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Quelques anecdotes trouvées ici et là concernant les Templiers et les Hospitaliers

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Anécdote N° (16)
09-06-2018

Maison du Temple oubliée

Département: Côte-d'Or, Arrondissement et Canton: Dijon - 21
Maison du Temple oubliée
Une ancienne maison des Templiers oubliée
Livrée à la publicité éphémère du journal, la note de M. Foisset souleva quelques contradictions. Dans le singulier bâtiment de la rue Franklin, votre confrère avait cru reconnaître une ancienne possession de l'ordre du Temple. Il appuyait cette manière de voir sur ce fait que, dans le plan de 1792, le bâtiment en question est désigné sous le nom d'ancien Temple ; il est certain d'ailleurs qu'une tradition plus ou moins vérifiée plaçait en ce lieu même une ancienne maison de Templiers, que la suppression de cet ordre en 1312 aurait permis aux religieux franciscains d'annexer à leur monastère.

Cette opinion n'aurait rien d'absolument invraisemblable, quoiqu'il soit assez difficile de la concilier avec ce que l'on sait de l'emplacement de la grande commanderie du Temple et de ses dépendances dans cette hypothèse, il faudrait admettre l'existence d'une seconde maison, d'un établissement séparé de cette Commanderie (1).
1. Il y avait dans cette chapelle deux inscriptions, l'une de 1007, l'autre de 1077, qui provenaient sans doute, comme le fait très justement observer l'abbé Chenevet, « d'une ancienne chapelle ou d'un ancien cimetière qu'on a détruit pour quelque raison qu'on ignore, ou pour faire l'établissement des Cordeliers. »

Cependant, dans le temps même où M. Foisset vous soumettait cette hypothèse, une opinion toute différente se fit jour dans un article publié par une des feuilles de notre ville. L'auteur anonyme de cet article, s'appuyant sur un passage des Mémoires de l'abbé Chenevet sur le couvent des Cordeliers de Dijon, crut reconnaître au contraire, dans le bâtiment qui nous occupe, l'ancien oratoire qui servit aux religieux pour la célébration des offices, depuis l'époque de leur établissement à Dijon, vers 1243, jusqu'à l'achèvement de leur église définitive en 1321. Voici le passage de l'abbé Chenevet qui a suggéré cette opinion...

Dans ce débat, M Foisset estime qu'il y a eu un simple malentendu. « Deux rues parallèles, vous a-t-il dit, traversent aujourd'hui l'emplacement du monastère, l'une à l'ouest des bâtiments, c'est la rue Turgot, l'autre à l'est de ceux-ci, c'est la rue Franklin. Or, au temps de l'abbé Chenevet, la cour d'entrée des Cordeliers n'était point dans la ligne de la rue Franklin, mais bien dans la ligne de la rue Turgot ; les plans de Dijon de l'époque ne laissent aucun doute à cet égard. Dès lors, tout ce que dit cet abbé s'applique à la région de la rue Turgot, non à celle de la rue Franklin ; c'était dans cette direction que se trouvaient les chapelles Saint-Jacques, Saint-Sébastien, Saint-Martin et des Martyrs, accolées comme autant d'annexés au flanc nord de la grande église.

Un regard jeté sur le plan de 1759 en dit plus qu'une démonstration. On y retrouve clairement la description que fait des lieux l'abbé Chenevet dans cette succession de chapelles qui paraissent en effet établies après coup, profitant de l'emplacement et peut-être même des fondements de l'ancienne église. De plus Chenevet dit positivement: « On reconnaît encore l'emplacement de cette ancienne église qui a été réparée et jointe à la nouvelle. »

L'ancienne église touchait donc à la nouvelle, et l'on sait parfaitement où était cette nouvelle église, dont le chevet s'aperçoit encore au fond de la première cour du couvent actuel des Dominicains. Or, entre le chevet et le bâtiment que l'on démolit rue Franklin, il n'y a aucune suite, aucune relation possible les deux constructions sont dans des directions différentes et séparées l'une de l'autre par 50 mètres au moins. Au reste, par la phrase qui vient d'être citée, on voit que, dans l'opinion de l'abbé Chenevet, ce primitif sanctuaire n'existait plus.

