Les Templiers   Cartulaires   Les Croisades

Cartulaires des commanderies Templières
Informations
Chers visiteurs
Vous avez certainement constaté le point d'interrogation dans la barre d'adresse de votre navigateur.

Il y est écrit « Non sécurisé »

Vous pouvez naviguer sur le site sans aucune crainte. La sécurisation d'un site Internet est obligatoire dès lors qu'il y a des demandes de mots de passes ou des paiements en ligne.

Sur ce site il n'y a rien de tout ceci.

Chartes et Actes du Cartulaire d'Eure-et-Loir

Charte I. 1148-1155

Goslein de Lèves, évêque de Chartres, a la prière d'Eudes de Montigny, donne aux Templiers l'église paroissiale de Chauve-Fontaine (?) que son prédécesseur, Geoffroy de Lèves (1), avait également concédée.
Archives nationales, S. 5005, n°9, original en parchemin autrefois scellé.

Res geste tanto firmius fidei et memorie mandantur, quanto pluribus scriptis et testimoniis roborantur. Ea propter ego Goslenus, Dei gratia Carnotensis episcopus, rogatu dilecti fratris nostri Odonis de Montiniaco, militis jerusolimitani Templi, concessi et sigilli nostri munimento firmavi ecclesiam de Fonte-Calve habendam in perpetuum fratribus predicti Templi, sicut dominus predecessor et avunculus meus pie recordationis Gaufridus (1) eam eis concesserat et sigillo suo firmaverat. Homines quoque in terra Frodonis prope sita commorantes, sicut ab eo statutum fuerat, eidem ecclesie jure parrochiali adjacere constitui.
1. Geoffroy de Lèves (1116-1148) aurait donc été l'introducteur des Templiers dans le diocèse de Chartres.

L'ordre du Temple approuvé en 1128, au concile de Troyes, aurait eu l'une des premières maisons placée sous la juridiction de ce grand évêque. Le Temple près Mondaubleau existait en 1134, d'après une charte de la Trinité de Vendôme (Cartulaire vol. II, ch. 471). Peut-être même cette église de « Fons-Calve », qui fut la première paroisse du diocèse de Chartres attribuée aux Templiers, doit-elle être identifiée avec celle du Temple près Mondoubleau. La première en date, elle aurait été la paroisse par excellence des Templiers, de là son nom nouveau.
Outre l'abbaye de Josaphat (1117), Geoffroy fonda plusieurs églises.
Vers 1120, il permettait à Hugues, abbé de Saint-Germain de Paris d'édifier une église paroissiale en dehors du bourg fortifié de Montchauvet (canton de Houdan, Seine-et-Oise) avec permission d'y établir ses moines, à charge de payer chaque année le droit de synode et de visite, et de construire une chapelle dans l'enceinte fortifiée. Notre évêque avait auprès de lui Mathieu d'Albano, légat de la sainte Eglise romaine qui l'aida de ses conseils.
Archives Nationales, L. 780.

Geoffroy était entouré de plusieurs de ses dignitaires : « Gautier, archidiacre, Ernauld, doyen, Giroie chantre, Goslein, archidiacre, Bernard, archidiacre, Hugues, prévôt, et un autre Hugues, également prévôt, quand, le 6 juin 1118, il donnait à l'abbaye de Bonneval l'église de Notre-Dame de Gallardon, jusqu'alors détenue par des laïques et, en particulier, par un nommé Guy et Joscelin son fils, qui l'avaient livrée à prix d'argent à des clercs incirconcis. Il leur donnait égale ment la chapelle Saint-Vincent près la porte Cendreuse, à Chartres, avec l'assentiment du vicomte Hugues. Outre son sceau, l'évêque a confirmé la charte par sa signature inscrite dans une roue. Nous avons reproduit cette roue très rarement employée par les évêques, et cette seule fois par nos évêques de Chartres, dans le Cartulaire de la Trinité de Vendôme, volume II, page 313. Dans le prélude de cet acte, le prélat énonce clairement les devoirs de l'épiscopat envers les religieux et aussi envers le peuple : « Si enim, ut dicit regula Patrum, exigente caritate, episcopus servus est plebis, non dominus, multo magis oportet ut eorum quibus mundus crucifixus est minister sit et servus. » Manuscrits 17033, folio, 87.

Charte II. 21 novembre 1165.

Page 3
Ernaud de la Ferté confirme aux Templiers leurs terres et possessions situées dans les environs de leur prieuré de la Villedieu (à Laons), entre autres les terres données par Geoffroy à Beauche, et par Hugues de Marigny, les bois de Fautray (à Prudemanche), donnés par les trois frères Renard, Guy-Bernier et Robert, le domaine des Pelles avec un moulin (à la Saucelle), donnés par Evrard et son fils Ernaud, le bois de Perthuis (à Rohaire) et de Montmureau, le bois de Cravant donné par Guillaume de la Ferté. Ernaud concède également le droit de cultiver ces terres, de faire paître les troupeaux dans les bois etc.

Quoniam illa que inter homines aut fiunt aut dicuntur facile ab humana memoria dilabuntur, ideirco calliditas humana, divina tamen sapiencia disponente, ne sub latebris oblivionis obscurata mendacii cecitas lateret sed nuda veritas hominibus patescat, constipulationibus litterarum consuevit commendare.

Quam consuetudinem tenentes litteris commendamus et notum facimus, tam futuris quam presentibus, quod Ernaudus de Feritate (1) fratribus Templi Jerusalem in pace et quietudine concedit hoc quod Godefridus illis dedit Belchie, et si aliquis velit eis dare unum arpentum Belchie vel duo vel tria, Ernaudus concedit libere et immuniter, et terram unius carruce quam Hugo de Marigneio dedit illis, et hospitaria hominum fratrum Templi Ernaudus eis concedit similiter in pace et quietudine, et nemus Fautre quod Renardus dedit illis et Guido Bernerius et frater ejus Robertus, et decem agripennos terre hominum hospitalis Ernaudi similiter eis concedit in pace et quietudine , et terram Hugonis de Marrigneio ad colendam hominibus fratrum Templi Ernaudus concedit in pace et quietudine ; et si Ernaudus sesiit feudum suum, propter aliquod commissum Hugonis vel aliorum vel quacumque ex causa, hoc quod Hugo habebat in terra vel alii domini, si aliqui fuerint, habebit Ernaudus, et homines fratrum Templi terram similiter habebunt ad colendam, sicut prius ; et molendinum de Pelleiis dedit eis Evrardus, et Ernaudus filius ejus concessit donum, et filius Ernaudi et uxor ejus, et omnes elemosinas quascumque habent et ubicumque in feuo Ernaudi, Ernaudus eis conceditin pace et quietudine, et filius Ernaudi et uxor Ernaudi similiter concessi sunt libere et immuniter, et pelletos similiter concedit eis, et hominibus pasturam extra sepes nemorum et nemus mortuum ad calefaciendum ; et domui fratrum Templi de Pelleiis usum nemorum ad calefaciendum et ad hospitandum et ad pasturam concedit eis Ernaudus, sicut habebant in tempore avunculi sui et tempore dominorum Templi, percursum habebunt et omnia nemora Pertici libere et immuniter, et Montemmirellum concedit eis similiter in pace et quietudine sicut in tempore Ernaudi avunculi habuerant, quas ibi habent similiter concedit eis Ernaudus in pace et quietudine, et omnes terras quascumque colent homines fratrum Templi, ubicumque sint homines et ubicumque sint terre in feodo Ernaudi, concedit eis Ernaudus ad colendum ; et si Ernaudus sesiit feodum illorum quorum terra est, redditus habebit Ernaudus quos habent illi quorum terra est, et homines dominorum Templi terram libere colent, sicut prius ; et si aliquis aliquam injuriam inferret dominis Templi vel hominibus dominorum Templi, Ernaudus esset eis auxiliator contra illum, et omnes istas elemosinas concedit Ernaudus et uxor ejus et filius Ernaudi libere et immuniter, sine ullo retentu, et si aliquis injuriam fratribus Templi de istis elemosinis faceret, Ernaudus in manu sumit ad garander (sic) pro posse suo fideliter.

Hujus rei testes fuerunt: Robertus Jumel, Fulco de Boisseel, Erardus (?) de Loun, Johannes filius Acii (?), Mainorrus famulus Ernaudi, Girardus presbiter, Supplicius de Montemirello, Hugo filius Stephani, Renerius de Mesaion et Renardus de Mesaio, Aubertus Aurillator (?), Gauterius Pileit, Obertus de Montemirel, Berardus caprarius, Renaudus .... et alii plures.

Et preter ista supradicta, usum nemoris Creventi quem dedit Guillermus de Feritate fratribus Templi et Ernaudus filius.... concedit eis Ernaudus sicut habuerunt in tempore avunculi sui libere et immuniter, et uxor Ernaudi et filius ejus similiter concesserunt.... anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo LX° Vl°, undecimo kalendas decembris, Lodovico rege Gallie regnante.... Carnoti populum regente secundo, Hugone de Novo-Castello regnante, Ernaudo filio Evrardi regnante, Hugone de Domno-Martino priori Templi Jerusalem apud Villam Dei manente et fratre Hermentero, VI° anno (2) decem novenalis sicli Lune.
1. Ernaud de la Ferté avait deux fils, Ernaud et Guillaume. C'est de concert avec eux qu'à la même époque il affranchit le don d'une terre, sise près de la Chapelle-Fortin, fait à l'abbaye de Saint-Père par Godefroy, fils de Garin de Lormarin quand il se fit moine. Parmi les témoins de cet acte se trouvent: Hugues de Dammartin, mais sans la qualification de Templier qu'il a dans notre charte, Hugues de Châteauneuf, sénéchal du Perche, Philippe de Louvilliers, Ursel de Garnay, Garnier de Bouffigny, Dreux de Saint-Georges, Hulric d'Ermentières, Gaultier de Lamblore, Eudes de Lormarin, Isore de la Mancelière, Raoul d'Orléans, Geoffroy de Chantepie, etc.
Bibliothèque de Chartres, Manuscrits 1136, folio 639 et Bibliothèque Nationale, Manuscrits 5417, folio 271 avec le dessin du sceau qui était en cire blanche sur lacs de parchemin, rond, de 5 millimètres de diamètre. Il représente Ernaud à cheval galopant à droite, vêtu d'une cote de maille sur un bliau long et flottant, l'épée levée à la main droite, le bouclier à la main gauche. Légende: HERNAVD DE LA FERTE

Quelques années plus tard, il fut obligé de se présenter devant l'évêque de Chartres pour faire amende honorable de toutes les violences commises par lui contre les religieux. L'excommunication lancée contre lui et l'interdit jeté sur ses terres furent levés. Il avait pour témoin Girard de Loun, Garin de Morvillier et Hugues de la Puisaye.
Bibliothèque Nationale, Manuscrits. 5417 folio 271.
2. L'année 1165 était la septième année du cicle lunaire, qui se compose de 19 années : « decem novenalis. »

Charte III. 1174

Simon de Monfort (1) donne à la maison de l'Hôpital et au prieuré de Champagne (près de Dreux) la libre et franche jouissance de son domaine ainsi que le droit de cueillir le bois mort et les branches des arbres abattus dans un lieu appelé « Equilina », pour le chauffage et la cuisine.

Symon de Monteforti (1) omnibus ad quos littere iste pervenerint salutem.
Universis notum volo fieri me, pro amore Dei et pro salute anime mee, et anime patris mei et animarum predecessorum meorum, dedisse in elemosina in perpetuum possidendam domui sancti Hospitalis Jerusalem, ad usum videlicet domus quam fratres ejusdem Hospitalis habent apud Campanias, villam eorum, mortuum nemus in Equilina, extra haias et extra defensa, ad ardendum ad duos ignes, unum in quoquina et alterum ad fratres calefaciendos ; et concedo ut capiant in plena foresta arsa ligna que ad terram ceciderunt et universa mortua et brancheas omnium arborum in dicto nemore incisarum.
Et ne elemosina ista in posterum cedat in irritum et ab heredibus meis frustrari non possit, cartam meam domui predicte et fratribus tradidi et sigilli mei munimine confirmavi: testibus istis: Nivardo de Festolia, et Philippo de Cabrosia, Fulcone capellano, Gautero quoquo.
Actum anno M° C LX° quatuordecimo.
1. Simon de Montfort était fils d'Amaury. Il épousa Alix, et en eut trois fils Aimery, Guy et Simon. Son père, Amaury, assista au concile de Reims avec Guy de Gallardon et plusieurs autres seigneurs du pays chartrain, à côté de Geoffroy de Lèves, évêque de Chartres, de Bernier abbé de Bonneval, d'Etienne abbé de Saint-Jean en Vallée. On sait que dans ce concile, le 2 novembre 1119, Calixte II édicta une bulle en faveur du Chapitre de Chartres pour le préserver du vice de la simonie.
Original en parchemin aux Archives Nationales, S, 4982, n° 11, muni de la queue en parchemin pour le sceau perdu.

Charte IV. Vers 1176

Echange entre les Templiers et Hugues, vicomte de Châteaudun de la terre de Villejust pour le bois mort de ses forêts et le droit de pâture.

Cirographum
Notum sit omnibus, tam presentibus quam futuris, quatinus frater Eustachius Canis (al. Ecuris), bajulationis Francie magister, cum assensu et concessu fratrum suorum, elemosinam de Villejust, quam frater Silvester de Sancto Carlesio domui Templi dedit, Hugoni vicecomiti Castelliduni et heredibus suis concedit, quedam tamen alias eis dedit, que sibi ipsis retinent, scilicet domum de Sancto Charlesio, et vineas et ortum et id quod eis dedit in Chavenie (?) (1) et pratum de excluso Alesclenchere, et pratum de Querantain.
Eapropter ipse Hugo, vicecomes Castelliduni, cum assensu et concessione uxoris sue Margarite, et filiorum suorum Gaufridi, Hugonis, Pagani, Dei dilectione, fratribus Templi, qui in elemosina patri sui manent, scilicet domui que vocatur Defessum, extra parchum suum, dat et concedit, scilicet de quercubus quidquid ceciderit, unde merennium fieri non possit, et charmum, et boslum, et tremblum, et arablum, marsalsium et omnia que vocantur mortuum nemus ; et si forte contigerit quod furnum suum in muisum (2) vel in venditionem dederint, predicta eis concedit in perpetuum.
Preterea autem domus sua, que in elemosina patris sui et sua sita est, propriis pecoribus herbagium, pasturam, et suis porcis pennagium.
Concedit etiam eisdem quod si in anno de Arrevilla XXti vacce et decem porci sibi accederent, in pasturam et pennagium venirent.
Ex parte Hugonis, vicecomitis Castelliduni, isti sunt testes, scilicet: Bartholomeus Pelire, Egidius Pelire nepos Bartholomei, Galterius Galfredi, Raginaldus filius Gervasii de Cheserei, Hugo Carbonelli, Robertus de Irvili, Petrus capellanus, Johannes de Rivelon, Paganus pincerna, Martinus famulus vicecomitis, Robertus archarius, Andreas de Cornilon.
Testes ex parte fratrum Templi: frater Goerius, qui eodem tempore erat preceptor domus illius, frater Henricus de Charemo, frater Hermannus Drogonensis, frater Herchembaldus de Chatena, frater Galterius, frater Ragilnadus, frater Guillelmus vineator.
1.Peut-être La Charnie entre Sarthe et la Mayenne.
2. Muisun, Moison, espèce de bail à ferme, de métayage par lequel le propriétaire et le fermier s'engageaient à partager les fruits. Voir les dictionnaires de Du Cange, la Curne de Sainte-Palaye et de Frédéric Godefroy, au mot moiso, moison.
Archives Nationales, S. 5001, n° 7 ; original en parchemin avec un sceau tout effacé sur doubles lacs de cuir blanc. Publiée dans nos Eludes et Documents, volume IV, page 218, et Bulletin de la Société Dunoise, 1895.

Charte V. 1179

Robert, comte de Dreux et de Braine, et Agnès, son épouse, donnent, aux frères Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, une chapelle construite près dune croix sur le chemin de Nogent, sauf les droits du curé de Dreux et des chanoines de Saint-Etienne. Il leur donne également une foire de trois jours à la fête de Saint-Denis ; le droit de justice pendant cette foire est réservé au comte.

De constitutione capelle juxta crucem site facta a Roberto comite Drocarum et Brane et nobilis mulieris Ejusdem Agnetis.
In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Noverint omnes tam presentes quam futuri quod ego Robertus, Dei paciencia comes Drocarum et Brane, et venerabilis uxor mea Agnes, comitissa Brane, in remedium animarum nostrarum et animarum antecessorum nostrorum, assensu et voluntate capituli ecclesie Beati-Stephani de Drocis, ad quam pertinet et spectat jus et dignitas ecclesiarum castri prenominati, et assensu et consilio hominum nostrorum, capellam quendam que est extra castrum Drocense, juxta crucem sitam que est in via que ducit Nugentum, fratribus de Hospitali (1) concessimus, sub hac conditione quod neminem de castellania in fratrem aut in hospitem recipient, nisi assumpto eorum habitu seculo penitus abrenunciaverit, nec etiam seculo abrenunciantes nisi salvo jure comitis recipient.
Cauto etiam per omnia quod neminem de parrochia totius ville neque ad baptismum neque ad sponsalia neque aliquam mulierem ad purgationem neque ad sepulturam, nisi salvo jure parrochialis ecclesie, recipient, et quod jura ecclesie Beati-Stephani et ecclesiarum ad eam spectantium in omnibus omnia integra et illibata conservabunt.
Preterea etiam eisdem fratribus concessimus (nundinas) trium dierum in hac libertate qua neminem in predictis tribus diebus capi permitteremus, nisi pro delicto in veniendo ad nundinas aut in ipsis nundinis aut in redeundo ab ipsis facto.
Si quem etiam latronem in nundinas contingent deprehendi, nobis et heredibus nostris licebit et ad nos pertinebit quamcumque voluerimus de eo facere justitiam.
Alia vero omnia eisdem fratribus habenda et conservanda contulimus.
Prædictas autem dierum trium nundinas statuimus et voluimus fieri in festo beati Dionisii, ita quod dies antecedens festum et dies qui festum subsequitur cum ipsa die festi nundinis deputabuntur.
Sunt autem hujus donationis testes: Egidius presbiter, Theobaldus presbiter, Robertus presbiter, magister Renaudus, Germondus Drocensis, Garnerus de Theuvilla.
Actum est hoc publice, apud Drocas, anno incarnati Verbi M° C° LXXIX°.
Datum per manum Renardi clerici.
Sciendum autem quod si predicti fratres hospitem in castellania Drocensi habuerint, non ultra annum, nisi ex consensu militis, eis ipsum habere licebit, aut ex consensu heredum comitis.
1. E Lefebvre dans ses Documents historiques sur Dreux, page 286, attribue cette charte aux frères de l'Hôtel-Dieu de Dreux. C'était traduire le mot Hospitalis dans le sens moderne d'hospice, hôpital, qui alors portait exclusivement le nom d'Hôtel-Dieu, Domus Dei. La question est tranchée par l'inventaire des titres de Villedieu en Drugesin, manuscrits, 1881 de la Bibliothèque Mazarine, qui donne le sommaire de cette charte ; et par le Livre Vert.
Archives Nationales S. 5543), qui cite cette foire de Saint-Denis parmi les revenus de « la maison de Dreux, membre de Champagne, de l'Ospitai ancien, où il y a chapelle... la foire de Dreux, le jour de Saint-Denis, valant chacun an LX sols. »
Bibliothèque Nationale, manuscrit latin, 10106, folio V, verso.

Charte VI. Vers 1180

Hugues de Châteauneuf et son fils accordent aux Templiers de la Villedieu et à leurs hommes le droit de faire paître leurs bestiaux dans leurs terres.

H. de Novo-Castello (1) et G. ejus filius omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem.
Noverint universi tam presentes quam futuri quod nos Templariis de Villa Dei et eorum hominibus universa legitima pascua terre nostre in perpetuum libere concessimus, donavimus et garandamus.
Quod ut ratum sit predictis Templariis presentem paginam tradidimus impressione sigilli nostri confirmatam.
1. Cet Hugues, fils de Gervais Ier et de Mabille, avait épousé Ambéride, fille de Robert III de Meulan, dont il eut Hugues, Galeran et Gervais, Jean et Elisabeth. Sa sœur Pétronille se fit moniale à l'abbaye de Belhomer, dont il était lui-même le fondateur. En effet le jour même de la dédicace, faite en toute solennité en 1132, par Geoffroy de Lèves, évêque de Chartres, en présence d'Etienne, évêque de Paris, de Jean, évêque de Séez, de Hugues, abbé de Pontigny, de Guillaume, abbé de Saint-Martin de Troyes, de Eudes, abbé de Saint-Père, notre chevalier donnait au nouveau couvent ses moulins de Senonches. Il y ajouta la pêche de son étang du même lieu en reconnaissance de la guérison de son fils qu'une arête de poisson avait failli étrangler, et enfin une partie de ses bois quand il fut délivré de sa captivité chez les Anglais.
Archives Nationales, S. 4977, n° 29 ; original en parchemin scellé d'un sceau en cire verte, à moitié brisé, où l'on voit un cavalier galopant à droite avec un soleil entre les jambes du cheval.

Charte VII. Vers 1180.

Hervé de l'Eau, pour faire jouir ses deux fils de l'association spirituelle avec les Templiers, leur donne un muid de froment sur un moulin situé dans le fief d'Ives de Vieux-Pont.
Scribantur hic in generatione altera ut populi qui nascentur filiis suis possint enarrare quod ego, Herveus de Aqua, quiete et absolute, concessu mee uxoris et meorum puerorum, in elemosina dono et concedo pro mea et pro mei patris anima et etiam ut duos meorum filiorum in sue reciperent consortium fraternitatis, fratribus Templi de Jerusalem unum modium annone in molendino de Genestario, singulis annis infra octabas natalis Domini reddendum ; istud autem donum factum est assensu Ivonis de Veteri-Ponte et Roberti sui fratris ad quorum feodum pertinet res ista.
Quorum eciam uterque contra omnem calumpniam paratus est garentire.
Hujus rei testes sunt: Hernaudus de Curbavilla, Escorphaudus, Guarinus de Morviler, Germondus de Nemore-Hunoldi, Raginardus de Bures, Ernaudus Anglicus, Ernaudus tunc temporis magister Cuverville qui presentem cartulam dictavit.
Quod ut ratum habeatur, ista pagina sigillo lvonis de Veteri-Ponte confirmatur. Valete.
Archives Nationales, S. 4977, n° 16, original en parchemin muni d'une queue en cuir pour le sceau.

Charte VIII. Vers 1180.

Roger de Marcouville embrasse la religion du Temple, et donne à l'Ordre quatre bouvées de terre près de la Boullaye, à Laons. Robert de Vitray donne plein assentiment.

Rogerius de Marcouvilla.
Sciant omnes tam futuri quam presentes quod ego Rogerius de Marcouvilla dedi me ad serviendum Deo et Templo et de meo IIII bovetas terre proximiores Bollete in perpetuum libere et quiete et de concessu Ge.... de Castello (1) et ejus ganrandia.
Testibus : Henrico de Willererio, Guillelmo Gadel, Otranno de Marchil, Hugo de Boterine, Herbertus de Berseriis, Tomas de Berseriis, Nicolle de Berseriis, Guillelmo de Cubitis, Hugo de Bollene.
Archives Nationales, S. 4975, n° 1. Original en parchemin, avec cordons rouges pour le sceau. Le n° 2 de la même liasse est la traduction de cette charte.
1. Herbert de Berchères se fit clerc, et comme tel il fut témoin avec Geoffroy de Rivière et Guillaume de Bérou à un acte donné par Gervais de Châteauneuf en faveur de Saint-Père (Archives de l'Eure-et-Loir). — En 1189, Gervais de Châteauneuf obtenait de ses deux bourgeois de Brezolles, Renaud Davi et Hugues Ebrard, la remise d'une dette de 86 livres, aux moines du prieuré du même lieu. Il nomme parmi les témoins son fils Hugues et Guillaume de Marigni (Mss. 4517, folio 210).

Charte IX. 1181.

Thibaud, comte de Blois, affranchit du joug de la servitude Letolde, veuve de Garin Cornillier, et ses trois filz Guillaume, Thomas et Etienne, et leur descendance.

Ego Teobaldus, Blesensis comes et Francie senescallus, notum facio universis quod pro remedio anime mee et animarum patris et matris mee, Letoldem uxorem defuncti Guarini Cornillerii, et tres eorum filios, Willelmum et Thomam et Stephanum, et omnes horum trium heredes qui ab eis processuri sunt, heredes et matris eorum, si qui deinceps ex ea processerint, ab ea qua mihi tenebantur servili conditione manumisi, et ab omni jugo mee servitutis absolvi ; Adelicia comitissa uxore mea, filiis quoque et filiabus nostris, Teobaldo et Ludovico, Margarita et Ysabella concedentibus hoc et approbantibus.
Quod ut ratum maneret semper et firmum litteris commendavi et sigilli mei impressione confirmavi.
Testes inde fuerunt: Hugo vicecomes, Hugo cle Alento, Henricus de Pusato, Gradulfus de Quartero, Hugo de Vilero-Remberti, Robertus de Meso, Guarinus de Novio, Willelmus de Taillepei, Willelmus infans, Herbertus marescallus, Teobaldus Decani et Odo frater ejus, Raginaldus Crispini, Philippus Amicae, Robertus Bermont, Guido Eschant, Martinus prior infirmorum Bonnevallis.
Actum Castriduni anno incarnationis Dominice M. C. LXXXI. Datum per manum Hildrici cancellarii mei. Crux Comitisse †, Crux Teobaldi † Crux Ludovici †, Crux Mar-garite †, Crux Ysabelles †.
Archives Nationales, S 5000 A, n° 2, original en parchemin. Sceau en cire verte sur soie verte. Cette pièce ne fait pas mention des Templiers, mais elle est conservée avec les titres de Sours et Arville.

Charte X. 1181

Thibaut, comte de Blois, amortit la donation de Geoffroy de Lisle de sa maison de Châteaudun et de ses vignes aux religieux du Temple.

Ego Teobaldus, Blesensis comes, Francie senescallus, notum facio universis quod Gaufridus de Insula, pro amore Dei, domum suam de Castriduno et vineas suas dedit fratribus Templi antequam Castriduni communia haberentur (1), post decessum suum in perpetuum possidendas, et ego pro amore Dei et pro remedio anime mee eis eamdem domum et vineas libere et quiete in perpetuum possidere concessi.
Quod ut ratum maneret semper et firmum litteris commendavi et sigilli mei impressione confirmavi.
Actum Carnoti, anno incarnationis dominice M° C. LXXXI. Datum per manum Hild. cancellarii mei.
Archives Nationales S.5000 A, n° 18, original en parchemin, sceau perdu.
1. Que signifie cette phrase ? Faut-il traduire « avant que la commune de Châteaudun fut établie », comme le fait Monier ? ou « avant que les Templiers y aient eu une maison d'habitation ou de communauté » ? La commune de Châteaudun ne fut établie par le comte Louis I qu'en 1197.

Charte XI. 1185

Philippe Auyuste, roi de France, permet à Robert, comte de Dreux, son oncle, d'aumôner au Temple ou à l'Hôpital une rente de trente livres que celui-ci prenait sur la prévôté de Poissy.

De XXX LIBRIS IN PREPOSITURA PlSSIACI CAPIENDIS.
In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Philipppus, Dei gratia Francorum rex.
Noverint universi, presentes pariter ac futuri, quoniam nos comiti Roberto, patruo nostro, concessimus ut ipse vel domui Templi vel domui Hospitalis det in elemosinam triginta libras, quas annuatim in prepositura nostra Pissiaci solet percipere.
Quod ut ratum et inviolabile permaneat; presentem paginam sigilli nostri auctoritate, ac regii nominis caractere subtus annotato precepimus confirmari.
Actum Parisius, anno incarnati verbi M C LXXXV, regni nostri anno VI.
Astantibus in palatio nostro quorum nomina supposita sunt et signa: S. comitis Teobaldi dapiferi nostri. S. Guidonis buticularii. S. Mathei camerarii. S. Radulphi constabularii. Data vacante (Monogramme) cancellaria.
Archives Nationales, S. 5139, n° 1, original en parchemin. MM. 3, copie papier, XVIIIe siècle; Bibliothèque Nationale, collection Decamps, 103, folio 213, copie de Duchesne, XVIIe siècle. Analyse: L. Delisle, Cartulaire, des actes de Philippe Auguste. Paris, 1856, 33 n° 136. Cartulairee général de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, par De Laville Le Roulx, volume I, n° 758, page 482.

Charte XII — 1185

Renaud de Bar ou de Mouçon, évêque de Chartres, en présence de Roger de Molins, grand-maître de l'Hôpital, met fin au débat élevé entre les Hospitaliers et le chapitre de l'église de Chartres. L'Ordre prétendait avoir à Chartres un cimetière et une chapelle ; il renonce à scs prétentions et reçoit en échange l'église de Villeconin, près d'Etampes.

Raginaldus, Dei gratia Carnotensis episcopus (1), omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem.
Notum facimus universis quod, cum controversia verteretur inter capitulum Carnotense et fratres Hospitalis super capella et cimiterio, que ipsi in civitate Carnotensi nitebantur habere, auctoritate quarumdam litterarum quas ipsi impetraverant a domino Lucio papa tertio, eadem controversia, amicis intervenientibus, Rogerio de Molendinis, magistro Hospitalis Jerosolimitani presente, consentiente et approbante, amicabiliter est sopita in hunc modum quod predictus Ro[gerius] et alii fratres Hospitalis renunciaverunt capelle et oratorio et altari et cimiterio, in civitate Carnotensi et in ejus banlevia nonquam de cetero postulandis, et quod domus quedam, quam edificaverant Carnoti in figuram et formam capelle, decapitaretur et reducereturin formam quadratam, et ad alios usus transferretur.
Preterea jamdictus Ro[gerius], magister Hospitalis Jerosolimitani, et alii fratres Hospitalis firmiter promiserunt, sub obtentu religionis et obedientie qua astricti sunt Hospitali Jerosolimitano, quod nonquam contra ecclesiam Carnotensem questionem de cetero attemptarent super hoc innovare.
Nos vero, de assensu et voluntate Ugonis archidiaconi et totius capituli, pro bono pacis concessimus fratribus Hospitalis ecclesiam de Villa Conani, perpetuo quiete et libere possidendam, retenta in omnibus ecclesiastica justicia, ita quod fratres Hospitalis in eadem ecclesia per capellanum proprium divina facient officia celebrari, ipsi vero sinodalia persolvent nobis et archidiacono qui pro tempore erit.
Et recipientes crisma et oleum sanctum ab ecclesia Carnotensi, nobis et archidiacono in jure parrochiali, excepta procuratione, in omnibus respondebunt.
Quod ut firmum et ratum habeatur, tam scripto quam sigillo nostro fecimus communiri.
Facta est autem hec compositio anno ab incarnatione millesimo centesimo octogesimo quinto.
1. A la même époque, Regnaud de Mouçon accordait à l'abbaye de Saint-Père l'exemption de tout droit de procuration épiscopale. Il avait consulté sur ce droit les principaux personnages ecclésiastiques de la ville, et son chapitre en assemblée solennelle. Les dignitaires nommés dans cet acte sont: Geoffroy, doyen, Richer, chantre, Guillaume, sous-doyen, Henri, archidiacre de Chartres, Gautier, chefcier, Barthélémy, archidiacre de Dunois, Gilon, archidiacre de Blois et Henri, archidiacre de Vendôme. Ce dernier n'est point nommé ni dans les Curtulaires de Saint-Père, et de Notre-Dame, ni dans le Manuscrit chartrain du XIe siècle, ni dans le Cartutaire de la Trinité de Vendôme.
Il était utile de le faire connaître. Mss. 17033, folio lot et 5117, folio 41.
Carlulaire général de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem par Laville Leroulx, volume 1er, n° 719, folio 469. — Archives Nationates, S. 5126b, n° 5, original en parchemin. — Archives d'Eure-et-Loir, G, 123.
La même charte, donnée par « frater Anselmus Dei gratia prior hospitalis in Gallia », sous la même date et la même teneur, se trouve aux Archives Nationales, M. 14, n° 28 sous la rubrique Cyrographum.

Charte XIII. 1185

Thibaud, comte de Blois, abandonne aux Templiers les gages des duels de ses hommes d'Arville.

Ego Theobaldus, Blesensis comes et Franciæ senescallus, notum facio quod pro remedio animæ meæ et animarum patris et matris meæ, laudante Ludovico, filio meo, in perpetuum dedi et concessi dilectis meis fratribus Templi libere et quiete possidenda duella hominum suorum de Arrevilla.
Testes fuerunt: Rag. de Roboreto, Gaufridus de Bero, Fulco marescallus.
Actum Carnoti, anno M° C° LXXXV°. Datum per manum Hilduini cancellarii.
Bibliothèque Nationale, Mss. de Duchesne, 20, folio 230.

Charte XIV. 1187

Alice, comtesse de Blois, approuve la donation faite par le comte Thibaud à Robert de Chartres du domaine de Bonville, sis sur le territoire de Gellainville, sauf la rivière de Saint-Martin et le fief de Geoffroy de la Gaudaine.

Ego Adelicia, comitissa Blesensis, omnibus tam futuris quam præsentibus notum facio quod comes Teobaldus, vir meus, in feodum et hereditatem, me concedente et laudante, laudantibus quoque et concedentibus filiis meis Ludovico, Philippo et filiabus Margarita, Isabella, concessit et dedit Roberto de Carnoto Bonvillam cum avena de tensamento Gillenville et heredibus Roberti libere et quiete possidendam, ea integritate qua eam possidebat Raginaldus de Roboreto cum a vita decessit, excepta aqua Sancti-Martini, et feodo Gaufridi de Gaudena, et de predicta villa suscepit in hominem legium Robertum vir meus et Ludovicus filius meus, salva fidelitate comitis et salva dote mea.
Quod ne possit oblivione deleri vel a posteris infirmari, ut semper ratum habeatur litteris commendavi et sigilli mei munimine roboravi.
Hujus rei testes sunt: Gaufridus de Brulone, Lambertus Saccus, Robertus de Carnoti, Paganus de Frovilla, Ascio Borelli, Gaufridus de Bero, Hugo de Rulliaco, Raginaldus Lancelini, Petrus de Villabeton, Nicholaus marescallus, Raginaldus Crespini, Fulco camerarius, Herveus de Corbevilla, Brito de Roboreto.
Actum Blesis , anno incarnati Verbi M° C LXXX° VII°.
Archives Nationales, S 4993 A, n° 82, original en parchemin avec le sceau en cire verte ; la comtesse tient un oiseau de la main gauche et un lis de la main droite.

Charte XV. Vers 1190.

Donation par Guillaume, vidante de Chartres, aux Templiers d'un muid de froment sur sa grange de Generrille.

Notum sit tam presentibus quant futuris quod ego Willelmus, vidames de Chartres, dedi Deo et beate Marie et fratribus milicie Templi qui modo sunt et qui venturi sunt in elemosinam unum modium frumenti, in granchia mea de Generville singulis annis in perpetuum persolvendum.
Hujus rei testes sunt: dominus Goers Garinus, dominus Philippus de Mondocet, dominus Radulphus Pictavinus et Garinus de Foillet. Et ut foret firmum donum istud presentem paginam sigilli mei munimine roboravi (1).
Source: Archives Nationales, S. 4999, A. n° 61, Vidimus daté du vendredi après les huitièmes de la Purification Notre-Dame, ou vendredi 14 février 1332.
D'après la charte 39 datée de 1240, cette donation fut faite en Syrie, au siège de Saint-Jean-d'Acre: « Ego apud Syriam in Accon civitate dedi, etc. »
1. Nous connaissons un Ives de Bonville. Il avait épousé Stacie, sœur de Robert de Fruncé, dont il eut deux filles, Pétronille et Etiennette. L'abbesse de Fontevrault et la prieure de Belhomert lui donnèrent en 1203 à ferme leurs terres sise à Francourville (Mss. latin 17033, folio 169). Le Cartulaire de Notre-Dame cite aussi un Thomas de Bonville et sa sœur Julienne et enfin un Guillaume de Bonville, tous vivant dans le XIVe siècle.

Charte XVI. 1190

Thibaud, comte de Mois, donne aux Templiers les moulins de la Boissière et en échange cède un muid de blé aux chanoines de la Madeleine de Châteaudun.

CHARTA INDICANS TEMPLARIOS BUXERIAM PROPE CASTRIDUNUM SUR PLACITO COMITIS THEOBALDI POSSEDISSE.
Ego Theobaldus, Blesensis comes, Franciæ senescallus, omnibus Dotum facio quod, in escambium unius modii annonæ quem canonici Beatæ-Mariæ de Castriduno habebant annuatim in molendinis de Buxeria, quæ cum omni integritate dedi Templariis, cum assensu uxoris meæ Adeliciæ et filiorum meorum Ludovici, Philippi, et filiarum mearum Margaritæ, Isabellæ et Adeliciæ, do predictis canonicis, in banno meo Castriduni de Pentecoste, scilicet quadraginta solidos Dunenses in termino Pentecostes, singulis annis reddendos.
Quod ut ratum habeatur litteris commendo et sigilli mei impressione confirmo.
Testes sunt: Henricus de Puisato, Gaufridus de Brueria, Robertus de Mesio, Gaufridus Cointet, Nicolaus marescallus, Raginaldus Crispini, Gillebertus de Milii, Raginaldus de Milii, Odo decanus.
Actum Castriduni, anno Incarnationis Verbi millesimo centesimo nonagesimo.
Bordas, Histoire du Dunois, tome II, page 295: « Es chartario B. Mariæ Magdalanæ Castriduni. »

Charte XVII. 1191

Graus de Bapaumes, par un acte passé à Saint-Jean d'Acre, donne aux Templiers 24 deniers sur le châteaufort de Valennes, dont 12 déjà aumônes par son père.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Notum sit universis Christi fidelibus presentibus et futuris quod ego Grawz de Betpaumes, honestatem domus Templi considerans et fratrum ine a Christo et salutifere cruci strenue ac devote famulantium, pro salute mea et antecessorum meorum, eidem domui concedo et confirmo elemosinam patris mei bone memorie (1), videlicet duodecim denarios in castro forti de Valennis, et ex parte mea duodecim alios adjeci, ita quod in censu annuali quo michi domus tenetur, duos solidos relaxamus singulis annis.
Si vero tantum non debetur de meo, alibi suppleatur.
Ad hec dedi ad eamdem decimam meam in vinea sua que dicitur de Lulme.
Factum est hoc in presentia fratris mei Petri, de voluntate sua et assensu.
Testes sunt: Huwes de Valieres, Petrus de Velerbetun, Philippus de Lande, Guillelmus de Buhchat.
Ut autem quod juste et pie a me factum esse cognoscitur ratum permaneat, eisdem testibus et sigillo domini Huwonis de Valieres confirmo presentem paginam, quia sigillum proprium non habebam.
Actum est in obsidione Accon, anno ab incarnatione Domini M° C° LXXXXI°, fratre Rerico de Corteno milicie domus Templi senescalco.
Sources: Archives Nationales, S. 4999 A, n° 40, original en parchemin.
1. Avant 1180, Guillaume de Ferrières, vidame da Chartres, sa femme Marguerite et ses enfants Robert, Jean et Guillaume donnèrent la dime de leurs vignes à Tréon aux religieux de Saint-Père qui desservaient le prieuré du même lieu (Mss. 1136 de la Bibliothèque de Chartres, volume 1, page 451).

Charte XVIII. 1191

Par acte passé devant Saint-Jean d'Acre, Yves de Vieux-Pont donne aux Templiers 100 sols sur le péage de Courville, et un bourgeois, Robert Enout.

IVONIS DE CURAVILLA.
In nomine Patris et Filii et Spiritus-Sancti, Amen. Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Ivo de Veteri Ponte (1) dedi Deo et fratribus milicie Templi Salomonis, pro redemptione anime mee et parentum meorum, in peagio de Corbavilla, C° solidos monete currentis in eadem villa annuatim rreddendos.
Insuper dedi predictis fratribus quendam burgensem, nomine Robertum Enout. Ut autem hoc meum donum firmum et inconcussum permaneat inperpetuum, frater meus Robertus de Veteri Ponte presentem paginam sigilli sui impressione munivit, et ego subscriptorum testium auctoritate roboravi.
Hujus rei testes sunt: dominus Belvacensis episcopus, dominus comes Robertus, Ubertus Mordenz, Robertus Mordenz, Willelmus de Corseraus, Episcopus de Foreste, Radulfus de la Rucoira, et Escorfauz, et ipse Robertus frater meus, cujus voluntate et consilio hoc donum feci ante civitatem Accon, anno ab incarnatione Domini M° C° LXXXX° I°.

Archives Nationales, S. 4977, n° 9. — Original en parchemin.
1. Ives de Courville figure au nombre des seigneurs qui accompagnèrent Louis, comte de Chartres, partant pour la Croisade en 1202. Voir Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, tome I, page 225

Charte XIX. 1191

Téon de Louviliers, le jour où il revêtit l'habit de la religion du Temple, donna à l'Ordre 7 arpents de terre à la Moufle, paroisse de Vert-en-Drouais, voisins de ceux donnés déjà par son oncle Rallier de Louvilliers.

Téonius de Loviler.
In nomine sancte et individue Trinitate. Amen.
Notum sit omnibus tam futuris quam presentibus quod ego Teonius de Loviler, in die qua habitum domus milicie Templi suscepi, assensu et voluntate domini Philippi de Loviler, fratris mei, donavi eidem domui septem harpenta terre ad Moflam libere et quiete in perpetuum possidenda.
Hec autem terra vicina est terre quam dominus Raerius, avunculus meus, predicte domui donavit.
Ut autem hoc donum meum firmum et inconcussum in perpetuum permaneat, presentem paginam, impressione sigilli domini Gervasii de Castello, de cujus feodo hec terra tenetur, munire feci et testium subscriptorum auctoritate roboravi.
Hujus donationis testes sunt: predictus dominus Gervasius de Castello et dominus Willelmus Gazel, et dominus Willelmus de Marregni, et dominus Rainaldus Cholez, et frater Gaufridus Maurini, et frater Rainaldus de Fauvecres.
Actum anno incarnati Verbi M° C° LXXXX° I°, indictione IX.
Archives Nationales, S. 4976, n° 10. — Original en parchemin.

Charte XX. 1192

Louis, comte de Blois et de Clermont, approuve la fondation faite par Alix, sa mère, en faveur des Templiers, à Sours, où elle avait donné son habitation, avec chapelle, étang, moulin, prés, censive, mairie et justice et sa terre de Champ-Festu.

Ego Ludovicus, Blesis et Clarimontis comes, omnibus notum facio quod domina mater mea Adelicia, Blesensis comitissa, amore Dei et pro remedio anime boni patris mei Theobaldi, Blesis comitis, Francie senescalli, et anime sue et mee et parentum et amicorum nostrorum, et pro anniversario Theobaldi patris mei et suo et meo, herbergamentum suum de Soiis, cum capella, prout fossatis clauditur, et stagnum cum molendino et prato, et consuetudinem agripennorum cum apenditiis suis, et majoriam cum justicia ejus, et terram suam de Campo-Festuce, ad luminare predicte capelle, dedit Templariis post decessum suum, vel prius, si voluerit, et perpetuo possidenda concessit.
Ego autem ad ejus petitionem, laudantibus et concedentibus Katelina (sic) uxore mea, et filio meo Teobaudo, et fratre meo Philippo, et sororibus meis Margarita, lsabella , Adelicia, donum istud benigne volui et concessi.
Quod ut ratum habeatur et firmum litteris commendavi et sigilli mei impressione munivi.
Testes sunt: Robertus de Carnoto, Gaufridus de Bellomonte, Nevelon de Ursin, Gaufridus Cointet, Achardus de Soldai, Odo de Alona (1), Theobaldus presbiter (2), Breton capellanus, Andréas clericus, Bernardus elemosinarius, Raginaldus Crespin, marescallus meus, Raginaldus de Nulli, Hugo camerarius.
Actum Soiis, anno incarnati Verbi M° C° nonagesimo II°.
1. Vers 1100, nous trouvons un Garin d'Alonne et sa mère Milesende réclamant à Eustache, abbé de Saint-Père, un emplacement près du cimetière des religieux pour y construire une maison. Ce sont sans doute les ancêtres d'Eudes d'Alonne, qui paraît également comme fidèle du comte Louis dans les chartes 21 et 22 suivantes.
2. Sacerdos, dans le second acte du comte Louis.
Sources : Archives Nationales, S. 4999, A, 25 bis. — Original en parchemin avec les attaches du sceau en soie verte et rose. — Ibidem, 26, vidimus.

Charte XXI. 1193

Philippe, roi de France, approuve la fondation de la commanderie de Sours, avec défense aux Templiers de vendre ou échanger la terre de Champ-Festu, ni de la laisser revenir entre des mains laïques.

In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Philippus, Dei gratia Franciæ rex.
Noverint universi, presentes pariter et futuri, quod karissima soror nostra Adelicia, Blesensis comitissa, pro remedio anime comitis Theobaldi, karissimi avunculi nostri, et pro salute Ludovici comitis Blesensis filii sui, karissimi nepotis nostri, dedit Templariis et perpetuo possidere concessit herbergamentum suum de Soiis , cum capella, prout fossatis clauditur, et duo stangna cum molendino et prato, stangna scilicet quorum alterum est justa domum, alterum juxta molendinum ; dedit et consuetudinem eis arpentorum [agripennorum] cum appendiciis suis, et majoriam cum justicia majorie, et unam carrucatam terre, eam scilicet quam dominus Soiarum in manu sua tenebat, excepta cultura de Novo-Vico, que fuit excambiata pro terra et ortis in quibus stangnum et ortos fecit.
Dedit et terram suam de Campo-Festuce ad luminare predicte capelle, tali [interposita] conditione quod Templariis non liceat predictum donum vendere vel pignorare, vel inde aliquam agere commutationem, qua in manu laicali possit reverti.
Quod ut ratum firmumque permaneat et perpetuum, ad petitionem karissimi nepotis nostri Ludovici, comitis Blesensis, presentem paginam sigilli nostri auctoritate, et regii nominis karactere inferius annotato, precepimus communiri.
Actum Parisius, anno incarnati Verbi M° C° nonagesimo tercio, astantibus in palatio nostro quorum nomina supposita sunt et signa, dapifero nullo: signum Mathei camerarii, S. Guidonis buticularii, signum Droconis constabularii.
Data vacante (Monogramme) cancellaria.
Archives Nationales, S. 4999, A, n° 2. — Original en parchemin. Le comte Louis avait donné une charte semblable, contenant les mêmes restrictions imposées aux Templiers. Elle se trouvait dans la même liasse S. 4999, A, n° 25. La charte première d'Adèle n'a pas été retrouvée.

Charte XXII. 1193

Guillaume de Chartres, voulant aller combattre en Orient, se fit Templier et donna à la Religion 100 sous de cens sur le bourg du Chatelet à Chartres. Robert de Chartres, son frère, ignorant ce fait, avait donné ce bourg en dot à sa sœur. Les Templiers acceptèrent en échange des terres à Bucé et 20 sous de cens sur le nouveau bourg du Muret.

In nomine sancte et individue Trinitatis, amen.
Ego Robertus de Carnoto notum facio presentibus et futuris quod Willelmus de Carnoto, frater meus, secularibus curis abrenuntians et anime sue providens utilitati, quando in partibus ultramarinis, summo Creatori volens militare, fratrum Templi collegium intravit, et eorum religionis habitum suscepit, ob remedium anime sue nec non patris et matris et predecessorum suorum, Deo et beate Marie et eisdem fratribus Templi in vico Casteleti dedit C° solidos censuales, cum vendicionibus quos ego Robertus de Carnoto, fratrem meum religionis habitum ignorans suscepisse, cuidam sorori mee prius dederam in matrimonium.
Postea vero fratris mei et aliorum fratrum Templi et amicorum meorum peticioni et voluntati grati concurrens affectu et assensu, pro illorum C° solidorum excanbicione predictis fratribus Templi, in villa Busillei, in perpetuam elemosinam dedi et concessi libere et quiete tres arpennos et tres bovatas terre et tres hostisias et quicquid presens erit inpredicta villa preter foedos (sic).
Dedi etiam predictis fratribus in villa Carnotensi, videlicet in novo vico Murioli, XX° solidos censuales cum vendicionibus et cirotecis.
Hoc totum in comitis Blesensis et matris sue actum extitit presencia, qui, ad precum mearum peticionem, pro hujus rei guarandia defferenda, suorum appensione sigillorum munierunt presentem cartam.
Et ut hoc ratum et inconvulsum haberetur, ego Robertus de Carnoto ipsam cartam sigilli mei impressione munivi et subscriptis testibus confirmavi.
Quorum hec sunt nomina: fr. Goherus Garini, fr. Willelmus de Carnoto avunculus ejus, Gaufridus de Berov, Simon de Berov, Odo de Alonna.
Actum anno ab incarnatione dominica M° centesimo nonagesimo tercio.
Archives Nationales, S, 4999, n° 28. — Original en parchemin scellé.

Charte XXIII. 1195.

Robert de Chartres abandonne aux Templiers le fief qu'il tenait du comte Louis de Blois, savoir le domaine de Bonville, un cens annuel sur les avoines de Gellainville ; il se réserve toutefois la rivière dite de Saint-Martin et le fief de Geoffroy de la Gaudaine.

Ego Ludovicus, Blesis et Clarimontis comes, omnibus tam futuris quam presentibus notum facio quod Robertus de Carnoto, laudantibus et concedentibus Avelina uxore sua et filiis suis Tiboldo, Guillelmo, et filiabus suis Genovefa, Juliana, Bumvillam cum apendiciis suis, cum avena de tensamento Gillenville, quam de me in feodo et hominii ligatione tenebat (1), fratribus sacre milicie Templi Salomonis in elemosinam dedit et in perpetuum libere et quiete possidendam concessit, excepta aqua Sancti-Martini et feodo Gaufridi de Gaudena, que michi retinui.
Ego vero ad peticionem Roberti de Carnoto et fratrum Templi supradictorum et ad preces domine matris mee Adelicie, Blesensis comitisse, laudantibus et concedentibus Katerina, uxore mea, et fratre meo Philippo, et sororibus meis Margarita, Isabella, Adelicia, donum istud volo, laudo et approbo et imperpetuum eisdem fratribus firmiter tenendum manucapio.
Quod ne oblivione deleri possit vel a posteris infirmari, ut semper ratum hebaatur et firmum, litteris commendo, et sigilli mei impressione confirmo.
Hujus rei testes sunt; Gaufridus de Bruslone, Gilo de Braio, Guillelmus de Veteri-Ponte, Johannes de Friasia, Raginaldus de Orrevilla (2), Gaufridus Gradulphi, Raginaldus de Sohiis, Gauterius de Fossatis, Raginaldus Belini, Romanus de Blesis.
Actum Bellomari, anno incarnati Verbi M° C° nonagesimo Vt°. Datum per manum Theobaldi cancellarii mei.
1. Voir plus haut la charte XIV.
2. Ce Raignaud d'Ouarville avait épousé Berthe, fille d'Eude Bourreau, seigneur de Courtalain. Ils revendiquaient contre les religieux de Marmoutier et le prieuré de Saint-Hilaire le droit de contraindre les hommes de Saint-Pellerin de venir presser leur vin à leur pressoir de Courtalain. Ils reconnurent enfin leur injustice et Eudes Bourreau se fit caution de sa fille et de son gendre, en l'an 1208. Raignaud d'Ouarville était sans doute fils de Guillaume d'Ouarville qui paraît dans une charte de 1202. Pour Eudes Bourreau, il avait dù lui-même, en l'an 1200, se rendre à Marmoutier, nu en chemise, des verges à la main, pour en être frappé par le prieur. Il s'était permis de faire incarcérer un homme de Saint-Pellerin, serf des religieux. En 1211, il affranchit les hommes de Saint-Pellerin de toutes servitudes féodales envers lui et ses successeurs. Sa femme Marguerite, Eude, son fils et sa fille Jeanne donnèrent leur consentement à ce généreux abandon.
Archives Nationales, S. 4999, A. n° 59. — Original en parchemin scellé en cire verte ; et n° 60, Vidimus donné en 1300 par l'Official de Chartres, n° 58.

Charte XXIV. 20 octobre 1195.

Louis, comte de Blois, approuve le don fait à l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem par son père Thibaud, sénéchal de France, savoir de 6 muids de blé sur le moulin de Gourdez.

Ego Ludovicus, Blesensis comes et Clarimontis, omnibus tam futuris quam presentibus notum facio quod bone memorie pater meus Thobaldus, Blesensis comes, Francie senescallus, amore Dei et pro remedio anime sue et antecessorum suorum dedit domui hospitalis Sancti-Johannis de Jerusalem et perpetuum habere concessit VI modios annone, inniolendinis de Gordeis (1) capiendos, et in festo sancti Remigii reddendos.
Ego autem, laudantibus et concedentibus uxore mea Katherina, et fratre meo Philippo, et sororibus meis Margarita, Isabella, Adelicia, donum istud volo, laudo, dono et concedo.
Quod ut ratum semper maneat et firmum litteris commendo et sigilli mei impressione confirmo.
Testes inde sunt: Gaufridus de Brulone, Ansodus de Rangerol, Odo de Alumna, Gaufridus Cointet, Petrus de Vilerbeton, Raginaldus marescallus, Raginaldus Belini, Odo decanus.
Actum Soiis, anno ab incarnatione Domini M° C° XC° quinto, Datum per manum Teobaldi cancellarii mei, XX die octobris.
Archives Nationales, S. 4999, A. n° 51. — Original en parchemin sceau perdu.

Charte XXV. 1197

Nicolas d'Orfin se fait Templier et donne à l'Ordre 15 arpents de ses bois francs de toute servitude. Simon de Marroles, seigneur féodal, donne son approbation.

