receptus in capella domus Templi de Soysiaco Meldensis diocesis, in octabis Pasche instantis erunt XXXIIII anni vel circa, per fratrem Johannem de Turno quondam, thesaurarium tunc Templi Parisiensis, presentibus fratribus Johanne de Moranciaco presbitero, priore tunc Templi Parisiensis, Johanne de Villa Nova preceptore tunc Templi Parisiensis, Arberto de Juriaco preceptore de Latigniaco Sicco, Guillelmo Normanni dispensatore tunc dicte domus de Soysiaco

Puis c'est le futur précepteur de la Villedieu-Maurepas qui est reçu à Choisy, vers l'année 1279, par le même Jean de Tour, assisté du prieur de Paris déjà nommé et de frère Jean, précepteur de Choisy: Jean de Tour est encore à Choisy, vers 1291, pour l'admission dans le Temple d'un adolescent; il y est à nouveau vers 1293 et en 1296.

Procès des Templiers, tome II, page 376


Item anno, indicione, mense, die et pontificatu predictis, in religiosi viri fratris Nicolai de Anessiaco commissarii predicti inquisitoris heretice pravitatis auctoritate apostolica deputati, nostrum notariorum publicorum et infrascriptorum presencia personaliter constitutus frater Radulphus de Taverniaco custos domus de Villa Dei juxta Malum Repastum, diocesis Carnotensis, etatis quinquaginta sex annorum vel circa, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod receptus fuit viginti octo anni sunt elapsi vel circa in domo de Soisiaco diocesis Meldensis, per fratrem Johannem de Turno tunc thesaurarium Parisius, presentibus fratre Johanne de Monte Morenciaco priore Templi Parisiensis, et fratre Johanne preceptore dicte domus de Soisiaco, et pluribus aliis de quorum nominibus non recolit.

Le frère du Temple reçu en 1293 fut même envoyé en la maison picarde de Fontaine-sous-Montdidier:

Procès des Templiers, tome II, page 325


Item frater Arnulphus de Fontanis subtus Montem Desiderii, etatis sexaginta annorum vel circa, juratus eodem modo et requisitus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus apud Soissiacum, circa instans festum Crucis celebrate erunt quindecim anni, per fratrem Johannem de Turno thesaurarium Parisiensem.

Procès des Templiers, tome II, page 441


Dixit tamen per juramentum suum quod nunquam fecit, nec fuit requisitus. Interrogatus utrum viderit aliquos fratres recipi, dixit per juramentum suum quod sic fratrem Thomam de Rochancourt, per fratrem Gerardum vicarium preceptoris domus de Fontanis, in dicta domo, et fratrem Johannem Dorviller, per eundem, ut credit, et in eadem domo, et fratrem Petrum de Fontanis, per fratrem Johannem de Turno; et dixit quod recipientes duxerunt ipsos receptos ad partem, et credit quod fuerunt eodem modo recepti.

Un peu plus tard, vers 1299, c'est le visiteur de France, frère Hue de Perraud, qui vient à Choisy et qui préside les réceptions:

Procès des Templiers, tome II, page 309


Item frater Petrus de Sivre filius domini Acherii de Sivre militis, etatis sexdecim vel XVII annorum, miles dicti ordinis, morans apud Latigniacum Siccum, juratus de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod receptus fuit Parisius, in die Cinerum erit annus, per fratrem Hugonem de Paraudo visitatorem Francie, in camera ipsius. Et dixit per juramentum suum quod postquam juravit servare statuta ordinis, et mantello ad collum suum posito, idem frater Hugo portavit et tenuit ante eum quamdam crucem in qua erat depicta ymago Jhesu Christi, et peciit ab eo utrum crederet in eum cujus ymaginem videbat.

Enfin, à la saint Jean 1306, Jean II de Tour, trésorier du Temple de Paris, est à Choisy, ainsi que les frères Pierre de Montigny, prêtre, et Pierre de Tortainville, précepteur de Paris; il y est une seconde fois en cette même année, toujours pour des réceptions, et le receveur de Champagne pour le roi, frère Raoul [de Gisy], est parmi les assistants:

Procès des Templiers, tome I, page 496


Fuerat autem receptus, circa festum beati Barnabe; per fratrem Johannem de Turno thesaurarium Templi Parisiensis, testem supra juratum, in capella domus Templi de Soysiaco Meldensis diocesis, presentibus fratribus Petro de Montenhi presbytero, P. de Torta Villa preceptore Parisiensi, Petro de Fontanis grangerio dicte domus, et Matheo de Cayneyo servientibus.

Procès des Templiers, tome II, page 307


Item frater Petrus de Arblayo Parisiensis diocesis, etatis XLIIIIor annorum, ut dicebat, eodem modo juratus de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, requisitus de tempore et modo recepcionis sue, dixit per juramentum suum quod annus est elapsus quod receptus fuit apud Soysiacum, per fratrem Johannem thesaurarium, presente fratre Radulpho receptore Campanie, et aliis fratribus dicte domus de quorum nominibus non recolit.

Si le nom du dernier précepteur de Choisy n'a pas encore été prononcé, il n'en est pas moins connu; même, à l'exemple de Raoul de Gisy et d'autres que nous avons cités, il cumulait les fonctions de précepteur de maison du Temple avec celles d'officier du roi. Ce précepteur, frère Guillaume d'Herblay, sergent, âgé d'environ quarante-cinq ans en 1311, était, ainsi que nous l'avons déjà dit, aumônier du roi:

Procès des Templiers, tome I, page 498


Post hec, die Veneris sequenti, que fuit quinta dies dicti mensis Februarii, convenerunt in dicta domo dicti domini episcopi Matheus et archidiaconus Tridentinus, et fuit adductus ad presenciam eorumdem frater Guillelmus de Arreblayo elemosinarius regius, Parisiensis diocesis, preceptor domus Templi de Soysiaco Meldensis diocesis, serviens, testis supra juratus, ut deponeret dictum suum; non defferens mantellum ordinis, quia, cum alii fratres ordinis abjecerint mantellos suos in concilio Senonensi, aliqui, qui recipiebant -499- mantellos aliorum, receperunt absque ejus connivencia dictum mantellum.

Præcepteurs de Choisy-le-Temple


Vers 1277, frère Guillaume le Normand
Vers 1279, frère Jean
En 1307, frère Guillaume d'Herblay, sergent.
Sources: Trudon-des-Ormes, Liste des Maisons et de quelques Dignitaires de l'Ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France. D'Après les pièces du Procès des Templiers. Revue de l'Orient Latin, tomes V, VI, VII. Ernest Leroux, Editeur. Paris 1897, 1898, 1899.

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1698

Chorges   (04)

Maison de l'Hôpital de Chorges


Département: Hautes-Alpes, Arrondissement: Gap, Canton: Chorges — 05


Maison de l'Hôpital de Chorges
Maison de l'Hôpital de Chorges


Une église connue, regardée longtemps comme un lieu de pèlerinage des Dauphins, fut la chapelle du Saint-Sépulcre près de Chorges, fondée au retour de la première crisade (1).


Providentissimo
Nero. princ. ac super omnes
fortissimo
Anninus Rufinus Verus
prae Alpium maritimarum
derotus numini
majestatique ejus.



A un prince, pieux, invincible, Auguste, sage restaurateur de l'univers, à Néron, prince de la jeunesse, et le plus courageux de tous; Annius-Rafinus Verus, président des Alpes maritimes, dévoué à sa divinité et à sa majesté.
1. Cette sauvegarde des Dauphins ne fut pas toujours gratuite; un acte de 1301 nous apprend qu'elle coutait aux Hospitaliers un demi-florin d'or.

Une autre inscription à peu près semblable, avec la seule différence qu'on n'y lit point le nom de Néron, et que nous pensons avoir été élevée à la mémoire d'Auguste, a été aussi découverte à Chorges. Quoique ces deux monuments appartiennent à cette ville, il ne faut point en conclure, comme l'ont pensé quelques personnes, que ce lieu fût la résidence du président ou procurateur des Alpes maritimes: la capitale de cette province était Embrun.

Cette chapelle, construite en rotonde dans le genre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, formait, avec les bâtiments voisins et les terres y attenant, une riche commanderie des Hospitaliers, sous la dépendance directe du grand maître. Ses revenus, après la suppression de l'ordre auquel elle appartenait, passèrent aux chevaliers de Malte et successivement aux jésuites du collége d'Embrun.

L'église, à ce dernier changement de maître, n'existait déjà plus; elle venait d'être pillée et ruinée pendant nos guerres religieuses. A peine son emplacement serait-il aujourd'hui connu, si le nom de temple du Saint-Sépulcre donné à quelques décombres au milieu des terres cultivées n'indiquait le lieu où elle s'élevait autrefois. Il n'y reste plus même de pierres de taille: on dit qu'un chef protestant les fit enlever pour servir de façade à une de ses maisons.

Livré à la merci des Lombards, dévasté par les Sarrazins, bientôt après par les Hongres, Chorges dut se ressentir, pendant plusieurs siècles, des déprédations de ces peuples. Cette ville fit tour à tour partie du royaume de Bourgogne, du petit état des anciens comtes de l'Embrunois et du domaine temporel des archevêques d'Embrun, sous la protection des comtes de Forcalquier. Ces comtes et l'archevêque, tout en confirmant ses priviléges, sa commune et ses consuls, s'en érigèrent coseigneurs et hauts justiciers, ainsi qu'il résulte d'un acte de 1177; chacun d'eux se mit en possession de l'une des deux rues dont Chorges se composait alors.

Les Dauphins, héritiers des droits des comtes de Forcalquier sur l'Embrunois, devinrent à leur tour seigneurs pariers de Chorges avec l'église d'Embrun. Leur nouvelle juridiction donna lieu d'abord à quelques difficultés réglées par une première transaction de 1210. Cependant, les archevêques qui craignaient un aussi puissant voisinage entreprirent, en diverses circonstances, de s'arroger la supériorité exclusive. Ils en vinrent jusqu'à contraindre les Chorgeois de leur prêter un hommage particulier à l'insu du Dauphin; mais cette tentative et d'autres de ce genre n'eurent point le résultat qu'ils se promettaient d'en tirer. Chorges resta un partage commun; il y eut un nouvel accord, que ratifièrent depuis les rois de France comme Dauphins, et plus tard Louis XI.
Sources: M. Delacroix, Extrait de la Statistique de la Drôme. Grenoble 1835.

Maison de l'Hôpital de Chorges


L'ordre de Saint-Jean-de Jérusalem posséda, dès la fin du XIe siècle ou le commencement du XIIe, un certain nombre de propriétés à Chorges et y fonda une maison hospitalière, qui devint plus tard le prieuré du Saint-Sépulcre.

L'archevêque d'Embrun donna cet hôpital à l'abbaye de Saint-Victor, en 1136 (quoiqu'une bulle l'attribue encore par erreur à l'ordre de Saint-Jean en 1146).
En 1145, Saint-Victor l'avait cédé à l'abbaye de Boscodon.

Il est à remarquer que le prieur du Saint-Sépulcre prit constamment le titre de preceptor hospitalis Sancti Sepulcri de Caturigis, ce qui pourrait donner à penser que l'ordre de Saint-Jean en était encore le maitre, si on ne voyait pas ces précepteurs assister aux chapitres de Boscodon. Le conseil delphinal prit, le 17 aout 1391, cette maison sous sa sauvegarde, moyennant une pension d'un demi-florin d'or.

Ruinée pendant les guerres de religion, elle fut unie en 1622 au collège d'Embrun.
Sources: PILOT (J.-J.-A.).Chorges (Album du Dauphiné, tome I, page 168).
Il y a un lieudit Le Temple audessus de Chorges, aux Andrieux visible sur la carte IGN.

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156

Cintrey   (70)

Cintrey et les Templiers


Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Vitrey-sur-Mance — 70


Cintrey et Renaud de Vichiez
Cintrey et Renaud de Vichiez


Au sud-ouest de Cintrey, vestiges de voie romaine.
— A 400 mètres à l'Est du village, ruines qui, d'après la tradition locale, seraient les restes d'une Maison de Templiers. Ce qui confirmerait la tradition, c'est que dans un emplacement contigu, aujourd'hui occupé par des maisons, on a déterré des cercueils, et parmi des ossements humains de vieilles armes: sabres, épées, etc. On en infère que là était le cimetière de la Maison.
— Sablière dans le bois de la Salle.
— Deux foires accordées a Cintrey par ordonnance royale du 10 février 1845 se tiennent le 20 avril et le 10 septembre.
— Cintrey est une des sections de la paroisse de Molay.
La Haute-Saône, Dictionnaire Historique et Topographique et Statistique des Communes du Département. Par L. Suchaux. Tome II, Vesoul, 1866.

Cintrey et Renaud de Vichiez


La terre et le château de Chauvirey-le-Vieil ont donné leur nom à une maison qui était florissante dès le commencement du 12e siècle, et qui a fourni un assez grand nombre de dignitaires à l'Eglise et aux ordres militaires: Guillaume, archidiacre et comte de Lyon; Hugues, abbé de Clairefontaine; Renaud de Vichiez, grand-maître des Templiers en 1226.
La Haute-Saône, Dictionnaire Historique et Topographique et Statistique des Communes du Département. Par L. Suchaux. Tome II, Vesoul, 1866.

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418

Civrac   (17)

Maison du Temple de Civrac


Département: Charente-Maritime, Arrondissement: Jonzac, Canton: Pons, Commune: Mirambeau - 17


Maison du Temple de Civrac
Maison du Temple de Civrac


Le Commandeur des Epeaux tient la commanderie de Civrac ou (Cuipsac) en la baronie de Mirambeau, qui lui vaut par an deux cent livres.
Commune de Meursac, Cuipsac c'est Civrac près du Petit-Niort

On peut répèter, pour la maison de Civrac, ce qui a été dit pour la précédente; rarement nom de lieu fut plus mal interprété, aussi bien dans l'édition du procès de Michelet que dans Schottmûller, où l'on trouve des formes telles que:
« domus Templi de Siturat, Xantonensis diocesis », « de Syourac », « de Syomac », « de Surnaco. »

Le précepteur de Civrac, en 1307, fut frère Hugues Raynaud, sergent, dont le frère fut également précepteur dans la même contrée, au Dognon; Hugues, lors de son arrestation, fut incarcéré à Saintes. Il était déjà précepteur aux environs de l'année 1301, à l'époque où Pierre de Madic, lieutenant du commandeur d'Aquitaine, vint recevoir en la chapelle du Temple de Civrac; sa présence est mentionnée aussi à propos d'une réception faite par le commandeur des Epaux, Thibaud de Tours, à Civrac, ainsi qu'en 1306, lors de la réception de Guillaume Audenbon.

Ce Guillaume fut reçu, comme sergent du Temple, à Civrac, le premier dimanche du carême de l'an 1306, par le précepteur d'Aquitaine, Geoffroi de Gonneville, en présence des précepteurs du Deffend, de Château-Bernard et d'autres, sans oublier Hugues Raynaud. Il demeura dans la maison un an et demi environ, assez pour voir qu'on y pratiquait l'hospitalitè et qu'on y faisait l'aumône.

Præcepteur de Civrac


vers 1301-1307, frère Hugues Raynaud, sergent.
Sources: Chevaliers de Malte, Grand prieuré de France et Trudon des Ormes - les maisons du Temple en France à travers les interrogatoires du Procès

Procès des Templiers, tome II, page 22


Vidit autem recipi fratrem Guillelmum de Fretive Petragoricensis diocesis, vivum ut credit, in capella domus templi de Siturat Xantonensis diocesis, per fratrem Petrum de Madit quondam militem, tunc tenentem locum magistri Pictavie, sunt X anni vel circa, presentibus fratribus Petro Theobaldi, texte supra proximo examinato, Hugone Raynaudi preceptore dicte domus de Siturat, vivis ut credit, et quibusdam aliis de quibus non recordatur. Vidit eciam recipi fratrem Arnaudum nepotem dicti fratris Petri Theobaldi, in predicta capella de Siturat, sunt circiter sex anni, per fratrem Theobaldum quondam militem, tunc preceptorem deus Espans, presentibus dicto fratre Petro Theobaldi, Hugone Raynaudi fratre ipsius testis, preceptore dicte domus, quem credit vivere; plures non vidit recipi, quod recordetur.

Procès des Templiers, tome II, page 199


Nomina vero illorum qui mittuntur sunt hec: frater Guillelmus de Sorolme, frater Hugo preceptor domus deus Espanez, frater Guillelmus Audebon, frater Petrus de Nolhac, frater Petrus de Molendino, frater Helias Gotati, frater Petrus la Vernha. Item, nomina illorum qui infirmi remanserunt sunt hec: frater Hugo preceptor domus die Syomac, frater Petrus Auriol.?

Procès des Templiers, tome II, page 203


Ipse autem fuerat receptus, ut dixit, in capella domus Templi de Syourac Xantonensis diocesis, prima Dominica Quadragessime proximo preterite fuerunt V anni vel circa, per fratrem Guaufredum de Gonavilla preceptorem Acquitanie, presentibus fratribus Hugone Raynaudi preceptore dicte domus, qui detinetur Xantonis, Guillelmo Candelarii preceptore domus deu Deffes, qui detinetur apud Sanctum Johannem Angeliaci, Petrum de Montinhaco preceptorem de Castro Bernardi, in dicto loco Sancti Johannis detento, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recordatur, in hunc modum: nam post multas bonas exhortaciones, dictus receptor fecit eum vovere et jurare super quoddam missale castitatem, obedienciam, vivere sine proprio, et servare bonos usus et bonas consuetudines, et non revelare secreta ordinis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Maison du Temple de Civrac


On ne sait à quelle date les Templiers fondèrent un établissement à Civrac, dans une région boisée, entre la forêt de la Lande et les landes de Bussac.
La première mention de la « domus militie Templi de Syvrac » est de 1290, donc tardive (77). Son commandeur était alors frère Hugues Raynaud qui devait être le dernier commandeur de la période templière. Arrêté en 1307, comme la plupart des Templiers de France, Hugues Raynaud était en 1311, détenu à Saintes si l'on en croit un des frères interrogés au cours du Procès (78). Il était le frère d'Hélie Raynaud, commandeur du Dognon (Cressac) (79). Dans leurs interrogatoires, plusieurs Templiers parlent de réceptions de frères qui avaient eu lieu dans la chapelle de la commanderie de Civrac (80).
77. Archives départementales de la Vienne, 3H, 434.
78. Michelet, Procès des Templiers, tome II, page 202.
79. Michelet, Procès des Templiers, tome II, page 22.
80. Michelet, Procès des Templiers, tome II, pages 22, 202. Dans le Procès des Templiers, le nom de Civrac est constamment déformé en Syourac ou Siturac.


Il faut attendre l'enquête pontificale de 1373 (81) pour avoir quelques détails sur la composition du patrimoine de Civrac et faire, une fois de plus, le constat des ravages de la guerre de Cent Ans en Saintonge.
81. Archives Vaticane, Castel San Angelo, AA, Arm. C, 268.

Le commandeur était, à l'époque, un frère prêtre de quarante ans environ, Guillaume Bordau. Vivaient avec lui, à Civrac, un autre frère prêtre, un clerc, un domestique et une servante. La commanderie avait deux dépendances : les maisons de la Lande-de-Lorignac et de Chierzac.

En 1373, la baillie de Civrac possédait trois moulins à eau et un moulin à vent ; ces moulins qui rapportaient autrefois annuellement 50 mesures de grain, appelées salmatas (ou saumes), ne procuraient plus aucun revenu quia destructa propter guerras.

La commanderie disposait aussi d'un moulin à tan (ad faciendum pulveres pro coriis preparandis) également détruit au cours des hostilités ce qui privait la maison d'une ressource de 20 livres par an. La mention de ce moulin permet d'avancer qu'il existait vraisemblablement dans la région, au XIVe siècle, une activité de tannerie.

L'enquête insiste sur le fait que presque tous les bâtiments de Civrac et de ses membres ont été ruinés par les guerres. C'est encore aux guerres que les témoins de 1373 attribuent, certainement avec quelque raison, l'affaiblissement considérable des autres revenus de la baillie de Civrac, revenus en argent d'abord, qui sont passés de 31 livres à 10 livres par an, en froment et en avoine ensuite, dont les nombres de setiers sont passés respectivement de 40 à 12 et de 140 à 40.

La commanderie possédait des vignes qui produisaient au temps de la paix 12 tonneaux de vin chaque année. En 1373, à peine récolte-t-on un tonneau, ce qui signifie, quoique l'enquête ne le précise pas, que les vignes sont presque totalement abandonnées. Le paiement des cens et rentes en chapons et poules connaît les mêmes difficultés : il est passé de 105 unités à 25. La commanderie ne perçoit plus les rentes en châtaignes qui atteignaient autrefois 14 boisseaux par an.

Ces informations catastrophiques sur l'économie des commanderies, qui reviennent inlassablement, peuvent paraître répétitives, elles n'en sont pas moins le reflet de la dure réalité vécue par les exploitations rurales et seigneuriales pendant les longues années d'hostilités ouvertes, ou simplement d'insécurité. Civrac, comme beaucoup d'autres petites commanderies, ne devait jamais se relever de cet anéantissement.

Dès la fin de la guerre, les Hospitaliers regroupèrent Civrac et deux commanderies voisines, sorties tout aussi ruinées de cette triste période, Bussac et Le Deffend, pour former une baillie capable de survivre et d'entreprendre la reconstruction de l'économie.

Vers 1475, le revenu global de ces trois commanderies, charges déduites, s'élevait modestement à 43 écus (82).
Avant 1479, toutes trois allaient perdre leur rang de commanderie pour devenir de simples membres de la commanderie des Epeaux.
82. Paris, Bibliothèque nationale, manuscrit latin 13824, folio 77 v.

La chapelle de Civrac, qui avait survécu à la désolation, encore que l'on ignore son état à l'issue de la guerre de Cent Ans, ne fut épargnée ni par les révoltes de la gabelle ni par les guerres de religion. La visite prieurale de 1565 (83) rapporte, en effet, que tout y avait été « rompu du temps des troubles et la cloche emportée du temps des gabelles. » Depuis, les portes avaient été refaites à neuf ; mais il ne s'y célébrait aucun office. Les autres bâtiments de Civrac comprenaient alors un « logis composé d'une salle basse ou il y a quelques vieilh meubles de peu de valleur ; joignant icelle, une cuisine et ung celier et au dessus une chambre ; joignant icelle, un arpentif qui sert de grenier et estude, en laquelle chambre avons veu deux lits, table, banc et ung buffet, le tout de peu de valleur. »
83. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 422.

A côté du logis s'élevaient une grange, refaite à neuf, une étable et « une fuye (84) laquelle avons veue reblanchie et racoustrée de nouveau. »
84. Pigeonnier.

De la maison dépendaient des prés, champs, vignes et une garenne.
La chapelle et la maison sont dites « ruyneuses » par les visiteurs de 1620 (85).
85. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 422.

En 1673, le jugement est un peu moins sévère : il est vrai que la chapelle venait d'être recouverte et que le sol avait été carrelé devant l'autel. Les fenêtres avaient été pourvues de vitres, sauf celle au-dessus de la porte. Le logis comptait alors « quatre chambres, sçavoir deux basses et deux haultes, dont les murailles, charpantes et couvertures sont faites a neuf. » Il y avait aussi un four, en bon état, mais la fuye dont la couverture était abîmée, n'abritait aucun pigeon (86).
86. Archives départementales de la Vienne, 3Hl, 422.

Quelques années après, en 1690, les visiteurs confirment le bon état de la chapelle et mentionnent au-dessus de l'autel « un grand tableau représentant Nostre Seigneur en l'arbre de la Croix. »

Le curé de la paroisse de Saint-Martin-du-Petit-Niort venait y célébrer la messe le lundi de Pâques et quatre autres fois dans l'année pour « les quatre festes de saint Jean, patron de ladite église » ; pour ce faire, on lui laissait le produit de la dîme.

La maison du fermier avait été agrandie et le pigeonnier recouvert à neuf, mais il n'y logeait « aucuns pigeons parce que les gens de guerre quy passent souvant les tirent. »

La justice était régulièrement exercée par un juge et l'on voyait, près de la chapelle, « deux grands pilliers de pierre quy marque les fourches patibullaires. »

Le domaine comprenait un pré « a amasser quatre chartées de foin », un champ, un petit bois appelé la Garenne avec quelques petites pièces de terre autour, une vigne abandonnée, et environ 15 journaux de bois en taillis. Le tout était affermé par le commandeur des Epeaux 440 livres (87).
87. Archives départementales de la Vienne, 3Hl, 422.

Les visiteurs de 1716 constatent le bon état de la chapelle qui a été « grifonnée (88) de nouveau, tant au dedans qu'au dherors. » Au-dessus de l'autel, un grand tableau représentant « Saint Jean, la Sainte Vierge et la Magdelaine... qui nous a paru fait despuis peu » a remplacé celui du Christ en croix. Il est dit que le choeur est éclairé par trois ouvertures, une grande et deux plus petites, situées au-dessus de l'autel (89).
88. Enduite de mortier.
89. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 422.


Cette disposition laisse supposer un chevet plat percé d'un triplet comme dans de nombreuses autres chapelles construites par le Temple.
On sait, par un document de 1769 (90), que la chapelle de Civrac mesurait, à l'intérieur, 56 pieds de long sur 17 de large, soit environ 18 m sur 5,60 m.
90. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 422.

Le grand-prieur d'Aquitaine payait, en 1718, 12 livres au prêtre qui venait célébrer quatre messes, chaque année.

La visite de 1733 n'apporte que peu d'informations nouvelles sur la chapelle, toujours en bon état, les commissaires remarquent cependant qu'elle ne possédait ni clocher, ni cloche (91).
91. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 422.

En 1755, il est mentionné que la fermière du lieu gardait chez elle les ornements et vases sacrés de la chapelle « pour plus grande sûreté. » Le montant de la ferme était alors de 750 livres, plus la charge de la desserte de la chapelle (92).
92. Archives départementales de la Vienne, 3H1, 422.

On peut voir, sur la feuille du cadastre de 1825 représentant la partie de la commune de Mirambeau dénommée « Sivrac », un lieu-dit la Commanderie, où sept pièces de terres de grandes dimensions composent un vaste ensemble qui contraste avec les nombreux petits champs en lanières qui l'entourent. A cet endroit qui fut, autrefois, le terroir de la commanderie, le même cadastre indique un bâtiment rectangulaire, orienté en longueur est-ouest, qui pourrait être la chapelle ; mais il ne s'agit là que d'une hypothèse, ce bâtiment pouvant tout aussi bien être une grange.

On sait par contre, avec certitude, que la chapelle n'existait plus dans les années 1860, mais l'endroit où elle s'élevait, entre « Civrac » et « la Ville », était encore connu (93).
93. P.-D. Rainguet, études historiques, littéraires et scientifiques sur l'arrondissement de Jonzac, Jonzac et Saint-Fort-sur-Gironde, 1864, ppage 265.

Aucune trace de construction ne subsiste à l'emplacement de la commanderie de Civrac, aujourd'hui recouvert par des vignes. Il ne reste que le toponyme « La Commanderie » pour en perpétuer le souvenir.
En labourant à cet endroit, des agriculteurs ont mis à jour, il y a une trentaine d'années, plusieurs sarcophages de pierre contenant des ossements. Seule la cuve de l'un d'entre eux, de forme légèrement trapézoïdale, est encore visible dans une pâture voisine où elle sert d'abreuvoir.
Sources: Anne-Marie Legras - Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saintonge et Aunis. Editions du C.N.R.S 1983

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Civray   (86)

Maison du Temple de Civray


Département: Vienne, Arrondissement: Montmorillon, Canton: Civray - 86


Maison du Temple de Civray
Maison du Temple de Civray


La Maison de Civray, dépendant de la Maison du Temple d'Ensigné, est bâtie, comme l'ancien château, sur le versant nord du coteau qui borde la rive gauche de la Charente. La première date concernant la Maison figure dans le cartulaire de Montazai qui mentionne, en 1184, un don fait dans la maison même des Templiers. Construite par Guy de Meyos, la chapelle romane, de plan rectangulaire, est transmise des Templiers aux Hospitaliers. La chapelle a été transformée en grange après la Révolution, ce qui a permis sa conservation.

Le chevet plat de la chapelle, orienté, est percé de trois hautes baies en plein cintre, largement évasées à l'intérieur. L'une de ces baies a été obstruée dans sa partie haute et démolie dans sa partie basse. Pierre Amédée Brouillet, fils du découvreur du Chaffaud et père d'A. Brouillet, peintre de la Belle Epoque, a réalisé en 1865 un dessin de la chapelle dans son Répertoire archéologique de l'arrondissement de Civray.

Le Temple de Lizant dépendait du Temple de Civray dans les titres du grand prieuré d'Aquitaine. Léon Faye signale, en 1859 le tombeau d'un commandeur avec une inscription.

Le portail roman, aux arcs légèrement brisés, s'ouvre dans le mur nord. Les murs latéraux sud et nord n'ont pas de fenêtres. Il existait une ouverture sur la façade ouest, avec sans doute une porte, répondant à celle du chevet mais condamnée aujourd'hui par une maison d'habitation. Le grand portail roman est masqué, mais il a été conservé par des bâtiments de servitude, comme l'ensemble de la chapelle.
Sources: Office de Tourisme de Civray

Civray dépendant d'Ensigné


L'origine templière de Civray est attestée par un manuscrit étudié par Dom Fonteneau daté de 1184 (1) L'ensemble des possessions forme un petit ensemble cohérent au Sud du département relié à Poitiers via les terres à l'Est de la commanderie de Roche (et peut être La Villedieu selon l'hypothèse de Longuemar).
1. Dom Fonteneau Tome XVIII page 555

Après 1313 Civray a été annexée à la commanderie templière d'Ensigné (Brioux sur Boutonne 79) pourtant assez éloignée vers l'ouest. Civray est une étape sur la voie moderne de Saint Jacques.

Il reste de Civray (2) la chapelle transformée en grange. De plan rectangulaire, elle mesure 17,50m x 6,30m.
Lizant était une dépendance de Civray (Rédet parle de maison) de même certainement que Fontmorant (3) (la Chapelle Bâton) cité dans Beaunier-Besse et Semur mais pas dans Rédet.
2. J.M. Auzanneau - A la gloire des templiers, page 64.
3. F. Semur - Abbayes, prieurés et commanderies de l'ancienne France, page 289.

Sources: J. F. Lavrard - Association Guillaume de Sonnac. Colloque Templiers - 18 octobre 2008 - Réalisé à la Commanderie d'Auzon - 86

Moulin du Temple


— Sur la Charente, à Civray.
— Possession des Templiers de Civray.
— 1388, 1403 (gr Gauthier, folios 207 et 224).
— 1498, 1601 (fief de La Chau).
— Ce moulin n'existe plus ou du moins, n'est plus connu sous ce nom.
— Le puy du Temple est mentionné en 1404 (Gauthier folio 195 vº).
— En 1563 (Commanderie de Civary, 1).
— L'Isle du Temple en 1498 (fief de Fayolle).
— Une rue de Civary est appelée rue du Temple.

Il y avait à Civray une maison de Templiers, « domus Templi apud Sivraicum », 1184 (Fonteneau, terrier XVIII, page 555), qui devint une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et dépendit de celle d'Ensigné (Deux-Sèvres).
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, par M. L. Rédet, Paris, M. DCCC. LXXXI

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Claire-Fontaine (Seigneurie de)   (08)

Seigneurie de Claire-fontaine


Département: Ardennes, Arrondissement: Vouziers, Canton: Vouziers, commune: Ballay - 08


Seigneurie de Claire-fontaine
Seigneurie de Claire-fontaine


La terre et seigneurie de Claire-fontaine faisait partie au XIIIe siècle, de l'alleu ou terre franche de Condé-les-Vouziers. Elle appartenait alors par tiers et indivisément aux Templiers de Reims, à l'abbé de Saint-Remi de la même ville, et à un seigneur, Gervais de Bourcq. Elle fut ensuite partagée entre eux, à l'exception des pâturages et des dîmes qui restèrent en commun, comme on le voit par des lettres de l'archevêque de Reims, de l'année 1209.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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421

Clairin   (79)

Maison du Temple de Clairin


Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Niort, Canton: Melle, Commune: Saint-Léger-de-la-Martinière - 79


Maison du Temple de Clairin
Maison du Temple de Clairin


— On trouve sur le document écrit par les juristes de Philippe le Bel au sujet des rétrocessions des biens des Templiers aux Hospitaliers, le nom de la Maison de Clairin.
— Il est mentionné pour rétrocession, le nom de la Maison de Clairin, (Domus Templi de Clairin).
— Clairin, village, sur la commune de Saint-Léger-lez-Melle.
— Clarens, 1313, (Bulletin des Antiquaires de l'Ouest).
— Clérins sur la carte de Cassini.
— Ancienne maison des Templiers, remise aux Hospitaliers en 1313.
Dictionnaire Topographique du département des Deux-Sèvres. Par Bélisaire Ledain, publié par Alfred Dupond - Poitiers M. DCCCC. II.

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422

Clairoix   (60)

Domaine du Temple de Clairoix


Département: Oise, Arrondissement: Compiègne, Canton: Compiègne-Nord - 60


Domaine du Temple de Clairoix
Domaine du Temple de Clairoix


Clairoix était un membre de la Maison du Temple d'Ivry-le-Temple, à une demi-lieue de la ville, qui consistait en deux moulins: l'un à blé, et l'autre à tan, sur la rivière d'Aronde, avec 12 mines de pré et 99 mines de terre labourable, plus un bois qu'on nommait l'Ecureuil.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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423

Clamador   (13)

Maison du Temple de Clamador ou Clamadour


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Saintes-Maries-de-la-Mer - 13


Maison du Temple de Clamadour
Maison du Temple de Clamadour


L'ordre avait obtenu des seigneurs de Posquières, tout comme l'Hôpital et Franquevaux des droits d'usage dans la proche Sylve Godesque. Il était en outre possessionné dans la forêt de Clamadour, sise autour de l'étang d'Amalbert, à une dizaine de kilomètres au sud-est d'Aigues-Mortes:
Sur la donation des Posquières (1174), cf. dans l'annexe de cet ouvrage, sur la sylve Clamadour, dite aussi d'Albaron, Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 038 bis (mai 1201); et voyez P. Amargier, « La Silva piocha »

La grange de Clamadour, est située dans la Sylve Godesque:
Chartier de Temple d'Arles, nº 038 bis.

La concurrence fut plus vive avec Cîteaux. En effet, l'implantation des deux ordres est contemporaine et les stratégies économiques tout à fait similaires. A partir de 1201, la maison d'Arles s'est opposée au monastère de Silveréal à propos de la forêt de Clamadour. Celle-ci semblait avoir été donnée par Alphonse II d'Aragon à la fois au Temple (1167) et à Cîteaux (1194) afin que ce dernier y fonde un monastère:
Chartier du Temple d'Arles, nº 038 bis (mai 1201). L'abbaye d'Ulmet, primitivement installée au sud de l'étang de Fournelet, se transporte à partir de 1194 dans la sylve d'Albaron, le long du Petit-Rhône, pour y édifier un monastère sur un site plus propice, voyez F. Mazel, La noblesse et l'Eglise, p. 345-346.

L'arbitre, Imbert d'Eyguières, archevêque d'Arles, se rendit sur place pour procéder au partage des terres en cause. La qualité des protagonistes qui intervinrent pour chaque partie - l'abbé de Bonneval, les deux maîtres provinciaux en Provence-Espagne et en Provence - indique assez l'enjeu de l'affaire: pour les Cisterciens, il s'agissait d'obtenir la confirmation du site de leur nouveau monastère, tandis que pour le Temple, il ne fallait pas laisser échapper cette vaste zone de pâture.

Et de fait, le conflit fut rallumé à deux reprises, en 1217 puis en 1225, lorsque les Cisterciens se plaignirent des spoliations du Temple aux lieux-dits « Argenton » puis « Fournel », dans cette sylve d'Albaron qui leur avait été concédée par le roi d'Aragon:
Chartier du Temple d'Arles, nº 066 bis (19 février 1217) et 082 (18 novembre 1225). L'acte de 1217 précise l'étendue de la donation royale qui longe le Petit-Rhône, du castrum d'Albaron jusqu'à la mer.

Sans doute les Templiers durent-ils mettre à profit les limites mal définies de ce milieu fluctuant de forêts et de marais pour accroître leur espace pastoral. Aussi chaque nouvel arbitrage s'appliqua-t-il à préciser encore les bornages, symbolisés par des croix en 1217, puis par des bornes de pierre en 1225. Les modalités de l'exploitation des herbages, mais aussi des palus (roubines, pêche) et de la sylve (chasse aux lapins et ramassage du bois) furent également détaillées. La rivalité éclate donc ici entre deux ordres lancés dans une politique d'exploitation analogue du terroir camarguais, fondée notamment sur l'élevage. Pour autant, ces tensions apparaissent plutôt ponctuelles, en ville comme à la campagne. Il faut donc se tourner vers l'Hôpital pour apprécier l'impact, sur le développement templier, de la présence d'un ordre sociologiquement et idéologiquement identique.

En 1213, les Templiers de Saint-Gilles interdisent aux emphytéotes d'un domaine à Albaron de couper la végétation des palus car ils se réservent l'herbe pour leurs troupeaux:
Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 374.

En 1217, lors d'un accord à propos des pâturages de Clamadour, les Cisterciens d'Ulmet, qui sont les propriétaires éminents, font promettre aux Templiers de ne pas pratiquer l'écobuage pour accroître les friches:
Chartier du Temple d'Arles, nº 064 bis: Et est sciendum quod fratres militie Templi nec alii eorum nomine non debent mittere ignem in predictis pasturis sine consilio abbatis Ulmeti vel ejus bajuli.

En novembre 1225, une controverse avec Ulmet à propos des pâturages de Clamadour déboucha sur l'usuelle procédure de bornage:
Chartier du Temple d'Arles, nº 082.

En 1286, les consuls de Montfrin et la commanderie réglèrent par voie d'arbitrage l'usage des pâturages et des carrières du territoire. Quelques mois plus tard, la maison du Temple de Bellegarde fut, à son tour, confrontée aux habitants du lieu qui, soutenus par le viguier du roi, empêchaient le bétail de l'ordre de paître sur le ténement du castrum228. En 1293-1294, les Templiers de Saint-Gilles résolvèrent leur contentieux avec la communauté des Saintes-Mariés au sujet du territoire de Silveréal et de leur grange de Clamadour.

Tout juste sait-on que la grange et la maison de Clamadour était composée de quatre bâtiments: Clamadour:
Chartier du temple de Saint-Gilles, nº 174 (octobre 1309): dictum mansum seu grangiam cotinentem quatuor domos constructas.

La grange de Clamadour, qui appartient à cette date à la maison de Saliers, n'est inventoriée qu'en 1309:
Chartier du Temple d'Arles, nº 173-174.

Au-delà du terme générique de domus qui revient fréquemment, le vocabulaire qui les désigne comme grangia ou comme mansus ne laisse aucune ambiguïté sur leur statut: Parmi d'autres, sont dits mansus les sites de Trébon, de La Vernède, de Rupta, de Paulon:
Chartier du Temple d'Arles, nº 172 et 173.

On trouve les équivalences de grangia seu domus pour Laurade, de grangia seu mansus pour Paulon et Clamadour, de domus seu mansus pour Rognonas:
Chartier du Temple d'Arles, nº 173-174; et Chartier du Temple d'Avignon, nº 89.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

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1699

Clansayes   (26)

Maison du Temple de Clansayes


Département: Drôme,Arrondissement: Nyons, Canton: Saint-Paul-Trois-Châteaux— 26


Maison du Temple de Clansayes
Maison du Temple de Clansayes


Clansayes était dans le XIIIe siècle un Maison des Templiers. On y distingue encore, au milieu des ruines de ce malheureux village, celles de La Maison du Temple et de l'ancienne chapelle.
C'est en 1023 que le nom de Clansayes est écrit sur une charte de l'abbaye de Cluny et le 04 août 1164 une donation aux Templiers est signée à « Clarencaias » avec comme témoin Ugo sacerdos de Clarencaias.
Il est question dès 1233 du château de Clansayes dans le cartulaire de Saint Paul-Trois-Châteaux. C'est à partir du XIIe siècle que seront édifiés le donjon et l'église romane. Le donjon est entouré d'une douve sèche où restent encore les traces du pont-levis.
Sources: M. Delacroix, Extrait de la Statistique de la Drôme. Grenoble 1835.

Clansayes


Clansayes était dans le XIIIe siècle une commanderie du Temple. On distingue encore au milieu des ruines de ce malheureux village celles du monastère et de l'ancienne église des Templiers.
Sources : Debelle, Alexandre. Album du Dauphiné, ou Recueil de dessins représentant les sites les plus pittoresques du Dauphiné, page 89. Grenoble 1835. - Bnf

Clansayes


C'est en 1023 que le nom de CLANSAYES est écrit sur une charte de l'abbaye de Cluny et le 04 août 1164 une donation aux templiers est signée à « Clarencaias » avec comme témoin Ugo sacerdos de Clarencaias.
Il est question dès 1233 du château de Clansayes dans le cartulaire de Saint Paul-Trois-Châteaux. C'est à partir du XIIe siècle que seront édifiés le donjon et l'église romane. Le donjon est entouré d'une douve sèche où restent encore les traces du pont-levis.
Sources : Mairie de Clansayes

Clansayes


Voir la tour des Templiers de Clansayes

Tour des Clansayes


Ancien château des Templiers. Drôme : dessin Léon Jean-Baptiste Sabatier.
Voir la tour des Templiers de Clansayes Bnf

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Clau (La)   (12)

Maison du Temple de La Clau


Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Vézins-de-Lévézou - 12


Maison du Temple de La Clau
Maison du Temple de La Clau


— Au moment de partir pour Jérusalem (peut-être pour la deuxième croisade, en 1147) Virgile de Vesins et Begon son frère, donnent aux Templiers et à Elie de Montbrun, leur fief de Frontinet et leurs droits sur le territoire d'Asinières.

— 1148. Donation par Pierre, abbé de Vabre, de la moitié de la dîme de la Besse.
— 1171. Donation pas Aimeric de Montclarat et Raolz son fils, de leurs droits sur le fief et la ville de la Besse.

— Le 8 des ides de septembre 1234, Grimald de Salles et Aygline sa femme, fille de Begon de Vezin, donnent à l'Ordre du Temple la ville forte ou bastide de La Clan, avec toutes ses dépendances.

— Toutes ces diverses possessions formèrent une commanderie qui fut conservée même après la chute de l'Ordre du Temple. A la fin du XVIIIe siècle, le vieux château des Templiers subsistait encore avec ses deux grandes tours auprès de la ville de Vesins.

précepteur G. Berardus 1269, 1280-1281.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Maison du Temple de La Clau



Tour de La Clau
Sources: Patrimoine Levezou


Description: Village situé au pied du Pal, sur la rive droite du Viaur, au bord d'un vieux chemin, le « Cami ferral » qui allait de Millau à Espalion par la Glène, Séverac l'Eglise et Laissac. Fortifié, le lieu devint une commanderie des templiers au XIIIe siècle dont il reste la tour du château, rèparée en 1681 et appelée: Tour des Templiers.

Historique et intérêt: La commanderie du temple, réunie à celle de Sainte Eulalie du Larzac fut fondée en 1234. Il existait déjé à cet endroit une bastide fortifiée avec des loges refuges comme à Vezins, et un château qui fut complêté en 1381 par une tour. La commanderie fut unie à celle des Canabières (ordre de Saint Jean de Jérusalem) après la suppression de l'ordre du Temple (1302). Le lieu dépendait de la paroisse de Saint Amans d'Escoudournac.
Sources: Patrimoine Levezou

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1618

Clermont (Ain)   (01)

Fief du temple de Clermont


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse - 01


Fief du temple de Clermont
Fief du temple de Clermont


— Ce hameau paraît avoir été un ancien fief possédé par des gentilshommes qui en portaient le nom, parmi lesquels on connaît Robert et Humbert de Clermont, frères, qui donnèrent, au mois de septembre 1236, aux templiers de Laumusse, ce qu'ils y possédaient, et Gérard de Clermont qui transigea sur cette donation, en 1250.

— Ce hameau ne figure pas sur la carte de Cassini, il devait être situé entre les lieux-dits: La Lèchère, La Forêt, La Curtillere, Le Carouge.
Inventaire manuscrits de Laumusse de 1627, folio 8, aux archives du Rhône H, 2212.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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426

Clermont (Oise)   (60)

Maison du Temple de Clermont


Département: Oise, Arrondissement et Canton: Clermont - 60


Maison du Temple de Clermont
Maison du Temple de Clermont


Clermont possédait, à l'instar de tant d'autres villes, une maison du Temple. Elle dépendait primitivement de la commanderie de Neuilly-sous-Clermont, et fut aliénée ensuite par les Hospitaliers.

Voici ce que nous lisons dans le rapport de la visite prieurale de 1495: « Frère Jehan Perrin, commandeur, apensionna la maison de Clermont par arrêté du chapitre, passé l'an M. CCCC. LXXIII pour X livres tournois pour chascun an, rachestable ladite charge pour C livres et oultre plus est chargée ladite maison par celui qui la donna aux Templiers, de IIII livres X solz à perpétuité et par ainsy payées lesdites charges, ne reste rien de proufit audit Commandeur, réservé la jurisdicion que la religion a dedens le clos et limites de ladite maison. »
Ce que les Hospitaliers avaient à Clermont, provenant de l'Ordre du Temple, était donc réduit à fort peu de chose à la fin du XVe siècle.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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1753

Clermont (Savoie)   (74)

Domaine du Temple de Clermont en Savoie


Département: Haute-Savoie, Arrondissement et Canton: Saint-Julien-en-Genevois, Commune: Frangy - 74


Domaine du Temple de Clermont
Domaine du Temple de Clermont


— Clarusmons, Claromons, Clarmonz, Clermont
— Château des comtes de Genevois, à 2 lieues Sud-Ouest de Frangy [600, 1123,1156, 1158, 1433, 1620, 1677].
— Une maison de Templiers y existe dès 1264 [976].
Sources: Regeste genevois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312. Genève 1866. - Bnf

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427

Clermont-Montferrand   (63)

Maison du Temple de Montferrand


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement et Canton: Clermont-Ferrand - 63


Maison du Temple de Montferrand
Maison du Temple de Montferrand


— Cette Maison du Temple, d'après M. Ambroise Tardieu, aurait été la plus considérable des maisons des Templiers en Auvergne. Là, dit-il, se tenaient les assemblées; elle était située dans la rue du Temple. La chapelle conventuelle fut détruite en 1787.
— les bâtiments furent vendus en 1793, on les a réparés de nos jours. (1882).
— Commandeurs du Temple: Bernard de Sartiges, 1287-1288;
— Pierre de Madic, 1294;
— Bertrand de Charnier, 1309.
Sources: Ambroise Tardieu, Grand Dictionnaire du Département du Puy-de-Dôme - Moulins, 1877

Maison du Temple de Montferrand


Dans la ville de Montferrand (Clermont-Ferrand), résidence des comtes d'Auvergne, se trouvait la plus importante maison du Temple du diocèse de Clermont. Cette préceptorie fut choisie comme chef-lieu de la province d'Auvergne.

M. Tardieu signale en outre que les templiers reçurent une donation de dix sous de la « comtesse de Montferrand », par son testament de 1199. Je n'ai pu retrouver le texte sur lequel il s'appuie, mais ces éléments laissent supposer que l'ordre du Temple s'implanta à Montferrand dans les années 1190.

Au cours du XIIIe siècle, le Temple de Montferrand reçut de nombreuses donations et acquit des biens à Montferrand et aux alentours. La plupart de ces titres ont aujourd'hui disparu. Cependant, le fonds de la commanderie hospitaliére de Saint-Jean-de-Ségur, située à proximité de Montferrand, contient une pièce qui en recense une partie. Il s'agit d'un inventaire qui contient des titres de diverses natures (donations, ventes, accords, reconnaissances...), des privilèges apostoliques reçus par l'ordre, et une liste de biens mobiliers. Cet inventaire, composé de deux feuillets autrefois cousus ensemble, est malheureusement incomplet, des feuillets situés avant et après la partie qui nous est parvenue ayant disparu. Sa date de rédaction est inconnue, mais le titre le plus récent contenu dans l'acte date de 1300, et l'écriture est nettement du début du XIVe siècle. Nous pensons que cet inventaire a pu être dressé à l'occasion du procès de l'ordre du Temple, avant ou au moment de la remise de ses possessions aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Certains titres concernent d'autres maisons du Temple que celle de Montferrand.

Maison du Temple de Montferrand



Maison du temple de Clermont-Ferrand
Maison du temple de Clermont-Ferrand - Sources: Monumentum


Quatre actes citent la grange du Temple d'Aulnat; ce qui n'est guère étonnant, car la grange d'Aulnat dépendait probablement de la commanderie de Montferrand.

L'inventaire contient également une vente à la maison de Celles en 1257;
Une donation à la maison de Payrinhat [Pérignat], dont la date est difficilement lisible - probablement 1202. La présence de telles pièces dans l'inventaire de Montferrand s'explique aisément: Montferrand fut choisie comme résidence du maître de la province d'Auvergne, de qui dépendaient toutes les maisons de l'ordre en Auvergne, et qui avait le pouvoir de passer des actes au nom de chacune d'elles; certains titres étrangers à la commanderie de Montferrand ont ainsi pu être intégrés à ses archives, tandis qu'une copie était versée aux archives de la maison concernée au premier chef.

La première trace tangible de la présence de templiers à Montferrand est contenue dans cet inventaire: en décembre 1213, le monastère de Saint-Pierre de Beaumont donne une terre à la maison du Temple de Montferrand.
En mai 1263, c'est le monastère de Saint-Alyre de Clermont qui fait un don au Temple. Les donations affluent de toutes parts: évêques, bourgeois et chevaliers participent à la constitution des domaines du Temple.
Le précepteur de Montferrand passe également de nombreux actes d'échange et d'achat, qui contribuent à agrandir et à consolider le temporel de sa maison.

Ainsi, en novembre 1253, Humbert de Beaujeu, seigneur de Montpensier et de Montferrand, ratifie l'achat par les templiers de plusieurs maisons sises à Montferrand à des bourgeois de la ville.

L'inventaire du Temple est peu discret au sujet des biens sur lesquels portent les actes.
La plupart concernent des terres, des vignes, des pâturages, des jardins, et des cens et rentes.
En plusieurs endroits, les templiers reçoivent des maisons et quelques terres.

L'évêque leur donna la maison et le village de Chanpine.
En 1287, une maison située à Aigueperse leur est donnée. Cette donation, ainsi que plusieurs acquisitions reçoivent une confirmation en 1293, puis en 1295.
Le seigneur de Montferrand avait offert cent sous de rente au preceptor domus militie Templi Montisferrandi.
D'autre part, celui-ci avait acquis des maisons à Montferrand, une viguerie (vigeria), un manse et diverses rentes à Montferrand et à Aigueperse.
Ainsi s'est constitué le temporel du Temple de Montferrand au cours du XIIIe siècle, au gré des donations et des acquisitions.
Sources: L. d'Agostino, Templiers et Hospitaliers en Auvergne au Moyen Age

Maison du Temple de Montferrand


Il y eut une maison de Templiers à Montferrand, au diocèse de Clermont; il en est parlé dans les enquêtes de Clermont et de Paris.
Dans cette ville, les Templiers y possédaient une très grande Maison avec chapelle, jardins cens, rentes et dîmes. Cette maison fut fondée en 1190 (Sources Ambroise Tardieu).
Les membres de la Maison du Temple de Montferrand étaient:

La Ronzière


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Champeix, Commune: Chadeleuf - 63


Maison du temple de La Ronzière
Maison du temple de La Ronzière


A 15 lieues, Montferrand avait pour annexes Ponguison « un lieu-dit, qui n'existe plus de nos jours, près de Saint-Germain de Lambron (sources Léopold Niepce) » et Culhat à 4 lieues de Lezoux, dans le baillage de Riom.
Les Templiers y possédaient un très grand domaine tant en bâtiments, près, bois, terres, vignes, dîmes, cens et des rentes considérables. La Ronzière avait pour annexe Ponguison.
Frère Hugues Charneyr se souvient d'une réception survenue au Temple de La Ronzière du diocèse de Clermont. (Procès des Templiers de Clermont Suite)

Ponguison ?


Les Templiers y possédaient plusieurs près, terres, vignes, dîmes et cens.