Sources : Commission départementale des antiquitées de la Côte-D'Or. Du premier juillet 1868 au 1er juillet 1869. Tome 7, années 1865, 66, 67, 68, 69. Dijon, Paris 1869. - BNF


Anécdote N° (17)
12-05-2017

Maisons du Temple de Troyes

Département: Aube, Arrondissement et Caton: Troyes - 10
Maisons du Temple de Troyes
Lettre à M. de Jubainville
Il fut un ordre religieux qui, pendant deux siècles, joua un rôle fort important, non-seulement en France, en Europe, mais aussi en Terre-Sainte, et qui, par ses institutions et ses premiers dignitaires, se rattache surtout à la Champagne.

Après avoir rempli le monde du moyen âge de sa brillante et bruyante renommée, après l'avoir peuplé de ses riches établissements, cet Ordre prit fin à la suite d'un procès resté fameux dans nos annales judiciaires. Bien que la milice du Temple ait reçu sa règle à Troyes, de la main de saint Bernard ; que son premier grand-maître fut originaire de Champagne, peut-être de Troyes, puisqu'il portait le nom de l'un des villages de la banlieue de cette ville, vous n'avez trouvé, pour tout souvenir de l'Ordre des Templiers, que la chapelle de la Commanderie d'Avalleurs ; citée par tous les ouvrages d'archéologie locale, et les ruines, non moins connues, de la Commanderie de la Saulsotte ; pourtant, parmi les publications locales, comme dans le recueil des pièces du Procès des Templiers, sans nous étendre davantage sur la bibliographie qui intéresse cette grande milice, vous auriez pu trouver, si vous aviez pris la peine de chercher, des indications utiles. Mais n'avez-vous pas entre vos mains un document important ? Le Cartulaire de la Commanderie de Troyes, qui aurait dû vous fournir de précieux renseignements.
Mais non vous nous avez laissé le soin de signaler à l'attention publique les nombreux établissements des Templiers dans notre département, et, après en avoir nommé plusieurs, nous craignons d'en laisser encore dans l'oubli.

Ainsi, il faut que nous rappelions la Commanderie de Bonleu, dont le siège est encore indiqué par la ferme de ce nom et par l'ancienne chapelle de la ferme de l'Hopitau, orné d'un beau tympan sculpté, du XIIe ou XIIIe siècle ; celle d'Orient, signalée sur les lieux par les débris de sa maison-forte et ses fossés qui l'entouraient ; Le temple de Buxières ; ceux de Payns, de Fresnoy, du val de Thors, de Sancey, aujourd'hui Saint-Julien celui de Verrières, dont l'emplacement ne serait autre que celui de la ferme encore nommée Ferme du Temple.
II faut que nous rappelions que l'église paroissiale du Mesnil-Saint-Loup, village qui s'éleva sous la protection de la valeureuse milice, était la chapelle de leur vaste maison, dans laquelle, comme dans le temple de Sancey, dans ceux de Payns, de Troyes, etc., eurent lieu les mystérieuses cérémonies de la réception des chevaliers. Vous n'avez pas trouvé un mot pour une contrée, située à la Chapelle-Saint-Luc, qui porte encore le nom de la Loge dit Temple.
— Vous avez passé sous le plus complet silence la Commanderie de Troyes, qui donna son nom à tout un quartier de la ville, et passa aux mains des Chevaliers de l'Ordre de Malte ; Enfin, vous n'avez eu que l'ombre d'un souvenir pour un ordre qui, par ses richesses, par ses nombreux et vastes domaines, anima toute notre contrée pendant deux siècles. Je ne crois pas être trop hardi en leur attribuant la création d'un grand nombre de fermes, de hameaux, et même de villages, notamment ceux qui portent le nom de Loges, parce que ceux-ci se trouvent placés sur les terrains qu'ils ont défrichés, et dans le voisinage de leurs Commanderies (1).
1. Nous n'avons pas mis au rang des établissements des Templiers, la ferme de la Gloire-Dieu, située dans un site un peu sauvage, sur les bords de la Seine, au territoire de Courteron, quoi qu'il y ait présomption que la création en remontât aux Chevaliers du Temple. Mais ce qui ne parait pas laisser de doute, c'est qu'elle aurait appartenu aux Chevaliers de Malte, dont la croix est sculptée sur son portail, qui, comme les principales constructions, remonte au XVIe siècle.