Sigillum episcopi pro Nicholao de Urfin.
Raginaldus, Dei gratia Carnotensis episcopus, omnibus ad quos presentes littere pervenerint eternam in Domino salutem.
Universitati vestre notum fieri volumus quod quando Nicholaus, miles de Ulfin, mundanam reliquit militiam et seipsum Deo obtulit et Templo, dedit in elemosinam Templo et Templariis Deo militantibus quindecim arpennos nemoris in essartis de Ulfin, liberos ab omni consuetudine et quietos.
Dedit etiam eis pratum defuncti Mullonis, venatoris.
Hoc donum benigne concesserunt predicti Nicholai fratres Joscelinus, Nevelo (1), Crispinus, Robertus.
Hoc etiam concesserunt filii ejus Robertus primogenitus, Joscelinus, Albinus.
Hoc etiam donum concessit Symon de Maerolis, a quo predictus Nicholaus feodum illum tenebat cum aliis plurimis.
Nos vero precibus jamdicti Nicholai et Templariorum hec dona litteris sigillo nostro sigillatis confirmavimus.
Actum anno gracie M° C° nonagesimo septimo, apud Columbas, in presencia nostra.
1. M. de Laville Leroulx a publié cette charte dans Le Carlulaire des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, tome I, n. 979, page 621. Il commet plusieurs incorrections: Cordeis au lieu de Gordeis, Comitis au lieu de Cointet.
Archives Nationales, S. 5000, A, n° 53, muni du sceau de Regnaud de Moucon, évêque de Chartres, en cire verte sur lacs de soie rouge.
La même liasse, n° 54, 45 et 56 contient l'approbation par « Jehan, seigneur de Oulfin, chevalier, son prédécesseur pour être parconnier des biens spirituels qui sunt feiz et seront feiz en la chevalerie dou Temple deçà mer et delà mer. 1283. »
2. Nevelon d'Orfin, chevalier, eut pour femme Milesende, dont il eut deux fils Pierre et Robert et une fille Ermengarde. D'un mutuel accord, ils donnèrent à l'abbaye de Fontevrault, en faveur du prieuré de Belhomert, 53 sous 6 deniers de cens, en mai 1227. De même en 1218, après de longues discussions avec le prieur de Saint-Hilaire sur Yerre, il fit abandon audit prieuré du droit de pèche qu'il prétendait avoir sur le pont du même hameau.

Charte XXVI. 1197

Gilbert des Crèches, se faisant Templier, donne à l'Ordre la terre cultivée du Vivien, dans le fief de Corbonval, à Laons.

Carta R, episcopi Carnotensis de Dono Gisleberti DE CRECHIE.
Raginaldus, divina gratia Carnotensium episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint in Domino salutem.
Ne sub scripti negocii memoria novercaretur oblivio, litterarum nostrarum monumentis mandavi ... quoniam Gillebertus de Crechiis, cum mundanam parvi estimaret miliciam, et celestis milicie perligeret, donativum se in militem Xristi contulit, qui ideo miles Templi effectus et Templariorum devotus collega, in perpetuum possidendam ipsis contulit culturam Viviani, in feodo de Corbunval, et duas boveias terre apud Corbunval.
Huic autem concessioni inperpetuum facte et donationi affuit Simon (1), prenominati Gilleberti filius, cum omni affectu animi donationem annuens, et Nivaldus Ruillatus, gener ejus, et Robertus Niger, similiter gener ejus.
Testes hujus doni qui aderant hii sunt: Gomes Robertus, Bernardus de Aunei, Symon de Rio, Hugo de Lupivillari, Petrus de Maceriis, Cristianus de Charise, et multi alii professionis militaris.
Hoc etiam donum concessit in facie multorum Herbertus de Burseriis, a quo predictus Gillebertus feodum illum tenebat, cum aliis pluribus; cui concessioni Herberti interfuit Gervasius de Castro-Novo, et Giraldus de Matumviler, et Johannes vicedominus, et Nicholaus Gaudin, et multi alii.
Nos vero precibus predicti Gileberti et Templariorum hec dona confirmavimus et litteras sigillo nostro sigillatas eis in testimonium tradidimus.
Actum est hoc anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo nonagesimo septimo.
Archives Nationales, S 4999, A. n° 52. — Parchemin, sceau perdu.
1. Ce Simon de Crèches, fils de Gilbert, fut témoin en 1205 de la donation faite par Emeline d'Angerville à la commanderie d'Angerville (la Campagne, Eure) de toute la terre et fief que Richard, fils, de Seré, tenait d'elle (La Commanderie de Saint-Etienne de Renneville, par l'abbé C. Guery, page 17).

Charte XXVII. 1198

Hildearde et son fils Roscelin donnent aux chevaliers du Temple un arpent de terre à Rosay, près Prouais. Robert des Cartes et Geoffroy de Bérou, après avoir soulevé quelques difficultés, reconnurent aux Templiers la libre possession de ce domaine.

Universis litteras istas inspecturis notum fieri utile censuimus quod Hildeardis et ejus filius Roscelinus, amoris Dei intuitu et pro remedio anime sue, dederunt fratribus militie Templi quoddam herbergamentum et unum agripennum terre que sunt apud villam que vulgo appellatur Rosetum, et in eternum quiete habenda concesserunt.
Post modum vero dictis fratribus milicie Templi super hac donatione querelam ingresserunt (sic) ego dictus Robertus de Cartis, et Gaufridus de Bero, volentes sibi vendicare, alter vicariam scilicet ego Robertus, alter tensamentum scilicet Gaufridus de Bero.
Succedente autem aliquanto tempore, ego Robertus et Gaufridus de Bero, ad cor redeuntes, pro salute anime nostre et parentum nostrorum, dictam querelam omnino remisimus, et prefatam donationem predictis milicie Templi fratribus in eternum et quiete possidendam concessimus.
Testes hujus rei sunt hii subscripti: Menerius presbiter de Vere, Teodoricus jugerius, Galterius de Sesneville (1), Guillelmus Pehon, Ansaldus Brunelli, Raginaldus Landrici de Nemore, Guillelmus de Hovilla et plures alii.
Hoc autem ut ratum et firmum permaneat, ego Robertus litteris meis inscribi feci et sigilli mei karactere et testimonio roborari.
Datum anno gratie M° C° nonagesimo octavo.
Archives Nationales, S. 4999, A, n° 39.
1. Ce Gautier de Senneville avait acheté en 1185 la terre de Genesières au Bonnes-Ecures, sise à Prunay-le-Gillon moyennant une rente annuelle d'un muidde blé en faveur de Saint-Père. (Mss. de Chartres 1136, volume 2, page 633).

Charte XXVIII. 1197

Villedieu. — Acte en parchemin et en langue latine par lequel Hugues de Maulie donne à Dieu et à l'hopital de Jérusalem, pour y faire recevoir Pierre, son frère, un muid de bled, dont neuf septiers froment et trois septiers bled de mouture à prendre annuellement un septier chaque mois sur le grand moulin, et encore une place avec un arpent de vigne, sans marquer la situation ; ledit acte passé l'an 1197, non signé, mais scellé.
Bibliothèque Mazarine (1), mss. 3367, folio 5, v°.
1. Le même manuscrit donne à la suite de cet acte l'analyse d'une pièce, sous la date évidemment fausse de 1082, qui aurait été un « accord entre le grand prieur de France et le sieur Nicolas au sujet des droits de paturage sur les terres de Maucé, et l'usage de prendre certaine quantité de bois dans le bois dudit Maucé »

Charte XXIX. 26 décembre 1198

André, abbé de Bonneval, vend aux religieux du Temple les vignes de la Boissière, dépendant du prieuré de Bonneval à Châteaudun.

De abbate et conventu Bonævallis.
Ego Andreas, Bonevallensis ecclesie dictus abbas totusque conventus, omnibus tam futuris quam prœsentibus notum facimus quod nos vendidimus dilectis nostris fratribus de Templo vineas nostras de Buxeria (1), que ad prioratum nostrum de Castriduno pertinebant, jure perpetuo possidendas.
Censum vero quem pro iisdem vineis reddere solebamus, de cetero ipsi persolvere tenebuntur.
Hanc vendicionem in generali capitulo nostro factam pro posse nostro, prout justum est, garantizare promisimus, et ut firmior habeatur in posterum auctoritate capituli nostri volumus confirmari.
Actum anno gratie M° C° XC° VIII°.
Testes qui prefate vendicioni affuerunt: frater Nicholaus de Orfin, tunc temporis procurator ipsorum, Petrus de Villaribetum (2), Robertus de Mauso, Joscelinus Garini clericus.
De monachis nostris: Wilelmus prior, Gilo subprior, Stephanus tercius prior, Girardus prior de Mosiaco, Gaufridus scriba, capellanus abbatis, Gaufridus de Cloia, cellararius, Arnulfus Chusin.
Datum per manum Garini, teste capitulo, VII kalandes januarii.
Archives Nationales, S. 5000, A, n° 21. — Original en parchemin.
1. La Boissière, dans la banlieue de Châteaudun, au bas du Raffaux, paroisse de Saint-Valérien.
2. Nous trouvons ce Pierre de Villebeton auprès du comte Louis, dans l'acte de fondation de la chapelle de Pontijou, en 1194, et en 1202, au moment où le comte allait partir pour Jérusalem, et faisait abandon à tous les prieurés de Marmoutier, situés dans son domaine, de plusieurs servitudes onéreuses, comme le droit de gîte et de procuration pour lui, ses chiens et ses chasseurs. (Cartulaire Blésois de Marmoutier, chartes CLXXXIX, CXC et CCII). En mars 1194, il fut appelé à donner son témoignage dans l'enquête faite sur les privilèges de l'église de Chartres, et il fut témoin de l'accord qui fut signé en 1207. (Cartulaire de Notre-Dame, tome I, page 230, et tome II, pages 3 et 36). Enfin, il figurait parmi les fidèles du comte Thibaud, en 1188, quand ce dernier fît remise aux habitants de Bonneval de la taille qu'il levait sur eux le jour de la mi-carême. (Histoire de l'abbaye de Bonneval, page 77).

Charte XXX. Juillet 1199

Regnaud, évêque de Chartres, confirme le don de Gerbert d'Alencey, qui, en prenant l'habit du Temple, avait offert à l'Ordre sa terre de Tronchay, à Laons, qui relevait du fief de Gaudefroy d'Allainville.

Raginaldus, Dei gratia Carnotensis ecclesie minister humilis, omnibus presentem paginam inspecturis, salutem et dilectionem in Domino.
Noverit universitas vestra quod Gebertus de Alenceo (1), amore superni desiderii, perituram mundi miliciam relinquens, fraternitati Templi se transtulit, superne milicie regi militaturus.
Dedit autem idem G. domui Templi in elemosina terram aput Trunceacum sitam, seminium unius modii capientem.
Huic donacioni presentes et testes affuerunt: H. magnus archidiaconus, Ph. Piciacensis archidiaconus, J. Vindocinensis archidiaconus. R. de Berou, frater Teobaldus.
Hoc autem concesserunt Gaufredus de Alunvilla, ad cujus feodum spectat predicta terra, Pulcra-Femina, predicti G. uxor, Hugo et Johannes eorumdem filii.
Nos autem istam donationem volentes in futurum ratam consistere eam presenti scripto et sigilli nostri munimine confirmamus.
Data anno gratie M° C° nonagesimo nono, mense julio.
Archives Nationales, S. 4974, n° 2. — Original en parchemin, sceau sur soie rouge perdu.
1. Le Mss. 3367 de la Bibliothèque Mazarine folio 27 traduit ce nom par Alençon.

Charte XXXI. 1199.

Donation par Regnauld, seigneur d'Alluyes, de deux chartées de bois dans la forêt de Montmirail, aux Templiers d'Arville, et confirmation aux mêmes de la maison de Mellerets, donnée par Guillaume Gouet, son prédécesseur.

Litteræ administsationis de Soors.
Litteræ Reginaldi, Aloyæ domini, anno MCXCIX, quibus, ex consensu H. comitis Nivernensis, dat ad usum fratum militiæ Templi, in episcopatu Carnotensi, apud Aridamvillam manentium, duas quadrigas singulis diebus in foresta de Montemirabili, presentibus Gervasio de Novocastello, Gaufrido de Bellemonte, Guillelmo de Folleto, Galtero de Gandouvilla.
Literæ ejusdem Raginaldi,eodem anno apud Carnotum, quibus confirmat donationem factam dictis fratribus a Guillelmo Goio, predecessore suo, de domo de Milleray, libera ab omni consuetudine et peageo in feudo Aloyæ.
Bibliothèque Nationale, mss. Duchesne, 20, folio 230.

Charte XXXII. 1199

Geoffroy, vicomte de Châteaudun, approuve les donations de Guillaume de Saint-Martin aux Templiers.

Ego Gaufridus, vicomes Castriduni, notum fieri volo universis, quod Villelmus de Saneto-Martino et Archenbaudus de Caramo, pro redemptione animarum suarum et parentum et prodecessorum suorum, donant Deo et fratribus Templi quicquid ipsi habent in Bella-Landa ; donant etiam fratribus, qui ibi manebunt, totum usuagium in nemoribus suis ; hominibus etiam ipsorum ibi hospicia hahentibus et bestiis ipsorum usuagium in Britoneriis.
Fratres habebunt tria arpenta ad edificandum herbergagium suum, homines ipsorum XX arpenta.
In reliqua terra que excoletur habebunt ipsi mediam partem campipartis et decime, quam ipsi capient in grangia, in qua mediam partem messores habebunt, ita quod nec in hominibus nec in terra alios servientes vel aliud servitium, vel exactionem, vel talliam, vel corveiain amplius habebunt.
Fratres ibi si voluerint stagnum edificabunt, quod proprium ipsorum cum piscibus ipsius erit.
Si autem molendinum ibi edificaverint, predicti milites, si mediam partem in expensis molendini posuerint, mediam partem ibi habebunt, si nichil ibi miserint nichil habebunt, utrumlibet autem fecerint, nichil in stagno habebunt.
Hujus rei testes sunt: Johannes de Lavardino, Johannes de Posterna, Fulqueius de Azeio, Gaufridus Roilleti, Johannes frater ejus, Hugo Mengeciarius et Minardus filius ejus, Radulfus de Chauvigneio, Robertus Cemmars, Odo Beneventus, Garinus faber, Robertus faber.
Neel pelliparius.
Hoc concessit uxor Archembaudi, et Philippus et Archembaudus ipsorum filii.
Hoc concessit uxor Willelmi, et Gaufridus et Willelmus ipsorum filii.
Hoc concessit Harduinus de Villa-Porcherii, qui feodum quod habebat in predicta helemosina Deo et fratribus Templi donavit, concedente uxore sua et filiis suis.
Hoc concessit Willelmus de Buxeio, qui feodum quod habebat in eadem helemosina Deo et predictis fratribus donavit, concedente Benedicta uxore sua, et Petro et Willelmoet Philippo ipsorum filiis, et Beatrice et Johanna filiabus ipsorum.
Teste: Willelmo de Sancto-Martino et Gaufrido Roilleti et Huberto Cruium et Willelmo de Boloire, et Matheo de Boloire, Radulpho de Marcheil, Matheo Roilleto, Willelmo de Bosco, Ernulfo de Avalio.
Et ut hoc ratum permaneret, ego de cujus feodo totum erat, ad peticionem ipsorum hoc manucepi, et sigilli mei impressione munivi.
Teste: Hugune de Poncaio, Gaufrido de Villeriis, Gauterio de Gaudumvilla, Nevelone de Ulfino, et Roberto de Beevillanepote ejus, Gaufrido de Brulone, Raginaudo Grenaille.
Actum anno ad incarnatione Domini M° C° XC° IX°.
Archives Nationales, S. 5001, B., n° 31. — Original en parchemin, sceau perdu.

Charte XXXIII. Vers 1200

Erard de Villebon donne aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem six setiers de blé sur son moulin de la Varenne. Le produit de cette rente servira au luminaire, huile et cire, de la chapelle de Saint-Jean d'Ouzenain près Bonneval.

Venerabili dilecto cognato suo Adam, priori Sancti Salvatoris, karissimo suo domino Nicholao de Bruieria, Matildi precordiali uxori sue, Airardus de Villabon (1), salutem.
Vobis et omnibus presens scriptum cernentibus notum facio quod ego dono in perpetuam elemosinam sancte domui Hospitalis VI sextarios bladi, in molendinis meis de Varenes, videlicet IIII° sextarios in vigilia Pentecosten annuatim reddendos.
Volo autem et precipio ut de elemosina ista illuminent fratres Hospitalis ecclesiam beati Johannis que est apud Osenem, in elemosina Gilonis de Bois-Pichart et Willelmi filii ejus, cera videlicet et oleo.
Hujus mee elemosine testes: advoco fratrem Jacobum, cujus manu et consilio hanc elemosinam feci et per kartulam presentem eum investivi, Bononem Moschet, Robertum de Vileflor, Hue Lamer, Trebalt Bouet.
Et ut res ista perpetuam habeat firmitatem kartulam istam sigillo meo subsignari precepi.
Manclo igitur, precor et sicut pro dilectis nostris precipio ut elemosinam illam, sine difficultate alque molestia, fratribus Hospitalis assignari et reddi et quietam et ratam, pacificam illibatamcjue conservari faciatis.
1. Cet Erard de Villebon doit sans doute être identifié avec Erard de Villebon qui, voulant aller à Jérusalem, donna à l'abbaye de Tyron un muid de froment sur son moulin de Beauvais. (Cartulaire de Tiron, tome II, page 56). Il serait fils de Bernard de Villebon, qui parait comme témoin dans la charte XXVe du Cartulaire Dunois, vers 1064. Il aurait épousé Ledgarde de Morville, dont le frère Hugues de Morville étant mort, ils firent une aumône pour le repos de son âme au prieuré de Saint-Romain de Brou (Cartulaire de Saint-Père, page 478). Erard paraît encore comme témoin dans un accord sur les moulins d'Alluyes Ibid. page 406), dans une reconnaissance des droits seigneuriaux de l'abbaye de Bonneval sur Alluyes, Bouville et Saumeray, avant 1154, Histoire de l'abbaye de Bonneval, introduction, page LXXVII).
Archives Nationales, S. 4983, n° 2, original en parchemin avec lacs de soie rouge et verte.

Charte XXXIV. Vers 1210.

Donation par Etienne du Perche de masures à Arponnel et de cent arpents de terre dans la forêt de Gatines, entre Brimont et Chartres (1).

Notum sit tam presentibus quam futuris quod ego, Stephanus del Perche, pro salute anime mee et patris mei et omnium antecessorum meorum, dedi in helemosinam Deo et beate Marie et fratribus milicie Templi qui modo sunt et qui venturi sunt meas masuras Arponieli, quiete et libere in perpetuum possidendas.
Etsi forte inde querimonia aliqua surgeret, donum istud eisdem Templariis debeo, tanquam liberam et quietam helemosinam, deffendere et garentire.
Dedi etiam ipsis fratribus centum arpentos terre de meo nemore de la Gastine, quod est inter Brimont et Chartres, et hoc donum sigilli mei munimine roboravi.
Testes sunt: dominus Petrus de Capes, cardinalis et apostolice Sedis legatus, abbas de Valle, dominus Rainaudus de Monmirail, li vidames de Chartres, Arnaudus presbiter meus, dominus Gervasius Guimanz.
Archives Nationales S. 5000 A, n° 61.
1. A la même époque, Etienne du Perche, frère de Geoffroy, le noble comte du Perche approuvait la cession faite par Jean de Friaize de tout son droit de voierie à Mittainvilliers. Il y apposait son sceau que nous avons publié dans le Cartulaire de Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou, pages 182 et 183. Les autres seigneurs féodaux: Robert de Vieux-Pont, Louis, comte de Blois, et enfin l'évêque de Chartres accordèrent également leur gracieuse approbation.
En 1202, Etienne donna 100 sous de rente sur la prévôté de Montlandon aux moniales du prieuré de Bellomer. Il devint duc de Philadelphie et mourut en 1205, à la bataille d'Andrinople ; son frère, Guillaume, évêque de Châlons, approuvant cette dernière donation d'Etienne. laisse supposer sa mort: « Cum carissimus frater meus Stephanus de Pertico, cuj us memoria in veneratione sit, dedisset, etc. »

Charte XXXV. Mars 1201 ou N.-S. 1202

Regnault, évêque de Chartres excommunie tous ceux qui voudraient empêcher les Templiers de jouir de leurs Liens, ou qui porteraient opposition aux donations faites par la comtesse Alix en faveur du curé de Saint-Germain de Sours, d'un champ dit Lumboel ; à Belhomert, de la métairie de Berchères, du champart de Sours, et, en faveur de l'abbaye de Josaphat, de la terre d'Ormois (commune de Dammarie) et de Vavelle (près d'Ormois), et enfin de la métairie de Robert du Chemin.

R. Dei gratia Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Noverint universi presentem paginam inspecturi quod domina et karissima matertera nostra Adelicia, Blesis comitissa, amore Dei et pro remedio anime boni viri sui karissimi avunculi nostri Theobaudi, Blesensis comitis, Francie senescalli, et anime sue et parentum suorum et pro anniversario suo, laudantibus et concedentibus filiis suis Ludovico, Blesensi et Clarimontis comite, et Philippo, et filiabus suis Margarita, Isabella, Adelicia, herbergamentum suum de Soiis et capellam, prout fossatis clauditur, et stagnum cum molendino et prato, et consuetudinem agripennorum cum apenditiis suis, et majoriam cum justicia ejus, et terrain suam de Campofestuce, ad luminare predicte capelle, dedit Templariis, ita quod ipsi nec vendere, nec invadiare donum istud poterunt nec excambiare quo in manu revertatur laicali. Dedit etiam fratribus milicie Templi carrucatam terre, eam scilicet quam dominus Soiarum in manu sua tenebat, excepta tamen cultura de Vico-Novo, eis perpetuo possidendam concessit.
Dedit etiam sacerdoti Beati-Germani de Soiis campum qui dieitur Lumbael ; Bellomari, campipartem suam de Soiis ; Bello-Loco, medietariam suam de Bercheriis quam Galteriuscolère solebat ; monachis de Josaphat, terram suam de Umbrellis et Favellis, totam medietariam sicut Renerius et Robertus de Chemino eam lucrari solebant.
Nos autem, qui ut episcopus elemosinas defendere tenemur, donum istud ad preces jam dicte comitisse manu cepimus garantire, et si quis contra hoc malignari presumpserit scienter, excommunicationis sententiam noverit se incurrisse.
Quod ut ratum permaneat presentis scripti patrocinio et sigilli nostri auctoritate fecimus roborari.
Actum anno Incarnati Verbi M° ducentesimo primo, mense martio.
Original en parchemin aux Archives Nationales, S 4999 A, n° 3. Sceau en cire verte sur soie verte.

Charte XXXVI. Juin 1202

Charte du comte Louis, qui défend de faucher l'herbe d'Aigue-Morte, si ce n'est depuis le moulin jusqu'à l'aulne, qui est au bout du pré d'Arnould Vieille-Oreille.

DE MORTUA AQUA
Ego L., Blesensis comes et Clarimontis, notum facio universis quod nulli licet falcare aquam que appellatur Aqua-Mortua (1) nisi a molendino usque ad alnum que est in fine prati Alnufi Veteris-Auris (2), nec ulli licet in ea ducere nisi unum chalannum.
Quod diligenter inquirens eognovi a viris qui hoc sic esse tactis sacris reliquiis probaverunt.
Ex quibus fuit Theobaldus Decani, cum quo fuerunt et juraverunt : Gaufridus Catus, Petrus de Carnoto, Johannes Briani, Robertus Truella, Odo Tapelli, Fremillum et plures alii.
Sciatis etiam quod quidam qui ultra hanc metam besium falcare presumpserunt, inde rectum et emendationem patri meo fecerunt et dampna sua fratribus Templi restituerunt.
Et ne oblivioni daretur et ut firmum permaneret, litteris commendari precepi et sigillo meo muniri.
Actum Castriduni, anno ab Incarnatione Domini M. CC. II. Datum per manum Th. cancellarii, mense junio.
Archives Nationales. M. 14, original en parchemin.
1. Le Cartulaire Dunois traduit Mortua-Aqua par « Morteuves, hameau, commune de Saumeray. » Cette identification nous semble peu conforme au contexte. Il s'agit évidemment d'un marais, terrain submergé par les eaux, dont l'herbe avait encore une certaine valeur, mais située près de Chamard « juxta campum Martis, apud Camarcium », par conséquent sur les rives du Loir, à un endroit où il pouvait porter chaland. Il faut le placer de préférence entre la Boissière et Saint-Jean de la Chaîne. Il formait un alleu, qui, entre 1038 et 1010, fut donné par Gelduin de Breteuil, vicomte de Chartres, aux religieux de Marmoutier. Cette donation ne fut pas agréée de tous les ayants droit.
Entre 1050 et 1083, Ebrard, vicomte de Chartres, fils du donateur, n'abandonna ses réclamations qu'à prix d'argent ; vers 1070, Giroie, femme de Henry de Beaugency, vendit son assentiment pour la somme de 100 sous (Cartulaire Dunois, XXI, LXXIX et CXVII).
On trouve même vers 1040 un Garinus, major de Aqua-Mortua (Ibidem, charte XLIX ).
Nous verrons plus loin les nombreuses difficultés qui surgirent entre les moines et les Templiers.
2. En 1220, un Michel Vieille-Oreille, Vetus-Auris, fit don de la dîme de Chamars et du cens qu'il possédait en la paroisse de Saint-Jean de la Chaîne au chapitre de Saint-André de Châteaudun. Ce don fut confirmé par le chevalier Raoul Godé, seigneur fèodal.
(archives d'Eure-et-Loir, G. 3330).

Charte XXXVII. 1203.

Robert de Frouville donne aux Templiers trois muids de blé sur le moulin Baudouin, dans la seigneurie d'Alluyes, qu'il tenait de Renaud de Montmirail, son suzerain, il demande en retour d'être enterré dans leur cimetière et d'être associé à leurs bonnes œuvres et prières.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Amen.
Robertus de Froevilla, omnibus ad quos presens carta pervenerit, in Domino salutem.
Noverit universitas vestra quod ego in vita et bona memoria mea dedi et concessi Deo et beate Marie etmagistro et fratribus milicie Templi Salomonis, in perpetuam elemosinam, illos tres modios bladi in molendinis de Balduino, qui sunt in honore Aluie, quos michi Reinaldus de Monte-Mirali (sic), dominus meus, dedit pro meo servicio tenendos in annuo redditu de me et de meis heredibus, pro salute anime mee et predecessorum meorum et successorum libere et quiete, sicut perpetua elemosina liberius et quietius donari potest.
Hoc autem donum feci ego prelibato magistro et fratribus, astantibus et coneedentibus domino meo Reinaldo de Monte-Mirali (sic) sepedicto, de quo redditum eumdem tenebam, et Petro, fratre meo, ut memorati fratres in obitu meo beneficia totius domus sue et orationes, sicut uni fratrum suorum, michi concederent, et corpus meum in cimiterio suo cum fratribus sepelirent.
Et ut istud donum ratum et inconcussum permaneat, sigilli mei testimonio roboravi.
Testes sunt : Reinaldus de Monte-Mirali, dominus meus (1), Simon de Monteforte, Guido frater ejus, Geduinus de Belloviler, Willelmus Purnele, Gaufridus de Perei, Hugo de Marboe, Willelmus de Quarrol, Willelmus Senonensis, Johannes Raimbaut, Herbertus de Reis, Paganus Tortus, Hugo de Chavernai, Gaufridus Lovel, Johannes Boferi, Nicholaus de Fraevilla, Reinaldus Morehier, Odo de Castello, Petrus frater meus, Remigius de Vitreio, capellanus meus.
Actum est hoc anno ab Incarnatione Domini M. CC. III.
Archives Nationales, S. 5005, n° 5, original en parchemin, sceau perdu.
1. Renaud de Montmirail avait été obligé, l'année précédente, en mai 1202, de venir à Chartres faire amende honorable en plein chapitre de Saint-Père, pour tous ses méfaits, sévices et injustices envers les moines, en particulier envers les religieux de Saint-Remi de Brou. Il se fit accompagner par les principaux seigneurs du pays : le vidame Guillaume, Robert de Tachainville, et Baudry de Tréon (Mss de la Bibliothèque de Chartres, folio 473.

Charte XXXVIII. 1203.

Renaud d'Alluyes, seigneur de Montmirail, approuve l'aumône faite aux Templiers, par Robert de Frouville, du moulin de Baudouin qu'il lui avait donné pour son usage.

In nomine sancte et individue Trinitatis, Amen.
Notum sit omnibus, tam presentibus quam futuris, quod Reinaldus de Aluia, dominus Montis-Mirabilis, donum illudquod Robertus de Froevilla fecit Deo et beate Marie et magistro et fratribus milicie Templi Salomonis, pro salute anime sue, in bona memoria sua, tres modios videlicet bladi in meis molendinis de Balduino, quos ei pro suo servicio dederam, ejusdem bladi scilicet quod molendina dicta lucrari poterunt, concessi et confirmavi pro salute anime mee et predecessorum meorum et successorum prelibato magistro et fratribus tenendos libere et quiete sicut elemosina liberius et quietius concedi potest et confirmari.
Et ut concessio ista et confirmatio in irritum nequaquam valeat revocari, sigilli mei testimonio presentem paginam eum testibus suprascriptis roboravi. Testes sunt : Simon, comes de Monte Forti, Rotrodus de Monte Forti, Petrus de Froevilla, Henmericus Ysnard ; Hugo de Marboe, Remigius de Vitreio capellanus meus, Galerannus de Auneto, Henfredus de Vova.
Actum est hoc anno ab Incarnatione Domini M. CC. III.
Archives Nationales. S. 5005, n° 6, original en parchemin avec les lacs en soie rouge et blanche.

Charte XXXIX. Avril 1203 ou N.-S. 1204.

Robert, comte de Dreux et de Braine, se porte garant de Pierre de Masières qui se fait Templier, et donne à l'Ordre une dime à Tachainville, et 3 sous de cens à Luisant.

Ego Robertus, comes, dominus Drocarumet Brane, notum facio universis, presentibus et futuris, quod Petrus de Maseriis coram me dedit se militie Templi et cum eo quartam partem decime de Tachainvilla, et tres solidos census apud Luisant.
Donum istud concesserunt filii ejus Johannes et Moenus et Goherius de Alneto (1), et uxor ejus, de cujus feodo erat, et insuper me plegium statuerunt. Quod ut ratum sit et firmum sigilli mei robore confirmavi.
Actum apud Carnotum, anno gracie millesimo ducentesimo tercio, mense aprilis.
Archives Nationales, M, 14, n 30.
1. Gohier d'Aunay et sa femme Milesende donnèrent à Marmoutier, en faveur du prieuré de Berthancourt, le hameau de Vierville « totum corpus ville que dicitur Verisvilla », l'église et ses revenus. Parmi les témoins de cet acte, peu antérieur à 1200, signalons Arnoul, frère de Gauthier, donateur, Geoffroy de Badonville, Arnoul, maire de Rouvray, Herbert de Denonville, Albert d'Ormoy, Theudon Tête-de-Fer, frère de Milesende, fils de Theudon, Gaudin de Mererville, Lisiard, Harpin, Gauthier et Otbert d'Etampes, Hugues du Puiset, Nivelon, fils de Foucher de Fréteval, Amaury Le Roux d'Ably, Guarin de Friaize, Hugues, vicomte de Châteaudun, Hugues de Galardon, Geoffroy de Beaumont, Guillaume de Chuines, Garin de Bailleau, Gauthier de Saint-Germain, Hardouin d'Adonville (Archives d'Eure-et-loir).
Gohier d'Aunay fut témoin avec Hugues de Bruière, Geoffroy des Essard, Hugues de Beauche, Gosselin de Buri et Geoffroy de Pontchartrain de l'acte par lequel Eude Bourreau renonce à toutes ses revendications sur les possessions de l'abbaye de Saint Père à Brou. Avec l'assentiment de sa femme Berthe et de son frère Hugues, Eudes Bourreau jura sur les saintes reliques d'être fidèle à cette promesse et à titre de compensation donna tout le bois mort de ses forêts pour l'usage des prieurés de Brou et de Chapelle-Royale.
(Mss. 1038, folio 97, à la bibliothèque de Chartres).

Charte XL. 1204.

Regnault, évêque de Chartres, sachant qu'il est de son devoir de protéger les œuvres pieuses, approuve l'aumône faite par Geoffroy d'Orléans, habitant de Chartres, aux Templiers, d'un demi-arpent de vigne situé dans la censive du prélat.

Raginaldus, Dei gratia Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino.
Que in pias causas misericorditer sunt collata, in nostra protectione suscipere suscepti regimini officium nos invitat, et sic ea nostra auctoritate fulcire, ne titulo elemosine erogata, cujuspiam possit malitia demoliri.
Eapropter, cum Gaufridus de Aurelianis, civis Carnotensis, fratribus militie Templi di midium arpennum vinee, situm juxta torcular Ernaudi Foale, in perpetuam dederit elemosinam, nos, dequorum censiva estvinea, nostra auctoritate confirmamus, et sigilli nostri munimine roboramus. Actum anno Domini M° ducentesimo quarto.
Archives Nationales. S. 4999, A. n° 24.

Charte XLI. Avril 1204.

Guillaume de Ferrières, vidame de Chartres, étant au siège de Saint-Jean d'Acre, avait donné à l'ordre du Temple un muid de blé sur ses greniers de Gencrville. Tombé malade près de Constantinople, il ajoute un second muid, et est reçu comme confrère du Temple avec participation aux prières et bonnes œuvres de l'Ordre.

IN NOMINE DOMINE
Quoniani ea quæ a mortalibus statuuntur plerumque soient oblivionis rubigine denigrari, iccireo ego Willelmus, vidames Carnotensis, notum facio omnibus hominibus, presentibus et futuris, quod ego apud Syriam, in Accon civitate, dum adhuc plena corporis sanitate vigerem, dedi et concessi Deo et domui sacre militie Templi, pro remedio anime mee, unum modium annone, in horreo meo de Genervile per annos singulos assignatum.
Tandem vero accedens Constantinopolim (1), inlecto egritudinis, Deo volente, constitutus, in bona memoria mea, fratribus ejusdem milicie alterum modium annone, in ipso horreo meo de Genervile, de consilio et voluntate domini Gervasii de Castello, et domini Guillelmi de Cubitis, ceterorumque amicorum meorum, pro salute mea, constitui et concessi.
Predicti etiam fratres me in confratrem Templi receperunt, necnon et bonorum domus atque oracionum participera me fecerunt.
Quod ut firmum et inconcussum permaneat presentem paginam nostram sigilli mei testimonio feci roborari, anno Domini M. CC. IIII, mense aprili.
Archives Nationales. S. 4999, A. n° 64.
Original en parchemin scellé d'un grand sceau en cire blanche, cavalier galopant à gauche, l'épée à droite, l'écu à une bande avec un orle de merlettes, et Vidimus de 1332, ibidem, n° 61.
1. Constantinople fut prise le 13 avril 1204, le mot accendens suppose que la ville était encore assiégée. L'administration du vidame pendant l'absence de Guillaume de Ferrières avait été confiée à Robert de Tachainville, son beau-frère. Cette présence de Guillaume en 1204, au siège de Constantinople, réduit à néant la prétendue trahison du vidame, qui, à la suite de Regnaud de Montmirail, serait parti pour une mission secrète et ne serait pas revenu au camp, à l'encontre de son serment. Guillaume mourut, et ne vit peut-être pas le triomphe de ses frères d'armes. Il ne faut donc pas le confondre avec Guillaume de Chartres, grand-maitre des Templiers, qui mourut de la peste, en 1219, au siège de Damiette (Voir Annuaire d'eure-et-loir, 1857, page 178 et 119, et bulletin de la Société Dunoise, 1895, page 201 à 203). Nous y avons publié le sceau de Guillaume de Ferrières.

Charte XLII. Juin 1205.

Geoffroy, vicomte de Châteaudun se désiste de toutes ses réclamations contre les Templiers ; il leur accorde le droit de four dans le bourg du Temple, le chauffage et la fougère dans ses forêts, en particulier dans celle du Défens, le pacage pour leurs troupeaux, et la faculté de vendre des vivres à l'étal.

CIROGRAPHUM
In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, Amen.
Ego Godefridus, vice comes Castroduni, notum facio omnibus, tam futuris quam præsentibus, quod prætentio erat inter me et fratres militiæ Templi super hæc : Ego dicebam quod fratres militiæ Templi non poterant ducere homines suos de villa Templi, ultra voluntatem ipsorum hominum, pro aliqua corvea vel aliqua re alia, extra castellaniam Mondubleii nisi per me.
Dicebam etiam quod dicti fratres Templi non poterant habere furnum infra ambitum herbergagii sui de Templo nisi per me, et quod ipsi fratres Templi non poterant facere vel habere stalla in villa Templi nisi per me, et quod ipsi fratres sæpedicti non poterant extrahere a terra fogeriam in terris et in nemoribus meis ad usagium et pastum pecudum suarum nisi per me.
De his pretentionibus, assensu et voluntate Adeliciæ, uxoris meæ, et concilio prædictæ uxoris, facta est proposito pacis in hune modum, quod ego, ex amore Dei et remedio animæ meæ, Adeliciæ uxoris meæ, et Gaufridi filii mei et Hugonis patris mei et matris meæ et omnium antecessorum meorum, dedi et concessi in perpetuam elemosinam fratribus militiæ Templi quod ipsi poterunt homines suos de villa Templi ducere ubicumque voluerint, sine calomnia mei vel heredum meorum, et quod ipsi fratres Templi poterunt habere furnum infra herbergagium domus suæ de Templo, solummodo ad panent suum coquendum, ad proprium usum fratrum suorum et familiarium suorum.
In illo autem furno nullus homo de villa Templi poterit panent suum decoquere, excepto quod si forte furnus de villa Templi diruatur ; quotiens furnus de villa Templi diruetur, totiens homines de villa Templi habebunt licentiam decoquere panent suum in furno domus fratrum per quindecim dies, donec furnus de villa reedificetur.
Idem etiam furnus de curia fratrum habebit chaufagium suum in nemoribus meis, sicut et furnus de villa Templi habet.
Idem etiam fratres Templi habebunt fougeriam intra terram et extra terram in nemore m eo, quod vocatur Defensum, extra parvam curtim, ad usum omnium bestiarum domus suæ de Templo, et ad usum viginti vaccarum et decem porcorum domus suæ de Arida-Villa.
Habebunt etiam ipsi fratres Templi stalla sua in villa Templi sine calumnia mei vel heredum meorum, ad omnes cibos ibi vendendos et emendos, ad corporis humani nutrimentum pertinentes, exceptis annonis, equis, jumentis, asinis, bobus, vaccis, porcis, et suibus, et arietibus et ovibus suis. In prædietis quoque stallis non poterunt aliæ res vendi quam predictæ.
Omnia hæc prædicta ego Godefridus, vicecomes Castroduni, laudante et gaudente Adelicia uxore mea, dedi et concessi in perpetuam elemosinam fratribus militiæ Templi quidquid ibi habuerim, nihilque ibi retinens, præter prædicta etiam dicto modo terminata.
Ego igitur Godefridus volo et concedo quod villa Templi remaneat in toto statu in quo erat in tempore quo prædictæ contentiones inter me et fratres Templi inceperunt, salva pace prætaxata.
Quod ut in perpetuum stabile sit et firmum, impressione sigilli mei presentem cartam confirmari precepi.
Datum anno ab incarnatione Domini millesimo ducentesimo quinto, mense junio.
Archives Nationales, S 5001, n° 5.
L'original en parchemin était scellé en cire verte sur lacs de soie blanche et rouge.
Copie dans le manuscrit de l'abbé Simon, de Vendôme, qui ajoute : « † Sigillum Godefridi vicecomitis Castroduni. »
Bulletin de Société danoise, 1893, page 396.

Charte XLIII. 1205.

Accord entre Geoffroy de Châteaudun et les Templiers sur leurs droits respectifs dans la forêt de Bouchet.

CIROGRAPHVM
In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, ego Gaufredus, Castriduni vicecomes, notum facio omnibus, tam futuris quam presentibus, quod contentio erat inter me et fratres militie Templi super his : Fratres militie Templi dicebant se habere suum usum in faio Boscheti sibi et hominibus suis, vivum nemus ad herberjamentum ipsorum fratrum ad Materaz et hominum suorum, et mortuum nemus ad chaufagium fratrum et suorum hominum, et pasturagium ad omnes pecudes suas, et pasnagium suis porcis.
Contentio autem ista, assensu et consilio Adelicie uxoris mee et prudentum virorum pacificata est in hune modum : Ego recognosco quod fratres Templi et homines sui habebant jus suum in contentionibus predictis, ideoque volo et concedo quod fratres Templi habeant vivum nemus in faio Boscheti ad proprium usum herberjamentorum suorum de Materaz, et pasnagium ad suos porcos et fougeriam intra terram et extra.
Quando autem fratres Templi exciderint vivum nemus, nisi illud infra unum annum et unum diem miserint in opus, ego, ubicumque illud invenero, potero totum capere, exceptiscentum solidatis, sine emendatione, quam ego inde faciam ipsis fratribus vel ipsi fratres mihi.
Homines vero fratrum de Materaz habebunt mortuum nemus in faio Boscheti, adomnem usum suum, et fougeriam ad colligendum super terram, et pasturagium omnibus suis pecudibus, et pasnagium suorum porcorum.
Nec fratres nec ipsi homines sui in nemore prefato habere poterunt capras, nec hedos ; fratres etiam et ipsi homines fratrum mihi quictaverunt illud vivum nemus quod ipsi homines habebant in nemore supradicto.
Ego autem Gaufredus, vicecomes Castriduni, laudantibus et concedentibus Adelicia uxore mea et heredibus meis Gaufrido, Adelicia et Isabella, pro anime mee remedio et parentum et antecessorum meorum, hec omnia supradicta Deo et fratribus militie Templi et eorum hominibus dedi in perpetuam elemosinam et concessi et garantire manucepi. Quod ut in perpetuum stabile sit ac firmum litteris commendavi et sigilli mei impressione confirmavi.
Actum. anno Incarnationis Dominice millesimo ducentesimo quinto.
Archives Nationales, S 5001, n° 25.
Original en parchemin, scellé d'un sceau en cire verte, sur soie rouge.
Le sceau du vicomte a été publié avec la charte dans le Bulletin de la Société Dunoise, 1893, page 398.

Charte XLIV. 1205.

« Acte en parchemin et en langue latine, par lequel Catherine, comtesse de Blois, fait savoir que Gérard a donné à la chevallerie du Temple un muid de bled, à prendre sur le lieu dit la Place, par chacun an, et encore une vigne qu'il avoit à Nuisement, ledit acte passé au mois d'aoust l'an 1205, et scellé sur lacs de parchemin. »
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 5 v°. — Un vidimus de 1322 attribue cette rente « aux frères de la maison de l'hôpital de la Villedieu en Drugesin (Ibid., folio 6).

Charte XLV. 1206.

Humbert de la Villette donne une partie de son patrimoine et une maison à Geoffroy, chanoine de la Ferté-Imbault, et à Pierre, clerc, son frère, réversible de l'un sur l'autre. Robert Aguillon, seigneur féodal, leur permit de vendre cette dîme, sauf ses droits de suzerain. Hervé de Vierzon, premier seigneur, donna son consentement et apposa son sceau sur cette charte.

Noverint universi, tam futuri quant presentes, quod Hunbertus de Vileta, assensu et voluntate A., uxoris sue, et filiorum suorum fecit porcionem patrimonii sui Gaufrido, canonico de Firmitate Humbaldi, et Petro clerico fratribus, donans eisdem domum apud Firmilatem Hurabaldi, que fuit Roberti Aguillon militis, tali tenore quod si jam dietus P. ante Gaufridum canonicum forte mori contingerit, porcio ejus P. revertetur ad dictum Gaufridum ; si autem eumdem G. ante ipsom (sic) P. mori contingerit, idem G. ad libitum suum de porcione sua faciet.
Predictum donum decime de Cous Robertus Aguillon concessit, et predicti fratres G. et P. jam dictam decimam cuicumque placuerit vendent aut dabunt, assensu dicti R. militis, salvo eciam ejusdem Roberti hominio ; servicium feodi ejusdem decime solummodo est XX solidorum ; sepedicti fratres predicta dona vendent et dabunt si eisdem placuerit.
Idem fratres ab ceteris fratribus suis de cetero porcionem patrimonii non requirent, nec habebunt tam in mobili quam possessione, nec illi ab istis.
Hoc donum et hec conventio facta sunt in presencia Her., domini Virsionis, de cujus feodo dicta decima esse dinoscitur.
Qui ut ratum haberent in posterum presentem cartulam sigillo suo premunivit.
Actum anno Domini M° CC° VI°.
Archives Nationales, S. 4977, n° 17, original en parchemin, sceau perdu.

Charte XLVI. Septembre 1206.

Robert de Pochinet donne aux Templiers la maison qu'il avait construite dans sa vigne près de Cloyes. Eudes de Vineuil fait abandon de tous ses droits sur cette maison pour le prix de 7 livres et demie.

R., Dei gratia Carnotensis episcopus, omnibus presentis pagine noticiam habituris salutem in Domino.
Nolentes super hiis que coram nobis statuta sunt et concessa ambiguitatem aut contentionem suboriri, a modernorum memoria ad futurorum noticiam volumus defferri quod Robertus de Pochineto, innostra constitutus presentia, concessit fratribus militie Templi et donavit, in elemosinam perpetuo possidendam, quandam domum quam edificavit in vinea quam apud Cloas extirpavit, cum tota terra que continetur inter noerum quod ante domum illam est, usque ad noerum quod de post eandem domum est plantatum, directe ad chiminum, quam tenebat ad censum de Odone de Vinnolis.
Idem vero Odo, divine dilectionis duetus intuitu, fratribus Templi in perpetuam concessit elemosinam quicquid in domo predicta et in tota terra jam nominata habebat et habendum expectabat, ipse et heredes sui, ab omnimoda consuetudine liberum et immune, et sepedictis fratribus super elemosina illa legitimum testimonium fidutiavit se laturum, Ebrardo fratre suo omnia ista concedente penitus et laudante.
Fratres vero Templi, hujus elemosine facta benigne concessione, Odoni jam dicto et Ebrardo fratri suo dederunt septem libras et dimidium de domus sue caritate.
Actum anno Incarnati Verbi M° CC° sexto, mense septembri.
Quod ut ratum et irrevocabile permaneat nostri testimonio sigilli duximus roborandum.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 49 ; original en parchemin avec sceau en cire verte sur lacs de cuir.
Nous avons publié le sceau de Raignault de Mouçon dans le Carlulaire Blésois de Marmoulier, planche XX, n° 74.

Charte XLVII. Décembre 1206.

Robert de Chartres se porte caution pour Robert de Saint-Piat qui avait engagé a Geoffroy d'Auneau, chanoine de Chartres, sa dîme de Sours, sauf le droit de ce dernier sur la dîme de Brétigny, pour la somme de quarante livres chartraines. Robert de Chartres pourra racheter cette dîme en payant la même somme.

Ego Robertus de Carnoto omnibus presentes litteras inspecturis, salutem.
Noverit universitas vestra quod Robertus de Sancto Piato, miles, in presentia mea constitutus, Gaufrido de Alneolo, Carnotensi canonico, decimam suam quam habet apud Seors, in parrochia ejusdem ville, salvo jure quod idem Gaufridus habet in decima de Bretigneio ab eodem Roberto, que similiter de meo feodo est, me laudante et assensum prebente, pro quadraginta libris Carnotensis monete invadiavit, sub eadem lege argenti, in qua nunc estreddendorum (sic) ; si vero cursus presentis monete caderet, predicta pecunia ad valorem qui nunc est redderetur. Hoc si quidem ad petitionem predicti Roberti me pepigi garantizare, ita silicet quod si ego eam redimere vellem, prenominatus Gaufridus decimam illam mihi libere resignaret, quandocumque pecuniam solverem prenominatam a Nativitate Dominiusque ad Pascha illius anni (1).
Quod ut firmum habeatur, sigilli mei feci munimine roborari.
Actum anno Incarnati Verbi millesimo ducentesimo sexto, mense decembri.
Archives Nationales. M. 14, n° 31, original en parchemin.
1. Raignauld de Mouçon, évêque de Chartres, approuva cette convention à peu près dans les mêmes termes. Il ajoute cependant un détail dans le passage suivant : « Nos vero ad quem nostre diocesis decime jure canonico spectare noscuntur, dicto Gaufrido vel cuimque ecclesie, sive persone ecclesiastice, eam idem Gaufridus conferre voluerit, super eadem décima obtinenda nostram impendimus conniventiam et assensum. »
Archives Nationales. M. 14, n° 32, cirographe en parchemin.

Charte XLVIII. Mars 1206 (N. S. 1207)

Raignauld de Mouçon, évêque de Chartres, approuve et donne en pure aumône aux Templiers la moitié de la terre qu'il avait achetée de Jodoin Estournel.

In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, amen.
Ego R. Dei gratia Carnotensis episcopus, notum facio, tam presentibus quam futuris, quod Nevelonus de Sors, laudantibus et concedentibus Arenburgis (sic) uxor sua et filiis et filiabus suis, scilicet Herbertus et Simeon et Tebaut et Aaliz, dedit in nostra presentia Deo et fratribus milicie Templi in perpetuam elemosinam libere et quiete possidendam, salva decima et terragio, medietatem illius terre quam emit de defuncto Jodoino Estornel, quam de Templo tenebat, nec de pejore nec de meliore, tali conditione quod quisquis qui possiderit alteram medietatem ejusdem terre omnes consuetudines quas terra prefata debebat aquitabit, si Nivelonus aquitabat ; et Nevelonus sepe dictus et sui heredes manuceperunt garantire hanc elemosinam, secundum jus, in pena XXX libris super omnes possessiones ; et ego, ad petitionem dilectorum filiorum fratrum milicie Templi et Nevelonis, et uxoris sue, et puerorum suorum, litteris commendo et ut ratum habeatur et firmum sigilli mei impressione confirmo.
Actum Carnoto, anno Incarnati Verbi millesimo ducentesimo sexto, mense marcii.
Archives Nationales. S 4999, A, n° 13, original en parchemin.

Charte XLIX. Mars 1207 (N. S. 1208)

Le chevalier Jodouin Tresiau avait donné aux Templiers 12 deniers de cens sur une maison, rue de l'Aiguillerie, à Châteaudun. Pierre de Bullou, seigneur féodal, fait abandon gracieux de tous ses droits.

De domo Galterii Bernois.
Ego Petrus de Bullou, miles, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod Jodoinus Tressiau, miles, dedit Deo et beate Marie et fratribus milicie Templi XI denarios censuales quos percipiebat annuatim in domo Gasterii Bernois, sita apud Castridunum, in Aculeria (1).
Ego vero, de cujus feodo erat predicta domus et censiva, donum illud et elemosinam diligenter volui et concessi.
Quicquid juris habebam in predictis domo et censiva, pro remedio anime mee, antecessorumque meorum, Deo et fratribus milicie Templi in firmam et puram et perpetuam elemosimam dedi, contuli et concessi.
Quod ut ratum et firmum in prosterum habeatur, eisdem fratribus litteras meas dedi, ad peticionem dicti Jodoini, militis, cum sigilli mei munimine roboratas.
Actum anno Domini M° CC° XX° VII, mense marcii.
Archives Nationales. S, 5000 A, n° 13, original en parchemin.
1. En 1282, Pierre, comte d Alençon, confirma aux chanoines de Saint-André, la libre possession de tous leurs domaines, rue de l'Eguillerie à Châteaudun, à Nivouville, Vallainville, Marboué et Orsonville. Nicolas Poulion, chanoine de Saint-André, donna également une maison en « l'Aguillerie de Chasteaudun, » et trois aunes de terre « sus les foussez de la Bretonnerie. »
Archives Eure-et-Loir, G. 3304.

Charte L. Novembre 1208.

Simon de Montfort échange un espace de terrain situé dans le château d'Epernon pour la maison de Henri Burgaud appartenant aux Templiers. Ceux-ci jouiront de la même liberté dans le château que dans leur ancienne maison.

Ego Simon, dominus de Monteforti, notum facimus presentibus et futuris quod nos libere et quiete dedimus et concessimus quamdam plateam quam habebamus in castello de Sparnone, que fuit Roberti de Urfin, fratribus milicie Templi, et quicquid juris in ea habebamus, sine reclamatione aliqua in perpetuum possidendam, pro excambio cujusdam domus que fuit Henrici Burgaldi ; ita quod dieti fratres libertatem illam habebunt in predictam plateam quam habebant in domo Henrici memorati.
Concessionem autem istam a nobis factam voluerunt et lau-daverunt Aalez, uxor mea, et filii nostri Americus scilicet, Guido et Simon.
Avtum anno gratie M° CC° VIII°, mense novembri.
Archives Nationales, S 5660, n° 51, original en parchemin, et n° 50, vidimus donné en 1396.

Charte LI. 1208

Geffroy vicomte, de Châteaudun, confirme la donation faite aux frères de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem par Robert Viateur de deux setiers de grain sur le moulin du Vivier, payables dans la maison de l'Hôpital de Châteaudun.