Culhat


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Thiers, Canton: Lezoux - 63


Maison du temple de Culhat
Localisation: Maison du temple de Culhat


Dépendait de la Maison du Temple de La Foulhouze jusqu'au XIVe siècle, puis fut réunie à la maison du Temple de Montferrand par les Hospitaliers.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

Clermont et le Procès des Templiers


C'est en cette maison du Temple de Montferrand que deux Templiers interrogés à Clermont, Robert Cortesie et Bonafos de Tallende, avaient été reçus quarante ans auparavant, c'est-à-dire vers 1269, par le chevalier du Temple Guillaume de Montgacon, alors commandeur de La Tourette:

Procès de Clermont, pièces 29 et 30


Cortesia Robertus: sergent du diocèse de Clermont
Reçu vers 1269 à Montferrand par Guillaume de Mongacon, chevaliers diocèse de Clermont.
Donné par Bonafous de Talende comme présent à sa réception vers 1269 à Montferrand.
D'après Robert Vigier, sergent du diocèse de Clermont, ces réceptions auxquelles il dit avoir assisté auraient eu lieu vers 1291 (Procès des Templiers, tome I, page 512)
Donné par Jean Limousin comme présent à sa réception avant 1306 à la Ronzière.
Avouant en 1309.
Serait mort en 1311 (Procès des Templiers, tome I, page 512)
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève - Le Procès des Templiers d'Auvergne, 1309-1311. Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986

A cette cérémonie auraient assisté les frères Durand Albouin, de Tallende, précepteur de Montferrand, et Durand Malras, prêtre, au dire d'un sergent du Temple, Robert Vigier, témoin qui cependant n'aurait été reçu qu'en 1276 par Francon de Bort, en la chapelle de cette maison de Montferrand, en présence du même frère Durand Malras, des frères Pierre la Rose et Géraud prêtres, de Pierre de Madic, chevalier, et de plusieurs autres:

Procès des Templiers, tome I, page 512


Quibus actis, dictus frater Robertus Vigerii de Claramonte serviens, testis supra juratus, non defferens mantellum ordinis, quia ipsum dimiserat in concilio Senonensi, et postmodum radi fecerat sibi barbam, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Parisiensem, sexagenarius vel circa, premissa et repetita protestacione predicta, lectis et diligenter sibi expositis omnibus et singulis articulis, respondit ad eos, et primo ad primos XIII, quod non viderat et sciverat, nec audiverat dici nec credebat quod in ordine servarentur contenta in dictis XIII articulis; nec in receptione sua fuit aliquid factum vel dictum illicitum, nec in recepcionibus infrascriptorum quos vidit recipi, videlicet Roberti Cortesia de Claromonte et Bonafos Temple de Talende Claramontensis diocesis, quos credit esse mortuos, qui fuerunt recepti in capella domus Templi Montis Ferrandi dicte diocesis, sunt viginti anni elapsi, per fratrem Guillelmum de Monte Gastonis dicte diocesis, militem, quondam preceptorem tunc de Turreta, presentibus fratribus Durando Albuini de Talende preceptore Montis Ferrandi, Durando Malias presbytero, deffunctis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Le maître de la région avant Francon de Bort était frère Raymond del Boysso ou de « Dumo », par qui fut reçu, en 1275, à Montferrand, le dernier précepteur de La Fouilhouze:

Procès de Clermont, pièce 6


BOYSSO (Raymundus del), [1263-1279]; chevalier.
Il est cité comme commandeur de « Peiracaus » en 1263 (Léonard, Cartulaire du Temple, 70), de La Capelle Livron entre 1265 et 1271 (Léonard, Cartulaire du Temple, 70-71;
En 1267, il scelle l'acte de restitution aux templiers, Pierre-François Fournier et Pascal Guébin, Enquêtes administratives d'Alphonse de Poitiers. Arrêts de son parlement tenu à Toulouse et textes annexes 1249-1271 [Paris, 1959] page 239), de Cahors en 1272 (Léonard, Cartulaire du Temple, 71).
Il est enfin commandeur d'Auvergne entre 1275 et 1279 (Léonard, 165). En tant que commandeur d'Auvergne, il reçut dans l'ordre vers 1275 à Montferrand Jean Senaud (Procès des Templiers, tome II, page 36, de Dumo); avant 1279 au Chambon, Hugues Charnier (Procès des Templiers, tome II, page 143, Pierre de Dumo);
Vers 1279 à La Marche, Pierre du Breuil; la même année il assista à La Marche à la réception de Pierre Rosé, mais c'est Francon de Bort qui est alors cité comme commandeur d'Auvergne.
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève - Le Procès des Templiers d'Auvergne, 1309-1311. Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986


Procès des Templiers, tome II, page 136


Post hec, die Mercurii sequenti, que fuit ultima dies dicti mensis Marcii, fuit adductus ad presenciam dictorum dominorum commissariorum et domini Mathei, in domo predicta domini Petri de Sabaudia, frater Johannes Senandi serviens, preceptor domus Templi de Folhosa Claramontensis diocesis, testis supra juratus, ut deponeret dictum suum, quinquagenarius vel circa, mantellum ordinis et barbam defferens, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Claramontensem. Qui, protestacione premissa quod non intendit recedere a deposicione per eum facta coram domino Claramontensi episcopo memorato, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur. Dixit enim se fuisse receptum in quadam camera domus Templi Montis Ferrandi Claramontensis diocesis, prima dominica post instans festum Pentecostes erunt triginta duo anni vel circa, per fratrem Raymondum de Dumo militem quondam, presentibus fratribus Petro Nicolai, Petro Vinha servientibus, et Johanne Blanc presbitero, deffunctis
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Durand Albouin (ou Albouy) habitait encore le Temple de Montferrand, et il paraît avoir assisté en 1278, à Noël, à une réception faite à La Fouilhouze

Procès de Clermont, pièce 11


Albuy (Durandus), [Vers 1269-1278]; commandeur de Montferrand.
Procès des Templiers, tome I, page 512 (Albuini);
Léonard, cartulaire du Temple, page 171 (Albouin).
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève - Le Procès des Templiers d'Auvergne, 1309-1311. Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986

Un des successeurs de Durand Albouin, comme précepteur du Temple de Montferrand, fut Bertrand de « Chanrois », sergent, qu'un Templier se souvenait d'avoir vu, au Temple de Charnat, lors de sa réception, en 1293

Procès des Templiers, tome II, page 246


videlicet quod ipse receptus fuerat in capella domus Templi de Chanac Claromontensis diocesis, Dominica ante instans festum beati Martini hiemalis erunt circiter XIX anni, per fratrem Hugonem Saycelli militem, detentum, ut credit, apud Exodunum Bituricensis diocesis, presentibus fratribus Aymerico Deleheyr preceptore de Rauseria, Bertrando de Chanrois preceptore Montisferandi, Petro Porchayro et R. Vinee servientibus, deffunctis. A quo receptore requisita societate ordinis et ei concessa, prestito per juramentum quod non erat alteri religioni, nec matrimonio, nec debitis que non posset solvere obligatus, nec erat excommunicatus, nec habebat infirmitatem latentem, fecit eum vovere et jurare quod non revelaret secreta capituliorum nec precepta ordinis, quod servaret castitatem, obedienciam, et viveret sine proprio, servaret bonos usus et bonas consuetudines ordinis que tunc erant et que in posterum imponerentur per Magistrum et presbiteros ordinis, quod juraret pro posse suo ad acquirendum Terram sanctam, et quod non dimitteret dictum ordinem pro alio.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Enfin un chevalier du Temple, du nom de Pierre de la Colonge, dit avoir été reçu, en 1294, à Montferrand, par le commandeur de l'Auvergne, Pierre de Madic

Procès de Clermont, pièce 33


MADIC, MADICO (Petrus de)
Madic, Cantal, arrondissement Mauriac, canton de Saignes.
[Vers 1276-1303]; chevalier, vraisemblablement du diocèse de Clermont.
Il appartenait à une famille d'ancienne chevalerie (BOUILLET, IV, 8, distingue à tort deux personnages de ce nom dont l'un aurait été commandeur d'Auvergne et l'autre d'Aquitaine).
Ses qualités morales sont soulignées (Schottmuller, I 275).
Il aurait réprouvé les pratiques douteuses et aurait pleuré en les ordonnant (Procès des Templiers, tome II 138);
Il aurait conseillé à Jean Senaud qui l'interrogeait de ne pas se montrer trop curieux car, en tant que frère sergent, il devait être sourd, muet, aveugle (Procès des Templiers, tome II 138).
Lors d'un chapitre général qu'il tenait en Auvergne, il aurait approuvé le départ de l'ordre du chevalier Guillaume de Reses vers 1291-1292 (Schottmuller, II, 19).
Il est cité comme lieutenant du commandeur du Poitou vers 1291 (6 1, Prutz, 330), 1294 (Finke, II, 319), 1300 (Procès des Templiers, tome II 22);
Commandeur du Poitou vers 1300 (M I 193),
Lieutenant du visiteur (Léonard, Cartulaire du Temple, 97) vers 1289 (Procès des Templiers, tome II 90, 96), 1292 (Procès des Templiers, tome II 103), 1294 (Procès des Templiers, tome I 93).
Pour l'Auvergne et le Limousin (Léonard, Cartulaire du Temple, 166), le titre varie;
Il est cité comme commandeur d'Auvergne et du Limousin vers 1291-1292 et 1294 (Schottmuller, II, 19 et 27)
Commandeur d'Auvergne entre 1292 et 1301 (63, 59, 25 fin, 60, Procès des Templiers, tome II 123, 35 1, 36 1, 27 fin;
Un acte daté de 1295 donne une certitude pour le titre, Augustin Chassaing, « Spicilegium », 228),
Commandeur du Limousin en 1300 (Procès des Templiers, tome II 219).
Il est dit en outre commandeur de Montferrand vers 1294 (Léopold Nièpce, 224 n. 2, d'après Tardieu) et de l'Ormeteau en 1299 (Archives départementales du Rhône, 48 H 2417/21, Toulgoët-Treanna, XXXIV, 215; Léonard, Cartulaire du Temple, 163) et vers 1301 (3 fin, Procès des Templiers, tome II 142).
S'il est simple témoin aux réceptions de Robert Vigier, sergent du diocèse de Clermont vers 1276 à Montferrand (Procès des Templiers, tome I 513) et de Guillaume Reynier * vers 1303 à La Marche, il en effectua plusieurs:
Vers 1291 au Fouilloux, Hugues de Jenzat;
Vers 1292 à La Pouge, Etienne Lajarousse;
Vers 1294 à Montferrand, Pierre de la Colonge;
Vers 1294 ou 1295 à Montferrand Pierre Piot;
Vers 1294 à La Marche, Guillaume Maumont, chevalier diocèse de Limoges (Schottmuller, II, 27);
Vers 1297 à Bellechassagne, Jean Adam;
Vers 1299 à La Bastide, Pierre de Brion;
Vers 1299 à Bellechassagne, Géraud de Rupe Apis, prêtre du diocèse de Limoges (Procès des Templiers, tome II 123);
Vers 1300 à Celles, Pierre de Moncel (peut-être à La Fouilhouze, Procès des Templiers, tome II 242);
Vers 1301 à Celles, Durand Charnier;
Vers 1300 ou 1301 à Bellechassagne Gui de La Roche, prêtre diocèse de Limoges (Procès des Templiers, tome II 219);
Vers 1301 à l'Ormeteau, Barthélémy de Pratemi, chevalier, diocèse de Limoges (3 fin, Procès des Templiers, tome II 142).
Entre 1289 et 1294 environ, il effectua quelques réceptions en tant que lieutenant du visiteur dans les diocèses de Poitiers (Procès des Templiers, tome II 90, 96, 93) et Tours (Procès des Templiers, tome II 103) et en tant que lieutenant du commandeur du Poitou vers 1300 dans le diocèse de Saintes (Procès des Templiers, tome II 22, I 193).
Sources: Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève - Le Procès des Templiers d'Auvergne, 1309-1311. Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Paris 1986

Præcepteurs de Montferrand


Vers 1269-1278, frère Durand Albouin, de Tallende;
Vers 1293, frère Bertrand de « Chanrois », sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Extrait du Pouillé dressé par M. Chassaing


Voici le précieux document que M. Augustin Chassaing a bien voulu adresser à M. Léopold Niepce pour la rédaction du Grand Prieuré d'Auvergne:
« Rotulus super acrementis Alvernie traditus per Johannem de Trya, Ballivum Alvernie super hoc inquisitorem deputatum cum Petro dicto Le Gras, in quo nomina et partes summe computate in recepta computorum Alvernie de termino Omnium Sanctorum nonagesimo tercio continentur. »

De préceptoribus milicie Templi et Domorum Alvernie


De Preceptore de la Fulhosa, XXVII libras V solidos II denarios.
De Preceptore de Vihac, CXLVI libras.
De Preceptore de Chassac, XII libras.
De Preceptore de Parinhac LVII libras, IIII denarios.
De Preceptore de La Mercha, XX libras, II sols.
De Preceptore de Paluel, IX libras, VI denarios.
De Preceptore de Turreta, LXVII libras, XI sols, VII denarios.
De Preceptore de la Ranzeira, XXIIII libras, IX sols, IIII denarios.
De Preceptore de la Bastida, XXI libras, X sols.
De Preceptore Monti Ferrandi, XXXV libras, XIX sols, V denarios.
De Preceptore de Cellis, XX libras, IX denarios.
De Preceptore de la Garda, IIII libras, VI sols.
De Preceptore d'Isda, XXVI libras.
De Preceptore de Montfort, XII libras.
De Preceptore de Chanonac, XLV libras, XI solidos, VI denerios.
De Preceptore de Ponte Veteri, IX libras, VI solidos.
De Preceptore de Pallihac, VI libras, VI solidos, IX denerios.
De Preceptore de La Forest, LXVII libras, VI denerios.
De Preceptore de Chambot, XXXIV solidos.
De Preceptore dal Mahes d'Escola, LVI solidos.
De Preceptore de Oloeus, XXVI libras, XVIII solidos, X denerios.
Sources: M. Augustin Chassaing - Pouillés des diocèses de Clermont et de Saint-Flour du XIVe au XVIIIe siècle, publiés par M. Alexandre Buel, archiviste aux archives nationales, etc., Paris, Imp. Nat. 1882.

Maison du Temple et Commanderie de Clermont


La détermination du site de la commanderie du Temple de Montferrand est problématique. En effet, il semble admis qu'elle ait toujours été incluse dans l'enceinte de la ville, au quartier des Molles ou des Meules, au nord du château. Si cette hypothèse est plausible, aucune preuve tangible ne vient l'étayer avant le XVIIe siècle: en 1615, elle est en effet localisée « en la rue appellée des moulins joignant la muraille de la ville dudit Montferrand, une rue et le jardin de ladite commanderie entre deux ». Cette description de la commanderie correspond à un plan datant du XVIIIe siècle qui place la commanderie entre la rue du Temple et la rue du Ruisseau (auj. rue Parmentier), et dont le cadastre ancien conserve la trace. A cette date, elle était composée de deux bâtiments formant l'angle sud-est d'une enceinte au centre de laquelle se trouvait la chapelle de la commanderie. Au nord, la cour était bordée par la Tiretaine qui séparait la commanderie de son jardin. Au sud, de l'autre côté de la rue du Temple, la basse cour de la commanderie, à laquelle on accédait soit directement de la rue, soit par une galerie couverte, regroupait la grange et les écuries.

La tradition, qui ne repose sur aucune autre preuve que quelques vestiges architecturaux (colonne, éléments de galerie couverte et caves), veut qu'elle ait d'abord été située au nº 4 de la rue Parmentier (cf. Du Ranquet). Or, il s'agit là d'une mauvaise lecture des écrits de Tardieu, puis de Du Ranquet: en effet, il indique que ces bâtiments étaient « dans les dépendances de la commanderie du Temple ». Un important réseau de caves reliait cet hôtel probablement construit pour un dignitaire de l'ordre de l'Hôpital à la commanderie.

Pour éclairer le problème du site de la commanderie du Temple, il faut revenir sur le tracé et l'évolution du rempart de la ville au Moyen-Age. Sur ce point, les données sont des plus fragmentaires. En 1126, le roi Louis VI le Gros intervient dans la querelle qui oppose le comte et l'évêque, et met le siège devant Montferrand. Le récit qu'en donne Suger distingue le château proprement dit et une enceinte extérieure qui englobe des quartiers qui seront détruits pendant le siège. Sa limite nord correspondait à l'actuelle rue du Temple. La ville est prise par Guillaume VIII en 1165. Peut-être la muraille fut-elle alors agrandie. Quoi qu'il en soit, à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle, la muraille de la ville fut agrandie au moment où les habitants de Montferrand reçurent leur charte de franchise: datée entre 1196 et 1199, elle dut précéder de peu la reconstruction et l'élargissement de la muraille le long de l'axe est-ouest menant à Clermont. Sa façade nord longeait la Tiretaine qui servit jusqu'au milieu du XVe siècle de douves à la ville. L'Armorial de Guillaume Revel montre encore ce système défensif (cf. Fournier).

La datation de l'évolution de cette muraille reste floue, de même que la date exacte de l'établissement des templiers dans la ville. Du XIIIe au XVe siècle, le tracé nord du rempart a peu ou pas évolué. Or, ce tracé inclut le site figuré sur le plan du XVIIIe siècle à l'intérieur des murailles, à l'exception du jardin de la commanderie, qui correspond probablement aux douves médiévales.

Plusieurs hypothèses sont dès lors possibles


— la commanderie du Temple fut fondée avant l'extension de la muraille sur l'emplacement du 4 rue Parmentier, ce que rien ne permet d'affirmer en l'état actuel des recherches; après l'extension de la muraille, les templiers étendirent leurs possessions à l'intérieur de la ville en direction du nord; à une date indéterminée, probablement au XIIIe ou au XIVe siècle, les anciens bâtiments furent délaissées et probablement loués; une nouvelle commanderie fut construite le long du nouveau rempart. Dans ce cas, il est difficile de savoir si les deux sites furent occupés par les templiers ou si la translation de la commanderie eut lieu alors qu'elle appartenait déjà aux hospitaliers.

— l'extension de la muraille est contemporaine de l'installation des templiers à Montferrand, auquel cas le site du 4 rue Parmentier ne fut jamais occupé par les moines soldats, et le site figuré sur le plan du XVIIIe siècle correspond avec la seule et unique commanderie du Temple de Montferrand. Celle-ci a cependant dû subir de multiples reconstructions.
Par manque de sources écrites et d'investigations archéologiques, cette question ne peut être tranchée aujourd'hui.

Les bâtiments de la commanderie


Une commanderie répondait à des nécessités diverses: à la fois petit château avec ses murailles, monastère avec sa chapelle, et exploitation agricole avec ses écuries et ses granges, la commanderie du Temple de Montferrand présentait une organisation où se retrouvent nettement ces différents espaces, comme en témoignent les visites de 1615.

La commanderie était composée de deux cours distinctes et d'un jardin (ce dernier ne fut probablement acquis qu'au XVIe siècle après l'agrandissement du rempart). Les deux cours étaient situées de part et d'autre de la rue du Temple et reliées par une galerie couverte qui surplombait la rue.

Plan de la commanderie appelée « du Temple de Montferrand », sous gestion hospitalière au XVIIIe siècle. Le nord est situé à gauche sur le cliché.

Plan de Montferrand



Plan de la Commanderie
Archives départementales du Puy-de-Dôme (F-63). Cliché L. d'Agostino.


La cour des logis


La cour principale, au nord, regroupait les logis des habitants de la commanderie (commandeur, chevaliers, sergents, chapelains, donats, domestiques et métayers) et la chapelle. Les côtés sud et est de cette cour étaient formés par deux bâtiments d'habitation. Le bâtiment est était constitué de cuvages, un sellier, une buanderie, un poulailler, des chambres et une cuisine. Le bâtiment sud était constitué au nord d'un portail d'entrée — probablement défendu par une herse et une bretèche — , surmonté de la chambre du commandeur, et au sud par un bâtiment occupé par des cuvages — contenant probablement du vin — au rez-de-chaussée, de la salle où se tenait le chapitre provincial du grand prieuré d'Auvergne jusqu'au XIVe siècle au premier étage: cette description tend à prouver que la commanderie occupait déjà ce site au moins depuis le XIVe siècle, puisque dès cette époque le siège du grand prieuré fut transféré à Bourganeuf.

Au centre de la cour se trouvaient un puits et la chapelle de la commanderie « toute bastie de pierre de taille dedans et dehors entierement pavée et voultée ayant neufs cannes de long et trois de large [18 * 6 m]. Le cœur [était] séparé de barreaux de bois et sièges pour les prebstres.[...] Ung clocher ouvert où il y a trois cloches l'une desquelles est toute neufve ». Chose assez surprenante, « y a ung passage ou gallerie de bois pour aller [du bâtiment situé au sud] au clocher de ladite chapelle couvert de bois et tuilles plates à deux pendants. »

La basse cour


Autour de cet espace conventuel défini par la chapelle et les logis, s'organisaient les organes économiques de la commanderie.
Le jardin de la commanderie avait « vingt deux cannes de long et sept de large » [44 * 14 m = 616 m

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1479

Clichy-la-Garenne   (92)

Domaine du Temple de Clichy-la-Garenne


Département: Hauts-de-Seine, Arrondissement: Nanterre, Canton: Clichy - 92


Domaine du Temple de Clichy-la-Garenne
Domaine du Temple de Clichy-la-Garenne


Les Templiers de Paris avaient des biens dans cette paroisse.

Olime 809


Le commandeur du Temple de Paris a la quatriesme partie des prouffitz du bac de Clichy en Garenne, les autres sont à l'abbé Sainct Denys D 38.
Sources: Les Olim ou registres des arrêts rendus par la cour du roi sous les règnes de Saint-Louis, Philippe le Hardi, Philippe Le Bel, Louis le Hutin, et Philippe le Long, Volume 1, années 1254 à 1273. Par Arthur Auguste Beugnot. Paris Imprimerie Royale M. DCCC. XXXIX

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428

Clichy-sous-Bois   (93)

Maison du Temple de Clichy-sous-Bois
Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Le Raincy, Canton: Le Raincy - 93


Maison du Temple de Clichy-sous-Bois
Maison du Temple de Clichy-sous-Bois


Clichy était sous les Templiers un chef-lieu de commanderie. La maison se trouvait sur le chemin qui descendait de Clichy-sous-Bois à l'abbaye de Livry. Il en dépendait une seigneurie assez importante en terres, cens, rentes, avec la haute, moyenne et basse justice, tant à Clichy que dans les environs.

L'abbé Lebeuf parle des Templiers comme seigneurs de Clichy, à la fin du XIIe siècle ou au commencement du XIIIe. Nous n'avons trouvé aucun titre qui les concerne avant 1261. C'est 1a vente à eux faite, cette année-là, par Eudes de Bosay et André de Clichy, du fief de Rosay, situé à Clichy-en-Launois, aujourd'hui Clichy-sous-Bois, avec des terres, des vignes et censives à:

Chauconin-Neufmontiers
Département:Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Claye-Souilly - 77


Chauconin-Neufmontiers
Domaine du Temple de Chauconin-Neufmontiers



Montfermeil
Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Le Raincy, Canton: Tremblay-en-France - 93


Domaine du  Temple à Montfermeil
Domaine du Temple de Montfermeil



Livry
Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Le Raincy, Canton: Livry-Gargan - 93


Domaine du Temple à Livry-Gargan
Domaine du Temple de Livry


Du consentement du comte lie Grandpré qui, la même année, leur accordait l'amortissement de ce fief, relevant de lui.

Bondy
Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Bobigny, Canton: Bondy - 93


Bois des Templers entre Bondy et Livry
Bois des Templers entre Bondy et Livry


Mais la terre et seigneurie de Clichy n'acquit quelque importance, que lorsque Henri de Grandpré, seigneur de Livry, et Laure de Montfort, son épouse, eurent donné, en septembre 1267, aux Chevaliers du Temple de Paris, 380 arpents de bois, appelés le Bois du Roi, entre Bondy et Livry (Bois des Templers entre Bondy et Livry), franc et exempt de gruerie, avec tout ce qu'ils possédaient à Clichy, en fiefs, arrière-fiefs, pressurages de vins et autres droits seigneuriaux.

C'est alors que les Templiers fondérent leur maison de Clichy. Le premier titre qui en fait mention, est une vente faite au mois d'avril 1270, par Jean Boileau, et Marguerite, sa femme, aux Templiers de Paris, pour les besoins de la maison de Clichy, de cinq arpents de terre pour le prix de dix livres parisis.

En 1277, Philippe le hardi accorda aux hommes du Temple, demeurant à Clichy, le même droit d'usage qu'il avait déjà accordé aux habitants de Livry, dans ses bois de Livry, pour le pâturage de leurs bestiaux et pour y prendre le bois de chauffage, dont ils avaient besoin.

Les Templiers firent encore en 1284, de Jean et de Pierre de Clacy, écuyers, fils de Jean de Clacy, chevalier, une acquisition de soixante-deux arpents de bois, entre Livry et Bondy, près du chemin de Paris à Meaux, pour le prix de 200 livres et 15 sols parisis.
Mais nous voyons en 1290, une grave contestation s'élever entre les Chevaliers du Temple et le seigneur de Livry, qui était alors Pierre de Chambly. Celui-ci prétendait que la haute, moyenne et basse justice de Clichy lui appartenait avec les garennes. Les Templiers soutenaient que tout cela était à eux, comme ayant été compris dans la, donation faite par le comte de Grandpré, en 1267.

Une transaction mit fin à ce débat. On délimita par des bornes la seigneurie des Templiers, où ils conservèrent la haute, moyenne et basse justice, moyennant une indemnité de 800 livres tournois, qu'ils payèrent à Pierre de Chambly. De plus, ce dernier eut le droit exclusif de chasser la grosse bête dans toute la terre de Clichy, et dans les bois du Temple, qui provenaient du comte de Grandpré; les Templiers ne devant avoir que (la garenne et la chace au lievre, au counin, au goupil, et à toutes les aultres bestes au pié clos).

Gagny
Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Le Raincy, Canton: Gagny - 93


Seigneurie du Temple de Gagny
Domaine du Temple de Gagny


Il dépendait de la maison de Clichy, au XIIIe siècle, la terre et seigneurie de Gagny, qui avait été donnée en 1272 aux Templiers de Paris, par Pierre, seigneur de Gagny, sous la condition de lui accorder sa sépulture dans leur église.

Le domaine de Clichy comprenait 650 arpents de terre, dont les cinq sixièmes environ étaient en bois:
Le bois Notre-Dame, 43 arpents;
Le bois aux Fontenelles, 22 arpents;
Le bois au Martel, 50 arpents;
Le bois de la Butte, 15 arpents;
Le bois de la Croix-Gaultier, 399 arpents;
Le bois du Château Gobillon, 14 arpents;
Total: 543 arpents.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple de Clichy
Clichy est un domaine sandionysien depuis une donation de Dagobert en 636 (Roblin 1971 page 180). En 1193-1194, Philippe Auguste assigne, en échange de Pierrefonds, des revenus sis à Montreuil et Clichy à Gaucher de Chatillon qui donne le lieu à sa soeur Alix, épouse de Guillaume de Garlande (Delaborde 1916 nº451 page 547).

En 1261, les Templiers achétent à Eudes de Rosay et André de Clichy le fief du Rosay et acquiert l'héritage de Raoul de Marne. En 1267, Henri de Grandpré, seigneur de Livry, cède au Temple 280 arpents de bois et de terres, ainsi que les droits afférants, y compris les droits de justice (Blaise 1962b pages 4-7, Dejouy 1977 page 16).

Le règlement du différent survenu, vers 1300, entre Pierre de Chambly, sire de Livry, et les Templiers de Clichy mentionne le chemin de Clichy à Gagny, entre les bois et les champs, la voie de Clichy à Montfermeil, la voie de Clichy à Chelles, appelée voie Munoise, et le chemin de Clichy à Vaujours (Astruc 1988 page18). En 1319, les Hospitaliers entrent en possession de ce fief (Dejouy 1977 page 16, Peyre 1980a page 14).

La seigneurie est louée toute entière à partir de 1492 (Blaise 1962b page 6). Au 18e siècle, il existe un autre fief: tenu anciennement par le marquis de Livry, il est alors possédé par un fermier général, Le Bas de Courmont (Maréchal 1978 page 7).

La paroisse est attestée à l'époque capétienne.
Le domaine du Raincy est partagée entre Livry et Clichy en 1790, mais une partie du territoire communal est rattaché à la nouvelle commune du Raincy créée en 1869. Des terrains distraits de Gagny sont réunis à Clichy en 1953.
Héron Claude 2007 Service du patrimoine culturel de la Seine-Saint-Denis

Maison du Temple de Clichy-sous-Bois
Cette commanderie semble avoir été créé après 1290 car à cette date ses biens étaient encore gérés par le trésorier parisien Jean de Tour (ancien nom de Saint-Prix dans le Val d'Oise) Elle se trouvait sur le hauteur du chemin qui descendait de Clichy-sous-Bois à l'abbaye de Livry. Il en dépendait une seigneurie située à Clichy-en-l'Aunoye avec Justice haute, moyenne et basse justice et droits afférents. Elle avait été constituée en 1261 lors de la vente du fief de Rosay à Clichy-en-l'Aunoye réalisée par Eudes de Bosay et André de Clichy. Les bois, terres, vignes et censives étaient réparties dans les localités de Chauconin (Seine et Marne) Gonesse (Val d'Oise) Gagny, Livry, Montfermeil et Bondy (Seine Saint Denis).

C'est le frère Mathieu de « Bosco-Audemari », originaire du diocèse de Beauvais, que nous trouvons comme maître de la maison de Clichy, en 1307; il raconte cette chose quelque peu étrange, qu'il faisait célébrer la messe trois fois la semaine en la chapelle de sa maison, jusqu'au jour où le visiteur de France, Hue de Perraud, étant venu à passer, avait emporté calice et ornements, et donné l'ordre de ne plus célébrer la messe « Domus de Clichiaco »

Dans le récit d'une réception faite par Hue de Perraud en janvier 1304, en la chapelle de la maison du Temple de Clichy, au diocèse de Paris, nous trouvons le nom sinon d'un autre précepteur de la maison, du moins du « in capella domus Temple de Clichi Parisiensis diocesis », frère Jean de Ménouville. Cette admission aurait eu lieu en présence de Jean de Tour le trésorier, du frère Jean Bouceau, prêtre, chapelain du trésorier, du frère Adam de Sarcelles, oncle du nouveau Templier et précepteur du Temple de Lagny-sur-Marne.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès des Templiers, tome I, page 101
Item, quod fere omnes sunt illiterati et simplices, unde petunt habere consilium virorum prudentum et sapientum. Dixerunt eciam quod muiti sunt qui volunt venire ad defensionem ordinis, sed non permittitur eis, de quibus nominaverunt fratrem Raynaldum de Vossinhaco militem Lemovicensis diocesis, et fratrem Matheum de Clichiaco Parisiensis diocesis.

Procès des Templiers, tome I, page 102
Declaraverunt insuper eis quod facultatem dederant omnibus qui dixerant se velle defendere dictum ordinem, veniendi ad eos, et adhuc dabant; et preceperunt quod prefati fratres, Raynaudus de Vassinhaco et Matheus de Clichiaco, adducerentur ad presenciam eorumdem, quandocumque voluerint.

Procès des Templiers, tome I, page 126
Post hec, eadem die Mercurii revenimus ad dictam capellam adherentem aule episcopali predicte, ubi convenerunt omnes domini commissarii supradicti. Quibus nos notarii prefati in scriptis reportavimus responsiones quas iidem fratres fecerant nobis notariis antedictis, et ibidem fuerunt adducti ad eorum presenciam predictus frater Matheus de Clichiaco, qui dixit quod volebat dictum ordinem defendere pro posse suo, ac predicti fratres Reynaldus de Pruino et P. de Bononia presbyteri, Guillelmus de Chambonnet, et Bertrandus de Sartigiis milites, et frater Robertus Vigerii.

Procès des Templiers tome, I, pages 575, 576
Vidit eciam recipi fratrem Guillelmum de Gonessa Parisiensis diocesis, servientem, qui fuit missus tunc ultra mare, per fratrem Gerardum de Villaribus militem, tunc preceptorem Francie, circa instans festum nativitatis beati Joannis Baptiste erunt septem anni vel circa, in capella domus Templi de Latinhiaco Sicco Meldensis diocesis, presentibus fratribus Daniele de Parisius presbytero, Radulpho de Taverni tunc preceptore dicte domus, et Humberto de Gayneio Belvacensis diocesis, quos credit vivere, in quorum recepcionibus, vel post, nichil vidit nec scivit fieri illicitum. Ipse autem receptus fuerat in capella domus Templi de Clichi Parisiensis diocesis, per fratrem Hugonem de Penrando, in festo Conversionis sancti Pauli proximo preterito fuerunt VII anni, presentibus fratribus Johanne de Turno tunc thesaurario Templi Parisiensis, Adam de Cercellis tunc preceptore Templi de Lathiniaco super Maternam, avunculo ipsius testis, deffunctis, et Johanne de Menovile custode tunc dicte domus de Clichi, servientibus, et Johanne Bocelli presbytero, capellano dicti thesaurarii, et duobus aliis quorum nomina et cognomina ignorat, in hunc modum

Procès des Templiers tome, II, page 284
Item anno, indictione, pontificatu, anno, mense et die predictis, in ipsius inquisitoris, nostrum notariorum publicorum et infrascriptorum testium presencia constitutus frater Matheus de Bosco Audemari Belvacensis diocesis, magister domus de Clichiaco, eodem modo juratus, et interrogatus de tempore et modo recepcionis sue, dixit per juramentum suum quod receptus fuit apud Latigniacum Siccum Meldensis diocesis, per fratrem Johannem de Turno tunc thesaurarium Templi Parisius, presentibus fratre Johanne de Besencuria et fratre Nicolao Flamingo, fratribus ordinis predicti, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.

Procès des Templiers, tome I, page 658
Clichiaco voyez Clissi - Frère Matheus de Clissi, page 101, 102, 114, 126
Clissi - Frère Matheus de, voyez Clichiaco

Procès des Templiers, tome II, page 523
Clichiaco - Domus Temple de Clichiaco, page 284
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.


Clichy-sous-Bois
Voici, en dernier lieu, une fiche concernant les pièces d'un procès relatif à une chapelle dans la commanderie de Clichy-sous-Bois Notre-Dame des Anges. Mémoire ou résumé des droits de M. Legrand, prieur de France, sur la Chapelle de N.-D. des Anges (alias des Angevins) située dans la commanderie de Clichy en l'Aulnois (Clichy-sous-Bois, arrondissement de Pontoise).

Fondation en 1235 en souvenir des marchands d'Angers attaqués par des voleurs et délivrés par l'intercession de la Vierge. Elle était desservie par les abbés de Livry au 17e siècle, qui se la disputaient avec l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem elle subit des réparations en 1754.

Cette chapelle qui recevait en ces temps de grandes offrandes est encore l'objet d'un culte très soutenu par les Parisiens et les localités sises au nord de la capitale.
(Catalogue Saffroy, n° 17689)
Sources : L'Abbé Courage. Mémoires de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin. Pontoise 1918 BNF

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Clisson   (44)

Maison du Temple de Clisson


Département: Loire-Atlantique, Arrondissement: Nantes, Canton: Clisson - 44


Maison du Temple de Clisson
Maison du Temple de Clisson


Dans un faubourg de la pittoresque ville de Clisson, sur une colline faisant face aux majestueuses ruines féodales du château d'Olivier l'illustre connétable, se dresse, garnie de lierre et ombragée de chênes, l'abside romane d'une vieille église abandonnée; c'était avant la Révolution tout à la fois la chapelle de la commanderie du Temple de Clisson et l'église de la paroisse Sainte-Magdeleine de Clisson.

Chapelle du Temple de Clisson



Chapelle du Temple de Clisson
Chapelle du Temple de Clisson


On ignore en quelle année et par qui fut fondé le Temple de Clisson, mais il est certain que cette fondation fut une oeuvre du XIIe siècle, puisqu'au commencement du siècle suivant nous voyons ce temple assez solidement établi pour avoir en 1213 son précepteur ou commandeur particulier. D'ailleurs l'architecture de l'église de la Magdeleine dénote une construction du XIIe siècle. Quant à connaître le nom du fondateur c'est plus difficile: « Au premier abord on est tenté de croire que le Temple de Clisson, bâti en face du château des sires de Clisson, devait son origine à ces puissants barons, mais on arrive vite à en douter lorsqu'on considére les commandeurs du Temple de Clisson rendant de tout temps leurs aveux aux ducs de Bretagne, puis aux rois de France, en leur cour de Nantes, et non point aux sires de Clisson. De plus nous allons voir qu'au commencement du XIIIe siècle les rapports étaient très tendus et même hostiles du côté des barons entre les sires de Clisson et les commandeurs du Temple. »

Dès cette époque les Templiers étaient assez puissants pour posséder un « bourg » à Clisson, c'est-à-dire toute une portion de la petite ville à peine naissante, et pour y avoir une église un cimetière et une commanderie. Il est vraisemblable que ce rapide accroissement d'une maison récemment fondée portait ombrage au seigneur de Clisson, car Guillaume sire de Clisson envahit le domaine du Temple et le ravagea en enlevant aux Chevaliers quantité de richesses; bien plus, il poursuivit, les armes à la main, un homme vassal des Templiers et, bravant le droit d'asile unanimement reconnu à cette époque, il ne craignit pas le tuer dans le cimetière même de la Magdeleine.

De tels excès criaient vengeance: les Templiers réclamèrent justice près d'Etienne de la Bruère, évêque de Nantes. Ce prélat prit en mains leur cause et parvint à faire consentir le baron de Clisson à la composition suivante entre lui et les frères de la Milice du Temple: « Fratres Militie Templi »

Chapelle du Temple de Clisson



Maison du Temple de Clisson
Chapelle du Temple de Clisson - image Jack Bocar


Voici ce dont il fut convenu: « Guillaume sire de Clisson restitue au Précepteur de la maison du Temple de Clisson « Preceptori Dornus Tempi Clicii » tout ce qu'il lui a injustement enlevé, et, pour le dédommager du tort causé, il lui abandonne les impôts appelés « devoirs de coutumes » qu'il levait jusqu'à ce jour en toutes les terres d'aumônes appartenant aux Templiers dans l'étendue de sa seigneurie. Il cède aussi au même précepteur les autres droits féodaux nommés « services » que lui devaient les vassaux du Temple, lesquels désormais acquitteront les mêmes services au profit du précepteur. Toutefois le sire de Clisson se réserve un droit de minage dans le bourg du Temple, mais il exempte de cet impôt tous les vassaux de la préceptorerie.

Comme compensation du meurtre commis dans le cimetière du Temple, Guillaume de Clisson donne au précepteur « un homme libre et quitte, appelé Thébaud Le Volant, à posséder à perpétuité. »

Le même seigneur concède aux Templiers permission d'édifier maisons, fours et moulins dans toutes les terres qu'ils possédent en sa baronnie, mais il leur défend d'y tenir foires ou marchés.

Enfin, comme témoignage de la sincérité de ses sentiments, Guillaume de Clisson s'oblige envers les Chevaliers du Temple à leur verser la somme de sept mille sols, s'il ne tient pas ses engagements; il donne pour cautions Guillaume de Clisson le Vieux, Eudon sire de Pontchâteau, Gandin Guerriff, Maurice de Liré et Regnaud Sauvage.

Chapelle du Temple de Clisson



Maison du Temple de Clisson
Chapelle du Temple de Clisson - image Jack Bocar


La famille Sauvage avait à cette époque de l'importance dans le pays de Clisson. En 1235 Guillaume Sauvage et Catherine sa femme, du consentement de leurs enfants Regnaud et Sebile, donnérent à Dieu et aux Frères de la milice du Temple de Clisson « Deo et Fratribus Milicie Templi de Clicio », tout ce qu'ils pouvaient avoir de droits sur les habitants des villages de la Roelère, la Pinelère, la Tarcosère, la Naulère et l'Echacerie; ils y ajoutérent l'hommage et les 5 sols de rente annuelle que leur devait certain chevalier nommé Guillaume Gautier. L'acte de cette donation fut scellé du sceau de Maurice doyen de Clisson.

Præceptor Magister du Temple - Etienne Henry


Ce chevalier est le seul templier de Clisson dont le nom soit venu à notre connaissance. Vers l'an 1300 frère Etienne Henry « Frater Stephanus Enrici », précepteur ou commandeur du Temple de la Magdeleine à Clisson, reçut dans l'église du lieu chevalier de l'ordre du Temple Nicolas Rousseau « Nicolaum Rosseli », en présence de frère Guillaume de Boisperrie « Guillelmo de Boscoperrici » qui résidait avec lui dans cette commanderie.
Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

La Chapelle du Temple de la Magdeleine de Clisson


Dédiée de tout temps à sainte Magdeleine, l'église paroissiale du Temple de Clisson était un édifice roman du XIIe siècle, qui demeure encore presque entier quoique menaçant ruine. Comme le manoir de la commanderie, cette église eut beaucoup à souffrir des guerres des XVe et XVIe siècles; elle finit, avons-nous dit, par être incendiée en 1793. La paroisse de la Magdeleine ayant été supprimée par la Révolution, son vieux sanctuaire ne fut point restauré au rétablissement du culte; il demeura dans l'abandon entre des mains séculières; aujourd'hui ce n'est plus qu'un pittoresque et curieux monument délabré.

Chapelle du Temple de Clisson



Chapelle du Temple de Clisson
Sainte-Magdeleine de Clisson au XIXe siècle - Image BNF


L'église Sainte-Magdeleine « la Magdeleine comme en a toujours dit vulgairement à Caisson » se compose d'une nef de trois travées, terminée par une abside en cul-de-four; la voûte est en pierre, en forme de berceau et ogivale, mais les ouvertures de l'édifice sont de simples meurtrières cintrées. La façade occidentale présente quatre contreforts plats avec des meurtrières, le tout surmonté d'un campanile à deux arcades en plein cintre. La porte romane primitive de cette façade a disparu pour faire place à une grande arcade ogivale faisant communiquer la nef romane avec une sorte de vaste portique jadis couvert, formant comme une seconde nef, mais ayant aujourd'hui perdu sa charpente et sa couverture détruites par le feu en 1793.

Chapelle du Temple de Clisson



Maison du Temple de Clisson
Chapelle du Temple de Clisson - image Jack Bocar


Ce portique construit, semble-t-il, vers la fin du XVIe siècle, mais sans caractère architectural, servait avant la Révolution à recevoir certaines inhumations.

Outre le maître-autel dédié a Sainte-Magdeleine, en trouvait en 1789 dans l'église du Temple de Clisson les quatre autels de Saint-Jean, Sainte-Catherine, Saint-Michel et Sainte-Marguerite; mais précédemment il est fait mention en 1592 des chapellenies des Saints-Donatien et Rogatien, et de Saint-Gatien desservies en cette même église à des autels portant ces noms.

Chapelle du Temple de Clisson



Maison du Temple de Clisson
Chapelle du Temple de Clisson - image Jack Bocar


Saint Jean-Baptiste étant le patron des Hospitaliers et sainte Catherine l'une des patronnes chères aux Templiers, en comprend pourquoi des autels leur furent dressés dans cette église. Comme celui de Sainte-Catherine, l'autel de Saint-Michel était en 1562 desservi par un chapelain. Quant à l'autel de Sainte-Marguerite, c'était l'objet d'une grande vénération au siècle dernier. Cet autel occupait même une petite chapelle particulière accolée au sud du choeur et renfermant encore de nos jours un fort joli retable en tuffeau, de style Renaissance; ce petit sanctuaire était la but de nombreux pèlerinages.

Disons aussi qu'il existait en l'église du Temple de Clisson, une pieuse confrérie de Sainte-Magdeleine, dont Henri Le Barbu, évêque de Nantes, avait approuvé les statuts le 5 octobre 1412.

Chapelle du Temple de Clisson



Chapelle du Temple de Clisson   Chapelle du Temple de Clisson   Chapelle du Temple de Clisson   Chapelle du Temple de Clisson   Chapelle du Temple de Clisson
Chapelle du Temple de Clisson - Sources: Jack Bocar


Dans la nef de cette vieille église en aperçoit aujourd'hui, de chaque côté, une « labe » ou tombe-arcade encastrée dans la muraille; au choeur en voyait naguère deux grandes pierres tombales, l'une portant une croix pattée ou de Malte, l'autre présentant une épée; la première subsiste encore, mais nous n'avons pas retrouvé la seconde.
Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

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Cloyes-sur-le-Loir   (28)

Département: Eure-et-Loir, Arrondissement et Canton: Châteaudun, Commune: Cloyes-les-Trois-Rivières - 28


Domaine du Temple de Cloyes
Domaine du Temple de Cloyes


L'ancienne rue « du Temple », aujourd'hui rue Chartraine, rappelle à la mémoire l'existence du couvent des Templiers dont on aperçoit les restes du coin sud-est de la place Chanzy, dans les dépendances de l'ancienne maison Richer-Feulard.

L'origine de cette habitation est incontestable, et son architecture est caractérisée de telle sorte, qu'il est impossible de n'y pas voir une construction du XIIe siècle.
— En 1206, Robert de Pochinet donna aux Templiers la maison qu'il avait construite dans sa vigne à Cloyes « apud Cloas » (1).
1. Les Templiers en Eure-et-Loir, charte XLVI.

— Au XVIe siècle, nombre de maisons de cette rue du Temple étaient encore chargées de cens envers les « Hospitaliers de Rhodes », successeurs des Templiers supprimés dans la province ecclésiastique de Sens (dont le diocèse de Chartres était suffragant) en 1310.

1666. Nos Archives départementales possèdent un « Papier terrier pour la seigneurie de la Boissière dépendant de la Commanderie de Sours, pour ce qui est dans la ville de Cloye, et se perçoit le jour de la Commémoration des Trépassés » (2).
2. Archives départementales, E. 3568.

A la page XXII de la Préface du Cartulaire des Templiers en Eure-et-Loir, on trouve Jehan Angorran de Claye (écrit Cloye à la table des noms), commandeur de Sours en 1651.
Sources : M l'abbé A. Peschot. Recherches historiques sur Cloyes-sur-le-Loir. Châteaudun 1911 BNF

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Cobrieux   (59)

Maison du Temple de Cobrieux


Département: Nord, Arrondissement: Lille, Canton: Cysoing - 59


Maison du Temple de Cobrieux
Maison du Temple de Cobrieux


Cette Maison dépendait juridictionnellement de celle d'Ypres, mais les regards provenaient de La Haie. Suivant l'acte de donation des lieux le 17 août 1226, la Maison supérieure aurait dû être La Haie, mais le fait que nous ayons un droit direct sur l'ensemble de la donation, la juridiction temporelle allait au commandeur de province qui répercutait sa fonction juridique sur la maison provinciale.

Pour cette Maison, les actes que nous possédons sont des confirmations après la donation. Cela prouve bien que les Templiers y avaient établi une maison régulière car ils s'entourèrent de toutes les garanties.

Ce fut une des forces de l'Ordre comme à Cîteaux ou chez les Prémontrés. Nous ne voyons jamais de contestations sur les domaines occupés par les maisons régulières.

Le 14 août 1226, B. le Franchois, chanoine de Lille notifie qu'il a reçu mandat de R. archidiacre de Flandre et de J. chanoine et hospitalier de Tournai et de plusieurs chanoines de Tournai de recevoir la continence perpétuelle de la femme du seigneur Amaury de Cobrieux, chevalier, qui entra dans l'Ordre des Templiers.

Le 17 août suivant, le chanoine, au nom de l'évêque de Tournai, cette fois-ci, recevait la continence perpétuelle de dame Humberge, femme d'Amaury de Cobrieux. Le chevalier et son épouse donnérent aux frères de la Milice du Temple, en aumône perpétuelle, tout ce qu'ils possédaient dans le tiers du fief de Cobrieux et qu'ils tenaient de Robert de Chondecort et de Roger châtelain de Lille.
Pour cette partie de bien, les frères du Temple devront payer au châtelain la somme de quinze livres parisis.

COBRIEUX. — I. Le domaine


Hellin de Gondecourt vivait en 1209. Il est témoin, en 1217, d'un acte de Roger, châtelain de Lille, confirmant la donation faite à la milice du Temple des dîmes d'Hallennes.
Devillers, Archives des commanderies belges, page 181

Quelques années plus tard, on trouve plusieurs mentions d'un troisième Robert de Gondecourt. Le 17 août 1226, un chanoine de Lille atteste qu'Amauri de Cobrieux, chevalier, et sa femme Humberge ont donné à la milice du Temple le tiers du fief qu'ils tenaient, à Cobrieux, de Robert de Gondecourt et de Roger, châtelain de Lille.
Devillers, Archives des commanderies belges, page 185

Au mois de janvier suivant, le même châtelain investit la milice du Temple du fief de Cobrieux à elle conféré du consentement de Robert de Gondecourt.
Devillers, Archives des commanderies belges, page 187

Au XIIe siècle, la seigneurie de Cobrieux, relevant du châtelain de Lille, était aux mains d'une famille qui en portait le nom et qu'on rencontre dans les monuments du temps. Amouri de Corbiu souscrivait, vers 1160, une charte de Thierri d'Alsace libérant une terre de l'abbaye de Cysoing.
Fonds de Cysoing, n° 9

En 1221, un Bouchard de Cobrieux assistait, comme homme du seigneur de Landas, à la vente faite à l'abbaye d'Anchin, par Jean de Maisnil, de toute la dîme qu'il possédait à Templeuve.
Fonds d'Anchin, original

En 1226, Amaury, seigneur de Cobrieux, Corbery, qui avait été reçu chevalier du Temple, donna à l'ordre dont il faisait partie tous les biens qu'il possédait au territoire de Cobrieux, Corbriu, tant en fief, qu'en terres, prés, bois, viviers, dîmes, justice et seigneurie.
Pierre dit Villain, frère d'Amaury, donna son approbation à cette donation.

De son côté, le châtelain de Lille céda le domaine direct aux Templiers qui établirent une maison à Cobrieux. On cite parmi les anciens commandeurs de Cobrieux:
frère Alexandre, preceptor de Corberiu, 1251
frère Alard Audefer ou Andéfer, 1257
frère Jean d'Esterpi, commander de Corberi, 1270
frère Libert, commandère de Corbris, 1271.
Hautcœur, Cartul. de Flines, N° CLXXVIII

Robert, qui se fit templier (1)
1. Frater Robertus, frater castellani de Insula. Février 1216 (v. st.)
DEVILLERS, Inventaire analytique des Archives des Commanderies belges, page 181

En février 1217 (n. st), Roger, châtelain de Lille, approuve et confirme une donation de dîmes faite par son frère Robert à la milice du Temple (2). Ce Robert est vraisemblablement le même personnage que Robert de Lille qui devint le chef des maisons des Templiers de France et qui, en cette qualité, visait et confirmait, en 1234, un accord entre les Templiers d'Ypres et les échevins de cette ville (3).
2. DEVILLERS, Inventaire des Archives des commanderies belges, page 181.
3. DIEGERICK, Inventaire des Archives d'Ypres, tome 1, page 48.


Le 13 septembre de cette année 1128, le comte Thierri d'Alsace donnait aux Templiers son droit de relief sur les fiefs du comté de Flandre. A cet acte était présent Roger, châtelain de Lille, en compagnie de Guillaume d'Ypres, d'Iwain de Gand ou d'Alost, de Bauduin de Lens, sénéchal de Flandre, de Gunemer, châtelain de Gand, de Hugues de Campdaveine, comte de Saint-Pol, du comte Lambert de Montaigu, de Robert de Béthune et autres barons (2).
2. Archives Nationales, K. 22, pièce n° 53.
J. Tardif, Monuments historiques, Cartons des Rois, page 223.


Le 14 mars 1223 (s. vt.), Roger, châtelain de Lille, déclare que Gilles d'Esquermes a donné aux Templiers son droit sur la maison de Gérard Le Créancier, sise à Lille et tenue dudit châtelain qui en octroie l'amortissement (1).
1. Archives nationales, S. 5209, n° 25. Original scellé.
Analysé dans DEVILLERS, Les Commanderies belges, page 184.


En juin de cette année 1224, Roger, châtelain de Lille, était chargé, avec Gilles d'Aigremont et Pierre du Breucq, d'examiner le différend mû entre la comtesse et les Templiers au sujet de la fête annuelle que ceux-ci célébraient à Ypres à l'époque de l'Ascension (4).
4. DEVILLERS, Inventaire des Archives des commanderies belges, page 184.

Le 2 janvier 1226 (n. st.), Roger, châtelain de Lille, pour le salut de son âme et de celles de ses ancêtres, donne à Dieu, à la Bienheureuse Marie et aux frères du Temple sa maison de Mauni avec une forêt, des prés et 5 bonniers de terre labourable (6).
6. DEVILLERS, Commanderies belges, page 185.

En cette même année 1226, Roger, châtelain de Lille, fait connaître les conditions d'une composition faite entre frère Soibertus, prieur des maisons de la milice du Temple en Flandre, et les hospitaliers du Temple à Ypres, au sujet d'une rente de 240 livres de Flandre que ceux-ci lui devaient (7).
7. DEVILLERS, Inventaire des Archives des commanderies belges, page 187.

Au mois de janvier suivant, il investissait les frères de l'Ordre du Temple du fief qu'Amaury, chevalier de Cobrieux, possédait à Cobrieux et qu'il leur avait conféré avec le consentement de Robert de Gondecourt, son seigneur (8).
8. DEVILLERS, Inventaire des Archives des commanderies belges, page 187.

En 1244, Alard de Hainehout, homme de Bourghelles, et Jean Mousnier, son frère, font donation aux Templiers de tout ce qu'ils possèdent à Cloevaing.
A. d'Herbomez, Histoire des châtelains de Tournai de la maison de Mortagne, Preuves, n° 93

Au mois de décembre 1257, Hugues, sire d'Antoing, et Marie de Cysoing, sa seconde femme, font un échange avec la maison du Temple de Cobrieux au sujet de leur fief de Genech qu'ils tenaient de Hellin, seigneur de Cysoing (4). Leur fils Alard d'Antoing, chevalier, était seigneur de Briffœul et de Genech à la fin du XIIIe siècle (5).
5. F. Brassart, Histoire du château et de la châtellenie de Douai, page 346.

Le Bois du Quint, à Bachy, tenu de la seigneurie de Templeuve en Dossemer à 10 livres de relief ; contenant 12 bonniers 14 cents tenant au bois du Temple de Cobrieux et au bois des Crennelles.

En 1312, Philippe-le-Bel prescrivit à son bailli d'Amiens de faire mettre les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem en possession des biens de l'ordre du Temple qui se trouvaient en Picardie, ainsi qu'en Artois et en Flandre. D'après la répartition qui en fut faite alors, la maison de Cobrieux échut à la Commanderie de Hautavesnes.
Sources : Thierry LEURIDAN. Statistique Féodale du département du Nord. La Chatellenie de Lille, tome XXV. Lille, 1901 - BNF

Genech


Département: Nord, Arrondissement: Lille, Canton: Cysoing - 59


Bien du Temple à Genech
Domaine du Temple de Genech


A cela les donateurs ajoutent le tiers du fief de Genech qu'ils tenaient de Jean de Genech, et de sa mère, pour lequel fief les frères paieront au seigneur trois cents livres parisis.
Cette passation fut faite par l'apposition des mains du seigneur et par la tradition du rameau et du gazon.

Le 8 septembre suivant, J. de Saint-Quentin, chanoine et hospitalier de Tournai, vice-gérant de l'évêque de Tournai, fait savoir par cette charte sur laquelle sera inscrit ce qui suit pour la mémoire de tous. Amaury, chevalier de Cobrieux, se constitua en sa présence et résigna entre ses mains tous les biens qu'il avait au territoire de Cobrieux tant en fief qu'en terres arables, près, bois, viviers, dîmes et rentes, biens meubles et immeubles qui sont actuellement en sa possession.
Il fait cette donation en aumône aux frères de la Milice du Temple et il les rend libres de cette présente collation qu'il approuve. Pierre dit le Vilain, frère du chevalier, a promis de ne pas s'opposer à cette donation et jura de ne pas s'interposer à cette cession malgré la jouissance viagère qu'il a sur les biens.

Le même jour, le même chanoine hospitalier notifiait à tous présents et à venir que la collation effectuée par Amaury de Cobrieux sur tous ses biens fut passée en présence de plusieurs témoins: chanoines, chevaliers, clercs, etc.

Les Templiers, fidèles à leurs institutions et afin de prévenir à toutes contestations, demandèrent à la comtesse de Flandre de confirmer cette donation.
N'y avait-il pas le frère du donateur là au milieu ?
Au mois de novembre 1226, Jeanne comtesse de Flandre et de Hainaut notifie la donation faite par Amaury chevalier de Cobrieux, aux frères de la Milice du Temple de tous les biens situés à Cobrieux tant en fief, terres et autres choses (sic).
La comtesse signe cet acte pour la rémission de ses péchés et ceux de ses prédécesseurs. Elle concède et confirme aux frères tous ces biens en apposant son sceau au dit document.

Après la comtesse, c'est le châtelain de Lille qui confirme cette donation au mois de janvier 1227. A cet acte signèrent tous les représentant, évêque, comtesse et même le frère d'Amaury, Pierre le Vilain.
Sources: Laurent Dailliez; Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg

Seigneurie et Maison du Temple de Corbieux


Ancienne Maison du Temple. L'origine de cette maison remontait à la première moitié du XIIIe siècle. Au mois de janvier 1226, Rabaud, seigneur de Pûmes, vint devant l'official de Tournai; et en présence de frère Salverte, commandeur des maisons du Temple en Flandre, déclara qu'il renonçait en faveur de cet ordre de chevalerie, à tous les droits qu'il avait sur le fief qu'Amaury, seigneur de Cobrieux, tenait au dit lieu, de Jean de Genech.

Le 15 août de la même année, le seigneur Amaury, qui avait été reçu chevalier du Temple, et dont la femme pour cette raison avait fait voeu de continence entre les mains de l'évêque de Tournai, donna à l'Ordre dont il faisait partie le tiers du fief « de Cobrieux, de Corbery », qu'il tenait de Robert de Gondecourt et de Robert, châtelain de Lille, avec promesse de lui abandonner les deux autres tiers, lorsque le châtelain de Lille aurait reçu des Templiers une somme de 500 livres. Amaury leur concédait, en outre, le tiers du fief de Genech relevant du chevalier Jean, premier seigneur du lieu, et de sa mère.

Le paiement des 500 livres ne tarda pas à se faire; car nous trouvons des lettres de J. de Saint-Quentin, chanoine de Tournay, coadjuteur de l'évêque de cette ville, datées du 8 septembre 1226, par les quelles Amaury de Cobrieux reconnaissait s'être demis entièrement en faveur des Templiers, de tous les biens qu'il possédait au territoire de Cobrieux, « in territorio de Corbriu », et ailleurs, tant en fiefs qu'en terres, prés, bois, viviers, dîmes, justice et seigneurie. Dans ces lettres comparait Pierre, dit Villain, « Villanus », frère d'Amaury, pour donner son approbation à cette donation.

Au XIVe siècle, les Hospitaliers prirent possession de la maison de Cobrieux, et devinrent, en la place des Templiers, les seigneurs et haut-justiciers du village. Leur domaine se composait d'un château ou donjon seigneurial, qui se trouvait au couchant du chemin de Cobrieux à la Poterie et à Bachy; d'une ferme ou basse-cour en dépendant, située de l'autre côté du chemin, et de 94 boniers de terre en labour, bois et prés situés sur Cobrieux, Bourghelles, Genech et Bachy.

La seigneurie de Cobrieux comptait plus de cent soixante hommes cottiers ou tenanciers, qui lui devaient cens et rentes sur des maisons et des terres à Cobrieux, à Templeuve, à Hôtel, à Anstaing, à Gruson, à Avelin, à Orchies, etc. Elle avait, en outre, sur Sainghin-en-Weppes le tiers de la dîme.

Plusieurs fiefs relevaient de l'ancien Temple de Cobrieux:
A Cobrieux, le fief du « Sec-Pré », au relief d'une paire de gants blancs.
Le fief de « Bure », manoir sur la place du village, près du cimetière, au relief d'une blanche lance.
Le fief de la « Houblonière », au sentier conduisant de l'église au bois de la Commanderie, et six autres petits fiefs innommés;
A Genech (arrondissement de Lille), le fief Englebert, appelé aussi le fief de la Motte de Cobrieux, sur le chemin de Cobrieux à Genech, au relief d'une paire d'éperons blancs ; et un autre petit fief à la Voie-Cloyette.

Bachy


Département: Nord, Arrondissement: Lille, Canton: Templeuve - 59


Domaine du Temple de Bachy
Domaine du Temple de Bachy


A Bachy, la terre et seigneurie de l'Hôtel qui appartenait, à la fin du XVIe siècle, à Philippe de Tenremonde, seigneur de Bachy.

Près



Domaine du Temple des Près
Domaine du Temple de Près


Le petit fief des Près, au sentier d'Hôtel à Baisieux.

Hôtel


Département: Nord, Arrondissement: Lille, Canton: Templeuve - 59


Domaine du Temple d'Hôtel
Domaine du Temple de Hôtel


Fief à Hôtel (hameau de Bachy).

Templeuve


Département: Nord, Arrondissement: Lille, Canton: Templeuve - 59


Domaine du Temple de Templeuve
Domaine du Temple de Templeuve


A, Templeuve en Pevele, trois fiefs et un à Wannehain (arrondissement de Lille).
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Vous pouvez retrouver sur le site de la Mairie de Corbrieux un circuit touristique de la commanderie.

Seigneurie de Cobrieux


La seigneurie de Cobrieux appartenait autrefois à une famille de ce nom, dont deux personnages seulement nous sont connus. Ce sont: Amaury de Cobrieux et Pierre, dit Villain, son frère.

Le 17 août l226, Humberge, femme d'Amori de Corbri, fît entre les mains de B. Li Francbois voeu de continence perpétuelle; et son mari qui venait d'être reçu Chevalier du Temple, fît, par le même acte approuvé le lendemain par l'Archidiacre de Flandre et Jean de Saint-Quentin (1), chanoine et hospitalier de Tournai, don aux Frères de la milice du Temple du tiers des biens qu'il possédait à Cobrieux, relevant de Robert de Gondecourt et du Châtelain de Lille, et aussi du tiers de son fief de Genech, relevant de Jean de Genech. Il ajoutait que les deux autres tiers de ces mêmes biens appartiendraient également aux Templiers dès que ceux-ci auraient payé au Châtelain de Lille une somme de 500 livres qu'il lui devait.
1. Ne serait-ce pas plutôt Jacques de Saint-Quentin, fils de Jean d'Ermingarde Le Conquesse ? (Bulletin de la Société historique de Tounai, Tome VI, page 128).

Nous n'avons pas rencontré l'original de cet acte, qui se trouve mentionné dans un cartulaire appartenant aux Archives de Mons. Mais il est confirmé par une charte en latin, que nous avons trouvée aux Archives nationales de Paris (carton S. 5211) Par cet acte, daté du jour de la Nativité de la B. V. (8 septembre) 1226, Amaury, du consentement de Pierre dit Villain, chevalier, son frère et héritier, renouvelle cette donation et l'étend à tous ses biens, fiefs, terres labourables, prés, bois, viviers, dîmes et rentes, meubles et immeubles qu'il possédait à Cobrieux, « in territorio de Cobriu. » Cette donation fut approuvée le même Jour par J. de Saint Quentin, chanoine de Tournai.

En janvier 1226 (v s.), Bogier châtelain de Lille, investit les Frères de la Milice du Temple, du fief de Cobrieux qu'Ainaury de Corbri, chevalier, leur avait conféré avec le consentement de Robert de Gondecourt, son seigneur. A cet acte adhérèrent Jehanne, comtesse de Flandre, Robert de Gondecourt et Pierre dit Villain, chevalier, frère d'Amaury.