Nous ne vous dissimulerons pas que cet oubli si complet nous étonne nous nous permettons de vous le signaler. Quelle est donc la cause de cette omission, quand vous aviez entre les mains de quoi éveiller, au moins votre attention, si ce n'était votre souvenir ? Est-ce un oubli involontaire ? Ou ce silence est-il dû, au contraire, à l'intention de rayer de l'histoire les souvenirs qui se rattachent à cet ordre vaincu plutôt par l'abus des richesses que par ses crimes ? Si telle était votre intention, quelques efforts que vous puissiez faire dans ce but, votre autorité, comme historien ou comme archéologue, n'ira pas jusqu'à faire oublier les faits et les lieux auxquels se rattache cette grande association religieuse et militaire, qu'elle soit innocente ou coupable.

Votre travail peut-il servir de guide, et même de renseignements, pour des recherches sur l'Ordre des Templiers dans notre contrée ?
Nous attendons votre réponse.
pages 73 à 74

MESML-SAINT-LOUP
Moyen âge. Portail assez remarquable du XIIe siècle, ayant appartenu à une église de Templiers ; une maison de cet ordre existait aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles sur le territoire de Mesnil-Saint-Loup, dans une contrée appelée le Cloitre, et tenant la chapelle où l'on trouve encore des restes de fondations assez importantes. (A. A., 1853, page 95, et, Pièces du procès des Templiers publiées par Michelet)
page 22

LA CHAPELLE-SAINT-LUC
Moyen âge. La propriété, dite le Temple, rappelle un autre souvenir du XIIe siècle.
page 33

SAINT-JULIEN
Moyen âge. Etablissement de Templiers, sur l'emplacement duquel s'élève aujourd'hui une ferme encore appelée le Temple. Voir Pièces du procès des Templiers, publiées par Michelet.
page 35

ROYES
Commanderie du Temple, fondée an XIIe siècle, à Troyes, rue Composte, aujourd'hui rue du Temple, remplacée au XIVe par une Commanderie de Malte. On n'en connaît que l'emplacement occupé par des bâtiments modernes, rue du Temple, nos 1 et 3.
page 37

MOULINS DE SANCEY
Dans la seigneurie du commandeur du Temple, de 1152 à 1180. Détruits pendant la guerre des Anglais, premières années du XVe siècle, reconstruits, en 1477, avec vannage pour les besoins de la avigation, disparus définitivement à il la fin du XVIIe siècle. (Ces moulins sont nommés, avec ceux de Troyes, étant placés sur la dérivation de la Seine qui conduit l'eau dans la ville)
page 41

VENDEUVRE
Moyen âge. Forêt d'Orient, emplacement de la Commanderie d'Orient, fermé de larges fossés, XIIIe siècle. Anciennes forges de Vendeuvre et du Temple-lès-Vendeuvre, exploitées au moyen Age et jusqu'en 1540.
page 12

LES RICEYS
Moyen âge. Dans la contrée dite Sous-le-Temple, on a découvert, sur l'emplacement attribué au prieuré des Templiers, des cercueils en pierre et des armes anciennes.
page 19