Ego Gaufriclus, vicecomes Castriduni (1), notum facio tam presentibus quam futuris quod Robertus Viator, pro remedio anime sue et fratris sui Mathei, uxore sua Dionisia et uxore predicti M, Fenie nomine, volentibus et concedentibus, dedit et concessit in perpetuum sancte domui Hospitalis Jerusalem duos sextarios annone melioris redditus sui molendini qui est subtus Viviers, annuatim in crastino sancti Remigii reddendos, et deferendos in domum predicti Hospitalis Castriduni.
Insuper concessum est quod molendinarius dicti molendini singulis annis fratribus Hospitalis vel eorum servienti, fide interposita, satisfaciet quod eodem anno meliorem annonam nom reddidit domino molendini.
Quod ut ratum et firmum habeatur, ad peticionem predicti Roberti, et quia molendinum erat de feodo nostro, sigilli mei impressione signavi. Testibus hiis : Willelmo magistro domus de Castriduni, et Gervasio presbitero predicte domus, et fratribus Hospitalis Godefrido sacerdote, et Roberto Coset, et aliis, willelmo de Moncherville, Hugone de Quercu, Willelmo Bechat, Gaufrido de Porcheronville, Odone Borreche, Roberto le Burrer, et Richardo clerico, et pluribus aliis.
Anno Domini M° CC° octavo.
Archives Nationales, S. 5000, A n° 52.
1. Geoffroy vicomte de Châteaudun, Alix sa femme, Geoffroy son fils, Isabelle et Alix ses filles donnèrent, en 1204, à l'abbaye du Petit- Citeaux ou de l'Aumône, une maison sise à Châteaudun, rue de la « Cordonnerie, in Cordubanaria Castriduni » libre et franche de toute servitude, corvée, ost et chevauchée.
La copie de cette charte inédite est certifiée conforme par Jean Thoumas, prêtre, sieur des Bretonnières, vicaire général de R. P. Claude de Blampignoc, abbé commendataire de l'abbaye de Notre-Dame de l'Aumosne, dite le Petit-Citeaux, le 22 juin (Archives de Loir-et-Cher).
En 1197, le même vicomte avait confirmé le don fait par son oncle, Payen de Mondoubleau, d'une rente de 20 sols aux religieux de l'Aumône pour l'achèvement de leur église et plus tard pour le luminaire de l'autel.
En 1198, il approuve également une autre donation de quatre charruées de terre près de la fontaine de Saint-Joudry, à Chauvigny, faite à la même abbaye par Barthélémy de Vendôme, en 1184, avec l'assentiment du vicomte Hugues, père de Geoffroy, et en présence de Payen, frère de Hugues, et Henri du Puiset, son parent.
(Archives de Loir et Cher)

Charte LII. 1208

Robert de Chartres fait accord avec les Templiers au sujet de la terre de la Bourdinière, à Saint Loup. Pour obtenir le pardon de ses injustices et de celles de ses ancêtres, il a joute 5 setiers de terre au Bois-Mivoye.

In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti. Amen.
Ego Robertus de Carnoto facio scire omnibus, tam presentibus quam futuris, quod quedam contentio erat inter me et fratres milicie templi, super quadam terra de Bordineria, quia predicti fratres dicebant quod homines mei versaverant eam cum sua terra, unde nec eram cognoscens.
Consilio autem virorum prudentum pacificata est contentio ista tali modo, quod dicti fratres dimittunt contentionem hanc mihi et hominibus meis, et condonant mihi et antecessoribus meis, si inde peccatum habuimus, et in quantum possunt, nos absolvunt.
Et ego R. pro remedio anime mee, et patris, et matris mee, et Odeline uxoris mee, et heredum meorum, dono Deo et fratribus milicie Templi, in perpetuam elemosinam, quoddam frustrum terre continens quinque sextercia et plenam minam et duos boissellos seminature quod seclet in territorio ville que dicitur nemus de Media-Viæ (1) et quod junctum fulco ad fulcum terre fratrum adjacet predictorum, cum omne quod in eo habeoet habere contendo et ego et heredes mei, tenendam libere et quiete, sicut elemosina potest liberius donari.
Hanc vero elemosinam laudavit et concessit Odelina, uxor mea, et filii mei et filie, scilicet Willelmus, Gaufridus, Ebrardus, Raginardus, Aaliz, Malthildis, Helois.
Ad hanc siquidem elemosinam faciendam affuit frater Robertus de Avelin, preceptor tunc temporis Areville, et frater Laurencius, et frater Gannus, et Willlelmus de Sancto Martino, et Philippus Martellus.
Ideoque quod hoc factum firmum et stabile in posterum permaneret, presentem cartulam sigilli mei testimonio confirmavi.
Actum autemest hoc publiee anno ab Incarnatione Domini M° CC° VIII°.
Archives Nationales, S 5000. N° 37, scellé d'un sceau en cire verte, armorié d'un écu à deux faces. Legende † : « S. ROBERTI DE CARNOTO »

Charte LIII. 10 décembre 1208

Approbation par Geoffroy, vicomte de Châteaudun, de la donation faite aux Templiers, par Richard Harenc, des prés voisins de leur prairie de la Boissière.

De Planchis Castriduni.
Ego Gaufridus, vicecomes Castriduni (1), notum faeio universis quod Ricardus Harenc, et Philipa, uxor ejus (2), et Adam, ipsorum filius, et Philippa, et Margarita, et Hanois, eorum filie, dederunt in elemosinam Deo et fratribus milicie Templi planchas quas habebant Castriduni, juxta pratum predictorum fratrum, apud Buxeriam.
Quod ut ratum semper permaneret, ego ad peticionem ipsius Richardi, assensu et voluntate Aaliz, vicecomitisse, hanc elemosinam que de meo feodo erat garantizandam manucepi et sibilli (sic) mei impressione munivi.
Actum Castriduni, in presencia domini Raginaldi, Carnotensis episcopi (3), et Raginaldi de Montemuralio, et Hervei Rufi, teste fratre Willelmo de Carnoto, et fratre Johanne Ruiliato, fratre Ascio, fratre Stephano de Varennella, fratre Raginaldo cappellano, et W illelmo Bruno, et Galterio, serviente fratrum Templi. Datum anno gracie M° CC° octavo, decimo die decembris.
Archives Nationales, S 5000, n° 16.

1. Vers 1176, Robert de Ver avait pris à rente une terre dépendant de l'abbaye Saint-Père, également située près du Bois-Mivoye. Parmi les témoins, Ebrard de Challet (Mss de la Bibliothèque de Chartres, volume 2, page 425).
2. En mars 1206, n. s. 1207, cette Philippe, épouse de Richard Harenc, est portée comme defunte, ayant succombé à une grave maladie : « Philippa, quondam uxor Richardi Harenc, militis, in extreme egritudinis lecto posita. » Ses trois filles, Philippa, Haoise et Petronnille, voulant alors se faire moniales à St-Avit, elle avait voulu leur constituer une dot. Elle avait confié ses ordes à des mandataires, qui, après sa mort : « prefate Philippe jam defuncte » s empressèrent de les exécuter. Adam Harenc, son fils, était aussi témoin. La présente donation, approuvée en 1208, par le vicomte de Châteaudun, avait donc eu lieu avant 1207, car Philippa est encore vivante et ses filles sont encore auprès d elle.
(Archives de la Maison-Dieu de Châteaudun, page 57.)

3. Mannier dans « Les Commanderies du grand prieuré de France » date cette charte de 1218, il transporte la virgule après decimo. Mais Regnauld de Moucon, évêque de Chartres, qui figure comme témoin, mourut le 6 des ides de décembre (le 8 décembre). Il faut donc de toute nécessité lire non 1218, mais 1208, le 10 décembre.

Charte LIV. Février 208 (N. S. 1209)

Garin de Marcillé fait accord avec Guillaume, fils de deffunte Anguille de Dammarie pour la terre de Pagnes.

Noverint universi quod Garinus de Marcillio quitavit Guillelmo, filio defunte Anguis de Domna-Maria, terram dictam Pagnes, de qua contentio fuit inter eos. Et hoc concesserunt uxor predicti G. Quinia, et Robinus, et Johannes, filii eorum.
Hanc quitacionen affirmaverunt prenominati et quod nullo modo prefatum Guillermum nec heredes ejus in aliquo vexarent.
His testibus : G. sacerdote de Domna-Maria, Guillelmo de Gambeis, Petro de Basternes, Garino Clarembaudo, Guillelmo Trochin, G. Milion de Broe, Radulfo clerico qui litteras scripsit.
Et ut hoc actum esset stabile sigillo G. Dronca, ballivi tunc domini regis de Aneto, confirmatum fuit.
Actum apud Anetum, anno gracie M° CC° VIII°, mense februario.
Archives Nationales, S. 4982, n° 10, originalen parchemin, sceau perdu.

Charte LV. Juillet 1209

Albert d'Ormoy, chanoine de Saint-Aignan d'Orléans, donne en pure aumône aux Templiers tous ses droits sur une maison à Chatonville. Les Templiers s'engagèrent à lui payer chaque année à Molitard douze deniers, monaie dunoise.

De hospicio de Chatonvilla
Raginaldus, Dei gratia Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem.
Ad universorum noticiam volumus pervenire quod constitutus in presentia nostra Albertus de Ulmeis, Beati-Aniani Aurelianensis canonicus, intuitu Dei et anime sue et parentum et antecessorum suorum remedio, quicquid habebat et capiebat in terra et hospicio Osanne, uxoris defuncti Johannis Clausarii de Chatenvilla, in Dunensi territorio, fratribus milicie Templi in puram et perpetuam concessit elemosinam, absque omni redibitione dicto Alberto vel ejus heredibus propter hoc faciendo.
Verumtamen nominati Templarii eidem Alberto et ipsius heredibus duodecim denarios Dunensis monete, in recognitione statute elemosine, apud Montem-Letardi, in domo ejusdem Alberti, in festo sancti Remigii, annuatim persolvent.
Hujus rei testes sunt : frater Hugo Margister, preceptor Areville, Willelmus capellanus, Theobaldus Barbet clericus, Hubertus quadrigarius, Willelmus coquus, Ricardus excubia, Teobaldus molendinarius.
Quod ut ratum firmumque permaneat, presentem, paginarn intestimonium nominis nostri caractere et sigilli impressione fecimus communiri.
Actum anno gratie M° CC° nono, mense julio.
Archives Nationales, S 5000, n° 10, original en parchemin scellé en cire verte.

Charte LVI. Aout 1209

Pierre de Laroche donne aux Templiers les cinq huitièmes du moulin de Sours qu'il avait par droit d'aînesse, et 20 arpents de terre arable. Il reçu en compensation 132 livres parisis. Simon, châtelain de Néaufle, confirma l'acte de son vassal.

In nomine Sancte et individue Trinitatis Amen.
Ego Simon, castellanus de Neaufle, notum facio universis, presentibus pariter et futuris, quod cum Petrus de Larroche, et Willelmus frater ejus, de feodo meo molendinum juxta Sour et pratum ante dictum molendinum insimul possederent, ita quod dictus Petrus, jure primogeniture, ex proventibus dictorum prati et molendini perciperet quinque partes, et Willelmus frater ipsius tres, idem Petrus, pro salute anime sue et suorum, dedit et concessit fratribus milicie Templi quicquid juris habebat, in prato scilie et et molendino supradictis, et ita dicti fratres de omnibus expensis et constamentis prati et molendini solvent quinque partes, et Villelmus dictorum frater quidem tres partes solvet, et quicquid juris habet in supradictis prato scilicet et molendino ipse et heredes sui in feodum tenebunt a fratribus memoratis.
Viginti insuper arpenta terre arabilis, que idem Petrus juxta predictum molendinum solus sine participe possidebat, dédit et concessit eisdem fratribus in perpetuam elemosinam possidenda ; dicti vero fratres pro donatione ista centum triginta duas libras parisiensium dederunt Petro supradicto.
Hanc autem donationem uxor dicti Petri voluit et concessit, et Willelmus, frater ipsius Petri, et omnes illi qui in rebus predictis jus aliquod jure hereditario expectabant.
Ego eciam, de cujus feodo res movent supradicte, hoc volui et concessi, et ad peticionem partium, ut firmum sit et stabile permaneat, presentem paginam sigilli nostri munimine confirmavi.
Actum Parisius, anno Domini M° CC° nono, mense augusto.
Archives Nationales, S. 4977, n° 15, original en parchemin avec lacs de soie rouge. Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 118 v°.

Charte LVII. Mars 1210. (N. S. 1211)

Jean d'Autheuil et la vicomtesse de Mantes, son épouse, donnent à l'Hôpital 20 sols de rente à prendre sur leurs revenus, le jour de Saint-Martin (1).


Ph. Dei gratia Francierex
Noverint universi, ad quos littere presentes per venerint, quod Johannes de Autolio et vicecomitissa Medunte, uxor sua, in presentia nostra constituti, vigenti solidos redditus quos Robertus, quondam vicecomes Medunte, dedit in elemosinam fratribus Hospitalis, assignaverunt dictis fratribus capiendos singulis annis ad festum Sancti Remigii, in censibus et redditibus suis Sancti-Martini.
Quod ut firmum sit et stabile, ad preces et petitionem predictorum Johannis de Autolio et uxoris sue, paginam istam confirmamus.
Actum Medunte, anno Domini M° CC° decimo, mense martio.
Archives Nationales. S. 4982, n° 2, orignal en parchemin, et n° 3, vidimus de 1312.
1. Bibliothèque Mazarine, Mss. 3367, folio 129.

Charte LVIII. Mars 1211 (N. S. 1212)

Jean Le Roux, chevalier, donne aux Templiers tous les cens, rentes et usages que lui devait Guillaume de Lisle à Brou. Gohier de Lanneray, seigneur féodal, confirme et garantit cette donation.

Ego Goherius de Lennereio (1) notum facio omnibus, tam futuris quam presentibus, quod Johannes Ruffus, miles, pro amore Dei et anime sue et animarum parentum et antecessorum suorum remedio, laudantibus et concedentibus Hoarde, uxore sua, et filio suo Herberto, et filiabus suis Aales, Isabella et Odelina, dedit et in perpetuam elemosinam assignavit et concesit Deo et fratribus militie Templi census omnes, et redibitiones, et consuetudines omnimodas quas eidem Johanni debebat teneura Guillermi de Insula, quam teneuram dedit jampridem eisdem fratribus Templi prefatus Guillelmus de Insula, sitam in veteri foro, apud Braiotum, salva tamen via quadam communi Raginaldo majori et fratribus Templi, et remanente in statu in quo antea fuit.
Donum preterea predictum quittavit et concessit sepedictis fratribus Templi Raginaldus, major predicte censive.
Ego autem de cujus feodo dictus Johannes Ruffus tenebat donum predictum, ad ipsius Johannis petitionem et preces, qui etiam presentibus litteris sigilli sui munimen apposuit, sepedictum donum volui, approbavi et concessi, et dietis fratribus Templi garantire manucepi.
Quod ut in perpetuum stabile sit et firmum, litteris presentibus commendavi, et sigilli mei impressione confirmavi.
Testes sunt : frater Raginaldus Paganus, frater Frodo, fr. Michael, templarii, Gaufridus de Villerfroen, Girardus de Boarvilla.
Actum autem fuit hoc anno Incarnation is millesimo ducentesimo undecimo, mense martii.
Archives Nationales. S. 5005, n° 4.
1. Gohier de Lanneray, comme seigneur féodal, et Letgarde, son épouse, consentirent à la donation faite par Marie, veuve de Eudes Saunier, des cens de Saint-Maurice de Mesfontaine sur le territoire de Senneville et de Bosonville, à l'abbaye de Saint-Père, avril 1209.
En 1227, ils confirment une autre donation de cens à la même abbaye, faite par Pierre « de Jurere », Julienne, sa femme, et Améline, sa fille, en présence de Gervais de Manou, de Ernaud des Yys et de Gervais de Nogent.
(Bibliothèque Nationale, mss. 5185, I, folio 404.

Charte LIX. 1212

Gaston Brule abandonne aux Templiers deux arpents de terre aux Groslières, de Chataincourt, et reçoit en échange trois setiers de blé sur le moulin de Taveion que son serf Arnoul Botefol leur avait donné.

Sciant omnes, tam futuri quam presentes, quod ego Gatho Brusle dedi et concessi beate Marie et fratribus milicie Templi duo agripenna terre in feodo Grolieriarum, juxta Foveam-Fundatam, que ego emi de Leiart de Ponte.
Et predieti fratres dimiserunt michi et heredibus meis tria sextaria annone que Arnulphus Botefol, servus meus, dederat eisdem fratribus in molendino de Taveion.
Unde michi et heredibus meis predieti fratres reddent annuatim, in inventione sancti Stephani prothomartiris, tres denarios censuales Parisiensis monete ; quos, nisi michi vel heredibus meis reddiderint, super terrain meam justitiam exercebo... sigilli mei impressione roboravi.
Actum anno gratie M° CC° XII°.
Archives Nationales, S. 4982, n° 9, parchemin autrefois scellé.

Charte LX. 25 juillet - juin 1213

Innocent III donne mandat pour juger le différend survenu entre les Templiers et Guillaume de Foillet sur la jouissance de plusieurs bois ; par l'accord conclu l'année suivante, juin 1213, celui-ci s'engage à servir 25 sols parisis de rente aux Templiers.

lnnocentius episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis abbati, priorisancte Genovefe et magistro Theobaldo, canonico Parisiensi, salutem et aspotolicam benedictionem.
Sicut dilecti filii fratres milicie Templi sua nobis conquestione monstrarunt, Guillelmus de Foillet, miles, et quidam alii diocesis Carnotensis supra quibusdam nemoribus et rebus aliis injuriantur eisdem.
Quocirca discretioni vestre per apostolica scripta mandamus quatenus, partibus convocatis, audiatis hinc inde proposita, et quod justum fuerit, appellatione postposita, decernatis, facientes quod decreveritis per censuram ecclessiasticam firmiter observari.
Testes autem qui fuerint nominati, si se gratia, odio vel timore subtraxerint, per censuram eamdem, cessante appellatione, cogatis veritati testimonium perhibere.
Quod si non omnes hiis exequendis potueritis interesse, duo vestrum ea nichilominus exequantur.
Data apud Criptam-Ferratam, VIII kalendas septembris, pontificatus nostri anno quarto decimo.
Archives Nationales, S. 4983, n° 48, autrefois scellé de 3 sceaux.
L'accord fut conclu l'année suivante : « Inde amicabilis compositio quod memoratus Guillelmus tenetur dictis Templariis assignare viginti quinque solidos Parisiensium redditus in loco competenti, et dare litteras domini in cujus feodo predicta fuit assignatio... Templarii vero remiserunt eis litem, etc.
Actum anno Domini MCC° tercio decimo, mense junio. »

Charte LXI. Janvier 1212 (N. S. 1213)

Pierre de Richebourg, chevalier, demande à l'évêque de Chartres de vouloir bien confirmer le don qu'il avait fait aux Templiers de la dîme recemment acquise de Philippe, archidiacre de Poissy.

R. Dei gratia Carnotensis episcopus, omnibus presentem paginam intuentibus, salutem in Domino.
Petiit a nobis dilectus noster Petrus de Richebore, miles (1), ut quandam decimam quam a karissimo nostro Philippo, Pissiacence archidiacono, aquisierat, fratribus milicie Templi, quibus decimam eamdem contulerat, sicut in ipsius Petri litteris inspeximus, vellemus confirmare.
Nos vero elemosine beneficium nolentes eludere, nec dilecti nostri Petri preces preterire, ad ipsius instanciam, dictam decimam prefatis Templi fratribus in perpetuum habendam benigne confirmamus, sicut ostendunt presentes littere nostro sigillo consignate.
Porro quicumque nominatos fratres Templi super decima ista de cetero molestare quocumque modo presumpserit, nos, ad ipsorum peticionem, de presumptore quolibet, sub nostra jurisdictione constituto, justicie plenitudinem tenebimur.
Datum anno Incarnationis Dominice millesimo ducentesimo duodecimo, mense januario.
Archives Nationales, S 4999, n° 50, parchemin, le sceau sur double queue de parchemin perdu.
1. Le Cartutaire des Vaux de Cernay nous fait connaître un Pierre de Richebourg, « de Divite-Burgo », encore appelé de la Foret, qui avec sa femme Jeanne approuve et confirme de son sceau une vente faite à ladite abbaye parsymon de Ramboil, en février (I, pages 390 et 391).
Un Pierre de Richeborch est témoin, en 1195, d une donation de 60 sous de rente pour la construction de la cathédrale de Chartres, par Manasses Mauvoisin, son oncle.
(Cartulaire de N. D. I, page 253).
M. L. Merlet à la table en fait un chanoine, mais rien ne l'indique dans la charte.

Charte LXII. Mars 1212 (N. S. 1213)

Les Templiers abandonnent l'usage qu'ils avaient du bois vif et du panage dans le bois du Bouchet, etc., sauf quelques réserves, et en compensation le vicomte de Châteaudun leur donne à perpétuité 45 arpents dans ledit bois, mais il y conserve le droit de poursuite des bêtes fauves pendant ses chasses.

In nomine sancte et individue Trinitatis, amen.
Ego Galfridus, vicecomes Castriduni, notum facio omnibus, tam futuris quam presentibus, quod fratres milicie Templi ad herbergamentum ipsorum fratrum de Materaz, et habebant vivum nemus in bosco meo, qui dicitur Faium Boscheti, et mortuum nemus ad omne usagium suum de Materaz, et pasturagium suum ad omnes pecudes suas, et pasnagium ad suos porcos, et fosgeriam intra terrain et extra ; homines vero fratrum de Materaz habebant mortuum nemus in dicto bosco ad omnemusum suum, et pasturagium omnibus pecudibus suis, et pasnagium porcorum suorum et fosgeriam supra terram.
Sciendum est autem quod nec fratres de Materaz, nec sui homines, habere poterant capras vel hedos in dicto bosco.
Contigit autem postea contentionem oriri super hiis inter me et fratres militie Templi, que sopita fuit per compromissionem factam ab utraque parte in venerabiles viros scilicet abbatem de Sancto-Calles et Petrum de Terniaco, ex parte mea,et dominum Guillelmum Mener et Bartholomeum Droconem, ex parte dictorum fratrum electos ; et insuper, de assensu utriusque partis, in dominum Hamelinum de Roorte.
Dicti vero fratres, ad dictum et consilium compromissariorum, mihi et heredibus meis quittaverunt in perpetuum vivum boscum quem habebant ad suum herbergamentum de Materaz, et pasnagium quod ipsi et homines sui habebant in dicto bosco, retentis sibi et hominibus suis istis consuetudinibus, scilicet mortuo nemore ad usagium suum et suorum hominum, et pasturagio ad omnes pecudes suas et hominum suorum, et fosgeria sibi ipsi intra terram et extra et hominibus suis extra terram.
Ego vero perdictum compromissarium eisdem fratribus pro ista quittatione dedi et concessi quadraginta quinque arpenta de eodem bosco, in uno tenenti, libere et quiete in perpetuum possidenda, ita quod dicti fratres in illis quadraginta arpentis poterunt extirpare vel quidquid voluerint facere.
Ego autem vexare vel in causam trahere non potero, neque meus heres, dictos fratres aut homines suos, pro aliquo facto quod fecerint de illo bosco vel in illo bosco ; mihi autem et heredibus meis licebit sequi et capere in illo bosco cervum, bischiam, aprum, leam, caprum et capram.
Ego autem sive meus heres contra omnes gentes teneor garentizare donum istud.
Quod ut perpetuum robur obtineat, presentem paginam sigilli mei munimine confirmavi, actum anno Domini M° CC° duodecimo, mense marcii.
Archives Nationales, S 5001, n° 37.
Original en parchemin, scellé en cire verte sur soie rouge ; publié dans le Bulletin de la Société Danoise, 1893, page 399.

Charte LXIII. 1213

Isabelle, épouse d'Osmond de Chaumont, donne aux frères de l'Hôpital de Champagne, sur sa métairie de Serville (canton d'Anet), deux setiers de grains. Michel Louis de Dreux, son frère, confirme cette donation.

R. Curie Carnotensis officialis, omnibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem.
Noverint universi quod dominus Michael Loois de Drocis dedit Deo et sancto Hospitali Jerusolimitano, pro remedio anime sue et antecessorum suorum, duos sextarios annone annuatim, quos venerabilis soror ejus domina Isabel, uxor domini Osmundi de Chaumont, assignavit fratribus de Campania in suo guegnagio de Sarvilla reddendos annuatim infra octabas saneti Remigii.
Quod ut ratum et stabile in perpetuum perseveret, ad peticionem utriusque partis, presentes litteras sigilli curie Carnotensis munimine fecimus roborari.
Actum anno gratie millesimo ducentesimo tercio decimo.
Archives Nationales, S. 4982, n° 8, parchemin autrefois scellé.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 117.

Charte LXIII.Aout 1213

Le chevalier Olivier Bigneline, fidèle du comte Thibaud, donne aux Templiers 40 sous dunois sur le four de la Ferté-Villeneuil.

Ego Theobaldus, Blesis et Claremontis comes, omnibus notum facio quod Oliverius Bigneline, miles, fidelis meus, pro amore Dei et pro remedio anime sue, dedit fratribus milicie Templi quadraginta solidos Dunensium, in furno Firmitatis Villenolii annuatim capiendos, cum quinque solidis quos prius habebant in eodem furno, ex dono Hugonis, avunculi dicti Oliverii, et sic in illo furno habent XLV solidos ipsis in Purificacione beate Marie singulis annis persolvendos.
Ego vero, de cujus feodo hoc movet, ad preces et peticionem dicti Oliverii, donum et elemosinam istam laudavi, volui et concessi, litteris commendavi, et sigilli mei munimine roboravi.
Actum anno Domini M° CC° tercio decimo, mense augusto.
Datum per manum Terrici, cancellarii mei.
Archives Nationales, S 5000. A, n° 14, parchemin muni de lacs de soie rouge.

Charte LXIV. Novembre 1214

Acte en parchemin et en langue latine par lequel Robert, Pierre et Sulpice Prévost, reconnaissent avoir vendu aux frères du Temple de Salomon, à Villedieu, un demi muid de blé à prendre sur la grange dudit Temple, aux chastelets, passé l'an 1211 au mois de novembre et scellé (1).
1. Bibliothèque Mazarine, mss, 3367, folio 69, v°.

Charte LXV. 31 juillet 1214 et 1219

Une contestation s'était élevée entre les Bénédictins et les Templiers au sujet des dîmes de Saint-Martin au Val, de Bonville et de Sours. L'abbé de Sainte-Geneviève, juge délégué par le pape, ayant prononcé une sentence injuste, le pape Innocent casse le jugement et confie la cause à Vulgrin, abbé de Saint-Euverte et aux doyen et sous-doyen d'Orléans. Un accord amiable fut conclu. Les Templiers de Bonville paieront la 21e gerbe, et ceux de Sours la 42e, pour les terres qu'ils cultiveront eux-mêmes.

Omnibus presentem paginam inspecturis, fratres capituli Majoris Monasterii et frater Hugo, eorum humilis minister, salutem in salutis auctore.
Ad universorum noticiam volumus pervenire quod composicionem factam coram viris venerabilibus et discretis abbati Sancti-Euvercii, decano et subdecano Aurelianensibus a domino papa judicibus delegatis (1), per procuratorem nostrum Johannem, domus nostre de Carnoto prepositum, et per fratrem Ursionem Marquis, procuratorem fratrum milicie Templi ratam et firmam habemus ac volumus in perpetuum observari.
Forma autem compositionis hec est: Wlgrinus, abbas Sancti-Euvercii, Fulco decanus, Paganus subdecanus Aurelianenses, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino.
Noveritis nos mandatum apostolicum suscepisse in hac forma : Innocentius episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis abbati Sancti-Euvercii et decano et subdecano Aurelianensi, salutem et apostolicam benedictionem, Dilecti filii Sancti Martini de Valle Carnoti et de Melleio priores, nobis significare curarunt quod cum inter ipsos, ex una parte, et fratres milicie Templi de Bonville et de Soors, Carnotensis diocesis, ex altera, super quibusdam decimis coram abbate Sancte-Genovefe Parisiensis et conjudicibus suis, auctoritate nostra, questio verteretur, idem, sentientes indebite se gravari, nostram audientiam appellarunt.
Dicti vero judices, in causa perperam procedentes, iniquam contra eos sententiam promulgarunt.
Quocira discrecioni vestre per apostolica scripta mandamus quatinus de appellatione legitime cognoscatis.
Tu, denique, fili abbas, super te ipso et credito tibi grege taliter vigilare procures, extirpando vicia et plantando virtutes, ut in novissimo districti examinis die, coram tremendo judice, qui reddet unicuique secundum opera sua, dignam possis reddere rationem.
Datum Laterani, quinto iclus decembris, Pontificatus nostri anno sexto decimo.
Hujus auctoritate mandati, in vigilia beati Petri ad vincula, utriusque partis procuratoribus in nostra presentia constitutis, et nobis exhibentibus litteras in hac forma : Viris venerabilibus et discretis abbati Sancti-Euvercii, decano et subdecano Aurelianensibus nos fratres capituli Majoris Monasterii et ego Hugo, eorum humilis minister, salutem et orationes in Xristo.
In causa que vertitur coram vobis, auctoritate apostolica, inter priores nostros de Carnoto et de Melleio, ex una parte, et fratres milicie Templi de Soors et de Bonvilla, ex alia, dilectum fratrem nostrum Johannem, domus nostre de Carnoto prepositum, procuratorem constituimus ad agendum, transigendum, componendum, quantum videlicet ad hanc diem jovis, scilicet vigiliam beati Petri ad vincula, pertinet, quicquid ipso procurante in ea causa et eodem die, compositione vel judicio, coram vobis actum fuerit, fatum habituri et pro eo judicatum solvi promittimus et hoc vobis et parti adverse significamus. Valete.
Viris venerabilibus et discretis abbati Sancti-Euvercii, et decano et subdecano Aurelianensibus, frater Andréas de Coloors, domorum Templi in Francia preceptor, salutem in Domino.
Noveritis quod in causa que vertitur inter fratres milicie Templi, ex una parte, et Sancti-Martini Carnotensis et de Melleio priores et monachos, ex alia, fratrem Hugonem Marquis constituimus procuratorem, quicquid super hoc fecerit, compositione vel judicio et alio modo ratum habituri et hoc parte adverse significamus.
Amicabitis composicio super predicta causa intervenit in hunc modum quod fratres milicie Templi in territorio de Bonvilla, de terris jam adquisitis et in posterum adquirendis, equas colunt et equas excolent in posterum, quamdiu excolent eas propriis laboribus vel sumptibus, solvent loco decime vicesimam primam gelinam, ita quod eam in campis dimittent monachis Sancti-Martini de Valle Carnoti pro solutione decimarum, et eodem modo fiet de leguminibus et viciis, hoc excepto quod de vericli vicia, quamdiu extabit in campo, licitum erit Templariis sumere ad usus equorum suorum.
De territorio vero de Soors, pro eo quod dicti Temqdarii et monachi de Melleio communiter soliti sunt ibi decimas percipere, ita ordinatum est et consensum a predictis procuratoribus quod quocies Templarii percipient quadraginta et unam gelinas, de terris adquisitis et adquirendis in posterum, quas excolent propriis sumptibus vel laboribus, in predicto territorio, quamdiu excolent eas propriis laboribus vel sumptibus, quadragesimam secundam relinquent in campis monachis de Melleio.
Et eodem modo fiet de leguminibus et viciis, hoc excepto quod de viridi vicia, quamdiu extabit in campo, licitum erit Templariis sumere ad usus equorum suorum.
De numeratione facienda, ita provisum est et consensum a procuratoribus quod in inicio messium prima ebdomada vel proxima precedenti, si Sancti-Martini et de Melleio priores vel eorum nuncii venerint ad domos Templi de Soors et de Bonvilla, et hoc petierint a preceptoribus earumdem domorum dicti preceptores fratri Templario, quem preficient collectioni messium, illo anno precipient, in virtute obedientie, predictis prioribus vel eorum nuntiis presentibus, quod secundum hanc formam compositionis fideliter numerabit, et portionem monachorum que eos continget, secundum hujus composicionis formam,relinquet in campis.
Si vero aliquem vel aliquos, qui fratres non sint, collectioni messium prefecerint, hoc idem precipient eis et eciam fidem ab eis recipient, presentibus predictis prioribus vel eorum nunciis, si hoc exegerint, de predictis fideliter excipiendis.
Si vero nuncius monachorum vel ipsi monachi interesse voluerint numerationi gelinarum, quando numerabuntur in campis a Templariis vel eorum mandato interesse poterunt, sed nec vocare eos tenebuntur Templarii, nec expectare ad numerationem faciendam vel bladum asportandum.
De lino et canabo et aliis minutis decimis nichil fuit determinatum.
Actum Aurelianis, coram nobis, in vigilia S. Petri aci vincula, Incarnati Verbi anno M. CC. XIV. Actum anno Dominice Incarnationis M. CC. XIX.
Archives Nationales, M. 14, n° 35. Parchemin, les 2 sceaux brisés en cire verte sur lacs de soie rouge.
— Ibidem, S. 4999, A, n° 57, commence au mot Wlgrinus.
— Sommaire, Archives d'Orléans, Inventaire manuscrit des titres de Bonne-Nouvelle.
1. Grâce à ce même principe de la souveraineté suprême et universelle du Saint-Siège, alors si universellement admis, Robert, chanoine et chambrier de Chartres, réglait, cette même année 1214, en qualité d'arbitre nommé par le pape, un différend survenu entre le chapitre d'Evreux et Richard d'Harcourt, au sujet du droit de patronage de l'église de Sainte-Colombe.
Trois autres chanoines de Chartres avaient été aussi nommés par Innocent III pour juger du meurtre d'un chanoine d'Evreux, commis dans la cathédrale par ce même Richard d'Harcourt, sieur d'Avrilly, et son père, Richard n'ayant pas comparu fut excommunié ; il fut cependant absout en octobre 1211.
Histoire de la Commanderie de Saint-Etienne de Renneville, par l'abbé C. Guéry, page 41.

Charte LXVI. Septembre 1215.

Ameline de Corilet donne aux chevaliers de l'Hôpital la dîme de tout le territoire situé près de la forêt du Corilet.

Raginaldus, Dei gratia Carnotensis episcopus, omnibus ... Ad universorum cognitionem perveniat quod nobilis mulier Amelina de Corileto et Raginaldus frater suus, assensu Raginaldi de Martilleio, militis, mariti ipsius Ameline, dederunt in perpetuam elemosinam sancte domui Hospitalis Jerhosolimitane totam decimam totius territorii, siti juxta nemus Corileti, sicut proten ditur via que est ante Vovam, usque ad quamdam metam ipsius territorii et Lupiboeti, et a via que protenditur a Lupoboeto et tendit versus Piretum usque ad viam Vindocinensem.
Dominus autem Cornilletus, de eujus feodo predicta movetur decima, istam elemosinam benigne concessit... Hoc etiam in manu fratris Godefridi affidavit... Actum anno gratiæ M. CC. XV, mense septembri.
Archives Nationales, S. 4999 A, n° 35, original en parchemin avec lacs de soie verte, rouge et bleue.

Charte LXVII. 1216

Accord entre les frères de la Villedieu de Manon et Gervais de Manou touchant les droits d'usage et pasturage dans les bois dudit Manou prétendu par lesdits frères, tant pour eux que pour leurs vassaux, et qui leur est cédé par ledit Gervais avec une partie du bois de Maurepast.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 89 v°.

Cyrographum
Noverint presentes et futuri quod cum discordia habita sit inter fratres Hospitalis de Villa-Dei de Manou, ex una parte, et Gervasium de Manou, ex alia, super nemoribus in quibus dicti fratres Hospitalis et habebant et habent suum usum ad se et ad homines suos, scilicet vivum boscum per liberationem servientis, ad usum domorum faciendarum, et mortuum boscum sine liberatione, ad usum calefactionis, et pastum ad bestias suas, et hominum suorum.
Post modum autem prefati fratres et Gervasius super hiis concordati sunt in hunc modum: Gervasius siquidem de Manou, annuente Symone, fratre suo, et Matheio, nepote ipsorum, et Guillelmo Moistard, et Rogerio Florie, et Guillelmo Sabele, concedit dictis fratribus Hospitalis in perpetuam helemosinam... totam integre scilicet tam fundum terre quam boscum supra terram... sicut monstrata fuit, ex una scilicet parte, usque ad doitum de Oresme, et ex alia parte usque ad doitum de Herici, et alneium Pigale, et partem eorum de bosco de Malrepast.... Alie autem partes remanent Gervasio et heredibus suis....
Ipsi aut alii non poterunt eas partes ponere in manu alterius religionis quam Hospitalis, nec in manu domini de Pertico, nec in manu domini de Castello-Novo, nec in manu domini de Feritate.... Gervasius tradet terram de feodo de Malrepast ad hostisias quibuscumque voluerit, et ipsi erunt hospites fratrum Hospitalis, ad consuetudines de Villa-Dei, et dicti fratres habebunt, de singulo hospite VI denarios de revestimentis et II denarios de censu ; et mortalliam et totam justiciam capiet Gervasius.
Preterea sciendum est quod fratrum Hospitalis sunt tanquam propria in Villa-Dei sanguis, raptus, fur et duellum et harum justicia.... Ego autem G. antedictus presens scriptum sigillo meo confirmavi, et sigillo Symonis de Islou, domini dicti feodi, feci confirmari.
Actum anno Domini MCC sexto decimo.
Archives Nationales, S. 4983, n° 9, avec un cordon en fil rose.

Charte LXVIII. 30 mai 1216

Le pape Honorius III confirme la sentence prononcée contre le vicomte de Châteaudun par l'abbé de Sainte-Geneviève.

Honorius episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis magistro ac fratribus militie Templi, salutem et aposto licam benedictionem.
Cum a nobis petitur quod justum est et honestum, tam vigor equitatis quam ordo exigit rationis ut id per sollicitudinem officii nostri ad debitum perducatur effectum.
Ea propter, dilecti in Domino filii, vestris justis precibus grato concurrentes assensu, difinitivam sententiam quam dilecti filii abbas Sancte-Genevofe et conjudices ejus pro vobis contra nobilem virum vicecomitem Castridunensem super quibusdam aquis, nemoribus et rebus aliis, auctoritate apostolica rationabiliter protulerunt, sicut est justa, nec legitima appellatione suspensa, auctoritate apostolica confirmamus et presentis scripti patrocinio communimus.
Nulli ergo omnino hominum liceat hanc paginam nostre confirmationis infringere vel ei ausu temerario contraire.
Si quis autem hoc attemptare presumpserit, indignationem omnipotentis Dei et beatorum Petri et Pauli apostolorum ejus se noverit incursurum.
Datum Anagnie, III kalandes, junii, pontificatus nostri anno primo.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 34, original en parchemin. Bulle sur soie rouge et jaune.

Charte LXIX. Février 1216 (N.-S. 1217).

Transfert par Etienne du Pont d'une créance de 12 deniers de cens que lui devait Arnoul Oson de Châteaudun sur la ferme de Vauroux. Robert de Mambrolles, seigneur féodal, l'approuve et le confirme de son sceau.

Ego Robertus de Manberolis, miles, notum facio omnibus tam futuris quam presentibus quod Stephanus de Ponte (1), miles, pro amore Dei et remedio anime sue et parentum et antecessorum suorum, laudantibus et concedentibus Mabilia uxore sua, et Hodeardi sorore sua, et marito Hodeardis Gaufrido de Vado, duodecim denarios censuales, cum omnimoda redibitione ad eumdem censum pertinente, quos Arnulphus Osou (2) de Castriduno debebat eidem Stephano, pro totali teneura sua de Vallerioul, Deo et fratribus milicie Templi, in puram et perpetuam elemosinam dedit in perpetuum et concessit, testibus his : Bernardo de Bullou et Guillelmo Galleir, militibus, Roberto de Bonavalle, Johanne Rossel, Gilduino Tossel, Petro Osou, Roberto Osou et Radulpho Beniliveinge.
Ego autem, de cujus feodo prefatum censum tenebat Stephanus de Ponte predictus, ad ejusdem Stephani hominis mei petitionem et preces, donum illud volui, approbavi et concessi, ita quod super feodi mei residuum capiam integraliter totum servitium meum.
Quod ut in perpetuum stabile sit ac firmum litteris id ipsum commendavi presentibus ac sigilli mei presenti munimine confirmavi.
Actum anno gratie millesimo ducentesimo sextodecimo, mense februario.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 66, original en parchemin scellé sur soie rouge, blanche et verte, d'un sceau à moitié brisé, armorié de six burelles semées de fleurs de lis.
1. Etienne du Pont, chevalier, que nous trouvons ici avec sa femme Mabile et sa sœur Hodearde, épouse de Geoffroy du Guet, donna en mars 1242 (N.-S. 1243) à l'Hôtel-Dieu de Châteaudun 12 deniers de cens ; et, en février de la même année, avait approuvé la vente de la vigne de la Guimardière, située dans sa censive ; enfin en décembre 1245, il aumôna au même établissement une rente de cinq setiers, moitié froment, moitié avoine, sur une dime qu'il possédait à Rengi et sur la forêt de Gohory.
Archives de la Maison-Dieu de Châteaudun.
2. Arnoul Osou, ou Oson, habitait en 1209 une maison sise à Châteaudun, rue ou faubourg de la Panceria, chargée de 12 deniers de cens envers la Maison-Dieu de la même ville.
Archives de la Maison-Dieu, page 60.

Charte LXX. Mars 1217 (N.-S. 1218)

Sentence condamnant Geoffroy IV, vicomte de Châteaudun, à payer 80 marcs pour les dommages qu'il a causés aux Templiers, et à rendre à leurs hommes ce qu'il leur avait enlevé, à ne plus faucher les marais d'Aiyues-Morte ou Mortève, et à cesser toutes ses injustes violences.

Innomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, amen. Nos, ego videlicet J. abbas et ego, F. prior Sancte-Genovefe Parisiensis, judices a sede apostolica delegati super querelis que vertuntur inter fratres milicie Templi, ex una parte, et vicecomitem Castriduni, ex altera, tertio conjudice nostro priore Sancti-Elegii absente et legitime excusato, lite contestata, testibus hinc inde receptis et at testacionibus publicatis, auditis hinc inde coram nobis propositis et omnibus aliis rite actis, habito bonorum virorum concilio, condempnamus dictum vicecomitem ad restituendum Templariis duos equos, quorum unum abstulit violenter Gileberto Roselli, homini Templariorum, alium Abbati, homini Templariorum, et ad restituendum quadrigam unam quam eidem Abbati homini Templariorum abstulit violenter ; condempnamus etiam enmdem vicecomitem fratribus Templi ad restituendum XXX solidos, quos extorsit violenter a quodam homine Templariorum, qui dicitur Gener La Pigine, et ad restituendum marrimia (?) ad valenciam IV librarum, que abstulit eidem homini, scilicet Gener La Pigine.
Item decernimus vice-comitem contra justiciam in grave prejudicium Templariorum cepisse et incarceravisse fossarios, qui faciebant fossata Templariorum.
Item, cum probatum sit coram nobis evidenter dictum vicecomitem contra jus Templariorum fecisse falcari et curari aquam, que vulgo dicitur Aqua-Mortua, que fluit juxta molendinos Templariorum, qui dicuntur molendini de Buxeria, unde multum dampnificati sunt Templarii, condempnamus, per diffinitivam sententiam, dictum vicecomitem non posse facere falcari vel curaridictam Aquam-Mortuam, ab abbario (1) quod est in prato Arnulfi Veteris-Auris supra, usque ad aquam que fluit ad dictos molendinos.
Item condempnamus dictum vicecomitem cessare a vendicione et extirpatione nemorum suorum, que dicuntur Deffensus-Vicecomitis, in quibus dicti fratres habent usuagia sua et pasturas porcorum suorum, donec assignaverit eis competentem satisfactionem de usagiis suis et pasturis ; decernimus etiam deffinitive dictum vicecomitem injuste cepisse homines Templariorum, videlicet Natalegrum, prepositum Templariorum, et Guillelmum et Hogerium, et quitare debere omnes plegios quos habet pro hominibus predictis.
Item, cum probatum sit dictum vicecomitem in grave prejudicium Templariorum contra justiciam obturasse antiquas vias et cheminos, videlicet cheminum qui de villa Templariorum que dicitur Templum protenditur ad Montem-Dublellum, et cheminum qui de Templo protenditur ad Arevillam, et cheminum qui de Templo protenditur ad Castridunum, decernimus per diffinitivam sententiam obturationes et impedimenta dictarum viarum et cheminorum amovenda.
Interdicentes auctoritate apostolica dicto vicecomiti ne similia predictis vel alicui predictorum de cetero attendare présumat.
Item, facta taxatione et recepta probatione debita, secundum formam juris condempnamus dictum vicecomitem Templariis in octoginta marchis, pro dampnis que eis provenerunt ex predictis violenciis, sibi et suis hominibus, illatis a dicto vicecomite.
Item facta estimatione et taxatione injuriarum que illate sunt eis a dicto vicecomite in rebus predictis, nec non in recepta probatione debita, secundum formam juris condempnamus dictum vicecomitem in octoginta marchis pro injuriis.
Hanc autem sententiam tulimus pro Templariis contra vicecomitem absentem per contumaciam, presente procuratore Templariorum et prout debuit expectante.
Actum anno Domini MCC° septimo decimo, mense marcio.
Archives Nationales, S. 5001, n° 27, original en parchemin. — M. 14, n° 36, original en parchemin scellé de 2 sceaux ogivaux.:
— Le premier: † .SIGIL JOHANNIS ABBATIS. SCE. GENOVEFE (un abbé tenant un livre)
— Le second: † . S. FVLCONIS PRIORIS SCE. GENOVEFE.
1. Pour Ambario. — Ambarium, ambitus seu septum ad munimentum, (Diu Cange). Ce mot signifie dans la circonstance une sorte de digue ou de chaussée, un obstacle ou embarras quelconque.

Charte LXXI. Juillet 1218.

Nicolas Le Cler, avec l'assentiment de ses frères et sœurs, de ses neveux et nièces donne à l'Hôpital huit arpents de terre à Ecuble.

Noverint universi presentem paginam inspecturi quod ego Nicolaus Clericus dono, pro salute animarum patris et matris mee, Hospitalariis Jerusalem octo arpennos terre site in territorio d'Escuble, pacifice in perpetuum possidendos ; dicti vero Hospitalarii de caritate sua mihi partem maximam largiuntur.
Donum vero istud concedit Nivaldus, frater meus, de quo dictam terram teneo.
Similiter Johannes, frater meus, concedit hoc.
Ego vero et isti fratres mei omnibus diebus vite nostre donum istud debemus garantizare, et sorores mee, videlicet Isabel et Eufermia, donum istud concedunt, et nepotes mei, scilicet Willelmus et Germundus, et neptes mee, Isabel et Juliana.
Actum mense julii annogracie M° CC° octavo decimo (1).
Archives Nationales, S. 4977, n° 18 et 20, original en parchemin, autrefois scellé sur double queue en parchemin.
1. Cet acte fut ratifié par Heremberg de Boutigny comme seigneur féodal.
Bibliothèque Mazarine, mss, 3367, folio 140, v°

Charte LXXII. Octobre 1218.

Bouchard, seigneur de Mulleri, donne au Temple un hébergement situé à Gallardon, franc de toute redevance et servitude.

Ego Buchardus, dominus Malleri, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis quod ego, assensu nobilis domine Matildis, uxoris mee, et heredum nostrorum, pro remedio anime mee et antecessorum meorum, do et concedo Deo et fratribus milicie Templi Salomonis in perpetuam elemosinam, Gualardoni, herbergamentum quod Willelmus Monachus et Agnes, uxor ejus, possident, situm ante domum Haguenonnis, ex alia parte vie, omnino liberum et quitum ab omnibus consuetudinibus et omnibus rebus, ut Willelmus Monachus, et Agnes, uxor ejus, et eorum heredes et alii quilibet qui illud a Templariis tenebunt, illud liberum et quitum possideant et sint hac donatione ab omni jure et consuetudine liberi et quieti.
In cujus rei testimonium presentes litteras sigilli mei munimine roboravi.
Actum anno ab Incarnatione Domini M. CC. XVIII. mense octobri.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 49 bis ; original en parchemin scellé d'un sceau de cire jaune, à l'écu écartelé, cantonné de 4 alérions.
1. Cet acte fut ratifié par Hercmberg de Boutigny comme seigneur féodal (Bibliothèque Maz. mss. 3367, folio 140, v°)

Charte LXXIII. Novembre 1218

Accord entre le vicomte de Châteaudun et les Templiers, par lequel le vicomte s'engage à respecter les droits des religieux sur Aigues-Morte ou Mortève, sur le bois du Défens, et à ne pas barrer les chemins du Temple à Châteaudun, et enfin à payer 30 marcs pour les dommages et intérêts.

J.abbas, F. prior Sancte-Genovefe et prior Sancti-Elegii Parisiensis, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noverint universi quod querela que vertebatur coram nobis, auctoritate apostolica, inter fratres milicie Templi, et G. vicecomitem Castriduni, amicabili compositione terminata est in hunc modum ; quod nec vicecomes, nec ejus heredes poterunt de cetero facere falcari vel curari aquam que vulgo dicitur Aqua-Mortua, que fluit juxta molendinum Templi, qui dicitur molendinum de Buxeria, ab abbario (1) que est in prato Arnulfi Veteris-Auris supra, usque ad aquam que fluit ad dictos molendinos.
Item vicecomes potest vendere nemora sua, que dicuntur Defensos-Vicecomitis, in quibus dicti fratres habent usuagia sua et pasturas pecorum suorum, usque ad eam quantitatem quod sint residua saltem fratribus Templi usuagium et pasture eorum competenter, secundum tenorem carte Hugonis vicecomitis Castriduni, quam habent Templarii.
Item, nec vicecomes, nec heredes ejus poterunt de cetero obturare vel impedire vias et cheminos qui de Templo protenduntur ad Castridunum.
Hoc autem statutum est de assensu partium, quod preter damna et muletas que alterutra partium alteri inferret veniendo contra hanc compositionem, pars que contra hanc compositionem venerit alteri parti tenebitur ad penam XXX marcharum.
Hanc autem compositionem dictus vicecomes et A. vicecomitissa Castridunensis fide interposita firmaverunt se pro posse suo bona fide servaturos, et facere teneri ab heredibus suis.
Quod ut ratum et firmum permaneat, ad peticionem utriusque partis presentem cartam fecimus sigillorum nostrorum munimine roborari.
Frater A. etiam domorum et fratrum preceptor sigillum suum apposuit, et dictus vicecomes et vicecomitissa Castriduni.
Actum anno Domini M. CC. octavo decimo. mense novembris.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 33, original en parchemin.
1. Pour Ambario, voir plus haut, charte LXX.

Charte LXXIV. 11 novembre 1218.


I. Thibaut de Dangeau, étant au siège de Damiette, donne à l'hôpital de Jérusalem 20 sols tournois sur le péage de Dangeau.
II. Son frère Bernard approuve cette donation.

I. — Notum sit cunctis tam presentibus quam futuris quod ego Teobaldus de Dangol, in obsidione Damiate constitutus, dono irrevocabiliter inter vivos in elemosinam Deo et sancte domui Hospitalis Jerusalem et pauperibus, ob remedium anime mee et parentum meorum, XX solidos Turonensium in pedagio de Dangol, videlicet in festivitate beati Remigii a fratribus Hospitalis annuatim et in perpetuum recipiendos.
Hanc autem donationem facio Deo et sancte domui Hospitalis Jerusalem sine ullo retentu, libere et absolute, quiete et pacifice de cetero habendam et possidendam.
Unde volo, rogo et mando illi vel illis qui pro tempore fuerint in pedagio de Dangol recolligendo ut dictos viginti solidos Turon, in festo beati Remigii, ut dictum est, domui Hospitalis Jerusalem, omni occasione postposita, solvant, ad voluntatem Hospitalis.
Hanc autem donationem seu oblationem modis omnibus volo valere et neminem contravenire.
Si quis autem contravenire temptaverit, maledictionem Dei Patris omnipotentis se noverit incursurum.
Et ut hoc firmum et stabile perhenniter maneat et inconcussum, presentem paginam sigilli mei munimine precepi communiri.
Actum est hoc in obsidione Damiate , tercio idus novembris, anno Domini M° CC° octavo decimo.
Archives Nationales, S. 4999, A n° 49, original en parchemin.

II. — Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego, Bernardus de Dangoel, filius domini Teobaldi de Dangoel, profiteor et cognosco patrem meum dominum Teobaldum dedisse in elemosinam Deo et sancte domui Hospitalis Jerusalem et pauperibus, in obsidione Damiate, viginti solidos Turon, annuos in pedagio de Dangoel, in festo beati Remigii libere et quiete et pacifice in perpetuum recipiendos.
Quam predictam donationem laudo, concedo et corroboro presenti pagina in perpetuum valituram, contra dictam doationem nunquam contra-venturum.
Et ut hoc firmum habeatur presentem paginam sigilli mei munimine roboravi.
Actum est hoc in obsidione Damiate, tercio idus novembris anno Domini M° CC° octavo decimo.
Archives Nationales, S. 4999, A, n° 49 bis, orignal en parchemin muni des cordons de soie rouge et blanche pour le sceau.

Charte LXXV. 1218

Gauthier de Renencourt donne à l'Hôpital un fief situé à Ecublé, avec le consentement de sa femme et de ses enfants. Son frère, Bernard de Renencourt, seigneur féodal, et Jean de Nuisement, chevalier, confirment et garantissent la donation.

Noverint universi, tam presentes quam futuri, presentem paginam inspecturi, quod ego Galterus de Renencort (1) et Hamelina, uxor mea, donavimus pro salute animarum nostrarum, parentumque nostrorum.
Deo et Hospitalariis Jerusalem quoddam feodum quod tenebamus in territorio de Escuble, pacifice et in perpetuum possidendum.
Dicti vero Hospitalarii, de caritate sua, nobis partem maximam largiuntur.
Et hoc concedunt filii nostri, Johannes et Simon, et filia nostra Aaliz.
Insuper Nivardus, frater meus de Renencort, de quo dictum feodum tenemus, et Guillelmus , filius ejus, et Gunterius, frater meus, hoc concessunt et assensum prebuerunt.
Super hoc etiam Hermiardis de Renencort, et pueri, et domina Helisent de Lanceio, et pueri, hanc elemosinam benigne concesserunt.
Et ad melius confirmandum donavimus fidejussores scilicet dominum Johannem, militem de Noisement, et predictum Nivardum, fratrem meum, et Guillelmum, filium ejusdem Nivardi de Renencort.
Ego vero Galterus, et sepedictus frater meus, et Guillelmus filius ejus, omnibus diebus vite nostre, sicut donatores et fidejussores, donum istud debemus in omnibus garantizare.
Si quis autem ex nostro genere aliquam contentionom promoverit, predictus Johannes, miles de Noisement (2), tenebit se in captura sua, fide data, in castello de Houdenc, donec omnia pacifice fuerint emendata.
Preterea quod, ut firmissime ratum et inconcussum permaneat, ego Nivardus de Renencort, frater meus, donator ejusdem feodi, sigillorum nostrorum munimine fecimus roborari.
Actum est hoc anno gracie M° CC° XVIII° mense octobri.
Archives Nationales, S. 4977, n° 19, original en parchemin autrefois scellé sur queue en parchemin.
1. Un Gauthier de Renencourt paraît en mars 1226 (N.-S. 1227) dans une charte du prieuré de Saint-Thomas d'Epernon, auquel il donne une dîme à Curet ou Grand-Champs.
2. En août 1322, nous trouvons l'acte suivant:
« Jean de Nuisement, écuyer déclare devoir seize septiers de grain, moitié de bled, et moitié en avoine, au commandeur de Villedieu en Drugesin, pour les arrérages de rente. Plus ledit Jean de Nuisement reconnaît devoir rendre, d'an en an à toujours, huit septiers de grain de rente, savoir: moitié bled et moitié avoine, à payer à la Saint-Rémi, laquelle rente est assise hérédilablement sur un lieu appellé la place au Commandeur, en la paroisse d'Ormoi »
Bibliothèque Mazarine, mss, 3367, folio 102.