Remarquons en passant que la donation du fief de Genech fut confirmée le 26 janvier 1227 (n, s.) et même augmentée par Rabodon, chevalier, seigneur de Rumes, ce qui semblerait établir un lien de parenté entre les seigneurs de Rumes et ceux de Cobrieux. Cette donation fournit bientôt prétexte à des difficultés, car nous voyons qu'en 1230, le jour de-Saint-Luc, évangéliste, Baudouin Caron de Rumes (peut-être fils et héritier de Rabodon) et les Frères du Temple nomment des arbitres pour vider le différend qui existait entre eux au sujet du fief de Genech. Les arbitres choisis furent l'Evêque de Tournai, le commandeur d'Arras et Mathieu de Cysoing, chevalier (Archives nationales à Paris, canon S, 5211, pièce nº 15).

La seigneurie de Cobrieux passée aux mains des Templiers, ne cessa de leur appartenir jusqu'à la suppression de l'Ordre. Nous en trouvons la preuve dans un certain nombre d'actes que nous nous bornerons à signaler.

En juin 1227, Hugues de Rethel et Mabilie, sa femme, châtelaine d'Ypres et de Bailleul, confirmérent au Temple de Cobrieux la donation faite par Jean de Baissu (Bachy) qui se disposait à prendre la croix de l'Ordre, de tous ses biens situés « in villa que Hostes vocatur. » Peut-être faut-il lire Hostel, hameau de Bachy voisin du Temple de Cobrieux. (Cartulaire écrit dans la seconde moitié du XIIIe siècle, aux Archives de Mons, fº 25, 26 et 38).

En août 1244, Arnould de Montagne, châtelain de Tournai, agrée le don fait au Temple de Cobrieux par Alard de Hainehourt, son homme de Bourghelles, de ce qu'il avait à Louvaing (2) « et ès apiertenances del fief » qu'il tenait de lui. (Cartulaire écrit dans la seconde moitié du XIIIe siècle, aux Archives de Mons, fº 41 et 42).
2. Ce nom signifit-il Louvil, village du canton de Cysoing ? J'inclinerais plutôt à croire qu'il est question de Lamaim, village du Tournésis, voisin de la frontière, et qui relevait des châtelains de Tournay.

Au mois de décembre, le merkedi devant le Nouel de l'an 1257, Hues, sires de Antoing, et Maroie, sa femme, font échange avec la Maison du Temple de « Cobériu », au sujet de leur fief de Genech, qu'ils tenaient de « Hellin, le signor de Chissoing. » (Archives nationales à Paris, carton s. 5209,pièce nº 21).

Lors de la dernière Croisade de SainL-Louis à Tunis, le pape Clément IV, par lettres du 14 octobre 1266, autorisa le cardinal Simon de Brion à demander une subvention au clergé. Cette dime s'étendait aux biens des chevaliers du Temple et de l'Hôpital, et ce fut un chanoine de Tournai, nommé Baudouin d'Eyne, que Guillaume de Saint-Just, chanoine de Noyon, désigna en vertu des ordres du légat, pour en surveiller la levée en Flandre. « La Maison de l'Ordre du Temple à Corbri-Saint-Léger » fui taxée à 40 livres tournois, (Bulletin de la Société Historique et littéraire de Tournai, T. V, p. 56-67)

Le 18 septembre 1271, Jehan d'Arkenne ayant vendu aux Chevaliers du Temple, pour la somme de 283 livres, tous ses alleux de Landas, nous voyons figurer parmi de nombreux témoins, « frère Libers, commandères de Corbris. » (Cartulaire de l'abbaye de Flines, Tome I, page 190).

« La puissance de l'ordre du Temple donna en 1306 de l'ombrage à Philippe-le-Bel; leur or excita sa convoitise; il résolut de les perdre. Le 13 octobre 1307, le grand maître, Jacques Molay, fut arrêté. Une commission fut instituée pour le juger (3). » Enfin le pape Clément V abolit l'ordre au concile de Vienne, en 1312.
3. Victor Becquart. Les Communes de l'arrondissement de Lille, page 187.

Præceptor Templiers de Cobrieux


1251. Frère ALEXANDRE, preceptor de Corberiu.
1257. Fr. Alar ADDEFER.
1270. Fr. Jehan D'ESTREPI, commander de Corberi.
1271. Fr. LIBERS, commandées de Corbri.
Souvenirs de la Flandre-Wallonne - Recherches Historiques et choix de documents relatifs à Douai et aux anciennes provinces du Nord de la France - Publié par Une Réunion d'Amateurs et d'Archéologues - XIIIe tome - Imprimerie Crépin à Douai - Imprimerie Dumoulin Paris - 1873.

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1619

Cocogne   (01)

Domaine du Temple de Cocogne


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-de-Veyle, Commune: Saint-Genis-sur-Menthon - 01


Domaine du Temple de Cocogne
Domaine du Temple de Cocogne


— Cosconacum.
— Ce tout petit hameau, qui seul a conservé le nom ethnique ou civil de la commune de Saint-Genis, était, aux Xe et XIe siècles, le chef-lieu de« l'ager Cosconacensis », lequel comprenait les paroisses de Saint-Genis, Confrançon, Curtafond et Mézériat.
— En 1272, Bonet de Porteboeuf, damoiseau, reconnut tenir du fief d'Amé de Savoie, comme mari de Sibille de Bâgé, tout ce qu'il possédait à Cocogne, ou étaient aussi possessionnés les templiers de Laumusse.
Sources: — Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, pages 288 et 318.
— Carlulaire de Savigny et d'Ainay, pages 1075 et 1090.
— Aubret, tome I, pages 100, 176, 178.
— Guichenon, Bresse, paragraphe premier, page 17.
— Archives du Rhône, Inventaire des titres de Laumusse.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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431

Coeffrie (La)   (56)

Maison du Temple de la Coëffrie


Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Redon, Canton: Bain-de-Bretagne, Commune: Guipry-Messac - 35


La commanderie de La Coëffrie est une propriété privée, elle ne se visite pas
Commanderie de La Coëffrie
Maison du Temple La Coefferie


En 1217, le duc Pierre Mauclerc et Alix de Bretagne, sa femme, confirmait les donations faites aux Templiers par leurs prédécesseurs, y ajoutérent le don d'une villa dans le pays de la Mée « quadam villa in Medeia. »
Il semble probable que telle fut l'origine du Temple de la Coëffrie en la paroisse de Messac (Commune du canton de Bain, arrondissement de Redon (Ille-et-Vilaine)) sise au territoire de la Mée, mais dans le diocèse de Rennes.
L'ordre du Temple ayant été détruit en 1312, la Coëffrie passa entre les mains des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui l'unirent à leur commanderie du Temple de Carentoir; le fait de cette union est constaté dès 1391.
Les guerres civiles de les fin du XVIe siècle ruinèrent complètement les manoirs du Temple de Carentoir et de l'Hôpital de Quessoy qu'habitaient les commandeurs Hospitaliers. En 1604 le Gand prieur d'Aquitaine députa en Bretagne plusieurs chevaliers de son Ordre pour constater ce triste état des lieux. A la suite de cette enquête le commandeur de Carentoir fixa sa résidence au manoir du Temple de la Coëffrie; ses successeurs l'imitèrent jusqu'au temps de la Révolution. Voici ce qu'était la Coëffrie en 1574: « Le Temple de la Coëffrie en la paroisse de Messac avec le manoir dudit lieu contient tant en cours, jardins, prairies, bois de haulte fustaye, etc., environ 15 journaux de terre. »
« L'église et chapelle dudit lieu de la Coëffrie est située au joignant de ladite maison; le commandeur de Carentoir jouit du tout des aumosnes et oblations faites en ladite chapelle sans que le recteur de Messac y prenne aucune chose. » « Il y a un moulin à grain avec l'estang d'iceluy et un moulin à fouler draps, avec leurs destroits et moutaux, iceux moulins et estang situés au joignant de ladite maison de la Coëffrie. » « Révérend Père en Dieu, Mgr l'Esvêque de Saint-Malo doit de pension audit commandeur, sur les dîmes qu'il lève ès paroisses de Guipry et Messac, le nombre de 28 mines de grain, savoir 14 mines de bled seigle et 14 mines d'avoine grosse, le tout mesure de Lohéac. »
« Les seigneur et dame de Chasteaubriand doibvent à ladite commanderie, au jour et feste de saint Jean-Baptiste, la somme de 7 livres monnoie. »

Chapelle de La Coëffrie



Chapelle de La Coëffrie, image Jack Bocar
Chapelle de La Coëffrie, image Jack Bocar


« Soixante-neuf ans plus tard, le commandeur Gilles du Buisson fit faire en 1643 dans l'Etat des améliorissementa de la commanderie de Carentoir une description fort détaillée du Temple de la Coëffrie.
« Despend de la commandrye de Carentoir un membre vulgairement appelé le Temple de la Coëffrie, séjour ordinaire des commandeurs, distant du Temple de Carentoir d'environ cinq lieues. » Auquel lieu de la Coëfferie il y a une chapelle fondée en l'honneur de Monsieur saint Jean-Baptiste nostre patron, laquelle est à présent servie par Dom Pierre Collin, prestre de la paroisse de Messac, en laquelle chapelle (sont) des ornements pour faire le service divin accoustumé, lesquels ont esté donnés par le commandeur Gilles du Buisson et lesquels sont bons et convenables et en la garde dudit dom Pierre Collin qui est salarié par ledit du Buisson.

« Laquelle chapelle (est) reparée tout de neuf, tant de couverture qui est d'ardoizes que de charpente et partie de la muraille, avec des vitres aux vittraux et commencée à blanchir, se proposant ledit du Buisson la faire achever de blanchir, et ès principales vittres sont les armes de l'Ordre. »

« En laquelle chapelle il y a quatre autels, sur le principal desquels est un beau buffet en menuiserie fait faire par ledit du Buisson pour honorer une image de la Vierge qui y a été donnée par lui; et sur le pignon de la chapelle il y a une bretesche ou campanier faict en maçonnail, auquel il y a une cloche de moyenne grosseur. »

Chapelle de La Coëffrie



Chapelle de La Coëffrie, image Jack Bocar
Chapelle de La Coëffrie, image Jack Bocar


« Au costé de ladite chapelle, vers le Nord, est le logix ou manoir dudit lieu, où l'on entre par un grand portail, sur lequel il y a un colombier; et entrant dans une cour carrée, au bas de laquelle est un corps-de-logix composé d'une cuisine, deux petits celliers et sur iceux deux chambres hautes dans l'une desquelles y a une cheminée, avec des grilles de fer à deux croisées, et les greniers au-dessus; et au costé y a une garde-robe joignant laquelle est un cabinet sous lequel y a un four; et pour monter aux-dites chambres y a un degré de bois fait à jour. »

« Et proche ledit logix est un autre grand corps-de-logix au bout duquel est une chambre haute à cheminée et sous icelle un cellier, à la suite duquel logix sont les estables à loger les bestiaux de la mestairie. »

« D'autres écuries et un « fagottier » sont encore mentionnés dans cette cour à laquelle est renfermée de murailles de bonne hauteur et en laquelle y a un puits. »

« Autour desquels logix sont les jardins et vergers en l'un desquels jardins y a un réservoir à garder du poisson, avec une petite sauldraye près d'où passe un canal d'eau vive que ledit du Buisson a fait faire tout à neuf. »

Viennent ensuite plusieurs pièces de terre avoisinant les jardins;
« plus, au devant de ladite entrée et portail, est une basse-cour renfermée de paliz, et au-devant de ladite basse cour est une chesnaye plantée de rabines de chesnes et chasteigners, contenant environ deux journaux. »

Il est ensuite fait mention de plusieurs autres terres en labour, parmi lesquelles figure une pièce appelée « la Justice », où devait à l'origine se trouver un gibet; puis on parle d'une autre « petite chesnaye de haute futaye avec un petit bois taillis, pouvant contenir le tout environ trois journaux, dans lequel ledit du Buisson a fait faire des mottes à lapereaux. »

Enfin, « autour desdits bois, domaines et jardins est la prée dudit lieu, qui aboutit à la chaussée et qui autrefois estoit un estang qui peut contenir environ seize, journaux, par le milieu duquel et au costé vers Nord passe un ruisseau qui autrefois faisoit moudre deux moulins, l'un à bled, l'autre à draps; mais la prairie vaut aujourd'hui quatre fois. Néanmoins, ledit du Buisson a fait faire tout de neuf un moulin à draps, sans que cela détériorisse ladite prée, qui pourra valoir, estant en estat, 25 ou 30 escus de rente. »

Après cette description du manoir de la Coëffrie et l'énumération des terres constituant son pourpris et sa métairie vient le relevé des autres dépendances de cette maison seigneuriale: « En la paroisse de Fougeray, évesché de Nantes, à une lieue dudit lieu de la Coëffrie est un petit bailliage appelé l'Hostel-Ferré ou la Ruantaye où est deub 45 sols de rente et obéissance par les estaigiers qui sont au dit lieu et dépendent de la commanderie. »

« Plus, au bourg de Messac, à une petite lieue de la Coëffrie et proche le cimetière de Saint-Jacques (La chapelle Saint-Jacques, au bourg de Messac, pourrait bien avoir à l'origine appartenu aux Templiers) est une tenue où il y a quatre ou cinq estagiers qui doibvent 3 sols de rente et obéissance. »

« En ladite paroisse de Messac est deub un trait de dîme au lieu appelé le Plessix-Tenet, qui se lève ès domaines appelés Soubs-le-Bé, la Sagoussinaye, et la Croix de la Roberdaye, et est affermé avec la dîme du bourg le nombre de 11 bouexeaux de bled, mesure de Bain, 6 à la charge. »

« La dîme qui se lève sur les sujets dudit lieu du Temple de la Coëffrie, à la 10e des grains et fillaces, peut valoir, bon an mal an, 30 bouexeaux de bled, dite mesure. »

« Les rentes par deniers peuvent valoir 10 livres tournois. »

« En la mestairie se peuvent recueillir par chacun an six vingt bouexeaux de bled, dite mesure. »

« Plus depend dudit lieu une maison située en la ville de Rennes, en la rue de la Haulte Baudrairie et doibt 5 sols de rente et obéissance. »

« En la ville de Baulon, à quatre lieues dudit lieu de la Coëffrie sont deux maisons, avec deux jardins, appelées le Temple; lesquelles estoient de temps presque immémorial presque aliénées de la commanderie et néanmoins ledit du Buisson les a retirées à grands frais et réunies à ladite commanderie au membre de la Coëffrie, et doibvent 7 deniers de rente et obéissance. »

Chapelle de La Coëffrie



Chapelle de La Coëffrie, image Jack Bocar
Chapelle de La Coëffrie, image Jack Bocar


Cet Etat des améliorissements (de 1643) mentionne encore la juridiction du Temple de la Coëffrie - la rente de 7 livres due par le baron de Châteaubriant, mais qui « ne se paie plus faute de titres » - et la rente de grains due par l'évêque de Saint-Malo, évaluée alors « 220 livres d'argent. »

Enfin, le commandeur Gilles du Buisson dit qu'il affermait à Pierre Duval sa terre de la Coëffrie 80 écus.
Il faut ajouter à ce qui précède un renseignement fourni par la Déclaration de la commanderie de Carentoir en 1677: il y est question de « quelques redevances ès paroisses de Saint-Jacut, Ruffiac, Tréal et Guer (dues au Temple de la Coëffrie), mais dont le commandeur ne peut plus avoir jouissance ny parfaite cognoissance. » Plus au faubourg de Malestroit, prés la Magdeleine, est une maison sur laquelle est deub par chacun an de rente féodale une livre de cire et obéissance.
De sorte qu'à l'origine le Temple de la Coëffrie s'étendait dans au moins dix paroisses: Messac, Fougeray, Guipry, Saint-Germain de Rennes, Baulon, Saint-Jacut, Rufflac, Tréal, Guer et Malestroit.
Nous reparlerons de la Coëffrie, résidence des derniers commandeurs de Carentoir, lorsque nous relaterons la visite de cette commanderie faite en 1745 par les Chevaliers de Malte.

Dans la paroisse de Quessoy (Commune du canton de Moncontour, arrondissement de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord.)), au diocèse de Saint-Brieuc, à mi-voie entre cette ville et celle de Moncontour, se trouvait au village de l'Hôpital, un établissement de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem; c'était le chef-lieu d'une commanderie appelée l'Hôpital de Quessoy, devant probablement son origine à un hospice fondé pour les besoins des voyageurs indigents.
La charte de 1160 mentionne comme propriété des Chevaliers Hospitaliers, l'aumônerie de Quessoy « Eleemosina de Kessoe. »
La commanderie de Quessoy remonte donc à l'arrivée des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne au XIIe siècle; elle acquit de bonne heure une certaine importance, comme nous le prouvera à l'instant le grand nombre de paroisses sur le territoire desquelles elle s'étendit, mais au XVIe siècle elle se trouvait réduite à peu de choses. A cette époque cependant on lui avait uni trois autres petits établissements ayant dû à l'origine avoir une existence indépendante; la Croix-Huis, Port-Stablon et Roz-sur-Couasnon; le tout ne formait pas encore une commanderie suffisamment dotée, mais offrait ce cachet particulier que la commanderie tout entière ne se composait que de biens d'Hospitaliers, sans aucun mélange de Temples. Il y avait dans le Grand prieuré d'Aquitaine sept commanderies concédées aux servants d'armes de ce prieuré; de ces sept commanderies, deux appartenaient à la Bretagne, c'étaient celles dont nous nous occupons présentement, le Temple de Carentoir et l'Hôpital de Quessoy. Longtemps indépendantes l'une de l'autre, ces commanderies furent réunies en mêmes mains l'an 1566; nous allons le voir l'instant, mais il nous faut d'abord faire connaître les commandeurs de Quessoy dont le nom est venu jusqu'à nous: Frère Geoffroy Berthou, vivant en 1312, est le plus ancien commandeur de Quessoy que nous connaissions.
Frère Guillaume Faruau, était en même temps commandeur de Clisson et de Quessoy en 1395; il rendit aveu au duc de Bretagne pour cette dernière commanderie le 24 septembre 1409.
Frère Pierre Beaupoil, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, fit la déclaration au duc de sa commanderie de Quessoy en 1444.
Frère Jacques Joubert, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, rendit aveu au roi pour le Quessoy le 29 avril 1506.
Frère Christophe de la Touche, chevalier de Rhodes, se trouvait en février 1516, commandeur de Quessoy.
Frère jean Courault mourut le 2 juin 1544; Jean Tournemine, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem et commandeur de Villedieu, se trouvant à Cicé près Rennes, château appartenant à sa famille, fit connaître à Poitiers la décès de ce commandeur de Quessoy.
Frère Victor Ricordeau, religieux de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, succéda au précédent; i1 rendit aveu au roi le 5 octobre 1551 et prêta le lendemain serment à S. M. pour sa commanderie de Quessoy.

Vers 1565, probablement à l'instigation de Jean Le Pelletier, commandeur de Carentoir, les servants d'armes du Gand prieuré d'Aquitaine adressèrent su Grand Maître de l'Ordre, Jean de la Valette, la requête suivante: Illustrissime et révérendissime Monseigneur et Sacré Chapitre Général, vos très humbles et obéissants religieux et serviteurs, les frères servants d'armes de votre prieuré d'Aquitaine remonstrent comme des sept commanderies qui leur sont ordonnées pour récompense des services qu'ils s'efforcent journellement faire à ventre Religion, il y en a deux entre autres, appelées l'une de Carentoir et l'autre de Quessoy, estant de si petite valeur qu'il n'a été possible par le passé et encore moins à présent aux possesseurs d'icelles, après avoir satisfait aux charges qui y sont fort haultes, se réserver aucune chose pour vivre ou employer aux réparations nécessaires, si bien que à ceste cause et par l'indigence des commandeurs elles sont demeurées jusques aujourd'hui en continuelle décadence et sans pouvoir estre améliorées; de quoy cognoissant lesdits exposants quel intérest recevroit votre Religion à l'advenir et que pour y remédier plus belle occasion ne se voit, situées comme elles sont près l'une de l'autre, que de les unir ensemble et en commettre l'administration à un seul qui les pourra plus facilement remettre en valeur beaucoup plus grande et payer les droits de ventre commun trésor plus aisement.

Pour avoir licence de votre Seigneurie Illustrissime a esté fait preuve et communiqué aux seigneurs assistants de la vénérable langue tenue en votre prieuré d'Aquitaine auxquels suroit semblé chose fort raisonnable, y donnant leur consentement sous le bon plaisir de ventre Seigneurie Illustrissime et Sacré Chapitre auquel lesdits exposants recourront; suppliant très humblement considérer que c'est un grand bien à vostre Religion, (qu'il) soit ordonné que toutes fois l'une ou l'autre des susdites commanderies viendra; à vacquer soit par mort, cession, renonciation et autre manière que ce soit, que d'icelles soit faite une seule commanderie de laquelle Carentoir sera et demeurera chef, et ce sans préjudice de ceux qui les possédent pour le présent, et que sur ce bulles en soient expédiées en votre chancellerie; ce faisant lesdits suppliants seront tenus à prier Dieu pour longue vie et prospérité de « Vostre Seigneurie Illustrissime et augmentation de la Religion. »

Le Gand Maître de Malte, Jean de la Valette, accueillit favorablement la supplique des servants d'armes du prieuré d'Aquitaine et par bulles datées du 18 février 1566, il unit les deux commanderies de Carentoir et de Quessoy en un seul bénéfice sous le nom de commanderie du Temple de Carentoir.
Comme nous connaissons déjà Carentoir, il nous reste à étudier ce qu'était Quessoy à l'époque de son union à Carentoir; nous allons donc parler des quatre membres déjà réunis alors sous le nom d'Hôpital de Quessoy, c'est-à-dire Quessoy, la Croix-Huis, Port-Stablon et Roz-sur-Couasnon.
Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

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1782

Cognac   (16)

Domaine du Temple de Cognac


Région: Nouvelle-Aquitaine, Département: Charente, Arrondissement et Cantons: Cognac - 16


Domaine du Temple de Cognac
Domaine du Temple de Cognac


Les grandes familles féodales, qui suivirent aux croisades leurs suzerains, les comtes d'Angoulême, les seigneurs de Cognac et d'Archiac, avaient eu trop souvent l'occasion d'admirer l'héroïsme de la milice du Temple, toujours la première et la plus hardie aux combats, pour ne pas contribuer à augmenter sa fortune ; aussi trouvait-on dans le pays de Cognac, dès le XIIe siècle, les riches commanderies de Boutiers (ordre de Saint-Antoine), d'Angles et de Châteaubernard.

Cette dernière, fondée peut-être à l'instigation de Saint Bernard, se distinguait entre toutes par de grandes possessions territoriales, au sujet desquelles elle eut souvent des discussions avec les abbayes voisines ou avec d'autres prétendants, pour les droits qu'elle réclamait sur les moulins de Javrezac [de Javarsac], Une charte rédigée en 1220, dans le cloître de Saint-Léger de Cognac, sous l'autorité de frère Guillaume Brochard, commandeur de la province d'Aquitaine, et de Pierre, archiprêtre de Jarnac, régla les droits des parties, en présence de Guillaume Aimeric de Jarnouseau [de Jarnazzello], Pierre d'Echalat, religieux de Fontdouce, Beaudouin, prieur de Bréville [de Berovilla], Jean de Coulonges [de Colongis] et de plusieurs autres.
Les Templiers possédaient aussi plusieurs maisons dans l'enceinte de Cognac, comme nous l'apprend une autre charte du mois de mai 1227, portant concession par frère R. Bœuf, commandeur de Châteaubernard, à Geoffroi de Pestieus et à sa femme, d'une maison que le chevalier Ranulfe d'Ambleville avait donnée à l'ordre du Temple, moyennant une rente de vingt sous.

Une autre charte, signée à Châteaubernard en 1242 par le frère Guillaume de Sonai (Sonnac), commandeur d'Aquitaine, transmit la même maison à Héliot Gerbert, chevalier.

Robert Foucaud, curé d'Arthenac (1), par acte du 1er septembre 1295, vendit, en présence de Guillaume, archiprêtre d'Archiac, le moulin de Beaulieu sur le Né (2), à frère Hugues de Nargat, commandeur de Châteaubernard et d'Angles.
1. Canton d'Archiac.
2. Commune de Saint-Fort-sur-Né.

Les Templiers de cette commanderie avaient aussi plusieurs censives autour de Cognac, et même dans la seigneurie de Bouteville, comme l'indique une autre charte de 1297, par laquelle Itier de Garanciles [de Garanciliis] et Marie, sa femme, vendirent pour la somme de quarante livres à Jean Fabri de Bouteville un fournil, une grange et un verger, situés près de l'église de Saint-Nicolas. Hugues de Narcia [de Narciaco] ou de Narcillac [de Narciliaco], commandeur de Châteaubernard, consentit à cette vente (3).
3. « Prope ecclesiam S. Nicolay de Rivo Forquato secus stratam publicam que vulgariter appellatur Chemy Boynes. Il s'agit encore évidemment de l'ancienne voie romaine de Périgueux à Saintes. M. Rédet, archiviste de la Vienne, qui a le premier publié ces chartes, décrit ainsi le sceau de frère Hugues, commandeur du Temple de Châteaubernard : « rond ; un quadrupède ailé ; la tête munie de deux cornes et les pieds armés de longues griffes, avec cette légende : † ... IS. HVGONIS DE NA...IACO. [Signum Fratris Hugonis de Narciliaco ?]
Sources: Marvaud, François. Etudes historiques sur la ville de Cognac et l'arrondissement. Tome 1, pages 77/78. Cognac 1870. - Bnf

Cognac


Les grandes familles féodales, qui suivirent aux croisades leurs suzerains, les comtes d'Angoulême, les seigneurs de Cognac et d'Archiac, avaient eu trop souvent l'occasion d'admirer l'héroïsme de la milice du Temple, toujours la première et la plus hardie aux combats, pour ne pas contribuer à augmenter sa fortune; aussi trouvait-on dans le pays de Cognac, dès le XIIe siècle, les riches commanderies de Boutiers, d'Angles et de Chateaubernard. Cette dernière, fondée peut-être à l'instigation de Saint Bernard, se distinguait entre toutes par de grandes possessions territoriales, au sujet desquelles elle eut souvent des discussions avec les abbayes voisines ou avec d'autres prétendants, pour les droits qu'elle réclamait sur les moulins de Javrezac [de Jararsac].

Une charte rédigée en 1220, dans le cloître de Saint-Léger de Cognac, sous l'autorité de frère Guillaume Brochard, commandeur de la province d'Aquitaine, et de Pierre, archiprêtre de Jarnac, régla les droits des parties, en présence de Guillaume Aimeric de Jarnouseau (de Jarnazzello), Pierre d'Echalat, religieux de Fontdouce, Beaudouin, prieur de Bréville [de Berovilla), Jean de Coulonges [de Colongis] et de plusieurs autres.
Les Templiers possédaient aussi plusieurs maisons dans l'enceinte de Cognac, comme nous l'apprend une autre charte du mois de mai 1227, portant concession par frère R. Bœuf, commandeur de Châteaubernard, à Geoffroi de Pestieus et à sa femme, d'une maison que le chevalier Ranulfe d'Ambleville avait donnée à l'ordre, moyennant une rente de vingt sous. Une autre charte, signée à Châteaubernard en 1242 par le frère Guillaume de Sonac, commandeur d'Aquitaine, transmit la même maison à Héliot Gerbert, chevalier. Robert Foucaud, curé d'Arthenac (1), par acte du 1er septembre 1295, vendit, en présence de Guillaume, archiprêtre d'Archiac, le moulin de Beaulieu sur le Né (2), à frère Hugues de Nargat, commandeur de Châteaubernard et d'Angles. Les Templiers de cette commanderie avaient aussi plusieurs censives autour de Cognac, et même dans la seigneurie de Bouteville, comme l'indique une autre charte de 1297, par laquelle Itier de Garanciles (de Garanciliùs] et Marie, sa femme, vendirent pour la somme de quarante livres à Jean Fabri de Bouteville un fournil, une grange et un verger, situés près de l'église de Saint-Nicolas. Hugues de Narcia [de Narciaco] ou de Narcillac [de Narciliaco), commandeur de Châteaubernard, consentit à cette vente (3).
1. Canton d'Archiac.
2. Commune de Saint-Fort-sur-Né.
3. «.... Prope ecclesiam S. Nicolay de Rivo Forquato secus stratam publicam que vulgariter appellatur Chemy Boynes. » Il s'agit encore évidemment de l'ancienne voie romaine de Périgueux à Saintes. M. Rédet, archiviste de la Vienne, qui a le premier publié ces chartes, décrit ainsi le sceau de frère Hugues, commandeur du Temple de Châteaubernard : « rond ; un quadrupède ailé ; la tête munie de deux cornes et les pieds armés de longues griffes, avec cette légende :* .... IS.... HVGONIS DE NA...IACO. (Signum Fratris Hugonis de Narciliaco ?)

Sources : Etudes historiques sur la ville de Cognac, tome I, page 76. Niort 1870. Livres numériques - Google

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1819

Coligny   (74)

Département: Haute-Savoie, Arrondissement: Saint-Julien-en-Genevois, Canton: Vulbens - 74

Domaine du Temple de Coligny
Domaine du Temple de Coligny


Les Templiers
A la fin du XIIe siècle viennent s'installer les Templiers.
En 1196, une transaction est faite entre le prieur de Saint-Victor de Genève et l'Ordre du Temple, représenté par « frère Wilhelme templier au territoire de l'église de Bans (banz), lieu-dit Cologny (Cologniacum), qui vient de construire un oratoire (oratorium) » (14).

Cet oratoire avait été édifié au croisement du chemin Nord/Sud vers le gué avec le chemin Est/Ouest longeant la rive gauche (voir la carte page 9).

Le Temple avait été créé vers 1118. En réalité c'est saint Bernard, en 1128, qui lui donna l'impulsion décisive. L'acte de 1196 se situe vers la fin de la grande période d'affluence des dons au XIIe siècle.

Cette milice de moines-soldats bénéficiait d'importants privilèges lui conférant une grande autonomie (15).

Quant au prieuré clunisien de Saint-Victor de Genève, fort prestigieux, il avait beaucoup de possessions dans la plaine genevoise. Il possédait aussi des droits sur quatorze églises ou filiales. Il choisissait le curé de nombreuses églises. Mais cela ne semble pas avoir apporté de gros revenus.

A Bans, Saint-Victor disposait d'oblations (dons à l'église), dîmes, droits de sépulture et « autres droits de paroisse » (16).

En 1447, il possédait la moitié des dîmes en indivis avec le seigneur du Vuache et le curé. Il détenait aussi des droits seigneuriaux : en 1509, il reçoit la reconnaissance de Collet, fils de Georges, lui-même fils de Jean de Villa de Bans, pour une terre à Moissez ou Matailly (17).

L'acte de 1196 interdisait aux Templiers d'usurper les droits de Saint-Victor. En cas de contestation, le droit de trancher appartenait au prieuré. Celui-ci ne pouvant pas s'opposer à l'installation des Templiers, tout au plus essayait-il de protéger ses maigres revenus contre un nouveau venu qui était une grande puissance internationale. Peut-être craignait-il la création d'une nouvelle paroisse à Cologny ?

En 1277, dans un acte, figure comme témoin « frater Guillelmus preceptor domus de cologniaco » (ou, plus loin : « de colognie ») Lestermes de « domus » et de « preceptor » signifient que l'établissement était important (18). Mais le précepteur ne devait pas y résider en permanence.

Cologny est encore mentionné en 1296. Amédée, comte de Genève, donne à Jeanne de Genève et Philippe de Vienne la seigneurie du Vuache (= de Vulbens). Mais il se réserve « la maison du tample de collognie ensemble les homes et appartenances de ladite maison » Il voulait garder contrôle sur le gué et le bac, car il était en conflit avec la Savoie (19).

Cette réserve explique que, par la suite, l'établissement de Cologny relèvera toujours du mandement de Chaumont, directement tenu par le comte et suzerain de celui du Vuache, au milieu duquel il formait une enclave : « exepte in rebus hospitalis de Colognie que sunt in mandamento Calvi Montis » Le seigneur du Vuache a le droit de justice et d'autres droits seigneuriaux sur les hommes et biens de son mandement, « excepta hominibus et fondis hospitalis de Collongii » (20). Les parcelles dépendant de l'hôpital ne payaient pas la dîme.

Les terres situées immédiatement à l'ouest de la maison sont nommées « aux Franchises » en 1870, « au Francisse », « Francise », « Franchise » en 1730 (21). Le toponyme n'apparaît pourtant pas dans le terrier de 1447. La plus grande partie appartenait aux religieux.

Dans sa réponse à l'enquête archéologique de 1864, l'instituteur de Vulbens écrit : « La pièce de terre attenante aux bâtiments porte encore la dénomination de Franchise parce que les criminels étaient francs, une fois entrés dans cette pièce » (22). L'établissement de La Sarthaz (Passeirier) se nommait « de la Sauveté », ce qui a le même sens (23).
Au XIIe siècle, Saint-Victor aussi offrait l'asile à ceux qui se réfugiaient sur ses terres (24).
Ainsi les religieux disposaient-ils d'une main d'œuvre agricole.
Ceci expliquerait que le village de Cologny soit seulement à 100 mètres de l'établissement religieux.
Source : Philippe Duret. Echos saléviens : revue d'histoire locale. La Salevienne, page 7 à 37. La Salévienne, 1987 — BNF

Lire la commanderie de Coligny sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Coligny


Domaine du Temple de Colligny
Colungnie, Colognie, Colligny, paroisse du décanat de Rumilly au territoire de Banz, aujourd'hui hameau de la commune de Vulbens, au pied du versant Nord du Vuache et au bord du Rhône, rive gauche, en face des îles de Collonge.
Il y avait une maison de Templiers dont les restes sont assez bien conservés.
— Accord en 1196 avec Saint-Victor [465].
— Guillaume, précepteur en 1277 [1144].
— Reconnaissance par les de Veisonnex en faveur du comte de Genevois 1476].
Sources: Regeste genevois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312. Page 470. Genève 1866

Colligny
[465] 1196 Nantelme, évêque de Genève, atteste une transaction ménagée par ses soins entre le frère Willelme, Templier, et le couvent de Saint-Victor, au sujet d'un oratoire construit par le premier à Cologny, dans le territoire de Banz. Il est convenu :
1° Que cet établissement des Templiers ne préjudiciera en aucun temps aux oblations, dîmes, sépultures et autres droits de paroisse qui appartiennent à l'église de Banz.
2° Que, s'il s'élevait une contestation entre les Templiers et Saint-Victor au sujet des réserves faites, l'indemnité due serait réglée à l'amiable par le chapitre de Saint-Victor.
— Témoins : Harbert, prieur (de Saint-Victor) ; Amédée, prieur claustral ; Richalmus, censitaire en cire (cererarius) ; Uldric de Chilly ; Hugues de Viry, prêtre ; Etienne, moine.
— Anno inc. dom. MCXCVI, indict. XIIII, ep. XVIII concurr. I. Celestino pont. Henrico imp. Rom.
— Archives de Genève P. H. n° 35.
— M. D. G. tome II, part. II, page 51. = Banz, ancienne paroisse du décanat de Vuillonnex, aujourd'hui détruite par les érosions du Rhône et réduite à une seule maison de la commune de Vulbens, rive gauche du Rhône, en face des îles de Collonge.
— Cologny, hameau de la même commune, dans lequel la maison des Templiers subsiste encore : un oratoire, le foyer de la cuisine et les caves portent les traces des constructions primitives.

Sources: Regeste genevois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312. Pages 128, 129. Genève 1866. - Bnf

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432

Collioure   (66)

Domaine du Temple à Collioure


Département: Pyrénées-Orientales, Arrondissement: Céret, Canton: Côte-Vermeille, Commune: Saint-André - 66


Domaine du Temple de Taxo-d'Amont
Domaine du Temple de Taxo-d'Amont


Si l'on se réfère uniquement aux textes, et ce, d'après Robert Vinas, les Templiers ont possédés des Maisons contre la muraille qui entourait la ville de Collioure, mais pas ce « castrum » Le Château de Collioure a toujours appartenu à la royauté.
Sources: Robert Vinas, L'Ordre du Temple en Roussillon - Editions Trabucaire - 2001, page 78

Domaine du Temple Taxo-d'Amont et d'Avall


Il doit y avoir méprise sur le soi-disant château de Collioure qui aurait appartenu aux Templiers.
Je reprends à nouveau les textes de Robert Vinas « Il faut en terminé avec la légende d'une Maison du Temple à Collioure, bien que cette croyance tenace renferme une toute petite vérité.
L'ambiguïté vient probablement de la confusion qui a existé entre le château royal et un autre « castrum » appartenant à la fin du XIIe siècle à Bérenger d'Orle et probablement situé au pied du premier.
En effet, dans sont testament rédigé le 30 avril 1190, Bérenger d'Orle lègue bien aux Templiers, en même temps que ses biens de « Tatzo d'Amont et d'Avall » et un manse à Orle, son « castrum » de Collioure. Mais le seigneur principal, le roi d'Aragon Alphonse II, n'ayant jamais confirmé les dispositions de ce testament, il semble que les Templiers ou aient occupé ce « castrum » très peu de temps, ou même qu'ils n'aient jamais pu en prendre possession.
En 1207, le roi Pierre II donne un terrain à Collioure « pour y construire une maison. »
Sources: Robert Vinas, L'Ordre du Temple en Roussillon - Editions Trabucaire - 2001, page 23

Voir le site de Robert Vinas, et ses ouvrages sur les Templiers

Collioure après 1312


Alphonse d'Aragon étant mort, après quelques mois de règne, eut pour successeur son frère Jacques II d'Aragon; des négociations s'ouvrirent alors entre les deux Cours et, après une entrevue près d'Argelès, le 29 juin 1298, le roi de Majorque reprit possession des Baléares, mais en se reconnaissant vassal du roi d'Aragon. Il débarqua à Collioure, avec 105 galères, vers la fin de la même année.
Sources: Fernand Arnaudiès - Les Templiers en Roussillon - Belisane, Nice 1986

La paix rétablie, Jacques de Majorque continua à témoigner tout son intérêt à la ville de Collioure; il fit établir, en 1300, l'état et le tarif des droits et revenus perçus par le roi sur Collioure; il signa de nombreuses ordonnances concernant le passage de l'or et de l'argent en espèces au Volo et à Collioure, les droits de mesurage payés par les Pisans à Collioure et à Majorque, les droits sur les vins, à payer par les étrangers, la dîme du poisson perçue par les successeurs des Templiers, les droits des leudes payés à Collioure par les Génois et les habitants de Tortosa et enfin les droits de gardiennage des ports de Collioure et Port-Vendres.
Sources: Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, tome 60, Perpignan 1938.

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647

Combremont   (62)

Domaine du Temple de Combremont


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Montreuil, Canton: Hucqueliers, Commune: Campagne-lès-Boulonnais - 62


Maison du Temple de Combremont
Maison du Temple de Combremont


Le Livre-Vert ne mentionne cette petite Maison du Temple de Combremont que comme mémoire, attendu qu'en 1373 elle avait été entièrement ruinée et détruite par les guerres qui en avaient fait une solitude.

Rétablie dans le cours du XVe siècle, elle fut réunie en 1479, comme nous l'avons dit, à la commanderie de Loison. Le commandeur Emery d'Amboise fit reconstruire alors la chapelle, pour la desservance de laquelle il donnait à un prêtre 40 livres par an.

La maison du Temple de Combremont formait un domaine seigneurial situé sur le chemin de Combremont à Ergny. Elle comprenait 300 mesures environ de terre avec 40 arpents de bois en deux parties ; l'une, appelée le Bois de Buissire, du côté de Bourthes ; et l'autre, qu'on nommait le Bois de Laincourt, au levant des terres de Combremont.
Le Commandeur avait toute justice et seigneurie à Combremont, et des censives sur un certain nombre de terres au lieux dits:
— Le Mont-Haynau ? (Peut-être Le Mont Hénéraux, près Campagne-lès-Boulonnais ou Mont Regnault à Hucqueliers).
— Aux Hautes-Guaquières ?
— Au Marquet-le-Prestre (peut-être marqueffles à Bouvigny-Boyeffles).
— Au Puits-Sandrin ? Il y à un Puits-du-Sars, près Hermelinghen

Ergny


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Montreuil, Canton: Lumbres - 62


Bien du Temple à Ergny
Domaine du Temple de Ergny


Ainsi qu'à Ergny en divers lieux.

La Tieulloy


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement et Cantons: Arras, Commune: Thélus - 62


Domaine du Temple de Tieulloy
Domaine du Temple de La Tieulloy



Combles


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Montreuil, Canton: Lumbres, Commune: Campagne-lès-Boulonnais


Bien du Temple à Combles
Domaine du Temple de Combles



Watterdal


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Montreuil, Canton: Lumbres, Commune: Seninghem - 62


Bien du Temple à Watterdal
Domaine du Temple de Watterdal



Verval


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Boulogne-sur-Mer, Canton: Desvres, Commune: Lottinghen - 62


Bien du Temple à Verval
Domaine du Temple de Verval


Etc.
Il jouissait des droits de dîme à Ergny, à Seninghem, à Eule, à Gournay, à Verchocq et autres lieux circonvoisins.
Le domaine de Combremont rapportait, en 1495, 152 livres. En 1640, la maison et la chapelle furent de nouveau incendiées et détruites. On rebâtit plus tard, sur leur emplacement, une petite ferme pour la culture des terres. Cette ferme, avec les droits seigneuriaux, était louée, en 1757, 1,700 livres; et en 1783, 3,600 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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433

Commarque   (24)

Château de Commarque


Département: Dordogne, Arrondissement: Sarlat-la-Canéda, Canton: Saint-Cyprien, Commune: Eyzies-de-Tayac-Sireuil - 24


Château de Commarque
Château de Commarque


Le Château de Commarque sur la commune de Sireuil (aujourd'hui: Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil) à 7 km à l'est des Eyzies.
Sur la rive gauche de la Beune, à quatre kilomètres à l'est de Sireuil, à l'orée d'une forêt, se dresse l'imposante forteresse de Commarque, dont le superbe donjon est resté planté vers le ciel, bravant les guerres et les siècles.

Château de Commarque



Château de Commarque
Château de Commarque - image Internet


Gérard de Commarque partant pour les croisades, fait don de son château aux Templiers (Wlgrin de Taillefer et X. de Monteil) ou aux hospitaliers suivant d'autres sources qui indiquent: Hospitalis de Comarco, 1116, ancien repaire noble donné au XIIe siècle aux hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean, qui élevèrent le donjon (De Gourgues). Le dessin ci-joint de X. de Monteil exécuté en 1886, représente ce qui restait du château, vu de la vallée.
Sources: André Goineaud-Bérard, Templiers et Hospitaliers en Périgord - Editions Pilote 24, février 2002

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1593

Compertrix   (51)

Domaine du Temple de Compertrix


Département: Marne, Arrondissement: Châlons-en-Champagne, Canton: Châlons-en-Champagne - 51


Domaine du Temple de Compertrix
Domaine du Temple de Compertrix


— Son église avait été construite sur un terrain donné en 1262 par Thibault, abbé de Saint-Pierre de Châlons. Ces religieux étaient seigneurs de ce village dès 1173, titres de l'abbaye de Saint-Pierre, inventaire page 295.

— Il payait aussi quelques redevances à Monseigneur du chapitre de la cathédrale en 1259, titres du chapitre de la cathédrale de Châlons, tome IV, page 295.

— Un titre de 1410 prouve que l'ordre des Templiers puis des chevaliers de Malte qui les remplaçaient, était propriétaire à Compertrix « Compostus Curur » Manuscrit de la bibliothèque de Châlons.

— Les Templiers de la Neuville, possédaient des biens à Compertrix. Voir le cartulaire de La Neuville-au-Temple, de M. Edouard Barthélemy.
Sources: Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne. Editeurs H. Laurent, imprimeur de la société académique, Châlon 1861.

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434

Compiegne   (60)

Domaine du Temple à Compiègne


Département: Oise, Arrondissement et Canton: Compiègne - 60


Domaine du Temple à Compiègne
Domaine du Temple à Compiègne


On prétend que les Templiers s'établirent dans cette ville, de 1188 à 1200; et que c'est sur des terrains donnés par les religieux de l'abbaye de Saint-Corneille, qu'ils élevèrent une église et une maison, dont parle une charte de Philippe-Auguste, de l'année 1212.

Tout ce que nous savons, c'est que les Templiers étaient à Compiègne au commencement du XIIIe siècle. Il parait qu'ils possédaient des vignes aux environs de cette ville. L'abbé de Saint-Corneille voulut exiger d'eux un droit de rouage et de forage pour le transport et la vente de leurs vins. Il prétendait que ce droit lui était dû, à cause de sa seigneurie dans la ville, et qu'il le percevait sur tout le monde religieux et séculier, pour l'entretien de la chaussée et celui des poids et mesures dont on avait coutume de se servir.

Pour se soustraire à cette obligation, les Templiers répondaient qu'en considération des grands services qu'ils rendaient à la cause de la religion en Terre-Sainte, ils avaient été affranchis par privilèges de nos rois et des papes, des contributions de la nature de celle qu'on leur réclamait. L'affaire s'envenima tellement qu'on dut avoir recours au Saint-Siège pour l'apaiser; et une bulle du pape Innocent III, du 4e jour des calendes d'avril de la onzième année de son pontificat, c'est-à-dire du 29 mars 1216, en se conformant à l'indult de ses prédécesseurs, déclara les Templiers exempts de cet impôt.

La maison du Temple de Compiègne était située dans la rue Notre-Dame, qu'on a nommée depuis la Grande-Rue. Il y avait une autre maison, près de l'église de Saint-Clément, que les Templiers cédèrent, en 1253, à la ville, avec des cens ou rentes sur plusieurs maisons et héritages, situés vers la porte de Soissons, moyennant une rente annuelle de quinze livre.

Les habitants de Compiègne voulurent se soustraire au paiement de cette redevance, lorsque les Hospitaliers succédèrent aux Templiers; mais une sentence des requêtes du palais du Roi, du 24 juillet 1470, les condamna à en continuer le paiement à l'Ordre des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.

La maison du Temple se composait de deux corps de bâtiment séparés par une grande cour, au milieu de laquelle se trouvait une chapelle dédiée au XIVe siècle à saint Jean-Baptiste. Cette maison servait habituellement de résidence, pendant le XVe siècle, au commandeur d'Ivry; mais plus tard, c'est-à-dire au XVIIe siècle, elle fut louée au Roi pour le service de son château.

Lorsqu'en 1733, on construisit le pont sur l'Oise, on dut, pour en dégager les abords, démolir plusieurs maisons et une partie de celle du Temple, du côté de la grande rue. Les Hospitaliers reçurent, à cette occasion, une indemnité de 1757 livres.

Le Temple de Compiègne possédait un certain nombre de terres et de prés :
A Choisy-au-Bac ; à Coudun ; à Bienville ; à Venette, à Jaux, et autres villages environnants.
Jusqu'au XVe siècle, la maison de Compiègne porta le titre de Commanderie.
Elle avait un membre :

Clairoix



Bien du Temple à Clairoix
Domaine du Temple de Clairoix


A Clairoix, à une demi-lieue de la ville, qui consistait en deux moulins : l'un à blé, et l'autre à tan, sur la rivière d'Aronde, avec 12 mines de pré et 99 mines de terre labourable, plus un bois qu'on nommait « l'Ecureuil. »
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Acte d'André de Coulour à la Mairie de Compiègne


Le pré d'Agathe de Pierrefonds devant le pont de Compiègne, donné à cens à la commune de Compiègne par le Grand Maître des Templiers, charte d'André de Coulours juin 1212
André de Coulours, grand maître de la milice du Temple en France, donne à cens perpétuel au maire et à la commune de Compiègne un pré devant le pont de Compiègne, que son ordre tenait de la libéralité d'Agathe de Pierrefonds. La redevance à servir chaque année aux Templiers en leur maison de Compiègne, le lendemain de la Saint-Rémy, est fixée à vingt livres parisis, sous peine de cinq sous d'amende pour chaque jour de retard dans le payement.
La commune de Compiègne aura toute la justice de ce pré, mais si l'on y élève des constructions, les droits de vente et tous les autres droits accoutumés seront perçus par les Templiers, à raison de leur censive.
— Original à la Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions latines, 1248, nº 2.
— Copie aux Archives de la ville de Compiègne, FF 6.
— D. Gilles, Historien et Antiquaire de la ville de Compiègne, tome IV, tome V, chapitre XXI.
— Sur l'original pend un sceau rond en cire verte sur double queue de parchemin. On y voit un édifice avec cette légende (Croix du Temple) S. AD C2.... TEMPL.
— Au contre-sceau figure un chevalier. La légende porte: SECRETUM TEMPLI.

Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne. 2. 1218-1260, publié par le chanoine Morel, Société historique de Compiègne. Editeurs J. Belin (Montdidier), H. Champion 1904-1909

Confirmation de l'acte par Philippe Auguste


Le pré d'Agathe de Pierrefonds devant le pont de Compiègne, donné à cens à la commune de Compiègne - Diplôme de Philippe Auguste.

Paris en juin 1212


Philippe Auguste ratifie l'accensement d'un pré devant le pont de Compiègne, fait au maire et à la commune de Compiègne, par les Templiers, moyennant vingt livres parisis de redevance annuelle. Aux conditions marquées dans le bail, il ajoute que la commune de Compiègne ne pourra élever aucune construction dans le pré, ni en changer la destination.
— Original à la Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions latines 1248, Chartes de Compiègne, nº 1.
— Copie aux Archives de la ville de Compiègne, FF 6.
— L. Delisle, Actes de Philippe Auguste, nº 1381.
— A l'original, grand sceau de Philippe Auguste en cire verte sur lacs de soie rouge.
— La date du mois de juin nous est donnée par la charte précédente.

Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne. 2. 1218-1260, publié par le chanoine Morel, Société historique de Compiègne. Editeurs J. Belin (Montdidier), H. Champion 1904-1909

1212, juin


Cession à cens de la justice d'un pré situé devant le pont de Compiègne, par les frères du Temple à la commune de Compiègne.
Archives minicipales de Compiègne, FF 6, dossier« Mairie de la Ville. » Ed. Rec. Des actes, tome III, nº 1246.

1212, juin. Paris


Attestation d'un accensement fait par les Templiers à la commune de Compiègne (deuxième expédition de l'acte précédent).
Sources: Bibliothèque Nationale, nouvelles acquisitions, latines 1248 folio 1 Delisle, nº 1381; édition. Rec. Des Actes, tome III, nº 1247.

1246


1212, [juin]. — Melun.
Philippe Auguste notifie que le maire et les bourgeois de Compiègne ont pris à cens, des Templiers, un pré situé près du pont de Compiègne, qui avait été donné au Temple par Agathe de Pierrefonds.
—A. Original scellé en cire verte sur lacs de soie rouge et verte. Hauteur, 165 mm. largeur, 178 mm.
Archives municipales de Compiègne, FF 6, dossier « Prairie de la ville. »
—B. Copie authentique du 7 aout 1688, même liasse.
- Suite acte en latin

1247


(Delisle, n° 1381)
1212, [juin] — Paris.
Philippe Auguste confirme le contrat consenti par Frère André de Coulours, précepteur du Temple, qui a accensé pour vingt livres parisis, à la commune de Compiègne, un pré situé devant le pont de Compiègne, que les Templiers avaient reçu en aumône d'Agathe de Pierrefonds; les Templiers se réservent les droits de vente sur les habitations qui pourraient y être construites et fixent les délais de paiement du cens; la justice appartiendra à la commune, mais l'usage de ce terrain ne pourra être changé.
—A. Original scellé en cire verte sur lacs de soie rose et verte. Hauteur, 214 mm.; largeur, 156 mm. Bibliothèque nationale, ms. nouvelles acquisitions latin 1248, folio 1.
—Dans la liasse FF 6 des Archives municipales de Compiègne, existe une copie du XVe siècle de l'acte de Frère André de Coulours, daté de juin 1212.
- Suite acte en latin
Sources: BNF - Recueil des actes de Philippe-Auguste, roi de France, publié sous la direction de M. élie Berger, Tome I, par M. H.-François Delaborde. Années de règne I - XV (1er novembre 1179-31 octobre 1194) - Paris MDCCCCXVI

Compiègne


Maison du Temple
Maison du Temple de Compiègne


Les Templiers établis intra-muros par l'abbaye de Saint-Corneille, occupaient le vaste espace compris aujourd'hui entre l'Oise, les rues de Solferino et Pierre-Sauvage jusqu'à la rue Sainte-Marie ouverte depuis près du mur fortifié regardant le Nord. En dehors du mur d'enceinte, comme nous l'avons déjà dit, étaient les trois églises paroissiales actuelles et celle des Minimes.

Compiègne paraît être resté étranger à la querelle entre le roi et le pape, ainsi qu'au procès des Templiers, qui, outre l'établissement considérable qu'ils possédaient dans la ville avaient des maisons florissantes, à Bienville, Pimprez, Tracy-le-Val, Lassigny, Cuvilly, etc. Après l'abolition de cet ordre fameux par le pape en 1312, et le supplice du grand maître Jacques Molay, à Paris l'année suivante, leurs biens immenses furent confisqués par le roi. A Compiègne, le Temple conserva son nom avec les dépendances qui furent occupées par les chevaliers de Malte.


Tracy-le-Val

Domaine de Tracy-le-Val


Il y a à Tracy-le-Val une rue du Temple.

Les Templiers détruits depuis 1312, dépendaient de la commanderie d'Ivry-le-Temple. Les bâtiments du Temple à Compiègne ne disparurent qu'en 1822.

Plan de Compiègne 1509
LES MONUMETS D'ICELLE VILLE
A. Le Louvre.
B. Leu de l'Arquebuse.
C. Leu de l'Arbaleste.
D. Parouesse Sainct Pierre.
E. Parouesse Sainet Jacques.
F. L'église Sainct Nicolas le petit.
G. Le Couvent des Cordelliers.
H. Parouesse Sainct Antoine.
I. L'abbaye de Sainct Corneil.
J. La tour de la monnoye.
K. Sainct Clément.
L. Le Couvent des Dominicains.
M. La tour du chasteau de Sainct Lovis.
N. Le Prievré de Sainct Nicolas.
O. Le Temple, Comanderie.
P. leu de l'arc.
Q. La Tour Palée.
R. La Tour des anglois.
S. La Porte Chapelle.
T. La Porte de Pierfont.
U. La Porte de Paris.
V. La Porte du pont.
X. La Porte de Nostre Dame.
Y. La Porte d'Oyse.
Z. La Porte Corbye.
Fac similé d'un plan manuscrit de Compiègne dressé en 1509.
Plan de la ville de Compiègne.
Comprise es la Province de Picardie et du Gouvernement de l'Ile de France.
Cette ville est moult agréable tant par situation que pour ce que les Rois peuvent s'esbattre près d'icelle.
Es plaisirs de la chasse. Et très foetifiée dessus la rivière d'Oise.

Sources : Benaut, L. A. Histoire populaire de Compiègne et de son arrondissement. Compiègne 1890. BNF

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856

Comps-sur-Artuby   (83)

Maison du Temple de Comps-sur-Artuby
Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Comps-sur-Artuby - 83


Maison du Temple de Comps-sur-Artuby
Maison du Temple de Comps-sur-Artuby


Cette paroisse est à l’extrémité du diocèse, bornée au couchant par le diocèse de Riez, et au nord par celui de Setiez. Outre le vicaire, elle est encore desservie par deux secondaires, et contient huit cens communiants dispersez en hameaux, tels que Jabron, Sainte Baillon, Sauvecane, qui ont tous des chapelles pour leur commodité. L’air y est très-froid. Son terroir, qui n’est pas d’une bonne qualité, produit peu étant d’ailleurs mal cultivé par le défaut des paysans. C’est un passage pour tout ce qui descend de Savoie en Provence. Il est de la viguerie et du siège de Draguignan.

Il reste a Comps des vestiges d’une maison des Templiers, qui avaient juridiction sur plusieurs terres et sur une partie des habitants, et cette seigneurie était un membre de la commanderie de Rua, comme il paraît par le procès-verbal des droits des Templiers en Provence, du 6 janvier 1309, qui est aux archives des comptes, à Aix: « In commendaria dumus de Rua loca aliqua existebant, quae Templarii in jurisdictione et vassalis tenebant, cidelicet partent castri de Comis, cum certo numero hominum, etc... »

L’ordre de Malte ayant hérité des biens que ces chevaliers possédaient à Comps, et acheté en divers temps les fonds et droits que différents coseigneurs y avaient, est devenu le seul seigneur juridictionnel et direct de ce lieu, et en a composé une commanderie, dont Comps est le chef-membre.
Il y a un vieux château, près de l’église paroissiale, à la tête du village, destiné au logement du commandeur.

Comps était autrefois le séjour de plusieurs nobles familles, dont l’une, qui portait le nom de ce lieu, a donné deux grands-maîtres à l’ordre de Malte ou de Saint-Jean de Jérusalem: F. Arnaud de Comps, IVe grand-maître, qui fut élu absent en 1163, et gouverna cet ordre militaire avec beaucoup de prudence et de valeur; le second est F. Bertrand de Comps, XVIIe grand-maître, élu en 1244, qui finit ses jours en 1248, à Ptolémaïs Saint-Jean-d’Acre), couvert de blessures, qu’il avait reçues dans une bataille contre les Turcomans.

La famille de Comps donna ou vendit à l’ordre de Saint-Jean ce qu’elle avait encore dans cette paroisse, et se retira dans une de ses terres, en Dauphiné. Il en reste des preuves entre les mains du sieur vicaire de Comps.
Sources: Bnf - Description historique du diocèse de Fréjus, manuscrits de Jacques-Félix Girardin et Joseph d’Antelmy. Draguignan 1872

Comps-sur-Artuby
Comps Castrum de Comis; Village fort ancien Chef-lieu d’une commanderie de l’Ordre de Malte, au Diocèse de Fréjus, dans la Viguerie de Draguignan.
Le plus ancien titre qui fasse mention de Comps, est un acte de reconnaissance des droits appartenant aux Templiers en date du 6 Janvier 1309, extrait du Registre « Crucis Templariorum » aux Archives de la Cour des Comptes à Aix, par lequel les Templiers reconnaissent n’avoir qu’un certain nombre de vassaux, ou hommes liges au nombre de cinquante-quatre, sur lesquels ils avaient Juridiction « jusque ad sanguinus effusionem », avec déclaration expresse que le reste de la Juridiction mixte, mère, basse, impaire appartenait entièrement à la Cour Royale des Comtes de Provence.