DIERREY-SAINT-JULIEN
Moyen âge. Dans l'église, plusieurs tombeaux qu'on dit être des tombeaux de Templiers, dont une maison existait, d'après les traditions, entre Dierrey et Mesnil-Saint-Lonp.
(A. A., 1853, p. 71 et 72.)
page 21

LA SAULSOTTE
Moyen âge. Le moulin principal de Resson est établi dans une maison ayant appartenuaux chevaliers de Malta. On y retrouve quelques petites colonnes gothiques qui ont été déplacécs. (S. A., 1853, tom. 17, p. 214.)
Plusieurs bornes, sur le territoire de Resson, portent gravée la croix des Templiers.
page 26

Sources : Socard, Émile ; Boutiot, Théophile. Revue critique pouvant servir de supplément au Répertoire archéologique du département de l'Aube. Troyes 1862. - BNF


Anécdote N° (18)
07-07-2018

Chapelle de Taillefer

Département: Creuse, Arrondissement et Canton: Guéret - 23
Chapelle de Taillefer
Pierre de la Chapelle de Taillefer
Préneste ou Palestrina
Rome, Latrium, Itale
Essai sur la littérature Limousine
N° XIV. Chapelle De Taillefer (Pierre de la), né à la Chapelle de Taillefer, près de Guéret, fut d'abord Prévôt d'Eymoutiers. En 1170, il enseignait le Droit-Canon à Orléans, et on prétend qu'il eut dans cette ville pour écolier Bertrand de Got, depuis Pape, sous le nom de Clément V. Il fut ensuite nommé à un Canonicat de l'Eglise de Paris, et à une place de Clerc de la Chapelle du Roi. Dans ce temps-là, l'année 1288, il tint le Parlement à Toulouse, et deux ans après à Paris. L'an 1292, il fut élevé sur le Siège de Carcassonne. Trois ans après, Philippe IV, Roi de France, le chargea avec Pierre de Bourges, Sous-chantre d'Orléans, de veiller à l'exécution du traité de paix fait entre lui, Charles, Comte de Valois, son frère, Jacques, Roi d'Aragon, et Jacques, Roi de Majorque.
L'an 1298, Pierre de la Chapelle fut transféré à l'Evêché de Toulouse. Clément V le créa Cardinal le 15 Décembre 1305, et lui donna l'évêché de Préneste : dés-lors il ne fut plus connu que sous le nom de Cardinal de Préneste. Le même Pontife le nomma quatre ans après Inquisiteur — général des Templiers.
Pierre de La Chapelle-Taillefert, évêque de Toulouse, cardinal-prêtre de Saint-Vital puis cardinal-évêque de Palestrina (décès en 1312).
En 1311, il obtint du Roi un ample privilège pour fonder une Collégiale dans le lieu de sa naissance. Il fit bâtir l'église, mais il ne put l'achever ; il mourut l'année d'après, le 16 Mai. Il fut enterré dans le chœur de cette Eglise. Sur son tombeau en marbre, très-bien travaillé, on lit l'inscription suivante en vers léonins. Suite latin

Ses armoiries sont de gueules à deux Fasces d'or. Nous avons de lui — Constitutiones Petri de Capella episcopi Carcassonensis éditæ an 1297...,
Catalogue des manuscrits de Baluze, page 17, N° 788.
Quelques Auteurs prétendent que Pierre de la Chapelle est le même que Pierre d'Arrablais.
Le Gallia Christi met Æqui.