Charte LXXVI. Février 1218 (N.-S. 1219)

Guillaume de Chartres donne aux Templiers 40 sols de rente annuelle pour avoir un anniversaire à Sours.

Omnibus Christi fidelibus ad quos presens scriptum pervenerit Guillelmus de Carnoto, miles, eternam in Domino salutem. Noverit universitas vestra me pro salute anime mee et animarum antecessorum et successorum meorum dedisse, concessisse et hac presenti carta mea confirmasse, Deo et beate Marie et fratribus militie Templi, quadraginta solidos annui redditus percipiendos singulis annis in perpetuum in censibus meis apud Carnotum, per manum servientis mei et heredum meorum, in festo beati Martini, in liberam, puram et perpetuam elemosinarn, quietam et solutam ab omni seeulari servicio et exactione.
Ita tamen quod predicti fratres singulis annis, apud villam que Soes dicitur, meum facient anniversarium per fratres Templi ibidem manentes in crastino beati Martini celebrari.
Et ut hec mea donatio rata et stabilis in posterum permaneat, presens scriptum sigilli mei apposicione roboravi.
Actum in obsidione Damiete, mense februario, anni Incarnationis Dominice millesimi ducentesimi decimi octavi.
Hiis testibus: duo Gilone capellano, Gaufrido de Buri, Everardo de Carnoto et multis aliis.
Archives Nationales. S. 4999, A , n° 34, original en parchemin, scellé en cire blanche.

Charte LXXVII. Mars 1218. (N-S. 1219)

« Acte en par chemin et en langue latine par lequel Pierre Dubois déclare que, du consentement d'Adeline, sa femme, et de Jean, son fils, il a donné en aumône à la chevalerie du Temple trois sols de cens annuel, à prendre sur la teneure de Goulier Barbin, ledit acte passé l'an 1218, au mois de mars et scellé. »
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 6.

Ego Petrus, miles de Nemore, universis presentis scripture paginam inspecturis notum facio quod tres solidos censuales, quos habebam supra tenementum quod Henricus Burgaut emit a Gauterio Barbin et Urfino, milicie Templi, assensu et voluntate Adeline uxoris mee, et Johannis filii mei, pro redemptione anime mee, in elemosinam dedi et concessi, ad usus et consuetudines de Orgefin, ipso die beati Remigii, per manum Henrici Burgaut et heredum suorum annuatim persolvendos.
Quod ut ratum et firmius habeatur a posteris sigilli mei munimine presentem paginam roboravi.
Ego vero Amauricus, dominus de Mestenone (1), ad preces ipsius Petri de Nemore sigilli mei munimine paginam confirmavi.
Actum publice ab Incarnatione Domini anno M° II° VIII° X°, mense marcii.
Archives Nationales, S. 4974. n° 3, original en parchemin, sceau perdu.
1. Amaury II de Maintenon. Voir la liste des seigneurs de Maintenon dans le Nobiliaire de Montfort l'Amaury, par M. de Dion.

Charte LXXVIII. Mai 1219.

Gohier de Lanneray donne aux Templiers trois sous de cens, qu'il avait eu par échange, sur les vignes près de Châteaudun.

Ego Goherius de Lenerio notum facio omnibus presentibus et futuris quod ego dedi, pro amore Dei et remedio anime mee et omnium amicorum et antecessorum meorum, fratribus milicie Templi, in perpetuam elemosinam, quiete possidendam, tres solidos Dunenses censuales, quos ego habebam per eschambium a Jaquelina, matre Odonis et Gaufridi, nepotum meorum, et hos accipient in vineis (1) apud Castridunum, in vinea Iteginaldi Gollost, de ulmo Antelmi decem et octo denarios, in vinea Andree Carite IX denarios, in vinea Britonis Amart VI denarios, in vinea Gaufridi Mercerii III denarios ; et hoc concessit ipsa Jaquelina et filii sui, Odo et Gaufridus.
Et hoc eschambium assedi ipsi Jaqueline in census meos apud Sanctum-Pelegrinum.
Et ut hoc rutum et stabile sit, sigilli mei impressione confirmo.
Ego vero Odo, peticione et voluntate matris mee et Gaufridi fratris mei, sigilli mei impressione communio, quia ipse frater infans sigillum non habet.
Actum anno gratie millesimo ducentesimo nono decimo, mense maio.
Archives Nationales, S. 5000, A. n° 3, parchemin avec deux sceaux en cire verte, le premier sur soie rouge, le deuxième sur soie verte, l'écu armorié chargé d'un lion rampant.
1. D'après Bordas, « les planches des Templiers » étaient des planches de vignes. Comme le moulin et la chapelle de la Boissière sont presque adossés à la côte qui forme le haut rivage du Loir, ces vignes ne pouvaient être situées que sur la pente supérieure, où de nos jours il y a encore, je crois, des vignes. (M. Marquis, curé d'Illiers).

Charte LXXIX. 1er octobre 1219.

Le chevalier Geffroy de Taillepié donne à l'Hôpital son terrage d'Ablainville, à condition d'y construire une chapelle et d'y établir un chapelain. Ursion de Meslay, seigneur féodal, approuve l'acte et y appose son sceau.

Notum sit universis presentibus et futuris aci quorum manum presens pagina devolvatur quod Gaufridus miles de Tallepieet Ysabel ejusdem uxor totum terragium, quod habebant apud Ableinvillam, Deo et pauperibus sancte domus Hospitalis Iherosolimitani, pro remedio animarum suarum et antecessorum suorum, possidendum libere et pacifice in perpetuam elemosinam concesserunt et dederunt, tali conditione interposita quod fratres predicti Hospitalis in predicta villa quamdam capellam, in qua capellanus debet institui ab eisdem fratribus et sustentari, ad divina misteria perhenniter celebranda tenentur edificare.
Quod si prenominati fratres non fecerint, nichil de predicto dono obtinebunt, verum ad heredes predietorum donatorum revertetur.
Testibus his: fratre Roberto Coisset, fratre Gaudefrido de Tortalliis, Girardo de Villabaronis, Hugone de Mareun milite, Johanne de Chece milite, Pagano de GranLai, Villelmo serviente de Castello-Terrici, Aanor matre dicte Ysabel (1).
Quod ut ratum et stabile permaneat, ego Ursio, dominus de Mellai (2), ad petitionem predictorum G. et Y., prenominatam donationem cum predicta elemosina in meo sitam feodo pro salute anime mee et antecessorum meorum approbavi et concessi, et sigilli mei munimine roboravi.
Actum anno gracie M° CC° IX decimo, kalendas octobris.
Archives Nationales, M. 14, n° 54. Original en deux exemplaires de parchemin scellés du sceau d'Ursion de Meslay, assez bien conservé, le premier sur lacs de cuir, le second sur cordons de fil blanc et vert.
1. Le deuxième exemplaire ne porte pas les noms des témoins.
2. Ursion III de Meslay succéda à son père, Nivelon IV, mort vers 1213.

Charte LXXX. Octobre 1219.

« Acquest par les chanoines de Saint-André et l'église de Saint Lazare de Châteaudun sur Hugues de Fougères, chevalier, du consentement de sa femme et de ses enfants, de tout ce qu'il avoit et possedoit en commun avec le chapitre de Chartres et les frères du Temple, en la métairie de Plainville, moyennant 100 livres et cinquante sols, rnonnoie de Dunois. »

Ego Ursio de Mellavo et dominus Fractevallis, notum facio omnibus tam futuris quam presentibus quod Hugo de Fougeriis miles, laudantibus et concedentibus Beatrice uxore sua et filia sua Agatha, et marito ejusdem Agathe, Johanne de Rubeomonte, milite, et eorum filiis Johanne et Philippo, et filiabus suis Aalez et Aalez (sic), vrendidit ecclesiæ canoniali Beati-Andree et ecclesie Sancti-Lazari Castriduni, totum hoc quod habebat apud Pellenvillam (1) in communitati ecclesie Beate-Marie Carnotensis et fratrum militie Templi, tam in hebergiis quam in terris ac rebus aliis, pro centum libris et quinquagintasoli dis Dunensium, dictis duabus ecclesiis quiete et libere ac pacifice perpetuo possidendum ab omni redibitione liberum penitus et immune.
Hanc siquidem venditionem dictis duabus ecclesiis garantisandam quietam, liberam penitus et indempnem, juramento corporali prestito, firmaverunt Hugo de Fougeriis et Johannes de Rubeomonte milites supradicti.
Ego autem dominus feodi totam rem predictam, quam cum aliis feodis suis tenebat Hugo de Fougeriis sepedictus, ad peticionem et preces ejusdem Hugonis, hominis mei, ac etiam Johannis de Rubeomonte, militis, et uxoris sue Agathe predictorum et heredum suorum, dictam venditionem volui, approbavi et ... ac super eadem venditione tam a predictis Hugone, Johanne et Agatha, quam eorum heredibus universis, ex ipsorum precepto, dictas ecclesias indempnes guarentire manucepi.
Quod ut in perpetum stabile duret ac firmum, literis presentibus confirmavi, ac sigilli mei munimine roboravi.
Actum anno gratie millesimo ducentesimo nono decimo, mense octobri.
Archives départemantales de l'Eure-et-Loir, G 1066, et 1067, copies en papiers. « Collation faite à la requête de Jehan du Pont, presbtre et chapellain de la chapelle de Saint-Georges, fondée en l'église de Saint-André de Châteaudun, le 24 novembre 1563. »
1. Cette métairie de Plainville, sise en la paroisse de Verdes, était la possession indivise des Templiers d'une part, du chapitre de Chartres d'autre part et des maître et frères de Saint-Ladre de Châteaudun, du chapelain de la chapelle Saint-Georges, fondée en l'église Saint-André de Châteaudun, et du chapitre de la Sainte-Chapelle de Châteaudun pour la troisième part.
Elle fut donnée à bail en 1489, pour 9 livres: en 1638 pour 90 livres.

Charte LXXXI. Novembre 1219.

Amaury de Mainternes amortit la terre des Hautes-Epines entre Tessilly (commune de Laons) et Mainternes (canton de Brezolles) donnée au Temple par son homme Bobin Gérard et fait lui-même un don.

Noverint omnes tam presentes quam futuri quod ego Amauricus de Medeternis laudavi et concessi Deo et sancte Marie et fratribus milicie Templi, pro salute anime mee et patris mei et matris mee et omnium antecessorum meorum, totam terram quam Robinus Girardus dedit eisdem fratribus in feodo meo, scilicet XVII arpennos ad Altas-Spinas, inter Mediternas et Tessiliacum (1), quos XVII predictos arpennos Girardus frater predicti Robini ... Preterea ego Amauricus dedi in perpetuam elemosinam Deo et beate Marie et fratribus milicie Templi unum areolum, situm inter terram Leprosorum et arpentum defuncti Roberti Pagani.
Ego vero Amauricus, ad peticionem et preces predictorum fratrum Girardi et Robini, presentes litteras sigilli mei munimine confirmavi.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo nono decimo, mense novembri.
Archives Nationales, S. 4975, n° 10, original en parchemin.
1. L'acte de donation de Robin Girard, moins complet dans son ensemble, ajoute seulement le détail suivant: « Et si quis vellet aliquid servitium reclamare in predicta elemosina, per fidem meam teneor deservire et adversus omnes gentes garantizare.... » (même date)... Ibidem, S. 4975, n° 11, original en parchemin.

Charte LXXXII. 1219

Alix Viatrix, femme de Gilon de Bures, vend aux Templiers la rente qu'elle percevait sur le Temple de Bouville, Barthélémy de Brunelles, seigneur féodal, confirme cet acte dont plusieurs seigneurs se portent caution.

Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod Aales Viatrix, assensu sponsi sui Gilonis de Bures, et heredum suorum, et Robertus Viator, similiter assensu Johanne uxoris sue et heredum suorum, dominis de Templo vendiderunt et in perpetuam elemosinam concesserunt redditum quem habebant in domo Templi apud Bonvillam in domo Templi, videlicet triginta solidos in denariis et quinque sextarios avene et tres sextarios frumenti ; Bartholomeo de Bernelis, de quo dictum tenebant redditum , assensu A. uxoris sue et heredum suorum, hoc volente et in presencia nostra concedente.
Hujus vendicionis plegii sunt et responsales usque ad quinquagenta libras, si quis in ea vendicione calumpniam apponeret, reduiti se obsides apud Braiotum donec dicta pecunia omnino nominatis dominis solveretur, hii scilicet: Gaufridus forestarius, Hugo Esperver, Bartholomeus de Orceio, Willelmus de Soysseio, Willelmus Boulami.
Ego vero Droco, Tyronensis monasterii abbas, et ego Robertus Viator, miles, ad utri usque partis peticionem presentes litteras sigillorum nostrorum apposicione fecimus confirmari.
Actum anno gracie millesimo ducentesimo nono decimo.
Archives Nationales, S. 4999 A, n° 56, parchemin, sceau perdu.

Charte LXXXIIII. Janvier 1219 (N.-S. 1220)

Guillaume, seigneur de la Ferté au Perche, approuve la précédente donation.

Sciant omnes tam presentes quam futuri quod, ego Guillelmus, dominus Feritatis (1) in Pertico (2), laudavi et concessi Deo et sancte Marie et fratribus milicie Templi, requisicione et prece Emaurici domini de Medeterniis, XVII agripennos terre ad Altas-Spinas inter Meinteternes et Tessiliacum, quos Robinus Girarcli donavit pedictis fratribus, qui agripenni sunt in meo feoclo de Feritato.
Quod feodunt sedet inter Meinteternes et Tessiliacum.
Quod ut in futurum permaneat, presentes litteras sigilli mei impressione roboravi.
Actum anno gracie M° CC nono decimo, mense januario.
Archives Nationales, S. 4975. n° 13, original en parchemin.
1. A la famille de la Ferté appartient le célèbre Albert, doyen du chapitre de Notre-Dame et abbé de Marmoutier. Cette parenté est constatée d'une manière certaine par un seul document dont l'original n'a pas encore été retrouvé. En voici le sommaire d'après un manuscrit des Archives du Loiret: « Attestation que Hubert de la Ferté, frère d'Albert, abbé de Marmoutier, a donné quinze arpens de prés sciz à Verd, sur la rivière d'Eure. » (sans date).
Dom Martène, dans son Histoire de Marmoutier, analyse cette charte, et en conclut qu'Albert était frère d'Hubert, seigneur fort puissant, possédant des biens dans les comtés de Blois, Chartres et Orléans: « Il céda à Marmoutier 15 arpents de terre sur la rivière d'Eure, super fluvium Auduram, du consentement de ses fils ; Albert en reconnaissance lui fit présent d'une mule. Le titre de cette donation est signé par le comte Thibaud, le comte Hilduin, Hardouin, vicomte de Chartres, Hervé, vicomte de Blois, et Renaud, prieur de Marmoutier. »
Hubert de la Ferté paraît dans la charte XV (1049-1060) du Cartulaire de Notre-Dame, avec son fils Hugues. Les autres enfants furent Sanson, Hubert, Baudouin, Sulpice, Beatrix. Ils paraissent tous dans un acte de donation à Marmoutier d'une vigne sise près de la Ferté « prope suam Firmitatem... in pago Aurelianensi. »
2. Mainterne, Tessilly, et les autres circonstances ne laissent pas de doute sur l'identification de la Ferté au Perche avec la Ferté-Vidame.

Charte LXXXIV. Mai 1221

Pralie, veuve de Girard Estrivart, donne à l'église de la Boissière trois deniers et une obole de cens sur un sellier, rue de l'Eguillerie, à Châteaudun.

Ego Gaufridus, archidiaconus Dunensis, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem: Noverint universi quod Pralia, relicta defuncti Girardi Estrivart (1), pro remedio anime sue et suorum, donavit et concessit domino Deo et ecclesie Beate-Marie de Buxeria de Castroduni tres denarios et obolum censuales quas habebat super quoddam cellarium in Aiguilleria de Castroduni situm, ad festum sancti Rimigii singulis annis capiendos, laudantibus, concedentibus filiis ejusdem Pralie, Gervasio et Girardo, et etiam dicte ecclesie benigne, donantibus et manu contra omnes garantizandum capientibus.
Quod ut hoc donum firmum et stabile teneatur, ad petitionem partium, meas presentes litteras dedi et sigilli mei munimine roboravi.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo vicesimo primo, mense maii.
Archives Nationalcs, S. 5000 A, n° 67.
1. En 1149, Eude Estrivart était prévôt de Châteaudun (Cartulaire de la Madeleine, page 16). Il parait encore en 1154. Gervais Estrivart est témoin en 1209. Girard Estrivart, cité dans notre charte était mort en 1221, laissant deux fils Gervais et Girard. D'après M. L. Merlet cette famille joua le rôle le plus considérable parmi les bourgeois de Châteaudun.

Charte LXXXV Juin 1221.

Donation par Robert Chaveran de Bonneval aux Templiers, pour son anniversaire, de quatre sextrées de terre, près la Léproserie. Herric d'Ormoi donna 12 deniers de cens.

De terra Bonevalis.
G. Dunensis archidiaconus, universis presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Noverint universi quod Robertus Chaverani de Bonavalle, in nostra presentia constitutus, contulit Deo et beate Marie et fratribus milicie Templi apud Castridunum commorantibus, in puram et perpetuam elemosinam, pro anniversario suo et pro anniversario parentum suorum annuatim in ecclesia Templi recolendo, quatuor sextariatas terre seminatorie inter Bonamvallem et leprosariam Bonevallis, juxta viam sitas.
Herricus vero de Urmeio XII denarios censuales qui eidem pro dicta terra debebantur annuatim in perpetuum elemosinarie contulit et quittavit fratribus prenotatis.
Morinellus vero de cujus feodo dicta terra movebat, donum illud voluit et concessit et bona fide illud dictis fratribus .... Prenotatus vero Herricus dicto Morinello in contraplegium assignavit totum feodum suum quod... a dicta donatione resiliet contraibit.
Predicti vero Herricus, Robertus et Morinellus, in nostra manu fide corporali prestita, confirmaverunt se donationem illam in perpetuum ratam et firmam habituros.
Quod ut ratum et stabile perseveret in posterum, ad petitionem dictorum Roberti, Herrici et Morinelli, presentes litteras nostro sigillo duximus confirmandas.
Actum anno gratie M° CC° XX° primo, mense junio.
Archives Nationales, S. 5001, B, n° 13, original en parchemin, scellé d'un sceau ogival en cire verte sur fils blancs et rouges tissés, représentant un ecclésiastique.

Charte LXXXVI. Novembre 1221.

Accord entre les Templiers et Guillaume du Feuillet au sujet de la gâtine de Louvilliers. Ce dernier devra payer chaque année 25 sols parisis sur son péage de Montigny.

G. Dei gratia Kataranensis (sic) (1) episcopus et comes Pertici, omnibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Noverint universi quod Guillelmus de Folieto, miles, composuit cum Templariis de quadam contentione que erat inter ipsos super gastina de Longovillari, ita videlicet quod dictus Guillelmus dedit Templariis supradictis vigenti quinque solidos Parisiensium, in pedagio quod habet apud Montigniacum annuatim percipiendos.
Si vero dictus Guillelmus hunc redditum reddere recusaret, nos ista fieri erga dictos Templarios teneremus, et ad majorem firmitatem presentes litteras fecimus conscribi, et sigilli nostri munimine roborari.
Actum anno Domini MCC XXI, mense novembri.
Archives Nationales, S. 4983, n » 3. Parchemin autrefois scellé sur queue simple.
1. Pour Cathalaunensis. Guillaume, évêque de Châlons, comte du Perche, 1217 1228.

Charte LXXXVII. Novembre 1221.

Thibaud, fils aîné de Guillaume de Fontenille, donne aux Templiers de Sours cinq mines de terre sises près le chemin d'Ormoy.

Henricus, Carnotensis archidiaconus... Noverint universi... quod Theobaldus, major filius defuncti Willelmi de Fontenilles... dedit fratribus milicie Templi de Soors, pro remedio anime sue et patris sui et antecessorum suorum in perpetuam elemosinam quinque minas terre seminature in via de Ulmeto sitas, post decessum suum....
Actum anno Domi ni M CCXX I, mense novembri.
Archives Nationales, S. 4999. A, n° 45.

Charte LXXXVIII. Février 1221 (N.-S. 1222)

Roberl Quarrel et Jehanne sa femme font aumône aux Templiers de leurs terres de la Boullaye et de la Charmoye, paroisse de Vitray. Les seigneurs suzerains approuvent cet acte.

Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod, ego Robertus Quarrel et Johanna uxor mea dedimus et concessimus terram quam habebamus apud Booleiam et Carmetam in omnibus commodis que sunt et que contingere possunt, que terra erat de feodo domini Roberti de Vitreio (1), in perpetuam elemosinam libere et quiete possidendam Deo et fratribus milicie Templi.
Et si aliquis contra iret, ego et heredes mei per fidem meam, et per fidem Johanne uxoris mee, et per litteras istas presentes, adversus omnes gentes tenemus garantizare.
Quod ut ratum et firmum permaneat, presentes litteras sigilli mei confirmavi. Actum anno gratie millesimo ducentesimo vigesimo, mense februarii.
Archives Nationales, S. 4975, n° 3, parchemin.
1. La même liasse contient les approbations des autres seigneurs du fief.
— n° 4: « Garinus... miles de Mansellaria... laudavi elemosinam Roberti Quarrel... MCC XXI, mense februario »
— n° 13: «  Notum... Hugo Thomas... laudavi... elemosinam quam Robertus Quarrel et Johanna fecerunt... M CC XXI, mense februario. »
Ce dernier titre est encore scellé d'un, sceau armorié de deux lions passants, la légende brisée.
— n° 14: « Robertus de Vitreio miles laudavi elemosinam quam Robertus Quarrel et Johanna fecerunt M CC XXI, mense februario. »
Ce parchemin est scellé en cire verte d'un sceau armorié de 6 besans, 3, 2, 1, publié avec la charte par M. Bertrand de Broussillon dans la Maison de Laval, tome I, pages 296, 297.

Charte LXXXIX. Février 1221 (N.-S. 1222)

Garantie donnée par Robert Quarrel a Robert de Vitray pour la terre de la Charmoye et de la Boullaye.

Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Robertus Quarrel et Johanna uxor mea tenemus per fidem meam et per fidem uxoris mee, apud dominum Robertum de Vitreio (1), quod si cadebat in penam de terra que movebat de feodo suo, scilicet apud Carmetam et Booleiam quam elemosinavimus fratribus milicie Templi, ego et heredes mei per fidem meam et per fidem uxoris mee tenemus garantizare.
Et ut ratum firmumque permaneat sigilli mei munimine roboravi.
Actum anno gratie M° CC° XX° I°, mense februarii.
Archives Nationales, S. 4975, parchemin scellé d'un sceau en cire verte chargé au centre d'un croissant renversé et de trois roses à quatre lobes posées 1, 2.
1. M. Bertrand de Broussillon, dans la Maison de Laval, tome I, page 290, a publié le sceau de Robert de Vitray, et l'approbation donnée par lui à l'aumône de Robert Quarrel. Il identifie ce Robert de Vitray avec Robert de Vitré, 2e fils de André II de Vitré, sans se laisser arrêter par la différence des armoiries, inexplicable à cette époque, 1221, ni par le rôle inférieur attribué dans nos chartes à un membre d'une si grande famille.
Rien ne laisse supposer que les seigneurs de Laval aient jamais possédé un petit fief dans le village de Vitray-sous-Brezolles.
Notre Robert de Vitray traite sur le pied de l'égalité avec Garin de la Mancellière, avec Hugues Thomas, Giles de Gouvieux et Roger de Marcouville (charte VIII), ses voisins et ses égaux, seigneurs féodaux avec lui des mêmes terres.
Robert Quarrel dans la charte présente garantit à son suzerain ses droits de fief.
Les chartes ne nous donnent pas la liste complète des seigneurs de Vitray, pas plus que ceux des seigneurs de Marcouville, leurs voisins, mais ils remontent cependant au XIIe siècle: Raoul de Vitray, Rodulphus de Vitreio signe une charte du comte Thibaud de Blois sur la condition des serfs, entre 1100 et 1116.
On cite: Galterius de Vitraco, Berengerius de Vitraco, Paganus de Vitriaco, Bernardus de Vitraico.
En 1120, Rogerius de Vitriaco.
En 1261, Gilo de Vitreio, Henry de Vitray.
Vers 1127, Robertus de Vitray, brise devant les moines de Saint-Père, la verge que Letherius avait remise en signe d'abandon d'une terre.
Il faut restituer à la charte VIII, citée ci-dessus, une ligne tombée à l'impression, qui contient précisément l'approbation de Robert de Vitray, relevée dans le sommaire. Ligne 4, il faut lire : « De concessu Roberti de quo teneo et Vitreio. »

Charte XC. Février 1221 (N.-S. 1222)

Gilles de Gouvieux approuve en faveurs des Templiers demeurant à Villedieu les donations faites par ses ancêtres, les affranchit de toutes redevances, et comme seigneur féodal confirme le don de Robert Quarrel des terres de la Boullaye et de la Charmoye.
Bibliothèque Mazarine, Mss. 3367, folio 37.

Ego Gilotus de Gouveyo notum facio tam presentibus quam futuris presentes litteras inspecturis quod ego concedo Deo et beate Marie et fratribus militie Templi, apud Villam Dei in Dorgesin commorantibus, omne sillas elemosinasquas antecessores mei dictis fratribus contulerunt, et sicut ipsi fratres illas tenuerunt, in puram et perpetuam elemosinam immunes, liberas et absolutas ab omni servitio et dominio, pacifice et quiete, in perpetuo possidendas, absque omni retentu quem in dictis elemosinis, scilicet in Booulaya (1) et in Carmeta, in boscis, in terris valeam de cetero reclamare.
Preterea sciendum est quod ego concedo elemosinam... quam Robertus Quarrel et Johanna .. voluntate Roberti de Vitreio donaverunt... Sigilli mei munimine confirmavi.
Anno Domini M° CC° XX° primo mense februarii.
Archives Nationales, S. 4975, n° 5, parchemin.
1. En 1526, 22 septembre, nous trouvons une Marguerite de la Boullaye, qui, avec son mari, noble homme Cristofle de Remy, écuyer, donne quittance de 60 sols tournois à frère Louis de Tinteville, commandeur de Villedieu en Drugesin.
L'année précédente, le 23 juin 1525, Antoine Rondelle avait vendu à frère Georges Moiher, chevalier de l'ordre de Saint-Jean, un moulin à vent, faisant bled et farine, avec une petite maison.
Bihliothèque Mazarine, Mss. 3367, folio 32.

Charte XCI. Juillet 1222

Robert de Membrolles approuve le don du bois de Dourdan et autres terres, que Guillaume d'Orcé et Gilles de la Bazoches, ont fait aux Templiers.

Ego Robertus de Mamberoliis notum facio omnibus, presentibus pariter et futuris, quod ego volui et laudavi et benigne concessi illam elemosine donationem quam Guillelmus de Orceio et Egidius cle Basochia fecerunt Deo et fratribus militie Templi de bosco de Dordan et terris et pratis et ceteris rebus quas contulerunt eisdem circa boscum jacentibus et ad illos pertinentibus que omnia de meo movere feodo dinoscebantur, quittans eisdem fratribus pro salute anime mee et antecessorum meorum, ad peticionem dictorum G. et E., quicquid juris habebam in omnibus supradictis ratione dominiivel quo cumque alio modo.
Quod ut ratum et firmum permaneat litteras istas feci confici et sigillo nostro communiri.
Actum anno Domini M° CC° XXII° mense julio.
Archives nationales, S. 4999, A, n° 48, scellé d'un sceau en cire verte armorié de trois pals au lambel de cinq pendants.

Charte XCII. Mars 1223 (S.-N.-1224)

Accord entre Geffroy, vicomte de Châteaudun, et les Templiers pour le droit de justice de la Boissière. Le vicomte abandonne aux chevaliers la justice, sauf le criage et les bans, et ses coutumes sur le marché du jeudi, les voleurs pourront être retenus pendant trois jours et ensuite seront livrés au vicomte.
Celui-ci conserve scs droits sur les toiles faites dans ledit faubourg, ses vassaux ne pourront habiter la Boissière qu'avec son consentement, etc.

Gaufridus, vicecomes Castridunensis, omnibus has presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod cum inter me, ex una parte, et fratres militie Templi de Bruxeria, ex altera, super burgo de Buxeria, sito in feodo meo, et super jurisdictione et justicia ejusdem burgi questio verteretur, tandem de prudentum virorum consilio super predictis fuit compositio in hunc modum quod dictum burgum, cum omni jurisdictione et justicia mea, ob remedium anime mee et antecessorum meorum, dictis fratribus milicie Templi de Bruxeria concessi in puram et perpetuam elemosinam libere et quiete et pacifice possidendum, tali videlicet modo quod michi et heredibus meis retinui bannos meos et criagium ad usus et consuetudines Castridunenses.
Ita tamen quod si preco. requisitus ab aliquo hospite illius burgi, mensuram vini tradere noluerit, ex tunc ad rectam mensuram vinum suum vendere poterit ; et si super hoc accusatus fuerit et jurare noluerit, quod preco mensuram vini eidem vel nuncio ejus certo tradere noluerit, nullam emendam facere compelletur.
Dictus tamen hospes dicto preconi criagium suum nichilominus tradere tenebitur et ipse tenebitur criare vinum suum.
Retinui etiam mihi costumas mercati diei jovis in eodem burgo, quales habeo in mercato eodem, ab ortu videlicet diei usque ad occasum.
Insuper est adjectum quod, si aliquis fur vel latro in dicto burgo captus fuerit a dictis fratribus vel servientibus eorumdem, dicti fratres furem vel latronem captum, nisi per tres dies et tres noctes tantummodo, ipsum poterunt retinere, ex tunc eum, si voluerint, poterunt fustigare, sed amplius eum non poterunt retinere, nec faeere aliquam aliam justiciam de eodem.
Insuper est adjectum quod si draperia facta sint in dicto burgo, fiet ad usus et consuetudines Castriduni, et fratres nrilitie Templi hospites suos ad faciendum sacramentum coram ipsis fratribus de draperia facienda ibidem ad modum draperie Castriduni compellere tenebuntur, ad petitionem meorum burgensium qui constituti erunt ad draperiam Castriduni conservandam.
Et si occasione draperie in dicto burgo facte emendam ab aliquo fieri contigerit, ad dictos Templarios pertinebit ad usus et consuetudines Castriduni.
Insuper est conventum quod dicti fratres aliquem meorum hominum, qui in meo dominio habeat mansionem vel hostisiam, in suum burgum recipere non poterunt, nisi hoc de mea fiat voluntate, nec aliquod edificium de novo poterit construi circiter dictum burgum, nisi infra metas inferius annotatas, scilicet a ruella que est versus Castridunum extenditur usque ad aquam, et a magna via usque ad cheminum, sicut supra cheminum editicia pertrahuntur.
Insuper eciam conventum fuit a me et a Templariis pariter et concessum quod hospites Templi, eodem burgo manentes, si voluero michi semel jurabunt quod costumas meas fideliter michi reddent, et si super hec dubitatio manifesta seu questio oriretur, si hospes semel juratus sub juramento michi semel prestito dicat se costumas fideliter reddidisse, immunis erit et dimittetur in pace, nec alia pena ab hoc infligetur eidem.
Istas autem conventiones superius annotatas Guillelmus de Jalanz miles et Reginaldus de Jalanz, filius ejus, coram me constituti, concesserunt dictis fratribus in perpetuum possidendas.
Quos ego et heredes mei ad petitionem dictorum Guillelmi de Jalanz militis et Riginaldi de Jalanz, filii ejus, et fratris dicti R. tenebimur in perpetuum dictis fratribus garantire.
Quod ut ratum et stabile permaneat, de assensu et voluntate Clemencie uxoris mee, quondam comitisse Blesensis, presentem paginam sigilli mei munimine roboravi.
Actum anno Domini M° CC° XXII° mense marcio.
Archives Nationales, M. 14, n° 39, parchemin, vidimus daté de 1247, mense decembri, délivré par l'abbé de Sainte-Geneviève de Paris.

Charte XCIII. Mars 1223 (N.-S. 1224)

I — « Le don que le vicomte fist de la justice de la Bouessière. »

Omnibus presentes litteras inspecturis, Gausfridus vicecomes Castriduni et Clementia uxor ejusdem, quondam comitissa Blesensis nunc vicecomitissa Castriduni, salutem in Domino.
Noverit universitas vestra quod nos omnem jurisdictionem et justiciam, quoquo modo habeamus in burgo de Buxeria, sito prope villam Castriduni, fratribus milicie Templi quittamus, concedentes et volentes quod nec aliquis nomine nostro super jurisdictione et justicia ipsa ipsos fratres de cetero molestare présumat.
Ego autem Clementia, quondam comitissa Blesensis nunc vicecomitissa Castriduni, de mandato domini mariti mei sepedicti, quicquid juris habeo et habere debeo racione dotalicii, fide mea interposita, ipsis fratribus quito et concedo, ita quod ego nec per me nec per alium ipsos fratres super premissis de cetero molestabo.
Quod ut ratum et stabile permaneat, de commune assensu et voluntate nostra, presentem paginam sigillorum nostrorum munimine fecimus roborari.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo vicesimo tercio, mense marcio.
Archives Nationales, M. 14, n° 38, parchemin, sceau bien conservé en cire verte avec le contre-sceau où l'on voit distinctement les burelles et les merlettes (Voir notre étude : Les sceaux Danois).

II. — «  De Injustice de la Bouessière. »

Universis presentem paginam inspecturis, Clemencia quondam comitissa Blesensis nunc. vicecomitissa Castriduni, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod cum inter dominum et maritum meum Gaufridum, vicecomitem Castriduni et me, ex parte una, et fratres milicie Templi de Buxeria, ex altera, super jurisdictione et justicia burgi de Buxeria, site propre villam Castriduni, questio verteretur, tandem de bonorum virorum et prudentum consilio inter nos amicabilis compositio intervenit que scripta est et domini mei predicti sigilli munimine roborata.
Ego autem composicionem, elemosinam et concessionem illam, sicut verbo ad verbum in carta domini mei Gaufredi vicecomitis Castriduni plenius continetur, ratam habens et firmam ipsam volo et concedo in perpetuum inviolabiliter observari.
Et quicquid juris habeo et habere debeo ex parte ej usdem vicecomitis, racione dotalicii, de mandato sepedicti domini mei, fide mea interposita dictis fratribus milicie Templi quito et concedo jure perpetuo possidendum.
Quod ut ratum et stabile permaneat, presentem paginam sigilli mei munimine roboravi.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo vicesimo tercio, mense marcio.
Archives Nationales, M. 14, n° 37, parchemin, sceau perdu.

Charte XCIV. Mai 1224.

Philippe Eudes et Paulin de la Broce donnent aux Templiers douze sols de rente sur la Harengerie de Châteaudun.

De XII solidis in Harencheria Castriduni.
Ego Gaufridus, Castriduni vicecomes, notum facio omnibus, tam futuris quam presentibus, quod Phylippus de Brocea (1), miles, et Odo de Brocea, et Poolinus de Brocea, milites, fratres, dederunt pro amore Dei et pro salute animarum suarum, et parentum, et antecessorum suorum, ac in puram et perpetuam elemosinam concesserunt, Deo et fratribus milicie Templi, duodecim solidos dunensis monete, redditus annui, in harenchagio de Castroduni, in octabis omnium sanctorum apud Castridunum, annis singulis capiendos.
Hanc autem elemosinam ego approbavi, volui et concessi.
Et ut hoc donum in perpetum stabile sit ac firmum, ego litteris id ipsum presentibus commendavi ac sigilli mei munimine confirmavi.
Actum Castriduni anno gratie M° CC° XX° quarto, mense maio.
Archives Nationales, S. 5000 A. n° 11, parchemin muni d'un cordonnet tissé, rose et vert.
1. Brocea, Brosia la Broeesse, aujourd'hui la Bouaze, hameau de la paroisse de Saint-Valérien de Châteaudun. Paulin de la Brouaze est témoin en 1222 de la charte 232 du Cartulaire Dunois.

Charte XCV. Juin 1224.

Guillaume de Chapelain et Jean de Pierrefond, chanoine de Chartres, concluent un accord entre l'abbaye de Saint-Germain des Près et les frères Hospitaliers de Mantes pour la jouissance de deux maisons que ceux-ci abandonnent aux religieux de Saint-Germain-des-Prés, sauf la justice et moyennant une rente de 20 sols parisis que les moines devront verser au précepteur de l'Hôpital en Chartrain.

Universis sancte matris Ecclesie filiis presentes litteras inspecturis, Oddo, miseratione divina Sancti-Germani de Pratis Parisiensis humilis abbas, et totus ejusdem loci conventus, eternam in Domino salutem. Universitati vestre notum facimus quod discordia que vertebatur inter nos, ex una parte, et venerabiles viros magistrum et fratres Hospitales lherosolimitani, ex altera, coram venerabilibus viris decano Guillelmo de Capellano et Johanne de Petrafontis (1), canonicis Carnotensibus, judicibus a domino papa delegatis, super duabus domibus quas nos tenemus apud Medontam, in censiva eorum sitis, que quondam fuerunt Alberti de Pravino, et quadam domo que fuit Willelmi Bigot, et platea que fuit Hugonis Camoth, de bonorum virorum consilio, amicabili composicione in hunc modum terminata est et sopita, videlicet quod ipsi magister et fratres supra dicti qui consilio, pro bono pacis concesserunt nobis et ecclesie nostre predictas domos cum platea in perpetuum quiete et pacifice possidendas, tali condicione opposita quod nos singulis annis preceptori eorum Carnotensi, vel ejus locum tenenti, in festo sancti Remigii, pro censu et pro omnibus aliis consuetudinibus, viginti solidos Parisienses persolvemus, salva tamen eis justicia sua in domibus supradictis.
Ad majorem autem rei geste certitudinem et perpetuam firmitatem presentes litteras eisdem concessimus in testimonium sigillorum nostrorum munimine roboratas.
Actum Parisiis, anno Incarnati Verbi millesimo ducentesimo vicesimo quarto, mense junio, teste universitate capituli nostri.
Datum per manum Guillelmi de Vernoto, notarii nostri.
Archives Nationales, S. 4982, n° 1, parchemin, vidimus daté de 1273.
1. Jean de Pierrefonds était déjà chanoine en 1206 (Cartulaire de N.-D. Tome II, page 32. Dans le Nécrologe, tome III, page 140) au 15 juillet, il est cité comme chanoine et sous-diacre ; il donna 50 livres à distribuer aux chanoines qui assisteraient à son anniversaire.
Guillaume de la Chapelle ou Chapelain ne parait comme chanoine qu'en 1213. Son obit est inscrit au 18 septembre dans le Nècrologe. Il donna pour son anniversaire au chapitre plusieurs biens scis à Corencez, Champseru et Umpeau.

Charte XCVI. Août 1224.

Don par Bouvet de Mochet, chevalier de toutes ses possessions dans le bois de Dourdan, près la forêt de Gouet ; et échange par Guillaume de Bruière de dix deniers de cens à percevoir sur ce bois pour dix autres deniers sur les vignes de Mont-Taillier.

Stephanus, Dunensis decanus, universis presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Ad singulorum noticiam volumus pervenire quod Bovetus Mocheti, miles, et A., uxor sua, de assensu filiorum suorum, caritative contulerunt et concesserunt fratribus milicie Templi quidquid habebant in nemore de Dordan, quod juxta forestam Goeti situm esse dignoscitur, libere... possidendum, Guillelmus vero de Brueria et A., uxor sua, similiter coram nobis constituti, eisdem fratribus, ad preces dicti B., Mocheti, caritative contulerunt decem denarios quos supra nominatum nemus solebant annuatim percipere censuales, libere... possidendos, tali adhibita pactione, quod nominati B., Hocheti et A., uxor sua, de assensu filiorum suorum, dederunt nominatis G., de Brueria et P., uxori sue, in escambium, pro decem denariis superius nominatis, decem denarios censuales sitos super vineis de Monte-Tailleir, quos filii defuncti Gervasii de Mortua-Aqua, vel illi qui post ipsos nominatas vineas possidebunt, tociens dictis G., de Brueria et P., uxori vel eorum heredibus in eodem termino quo dicto B., Mocheti solebant persolvere, annuatim reddere de cetero tenebuntur... sigillum nostrum.
Actum anno gracie M. CC. XXIV, mense augusto.
Archives Nationales, S. 4999, A. 47.

Charte XCVII. Novembre 1224

Guillaume de Morville et Robert son fils font aux Templiers l'aumône d'une vigne sise près Châteaudun, au guet Valin.

Ego Guillelmus de Monhervilla (1), miles, notum facio omnibus, tam presentibus quam futuris, quod ego pro remedio anime mee antecessorumque meorum, concedente et laudente Roberto de Mohervilla, milite, filio meo, dedi et concessi in firmam, puram et perpetuam elemosinam, Deo et beate Marie et fratribus milicie Templi, vineam meam sedentem apucl Castridunum, sitam juxta vadum Vaalin, predictorum fratrum in censiva.
Quod ut ratum et firmum in posterum habeatur, eisdem fratribus litteras meas dedi impressione sigilli mei roboratas.
Actum anno Domini M° CC° XX° IIII°, mense novembri.
Archives Nationales, S. 5000, A, n° 1 ; parchemin scellé sur lacs de soie rouge, d'un sceau en cire verte, dont l'écu est lozangé ou fretté.
1. Mohervilla se traduit Montharville ou de préférence Morville. Guillaume de Morville, neveu de Robert du Mée, possédait un étal en la boucherie de Châteaudun, sur lequel il donna, en 1210, 25 sols de rente à la Madeleine de Châteaudun (Cartulaire B. M. Magdalene, page 68, note 2). En 1212 il est qualifié de chevalier, miles ; il portait, comme on le voit ici un écu armorié. Son fils Robert est également chevalier.

XCVIII. Janvier 1226 (N.-S. 1227).

Garnier de Boillonville donne aux Templiers la moitié de ses prés, sis au gué Valin, et leur vend l'autre moitié pour 30 livres tournois ; il s'engage à faire ratifier ce coiltract par Gohier de Boillonville, son neveu, alors en bas âge, et seigneur féodal.

Universis tam futuris quam presentibus presentes litteras inspecturis, Gaufridus Dunensis archidiaconus, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod Guarnerius de Boillonvilla, pro amore Dei et salute anime sue et parentum et antecessorum suorum, laudante et concedente uxote sua Margarita, pratorum quorumdam que habebat apud Vadum Vaalini medietatem unam Deo et fratribus milicie Templi in perpetuam contulit elemosinam, medietatem vero alteram eorumdem pratorum dictis fratribus vendidit pro triginta libris turonensibus jam solutis, fide media sese astringens erga fratres perdictos, sub pena viginti librarum, quod, quando Gocherius de Boillonvilla (1), nepos ejusdem Guarnerii, de cujus feodo sunt prata predicta, in perfectam etatem excreverit, dicta prata dictis fratribus ab eodem Gocherio quittari omnino faciet et concedi ; et de hoc etiam plenius exequendi dedit idem Garnerius dictis fratribus plegios, fide astrictos, et sub pena predicta viginti librarum, Hubertum Peirier, Johannem Peirier et Reginaldum de Maceriis, Preterea Margarita, uxor Garnerii jam predicta, dotalicium, si quod habebat in predictis pratis, et quicquid juris ibidem habere poterat, dictis fratribus quittavit in perpetuum, ac concessit, fide data in manu nostra confirmans, quod ipsa in pratis sepedictis nichil unquam de cetero reclamabit.
Quod totum in nostra factum presencia, ut stabile sit et firmum, nos ad petitionem fratrum, id ipsum litteris traditum presentibus sigilli nostri mu nimine duximus roborandum.
Actum anno gracie M° CC° vicesimo sexto, mense januario.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 12.
1. Gohier de Boillonville, neveu de Garnier et de Marguerite, qui parait ici trop jeune pour faire un acte légal, est qualifié de chevalier, miles, dans une charte de 1248 du Cartulaire de la Madeleine, page 141, note.

Charte XCIX. Juillet 1227.

Arnoul d'Orléans et Isabelle sa femme donnent aux Templiers 15 deniers de cens qu'ils ont achetés à Gillon Reune.

Juillet 1227.
Omnibus... Galterius divina miseratione Carnotensis ecclesie minister, salutem in Domino. Noverint universi quod Arnulphus de Aurelianis et Isabella ejus uxor, in nostra presentia constituti, XV denarios censuales in vineis dicti Arnulphi, ante pressorium Theobaldi Perier sitis percipiendos... fratribus militie Templi dederunt, quos ipsis vendiderunt Gilon Reune et ejus uxor Maria.
Hanc venditionem voluerunt filii Gilonis et Marie, Arnulphus, Radulphus Parvus, Ermengardis filia... Gervasius de Cubitis miles, de cujus feodo predictus census movet... approbavit.
Actum anno Domini M CC XX VII mense julio.
Archives Nationales, S. 4909 A. n° 33.

Charte C. Septembre 1227.

Accord entre Henri, d'Illiers, et Arnoult Mellé, pour une terre à Sours.

Omnibus presentes litteras inspecturis, Rag(inaldus), succentor Carnotensis, salutem in Domino. Noverint universi quod cum Henricus, persona de Yliesiis, traheret in causam Arnulphum Melie coram judicibus Nivernensibus, super quadam terra sua apud Soors, quam pater ... ipsius Henrici vendiderat eidem Arnulpho, precio XXI librarum, tandem, post multas altercationes, de consilio bonorum virorum et nobis mediantibus, compositum fuit inter ipsos in hunc modum, ita quod idem Arnulphus dedit eidem Henrico LX solidos Carnotensium et dictus Henricus quittavit eidem dictam terram, ita quod idem Arnulphus de ea possit de cetero ad suam disponere voluntatem scilicet vendere pignorare, in elemosinam dare, vel ad vitam si ei placuerit possidere...
In cujus rei testimonium presentes litteras, ad peticionem parcium, fecimus sigilli nostri munimine roboravi.
Actum anno gracie M° CC° XX° VII°, mense septembri.
Archives Nationales, M, 14, n° 40.

Charte CI. Mars 1227 (N.-S. 1228)

Vente par Pierre de Bullou et Jeanne sa femme aux Templiers de la Boissière, pour 27 livres tournois, d'une vigne sise près de Châteaudun, entre le gué Valin et la Boissière.

De vinea de vado vaalin
Goherius, Castriduni decanus, omnibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Noverint universi, presentes pariter et futuri, quod Petrus de Bullou, miles (1) et Johanna, uxor ejus, in nostra presentia constituti, concedentibus et laudantibus Nicholao et Gaufredo, dicti Petri fratribus, et Amelina, sorore sua, vendiderunt pro viginti sex libris Turonensium fratribus milicie Templi de Buxeria Castriduni, quamdam vineam sitam apud Castridunum, inter vadum Vaalin et Buxeriam, in censiva dictorum fratrum, libere, quiete et pacifice, jure hereditario, in perpetuum possidendam.
Predictus vero Petrus et Johanna, uxor sua, in manu nostra fidem prestiterunt corporalem quod in dicta vinea, nec per se, nec per alios, occasione dotalicii, sive racione alia, aliquid de cetero reclamarent, nec dictos fratres supra dicta vinea in aliquo de cetero molestabunt, sed contra omnes, pro posse suo, ad usus et consuetudines Dunenses, salvis sumptibus, garendirent.
Testes vero hujus rei sunt qui presentes adfuerunt: Daniel, presbiter de Sancto-Avito, frater Nanterius, Simon clericus de Buxeria, Guillelmus Brito.
Quod ut ratum et firmum in posterum habeatur, ad peticionem partium, litteras istas fecimus annotari et sigilli nostri munimine roborari.
Actum anno Domini M° CC° vicesimo septimo, mense martio.
Archives Nationales, S. 5000 A. n° 14.
1. Pierre de Bullou « Petrus de Bullo miles », donna un titre nouvel de cette vente en son nom personnel, en mai 1228, dans des termes presque identiques.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 15.

Charte CII. Avril 1228.

Geoffroy de la Boullaye vend à Hervé de Châteauneuf, son fief et domaine de Champseru.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 47 v°

Ego Gaufridus de Bouleia notum facio quod ego vendidi nobili viro Herveo de Castello-Novo, Brurolis et Feritatis domino, omne illud quod habebam apud Chanserru, feodum et dominium, pro L libris Turonensium, scilicet feodum Galteri de Villemeut, militis, et feodum domine Germane, sororis mee, et feodum Raginaldi le Bordier, assensu, et voluntate Agnetis, uxoris mee, et Andree filii mei primogeniti... sigillorum nostrorum munimine...
Datum anno Domini M° CC° XX° VIIIto, mense aprili.
Archives Nationales, S. 4976, n° 3. Original en parchemin, autrefois scellé de deux sceaux sur queues de parchemin.

Charte CIII. Novembre 1228.

Accommodement fait entre les Frères de Jérusalem de Saint-Victor de Villedieu, de Manou, d'une part, et Ancelin de Milliac-Guilliac, chevallier, d'autre part, portant que les vassaux dudit Ancelin de Saint-Victor pourront revenir sur leurs biens propres à cultiver les terres qui sont sur le fief dudit Ancelin, ou les donner à cultiver aux vassaux desdits Frères, sans préjudice au droit dudit Ancelin, qui pourra disposer à sa volonté de ce qui reviendra de terre par la suitte à son fief, sans néanmoins les donner à cultiver à d'autres métayers que ceux dudit Temple au deffault de ses vassaux et autres clauses fort nombreuses énoncées au présent acte passé l'an 1228, au mois de novembre.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 75 v°.

Charte CIV. 29 septembre 1229.

Simon Burgevin, curé de Saint-Martin-le-Viandier, reconnaît devoir au Temple de Sours 12 deniers de cens pour une maison, rue de la Cordonnerie.

Omnibus... Noverit universitas quod Simon Burgevin, presbiter Sancti-Martini-Vitam-Dantis ... recognovit quod fratribus milicie Templi de Sors debebat XII denarios censuales in festo Sancti-Martini hyemalis, pro domibus in Cordonaria sitis, que fuerant Marie Burgevin, matris ejus ...
Actum in festo sancti Michaelis, anno Domini M CC XXIX.
Archives Nationales, S. 4999 A, n° 32.

Charte cv. 28 octobre 1229.

Le comte Thibaud vend aux Templiers son droit de gruerie dans ses bois pour le prix de dix mille livres parisis

Ego Theobaldus, Campanie et Brie, comes palatinus, notum facio universis tam presentibus quam futuris quod ego fratribus milicie Templi vendidi omnem griariam quam habebam in nemoribus eorum, ubicumque sita sint, in potestate mea, pro decem millibus librarum Parisiensium, de quibus gratum meum fecerunt ad plenum, ita quod in perpetuum de dictis nemoribus de cetero possint libere facere voluntatem suam in incidendo, vendendo, et ad terram arabilem redigendo, et de glande et de pastu, ita quod neque ego neque heredes mei possimus venire contra vendicionem istam.
In cujus rei memoriam et perpetuam firmitatem presentes litteras feci confici et sigilli mei munimine roboravi.
Actum Meleduni, anno Domini M° CC° vicesimo nono, mense octobris, in festo beatorum apostolorum Symonis et Jude.
Archives Nationales, M, 14, n° 41, dans un dossier relatif à Sours.

Charte CVI. Novembre 1229.

Robert de Dreux et Gilles, son fils aîné, vendent aux Templiers leur dîme de Sours pour 130 livres parisis Guillaume de Chartres, chevalier, seigneur féodal, approuve cette vente et cède tous ses droits pour 40 livres parisis.

Ego Robertus de Drocis, miles, omnibus notum facio quod cum me desesivissem decima mea, que est in parrochia de Soors, et de ipsa decima Egidium filium meum primogenitum sesivissem, postmodum fratribus milicie Templi ego et idem filius meus eamdam decimam pro centum et triginta libris parisiensium, de quibus pagati sumus, ad usus et consuetudines Carnotenses vendidimus, Guillelmo de Carnoto milite, de cujus feodo predicta movet decima, presente et vendicionem nostram approbante et concedente, qui predictis fratribus quidquid juris habebat in predicta decima et habere poterat pro XL libris parisiensium vendidit, ad usus et consuetudines Carnotenses, et ego et dictus Egidius filius meus primogenitus fidem prestitimus corporalem quod in dicta decima ... nihil reclamaremus...
Hanc autem venditionem, Thomas filius meus et Agnes et Ysaeva filie mee eorumque mariti Gaufridus Escorfaut et Petrus de Alneolo, et tercia filia mea Ascelota approbantes... promiserunt quod dictam venditionem oubservarent (sic)...
In cujus vendicionis testimonium et munimen dictis fratribus presentes dedimus litteras in sigillorum nostrorum munimine roboratas.
Actum anno Domini M° CC° XX° nono, mense novembri.
Archives Nationales, M. 14, n° 42, parchemin scellé de deux sceaux, l'un à l'écu chargé d'une face avec six croissants en orle, la légende effacée ;
Le 2e porte au centre un oiseau soutenu par une main, accompagné en avant par une fleur, en arrière par un lévrier ; légende...
ROBERTI DE DREVS. MILIT.
L'acte fut approuvé:
1° par Guillaume de Chartres: « Ego Guillelmus de Carnoto miles .... concedentibus et laudantibus Petronilla, uxore mea, et filio meo Roberto et fratribus meis Evardo, milite, et Raginardo, canonico Carnotensi, et sororibus meis Margareta, Ysabella et - (sic).
Actum anno Domini MCCXXIX, mense novembri.
Archives Nationales, M. 14, n° 43.