Chapelle des Hospitaliers


Comps, Chapelle Saint-André ou Sainte-Philomène
Chapelle Saint-André ou Sainte-Philomène, ancienne chapelle des Templiers


L’Ordre des Templiers ayant été détruit quatre ans après, dans le Concile de Vienne en Dauphiné, les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem succédèrent à Comps à tous leurs droits.

Cette succession de l’Ordre des Hospitaliers aux droits des Templiers relativement à son époque, semble donner quelque atteinte à la tradition constante du Pays, qui porte que Dudon de Camps qui succéda à Raymond du Puy dans la grande Maîtrise des Hospitaliers, et par conséquent second Grand Maître Militaire, et Arnaud de Camps, onzième ou douzième Grand Maître du même Ordre, étaient originaires de ce village.

La partie restante de la Terre de Comps, appartenant aux Comtes de Provence, fut inféodée le 1er Août 1381 en faveur de Fulco de Pontevès, « eo quod guerram gessit sumptibus suis contra inimicos Regis. » Cette inféodation fut confirmée par la Reine Isabeau le 10 Décembre 1440, et le 10 Novembre 1484 par Charles VIII, Roi de France, la première année de son avènement au Trône.

Chapelle des Hospitaliers


Comps, Chapelle Saint-Jean
Chapelle des Hospitaliers de Saint-Jean de Comps


Il est à présumer que ce fut au commencement du seizième siècle que les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem réunirent la terre de Comps, puisqu’en l’année 1540, ils prêtèrent hommage au Roi, comme en étant les seuls Seigneurs.

L’Eglise Paroissiale de Camps est sous le titre de Saint André Apôtres. Cette Paroisse est desservie par un curé et deux Vicaires. Il a été établi récemment une Annexe au hameau Jabron. Le Prieur Primitif est un chanoine de l’Eglise de Fréjus.

Chapelle des Hospitaliers


Comps, Chapelle Saint-Didier
Chapelle des Hospitaliers de Saint-Didier de Comps


Comps honore pour son Patron Saint Didier Martyr, Evêque de Langres. Cette Fête est célébrée le 23 mai, qui est le jour de « Roumavagi » de l’endroit. La procession qu’on fait, et à laquelle on porte les Reliques de ce Saint Martyr, est dirigée à là Chapelle qui est très ancienne, et à la distance d’environ sept cent pas du Village.

Il est de même le 24 Juin, jour de la Nativité de Saint Jean Baptiste, autre Patron de la Paroisse, autre jour de « Roumavagi »; la procession va à la Chapelle dédiée à ce Saint et bâtie sur un rocher auprès du Village. Elle appartient à l’Ordre de Malte; elle est exempte de la visites Episcopale, et soumise à la visite des Commissaires Commandeurs du Prieuré de Saint Gilles, dont elle dépend.

A côté de cette Chapelle, qui est très ancienne, l’on voit des vestiges de l’ancienne Maison des Templiers. Le Château du Commandeur placé au haut du Village, est pas du même temps, il n’offre rien de bien antique.

Vous pouvez voir plusieurs dizaines d’images des chapelles du Temple et de l’Hôpital à cette adresse: PACA - Culture. Il suffit de taper dans le moteur de recherches: Comps.

Comps-sur-Artuby
Comps-du-Var, ainsi nommé pour le distinguer de ses homonymes de l’Ardèche, l’Aveyron la Drôme, le Gard, la Gironde et le Puy-de-Dôme, s’étage sur le flanc d’un coteau à 900 mètres d’altitude moyenne, c’est le chef-lieu de canton le plus élevé du département.

Bien que sa population soit en diminution. 534 habitants au dernier recensement, ce bourg n’en reste pas moins un centre important de ravitaillement et de trafic pour les communes du Nord du Var au même titre que Mons, Bargernon et Aups, ses foires et ses marchés sont très fréquentés. Comps se trouve aussi sur la route de transhumance, suivie par d’innombrables troupeaux de moutons montant l’été des plaines de Provence vers les hauts pâturages des Alpes et descendant à l’automne vers la Camargue, mais les bergers préfèrent s’arrêter à Jabron, où la rivière se trouve à proximité des auberges qui possèdent de vastes écuries pour leurs troupeaux.

L’histoire de Comps, le Castrum de Comis des Romains, nous est inconnue avant le XIIe siècle. Le pays, qui devait déjà avoir quelque importance à cette époque devint alors le siège d’une commanderie des Templiers ; ils y édifièrent, sur le coteau dominant le village, une église qui subsiste encore en bon état et a été classée comme monument historique.

Après l’abolition des Templiers, en 1312, Comps devint le chef-lieu d’une commanderie de l’Ordre de Malte, jouissant de revenus assez considérables. Dans les premières années du XVIe siècle les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem devinrent les seuls seigneurs du pays.

Endosse, Guent, Jabron, Sauvechave, la Souche, Mais pendant le siècle précédent, selon Garcin, Dictionnaire historique de la Provence, au cours de la guerre entre Charles d’Anjou et Charles de Duras, qui se disputaient avec acharnement la succession de la reine Jeanne, Comps vit tomber les remparts qui l’entouraient, et qui étaient assez forts pour soutenir un long siège.

Le bourg fut également détruit, et les habitants allèrent s’établir dans la campagne, où ils bâtirent les hameaux de Chardan, Saint-Bayon, le Don et Oribau, dont les huit premiers subsistent encore. Cependant quelques-uns vinrent à la paix relever la petite ville de ses ruines, elle fut bâtie en amphithéâtre sur le versant Sud du coteau aride de la chapelle des
Templiers. Actuellement, comme dans la plupart des communes de Provence, les habitants ont une tendance à descendre vers la plaine et à construire au bord de la route de Draguignan.

Comps était autrefois, le séjour de plusieurs familles nobles, dont l’une, qui portait le nom de ce lieu, a donné deux grands maîtres à l’Ordre de Malte : Armand de Comps, élu absent en 1163, et Bertrand de Comps, XIVe grand-maître, élu en 1236 et décédé en 1241, à Ptolémaïs des blessures qu’il avait reçues dans une bataille contre les Turcs.
Sources : E. J. Le Var illustré : mensuel, artistique, littéraire [puis revue de la Côte d’Azur varoise]. Toulon janvier 1921. BNF

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436

Comte de Bourgogne   (21)

Le Comté de Bourgogne


En 1263 août, Humbert de Paraud (de Paraudo), précepteur des maisons de la chevalerie du Temple en France, notifie un accord passé avec Hugues, comte palatin de Bourgogne et la comtesse palatine Alix, au sujet des acquisitions faites par ces derniers dans le comté et dont quelques-unes étaient préjudiciables aux Templiers.
Bibliothèque nationale, Collection Bourgogne, tome CII, folio 97-98. Copie de Dom Aubrée.

Paleau et Leillac


En 1266, 16 mai, Arrêt du Parlement de Paris maintenant l'abbé de Cluni en possession de la justice dans les villages de Paleau et de Leillac, qui appartenaient aux Templiers, mais qui relevaient dudit abbé, lequel avait succédé aux droits de messire Jean de Vallery.
Boutaric, Actes du Parlement de Paris, t. I, nº 1042.
Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, avec des documents inédits et des pièces justificatives. T. 5 - par Ernest Petit. - Lechevalier (Paris) - 1885-1905

Paleau et Leillac


VII. Determinatum est quod abbas et conventus Cluniacenses remaneant in saisina justicie villarum Templariorum, videlicet de Paluel et de Leillac, in tali videlicet qualem habuit dominus Johannes de Valeriaco, a quo, de assensu domini Regis, habuerunt eamdem.
Sources: Les Olim, ou Registres des arrêts rendus par la Cour du Roi : sous les règnes de Saint Louis, de Philippe Le Hardi, de Philippe Le Bel, de Louis Le Hutin et de Philippe Le Long. Tome 1, 1254-1273, publiés par le comte Beugnot, Paris M DCCC XXXIX

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437

Conchil-le-Temple   (62)

Maison du Temple de Conchil


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement et Canton: Montreuil-sur-Mer - 62


Maison du Temple de Conchil
Maison du Temple de Conchil


Entre Waben et Conchil-le-Temple, il y a un lieu, nommé la Commanderie qui fait partie aujourd'hui de la commune de Conchil. C'est là que se trouvait la maison qu'on appelait le Temple-lez-Waben. D'après d'anciens terriers, elle était située entre deux chemins: dont l'un conduisait à Waben, et l'autre, à Montreuil.

Le Livre-Vert nous apprend qu'au moment où les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem entrèrent en possession de cette maison, il en dépendait 60 journaux de terre destinés à l'usage des frères de l'Ordre, et 700 autres journaux de bruyères et de mauvaise terre, affermés 23 setiers de grains par an, valant 5 livres 15 sols. Il y avait, en outre, un moulin et un four banal, avec des rentes qui rapportaient 54 livres aussi chaque année. Tel était le revenu du Temple en 1373.

Les Hospitaliers eurent à soutenir en 1352 plusieurs procès contre le comte de Ponthieu, à propos de divers droits seigneuriaux qu'il leur contestait, au lieu dit du Temple, et pour une maison qu'ils possédaient en la ville de Rue. Il fut reconnu à cette occasion que les successeurs des Templiers avaient dans les endroits sus-désignés la haute, moyenne et basse justice; et que sous aucun prétexte le comte de Ponthieu ne pouvait s'arroger le droit d'y faire aucun exploit.

Les guerres du XVe siècle causèrent bien des ravages au Temple-lez-Waben. Voici le tableau que nous en trace le rapport de la visite prieurale de 1495: Le membre de la commanderie de Loisons, nommé le Temple-lez-Wauben, auquel lieu a chapelle qui fut brullée par le temps des guerres, et Monseigneur de France (Emery d'Amboise, Grand-Prieur) l'a faicte reffaire tout de neuf. La maison joingnant ladite chappelle, où le censier faict sa demeure, est à présent en bon poinct. La grange fut brullée et les estables, lesquelles a faicte reffaire comme dessus, pareillement les molins cstoient tombez, lesquels il a faict reffaire aussi.

La chapelle était dédiée à la sainte Vierge. Un prêtre séculier la desservait à la fin du XVe siècle, moyennant une pension de 20 livres. Il jouissait d'une dîme sur le territoire du Temple, qui lui valait 8 livres par an. En 1757, c'était le curé de Saint-Vaast qui desservait la chapelle. Il recevait 6 sols par messe qu'il déchargeait.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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438

Conclois   (21)

Maison du Temple de Conclois


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Recey-sur-Ource - 21


Maison du Temple de Conclois
Maison du Temple de Conclois


Cette métairie se trouve au nord de Bure, près de l'Ource. Elle fut donnée aux Templiers en 1299 par Isabelle, veuve de Guillaume de Grancey. Selon l'abbé Denizot, c'était anciennement un fief, avec château (1).

Le chapitre du prieuré de Champagne de 1431 ratifia le bail à dix-neuf ans fait par un donné de l'Hôpital, Jean Jouffroy, des maisons et moulin de Conclois à un laïc, Jean Le Goix, moyennant 10 francs par an. Celui-ci « est tenu de réédifier le moulin de toutes réparations [...] » (2).

Dessinée peut-être dans la première moitié du XVIe siècle, une vue perspective orientée vers le sud représente les villages de Menesble, Conclois, Bure et surtout les moulins des deux premiers, celui de Conclois à gauche, de Menesble à droite (3). La rareté de tels documents justifie qu'on s'y arrête. La raison d'être de celui-ci est probablement de préciser les limites et les droits des différentes seigneuries sur les eaux et les prés après des modifications du cours de l'Ource et la construction, ou reconstruction, d'écluses et de moulins. On y distingue, en haut à gauche, Bure et son église (fantaisiste ?), plus bas le hameau et le moulin de Conclois, ce dernier muni d'une roue à aubes qu'anime le courant de la rivière. Touchant au moulin, figure un pré entouré de son plessis (4). Le cours de la rivière est ensuite divisé en deux par une « saignée et rompture », récemment creusée semble-t-il, qui le détourne vers le sud. Une « nouvelle escluse » barre l'ancien cours de la rivière, le « nouveau biez » (bief) alimentant le « molin neuf » de Menesble, village figuré en bas à droite. Ce dessin témoigne de la vaste entreprise de restauration effectuée en Bourgogne par les Hospitaliers, mais pas uniquement par eux, après les guerres du XVe siècle.

En 1605, l'amodiation de Conclois rapporte au grand prieur 12 livres tournois et 18 setiers des quatre grains, froment, orge, seigle et avoine.

Au milieu du XVIIe siècle, les « bois » (tous les éléments en bois: charpente, planchers, etc.) et la gouttière (5) de la grange ont été réparés par le commandeur de Bure, frère de Vion Tessancourt, de même que la couverture de laves.

En 1768, les visiteurs décrivent la grange, « détachée des bâtiments et dont la porte est au midi. Aux deux côtés de laquelle grange sont deux écuries séparées de l'aire de ladite grange par des murs de refend ». Il est prévu de surélever les deux gouttereaux de quatre pieds, de refaire la plus grande partie de la charpente et la totalité de la couverture. Les terres s'étendent sur 174 arpents, les prés sur 31 arpents et 70 perches, à la fois sur Bure et sur Menesble.

Aujourd'hui, Conclois est une ferme où subsistent la grange et le gros oeuvre d'une chapelle médiévale, celle que mentionnait Isabelle de Grancey dans sa donation de 1299.
— 1. Abbé Denizot, ouvrage cité. L'existence d'un château à Conclois est contestée par Hervé Mouillebouche, de même que celle du « château Beau » à Terrefrondée, de la « motte du Temple » à Fauverney (simple grange fossoyée selon lui), et de celle enfin, d'un château à Chaugey (H. Mouillebouche, Les maisons fortes en Bourgogne du nord du XIIIe au XVIe siècle, page 248, note 5).
— 2. J-M. R., Le prieuré de Champagne [...], page 762.
— 3. A.D.C.O., plan 111 H 2, recoté 2 PH art. 30.
— 4. Clôture faite de branches entrelacées (M. Lachiver, Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé, page 1331).
— 5. Dans les sources bourguignonnes d'ancien Régime, synonyme de gouttereau.

Sources: Michel Miguet Templiers et Hospitaliers de Bure

Maison du Temple de Conclois


Les Templiers de Bure possédent une maison et de nombreux prés et doivent maintenir en bon état, la chapelle du lieu, et ce, en 1299.
Sources: De Delphine Marie. Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

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Condé-les-Vouziers   (08)

Seigneurie du Temple de Condé-les-Vouziers


Département: Ardennes, Arrondissement et Canton: Vouziers - 08


Seigneurie du Temple de Condé-les-Vouziers
Seigneurie du Temple de Condé-les-Vouziers


La terre et seigneurie de Claire-fontaine faisait partie au XIIIe siècle, de l'alleu ou terre franche de Condé-les-Vouziers. Elle appartenait alors par tiers et indivisément aux Templiers de Reims, à l'abbé de Saint-Remi de la même ville, et à un seigneur, Gervais de Bourcq. Elle fut ensuite partagée entre eux, à l'exception des pâturages et des dîmes qui restèrent en commun, comme on le voit par des lettres de l'archevêque de Reims, de l'année 1209. Les Templiers ne tardèrent pas à acquérir les droits et parts de leurs co-ayant droit dans l'alleu de Condé, ainsi que dans la terre et seigneurie de Claire-fontaine.

Pierre, abbé du couvent de Saint-Remi, par ses lettres du mois de juin 1215, céda aux frères de la chevalerie du Temple, tout ce que lui et ses religieux possédaient dans l'alleu de Condé, « in alodio de Condeto », tant en bois, prés, qu'en cens et revenus seigneuriaux à Claire-Fontaine, « in villa que Clarus Fons nuncupatur », à la charge par les dits frères de rendre chaque année à l'abbé de Saint-Remi, 54 setiers de grains à la mesure de Machault (Ardennes), « ad mensuram de Machaudio », moitié froment, moitié avoine, avec vingt sols remois, à recevoir dans la maison du Temple à Tellines, « in domo Templi apud Telines », le lendemain de la saint Remi, sauf pour les vingt sols qui devaient être payés à la saint Jean-Baptiste, sous peine de cinq sols d'amende. Il est observé que cette cession ne devait pas comprendre un pré situé au lieu dit « Coma » qui devait rester appartenir aux religieux de Saint-Remi.

Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, après avoir remplacé les Templiers dans la possession de la seigneurie de Claire-Fontaine, en augmentèrent encore le domaine par de nouvelles acquisitions. Ils achetèrent en mai 1337, de Bertrand, sire de Ballay, et d'Agnès, sa femme, trente-deux journaux de terre, avec les droits de justice et de seigneurie, situés sur le territoire de Ballais; tenant d'un côté au ban de Verdy, de l'autre, à celui de Claire-Fontaine, et d'un bout à une ruelle au-dessus des vignes de Ballay. Cette cession, qui comprenait en outre une fauchée de pré sur Claire-Fontaine, s'était faite moyennant et pour le prix de 8 livres 5 sols tournois 6.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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1766

Condé-sur-Noireau   (14)

Domaine du Temple de Condé-sur-Noireau


Département: Calvados, Arrondissement: Vire, Canton: Condé-sur-Noireau - 14


Domaine du Temple de Condé-sur-Noireau
Domaine du Temple de Condé-sur-Noireau


Découverte et identification d'un vestige de la « Commanderie »

Ceux qui ont lu l'Histoire de Condé par l'abbé Marie (1786), rééditée par la Revue Au PAYS VIROIS l'année dernière, savent qu'au moyen-âge l'Ordre du Temple eut une « commanderie » à Condé-sur-Noireau. Mais combien y a-t-il de Condéens se doutant qu'il existe encore un vestige des bâtiments élevés par les chevaliers-moines dans leur ville, alors qu'elle n'était qu'un gros bourg ?
Combien en est-il qui connaissent le lieu que cette construction occupait autrefois ?
Leur nombre est des plus restreint ; même nous soupçonnons fort M. l'abbé Huet, le savant et très consciencieux auteur de l'Histoire de Condé-sur-Noireau, d'ignorer l'existence de ce souvenir si intéressant pour le passé de la ville, puisque dans son travail, fruit d'un labeur immense et de nombreuses recherches, il ne l'indique pas à ses lecteurs.

Mieux que cela, l'historien pousse la désinvolture jusqu'à nier la présence des Templiers à Condé (1). C'est aller un peu loin, surtout après ce qu'avait écrit, un siècle et demi plus tôt, son devancier, l'abbé Marie, et que nous croyons (2) devoir reproduire ici :
C'est une ancienne tradition à Condé qu'il y avoit des Templiers dans la maison du Sieur le Fournier, Avocat, située à l'orient de la rue du vieux Château, à seize toises environ de la partie méridionale du Pont, et que leur ordre ayant été détruit l'an 1312 sous le règne de Philippe le Bel, Roi de France, leur revenu fut donné à l'Hôtel-Dieu pour y établir des Prêtres qui dévoient acquitter les Fondations des Templiers et jouir d'une partie de leurs prérogatives. C'est de la que le vulgaire a coutume de dire : Que le Prieur de l'Hôtel-Dieu ne dépend que de Saint-jean de Jérusalem.
1. Abbé L. HUET : Histoire de Condé-sur-Noireau, ses seigneurs, son industrie, etc.
2. Afin d'éviter des recherches à nos lecteurs.


« Il n'y a pas de fumée sans feu », dit le proverbe. Cette antique tradition, signalée par l'abbé Marie, ne nous avait jamais parue négligeable ; et voilà qu'un document visible pour tous — car les pierres parlent — vient corroborer, d'une façon qui paraît indéniable et probante, l'assertion du vieil historien.


* * *



Dans l'îlot de constructions élevées entre la rue du Vieux Château, celle des Clos-Grainville, la rue Saint-Pierre et le cours de la Druance, se trouve, vers le milieu, une confortable habitation, qu'on aperçoit, de la rue du Vieux-Château, au fond d'une venelle qui lui sert d'accès (1).
1. La venelle en question se trouve entre la maison occupée par M. Morice et la Banque de France.
La maison dont il s'agit, servit longtemps, à la fin du dernier siècle et dans les premières années de celui-ci, d'école libre de filles. On l'appelait alors le « Pensionnat de Melle Ploquin. »

Un jour qu'un médecin sortait de cette maison, où il avait été appelé près d'un malade, ses yeux vinrent à tomber sur une singulière petite fenêtre, éclairant une masure plutôt infecte, — disons le mot : un taudis, — placée dans la muraille, à gauche, en face de lui.

Une baie ogivale, et d'époque ! En un tel endroit... c'était, n'est-il pas vrai, plus qu'il n'en fallait pour intriguer un habitant de Condé ; surtout alors que ce citadin se double d'un érudit et d'un ami fervent de tout ce qui a trait à sa ville natale.

Le docteur (est-il bien besoin de le désigner davantage ?) Ne prit pas de repos qu'il n'eut identifié sa curieuse trouvaille. Il nous en fit part aussitôt et les recherches auxquelles nous nous sommes livrés, jointes à sa propre enquête, ont abouti à ne nous laisser aucun doute sur l'origine de la gracieuse ogive.
Cette intéressante relique du temps passé corrobore d'une manière absolue avec les données de l'abbé Marie.

Un esprit pointilleux nous objectera peut-être que l'abbé Marie situe l'établissement des Templiers à 10 mètres de la rivière, alors que la baie, qui fait l'objet de cette étude, en est distante de 30 au moins.

La réponse est facile. D'abord l'historien écrit : seize toises ENVIRON ; ce dernier mot dit assez que le métrage indiqué par l'auteur n'est pas à prendre à la lettre. Puis, il faut bien admettre que, si peu importante que fût la Commanderie, une maison de 25 à 30 mètres de long n'a rien d'extraordinaire, c'est d'un développement très normal, et nous ne prétendons pas que le pan de mur qui reste fût, de tout l'ensemble, le plus voisin du cours de la rivière.

Une chose qu'on ne s'explique pas, c'est que M. l'abbé Huet n'est point seul à ignorer l'existence de cette antique fenêtre. On se demande, en vérité, comment de vieux chercheurs comme Tirard, Dugué, Leboitteux, L'Enfant — et même l'abbé Marie — ne connaissaient pas cette curiosité archéologique. Il n'en est pas moins évident qu'elle n'est pas là d'hier, et qu'on ne saurait un seul instant songer à l'attribuer aux bâtiments de
l'ancien Hôtel-Dieu ; celui-ci occupait les terrains où se voient le « Cercle » actuel et la maison voisine construite par M. Boisne ; la chapelle de cet établissement de bienfaisance s'élevait près du nouvel hôtel des postes.

D'ailleurs, si l'emplacement de notre antique ogive répond à celui qu'indique l'abbé Marie, nous trouvons un argument nouveau, et presque aussi fort, dans son architecture, laquelle correspond de façon indiscutable à l'époque de Philippe le Bel.

C'est une baie étroite, simple, mais d'un style ogival aussi pur que possible. Son tiers-point trilobé lui confère un charme et une élégance qui annoncent, aussi bien que la taille soignée des assises entrant dans sa composition, qu'on se trouve en présence des restes d'un édifice qui n'avait rien de fruste ni de grossier.

Quel genre de pièce éclairait-elle ? — Si l'on interroge le peu de muraille dans laquelle on l'aperçoit incrustée aujourd'hui, il semble téméraire de prétendre trancher la question ; la masure a subi tant d'avaries et d'outrages, au cours des siècles nombreux qui se sont succédés, qu'on ne sait vraiment plus si l'on est en présence d'un mur de façade, ou latéral, ou d'un chevet.

Cependant nous n'hésitons pas à considérer cette ouverture au granit bruni par l'âge et les antans, mais, nous le répétons, une fenêtre d'église ou de chapelle. Qu'on se reporte aux éminentstravaux de Viollet-le-Duc, une fenêtre d'église ou de chapelle.
Qu'on se reporte aux éminents travaux de Viollet-le-Duc, voire — sans quitter notre département — à l'Abécédaire d'Arcisse de Caumont, on sera vite édifié : l'ogive condéenne présente les caractères communs aux édifices religieux, plus qu'elle n'est du ressort de l'architecture civile.
Quoi qu'il en soit, elle apparaît intéressante et respectable.

On ne saurait trop engager tous ceux qui ont à coeur le souci des vieux souvenirs et des trésors locaux, si humbles qu'ils soient, à visiter la fenêtre ogivale trilobée que nous venons de décrire. Ils la trouveront hélas ! Veuve de ses belles verrières et bien mal présentée ; mais toujours debout et solide quand même.

Nous nous réjouissons d'avoir pu, en la faisant connaître (grâce à la découverte de notre savant collaborateur et ami à qui en revient tout le mérite), enrichir de cette unité curieuse le trésor lapidaire de la ville de Condé.

Si attachante que se montre cette relique d'un lointain passé, elle n'offre pas, vu l'actuelle pénurie des ressources du budget des Beaux-Arts, un intérêt suffisant ni une importance qui permettent de songer à la voir classée monument historique. Nous le regrettons, d'autant plus que l'ignoble bicoque qu'elle éclaire maintenant, semble exposée à tomber, du jour au lendemain, sous la pioche des démolisseurs, pour céder la place à une construction plus en rapport avec les exigences modernes.

Ne serait-ce point alors, pour la municipalité de Condé-sur-Noireau, un devoir d'acquérir ces quelques pierres qui constituent une des pages matérielles les plus intéressantes de son histoire ? Il serait vraiment dommage qu'après avoir échappé aux ravages des Protestants et au sac de la Révolution, ce témoin vénérable de la vie condéenne pendant cinq ou six siècles ne fût pas épargnée d'un désastre définitif autant qu'irréparable.
Caveant Consules. Jean Robert.
Sources: Robert Jean, Au pays virois : bulletin mensuel d'histoire locale, page 177. Mortain 1927. - Bnf

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Condamine-la-Doye   (01)

Domaine du Temple de La Condamine


Département: Ain, Arrondissement: Nantua, Canton: Brénod, Commune: Chevillard - 01


Domaine du Temple de La Condamine
Domaine du Temple de La Condamine


— Condamina; de Condamina de la Doys; villa Contamine de la Dueys; la Doys de Condamina.
— Paroisse sous le vocable de saint Pierre, ancienne annexe de Vieu-d'Izenave.
— Condamine n'apparaît que vers le commencement du XIIIe siècle.
— Il dépendait alors du fief des seigneurs du Balmey, dont les aînés prenaient le nom de Condamine.
— Les droits des seigneurs du Balmey passèrent peu à peu, par suite de donations et de ventes, aux chartreux de Meyriat et aux prieurs de Nantua.

— Vers 1230, les templiers de Molissole tentèrent de s'établir à Condamine et d'y fonder une maison de leur ordre, dans les fonds que leur avait donnés un gentilhomme du pays, Garnier du Balmey. Les chartreux de Meyriat s'opposèrent à leur installation en invoquant leurs priviléges, et, par sentence arbitrale rendue en 1232, par les prieurs de Portes et de Saint-Sorlin, conjointement avec l'archiprêtre d'Ambronay, les Templiers furent condamnés à démolir la maison qu'ils avaient élevée, tout en conservant la libre disposition de leurs terres.

— En 1236, Amé III du Balmey céda à Humbert de Mornay, prieur de Nantua, tous les droits qui lui restaient encore sur ce village que les religieux placèrent, en 1270, sous la garde du sire de Thoire-Villars.
— Ce droit de garde servit de prétexte aux sires de Thoire-Villars, pour s'arroger tous les droits de suzeraineté sur Condamine.
— En 1355, ils l'unirent au mandement de Saint-Martin-du-Frêne, et, en 1366, ils en cédèrent toutes les renies féodales à Amé de Meyriat, seigneur de Maillat.
— En 1354, ils avaient fait aux habitants, moyennant une faible redevance, de larges concessions dans les forêts de sapins, concessions qui furent la cause du développement que prit bientôt Condamine, qui n'était, jadis, qu'un tout petit hameau de Vieu-d'Izenave.
Debombourg, Archives du Bugey, tome I. — Archives de l'Ain, titres Meyriat et Nantua, dans la série H et série E, nº 221.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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1591

Conflans-Sainte-Honorine   (78)

Domaine du Temple de Conflans-Sainte-Honorine


Département: Yvelines, Arrondissement: Saint-Germain-en-Laye, Canton: Conflans-Sainte-Honorine - 78


Domaine de Conflans-Sainte-Honorine
Domaine du Temple de Conflans-Sainte-Honorine


1280, v. s., février


— Acte par lequel Thomasse, veuve de Guy VII, ainsi que leurs enfants, Mathieu, Bouchard et Yolande, font aux Templiers concession d'un droit sur le travers de Conflans (Vidimus de 1410, A. N., M. 14, 3)

— Nous Thomasse, dame de Laval et vicontesse de Morueil, Mahi et Bouchart de Laval, frères, escuiers, et damoiselle Yolent, suer des devant diz escuiers, enfanz de ladite dame et de mesire Gui, jadis sires de Laval, fesons asavoir à tous que nous, pour la devocion que nous avon au frères de la chevalerie du Temple, et pour le profit de noz ames et de noz antécesseurs, voulon et ottroion que lidit frères du Temple puissent mener et conduire, passer et rapasser des ores à tous jours par le port de Conflanz, tant comme à nous appartient, tous leur biens quel que il soient, creuz en leur propres héritages ou donez de grâce, soit pour leur usage ou pour vendre pour le secours de la Saincte Terre de outre mer, ou achetez pour leur usage. Et ceste franchise voulon nous que leur soit tenue et guardée perpétuelement, sans nul empceschement de nous et de noz hoirs ou de ceulx qui cause auront de nous.

— Et voulons que cil qui conduira les biens des Frères du Temple devant diz soit creuz par son serment se il estroit doute que si bien ne fussent du Temple.

— En tesmoing de laquel chose nous avon miz nos sceaulx en ces presentes lettres, l'an de grâce mil deux cens et quatre vins, ou mois de février.
La Maison de Laval, 1020-1605: étude historique, accompagnée du cartulaire de Laval et de Vitré. Tome 5, par Bertrand de Broussillon; illustrée de nombreux sceaux et monuments funéraires par Paul de Farcy. Auteur: Broussillon, Bertrand. Editeur: Picard et fils Paris 1895-1903.

Guy VII de Laval


Guy VII de Montmorency-Laval (1219 - 1265), seigneur de Laval (1264 - 1265), baron de Vitré, seigneur d'Acquignynote, de Hérouville, d'Aubigné et d'Olivet.
Fils de Mathieu II de Montmorency, seigneur de Montmorency et d'Emma de Laval (1200-1264), il succéda en 1230, à son père, dans une partie indéterminée de ses terres, et fit en 1247, avec le sire de Montmorency, son frère consanguin ?, un partage au moyen duquel il eut celle d'Acquigny, d'Attichy, d'Hérouville, près de Pontoise, de l'Ile-Saint-Denis, d'Epinay ?, des Andelys. Il hérita par sa première femme de la baronnie de Vitré, de la vicomté de Rennes, attachée à cette maison, et de la terre de Marcillé.
Sources: Wikipedia Guy VII de Laval

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1620

Confranchesse   (01)

Domaine du Temple de Confranchesse


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, Commune: Saint-Martin-le-Châtel - 01


Domaine du Temple de Confranchesse
Domaine du Temple de Confranchesse


— Les Templiers de Saint-Martin étaient possessionnés des 1287.
Archives du Rhône, Inventaire, titres de Laumusse, manuscrit folio 62.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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442

Confrancon   (01)

Domaines du Temple de Confrançon


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, Commune: Confrançon - 01


Domaines du Temple de Confrançon
Domaines du Temple de Confrançon


— En 1209, sur le hameau de Cornaton, Hugues de Cornaton, chevalier, transigea avec les Templiers de Laumusse au sujet d'un moulin sis sous Polliat.

Polliat



Domaine du Temple de Polliat
Domaine du Temple de Polliat


— En 1254, au mois de juin, Guillaume Frillet donne aux Templiers tout ce qu'il possède à Cornaton.
— Au hameau d'Asnières-les-Bois, Renaud d'Anières, gentil-home vivant à la fin du XIIe siècle, fit une concession aux Templiers de Laumuse en 1198. Humbert de Genod (de Crottet) fut témoin de cette donation.
Sources: Alain Jantet, l'Ain des Templiers - Edition Trevoux - Archives de l'Ain, archives du Rhône, dictionnaire Topographique et historique de l'Ain.

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443

Consoude   (13)

Pêcheries des Templiers de Consoude


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Saintes-Maries-de-la-Mer, Commune: Sénebiers - 13
Un dossier relatif aux honneurs de Ribaires, de Venna et de Consoude tenus par le Temple sous la directe de l'abbaye de Psalmodi détaille encore les modalités de l'exploitation des canaux et en laisse entrevoir les acteurs.

En 1178, l'abbaye de Psalmodi concède l'honneur de Venna avec l'usage de toutes ses rives au Temple de Saint-Gilles. Les moines recevront une tanche en guise de cens et le produit de quatre pêches ou levées, réalisées de nuit. Ils interdisent en outre aux Templiers de faire de nouvelles pêcheries sans leur accord.
En 1209, la même abbaye, dans la concession de l'honneur de Ribaires, exerce son droit de levée en se réservant la pêche dans les vallats une fois par semaine. Le travail est confié à des piscatores professionnels liés par serment à l'abbaye. Les conditions d'exploitation des honneurs de Venna et de Ribaires sous le dominium de Psalmodi sont rappelées en 1266.
Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 091, 367 et 482.
Il montre les moines de Psalmodi très attentifs à la gestion des ressources aquatiques, à l'instar d'ailleurs de ceux de Montmajour.

Les droits d'exploitation des roubines, souvent qualifiés de pêcheries, sont donc activement recherchés et font l'objet de toutes les transactions.
Le droit de pêche peut faire l'objet d'une vente isolée, par exemple à Consoude, ou d'un legs testamentaire, mais les pêcheries sont surtout mentionnées dans les achats de vastes ensembles fonciers, comme l'honneur de Ribaires.
Une roubine peut encore faire l'objet d'une concession emphytéotique; celle dite de la resclausa del Gabin, dans le territoire de Méjanes, est cédée par les Templiers contre un cens fixe de sept poissons.

Leur usage donne lieu à des réglementations avec les communautés, leurs seigneurs ou avec les officiers du pouvoir central. Les étangs en communication directe avec la mer connaissent, quant à eux, l'installation de bourdigues, c'est-à-dire de pièges à poissons.
Les Templiers possédaient dans les étangs de Fos et de Caronte nombre de ces bourdigues qui étaient accensées. La pêche pouvait enfin être pratiquée également en rivière, notamment dans les conduites et les retenues d'eau chargées d'alimenter les moulins.
Sources: Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) - Presses Universitaires de Lyon - 2005 (Extraits)

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Contault   (51)

Domaines du Temple de Contault-Le-Maupas


Département: Marne, Arrondissement: Sainte-Menehould, Canton: Givry-en-Argonne, Commune: Bussy-le-Repos - 51


Domaines du Temple de Contault-Le-Maupas
Domaines du Temple de Contault-Le-Maupas


Au mois de mai 1287, Hues de Germinon, abbé de Saint-Sauveur de Vertus se vit « par les nécessités de son couvent » obligé de vendre aux Templiers les grosses et menues dîmes du village, mais elles furent bientôt rachetées.
Le seul évènement fourni par les temps modernes pour les annales de Contault est le passage de Grovenstein.

L'église, monument insignifiant, renferme actuellement dans le chœur les belles boiseries de l'abbaye de Toussaint (XVIIe siècle). Le château ne présente aucun intérêt dans ses débris et avait été, d'ailleurs, reconstruit au dernier siècle par M. Haudos.

Sur le territoire, se trouve la ferme de l'hôpital, qui, depuis longtemps appartient à cet établissement, et l'ancien fief de Maisonvigny (Maisunvineel, Maisun-Vilnet), dont M. Haudos, écuyer, secrétaire du Roi, était seigneur en 1789. Il remontait à une haute ancienneté et formait une paroisse en 1157, année où nous trouvons Charles, curé (presbyter) de ce lieu: à la même époque, il appartenait à Hugues, chevalier, auquel avait succédé, en 1165, Gauthier, également chevalier, avec Adam, son frère et Héloïse, leur soeur: la même année, Jean de Possesse, donna sa terre « de crocia apud Maisunvilnet » aux Templiers qui y établirent une ferme et grange et les Hospitaliers l'ont conservée.

Ce village disparut sans doute lors des guerres du XIVe siècle qui causèrent de si grands dommages à ces contrées: les dîmes en appartenaient à Saint-Sauveur de Vertus et furent aliénées en 1287, avec celles de Contault.
La voie romaine de Reims à Bar, passait à l'extrémité sud de ce territoire.
Sources: Edouard de Barthélemy. Diocèse ancien de Chalons-sur-Marne, tome II. Paris MDCCCLXI

Contault-Le-Maupas


— Contau de Dommartin-sur-Yèvre.
— Contau, 1147-1151, (Diocèse ancien de Châlon, tome I, page 398)
— Conthau, 1145-1161) (Montiers, C. 1)
Contaut, 1165 (Fonds de la Maison du Temple de La Neuville, C. 5)
— Cuntaut, 1165 (Diocèse ancien de Châlon, tome I, page 403)
— Conto, vers 1165 (Cartulaire de Montiers, folio 22 vº)
— Contaudium, 1405 (Pouillé de Châlon, folio 78 rº)
— Consthauld, 1538 (Cartulaire de Montiers, 9905, folio 252 rº)
— Constault-en-Champagne, 1771 (Archive nationales, Q1 662)
— Contaut-le-Maupas, XVIIIe siècle (Carte de Cassini)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Marne, par Auguste Longnon. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. XCI

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444

Conteville   (80)

Domaine du Temple de Conteville


Département: Somme, Arrondissement: Abbeville, Canton: Crécy-en-Ponthieu - 80


Domaine du Temple de Conteville
Domaine du Temple de Conteville


La maison du Temple d'Aimont (Aiemunt, Aiemond, Aymond) remonte au XIIe siècle; il est même possible d'en préciser l'origine exacte. C'est en 1146 que Thibaud, abbé de Saint-Josse (1), concéda aux frères du Temple la dîme de 4 journées de terre en la paroisse de Conteville, pour les aider dans la construction de la maison qu'ils devaient édifier à cet endroit même.
1. Saint-Josse: Département: Pas-de-Calais, Arrondissement et Canton: Montreuil - 62

L'abbé mettait toutefois cette condition, que s'il arrivait qu'une ville prit naissance, ou que les hôtes du Temple vinssent à s'établir en ce lieu, l'abbaye de Saint-Josse aurait la moitié de la dîme, sur les habitants (copie du dernier siècle, d'après le vieux cartulaire de l'abbaye).

Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

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Corbeil   (91)

Maison du Temple de Corbeil


Département: Essonne, Arrondissement: Evry, Canton: Corbeil-Essonnes - 91


Maison du Temple de Corbeil
Maison du Temple de Corbeil


Savigny-le-Temple


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Melun, Canton: Savigny-le-Temple - 77


Domaine du Temple de Savigny-le-Temple
Domaine du Temple de Savigny-le-Temple


Le précepteur de la maison du Temple de Corbeil, frère Jean de Corbeil, assiste à une réception faite vers 1299, en la maison de Savigny-le-Temple, dans le diocèse de Sens.
Les Templiers avaient une maison et beaucoup de biens à Corbeil, une grande partie était située en bord de Seine, malheureusement, il ne reste plus de vestiges et comme Corbeil était une ville sous la juridiction directe de la royauté, vous comprendrez qu'avec Philippe le Bel et ses descendants, il ne reste aucune trace des Templiers de Corbeil.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès des Templiers, tome I, page 515


Ipse autem fuit receptus in capella domus de Saranhaco Templi Senonensis diocesis, per fratrem Johannem de Turno, quondam thesaurarium tunc Templi Parisiensis, die Sabati post festum Assumptionis beate Marie erunt duodecim anni vel circa, presentibus fratribus Renando de Tremplaio presbytero, vivo, ut crédit, Petro Gaude, Johanne de Corbolio preceptore tunc Corbolii, et Johanne de Verrenis agricola servientibus, deffunctis, in hunc modum: nam peciit flexis genibus panem et aquam societatem et pauperem vestitum ordinis ter interpolate, et ter ei responderunt quod rogaret Deum et beatam Mariam, convertens se ad quoddam altare ut dirigerent eum, et quod bene deliberaret, quia oporteret eum abdicare propriam voluntatem, et se subjicere aliene, vigillare quando vellet dormire, esurire quando vellet comedere, et econtra, et multa dura et aspera sustinere; et cum respondisset quod omnia sustineret, voluerunt scire per sacramentum ab ipso si erat in eo aliquid impedimentum propter quod non posset esse frater dicti ordinis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Olime 310


— Arrêt reconnaissant aux lépreux de Corbeil le droit de prendre du bois dans le bois de « Rogel » appartenant aux Templiers, à condition de se le faire délivrer par le sergent du Temple.
— Olim tome I folio 11 Vº
— L'an 1258. Saint-Louis.

Olime 522


— Arrêt portant que d'après les chartes invoquées par les lépreux de Corbeil, lesdits lépreux peuvent prendre chaque jour une charretée de bois dans le bois des Templiers appelé « Rogellus », et qu'ils peuvent envoyer plusieurs serviteurs chercher ce bois.
— Ordre aux Templiers de restituer un cheval et d'autres objets qu'ils avaient saisis.
— Olim tome I folio 109 rº
— L'an 1260, Saint-Louis.
Sources: Les Olim ou registres des arrêts rendus par la cour du roi sous les règnes de Saint-Louis, Philippe le Hardi, Philippe Le Bel, Louis le Hutin, et Philippe le Long, Volume 1, années 1254 à 1273. Par Arthur Auguste Beugnot. Paris Imprimerie Royale M. DCCC. XXXIX
A ne pas confondre avec la commanderie Saint-Jean de l'Ile des Hospitaliers dont il ne reste que la chapelle.

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447

Corgebin (Le)   (52)

Maison du Temple de Corgebin


Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Chaumont, Commune: Brottes - 52


Maison du Temple de Corgebin
Maison du Temple de Corgebin


— Fratres Milicie templi dou Corjebuin (1264).
— Commanderie du Temple, appartient au Temple dès le XIIe siècle, en 1187 au plus tard, « Fratres Milicie Templi dou Corjebuin, 1264. »
— Est-ce réellement une commanderie ?
— Ne serait-elle pas une maison du Temple, dépendante d'une Commanderie plus importante ?
— Le lieu de conservation des sources concernant cette « commanderie » ne nous a permis d'en dresser qu'un inventaire succinct.
— Maison du Temple, puis commanderie de Saint-Jean de Jérusalem, unie par les Hospitaliers à la Maison du Temple de Thors au XIVe siècle.
— La chapelle était sous le vocable de Sainte-Madeleine.
— Fond de la commanderie de Thors: Frates Milicie Templi dou Courgebuyn, 1488.
— Fond de la commanderie de Thors: Le Corjubin, 1520.
— Fond de la commanderie de Thors: Corgebin, 1668.
Sources: De Delphine Marie - Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Maison du Temple de Corgebin


Maison du Temple ayant chapelle, du diocèse de Langres « domus Templi de Corgemin », « Courgemi », « Courgemin », « Cursus Gibouin », et dont l'origine semble remonter au XIIe siècle (La Haute-Marne ancienne et moderne, par Emile Jolibois).

Quoi qu'il en soit de son ancienneté, c'est à peine s'il est question de Corgebin, dans le Procès, où l'on trouve cependant la mention d'une réception faite en la maison par Etienne d'Epailly.

Procès des Templiers, tome II, page 396


Item frater Laurencius de Trenay, etatis quadraginta annorum, ut dicebat, eodem modo constitutus, juratus et requisitus, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo Cursus Gibouin Lingonensis diocesis, sex anni sunt elapsi, per fratrem Stephanum d'Espeilly, presentibus fratre Laurencio de Belna, fratre Christiano quondam barbitonsore visitatoris Francie, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recordatur.

Puis, c'est un certain frère Regnaud Bergeron ou le Bergerot, qui dit avoir été reçu, vers l'an 1303, en la chapelle du Temple de Corgebin par le précepteur de Mormant, Laurent de Beaune.

Procès des Templiers, tome, I, pages 591-594


Dixit eciam dictus testis quod ipse fuit confessus de predictis erroribus, in festo Pasche tunc sequenti, fratri Guillelmo dicto Menavel, ejusdem ordinis, moranti in domo Templi de Courgemi Lingonensis diocesis, qui absolvit eum, injuncta sibi penitencia quod jejunaret septem diebus Veneris, dicens sibi quod, ex quo illa erant de punctis ordinis et ipse fecerat hoc non corde sed ore tamen, non multum peccaverat, ideoque non imponebat ei penitenciam graviorem.

Dixit eciam quod ipse fuit de predictis erroribus confessus cuidam fratri Minori conventuali Lingonensi, de cujus nomine non recordatur, in capella dicte domus de Courgemi; qui, audita confessione, noluit eum absolvere, sed dixit quod de tali facto adiret Papam. Dixit eciam dictus testis quod preceptor dicte domus de Vall de Tor habuit bona sua mobilia et immobilia usque ad vallorem quingentorum librarum Turonensium, et propter hoc induxerunt eum ut intraret religionem eorum.

Il ne nous dit pas le nom du précepteur de la maison, mais nous savons par ailleurs qu'il s'appelait frère Aubry « de Burrenville », et que le prêtre du Temple habitant Corgebin était Guillaume, dit Menavel.

Procès des Templiers, tome I, page 595


Dixit eciam quod, in domo de Val de Tor et de Courgemin, in quibus fuit moratus, fierent elemosine restricte vel pocius anullate per fratres Hugonem de Cabilone predictum et Albericum de Burrenville, qui fuerunt preceptores in dictis domibus. Non audivit injungi quod acquirerent per nefas; ipsi tamen bene faciebant hoc.

Præcepteur de Corgebin


Frère Aubry « de Burrenville »
Sources: Trudon-des-Ormes, Liste des Maisons et de quelques Dignitaires de l'Ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France. D'Après les pièces du Procès des Templiers. Revue de l'Orient Latin, tomes V, VI, VII. Ernest Leroux, Editeur. Paris 1897, 1898, 1899.

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1621

Cornaton   (01)

Domaine du Temple de Cornaton


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, Commune: Confrançon - 01


Domaine du Temple de Cornaton
Domaine du Temple de Cornaton


— Fief avec maison-forte, justice moyenne et basse, possédé, au commencement du XIIIe siècle, par Hugues de Cornaton, chevalier, qui transigea, en 1209, avec les templiers de Laumusse, au sujet d'un moulin sis sous Polliat.

— Il passa depuis à la famille de la Gelière, Jean, fils aîné de Guillaume de la Gelière, le reçut en partage, vers 1350. Sa postérité en jouit jusqu'à Pierre de la Gelière, qui le légua, par testament du 8 octobre 1576, à Louise, sa soeur, femme du seigneur de Marliat, dont les héritiers l'aliénèrent, en 1614 et 1612, à Marc-Marie de Riccé, écuyer. De la famille de Riccé, Cornaton passa, vers 1780, à M. Archimbaud, ancien conseiller à la cour des monnaies, qui en était seigneur lors de la convocation des Etats-Généraux.
— Le château vient d'être livré aux démolisseurs.
— Archives du Rhône, titres de Laumusse et Saint-Martin-le-Châtel.
— Guichenon, Bresse, page 16.
— Nobiliaire de Bresse, page 156.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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1622

Coron   (01)

Domaine du Temple de Coron


Département: Ain, Arrondissement et Canton: Belley - 01


Domaine du Temple à Coron
Domaine du Temple de Coron


— In Coronae villa; de Corroum; villa de Corone.
— En 861, Charles, roi de Provence, donna à Remy, archevêque de Lyon, des fonds situés dans ce village, qui paraît avoir été un très-ancien fief.

— En 1149 vivait un Bernard de Coron, qui fut témoin d'une concession faite aux templiers d'Acoyeu, par l'évêque de Belley.
— Le 11 mai 1602, François de Poisat fournit le dénombrement d'une rente noble, qui se levait à Coron.
— Achery, Spicil., tome XII, page 122.
— D. Bouquet, tome VIII, page 398.
— Gallia Christiana, tome XV. instr. col. 310.
— Nobiliaire du Bugey, page 31.
— Guichenon, Article sur le Belley, page 28.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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449

Corrège   (13)

Domaine du Temple de Corrège


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Arles - 13


Domaine du Temple de Corrège
Domaine du Temple de Corrège


Corrège est de nos jours un lieudit du centre d'Arles
En Petite-Camargue, la maison d'Arles possédait quelques biens à Corrège, mais surtout à Méjanes et à Paulon.

Beaucoup de redevances étaient perçues les jours de marchés de la Crau ou de Saint-Gilles. Le marché de la Crau (nundinis Cravi) est constamment cité dans l'inventaire de 1308 pour les cens se rapportant aux territoires de Méjanes ou du Trébon. Le cens sont à apporter ce jour là, aux frais des tenanciers, à la stare du Temple à Méjanes:
Chartier du Temple d'Arles, nº 125, 127, 128, 129, 157.

Les tenanciers possessionnés à Corrège, en Camargue, doivent apporter le produit du cens au marché de Saint-Gilles et un marché aux grains se tient aussi à Arles, le jour de la Saint Pierre aux Liens:
Chartier du Temple d'Arles, nº 172; et CTSG, nº 382.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

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448

Correaux (Les)   (80)

Maison du Temple Les Correaux


Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont, Commune: Saint-Maulvis - 80


Maison du Temple Les Correaux
Maison du Temple Les Correaux


Nous ne connaissons, d'une façon certaine, l'existence de cette maison, que par les quelques mentions qui en sont faites dans le procès des Templiers.

Ainsi, au mois de novembre 1307, quelques jours à peine après l'arrestation des Templiers, l'un d'eux, Nicolas d'Amiens dit de « Lulli », interrogé, déclarait avoir été reçu dans la maison des Correaux au diocèse d'Amiens, en l'an 1300 environ, parle frère Gérard de Villiers, précepteur de [la province de] France, et en présence de Jean de Sarnois, que le témoin donne comme précepteur du Ponthieu, ce qui n'est pas; Jean étant alors précepteur de Grand-Selve.

Procès des Templiers, tome II, page 416


Item frater Nicolaus de Ambianis, dictus de Lulli, etatis XXIIII annorum vel circa, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Correaus diocesis Ambianensis, septem anni sunt elapsi vel circa, per fratrem Gerardum de Villaribus tunc preceptorem Francie, presentibus fratre Tierrico magistro de Laudunesio, fratre Johanne de Sarnay preceptore ballivie de Pontivo, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.

Plus tard, au mois de janvier de l'année 1311, comparaissait un autre templier, Pierre de Saint-Just, frère sergent, qui, malgré une captivité de plus de trois ans, portait encore le manteau de l'Ordre et la barbe, et qui avait été le dernier préteur de la maison des Correaux.

Procès des Templiers, tome I, page 475


Post hec, die Sabbati sequenti, que fuit penultima dies dicti mensis Januarii, fuit adductus ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum, in dicta domo fratrum Minorum, frater P. de sancto Justo serviens, Belvacensis diocesis, preceptor domus Templi de Correans Ambianensis diocesis, testis suprajuratus, ut deponeret dictum suum, mantellum ordinis et barbam defferens, etatis quadraginta annorum vel circa, et fuerat examinatus per dominum archiepiscopum Remensem in consilio Remensi, et absolutus et reconciliatus ibidem per eum

Il est une chose que nous avons oublié de dire, en parlant des maisons du Temple, en général, c'est qu'elles avaient le droit de haute et basse justice, en leurs terres. C'est pourquoi, dans le procès des templiers, il est fait mention d'une potence en la maison des Correaux.

Les Correaux à la fin du XIVe siècle


Le Livre Vert nous apprend, que la maison de « Carriaux ou Carrières », était affermée en 1373, pour 60 livres parisis, auxquelles il faut ajouter 12 livres de cens et de menues dîmes. La maison n'avait de bois que pour son usage. Le total des revenus était de 75 livres, mais il y avait des charges, ainsi il était dû au seigneur de Belle-Perche, 8 sous. On prélevait sur les dîmes, pour l'abbé du Tréport, 6 muids et 8 setiers de grain; pour la noble dame de Dreux, trois setiers d'avoine.

La chapelle de la maison qui existait encore au XVe siècle était dédiée, du moins à cette époque, à Sainte-Marguerite. En 1783 cette même chapelle était en ruines; une mauvaise cloche en bronze subsistait encore.
E. Marinier. Les Commanderies du grand prieuré de France, page 611. — A. N. S. — registre de l'an 1495, fº 42 vº: « Le membre de Carreaulx où quel semblablement a chapelle fondée de Sainte-Marguerite, desservie. La maison du dit lieu est pour le censier. »
Quant au domaine, il comprenait au XVIIIe siècle 220 journaux de terre et 40 journaux de bois.

Dernier præcepteur des Correaux


Pierre de Saint-Just, frère sergent.
Sources: Trudon-des-Ormes, Liste des Maisons et de quelques Dignitaires de l'Ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France. D'Après les pièces du Procès des Templiers. Revue de l'Orient Latin, tomes V, VI, VII. Ernest Leroux, Editeur. Paris 1897, 1898, 1899.

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1623

Corvangel   (01)

Domaine du Temple de Corvangel


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, Commune: Saint-Martin-le-Châtel - 01


Domaine du Temple de Corvangel
Domaine du Temple de Corvangel


— Villa que dicitur Curtis Waldonisca; villa de Corvandello, Courvandeau, Conandeau.
— Vers 970, du temps de l'évêque Odon, un nommé Adalard donna à l'église Saint-Vincent de Mâcon deux mas et une vigne situés dans ce village, avec les serfs qui y étaient attachés.

— En février 1276, Sorine et Berarde, filles de feu Bernard de Saint-Sulpice, aliénèrent aux templiers de Saint-Martin-le-Châtel, moyennant 7 livres de viennois, les cens et les services qui leur appartenaient à Corvangel.
— Cartulaire Saint-Vincent de Mâcon, page 189, nº 323.
— Archives du Rhône, titres de Saint-Martin-le-Châtel.
— Inventaire des titres de Laumusse, manuscrits.

Sources: Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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1489

Cosne-Cours-sur-Loire   (58)

Domaine du Temple de Cosne-Cours-sur-Loire


Département: Nièvre, Arrondissement et Canton: Cosne-Cours-sur-Loire - 58


Domaine du Temple de Cosne-Cours-sur-Loire
Domaine du Temple de Cosne-Cours-sur-Loire


On sait qu'au XIIIe siècle Cosne avait une maison de Templiers, un état des revenus de l'évêque d'Auxerre en 1290 fait mention d'un moulin de l'évêque dont jouissaient les Templiers « Molendinum domini episcopi tenent templarii. »
Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques; et dirigé par M. de Caumon. Série 2, tome 6, volume 16. Lance Paris 1834.

Le Moulin l'Evêque


— Commune de Cosne et Saint-Père
— Les moulins lesveque, 1390 (Archives de l'Yonne, inventaire de Cosne)
— Ces moulins appartenaient aux évôques d'Auxerre, qui étaient seigneurs de Cosne.
Dictionnaire Topographique du département de la Nièvre. Par georges de Soultrait. Paris Imprimerie Impériale. M. DCCC. LXV.

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452

Coudrie (Le)   (85)

Maison du Temple de Coudrie


Département: Vendée, Arrondissement: Les Sables-d'Olonne, Canton: Challans - 85


Maison du Temple de Coudrie
Maison du Temple de Coudrie


Dans le cartulaire de Coudrie publié par M. de la Boutetière, on voit que, vers 1130, le seigneur de la Garnache (canton de Challans) fit des donations au grand maître Hugues de Payens, lui-même.

Les principaux bienfaiteurs de l'ordre furent les seigneurs de la Garnache, de Commequiers (Vendée), de Machecoul (Vendée), d'Aspremont (Vendée), les premiers seigneurs de Rays (Loire-Inférieure), puis les Chabot, seigneurs de Rays, Guillaume Guerry, Aimeri de Brient, Pierre de Saint-Vital, Geoffroy de Frosses, Jean des Villettes, Renaud Fort, Geoffroy du Gué, Raoul de Moric, Hervé Goulart, Maurice Cathus, Charles Gorde, Jean Béliart, seigneur de la Béliardière, Guillaume de Leigue, Olivier de Coché, Olivier du Coudray, Aubin Gaudechel, Guillaume de Clisson.

Chapelle de Coudrie



Maison du Temple de Coudrie
Sources image: E-Vendée


Il ne reste actuellement que la chapelle et quelques débris d'anciennes constructions. Une lettre du XVIe siècle de Françoise de Rohan, châtelaine de la Garnache, dit que les protestants avaient fait à la commanderie« ung degast inestimable en y mettant le feu. » La chapelle romane a 22 m. 50 de long et 6 m. 20 de large. Sa voûte avait été remplacée au XVe siècle par une autre, qui s'est elle-même écroulée; de sorte que, aujourd'hui, il n'y a plus qu'une charpente.

Les anciens chapiteaux romans ont été détruits quand on a opéré le changement de voûte. Tout le choeur, qui consiste dans la dernière travée, a été remanié. A son entrée, il y a des dosserets romans dont on a modifié la moitié qui regarde l'autel, en la décorant de moulures du XVe siècle. On a fait la même chose pour les colonnes engagées dans les coins du fond de la chapelle. Ces colonnes étaient primitivement cylindriques, comme celles qui garnissent les deux coins de la première travée.