Sources : Feuille hebdomadaire de la généralité de Limoges, page 51. 1780 - BNF


Anécdote N° (19)
06/03/2011

Bois de Sery

Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Saint-Maulvis, Commune: Frettecuisse - 80
chapelle des Templiers
Frettecuisse
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie, Commune: Frettecuisse - 80
Vestiges de la chapelle des Templiers 12e siècle au lieudit: Correaux (bois de Sery)
Propriété privée : Base Mérimée - Fichier PDF


Bois de Sery
Barthélemy de Saint-Maxent souscrivit la donation du droit d'usage dans les bois de Sery, faite aux Templiers par Anseau de Cayeu, en 1128.
Sources: Belleval, René. Nobiliaire de Ponthieu et de Vimeu. Volume 2, page 274. Amiens 1864. - BNF


Anécdote N° (20)
11/03/2011

Le monastère de Vals, Chapitre 1

Département: Haute-Loire, Arrondissement et Canton: Le Puy-en-Velay - 43
Le monastère de Vals
De Vals près du Puy-en-Velay
Introduction - Le monastère de Vals près du Puy-en-Velay, étude critique
1325, samedi après la fête de sainte Marie-Madeleine (27 juillet), Charles étant roi de France et Durand évêque du Puy.
« Clause codicillaire ajoutée par Jean dens Salvatges à son testament du 7 août 1324. Il charge ses héritiers de payer tous les ans 20 sols tournois au monastère de Vals-près-le-Puy, pour un anniversaire perpétuel ; ou bien de s'acquitter, à leur choix, de cette redevance par 20 livres une fois données.
Dans ce testament, il veut qu'après son décès, on porte son corps à l'église de Saint-Barthélemy, ancienne dépendance des Templiers du Puy, et que là il soit déposé dans le sépulcre de ses parents, au-dessous duquel était peinte l'image de la bienheureuse Vierge Marie (1). Reçu par Gui Verjat notaire. »
1. Animam suam, cum migrata fuerit de corpore, suo commendavit altissimo Creatori ; corpori vero suo inferius ecclesiam beati Bartholomei apostoli, (que olim fuit milicie Templi Anicii), scilicet in loco ipsius ecclesie superius imaginem depictam ibidem beate Virginis Marie, in sepulcro parentum suorum elegit sepulturam suam.
Ce parchemin, déchiré en plusieurs endroits, a beaucoup souffert de l'humidité. Le sceau ne s'y trouve plus (1).

La date de ce document est assez remarquable. On sait, en effet, que quelque mois après, Durand de Saint-Pourçain était déjà évêque de Meaux (2). On ne saurait encore préciser le jour de sa translation. Ce qui est certain, d'après les documents cités par le Nova Gallia, c'est que son prédécesseur sur le siège épiscopal de Meaux fut transféré à celui de Viviers le 16 octobre 1325 (3), et que Durand était évêque du Puy le 1er septembre de cette année (4) . Notons, en passant, que le commencement de son épiscopat, dans notre diocèse, il a été mal indiqué par le Nova Gallia (5) ; car il est certainement antérieur au 18 octobre 1318. C'est ce que nous apprennent trois parchemins de nos archives départementales, fonds Saint-Mayol. Le premier (6) est du 10 septembre, l'autre (7) du 15 août, et le dernier (8) du 13 juin 1318. Du reste, si l'on examine attentivement les pièces du procès contre les fratricelli brûlés vifs à Marseille le 7 mai de cette même année, nul doute qu'avant ce jour, Durand n'en ait signé (9) la plus importante comme évêque du Puy.

Mais ce qu'il faut surtout remarquer dans notre document, c'est la lumière qu'il jette sur l'histoire des Templiers du Puy, à peu près oubliée, quand elle n'est pas dénaturée par nos chroniqueurs.

On savait par Médicis (9) que la belle église de Saint-Barthélemy, dont on voit encore presque en entier l'enceinte vénérable dans la brasserie de M. Schwab, en face du Breuil, appartint jadis aux Templiers ; et qu'aussitôt après leur abolition, elle devint propriété des chevaliers de Saint-Jean.