Charte CVII. Vendredi 18 juin 1231

Geoffroy de Thomas reconnaît aux Templiers de Villedieu en Drugesin le droit d'usage et de pâture dans la forêt de Crevant pour leurs hommes de Marigny et du Bois-Fautray.

Rog... prior Sancte-Genovefe, et prior Sancti-Eligii Parisiensis, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Universitati vestre notum facimus quod cum causa verteretur coram nobis, auctoritate apostolica, inter fratres milicie Templi, ex una parte, et Gaufridum Thome et Jabelinam, uxorem suam, super usuario Templariorum de Villa Dei in Dorgesino, et hospitum suorum de Marigni, in nemore de Crevant, et pastura animalium, ovium, caprarum, et aliarum pecudum ; quod usuarium et que pastura dicebant dicti fratres dictos Templarios de Villa-Dei et hospites suos de Marrigny et de Bosco-Fautre in nemore supradicto debere habere ; tandem, post multas altercationes.... prefatus Gaufridus.... quictavit et recognovit predictos Templarios de Villa-Dei et hospites suos de Marrigny et de Boscho-Fautre predictum usuarium... debere habere presentes litteras... sigillari fecimus.
Actum anno Domini M° CC° XXX° primo, die veneris post octavas Trinitatis.
Archives Nationales, S. 4977, n° 26; parchemin autrefois scellé de deux sceaux.

Charte CVIII. Décembre 1231.

Jugement arbitral touchant le cours, l'entretien et le fauchage de la rivière d'Aigue-Morte au profit des Templiers contre les religieux, prieur et couvent de Chamart.

DE SENTENTIA LATA SUPER CONTROVERSIA INTER NOS ET FRATRES MILICIE TEMPLI DE BUXERIA DE FALCATIONE AQUARUM MORTUÆ AQUÆ (1).

In nomine Patris, et Filii et Spiritus Sancti, Amen (2).
Noverint universi quod cum controversia verteretur inter religiosos viros preceptorem et fratres milicie Templi de Buxeria, juxta Crastridunum, ex una parte, et priorem et monachos de Chamartio, ex altera, coram abbate et priore Sancte-Genovefe et cantore Parisiensi, auctoritate apostolica, super hoc videlicet quod dicti preceptor et fratres de Buxeria conquerebantur de hoc quod dicti prior et monachi de Chamarcio vel eorum mandatum falcari ac curari fecerunt, ut dicebant dicti fratres, in quadam, aqua que appellatur Mortua-Aqua que est ab albario prati Arnulphi Veteris-Auris supra, usque ad aquam que fluit ad molendina dictorum fratrum de Buxeria (3) ; tandem de bonorum virorum consilio, predicte partes compromiserunt, in nos, videlicet: Herveum, priorem Beati-Martini de Valle Carnotensi et Nicholaum, priorem domus Leprosorum Castriduni, et fratrem Herbertum de Pontisara, templarium (4), sub hac forma:
Notum sit (5) omnibus quod cum inter venerabiles et religiosos viros fratres militie Templi, ex parte una, et priorem et monachos de Chamartio, ex altera, coram abbate Sancte-Genovefe et conjudicibus suis, auctoritate apostolica, questio verteretur super hoc videlicet quod dicti fratres conquerebantur de hoc quod dictus prior et servientes sui falcaverant et falcari ac curari fecerant in quadam aqua que apellatur Mortua-Aqua, que est ab albario prati Arnulphi Veteris-Auris supra, usque ad aquam que fluit ad molendina dictorum fratrum de Buxeria (6), quam injuriam petebant sibi emendari dicti fratres et dampna resarciri ad valorem centum marcarum argenti ; tandem de bonorum virorum consilio de hoc emendando et providendo, ne tale quid ulterius attemptetur, compromiserunt in bonos viros, videlicet in priorem sancti Martini Carnotensis, electum ex parte prioris et monachorum, et in fratrem Herbertum de Pontisara, templarium, electum ex parte Templariorum, sub pena centum marcarum argenti, et fide corporali prestita, sibi partes invicem promittentes quod quicquid isti duo dixerint, vel ordinaverint, vel statuerint, vel arbitrati fuerint de premissis, partes tenebuntur inviolabiliter observare.
Si vero isti duo non possent in unam concordare sententiam, prior domus Leprosorum Castriduni, cum predictis duobus, de consensu partium, tercius adjungetur, cujus dictum cum altero predictorum valebit.
Et si aliqua partium vellet a dicto supradictorum resilire, centum marcas argenti parti dictum servanti solvere teneretur.
Preterea fuit additum in compromisso a dictis partibus, sub dicta pena, quod dicti arbitri possent inquirere et pronunciare utrum prior de Chamarcio possit ducere unum chalannum de uno frusto ligni per dictam aquam.
Debet autem proferri et terminari dictum superius memoratum infra festum sancti Martini hyemale, nisi de consensu partium terminus fuerit prorogatus.
Datum anno Domini millesimo ducentesimo tricesimo primo, mense septembri.

Nos autem, super premissis diligenti inquisitione facta, auditis partium confessionibus, termino usque ad instantem Purificationem beate Marie a nobis et a partibus prorogato, partibus presentibus, arbitrando pronunciavimus et statuimus, de bonorum virorum consilio, quod in predicta aqua, infra dictos terminos comprehensa, dicti prior vel monachi, nec per se nec per alios, falcare (7) vel curare poterunt de cetero, nec etiam maliciose eradicare.
Et quotiens contingeret quod dicti prior vel monachi in propriis personis in prenominata aqua amodo curarent vel falcarent vel malitiose eradicarent, pro curatione vel falcatione, prior loci, quicumque esset, et prioratus pro pena preceptori de Buxeria centum libras Dunenses solvere tenerentur, et pro eradicatione malitiosa viginti libras.
Et etiam si aliquis de eorum familia, de mandato prioris vel alicujus monachi, vel etiam alius de mandato ipsorum, aliquid de predictis attemptaret, ad predictas penas, prout distincte sunt, prior et prioratus Templariis tenerentur.
Si vero aliquid de premissis ab aliquo alio, a priore et monachis, appareret factum esse in predicta Mortua-Aqua, et malefactor in predicto maleficio deprehenderetur vel alias posset contra ipsum probari, et ipse diceret de mandato prioris vel alicujus monachorum se hoc fecisse, et prior vel monachus nominatus ab illo malefactore juraret, quod non de mandato suo nec de scientia hoc factum fuisset, nec sciret de cujus mandato factum esset, prior et prioratus a penis supradictis liberarentur ; et reponeretur in dicta aqua et in eodem loco illud quod amotum esset quod reperiretur ibidem.
Et si non reperiretur ibidem secundum quantitatem materie amote, de consimili materia, ad estimationem magistri domus elemosinarie Castriduni, in eadem aqua poneretur.
Si autem malefactor non fuerit deprehensus nec probari poterit quis fecerit illud, et appareat forefactum, prior et monachi de Chamarcio jurabunt se hoc non fecisse nec mandasse quod fieret, nec scire quis illud fecerit, et sic liberabuntur a penis, et de materia amota de dicta aqua idem fiet per omnia, sicut jam supradictum est.
Si autem aliquid repertum fuerit super ripas dicte Mortua-Aqua de quo dubium sit, utrum fuerit extractum de dicta aqua vel non, super hoc credetur preceptori de Buxeria ibidem residenti per sacramentum suum, si dixerit se credere illud fuisse de aqua predicta extractum, et tunc reponetur illud repertum in dicta aqua per ipsum preceptorem vel ejus mandatum, et in loco de quo diceret per sacramentum suum se credere fuisse extractum, vocatis monachis.
Item quando preceptor vel fratres voluerint falcare vel facere falcari Lidum super Mortuam-Aquam, preceptor domus de Buxeria precipiet in virtute obedientie subditis suis quod per nuntium significent priori vel monachis de Chamarcio, apud Chamarcium, quod ipsi veniant vel mittant, si voluerint, ad videndum si aliquid de falcatura devenerit ad alveum Mortue-Aque ad impediendum cursum ejus.
Et si aliquid descenderit de dicta falcatura ad dictam aquam, illud solum per dictos monachos vel eorum mandatum sine contradictione aliqua de dicta aqua extrahi poterit.
Et si forte hoc non denunciaretur a Templariis vel a nuntio eorumdem priori, vel monachis de Chamarcio apud Chamarcium, tunc monachi non vocati venire possent vel mittere ad faciendum sicut dictum est, dum falcaretur, vel etiam post falcaturam, ad removendum similiter illud quod indicta Aqua-Mortua invenirent de falcatura, tantum modo vocatis prius Templariis commode.
Qui, si vocati, venire nollent vel mittere, nichilominus illud solum de falcatura per monachos vel mandatum eorum, testibus adhibitis, de dicta aqua amoveretur, ita quod circa hoc excedere non possent monachi, et propter hoc Templarii non incurrerent aliquam penam pecuniariam, et crederetur tam nuntio Templiorum misso ad monachos quam nuntio monachorum misso ad Templarios, fide prestita corporali ab ipsis quantum ad vocationem sive submonitionem ab eis factam ; et si monachi, die falcationis commode vocati, nollent venire vel mittere super impedimento illo, si quod esset per falcaturam, de cetero non audirentur quantum ad illam falcaturam.
Item diximus quod si monachi vel alius aliquod obstaculum ad impediendum cursum aque predicte malitiose positum in ore alvei vel infra terminos predictos dicte Mortue-Aque repererint, monachi vel eorum mandatum, vocatis commode Templariis de Buxeria ad hoc videndum, de dicta aqua illud solum poterunt amovere.
Et si Templarii vocati noluerint venire vel mittere (8), monachi vel eorum mandatum illud solum poterunt amovere, et credetur nuntio monachorum ad Templarios misso per fidem suam super vocatione ab ipso ipsis facta.
Et si preceptor domus de Buxeria et fratres requisiti a monachis voluerint jurare quod nec ipsi nec per ipsos illud obstaculum fuit positum in dicta aqua, nec sciverint nec sciunt quis illud apposuerit, nullam penam incurrent, sin autem solvent viginti libras Dunenses pro pena priori de Chamarcio.
Si vero dubium fuerit utrum maliciose in dicta aqua obstaculum repertum positum fuerit, vel non credetur priori de Chamarcio, jam generaliter jurato super hoc, si dixerit quod maliciose fuerit appositum, tunc per dictum priorem vel ejus mandatum, vocatis Templariis, sicut superius dictum est, adhibitis testibus, removebitur ; si autem apparuerit aliquid ab alveo dicte Mortue-Aque amotum vel extractum vel etiam in ipso alveo adportatum esse per inundationem aquarum, quod adportatum fuerit ibi remanebit, et quod amotum vel absportatum fueritin dicta aqua non reponetur.
Item per arbitrium nostrum diximus et statuimus quod prior et monachi de Chamartio vel eorum mandatum de cetero ducere poterunt unum chalannum de uno frusto ligni per dictam Mortuam-Aquam infra predictos terminos comprehensam (9), et si Templarii vel eorum mandatum prohiberent vel impedirent ne dictum chalannum per predictam aquam duceretur, priori de Chamarcio centum libras Dunenses pro pena solvere tenerentur.
Et si Templarii dubitarent ne malicia fieret in chalanno, illud quando vellent possent videre commode intus et extra.
Item Oliverus, prior de Chamarcio, et frater Petrus, preceptor de Buxeria, et eorum successores ad invicem requisiti jurabunt quod supradicta omnia, prout ad ipsos pertinent, fideliter observabunt, et pro posse suo a suis subditis facient observari.
Supradicta vero omnia juramenta coram decano christianitatis Castriduni vel ejus mandato quandocumque necesse fuerit prestabuntur.
Item diximus, de consensu partium, quod omnes lites mote a Templariis contra monachos de Chamarcio et eorum homines, et e converso occasione dictarum controversiarum usque ad presentem diem, in pace de cetero remanebant.
In cujus rei robur et testimonium presentem paginam scribi fecimus et roboravimus nostrorum munimine sigillorum.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo tricesimo primo, mense decembri.
Archives départementales d'Eure-et-Loir. — Archives Nationales. M 14, n° 44. — Cartulaire Dunois, page 224.
Les variantes assez nombreuses ont été relevées par M. de Janssens.
1. En cette même année, au mois d'août 1231, Raoul Gode, sa femme, et ses quatre enfants, Geoffroy, Regnaud, Jean et Jeanne donnèrent aux moines de Saint-Martin de Chemars le droit de faucher l'herbe d'une rive à l'autre, dans le marais « quod gallice vocatur Mortrive ou mieux Morte-ève » (Bibliothèque nationale, Mss, latin 17.048, folio 309). L'identification avec le marais Mortua-Aqua ne nous parait pas douteuse. Cette acquisition faite par les religieux fut sans doute la cause de contestations immédiates avec les Templiers de la Boissière, et du présent accord survenu au mois de décembre de la même année.

2. Un autre exemplaire a été donné par l'abbé Marmoutier et commence ainsi: « Universis presentes litteras inspecturis fratres capituli Majoris Monasterii, et frater G. divina permissione minister eorum hum ilis, salutem in Domino. Notum facimus universis quod cum controversia, etc. » Le texte est semblable, mutatis mutandis. (Archives nationales, s. 5000 A. n° 22).

3. Un grand pré, en face de la Boissière, sur l'autre rive, s'appelait le pré aux Bouchers. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, il appartient à Jeanne de Saint-Avit, devenue abbesse du monastère de ce nom, et sœur de Jean de Saint-Avit, évêque d'Avranches. (MARQUIS, curé d'Illiers).

4. Au mois de janvier suivant, (1231, n. s. 1232), le prieur de Sainte-Geneviève approuvait la sentence arbitrale et employait les termes de ce préambule.
Universis, etc., abbas et prior Sancte-Genovefe et cantor Parisiensis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod cum controversia (ut supra)... Herbertum de Pontisara, templarium ; et ipsi super premissis et aliis, de bonorum virorum consilio suum arbitrium protulissent, nos ad petitionem utriusque partis ipsorum arbitrium, sicut in eorumdem arbitrorum litteris super hoc confectis plenius continetur, auctoritate apostolica nobis in hac parte commissa, approbamus et confirmamus.
In cujus rei robur et testimonium, predictis partibus presentes litteras concessimus sigillorum nostrorum munimine roboratas.
Datum anno gratie M° CC° tricesimo primo, mense januario. (Archives d'Eure-et-Loir).

5. Un autre exemplaire commence ainsi: « Frater Oliverius de Rupe, domorum militiæ Templi in Francia preceptor, omnibus presentes litteras inspecturis in Domino salutem.
Notum facimus universis quod, etc.
Datum anno Domini MCCXXXI, mense septembri, de fratrum nostrorum voluntate et assensu. »

6. En juin 1435, frère Adam du Fay, gouverneur et administrateur de la Boissière, passe bail du moulin à blé à 2 roues et dépendances avec une noue, emprès le pont des Chaussées, pour 6 muids de grain, 15 sols tournois et demi quarteron d'anguilles. Ledit maître loue aussi le moulin Foullerez de la Boissière, sis sur la rivière du Loir, pour 7 livres tournois : « quand il sera faulte d'eau, les moulins à blé ne feront tourner leurs roues que aux jours ordonnez d'ancienneté et pareillement le preneur du moulin à drap. » (MARQUIS, curé d'Illiers.)

7. Ce mot est encore traduit par celui de faucarder, faucher les herbes Les riverains du Loir sont tenus de faucarder tous les ans.

8. Ce passage « mittere... voluerint » a été omis dans le Cartulaire Dunois de MM.

9. En 1421, la rivière du Loir, à partir de la Roche-de-Marboué, pour venir à la Boissière, appartenait à Jehan Guérin, bourgeois de Châteaudun, avec une noue, près la justice, vers la Roche Cette partie de rivière s'appelait rivière de Billoue. Le rivage du Loir, au delà de la Boissière, en dehors des foussez de Monseigneur était occupée par des poulies. On louait un siège de poulie 3 sols 9 deniers. (Marquis, curé d'Illiers.)

Charte CIX. Décembre 1231.

Thihaud le Maire donne aux Templiers de Sours plusieurs pièces de terre à Louville.

Omnibus presentes litteras inspecturis, magister M. officialis archidiaconi Carnotensis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod Theobaldus Maior (1), in nostra presentia constitutus, de voluntate et assentu uxoris sue Heloisis, scilicet religiosis viris Templariis de Sors in puram et perpetuam elemosinam concessit quamdam peciam sitam terre apud Loarvillam, IV sextarios seminis capientem, et aliam peciam sitam in via de molendino ad ventum... et aliam... juxta terram defuncti Nevelonis... que dicta Heloisis habebat ratione dotalicii....
Actum anno M. CC. XXX. primo, mense decembri.
Archives Nationales, S. 1999 A, n° 72.
1. Thibauld le Maire était-il un descendant du célèbre Eudes le Maire, de Chalo-Saint-Mars, près Etampes, qui, étant allé en pèlerinage à Jérusalem au lieu et place du roi Philippe I, aurait été ennobli lui et toute sa postérité, les filles ennoblissant leurs maris. Voir sur cet étonnant privilège, qui se maintint jusqu'à la Révolution, l'étude de M. Noël Vallois dans l'Annuaire de la Société de l'Histoire de France.

Charte CV. Décembre 1232.

Vente d'un pré près le grand étang de Sours, aux Templiers du même lieu.

Omnibus.... Noverit universitas vestra quod Ernaudus Faber, Richaudus Theobaldus, dictus Faber, et Agnes uxores eorum, recognoverunt se vendidisse fratribus militie Templi de Sors, peciam prati sub stagno majori, apud Soors... pro XL solidis Carnotensium....
Anno M CC XXX II, mense decembri.
Archives Nationales, S. 4999 A, 23.

Charte CXI. 1232.

Hugues du Chatelier, avec l'assentiment de ses frères, donne aux Templiers une dîme sise près Mesloart à Poupry.

Omnibus presentes litteras inspecturis, magister Robertus, officialis Aurelianensis, in Domino salutem. Noverint universi quod in nostra presentia constitutus Hugo de Chateliers senior, miles, recognovit se in puram et perpetuam elemosinam contulisse fratribus milicie Templi duas partes decime tocius terre quam ipsi fratres habent apud Mesloars, in parrochia de Porpriaco, et terciam partem decime terre ipsius Hugonis que fuit defuncti Renaudi Manselli, apud Porpriacum site.
Hanc siquidem donacionem Adam de Chateliers, miles, Jodoinus, Girardus et Guillermus, fratres, filii dicti Hugonis, coram nobis voluerunt, laudaverunt... et quittaverunt.
Preterea Hugo de Chateliers junior miles, de cujus feodo res predicte movere dicebantur, dictam donacionem coram nobis voluit et laudavit et foedum penitus admortificavit,.... et quittavit...
In cujus rei memoriam ac testimonium presentes litteras fieri et sigillo curie Aurelianensis, salvo jure domini episcopi per omnia, fecimus roborari.
Actum anno Domini M. CC. tricesimo secundo.
Archives Nationales, M. 13, n° 44. Original en parchemin.

Charte CXII. Avril 1233.

Hervé, seigneur de Châteauneuf, de Brezolles et de la Ferté, et Alix sa femme donnent aux Templiers en perpétuelle aumône tout ce qu'ils avaient a Champseru, fiefs et domaine, et approuvent pareille donation faite par Hugues du Feuillet.
Bibliothèque Mazarine, Mss. 3367, folio 47. v°.

Noverint universi tam presentes quam futuri quod ego Herveus de Castro-Novo, miles, dominus Bruerolarum et Feritatis in Pertico, ex assensu et voluntate Aaliz, uxoris mee, et omnium heredum meorum, dedi et concessi fratribus milicie Templi in perpetuam, liberam et quietam elemosinam totum id quod habebam in villa que vocatur Champserru, tam in feodo quam in dominio, predictis fratribus habendum et tenendum, juste et pacifice, libere et quiete, ut perpetuam et liberam elemosinam, ab omnibus secularibus serviciis et exactionibus absolutam, absque calumpnia, reclamatione, vexatione et molestatione de cetero mei et heredum meorum.
Et etiam sciendum est quod tale servicium quod Reginardus Bordeir, mihi vel heredibus meis debebat de feodo quod de me tenebat, illud idem servicium de prefato feodo tenentur dictus R. vel heredes ipsius predictis fratribus exhibere.
Preterea nullo casu emergente ego H. vel heredes mei in prefato dono a me facto et in perpetuum elemosinato possumus facere justiciam nec debemus, sed predictum donum adversus omnes gentes sepedictis fratribus garantizare tenemus.
Et insuper volui, et laudavi, et approba vi donum illud perpetue elemosinatum quod Hugo de Foillose (1) miles fecit eisdem fratribus super hiis omnibus que habebat in villa superius memorata, sicut continetur plenius et exprimitur in litteris ejusdem Hugonis, quas dicti fratres habent penes se super dono ipsis ab eodem facto et, ut dictum est, in perpetuum elemosinato.
In cujus rei testimonium presentes litteras sigilli mei approbatione volui confirmari.
Actum anno Domini M° CC° XXX° tercio, mense aprili.
Archives Nationales, S. 4976, n° 4, parchemin; et n° I, traduction française.
1. La charte de donation est semblable mot pour mot à celle-ci, jusqu'au mot garantizare. En voici l'incipit et l'explicit : « Noverint. ... quod ego Hugo de Foillose miles, ex assensu et voluntate Hodierne, uxoris mee etc garantizare tenemus.
Quod ut robur obtineat... sigilli mei testim onio roboravi.
Actum anno Domini MCCXXX tercio, mense aprili.
Archives Nationales S. 4976, n°2.
« Gaufridus Bollain, ex assensu et voluntate Agnetis uxoris mee et Andree filii mei primogeniti, et omnium heredum meorum » approuve, comme seigneur féodal les donations de Hervé de Châteauneuf et de Hugues du Feuillet, dans les mêmes termes et à la même date.
Archives Nationales, S. 4976, n° 5.

Charte CXIII. Juillet 1233.

Girard Le Chat, chevalier, vend aux Templiers dix deniers de cens sur la maison de Gautier Bernoin, rue de l'Aiguillerie, à Châteaudun, pour 6 livres dunoises.

Omnibus presentes litteras inspecturis, Girardus Cati, miles, in Domino salutem. Ad noticiam omnium cupio pervenire quod ego vendidi fratribus milicie Templi de Buseria decem denarios censuales quos habebam in domo Galterii Bernoin, in Aguleria Castriduni, in qua manet idem Galterus, et omne jus et omnem servitutem sive redibicionem quam habere poteram in dicta domo, precio sex librarum Dunensium mihi jam solutarum a dictis fratribus ; et ad dictam vendicionem garantizandam et defendendam bona fide et sine fraude fide corporali prestita a me erga dictos fratres me astrinxi.
Hanc eciam vendicionem similiter fecit, et voluit, et concessit Gaufridus Cati, pater meus, et Matheus, filius meus primogenitus, et Alicia, et Johanna, filie mee, et Epiphania, uxor mea, dictam vendicionem concesserunt spontanee et de plano, et fidem dederunt corporalem quod de cetero contra dictam vendicionem non venient, nec jure hereditario, nec jure dotalicii, nec alio jure dictam vendicionem attemptabunt infirmare.
In cujus rei robur et testimonium presentes litteras dictis fratribus dedi et sigilli mei munimine confirmavi.
Actum anno Domini M° CC° XXX tercio, mense julio.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 5, parchemin scellé sur lacs de parchemin d'un sceau en cire blanche, armorié d'un écu où sont empreints trois pals et un franc-quartier. Légende : † SIGILLVM. GIRABDI. LECHAT.

Charte CXIV. Juillet 1233.

Robert d'Ymonville donne aux Templiers sa dîme de Sours. Colin Martel et Avesgot de Saint-Prest approuvent cette aumône.

Universis.... Colinus Martel et Avelina, uxor ejus, donacionem et elemosinam quam Robertus de Imonvilla, miles, fecit militibus milicie Templi, de quadam decima sita in parrochia de Soors, in feodo dicti Colini, etc., quam Robertus tenebat de Gaufrido, fratre suo, et idem Gaufridus ab Avagoto de Sancto-Prisco (1) milite, et Amelina ejus uxore, et ipse A. vagotus et ejus uxor, a dicto Colino laudaverunt ... et concesserunt ...
Datum anno MCCXXXIII, mense julio.
1. L'approbation de ce dernier commence ainsi: « Ego A vagotus de Sancto-Prisco, miles, et Amelina ejus uxor.. donationem quam Robertus de Imonvilla... etc., Philippo Avegoto et Johanna, filiis nostris laudantibus.... MCCXXXlll, mense julio »
Archives nationales, M. 14. n° 46 et 47 ; s. 4999 A. n° 27. vidimus.

Charte CXV. Mars 1233 (N.-S. 1234)

Eudes Craton, chevalier, donne en pure aumône aux Templiers de la Boissière la dîme de ses vignes et terres de la paroisse de Saint-Valérien de Châteaudun. Les Templiers la donnent à bail à Etienne Morel.

Galterius, permissione divina Carnotensis ecclesie minister humilis, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noveritis quod Odo Craton, miles, in nostra presentia constitutus, totam decimam quam habebat tam in vineis quam in terris apud Castridunum, in parrochia Sancti-Valeriani, dedit in puram et perpetuam elemosinam, et concessit fratribus milicie Templi apud Buxeriam commorantibus, sine retentione... possidendam.
Hanc autem elemosinationem voluerunt et concesserunt Alitia, uxor dicti Odonis, Gaufriduset Henricus, fratres ipsius Odonis.
Dicti vero fratres milicie Templi fructus ejusdem decime concesserunt Stephano Morelli, burgensi de Castriduno, et Odeline ejus uxori, quamdiu ambo vel alter eorum vixerit, presentes litteras sigilli nostri munimine fecimus roborari.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo tricesimo tercio, mense martio.
Archives Nationales. M, 14 n° 48. parchemin muni des lacs de soie rouge.

Charte CXVI. Mai 1234.

Guillaume de Chartres et Jean de Pray abandonnent au Temple de la Boissière les vignes données par feu Thomas Gastevin.

Omnibus... Goherius decanus Castriduni salutem in Domino. Noveritis quod Willemus de Garnoto et Johannes de Pereio et filii eorum et uxor dicti Johannis, scilicet Hauis, in nostra presentia constituti, pro remedio animarum suarum, voluerunt et concesserunt, quod fratres milicie Templi de Buxeria teneant et pacifice possideant omnes vineas que fuerunt defuncti Thome Gastevin condam templarii, quas dictus Thomas dictis fratribus elemosinavit ...
Anno Domini MCCXXXIV, mense maio.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 31.

Charte CXVII. Novembre 1234.

Hugues de Feuillet donne aux Templiers la quatrième partie du champart de Champseru et deux sols sur le moulin de Montulé.

Universis presentes litteras inspecturis Jacobus, archidiaconus Drocensis, salutem. Noverit universitas vestra quod Hugo de Folosa, miles, et Hodierna, ejus uxor, de assensu et voluntate Beatricis, filie eorumdem, et Roberti de Botigne, militis, mariti dicte Beatricis, dederunt in puram et perpetuam elemosinam fratribus milicie Templi de Villa-Dei in Dorgensi, totum hoc quod habebant apud Champseru, scilicet quartam partem campipartium de Champseru, tredecim solidos Carnotenses, tribus devariis minus, annui redditus apud Champseru, et duos solidos Carnotenses annui redditus quos habebant in molendino de Montule... juraverunt, etc...
Anno Domini M.CC.XXXIV, mense novembri.
Archives Nationales, S. 4976, n° 6. — Bibliothèque Mazarine. Mss. 3367, folio 48.

Charte CXVIII. Mardi 10 janvier 1234 (N. S. 1235)

Accord entre les Templiers de Sours et plusieurs particuliers au sujet des terres ayant appartenu à Jodouin Estournel et Hugues Goret et données par Nivelon et Eremhurge, sa femme.

Omnibus presentes litteras inspecturis, magister Robertus, officialis curie Carnotensis, salutem in Domino. Noveritis quod cum inter fratres militie Templi de Soors, ex una parte, et Thomam Sochet, Gervasium Pinot, et Mariam et Aaliciam eorum uxores, ex altera, contentio verteretur super quibusdam terris apud Soors, que fuerunt Jodoini Estornel, et super quadam pecia terre que fuit Hugonis Coret, sita juxta culturam Templariorum, quas omnes terras dicebant dicti fratres sibi collatas fuisse in elemosinam a defuncto Nevelone et Eremburgi, ejus uxore, tandem dicte partes super dicta contentione composuerunt inter se in hunc modum, quod prenominati Thomas etc... dictam elemosinationem factam a dictis Nivelone et ejus uxore de terris que fuerunt dicti Jodoini... laudaverunt ; dicta pecia terre sita juxta culturam dictis Thome et Gervasio remanente sigilli curie Carnotensis munimine fecimus roborari.
Actum anno Domini M. CC. XXX. IV, mense januario, die martis post Epiphaniam Domini.
Archives Nationales. S. 4999. A. n° 5.

Charte CXIX. 4 janvier 1235 (N.-S. 1236).

Sentence et accord par lesquels la vicomtesse de Châteaudun reconnaît les dons faits aux Templiers par Guillaume d'Orroir, lorsqu'il partit pour Jérusalem, savoir : 3 arpents de vigne à Montmirail et la métairie de la Butardière.

Abbas et prior Beate-Marie de Cagia et magister P. de Aera, canonicus Meldensis, judices a domino papa delegati, omnibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Notum facimus universis quod cum fratres milicie Templi proposuissent in jure coram nobis contra nobilem dominam A. quondam vicecomitissam Castriduni, quod, quando Guillelmus de Orreio iter arripuit Jherolime, ipse G. dedit dictis magistro et fratribus in perpetuam elemosinam, si in dicta peregrinatione decederet, tres agripennos vinearum sitarum apud Montem-Mirabilem et quamdam medietariamque vocatur La Butardiere, et hospites quos habebat apud Meleray, libere et quiete et pacifice a dictis fratribus possidenda, et in eadem causa, jure ordinario per omnia observato, eisdem fratribus omnia supradicta per deffinitivam sententiam adjudicavimus...
Tandem eadem nobilis... approbavit... et quamdiu bailum terre Galcheri de Sancto-Paulo tenebit defendet....
Datum anno Domini M° CC° XXX° quinto, in octavis Sanctorum Innocentium.
Archives Nationales, S. 5005, n° 8.

Charte CXX. Avril 1236

Etienne Morel et sa femme donnent aux Templiers un pré situé au Gué-Valin et tous leurs biens meubles présents et futurs après leur mort. En retour les Templiers leur assurent la jouissance leur vie durant de leur maison près l'église Saint-Valérien de Châteaudun.

Goherius, decanus Castriduni, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noveritis quod Stephanus Morelli et Odelina uxor sua in nostra presentia constituti, pie, karitative, in puram et perpetuam elemosinam Deo et fratribus militie Templi de Buxeria dederunt et concesserunt pratum suum quod habebant apud Vadum-Vaalini situm,.... dederunt etiam omnia sua mobilia et omnia sua acquiramenta facta et facienda, retento sibi usufructu solo, quamdiu ambo vixerint...
Dicti vero fratres, non immemores, non ingrati, dictis Stephano et Odeline tradiderunt et concesserunt usum et habitationem sue domus site juxta ecclesiam Sancti-Valeriani Castriduni, quamdiu vixerint....
Datum anno gratie M° CC° XXX° sexto, mense aprili.
Archives Nationales, S, 5000 A, n° 19 ; le n° 20 est le vidimus du précédent, daté de 1247.

Charte CXXI. Mai 1236.

Geoffroy Halou, de Châteaudun, vend aux Templiers un demi arpent de vigne sis près de la Boissière.

Gaufridus, Dunensis archidiaconus, universis noveritis quod Gaufridus Halou de Castriduno, concedent uxore sua Hodeburgi, pro amore Dei et salute anime sue et anime patris sui, unius arpenti vinee site super Buxeriam in censiva Gilduini Trossel, militis, juxta viam Carnoti, medietatem contulit in perpetuam elemosinam fratribus militie Templi, pro XX libris Turonensium...
Anno Domini. MCC XX VI, mense maio.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 32.

Charte CXXII. Novembre 1236

Etienne de Corthon vend au précepteur de Sours 25 arpents de terre à Bonville ; Héloise de Saint-Cheron vend également 12 sextiers de froment et 12 d'avoine qu'elle prélevait sur cette terre.

Omnibus..., Noverit..., quod Stephanus de Corthon et Ermeniardis uxor ejus in nostra presentia constituti recognoverunt se vendidisse Baldoino preceptori ballivie Carnotensis et Johanni preceptori domus de Sors, fratribus milicie Templi, XXV arpenta terre site apud Bonvilla, que movet de feodo dictorum fratrum pro LX libris Turonensium. Alicia vero, mater dicte E., quicquid juris ibi habebat, ratione dotalicii, de mandato et voluntate Durandi mariti sui,... resignavit...
Domina etiam Haloyrsis de Sancto-Karauno XXI sextaria, duodecim scilicet bladi et novem avene, que habebat in terra predicta confessa est se vendidisse pro XVI libris Turonensium...
Anno Domini M CC XXXVI, mense novembri.
Archives Nationales, S, 4999, A, n° 55, Le n° 22 de la même liasse est l'échange d'une maison pour une autre, à Chartres, sans autre désignation, entre Arnoul Mello et les Templiers, 1236, janvier.

Charte CXXIII. Décembre 1236

Guy le Mondoucet approuve la donation d'une terre sise à Coulonges, dans le fief des vicomtes de Châteaudun, faite aux Templiers par son oncle Philippe de Mondoucet.

Noverint universi presentem paginam inspecturi quod ego, Guido de Montedulci, miles, laudo et concedo fratribus milicie Templi donum illud quod Philippus de de Monte-Dulci, miles, avunculus meus, dedit eisdem fratribus in perpetuam elemosinam, videlicet medietatem tocius quarte partis quam habebat et possidebat apud Celoognes, in medietaria vicecomitis Castriduni, predictis fratribus libere et pacifice in perpetuum possidendam.
In cujus rei testimonium et munimen ego Guido, ad cujus feodum dicta medietaria pertinet, presentes litteras prefatis fratribus dedi ac sigilli mei munimine roboravi.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo tricesimo sexto, mense decembri.
Archives Nationales, S 5000 A, n° 68, scellé du sceau armorié de Guy de Mondoucet, qui est un burelé semé de croisettes sans nombre, publié dans le Cartulaire de Sainl-Denis, page 134 ; légende: † S. GVID (onis) D (e) (Mondou) CET.
Le n° 69 des Archives Nationales est un vidimus de 1247, donné par l'abbé de Sainte-Geneviève de Paris et par le prieur, scellé de leurs sceaux ; sur celui du prieur, on voit, à gauche, une main tenant un bâton et à droite une autre main tenant une cloche par la corde.

Charte CXXIV. Août 1237.

Accord entre les Templiers, Hugues de Montigny et Nivelon de Bourg-Guérin par lequel ceux-ci reconnaissent qu'ils n'ont point droit de prélever une trousse de foin sur les prés de Prelles.

Universis presentes litteras inspecturis, G. vicecomes Castriduni, salutem in Domino. Noveritis quod cum contencio verteretur inter religiosos viros fratres militie Templi, ex una parte, et dominum Hugonem de Montigniaco, ex altera, super hoc quod dominus Nevelo de Burgo-Garini dicebat se habere annuatim unam troussam herbe (1) in pratis sitis apud Praelles.
Quam defunctus Raginaldus Paganus eisdem fratribus in elemosinam contulerat, et super hoc garantiret, sicut in litteris patris sui continebatur ; tandem de dicta contentione compromiserunt in me dicte partes tali modo quod quicquid componerem vel dicerem de dicta contentione ratum et firmum ab utraque parte observaretur.
Habito prudentum virorum consilio, prius diligenter inquisita veritate, composui de dicta contentione, et per dictum meum dixi quod dictus Hugo predicta prata eisdem fratribus a predicta troussa garantiret, ita quod predictus Nevelo in eisdem pratis predictam troussam herbe de cetero non habebit.
In cujus dicti memoriam eisdem fratribus presentes litteras dedi sigilli mei munimine roboratas.
Datum anno Domini M° CC° XXX septimo, mense augusto.
1. D'après Du Gange, une trousse de foin était équivalente au tiers d'une charretée de foin pesant 900 à 100O livres. Ailleurs, elle ne s'élevait qu'à trois quintaux.
Archives Nationales, M, 14, n° 50.

Charte CXXV. Septembre 1237.

Gohier de Lanneray voulait prélever sur les hommes des Templiers une redevance pour droit de lignage. Le délégué apostolique instruisit la cause, et Julienne, veuve de Gohier, reconnut l'injustice de cette exaction ; les Templiers ne lui réclameront point les frais du procès tant qu'ils jouiront en paix de ce droit.

Universis presenteslitteras inspecturis Germundus, decanus Meldensis, domini pape capellanus, judex unicus a Sede apostolica delegatus, salutem in Domino.
Noverit universitas vestra quod cum controversia mota fuisset olim coram nobis , auctoritate apostolica, et processum eciam in eodem negotio usque ad publicationem testium et ultra inter fratres militie Templi, ex una parte, et defunctum Gaufredum de Lanereio, militem, ex altera, superjure et possessione lennagii de Pontibus, quod dictus miles exigebat ab hominibus Templi ad mortagium, et extorquebat injuste, sicut dicti fratres asserebant, a cujus exactione lennagii et servitute dicebant iidem fratres dictos homines esse de jure immunes et liberos ; tandem, cum ipsi fratres, post mortem antedicti Gaufridi, prosequerentur dictum negocium, in jure coram nobis, contra Julianam, ejus relictam, et eorumdem liberos, secundum ante acta contra memoratum Gaufredum habita coram nobis, ipsa relicta, pro se et dictis liberis, quos habet in ballo, confessa est coram nobis in jure spontanea et de plano, per procuratorem ad hoc specialiter ab ea destinatum, fratres antedictos movisse justam causam pro eorum hominibus, coram nobis, super jure et possessione predictis, et eosdem homines esse debere liberos et immunes a prestatione dicti lennagii... et promisit, etc...
Et concessum fuit ex parte Templariorum quod sumptus et expensas easdem non peterent donec contingeret dictam Julianam vel aliquem de liberis suis dictos homines... super dicto lennagio molestare... appensione sigilli nostri litteris istis...
Actum anno gracie M° CC° XXX° septimo, mense septembri.
Archives Nationales, M, 14, n° 49, scellé d'un sceau en cire brune ou est representee une colombe.

Charte CXXVI. Janvier 1238 (N. S. 1239)

Geoffroy Craton, Eude et Henri ses frères, donnent en aumône aux Templiers de la Boissière, cinq sextiers de terre aux Ormes et à l'Epine-Giroart.

Notumsit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Gaufridus Craton, et Odo, et Henricus, fratres mei, quinque sextarias terre semeure, tres sextarios sitos ad Ulmos, apud Rochefort, et duos sextarios sitos juxta Spinam-Giroart, dedimus in puram et perpetuam elemosinam et concessimus fratribus militie Templi, apud Buxeriam commorantibus, sine retentione seu reclamatione aliqua, etc.
Dicti vero fratres milicie Templi fructus ejusdem terre concesserunt Stephano Morelli, burgensi suo de Castriduno, quamdiu vixerit percipiendos.
Post vero decessum dicti Stephani, dicta terra ad prefatos fratres milicie Templi plene et libere revertetur.
Quod ut ratum et stabile permaneret, ego Gaufridus, et Odo, frater meus, miles, presentes litteras fecimus conscribi et sigillorum nostrorum munimine confirmari.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo tricesimo octavo, mense januario.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 4.

Charte CXXVII. Lundi 20 juin 1239.

Alberic, évêque de Chartres, écrit au maître du Temple d'Arville de payer à l'abbaye de Saint-Avit une rente d'un demi-muid sur le moulin de Launay, près Saumerais.

A. divina miseratione Carnotensis episcopus dilecto filio in Christo magistro domus militie Templi de Aridavilla (1) , salutem et sinceram dilectionem.
Mandamus vobis et vos monemus quatenus dimidium modium bladi annui redditus, quod dilecta in Christo filia abbatissa et conventus Sancti-Aviti Castridunensis in molendinis de Launeio, juxta Salmerium ab antiquo habuerunt (2), in cujus bladi solutione pro quinque annis est cessatum, cum omnibus arreragiis dictorum quinque annorum, sine difficultate aliqua persolvatis et persolvi faciatis.
Maxime cum quibusdam ordinis et domus vestre fratribus super eis loquuti fuerimus, qui nobis responderunt dictum bladum predictis abbatisse et conventui in dicto molendino deberi, et quod procurarent quod dictum bladum solveretur ; nec tamen eorum promissio effectum habuerit, sicut a dictis abbatissa et conventu nobis est insinuatum.
Quod si monitioni nostre parere nolueritis, nos ad dictum molendinum quod de nostro movet feodo, per fideles nostros qui illud a nobis habent in feodum, assignari faciemus.
Nos enim sustinere nec possumus nec debemus quod dicta ecclesia jure suo defraudetur.
Datum Castriduni, anno Domini MCCXXXIX, die lune ante festum beati Johannis Baptiste.
1. En 1380, frère Jehan Le Tort, commandeur d'Arville, donnait à bail la commanderie de Chartrain.
En 1394, frère Jehan Le Tort, commandeur d'Arville, commis à gouverner la commanderie de Chartrain reconnaît devoir à Mgr Oudart de Cloies, chevalier, en la personne de Michel Le Charron, son procureur, 9 muids de blé et 9 muids d'avoine pour cause de la moitié des dîmes de Chatillon (en Dunois). (Communication de M. l'abbé Marquis).
2. Cette rente aurait été donnée à l'abbaye de Saint-Avit en 1227, par Renaud d'Arville, d'après le témoignage de l'abbé Bordas (Chorographie du Dunois, article Arville, page 27). L'acte de cette donation est perdu.
Bibliothèque d'Orléans, mss. Polluche, 435 bis. — Cartulaire mss. de Sainl-Avil de Châteaudun, n° 131 (Archives de la Société Dunoise). Nous devons la copie de cette pièce à M. Lecesne, président de la Société Dunoise.

Charte CXXVIII Septembre 1240.

Achat de 4 arpents de terre à Marifousse par les Templiers de Sours.

Universis... Guillelmus dictus Papion, armiger, vendidit... fratribus Templi de Sors IV arpenta terre, apud locum que dicitur Marifouse... pro precio IV librarum Carnotensium..., que data fuerant Guillelmo a defuncta Helisendi, quondam uxore Poolini, civis Carnotensis... Johannes Papion, frater approbavit...
Anno Domini MCC° XL, mense septembri.
Archives Nationales, S. 4999 A, n° 44.

Charte CXXIX Juin 1242.

Achat d'une terre à Sours de Nicolas Tueveille.

Universis... noveritis... quod Nicolaus dictus Tueveille recognovit se vendidisse... fratribus militie Templi de Soors unam terram... pro precio CC librarum Carnotensis monete... Agnes, mater ejus, et Maria ejus uxor concesserunt...
Datum anno M CC XLII, mense junio.
Archives Nationales, S. 4999, n° 21.

Charte CXXX. Avril 1243.

Nicolas d'Aunay, chevalier, ayant légué aux Templiers 20 sols parisis de rente, son fils Guillaume d'Aunay les échange pour deux setiers d'hybernage ou blé méteil, première qualité.

Omnibus presentes litteras inspecturis, Eustachius de Cosmoes, miles, salutem. Notum facio ego Eustachius quod defunctus Nicholaus de Alneto, miles, legavit in ultima voluntate sua in elemosinam domui fratrum milicie Templi, XX solidos Parisienses annuatim reddendos super quarta parte tocius terre sue de Bonavalle... pro quibus XX solidis dominus Guillelmus de Alneto, miles, filius dicti Nicolai, dedit et concedit dictis fratribus... duos sextariatos hybernagii demeliori, etc...
Anno M CC XL III, mense aprili.
Archives Nationales, S. 5001, B, n° 9.

Charte CXXXI. Août 1243.

Jean de Sours, Jacqueline, sa femme, et Geoffroy Percheron, écuyer, se désistent de tous leurs droits sur différentes dîmes à Sours en faveur de Colin Martel et d'Aveline, sa femme ; ces derniers d'autre part donnent une partie de ces dîmes aux Templiers et leur vendent l'autre.
Omnibus presentes litteras inspecturis officialis curie Carnotensis, salutem in Domino. Noverint universi quod Johannes de Soors, miles, et Jaquelina, uxor sua, in nostra presentia in jure constituti recognoverunt se penitus quittavisse in perpetuum Colino Martel et Aveline ejus uxori quicquid juris isdem Johannes, miles, et ejus uxor, habebant seu habere poterant, quacumque ratione, in omnibus decimis, tam grossis quam minutis, sitis in territorio de Soors, videlicet in tota terra que dicitur de Josaphath, et in tota terra Gaufridi de Chenaio, et in tota terra Roberti de Coeton, et in tota terra Petri de Mosteriolo, et in tota terra Jacobi de Nemore, nec non et in tota terra Philippi Avagot, militum, et in tota terra que dicitur de la Burdinière, in qua prior de la Burdinière numerat, et in tota terra de Bello-Loco, apud Longam-Fossam, et etiam in tota terra in quo Robertus de Coeton, miles, capit campi partem, et in tota terra monachorum de Leurevilla, et in tota terra in qua fratres milicie Templi numerant, et in omnibus terris quas dicti fratres acquisierant, in quibus dicti Johannes et Jacquelina ejus uxor aliquid ratione decime habebant vel habere debebant, et in tota terra Archembaudi de Silvestrivilla, sita in territorio de Soors, et in omnibus aliis locis sitis in territorio de Soors, quorum decime ad dictum Johannem et ejus uxorem quocumque modo pertinebant.
Prefata vero Jacquelina... fidem prestitit... quod nichil... reclamaret.
Insuper Gaufridus dictus Percheron, armiger, quicquid juris habebat... ratione successionis, aut caduci, aut alio quocumque modo, in omnibus et singulis decimis supradictis Colino et Aveline, ejus uxori, penitus... quittavit... Preterea notum facimus universis presentes litteras inspecturis quod cum prefati Colinus, et ejus uxor et predicti fratres milicie Templi de Soors haberent et perciperent annuatim medietatem omnium decimarum locorum supradictorum, videlicet dicti fratres milicie Templi quartam partem omnium dictarum decimarum et dicti Colinus et ejus uxor alteram quartam partem, quam tenebant in feodum, ut dicebat, a Johanne milite memorato, excepta tantummodo quarte parte illius quarte partis... iidem Colinus et Avelina ejus uxor quintam partem omnium predictarum grossarum decimarum, et quicquid habebant in minutis decimis predicti territorii de Soors, prefatis fratribus milicie Templi, pietatis intuitu, in puram et perpetuam elemosinam coram nobis contulerunt, et totum residuum predicte partis dictarum decimarum, et omne illud quod tam prefati Johannes miles et ejus uxor, quam prefatus Gaufridus eisdem quitta verant... prefatis fratribus milicie Templi vendiderunt... pro precio quater viginti et decem librarum Turonensis monete...
Promittentes etc.... et prefatus Gaufridus et Nevelo, filius dicti Colini,... prefatam elemosinationem et venditionem approbaverunt...
In cujus rei testimonium presentibus litteris sigillum curie Carnotensis duximus apponendum.
Datum anno Domini M. ducentesimo quadragesimo tercio, mense augusto.
Archives Nationales, M. 14, n° 52.

Charte CXXXII. Août 1243.

Jean de Sours, chevalier, approuve le don fait par Colin Martel aux Templiers d'une partie dc sa dîme à Sours.

Ego Johannes de Soors, miles, notum facio... quod cum Colinus Martel, armiger, et Avelina, ejus uxor, contulerint in puram et perpetuam elemosinam fratrihus milicie Templi.... quintam partem quarte partis decimarum de Soors, quam quartam partem eidem Colino ego Johannes et Gaufridus Percheron, armiger, quittaveramus.... laudo, approho (1), etc.
Anno MCCXLIII, mense augusto.
Archives Nationales, M. 14, n° 51 ; S. 4999; A, n° 27, vidimus.
1. L'acte fut également approuvé par: Sjmon de Gaseran, chevalier, au mois de septembre 1243, dans les mêmes termes.
Archives Nationales, S. 4999, A. n° 27.

Charte CXXXIII. Août 1243.

Jean de Sours vend aux Templiers, pour la somme de dix livres, une rente de trois setiers de grains que son père Raignaud de Sours avait eu droit de percevoir sur la grange de Sours par un accord conclu avec lesdits religieux.

Ego Johannes de Soors, miles, notum facio tam presentibus quam futuris quod cum Raginaldus de Soors, quondam miles, pater meus, et ego Johannes, post mortem dicti patris mei, haberemus et perciperemus annuatim tres sextarios bladi, videlicet duos frumenti et unum avene, in granchia fratrum milicie Templi de Soors, nomine annui redditus, per quamdam compositionem initam inter dictum R. patrem meum, et fratres supradictos, ego Johannes de Soors, miles, predictum redditum prefatis fratribus vendidi tandem pro decem libris Turonensis monete, de quibus est michi a dictis fratribus plenarie satisfactum in pecunia numerata ; et promisi, etc.
In cujus rei testimonium et perpetuam memoriam presentes litteras dictis fratribus dedi sigilli mei impressione roboratas, anno Domini M° CC° XL° tercio, mense augusto (1).
Archives Nationales, S. 4999, A, n° 6, parchemin scellé en cire blanche, d'un sceau à l'écu cotticé.
1. Un autre acte fut délivré dans les mêmes termes par l'official de Chartres. Il contient cependant en plus l'approbation de Colin Martel : « Pretera Colinus, dictus Martel et Avelina ejus uxor dictam venditionem voluerunt... Anno Domini MCCXLIII, mense augusto. » Archives Nationales, S. 4999, A, n° 7.

Charte CXXXIV. Décembre 1243.

Donation par Thibaud de Chaudon et Alix, sa femme, de quatre arpents et demi de terre à l'Hôpital de Champagne.

Philippus de Saucai, miles, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noverint universi quod dominus Theobaudus de Chaudon, vicecomes, et Aales, uxor sua, non coacta, etc. et heres suus, Guido, pro remedio animarum suarum et antecessorum suorum, elemosinaverunt quatuor arpenta et dimidium arpentum terre arabilis, sita inter Touchias et Muciam, domui Hospitalis Jerusalem de Campaniis (1) in perpetuum possidenda...
Dictus vero Th. vicecomes... assensu A. uxoris sue, et filii sui Guidonis... voluit... Ego sigilli mei munimine roboravi....
Actum anno Domini M. CC. XL. III. mense decembri.
Archives Nationales, S. 4982, n° 7.
1. Le 9 juillet 1391, Charles, roi de France, prend sous sa protection et sauvegarde de maintenir et garder en possession et saisine tous les biens appartenant à frère Jean de la Court, religieux de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Champagne.
Bibliothèque Masarine, mss. 3367, folio 9.
En avril 1248, Geoffroy Chatte et Théophanie, sa femme, élevèrent plusieurs réclamations au sujet de cette maison et reçurent huit livres chartraines : « Universis... contentio erat inter frates militie Templi de Sours ex una parte et Gaufridum dictum Chatte et Theophaniam ejus uxorem super domo ... que fuit defuncti Roberti Sutoris... Tandem dicti Gaufridus et ejus uxor recognoverunt se recepisse octo libras Carnotenses.... »
Datum anno D. M. CC. XL. VIII. Archives Nationales, S. 4999, A. n° 29.

Charte CXXXV. 19 avril 1244.

Legs d'une maison par Robert le Cordonier aux Templiers de Sours.

Universis presentes litteras inspecturis, Officialis curie Carnotensis salutem in Domino. Noveritis quod Robertus le Sutor, de Soors, recognovit quod ipse et defuncta Maria, quondam uxor sua, dum viveret dicta defuncta, quandam domum suam, sitam apud Soors, in chemino inter duas vias fratribus milicie Templi in puram et perpetuam elemosinam contulerunt habendam et possidendam post decessum eorum.... sigillum...
Datum anno Domini M. CC. XLIV mense aprili.
Achives Nationales, S. 4999, A. n° 19.

Charte CXXXV. Mai 1245

Acte en parchemin et en latin par lequel Hervé de Châteauneuf et sa femme ratifient la donnation de la Villedieu et ses dépendances faites auxdits frères du Temple par Ernaud, chevalier et seigneur de la Ferté au Perche (1), l'an 1245, au mois de may.
1. Au folio 8 du même manuscrit, est mentionnée une autre donation de « Ernauld de la Ferté en 1278 et au folio 76 v° un acte sans date par lequel Ernault de la Ferté déclare qu'il donne à Dieu, à la sainte Vierge aux frères du Temple de la Villedieu en Drugesin et de Pelle l'usage du bois mort dans son bois des Agneaux, droit de pasture pour leurs bestiaux, etc. »
Bihliothèque Mazarine, mss. 3361, folio 6 v°.

Charte CXXXVI. Juillet 1245.

Guillaume d'Ormoy, écuyer, reconnaît aux Templiers de la Boissière, la paisible possession de trois mines de terre léguées par feu Bourgouing. Robin de Chavernay, seigneur du fief, donne son approbation.