Dans le mur nord, on voit les traces d'une porte cintrée. L'un des contreforts est remplacé par un massif de constructions de très vieille apparence, se terminant par une portion de voûte, solidement établie, et servant d'arc-boutant au mur de la chapelle. L'espace compris entre cette voûte, le mur et le sol, forme un petit couloir long de six mètres et sans clôtures aux extrémités. Le dos de la voûte s'appuie sur une construction aux murs très épais, dont l'intérieur est carré, voûté d'arêtes, et éclairé vers l'orient par une fenêtre cintrée. L'entrée de cette petite salle n'est pas en face de la porte latérale de la chapelle de sorte que, pour y pénétrer, il faut faire un détour incommode. Ce vice dans la construction et des arrachements de murailles prouvent que l'arc-boutant et la salle voûtée sont postérieurs à la chapelle, et ont été faits pour éviter un écroulement des bâtiments contigus.

Dans la relation du procès des Templiers, on trouve la déposition de F. Jean Durand, dernier commandeur de Coudrie, qui fut absous et réconcilié.

Chapelle de Coudrie



Maison du Temple de Coudrie
Sources image: Ouest-France


Cette commanderie se composait des logis et sanctuaire de Coudrie, et du moulin de la Brosse, paroisse de Coudrie, aujourd'hui partie de la commune de Challans; de la métairie de Lespinassière, paroisse de la Garnache; de la borderie des Villattes, paroisse de Challans; du moulin de la Fesse, paroisse de Froidfond; des prés de la Giraye et des Guerbaudières, paroisse de Beauvoir-sur-Mer et de quelques devoirs, cens, rentes, dans les paroisses voisines, ainsi qu'à Machecoul et autres lieux de la Loire-Inférieure. Le tout avec Bourgneuf, les Habites et Landeblanche, qui lui étaient unis depuis le milieu du XVIe siècle par les Hospitaliers, était affermé 3.000 livres en 1600.

Frère Jean Durand, limousin, était, en 1307, précepteur de cette maison du Temple poitevine: « domus Templi de Codria Pictavensis diocesis. »

Procès des Templiers, tome II, page 91


Frater Johannes Durandi Lemovicensis diocesis, preceptor domus Templi de Codria Pictavensis diocesis, testis supra juratus, defferens mantellum ordinis et barbam, quinquagenarius vel circa, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per officialem Pictavensem; lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur.

Præceptor de Coudrie


1130. Frère Herric ou plutôt Home.
1150. F. Imbert.
1166. F. Main.
1173. F. Rigaud.
1180-1200. F. Mathieu de Benaste.
1200. F. Pierre de la Roerte.
1204-1220. F. Martin.
1222-1231. F. Etienne.
1307-1310. F. Jean Durand.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Vestiges de la chapelle du Temple de Coudrie


Sculpture de la Vierge à l'Enfant. Anciennement datée du 14e siècle 15e siècle. Oeuvre d'une belle facture, ayant conservé quelques traces de sa polychromie originelle, dont le plissé, très rond et traité en larges bandes parallèles, parait dater l'oeuvre du 14e siècle. Au début du siècle, la statue ornait encore la chapelle gothique de la commanderie de Coudrie (archives paroissiales), aux limites de Challans et la Garnache. Disparue dans les années 1950, elle a été retrouvée en 1990 après une longue enquête (dans la région niçoise et acquise par l'association).
Lieu de provenance Pays de la Loire, 85, Challans, chapelle gothique de la commanderie de Coudrie.

Première moitié 12e siècle, La plus ancienne commanderie de Templiers en Poitou (fondée en 1130). Passe ensuite aux Hospitaliers, puis aux ordres de Rhodes et Malte. Eglise du 12e siècle, légèrement remaniée au 15e siècle; traces de décor peint du 16e siècle.

Eglise caractéristique des constructions du Temple: rectangulaire, avec d'épais contreforts et un chevet plat.
Sources: Monuments historiques, 1992

Chapelle du Temple de Coudrie



Chapelle du Temple de Coudrie
Chapelle du Temple de Coudrie - Sources: Internet


Monument classé datant du XIIe siècle et remanié au XVe siècle, cette ancienne église se situe non loin du village de la Flocellière, près de la route qui mène à Saint Christophe du Ligneron.

Sanctuaire d'une ancienne commanderie de Templiers, elle a été édifiée en 1130 par Hugues de Payens, fondateur de l'Ordre, grâce aux libéralités des seigneurs de La Garnache.

Seule subsiste l'Eglise, le reste de la Commanderie ayant été brûlé au XVe siècle par les Huguenots. L'ensemble connût un nouveau coup fatal pendant les Guerres de Vendée (1793-1794) lors du passage des Colonnes Infernales. Coudrie devint paroisse puis commune et fut ensuite rattachée à Challans en 1827, par ordonnance du Roi Charles X.
Sources: Ville de Challans

Archives historiques du Poitou. II Poitiers, 1873. ln-8º de 412 pages


Volume non moins intéressant que celui dont nous annoncions la publication il y a quelques mois. Les textes dont il se compose sont bien choisis et correctement imprimés. Nous nous faisons un devoir de les signaler aux lecteurs de la Bibliothèque de l'Ecole des chartes.

Cartulaire de Coudrie. - Coudrie était une ancienne commanderie de Templiers; les titres en avaient été copiés au XIIIe siècle dans un cartulaire, aujourd'hui perdu, mais dont une copie, faite par dom Mazet, est insérée dans le tome LII de la collection de dom Fonteneau, à Poitiers. Les 61 pièces dont il se compose, et qui vont de l'année 1130 ou environ jusqu'à l'année 1232, ont été publiées par M. Louis de la Boutetière, qui y a joint quatre, chartes tirées du cartulaire des sires de Bays.
Sources: Persée, Revues Scientifiques, Revue SNouvelles acquisitions du Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale pendant les années 1921-1923

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Cougoussac   (48)

Domaine du Temple de Cougoussac


Département: Lozère, Arrondissement: Mende, Canton: Nasbinals, Commune: Recoules-d'Aubrac - 48


Domaine du Temple de Cougoussac
Domaine du Temple de Cougoussac


Le 11 octobre 1268, un nouvel acte relatif à un compromis et une sentence arbitrale entre Raymond del Bouyssou, Commandeur de La Capelle, « La Capella » et Durand Grimald don d'Aubrac, au sujet du mas de Cougoussac situé dans la paroisse de Recoules d'Aubrac.

Dans le village et aux alentours, plusieurs croix pattées marquent encore les limites du domaine des Templiers qui ont été souvent en conflit avec l'Hôpital d'Aubrac. Ainsi en 1250, une transaction est passée entre Gaillard précepteur du Temple à La Capelle, et Durant Dom d'Aubrac pour délimiter les appartenances réciproques de terres situées entre les paroisses de Nasbinals, Marchastel et des Hermaux. Il en est de même en 1268, à propos de droits contestés sur le mas de Cougoussac.
Sources - Marcel Vigouroux: Saint-Urcize, village de l'Aubrac

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Coulanges   (03)

Domaine du Temple de Coulanges


Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Dompierre-sur-Besbre, Commune: Coulanges - 03


Domaine du Temple de Coulanges
Domaine du Temple de Coulanges


Coulanges possédait une Maison du Temple dépendant de Beugnet, dont le siège se trouvait au hameau qui porte encore le nom de commanderie. Il ne reste plus qu'une grande bâtisse sans caractère servant de dépendance au domaine voisin.
Sources: Georges Chatard - Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.

Domaine du Temple de Coulanges


Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Dompierre-sur-Besbre, Commune: Molinet - 03


Maison du Temple de Beugnet
Maison du Temple de Beugnet


Membre de la commanderie de Les Beugnet.
Quatrième Membre du Beugnet.
— Maison du Temple de Coulanges, en Bourbonnais, diocèse d'Autun, ressort de Moulins, distant du chef de 2 lieues et à une petite lieue de Pierrefitte. Revenus 260 livres »
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

Domaine du Temple de Coulanges


Paroisse sur la rive gauche de la Loire. En 1311, le membre très restreint de Coulanges était connu à cette date par un contrat d'échange consenti entre Odon de Montagu, grand prieur d'Auvergne, et Etienne Laveyre.

Les bâtiments étaient édifiés sur une éminence au pied de laquelle coule la Lodde, il n'y avait pas de chapelle, en outre du domaine qui comprenait quinze pièces de terre il y avait le bois des Forges, des Mousseaux et du Chauffage, dans lesquels les habitants de Coulanges avaient des droits moyennant corvées et redevances.

La dîme de ces immeubles appartenait de droit à l'Abbesse de Marcigny, au sieur de Foudras. La justice appartenait au Roi.
Source: La Revue du Bourbonnais-Brionnais, n. 24, décembre 1914

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Coulanges-la-Vineuse   (89)

Maison du Temple de Coulanges-la-Vineuse


Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Coulanges-la-Vineuse - 89


Maison du Temple de Coulange
Localisation: Maison du Temple de Coulange


Cette maison devait sa fondation à la bienfaisance d'un chanoine d'Auxerre, Pierre de Waudes, « de Waudis », qui, par des lettres de H., évêque d'Auxerre, du mois de mai 1232, donna à ses chers amis et seigneurs les frères de la chevalerie du Temple, tout ce qu'il possédait à Coulange-la-Vineuse, « apud Colangias Vinosas », savoir: une grange, une maison, un pressoir avec ses cuves, toutes ses vignes avec une saussaie sous Escolives, « sub Escolivas. »

Un mois après, les Templiers achetèrent au prix de 140 livres, d'Agnès, veuve de Mathieu de Toquin, chevalier, son douaire, sur des vignes qui leur avaient été vendues par son défunt mari sur Coulange et Vincelles, ainsi que le constate une charte de l'official de Paris, dit mois de juin 1235.

Domaine du Temple de Vincelles



Domaine du Temple de Vincelles
Domaine du Temple de Vincelles


Ils acquirent plus tard d'autres biens à Vincelles. En 1257, ils recevaient à titre de donation d'Adam Trubert, un cellier et une maison avec un terrain qui s'étendait depuis le grand chemin d'Auxerre jusqu'à l'Yonne, « a communi via Autissiodori usque ad Yonam »;

Et en 1271 , ils achetaient de Marguerite, dame de Brissy, « de Briciaco », pour 200 livres tournois, toute la justice haute et basse qu'elle avait au finage de Vincelles, vers le bois du val de Mercy, « versus nemus de Valle Marci. »

Ils possédaient à la même époque quarante livres de cens ou de rente foncière sur divers héritages à Vincelles, Vincelottes et Escolives, qui leur avaient été concédés par Guy de Trucy, « de Thociaco », et qui avaient été amortis en 1274, par Jean de Chalons et Alice de Nevers, en leur qualité de comte et comtesse d'Auxerre.

La maison de Coulange était située près des murs de la ville, dans une rue qui allait de la Grand-rue à la rue de Guienne. Elle fut démolie au XVIe siècle; et ses biens furent réunis à la maison du Sauce-d'Auxerre.

Maison du Temple Le Saulce-d'Auxerre



Maison du Temple La Saulce
Maison du Temple Le Saulce-d'Auxerre


Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Coulanges-la-Vineuse


— Coleingiæ, 1197 (Cartulaire général de l'Yonne, tome II, 479)
— Colungia-Vinosa, 1206 (Cartulaire de Pontigny, folio 24 r°, Bibliothèque Impériale, n° 153)
— Fief appartenant au comte de Joigny et relevant du comté d'Auxerre, 1221 (Cartulaire du comté d'Auxerre)
— Coloniæ-Vinosæ, XVe siècle (Pouillé du diocèse d'Auxerre)
— Coloinges-les-Vineuse, 1303 (Archives de l'Yonne, commune du Val-de-Mercy)
— Colonges-les-Vineuses, 1403 (Abbaye Saint-Julien d'Auxerre)
— Colenges-les-Vineuses, 1411 (Titres communaux)
— Collanges-les-Vineuses, 1515 (Cartulaire du comté d'Auxerre, archives de la Côte-d'Or)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.

Vincelles


— Commune de Coulanges-la-Vineuse.
— Vincella finis super Ycaunam, 634 (Cartulaire général de l'Yonne, I, 8)
— Wincellæ, 1176 (Ibidem, II, 278)
— Vincelles, 1162 (Ibidem, II, 137)
— Vinceiles, XIIIe siècle.
— Vincelles, 1308 (Abbaye de Saint-Marien)
— Fief relevant du roi au comté d'Auxerre, 1317 (Chartier des comptes de Dijon)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.

Le Saulce-d'Auxerre


— Commune d'Escolives.
— Salix, 1296 (Archives de l'Empire, carulaire de la Maison du Temple d'Auxerre, folio I r°, S 5240)
— Maison du Temple fondée au XIIIe siècle et rénunie ? l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem au XIVe siècle.
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.

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Coulevrain (Le)   (77)

Fief du Temple de Coulevrain


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Melun, Canton: Savigny-le-Temple - 77


Fief du Temple de Coulevrain
Fief du Temple de Coulevrain


La Maison du Temple de Savigny avait un grand nombre de censives et de rentes foncières sur des maisons et des terres à Savigny, ainsi qu'à Gaudrée, Rougeau, Croix-Fontaine, etc.
Le fief de Coulevrain, situé à Savigny, et consistant en une cinquantaine d'arpents de terre avec bâtiments.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Fief du Temple de Coulevrain



Fief du Temple de Coulevrain
Fief du Temple de Coulevrain - Sources: Ferme de Coulevrain


L'Ecomusée de Savigny-le-Temple est situé au coeur d'un site privilégié, la ferme du Coulevrain. Propriété royale donnée en 1149 par Louis VII aux Templiers, les bâtiments visibles aujourd'hui datent pour partie du XVIe siècle et suivants. En 1986, l'activité agricole y cesse définitivement. La ville nouvelle de Sénart a alors acquis le bâti pour le protéger et la ville de Savigny-le-Temple lui a conféré une vocation culturelle, via l'installation de l'écomusée, labellisé « Musée de France » en 2002.
Sources: Wikipédia

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Coulmier-le-Sec   (21)

Moulin du Temple de Coulmier-le-Sec


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Châtillon-sur-Seine - 21


Moulin du Temple de Coulmier-le-Sec
Moulin du Temple de Coulmier-le-Sec


Les Templiers doivent un cens au seigneur du lieu, Oches, curé d'Ancy-le-Franc, sur le produit du moulin en 1289; puis obtiennent la permission de remettre en état le moulin en 1300.
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

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Coulommiers   (77)

Maison du Temple de Coulommiers de 1173-1307
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Coulommiers - 77


Maison du Temple de Coulommiers
Maison du Temple de Coulommiers


En 1173, la « maison du Temple de Coulommiers » a donc déjà reçu en donation deux moulins. A partir de cette date, les dons vont affluer, en particulier à partir de 1200.

Par acte de 1194 (10 avril 1194 au 1er avril 1195) Marie de Troyes, comtesse de Champagne, confirme la donation, par Pierre de Tosquino, d'un moulin sis à Coulommiers à l'entrée du château, aux frères du Temple « fratribus templi. » Ces derniers sont tenus d'acquitter chaque année à Pierre et à ses descendants, sur une récolte de douze muids et huit sétiers de blé, un vingtième, dont vingt-huit sétiers d'avoine et le reste en froment, payable à Noël.

Maison du Temple de Coulommiers


Maison du Temple de Coulommiers
Maison du Temple de Coulommiers


Quatre ans plus tard, en 1198 (29 mars 1198 au 17 avril 1199), sur un petit parchemin scellé d'un beau sceau équestre de Thibaut III de Champagne, en cire blanche sur double queue de parchemin, Thibaut, comte palatin de Troyes, confirme les donations que Robert de Milly avait faites aux Templiers: le champ d'Orgeval avec la terre située devant la porte de Coulommiers, les prés, les champs cultivés et les essarts ayant appartenu à Robert le Gras, et la terre sise au-dessus de la vigne des Templiers « super vineam fratrum militie templi. » Ces derniers sont tenus de payer chaque année dix muids de blé, cinq de froment et cinq d'avoine, livrables à la maison des Templiers près de Coulommiers « in domo templariorum juxta columbarios solvendorum » et du meilleur blé qui sera dans la grange des Templiers « in grangia templariorum » après les moissons.

Ainsi, en 1194, les Templiers possédent déjà au moins une grange dans leur maison, le mot grange désignant alors souvent une exploitation agricole complète. Rappelons que sur l'actuel cadastre de Coulommiers, à l'entrée de la ville par la route de Rebais, cette dernière passe entre « la pièce de l'Orgeval », au sud, et « l'Orgeval », au nord. Les noms sont encore là huit cents ans après la donation de 1198.

Domaine du Temple d'Aulnoy


Domaine du Temple d'Aulnoy
Domaine du Temple d'Aulnoy


Par acte d'août 1203, Thibaut de Champagne fait savoir que Raoul, fils de Pierre d'Aulnoy, confirme la donation faite par Robert d'Aulnoy, son grand-père, qui avait donné en pure et perpétuelle aumône aux dits frères chevaliers la jouissance avec toute la monture de son moulin d'Aulnoy. La donation, faite par le grand-père et maintenue par le père, était donc certainement assez antérieure à 1200.

Maison du Temple de Coulommiers


Maison du Temple de Coulommiers
Maison du Temple de Coulommiers


En octobre 1214, Robert de Milly confirme la donation faite aux Templiers par son frère Pierre de quatre muids de blé, moitié avoine et moitié froment, du moulin de la porte du château de Coulommiers.

En novembre 1225, Anseau, évêque de Meaux, confirme la donation par Gilbert de Signy, chevalier, en aumône pour le salut de son âme et de celle de son fils Philippe, de champ d'Arcis et de toute la forêt qu'il posséde autour du champ d'Arcis, aux Templiers Coulommiers (littéralement « domui et frater templi de columbario », c'est-à-dire « àla mai et aux frères du Temple de Coulommiers. »

En mars 1236, sur un petit parchemin en longueur avec son beau sceau équestre en cire verte, Robert de Milly tient quitte les frère Temple de Coulommiers des cinq muids de froment et des cinq muids d'avoine qu'il, devaient, en raison de la concession à eux en fite en 1198 à Orgeval.

Domaine du Temple de Couroy


Domaine du Temple de Couroy
Domaine du Temple de Couroy


En septembre 1206, Gilbert de S., donne toutes ses terres, dîmes et maisons qu'il avait au Couroy (près du village de Siny) dix kilomètres au nord de Coulommiers aussi tous les bois qu'il possédait aux terni de Coulommiers, en perpétuelle aumône, en présence de la comtesse Blanche de Troyes.
La suite des donations continue pendant tout le XIIIe siècle. « L'Inventaire général de tous les titres et papiers de la commanderie de l'Hôpital sur Coulommiers du chevalier de Lombelon des Essarts, de 1709, transcrit ou résume tous les actes dont beaucoup d'originaux ne figurent plus aux Archives nationales. »

« En 1211, vénérable frère André de Cobor, Grand prieur de la chevalerie du Temple en France, fait savoir que Gui de la Grange-Viétin donne trois arpents de bois auprès de Beaufort, avec un cens annuel de quatre sols six deniers à prendre sur une terre proche du vivier de Chevru. »

Maison du Temple de Coulommiers


Maison du Temple de Coulommiers
Maison du Temple de Coulommiers


Domaine du Temple de Bibartault


Domaine du Temple de Bibartault
Domaine du Temple de Bibartault


Le 2 mars 1219 est signé un accord intéressant pour nous. Il s'agit d'un compromis entre Hersende, abbesse, et le couvent de Jouarre, d'une part, et les Templiers de Coulommiers, de l'autre, au sujet du partage des revenus des terres, prés et bois de Bilbartault (près de Maisoncelle-en-Brie), entre deux chemins voisins de la terre de Thomas de Signy. Les Templiers devront acquitter chaque année au couvent de Jouarre trente sous de Provins de cens, à la saint Rémi, et trois muids de blé (moitié froment, moitié avoine) avant Noël, calculés d'après la mesure de Jouarre, et prélevés sur la grange de Bibartault « in grangia de Bibertost. »

A l'avenir, les Templiers n'auront pas le droit d'acheter des terres ou autres biens mouvant du couvent de Jouarre, sans la permission dudit couvent. Ce texte est le plus ancien connu concernant les biens de Bibartault, et c'est alors bien des Templiers de Coulommiers qu'ils dépendent. Bibartault n'est encore qu'une grange: plus tard seulement les Templiers en feront une commanderie autonome et encore la chapelle ne fut jamais construite: après l'arrestation des Templiers, le compte rendu de visite en date du 28 novembre 1312 précise « à noter que dans la grange les Templiers avait préparé un petit mur qui est bon pour construire une chapelle dans ladite maison. » Devenus à cette date propriétaires des biens du Temple et donc de Bibartault, les hospitaliers en supprimèrent la commanderie. Les biens de Bibartault seront dès lors de nouveau rattachés à la commanderie de Coulommiers.
En 1224, Pierre Duclos quitte et cède aux Templiers de Coulommiers tous ses droits sur les biens de son neveu défunt Raoul de Citre.

Noisement


Domaine du Temple de Noisement
Domaine du Temple de Noisement


En 1228, par la copie latine d'un acte, nous apprenons que Gervais de Chantauvil approuve, consent et ratifie la donation de hostises ou logements avec leurs appartenances, situées à Noisement, que Gervais de Chantauvigny, son neveu, a données aux frères chevaliers du Temple de Coulommiers. (Près La Ferté-sous-Jouarre)
Cette propriété sera l'une des plus importantes de la commanderie.

Le 28 octobre 1229, Thibaut de Champagne vend aux Templiers de Coulommiers la gruerie des bois qu'ils possédaient dans ses domaines, pour la somme de dix mille livres de Provins. Ils en étaient déjà propriétaires, mais cette vente les libère des redevances annuelles qu'ils avaient encore à payer.
En juin 1232, les Templiers reçoivent un don très important. Par un acte d'une belle calligraphie,

« Thibaut, comte palatin de Champagne et de Brie, fait savoir que pour demeurer quitte envers les Templiers de Coulommiers d'une somme de 94 livres de rente qu'il leur devait tous les ans pour donation et autres causes, il leur a donné la quantité de 400 arpents de terre à prendre dans la forêt de Mahant lui appartenant.

Maison du Temple de Coulommiers


Maison du Temple de Coulommiers
Maison du Temple de Coulommiers


En décembre de la même année il complète sa donation. « Par compensation et par échange cède à perpétuité 400 arpents de terre qu'il leur assigne à prendre, à savoir: 232 arpents et demi au lieu dit les Assiettes, entre les bois du Temple et les essarts de Robert de Milly, reconnaissant avoir vendu les bois qui s'y trouvent de plus aux dits frères chevaliers, qu'il en tient quittes ; plus 130 arpents dans la forêt de Mahant, entre la terre de Bibartault appartenant au Temple et les bois du-dit Robert de Milly et ceux de Saint-Denis ; et enfin 37 arpents et demi au lieu-dit La Coarde sur le chemin d'Aulnoy à Sarcousses, sans se réserver aucun droit sur les-dits biens cédés. »
Un arpent représentant environ un demi-hectare actuel, c'est ainsi un domaine considérable de près de deux cents hectares que le comte de Champagne, Thibaut IV, donne aux Templiers de Coulommiers.

Les dons continuent. Les templiers reçoivent ainsi, en résumé
— En mai 1233, plusieurs muids de grain (blé d'hiver et avoine) à prendre sur la dîme de Doue, dont dame Philippe de Paravant et son fils Guillaume, chevalier, confirment la donation faite par Lambert de Sas, père de la dite Philippe, pour le salut de son âme et celles de ses père et mère, à Dieu et aux frères chevaliers du Temple.

Domaine du Temple Trois-Maisons


Domaine du Temple de Trois-Maisons
Domaine du Temple de Trois-Maisons


— En avril 1250, le doyen de Coulommiers, Guillaume, atteste que Hugues de Trois-Maisons a donné aux frères Templiers de Coulommiers « fratribus militie templi de columbario » tout ce qu'il possédait à Trois-Maisons (près d'Amillis).
Les Templiers doivent en échange lui payer tous les ans tant qu'il vivra: trois sétiers de froment à la saint Rémy, un sétier à la saint Martin d'hiver et un sétier à la nativité du Seigneur.

— En mai 1266, Drogon de Saint-Souplet, chevalier diocésain de Meaux, et dame Emeline sa femme, donnent et cèdent en perpétuelle aumône au maître et aux frères Templiers de Coulommiers quatre livres, treize sous et quatre deniers tournois de rente annuelle à prendre sur le péage de Coulommiers, et payables chaque année dans l'octave de la chandeleur.

Triangle


Domaine du Temple de Triangle
Domaine du Temple de Triangle


— En février 1268, Etienne Tutard, de Coulommiers, donne en aumône aux Templiers, une pièce de pré située au-dessus du hameau de Triangle, près de Coulommiers, avec tous ses droits.

— En mars 1269, le même Etienne Tutard donne aux Templiers tous ses biens, meubles et immeubles en possession définitive, en reconnaissance des bons traitements et des bienfaits reçus par lui des Templiers.

— En mai 1272, abandon par échange d'une dîme que Jean de Patras, bourgeois de Coulommiers, et Marie sa femme ont cédée, quittée et abandonnée à frère Humbert de Peraut, Grand prieur et maître des maisons du Temple en France, dîme qu'ils avaient en la paroisse de Saint-Rémy-de-la-Vanne et ailleurs, et tenaient en fief de la maison du Temple, en échange de quoi les Templiers ont cédé tous les biens à eux donnés par Etienne Tutard (voir précédemment), plus une pièce de pré et un quartier de vigne, exceptée une place située audit Coulommiers entre la grange de Bertaut Le Clerc et le jardin de Robert Tutard.

— En juin 1276, abandon par trois frères, Chambellan, Félix et jean, et leur sueur Isabeau, femme de Landry, de Coulommiers, aux Templiers de tous les droits qu'ils pouvaient avoir et prétendre sur les biens, meubles et immeubles d'Etienne Tutard, avec promesse de ne les jamais inquiéter. L'acte est scellé du petit sceau de cire verte de Guillaume, prévôt de Coulommiers.

DSaint-Rémy-de-la-Vanne


Saint-Rémy-de-la-Vanne
Domaine du Temple Saint-Rémy-de-la-Vanne


— En janvier 1277, tous les biens et droits de Jacques, fils de feu Hugues de Mont-Mogier dans la ville et paroisse de Saint-Rémy-de-la-Vanne, terroirs et lieux circonvoisins, soit en terres labourables, hayes, terrages, dîmes, cens, lots, rentes et justice. Ce don est fait aux Templiers de Coulommiers et de Chevru, donc à deux commanderies en même temps, Saint-Rémy-de-la-Vanne étant à onze kilomètres à l'est de Coulommiers et à huit au nord-est de Chevru.

Saint-Siméon


Domaine du Temple de Saint-Siméon
Domaine du Temple de Saint-Siméon


Domaine du Temple de Saint-Denis


Domaine du Temple de Saint-Denis
Domaine du Temple de


— En avril 1281, tous les droits, nom, raison, action, et propriété qu'avaient et pouvaient prétendre sur les dîmes, champarts, censives et autres revenus dans les paroisses de Saint-Siméon et de Saint-Denis, deux frères Henry et Jean Jondres de la paroisse de Saint-Rémy-de-Rebais. Le don est fait en pure et perpétuelle aumône au maître et aux frères chevaliers du Temple en France pour leur maison de Coulommiers, les donateurs ne se réservant que le pré et la maison avec le pourpré.

— En novembre 1294, Philippe le Bel (alors généreux avec le Temple...) et sa femme Jeanne, reine de France et de Navarre, comtesse de Champagne, accordent aux Templiers de Brie le droit de posséder, avec amortissement et exemption de tous autres dus, plusieurs biens leur appartenant par acquisition.

— En 1301, Madame Lore de la Grange-Justain fait foy et hommage de trois arpents de bois appelés le Buisson de la Grange, assis en la couture d'Essette et cet hommage est reçu à Coulommiers par frère Raoul de Giry, commandeur de la baillie de Brie.

— En octobre 1306, Marguerite, veuve de Jean Brisecolet, donne, quitte et délaisse à toujours aux frères de la chevalerie du Temple sur Coulommiers et à leurs successeurs la moitié d'une maison qu'elle avait, assise près le moulin d'Osche, mouvant en la censive des chevaliers.

Maison du Temple de Coulommiers


Maison du Temple de Coulommiers
Maison du Temple de Coulommiers


Ainsi les biens accumulés par les Templiers de Coulommiers jusqu'à leur arrestation en 1307 étaient considérables. Les dons étaient souvent fort modestes, cadeaux de petites gens (quatre muids de blé en 1201) et quelquefois très importants (les quatre cents arpents de Thibaut de Champagne). Ernest Dessaint nous rappelle d'ailleurs dans son histoire de Coulommiers.

« Les biens des Templiers étaient très importants. Le domaine de ceux de Coulommiers s'étendait sur Aulnoy, Montanglaust, le Theil, et comprenait même une partie du quartier actuel de la porte de Meaux. Thibaut IV, comte de Champagne et de Brie, s'alarma d'une telle puissance qui, à un certain moment, pouvait faire échec à son autorité. Il porta plainte devant le roi Louis IX, qui décida que les Templiers ne pourraient plus désormais faire aucune acquisition en Champagne et en Brie sans l'autorisation du comte. »

Nous citerons plus loin une confirmation de ce fait, concernant directement la commanderie de Coulommiers, d'après les interrogatoires du « procès » des Templiers. En fait les domaines de la commanderie du Temple de Coulommiers s'étendaient dans une zone d'environ dix à quinze kilomètres autour de la commanderie, tous sur la rive droite du Grand Morin. Les biens Templiers de la rive gauche (au sud de la rivière) appartenaient à la commanderie de Chevru. Probablement cette répartition géographique est-elle liée au fait que la rive droite du Grand Morin dépendait de l'évêché de Meaux, tandis que la rive gauche relevait de celui de Sens.
Les hospitaliers continueront plus tard cette répartition des propriétés, même après les modifications des limites des évêchés. Les domaines de la commanderie de Coulommiers s'étendront alors jusqu'au-delà de La Ferté-sous-Jouarre.

Les Templiers avaient organisé leur ordre en neuf provinces, elles-mêmes divisées en bailliages. De chaque bailliage relevaient un certain nombre de maisons appelées plus tard commanderies. Au sein de la province de France, la commanderie de Coulommiers dépendait de celle du Val-de-Provins, commanderie du bailliage de Brie, elle-même subordonnée à la commanderie du Temple de Paris, chef-lieu de la province de France, avant de devenir chef d'Ordre à la suite de la perte de Jérusalem puis de Saint-Jean-d'Acre.

Les archives font également mention très fréquemment de procès ou discussions entre les templiers de Coulommiers et leurs voisins, les donateurs ou leurs héritiers, les abbayes jalouses de leurs droits, etc. C'est ainsi qu'en 1237, le Temple de Coulommiers est rendu responsable des dommages causés dans les terres de Gérard de Noisemont par l'inondation des eaux de l'étang de Bibertau (Bibartault). Ils accordent en dédommagement 1 muid de blé et 30 livres, mais: « Les-dits frères pourront faire amender la chaussée de leur dit étang du moulin de Bibertau et tirer à leur volonté des pierres et de l'eau et que les frères pourront faire haye de séparation dans la rivière (le ru de Rognon) pour la conservation de leurs poissons. »

Un document d'une belle calligraphie, daté d'octobre 1252, mentionne que « les doyen et chapitre de Meaux font savoir que la contestation d'entre les maître et frères chevaliers du Temple de Coulommiers et le prieur de Sainte-Foy du-dit lieu, d'une part, et les curés et paroissiens de la paroisse de Doue, d'autre part, au sujet de la dixme des novales du-dit lieu de Doue prétendue de part et d'autre, a été réglée à l'amiable par les arbitres, qui ont arrêté que la dixme tant des novales présentes que de celles à venir se partageront également, que les-dits frères du Temple et prieur de Sainte-Foy en auraient la moitié, et les curés et paroissiens de Doue auraient l'autre.

Maison du Temple de Coulommiers


Maison du Temple de Coulommiers
Maison du Temple de Coulommiers


Nous avons vu plus haut que la donation faite en 1269 par Etienne Tutard avait plus tard (1272, 1276...) donné lieu à des reprises, abandons de droits, etc. Dès 1270, il y avait eu procès puisque, cette année-là, les officiaux des cours épiscopales et archi-diaconales de Meaux font savoir qu'il y avait contestation entre les Templiers de Coulommiers et Guillaume de Doue, écuyer, au sujet de droits à Triangle donnés par Etienne Tutard aux templiers. Ceux-ci devront payer 15 1ivres à Guillaume qui se tiendra quitte.

Les documents conservés aux Archives nationales, partiellement cités précédemment, témoignent que les Templiers recevaient beaucoup de dons. Ils en échangeaient ou en achetaient d'autres avec leurs revenus, mais pas un texte ne fait mention de vente.

« La règle du Temple interdisait d'aliéner directement ou indirectement la moindre parcelle de propriété. »

Vers le milieu du XIIIe siècle, certains commandeurs, un peu partout en France, tournèrent la loi en créant des baux à rentes où ils louaient des terres incultes, charge au locataire de défricher et cultiver la terre pour la mettre en valeur, y construire et payer une rente.
Pour mettre fin à cette pratique, le Grand maître obtint en 1266 du pape Clément IV une bulle qui interdit tout arrentement, et déclare nuls et non avenus tous ceux passés précédemment par des Templiers, car contraires à la règle de l'ordre.
Source: La Commanderie des Templiers de Coulommiers « Vie et Résurrection » de Hervé Baptiste.

Moulins des Templiers de Coulommiers
Cette possession est constatée par un acte de Henri, comte de Troyes, qui confirme, en 1173, la donation faite par Evrard le Camérier aux Templiers, d'un moulin à Coulommiers, y compris le tenancier, avec un cens de 20 sols, en même temps qu'il approuva aussi la concession faite aux mêmes Templiers, par Ferry de Paris, d'un autre moulin à à roues, dans la même ville, avec une femme vassale et ses deux fils.
(Archives nationales S. 5176 supplément, n. 1, et S. 5 863).
Les Templiers de Coulommiers possédaient d'ailleurs plusieurs moulins aux environs de cette ville, entre autres celui des Religieuses.
En 1194, une charte de la comtesse Marie de Troyes confirme également la concession à cens, faite aux Templiers, par Pierre de Tocquin, d'un troisième moulin à Coulommiers, situé à l'entrée du château, moyennant une redevance de 8 septiers d'avoine par an.
(Archives nationales S. 5 863, Inventaire).

50. — Moulin des Religieuses ou de la Ville
D'après Michelin, ce moulin aurait été construit sous Clovis sur le brasset Breneur ou des Religieuses, dans une dépendance de l'ancien château ou hôtel des Salles. Sans affirmer qu'il en soit ainsi, nous pouvons dire que son existence est constatée au XIe siècle. C'était à cette époque une dépendance du domaine des comtes de Champagne.
En 1128, le comte Thibault II en fit don aux Templiers, qui s'installèrent à Coulommiers vers la même époque.

Un peu avant cette date, la comtesse Adèle de Normandie, fille de Guillaume le Conquérant, veuve d'Etienne-Henri, fils de Thibault I, tué en 1102 à la bataille de Rama, accorda au prieur de Sainte-Foy, outre différents droits de pêche sur la rivière, le privilège de moudre gratuitement audit moulin, jusqu'à concurrence des besoins de ses moines.

A diverses époques on désigna ce moulin sous les noms suivants : moulin du Château, de l'Hôtel des Salles, des Templiers, de la Ville, de Malte, et ensuite des Religieuses, qu'il a conservé jusqu'à nos jours, en raison de son voisinage avec un monastère de religieuses.

36. — Moulin de Triangle
Par suite de donation, il devint la propriété des Templiers et fit partie des domaines de la Commanderie de Maisonneuve-Coulommiers, dont les biens passèrent aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Ceux-ci le conservèrent jusqu'à la Révolution.
Sources : A. Bazin. Etudes sur la rivière et la vallée du Grand-Morin, Coulommiers 1902 - Bnf

Fresnoy


Domaine du Temple de Fresnoy
Domaine du Temple de Fresnoy


Un frère sergent du Temple, Jacques le Verjus, de Rebais-en-Brie, qui habitait, en 1307, la maison du Temple de Fresnoy (à Montpothier 77) non loin de Provins (77), nous apprend qu'il fut reçu, vers l'an 1267 ou 1270, un dimanche d'avant la Pentecôte, en la chapelle de la maison du Temple de Coulommiers-en-Brie, dans le diocèse de Meaux, par frère Jean de Monceaux, chevalier, précepteur de la baillie de Brie, en présence du précepteur de la maison, frère Robert le Frison, et de frère Gérard, précepteur du Temple de Provins.

Robert le Frison était encore précepteur du Temple de Coulommiers vers l'an 1291, car un frère de labour, « agricola » fut reçu à cette époque et en sa présence par frère Geoffroi [le Picard], alors précepteur de Brie: fratre Roberto Frisonre (sic) preceptore dicte doinus de Colomeriis. »

Procès des Templiers, tome I, page 504
Quando tamen ipse fuit receptus in ordine, Dominica proxima ante Pentecosten proximo preteritum fuerunt quadraginta anni vel circa, in capella domus Templi de Colomeriis Meldensis diocesis, per fratrem Johannem de Moncellis quondam militem, preceptorem tunc de Bria, presentibus fratribus Gerardo preceptore Priminensi presbytero, Roberto Frisonre preceptore dicte domus de Colomeriis, Gerardo la Vinhie et Lamberto le Ganheur servientibus, deffunctis, dictus testis, flexis genibus, peciit a dicto receptore sibi concedi panem et aquam et societatem et vestitum ordinis.

Procès des Templiers, tome I, page 505
Sed de osculis inhonestis vel crimine sodomitico vel aliquo alio illicito non fuit locutus eidem, nec credit quod predicta oscula illicita fierent, nec quod dictum sodomiticum peccatum committeretur in ordine; nec alia scit de contentis in XIII articulis supradictis. Requisitus si credit quod alii reciperentur communiter in ordine, sicut ipse fuit receptus, quoad dicta illicita, respondit quod non, quia non viderat fieri nec audiverat dici quod fierent; et tamen viderat recipi fratrem Anricum, cujus cognomen ignorat, clavigerum tunc domus Templi Remensis, in capella dicte domus, per fratrem Johannem le Verjus, fratrem quondam ejusdem testis, sunt XX anni vel circa, presente fratre Richardo de Remis presbytero dicte domus, mortuo. Viderat eciam recipi fratrem Johannem Agricolam, cujus cognomen ignorat, quondam per fratrem Godofredum, tunc preceptorem Brie, in capella dicte domus de Colomeriis, sunt vigenti anni, vel circa, presentibus dicto fratre Roberto Frisone et Lamberto Agricola, deffunctis. In quorum recepcionibus nichil fuit factum illicitum nec post, quod ipse sciat vel credat.

Puis, c'est le précepteur du Temple de Provins, frère Gérard de Provins, prêtre, que nous trouvons assistant à nouveau, en la chapelle du Temple de Coulommiers, à une réception faite vers le mois de novembre 1286, sur l'ordre de frère Arnoul de Wesemale, précepteur de la Brie.

Procès des Templiers, tome II, page 4
Dixit enim se fuisse receptum in capella domus Templi de Colomeriis in Bria, Meldensis diocesis, circa festum beati Martini hiemalis proximo preteritum fuerunt XXIIII anni vel circa, per fratrem Hugonem Picardi quondam, de mandato fratris Arnulphi de Vysamale, quondam tunc preceptoris Brie; presentibus fratribus Gerardo de Pruino presbitero, tunc preceptore domus Templi de Pruino, Remigio de Ploysi deffunctis, et quibusdam aliis de quibus non recolit, in hunc modum.

Chevru


Domaine du Temple de Chevru
Domaine du Temple de Chevru


Le précepteur de Coulommiers, vers les années 1300-1303, est un frère sergent nommé Rémi, qu'on retrouvera à des réceptions faites en un autre Temple de la Brie, celui de Chevru.

Procès des Templiers, tome I, page 584
Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit protestacione, quando juravit facta, repetita, se nescire de eis nisi quod sequitur: videlicet se recipi vidisse in capella Visitatoris Templi Parisiensis, in proximo die Cinerum erunt quatuor anni, per fratrem Hugonem de Penrando, fratres Petrum de Sivri et Gerardum de Castro Novo milites juvenes, presentibus fratribus Radulpho de Gisi receptore Campanie, teste supra examinato, Johanne de Tortavilla et Petro de Tortavilla tunc preceptore domus Templi Parisiensis, et Nicolaum de Sara servientem, Trecensis diocesis, in camera domus Templi de Sanciaco ejusdem diocesis, per dictum fratrem Radulphum de Gisi, per duas septimanas vel circa ante capcionem eorum, presentibus fratribus Symone de Jez presbytero, Stephano de Sanci, Petro de Sercellis preceptore tunc domus Trecensis, teste supra examinato, servientibus; in quorum recepcionibus, vel post, nichil vidit nec scivit illicitum fieri vel injungi, nec plus vidit recipi, nec adfuit generalibus capitulis eorum. Ipse autem receptus fuit in capella domus Templi de Cheruto Senonensis diocesis, per dictum fratrem Radulphum de Gisi, in instanti festo Pentecostes erunt VIII vel IX anni, presentibus fratribus Morello de Belna et Remigio preceptore de Colomeriis, servientibus, in hunc modum.

Procès des Templiers, tome II, page 406
Item frater Radulphus de Saltibus, etatis XXXV annorum vel circa, personaliter constitutus in dicti domini inquisitoris, nostrum notariorum et testium subscriptorum presencia, juratus et requisitus per juramentum eodem modo, dixit per juramentum suum quod fuit receptus apud Cheurutum in Bria, per fratrem Radulphum de Gisiaco, septem anni vel circa sunt elapsi, presentibus fratre Morello de Belna, et fratre Remigio tunc preceptore de Columberiis.

Præceptors de Coulommiers
Vers 1267-1291, frère Robert le Frison.
De 1300-1303, frère Rémi, sergent.
Sur la maison des Templiers à Coulommiers, voir la notice consacrée par G. Rethoré à la Commanderie de Bibartaut. Meaux, 1887.
Sources: Trudon-des-Ormes, Liste des Maisons et de quelques Dignitaires de l'Ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France. D'Après les pièces du Procès des Templiers. Revue de l'Orient Latin, tomes V, VI, VII. Ernest Leroux, Editeur. Paris 1897, 1898, 1899.

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Coulonges   (16)

Maison du Temple de Coulonges


Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Saint-Amant-de-Boixe - 16


Maison du Temple de Coulonges
Maison du Temple de Coulonges


Plus ancienne, la commanderie de Coulonges avait été installée vers 1120, sur une terre possédée dès 1070, par l'abbaye de Saint-Amant-de-Boixe. En 1171 et 1173, le grand maître de l'ordre en Aquitaine, Guillaume Ponet, y résida. Les Templiers de Coulonges, ayant étendu leurs possessions vers la forêt de Boixe, il est à présumer que la création du temple dont nous avons parlé, fut leur oeuvre.

Bien que d'apparence assez fruste, la chapelle Notre-Dame paraît n'avoir été édifiée que postérieurement à la fondation de cette commanderie. Longue de deux travées, la nef s'adapte sans transition au choeur fermé par un mur droit (cette chapelle mesure vingt-cinq mètres de longueur sur sept mètres dix de largeur). La voûte primitive a disparu, mais les colonnes destinées à recevoir les doubleaux sont encore en place; celles qui précèdent le choeur s'appliquent sur des dosserets.
Ce parti se retrouve dans différents sanctuaire de l'ordre.

Coulonges Triplet



Coulonges Triplet Img Jacques Filhol
Coulonges Triplet Imgage Jacques Filhol


La sculpture des chapiteaux, assez grossière, ne reproduit que des feuillages et des crochets. Aucune décoration ne se voit au triplet dont les ouvertures, très ébrasées, ont été murées jusqu'à mi-hauteur. Ce chevet paraît bien austère quand on le compare à celui du Fouilloux.

Extérieurement, le portail avec ses trois rouleaux accompagnés de boudins, rappellerait le type limousin, si un cordon chargé de têtes de clous ne bordait l'archivolte. Une simple ouverture ajoure l'étage et un clocher-arcade, à une seule baie, surmonte la façade. Au chevet, un galon également en têtes de clous souligne les baies; la fenêtre médiane, plus large, domine les deux autres.

Les contreforts plats, au chevet, furent renforcés aux autres parties de l'édifice. A la suppression des Templiers, l'église, devenue paroissiale après 1700, fut confiée aux religieux du monastère de Saint-Amant-de-Boixe.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - S.A.H.C.

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Coulounieix-Chamiers   (24)

La Templerie de Coulounieix


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Périgueux-Ouest - 24


La Templerie de Coulounieix
La Templerie de Coulounieix


— Au XIIe siècle, les Templiers avaient installé une maladrerie, annexe des Andrivaux, « La Templie. » Elle était proche d'Ecorne-boeuf, le coteau ou se dressait les fourches patibulaires de Périgueux. « Furchae descornabus. » (Abbé de Lespine, état de 1365)
Sources: André Goineaud-Bérard, Templiers et Hospitaliers en Périgord - Editions Pilote 24, février 2002

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Coulours   (89)

Maison du Temple de Coulours


Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Cerisiers - 89


Maison du Temple de Coulours
Maison du Temple de Coulours


La maison du Temple de Coulours, est une fondation qui remonte à l'année 1157 ou 1158. C'est au moins ce qui paraît résulter des termes d'une charte de Henri, archevêque de Sens, datée de 1159, par laquelle ce prélat, pour mettre fin à un différend qui s'était élevé entre les frères de la chevalerie du Temple et l'abbé de Saint-Remi de Sens, au sujet de la dîme de Coulours, décida comme arbitre choisi par les parties, que les Templiers ne devaient aucun droit de dîme pour la maison qu'ils venaient de faire construire dans la paroisse de Saint-Remi, appelée Coulours, « pro mansione nuper edificata in parochia Saint-Remigii que dicitur Coloirs. »
Quant à la dime due par les habitants du village, elle devait se partager entre l'abbé de Saint-Remi et les frères du Temple.
Ceux-ci eurent encore au XIIe siècle des démêlés avec les seigneurs des Sièges, « les Sièges, village voisin de Coulours.
Jacques des Sièges, « de Eschegiis », leur réclamait des droits dans le finage et la forêt de Coulours, « in foresta de Coloiro », et leur contestait la possession des larris ou bruyères du lieu, et le droit d'usage dont ils jouissaient dans le bois de Rasthel, « Le Rateau, commune de Bagneaux. » Ce désaccord se termina par une transaction passée en 1174 devant Guillaume, archevêque de Sens.

Vue de la tour et de la chapelle



Maison du Temple de Coulours
Vue de la tour et de la chapelle au siècle dernier


Quelques années après, nous voyons Hilduin des Siéges reconnaissant aux Templiers la libre jouissance du quart du bois des Sièges, « nemoris de Eschegiis. » Il convenait avec eux que les produits de certains terrages qui, avec quelques dîmes, leur étaient communs, et se trouvaient dus par les hommes des Sièges, de Coulours et de Vaudeurs, « de Valle Rederis », seraient emmenés dans une grange que les frères du Temple feraient bâtir à Coulours, en vertu d'un accord fait entre eux en 1188, sous le sceau de Michel, archevêque de Sens.
Une charte de W, abbé de Vauluisant, « Vallis lucentis », de l'année 1193, régla avec les Templiers et leurs hommes de Coulours, des droits de pâturage qu'ils avaient de part et d'autre dans les bois de Cerilly, « de Cereliaco », des Loges, « de Logiis », et de Glande.
Coulours sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Le Commandeur était seul seigneur, au temporel comme au spirituel, du village de Coulours; il avait la collation de la cure et toutes les dîmes de la paroisse.
L'hôtel de la Commanderie était situé près de l'église. En 1460, le commandeur Thomas Denglos fit entourer d'un grand mur les jardins de son hôtel, et renferma dans cette même enceinte l'église et le cimetière.

Vestiges de la chapelle



Maison du Temple de Coulours
Vestiges de la chapelle de Coulours


Le domaine de Coulours comprenait 1400 arpents de terre en labour, prés et bois. Il n'en restait plus à la fin du siècle dernier que 360 arpents.
Un document très-curieux qui nous est resté, est une déclaration du temporel de la commanderie, faite en 1338, pour être envoyée au pape Benoît. On voit par ce document, que la maison de Coulours, « domus de Cataloriis », était alors d'un revenu de 171 livres, 17 sols, y compris les droits de justice et de seigneurie.

Membres de Coulours


Les maisons qui dépendaient de celle de Coulours étaient:

Mesnil-Saint-Loup


La maison de Mesnil-Saint-Loup, « domus de Mesnilio Sancti Lupi ».


Bien du Temple Mesnil-Saint-Loup
Domaine du Temple Mesnil-Saint-Loup


Luteau


La maison du Luteau, « domus de Lutello ».


Domaine du Temple de Luteau
Domaine du Temple de Luteau


Turny


La maison de Turny, « domus de Turnyaco ».


Domaine du Temple de Turny
Domaine du Temple de Turny


Turny, canton de Brienon, Yonne
— Turniacum, 1150 (Cartulaire général de l'Yonne, I, 474)
— Tune, 1151 ; Turny, 1153 (Abbaye de Dilo)
— Turnei, XIIe siècle (Abbaye de Vauluisant) ; fief relevant de la terre de Vénizy, 1602 (Archives de la commune)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.

Rigny


La maison de Rigny, « domus de Regniaco ».


Domaine du Temple de Rigny
Domaine du Temple de Rigny


Sivrey


La maison de Sivrey, « domus de Syvriaco »


Domaine du Temple de Sivrey
Domaine du Temple de Sivrey


La maison des Vallées, désignée alors sous le nom de « domus de Valle Severini. » (Près de Bercenay-en-Othe)

Vallées



Domaine du Temple des Vallées
Domaine du Temple des Vallées


Vallée


— Hameau commune de Bercenay-en-Othe
— Vallis que vocatur Bretenensis, 1104 (Cartulaire de l'Yonne)
— Vallée, 1553 (Extrait des états sommaires du baillage de Troyes)
— Valest, XVIIIe siècle (Pouillé)
— Vallée, XVIIIe siècle (Cartes de Cassini)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.

Chevaliers de Saint-Jean


Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, en possession de la commanderie de Coulours, y ajoutèrent de nouveaux membres:
La terre et seigneurie templière de Belleville.

Belleville



Domaine du Temple de Belleville
Domaine du Temple de Belleville


Belleville


— Hameau de Prunay-Belleville.
— Bella villa, 1148 (Cartulaire de l'abbaye du Paraclet)
— Belle villa juxta Marigniacum, 1215 (Chartier du prieuré de Foicy)
— Bella villa juxta Marigny, 1226 (Cartulaire du Temple)
— Belleville, XVIIIe siècle (Cartes de Cassini)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.

Et des maisons des Templiers à Sens, qui leur provenaient aussi des Templiers.

Sens



Domaine du Temple de Sens
Domaine du Temple de Sens


En 1469, la commanderie avait été tellement ruinée par les guerres, que ce qu'elle rapportait ne pouvait plus suffire à l'entretien d'un commandeur. Le Grand-Maître de l'Hôpital, après avoir pris l'avis de son conseil, décida que cette commanderie serait supprimée, et que ses biens seraient réunis à celle de Troyes.

Cet état de choses dura jusqu'à 1598, époque à laquelle la commanderie de Coulours fut rétablie et composée de la plupart de ses anciens membres, plus:
De la commanderie de Barbonne, détachée de la commanderie de Troyes.

Barbonne



Domaine du Temple de Barbonne
Domaine du Temple de Barbonne


Et de ce qui restait des anciennes commanderies de Rosnay-l'Hôpital

Rosnay-l'Hôpital



Domaine du Temple de Rosnay
Domaine du Temple de Rosnay


La Chapelle-Lasson, détachée de la commanderie de Troyes.

La Chapelle-Lasson



Domaine du Temple La Chapelle-Lasson
Domaine du Temple La Chapelle-Lasson


Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Charte, cartulaire de l'Yonne


Traité entre les Templiers de Coulours et les moines de Vauluisant - An 1193, 5 août.

Frère Raoul de Montletard, Maître des Templiers en France, rapporte le traité qu'il a fait entre les templiers de Coulours et les habitants de ce lieu, d'une part, et les moines de Vauluisant, de l'autre, au sujet du pâturage dans les bois de Cérilly et des Loges, et de la glandée et de l'usage des chemins. La charte fut lue au peuple dans l'église de Coulours.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Avant 1150. Accord entre l'abbaye de Vauluisant et les Templiers de Coulours, passé devant Saint Bernard

Saint Bernard règle un différend élevé entre l'abbaye de Vauluisant et les Templiers de Coulours de la manière suivante : les chevaliers ont cédé aux moines tout ce qu'ils possédaient à Cérilly, depuis la limite tracée entre leur grange et celle des moines, de sorte que depuis ce point jusqu'à Sevies les chevaliers ne pourront rien acquérir que par donation.

D'autre part, les moines ont abandonné aux Templiers tout ce qu'ils possédaient depuis la limite ci-dessus désignée jusqu'au bord de la Vanne, avec la même réserve pour les acquisitions à venir.

In nomine sancte et individue Trinitatis, notum sit omnibus presentibus et futuris quod inter monachos Vallislucentis et milites Templi de Colatorio, per manum Bernardi, Clarevallensis abbatis, facta est hec compositio :
Quod milites Templi quicquid babebant in territorio de Cirilli, de divisione quæ est inter grangiam ipsorum militum et grangiam monachorum, totum monachis concesserunt, id est medietatem atrii, medietatem decime et terras alias ; ita ut deinceps a divisione predicta usque ad Sevei nichil nemoris neque terræ adquirere possint milites Templi, nisi forle omnino gratis datum fuerit in elemosinam, ut nichil terrene subventione ab eis accipiat isque dederit.

Similiter et monachi Vallislucentis coucesserunt militibus Templi quicquid habebant a predicla divisione usque ad ripam Venne, ita ut in valle illa nichil possint adquirere nemoris seu terre, nisi forte gratis omnino ab aliquo fuerit datum ; ut nichil terrene subjectione ab bis accipiat is qui dederit.

Laudavil hoc Norpaudus, abbas Vallislucentis et frater Evrardus, magister fratrum de Templo qui in Francia sunt. Et ut firmum permaneat, utriusque sigillo firmatum est, cum sigillo abbatis Clarevallensis.
Laudavit hoc et frater Hunlfredus magister Colatorii.
Chirographe scellé autrefois de trois sceaux à cordelettes de chanvre. Il ne reste plus que deux sceaux : l'un, celui de saint Bernard, petit ovale, représente une main issant de droite et tenant une crosse, et pour légende : SIGNUM ABBATIS CLAREVALLIS ; l'autre, celui de l'abbé de Vauluisant, gros orbiculaire, porte au centre une petite croix, et pour légende : SIGILLUM ABBATIS VALLISLUCENTIS.
Archives de l'Yonne, F. Vauluisant, I. I, S. L. 2.

Sources: Cartulaire général de l'Yonne : recueil de documents authentiques pour servir à l'histoire des pays qui forment ce département. Volume 1, page 462. Auxerre M DCCC LIV. - Bnf

Maison du Temple de Coulours et le Procès


Maison du Temple, du diocèse de Sens, qui eut rang de baillie et dont le chapelain fut aussi curé du village de même nom. Il dut y avoir deux précepteurs à Coulours, l'un de la baillie, l'autre de la maison; celui de la baillie exerçant son autorité sur de petites maisons de l'Ordre, sises dans les diocèses de Sens et de Troyes, comme, par exemple, Turny, où nous avons trouvé le précepteur de la baillie de Coulours, Henri « de Supino » Le même se retrouve, à une époque un peu antérieure (vers 1290), en la maison du Temple du Mesnil-Saint-Loup, afin de procéder à une réception dans le Temple.

Procès des Templiers, tome I, page 307


Et primo, ad IIII primos dixit se fuisse receptum in ordine Templi in capella domus Templi de Maynilio sancti Lupi Trecensis diocesis, die Dominica post octabas instantis festi Purificationis beate Marie, erant XX anni vel circa, per fratrem Anricum de Supino, preceptorem tunc baylive Templi de Coloribus, post missam, inter horam prime et tercie, presentibus fratribus Michaele presbitero, curato tunc ecclesie de Turniaco, Thoma de Veneysi, Johanne dicto le Ganheur, Johanne Bergerio, jam deffunctis, ut dixit, et Thomas de Funis, servientibus, de cujus Thoma vita vel morte dixit se nichil scire.

Procès des Templiers, tome I, page 312


Lectis autem et expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit ad eos ut sequitur: et primo, ad IIII primos respondit se fuisse receptum in capella domus templi de Turniaco diocesis Senonensis, post missam ante horam prime, a fratre Anrico de Supino preceptore ballive Templi de Coloribus, presentibus fratribus Michaele de Bria presbitero, Thoma de Veneysiaco, Roberto de Chananes, Symone de Bella Villa in Campania et Guidone de Supino servientibus, de quorum vita vel morte dixit se nichil scire nisi de presbitero quem scit esse mortuum.

En 1297 ou environ, le visiteur de France, frère Hue de Perraud, vient à Coulours ou ne fait que passer sans qu'il soit donné d'autres détails sur sa visite, ni sur le précepteur à cette époque, et nous éprouvons quelque embarras à nommer le véritable successeur d'Henri, car, après lui et à la même époque Jean Morel de Beaune et Laurent de Beaune sont tous deux désignés comme maîtres de la baillie de Couleurs « Schottmuller, tome II, page 20 »

Procès des Templiers, tome II, page 343


Item frater Reginaldus de Fontanis, etatis triginta annorum vel circa, juratus eodem modo et requisitus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Coloribus in Ota, per fratrem H. de Paraudo, decem anni sunt, presentibus fratre Hugone de Chalou nepote dicti fratris H. de Paraudo, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.

Quoi qu'il en soit, c'est par le précepteur de cette maison (ici, c'est Jean Morel de Beaune) que fut reçu, vers 1299, à Coulours, en présence du frère Constant, chapelain-curé, un sergent originaire du diocèse, qui, arrêté plus tard, ne fut pas mis à la torture et dit avoir connu, avant de faire partie de l'Ordre du Temple, un chapelain-curé de Coulours, nommé Jean « Schottmuller, tome II, pages 56-58 »

C'est encore Jean de Beaune, qualifié maître de la baillie de Coulours, que nous avons trouvé, en août 1306, à Joigny; aussi, croyons-nous que c'est par erreur que frère Laurent de Beaune est dit précepteur de Coulours, à propos d'une réception qu'il aurait faite en la maison du Temple de Vallée, dans le diocèse de Troyes.