Pour établir ce fait, le R. P. Odo de Gissey (10), et à la suite de Gissey, le frère Théodore (11), le chanoine Le Jeune (12), Arnaud (13), Mandet ne se sont fondés que sur le témoignage de Médicis. Mais nous avons sous les yeux, pour vérifier ce fait intéressant, un titre presque contemporain, qui nous apprend, en outre, que le droit de sépulture était attaché à cette église, et nous fait soupçonner que ce droit datait de loin. Il nous donne enfin, sur cette église, d'importants détails topographiques qu'il serait maintenant impossible de vérifier. Tâchons d'approfondir ces données. (14), etc.,

Le Gallia se trompe derechef en affirmant (1) que ce dernier fut promu à l'évêché de Saint-Flour le 12 juillet 1318, puisque l'an premier du pontificat de Jean XXII commence le 5 septembre 1316.
1. II. 422 « Ad episcopales infulas provectus est anno 1318. bulla, data IIII, idus Julii, Joannis papæ an. I.

L'ordre du Temple et celui de Saint-Jean avaient chacun, au Puy, un établissement, vers le commencement du treizième siècle. Ce fait, que personne jusqu'à présent n'avait signalé et qui nous servira tantôt pour résoudre bien des problèmes, nous est découvert par le testament de Guillaume de Chapteuil (15), daté du 25 juin 1223. En voici quelques clauses tout-à-fait remarquables pour l'histoire du Velay :
Item relinquo.
Domui Silve (16) .... C, solidos.
Domui de Clavas (17) .... IIII, libras.
Domui de vourey (18) .... XXX, solidos.
Domui Viaie (19) .... XXX, solidos.
Domui Doensi (20) xxx, solidos.
Hospitali beate Marie (21) .... C, solidos.
Domui infirmorum Brive (22) ... LX, solidos.
Domui infirmarum Vallis (23) .... xv, solidos.
Domui ordinis Predicatorum (24) .... I, convivium. convicium.
Domui Minuloram (25) .... aliud.
Unicuique IIII, inclasarum (26) .... XII, denarios.
Domui militie Templi .... XX, solidos.
hospitalis sancti Johannis .... XX, solidos.
Rapprochons, maintenant, de ce premier document supplémentaire d'autres pièces du même genre, qui enrichissent également nos archives départementales, et qui répandent, en même temps, une grande lumière sur le problème des origines de la léproserie et du monastère de Vals.
Mars 1233 (vieux style)
« Domui de Via..., de Vourey..., de Briva..., hospitali sancti Johannis, domui milicie Templi fratribus Praedicatoribus..., fratribus Minoribus..., domui de Valle..., pauperibus scolaribus C, solidos ad faciendum acapitum (28) et in usum eorum reddigendum. »
1255, fête de saint Médard évêque (8 juin) (29)
« Item lego fratribus Minoribus ad vestes faciendas XV, libras et fratribus Prœdicatoribus alias decem libras ad idem....
Item sororibus penitentibus (30) lego XL, solidos ad faciendum eis vestimenta, et leprosis de Valle, XXti ad idem.... Hospitali sancti Egidii (31) XL, solidos ad emendos pannos in quibus jaceant pauperes.
Item hospitali Aculee (32) viginti solidos ad idem .... Hospitali sancti Johannis XX, solidos ad idem.
Domui Templi Aniciensi XX, solidos ad idem. lnfirmis Brive C, solidos ad unum convivium. »