Universis.... Guillelmus de Ormeio, armiger.... voluit et concessit coram fratribus milicie Templi de Boisseria, quod ipsi in perpetuum teneant.... sine omni redibencia.... tres minas terre semeure, sitas apud Urmoi, in valleia de Thouvilla, juxta terras Isabellis de Apreinvilla, dictis fratribus a defuncto Borgoing quondam elemosinatas.... Robinus vero de Chaverneio armiger, filius defuncti Henrici de Chaverneio, militis, dominus capitalis feodi.... voluit, concessit.... etc.
Actum anno MCCXLV°, mense julio.
Archives Nationales, S. 5000 A. n° 4.

Charte CXXXVII. Juillet 1245.

Accord entre Guillaume d'Ormoy, fils d'Aubert d'Ormoy, et les Templiers de la Boissière pour la libre jouissance d'une terre, près la Léproserie de Bonneval. Guillaume percevra chaque année deux deniers de cens. Approbation de Guillaume de Louasville, seigneur féodal.

Universis.... cum inter Willelmum de Ormeio armigerum, filium Aubertide Ormeio, ex una parte, et fratres milicie Templi de Boissseria, ex altera, esset contentio, super peciam terre site inter domum Leprosarie Bonevallis et Bonavallem, juxta cheminum Chartrain, quem tenent fratres ratione elemosine sibi a Roberto Chaveran defuncto facte, quam terram dictus Willelmus dicebat de feodo suo esse....
Tamdem confessus est dictus W. se composuisse et quod quittaverat dictam terram sub annuo censu duorum denariorum... Willelmus vero de Loivilla, armiger, dominus capitalis feodi, voluit et laudavit...
Actum anno Domini MCCXL quinto, mense julio.
Archives Nationales, S. 5001 B, n° 10.
Au mois de septembre suivant, Guillaume donnait ces deux sols de cens aux mêmes Templiers : « Willelmus de Urmoi, armiger ; concessit... fratribus milicie Templi de Boisseria in perpetuam elemosinam duos denarios censuales apud Bonavallem super terram Roberti Chaveran. Isabellis, uxor dicti Guillelmi,... laudavit MCCXLV... mense septembri. »
Archives Nationales, S. 5001 B, n° 11.

Charte CXXXVIII. Octobre 1249.

Guillaume et Jodoin Troussel reconnaissent aux Templiers la libre possession d'un arpent de vigne dans le faubourg Anteaume à Châteaudun et reçoivent en retour 20 sous dunois.

Omnibus presentes litteras inspecturis, officialis archidiaconi Dunensis, salutem in Domino. Noverint universi quod Guillelmus Troussel et Jodoinus, fratres, filii et heredes defuncti Jodoini Troussel, militis, in nostra presentia constituti voluerunt et concesserunt quod fratres milicie Templi de Buxeria, juxta Castridunum, quoddam arpentum vinee quod habent retro pressorium dictorum fratrum, in censiva dictorum armigerorum, in vico quod dicitur Ante-Aume, teneant in perpetuum et possideant pro octo denariis censualibus, in festo nativitatis beate Marie virginis, eisdem armigeris annuatim persolvendis, salva tamen emenda dictis armigeris vel eorum heredibus, si dictus census in dicta nativitate minime solveretur, promittentes, etc... confessi sunt a dictis fratribus se viginti solidos Dunenses recepisse in pecunia numerata....
Actum anno Domini M° CC° XL° nono, mense octobri.
Archives Nalionales, S. 5000 A, n° 35, parchemin scellé du sceau de l'archidiacre.

Charte CXXXIX Janvier. 1251 (N. S. 1252)

Jean de Sours approuve la vente faite aux Templiers par Nicolas Martel et Robin de Houville, des dîmes qu'ils percevaient à Generville, Chamlres et Brétigny, à Sours, pour 100 livres parisis.

Ego Johannes de Sours (1), miles, notum facio universis, tam presentibus quam futuris, quod cum Nicholaus dictus Martel et Avelina, ejus uxor, soror mea, et Robinus de Houvilla, armiger, et Ysabellis ejus uxor, filia mea, omnes et totas decimas quas habebant et percipere consuerant apud Genervillam, et apud Chandres, et apud Brintingniacum, et in territoriis earumdem villarum, in parrochia de Sours sitarum, fratribus domus milicie Templi de Sours vendiderunt pro centum libris Parisiensibus, et heedem decime moveant de feodomeo, ita scilicet quod predicti Nicholaus et ejus uxor, et dicti Robinus et ejus uxor, easdem decimas a me immediate tenebunt in feodum, et ego Johannes predictum feodum a domino Simone de Gaserano milite tenere dignoscor, ego Johannes venditionem istam... ratam habeo... garandizabo... presentibus litteris duxi sigillum meum apponendum.
Datum anno Domini M° CC° L. primo, mense januario (2).
Archives Nationales, M, 14, n° 54, parchemin scellé du sceau de Jean de Sours, armorié d'un écu coticé ; légende : † S. IOHANNIS. MILITIS.DE.ZUEWRS (sic).
1. Simon de Gaseran approuva cette vente dans des termes identiques et à la même date, janvier 1251, (1252) - (Ibidem, M. 14, n° 53, et S. 4939, A, n° 27 vidimus), et une seconde fois en mars 1253 (M, 14, n° 57 et S. 4999 A . 27).
Enfin l'official de Chartres rédigea un acte sur le même objet ; il ajoute cependant un détail nouveau:
« ... Quas venditionem et quittationem Nevelo de Maschereio, miles, et Johanna, ejus uxor ; Johannes de Soors miles et Jacquelina ejus uxor, et Gaufridus Percheron... concesserunt... Sigillo curie Carnot. sigillavim us.
Datum anno Domini M° CC° LI, mense januario (M, 14. n° 55).
2. Jean de Sours avait déjà donné un acte sur le même objet, mais moins détaillé en novembre 1251 (Ibidem. S. 4999a , n° 27) ; il en donna un troisième daté de mars 1253 (S. 4999, A , 27).

Charte CXL Juillet 1252.

« Comme Philippe de Alence confirma le don que nous feit Philippe du Troncay d'une pièce de terre qu'il auoit achetée de Alix la Regnarde au fief de Troncay. »

Ego Philippus de Alence, miles, notum facio universis quod Philippus de Tronceio, miles, condam avonculus meus, de assensu Ameline, uxoris sue, pro salute anime sue et antecessorum suorum dedit et concessit Deo, preceptori et fratribus milicie Templi de Villa-Dei in Drogesino in puram et perpetuam elemosinam quamdam pieceiam (sic) terre quam idem Philippus emit Aalesi Larenarde sitam in feodo de Tronceio, inter terram Roberti dicti Acelini, ex una parte, et terram Tirelini, ex altera, in perpetum a dictis fratribus libere et quiete in perpetuum (sic) possidendam.
Hanc autem donacionem et elemosinacionem dicte pieceie terre site in meo feodo volui, concessi et eciam approbavi, et obligavi me et heredes meos dictis fratribus in perpetuum ; presentes litteras sigilli mei, de assensu Mabilie, uxoris mee, munimine confirmavi.
Datum anno Domini M° CC° L° secundo, mense julii.
Archives Nationales, S. 4974, n° 1, parchemin. Analyse dans le mss. 3367, folio 27, de la Bibliothèque Mazarine.

Charte CXLI. Janvier 1254 (N. S. 1255)

Gilot et Geoffroy Gaudin se donnent eux et tous leurs biens, savoir 4 muids de terre à Viabon dans le territoire de Hoche, aux Templiers. Les seigneurs féodaux, Guillaume et Jean Gaudin et Hemeric Chenart approuvent cette donation.

Universis presentes litteras inspecturis, Guillelmus dictus Gaudin et Johannes dictus Gaudin; Hemericus dictus Chenart, et Philippus dictus Chenart, de Aufains, milites, salutem in Domino. Noveritis quod Gilotus dictus Gaudin et Gaufridus dictus Gaudin, fratres, filii dicti Guillelmi Gaudin, militis, de voluntate et assensu ejusdem Guillelmi patris sui, et omnium nostrum, se et sua bona que habebant domui milicie Templi Jerosolomitani et ejusdem domus fratribus contulerunt, inspiratione divina.
Que quidem bona talia sunt, scilicet quatuor modii terre semeure site in parochia de Viabonn in territorio de Hoe, quas terras predicti fratres Gilotus scilicet et Gaufridus de consensu et voluntate nostra predicte domui et fratribus ejusdem domus contulerunt, a fratribus dicte domus in perpetuum tenendas et possidendas pacifice.
Et ego Guillelmus Gaudin, pater dictorum duorum fratrum, filiorum meorum, et ego Johannes Gaudin, de cujus feodo movent dicte terre et ego Hemericus Chenart, tercius dominus ejusdem feodi, predictam collationem volumus, concedimus et approbamus... promittentes, etc.... presentes litteras sigillorum nostrorum munimine duximus roborandas.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo quarto, mense januario.
Archives Nationales, S. 4999 A, n° 8, parchemin scellé en cire verte. Le n° 12 de la même liasse est le même acte donné par l'official de Chartres, scellé de son sceau.

Charte CXLII. Mars 1254 (N. S. 1255).

Gaucher de Rochefort, seigneur du Puiset, approuve la donation faite par les membres de la famille Gaudin.

Universis presentes litteras inspecturis ego Galcherus de Rupe-forti, dominus de Puteolo, notum facio quod ego factam religiosis viris preceptori et fratribus domorum milicie Templi in Francia donacionem a Guillelmo Gaudin milite et a Gileto et Gaufrido filiis ejusdem Guillelmi de terra ad quatuor modios se minis sita in terra et dominio meo de Puteolo in parrochia scilicet de Viabon, in territorio quod Hoche vulgarite appellatur, volens, laudans et approbans promitto quod contra donacionem non veniam in futurum etc., presentibus litteris sigillum meum apposui.
Datum anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo quarto mense marcio...
Archives Nationales, S. 4999 A, n° 10. Original en parchemin, scellé en cire blanche du sceau de Gauchet du Puiset. C'est un sceau équestre, le cheval galopant à droite et houssé, le cavalier, casque en tête, l'épée levée de la main droite, tient de la main gauche son écu armorié d'un lion rampant. Les mêmes armoiries sont au contre-sceau: légendes : S. GALCHERII. DE RVPE FORTI. MILITIS.
Ibidem n° 1, vidimus donné par « Guido, Dei gratia episcopus Lingonensis », et n° 15, autre vidimus de l'official d'Orléans, date de 1721.

Charte CXLIII. Janvier 1254 (N. S. 1255.)

Vente aux Templiers de la Boissière, par Gervais Potet, écuyer, de 12 deniers de cens sur les vignes desdits Templiers, sises à la Broce.

Omnibus presentes litteras inspecturis, noverint universi quod Gervasius, dictus Potet, armiger... recognovit se vendidisse religiosis viris preceptori et fratribus milicie Templi in Francia, XII denarios census quos habebat apud Castridunum, super vineis dictorum preceptoris et fratrum, que fuerunt Johannis Andri, intra domum de Bruxeria, et villam que vocatur Brocia, in clauso videlicet qui vocatur la Pointe, pro XII libris Dunensium.... et Beatrix uxor dicti Gervasii promisit, fide data... quod ratione dotis, etc... nihil reclamabit.... Nicholaus Potet, miles frater Gervasii, et Radulphus Potet, miles, et Robinus Potet, armiger... annuerunt.
Datum anno Domini MCCLIV, mense januario.
Archives Nationales, S. 5000, A. 23.

Charte CXLIV. Juin 1257

Accord entre les Templiers de Marigny et du Bois-Fautray et Guillaume de Marigny, par lequel celui-ci concède aux hommes des Templiers le droit de pâture dans ses bois de Marigny, excepté dans le plessis de la Chapelle, et avec défense de faire pâturer pendant trois ans et demi après chaque coupe.

Universis presentes litteras inspecturis, Guillelmus de Marigneio, armiger, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod cum contentio mota esset inter me, ex una parte, et homines milicie templi de Marigneio, exaltera, et de bosco Fautre, scilicet exeo quod dicti homines petebant communes pasturas omnibus animalibus suis in nemoribus meis de Marigneio, tandem ex concilio proborum hominum et fide dignorum, dicta contentio sopita fuit in hunc modum, videlicet ita quod dicti homines milicie Templi et heredes sui habebunt communes parturas... in cunctis nemoribus de Marigneio, exceptis plessiacis de Capella, ita videlicet quod ego, jamdictus Guillelmus, potero tertiam partem nemorum vendere, secare, sed in illa parte secta, animalia dictorum hominum ante securim poterunt pascere, post autem securim non, usque ad etatem trium annorum et dimidium: sed in alias partes habebunt pasturas communes sed animalia sepedictorum hominum.... in brocia de Roigeria semper habebunt communes pasturas....
Quod autem ista pactio firma et stabilis permaneat.... dominus Gillebertus de Marcouvilla, miles, ad istam pactionem componendam interfuit et fieri composuit, his litteris sigillum apponi duxit in prima cauda, et ego sepedictus Guillelmus armiger de Marigneio, una cum sigillo Hugonis fratris mei, qui hanc similiter voluit et laudavit, sigillum meum presentibus litteris apponi dignum duxi, in secunda cauda, et sigillum Hugonis fratris mei in tertia.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo septimo, mense junio.
Sigillum Gilleberti de Marcouvilla militis (1). Sigillum Guillelmi de Marigneio armigeri. Sigillum Hugonis de Margneio armigeri.
Archives Nationales, S. 4977, n° 21 et 25, parchemin autrefois scellé de 3 sceaux.
1. En 1383 et 1405, nous trouvons Perette de Marcouville, mariée à Robert de Beaumont dans deux actes relatifs aux Templiers.
I. « A tous... Noble homme Robert de Beaumont, escuier, et damoiselle Perette de Marcouville, sa femme (nomment Guillaume Prévoust, paroissien de Vitrey leur procureur général et messager spécial... pour leurs négoces, 11 juillet 1333. »
Archives Nationales, S. 4975, n° 8.
II. « Robert de Beaumont, escuyer, seigneur de Marcouville et Perrette sa femme, donnent a bail une assiette de moulin assis à la Guilerie, appellé le nouvel, joste Saint-Ange, en la rivière de Biaise pour 30 souls tournois, MCCCC et cinq, le onzième de juillet. »
Archives Nationales, S. 4976, n° 9.

Charte CXLV. Août 1257

Bail de quatre arpents de terre par Guillaume de Luisant à Geoffroy de la Varennes avec l'approbation de Hélisende de Houdouenn, veuve d'Hémeric de Charonville.

Ego Helisendis de Hodoene (1), relicta Hemerici de Charonville, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod Guillelmus de Lucenti armiger... concessit Godefrido de Varenna et ejus heredibus ad annuum censum quatuor arpentorum terre semeure... in feodo meo, quos dicto Guillelmo dederam in elemosinam... sigillo meo una cum sigillo dicti Guillelmi.
Datum anno MCCLVII, mense augusto.
Archives Nationales S. 4999 A. n° 71, parchemin scellé du sceau ogival de Hélisende. Il porte gravée une fleur de lis à haute tige avec deux branches de chaque côté terminées par une fleur de lis ordinaire, seul le sommet de la tige porte cinq pétales.
1. Elle est appelée « Elisent de Odoerne, femme jadis feu Hervé de Charonville, escuier » dans un autre bail de trois arpents de terre à Geoffroy de la Varenne, daté de la même année (Ibidem, S. 4699 A. n° 67).

Charte Charte CXLVI. Août 1257.

Jean de Chatillon reconnaît les possessions, droits et justices des Templiers de la Boissière, mais ils ne pourront vendre leurs vins pendant le ban du comte a Châteaudun, reconnaîtront la franchise de la maison du comte, près Saint-Valérien et de sa grande et petite justice.

Universis... Johannes de Castellione, comes Blesensis et dominus de Avenis, et Aalipais, nobilis mulier, ejus uxor, salutem in Domino. Noverint universi quod cum inter nos... et fratres milicie Templi contentio verteretur super domibus, possessionibus, justiciis (1), etc... dictorum fratrum... tandem nos concedimus quod omnia jura que acquisierunt in villa nostra Castriduni, prope ecclesiam Sancti-Valeriani (2) sit libera, magnam vero justiciam et parvam dicti fratres nobis quittaverunt.
Anno Domini MCLVII.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 25
1. Les comtes de Blois avaient pris également les Templiers sous leur protection puissante. Ces religieux, possédaient à Blois même plusieurs rentes ; en particulier une rente de 8 livres et demie donnée par le comte Hugues de Châtillon et Mathilde, comtesse de Blois et de Saint-Paul, sa femme, sur les revenus de la boucherie de Blois que le maître des bouchers per manus magistri carnificum » devait leur payer chaque année à la Toussaint et à la Saint-Jean.
Archives Nationales, S. 5002 B, n° 19 et 20.
En 1236, les Templiers avaient fait un échange avec les chanoines de Saint-Sauveur, à savoir d'un cens de 26 deniers sur la maison de Laurent Larcher et sur deux métiers situés dans la Sparterie ou Greneterie de Blois, pour six deniers de cens sur la maison de Guiard de Rucay, scise dans la grande rue de la porte Chartraine, et 20 deniers de rente sur les foires de Blois.
Ibidem, n° 24.
Enfin en 1264, Garin, abbé de Saint-Laumer, fit aussi échange avec les Templiers de plusieurs cens assis à Blois sur la Bretonnerie, sur le faubourg Chartrain, sur le quartier de Blois, sur les maisons d'Eudes le Cordonnier, d'Eudes de la Ferté, de Jean de Villebresme, de Hervé de Soyn, d'Eudes de l'Eau et sur la maison de la Croix dans le grand faubourg.
Ibidem, n° 25.
De même Jeanne, comtesse d'Alençon et de Blois. leur amortit la maison de « feu Ode li Cor doannier »
Ibidem, n° 17.

2. En 1408, « Perrin Damoiseau, de Saint-Valérien de Châteaudun, et Perrin Avelines de Membrolles prirent à loyer, des frères de l'hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, la maison qu'ils possédaient près Saint-Valérien, avec le verger. Cette maison était contigue, par derrière, au puits appelé le puits aux Chanvrières, et d'un côté au cimetière de Saint-Valérien, 1408. »
Communication de M. l'abbé Marquis.
Remedio anime mee et patris mei et matris mee, volo et concedo quod fratres militie Templi domus de Buxeria, juxta Castridunum, teneant et possideant ex nunc de cetero in perpetuum pacifice, sine contradictione aliqua, a me vel ex parte mea vel ab heredibus meis, dictis fratribus facienda, omnes res sive terras vel possessionnes alias et precipue quicquid in haranchagio Castriduni, ex quacumque condicione acquisierunt, sive dicte res, vel terre, vel possessiones alie, vel haranchagium, acquisita sint in feodis meis, vel retrofeodis, vel censivis meis, que omnia, prout superius sunt expressa, promisi dictis fratribus media fide observare, et ad hec observanda me et heredes meos obligavi.
In cujus rei testimonium, ad peticionem dictorum fratrum, presentes litteras sigilli mei munimine roboravi.
Datum anno Domini MCCL octavo, mense aprili.
Archives Nalionales, S. 5000 A. n° 8.

Charte CXLVII. Avril 1258.

Pierre du Mee approuve les possessions des Templiers de la Boissière dans ses fiefs ou arrière fiefs, en particulier leurs droits sur le marché aux harengs.

Universis presentes litteras inspecturis, ego Petrus de Mesio, miles, notum facio quod ego, pro amore Dei et pro remedio anime mee et patris mei et matris mee, volo et concedo quod fratres militie Templi domus de Buxeria (1), juxta Castridunum, teneant et possideant ex nunc de ceteroin perpetuum pacifice, sine contradictione aliqua, a me vel ex parte mea vel ab heredibus meis, dictis fratribus facienda, omnes res sive terras vel possessionnes alias et precipue quicquid in haranchagio Castriduni, ex quacumque condicione acquisierunt, sive dicte res, vel terre, vel possessiones alie, vel haranchagium, acquisita sint in feodis meis, vel retrofeodis, vel censivis meis, que omnia, prout superius sunt expressa, promisi dictis fratribus media fide observare, et ad hec observanda me et heredes meos obligavi.
In cujus rei testimonium, ad peticionem dictorum fratrum, presentes litteras sigilli mei munimine roboravi.
Datum anno Domini MCCL octavo, mense aprili.
Archives Nationales, S. 5000 A. n° 8.
1. En 1408, le prieuré de la Boissière était affermé à frère Jehan de Monceaux, frère de Saint-Jehan de Jérusalem. Il était mort le 23 février 1421.
Le procureur fiscal du duc d'Orléans, maître Philippe Gaubert, prit la garde et la responsabilité des biens mis comme sous sequestre au nom du duc et en garantie de ses droits. Frère Adenot, du même ordre, gouverneur du Temple de Mondoubleau, fut chargé de faire à Jehan de Monceaux, prêtre et gouverneur de la Boissière, des obsèques convenables et d'assurer les obits.
Le 14 mars 1421, frère Adam du Fay, procureur de l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem, administrateur de la Boissière, louait à Mrt Nicolas Marinier, chapelain de Saint-André de Châteaudun et curé de Nantonville, par bail à vie, une place près le pre s soir Bardou.
En 1424, Adam du Fay, prêtre religieux curé du Temple de Mondouble au, et procureur des maitres et couvent de Rodes, était a dministrateur et gouverneur de la Boissière.
En 1425, il reçut 8 muids de blé et 40 sols tournois pour le loyer des moulins de la Boissière.
Je serais porté à croire qu'il y avait deux moulins, indépendamment du moulin à foulon.
Car en 1435 j'ai trouvé deux baux, à peu près semblables, presque dans le même temps.
En 1021, Jean-François de Vion de Tessancourt, commandeur de Sours , fit réparer le moulin de la Boissière.
L'abbé Marquis.

Charte CXLVIII Mai 1258.

Mathieu de Pontaut, écuyer, confirme aux Templiers la possession de trois quartiers de vigne à Villefein, et reçoit en retour 40 sous dunois.

Universis presentes litteras inspecturis, officialis archidiaconi Dunensis, salutem in Domino. Noveritis quod in nostra presentia constitutus Matheus de Pontaut, armiger, voluit et concessit quod fratres milicie Templi de Buxeria teneant de cetero possideant tria quarteria vinee sita apud Ville-Fein, in censiva dicti Mathei, salvo censu qui debetur in Nativitate beate Marie virginis annuatim pro dicta vinea eidem Matheo, vel post decessum ipsius ejus heredibus ab eisdem fratribus persolvetur, pro qua concessione et sufferentia dictus Matheus confessus fuit coram nobis recepisse a dictis fratribus XL solidos Dunensis monete, in pecunia numerata .... Sigillum
Datum anno Domini M CC L VIII, mense maio.....
Archives Nationales, S. 5000 A., n° 9.

Charte CXLIX. 1259.

Vente de trois mines de blé sur le moulin de Champagne, aux Frères de l'Hospital dudit lieu.
LETTRE DE MATHIEU ET DE SIMON DE LA BOLLIERE.

Omnibus... officialis archidiaconi Picciacensis... Matheus, dictus de la Bolhere, et Adelina, ejus uxor, Symon de la Bolhère et Maria ejus uxor.... recognoverunt se vendidisse.... fratribus Hospitalis Jérusalem de Campaniis, Carnotensis diocesis, très minas bladi.... super molendinum fratrum de Campaniis (1), quas tenebant ad feudum, scilicet dictus Symon a dicto Matheo et Matheus a Johanne de Montibus, armigero.... pro LXV solidis Turonensium pagatis....
Datum anno Domini M CC L nono.
Archives Nationales, S. 4982, n° 6.
1. Le 5 août 1564, Nicolas de Touillery reçoit de Philibert Luillier, commandeur de Lagny-le-Sec, 1999 livres 10 sols tournois pour le rachat de la terre et seigneurie de Champagne, consistant en maison, manoir, justice haute, moyenne et basse, droit de colombier.
Bihliothèque Mazarine, mss. 3376 folio 121.

Charte CL. 1259

« Guillaume du Coudret déclare que pour le repos et salut de son âme et de ses prédécesseurs il a donné, en pure et perpétuelle aumône, aux maîtres et frères de la maison du Temple de Villedieu en Drugesin, la cinquiesme partie des dîmes à lui appartenantes, en la paroisse de Longs, qu'il a vendu, cédé et quitté audit maître et frère les quatre autres quints desdites dixmes tenues et mouvantes du fief de la seigneurie de Hugues de Châteauneuf, qui ratifie, en qualité de seigneur féodal, avec promesse de garantir les susdittes donations et ventes de dixmes, 1259. »
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 24.

Charte CLI. 27 mars 1259, 28 mars 1260.

« Deux sentences rendues par le bailly de Villedieu en Drugesin à la requête du procureur fiscal dudit baillage lesquelles condamnent M. Laurent Caillet, tuteur de Charles Laverge, à faire remettre une croix au village de Longs (1), plantée près la maison où pend pour enseigne la Croix-Blanche, qui avoit été adbatue par ledit mineur. »
Bibliothèque Mazarine, mss 3357, folio 24 v°.
1. Le même manuscrit (folio 24 v°) nous donne le sommaire d'un autre acte, relatif à la nomination du curé de Laons:
« Transaction passée par devant Jacques de l'Epine, tabellion de la ville et baronie de Châteauneuf en Thimerais. le 11 mars 1687, entre messire Léon de Luynes, abbé de Saint-Vincent aux bois, ordre de saint Augustin, diocèse de Chartres, faisant tant pour luy que pour messire Robert de Laval, commandeur de Villedieu en Drugesin, d'une part, et messire Etienne Bodin, fondé de pouvoir de messire Jacques-François Minot de Maillé, abbé commandeur de Saint-Lomer de Blois, comme desservant de la paroisse de Longs, concernant la portion congrue du curé de la paroisse, 11 mars 1687 »

Charte CLII. Octobre 1260

Vente par Guillaume de Saint-Gervais sur Avre aux Templiers de tout ce qu'il possédait à Champseru.

Ordinata feliciter de prudenti consilio cerciora sunt, et non possunt calumpnia perturbari, si vigorem trahant a testimonio litterarum.
Cognoscat igitur omnis etas, presens pariter et futura, quod ego Guillelmus de Sancto-Germano super Arvam, miles, vendidi et concessi, cum assensu Guillelmi et Garini, filiorum meorum... fratribus Templi in Francia omne illud quod habebam apud Campum-Serrutum, tam in terris quam in redditibus et omnibus aliis in feodo dictorum magistri et fratrum, pro XVI libris Turonensibus...
Hanc venditionem Guillelmus et Garinus, filii mei, laudaverunt...
Actum anno Domini M CC LX, mense octobri.
Archives Nationales. S. 4976, n° 7.

Charte CLIII Novembre. 1260.

Echange de terres entre Jean de Sours et les Templiers.

Universis presentes litteras inspecturis nos Johannes de Sours, miles, et Jacquelina uxor nostra, notum facimus quod cum fratres militie Templi in Francia haberent... stagnum unum prope Sours... juxta domum nostram ac prata subtus calciam stagni ejusdem, duoque arpenta terre, et unum arpentum terre... Nosque haberemus quatuor modios terre semeure inter Bretegniacum et Bonvillam, in dominio et feodo nobilis viri domini Johannis de Castellione, comitis Blesensis, ... excambium fecimus... anno M. CC. LX°, mense novembri (1).
Archives Nationales, S. 4999, A, n° 62, parchemin seellé du sceau de Jean de Sours à l'ecu coticé.
1. Sous la même date, la même liasse contient les approbations du dit échange par Jean de Chatillon, comte de Blois (n° 63), de « Joffréi de Voise, chevalier » (n° 84), de « Thebaut d'Aunael, esquier et de Guy, chevalier, seigneur d'Aunael » (n° 85 et 85).
Bail par Mery d'Amboise de la sainte maison de l'Hôpital de Saint-Jehan de Jérusalem, humble commandeur, à Jehan de Villeneufve, escuyer, sgr. de la Ronce et Anne de Varville sa femme, de la terre et seigneurie de l'Hospital les Vosves et Villourceau, dépendant de la maison de Seurs, 1478.
Mery d'Amboise, dans un acte de 1483, s'intitule: « humble prieur en France et commandeur de la commanderie et baillie de Sours en Chartrain. »
S. 5000 A. n° 58.

Charte CLIV. Mars 1260 (N. S. 1261).

Sachent tuit.... que moy, Hugues de Chasteauneuf, escuyer, seigneur de Brezolles, et moy Agnes, femme dudit Hugues, avons agréables.... les donations faites par défunt Ernaud, écuver, cy devant sieur de la Ferté au Perche (1), à savoir de ce bourg qui se nomme Villedieu en Dorgesin avec les quatre cultures, aux frères de la milice du Temple, .... comme il est plus à plein contenu en la lettre de Hervieu de Chasteauneuf, cy devant mon père, et Alix, ma mère.
Item ratifions les donations que feu Hervieu de Chasteauneuf, écuyer, seigneur de Brezolles et de la Ferté au Perche, du consentement de Alix, sa femme, ma mère, et de tous ses héritiers, a faict aux frères de la milice du Temple de tout ce qu'il avoit au bourg qui se nomme Champseru.... MCCLX, au mois de mars (1).
Archives Nationales, S. 4976, n° 8, vidimus du 11 octobre 1603.
1. Voir les chartes II de 1165 et LXXXIII de 1219, note 1 et CXXXV de 1245.

Charte CLV. Avril 1261.

Pierre, évêque de Chartres, permet aux Hospitaliers d'instituer à Tourailles un curé, régulier ou séculier, dont ils auront la présentation. Pour droit de procuration ou de gîte, le curé paiera chaque année un hesan d'or ou sept sous à lui et à l'archidiacre de Vendôme.

Universis presentes litteras inspecturis, P. miseratione divina Carnotensis episcopus, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod nos, ob honorem religiosorum virorum fratris Philippi de Eglis, prioris Hospitalis Jerosolimitani in Francia, et ad partes dilecti nostri fratris de Chaumes, preceptoris dicti Hospitalis, in nostra diocesi, volumus et concedimus quod prior et fratres Hospitalis predicti possint habere, in ecclesia sua de Torailles, presbiterum de ordine suo, vel secularem, si sibi placuerit, curatum predicte ecclesie, qui habebit curam animarum hominum in dicta villa de Torailles et infra metas ipsius parochie commorantium ; ita tamen quod ante institutionem ipsius curati a dictis fratribus, primo archidiacono et postea nobis, per ipsum archidiaconum, presentetur ad curam.
Volumus etiam et concedimus quod a fratribus in predicto loco commorantibus seu a presbitero memorato non possimus, nomine procurationis, aliquid exigere, nisi unum bisentium aureum, vel septem solidos currentis monete apud Carnotum pro valore dicti bisentii ; nec archidiaconus Vendocinensis pro procuratione aliquid poterit exigere ab eisdem nisi unum bisentium aureum vel septem solidos ad valorem predictum.
Dictum autem bisentium nobis et successoribus nostris, ac archidiacono predicto et ejus successoribus unum bisentium, vel valores, prout dictum est, promiserunt et tenentur reddere singulis annis Carnoti, in die synodi, etiam si nos vel archidiaconus supradictus non visitaverimus locum vel curatum predictum, sed nec synodum nec circatam seu consuetudinem aliquam aliam pecuniariam nos vel archidiaconus Vindocinensis, ultra duos bisentios predictos, vel valorem, poterimus exigere a fratribus predictis vel curato predicto.
Hoc salvo quod dictus curatus, nostris et archidiaconi mandatis, tenebitur obedire prout alii curati nostri, et solvo alias jure nostro quod in aliis curatis nostris habemus.
Decanus vero ruralis loci procurationem vel aliquid pro procuratione non poterit exigere ab eisdem fratribus vel curato ; eidem tamen tenebuntur dicti curati dicti loci, prout alii curati tenentur in aliis obedire.
In cujus rei perpetuam firmitatem presentibus litteris sigilli nostri dedimus munimentum.
Datum et actumanno Domini millesimo ducentesimo sexagesimo primo, mense aprili.
Archives Nationales, M. 14, n° 58, parchemin, au dos: Sours et Arville. — TORAILLE.
1. Nous n'avons pas le texte de cette donation.
« Février 1477. — Le vicomte de Châteauneuf en Thimerais (René d'Alençon) fait sçavoir que partage a été fait solennellement entre la commanderie de Villedieu en Drugesin, et Jean Desquen, escuyer, seigneur de Belleville, de 322 arpens et demi de terre et deux pièces de prés partagés entre lesdites parties à l'amiable. »
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 52.

Charte CLVI. Avril 1261.

Vente par Drouin de Champseru de deux arpents de terre aux Templiers de Villedieu.

Universis.... officialis archidiaconi Drocensis.... salutem.
Noveritis quod Droinus de Campo-Serruto.... de assensu et voluntate Emmeline, uxoris sue, recognovit se vendidisse, preceptori et fratribus domus Templi Ville-Dei in Dorgesino, duo arpenta terre.... sita apud res Viex-Puis, prope terram Girberti, dicti Aque, et terram Jacqueti, filii ejus, ex una parte, et juxta terram Hugonis de Louvilla, militis, et terram Sansonis, dicti Aveline, ex altera, pro centum et quindecim solidos Turonensium..... quam venditionem dicta Emmelina.... laudavit.... sigillum nostrum apposuimus.
Datum anno Domini MCCLX primo, mense aprili.
Archives nationales, S. 4776, n° 1, parchemin scellé de trois sceaux dont un seul est conservé, celui d'Emmeline, orné au centre d'une jolie fleur de lis : S. EMMELINE.

Charte CLVII. Juin 1262.

Bail par Jean de Calinis, bailli de l'Hôpital en Chartrain, d'un emplacement où étaient les étables de la maison de l'Hôpital à Chartres.

Universis.... noveritis quod Petrus Barbitonsor et Maria, dicta Dulcis, ejus uxor,.... confessi sunt se ad annuum censum cepisse a fratre Johanne de Calinis, baillivo domus Hospitalis Jherosolimitani, in dyocesi Carnotensi, quamdam plateam, ubi solebant esse stabula domus dicte Hospitalis Carnotensis, sitam juxta domum eorumdem et hostium domus Hospitalis... pro XL solidis Turonensibus sigillavimus... anno MCCLXII, mense junio.
Archives nationales, S. 4999 A, n° 31.

Charte CLVIII. Lundi 15 décembre 1264.

Don par Clément Lamberti à Odeline, veuve de Guillaume Poyson, de la cinquième partie d'une maison dans la rue Muret, dans la censive de Cornet d'Orfin.

Universis presentes litteras inspecturis officialis curie Carnotensis, salutem in Domino.
Notum facimus universis quod... Clemens Lamberti, civis Carnotensis, et Juliana, ejus uxor, recognoverunt se, communi eorum assensu pariter et voluntate, dedisse in puram et perpetuam elemosinam Odeline, relicte defuncti Guillelmi, quondam dicti Poyson, totum quintum sive totam quintam partem cujusdam domus dictorum Clementis et Juliane, in civitate Carnotensi, in vico qui vocatur Muratum... in censiva hominis dicti Cornet de Orfins , armigeri, site juxta domum Gaufridi dicti Belin, et magistri Johannis Brueri, clerici, in qua manet Symon dictus Cotelete custurarius....
Actum anno Domini M CC LXmo quarto, die lune proxima post festum beate Lucie vdrginis.
Archives Nationales, original en parchemin, M. 14, n° 59.

Charte CLIX. Septembre 1265.

Amauri de la Roche, précepteur des Templiers en France, donne à bail quatre muids de terre labourable, à Viabon, à charge pour le preneur d'y construire une maison.

Universis presentes litteras inspecturis, frater Almaricus de Ruppe, domorum militie Templi in Francia preceptor, salutem in Domino.
Noveritis quod nos de consilio et assensu fratrum nostrorum Roberto dicto Briconis, Roberto Anglico, Gauffredo Pastori, Petro Bourellatori, Matheo dicto Frachat, Odoni Frachat de Leprosaria de Orgeriis, Petro de Manovillari et Colino de Aufes, quatuor modios seminature terre quam habemus juxta cheminum Carnotense, que fuit deffuncti Guillelmi Gaudin, quondam militis, in decimaria de Viabun, ad usus et consuetudines terrarum Leprosarie de Orgeriis tradidimus.... Ita tamen... quod infra tres primos annos domum edificabit.... Sigillum nostrum... duximus apponendum.
Datum anno Domini M CC LXV, mense septembri.
Archives Nationales, S. 4999, A., n° 14.

Charte CLX. Novembre 1265.

Acte en parchemin et en langue latine par lequel Simon des Pilles et sa femme déclarent qu'ils ont donné en pure et perpétuelle aumône, pour le salut de leurs âmes, deux setiers de méteil, 6 sols et 4 deniers de cens annuels aux maîtres et frères de la chevalerie du Temple en France, le tout à prendre sur les vassaux desdits chevaliers du Temple au bois Fautray (1), les susdites donations confirmées par les seigneurs féodaux, passé au mois de novembre 1265, et scellé sur doubles lais de parchemin.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 39 v°.
1. Paroisse de Prudemanche. Ces terres furent tenues en 1332 par Tenot de Saucay et en 1378 par Massot Loiseleur.

Charte CLXI. 10 avril, vers 1265

« Donation faite en pure et perpétuelle aumône au prieur et frère de l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem en France, sçavoir des titres de la seigneurie, fiefs, terres, bois, prés, pâtures dans la paroisse de Feuillet, le tout contenant 604 arpents, donnés par Jean, comte de Chartres, avec les grosses et menues dismes, champart, justice haute et basse, généralement tous les droits seigneuriaux à lui apartenant dans ladite paroisse, pour jouir du tout par lesdits frères en titre de main morte et d'exemption de toutes charges et servitudes. »
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 98 v°.
Omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Joannes, comes Carnotensis, notum facio quod ego pro salute anime mee et domini patris mei et antecessorum meorum dedi et concessi, do et concedo,... priori et fratribus sancte domus Hospitalis Jerusalem in Francia... scilicet nomen nobilium, feodum, terras, nemora, prata, pascuæ quas habemus in parrochia de Feillet ; que quidem feodum et nemora continent IIIIer arpenta terre, in hoc scilicet comprehendendo silvas altas quas habemus in dicto loco, que se tenent, ex una parte, terre Johannis Carpents Sentirarum, et ex alia parte rivulo de Layzeio, alias Regerenda, sicut vallis continet, descendendo in fontem domini de Feillet, redeundo ad majus nemus dicti Feillet, et ex alia parte sollicidiis (?) Geneteris,cum juribus et decimis grossis.... in manu mortua libere et quiete.
Item dedimus dictis fratribus curam et beneficium de Villa Dei de Feillet, cum omni potestate nobis pertinenti.... totum dominium, justiciam magnam et parvam, videlicet homicidium, latrocinium, clamorem, effusionem sanguinis, raptum, duellum et generaliter omnia alia jura secularia infra dicti domini de Villadei, de Feillet de novo nuncupata, et forestam, et emendas, spavas, coustumas, traversias, mensuras, signa, gueta, custodias, cornagia, totamque plenariam justiciam et totum jus temporale, salvo tamen ressorto justicie coram baillivo Carnotensi.... sigilli nostri has litteras munimine roborari fecimus....
Datum anno gratie M° CC° V°, die decima aprilis.
Archives Nalionales, S. 4983, n° 5 et 6, copie sur papier.

Charte CLXII. Vers 1265

Copie d'un acte par lequel Jean, comte de Chartres, seigneur de Rivéraye (sic) déclare avoir donné et concédé en pure et perpétuelle aumône aux frères de la sainte maison de l'Hôpital de Jérusalem en France, pour le salut de son âme, de ses pères, mères et prédécesseurs, savoir les cens et rentes qui sont tenus de lui par les hommes habitants et demeurants en la paroisse de Fontaine-Simon, sous la seigneurie de la Cruchonnière (1), lesquels sont au nombre de soixante personnes, et est le revenu dudit cens et rente qu'ils doivent de la somme de sept livres, sept sols obole et deux pites (sic), que lesdits habitants et hommes étoient tenus de lui payer à la feste de la Toussaint, sur peine de cinquante sols.

Plus ledit comte donne auxdits frères toutes les terres et métairie qu'ils avoient en laditte paroisse avec les dixmes en la commanderie de la Renardière, à condition que les hommes, qui prendront si bon leur semble, toutes les terres et métairies, en payent pour chacun arpent sept deniers tournois auxdits frères au susdit jour et fête de Toussaint.

Le tout revenant à la valleur et somme de seize livres, dix sols, huit deniers, comme aussi toute chose qui apartenoit audit comte de Chartres en ladite seigneurie, sans en rien réserver, pour être tenue par lesdits prieur et frère à toujours en main morte, paix et tranquillité.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, f. 93 v°.

L'acte est sous la date de 801, le scribe « croit qu'il y a erreur de datte dans la copie ; mais l'original ne s'étant pas trouvé, on ne peut en vérifier l'année. »
1. Les frères de Saint-Jean de Jérusalem avaient aussi droit de justice, haute, moyenne et basse, à Fontaine Simon et à la Cruchonnière.

En 1576 et 1581, ils rendaient sentence sur plusieurs crimes d'adultère le 29 juin 1581, ils faisaient mettre en main de justice le lieu appelé la Vallonière, consistant en bâtiments ruinés et abandonnés et environ 40 arpents de terre.
Cette même année ce droit de justice leur fut reconnu à l'encontre du seigneur de la Motte-Rotrou.
Bibliolhèque Mazarine, mss. 3367, folio 93

En 1611, Antoine le Maire, sieur de la Motte-Rotrou et messire Oudard d'Illiers, seigneur de Chantemesle, élevèrent de nouvelles difficultés sur ce droit de justice, et sur le fief de la Hutortière dont ils se prétendaient seigneurs.
En 1522, Jean de Menou, chevallier, donnait à bail la terre de la Saulverie pour 60 sols tournois.
Bibliolhèque Mazarine, mss. 3367, page 97 et 98.

Charte CLXIII. 1268 (N.-S.) 1269

Donation par les chevaliers du Temple à Nicolas d'Auteuil de 6 sols parisis et un septier de blé de rente à Bardelle, dépendant de la commanderie de la Villedieu de Maurepas.

Universis presentes litteras inspecturis, frater Amalricus de Rupe, preceptor domorum milicie Templi in Francia, salutem in Domino. Notum facimus quod nos, de fratrum nostrorum consilio et assensu, dilecto nostro Nicholao de Autolio, domini regis Francie illustris clerico, quem quadam speciali gratia et favore prosequimur, obtentu grati servicii quod hactenus nobis et domui nostre impendit, damus et concedimus sex solidos Parisienses et unum sextarium bladi annui redditus, quod nos et fratres nostri domus nostre Villedei de Malo Repastu habebamus et percipiebamus apud Cardellam (1), super herbergamentum Lygardis, filie quondam Guerini Chauvet de Bardella, tenenda, possidenda jure perpetuo et habenda ab eodem Nicholao et ejus heredibus seu causam habentibus ab eodem cum omni jure, dominio, et justicia quæ habebamus seu habere poteramus ratione et jure quibuscumque in dieto herbergamento et in rebus aliis.
Promittentes... In cujus rei testimonium sigillum nostrum, de consilio et assensu fratrum nostrorum, presentibus litteris duximus apponendum.
Datum anno Domini millesimo ducentesimo sexagesimo octavo, mense marcio, die veneris ante ramos palmarum.
Archives d'Eure-et-Loir, G. 3168, parchemin muni des lacs en parchemin, le sceau perdu.
1. En aoust 1273 « Robert de Vi, chevalier, et Ysabel sa femme amortirent en faveur de l'abbave de Neaulphe une pièce de terre joute la croiz feu Phelipe entre Bardele et Antoil, donnée par feu Aalès, jadis fame feu Gualeren de Maroil souz Montfort. »
En janvier 1296 (N. S. 1300), Robert de Mesalant, chevallier,et Perrenelle sa femme échangèrent leur dime de Bardelle contre les possessions de la même abbaye à Villiers le Mahieu Jehan de Vandosme, chevalier, sires de la Ferté et de Fresnes, confirma cet acte.
Nous rencontrons encore dans les titres relatifs à Bardele: Jehan dit le chevallier de Bardelle.
1311, Jehan de Sabrevays, escuier, et Giles sa femme, héritiers de Guillaume de Sabrevays ecuyer, 1323 ; Jacquette femme de feu Guillaume du Foulloy, escuier, valet de chambre du roy, 1378, 1409 ; Jehan Bulleceron, abbé de Saint-Pierre de Neaufle le Viez, Jehan de la Noe, prevost et prieur de ladite église 1408.

Charte CLXIV. Juillet 1269

Guillaume de Montullet vend aux Templiers son fief de Champseru, relevant de Pierre Bordier, maire de Champseru, pour un setier de blé de rente.

Universis presentes litteras inspecturis, officialis archidiaconi Drocensis, salutem in Domino. Noverint quod Petrus dictus Bordier, major de Campo-Serruto, confessus fuit Guillelmum de Monte-Ullet, militem, vendidisse... preceptori et fratribus milicie Templi in Francia feodum quem habebat apud Campum Serrutum (1) et tenebat ad fidem a dicto Petro majore, quam vendicionem... dictus major concessit et laudavit...... Preceptor et fratres militie Templi dederunt eidem Petro et heredibus unum sextarium bladi annui redditus ad mensuram Drocensem, super grangiam suam de Campo-Serruto.
Sigillum nostrum duximus apponendum.
Anno Domini M° CC° LXe nono, mense julio.
Archives Nalionales, S. 4976, n° 9.
1. Le 21 août 1456, Guy le Baveux, seigneur féodal, fit main levée de tous les troubles qu'il avait suscités aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem au sujet du fief de Champseru.
Le 1er mars 1181, Jean Lemercier de la paroisse d'Alainville vendit à Adam Cadiot, commandeur de Villedieu en Drugesin, 6 sols tournois de rente que Jean Le Villain lui devait.
Bihliothèque Mazarine, mss. 3367, fol. 48 v°.

Charte CLXV. Février 1269 (N. S. 1270).

« Hervé de Léon, seigneur de Chateauneuf en Thimerais, donne en perpétuelle aumône 15 livres de rente sur ses terres en la châtellenie de Châteauneuf, avec droits de seigneurie, justice, exemption, etc., et confirme l'accord intervenu entre les frères de l'Hôpital et Nicolas de Manon qui avait donné la seigneurie et le terrage des bois de la Renardière et de tous les autres à lui apartenant lors dudit accord, avec toute la justice de Manon et ses dépendances. »
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 89 v°.

Omnibus... Herveus de Leonia, dominus Castri-Novi (1) miles. Ego pro salute anime mee et parentum meorum dedi in puram et perpetuam elemosinam priori et fratribus sancte domus Hospitalis Jérusalem in Francia, XV libratas Turonenses annui redditus super nemoribus ac terris arabilibus sitis in castellania Castri-Novi, cum omni dominio et justicia, tam magna quam parva, liberas et immunes ab omnibus talliis, consuetudinibus et exactionibus quibuscumque, tenendas in manu mortua libere et pacifice (2).

Item quamdam compositionem quam dicti prior et fratres erga nobilem virum Nicholaum de Manoto, militem, fecisse dicuntur, in qua continetur quod idem Nicholaus quittavit priori terragium nemorum suorum sitorum ad Renarderiam et omnem justiciam magnam et parvam (3) in Villa-Dei de Manoto... laudo et volo, ... salvo jure domini regis... Ad instantiam meam baillivus de Vernolio sigillo baillive presentes litteras sigillavit. Actum anno Domini MCCLXIX, mense februario.
Archives Nationales, § 4983, n° 7 et 8.
1. En mars 1266, Hervé de Châteauneuf, seigneur de Brezolles et de Richebourg, cédait aux maîtres et frères de la chevallerie du Temple, toute la justice de Villedieu, et sur tous les hommes dudit Temple à Brezolles, Saint-Remy et ailleurs. (Mss. 3367, fol. 6 v° et de la Bibliothèque Mazarine)
2. « Matildis, uxor viri nobilis domini Hervei de Leonia, militis, domini Castri-Novi », approuva cette donation, le lundi 22 juin 1271 « die lune ante festum S. joannis Baptiste. »
Mss. 4977, folio 7 v° et de la Bibliothèque Mazarine
3. Le 20 juin 1409, religieux frère Bertrand de Cloyes, grand prieur de France, fit déclaration que du consentement et délibération des frères commandeurs et autres, assemblés au chapitre, il a uni et adjoint les commanderies de Saint-Victor et la Renardière à la commanderie de Villedieu en Drugesin. Bibliothèque Mazarine, mss. fol. 11 v°.
De même, le 9 novembre 1475, Jacques de Braquemont a déclaré avoir fait don entre vifs irrévocable et en aumône à Bertrand de Clays, grand prieur de France, de tout tel droit et action que ledit de Braquemont avait et pouvait avoir et lui appartenir en tous et chacuns les biens quelconques de Jean Aleaume, maître de la forge grossière de Montlereul et Brulei, en la paroisse de Blévy. Bibliothèque Mazarine, mss. 3367 folio 120.
Par un accord daté du 12 septembre 1564 entre frère Jean de Tournemine, commandeur de Villedieu en Drugesin, et les usagers de Manou, les bois de futaye, mais dont il restait très peu alors en cette nature, sont attribués partie audit commandeur, au plus près et commode de sa métairie, partie au village où il sera fait un chemin de deux perches de large avec les adresses et direction qui se verront et pourront estre nécessaires mis en valleur dedans trois ans, après lesquelles lesdits usagers en paieront un muid de blé de rente seigneurial par arpent. Mss. 3367 de la Bibliothèque Mazarine.

Charte CLXVI. Février 1270 (N. S. 1271).

Randoin de Cornouailles et sa femme Culvende se donnent eux et tous leurs biens aux Templiers, en particulier une maison près la porte Saint-Jean-en-Vallée.

Universis... officiales... Noveritis... quod Randoinus Cornubiensis et Culvendis ejus uxor... cupientes ad frugem melioris vite se transferre et animarum suarum providere saluti, consensu unanimi, dederunt domui milicie Templi... se ipsos et omnia bona, jura, debita, actiones et specialiter quamdam domum sitam apud portam Sancti-Johannis in Valeia in censiva dicti Templi (1), inter domum relicte Michaelis Scoti et portam Sancti-Johannis in Valeia... dimidium arpennum vinee in clauso de Mesinz... Richardus Anglicus, gener eorum, et Nicholaa, ejus uxor, filia eorum, et Johannes frater dicte Nicholae... concesserunt...
Anno M. CC. LXX, mense frebruario.
Archives Nationales, S. 4999, A. 30.
1. Les Templiers possédaient aussi une maison en la rue Berchot, comme l'atteste l'acte suivant : « Guillaume de Mail, de la sainte religion de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, humble commandeur des maisons jadis du Temple, donne à bail le four de Chartres, en la rue Berchot, tenant à Henri de Valée et à Colin de la Mare, pour 50 sols. 1321, le dimanche après l'apparicion de Notre-Seigneur. — Approbation par frère Simonie Rat... prieur en France de la sainte maison de l'Hôpital. 1322. »
Archives Nationales, S. 4999, A, 30.

Charte CLXVII. 6 août 1272.

Etienne de Pesy, prêtre vend une maison et plusieurs terres aux Templiers.

Universis... Noveritis... quod Stephanus de Peseio, presbiter, (habebat) quamdam domum cum suis pertinentiis sitam apud Sors juxta domum Guillelmi Torchart, unum sextarium et unum minotum terre semeure.... juxta terras Gaufridi prepositi magistri Raginaldi clerici... in territorio de Closes Verrignes, juxta terram Johannis dicti Gautereau, relicte defuncti Hugonis Lavardin..... juxta viam que ducit de Sors apud Chantereine, juxta terram Colini Rosselli, Laurencii de Riperia et in censiva monachorum de Columbariis, juxta cheminum quod dicitur Loardais, juxta terram Mathei le Borgoignon, Nevelonis Bariieau.... etc., quos contulit.... fratribus milicie Templi. Datum anno Domini M. CC. LXX. II, die sabbati post festum beati Petri acl Vincula.
Archives Nationales, S. 4999, A. n° 18.

Charte CLXVIII. Samedi 3 décembre 1272

Raoul Yrois et consors vendent aux Templiers un arpent de terre sis à Sours, devant la porte du Temple, près de la maison de Gilles de Cou-Rouge.

Universis presentes litteras inspecturis, officialis Carnotensis, salutem in Domino. Noveritis... quod Radulphus, dictus Yrois, Thomas dictus Hungarus, fratres, Ysavia, relicta defuncti Johannis Cahoel, Stephanus et Mathildis, liberi dicti defuncti Johannis, asserentes se habere. .. jure hereditario, quandam peciam terre, circa unum arpentum continentem, sitam apud Sors, ante portam domus Templariorum de Sors... juxta herbergamentum Egidii Colli-Rubei (1)... de communi assensu vendiderunt preceptori et fratribus milicie Templi de Sors pro sexdecim libris Carnotensium, et promiserunt etc... obligantes... Dicta Ysavia et liberi ejus duas domos quas habebant sitas apud Sors ; et quandam minam terre moventem ex hereditate dicte Ysavie, sitam apud crucem de Boarvilla, juxta terram Colini de Valleia... Preterea Theophania, uxor dicti Arnulphi, et Stephanus filius eorum... approbarunt.... Sigillum nostrum duximus apponendum.
Datum anno Domini MCC LXXmo secundo, die sabbati post festum beati Andree apostoli.
Archives Nationales, S. 1999, A, n° 4.
1. En 1303, Gilles Coul-Rouge, bourgeois de Chartres, conclut un accord avec les Templiers de Sours à propos de la maison de Bonrille. Archives Nationales S. 4999, A, n° 53.

Charte CLXIX. Samedi 28 janvier 1272 ou N. S. 1273.

Clément Engebart d'Amilly vend aux Templiers de Sours trois setiers de terre que le prêtre Etienne de Rezy lui avait donnés.