Procès des Templiers, tome II, page 411


Dixit eciam quod vidit recipi fratrem Guillermum de Sancto Leonardo de Corbigniaco, in domo de Valeia, per fratrem Laurencium de Belna preceptorem de Coulours, in quadam camera dicte domus, dicens quod statim quod mantellum fuit sibi positum ad collum dicti Gerardi, ipse qui loquitur recessit ad parandum mappas pro commestione, et propter hoc nescit quid fuit sibi postea factum vel dictum, tamen credit quod fuit eodem modo receptus, et quod alii fratres dicti ordinis eodem modo recipiantur.

Quant au chapelain de Coulours en 1307, c'était encore frère Constant dit Constant de Bercenay.

Procès des Templiers, tome I, page 65


Eisdem die et loco fuerunt adducti coram eisdem dominis commissariis fratres subscripti, qui adducti fuisse dicebantur de Aciis Parisiensis diocesis, videlicet fratres Raynaldus de Pruino presbyter Senonensis, Johannes de Mortuo Fonte presbyter Suessionensis, Johannes Ducis Parisiensis, Matheus de Atrabato, Robertus Vavassor Ambianensis, Guillelmus Espanbart Constanciensis, Jacobus de Rupella Bisuntinensis, Radulphus de Grandi Villarii Ambianensis, Symon lo Reppe Tornacensis, Gosso de Gandano Tornacensis, P. de Serra Trecensis, Johannes de Ressi Lingonensis, Bertrandus Coquardi Ambianensis, Constancius de Brecenay presbyter curatus ecclesie de Coleurs Senonensis, Girardus de Genefle Leodiensis, Michael de sancto Maninio Ambianensis, Addam de Versiaco Suessionensis, Raynaldus de Fontaynes Lingonensis, et Johannes de Foresta dicte Lingonensis diocesium. Qui sigillatim et separatim requisiti a dictis dominis commissariis, si volebant defendere dictum ordinem, responderunt quod sic, et pecierunt ecclesiastica sacramenta, et laxacionem carcerum. Acta fuerunt hec predictis die et loco, presentibus me Floriamonte et aliis notariis supra proximo nominatis, excepto Nicolao Constanciensi.
Enfin, l'on trouvera certaines indications sur les revenus de la maison dans le fragment de Journal du Temple auquel nous avons déjà fait des emprunts: Mémoire sur les opérations financières des Templiers, pages 166, 172, 177, 178, 207, 209:
— Le 5 mai 1295, de Petro Soyer, per Petrum de Pontibus-Sancte-Maxencie, 35 1ivres, super preceptorem Collatoriarum, ...;
— Le 13 juin 1295, de preceptore Collatoriarum, per Petrum Soier, 8 1ivres, ...;
— Le 5 juillet 1295, de preceptore Collatoriarum, per Petrum Soier, 75 1ivres 10 sous, ...;
— Le 12 juillet 1295, de Petro Soier 22 livres 10 sous super preceptorem Collatoriarum, ...;
— Le 19 juin 1296, de preceptore Collatoriarum per P. S., 113 sous, ...;
— Le 3 juillet 1296, de preceptore Collatoriarum, 440 livre Tournois.

Præceptors de la baillie de Coulours


Vers 1290-1295, frère Henri « de Supino »
En 1299-1306, frère Jean Morel, de Beaune.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès par l'abbé de Saint-Corneille contre André de Coulours


La maison des Templiers de Coulours. Saisie de leur vin. Les droits restés à leur charge, février 1213 (1214, n, s.)
Un long procès, intenté à André de Coulours, grand maître des Templiers en France, par l'abbé de Saint-Corneille, s'est ainsi terminé à l'amiable.
Trois choses étaient en litige, la maison des Templiers, leur vin et les droits à payer.
L'abbaye de Saint-Corneille accorde que la maison des Templiers et tout ce qu'ils possèdent sur son domaine restent désormais leur propriété, sans qu'on puisse les forcer à vendre. Les Templiers en retour s'engagent à ne plus réclamer de dommages-intérêts pour les frais résultant du procès à eux intenté. Ils renoncent même aux quinze livres que leur a octroyées un jugement rendu par le prévôt de Saint-Symphorien et les juges rémois.
De part et d'autre, il est entendu que ni le prévôt de Saint-Symphorien, ni les juges de Senlis, de la Morinie et de Reims n'auront jamais plus à s'occuper de ce différend.
Les moines de Saint-Corneille avaient saisi six tonneaux de vin appartenant aux Templiers. Ils s'engagent à en restituer la valeur au dire d'experts.
Quant au payement des droits de forage, rouage, rivage et autres droits accoutumés, objet du troisième différend, les parties s'en remettent à l'arbitrage de Thomas, chantre de Noyon, et de P., sous-doyen d'Orléans.
André de Coulours donne acte aux religieux de ces arrangements.
Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne. 2. 1218-1260, publié par le chanoine Morel, Société historique de Compiègne. Editeurs J. Belin (Montdidier), H. Champion 1904-1909

Procuration donnée par André de Coulours à Simon


Procuration donnée à Simon par les Templiers, pour aller recevoir la valeur de leur vin saisi. Février 1213 (1214, n. s.)
André de Coulours, grand maître de la milice du Temple en France, fait savoir à Richard, abbé de Saint-Corneille, qu'il vient de constituer Simon son procureur, pour aller estimer avec deux experts la valeur des six tonneaux de vin, saisis sur les Templiers par l'abbaye de Saint-Corneille.
Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne. 2. 1218-1260, publié par le chanoine Morel, Société historique de Compiègne. Editeurs J. Belin (Montdidier), H. Champion 1904-1909

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461

Coupel   (02)

Ferme du Temple de Couppet


Département: Aisne, Arrondissement: Laon, Canton Crécy-sur-Serre, Commune: Mesbrecourt-Richecourt - 02


Ferme du Temple de Coupel
Ferme du Temple de Coupel


J'ai localisé personnellement Couppet sur la carte de Cassini
C'était un membre de la commanderie de Catillon-du-Temple, consistant en une ferme, située à Mesbrecourt, vers Assy. Il est fait mention de cette maison dans des lettres de l'official de Laon, du mois de janvier 1246, par lesquelles un sieur Gobert, dit Li Pez de Chevresis, déclare avoir vendu aux frères de la chevalerie du Temple de Catillon un muid de froment de rente, à la mesure de Coupel, qu'il avait droit de prendre chaque année dans la maison de Couppet, « in domo de Coupel » appartenant aux dits frères.

Catillon-du-Temple


Département: Aisne, Arrondissement: Laon, Canton Crécy-sur-Serre, Commune: Nouvion-et-Catillon - 02


Domaine de Catillon-du-Temple
Domaine de Catillon-du-Temple



D'autres lettres du même official, de l'année 1265, nous apprennent qu'un sieur Evrard le Riche, « dictus dives », de Vaux, fît don aux frères du Temple, de diverses pièces de terre situées à Mesbrecourt, dont une « au Cailliau », derrière le bois de Catillon; une autre, au lieu dit Bergericourt; une troisième, en « la Courboule », touchant au sentier de Catillon à Chevresis; et la quatrième, tout contre la maison des Templiers, appelée Coupel, « juxta domum Templariorum que dicitur Coupel. »

Lors de la visite prieurale de 1495, la maison de Coupel était tout en ruines: elle n'existait plus au XVIIe siècle; et les terres qui en dépendaient, se trouvaient réunies à la maison de Catillon.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Couppet


— Ferme, commune de Mesbrecourt-Richecourt
— Coupel, Couppel, 1411 (Arcives de l'Empire J 801 n° 4)
— Coppet, 1541 (Cab, M. Gauger, arpenteur à Mayot)
— Couppet, 1568 (Acquits, archives de la ville de Laon)
— Cense de Coupet, 1699 (Titres de la Commanderie de Laon)
— Cette ferme appartenait autrefois à la commanderie de Laon ; elle était située à l'extrémité des territoires d'Assis-sur-Serre et de Mesbrecourt. Sa destruction date de 1595.
— Le lieudit Coupet-Brûlé indique encore l'emplacement de cette ferme au plan cadastral de Mesbrecourt.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aisne, par M. Auguste Matton, Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI

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463

Courban   (21)

Seigneurie du Temple de Courban


Département: la Côte-d'Or, Canton: Montigny-sur-Aube, Arrondissement: Montbard - 21


Seigneurie du Temple de Courban
Seigneurie du Temple de Courban


En 1230, Herard de Chastenay vendit cette seigneurie aux Templiers d'Epailly.
On voit figurer au procès plusieurs frères portant le surnom de Corbon, ou plutôt Courban, probablement parce qu'ils étaient nés dans ce village: entre autres Garin de Corbon, frère servant, exerçant la profession de tireur de pierres, lathomus.
Et Symon de Courban, diocèse de Langres, qui annonça avoir été reçu en la maison d'Epailly par son précepteur Hugues de Villers.
— Procès des Templiers tome 2, CORBON (F. Garinus), page 53 - Frater Garinus de Corbon serviens lathomus, Lingonensis diocesis.
— Procès des Templiers tome 1, CORBON (F. Johannes DE), pages 66, 110.
— Procès des Templiers tome 1, CORBON (F. Petrus DE), page 70.
— Procès des Templiers tome 1, CORBON (F. Raymondus DE), page 131.
— Procès des Templiers tome 1, CORBON CORBAN vel CORBONO (F. Matheus DE), pages 58, 97, 103.
— Procès des Templiers tome 1, CORBONE (F. Symon de), page 338; son interrogatoire, page 350.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Seigneurie du Temple de Courban


Curboum, Curtboum (1210), Corbeon (1221), Corboium, Corbaon (1224), Corbeon (1230).
Différents biens à Courban, à Louesme, à Bissey-la-Côte sont donnés dans le même acte et ce, à plusieurs reprises, en 1210, 1234, 1236, 1238.
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

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464

Courchamp (Chaume-et-)   (21)

Métairie du Temple de Courchamp


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Dijon, Canton: Fontaine-Française, Commune: Chaume-et-Courchamp - 21


Métairie du Temple de Courchamp
Métairie du Temple de Courchamp


Dès 1144, les Templiers y prélevaient des droits de dîmes sur le hameau et possédaient la métairie de l'Envieuse.
De nombreux champs sont concédés dès 1234.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Courchamp


— Canton de Fontaine-Française
— Johannes de Curto Campo, 1114 (Fonds de la Romagne, H 1230)
— Ecclesia de Corchamp, 1163-1179 (Fonds de la Romagne, H 1230)
— Corchamp, 1185 (Fonds de la Romagne, H 1237)
— Cultus Campus, 1244 (Fonds de la Madeleine de Dijon, H 1205)
— Courchamp, 1413 (Fonds de la Romagne, H 1237)
— Corchamps, 1487 (Archives de la Haute-Marne, G 226)
— Courchant, 1496 (Fonds de la Madeleine de Dijon, H 1205)
Sources: Alphonse Roserot. Dictionnaire topographique du département de la Côte d'Or. Paris MDCCCCXXIV.

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467

Courroirie (La)   (21)

Fief et chapelle de La Courroirie


Département:Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Recey-sur-Ource, Commune: Leuglay - 21


Fief et chapelle de La Courroirie
Chapelle de La Courroirie


Ce fief fut donné dès 1164 par le seigneur du lieu, Jean, confirmé par sa veuve en 1202. A Leuglay, les Templiers possédent la Chapelle dite « de la Courisolée de la Courroirie », chapelle du XIIIe siècle.

Chapelle de La Courroirie



Fief et chapelle de La Courroirie
Chapelle de La Courroirie


Plusieurs transactions leur permirent de posséder en ce lieu, des bois, des eaux, de nombreux droits d'usages dans les bois communaux, une portion de justice, et d'obtenir des exemptions de dîmes.

Près du village de Leuglay, la Maison de La Courroirie, il est difficile de la située vraiment. Les propriétaires m'ont dit que ce domaine était sous la juridiction d'une abbaye de chartreux disparue de nos jours...
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Chapelle de La Courroirie



C'est une propriété privée, elle ne se visite pas
Fief et chapelle de La Courroirie
Chapelle de La Courroirie


Fief et chapelle de La Courroirie


Leuglay, Leugler, hameau sur la commune de Recey-sur-Ource
— Leuglerium, 1124, cartulaire de Saint-Etienne.
— Luggler, 1163-1179 (Maison du Temple de Bure, H 1166)
— Uggler, vers 1174 (Maison du Temple de Dijon, H 1169)
— Raynardus de Leuglari, 1189 (Maison du Temple de Bure, H 1160)
— Nugleium, 1202 (Fonds de la Maison du Temple de Bure, H 1160)
— Leugler, 1205 (Fonds de la Maison du Temple de Bure, H 1160)
— Leuglé, 1271 (Fonds de la Maison du Temple de Bure, H 1160)
— Leuglayum, 1323 (Bure, H 1166)
— Lehugleyum, 1330 (Bure, H 1166)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Côte-d'Or - Alphonse Roserot - Paris - MDCCCXXIV.

Chapelle de La Courroirie



C'est une propriété privée, elle ne se visite pas
Fief et chapelle de La Courroirie
Chapelle de La Courroirie


Corroirie (La), ferme et chapelle, commune de Leuglay.
— La Courre en 1688 (Lugny, plans)
— La Corrairie, 1746 (Lugny, plans)
— Correrie, XVIIIe siècle (Cassini)
— Corroirie, XIXe siècle (Etat-Major)

En 1789, Leuglay dépendait de la province de Champagne, généralité de Châlons, baillage et élection de Langres. Son église, sous le vocable de Saint-Martin, était succursale de celle de Voulaines (Voulaines-les-Templiers).
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Côte-d'Or - Alphonse Roserot - Paris - MDCCCXXIV.

Chapelle de La Courroirie



C'est une propriété privée, elle ne se visite pas
Fief et chapelle de La Courroirie
Chapelle de La Courroirie


Fief et chapelle de La Courroirie


Suivant ces sources, la Courroirie avait à Troyes un étal a viande, les Templiers en possédaient un très grand nombre.
— Correria, Corrigiaria, Courrroirie « Stalla, domus, platea in correria » acte de 1207, 1233, 1247, 1263, dans le cartulaire de Saint-Etienne.
— 1220, dans Harmand, Notice sur la léproserie de Troyes, pages 41 et 124.
Sources: Bourquelot, Louis Félix - Etudes sur les foires de Champagne, sur la nature, l'étendue et les règles du commerce qui s'y faisait aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles (1865)

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1660

Cours (Les)   (11)

Château des Templiers Les Cours


Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Lagrasse, Commune: Fajac-en-Val - 11


Château des Templiers Les Cours
Château des Templiers Les Cours


1138, mardi 27 septembre. Raimond, évêque de Carcassonne, et les chanoines de Saint-Nazaire font remise à l'ordre du Temple de la dîme de ce qui sert à la nourriture des frères du Temple résidant aux Cours.
Sources: Marquis d'Albon, Bullaire du Cartulaire Général de l'Ordre du Temple, 1119-1150, Paris 1913

Les Cours


— Cour (Les), ruines d'un ancien château, propriété des Templiers, commune de Fajac-en-Val; en contre-bas des ruines on distingue encore l'emplacement du cimetière; l'église était sous le vocable de Notre-Dame des Baulx.
— Villa de Curtes, 1146 (Archives de la Haute-Garonne, fonds de Malte, commanderie de Cours, I, 6.)
— Beata Maria de Cortz, ... in villa Sante Marie de Cortz, 1162 (Ibidem, Margie, XXI, 1)
— Decimae de Curtibus, 1175 (Ibidem, I, 22)
— Prope Curtes..., in decimali de Curtibus, 1269 (Archives du chapitre de Carcassonne, Ave Maria, folio 25)
— Domus Militiae Templi de Curtibus, 1292 (Mah., V, 26)
— Castrum de Curtibus, 1347 (Archives de la Haute-Garonne, fonds de Malte, commanderie de Cours, I, 12)
— Cours des Templiers, 1781 (C. Diocèse de Carcassonne)
— Le Castelas (Vulgaire)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.

Fajac-en-Val


— Commune du canton de Lagrasse.
— Eglise dédiée à l'Assomption de la Sainte Vierge, annexe du Mas-de-Cours.
— Ancienne dépendance de la Maison du Temple de Douzens puis de la commanderie de Douzens, Ordre de Malte.
— Le village est divisé en deux hameaux: Fajac-le-Haut, Fajac-le-Bas.
— Le Mas de Fajac, paroisse Notre Dame dels Baus, 1581 (Archives de l'Aude, non inventorié)
— Fajac, succursalle, 1781 (Chapitre du diocèse de Carcassonne)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.

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1825

Cours Janvier   (45)

Les Templiers de Cours Janvier


Département: Loiret, Arrondissement: Montargis, Commune: Boismorand - 45


Domaine du Temple de Cours Janvier
Domaine du Temple de Cours Janvier


Un relais en affiche le nom. En fait le point de départ de cet ordre dans la région est Everard des Barres, 3e maître général des Templiers (mort en 1174), qui, sur ce qui lui venait de sa famille, prit l'essentiel de ce qui devait former la commanderie de Montbouy et Chambeugle, dont Cour Janvier, ceci vers 1160. Il existe aux Archives de France un plan de la ferme de Courjanvier au XVe siècle. A cet établissement fut joint, peu après, la seigneurie de Cormont.

Il n'y a pas pratiquement de reste du temps des Templiers au château de Cormont. Toutefois, à l'ouest, la petite chapelle du château reste dite chapelle des Templiers (ce qui est vrai quant à l'origine) ; elle est d'ailleurs consacrée à saint Guy (un des martyrs en honneur dans l'ordre parce qu'il avait été livré par son père). Comme dit Gauthier : « ils ont dressé les levées des étangs et canalisé le Vernisson. » Ils y avaient aussi fondé un moulin encore existant au XVIIIe siècle. On doit aussi leur attribuer les Maisons Rouges près du bourg de Boismorand, et peut-être une maladrerie toute temporaire, La Borde, en remontant le Vernisson.

Les Templiers disparus en 1314, Cour Janvier passa dans le domaine des Hospitaliers, tandis que Cormont devait être laïcisé et reprendre rôle de fief pendant ou peu après la guerre de Cent ans.
Sources : Bulletin de la Société d'émulation de l'arrondissement de Montargis. Décembre 1975 - BNF

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468

Cours-les-Bains   (33)

Maison du Temple de Cours


Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Grignols, Commune: Cour-les-Bains - 33


Maison du Temple de Cours
Maison du Temple de Cours


L'histoire des Maisons templières est mal connue en raison de la rareté des archives écrites les concernant avant le XIVe siècle.
Il est difficile de dater la création d'une Maison du Temple et de distinguer dans ces membres ce qui est d'origine templière ou hospitalière.
Les actes distinguent mal les maisons-mères des simples membres qui en dépendaient sans parfois même qu'un chevalier y résidât.
Durant la seconde moitié du XIIe siècle, c'est un « Maître en Gascogne », Auger de Badelsan, qui gère les Maisons du Temple agenaises. L'Agenais restera intégré à la Gascogne jusqu'au début du XIIIe siècle.
A cette époque, le terme « Agenais » désignait ce qui s'étendait sur la rive gauche de la Garonne. Dès la fin du XIIe siècle, était constituée une baillie du Temple d'Agenais dont Fortin Sans de Vidalac était commandeur.

Præceptors de l'Agenais


Auger de Badelsan (c. 1155-1158);
Elie Foucauld (c. 1159-1165);
Jordan de la Contraria (c. 1161);
Pierre d'Astugue (c. 1165-1170);
Guillaume Jordan de Corbarieu (c. 1170-1175);
Gaston de Castelmauron (c. 1175-1180);
Bernard de Sostes (c. 1191 ?);
Fort Sans de Vidalhac (c. 1192);
Martin de Nesse (c. 1228);
Fortuné de Séados (c. 1230-1236);
Arnaud Raymond de la Mothe (c. 1236-1243);
Bernard - Guillaume d'Aspet (c. 1245-1262);
Pierre Boyer (c. 1256);
Arnaud d'Auron (c. 1263-1275);
Pierre de Sombrun (c. 1276-1285);
Raymond de Cantamerle (c. 1281);
Célestin de Pins (c. 1286-1290);
Bertrand de la Selve lieutenant du précepteur (c. 1290-1295);
Pierre d'Albe (c. 1297);
Guillaume de Bernard lieutenant du précepteur (c. 1298-1300);
Iter de Limousin (c. 1305-1306);
Hugues de Lamoisi Templier (c. 1307-1314 ?) et devenu précepteur des Hospitaliers en Agenais (c. 1314-1340).

Cours



Domaine de Cours
Domaine de Cours - Sources: Image Internet


Dans la partie orientale du Bazadois, s'élevait jadis un puissant château, entouré de hautes murailles et flanqué de onze tours. Ce donjon fut bâti par les Templiers qui s'y installérent peu de temps après leur établissement à Argenteins. Dans un vieux cartulaire, dont il ne nous reste plus que quelques fragments, nous lisons que Raymond de Bouglon (de Boglonio}, frère de Raymond de Pins, et son beau-frère Bernard de Ravignan, donnérent au Temple leur terre de Courts.
Un peu plus tard, le sire Amanieu d'Albret ajouta à cette première donation celle du fief qu'il possédait devant la poterne de la ville (ad portam quoe vocatur posterlam). Il fit cette libéralité « d'après le conseil de ses amis, Pierre d'Aldemir son viguier, R. de Coarraze, Arnaud de Noailhan, et entre les mains d'Hélie de Focald, maître du Temple en Gascogne, et de Gaston de Castelmauron, Commandeur de Cours. »
Armand du Greiset donna à la nouvelle maison sa terre de Saint-Martin ; pour cette dernière donation, nous trouvons, comme indication de date, qu'elle fut faite sous le règne d'Henri d'Angleterre et l'épiscopat de Bertrand de Bordeaux; elle est donc antérieure à l'année 1173, date de la mort de ce prélat.

Argentens



Domaine du Temple d'Argentens
Domaine du Temple d'Argentens


L'importance de leur nouvelle possession engagea les Templiers à l'ériger immédiatement en une Commanderie séparée, quoique dépendante de celle d'Argentens, et à y construire sans doute le château, dont les procès-verbaux de visites nous décrivent avec complaisance les restes imposants.
Parmi les bienfaiteurs de la nouvelle maison, citons Pierre de Gavarred, qui se rendit au Temple de Cours pour faire donation à l'Ordre, où il demandait à être admis, de ses fiefs de Moleyres et de Bélis ; le vieux document nous montre les Templiers le recevant dans leurs rangs et l'ensevelissant après sa mort, « comme un frère », sous le portail de l'église de Cours (vers 1180).

fief de Moleyres


Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton : Casteljaloux - 47


Domaine du Temple de Moleyres
Domaine du Temple de Moleyres


fief de Bélis


Département: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Labrit - 40


Domaine du Temple de Bélis
Domaine du Temple de Bélis


Mais, au milieu de toute cette prospérité, quelques points noirs se montraient déjà à l'horizon, présageant pour le nouvel établissement plus d'un orage dans l'avenir. Non loin de la place de Cours, s'élevait celle de Grignols, dont les puissants seigneurs devaient plus d'une fois dans la suite réussir à troubler le repos des Commandeurs. Déjà, au XIIIe siècle, la lutte était engagée; les archives nous ont conservé une sentence arbitrale rendue entre le Commandeur et Arnaud de Granhols au sujet de la possession du bois de Flaujac ; les arbitres décidèrent ce dernier à céder le territoire contesté aux Templiers, qui s'engagèrent en retour à prier Dieu pour le repos de son âme (1278).

Laissons pour un moment l'histoire de ces luttes extérieures, que la suite de cette étude nous fournira l'occasion de reprendre, et rentrons dans l'enceinte du Temple de Cours. Nous y trouvons le chevalier, Vital de Caupène, occupé à fonder autour de son donjon une bastide, et à octroyer une charte de coutumes aux nouveaux habitants. Après avoir juré d'être bon seigneur à ses vassaux, de les défendre contre tout ennemi extérieur et avoir reçu le serment de fidélité de ces derniers, le Commandeur énumère toutes les redevances qu'il exige d'eux et les articles du Code de justice ; nous n'y trouvons à noté que la disposition qui condamne le voleur à avoir l'oreille coupée pour la première fois, et à être pendu en cas de récidive. Cette charte octroyée le mardi avant la fête de Saint-Martin d'hiver, de l'année 1289, fut approuvée et ratifiée par Bernard de la Roque, Commandeur d'Argenteins, qui apposa son sceau au bas du parchemin.

Diverses autres transactions, conclues entre les Templiers et les habitants de la nouvelle ville, vinrent, au commencement du XIVe siècle, compléter cette première charte, régler les droits de dépaissance dans les bois de la Commanderie (1304) et le paiement des dîmes (1305).

Après la catastrophe du Temple et malgré les ordonnances du oncile de Vienne, les Hospitaliers éprouvèrent de sérieuses difficultés pour prendre possession de la Commanderie de Cours. Le chevalier Guillaume de Caumont, seigneur de Montpouillan, avait été chargé par l'autorité royale de garder et d'administrer cette portion des dépouilles des Templiers. Fort peut-être de quelque protection puissante, il refusa absolument de restituer la Commanderie de Cours à ses légitimes possesseurs, et paraissait tout disposé à convertir la garde provisoire, qu'on lui avait confiée, en une occupation définitive, malgré les édits que les chevaliers de Saint-Jean avaient obtenus avec tant de difficultés, soit de Philippe IV, soit de son successeur. Les tentatives, faites par les religieux nommés à cette Commanderie pour en obtenir la restitution, furent longtemps infructueuses et vinrent se briser successivement devant la puissance de leur adversaire ou peut-être le mauvais vouloir des agents de l'autorité. Il fallut que le Grand-Prieur de Toulouse, Pierre de l'Ongle, prit lui-même en main cette affaire et envoyât le frère B. de Druilhe, porter directement ses doléances à la Cour du sénéchal d'Agen. cette fois, la dignité du plaignant était trop considérable pour que l'on put ne pas avoir égard à ses justes réclamations, et le seigneur de Caumont fut obligé de restituer les biens dont il avait été le trop intéressé gardien (1330).

Cours



Domaine de Cours
Domaine de Cours - Sources: Image Internet


Ce ne fut du reste que le prélude d'attaques violentes dirigées incessamment dans la région contre les chevaliers de Saint-Jean. Sans parler des tentatives faites vers cette époque par l'évêque et le chapitre de Basas, pour prélever la taille sur les biens du commandeur, malgré les privilèges de l'Ordre, nous trouvons une longue série d'attaques et comme un débordement de haines qui se manifesta presque sans interruption contre les Hospitaliers pendant près de deux siècles. Voici d'abord plusieurs seigneurs du pays, que le procureur du roi assigne devant le sénéchal d'Agen, sous l'accusation de s'être mis à la tête d'une troupe armée, d'avoir attiré dans une embuscade et inhumainement massacré trois chevaliers de Saint-Jean. A ces haines particulières vinrent se joindre, durant le XVe siècle, les désastres de la guerre. Pendant les désordres qui avaient succédé surtout en Guyenne à la guerre contre les Anglais, le sire d'Albret, comte de Dreux et de Gaure, captal de Buch, s'était emparé de Cours, de Romestaing et les avait réunis à sa châtellenie de Casteljaloux. Dès que son petit-fils, Alain-le-Grand, lui eût succédé, le commandeur Fortanier de Lat, lui présenta ses réclamations qui avaient sans doute échoué jusque-là; elles furent accueillies favorablement par le puissant baron. Le 15 juin 1471, ce dernier signa à Casteljaloux une ordonnance par laquelle il prescrivait la remise de Cours et de Romestaing aux mains de leur légitime possesseur et défendait de lui occasionner aucun trouble à l'avenir. Marchant sur les traces de son suzerain, un gentilhomme de la contrée, Jean de Lamothe, seigneur de Noailhan, parvient à surprendre le château de la Roque, situé dans la juridiction de Cours; il en chasse les Hospitaliers par la violence et ne consent à le leur rendre que devant un arrêt du Parlement de Bordeaux (1480). Pendant toute cette période, les seigneurs de Guignols, ces anciens adversaires des commandeurs, avaient recommencé la lutte et renouvelé leurs tentatives pour s'emparer de la haute juridiction de Cours, objet de leurs prétentions invétérées. En 1467, nous voyons le chevalier, F. de Lat, ajourner devant le Parlement de Bordeaux le seigneur de Grignols, qui avait forcé les prisons de Cours pour en extraire les détenus et les soustraire ainsi à la juridiction du commandeur. Mais nous allons assister à une attaque plus sérieuse qui fut tentée peu de temps après. Vers la fin du XVe siècle, messire Jean de Grignols, écuyer, organisa une puissante expédition contre la commanderie de Cours. Ayant réussi à tromper la vigilance de la garnison il se rendit maître du château, le livra au pillage, et en emmena triomphalement tout l'armement qui était tombé en son pouvoir, arbalètes, pièces d'artillerie etc. A la nouvelle de ce désastre, le chevalier François d'Esparbès de Lussan, Commandeur d'Argenteins et de Cours, porta ses plaintes au Parlement de Bordeaux. N'étant pas sans appréhension sur l'issue de ce procès et redoutant les suites de son aventure, le seigneur de Grignols fit supplier son adversaire de consentir à terminer l'affaire par des voies amiables. Le chevalier d'Esparbès y ayant consenti, l'entrevue eût lieu à Bazas et, après bien des pourparlers, l'accord fut conclu sur les bases suivantes: Jean de Grignols devait rembourser au commandeur tous les frais de poursuite dépensés jusqu'à ce jour, lui donner de plus 80 francs bourdelois, comme indemnité, il s'engageait à rendre dans l'espace de huit jours l'artillerie et toutes les armes enlevées par lui au château de Cours, faute de quoi l'accord serait non avenu (1496).

Reportons-nous à quelques années en arrière et rendons-nous dans la petite ville de Cours, pour assister à un spectacle assez intéressant. C'est en l'année 1459, le chevalier Fortanier de Lat, vient d'être pourvu de la commanderie de Cours et y arrive pour en prendre possession. Son premier soin est de réunir dans l'église paroissiale tous les habitants et de leur réclamer le serment de fidélité, qu'ils doivent à tout nouveau seigneur, écoutons la réponse des bonnes gens de Cours: ils ne se refusent pas à obéir à cette injonction, mais ils font observer avec cette indépendance municipale qui se rencontrait alors même dans les plus petites localités, que, d'après la coutume, le commandeur doit commencer par prêter le sien. Reconnaissant la justice de cette réclamation; le chevalier Fortanier de Lat, jure à ses vassaux, la main étendue sur le missel et sur une relique de la vraie croix, « qu'il leur sera bon et loyal seigneur, gardera leurs franchises; fors et coutumes, et les protégera contre toute violence selon son pouvoir. »

Immédiatement après, les consuls prêtent à leur tour leur serment de fidélité et reconnaissent le commandeur pour leur seigneur, haut, moyen et bas justicier.

Cette scène m'a paru digne de fixer un instant l'attention: elle montre comment nos pères entendaient l'honneur de leurs villes et de leur consulat, et quels étaient les rapports entre seigneurs et vassaux au moyen-âge, tandis qu'une, école moderne semble prendre à tâche de ne montrer, durant cette période, que la plus intolérable tyrannie vis-à-vis de la plus humiliante servilité.

L'année suivante, ce même commandeur inaugura son administration, après avoir sans doute complété les fortifications de la place, par l'octroi d'une nouvelle charte de coutumes à ses vassaux. Ce document traite surtout de la défense des remparts, de la garde des portes et donne des instructions détaillées sur la conduite à tenir dans le cas, où une troupe armée demanderait le passage à travers la ville, ou voudrait simplement se procurer des vivres (janvier 1460).

Dans ces temps troublés, c'étaient là des questions du plus haut intérêt et de la plus palpitante actualité.

Cours



Cours de Cours
Cours de Cours - Sources: Image Internet


Ce fut probablement pour confier la circonscription de Cours à des mains capables de la gouverner et de la soutenir dans ces périodes difficiles que les Grands Prieurs de Toulouse avaient fondu, vers le milieu du XVe siècle, cette commanderie dans celle d'Argenteins. Cette mesure fut définitivement confirmée par une bulle du Grand-Maître, Pierre d'Aubusson (1495).

Ce changement d'autorité se fit bientôt sentir et, en 1505, nous voyons le commandeur, Bernard de Goulard, obliger les officiers de Jean de Foix, archevêque de Bordeaux, dans ses juridictions de Loustrange et de Coultures, à lui rendre un prisonnier qu'ils s'étaient permis d'arrêter sur le territoire de Cours. Si, pendant les guerres religieuses il ne semble pas que la ville, protégée par ses hautes murailles, ait été prise et saccagée, il n'en fut pas de même de la campagne avoisinante, où les récoltes des Hospitaliers et de leurs vassaux furent sans cesse dévastées par les coureurs des garnisons huguenotes de la contrée. Seule, la masse imposante du château avait traversé, sans se laisser entamer, cette longue période si agitée; le procès-verbal de visite de l'année 1752 peut nous, y faire pénétrer par son ravélin, nous permettre de nous promener: dans sa vaste cour tout entourée de murailles et flanquée de neuf tours, et nous faire admirer le donjon, devant au milieu de toutes ses fortifications ses assises noircies par les siècles.
Comme nous l'avons fait remarquer plus haut, Cours, à la fin du XVIIIe siècle fut de nouveau détaché d'Argenteins, et forma avec les membres de Saint-Loubert, Coutures, Montfrin, Nazareth, Romestaing, Bouglon, la Tour d'Avance, Asques et Barbefère, une nouvelle commanderie qui n'eut qu'une existence bien éphémère (1780-1790).

Præceptors Templiers de Cours


1160. Hélie de Focald.
1175. Gaston de Castelmauron.
1180-1190. Wilhem Sirvens ou Cliens.
1231. Guillaume de Tuirans.
1241. Naamans.
1264. Fortanier.
1268. Wilhem d'Artiguelongue.
1272-1274. Pierre de Melinham.
1279-1292. Vital de Caupène.
1295-1299. Bernard de Selgues.
1300-1306. Jean de Caumont.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

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469

Courteix   (19)

Maison du Temple de Courteix


Département: Corrèze, Arrondissement: Ussel, Canton: Eygurande - 19


chapelle templière de Courteix
Maison du Temple de Courteix


En 1281, par accord entre l'évêque de Limoges et les Templiers, il est décidé ou mieux reconnu par eux que la « Capelle de Cortes » (l'annexe de Courteix, dépendra, comme son territoire en faisait partie antérieurement) « dependet ad eclesia d'Aytz. » (Extrait du cartulaire de l'évêché, côté « tuae hobie » (deuxième volume), archives de la Haute-Vienne).

En mai 1282, un acte entre les mêmes parties, disant qu'elles ont fait erreur et que Courteix au lieu d'être attribué à « l'eclesia d'Ayetz » devra dépendre de celle de Couffy-sur-Sarsonne, son église matrice.
Sources: Bulletin de la Socité Scientifique, Historique et Archéologique de Corrèze, Brive 1878

Chapelle templière de Courteix



chapelle templière de Courteix
Chapelle templière de Courteix - Image Internet


Maison du Temple de Courteix


M. Léopold Niepce utilise l'orthographe Courteyse et situe cette Maison du Temple dans Les Combrailles (ou la Combraille) sont un terroir, situé à cheval sur les départements du Puy-de-Dôme, de l'Allier (région d'Auvergne) et de la Creuse (région du Limousin). Par contre, je ne comprends pas où il situe Auzance. Il doit faire erreur, il existe bien un Couteix dans le Puy-de-Dôme, près du village de Condat-en-Combraille.

Courteyse, en Combrailles, diocèse de Limoges, à demi-quart de lieue de la ville d'Auzance - revenus 110 livres
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

Maison du Temple de Courteix


M. Léonard, dans le « Cartulaire Manuscrit du Temple 1150-1317 », nous dit qu'il y avait peut-être une Maison (Domus Templi de Courteix), ou simplement une chapelle (aut solum capella Courteix)
Sources: E.-G. Léonard. - Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. - Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.

Courteix sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem


BERTRAND 1306-1311
Précepteur de Tortebesse, de la Liève et de Courteix
De concert avec Odon de Montaiyut grand prieur d'Auvergne, il transige en 1311, avec Robert IV comte d'Auvergne, au sujet de la haute justice, sur la maison de la Liève, sur le mas de Courteix, paroisse de Dontreix et pour un setier de seigle à Aigueperse. Il fut décidé que la haute justice appartiendrait audit comte, lequel devrait soutenir le précepteur de la Liève s'il était inquiété par messire Guillaume de Dontreix.
André ROLLAND 1472-1530
Grand prieur d'Auvergne en 1498 ; reçoit la même année foi-hommage de Jacques de Courteix, pour le fief de la Maison-Neuve, paroisse de Saint-Priest-des-Champs, obtient sentence en 1507 contre les habitants du Ronzel, condamnés à 16 bohades à vin (12 jusqu'au vignoble de Chamalière et de Monton ; 4 jusqu à St Pourçain.
Gabriel DU CHIER 1537-1543
Grand prieur d'Auvergne ; achète en 1537 à Michel de Neuville, écuyer, sr de Prondines, moyennant 110 livres tournois, la moitié de la justice haute, moyenne et basse du tènement de Besse-Murat, contenant 300 seterées avec droit de pacage, dîmes, etc. ; obtient, en 1543, mainlevée d'une saisie faite par le duc de Montpensier du lieu de Courteix, pour raison de fief non rendu.
Gullaume COPPIER 1516-1555
Reçu chevalier de Malte en 1540 ; grand prieur d'Auvergne, d'une famille du Dauphiné ; fait faire le terrier de Courteix 1546-1551.
Philibert LE GROING DE VILLE-BOUCHE 1616
Louis de Chanteclos visita sa commanderie le 24 septembre 1616. Il y trouva une vieille croix de bouleau du temps des Templiers. Son proces verbal parle des masures de l'ancienne commanderie situées près de l'église.
Charles DE FASSION DE SAINTE-JAY 1627-1635
D'une famille noble du Dauphiné Reçu dans l'ordre en 1606 fait faire le terrier de Courteix en 1631.
François Foucaud DE BEAUPOIL-DE-SAINT-AULAIRE 1642-1658
Fut reçu dans l'ordre en 1612 se distingua contre les Huguenots en 1621, au siège de Saint Jean d'Angely, fut ensuite sous maitre d'hôtel de deux grands maîtres, puis receveur général au grand prieuré d'Auvergne ; fit faire le terrier de Courteix 1630-1658.
Louis Claude DE LESTANG 1689-1713
Reçu dans l'ordre en 1657, fait faire en 1713, le terrier de Courteix, commandeur de Bellecombe 1733.
Sources: Ambroise Tardieux - Histoire de la ville du pays et de la baronnie d'Herment, en Auvergne, Clermont-Ferrand M DCCC LXVI. - Livre numérique Google

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465

Courtemanche   (80)

Domaine du Temple de Courtemanche


Département: Somme, Arrondissement: Péronne, Canton: Nesle, Commune: Voyennes - 80


Domaine du Temple de Courtemanche
Domaine du Temple de Courtemanche


Il y a un rue Courtemanche à Voyennes, ce doit être la seule trace du passage des Templiers en cette ville.

Le domaine de Courtemanche réunissait, au XVe siècle, la seigneurie du village de Voyennes, sur le territoire duquel il était situé. Nous lisons dans le rapport de la visite prieurale de la commanderie en 1495: « Plus y a un membre nommé Courtemanche, à troys lieues du chef-lieu, où souloit avoir grans maisonnemens de maison et grange que feist bruler feu Monseigneur le connestable de Saint-Pol, du temps des guerres ou à présent n'y a point de maisons, et les fermiers se tiennent au villaige de Voyennes qui est auprès, et est de XV ou XX feuz, où le Commandeur a toute jurisdicion. »

Une autre visite prieurale de 1456; constate qu'il se trouvait alors à Voyennes un moulin ou usine à blé, qu'on appelait Le Mollin de Courtemanche, avec une maison et 142 journaux de terre en dépendant; le tout affermé onze muids de blé et sept muids d'avoine.

Dans un arpentage de 1638, nous ne trouvons plus à Courtemanche que des terres. La maison et le moulin n'existant plus, les terres avaient été réunies au domaine de la commanderie. La maison de Courtemanche se trouvait sur le chemin de Voyennes à Ham.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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471

Courval   (14)

Maison du Temple de Courval


Département: Calvados, Arrondissement: Vire, Canton: Vassy - 14


Maison du Temple de Courval
Localisation: Maison du Temple de Courval


D'origine templière, diocèse ancien de Bayeux.
Les archives anciennes de la commanderie de Courval ayant disparu, vraisemblablement pendant la guerre de Cent Ans, on ne sait rien de l'origine de cette maison.

L'occupation par le Temple: Le peu que l'on connaisse de la période templière provient, soit des chartes du cartulaire de l'abbaye cistercienne d'Aunay-sur-Odon concernant Courval, souscrites à l'occasion d'un différend survenu entre les moines blancs et les Templiers, soit de l'inventaire des biens mobiliers de la maison dressé en octobre 1307, soit encore du compte établi au moment de la vente de ces derniers, en 1309.

Si les chartes figurant au cartulaire d'Aunay-sur-Odon ne donnent pas d'indications précises sur le domaine de la commanderie, elles indiquent néanmoins, en fournissant les tenants et les aboutissants, ainsi que les toponymes des terres sur lesquelles les Templiers prélevaient la dîme, que la « zone d'influence » de ces derniers dans la paroisse se situait au nord du Tortillon, à proximité de leur maison.

Chapelle du Temple de Courval



Propriété privée, elle ne se vite pas.
Chapelle du Temple de Courval
Chapelle du Temple de Courval


Les registres d'aveux et dénombrements des XIVe et XVe siècles confirment cette situation des fiefs et des tenures relevant du Temple; à Vassy, tous sont implantés au nord de ce ruisseau.
Toutefois, le document le plus riche d'informations pour cette période est sans aucun doute l'inventaire des biens meubles de la commanderie, dressé le jour même de l'arrestation. Il fournit, notamment, des données chiffrées sur les cultures et sur l'élevage.

Les cultures pratiquées sur le domaine au début du XIVe siècle.
Si aucune superficie n'est indiquée, en revanche les quantités de céréales engrangées, ou déjà battues, sont mentionnées avec précision.
Elles sont présentées dans le tableau ci-contre

Ce qui frappe d'emblée dans ces chiffres c'est l'importance de la récolte d'avoine, supérieure à celle du blé et du méteil réunis. Il faut probablement mettre ce résultat en rapport avec la proximité d'un élevage équin florissant et offrant des possibilités de commercialisation. D'autre part, la présence de blés d'hiver et de blés de printemps produits en quantités voisines suggère une organisation triennale de l'assolement.
II est certain, par ailleurs, que le verger de la maison comportait des pommiers puisqu'un tonneau et une « pipe » de cidre sont également inventoriés. De même, quelques pieds de vigne devaient pousser çà et là, comme en témoignent les deux « butez » de verjus trouvées par les gens du roi. Enfin, le compte établi en 1309 lors de la vente des biens meubles de la commanderie révèle que deux plantes liées à l'artisanat du drap, le chardon et la gaude, étaient aussi cultivées à Courval.
Sources: Michel Miguet, Les Templiers et Hospitaliers en Normandie. Edition du CTHS, 1995.

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472

Coutances   (50)

Domaines du Temple de Coutances


Département: Manche, Arrondissement et Canton: Coutances - 50


Domaines du Temple de Coutances
Domaines du Temple de Coutances


Les Templiers possédaient dans cette ville et aux environs des maisons et des terres, faisant partie d'un fief que Richard, évêque de Coutances, leur avait donné vers le milieu du XIIe siècle. En effet, il nous reste une charte de cet évêque, non datée, mais antérieure à 1179, année de sa mort, par laquelle il déclare avoir donné à ses chers frères les Templiers, « dilectis fratribus Templariis »: le tènement de Richard de Milly, « de Milleio », comprenant, outre le fief de Guillaume de Niobé à Rampan, « ad rampen », le porche dépendant de la boucherie de l'église de Sainte-Marie, un étal couvert sur la place, les maisons que Richard de Milly avait fait bâtir à ses frais vis-à-vis la porte de l'évêché en dehors du château, « ante portam episcopati extra castellum », la masure, « mansura », de Robert le prêtre.

Rampan


Département: Manche, Arrondissement et Canton: Saint-LO - 50


Domaine du Temple de Rampan
Domaine du Temple de Rampan


— La maison et l'alleu de Saint-Symphorien (Peut-être Saint-Symphorien-en-Valois).
— Un acre et demi de terre aux Flotis ou Flatis.
— Douze acres aussi de terre, entre l'église de Saint-Lô, « Sancti Laudi », et la léproserie.
— Douze autres acres de l'autre côté du chemin, à l'Argillière, « in Argillario ».
— La masure de Robert Boët et celle de Raoul la Vache.
— Richard de Milly, et après lui ses héritiers, devaient tenir toutes ces choses des Templiers et leur en payer un cens annuel de vingt sols.

Cette charte qui se trouve parmi les titres de l'ancienne commanderie de Villedieu de Saultchevreuil (Villedieu-les-Poêles (2), doit faire supposer qu'après les Templiers, ce fief passa aux Hospitaliers de cette maison ; mais on ne sait ce qu'il est devenu depuis, car il n'en est plus fait mention dans aucun titre.
2. « Villedieu-de-Saultchevreuil, commanderies Hospitalière »
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Domaines du Temple de Coutances


Mgr B. Jacqueline, Prélat à la Congrégation pour les non-croyants. — Une donation de Richard de Bohon, évêque de Coutances (1151-1179), aux Templiers de Saint-Lô.
L'auteur donne le texte de cette charte inédite, conservée aux Archives Nationales sous la cote S 5049 (7) nº 43 et en établit la signification exacte. Cette pièce concerne une donation de biens-fonds sis à Saint-Lô et dans ses environs immédiats. Elle est précieuse à plusieurs titres: pour la topographie de la ville de Saint-Lô et l'histoire de sa draperie, pour l'étude de l'implantation des Templiers dans la région, enfin pour fixer la composition de l'entourage episcopal à cette date, car elle cite deux archidiacres, deux chapelains et sans doute un maître de l'école épiscopale.
Sources: Charte

Membres de Coutances


En 1313, la commanderie comptait plusieurs moulins dont l'un était à eau puisque, pour le remettre en état de fonctionner, une roue était nécessaire (Hameau de l'Hôpital).
C'est frère Pierre de Souchamp, commandeur de Villedieu-de-Saultchevreuil (aujourd'hui Villedieu-les-Poêles), qui prend possession de Valcanville et de Hémevez pour l'ordre de l'Hôpital. Les bâtiments appartenant au Temple de Valcanville étaient en mauvais état après le passage des hommes du Roi : « Les manoirs de Walequanville et de Heimevez sont grandement damagiez et emperiez par faute de couverture et qu'il faut as moulins de Valcanville deux axeles et une roe et assez d'autres mairien pour quoy les moutens des dis moulins ont estei mot damagiez en temps passei »
Ils possédaient également un moulin à vent, appelé Fresgot, ruiné en 1355. Des labours et prairies dépendaient de la commanderie formant à peu près 52 vergées en plusieurs pièces (la Couture, le Clos-Sorel, la Couture au Tellier).
Sources : Paul Le Cacheux, La Commanderie de Valcanville aux XIVe et XVe siècles, 1929

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1048

Coutelas   (83)

Domaine du Temple de Coutelas


Département: Var, Arrondissement: Brignoles, Canton: Tavernes, Commune: Régusse - 83


Propriété privée
Domaine du Temple de Coutelas
Domaine du Temple de Coutelas


La première mention du « castrum de Contellars » se trouve dans la liste des localités du diocèse de Riez dressée en 1232-1244, la seconde dans l'enquête sur les droits comtaux de 1252: il est alors compté avec Baudinard pour 100 sous d'albergue et autant de cavalcade.
L'église, dédiée à saint Maxime de Riez, contribua à la décime de 1274, mais ne figure pas sur le rôle de la décime de 1351, peut-être parce qu'elle avait été rattachée à la commanderie de Saint-Maurice de Régusse.

On voit en effet dans l'inventaire des biens de l'Hôpital en 1338 « l'ecclesia de Cotellascio » coûter chaque année à la maison de Régusse pour l'entretien d'un clerc desservant plus que ne lui rapporte la moitié des dîmes du territoire. Ce très petit village ne semble pas avoir vécu jusqu'au XIVe siècle. Son déclin rapide semble lié à l'installation des Templiers sur son territoire.

Dès le milieu du XIIIe siècle, ils avaient, en plus de la commanderie, développé un hameau sur le plateau autour de leur grange dite « Bastida Sancti Vincencii », au lieu aujourd'hui appelé Villeneuve. Des deux agglomérations, aucune ne figure sur les rôles des feux contribuables en 1315-1316 et 1471.

Domaine du Temple de Villeneuve



Domaine du Temple de Villeneuve
Domaine du Temple de Villeneuve


En 1540, l'affouagement des villages repeuplés dénombre à Coutelas 13 habitants, dont 5 seulement résidaient en permanence dans des bastides hors de toute agglomération. La faiblesse et la dispersion de l'habitat (10 maisons en 1698, 19 en 1765) ont fini par entraîner le rattachement du territoire à la commune de Régusse en 1840.
Sources: Sauze Elisabeth, Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Enquête thématique régionale; castra désertés du Var. 2002

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1783

Coutran   (77)

Maison du Temple de Coutran


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Coulommiers, Commune: La Ferté-Gaucher - 77


Domaine du Temple de Coutran
Domaine du Temple de Coutran


72. — Moulin de la Ville à la Ferté-Gaucher
C'est un moulin très ancien, bâti sur la rive droite du Grand-Morin. Il existait déjà au XIIe siècle. Il est cité dans une donation faite, en l'année 1195, aux Templiers de Coutran, par Robert de Villefleur, d'une rente d'un muid de grain à prendre sur le moulin d'Arseit à la Ferté-Gaucher. Cette donation fut confirmée en mai 1202 par Louis, comte de Blois.
(Inventaire des titres de la commanderie de Coutran).

74. — Moulin de Guillard


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Canton: Provins, Commune: Saint-Martin-des-Champs - 77


Moulin du Temple de Guillard
Moulin du Temple de Guillard


Ce moulin, établi sur la rive gauche de la rivière, est très ancien. Il est cité dans un état des propriétés de la Commanderie de Coutran comme appartenant pour la 4e partie aux Templiers (Mannier, Ordre de Malle : Les commandeurs du Grand Prieuré de France. — Bibliothèque nationale, L. II, G. 5, page 217 à 220).
C'était aussi un moulin à blé banal où les habitants de Saint-Martin-des-Champs, Saint-Barthélémy, Saint-Mars, Leudon, Chartronges et la Ferté-Gaucher étaient tenus de faire moudre leurs grains, par moitié avec celui de la seigneurie de la Ferté-Gaucher.
Sources : A. Bazin. Etudes sur la rivière et la vallée du Grand-Morin, Coulommiers 1902 - Bnf

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473

Couts et Ausseing   (31)

Domaines du Temple de Coutz et Ausseing


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Saint-Gaudens, Canton: Salies-du-Salat - 31


Domaines du Temple de Couts
Domaines du Temple de Couts


Dès les premiers temps de leur établissement à Montsaunès, nous trouvons les Templiers résidant au château d'Ausseing et possédant la juridiction de cette localité. A la fin du XIIIe siècle, une donation vint accroître l'importance de ce membre de la commanderie.

Le 19 novembre 1279, le seigneur Raymond Athon d'Aspet donna au Temple, à frère Célébrun de Pins, précepteur de Montsaunès, le territoire de « Godz » (Coutz) avec tous ses vassaux et tous les droits qu'il y possédait.

Domaine de l'hôpital d'Ausseing



Domaine de l'hôpital d'Ausseing
Domaine de l'hôpital d'Ausseing


Dans la période postérieure nous voyons plusieurs grands seigneurs dès environs témoigner leur bienveillance envers l'Ordre de Saint-Jean, en concédant divers privilèges aux habitants de la ville d'Ausseing. C'est ainsi que Jean de Comminges seigneur de Roquefort, leur donna la faculté de dépaissance pour leurs troupeaux dans son territoire, « le Bosc de Perescite », à la condition de venir moudre leur blé au moulin de Roquefort et moyennant une redevance de 2 gros d'argent qui lui serait payé annuellement par la communauté (5 mars 1485). A peu près à la même époque, Arnaud-Guilhem d'Ornessan, seigneur de Tournacoupe, de Belvèz et de Cairoles, leur concédait également le droit de dépaissançe sur son territoire de Montaigut.

Nous ne signalerons dans le reste des archives qui rapportent un grand nombre de procès soutenus par les commandeurs contre les seigneurs du voisinage au sujet des limites de leurs possessions d'Ausseing, que la reconnaissance consenties le 24 août 1614 à l'issue de la Grand-Messe par les habitants de la localité au commandeur Joachim de Montaigut-Fromigières; nous y voyons que ce dernier avait le droit d'élire les deux consuls, sur une liste de quatre personnes choisies par les habitants.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

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474

Couvertoirade (La)   (12)

Maison du Temple de La Couvertoirade


Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Nant - 12


Maison du Temple de La Couvertoirade
Maison du Temple de La Couvertoirade



Aperçu Historique



La Couvertoirade
La Couvertoirade - Sources: image


La Couvertoirade dresse ses murailles sur le Causse du Larzac, dans le sud-est du département de l'Aveyron, près des limites du Gard et de l'Hérault. En approchant du village, le visiteur est frappé par l'imposant circuit de ses remparts bien conservés, qui, brusquement, révèlent une présence humaine inattendue au milieu d'un paysage en partie désertique.

L'objet de ce petit guide est d'éclairer l'histoire de ce site surprenant, en utilisant autant que possible des documents originaux dont le lecteur pourra apprécier la langue savoureuse lorsqu'ils sont rédigés en ancienne langue d'oc ou en vieux français, et d'accompagner le touriste dans la visite des lieux, aussi bien à l'intérieur du village que dans ses environs immédiats.

Jusqu'à présent La Couvertoirade a fait l'objet de deux études principales dont les références détaillées seront données plus bas, dans la bibliographie: d'une part, sur le plan archéologique, un rapport adressé en 1893 par l'architecte millavois J. Pailhès à la Commission des Monuments Historiques. Il en résulta, en 1895, le classement des deux portes fortifiées ainsi que de la partie du rempart appartenant à la commune. Comme nous le verrons par la suite, cette mesure de protection, qui était restée purement théorique, n'a pas empêché en 1912 l'écroulement de la tour défendant la porte Sud. Toutefois, une précieuse photographie (figure 1), prise quelques années auparavant, devrait permettre non seulement de reconstruire aussi fidèlement que possible la partie manquante de l'enceinte, mais encore de corriger certaines restaurations ou réparations maladroites qui ont été commises ces dernières années.

D'autre part, sur le plan historique, une chronique publiée de 1922 à 1925 par l'abbé Caubel, curé de La Couvertoirade, dans son bulletin paroissial. Bien que l'auteur, qui était au courant des importantes publications d'Antoine du Bourg (cf. bibliographie), n'ait pas pu consulter, comme il l'aurait souhaité, les archives du Fonds de Malte de Toulouse, où se trouve la grande majorité des documents concernant les Templiers et les Hospitaliers du Midi de la France, il a eu en main quelques textes inédits, notamment un très intéressant Inventaire, daté de 1483, qui, hélas, a été depuis égaré.

Dans le texte qui suit je me suis efforcé de compléter l'œuvre très méritoire de mes deux devanciers à la fois par la recherche d'informations nouvelles, puisées soit dans les chartes provençales publiées par M. Cl. Brunel, soit dans d'autres manuscrits conservés aux Archives départementales de la Haute-Garonne et par un examen détaillé des divers vestiges archéologiques, examen qui m'a été grandement facilité par le bienveillant concours de l'Association des Amis de La Couvertoirade.

1. Prieure de l'Abbaye de Nant



Nant
Nant - Image Jœl Berthonneau


Après une brève mention, faite à simple titre de confront, vers le milieu du XIe siècle, dans le cartulaire de Gellone « sicut descendit terminus de Cobertoirada usque in Virenca », « suivant la limite qui descend de La Couvertoirade jusqu'à la Virenque », l'église et le village de La Couvertoirade sont explicite-mentionnés en 1135 dans une bulle pontificale promulguée par Innocent II. Après avoir érigé en abbaye indépendante le prieuré de Nant, qui, jusqu'alors, relevait du monastère bénédictin de Vabres, le pape énumère comme suit les possessions de la nouvelle communauté:

« in Nanctensi villa ecclesiam sancti Stephani et ecclesiam sancti Jacobi, in Larzaco ecclesiam sancti Salvatoris, ecclesiam sanctae Mariae de Cuneis, ecclesiam sancti Stephani de Cantobrio, ecclesiam sanctae Magdalenae de Lechiciis, ecclesiam sancti Martini de Vicano, ecclesiam sancti Michaellis de Robiaco, ecclesiam sancti Sepulchri de Algua, ecclesiam sancti Christophori de Cubertoirata, ecclesiam sanctae Mariae de Luc, ecclesiam sanctae Mariae de Cercleras, ecclesiam sancti Johanis de Brolio; in episcopatu Nemausensi, ecclesiam sanctae Mariae de Durbia, ecclesiam sancti Geraldi de Rupefolio, ecclesiam sancti Johannis de Vallegarnita, ecclesiam sanctae Mariae de Treve et ecclesiam sancti Pétri de Revenh »

Cantobre



Cantobre
Cantobre, image Jœl Berthonneau


« Dans le village de Nant l'église Saint-Etienne et l'église Saint-Jacques, sur le Larzac l'église Saint-Sauveur, l'église Notre-Dame des Cuns, l'église Saint-Etienne de Cantobre, l'église Sainte-Marie-Madeleine des Liquisses, l'église Saint-Martin du Vican, l'église Saint-Michel de Rouviac, l'église du Saint-Sépulcre d'Algues, l'église Saint-Christophe de La Couvertoirade, l'église Notre-Dame du Luc, l'église Notre-Dame de Sauclières, l'église Saint-Jean du Bruel; dans l'évêché de Nîmes, l'église Notre-Dame de Dourbies, l'église Saint-Guiral de Roquefeuil, l'église Saint-Jean de Valgarnide, l'église Notre-Dame de Trèves et l'église Saint-Pierre de Revens. »

Comme nous le verrons par la suite, l'église de La Couvertoirade dont il est question dans ce texte n'est pas l'église que l'on voit dans le village même, mais l'ancienne église paroissiale, actuellement dénommée Saint-Christol, dont les ruines se dressent à 800 mètres à l'Est de l'agglomération.
Dès le début du XIIe siècle La Couvertoirade est donc une dépendance de l'abbaye de Nant et compte parmi ses prieurés les prieurés de l'abbaye de Nant, les châteaux de la baronnie de Roquefeuil et les possessions des Templiers:
1 — Nant
2 — Saint-Sauveur-du-Larzac
3 — Les Cuns
4 — Cantobre
5 — Les Liquisses
6 — Saint-Martin-du-Vican
7 — Saint-Michel-de-Rouviac
8 — Algues
9 — Saint-Christol
10 — Luc
11 — Sauclières
12 — Saint-Jean-du-Bruel
13 — Dourbies
14 — Valgarnide
15 — Trèves
16 — Saint-Pierre-de-Revens
17 — Roquelongue
18 — La Cavalerie.