Notes chapitre 1
1. Cette circonstance étant commune à la plupart de nos chartes. nous ne l'indiquerons désormais que dans les cas exceptionnels.
2. VIII. col. 1634, Paris, 1744 (1).
1. A ce sujet, une erreur typographique, facile à constater, s'est glissée dans nos Tablettes, page 62, ligne 10. Au lieu de XXXe, lisez XIXe.
— Note de l'Editeur.
3. VIII. col. 1634, Paris, 1744 (1).
4. I. col. 114, Paris, 1715.
5. II. col. 722, Paris, 1720 : « Hoc ipso anno (1318) Pontius Bolzard de Laulanher miles ei (Guillelmo de Brossa) fecit homagium die 18 Octobris » Cet hommage est de 1418 et fut adressé à Guillaume de Chalancon.
6. Cotte 75.
7. 13.
8. Baluze, Miscellanea, 1, 271 : « Ego frater Durandus episcopus Aniciensis et doctor sacrœ theologiœ judico omnes suprascriptos articulos et quemlibet illorum esse hæreticos, in cujus rei testimonium me manu propria subscripsi et sigillum meum feci apponi. » Comparez pages 202, 204, 206, 208.
— Avec Durand signent Déodat, évêque de Castres et Raymond, évêque de Saint-Flour.
9. Après l'expulsion de ceste mauldite gent, environ l'an mil trois cens et huit, vint l'ile de Rodes en la puissance des chrestiens, laquelle ile par l'auctorite du pape Clement quint sus mentionne fut commandée en la main des freres hospitaliers de sainct Jehan de iherusalem ; et du consentiment dudit pape et princes chrestiens les biens desdits Templiers, ia estaincts par leurs mauldictes erreurs et infidélités, furent a iceulx freres de sainct Jehan conferez, prometant tenir la reigle sainct Augustin. Disent aucuns, nompas que ie l'aye trouue, que quant ceste expulsion advint, lesdits Templiers de sainct Barthélémy, voiant leurdommaigeuse desconvenue et que ne pouaient resister a la force de leurs excequteurs qui fort approuchaient, pensarent trouuer eschapatoire, et ne sçay qu'ils deuindrent. Mais auant par folle vindication gestarent dans ung puys de léans grande porcion de bonnes et excellentes reliques, qui leans reposoient, desquelles leau de ce pays est moult utile et vertueuse au purgement de plusieurs et diuerses langueurs et egritudes, ainsi que Dieu le permet pour l'honneur des glorieux saincts ; ce fut en l'an mil Ille X. » Mss., tome I, folio xxiii, verso, — xxiv, recto. Ce texte n'a pas encore été publié par M. Chassaing.
— Tout ce qu'ajoute Médicis à propos des Templiers est tiré des Chroniques de Jacques de Bergame, et n'a rien de particulier concernant ceux du Velay.
10. Opuscule cité, I. III, chapitre 19.
11. Histoire de l'église angélique de Notre-Dame du Puy, I. III, chap. 6.
12. Histoire critique et apologétique de l'ordre des chevaliers du Temple de Jérusalem, dits Templiers, par feu le R. P. M. J., chanoine régulier de l'ordre de Prémontré, docteur en théologie, etc., tome II, 69, Paris, 1789.
13. Opuscule cité I. 198.
14. Opuscule cité IV. 113.
15. Fonds Saint-Vosy, 19.
16. Abbaye de bénédictines à Saint-Didier-la-Séauve, chef-lieu de canton. Les donc à tort que M. Malègue (page, 361) dit que cette abbaye fut fondée en 1228.
— Cf. Nov. Gallia, II, 777.
17. Canton de Montfaucon. Malègue se trompe encore en disant (p. 363) que cette abbaye fut fondée en 1230. Cf. Nov. Gallia, II, 780.
18. Prieuré de bénédictines à Vorey, chef-lieu de canton, voir Arnaud, I, 72.
19. Prieuré de religieux de l'ordre de Grandmont, dans la commune de Saint-Vincent, canton de Saint-Paulien.
— Cf. Arnaud, I, 134, et le précieux document publié par M. Béliben, dans le Bulletin des recherches historiques, page 70, le Puy, 1859.
20. Abbaye de Doue près le Puy. Voyez Nova Gallia, II, 769 et suivantes.