Universis presentes litteras inspecturis officialis Carno tensis salutem in Domino. Noveritis quod Clemens dictus Engebart de Amilliaeo vendidit preceptori et fratribus milicie Templi de Sors, pro LX solidis Carnotensibus.... totam terram quam habebat sitam in territorio de Sors.... circa tria sextaria terre continentem.... quam quidem terram Stephanus de Peseio presbiter dederat in elemosinam eidem Clementi et defuncte Johanne, quondam ejus uxori, Martina, filia dicti Clementis, ratum habuit.
Preterea dictus Clemens dedit.... donatione inter vivos in puram elemosinam dictis preceptori et fratribus milicie Templi de Sors, quandam terram quam habebat apud Sors, sitam ante domum Stephani presbiteri in Censiva Sancti-Johannis de Valleia Carnotensi...
Sigillum nostrum duximus apponendum.
Datum anno Domini M° CC° LXXII (1), die sabbati post festum Purificationis beate Marie Virginis.
Archives Nationales, S. 4999, A, n°11.
1. La même année, Etienne dit Beaupignié vendit un setier de terre labourable pour 100 sous Chartrain.
Archives Nationales, S. 4999, A, n°17.

Charte CLXX. Vendredi 10 mars 1272, N. S. 1273.

Abandon aux Templiers par Ysabella la Geuberte de deux setiers de terre à Banville.

Universis... Noveritis quod... Ysabellis dicta la Geuberte, confessa fuit quod duo sextaria terre semeure apud Bonvillam, juxta terram Robini dicti Queris, ex una parte, et juxta terram Michaelis Guiberti, ex alia, que ad illam Ysabellam ex caduco defuncti Guillelmi Geuberti quondam fratris ejusdem devenerant... dicta Ysabellis contulit, reddibit et dimisit preceptori et fratribus Templi de Sors...
Datum anno M CC LXX secundo, die veneris post dominicam qua cantatur Reminiscere.
Archives Nationales, S. 4999, A, n° 54.

Charte CLXXI. Mars 1272. N. S. 1272.

Jean du Clos donne en pure aumône aux Templiers de la Boissière une terre sise à Saumeray, dans le territoire de l'Aubépine.
Universis... Johannes de Clauso et Heloisis ejus uxor confessi sunt... terram in parrochia de Saumereyo, in territorio de l'Aubespine... que fuerat defuncto Raginaldo de Clauso, patri dicti Johannis... tradunt in puram elemosinam fratribus milicie Templi de Buxeria.
Insuper Stephanus, Robertus, Colinus et Mathildis, liberi eorum (1), laudant...
Anno M CC LXXII, mense marcio.
Archives Nationnnles, S. 5001 B, n°24.
1. Les héritiers de Jean du Clos et autres ayant droit approuvèrent cette donation: Odinus et Johannes filii Hodeie de Alba Spina, Angnes, uxor Odini, Odelina uxor Johannis, filie et heredes Johannis de Clauso, nec non et heredes Johanne, matris Odini et Johannis, que fuit soror Agnetis et Odeline et ipsa Hodeia... Robinus, dictus Nepos, et Beatrix, ejus uxor, atque Donisius, filius eorum... Ibidem, S. 5001, n° 21 et 22.

Charte CLXXII. 1273

Guillaume Moyel fait accord avec les Templiers à propos de certains droits sur le fief de la Pratière et des Pelles (commune de la Saucelle). Il possédera une charruée de huit bourrées de terre exempte de toutes charges, et les Templiers également. Le reste sera donné aux hommes du Temple pour être cultivé, le champart sera conduit dans la grange des Pelles et sera partagé par la moitié, mais le forage sera aux Templiers seuls.
Universis... fr. Guillelmus Bocelli preceptor domorum milicie Templi in bailliva Carnotensi et Gervasius de Furno miles, salutem in Domino Noveritis quod cum contentio seu discordia verteretur inter religiosum virum generalem visitatorem locumque tenentem magistri domorum milicie Templi in omnibus partibus cismarinis, et fratrem Laurentium, preceptorem domus milicie Templi de Villa-Dei in Dorguesino, Carnotensis diocesis, nomine suo, fratrum suorum et dicte domus Dei, ex una parte, et Guillelmum dictum Moyel, militem, ex altera, super eo videlicet quod dictus miles dicebat quod ipse habebat, in feodo de la Piatiere et de Pellis, unam carrucatam terre suam propriam et liberam, in qua dicti magister et fratres nichil juris poterant reclamare, et quod dicti magister et fratres, nomine dicte domus, habebant ibidem in dicto feodo aliam earrucatam terre suam et liberam, et quod in omni terra sita in feodo supradicto, deductis tamen duabus carrucatis terre predictis, habebat nichilominus idem miles medietatem campipartis omnium fructuum ibidem provenientium, ut dicebat ; dictis magistro et fratribus se opponentibus, et dicentibus quod dicta tota campipars ad parochiam suam de Pellis totaliter devenire debebat ; tandem in hunc modum concorditer venerunt quod dictus miles habebit unam carrucatam terre de octo bovatis suam propriam et liberam... et dicti fratres aliam...
Actum apud Saucellam, die dominica post octabas Epiphanie, presentibus testibus ad hoc rogatis infrascriptis, videlicet fratre Vincentio, priore de Saucella, Geudone, presbytero de Sollaires, Roberto domino de Galardone, Petro de Marcouvilla, Raginaldo de Botigni, militibus, Guioto de Bouglainvalle, Droino dicto Cepel, armigeris, Guillelmo dicto Botteri et Radulpho clerico dicti preceptoris.
Anno Domini M° CC° LXXmo tercio... sigillum nostrum fecimus roborari.
Datum per manuum Johannis de Flandria, clerici, notarii curie Carnotensis.
Archives Nationales, S. 4977, n° 1, parchemin scellé d'un sceau à l'écu bandé. Les n° 2 et 3, sont les duplicata de ce même acte, donnés par l'archidiacre de Chartres, datés de la même année.

Charte CLXXIII. Octobre 1275.

Raoul Bechavoine reçoit des frères de l'Hôpital une pièce de terre près de Goussainville et leur donne en retour 14 setiers de grains à Champagne.

Omnibus .. Radulfus dictus Beiche avenne, armiger, cambellanus domini Ludovici, primogeniti filii illustris regis Francorum, domini Philippi Dei gratia magnifici, salutem in Domino.
Noverint universi quod frater Johannes de Capsaco, sancte domus Hospitalis Jerusalem venerabilis prior.... in Francia... michi dederunt in incrementum herbergagii quod fuit Americi, quondam dicti Conart, pro quo ego sum homo feodalis... unam petiam terre contiguam semite per quam itur de Cousemvilla (1) apud Cloches, et ex altera parte terre defuncte Johannis Beicheavenne, militis ; ego beneficii non immemor, quitto XIV sextatios grani, quos habebam in grangia ipsorum apud Campanias (2)...
Datum anno Domini M° CCLXXme quinto, mense octobri.
Archives Nationales, L. 4982, n° 5, original, et n° 4 vidimus de 1368, le vendredi IVe jour du mois de décembre.
1. Goussainville.
2. Par un autre acte du mois de décembre 1275, Raoul Béchavoine « concède aux prieur et frères de l'Hôpital de Jérusalem un muid de bled d'hiver provenant de la terre de Champagne, au jour de saint André.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3357, folio 119.

Charte CLXXIV. Décembre 1275.

« Robert de la Touche, curé de Saint-Maurice de Villemeux, donne au Temple les biens qu'il avoit sur le terroir du gué Bordeau, auprès des Pelles, pour son anniversaire. »
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 53.
Universis presentes litteras inspecturis, Robertus de Tusca, rector ecclesie Sancti Mauricii de Villamodii, notura facio quod ego dedi in puram elemosynam magistro et fratribus milicie Templi de Villadei in Dorgesino, totum jus, proprietatem... quod habere poteram ex successione parentum meorum in territorio sito apud Le Gue Bordau, inter molendinum dictorum magistri et fratum, ex una parte, et terras canonicorum Carnotensium, ex altera, quod territorium vocatur feodum au Pele, in parrochia de la Saucaele (1) tenendum lihere et quiete...
In recompensationem dicte donationis dederunt miehi... unum modium bladi annui redditus quem habebant apud la Place, cum sex arpentis. terre sitis apud Villammodii, contiguis terre domine de Marcelliaco... quiete et in pace tenendum.... ita tamen quod post decessum meum ad suum dominum proprium revertentur ; eo videlicet adjecto quod dicti magister et fratres tenentur ex nunc singulis annis celebrare anniversarium parentum meorum quantocius me contigerit migrare a seculo Sigilli mei....
Actum anno gracie MCC LXX V, mense decembris.
Archives Nalionales, S. 1977, n° 4 ; parchemin scellé d'un sceau orné au centre d'une rose. Le duplicata donné par l'archidiacre porte la même date (Ibidem, n° 6). L'acte fut approuvé par le seigneur féodal : « Guillelmus dictus senescallus, miles », même date (Ibidem, n° 5). Le parchemin est scellé d'un sceau rond, armorié d'un écu à une face, et d'une barre sur le tout, chargée de trois roses ou besans. Légende : S. WILL.
1. Les habitants de la Saucelle prétendaient avoir droit d'usage dans les bois du Temple ; ils furent déboutés de leur appel par un arrêt du Parlement daté de 1509. — Les Templiers avaient aussi à la Saucelle le moulin d'Olivet.
En 1635, « le meunier, sa femme, ses enfants, son valet et autres furent attaqués de maladie pestilentielle, dont ils sont tous morts, à cause de quoy ledit moulin est resté vaccant sans travailler. »
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367. folio 59).

Charte CLXXV. Février 1276 (N. S. 1277)

Acte par lequel les doyens et chantres de Chartres résilient l'acquisition par eux faite du fief, cens et vigne de la Ville.
Universis presentes litteras inspecturis G. decanus et universitas capituli Carnotensis, salutem in Domino. Noverint universi quod cum nos nomine nostro et ecclesie nostre emissemus a viris venerabilibus G. de Sarcofage de Masengeio et G. de Chesseiaco de Auvers prepositis in ecclesia Carnotensi, executoribus testamenti domini Philippi de Cheveriaco, quondam archidiaconi Carnotensis, quadraginta solidos minuti census super arpento et dimidio vinee site in loco qui dictur la Ville, prope Montenolum, cum feodo dicte ville cum juribus et pertinentiis ejusdem, nos pensantes nostrum et dicte nostre ecclesie utilitatem, maxime propter predicti loci nimiam distantiam, a dicto contractu resilivimus et resilimus omnino, ex consensu et voluntate predictorum canonicorum, quittantes penitus et expresse dictis executoribus res omnes superius nominatas, volentes et expresse contendentes quod predicti executores de predictis suam faciant omnimodam voluntatem, cum in illis nihil juris, proprietatis seu acquisitionis reclamemus aliqua ratione nec reclamabimus in futurum.
Preterea cum quedam homagia ad predictum feodum pertinentia nostro et ecclesiæ nostre nomine recipi fecissemus, volumus et expresse confirmamus quod dicti executores dicta homagia suo nomine recipiant vel faciant recipi per quemcumque.
Et hec illis a quibus fecimus recipi predicta homagia, et omnibus quorum interest, tenore presencium quas sigillo nostro sigillare precipimus...
Datum anno Domini M° CC° LXXmo sexto, mense februario.
S. 4999, n° 41, scellé du sceau du Chapitre, en cire blanche sur lacs de parchemin, représentant d'un côté la Vierge assise, l'enfant Jésus sur ses genoux et au verso l'Annonciation.

Charte CLXXVI. Août 1277.

« Robert de Beaumont, chevalier, pour arrêter le procès intenté à son frère aîné Jean, accusé d'avoir tué Pierre Cerinel, donne au Temple deux minois de blé sur sa grange du Mont d'Olivet pour la fondation d'un anniversaire dans la chapelle dudit Villedieu pour le repos de l'âme dudit Cerinel. »
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 146 v°.

Omnibus hec visuris, ego Robertus de Bello Monte, miles, salutem in Domino. Noveritis quod cum contentio verteretur inter Johannem de Bello Monte, fratrem meum, ex una parte, et Reginaldum Cerinel, exaltera, super eo videlicet quod dictus Reginaldus imponebat dicto Johanni fratri meo quod ipse interfecerat Petrum Cerinel, filium dicti Reginaldi, ut dicebat, in domo ipsius Reginaldi, in terra religiosorum hominum magistri et fratrum milicie Templi in Francia, in qua nullam habeo juridictionem, quod homicidium negabat omnimode prefatus Johannes.
Tandem post multa litis tedia, habito super hoc consilio proborum et fide dignorum, pacificatum fuit inter partes in hunc modum, videlicet quod ego prefatus miles dedi et concessi et omnino dereliqui in puram, elemosinam Deo et Beate Marie de Villa Dei in Dorgesino, Carnotensis dyocesis, et ibidem commorantibus et servientibus Deo, duo modia bladi annui redditus ad mensuram castellanie Castri Novi crescencia in terris meis, de parrochia de Jaudresiis (1), in remissione meorum peccaminum nec non et antecessorum meorum et pro anniversario dicti deffuncti Petri annis singulis celebrando in capella dicte Ville Dei.... percipienda in granchia mea Montis Oliveti..... Litteras sigilli mei munimine confirmatas...
Actum anno Domini MCC LXXVII. mense augusto.
Archives Nationales, S. 4977, n° 12, 13 et 14.
1. En 1296, les Templiers firent approuver et affranchir cette donation. « Chales, fils du roy de France, comte de Valois, d'Alençon, de Chartres et d'Anjou... sachent tous que les Templiers de la Villedieu pour deux muys de blé, que ils ont de rente dou don de feu Johan de Beaumont sur la métairie de Mont Olivet, en la paroisse de Jaudrèses, au fié le conte... lesquelles choses ils ont acquises en nostre terre dou Chastel-Neuf, puis le temps de cinquante ans en ça passez, bien et loialment, à valoir quatre livres de rente annuel, quites à leur main, ont payé à André de Feins, mestre de la Maison-Dieu de Mortaigne à ce establi especialment... de nous pour la chose dessus dite douze livres de monoie courant que nous avons reçus.... M CC IIIixxxx et seize au mois de juignet. »
Archives Nationales, S. 4977, n° 8

Charte CLXXVII. Août 1277.

Acte latin du mois d'aoust 1277, portant que les frères religieux de l'Hôpital de Jérusalem à Villedieu auront à prendre annuellement sur toute la terre de Jean Duze six livres tournois de rente au lieu de deux muids de bled qu'ils y avoient auparavant (1).
Bibliothèque Mazarine, mss 3367, folio 7, v°. Vidimus de 1386.

1. Voici quelques autres actes d'acquisition pour la maison de la Villedieu en Drugesin.
— 1455, octobre: « Maintenue d'une pièce de terre, de seize septiers ou environ, située à la Villedieu, au terroir de la croix de Neuville, en laquelle étoit troublé religieux seigneur frère Nicolle de Girenne, grand prieur de France, par Pierre de la Motte, seigneur de Jauderez. »
Bibliothèque Mazarine, mss 3367, folio 11, v°. Vidimus de 1386.

— 1er mars 1481. « Pierre Gastel a vendu à frère Adam Cadiot, chevalier de la religion Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur des commanderies de Villedieu en Drugesin, et de Launay, soixente sols tournois. »
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 12).

— « Frère Pierre Clouet, grand prieur de France et commandeur de Villedieu en Drugesin a arrenté et affermé la commanderie de Villedieu à frère Philippe de Mailly avec la permission du Grand Maître, 7 octobre 1469. »
Bibliothèque Mazarine. mss. 3367. folio 12. v°.

Charte CLXXVIII. Mardi 4 janvier 1278. (N.-S. 1279).

Collin de Villiers donne aux Templiers le moulin de Putoisière à Saint-Pellerin, plusieurs terres et îles, dans le fief de Courtalain et de Langey, etc.

Universis... Colinus de Villario, filius defuncti Roberti de Villario, et Haoysis mater dicti Colini, relicta defuncti Roberti, vidua, asserentes se habere... molendinum de la Putoisiere, in riparia de Edera, in parrochia Sancti Peregrini... insulam, que Clauselluin dicitur, contiguam dicto molendino, moventia de feodo Guillelmi de Carnoto (1), clerici... medietatem prati de Chetiviau, moventis de censiva Borrelli de Cortalani, militis... insulam de Varenna, sitam inter pontem de Varenna et molendinum dicti loci, herbergamentum situm apud Veille, in parrochia de Langeio, in censiva abbatisse Sancti Aviti ; clausum Ysembardi, situm à la Gibaudiere, in censiva Nicolai de Aqua, militis... Quæ omnia contulerunt fratribus militiæ Templi absque ullo retentu... MCCLXXVIII, die martis post circumcisionem Domini.
Archives Nationales, S. 5000A, n° 28.

Charte CLXXIX. Vendredi, 7 mai 1283.

Donation par Jean d'Ancises aux Hospitaliers de Châteaudun d'une mine de blé sur le moulin du Viviers.

Universis... Johannes de Ancisiis miles, salutem in Domino. Noveritis quod ego pro remedio anime mee et antecessorum meorum dedi et concessi in puram et perpetuam elemosinam Deo et beate Marie semper virgini et beato Johanni Baptiste et fratribus et pauperibus sancte domus Hospitalis Jerusalem in Francia, unam minam annone melioris annui redditus in meo molendino qui est subtus Viviers et quondam fuit Roberti Viatoris, in crastino sancti Remigii reddendam, in domum predicti Hospitalis apud Castridunum... presentes litteras sigilli mei impressione signavi in testimonium veritatis.
Actum anno gratie millesimo ducentesimo octingentesimo tercio, die veneris post inventionem sancte Crucis.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 17, scellé d'un sceau en cire verte armorié d'une croix de Malte et d'une bande sur le tout.
1. En 1293, « Guillelmus de Carnoto, canonicus Carnotensis, prit à bail une maison, à Chartres, rue de Beauvoir, et deux autres maisons, rue des Vasseleurs... »
L'acte est en parchemin, scellé du sceau du chanoine, Guillaume est à genoux devant la Vierge qui tient l'enfant Jésus sur son bras gauche.
Archives Nationales, S, 5000 A, n° 28.

Charte CLXXX. Aoust 1284, 1356, 1445. 1511.

Droit de mortuage.
Acte passé sous le scel du Châtelet à Paris, par lequel le prieur de la sainte Maison de l'Hôpital de Jérusalem en France a amortit en faveur de Pierre La pie une maison et mazure avec son pourpris en la ville de Champagne, diocèse de Chartres, d'une coutûme qui est appelée mortaille ou main morte, se réservant lesdis religieux tous autres droits. Duquel amortissement Pierre Lapic donna quittance et relâcha aux religieux dix sols parisis de cens chacun an de rente sur une maison appartenant auxdits frères de l'Hôpital Saint-Jean de Paris, assise entre Petit-Pont et Garlande, en la censiuc de Sainte-Geneviève.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 119.

1356. — Le jeudi après la conversion de saint Paul, frère Guillaume de Mailly, prieur de la maison de Saint-Jean de Jérusalem en France, modère et remet le droit de mortuaire dû par les habitants de Champagne, à condition que lesdits habitants de Champagne paieront par chacun an au terme de Noël la somme de douze livres dix sols tournois.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 119.

1372. — Acte par lequel reverendissime frère Robert de Juilli, grand prieur de France, déclare que la supplication des pauvres habitants des Gués et de la Bruyère, ses vassaux de la baillie de Saint-Victor, lesquels avoient remontré audit grand prieur qu'ils ne pouvoient vivre dans les villes tant par la pression des ennemis du royaume, que par la dureté de plusieurs commandeurs de ladite baillye, pour cause de mortuage, sur laquelle remontrance ledit seigneur grand prieur a décharge lesdils habitants dudit droit de mortuaire.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 76.

1445, 18 juin. — Acte par lequel frère Foucault de Rochechouart, prieur de l'hôpital de Saint-Jean de Jérusalem en France, déclare qu'à la supplication des pauvres hommes et habitants de la commanderie et ville de Champagne-les-Houdan, ne payeront plus désormais par chacun feu pour les cens et rentes que huit sols parisis par chaque ménage, à cause du droit mortuaire deux sols parisis et ce pendant dix ans.
Bibliothèque Mazarine,, mss. 3367, folio 119.

1511. — Liasse de 26 pièces tant en parchemin qu'en papier contenant une procédure tant au baillage de Villedieu en Drugesin qu'au baillagc de Châteauneuf en Thimerais pour raison de deux sols six deniers dûs au commandeur de Villedieu par le décès de chaque chef de famille a Chamseru, entre lesquelles pièces il y a plusieurs sentences tant des baillages de Villedieu que de Châteauneuf qui condamnent plusieurs particuliers à payer audit commandeur ledit droit d'amortissement ou mortuage.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 51.

Charte CLXXXI. Juin 1285.

Acte en parchemin et en langue latine par lequel l'official de Dreux fait scavoir que par devant lui, en l'officialité, Pierre de Chauvel, bourgeois de Dreux, a reconnu avoir donné et cédé en pure et perpétuelle aumône par donation entre vifs aux prieurs et frères du Temple en France pour la maison de la Croix près Dreux, diocèse de Chartres, une pièce de vigne à lui appartenant sur la censive du prieur de Saint-Léon de Dreux, entre la vigne d'Adam, dit Piseptale, et celle d'Antoine de la Morteau, et encore dix-huit deniers parisis de cens annuel que lesdits frères payoient et devoienl annuellement au donateur, qui avec les choses ci-dessus donne et cedde auxdits frères chevaliers tous ses droits de seigneurie et autres, à l'entretenement de quoi ledit official a condamne ledit Pierre et tous autres par le présent acte passé l'an 1385, au mois de juin et scellé.
Bibliothèque Mazarine, Mss. 3367, folio 102.

Charte CLXXXII. 1286

Guillaume Petit-Guillot et Agnès, sa femme, se donnent eux et tous leurs biens aux Templiers, et reconnaissent leur devoir une somme de 140 sols pour leur maison, rue de l'Aiguillerie, à Châteaudun.

Universis... Guillelmus dictus Petit Guillot, de Boveria-Castriduni, et Agnes ejus uxor, volentes terrena mutare pro celestibus, dederunt pro remedio animarum suarum parentumque suorum religiosis domui milicie Templi se et una secum omnia bona sua mobilia et immobilia..... retempto sibi dumtaxat in bonis propriis quandiu vixerint usufructu.... et se teneri erga dictos milites ad LXX solidos ad nativitatem S. Johannis Baptiste... ratione domorum in aculeria Castriduni... MCCLXXXVI.
Archives Nationales, S. 5000 A. n° 6.

Charte CLXXXIII. Septembre 1286.

Vente à Guillaume Gaudin, commandeur de Sours et de Chartrain, d'un setier de blé dû par le prieur de la Bourdinière.

Universis.... prior de Bordineria (1), Carnotensis diocesis, salutem in Domino. Noveritis quod vendidimus fratri Guillelmo dicto Gandin, magistro domus milicie Templi de Soors, et de toto Chartrain, unum sextarium bladi annui redditus, quod habebamus in terra sua de Templo situm inter Bordineriam, pro precio C° solidorum Carnotensium....
Quam venditionem abbas et conventus Beate Marie de Gastineta, Turonensis diocesis, voluerunt.
In cujus rei testimonium et munimen nos presentes litteras sigillo nostro una cum sigillo dictorum abbatis et conventus prefato emptori dedimus sigillatas.
Datum anno Domini M° CC° octogesimo sexto, mense septembri.
Archives Nationales. S. 5000 A, n° 35, parchemin muni des sceaux de l'abbé de Gastineau et du couvent.

Charte CLXXXIV. Janvier 1287 (N. S. 1288).

Le roi Philippe permet à Thomas d'Ormoy, écuyer, de vendre ses terres à des églises ou personnes ecclésiastiques situées dans ses fiefs et arrières-fiefs, en particulier dans la paroisse d'Ecrosnes.

Philippus, Dei gracia Francorum rex. Notum facimus universis tam presentibus quam futuris.... quod cum Thomas de Ulmeio, armiger, firmaverit cum ballivo nostro Gisorcii, recipiente pro nobis, super possessionibus inferius annotatis, in retrofeodis nostris sitis, alienandis et transferendis in ecclesias seu ecclesiasticas personas, et perpetuo tenendis ab eisdem, videlicet quindecim modiatas terre arabilis in parrochia Sancti-Martini d'Escrones sitas, item triginta arpenta bosci in dicta parrochia sita, item viginti solidos annui redditus vel circiter in campis et campipartibus, que omnia valere dicuntur circiter viginti libras Turonenses annui redditus, nos dictam firmationem ratam et gratam habentes, volumus et concedimus quantum in nobis est quod ecclesie seu ecclesiastice persone in quas dictus armiger dictas possessiones transtulerit, easdem tenere possint in perpetuum pacifice (2).
Actum Parisiis, anno Domini MCCLXXXVII, mense januario.
Archives Nationales, S. 4999, A, n° 43. 1. La Bourdinière, commune de Saint-Loup, canton d'Illiers (Eure-et-Loir).
2. En 1290, pareille autorisation lui était donnée par le seigneur féodal: « Pierre de Boutervillier, chevalier, et madame Jehanne, sa femme... saichent tuit que nous voulons que Thomas Dourmoy, escuier, puisse vendre et transporter en églises et en personnes d'églises.... un mui de terre arable... assis en la paroisse de Saint-Martin d'Ecrosnes, tenant à la terre de Guillaume dou Puis et à la terre que Monseigneur Symon d'Escrosnes, chevalier, tient mouvant de notre fié... lequel mui nous tenons de nostre seigneur le roy de France Ce fut donné l'an 1290, le vendredi devant Pasques.
Archives Nationales, S. 4999 A, n° 42.

Charte CLXXXV. Samedi 4 août 1291.

Vente par Odeline, veuve de Nicolas Pilet, citoyen de Chartres, d'un muid de terre à Sours aux Templiers du même lieu.

Universis presentes litteras inspecturis, officialis Carnotensis, salutem in Domino. Noveritis quod... Odelina, relicta defuncti Nicolai Pilet, quondam civis Carnotensis, vidua, confessa fuit se... vendidisse... preceptori et fratribus domus milicie Templi de Sours, Carnotensis diocesis, pro precio XXXIV librarum Carnotensium, circa unum modium terre semeure, situm in territorio de Sours, inter villam de Sours et Leurevillam... moventem ex hereditate ipsius Odeline, videlicet ex caduco defuncti magistri Johannis Haudrici, quondam clerici, fratris sui, sigillum nostrum duximus apponendum.
Datum anno M DCCXCI, die sahbati post festum beati Petri ad Vincula.
Archives Nationales, S. 4999 A, n° 9.

Charte CLXXXVI. Jeudi 18 décembre 1292.

Nous, Hues de Boville, chevalier, chambellan du roi, sire de Milli, et Marie sa femme... avons delessé... aux frères du Temple... les choses que nous avions par échange de Colin de Bonneval, escuyer... leur terre de Bonnel et la maison de la Coudre, à Bonneval, pour le prix de deux mil livres de Paris, l'an 1292 (1)... le jeudi avant la nativité N. S.

Archives Nationales, S. 5001, B. n° 12, — parchemin scellé de deux sceaux en cire verte, le premier rond est équestre, le cheval galopant à droite, houssé aux armes de l'écu qui a une face chargée de 3 annelets ; le contre-sceau de même. Le 2e est ogival et représente une femme debout, un oiseau sur la main gauche, à sa droite un écu armorié comme ci-dessus, à gauche un écu chargé de 3 hermines.

Charte CXXXVII. Mercredi 12 janvier 1294.

A tous... Estienne Mallé, baillif d'Aluye... sachent tuit... que mestre Colin dou Saucay, escuyer, requonnut soy avoir quité et délessé à tous jours mes tels cens comme il demandoit à avoir sus la terre que Johanne le Feuvre, bourgeois de Braou, tient dou Temple... le mercredi après la Tiphainie, en l'an de grâce M. CC. quatre vins et quatorze.
Archives Nationales, S. 5005, n° 1.

Charte CLXXXVIII. 1295.

Oudin Bourreau, escuyer, segnor de Courtalain (2), donne et octroie au Templiers et amortis, pour avoir participation es biens faiz du Temple, tout le droict et toute l'action et la justice haute, moyenne et basse, sus le molin de Putoizière qui fut jadis Guillaume de Chartres, chanoine de Chartres, et que Jehan de Gaignonville, escuyer tenoit... et ce qu'il ai des héritiers de feu Nicolas de la Rivière, jadis chevalier... et la meson de la Jubaudière.... MCCXCV.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 29.
1. Le roi Philippe IV, le Bel, accorda l'amortissement de cette maison la même année, et scella l'acte de son grand sceau en cire verte (Ibidem, S. 5001, B, n° 14).
2. En 1376 « Jehan de Rouvray, chevalier, seigneur du Bois Ruffin et de Courtalain,donne à Thomas de Valeran, commandeur de maison de l'Hospital en Chartrain de Saint-Jehan de Jérusalem, le moulin de la Bourgoignière. »
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 30.

Charte CLXXXIX. Samedi, 2 janvier 1299 (N. S. 1300).

Jeun Barilleau de Sours et sa femme se donnent eux et tous leurs biens aux Templiers de Sours, sauf la jouissance de ces biens leur vie durant.

Universis presentes litteras inspecturis officialis Carnotensis salutem in Domino. Noveritis quod... Johannes dictus Barilleau de Sours et Odelota, ejus uxor... confessi sunt se receptos, diu est, fuisse in confratriam fratrum milicie Templi de Sours et domus eorumdem, seque magistro et fratribus milicie Templi... dedisse... donatione irrevocabili, inter vivos, in puram elemosinam... omnia bona sua mobilia... retento sibi quamdiu vixerint usufructu.... et omnia bona immobilia... retentis sibi usufructu et acquiramentis ab ipsis factis usque ad datam presentium... sigillum nostrum.
Datum anno Domini M CC XCIX, die sabbati post festum Circoncisionis Domini.
Archives Nationales. S. 4999, A. n° 16. — Sceau.

Charte CXC. Octobre, 1304, le vendredi après la saint Lucas.

Johennin Devivier et Juliote sa femme reconnoissent et déclarent avoir vendu et octroyé à frère Renaut Dargeville, commandeur de la baillie de Villedieu en Drugesin, 3 septiers de bled et 3 septiers d'avoine à la mesure de Brezolles, francs et quittes en la grange de la susdite Villedieu.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 8 v°.

Charte CXCI. 26 mars 1323 (N. S. 1324).

Acte par lequel Adeline de Courheil, dame de Marsillé-sur-Eure, déclare quelle octroyé et confirme que les maîtres et frères de l'Hôpital de Dreux tiennent une pièce de vigne, contenant environ un arpent et huit deniers de cens, de Pierre du Marché, sire de Lépinai et de Rinville, écuyer, que elle ni ses hoirs ni ledit écuyer puissent contraindre les dits maîtres et frères de l'Hôpital de mettre la dite pièce de vigne hors de leurs mains.
Passé en 1323 (1), le samedi de la feste Notre-Dame de Mars, et scellé sur lacs de parchemin.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 102.
1. La même année, Robert du Marché, chevalier, sire d'Imbernais, et Robert, comte de Dreux, amortissent lesdites vignes. Ce dernier amortit encore en 1220, au mois d'aoust, neuf quartiers de vignes, situés es fiefs de Rimville, aboutissant au clos dudit Hôpital, à charge de 2 sols parisis.
En 1331, Jean, comte de Dreux, sire de Montpensier, de Saint-Valeri et du Château-du-Loir, décharge l'Hôpital de Dreux de tous les droits qu'il prétendait sur les vignes, la foire, etc , 1331, le vendredi après la résurrection de Notre-Seigneur (6 avril). Bibliothèque Mazarine, mss. 3307, folio 102 et suivants.
Nous ne pouvons que mentionner plusieurs autres actes : En 1382, 9 septembre, Robert, comte de Dreux, amortit à Jean Bouteillon, maître de la maison de Champagne, 20 livres de rente à percevoir sur Pierres de Mésalan. Le 12 octobre 1382, mainlevée du temporel du membre de Saint-Denis, pour raison du service à faire en la chapelle, pour les fondateurs et pour l'entretennement de la chapelle aux draps. Le 26 février 1410, Pierre Eauqueterre vend à frère Jean Le Maire, commandeur de Saint-Victor et de Grand-Villiers, une maison et jardin à Dreux, rue Percée. Henri de Postel et Jeanne sa femme vendent une autre maison, en la même rue, 5 mars 1413. — 19 octobre 1473, sentence contre Jehan Leroux, prêtre, au sujet de la chapelle de Saint-Denis les Dreux.
En 1396, bail passé par Jehan de la Cour, commandeur de Champagne et de Saint-Denis de la Croix, de terres sises au Luat-Clairet. Le fief, terre et seigneurie de la chapelle Saint-Denis furent affermé, ainsi que le droit de foire qui se tient durant 3 jours au lieu de Saint-Denis les Dreux, pour 15 livres tournois de 1539 à 1600. Les commandeurs de Villedieu étaient chapelains de Saint-Denis ou de la chapelle des Croix de Saint-Denis ou l'Hôpital de Saint-Denis les Dreux et en cette qualité revendiquaient plusieurs beaux droits, en particulier droit de foire qui se tient le jour de saint Denis, près de ladite chapelle, en laquelle il a droit de justice. Ce droit fut reconnu par plusieurs sentences en 1590, 1592, 1604. Elle fut affermée en 1548 à Jean de Courdemanche, official et chanoine de Dreux.

Charte CXCII. Lundi 16 may 1323.

A tous... Challes, filz du comte de Valois, salut. Sachent... que pour l'affection et la bonne amour que nous avons et que très cher père et nos autres ancesseurs ont tous jourseues envers l'Hospital de S. Jehan de Jérusalem, pour la révérence et la loenge de Dieu et honneur de madame Saincte (sic) Jean Baptiste... pour le remède et salut de nous et de Jehanne de Joigni, notre chère et amée compagne... nous confirmons et octrions audit mestre... à tenir.... franchement les maisons et Jes possessions de la Villedieu en Durgesin, de Launay-les-Verneil (1) dou Chastiau-Nuef en Timerais... et avec ce amortissons... les hospitaus... à Colenges les Vigneuses, en la châtellenie de Chateauneuf en Thymerais, et la justice haute et basse, excepté la souveraineté.... pour la somme de six cens et soixante et dix livres bons petits tournois, etc.
L'an MCCCXXIII, le lundy prochain après la feste de la Penthecouste.
Archives Nationales, S. 4974, B, n° 4.
1 En 1518, le commandeur de Launay fit construire un moulin avec chaussée et écluse sur le ruisseau de Launay.

Charte CXCIII. Juillet 1345.

Accord entre le commandeur de Villedieu et le curé de Brezolles au moyen que la dîme de Chantepie sera et appartiendra à l'avenir audict curé, qui en rendra audit commandeur trois muids de bled et avoine alternativement chacun an.
Archives Nationales, Mss. 3367, folio 9.

Charte CXCIV. 1378

« Le mercredi après la saint Barthélémy, Pierre de Saint-Avy, demourant à présant à Montmirail, reconnaît devoir à maître Thomas de Valleran (1) commandeur de Chartrain, XV francs d'or du coing du roy, notre sire de présent. »

(Communication de M. l'abbé Marquis).
1. Frère Thomas de Valleran était commandeur de Sours en Chartrain dès 1364. En 1370, il était à Châteaudun au moment de l'attaque de Robert Knoll, chevalier anglais, qui, à la tête d'un corps de cavalerie levé à ses frais, faisait de la guerre une malhonnête spéculation. Dans une course rapide, il avait traversé une partie de la France en véritable forban, forçant les villes, par l'incendie des villages et des fauxbourgs, à se racheter. Châteaudun fut réduite à cette dernière extrémité, Thomas de Valeran est le premier à offrir sa cotisation, et c'est la principale, pour la rançon de la ville. Le samedi après la Saint-Remy (5 octobre 1370), les procureurs des habitants s'engagèrent à verser la somme de 500 francs d'or, pour la récission de la ville. Cette somme sera prise sur l'ensemble des habitants. « Lesdits procureurs reconnaissent que laditte ville et habitans doivent à frère Thomas de Valleran, commandeur de l'Hospital en Chartrain, XX francs, à messire l'abbé de la Magdeleine X francs, au prieur de la Magdeleine V francs, à payer à la saint André prochain. »
Nous retrouvons frère Thomas de Valleran à Avignon en 1380, le 11 janvier. La veille, Jean Lefèvre, évêque de Chartres, alors en cour d'Avignon, fait son testament. Le lendemain, il y ajoute un codicile qui a pour témoins: « maître Thomas de Valleran, du diocèse de Chartres, procureur en cour romaine. »
L'abbé Marquis.

Charte CXCV. 1450

Requête présentée au duc d'Alençon par les commandeurs de Launay, de la Villedieu, de Saint-Victor sur Avre et de la Renardière par laquelle ils représentent au duc d'Alençon qu'ils ne peuvent jouir tranquillement et paisiblement de leurs privilèges, franchises et exemptions, dans laquelle ils sont troublés, si de sa grâce il ne les leur confirme ; en conséquence de quoy le duc d'Alencon et du Perche mande au bailly du Perche ou son lieutenant d'appeler son procureur pour informer sur le contens desdits commandeurs et quils les fassent jouir eux et leurs vassaux de leurs dits privilèges pleinement et paisiblement, et d'empêcher le trouble qu'on leur pourroit faire. 1450.
Bibliothèque Mazarine, Mss 3367, folio 10, v°.

Charte CXCVI. 1460

Accord entre le commandeur de Villedieu en Drugesin (1) et frère Pierre le Paige, prieur de Thimer, touchant la dîme d'une bouvée de terre assise à Mondétour, près d'Aulnai, par lequel le prieur de Thimer consent que ladite terre demeure franche, sous condition néanmoins que si lesdits religieux bailloient ladite terre à bail perpétuellement elle payeroit la dîme.
1. Le 22 décembre 1501, un décret daté de Rhodes émanant de « Eminentissime frère d'Aubusson, grand maître de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, fit mettre Jean Declerc en possession de la commanderie de Villedieu en Drugesin. Ce Jean Declerc, grand prieur de France, avait reçu le prieuré de Beauvais en Ponthieu, le 19 juillet 1500.
Bibliothèque Mazarine, Mss. 3367 ; folio 12 v°.

Charte CXCVII. 27 septembre 1471.

Certificat ou passeport donné par frère Adam Cadiot, comme haut justicier, à cause de sa commanderie de Villedieu en Drugesin, au sujet des franchises.
Bibliothèque Mazarine, Mss. 3367, folio 11, v°.

Charte CXCVIII. 17 septembre 1475.

Le bailly d'Alençon, en vertu de lettres royaux en forme de commission à lui adressées et représentées par frère Adam Cadiot, commandeur de la Villedieu et de Launay, a permis audit commandeur de réédifier, construire et lever fourches patibulaires pour punir les malfaiteurs audit lieu de Launay, où elles étoient auparavant, les anciennes avoient été abbatues et détruites par les gens de guerre.
Bibliothèque Mazarine, Mss. 3367, folio 59.

Charte CXCIX. 1600

Sentence rendue par le lieutenant de la seigneurie de Beauche qui condamne la veuve Hubert Prévost à payer à François Boullanger, fermier du potelage de ladite seigneurie, un pot par chacun vaisseau de vin ou autre breuvage de vin qu'elle a vendu depuis son adjudication.
Bibliothèque Mazarine, Mss. 3367, folio 67.

SUPPLEMENTUM

Charte CC. 1129-1150

Donation d'une maison à partager entre les abbayes de Saint-Père de Josaphat, et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem

De domo data a Gualterio Sellario, post mortem uxoris sue inter nostrum monasterium de Josaphat dividenda.
Tam utilitati posterorum quam quieti prospicitur cum eorum futuris temporibus quomodo tractare res debeant eis a modernis providetur. Propterea noverint quia quidam plebeius homo, nomine Gualterius, arte sellarius, egritudine quadam, qua et mortuus est, deprehensus, quandam suam, quam in Sellaria, emerat domum, tam monasteriis Sancti Petri Carnoti et Sancte Marie de Josaphat quam Hospitali Ierosolimorum, post mortem uxoris sue, de ea ab ipso dotate, habendam equaliterque dividendam, ejusdem uxoris sue consensu, contribuit ; ita tamen ut quidam nepos ejus, tunc adholescentulus, nomine Johannes, si eam quando vendetur, voluerit emere vel valuerit, pro XXXta solidis minus eam quam quilibet alius (emat ; si vero alio vendita fuerit, denos de singulis partibus, hoc est similiter XXXta, si tunc vixerit, habeat.
Si vero defunctus fuerit, et in hoc jure frater ejus Richerius, aut si ille prius obierit, tercius frater Willelmus, si et ipse vixerit, succedat.
At si eorum superstes (nullus) jam fuerit, predicti partitores totum vendite domus precium inter se libere, et, sicut dictum est, equaliter partientur.
Bibliothèque Nationale Mss. latin 10101. « Codex Agenteus », n° 124.

Charte CCI. Vers 1136

Accord entre le Commandeur, le curé de Manou et le prieur de Moutiers.
Les hommes de l'Hôpital de Jérusalem « de Xenodochio Hierusolimitano » avaient bâti une villa auprès de la paroisse de Manou, qui appartenait aux moines de Saint-Laumer de Blois ; en conséquence les moines de Blois réclamaient les droits paroissiaux sur la villa : « La Ville-Dieu »
On convint de partager les droits en trois parts les moines de Blois ; auraient l'une, les hommes de l'Hôpital de Jérusalem auraient l'autre, le prêtre chargé de desservir la villa aurait la troisième. Tout l'office divin serait célébré dans la villa, excepté le droit de sépulture qui continuerait d'appartenir à l'église de Manou. Aux trois fêtes annuelles les hommes de la villa se rendront à l'église paroissiale de Manou, pour y rendre les droits paroissiaux : « jura parochialia reddituri convenirent »
Tout ce que les hommes de l'Hôpital pourraient acquérir dans la suite sur le fief de Geoffroy de Manou, « Gaufridi de Mano » ou des moines suivra la loi de ce partage.
Geoffroy évêque de Chartres et l'archidiacre Thierry donnent leur sanction à ce partage.
Cartulaire de Moutier au Perche, communiqué par M. Godet, curé du Pas-Saint-Lhomer. (Cf. Archives d'Eure-et-Loir B. 2931).

Charte CCII. 1174-1184.

Concession par les religieux de Saint-Jean du lieu de la Renardière aux Frères Hospitaliers de Jérusalem.

De Renarderia, pro qua fratres Hospitales reddunt ANNUATIM NOBIS UNUM MODIUM MELIORIS ANNONE QUAM COLLIGUNT HORREVILLE.
Ego R(obertus), Sancti Johannis de Valeia minister humilis, et fratres capituli nostri mecum, notum omnibus fieri volumus concessisse nos in perpetuum fratribus Hospitalis Jerosolimitani locum nostrum qui dicitur Renarderia, cum omnibus pertinentiis suis, ita quod illi de cetero annuatim reddent nobis apud Horrevillam unum modium de meliore annona quam colligunt ibi et alterum avene competentis ; que si forte aliquo casu non poterunt inde reddere, aliunde nobis sufficienter satisfacient, in festo sancti Remigii.
Locum Renarderie et quecumque ad eum pertinent libere et quiete quantum ad nos obtinebunt, et si orta fuerit ab aliis calumpnia quam sedare per se non valeant, nos diligenter eis rem jure garentire studebimus, tantum sine sumptibus nostris.
Facta est hec commutatio in capitulo nostro, ubi affuerunt hii quorum sunt nomina inferius annotata : Johannes de Sarmesia, canonicus Beate Marie, Aubertus prior, Stephanus subprior, Hubertus Sansonis, Gaufridus de Morenceiis, Herveus, Robertus de Lonniaco, Eudo, Haimo, Stephanus Aurelianensis, Radulphus de Morello, magister Paganus, Willelmus Loverus, Petrus cimentarius, Arnulphus Renodi, Calvellus et alii ex canonicis nostris.
Ego N..., prior Hospitalis in Gallia, hanc constitutionem, sicut annotata est, consilio capituli nostri et fratrum nostrorum, concedimus et in perpetuum confirmamus, astantibus fratribus nostris quorum hec sunt nomina ; frater Bartholomeus tunc procurator hospicii Carnotensis bajulie, Willelmus de Coleteinvile presbiter, frater Robertus de Campaniis, frater Maneserius, frater D....S capellanus, frater Fobertus, frater Micael.
Hec ut rata permaneant, presenti cirographo, adhibitis ex utraque parte sigillis, confirmamus.
Archives départementales d'Eure-et-Loir, H. 3206.

Charte CCIII.

En 1191, Rotrou assistait au siège de Saint-Jean d'Acre. Avant de succomber pendant la prise de cette ville, il fit une donation en faveur des Templiers que Duchesne signale en quelques mots : « Rotro, comes Pertici, cum in obsidione Accon esset, anno MCXCI »
Manuscrit 20, folio 240 à la Bibliothèque Nationales
Après sa mort, arrivée le 13 juillet, son fils Geoffroy, qui combattait également sous les murs de cette ville, s'empressa de confirmer le don de son père : « Gaufridus comes Pertici pro remedio anime R. patris sui et M. matris sue. MCXCI. »
Et de nouveau à son retour à Nogent : « Gaufridus comes, presente Stephano, fratre apud Novigentum. MCXCVI. »
Manuscrit 20, folio 240 à la Bibliothèque Nationales

Charte CCIV. 1192.

Fondation par Alix, comtesse de Blois, d'une chapelle à Sours en faveur des Templiers, et plusieurs autres donations aux abbayes du pays Chartrain.
Item de terra de Soors.
Ego Ludovicus, Blesensis et Clarimontis comes, omnibus notum facio, quod donna mater mea, Adelicia, Blesensis comitissa, amore Dei et pro remedio anime boni patris mei Th. Blesensis comitis, Francie senescalli, et anime sue et mee et parentum et amicorum nostrorum et pro anni versario Th. patris mei et suo et meo, hebergamentum suum de Soiis cum capella, prout fossatis clauditur, et stagnum quod est juxta hebergamentum et aliud stagnum cum molendino et prato et consuetudinem agripennorum cum appendiciis suis, et majoriam cum justicia majorie, et unam carruratam terre, eam scilicet quam dominus Soiarum in manu sua tenebat, excepta cultura de Vico-novo, que excambiata fuit pro terra et ortis in quibus stagnum et domos fecit, et terram suam de Campo Festuce, ad luminare prefate capelle dedit Templariis, tantum interposita conditione quod eis non liceat predictum donum vendere vel pignorare vel aliquam aliam agere commutationem, qua in manum laicalem possit reverti ; sacerdoti Sancti-Germani de Soiis campum dictus Lo-boel ; Bellomari campipartem suam de Sois ; Belloloco, meteriam suam de Bercheriis quam Galterus colere solebat ; monachis de Josaphat terram suam de Umbrellis et Favellis et de Urvilla, totam meteriam sicut Renerius et Robertus de Chemino eam colere solebant, dedit et perpetuo concessit.
Ego autem ad ejus petitionem, laudantibus et concedentibus Katelina, uxore mea, et Philippo, fratre meo, et sororibus meis Margarita, Ysabel, Adelicia, donum istud volui et benigne concessi.
Quod ut ratum habeatur et firmum litteris et sigilli mei impressione munivi.
Actum Sois, anno In carnati Verbi M° C° LXXX° II° (1).
1. La date de 1182 est certainement fautive, par erreur du copiste. Louis fut comte de Blois de 1191 à 1205. D'ailleurs les chartes de confirmation données par le comte Louis, et le roi de France Philippe, portent, la première, la date de 1192, et la deuxième, la date de 1193. (Voir plus haut, Chartes XX et XXI). Il faut donc lire 1192 et non 1182.

Charte CCV. 1197

Accord avec l'aumône de Chartres au sujet de la maison donnée par Simon de Chevreuse.

Carta de elemosina Templi apud portam Valeie.
C. Carnotensis cantor omnibus ad quos presentes littere pervenerint, salutem in Domino. Omnium noticie communicandum esse dignum duximus quod cum quandam domum apud Carnotum, juxta portam Valeie Templarii, dono et elemosina nobilis viri Symonis de Caprosia, fuissent adepti et eamdem in tres partes postea divisam ad supercensum tradidissent, domus elemosinaria Carnotensis nostro regimini et cure commissa, ad quam supradicte domus pertinebant, questionem adversus dictos Templarios moverit, eo quod, causa census augmentati, jus suum in vendis videbatur minui et perire.
Tandem nostro et bonorum virorum consilio mediante, eadem contentio, assensu partis utriusque, hujusmodi sortita est compositionis modum, videlicet quod domus elemosinaria et Templarii in vendis et censu sive supercensu atque in omnibus proventibus memorate platee sese ad invicem participes effecerunt, utrique utrosque in jus suum benigne et socialiter recipientes, equales sumpturi pastiones.
Quod ut ratum maneat et stabile perseveret presenti scripto et sigilli nostri fecimus impressione muniri.
Actum anno gratie MCXC septimo, mense januario.
Archives Nalionales, S. 4999, n° 36, original en parchemin muni des lacs en parchemin.

Charte CCVI. 1202.

Accord entre Saint-Jean de l'Hôpital et Geffroy Gode au sujet de la dîme de Melleville à Neuvy en Dunois, et de Bourneville, etc.

Ego Johannes, abbas Beate Genovefe,et Gaufridus ejusdem ecclesiæ prior, et magister Petrus cancellarius Parisiensis, notificamus omnibus hominibus quod cum quedam controversia diu in presencia nostra de mandato domini pape est ventilata inter fratres Hospitales, ex una parte, et Gaufridum Gode militem, ex alia, super duabus decimis de Melesvilla, in parrochia de Novo Vico, et apud Bonamvallem sita et Bornevilla ; et super quatuor bovatis terre apud Melesvillam constitutis, que domina Margarita, olim soror domini Gaufridi Gode, perhibebatur legasse ecclesie Sancti-Salvatoris Aurelianensis, quam habent fratres hospitales ex concessione domini Philippi, regis Francie et episcopi et capituli ecclesie Aurelianensis.
Tandem composicio facta est in hunc modum, quod predictus Gaufridus Gode et ejus uxor Houdeburgis, et eorum filii Hybertus dictus Paganus et Godet et ejus filia Aaliz concesserunt domui Hospitalis Aurelianis, et fratri Pagano procuratori ejusdem domus decimam de Melesvilla habendam et tenendam et colligendam, ita quod domus Hospitalis habebit decimam et ejusdem decime tractum, et primo percipiet ex ea quatuor modios ad mensuram de Bonavalle, in cujus modio sunt viginti quatuor emine, quorum quatuor modiorum duo erunt de mixtura grani hiemalis, alii duo de marcescha, quicquid vero superfuerit fratres Hospitalis dimittent Gaufrido Gode militi vel heredi ejus, et si quid fuerit minus Gaufridus Gode vel ejus heres supplebit de terra sua quam habent apud Melesvillam ; et ad hoc concedendum inducent dominum de Puteolo et uxorem et filios ejus, de cujus feodo est predicta terra.
Supplebunt autem, sicut dictum est, ad bonitatem et estimationem grani collecti ex predicta decima, mixturam hyemalis grani pro grano hyemali deficienti et granum de marcescha pro grano de marcescha, ita quod marcescham deficientem supplebit Gaufridus Gode vel ejus heres de ordeo vel de avena.
Fratres equidem Hospitales, cum colligent et trahent decimam prenominatam, facient jurare tractorem Gaufrido Gocle vel ejus heredi quod fidelis erit ei in suo jure servando circa predictam decimam.
Tractor vero qui habet decimam nomine domus Hospitalis habebit decimam predicte decime nomine tractus, ita quod illa decima decime non erit de prenominatis quatuor modiis.
Preterea dicendum quod si alterutra partium a prefata compositione resilient, nos contra partem resilientem judiciarie potestatis auctoritatem ad eam excommunicandam nobis reservamus, ita quod cum fuerimus requisiti ab altera parte et nobis constiterit per fidem datam quod alia resiliet, nos partem resilientem excommunicabimus.
Huic autem predicte compositioni per fidem datam a fratre Pagano, domus Hospitalis Aurelianensis procuratore, et a Gaufrido Gode milite corroborate, affuerunt, cum fieret ista compositio, testes hii : frater Petrus magister domus Hospitalis Corbolii, frater Renaldus, magister, Petrus canonicus Sancti Marcelli, Bartholomeus de Brueriis, Jodoinus miles de Cotenvilla, Renaldus Miles monachus.
Actum Parisiis et sigillorum nostrorum caracteribus roboratum, anno incarnati Verbi M CC secundo, XIII kalendas aprilis.
Archives Nationales, M. 13, n° 1, original en parchemin, sceau perdu

Charte CCVII. 1223.

Acte qui constate le droit des Hospitaliers à percevoir une portion des revenus de l'église de Manou.

Pro priore contra presbyterum de Manou compositio.
Decanus de Bruerolis... cum litigatum fuisset aliquandiu inter abbatem Sancti-Launomari Blesis et priorem de Monasteriis, ex una parte, et Odonem, presbyterum de Meunou,ex alia, coram judicibus a sede aposto lica delegatis, videlicet coram episcopo, decano et archidiacono Lexoviensi, super redditibus, quos idem prior debet percipere annuatim in ecclesia et in parrochia de Meunou, tam in oblationibus quam decimis, premiciis et rebus aliis... compositum fuit in hunc modum, quod idem presbyter percipiet a festo sancti Remigii proxime venturo usque ad quatuor annos completos omnes prædictos redditus pro quinquaginta solidis Turonensibus solvendis dicto priori a dicto presbytero de Meunou.
Quo termino elapso, ad priorem de Monasteriis reddibunt sine contradictione aliqua, libere et quiete, redditus antedicti.
Confessus fuit insuper dictus presbyter de Meunou coram nobis quod prior de Monasteriis tantum debet percipere in redditibus ecclesie de Meunou quantum fratres Hospitalis Jerosolymitani percipiunt annuatim, videlicet in oblationibus, decimis et præmiciis antedictis ; et ad solum priorem pertinent census et consuetudines qui percipiuntur annuatim in cimiterio cle Meunou.
Actum anno Domini millesimo ducentesimo vicesimo tercio, die festo beate Mariae.
Sources: Abbé Charles Métais, Archives du diocèse de Chartres. Chartres 1902

Préface — Ordres Militaires en pays Chartrain

L'action bienfaisante des Ordres religieux se manifeste de différentes façons, sous l'influence variée des pays, des circonstances et même des règlements intérieurs qui les régissent et du but qui les ont fait naître. Plus cette action est intense, plus nombreux et considérables sont les monuments qui nous en restent, attestant leur grandeur et excitant notre admiration.