Il en est de même en 1165 où nous voyons que le curé du lieu, à la demande de l'abbé de Nant « ego Laurencius cappellanus Sancti Xristophori de La Cobertoirada, jussione, consilio et laudatione domni Petri Berenguerii, abbatis de Nanto », « moi, Laurent, curé de Saint-Christophe de La Couvertoirade, à l'instigation de Pierre Bérenguier, abbé de Nant, sur son conseil et avec son consentement », confirme le don de la dîme de « Soils » l'actuel Cazejourdes qui avait été consenti en 1153 au monastère de Sylvanès.

2. L'installation des Templiers


C'est en l'an 1181 que les Templiers prennent pied dans la région de La Couvertoirade. Il convient toutefois de préciser qu'à cette date ils n'entrent en possession ni de l'église ni du village, mais simplement de redevances concernant un seul mas qui leur est cédé par le seigneur de Montpaon:
« Anno ab incarnatione Domini M. C. LXXX. I., eu, Ricartz de Munpaon, per bona fe e per bon cor e per bona voluntat et per amor de Deu e per redempcion de mos peccatz, ab cosseil de Ricarz ma moiller, ven e done tot aco quez eu avia ni demandar podia el mal Aismar da La Cobertoirada, zo es asaber lo miegz fieus... a Deus e alla maiso de Sancti Aulazia... »

Sainte-Eulalie




Domaine du Temple de


« En l'an 1181 de l'incarnation du Seigneur, moi, Ricard de Montpaon, en toute bonne foi, de bon cœur et de bon gré, par amour de Dieu et pour la rémission de mes péchés, en accord avec Ricarde, ma femme, je vends et je donne tout ce que j'avais et pouvais revendiquer sur le mas Aismar de La Couvertoirade, à savoir la moitié du fief..., à Dieu et à la commanderie de Sainte-Eulalie... »

Ce n'est qu'à la fin du XIIe siècle que l'implantation des Templiers est attestée par un témoignage indirect. Il s'agit d'une enquête menée par la commanderie de Sainte-Eulalie sur les usages de La Couvertoirade. Le document qui nous est parvenu reproduit les réponses qu'un habitant de La Couvertoirade, représentant l'ancien viguier du lieu, a données aux questions posées par ses nouveaux maîtres, successeurs des Bénédictins de Nant et du seigneur de Montpaon. Ce texte, malgré son imprécision chronologique, est très intéressant, car il fournit de curieux détails sur les coutumes locales:
« Conoguda causa sia que ieu Peire Martis vi e audi e tengui e pris aquesta causa per en Peire Gontart. En quec foc I sestier de civada pestorenc en la parrochia de La Cobertoirada de Sanc Christovol e I espatla de porc en quec fuec, las fermansas e las justizias ero suas. En las Larigrinias avia las doas partz lo sener e el la terssa, sas messios faichas. Tost hom que empreines femena ses marit I molto dava e ella unas caussas. Quasqus parregues dava L molto e en las cabanas, en cada una, I fromatgue a pres la sirventa o la cabanieira. E ieu Peire Martis die e veritat que aiso a be L ans e qu'eu vi aisso e pris e tengui sas clam e sas apel de tots homes, em pas e ssas contrast. »

« Avis à tous que moi Pierre Martin j'ai vu, entendu, tenu et pris cette cause pour sire Pierre Gontart. Dans chaque foyer de la paroisse de La Couvertoirade de Saint-Christophe il avait un setier d'avoine boulangère et une épaule de porc. De plus les droits de garantie et de justice lui revenaient. Aux Larigrignes le seigneur avait deux parts et lui, la troisième, déduction faite de ses dépenses. Tout homme qui avait engrossé une femme sans mari donnait un mouton et elle une paire de pantalons. Quiconque faisait parc donnait un mouton et dans chaque cabane la servante ou la cabanière prenait un fromage. Et moi, Pierre Martin, je dis en vérité que cela se passait ainsi il y a bien cinquante ans et que j'ai vu tout cela et que j'ai pris et tenu cette cause sans que personne puisse protester ou me contredire, sans désaccord et sans contestation. »

Comme on le voit, les mœurs de La Couvertoirade au XIIe siècle étaient plus douces qu'en d'autres lieux, même quelques siècles plus tard. Si le Docteur Faust avait vécu sur le Larzac, il n'aurait pas causé la mort de Marguerite, coupable d'être devenue fille-mère, et une pitoyable tragédie, qui a ému maintes générations de lycéens et de mélomanes, aurait pu être évitée, moyennant le paiement d'une très modeste redevance en nature.

Les Templiers et leurs successeurs semblent d'ailleurs avoir respecté ces coutumes très libérales, puisque les statuts édictés en 1333 sur toute l'étendue de la commanderie de Sainte-Eulalie y tolèrent la présence de filles de joie ambulantes, à condition que leur séjour n'excède pas la durée d'un jour et d'une nuit. En cas d'infraction, les peines prévues se bornent à de simples amendes: « Ne quis audeat receptare publicas meretrices ni solum per diem et noctem sub pena quinque solidorum, nec ipse meretrices residere sub pena amissionis vestimentorum », « que personne n'ose héberger les femmes publiques plus d'un jour et d'une nuit sous peine d'avoir à payer quinze sols et que ces femmes ne s'attardent pas, sinon leurs vêtements seront confisqués. »

Lorsque les Templiers furent devenus les seigneurs temporels et spirituels du lieu, ils purent mettre à profit l'autorisation qui leur avait été accordée dès 1158 par Raymond Bérenger, comte de Barcelone et prince du royaume d'Aragon, d'élever des fortifications et de créer des centres de peuplement dans leur commanderie de Sainte-Eulalie:
« Et possitis facere villas et forcias », « que vous puissiez y construire des villages et des points d'appui militaires. »

C'est donc vers la fin du XIIe siècle que fut entreprise la construction du château (figure 3).

château des Templiers



La Couvertoirade château des Templiers
Figure 3. Le château des Templiers


De toute manière, les travaux ne semblent pas avoir traîné en longueur, car un document de 1249 indique très clairement qu'à cette date le bâtiment était terminé: il s'agit d'un ultimatum adressé par le comte de Toulouse au commandeur de Sainte-Eulalie, par lequel ce dernier est mis en demeure de restituer sans délai les forteresses (munitiones) de La Couvertoirade, La Cavalerie et Sainte-Eulalie.


Couvertoirade, image Jean-Luc Picasa Albums Web
Figure 4. La nouvelle église


Quant à l'église, il est difficile, en l'absence de tout document précis, de lui assigner une date exacte. Comme nous le verrons plus loin, l'existence à l'intérieur même du château d'une chapelle particulière semble indiquer que l'ancienne église Saint-Christol était restée, au XIIIe siècle encore, le centre paroissial de la communauté. D'autres considérations chronologiques qui seront également exposées par la suite, nous permettent de penser que c'est seulement au XIVe siècle, après la suppression du Temple, que la nouvelle église fut bâtie dans l'enceinte du château et à proximité du nouveau village qui s'était constitué sous la protection de ses murailles (figure 4).

Les Murailles



La Couvertoirade Les Murailles
Figure 4 Les Murailles


3. Les Templiers et leurs voisins
Au XIIIe siècle régnait sur la région de Nant la puissante famille des Roquefeuil.

Elle possédait dans la région non seulement le château qui lui a donné son nom et qui se dressait sur le rocher dit de Saint-Guiral, à 1365 mètres d'altitude, mais aussi de nombreux autres châteaux secondaires, notamment ceux de Roquelongue près de Revens, de Cantobre, au confluent de la Dourbie et du Trévézel, et surtout d'Algues, entre Nant et Saint-Jean-de-Bruel.

Les conflits qui ont éclaté entre la commanderie de Sainte-Eulalie et les seigneurs de Nant ont été causés principalement par la délimitation des pâturages du Larzac et plus particulièrement par les contestations concernant la propriété des territoires relevant de la paroisse de Luc, petit village situé à 5 kilomètres à l'Est de La Couvertoirade.

Le texte inédit dont nous donnons à présent le texte et la traduction permet de se faire une idée précise des nombreux incidents qui ont éclaté au milieu du XIIIe siècle entre les deux puissants voisins. Il s'agit en l'espèce d'une liste de griefs que le commandeur de Sainte-Eulalie relevait à rencontre du seigneur de Roquefeuil, qui, on le verra, s'était montré singulièrement agressif.

— « Mémoire sur les actes de brigandage et autres méfaits commis par Monseigneur Arnal de Roquefeuil aux dépens de la commanderie de Sainte-Eulalie:
— « Ledit Arnal a pris de force deux troupeaux de brebis appartenant à la commanderie de Sainte-Eulalie et les a menés à Roquelongue. »
— « Item, le dit Arnal a pris tous les agneaux de ladite commanderie et les a menés à Algues. Une autre fois, ses baillis, à savoir G. de Valdebouze et S. de Maillac ont pris de force mille moutons à vendre et les ont menés à Algues. »
— « Item, le premier lundi après Pâques, Maurin, le bailli d'Algues, a pris sept cents brebis ainsi que leurs agneaux. »
— « Item, B. de Thérondels, son bailli, a pris cent brebis et les a menées à Saint-Jean-du-Bruel. »
— « Item, G. de Valdebouze, son bailli, a pris sur le causse de Régagnas, sept cents vassieux et les a menés à Algues. »
— « Item, à l'époque où Rigal de La Roque était commandeur de Sainte-Eulalie, R. Dénayrous, au nom dudit Arnal, a pris trois cents brebis. »
— « Item, les fils dudit Arnal ont pris en son nom cinq cents brebis et les ont menées au Viala (Viala-du-Pas-de-Jaux. »
— « Item, à l'époque où R. de Saint-Maurice était commandeur de Sainte-Eulalie, R. Dénayrous et ses compagnons ont pris mille brebis à Saint-Caprais-de-Larzac (est un quartier de La Blaquererie) et les ont menées à Algues. »
— « Item, Planteseigle, homme d'armes dudit Arnal, a pris un bœuf devant Algues alors que ce bœuf et celui qui complétait la paire étaient sous la protection dudit Arnal. »
— « Item, des hommes d'armes dudit Arnal ont pris une vache à La Liquisse. »
— « Item, R. Dénayrous et ses compagnons ont pris à Soulages toutes les juments de la commanderie de Sainte-Eulalie et les ont menées à Cantobre. »
— « Item, R. Peyre, chevalier dudit Arnal, a pris une de nos juments et l'a menée à Cantobre. »
— « Item, Raymond, bailli dudit Arnal, a fait un raid à La Couvertoirade, il a pris les bœufs et les vaches, puis il les mena à Algues. »
— « Item, ledit Raymond a fait un raid à La Couvertoirade et a pris six porcs gras. »
— « Item, alors que nous avions acheté du foin audit Arnal et que nous le lui avions payé sans contestation, les hommes d'armes dudit Arnal nous ont pris un de nos bœufs. »
— « Item, les gens de Cantobre ont pris une vache de la commanderie de Sainte-Eulalie. »
— « Item, ledit bailli Raymond a pris à La Couvertoirade une bête de somme portant de l'avoine que nous voulions semer. »
— « Item, le bailli Raymond, déjà nommé, a pris à la commanderie de Sainte-Eulalie un troupeau de brebis. Ses soldats ont pris à nos hommes des ceintures, des couteaux, des souliers, des manteaux et des couvertures d'une valeur supérieure à cent sous. Puis ses chevaliers et ses hommes d'armes ont mis le feu à l'une de nos maisons de La Cavalerie, qui vaut plus de mille sous. Enfin les baillis dudit Arnal ont pris quatre-vingts porcs gras appartenant à la commanderie. »
— « Item, R. Dénayrous a pris vingt-quatre bœufs et les a menés à Algues. »
— « Item, G. de Roquefeuil, fils dudit Arnal a pris une arme de chasse et une arbalète à La Cavalerie. Puis le susdit G. vint sur notre aire de La Couvertoirade avec plus de cent hommes armés qui ont mangé le pain et bu le vin de la commanderie de Sainte-Eulalie. Après quoi, sous leur protection, G. a emporté les gerbes appartenant à la commanderie. »
— « Toutes les choses énumérées ci-dessus et chacune en particulier ont été prises de force par ledit Arnal et par les siens, qui ont ainsi dépouillé et volé la commanderie de Sainte-Eulalie. Les dommages causés s'élèvent à plus de soixante mille sous, sans parler de leur arrogance et de leurs injures. »
— « Le commandeur de Sainte-Eulalie, ainsi que tous les autres frères de la commanderie, vous requièrent, Seigneur P. Seinoret et Seigneur Delmas, de faire rembourser et restituer toutes les choses qui sont indiquées plus haut et que nous nous sommes efforcés de vous exposer, en vous demandant d'employer la force, si c'était nécessaire. »

Le conflit avec la maison de Roquefeuil fut réglé en 1258 par un accord à l'amiable qui ne fut malheureusement pas de longue durée puisque au siècle suivant, le 11 juillet 1377, le seigneur de Nant n'hésita pas à prendre d'assaut et à piller la ville de Sainte-Eulalie, siège de la commanderie.

Notons toutefois, pour être justes, que les Templiers ne répugnaient pas, eux non plus, à employer quelquefois la manière forte. C'est ainsi qu'en 1253 le prieur de Saint-Caprais-du-Larzac, qui chevauchait sur le chemin de Sauclières à Cornus, fut attaqué et molesté par les hommes de main du Commandeur.

4. L'œuvre des Hospitaliers


Entre temps, par suite de la suppression de l'ordre des Templiers, la totalité des biens leur appartenant avait été dévolue en 1312 aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, que l'on appelle aussi Hospitaliers ou encore Chevaliers de Malte. Dans le Sud du Rouergue, l'ordre des Hospitaliers possédait auparavant la commanderie de Saint-Félix-de-Sorgues, qui englobait un vaste territoire comprenant notamment La Bastide-Pradines, Prugnes et Martrin. A ces domaines s'ajoutérent donc tous ceux qui provenaient de l'héritage des Templiers, c'est-à-dire, pour la région située au sud du Tarn, l'ensemble de la commanderie de Sainte-Eulalie, de telle sorte que les habitants de La Couvertoirade furent rattachés désormais à l'ordre militaire le plus puissant de la Chrétienté.

Entre temps aussi, la situation politique locale était devenue catastrophique. Aux pillages commis au XIIIe siècle par les seigneurs de Nant succédèrent au siècle suivant les exactions beaucoup plus redoutables que les Routiers, profitant des désordres provoqués par la guerre contre les Anglais, firent subir aux populations rouergates. C'est alors que pour mettre un terme à une insécurité qui tendait à devenir chronique, les Hospitaliers décidèrent, vers le milieu du XVe siècle, de fortifier leurs principaux points d'appui, notamment Sainte-Eulalie, La Cavalerie et La Couvertoirade, dont les anciennes défenses, bâties avant l'invention des armes à feu, devenaient chaque jour plus insuffisantes.

Un événement déterminant se produisit en 1438: le château de La Bastide-Pradines fut attaqué par une bande armée, commandée par un chevalier pillard, et le commandeur de Saint-Félix-de-Sorgues dut faire appel au sénéchal du Rouergue pour obtenir la restitution de cette place, ainsi que du contenu de son grenier fortifié.

C'est alors que le 2 novembre 1439 les représentants de la communauté de La Couvertoirade, assemblés dans la nouvelle église, demandèrent au commandeur de Sainte-Eulalie de faire dresser autour du village une enceinte de remparts (figure 4).

L'Enceinte les remparts



La Couvertoirade L'Enceinte les remparts
Figure 4. L'Enceinte les remparts


Leur requête fut aussitôt agréée et un contrat fut ensuite passé avec un maître-maçon de Saint-Beauzély-de-Lévézou, nommé Déodat d'Alaus. Malgré quelques démêlés avec ses mandants, cet entrepreneur réussit si bien à exécuter son travail à la satisfaction générale qu'il fut chargé par la suite de bâtir des fortifications analogues à Sainte-Eulalie et à La Cavalerie.

En 1455 l'ouvrage devait être fort avancé sinon terminé, puisque à cette date l'évêque de Vabres, de son château de Saint-Izaire, donna aux habitants l'autorisation de faire passer la muraille à travers le cimetière attenant à l'église, à condition que le contenu des tombes qui, de ce fait, devraient être détruites, soit convenablement ré-enterré. Cette autorisation était valable non seulement pour La Couvertoirade, mais aussi pour La Cavalerie, où le même problème se posait:

« licentiam concedimus cavandi seu fodendi cimiterium in loco seu locis ubi et in quibus necesse est quod transeant muri et expediet hedifficari ac construi fundamenta illorum, proviso quod terra que de fundamentis extrahetur in aliis partibus dictorum cimiteriorum ponatur, ossaque seu reliquie defunctorum que in dicto fundamento reperientur honeste et debite sepeliantur. »

Environ un siècle plus tard, le 22 novembre 1562, le rempart des Hospitaliers fut le théâtre d'une brève bataille qui opposa une troupe protestante aux soldats de l'évêque de Lodève. Cet épisode a été relaté par un calviniste de Millau qui nous a laissé de très intéressants Mémoires, écrits dans une langue d'autant plus attachante, dans sa maladresse même, qu'elle traduit les difficultés qu'éprouvèrent les écrivains du Rouergue lorsqu'ils tentèrent au XVIe siècle, pour la première fois de leur histoire, de s'exprimer en français. Nous apprenons donc par son récit que quatre capitaines de la Religion, venus de Millau, Compeyre, Cornus et Cantobre s'en alarent droit à La Copertoirade, per l'assiger, parce que c'est un fort vilage, aus comandeurs de Sainct-Jehan. Comme l'enceinte n'était défendue que par trois ou quatre arquebusiers, les assaillants étaient sur le point de forcer la place, quand survint un groupe de Papistes, alerté par les habitants, qui mit en déroute ses adversaires: ils tuarent quelques 25 de la Religion et nul des Papistes morts ni blessés, o bien peus.

Les remparts des Hospitaliers



La Couvertoirade Nord et escalier
Les remparts des Hospitaliers: porte Nord et escalier


Un nouveau combat eut lieu quatre ans plus tard dans des circonstances analogues. La troupe protestante qui assiégeait à nouveau La Couvertoirade fut décimée par l'armée de Blaise de Montluc, gouverneur de la Guyenne.

Après avoir traversé sans trop de mal la sinistre époque des guerres de Religion, La Couvertoirade, plus heureuse sous ce rapport que La Cavalerie, dont les murailles furent démantelées en 1579, non seulement a conservé jusqu'à nos jours l'ensemble de ses fortifications abstraction faite de la porte Sud mais encore s'est embellie par la suite, notamment au XVIIe siècle qui semble avoir été sa période d'apogée démographique et économique de quelques belles demeures que l'on pourra admirer au cours de la visite du village.

Plan des remparts



La Couvertoirade Plan des remparts
Figure 6. Plan des remparts


1: Château des Templier



La Couvertoirade
Le Château des Templiers


2: Eglise de Couvertoirade



La Couvertoirade
Eglise de Couvertoirade


3: Couvertoirade Cimetière



La Couvertoirade
Couvertoirade Cimetière


4: Porte Nord



La Couvertoirade
Porte Nord


5: Porte Sud



La Couvertoirade
Porte Sud


6: Tour Raunier



La Couvertoirade
Tour Raunier, image Jœl Berthonneau


7: Tour de La Cambière



La Couvertoirade
Tour de La Cambière


8: Tour Aublan



La Couvertoirade
Tour Aublan, image Jœl Berthonneau


9: Tour des Conques.

10: Poste de Guet



La Couvertoirade
Poste de Guet


11: Escalier des Conques



La Couvertoirade
Escalier des Conques


12: Hôtel de 1609



La Couvertoirade
Hôtel de 1609


13: Hôtel de 1655.
14: Citerne des Conques.
15: Emplacement de l'ancienne mare.
16: Nouvelle mare.
17: Maisons rurales Caussenardes.
18: Four banal.

19: Grange des Templiers



La Couvertoirade
Grange des Templiers


20: Hôpital.

5. L'ancienne église Saint-Christol


Cette église Saint-Christol, en partie ruinée, qui est située à 800 mètres à l'est du village, est le plus ancien monument de La Couvertoirade. Malgré son état de délabrement actuel, elle a conservé quelques détails particuliers qui permettent de penser que sa nef, aux fenêtres à simple ébrasement, remonte au plus tard à l'époque où le lieu de La Couvertoirade était mentionné dans le cartulaire de Gellone, c'est-à-dire au milieu du XIe siècle. Si l'on observe attentivement les deux murs latéraux, on s'aperçoit en effet que le chœur voûté n'appartient pas à la construction primitive, qui présentait à la hauteur de l'arc triomphal un ressaut caractéristique des églises antérieures à l'an Mille. Comme l'indique le plan de la figure 7, il est probable que les murs du chœur, qui se termine par un chevet plat, étaient à l'origine décalés par rapport à ceux de la nef, décalage qui fut supprimé lorsqu'on couvrit le chœur d'une voûte en berceau, qui exigeait des supports plus épais que pour une simple charpente.
L'église Saint-Christol était ainsi, dans son premier état, de type carolingien et elle mériterait d'être restaurée.

6. Le château des Templiers




Château des Templiers


Seul édifice qui date du temps des Templiers, il a été bâti à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe, sur un rocher favorable à la défense. A partir du XVe siècle, les remparts nouvellement construits lui ont fait perdre son ancienne fonction: au lieu d'abriter une garnison de moines-soldats, il ne sert plus que de lieu de refuge pour les villageois et de grenier pour le fermier du Commandeur. En effet, comme le précise un document de 1687, « quand au domaine il consiste en un château et forteresse quy fait partie de l'enceinte du lieu de La Couvertoirade dans lequel les habitants se réduisent en tems de guerre et a présent les fermiers s'en servent pour de grenier n'estant point au tout autreman logeable. »

Des bâtiments primitifs sont encore visibles les vestiges suivants:
a) La porte d'entrée, surmonté d'une large bretèche, qui était ainsi décrite en 1743: « a l'entrée dudit chasteau passant par une grosse tour crenellee au dessus du portail de laquelle y a une grande meutrière. »

b) Les murs du donjon, construits en appareil moyen, très régulier et renforcés de contreforts, qui, à en juger par certains monuments de la même époque (château des Templiers de Sainte-Eulalie et de Montricoux, Tarn-et-Garonne), devaient supporter en leur sommet des mâchicoulis établis sur des arcs bandés d'un contrefort à l'autre. Comme on le sait, ce système de défense était imité des fortifications arabes d'Asie Mineure, où les Templiers avaient pu les observer.

c) La voûte du chœur de la chapelle des Templiers, qui, suivant un texte de 1762, publié par l'abbé Caubel, était située dans le château, à gauche en entrant: « a gauche, grande pièce voutee... joignant laquelle est un escalier de pierre qui conduit a droitte a une espèce d'ancienne chapelle voutee. » La voûte en plein cintre de cette chapelle est encore visible à l'extrémité Est du donjon dont le mur oriental forme le chevet de ce petit sanctuaire normalement orienté. Dimensions intérieures: 3,20 m de longueur Est-Ouest, sur 5 m de largeur. A l'extérieur, on voit encore une baie étroite, pratiquée dans l'axe du chevet et présentant un caractère archaïque: l'arrondi supérieur de cette fenêtre est formé non par l'assemblage de claveaux maçonnés mais par une simple encoche taillée dans un linteau (figure 8).

Côté Est du château



La Couvertoirade Côté Est du château
Figure 8 Côté Est du château: au milieu, à droite du rocher, la fenêtre bouchée du chœur de la chapelle


Au-dessus de la chapelle, le texte de 1762 mentionne une autre pièce, ce qui indique que le château comportait au moins un étage supplémentaire.

7. La nouvelle église


Cet édifice, dont la datation est incertaine, se présente dans son état actuel comme un bâtiment de style ogival, à nef unique, accosté au sud d'une chapelle latérale et surmonté à l'ouest d'un clocher carré sans caractère architectural distinctif. Bien que le mur Ouest, qui offre le même appareil régulier que le donjon du château, puisse être considéré comme un vestige de l'enceinte castrale (l'Inventaire de 1483 précise: « la gleysa deldit luoc es dedins lo castel », « l'église du lieu est à l'intérieur du château », la croix de Malte à huit pointes symbole des huit Béatitudes promises aux Hospitaliers qui orne les clefs de voûte, permet de penser que le reste de l'église, ainsi que le clocher, ont été construits à un époque relativement tardive, c'est-à-dire vers le milieu du XIVe siècle, après la fin des Templiers.

Eglise de la Couvertoirade



Eglise de la Couvertoirade
Eglise de la Couvertoirade


Inscription en langue d'oc



La Couvertoirade
Inscription en langue d'oc


D'un autre côté, la célèbre inscription en langue d'oc, si finement gravée sur une plaque de métal, que l'on attribue communément au XVe siècle, pourrait être rajeunie de quelques dizaines d'années pour des raisons épigraphiques et linguistiques. Il me semble en effet que ce texte, qui invitait les passants à prier pour les morts « Bonas gens que per aissi passatz Pregatz dieu per los trespassatz », enferme certaines lettres, en particulier le [t] initial du dernier mot, les [s] finals, le trait oblique du second [i] d'aissi, qui s'apparentent davantage aux caractères élégants en usage à la fin du XIIIe siècle qu'aux minuscules plus uniformes et moins déliées du XVe. Par ailleurs, la correction grammaticale de ces deux vers (maintien de la graphie en [tz] à la seconde personne du présent de l'indicatif et de l'impératif, suivant la bonne règle de l'ancien provençal, énoncée dans les Leys d'Amor, au lieu des formes relâchées en [as], qui correspondent à la prononciation actuelle: passas, pregas) ne se rencontre plus dans les documents bien datés du XVe siècle, tels que, par exemple, l'inscription de 1407 provenant de l'église Saint-Amans, à Rodez et conservée au Musée Fenaille.

Cœur de la nouvelle église



La Couvertoirade Cœur de l'église
Cœur de la nouvelle église, avec des croix discoïdales


Si l'on considére enfin que cette inscription est étroitement liée à la vie de l'église en ce sens qu'elle était encastrée sur la face Ouest du clocher, à l'endroit même où les fidèles débouchaient de l'escalier taillé dans le roc, pour pénétrer dans le sanctuaire en passant précisément par le cimetière on peut se demander si cette relation fonctionnelle n'est pas, elle aussi, un indice de contemporanéité. Dans cette hypothèse, l'église, l'inscription et l'aménagement du nouveau cimetière dateraient des alentours de 1350.

Dans le chœur de l'église ont été placées en 1909 deux croix discoïdales provenant de Saint-Martin-du-Vican, près de Nant. La première, côté Evangile, présente sur une face une croix à douze fleurons et sur l'autre une croix pattée entourée d'une couronne d'encoches rayonnantes (diamètre: 40 cm; épaisseur: 10 cm).

Croix discoïdales



La Couvertoirade Croix discoïdalesLa Couvertoirade Croix discoïdales
Croix discoïdales


La seconde, côté Epître, est ornée sur chaque face d'une croix dont le bras vertical se termine en pointe vers le bas, alors que les trois autres extrémités, sur la face antérieure tout au moins, sont bifides (diamètre: 47 cm; épaisseur: 17 cm).

Deux autres croix discoïdales proviennent également de Saint-Martin-du-Vican: l'une est conservée au Musée de la Société Archéologique de Montpellier, l'autre au Musée Lapidaire de la cathédrale de Lodève. Sur l'une des faces de cette dernière croix on voit une fleur de lys.

Pour ce qui est de leur datation, le seul élément de comparaison valable est fourni par un exemplaire de Béziers, orné lui aussi d'une fleur de lys, qui porte une inscription confirmant seulement la destination funéraire de la croix. Etant donné que cette stèle, dont la forme discoïdale n'est pas encore très affirmée, a été datée, pour des raisons épigraphiques, de la seconde moitié du XIIIe siècle, il est vraisemblable que celles de La Couvertoirade, dont la morphologie est beaucoup plus évoluée (disque parfaitement rond et bien dégagé de son support) sont plus récentes. Compte tenu des considérations chronologiques exposées plus haut, elles pourraient être classées au plus tôt à la fin du XIVe siècle. Quant à l'origine de ces croix, qui se rencontrent en grand nombre au Pays Basque, on peut penser qu'elles ont été introduites en Languedoc à la faveur des pèlerinages de Saint-Jacques-de-Compostelle. Cette provenance géographique permettrait en même temps de comprendre pourquoi des monuments de même type se rencontrent jusque dans la péninsule Scandinave, puisque les pêcheurs de haute-mer, venant aussi bien du Golfe de Gascogne que de la Baltique, avaient des contacts fréquents dans l'Atlantique-Nord, notamment à Terre-Neuve, où ils avaient établi des cimetières.

Dans la nef, on distingue sur le mur latéral Nord un rocher qui est pris dans la maçonnerie: il s'agit des vestiges d'une ancienne chaire à prêcher, taillée à même la pierre, qui existait encore au XVIIIe siècle.

Tête barbue



La Couvertoirade
Tête barbue


Faciès grimaçant Atlante



La Couvertoirade
Faciès grimaçant Atlante


Le singe



La Couvertoirade
Le singe


Enfin, au-dessus de l'entrée, on peut voir trois culs-de-lampe sculptés représentant, de gauche à droite, un singe accroupi, une tête barbue au faciès grimaçant et un atlante qui a la même position que le singe et, comme lui, semble porter un poids très lourd. A en juger par la position irrégulière et non fonctionnelle de ces trois pierres, il ne peut s'agir que de remplois, provenant probablement de quelque partie, anciennement démolie, du château.

8. Les remparts


L'enceinte du XVe siècle avait pour but de faire de l'agglomération un lieu entièrement clos, en englobant non seulement le château, l'église et une partie du cimetière, mais encore les deux principaux points d'eau, à savoir la citerne des Conques qui fournissait aux habitants leur eau potable et la grande mare commune destinée à abreuver les animaux. Nous reviendrons plus loin, lors de la visite de l'intérieur du village, sur ces deux aménagements qui étaient essentiels pour la vie de la communauté.

L'ensemble de la fortification présente une forme à peu près octogonale (cf. figures 1 et 6). Elle se compose des éléments suivants:
a) Deux portes, placées l'une au Nord, l'autre au Sud, qui, au XVIIIe siècle, étaient encore appelées, la première « lou portai d'amoun », la seconde « lou pourtal d'abal. » Chacune était surmontée d'une tour carrée, couronnée de mâchicoulis sur consoles à triple encorbellement.

La porte Nord, le portail d'Amont a gardé presque entièrement son aspect primitif, abstraction faite de la couronne de mâchicoulis dont le parapet a été privé de son crénelage.

b) Quatre tours rondes, la tour Raunier à l'angle Nord-Ouest, qui est la mieux conservée, la tour Auglan et la tour de la Cambière sur le côté Sud-Ouest, la tour des Conques à l'angle Nord-Est. La structure primitive de ces tours, qui étaient identiques à celles de l'enceinte de Sainte-Eulalie, est connue par la description du bail à besogne passé en 1442 dans cette dernière localité. Chaque tour comportait trois voûtes superposées (l'une à la base, la deuxième au niveau du chemin de ronde et la troisième servant de toit) et elle était défendue, non seulement par une couronne de mâchicoulis, mais aussi par des meurtrières de deux types, les unes nommées archères, pour les armes de jet traditionnelles, les autres, bombardières, pour les nouvelles armes à feu. Ce système mixte de défense s'explique par le fait qu'en ce milieu du XVe siècle l'armement n'avait pas encore terminé sa mutation et qu'il relevait à la fois du Moyen Age et des Temps Modernes: c'est ainsi qu'en lisant l'Inventaire de 1483 « Inventary de Vartilharié » nous constatons que si les défenseurs des remparts récemment construits disposaient d'arquebuses « colubrinas a crochet », ils utilisaient encore des arbalètes et même des fléaux d'armes « flagels. »

Poste de guet



La Couvertoirade
Poste de guet


c) Une courtine surmontée d'un chemin de ronde protégé par un parapet où s'ouvraient quelques meurtrières. Plus bas, de petits logements pour guetteurs étaient aménagés dans l'épaisseur de la muraille. Un de ces postes de guet, avec ses banquettes latérales et sa baie ornée d'un arc en accolade, est encore bien conservé.

Le circuit du chemin de ronde passait à l'intérieur de chaque tour, et les défenseurs de ces tours pouvaient ainsi en interrompre l'utilisation, pour le cas où les ennemis auraient escaladé les courtines.

d) Des escaliers, également aménagés dans l'épaisseur de la muraille, permettaient d'atteindre rapidement le chemin de ronde, sans avoir à passer par les tours dont le système de défense était indépendant de celui de la courtine. Un de ces escaliers, placé à proximité de la porte Nord, est pratiquement intact (figure 5).

9. Le village


Après les destructions du XVIe siècle « guerres de Religion », de beaux hôtels particuliers ont été construits au siècle suivant, qui a été, comme nous l'avons dit, une période de stabilisation et de développement. Notons, d'abord, près de l'escalier du rempart, une maison, datée de 1609, qui a conservé son escalier à vis dont la porte d'entrée a malheureusement disparu et une fenêtre à meneaux en très bon état.

Famille Grailhe



La Couvertoirade
Famille Grailhe


La Couvertoirade
Ecu Famille Grailhe


Plus loin, en allant vers l'église, à main gauche, la résidence de l'ancienne famille de
Grailhe avec sa porte de style classique, ornée d'un écusson enfermant les armes parlantes de son ancien propriétaire:
Les deux oiseaux affrontés, juchés sur un arbre placé lui-même sur un lion et surmontés d'une étoile, sont en effet des corneilles « gralhos, en occitan. »

Cette porte qui donne sur un escalier à la française appelé degré en repos dans une reconnaissance consentie par le sieur Antoine de Grailhe a été bâtie en 1655.

La comparaison des deux maisons est intéressante du point de vue archéologique, car elle permet de déterminer assez étroitement à quelle époque l'escalier à vis, de tradition gothique, dont la cage présente à l'extérieur l'apparence d'une fausse tour cylindrique, a été remplacé par l'escalier à double volée droite et à palier développé.

Les autres maisons de La Couvertoirade, de caractère plus modeste, datent pour la plupart du XVIIIe et du XIXe siècle. Elles présentent un type rural presque uniforme avec leur escalier extérieur donnant sur un petit balcon dénommé « balet » et leur double voûte: l'une abritant le rez-de-chaussée où sont logés les animaux, l'autre supportant le toit fait de lourdes dalles de calcaire, appelées localement des « tioulos », du mot latin « tegula », c'est-à-dire des « tuiles » au sens étymologique du terme: « ce qui couvre. » Le toit de ces maisons était particulièrement soigné: en effet, dans ce pays au climat sec et au sol très perméable « lo pays es fort essut », « le pays est fort desséché », constatait déjà « l'Inventaire de 1483 », il jouait le rôle de collecteur d'eau et permettait, grâce à un équipement approprié de chéneaux en pierre ou en bois, d'alimenter les citernes à longueur d'année (figure 14).

En plus des citernes privées, la communauté du village avait aménagé, à même le rocher, un réservoir public, nommé les « Conques » où se déversait toute l'eau s'écoulant de l'immense toit de l'église.

L'escalier



La Couvertoirade
Figure 16 Escalier accès au conque


L'escalier d'accès à cette citerne communale, sommairement taillé dans le calcaire, constitue une curiosité ethnographique de premier ordre (figure 16): il faut avoir essayé de le gravir, puis de redescendre, le corps bien droit, sans regarder vers le bas, pour se rendre compte à quel point les anciennes habitantes de La Couvertoirade avaient le pied sûr, puisqu'elles rapportaient chaque fois de la citerne trois seaux pleins d'eau, un à chaque main et le troisième en équilibre sur un coussinet placé sur leur tête !

A côté de la pompe, qui, de nos jours, permet de tirer l'eau de cette citerne, il y a une sorte de petit évier qui traverse le rempart et que l'on nomme le « don de l'eau »: selon la tradition, ce dispositif ingénieux permettait de faire boire les passants, qui, en temps de guerre ou d'épidémie, n'avaient pas le droit d'entrer dans le village.

Lavogne



La Couvertoirade
Mare dite lavogne toute empierrée


L'alimentation en eau des animaux était assurée par une mare, aujourd'hui comblée, qui avait été creusée non loin de la porte Sud. En 1895, elle fut remplacée par une grande « lavogne » c'est le terme local qui la désigne située en dehors des remparts.

Comme l'escalier des Conques, cette magnifique mare empierrée mérite aussi une visite: on remarquera en particulier le canal collecteur, taillé dans la pierre, qui court le long de la courtine Sud, ainsi que le bassin de décantation, également taillé dans le roc, où se déposent les impuretés.

Signalons encore à l'intérieur de la ville, non loin de l'église, le four banal où se trouvait le pilori: le procès-verbal de la visite de 1762 parle, en effet, de ce four contre le mur duquel est attaché un carcan de fer, suspendu à une chaîne de même, pour marque de la juridiction.

Terminons notre visite par deux bâtiments situés hors les murs. C'est d'abord, au niveau du château, la ruine d'une grande grange qui remonte pour le gros œuvre à l'époque des Templiers, mais qui avait été refaite à neuf au XVIIe siècle, ainsi que le précise un document de 1613. Son toit de charpente était supporté par 5 grands arceaux de pierre dont on voit encore les traces.

Enfin, non loin de la porte Nord, il faut observer l'appareil des murs qui constituent la maison Nozerand: les pierres sont les mêmes que celles du château. A en juger par le texte d'un compoix du XVIIe siècle indiquant que le « sieur Anthoine de Grailhe a aménagé un jardin dans partie d'un pred assis aux faux bourgs dudit lieu confrontant de la bize avec l'hospital dudit lieu », on peut penser qu'à une époque postérieure à la construction des remparts l'on avait bâti à l'écart des maisons d'habitation pour éviter toute contagion un hôpital dont les matériaux avaient été pris à l'ancienne forteresse des Templiers.
Sources: André Soutou - La Couvertoirade - Les Amis de La Couvertoirade - Editeur Maury à Millau 1973

10. Les Images


Images Couvertoirades et Nant: Jœl Berthonneau
Images Cavalerie: Vincent CO
Images Anciennes d'Aveyron

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Couvertpuis   (55)

Maison du Temple de Couvertpuis


Département: Meuse, Arrondissement: Bar-le-Duc, Canton: Montiers-sur-Saulx - 55


Maison du Temple de Couvertpuis
Maison du Temple de Couvertpuis


La maison du Temple de Couvertpuis paraît avoir été dans la dépendance de celle de Ruetz; autrement on ne s'expliquerait guère que Gui de Joinville, voulant faire une donation de ce qu'il pouvait posséder à Couvertpuis, l'ait faite non pas aux Templiers de cette localité, mais à ceux de Ruetz.

Il y avait cependant déjà, à cette époque (1240), une maison du Temple de Couvertpuis, car un autre Joinville, Simon, sénéchal de Champagne, consacrait, dès 1215, un don fait aux Templiers de Couvertpuis, par Ferry de Vaucouleurs, chevalier « Jean de Joinville....., par H. Fr. Delaborde; nº 171 du Catalogue. »

Quant au Procès, il y est parlé de la chapelle de la maison, « in capella domus de Cooperto Puteo, Tome I, page 630 », et ce seul détail nous autorise à penser que Couvertpuis ne fut pas seulement un domaine du Temple, mais une commanderie.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome I, page 630


Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit quod nunquam interfuerat capitulis, nec viderat aliquem alium in ordine recipi, nisi fratrem Arbertum de Cooperto Puteo Turonensis diocesis, deffunctum, ut crédit, qui fuit, eisdem die, hora, loco, et per eumdem et eodem modo et eisdem presentibus, receptus cum eo, in instanti festo natalis beati Johannis Baptiste erunt vnt anni vel circa, per fratrem Johannem de Marciis quondam, preceptorem tunc domus Templi de Royers Cathalanensis diocesis, in capella ipsius domus, presentibus fratribus Theobaido Lotoringo, presbitero dicte domus, et Guillelmo de Vollenis avunculo ipsius testis, serviente, deffunctis, et ideo nesciebat de contentis in dictis articulis, nec audiverat dici, nec credebat nisi quod sequitur: nam dixit quod, in recepcione sua et predicti Arberti, fuit servatus talis modus.

Procès des Templiers, tome I, page 527


Item, dixit quod de predictis erroribus confessus fuerat, in eadem septimana quam fuerat receptus, fratri Alberto de Cooperto Puteo Lotoringo, quondam presbytero ordinis eorum, in capella domus de Moysiaco, qui absolvit eum, imposita penitencia quod jejunaret septem sextis feriis; et postmodum, post capcionem tamen eorum, fuit confessus eciam de predictis fratri Johanni Pedis Leporis canonico regulari, commoranti cum domino episcopo Carnotensi, de cujus vita vel morte non habet certitudinem; plura dixit se nescire de contentis in dictis XIII articulis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Maison du Temple de Couvertpuis


Couvert-Puits (Cooperlus Puteus), situé entre l'Ornain et la Saulx, à cinq lieues de Bar. Les plus anciens pouil-lés du diocèse de Toul y placent une maison de Templiers, et nous avons cru devoir conserver ce lieu dans notre nomenclature.
Il est bon cependant de faire observer que Couvert-Puits nous paraît avoir été, non une maison distincte, mais une dépendance du Temple de Ruet ou Ruel, situé dans la Champagne, entre Joinville et Saint-Dizier.
Ce qui nous porte à admettre cette dernière hypothèse, c'est une donation faite, en 1219, par Baudoin, chevalier de Nantoye, dans le comté de Ligny. Il abandonne, du consentement de sa femme et de ses héritiers, au Temple de Ruet, tout ce qu'il possédait à Couvert-Puits, en hommes, bois, prés, terres, et la portion qui lui appartenait dans les dîmes de deux localités, que l'acte appelle Bacioncos et Vapincelon.
Cette donation fut confirmée par Henri II, comte de Bar, et le seigneur de Pierrefitte (1). Quoi qu'il en soit à cet égard, le temple de Ruet fut, ainsi que le domaine de Couvert-Puits, donné aux Hospitaliers. Ce dernier se composait, au xvue siècle, d'une chapelle dédiée à saint Eloy, cent journaux de terre à chaque saison, exempts de dîmes, une justice, un petit bois, un four banal, un douzième dans les grosses dîmes du village, plusieurs cens et autres droits seigneuriaux (2). Le commandeur de Ruet était encore seigneur de quelques villages du Barrois; mais nous ne savons si les droits seigneuriaux étaient primitivement attachés à la maison de Ruet ou de Couvert-Puits.
1. V. Histoire des Templiers, par le P. M. Jeune, tome I, pages 310 et 311.
2. V. le même ouvrage, tome I, page 311.

Sources: M. Auguste Didot. Mémoire sur les Etablissements de l'Ordre du Temple en Lorraine (Duchés de Lorraine et de Bar, évêchés de Metz, Toul et Verdun). Tome I, Nancy MDCCCLVI.

Couvertpuits


— Village sur l'Orge, à 6 kilomètres au Nord de Montier-sur-Saulx.
— Couverpuis, 1378 (Chambre des comptes, c. de Morley); 1495-1496 (Trésor des Chartes B. 6364); 1700 (Carte d'Etats); 1771 (Pouillé).
— Copertusputeus; domus Templi de Coperto-Puteo, 1402 (Regestr. Tull.)
— Couviez, 146 (Collection Lorr. tome 247.39, page 14)
— Couver-Puis, 1579 (Procès-verbal des coutumes)
— Couverpuys, Puteus-Coopertus, 1707 (Carte du Toulois)
— Coopertus-Puteus, 1711 (Pouillé); 1756 (D. Calmet, notes)
— Avant 1790, le commandeur de Ruël seigneur moyen foncier.
— Il y avait sur le finage de Couvertpuis une métairie avec chapelle sous l'invocation de Saint-Eloy et ensuite de Saint-Cloud, dépendant de la commanderie de Ruël.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Meuse, rédigé par M. Félix Liénard. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXII.

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Couzon-sur-Coulange   (52)

Domaines du Temple de Couzon-sur-Coulange


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Prauthoy, Commune: Boussemois - 52


Domaines du Temple de Couzon-sur-Coulange
Domaines du Temple de Couzon-sur-Coulange


Les Templiers de La Romagne possédaient à Couzon, un moulin et un très beau domaine.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Couzon


— Coson, 1254 (Chapitre de Langres)
— Finagium de Cosone, 1290 (Chapitre de Langres)
— Couson, 1464 (Archives Nationales P. 1743, nº 330 bis)
— Couzon, 1728 (Chapitre de Langres)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, rédigé par Alphonse Roserot. Paris M. DCCCC. III.

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Crabanat   (23)

Maison du Temple de Crabanat


Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Gentioux, Commune: Féniers - 23


Maison du Temple de Crabanat
Maison du Temple de Crabanat


Au nombre des Templiers enquêtes, en 1308, à Rome, se trouve un sergent du Temple qui avait habité la maison de Crabanat « morans in domo de Crabanac, Lemovicensis diocesis » mais qui cependant n'y avait pas été arrêté, car il était malade chez les siens, lorsqu'il avait appris l'arrestation de ses frères du Temple ; en venant faire des aveux complets à Rome, il n'avait eu d'autre pensée que celle de pourvoir à son salut « Schottmuller, tome II, page 44 »
Sources: Trudon-des-Ormes, Liste des Maisons et de quelques Dignitaires de l'Ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France. D'Après les pièces du Procès des Templiers. Revue de l'Orient Latin, tomes V, VI, VII. Ernest Leroux, Editeur. Paris 1897, 1898, 1899.

Maison du Temple de Crabanat


— En 1430, Crabanat avait le titre de commanderie.
— En 1616, les visiteurs de l'Ordre de Malte nous apprennent qu'il y avait en ce lieu une petite chapelle, dépendance de la commanderie de Fénier, et lui donnent le titre d'église paroissiale. Elle ne mesurait que neuf pas de long et trois de larges, et était placée sous le vocable de Saint Barthélemy.
— Elle était desservie par un curé dont la pension était de quatre setiers de froment.
— En 1742, c'était une annexe de la cure de Frénier, et sous le vocable de Saint Barthélemy ou de Saint Blaise.
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par A. Lecler, Limoges 1902

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Craon ou La Lande   (86)

Domaines du Temple de Craon ou de La Lande


Département: Vienne, Arrondissement: Poitiers, Canton: Mirebeau, Commune: Craon - 86


Domaines du Temple de Craon ou La Lande
Domaines du Temple de Craon ou La Lande


En 1284, Craon, hameau sur la commune de Jarzay était une possession de la Maison du Temple de Montgaugier et ce jusqu'à la cession des biens du Temple aux Hospitaliers qui l'unir à la commanderie de Saint-Georges.

Craon ou Cron


— Crun, vers 1080 (Chartier de Saint-Hilaire, tome 1, page 104)
— Ecclesia Creonii, vers 1094 (Cartulaire de Noyers, page 254)
— Crom, 1095 (Besly, Evêques de Poitiers, page 84)
— Creun, 1248 (Cartulaire de Noyers, page 687)
— Cron (Pouillé de Gauthier, folio 169 vº)
— Capellanus de Creon, de Craonio, 1383 (Taux du décimes, page 34 et 72)
Craon, 1393 (Fonds de la commanderie de Saint-Georges, 19)
— 1807, 1817 (Annuaires)
— Saint-Michel de Crom, 1782 (Pouillé)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, rédigé par M. L. Rédet. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXXI

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Cras-sur-Reyssouze   (01)

Domiane du Temple de Cras-sur-Reyssouze


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse - 01


Domiane du Temple de Cras-sur-Reyssouze
Domiane du Temple de Cras-sur-Reyssouze


En 1293, les Templiers de Saint-Martin-le-Châtel acquirent les fonds que possédait dans cette paroisse Guillemette, fille de François de Cuisery.
Sources: Alain Jantet, l'Ain des Templiers - Edition Trevoux - Archives de l'Ain, archives du Rhône, dictionnaire Topographique et historique de l'Ain.

Cras


— Ecclesia de Cra, decima de Crasso.
— Paroisse sous le vocable de saint Jean-Baptiste.
— Le chapitre de Saint-Vincent de Mâcon nommait à la cure.
— Cras était déjà paroisse au XIIIe siècle.
— En 1272, Bérard de Beyviers reconnut tenir du comte de Savoie la moitié de la dîme.
— En 1293, les Templiers de Saint-Martin-le-Châtel acquirent les fonds qu'y possédait Guillemette, fille de François de Cuisery.
— Le revenu de la cure consistait dans le quart des dîmes et dans le produit de quelques terres et prés. Le tout, évalué en argent, pouvait s'élever à 400 ou 500 livres.
— Cartulaire de Savig. et d'Ainay, pages 929, 950, 977, 1006 et 1017.
— Guichenon, Bresse, premier parargaphe page 20.
— Archives du Rhône, fonds de Malte, titres du Temple de Saint-Martin, chapitre I, nº 5.
— Visite pastorale de 1656, folio 315.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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480

Creac'h (Le)   (22)

Domaine du Temple Le Créac'h


Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Ploufragan, Commune: Plédran - 22


Domaine du Temple Le Créac'h
Domaine du Temple Le Créac'h


C'était dans la paroisse de Plédran, au diocèse de Saint-Brieuc, que se trouvait le Temple de Créhac, signalé en 1182 comme possession des Templiers, sous le nom de « Crihirac (ancien évêché de Bret, VI, 138) »; le véritable nom de cet établissement semble bien être Le Créac'h modernisé en Créhac. Le commandeur de la Nouée avait là une chapelle « fondée de saint Jean-Baptiste, avec assemblée le jour de la feste de ce Bienheureux, et droits et prééminentes uniques et anciens en icelle chapelle - déclaration du Temple de la Guerche en 1681. »

Chapelle du Chréahc



Chapelle du Chréahc, image Jack Bocar
Chapelle du Chréahc


Ce sanctuaire, reconstruit à la fin du XVIIe siècle, subsiste de nos jours et offre de remarquable un certain nombre de pierres tombales, formant son pavé, et sur lesquelles sont gravés des instruments d'art et de métiers, que certains auteurs ont regardé soit comme des emblèmes de franc-maçonnerie, soit comme des insignes de Templiers. « Gaultier de Mottay, répertoire archéologique, 171. »

Dans le village nommé le Temple, avoisinant cette chapelle, les tenanciers étaient obligés, outre les rentes habituelles, d'entretenir une croix de fer au lieu le plus éminent de leurs maisons, comme marque et intersigne de la seigneurie. « Bulletin de l'association bretonne, IV, 201. »

Dans les environs, les Templiers possédaient en 1182 divers biens dont les noms défigurés par les copistes sont difficiles à retrouver: « Cleerfonten », « la Rochochert », « Sencheco », « le Montfrocher », « Ilfiniac », « unam villam quam dederunt duo filii Cahat - Ancien évêché de Bret, VI, 138. »

Pierre tombale Chréahc



Créahc, image Jack Bocar
Pierre tombale Chréahc


Pierre tombale Chréahc



Créahc, image Jack Bocar
Pierre tombale Chréahc




Ogée, dans son Dictionnaire de Bretagne, dit que de son temps la haute justice de « Clairefontaine » s'exerçait en Plédran, voilà bien le « Cleerfonten » de la charte.

Il existe également en Plédran un village de La Roche et « Sencheco » pourrait bien être « Saint-Quihouët en Plaintel »; là, se trouvaient un château et une chapelle dédiée â Saint-Jean, qui passent pour avoir à l'origine appartenu aux Templiers. « Jollivet, Les Côtes du Nord, I, 346. »

« Le Montfrocher » semble avoir disparu, mais « Ilfiniac » est la paroisse d'Yffiniac qui posséde toujours une chapelle de Saint-Jean; quant au village que donnérent les fils de Cahat, il faudrait une grande chance pour le retrouver.

A cause de son Temple de Créhac le commandeur avait aussi un moulin à Créhac, une dîme sur les terres environnantes et une juridiction s'étendant dans les trois paroisses de « Plédran, Plaintel et Plémy. » Le seigneur de Saint-Quihouët en Plaintel lui devait chaque année 4 boisseaux de seigle, 3 boisseaux d'avoine, 3 poules et 52 sols monnaie. « Déclaration du Temple de la Guerche en 1681 »

Le Temple



Bien du Temple à Le Temple
Domaine du Temple


Sur le territoire de Hénon, les Templiers jouissaient dès 1182 des villages du « Verger (il y a trop de noms Verger dans les Côtes-d'Armor pour être sûr du bon) » et du « Temple », subsistant encore et désignés dans la charte donnée en leur faveur par ces mots: « La Verger a Ploehmic et alteram villam in eadem Ploehmic - ancien évêché de Bret, VI, 138. »
Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

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Crecy-la-Chapelle   (77)

Domaine du Temple de Crécy-la-Chapelle


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Crécy-la-Chapelle - 77


Domaine du Temple de Crécy-la-Chapelle
Domaine du Temple de Crécy-la-Chapelle


Il y avait en 1185, à Crécy-en-Brie, une maison du Temple, dont on ne connaît pas l'importance. Les Templiers ne paraissent pas l'avoir conservée longtemps, si l'on en juge par le seul titre qui nous la fait connaître, c'est-à-dire par une charte de frère Agnan, « Annianus », Grand-Maître de l'Ordre du Temple, qui accorda, en 1185, à un nommé Renaut et à ses héritiers, pour être tenue et possédée par eux à perpétuité, la maison du Temple de Crécy, « domum Templi de Crecy », moyennant une rente annuelle de six sols sept deniers.
Dans cette charte, figurent comme témoins Jobert Briard, maître du Temple à Paris, et frère Nicolas, commandeur procurator de la maison de Choisy.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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Cressac (Le Dognon)   (16)

Temple du Dognon et sa Chapelle de Cressac


Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Blanzac-Porcheresse, Commune: Cressac-Saint-Genis - 16


Temple de Cressac-Saint-Genis
Temple de Dognon et sa chapelle de Cressac


Plus haut sur la route de Blanzac-Porcheresse, il y a un lieu-dit « Le Temple », et c'est ici qu'il faut y placer la Maison du Temple « Le Dognon. »
Le bourg de Cressac est minuscule. La commune compte de nombreux petits hameaux et fermes, comme le Temple au nord, qui abrite l'ancienne église templière.
La chapelle où se trouvent les célèbres fresques, se situe dans l'ancienne commune de Cressac, au lieu dit Le Temple. La commanderie du Dognon est donc située dans ce lieu-dit.

L'Hôpital



L'Hôpital de Blanzac
L'Hôpital de Blanzac


Juste avant Blanzac-Porcheresse, vous voyez le lieu-dit « L'Hôpital », c'est là qu'il faut y placer la possession des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Dans le hameau du Temple, s'élève la chapelle des Templiers du Dognon. Erigé dans une région vallonnée, l'édifice se dresse aujourd'hui seul, sur une éminence dont il est évident qu'elle a été choisie en fonction de son intérêt stratégique. Sorte de butte naturelle, dominant la vallée du Né, vulnérable seulement du côté sud, le site pouvait être facilement fortifié et défendu et donnait en outre à ceux qui l'occupaient la possibilité de surveiller, jusqu'à des distances de plusieurs kilomètres, routes et chemins avoisinants.

Comme cela se vérifie souvent, en Saintonge et ailleurs, la chapelle est le seul bâtiment de la commanderie qui soit parvenu jusqu'à nous. De plan rectangulaire, elle comporte des murs épais (1,20 m) épaulés par des contreforts peu saillants. Au pignon ouest s'ouvre un portail roman d'une grande sobriété dont les deux voussures en plein cintre, nues, retombent sur des colonnettes aux chapiteaux bruts d'épannelage ou à la corbeille simplement annelée. Au-dessus, une petite baie. La façade est divisée par trois cordons qui apportent un vigoureux contrepoint à l'élan vertical des contreforts et des ouvertures. L'habituel triplet du chevet, aux archivoltes rehaussées d'un cordon sculpté, est surmonté d'un oculus quadrilobé.


Cressac, Chevet mur nord
Chevet mur nord - Sources: M. Miguet


L'intérieur présente le même dépouillement. Au sommet des murs sans fenêtre, un cordon chanfreiné marque la naissance de la voûte en berceau brisé que ne soutient aucun doubleau sauf à l'est et à l'ouest. Il semble que la construction de l'édifice puisse être datée des années 1150-1160.