21. Hôpital général du Puy.
22. Maladrerie d'hommes à Brives-Charensac, près le Puy.
23. Maladrerie de femmes à Vals, près le Puy.
24. Couvent de Saint-Laurent au Puy. - L'acte de fondation, par Etienne de Chalancon (1), daté du mois d'octobre 1221, a été publié par le Nova Gallia (II, 711) ; mais il renferme une grave erreur. Cette erreur, déjà soupçonnée par Mamachi (2), est complètement redressée par un vidimus de Bernard de Castanet (9 mai 1314) conservé dans le fonds Saint-Laurent des archives de la préfecture. Aussi, faut-il éliminer de nos histoires la fable de la fondation du couvent Saint-Laurent reçue par saint Dominique lors de sa venue au Puy. Ce grand patriarche, on le sait, mourut le 6 août 1221.
1. Une pièce de l'Hôtel-Dieu (série B. 199) scellée du sceau de cet évêque avec la légende S. STEPHI A(niciensis el)ECTI montre qu'il était déjà élu au mois de juillet 1220 ; et, par conséquent avant l'époque fixée jusqu'à présent par tous les auteurs.
2. Annal, ord, Prœdicatorum, volume I, Append. mon., LIII ; Romœ 1756 : « Primus provinciœ Provinciœ Prior provincialis, ad quam cœnobium Aniciense pertinebat, Bertrandus fuit de Garriga, Quum igitur datœ an. MCCIII. litterœ fuerint, argumento est non R. sed B in iisdem esse legendum. »
25. Couvent des Cordeliers qui furent, par conséquent, fondés au puy au vivant même de, saint François, décédé le 4 octobre 1226. D'après le Nova Gallia (II, 712), cette fondation eut lieu sous l'épiscopat d'Etienne de Chalancon (1220-1230) ; d'après le document publié par M. Béliben, ce fut en 1222, ce qui est vraisemblable.
26. Recluses.
27. Fonds Saint-Agrève, Az. XVIII.
29. Voyer Ducange sur ce mot.
30. Fonds Saint-Mayal, 153.
31. Il s'agit ici du monastère de Vals, ce que nous démontrerons dans le prochain article.
32. Il y a aux archives de l'Hôtel-Dieu (A. 1) une pièce importante concernant cet hôpital de Saint-Michel-l'Aiguilhe, hôpital que nos historiens ne mentionnent pas et qu'il ne faut pas confondre avec celui de Saint-Laurent. Elle est datée du mercredi 7 mars 1089 (1088 v. st.) : « Anno ab incarnatione Domini millesimo octoagesimo octavo mense Martio, feria IIII, luna (1) octava décima, regnante Philippo rege Francorum feliciter. »
Cette maison, destinée à servir les malades et aussi à recevoir les pauvres et les pèlerins, est appelée pour la beauté de ses proportions pulcrum xenodochium. Elle obtinl ators du célèbre Adhémar de Monteil un cimetière parliculier. Selon nous, l'élégante chapelle de Saint-Clair, placée entre l'hôpital et le cimetière, fut bâtie en cette circonstance. Elle servit d'oratoire domestique ou peut-être de maison mortuaire. Les symboles du soleil, de la lune et de deux étoiles sculptés sur le linteau du frontispice, à droite et à gauche d'une croix épatée, n'indiquent pas, comme on le prétend, un temple de Diane ; mais ces ornements étaient les décors habituels et obligés de l'image du crucifix au moyen-âge. D'ailleurs, l'architecture elle-même nous rapporte à la fin du onzième siècle, ou au commencement du douzième.
1. Il s'agit ici du cycle lunaire proprement dit, que le décetnnovénal laisse trois jours en arrière.
33. Sur l'hôpital de Saint-Gilles, voyer Aymard, Etude historique sur l'ancienne estrade du Puy au Forez, aux Annales de la Société académique du Puy, tome XXIX, page 63 ; le Puy, 1868.

Sources : Fidel Fita S. J.. Tablettes historiques de la Haute-Loire, 1870-1871, pages 193 à 207. Le Puy 1871. - BNF


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