Toutes les parois intérieures étaient couvertes d'un enduit peint à fresque. Ces peintures ont disparu au sud, le mur ayant été détruit, puis reconstruit à la période moderne. Les fresques du mur septentrional, souvent reproduites, et aujourd'hui très mutilées, évoquent sur deux registres des combats opposant Croisés et Sarrasins. A l'est, l'artiste a représenté, à gauche du triplet, la pesée des âmes le jour du Jugement et, à droite, un évêque bénissant. Au revers de la façade, un guerrier, armé d'une épée et protégé par un grand boucher triangulaire, s'interpose entre une femme et le dragon qui la menace. De l'autre côté de la fenêtre, dans un champ de fleurs de lys, un cavalier foule un homme renversé à terre. Une femme couronnée assiste à la scène. Dans l'ébrasement de la baie, une nef à la voile gonflée par le vent emporte deux personnages dont l'un, tourné vers la poupe, lève les bras comme en signe d'adieu.


Cressac, chevet et partie nef
Chevet et partie nef - Image M. Miguet


Toutes ces scènes sont circonscrites, soit par des rinceaux de feuillages, soit par des frises aux motifs géométriques. L'ensemble aurait été peint dans les années 1170-1180, soit quelque vingt ou trente ans après la construction de l'oratoire.

Si, grâce à l'architecture de la chapelle et à ses fresques, il est possible d'avancer que les Templiers avaient implanté une maison en ce lieu dès le milieu du XIIe siècle, ou peu après, on ne posséde aucun détail sur les bâtiments qui composaient la commanderie, disparus depuis longtemps.

Temple du Dognon



Le Temple du Dognon
Domaine du Temple de Dognon


Peu de documents concernent Le Temple du Dognon pendant la période médiévale. La commanderie apparaît à plusieurs reprises dans le Procès des Templiers sous les formes: Dongno, Dompnho, Dempuho, Dompno; le texte la localise dans le diocèse de Saintes dans tous les cas sauf un où elle est dite située dans le diocèse d'Angoulême, ce qui est une erreur. Parmi les frères interrogés en 1311 par les commissaires pontificaux, deux dirent avoit été reçus dans la chapelle de la maison du Dognon; l'un était un frère sergent, commandeur d'Auzon, au diocèse de Poitiers, frère Audebert de Porte, l'autre était frère Hugues de Narzac, dernier commandeur templier des Epeaux. Le Procès nous a aussi transmis la déposition du dernier commandeur templier du Dognon, frère Hélie Raynaud, âgé de cinquante ans environ, qui déclara avoir été reçu dans la chapelle de la maison du Deffend, au diocèse de Saintes, quelque vingt-quatre ans auparavant; il était le frère de Hugues Raynaud, commandeur du Temple de Civrac, au diocèse de Saintes, au moment de l'arrestation des Templiers.

Passée entre les mains des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem,comme la quasi totalité des maisons templières, le Dognon allait bientôt affronter les tristes années du XIVe siècle marquées parla Grande Peste de 1348 et les hostilités franco-anglaises.

L'enquête de 1373 nous révèle que la commanderie possédait un moulin à eau, probablement sur le Né, qui rapportait avant la crise 20 setiers de grain par an, revenu tombé à 4 setiers. Elle cultivait en propre des vignes et percevait des redevances en vin qui lui permettaient de disposer autrefois de 10 barriques de vin par an contre une pipe en 1373. Les rentes en grain étaient passées de 30 setiers à 8, les cens et rentes en argent avaient décru de 25 livres à 7 livres et les redevances en chapons et gelines étaient tombées de 30 à 8. Malgré cet appauvrissement, on continuait à faire l'aumône trois fois par semaine. Il s'agit là d'un des rares exemples de pratique charitable relevé en 1373 dans les commanderies du diocèse de Saintes. Le commandeur était un frère sergent, âgé de 32 ans environ, frère Jean Chopuy, qui résidait au Dognon avec une femme âgée, affiliée à l'ordre en qualité de donnée. Un chapelain séculier assurait la desserte de la chapelle. A part le constat de la baisse des revenus, de toute nature, l'enquête de 1373 ne mentionne au Dognon aucune destruction de bâtiments.

La paix rétablie, la maison continua à être une commanderie à part entière mais son revenu apparaît extrêmement bas puisqu'il ne se montait, vers 1475, charges déduites, qu'à 8 écus environ. Le Dognon devint, par la suite, comme Angoulême, un membre de la commanderie de Villegats, ainsi qu'en témoigne un bail à ferme des deux maisons conclu le 8 juin 1588, par frère Jean Gazeau, dit de La Fontaine, chevalier, commandeur de Villegats, avec Jean Moulin, marchand d'Angoulême. Les revenus des deux maisons étaient affermés pour trois ans à la charge pour le preneur de donner chaque année au commandeur « 66 escutz deulx tiers, deulx barricques de ving du plantier de Chaumontel, une pippe d'avoyne, une charretée de pailhe et une charetée de foing ».

Cressac


Ce rattachement du Dognon et d'Angoulême à Villegats dura peu car au XVIIe siècle les deux maisons apparaissaient comme des membres de la commanderie de Beauvais-sur-Matha.


Cressac, facade occidentale - Image M. Miguet
Cressac, facade occidentale - Image M. Miguet


En 1655, les commissaires chargés d'effectuer la visite de Beauvais-sur-Matha et de ses membres passérent par le Dognon. Guidés par le sieur Dubois, fermier, ils se rendirent à la chapelle « qui est à l'entrée dudit village [du Doignon de Blanzac]... dans laquelle sommes entrez et trouvés en bon estât ». La chapelle avait en effet été restaurée quatre ans auparavant par les soins du prieur d'Aquitaine, commandeur de Beauvais, frère Pierre Fouquerant de la Noue; « laditte chappelle a esté recouverte à neuf et les murailles arrassées et racommodées en divers endroits et le hault de la voutte d'icelle qui est une grande et haulte chappelle ». Elle était desservie par un chanoine de Blanzac. Continuant leur visite, les commissaires notent: « et nous a faict veoir [le fermier], à ung bout de laditte chappelle et y joignant ung vieux cimetière où ont esté enterrés aucunes fois des habittans dudit village du Doignon quoy qu'il ne soit paroisse »...

« item, nous a faict veoir, ledit sieur Dubois, de vieilles masures où y a des vestiges de bastimens qui estoient autrefois la maison de laditte commanderie, au devant de laditte chappelle, une petite place entre deux, et nous a fait voir au derrière desdites masures ung champ ou mas de terre, qui tient d'une part ausdites masures et audit cimetière ».
Ainsi, déjà à cette époque, le logis du commandeur et ses dépendances étaient en ruine.

Ils ne furent pas reconstruits. Le domaine se composait de quelques champs, d'une « terre gaste fort pierreuse », quelques cens et rentes en argent, grain et volailles en dépendaient.
Les procès-verbaux de visites s'accordent, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, pour reconnaître le bon état de la chapelle.

En 1729, il est mentionné que le prieur d'Aquitaine, commandeur de Beauvais, frère Antoine Godet de Soudé, versait chaque année au curé de Cressac 10 livres pour célébrer dans la chapelle du Dognon quatre messes par an. Le même curé venait dire chaque semaine une messe de fondation, ce qui lui donnait la jouissance d'un pré, situé près du Né, légué par le fondateur.

Les maigres possessions du Dognon et d'Angoulême apparaissent toujours affermée ensemble: en 1723 à un sieur Texereau, moyennant un fermage annuel de 580 livres, 6 chapons gras, 12 perdrix et 200 truffes; en 1729 à sa veuve, pour 600 livres et le même complément; en 1730 à un sieur Rousseau, aux mêmes conditions et, en 1739, à Guillaume Filhon, notaire royal à Angoulême pour 600 livres et 12 perdrix.

La chapelle du Dognon bénéficia des libéralités du prieur d'Aquitaine, commandeur de Beauvais, frère Philippe-Joseph de Lesmerie de Choisy (1729-1754) ainsi qu'en témoignent deux quittances de 1736 et 1738. Celle de 1736 émane du sieur Dumont Le Jeune, « maistre orphèvre à Poitiers », qui reconnaît avoir reçu 86 livres « pour le prix, façon, dorure et gravure d'un calice et sa patenne, pesant neuf onces et demie que j'ay ce jourd'huy livré à mondit seigneur le grand-prieur pour estre mis à la chapelle du Dognon de Blanzac ». En 1738, ce sont « un cordon d'aube, des cartes, deux amits, un corporal, quatre purificatoires et quatre lavabo », d'un montant de 9 livres, que le prieur fait acheter pour la même chapelle.

Presque quarante ans plus tard, en 1776119, les choses avaient bien changé pour la chapelle du Dognon. Les visiteurs rapportent, après avoir interrogé les habitants du lieu: « depuis dix ans on n'y dit point de messe, qu'autre fois l'ancien curé de Cressac y disoit régullièrement dix-huit messes tous les ans, neuf payées par monseigneur le grand-prieur et neuf fondé par le sieur feu Palisié dudit lieu ». Ils notent aussi que « la couverture n'a pas été retouchée depuis fort longtemps », au moins trente ans, d'après les habitants. Ceux-ci précisent cependant « qu'on y baptisoit encore, qu'on y fait des mariages et que l'on y enterre, ce que nous avons remarqué dans laditte chapelle ayant trouvé deux fosses nouvellement faittes ».

La chapelle de Cressac fut vendue comme bien national en 1792. A cette date, le mur nord était, en partie, écroulé. Au XIXe siècle, elle servit d'écurie et de grange, usage utilitaire, certes peu propice à la conservation des fresques intérieures, mais qui a sans doute sauvé l'édifice de la destruction. Au début de ce siècle, la chapelle fut achetée par le pasteur Duproix qui entreprit de la faire classer, procédure 1 qui aboutit en avril 1914. La guerre devait différer les travaux de restauration. Ceux-ci eurent lieu entre 1924 et 1926, juste à temps pour consolider la voûte qui menaçait de s'effondrer, soumise aux intempéries à travers une toiture totalement délabrée, couverte de ronces et de lierre. Si le gros oeuvre était sauvé, les fresques du mur nord continuaient à subir les dégradations dues à l'infiltration du salpêtre dans les murs. Elles furent déposées en 1948 et ne retrouvèrent leur place, après restauration, qu'en 1966. La chapelle du Temple de Cressac est aujourd'hui la propriété de la communauté de l'Eglise Réformée de France de Barbezieux.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983

Maison du Temple Dognon



Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


L'origine du Temple de Cressac a prêté à discussion. D'après La Martinière, son ancienne appellation aurait été le Temple du Dognon, nom rappelant le souvenir d'antiques demeures seigneuriales. Il ne doit pas être confondu avec la commanderie de Landécot qui, soi-disant, aurait existé dans le canton de Blanzac. L'abbé Legrand note à ce sujet que ce nom de lieu figurant sur la carte d'Etat-Major de 1882, n'est plus mentionné depuis 1893.

Le Dognon


Le nom de Dognon vient du mot donjon (donhon* en occitan). Les documents anciens mentionnent Dompnio qui a donné son nom à une famille noble résidant en 1400 à Roffiac près de Blanzac (Livre des Fiefs). Il s'agit sans doute de la famille à l'origine des donations aux Templiers.
*En occitan, donhon se prononce dognon. Jusqu'aux guerres franco-anglaises, l'Angoumois était de langue occitane. Mais la population de souche ayant été décimée par les guerres et les épidémies, ce sont des poitevins (de langue d'oïl) qui sont venus repeupler la région.

Au cours des siècles, l'orthographe de Landécot a subi quelques modifications : Landa Escot en 1273, puis Landecot en 1837, pour finir en L'Andecot.
Le document de 1719 prouve que la commanderie de Landecot a bel et bien existé, mais que la ruine complète des bâtiments et de la chapelle en a détruit jusqu'à son souvenir !
Sources: Marcel Vigouroux


Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


Située dans un beau site, la chapelle de Cressac domine la vallée du Né (cette chapelle sert au culte protestant). Bien qu'ayant souffert de restaurations trop radicales, ce monument du XIIe siècle offre le plus vif intérêt, car par la simplification de ses lignes et par l'élimination de tout décor superflu, il traduit fidèlement les disciplines de l'ordre.


Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


L'édifice rectangulaire, il mesure seize mètres soixante de longueur sur huit mètres soixante environ de largeur est couvert d'une voûte en berceau s'appuyant sur des cordons chanfreinés. Des arcs disposés sur pilastres, au revers de la façade et contre le mur droit du choeur, l'épaulent. Suivant une règle généralement observée, leurs sommiers reposent sur des chapiteaux nus, établis à hauteur des cordons. Le choeur faisant suite, sans interruption, à la nef, reçoit un vif éclairage par un triplet et par une rose quadrilobée qui le surmonte.


Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


En dehors des moulures agrémentant le triplet et la fenêtre, ébrasée, percée au mur de la façade, aucune autre décoration n'apparaît dans la chapelle.


Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


La même sévérité se retrouve au dehors. Deux voussures en plein cintre entourent le portail, mais peu de sculptures ornent les chapiteaux; plusieurs sont simplement annelés. Des cordons marquent les étages de la façade qui serait nue si une faible ouverture ne se voyait sous le pignon dépourvu, cette fois, de clocher-arcade.


Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


Au chevet, on a la surprise de découvrir une belle moulure en feuillages qui, après avoir contourné les cintres des fenêtres, les fenêtres peu allongées contrairement à l'usage, présentent la même ordonnance se prolonge latéralement jusqu'aux extrémités du mur. Bien que la construction soit robuste, les murs ont une épaisseur de un mètre vingt, des contreforts peu saillants la renforcent comme à l'ordinaire, aux angles.

L'attrait primordial de cet oratoire réside dans ses magnifiques fresques, dont la tonalité brun-rouge s'apparente à la peinture romane. Celles-ci, en effet, exécutées à la fin du XIIe siècle, couvraient jadis tout l'édifice. La chapelle ayant longtemps servi de grange, les fresques ont été détériorées.

Parmi les quelques personnages isolés, encore visibles, figurent un ange tenant une balance, symbole du jugement, un évêque, peut-être Adémar (Evêque du Puy), qui prit part à la première croisade, et enfin un roi à cheval parmi des fleurs de lys, très vraisemblablement Philippe-Auguste, partant pour la Terre-Sainte Afin de mieux souligner son rôle de libérateur de la Chrétienté, l'artiste l'a représenté dans la même attitude que celle donnée à Constantin par nos sculpteurs, sur les façades de nos monuments.


Cressac Fresques Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


Deux fresques ornent encore le mur septentrional. Hautes de plus d'un mètre et séparées par des bandes stylisées, elles rappellent des scènes militaires de la vie des croisés. La première, assez confuse, nous montre des cavaliers chevauchant près de leurs tentes, ainsi que des charges de cavalerie brisant l'attaque des Sarrasins.
La seconde, plus ordonnée, à l'étage supérieur, nous fait assister au départ des chevaliers pour le combat.

Sortant d'une ville hérissée de tours crénelées, ils s'élancent au galop de leurs chevaux, à la poursuite de cavaliers ennemis, battant en retraite vers leur camp. La scène offre d'autant plus d'intérêt que l'un d'eux est ceint d'une couronne.


Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


Il s'agit donc d'un combat mémorable, aujourd'hui identifié par M. Deschamps, au cours duquel Nour ed-dîn, atabeg d'Alep et de Damas, fut vaincu à la Bocqué, alors qu'il venait d'attaquer le crac des chevaliers. « Orientalia Chrisliana periodica, 1947. Deschamps et Thibout: La peinture murale en France. Le haut moyen âge et l'époque romane. 1951. »

Le retentissement de cette victoire avait été particulièrement profond dans notre région; l'armée des croisés comprenait, en effet, un contingent de chevaliers de l'Angoumois et le comte Guillaume Taillefer IV s'était distingué au cours des opérations. Un témoignage de cette participation est d'ailleurs fourni par les armoiries des Taillefer (Losanges d'or et de gueules), que Biais a reconnus sur l'un des écus peints dans la fresque.

Cette illustration des croisades, si émouvante à contempler dans cette chapelle de Templiers, évoque, non sans grandeur, la longue et courageuse lutte qu'ils avaient inlassablement poursuivie en Palestine.


Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


On ne peut manquer d'établir un rapprochement entre la fresque de Cressac et la frise du combat de cavaliers, sculptée à la façade de la cathédrale d'Angoulême. Ce combat ne commémore-t-il pas, aussi éloquemment, l'héroïque charge de cavalerie de Daroca, précédant la célèbre victoire de Cutanda qui, en 1120, libérait la Chrétienté du joug musulman ?

Nous avons tout lieu de penser que le cavalier couronné, figurant cette fois parmi les vainqueurs, n'est autre que le roi d'Aragon, Alphonse-le-Batailleur, luttant en compagnie de son allié le duc d'Aquitaine, Guillaume-le-Troubadour. Par leur héroïsme, ils avaient conduit l'un et l'autre les troupes franques et aragonaises à la victoire.


Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


L'hypothèse est séduisante, car nous savons que Guillaume-le-Troubadour avait personnellement pris l'initiative de cette croisade libératrice en Aragon, prêchée, par les papes Gélase et Calixte II, et qu'il avait entraîné à sa suite l'élite de ses vassaux aquitains.

« Signalons la présence significative de croissants dans la décoration du toit du pavillon, apparaissant à l'entrée de la citadelle arabe, reproduite à droite de la frise. »


Cressac Fresques
Cressac Fresques Image Jack Bocar


Ainsi, aurions-nous, en Charente, un rappel des hauts faits de notre chevalerie qui s'était couverte de gloire, tant en Orient qu'en Espagne. Véritables trophées, ces scènes épiques, chargées de sens, devaient, à juste titre, figurer dans l'iconographie de nos églises.
« De curieuses réminiscences orientales se voient au portail de cette église. »
« Biais, Les fresques du Temple. Réunion des Beaux Arts des départements, 1901, page 350. »
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles - Charles Daras - S.A.H.C.

Temple de Dogon


Temple de Dogon et la chapelle de Cressac par Trudon-des-Ormes
L'origine du Temple de Cressac a prêté à discussion. D'après La Martinière, son ancienne appellation aurait été le Temple du Dognon, nom rappelant le souvenir d'antiques demeures seigneuriales. Il ne doit pas être confondu avec la commanderie de Landécot qui, soi-disant, aurait existé dans le canton de Blanzac. L'abbé Legrand note à ce sujet que ce nom de lieu figurant sur la carte d'Etat-Major de 1882, n'est plus mentionné depuis 1893.

Située dans un beau site, la chapelle de Cressac domine la vallée du Né (cette chapelle sert au culte protestant). Bien qu'ayant souffert de restaurations trop radicales, ce monument du XIIe siècle offre le plus vif intérêt, car par la simplification de ses lignes et par l'élimination de tout décor superflu, il traduit fidèlement les disciplines de l'ordre.

L'Hôpital



L'Hôpital de Blanzac
L'Hôpital de Blanzac



Le Temple du Dognon
Le Temple du Dognon


Il y a encore dans la commune de Blanzac le lieu-dit L'Hôpital, et sur la route de la commune voisine de Blanzac-Porcheresse, un lieu-dit « Le Temple
 » ; c'est là que fut sans doute la maison du Temple du Dognon « de Dompho », « Dongno », que divers passages du Procès placent dans le diocèse de Saintes, mais qui dut être, en réalité, située dans celui d'Angoulême.


Cressac, Fresques intérieures
Cressac Fresques Image Jack Bocar


Nous connaissons les noms des trois derniers commandeurs du Dognon, dont le plus ancien fut frère Pierre de Banhol. Hugues de Narsac, plus tard précepteur des Epaux, fut reçu par lui, en l'an 1286 environ, dans la chapelle du Temple du Dognon et cette année même Jean le Français, précepteur du Poitou, paraît avoir visité la maison.

A Pierre de Banhol succéda Barthélemi Merlot ou Morlet, que l'un des Templiers interrogés se souvenait avoir vu, en 1303, au Temple de Châteaubernard; un autre, frère Humbert du Puy reçu, en 1302, au Dognon, le cite également parmi les Templiers présents à sa réception.

Frère Elie Raynaud, sergent, originaire du Périgord, fut le dernier précepteur ou commandeur du Dognon il eut pour le seconder un lieutenant, Humbert du Puy déjà nommé, dont la déposition est intéressante. Humbert était sergent du Temple et n'avait pris l'habit de cet Ordre qu'en 1302; mais il avait auparavant fréquente les Templiers en leur maison de Châteaubernard, puis il avait été reçu en la chapelle du Temple du Dognon, sur l'ordre du précepteur du Poitou Pierre de Villars, par frère Simon le Picard.


chapelle des Templiers de Cressac
Chapelle des Templiers de Cressac - Sources: Wikipédia


En 1307, il était sous-précepteur de la maison, et, comme tel, il s'était toujours attaché, d'accord en cela avec le précepteur, à ce que l'hospitalité et les aumônes fussent pratiquées au Temple du Dognon, ainsi qu'il l'avait vu faire d'ailleurs à la Rochelle et en d'autres maisons. Arrêté, il fut promené de prison en prison, à Poitiers et à Niort, mis à la question, au pain et à l'eau, puis enfin enquêté à Paris (1310).

Précepteurs du Temple du Dognon


Vers 1286, frère Pierre de Banhol.
Vers 1302-1303, frère Barthélemi Merlot, sergent.
Vers 1307, frère Elie Raynaud, sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Procès des Templiers, tome II, page 7


Post hec, die Lune sequenti, que fuit VIII dies dicti mensis Marcii, fuerunt adducti pro testibus ad presenciam eorum dominorum commissariorum, in domo predicta fratrum Minorum, fratres Guillelmus de Torrage miles Carnotensis, Guillelmus deu Liege preceptor de Rupella, P. Theobaldi preceptor de Castro Bernardi Xantonensis, et Helias Raynaudi Petragoricensis, preceptor domus Templi de Dongno diocesis Xantonensis, Guillelmus Terice Cenomanensis, et Thomas de Panpalona preceptor domus d'Averin in Navernia Panpalonensis, et domus de Riba Forada Therasconensis diocesis. Qui tactis sacrosanctis Evangeliis juraverunt dicere in isto negocio plenam et meram veritatem, secundum formam juramenti aliorum testium superius registratam, expositam et vulgarizatam eisdem.

Procès des Templiers, tome II, page 22


Frater Helias Raynaudi Petragoricensis diocesis serviens, preceptor domus Templi de Dompnho Xantonensis diocesis, testis supra juratus, mantellum ordinis et barbam defferens, quinquagenarius vel circa, cum quo fuerat inquisitum, absolutus et reconciliatus par dominum episcopum Xantonensem, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nunquam vidisse nec scivisse quod in recepcionibus fratrum ordinis vel post fierent abnegaciones, dogmatizaciones, vituperia crucis, oscula inhonesta, vel alia que ad crimen sodomiticum, vel que ad alia illicita in articulis contenta, nec credit quod fierent dicta illicita vel aliqua ex eis; nec audivit hoc dici, nisi post capcionem eorum, et credit quod omnes communiter reciperentur in ordine ubique sicut frater Amblardus de Viena quondam, tunc preceptor Aquitanie, receperat in capella domus Templi deu Deffes Xantonensis diocesis, dominica ante instans festum Ascensionis Domini erunt circiter XXIV anni vel circa, presentibus fratribus Helia de Bordelia milite, Petro Lemovicensi preceptore dicte domus deu Deffes, Petro de Petragoris, et aliis defunctis; a quo cum requisisset caritatem, elemosinam et societatem ordinis et ei concessisset, fecit eum vovere et jurare castitatem, obedientiam, vivere sine proprio, servare bonos usus et bonas consuetudines ordinis, et jurare pro posse suo ad acquirendum Terram Sanctam.

Procès des Templiers, tome II, page 172


Frater Audebertus de Porta serviens, preceptor domus Templi de Auson Pictavensis diocesis, testis supra juratus, quinquagenarius vel circa, non defferens mantellum ordinis, quia ipsum dimiserat post concilium Senonense, et radi fecerat sibi barbam, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per officialem Pictavensem, protestacione premissa quod non intendit recedere a deposicione per eum facta coram dicto officiali, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur.
Dixit enim se fuisse receptum, in instanti vigillia Pasche erunt circiter triginta quinque anni, in capella domus Templi de Dompuho Xantonensis diocesis, per fratrem Odonem Borrelli militem quondam, presentibus fratribus Johanne Bormant serviente, detento apud Loches Turonensis diocesis, Johanne deu Sac et Guillelmo Bocuni servientibus, deffunctis, in hunc modum[...]

Procès des Templiers, tome II, page 200


Dixit autem se fuisse receptum per fratrem Oliverium Flamentum militem quondam, in quadam camera domus Templi de Castro Bernardi Xantonensis diocesis, in octabis Pasche proximo preteriti fuerunt octo anni vel circa, presentibus fratribus Bartholomeo Morleti tunc preceptore domus de Dompno Engolismensis diocesis, Arnuldo de Aldingena, cujus cognomen ignorat, quos credit vivere, et Hugo de Narzac, teste hodie jurato, qui adfuit principio recepcionis sue sed non fini, qui recedens recommendavit ipsum testem dicto receptori

Procès des Templiers, tome II, page 205


Requisitus quomodo sciebat predicta, respondit quod ipse receptus fuerat secundum modum predictum, in capella domus Templi de Dempuho Xantonensis diocesis, in octaba Resurrectionis Dominice proximo preterite fuerunt XXV anni vel circa, per fratrem Petrum de Banhol quondam, preceptorem tunc dicte domus, presentibus fratribus Bernardo Calho, Petro Fulcandi et Johanne Daussac, servientibus deffunctis. Prima tamen die recepcionis sue, nec eciam ex tunc fere per duos menses, non fecit predicta, sed elapsis duobus mensibus vel circa, cum supervenisset ad dictam domum frater Johannes lo Frances quondam, preceptor tunc Pictavie, et scivisset cum receptore quod ipse testis non fecerat abnegacionem predictam, quia expectaverat ad hoc faciendum dictum preceptorem, ut dicebat, dictus preceptor, convocato capitulio intra dictam capellam, et clauso ostio dicte capelle, precepit eidem testi quod abnegaret Deum; et quia ipse testis juraverat obedire quibuscumque preceptis que sibi fierent et preceptoribus suis, et quod non dimitteret ordinem pro meliori vel pejori, abnegavit -206- Deum ore, non corde, in presencia dicti receptoris, et aliorum qui adfuerant recepcioni sue, et fratris Mathie de Stampis quondam servientis dicti preceptoris.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

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1717

Creuses sur Paisia (Les)   (39)

Fief du Temple de La Creuse sur Paisia


Département: Jura, Arrondissement: Lons-le-Saunier, Canton: Beaufort, Commune: Vercia - 39


Fief du Temple de La Creuse sur Paisia
Fief du Temple Les Creuses sur Paisia


— Seigneurie de Rotalier était un membre de la seigneurie de Saint-Laurent-la-Roche et en relevait en grande partie pour la haute justice.
— Son territoire se divisait en une infinité de fiefs ou de chevranes qui appartenaient aux seigneurs de Saint-Laurent, Courlaoux, Pymont, Beaufort, Crèvecœur, à l'abbaye de Miroir et aux Chevaliers du Temple, à cause de leur Maison du Temple de Creuse sur Paisia.
Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté, département du Jura, Volume 5. Livre numérique Google

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483

Cridelose   (47)

Domaine du Temple de Cridelose


Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Marmande, Canton: Bouglon - 47


Domaine du Temple de Cridelose
Domaine du Temple de Cridelose


En 1160, Raymond de Bouglon et Amanieu son fils, donnent librement, du conseil et assentiment de leurs neveux Etienne et Anessant, les hommes et les femmes de Cridelose, avec tout ce qui leur appartient à Hélie de Focald, précepteur de la Maison du Temple de Cours, pour la fondation de la Maison du Temple de Romestaing.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

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1748

Crimolois   (21)

Maison du Temple de Crimolois


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Dijon, Canton: Chevigny-Saint-Sauveur - 21


Maison du Temple de Crimolois
Maison du Temple de Crimolois


En 1208, les Templiers de la Madeleine de Dijon, ont des difficultées, ils choisissent Gui de Blaisy pour témoin dans une affaire concernant les villages de Magny et de Crimolois (2)
2. Archives de la Côte-d'Or, H, 1206, Commanderie de La Madeleine de Dijon, Crimolois.

Jean I est qualifié seigneur de Fontaines dans un titre de 1220. Il résulte de ce titre que Jean avait donné aux religieux de Bonvaux trois setiers d'huile de noix, pour l'entretien d'une lampe, et que cette redevance était assise sur Enguerrand de Fontaines, homme des Templiers.

Il semble en résulter aussi que Jean ou ses prédécesseurs avaient encore donné au Templiers deux journaux de terre près le château de Fontaines, deux autres au finage d'Echirey, une vigne sur le territoire de Chazeuil, et quelques sous de cens.

Au mois de juin 1259, Aalis, « Aalydis soror domini Catonis de Sauz », donna aux Templiers de Crimolois le droit de prendre une charrette de bois dans toutes ses forêts de Bressey. Agréèrent cette donation Eudes, son mari, et tous leurs enfants, « Odo de Domois, miles, maritus dicte domine Aalydis, et Guillelmus, Guiottus, Dannoz... et Adelina, liberi dictorum domine Aalydis et domini Odonis » (2)
2. Archives de la Côte d'Or, H 1205, La Madeleine de Dijon, layette Crimolois et Bressey. Le passage de la charte énumérant les entants d'Aalia est ainsi conçu : « nos Guills, Guiottus, Dannoz Guiottus et Adelina liberi.? Dannot de son vrai nom s'appelait Guillemette : cartulaire de Saint-Etienne n° 22, folio I. Il semble donc que « Dannoz Guiottus » la désigne seule : il y aurait fausse graphie.
Sources: Chomton, Louis - Saint Bernard et le château de Fontaines-les-Dijon : étude historique et archéologique. Tome 2, Dijon 1894 - Bnf

Crimolois


— Cremolex, 1168 (Fonds de la maison du Temple de la Madeleine de Dijon, H 1206)
— Crimolès, 1191 (Ibidem, H 1205)
— Crimolai, 1199 (Ibidem H 1206)
— Crimoleis, 1208 (Ibidem H 1206)
— Crimoloix, 1208 (Autre charte)
— Crimoletum, Crymoletum, 1208 (Ibidem, copie du XVe siècle)
— Crimolois, 1224 (Ibidem)
Ancienne maison du Temple et seigneurie de la Maison du Temple de la Madeleine de Dijon.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.

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1821

Croix-en-Brie (La)   (77)

La Croix-en-Brie
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Nangis - 77


La Croix-en-Brie
Domaine du Temple de La Croix-en-Brie


La Croix-en-Brie fut une ville autrefois ; elle ne se distingue aujourd'hui des autres villages que parce qu'elle possède des réverbères.

Une première église fut bâtie par les moines de Cluny qui cédèrent La Croix aux Templiers en 1217. Leurs successeurs les frères de Saint-Jean de Jérusalem y transportèrent, de Provins, une commanderie de Malte, de la langue et du grand prieuré de France, cette commanderie avait Châteaubleau, Clos-Fontaine et Coutençon pour membres.
La nouvelle église fut construite au XIIIe siècle avec les matériaux de l'ancienne et des grès tirés des carrières voisines.

L'édifice se compose d'une nef de quatre travées, un choeur, un sanctuaire sans abside, deux bas-côtés voûtés avec nervures, et une chapelle en saillie sur le bas-côté nord, consacrée à saint Loup. Le sanctuaire, le chœur et les bas-côtés sont l'œuvre des
Commandeurs la nef a dû être laissée à la charge des habitants elle n'est voûtée qu'en charpente revêtue de plâtre ; son portail sans ornementation abrite un porche communal formé de colonnettes supportant des voussures. La chapelle Saint-Loup qui était exclusivement destinée au service paroissial a un autel digne d'attention.

II y avait sans doute encore des serfs quand on a construit l'église, on voit dans le bas-côté nord les traces de la porte qui a dû leur être destinée.

Claude Haton, curé de La Croix au XVIe siècle, nous a laissé la lamentable histoire des troubles de cette époque qui s'appesantirent particulièrement sur cette paroisse.

N'oublions pas de dire en passant que c'est notre savant confrère, M. Félix Bourquelot, que l'on doit l'édition des mémoires de Claude Haton.

La sûreté personnelle des habitants de La Croix n'étant plus suffisamment protégée par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ils obtinrent de François 1er, en 1544, la permission de se fortifier.

Nous avons vu dans le dallage de l'église, comme à Rampillon, des pierres ornées d'une simple croix latine, tombes de templiers.

En vain l'on cherche à lire les noms, Dieu seul les connaît, l'humble foi de ces moines-soldats n'admettait pas que leurs ossements fussent étiquetés. Quelle grandeur dans cette humilité et quelle sagesse dans ce silence. Ne sont-ce pas d'amères dérisions que ces formules, où l'on fait grincer aujourd'hui sur les trophées de la mort, les mots Eternels souvenirs, concession à perpétuité.

Nous remarquâmes encore une cuve baptismale formée d'un beau bloc ovale, ornée extérieurement de plusieurs croix de Malte sculptées dans la pierre, avec la date du 13 avril 1555 gravée sur le socle. Un autel votif de la Renaissance, jolie composition à colonnes et à panneaux de divers marbres, est appliqué au mur septentrional du sanctuaire les armes en pierre sculptées d'un commandeur, trouvées récemment, nous a-t-on dit, dans les fouilles de la chapelle du midi, ont été appliquées sur cet autel et s'y trouvent harmonieusement encadrées.

L'église de La Croix, récemment restaurée, a subi comme presque toutes ses voisines, l'injure du badigeon.
Sources : Bulletin de la Société d'archéologie, sciences, lettres et arts du département de Seine-et-Marne, page 151. Meaux 1865. - BNF

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486

Croix-Mazerat (La) (Lascroux)   (23)

Maison du Temple La Croix de Mazeyrac (Lascroux)


Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Le Grand-Bourg, Commune: Saint-Vaury - 23


La Croix de Mazeyrac (Lascroux)
Maison du Temple La Croix de Mazeyrac (Lascroux)


Lascroux


— Commune de Grand-Bourg
— La Cathédrale de Limoges permit, en 1281, aux Chevaliers du Temple, d'édifier une chapelle à La Croix-de-Mazerat. Cette chapelle fut réunie à la Maison du Temple de Paulhac sous les Hospitaliers de Saint-Jean en 1315, avait pour fête patronale la Nativité de Saint-Jean.

Ce nom de La Croix, s'est transformé en Lascroux. Un procès-verbal de la visite de 1617, nous apprend que:
« la chapelle de Lascroux mesurait sept cannes sur trois et demie. Les habitants du village, qui dépendaient de la paroisse de Salagnac, y faisaient célébrer la messe les dimanches et fêtes de commandement, à leurs dépens. Proche de laquelle chapelle il y a des murailles et mazures, une maison forte pour l'habitation des commandeurs, laquelle consiste en un grand pavillon, quatre tours aux coings, et un advis de marches de pierre de tailhe, et y avoir trois ou quatre étages l'ung sur l'autre, n'y ayant rien que des murailles. Et hors dudit logis, avoir d'autlres logis, le tout ayant bruslé par les guerres passées, en l'an mil cinq cent quatre-vingt. Près de la chapelle se trouvait un grand étang, et (sous ou sur) l'étang un moulin banal rapportant soixante-dix setiers de seigle, mesure de Salagnac. »
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par A. Lecler, Limoges 1902

Croix de Mazerat, Trudon-des-Ormes


Un Templier limousin, enquêté à Clermont, dit avoir été reçu vers l'an 1284 par Jean de La Chaussade, alors précepteur de Paulhac, « in domo Templi Crucis de Mazerat, Lemovicensis diocesis », « Procès de Clermont, pièce 32. »
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome II, page 228-229


videlicet quod ipse receptus fuerat in capella domus Templi de Paulhaco Lemovicensis diocesis, per fratrem Franconem de Bort militem quondam, circa instans festum Ascensionis Domini erunt XXVII anni, presentibus fratribus Johanne las Chaussadas preceptore dicte domus, Dionisio de Castris et Ademaro la Brugieyra servientibus, deffunctis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Guillaume de Puy-Minaud, sergent


Frater Guillelmus de Podio Minaudi, ordinis Templi, lemovicensis diocesis in palacio claromontensi existens, die sabbati ante festum beati Barnabe apostoli anno domini millesimo CCCº nono, juratus et diligenter interrogatus, tanquam principalis in facto suo et ut testis in alieno, super dictis articulis et capitulis contentis in eis sibi materna linga expositis, dixit quod receptus fuit in fratrem dicti ordinis in domo Templi Crucis de Mazerac, lemovicensis diocesis, per fratrem Johannem de Calciata, tunc preceptorem de Paulhac, lemovicensis diocesis, viginti quinque anni sunt elapsi vel circa, presentibus fratribus Rotberto Greu, lemovicencis diocesis, et Francone de Marchia et pluribus aliis jam defunctis; et quod dictus recipiens ipsum receptum osculatum fuit in ore.
Combort, Comborto (Ymbertus de) [vers 1298-1308], mort avant 1311.
Chevaliers du diocèse de Limoges, commandeur de Paulhac, (vers 1298-1307) et de Croix de Mazenat (1307)
Procès des Templiers, tome I, page 235, 617 et tome II page 86 (comborrino) et 123, 127, 222, 227, 303.
Schottmuller, tome II, page 66
Finke, tome II page 332 (déposition Poitiers 1308)
Léonard 169

Le Procès des Templiers d'Auvergne 1309-1311 de Roger Sève et Anne-Marie Chagny-Sève - Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques 1986. Page 226.

Croix de Mazeyrac



Maison du Temple La Croix de Mazeyrac (Lascroux)
Maison du Temple La Croix de Mazeyrac (Lascroux)


Procès des Templiers, tome I, page 225
Item, requisitus si ipse interfuerat recepcioni alicujus alterius fratris dicti ordinis, respondit se interfuisse recepcioni fratris P. de las Maiz, qui fuit receptus a fratre Humberto de Conborinio tunc preceptore de Paulhaco, in capella domus Templi de las Maiz Bituricensis diocesis. Requisitus si in dicta recepcione fuerunt facta illa que supra deposuit fuisse facta per eum in recepcione sua et dicta et precepta eidem, respondit se plene non recordari; tamen videtur ei quod omnia vel quasi fuerunt facta et precepta, sicut in recepcione ipsius testis facta fuerant et precepta. Requisitus de tempore dicte recepcionis et qui fuerant presentes, respondit quod erant XII anni vel circa, sed de die et mense non recordatur, et fuerunt presentes, ut dixit, fratres Guillelmus Arnaudi tunc preceptor de las Maiez, et Humbandus dictus lo Berroyers servientes, ipse testis qui loquitur et dictus receptor; de pluribus dicit se non recordari, nec scit si dictus Humbandus sit vivus vel mortuus, sed alii scilicet receptor decesserunt et preceptor.

Procès des Templiers, tome I, page 617


Frater Hugo la Hugonia serviens, Lemovicensis diocesis, testis supra juratus, mantellum deferens, etatis XXII annorum vel circa, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire de eis nisi quod sequitur, videlicet: quod ipse, una cum fratre Helia Galabrii Lemovicensis diocesis, serviens, fuit receptus, in instanti vigillia festi Pentecostes erunt VIII anni vel circa, per fratrem Humbertum de Conbrino quondam militem, tunc preceptorem de Paulhaco, presentibus fratribus Stephano las Gorsolas et Aymerico de Primi.

Procès des Templiers, tome II, page 86


Dixit namque se fuisse receptum, in festo Omnium Sanctorum proximo preterito fuerunt sex anni, in capella domus Templi de Blandesio Lemovicensis diocesis, per fratrem Humbertum de Comborino militem quondam, preceptorem tunc de Pulhaco, presentibus fratribus Petro de Remeys presbitero, Guillelmo de Chambonent, Guidone de la Chastareda et Aymerico de Copiac militibus, Guillelmo Calabru preceptore de Viveriis, Guillelmo Brivatz, et Guillelmo de Podio Vinali servientibus, Lemovicensis diocesis vivis, in hunc modum.

Procès des Templiers, tome II, page 123


videlicet: fratrem Gerardum de Rupe Apis Lemovicensis diocesis, qui nunc est presbiter et detinetur in Lemovicinio, quem recepit frater Petrus de Madito quondam, preceptor tunc Alvernie, in capella domus Templi de Bela Chassanha Lemovicensis diocesis, presentibus fratribus Guillelmo de Arzaco preceptore tunc domus, serviente, Stephano la Vernha deffuncto, Guidone d'Arsaco serviente, qui aufugit in capcione aliorum, circa instans festum Magdalene erunt XII anni vel circa, et insuper Guillelmum Aymerici, servientem vivum, ut credit, qui fuit receptus, sunt septem anni vel circa, in capella domus Templi de Lobertz Lemovicensis diocesis, per fratrem Humbertum de Comborino militem.

Procès des Templiers, tome II, page 128


videlicet quod ipse receptus fuerat in capella domus Templi de Paulhaco Lemovicensis diocesis, in instanti mense septembris, erunt quinque anni, ut sibi videtur, per fratrem Ymbertum de Comborino militem quondam, preceptorem dicte domus
Procès des Templiers, tome II, page 304
dixit per juramentum suum quod receptus fuit tres anni sunt elapsi vel circa, in domo de Bliandays Lemovicensis diocesis, per fratrem Hymbertum de Comborz preceptorem de Poillac, presentibus fratribus Guillelmo Galebrun preceptore nunc de Viveriis, Guillelmo de Podio Vivaut fratre serviente dicti ordinis, et quibusdam aliis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

La Croix-de-Mazeyrac


« Ymbertus de Corbonio » (idem est Imbertus de Conborn) dicitur in Processu (1308) « preceptor domus de Poulac et de Cruce »
Vide: Trudon-des-Ormes, page 220 et Leclerc (dictionnaire de la Creuse), page 499.
Sources: E.-G. Léonard. — Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. — Paris, E. Champion, 1930. ln-8, xv-259 pages.

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487

Crots - Champ-Chevalier   (05)

Maison du Temple de Crots


Département: Hautes-Alpes, Arrondissement: Gap, Canton: Embrun, Commune: Crots - 05


Maison du Temple de Crots
Maison du Temple de Crots


Le Temple


— Quartier de la commune de Crots
— Campus de Cavalaria, 1234.
— In Templo, 1458 (Cadastre de Crottes).
Les Crottes, les Templiers possédaient les domaines du Temple et de la Chevalerie à Montmirail.
Sources: Dictionnaire Topographique du département des Hautes-Alpes - par M. J. Roman - Paris Imprimerie Nationale - 1874.
A Crots en 1234
Lettre de Guigueg-André, dauphin, relativement aux pâquerages et aux défrichements des habitants des Crottes, dans les bois de Montmirail.
Montmirail, en la maison des chevaliers du Temple.
Copie. Archives de l'Isère, B, 2, 961, page 36.
Tableau historique du département des Hautes-Alpes. Inventaire et analyse des documents du Moyen âge relatifs au Haut-Dauphiné, 561-1500. Par Roman, Joseph. Editions Picard, Paris 1887.

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1624

Crottet   (01)

Domaine du Temple de Crottet


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-de-Veyle - 01


Domaine du Temple de Crottet
Domaine du Temple de Crottet


— In villa Croteldi; de Croteyl; Croteil, Crotel, Crotes, Crotez, Crotet.
— Paroisse sous le vocable de saint Paul. Le chapitre de Saint-Paul de Lyon nommait à la cure.
— Crottet est mentionné, pour la première fois, dans une charte de 924.
— Vers 1018-1030, Otton, comte de Mâcon, se désista des droits qu'il pouvait avoir sur certains fonds qui y étaient situés et qui avaient été donnés à l'église de Saint-Vincent de la même ville par un chanoine nommé Ainard.
— Vers 1180, les templiers vinrent s'établir à Crottet et y fonder la maison de Laumusse.
— Vers la même époque, les chanoines de Saint-Paul de Lyon étaient déjà en pleine possession du patronage de l'église et de droits de dîme étendus, qui leur furent reconnus par transaction passée, en 1230, entre l'obédiencier du lieu et le seigneur de Rebutin.
— En vertu d'un accord, daté du mois de juillet 1306, le curé percevait, pour son entretien, le tiers de la dîme.
— Aubret, Mémoire tome I, page 94.
— Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, page 267, charte 161.
— Archives du Rhône, fonds de Malte, titres de Laumusse.
— Archives du Rhône, fonds de Malte, titres Saint-Paul, charte II, Registre des insinuations de l'officialité, vol. A-B, folio 71.
— Visite pastorale de 1656, folio 581.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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488

Crouzilière (La)   (79)

Maison du Temple de la Crouzilière


Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Niort, Canton: Mothe-Saint-Héray, Commune: Avon - 79023


Maison du Temple de la Crouzilière
Maison du Temple de la Crouzilière


— On trouve sur le document écrit par les juristes de Philippe le Bel au sujet des rétrocessions des biens des Templiers aux Hospitaliers, le nom de la Maison de Crouzilière.
— Il est mentionné pour rétrocession, le nom de la Maison de Crouzilière, (Domus Templi de Crouzilière).
Sources: M. Charles Tranchant: Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest - 2e série 1880-1882, Tome 2 - Poitiers-Paris - 1883

La Crouzelière


— Ferme sur la commune d'Avon
— La Crozillière, 1313, Maison du Temple remise aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1313 (Bulletin des Antiquaires de l'Ouest, 1882)
Sources: Dictionnaire Topographique du Département des Deux-Sèvres, par Bélisaire Ledain. Poitiers M. DCCCC. II

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489

Crozet   (01)

Maison du Temple de Crozet


Département: Ain, Arrondissement et Canton: Gex, Commune: Chevry - 01


Maison du Temple de Crozet
Maison du Temple de Crozet


— Rector domus templi de Croyset, Croiset, Croset.
— Paroisse sous le vocable des saints Jacques et Philippe.
— Le revenu de la cure consistait dans une partie de la dîme.
— L'ancienne église, fort endommagée par les Bernois et la Révolution, a fait place à l'église actuelle, consacrée par Mgr Devie, en 1834.
— Les Templiers possédaient, au XIIIe siècle, à Crozet, une maison de leur ordre, qui passa, après leur suppression, aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Ces derniers en firent un membre d'abord de la commanderie de La Chaux-en-Vaud, puis de celle des Feuillets.
— Les titres les plus anciens que j'ai pu retrouver, concernant ce membre, ne remontent pas au-delà de 1334. Les autres sont égarés ou détruits.
— Au milieu du XVIIe siècle, l'établissement des hospitaliers de Crozet ne consistait plus « qu'en de vieilles masures. » La chapelle venait d'en être reconstruite par les soins d'un prêtre nommé Léonard Bondillon, qui en avait été pourvu, en 1630, par le commandeur de la Verchère.
— Brossard, Histoire du pays de Gex, page 438.
— Archives du Rhône, fonds de Malte, Inventaires des Feuillets, folio 59.
— Procès-verbaux des visiteurs de Malte en 1652, folio 218.
— Pouillé, manuscrits de Genève du XIIIe siècle, manuscrits 1001 de la Bibliothèque nationale.
— Depery, Histoire hagiol., de Belley, tome I, page 378.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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490

Cruzilles-les-Mepillat   (01)

Domaines du Temple de Cruzilles-lès-Mépillat


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-de-Veyle - 01


Domaines du Temple de Cruzilles-lès-Mépillat
Domaines du Temple de Cruzilles-lès-Mépillat


— In villa Mispiliaco, de Mespiliaco, Mespliaci; Mispillia, Mespeillie, Mespillie, Mespilleu, Mespillieu, Mespillia, Mepiliat.
— Paroisse sous le vocable de saint Marc.
— L'abbesse de Saint-Pierre de Lyon nommait à la cure.
— Mépillat, qui fut confirmé, en 1245, par le pape Innocent IV, aux religieuses de Saint-Pierre, apparaît vers le milieu du Xe siècle. Vers 938-954, un prêtre-chanoine, du nom d'Aygred, donna à l'église de Saint-Vincent de Mâcon un curtil et une vigne qu'il y possédait.
Au XIIIe siècle, les Templiers de Laumusse détenaient une grande partie des fonds de la paroisse, en vertu d'une cession que leur fit, au mois de juin 1255, Robert de Saint-Cyr, damoiseau.
— Parmi les bienfaiteurs anciens de l'église, on connaît Bérarde de Crangeat, veuve de Léonard de Rossillon, qui y fit une fondation en 1447.
— Les revenus de la cure s'élevaient à environ 350 livres.
— Le curé percevait, à son profit, la presque totalité des dîmes et jouissait, en outre, du produit de quelques terres, prés et vignes.
— La maison-forte et la seigneurie de Mépillat étaient possédées, vers 1380, par Etienne de Frans, damoiseau, qui les vendit, de concert avec Etienne de Tremblay, son épouse, à Jean de Crangeat, chevalier.
— Bérarde de Crangeat, petite-fille de Jean, les porta en mariage à Léonard de Rossillon, seigneur de Beauretour, dont le fils, Guillaume, ne laissa qu'une fille, Claudine, femme d'Antoine de la Forest.
— Urbain et Claude de la Forest vendirent la seigneurie de Mépillat, en 1561, à Claude de Sachins, seigneur de la Mylatière, qui mourut sans enfant. Ses héritiers se partagèrent sa succession, le 23 mars 1576. Mépillat échut à Jacques et à Claude Regnaud, ses neveux, et resta dans leur famille jusqu'au mariage de Claudine Regnaud avec Philibert-François Garron de Coralin, écuyer, qui en reprit le fief, en 1728, et le transmit à ses descendants, lesquels le cédèrent, quelques années avant la Révolution, à François-Marie de Châtillon.
— Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, page 184, charte 315.
— Cartulaire de Savigny et d'Ainay, pages 926, 946, 975, 1000 et 1019.
— Bibliothèque Sébusiana, page 413.
— Estiennot, Frag., historiques Aquitan., fº 47.
— Archives du Rhône, fonds de Malte, titres de Laumusse.
— Archives de l'Ain, titres Mépillat.
— Visite pastorale de l'archevêque en 1656, fº 391.
— Visite de l'archiprêtre de Dombes en 1710, page 41.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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491

Cry   (89)

Domaine du Temple de Cry


Département: Yonne, Arrondissement: Avallon, Canton: Ancy-le-Franc, Commune: Perrigny-sur-Armançon - 89


Domaine du Temple de Cry
Domaine du Temple de Cry


Les Templiers de la Maison du Temple de Saint-Marc ont le droit de faire pâturer leur troupeau en ce lieu, en 1246.
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Cry


— Criacu, 634 (Cartulaire général de l'Yonne, I, 8)
— Crieyum, 1536 (Pouillé du diocèse de Langres)
— Cry, 1531, fief relevant du comté de Tonnerre, par Cruzy (Inventaire des archives du XVIIe siècle)
— Crey, 1674 (Fonds des émigré de Clugny, évêché d'Auxerre; Archives de l'Yonne)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.

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492

Cueilhat   (03)

Grange du Temple de Cueilhat


Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Chantelle, Commune: Ussel-d'Allier - 03


Grange du Temple de Cueilhat
Grange du Temple de Cueilhat


Cueilhat est un hameau de la commune d'Etroussat. C'est peut-être là qu'il faut situer la Grange du Temple et plus précisément au domaine de la Grand'Cour, où il reste un pigeonnier et une tour ronde.
Au début du XVIIe siècle, cette Grange tombait en ruine et appartenait à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Sources: Georges CHATARD - Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.

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1604

Culhat   (63)

Maison du Temple de Culhat


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Thiers, Canton: Lezoux - 63


Maison du Temple de Culhat
Maison du Temple de Culhat


Culhat


— Cuylhac (1286)
— Culac (1315)
— L'église est une construction du XIe siècle. On y voit les cordons à damier du style romano-byzantin. On aperçoit dans le cimetière une lanterne des morts de forme ronde, élevée de 4 mètres, le bas sert de charnier, ce fanal est du XIIe siècle.
— La cure était avant 1789, à la nomination du commandeur du lieu.
— La paroisse avait pour patron Saint Martin.
— Culhat fut d'abord une dépendance de la commanderie des Templiers de La Fouilhouze qui lui était voisine.
— Ce lieu fut visité en 1286 par Simon de Baulieu, archevêque de Bourges, dans sa tournée pastorale.
— En 1309, elle passa avec la commanderie de La Fouilhouze à la commanderie de Saint-Jean de Ségur, des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Montferrand.
— Postérieurement, jusqu'en 1789, les commandeurs de Montferrand se qualifiaient commandeurs de Culhat.
— Il y a aux archives départementales du Puy-de-Dôme, un curieux plan colorié de la commanderie de Culhat, dans une liasse qui appartient à la commanderie de La Ronzière.
Sources: Ambroise Tardieu, Grand Dictionnaire du Département du Puy-de-Dôme — Moulins, 1877

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494

Curée (La)   (77)

Fief du Temple de La Curée


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Château-Landon, Commune: Mondreville - 77


Fief du Temple de La Curée
Fief du Temple de La Curée


C'était un fief noble dans le ressort de la prévôté de Château-Landon. Il était situé, comme nous l'avons dit, dans la paroisse de Mondreville, et consistait en une maison à usage de ferme, entourée de fossés, avec chapelle et 200 arpents de terre environ sur le chemin de Sceaux-du-Gâtinais à Arville.

La Curée avait appartenu anciennement à la commanderie d'Etampes. Réuni ensuite à la commanderie de Saint-Sanson à Douai, ce fief cessa de lui appartenir en 1604, quand on en fit un membre de la commanderie du Saussay.

Comme la Curée était un endroit fort giboyeux, et qu'il y avait de fort belles garennes, Enguerrand de Marigny afferma, en 1499, pour le plaisir de la chasse, cette terre, moyennant une redevance annuelle de quatre livres tournois. En 1518, c'était Jean de Launay, seigneur d'Issy-en-Gâtinais, qui la tenait, moyennant une rente de quinze livres par an, et à la charge de faire dire tous les dimanches une messe dans la chapelle.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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496

Curtaringes   (01)

Domaine du Temple de Curtaringe


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Viriat - 01


Domaine du Temple de Curtaringe
Domaine du Temple de Curtaringe


— Corterenga, Cortarenges.
— Maison de templiers dépendant de la précepterie de Laumusse et dont on ne trouve plus mention après la suppression de cet ordre célèbre.
— Au mois de mai 1233, les frères Bouchard se désistèrent, en faveur de Laumusse, de tous les droits qu'ils pouvaient prétendre sur les biens dont la « maison du temple de Curtaringes » était investie.
— Archives du Rhône, fonds de Malte, Inventaire de Laumusse, rédigé en 1627, folio 7, mss H, nº 2212.
— Archives du Rhône, fonds de Malte, titres Tessonge, chapitre II, nº 1.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

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497

Curtil ou Curtil-Saint-Seine   (21)

Maison du Temple de Curtil-Saint-Seine


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Dijon, Canton: Is-sur-Tille - 21


Maison du Temple de Curtil
Maison du Temple de Curtil


Curtil, village placé sur une ancienne chaussée entre Saint-Seine et Is-sur-tille. Dès le XIIe siècle, les Templiers y avaient une église et une de leurs maisons.

La seigneurie leur avait été concédée en 1295 par le duc Robert II; ce fut Hugues de Peraud, visiteur général des maisons du Temple en France, qui accepta ce bienfait au nom de l'ordre. Lors du procès, le frère servant, Paris, déclare que dans la maison de Curtil, où il avait demeuré, il avait vu faire convenablement l'aumône:
« in domo de Corti Lingonensis diocesis in qua fuit commoratus vidit elemosinas convenienter fieri, »
Plus loin, en 1311, Curtil est encore cité, « villa de Curtis Lingonensis diocesis. »
César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Procès des Templiers, tome 1, page 353


Item, requisitus si sic deposuerat prece, precepto, timore, amore, odio, temporali comodo habito vel habendo, respondit quod non, sed pro veritate dicenda; cui fuit injunctum per dictos dominos commissarios, in virtute juramenti prestiti per eum, quod non revelaret hanc suam deposicionem, quousque attestaciones fuerint publicate; et est sciendum quod dictus testis erat laborator in ordine, sicut dixit, et videbatur esse homo satis simplex, et fuerat confessus, sicut dixit, de predictis erroribus fratri Petro Sotean deffuncto de ordine fratrum Minorum, potestatem tunc habenti domini episcopi Lingonensis in ecclesia villa de Curtis ejusdem diocesis Lingonensis, circa dimedium annum post ejus recepcionem, et increpavit eum multum, et absolvit eum imposita sibi penitencia quod jejunaret in pane et aqua XII diebus Veneris.

Procès des Templiers, tome 2, page 178


Alia inhonesta non intervenerunt in dicta sua recepcione nec post, nec credit, quia non vidit, nec audivit dici, quod dicta illicita vel alia intervenirent in recepcionibus aliorum fratrum ordinis vel post. Item, dixit quod bene credebat ecclesiasticis sacramentis, et credit quod alii fratres ordinis eodem modo crederent, et quod eorum sacerdotes debite celebrarent, et, preceptum fuit ipsi testi quod conveniret ad divina; quando audiret pulsari campanam. Statim pro professis habebantur. Clandestine recipiebantur, nullis presentibus nisi fratribus ordinis. In domo de Corti in qua fuit commoratus, vidit elemosinas convenienter fieri.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Maison du Temple de Curtil


La maison solitaire du Temple dont il vient d'être question « in domo de Corti » est peut-être celle de Curtil; nous supposons, pour cela, que les Templiers eurent une maison à Curtil-Saint-Seine. Cette propriété du Temple fut sans doute mieux qu'une grange, car, au dire de celui qui l'habita si longtemps, on y aurait fait l'aumône d'une manière convenable; or, les maisons du Temple ou commanderies avaient seules coutume de donner aux pauvres.
Sources: Trudon-des-Ormes, Liste des Maisons et de quelques Dignitaires de l'Ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France. D'Après les pièces du Procès des Templiers. Revue de l'Orient Latin, tomes V, VI, VII. Ernest Leroux, Editeur. Paris 1897, 1898, 1899.

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498

Cusey   (52)

Moulin du Temple de Cusey


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Prauthoy, Commune: Cusey - 52


Moulin du Temple de Cusey
Moulin du Temple de Cusey


Les Templiers de la Romagne possèdent le moulin de Cusey dès 1200, donné par le seigneur Hévin de Fontaines.
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Cusey


— Cusé, 1179 (Archives de la Côte-d'Or, fonds de la Maison du Temple de La Romagne)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Haute-Marne - Par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCIII.

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