A côté des Bénédictins de Marmoutier, de Saint-Père, de Josaphat, de Bonneval, de Coulombs et de Tiron, des Augustins de Saint-Jean en Vallée et de Saint-Chéron, à côté des Chanoines de Notre-Dame, les Templiers et avec eux les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, n'ont eu dans notre pays qu'un rôle bien secondaire.

Les documents qui attestent la vitalité d'une congrégation sont de deux sortes ; les uns littéraires, les chartes ; les autres lapidaires, les églises et autres monuments.

Or, si le Cartulaire ou la collection des chartes que nous avons publiées a cela de particulièrement intéressant qu'elles étaient ignorées de nos historiens chartrains, il faut avouer qu'elles sont relativement peu nombreuses et d'une portée historique purement locale, à une ou deux exceptions près.

Ces vieux titres ont eu l'avantage d'être transportés à Paris au chef-lieu du grand prieuré de France, quand, lors de la suppression des Templiers, leurs biens furent donnés à l'ordre de l'Hôpital de Saint-Jean. Ils ont traversé intacts la tourmente révolutionnaire et portent encore les cottes de l'archiviste de l'Ordre, avec les numéros de l'inventaire, sans lacune, pour ainsi dire. Mais par ce fait ils ont été soustraits aux investigations de nos historiens-Chartrains, qui n'en soupçonnaient pas l'existence. De Souchet à Lépinois et L. Merlet, nul ne les a consultés. Mannier en 1872, dans son livre: « Les Commanderies du grand Prieuré de France » en a résumé trop rapidement les principales chartes, et de nos jours, M. la Ville-Le-Roulx publie les plus importantes au point de vue de l'Histoire dans son « Cartulaire général de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. » Nous avons transcrit avec soin toutes celles relatives au diocèse actuel de Chartres, et, grâce aux sommaires assez détaillés dont nous les avons fait précéder, le lecteur a, toute faite, dans ses grandes lignes, l'histoire de ces religieux dans ce même pays ; nous n'avons donc pas à la reprendre, sauf pour quelques détails particuliers.

Les monuments élevés par nos deux ordres militaires sont peut-être plus rares encore et plus pauvres. Les églises et prieurés édifiés par eux n'ont point fixé l'attention du peuple ni excité l'enthousiasme et l'admiration par la beauté et la richesse des constructions et des sculptures. Les quelques ruines qui existent encore ne révèlent rien de grandiose et de majestueux, et c'est à peine si nous aurons à signaler quelques fragments dignes d'être sauvés de l'oubli.

A quoi donc attribuer cette infécondité surprenante à côté des productions multiples des autres maisons religieuses ? La cause en est bien simple.

Fondés pour combattre au loin, en Orient, les ennemis du nom chrétien, les chevaliers du Temple et de l'Hôpital ne pouvaient dépenser leurs revenus sur place, les réservant aux frais de la guerre sainte. Après les croisades, la charité des fidèles n'avait plus à soutenir une institution désormais déviée de sa fondation primitive, surtout après la suppression des premiers en 1311. De là d'une part l'indifférence de nos populations positives, sensibles surtout aux résultats réels et tangibles, et de l'autre la nécessité de réduire au strict nécessaire les constructions d'ordre religieux ou civil, dans l'étendue exigée pour l'exploitation fructueuse des terres formant la dotation de chaque prieuré.

Notre but, dans cette Préface, sera donc de rechercher ce qui peut exister encore des monuments élevés par ces deux ordres militaires, d'en raconter l'histoire succincte et de les décrire avec soin. Quelques gravures les feront mieux connaître encore et donneront à ces pages un nouvel attrait.
v Les biens des Templiers réunis à ceux des Hospitaliers furent dans la dernière période rattachés à deux commanderies principales: Sours et Arville en Chartrain, et la Villedieu en Drugesin. Nous suivrons forcément cet ordre.

Commanderie de Sours et d'Arville. I — Chartres

Les religieux Hospitaliers devancèrent à Chartres les Templiers. En effet, entre 1129 et 1150, un nommé Gauthier, sellier, donna sa maison, sise rue de la Sellerie (aujourd'hui des 3 maillets) à partager entre Saint-Père, Josaphat et l'Hôpital (1). Les chevaliers avaient fixé leur résidence dans le Muret, près de l'enclos où fut plus tard le couvent des Jacobins.
1. Charte CC

En 1185 (1), ils étaient en pleine activité. Forts d'une bulle du pape Lucius III, ils avaient cru pouvoir édifier une chapelle, avec son cimetière, dans la censive du Chapitre, sans la permission de celui-ci. Les chanoines ne purent tolérer une semblable entreprise. Le grand maître de l'Hôpital, Roger des Moulins et le prieur Anselme durent se rendre à Chartres et se résoudre à changer la destination du sanctuaire inachevé. La forme ronde du chevet qui accusait son caractère sacré de chapelle « figuram et formam capelle », disparut, l'édifice fut décapité pour se terminer par un mur droit et prendre la forme vulgaire d'un carré, et recevoir un usage purement profane : « decapitaretur et reduceretur in formam quadratam et ad alios usus transferretur. »
1. Charte XII

En retour, le Chapitre lui donna l'église de Villeconin, près Etampes (2). De nouvelles maisons également sises dans le Muret furent jointes à ce premier établissement en 1262 et 1264 (3).
2. Cette église fut rattachée à la Commanderie de l'Hôpital Ancien ou de Saint-Jean de Latran à Paris ; le commandeur avait la collation de la cure avec toutes les dimes de la paroisse.
3. Charte CLVII et Charte CLVIII


La maison des Templiers était contiguë à celle des Hospitaliers, dans le Muret également, à l'endroit précis où est actuellement l'ancienne chapelle des Carmélites, aujourd'hui la Cour d'Assises. En 1183, elle était entourée de murs élevés (4). Deux autres actes précisent l'emplacement de cette maison. Elle était dans le faubourg du Châtelet : « fratribus Templi in vico Casteleti », mais dans la partie neuve dite le Muret : « in novo vico Murioli » (5) ; du côté de la porte Saint-Jean en Vallée : « juxta portam Valeie », maison d'ailleurs réputée en 1197 comme provenant de la donation récente de Simon de Chevreuse (1).
4. Le Chapitre impose alors à l'Hôtel-Dieu de Chartres l'obligation de clore une de ses maisons située près de là, rue des Vasseleurs (ou des Lices), comme l'était la maison voisine des Templiers : « Tali muro qualis est circa domum fratrum de Templo. » (Cartulaire. de N.-D. tome I, page 210).
5. Charte XXII: donation de 100 sols de cens à la maison des Templiers par Guillaume de Chartres.
6. Charte CCV

Maison du Temple de Beauvoir

En 1271, Baudouin de Cornouailles et Culvende, sa femme, augmentèrent l'enclos par l'abandon d'un autre immeuble, également situé du côté de la porte Saint-Jean: « Domum sitam apud portam Sancti Johannis in Valeia, in censiva dicti Templi » (2).
2. Chartre CLXVI

Cette maison était appelée la maison de Beauvoir « de Bello videre », distincte des maisons du grand et petit Beauvais appartenant au Chapitre : « In vico magni Bellividere habet Capitulum quasdam domos sitas a parte sinistra dicti vici eundo de porta nova in eumdem vicum, ab appositis domorum Templariorum » (3).
3. Cartulaire de Notre-Dame, tome II, page 408.

L'enclos des Templiers était donc plus rapproché de la porte Saint-Jean, et séparé des Jacobins, (aujourd'hui couvent des sœurs de Saint-Paul) par le prieuré des Hospitaliers.

Aux XIV et XVe siècles, les Hospitaliers en firent la résidence des commandeurs, sans n'y construire aucun édifice digne de leurs richesses ; le séjour d'Arville, restauré au XVIIe siècle, fut alors préféré. Les Carmélites sollicitèrent près du roi et du pape l'autorisation d'acheter ces immeubles abandonnés, que l'acte d'acquisition nous montre à l'état de ruine.

Voici les principaux passages de cet acte que nous devons à la communication bienveillante de M. Lestrade, notaire à Prunay le Gillon.

« Comme ainsi soit que dans la ville de Chartres, il y ait eu depuis plusieurs siècles un lieu, maison et jardin vulgairement nommé les Hospitaliers, dépendant de la commanderie de Sours, ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dans lequel autrefois les sieurs commandeurs de Sours faisaient les cens et rentes dues à ladite commanderie et y exerçaient la juridiction qui leur appartient à cause de ladite commanderie, ce qui a été depuis longtemps discontinué, n'ayant ledit lieu été occupé que par de simples locataires, auxquels lesdits sieurs commandeurs ou leurs fermiers en ont fait bail à somme modique, et parce que les bâtiments de ladite maison sont vieux et caduques, les réparations à faire de tems en tems en diminuant le revenu ; étant arrivé qu'assez proche de ce lieu les religieuses Carmélites de ladite ville de Chartres auraient voulu s'établir et pour s'accroître auraient traité d'une des maisons appartenant aux doyen, chanoines et Chapitre de Notre-Dame, contigüe à la maison des Hospitaliers, dont elles auraient aussi souhaité faire l'acquisition.., elles se seraient pourvues par devant M. le grand prieur de France et messieurs les commandeurs... le jour de Saint-Barnabé 1631... Le commandeur de Sours aurait informé... et dressé procès-verbal, le 25 août 1635, signé par plusieurs notables... approuvé par l'official de Mgr l'Evêque... contenant que ladite maison ne pouvait produire plus de 40 ou 50 livres de revenu...

Lesdites religieuses ont offert d'abord 6000 livres, mais l'ordre de Malte, selon sa louable coutume, ne pouvait consentir de faire aucune aliénation de domaines de ses commanderies, dont le fonds est inaliénable et hors de commerce..;

Lesdites religieuses auraient eu recours à Sa Sainteté et obtenu un bref Apostolique portant permission à l'Ordre de traiter par voie de permutation...

Après plusieurs commissions, visites et en dernier lieu par une dernière conclusion de Monsieur de Bussy-Rabutin, grand prieur de France, du chapitre provincial tenu à Paris le 16 juin 1651, Messieurs Louis de la Rivière de Laon, procureur du commun trésor, François Alexandre Delbenne de Villedieu, de Bailleul, de Bellecroix et Castres, receveur dudit commun trésor, Pierre Des Guets Lapotinière d'Estrepigni, Gilbert Dellebenne et Guillaume de la Brosse, tous commandeurs se sont transportés sur les lieux le 22 octobre 1651 et ont fait visite... et reconnu le peu de valeur d'iceux, la ruine et décadence des bâtiments... et par suite que l'aliénation ne pouvait être dommageable...

Les Carmélites ayant offert 9000 livres... le roi et la reine ayant été informés du préjudice qu'en souffraient les religieuses pour le dessin du monastère qu'elles voulaient construire et édifier, leurs Majestés auraient eu la bonté d'en faire la demande instante à son Eminence, Mgr le Grand Maître de Malte, lequel inclinant à une si recommandable prière... aurait fait rendre un décret du 24 avril 1656..., et un second décret du 15 juin 1658, en vertu desquels frère Gilbert Delbenne, chevalier commandeur de Sours et Arville...

Marie Madeleine de Jésus, humble prieure du grand couvent des Carmélites, dite de l'Incarnation, faubourg Saint-Jacques de cette ville de Paris, au nom des Carmélites de Chartres... le 5 novembre 1658, ont fait les échanges suivants... à savoir:
La maison et lieu des Hospitaliers, ainsi qu'il se poursuit et comporte, situé en ladite ville de Chartres en la rue de... (le nom est effacé entièrement), d'un bout aux dites religieuses Carmélites, d'autre bout à ladite rue, d'un côté et d'autre aux autres rues aboutissants proche le monastère des Jacobins de ladite ville de Chartres, contenant la quantité de 45 perches de terre et consistant en une cour et jardin, entre lesquels sont les bâtiments de la maison, consistant en chambre basse, cuisine, garde-robe, garde-manger et petite chambre, joignant une haute chambre, autre garde-robe, cabinet et grenier dessus, et une montée hors œuvre, sur le haut de laquelle il y a un petit pavillon en forme de guérite, et dans la cour deux espaces de bâtiments servant d'écurie, où il y a un grenier dessus, et deux petits espaces d'appentis, le tout couvert de tuile et le lieu enclos de murailles, pour 11,000 livres, pour être employées à l'achat d'une métairie près la commanderie de Sours...

Et afin que l'ordre puisse conserver quelque portion du lieu ci-devant échangé, faire connaître que l'aliénation n'en a pas été faite sans cause, mais pour raison de piété et au surplus avec l'avantage notable de ladite commanderie de Sours, aux droits de laquelle l'on n'a entendu déroger, les dites religieuses Carmélites de Chartres seront tenues de faire bâtir à leurs dépens sur partie du lieu échangé le moins incommode une (sallette) salle de longueur de 12 pieds et large de 10, et de 6 de hauteur avec une autre petite chambre à l'un des bouts de la sallette, de longueur de 8 pieds, grillée de barreaux de fer en forme de prison, des quels lieux le dit sieur commandeur se pourra servir pour y recevoir ses revenus, ainsi qu'il se faisait dans la maison ci-dessus échangée et avec les mêmes droits, privilèges auxquels a été entendu rien innover ni déroger pour lesdits lieux réservés seulement.

Seront aussi tenues lesdites religieuses de faire graver sur la porte de ladite (sallette) salle en pierre dure les armes de l'Ordre et de ladite commanderie de Sours pour marque des droits de fief, de justice et autres droits qui autrefois s'exerçaient dans ladite maison...
Le 6e jours de mars 1659.  »
Signé : Mougenault et Broyn, notaires.
1. Le nom est effacé entièrement.

Il ne reste plus aucune trace de la maison des Templiers ou Hospitaliers.
Le couvent des Carmélites est devenu la maison d'arrêt et leur chapelle la cour d'assises.
La communauté des religieuses de Saint-Paul de Chartres occupe l'emplacement du couvent des Jacobins et aussi une partie des jardins des Carmélites.
La « Salette » de Saint-Jean-de-Jérusalem avec son écusson a disparu sans laisser le moindre souvenir ; mais sa situation est bien indiquée dans le plan de Chartres en 1750, au chevet de l'ancienne chapelle des Carmélites, au côté gauche de l'angle de la rue des Jacobins.

II — Sours.

La maison de Sours fut de tous points la plus importante de toutes celles du pays chartrain. Elle fut fondée par Alix, fille de Louis le jeune, roi de France, et d'Aliénor d'Aquitaine, épouse de Thibault IV, comte de Blois, sénéchal de France, lui-même un des principaux bienfaiteurs des Templiers, dont il avait pu apprécier la valeur pendant la croisade où il périt en 1190. Veuve, Alix semble s'être retirée dans le pays chartrain, elle aurait même habité une maison forte, entourée de fossés, muni d'une chapelle, etc., sise à Sours, près Chartres.

Ce fut en effet à Sours même, en 1192, que pour le repos de l'âme de son mari, avec le concours de son fils, Louis, comte de Blois et de Clermont, et de ses autres enfants, elle donna généreusement aux Templiers son hébergement de Sours et sa chapelle, entouré de fossés, un étang, un moulin, des terres, etc. « Hebergamentum suum de Soiis, cum capella prout fossatis clauditur, etc. » La fondation fut approuvée l'année suivante, par le roi Philippe-Auguste (1).

L'évêque de Chartres, Regnault de Mouçon mit les biens de ce nouvel établissement religieux sous la sauvegarde des lois de l'église et lança l'excommunication sur tous ceux qui troubleraient la possession paisible des Templiers (2).
1. Charte CCIV, Charte XX et Charte XXI.
2. Charte XXXV


Il serait trop long de rapporter ici toutes les donations faites à l'exemple de l'illustre princesse. Les domaines directs du Temple de Sours étaient situés:
Bonville ;
Gellainville ;
Generville ;
Epernon ;
Gallardon ;
La Bourdinière ;
Mainvilliers ;
Bois Mivoye ;
Bretigny ;
Louville ;
Chandres ;
Cherville ;
Bucé ;
Nuisement, etc.

De là son importance majeure, qui avec sa situation centrale d'une part, et rapprochée de Chartres, de l'autre, en fit le chef-lieu des possessions réunies des Templiers et des Hospitaliers, sous le titre de commanderie de Sours en Chartrain.

Plus tard les autres maisons secondaires d'Arville, de la Boissière, et même celles du pays Blesois, Blois, Villetroche, etc. lui furent adjointes par l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem sous le nom de Sours et Arville.

La maison d'ailleurs, plus que tout autre, du moins dans le principe, était munie de tout ce qui était nécessaire à une exploitation agricole, en pleine Beauce, sous la garantie d'une maison fortifiée et habitée par des guerriers.

La porte d'entrée, construite en ogive et en pierres taillées de Berchères devait à elle seule en imposer.

commanderie de Sours
Porte d'entrée de la commanderie de Sours.

La chartre CLXVIII, de 1272, la signale comme un point de repère remarquable: « Apud Sors, ante portam domus Templariorum. » Précédée d'un fossé, elle offrait une résistance suffisante aux attaques inopinées des rôdeurs.

Charte CLXVII 6 aoât 1272.

Etienne de Pesy, prêtre vend une maison et plusieurs terres aux Templiers.

Universis... Noveritis... quod Stephanus de Peseio, presbiter, (habebat) quamdam domum cum suis pertinentiis sitam apud Sors juxta domum Guillelmi Torchart, unum sextarium et unum minotum terre semeure.... juxta terras Gaufridi prepositi magistri Raginaldi clerici... in territorio de Closes Verrignes, juxta terram Johannis dicti Gautereau, relicte defuncti Hugonis Lavardin..... juxta viam que ducit de Sors apud Chantereine, juxta terram Colini Rosselli, Laurencii de Riperia et in censiva monachorum de Columbariis, juxta cheminum quod dicitur Loardais, juxta terram Mathei le Borgoignon, Nevelonis Bariieau.... etc., quos contulit.... fratribus milicie Templi.
Datum anno Domini M. CC. LXX. II, die sabbati post festum beati Petri acl Vincula.
Archives Nationales, S. 4999, A. n° 18.

De la même époque et non moins élégante avec son trilobé taillé dans le tympan est la petite porte qui s'ouvre dans le mur de clôture, à droite «  sur les champs  », à côté de laquelle on a ménagé une large porte cochère pour l'exploitation moderne.

Commanderie de Sours
Petite porte de l'ancienne Commanderie de Sours.

Au fond de la cour s'élève une massive tour, aujourd'hui convertie en fuye à pigeons, mais qui a pu dans le principe servir de donjon.

Tour, Commanderie de Sours
Tour, Commanderie de Sours

cave voûtée
Cave voûtée, Commanderie de Sours

La tour est construite en pierres de taille et couvre une belle cave voûtée en arêtes d'ogive.

D'autres souterrains règnent dans tout cet enclos aussi bien sous les maisons d'habitation, la chapelle que sous la cour, mais malheureusement inexplorés. Les maisons d'habitation situées à gauche sont modernes et sans intérêt pour notre sujet.

Elles sont attenantes à la chapelle dont elles masquent la porte d'entrée. Cet oratoire peut remonter au XIIe siècle, ses fenêtres, petites, à plein cintre, largement évasées à l'intérieur et le contrefort peu saillant qui soutient la muraille ne laisse aucun doute sur son identité avec celle que la comtesse Alix donnait toute construite en 1192 aux chevaliers du Temple.

Chapelle de la Commanderie de Sours
Chapelle de la Commanderie de Sours

Dans la suite des siècles, Templiers et Hospitaliers, plus empressés à recueillir les revenus de leurs terres que de construire des églises à la gloire de Dieu, n'ont point touché à cette construction par trop modeste.

La voûte en bardeau suivait le mouvement de la charpente restée encore intacte. Il ne reste plus rien du mobilier, l'ornementation intérieure était simple et peut être nulle, car il n'existe aucune trace de peinture sur les parois.

M. A. de Trémault nous en a fait un croquis fidèle, mais il l'a dégagée des constructions modernes, ce qui nous permet d'avoir une idée très exacte de son état primitif (1).
1. Nous lui devons également les dessins de la tour et de sa voûte. Le regretté M. G. Launay avait dessiné les deux portes, ainsi que le petit portait reproduit plus loin ; qu'ils reçoivent tous nos remerciements.

Cette chapelle dédiée à la sainte famille était desservie en 1760 par le vicaire de Sours qui y disait la messe une fois par semaine et recevait 30 livres d'honoraires par an.

A proximité de la commanderie se voit encore une porte à double ouverture, une plus grande et l'autre plus petite; à plein cintre, surmontée d'un tore et dominée par de jolis créneaux (2).
2. Les créneaux et le double cintre ont été abattus ces dernières années. Le dessin de M. Gervais Launay n'en aura qu'un plus grand intérêt pour nos lecteurs.

Porte d'entrée d'un fief de Sours
Porte d'entrée d'un fief de Sours (Launay)

Rien ne s'oppose à ce que ce soit là l'entrée de l'hébergement de Gilles de Cou-Rouge, signalé dans la charte CLXVIII datée de 1272, attenant à une pièce de terre située vis-à-vis la porte des Templiers. En effet, le commandeur de Sours au XVe siècle énumère parmi ses possessions une maison importante appelée le Clos-Pilier que nous n'hésitons pas à identifier avec celle du Gilles de Cou-Rouge.

Un registre terrier de la fin du XVIIe siècle, dressé pour le commandeur, Jean de Montmorin de Saint-Héran en fait mention expresse : « Le lieu de Sours consiste en plusieurs logis manables, granges, étables, bergeries, écuries à chevaux et à vaches, grande cour dans laquelle est renfermée la chapelle et colombier... la maison et clos Pillier, etc. » (S. 5439).

La commanderie de Sours fut peu habitée par les titulaires qui lui préférèrent Chartres d'abord et plus tard Arville.

Le Livre Vert (S. 5543) écrit en 1373 nous en donne le motif : « Est assavoir que le pays chartrain est de si commun cours habité de gens d'armes, allans et venans, que le commandeur, n'osa demourer hors de forteresse passé a X ans et a esté pris des Anglais pour les guerres qui moult agrève ladite baillie. »

Sours valait alors IXxx VII francs (187) X deniers oboles tournois de revenu, pris séparément, et V cent VI livres (506) XII sols VII deniers tournois avec Arville, la Boissière, Mondoubleau et le Blésois. Les charges étaient plus élevées V cent XVIII francs (518) XIII sols tournois.

Au XVe siècle, le fermier seul « y faisoit demourance », d'après le procès-verbal de visite de 1495, qui s'exprime ainsi :
« Audit lieu de Sours a ung villaige de C à VIxx feuz qui sont de la jurisdiction de plusieurs seigneurs. Le commandeur a jurisdiction basse dessus IX ou X feuz qui sont ses hommes. Dedans ledict lieu, la commanderie a une maison basse, fort vieille, où le fermier faict sa demourance. Plus y a de LXXX à C arpens de terre du domaine qui sont baillés à quatre fermes qui doivent de prouffict chascun au XX muis de grain, II tiers froment, I tiers avoine, en ce comprinses les terres de Varville, Orsonville et Bonville (1).  »
1. la ferme totale de la Commanderie de Sours et Arville s'élevait en 1583, à 5400 livres, en 1748 à 5900, en 1788 à 6761. En ce total était comprise une rente de 64 minots d'avoine due par le séminaire Saint-Charles de Beaulieu à cause du prieuré d'Auneau, qui lui avait été uni. Parmi les charges nous voyons une rente de 40 setiers de blés et de 40 setiers d'avoine due aux religieuses de Belhomer, ordre de Fontevrault, à livrer dans leur grenier de Chartres. En 1786, sœur de Sourdeval prieure de Belhomer, donne quittance de ladite rente.

Le papier terrier de 1610 dressé pour frère Gédéon de Joigny de Bellebrune, commandeur, déclare « que les titres de Sours ont esté esgarez, perdus et adhirés pendant la contagion et derniers troubles et guerres qui ont eu cours en cestuy notre royaulme » (S. 5434)

Une déclaration des domaines de la commanderie de Sours datée du 6 septembre 1751 nous fera connaître en détail l'état de la commanderie à la fin du siècle dernier. En voici les principaux articles

Ferme de la commanderie du Sours.

« La maison est couverte de tuile et consiste en une grande chambre basse et cabinet, une chambre haute et cabinet, grenier dessus, une montée de bois, le tout de longueur de 27 pieds sur 23 de large ; contre le pignon du côté de la chapelle en un fournil de pierre avec un poulailler y joignant étant sur la motte du four, cave sous ledit fournil, grenier dessus, couvert de tuile auquel on monte par un petit escalier en pierre de taille, chaux et sable à côté duquel fournil est un petit bas-côté servant de laiterie, de 6 pieds de large. De l'autre côté de l'autre pignon est une écurie couverte de tuile de 46 pieds de long sur 20 de large, un grenier se trouve au-dessus, une charterie (charreterie ?) de maçonnerie couverte de chaume joignant le portail ancien dudit lieu seigneurial, de 37 pieds de long sur 24 de large, au-dessus de laquelle est un grenier carrelé avec une montée pour y aller, garnie d'une porte fermante à clef, et au dedans de la cour, est adhérant un poulailler couvert de tuile dont les murailles sont de pierre, de 16 pieds de long sur 6 de large, et de l'autre côté dudit portail ancien est une grange de maçonnerie couverte de chaume de 34 pieds de long sur 28 de large, qui sert pour engranger les mars, contre laquelle il y a un petit toit joignant ledit portail, et de l'autre côté est une étable à vaches dont les murailles sont de pierre et bauge, couverte de chaume, garnie de 2 portes, contenant 57 pieds de long sur 18 de large... un bâtiment servant d'écurie et bergerie... un colombier de pierre de figure ronde couvert de tuile, au-dessous duquel il va une cave, une grande grange de pierre, couverte de tuile, de 120 pieds de long sur 55 de large, entre laquelle grange et la chapelle sont des bergeries couvertes de chaume, de 80 pieds de long sur 8 de large.

La chapelle contenant 50 pieds de long et 20 de large, faite de maçonnerie en pierre, chaux et ciment et couverte de tuile.
Grande cour, à laquelle il y a un portail et grandes portes sur les champs, porte d'entrée sur la rue, etc.
Tout ce que dessus enclos de murs et par un fossé commun avec plusieurs habitants de Sours.
La maison du clos Pillier située à Sours.
Le pré de la commanderie entouré de fossés à Sours ;
Les terres et champtiers suivants, situés près Chandres:
Champtier des Fossés blancs ;
Terre et champtier du moulin de la Commanderie ;
Du moulin de Pierre ;
De Leuvreville ou des grandes vignes ;
Du Cornet ;
De la roue de Lorville ;
De la fosse L'hopiteau ;
De la Croix de Lorville ;
Des fosses longues ;
De la Claye ;
Du Grand fossé ;
De la Croix brisée ou des Corps saints.

Des Ouches de Couppe gorge ;
De la Butte ;
Des Petits Bléreaux ;
Des Grands Bléraux ;
De la Corbeille ;
De la Pierre Complissée ;
Des Eparrières ;
De la Vallée Bourget ;
Du moulin Pathée ;
De l'Ormeteau ;
Du chemin Fourchu ; et
De la sente des Chameaux.

La ferme de Bussé à Berchères-l'Evêque se composait de terres sises aux champtiers des Parquets, des Genettes, de la Guidde, des Ouches, du Muid-Villereau, du Noyer, des Herbages et de la Grosse-Pierre.

Les terres à Ossonville à Ouarville (1) étaient situées aux champtiers de la Piérie, des Epinettes, du chemin des Mathurins, des Longues-Rayes, du Buisson, des Maisons rouges, du bois de Villerey et de la fosse Saint-Jean.
1. Primitivement le domaine d'Ouarville était réuni en une métairie dite la Maison-Rouge, détruite au XVe siècle, car la visite de 1495 n'en fait plus mention.

La métairie de Bonville au Temple, paroisse de Gellainville, se composait « d'un grand enclos muré en bauge, dont l'entrée par des grandes portes est par la cour de ladite ferme ; et de pièces de terre situées aux champtiers des bois de la Motte, des saulles de Beaulieu, des Pierres Burres, des Radrets, des Reaux, de la Fosse-Fondue, des Buternes, fosse du Moulin ou Grosse Borne, des champs Durand, du pas de Saint-Martin, de la Haye, de la Garenne-Robinet, vers la Saussaye, les Fossés blancs, de Marin-Fosse.
On cite encore des possessions au village d'Epiney, paroisse de Moutiers, à Lhopiteau et Villarceau, paroisse de Voves, à Orphin, etc.

Liste des Commandeurs de Sours

12311. Frère Jean, précepteur « preceptor » de Sours et frère Baudouin, précepteur de Chartrain. (Ch. CXXII).
1273. Guillaume Bocel, précepteur de Chartrain. (Ch. CLXXII) (2).
2. Nous avons trouvé trop tard pour l'insérer dans le cartulaire une charte dont voici la partie essentielle:
— Echange fait entre les Templiers et les chanoines de Saint-Jean de plusieurs pièces de terre sises à Sours, 1280. Universis, etc… Frater Johannes Franciscus domorum militum Templi in Francia preceptor humilis, salutem in omnium Salvatore. Noverint universi nos de fratrum nostrorum consilio et assensu quamdam peciam terre domui nostre de Sours pertinentem, sitam apud Colinum Sancti Germani prope Sours religiosum.., abbati et conventui abbacie Sancti Johannis in Valeia Carnotensi in escambium seu permutacionem perpetuo concessisse ab eisdem tenendam et pacifice possidendam cum omni jure dominio, possessione que nos et fratres nostri habebamus et habere poteramus in eadem, pro tribus peciis terre ipsorum abbatis et conventus quas nobis et fratribus nostris domus nostre de Sours in escambium seu permutacionem dederunt seu concesserunt cum omni jure, dominio, possessione et proprietate pacifice possidendas, que site sunt in locis que sequuntur : due pecie videlicet versus crucem de Loerville, inter terras domus nostre de Sours predicte, alia vero versus Lienville ; promittentes etc. Datum anno Domini M° CC° octogentesimo, die martis post octabas purificationis beate Marie. (Archives d'Eure-et-Loir).


1286. Guillaume Gaudin, maître du Temple de Sours. (Charte CLXXXIII).
1321. Guillaume de Mail « commandeur des maisons jadis du Temple » donne à bail le four de Chartres, situé rue Berchot. (Chatre CLXVI, note I, 1. Les Templiers possédaient aussi une maison en la rue Berchot, comme l'atteste l'acte suivant : « Guillaume de Mail, de la sainte religion de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, humble commandeur des maisons jadis du Temple, donne à bail le four de Chartres, en la rue Berchot, tenant à Henri de Valée et à Colin de la Mare, pour 50 sols. 1321, le dimanche après l'apparicion de Notre-Seigneur. — Approbation par frère Simonie Rat... prieur en France de la sainte maison de l'Hôpital. 1322. »).
1334. Jean Daguenet.
1356. Gilbert de Seau.
1364, 1378. Thomas de Waleran.
1382, 1412. Vincent d'Ayne (ou Dasne, Desne. On trouve en 1380 et 1394 Jehan le Tort, commandeur d'Arville, commis à gouverner la commanderie de Chartrain.
En 1380, il donne celle-ci à bail.
1416. Jehan Bordault ou Bridault.
1440. Jehan du Boys, « commandeur en Chartrain »
1469. Guillaume Poissonnyer.
1478. Aymery ou Méry d'Amboîse, chevalier, « humble prieur en France et commandeur de la commanderie et baillie de Sours en Chartrain » donne à bail « la terre et seigneurie de l'Hospital les Vosves et Villourceau (1). »
1. vidimus donné par « Guido, Dei gratia episcopus Lingonensis », et n° 15, autre vidimus de l'official d'Orléans, date de 1721
1506. Germain Loulier.
1509. Jehan d'Aunoy ou d'Aulnay, commandeur de Fieffes en Picardie et de Sours. Désormais tous les commandeurs prennent le titre de chevalier. Il fit dresser en 1511, les terriers d'Arville. (Archives nationales S. 5425 et 5432). Sur le premier feuillet se voient peintes ses armoiries : Ecartelé au 1 et 4 d'azur au lion d'or, au et 3, d'or à 7 losanges de gueules 3, 3, 1, au chef de la religion. « Ledit commandeur et ses prédécesseurs sont continuellement en l'île de Rhodes. »
1517. Jérôme de Hombelières, trésorier général de l'Ordre, commandeur de Sours, Chanteregne et Breda.
1535, 1555. Louis de Dormans. En 1540, Guillaume de Dangeul lui fit aveu pour le chastel de Laval près Sours. Clos à fossés, pleins d'eau, avec la basse court, vergers, colombiers et jardin, une vigne, garenne, étang près le chastel, l'hébergement du Carouge, à Sours et la mairerie du chastel de Laval.  » (S. 5499, B.)
1562. Claude de Lyons.
1573. Jehan de Gonnelier, « commandeur de Sours, seigneur châtelain d'Arville et de la Boissière les Châteaudun, demeurant à Arville » (S. 5499. B.)
1610. Gédéon de Joigny, dit Bellebrune, chevalier et grand-croix de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Sours, en vertu des lettres royaux du 10 juin 1610. (S. 5434.)
1621. Jehan François de Vion-Tessancourt, né le 15 mai 1580. En 1621, il fit réparer le moulin de la Boissière.
1634. Jehan des Guets de la Potinière.
1638. Gilles Bernard de Courmenil, commandeur de Sours, seigneur châtelain du Temple de Mondoubleau, fit dresser les terriers d'Arville (S. 5426, 5433). Au premier feuillet sont peintes ses armoiries : D'argent au chevron de sable, accompagné de 3 trèfles de sinople, en chef et 1 en pointe. Soutiens, 2 sauvages, homme et femme. Le 7 juillet 1638, il vendit une maison, sise à Bonville au Temple, paroisse de Gellainville.
1651. Jehan Angorran de Claye.
1655. François de Rupière de Survye.
1655. Gilbert d'Elbenne, bailli, grand-croix, commandeur de Sours, seigneur châtelain d'Arville (S. 5425 et 5438.)
1674. Guillaume du Fay.
1687. Jehan de Montmorin de Saint-Herem, capitaine des galères du Roi. (S. 5439).
1690. 1695. François du Monchel (ou du Moncel de Martinvast, commandeur de Sours, grand châtelain des châtellenies d'Arville, le Temple près Mondoubleau (S. 5427 et 5435). En 1693, il passe un acte avec Guillaume de Montigny, chevalier, seigneur du lieu de Montigny, Perreux, Pommessan, Lhermite, Beauchamp, Sours. Chandres, Bretigny, vicomte héréditaire de Dreux, baron de la Coudray, seigneur châtelain de Long, Longpré, les Corps-Saints, etc. Demeurant ordinairement au château de Sours. (S. 5499. B)
1699. Jean-Baptiste de Briçonnet.
1710. Jean-Baptiste d'Arbouville, capitaine des galères du roy.
1716-1728. Claude-Jacques de Rogre de Champignelles fit dresser les terriers. (S. 5428. 5436 et 5440.)
1730. Philippe-Alexandre de Conflans.
1742. Jean-Antoine de Thumery de Boissise. En 1739 il passe un acte avec Jean-Baptiste Fleuriau, marquis d'Armenonville, seigneur comte de Morville, Gas, Houx, Hanches, maître de camps du régiment de dragons et d'Armenonville, bailli, capitaine et gouverneur de Chartres.
1748-1755. Alexandre de Loubert de Martinville, il fit rédiger les terriers d'Arville. (S. 5430. 5437 et 5441.)
1756. Gabriel de Briqueville de La Luzerne, maréchal de camp des armées du roy. Sous lui le revenu de la commanderie s'élevait à 4.400 livres, 824 gerbes de blé, et les dépenses à 4088 livres, et 550 gerbes de blé : il fit faire le registre terrier S. 5431.
1762. Le chevalier d'Osmont.
1763. Joseph de Hennot de Theville.
1775. Charles du Roux de Varennes.
1782. Charles-François de Cacheleu-Baromesnil ; il eut pour bailli de la commanderie Louis Le Tellier, 1782. 1784. d'après le registre terrier S. 5261, daté de 1786. Le revenu de la commanderie était affermé pour 20.820 livres, savoir la ferme de Bonville 3700, la ferme de Lhopiteau 2600, les branches de la Boissière et de Villejoint, 7500, les branches d'Arville avec le Temple de Mondoubleau, 4000, les bois, 120, les rentes dues par les Carmélites, 500, les rentes sur plusieurs maisons à Sours et à Chartres, 2400.

III. — Arville et le Temple près Mondoubleau.

L'histoire de ces deux maisons est tellement connexe qu'il est difficile de les séparer.
Le Temple de Mondoubleau, aujourd'hui commune et paroisse du Temple, situé à 7 kilomètres de cette dernière ville, était déjà assez, bien constitué, en 1134, pour recevoir Geoffroy, vicomte de Châteaudun et ses nombreux chevaliers venus conclure un accord avec les moines de la Trinité de Vendôme : « Actum in foreste que Pertieus dicitur, in domo militum de Templo, anno MCXXXIV » (1). C'était par suite une des premières fondations de France, puisque celle de Piusieux-sous-Laons, la plus ancienne en date, remonte à 1130. On peut, sans crainte d'erreur, en attribuer la fondation à Geoffroy, fils de Geoffroy, vicomte de Châteaudun, et seigneur de Mondoubleau et à sa femme Helvise. Dans la charte IV, de 1176 (1), Hugues, le vicomte de Châteaudun, dit expressément que les Templiers demeuraient sur le terrain appelé Defais, donné par son père : « Fratribus Templi, qui in elemosina patris sui manent, scilicet domui que vocatur Defessum. » Et plus loin encore : « Domus sua que in elemosina patris sui et sua sita est. »
l. Cartulaire de la Trinité de Vendôme, tome II, page 264.

Arville, d'ailleurs, eut une même origine, et en cette même année, les chevaliers du Temple s'y trouvaient nombreux et y possédaient de riches troupeaux. Pour faciliter cette exploitation, Hugues permit le transfert libre de 20 vaches et de 10 porcs, d'Arville au Temple, avec le privilège de les faire paître dans ses forêts et d'y prélever le bois mort. L'acte nomme le commandeur, frère Gohier: « frater Goherius, tunc præceptor domus illius » et six chevaliers : Henri de Couesmes. Herman de Dreux, Archambaud de la Chaine, Gautier, Regnaud et Guillaume le vigneron, mais le texte ne dit pas clairement s'ils habitaient Arville ou le Temple.

On voit déjà la dépendance de ces deux maisons dont les revenus sont ainsi mis en commun. Le droit concédé par le vicomte va d'ailleurs engendrer bientôt des contestations qui accentueront la confusion au bénéfice d'Arville.

De plus, une charte de Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou, qui n'est certes pas postérieure à 1130, nomme comme témoin Guillaume d'Arville ; « Guillelmus de Aridavilla » Si on veut voir en lui un commandeur d'Arville, et nous trouverons un cas semblable entre 1227 et 1239 où le doute n'est pas possible, Arville aurait été fondé simultanément avec le Temple près Mondoubleau.

Arville reçut en 1185 du comte Thibault de Blois l'abandon en toute propriété des gages des duels (1).
En 1199, Raignaud d'Alluyes donne deux charretées de bois dans la forêt de Montmirail (2).
Enfin, en 1208, Robert d'Avelin, commandeur d'Arville « præceptor » est présent avec ses religieux, Laurent et Garin, à la donation des terres sises à La Bourdinière, par Robert de Chartres (3).
L'année suivante, Hugues Maistre ou Marcq, commandeur, « præceptor Areville » fut témoin de la cession par Albert d'Ormoy d'une maison sise à Chatonville.
1. Charte XIII
2. Charte XXXI
3. Charte LII

Cependant des difficultés avaient surgi pour la jouissance de la forêt. Dès 1205, la discorde battait son plein. Les seigneurs de Mondoubleau, vicomtes de Châteaudun, prirent ombrage de la puissance et de la richesse des nouveaux chevaliers, et après leur avoir fait dans le principe d'abondantes aumônes, ils les poursuivirent de leurs injustes vexations.
Le vicomte Geoffroy IV voulut empêcher les Templiers de conduire leurs hommes faire des convois en dehors de la châtellenie de Mondoubleau, leur interdire d'avoir un four, d'étaler les marchandises, de recueillir la fougère dans le bois, etc. Un accord fut cependant conclu, mais sans chance de durée : le four fut réservé aux religieux et à leurs familiers, les autres habitants de la ville du Temple cuiront leur pain au four du vicomte, le droit d'étal fut restreint aux denrées, la vente des grains, chevaux et bestiaux restant soumise aux droits seigneuriaux, les autres privilèges furent purement confirmés (4). Les différents droits d'usage dans la forêt du Bouchet, une première fois reconnus par le vicomte cette même année 1205 (5), furent l'objet d'une nouvelle convention en 1212.
4. Charte XLII
5. Charte XLIII


Les Templiers, pour avoir la paix, en firent abandon en échange de 45 arpents de bois en un seul tenant ; le vicomte, toutefois, s'y réservait le droit de chasse et de poursuite pour le cerf et la biche, le sanglier et le chevreuil (Charte LII).

La querelle s'envenima bientôt à ce point que l'abbé de Sainte-Geneviève de Paris, délégué par le Pape, se vit obligé d'excommunier le terrible vicomte qui de bienfaiteur était devenu persécuteur acharné. Le pape Honorius III confirmait de son autorité souveraine cette terrible sentence, le 30 mai 1216 (Charte LXVIII).
Geoffroy avait enlevé deux chevaux et une charrette à deux serviteurs des Templiers, extorqué 30 sols à l'un, 4 livres à un autre, emprisonné plusieurs manœuvres employés à creuser les fossés, avait fait faucher l'étang d'Aigues-Mortes extirper le bois du Deffais, encombrer les chemins qui vont du Temple à Mondoubleau, d'Arville et Châteaudun, etc. Mais vaincu par l'excommunication du Pape, il consentit enfin à l'accord amiable proposé par les juges, à savoir à payer aux Templiers la somme de 80 marcs et à reconnaître les droits des religieux, mars 1217 (Charte LXX). Ceux-ci s'empressèrent de mitiger ces dures conditions, lui firent remise de la somme d'argent et lui permirent d'exploiter le bois du Deffais sans nuire à leur droit d'usage, etc., novembre 1218 (Charte LXXIII).

Ces troubles, malgré leur solution favorable, semblent avoir été funestes à nos chevaliers d'Arville et du Temple. Les donations disparurent ou du moins il ne nous en reste plus de trace. Les chartes désormais sont muettes.
Signalons toutefois la présence, le 12 juin 1218, d'un Guillaume d'Arville à la dédicace de l'abbaye des Clairets (1).
1. Cartulaire des Clairets, par le vicomte de Souancé, charte LIII.

De même Renaud d'Arville en 1227 donnait à l'abbaye de Saint-Avit une rente d'un 1/2 muid de blé.
Ce qui nous porte à croire que l'un et l'autre étaient commandeurs d'Arville, c'est qu'en 1239, Albéric, évêque de Chartres, fit sommation au précepteur d'Arville en personne « magistro domus militiæ Templi de Aridavilla » d'avoir à payer cette dernière rente (Charte CXXVII).
Les Templiers ne se seraient pas ainsi substitués à un étranger pour subir les charges qui lui incombaient.
Enfin en 1270 Randoin ou Baudouin de Cornouailles et Culvende sa femme, se donnèrent eux et leurs biens à Dieu et à la maison du Temple selon les us et coutumes d'Arville (Charte CLXVI).
Nous trouvons encore mention d'un commandeur d'Arville en 1380, Jean Le Tort, qui avait été commis à gouverner la commanderie de Chartrain, et reconnaissait devoir à Oudart de Cloyes 18 muids de grains pour cause de la moitié des dîmes de Chatillon-en-Dunois.
Le Temple de Mondoublel n'est pas plus favorisé. La principale mention est celle de la franchise que les Hospitaliers accordèrent en 1326 aux habitants, bourgeois et mansonniers de l'Hôpital de tous les droits de terrage, moyennant un cens annuel de 4 deniers par arpent de terre et les dîmes.

Le Livre-Vert donne le procès-verbal de la visite de 1495 : « Le membre d'Arville, y est-il dit, a ung villaige de XXV ou XXX feuz, tous hommes de la Commanderie, a toute jurisdiction et justice levée, ou a une églize parochiale fondée de Notre-Dame, servie par ung frère chapelain, à présentation de Mgr le Grand Prieur de France, et y a une maison de la commanderie fort vieille et demyte, et donne de prouffit en argent LXIIII livres, XIII sols, VI deniers, III setiers de meteil et un muis, V setiers d'avoine.

« Au Temple-lez-Mondoubleau, le villaige dudit lieu est de XVI ou XX feuz, hommes de la commanderie à toute juridiction, ou à une église parochiale fondée de Notre-Dame et de Saint-Jehan, servie par ung frère et y a une maison fort vieille et en ruyne, où ledit frère chappelain faict sa résidence et donne de prouffict adjoint avec Groschenne et Materas LXXXl livres IIII sols VIII deniers.  »

L'église du Temple fut probablement construite par les Templiers.
En voici la description technique donnée par M. Launay dans son Répertoire archéologique de l'arrondissement de Vendôme:
« Eglise paroissiale de la sainte Vierge, du XIIe siècle, comprise dans l'enclos de la Commanderie.
Construction d'époques différentes. Longueur, 32 mètres ; largeur, 9,20 mètres ; hauteur. 5,30 mètres.
Tour quadrangulaire, élevée en dehors du mur du Sud.
La partie primitive depuis le pignon ouest jusqu'à la tour inclusivement, mesure 22 mètres environ.
Elle est éclairée au midi et au nord par d'étroites fenêtres romanes, au-dessous desquelles se terminent en rampe des contreforts peu saillants.
Pignon ouest percé d'une fenêtre à la hauteur des autres, et dans la pointe de deux ouvertures du XIIIe siècle, avec écusson dans l'intervalle portant la croix des Templiers.
Tour rectangulaire de 4,45 mètres sur 3,75 mètres et 16 mètres de hauteur.
Chapelle au rez-de-chaussée avec voûtes à nervures.
Restes de fresques couvrant autrefois les murs.
Fenêtre élancée à cintre brisé, au midi.
Toit pyramidal en charpente, incendié en 1782, cloche fondue.
La partie de l'église à l'Est date du commencement du XVIe siècle.

Eglise de Mondoubleau
Eglise de Mondoubleau

Elle est percée, au midi, d'une fenêtre ogivale surmontée d'un fronton aigu dont les rampes sont ornées de crosses et de statuettes d'anges à leur naissance et à la pointe.
Pignon est à doubles contreforts saillants aux angles et percé de trois fenêtres ogivales, à larges embrasures intérieures, descendant jusqu'au sol.
Rampes à crosses et statuettes.
Lambris de la voûte de 1537 (1. M. Beauvais de Saint-Paul a lu 1553).
Ancien pèlerinage à la Vierge. »
« Le lambris, nous écrit-on, avait beaucoup de ressemblance avec celui de la salle des Etats du château de Blois. Dans la partie supérieure on voyait autrefois, dans un ordre symétrique, les bâtons de commandeur, terminés par une belle fleur de lis dorée, qui furent barbouillés de chaux à la Révolution. »
Les bâtiments de la commanderie étaient assez vastes et mesuraient 20 mètres sur 11.
Les quelques vestiges qui en subsistent dans le presbytère, spécialement un pan de mur d'une grande épaisseur avec deux fenêtres primitives à plein cintre, conservent le caractère indéniable du XIIe siècle.

Le terrier S. 5426 des Archives Nationales, dressé en 1640, pour Gilles de Bernard de Courmenil, commandeur de Sours, seigneur châtelain du Temple de Mondoubleau contient quelques lignes de description: « Le domaine consistant en un grand corps de logis appelé l'Hospital, assis proche de l'église dudit Temple, consistant en chambres basses, chambres hautes, greniers, une salle où se tient la jurisdiction... la prison de la chastellenie du Temple... estables, cours, jardins, bois taillis, etc. »

Les principaux déclarants sont: Marie du Plessis, veuve de Jehan de Coustances, escuyer, sieur de la Maillardière (1) ; Claude de Coustances, son fils aisné ; François Lhermite, escuyer, sieur de Prazé (2) ; Jehan Brossier, sieur de la Morandière, baron de Mondoubleau ; René Viau, conseiller ordinaire de Mgr le prince de Condé, Bailly de Mazangé ; Pierre de Courtalvert (3), escuver, sieur du Grand-Boucher ; Renée de Courtalvert, veuve de Louis d'Espiers, escuyer, sieur des Matraz ; Marguerite du Bouchet, veuve en deuxièmes noces dudict seigneur des Matraz ; Charles de Félines, escuyer, sieur de Villersfaux.
1. On connaît deux Maillardières, une à Sarge et l'autre à Cormenon.
2. Il y a dans l'église un tableau au maitre-autel représentant le Rosaire donné par le sieur de Rougerie de Prazé, 1645, peint par Janvier : « F. Janvier, invenit et pinxit, 1645. »
3. Le peuple dit encore Courtalvert pour Courtarvel, famille actuellement éteinte.


Arville est beaucoup mieux conservé.
Comme celle du Temple, l'église est du XIIe siècle et aurait été construite également par les Templiers. Ses fenêtres romanes et son portail en tiers point, à trois archivoltes, sont à peu près intacts. Un campanile à étage, dit clochera arcades, qui n'est que le pignon surélevé, est ajouré de trois fenêtres où se trouvaient les cloches. Il semble ici porté par un arc ogival soutenu par deux contreforts.
« Long de 32 mètres 10 et large de 9 mètres 60, l'édifice est rectangulaire, voûté d'un beau lambris à sept pans et terminé par une abside semi-circulaire. » La gravure ci-jointe nous a été gracieusement communiquée par notre savant confrère. M. l'abbé Blanchard, curé de Souday, à qui nous avons également emprunté quelques précieux détails dans sa notice sur Arville (4).
4. Perche de Percheron, page 72 et suivantes. Nous lui devons la gravure-ci-jointe. Qu'il reçoive ici nos remerciements.

« La commanderie d'Arville fut construite sur un plan grandiose. Le pavillon central, plus ancien, en poudingue, est flanqué de deux tourelles des XVe ou XVIe siècles, au toit élancé couvert de bardeau. Sauf leur base, qui baignait dans d'énormes fossés que remplissait le Coitron, ils sont construits en briques, soit réticulées, soit en carré, soit horizontales. »

Commanderie d'Arville
Commanderie d'Arville, porte d'entrée de l'église

« Ce gracieux monument a été sauvé d'une ruine imminente, il y a une vingtaine d'années, par M. l'abbé Rochette, curé d'Arville. Il l'a fait adjoindre au presbytère, après l'avoir payé lui-même au nom de la fabrique paroissiale, grâce à une souscription encouragée par la Société archéologique du Vendômois. »

« Les bâtiments d'habitation de la commanderie s'étendaient le long de l'église. Le presbytère actuel, construit sur leur extrémité, est une maison du XIXe siècle. »

« Outre une fuie du moyen-âge, il reste encore, partagées entre plusieurs propriétaires, une grange bien remarquable (à trois nefs) et des écuries magnifiques surmontées de greniers admirables à chevrons portant ferme. »

Les documents anciens ne sont pas moins explicites. Voici la description donnée par le terrier d'Arville dressé en 1694 et 1695 (Archives nationales, S. 5435) pour « frère François du Moncel de Martinvast, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Sours, grand châtelain des châtellenies d'Arville, le Temple, Villejoim, Gros-Chaisne et la Boissière. »

« Premièrement : Le château d'Arville, enclos de murailles et fossez avec pont-levis (2) et planchette, ce consistant en deux chambres à feu, grenier dessus, deux caves dessous, une grande salle et grenier dessus, une grande cuisine au bout de laquelle il y a un puits, grenier dessus, une petite chambre à feu entre lesdittes deux chambres cy-dessus, une salle appelée la chambre des Suisses, tous lesquels bâtiments sont couverts de tuiles » ; 2. Le terrier de 1750 dressé pour Alexandre de Loubert de Martinville, commandeur de Sours (Archives nationales S. 5437) signale l'état délabré de ce pont-levis:
« ... A l'entrée duquel (château) étoit autrefois pont-levis et à présent en ruine, ne se levant plus et que l'on dit que l'on recomblera (le fossé) en peu de temps de terre et de pierre, les bois d'iceluy (pont-levis) estant usez pour partie »;


« Item trois gros pavillons proche ledit pont-levis, dans l'un desquels il y a deux chambres à feu en l'autre une petite chambre à feu au-dessous de laquelle sont les prisons de ladite chatellenie d'Arville, et en l'autre l'escallier pour aller en iceux » ;

« Item une galerie qui va desdittes deux chambres cy-dessus esdits trois pavillons, dans laquelle il y a une garde robbe et des latterines » ;

« Item une autre grande chambre de laquelle l'on va dans deux autres grandes chambres l'une à feu et l'autre sans cheminée, appelée la chambre de la recepte, un fournil dessous icelle chambre avec un grand bûcher à coté et un grenier dessus, une petite écurie entre lesdits pavillons et ladite chambre à tenir 8 ou 10 chevaux, une garde robbe a costé à coucher un palefrenier, y ayant un grenier sur le tout à mettre du foing. » ;

« Item une autre grande écurie à tenir environ 50 chevaux, dessus laquelle il v a un grand grenier qui servoit autrefois de tripot ; à coté de laquelle écurie il y a une grande remise de carosses, avec une petite étable à coté et un grenier à mettre du foin au-dessus ; tous lesquels bastiments sont couverts de bardeau (En 1750, la couverture était en tuile) et de guenvelle (?) » ;

« Item une grande court au milieu de laquelle il y a une grande grange dixmeresse couverte de thuille, à laquelle est adjacent un chenil » ;

«  Item une grande fuye de pierre et briques, couverte de thuille et ardoyse estant au milieu des murailles qui enclosent ladite court, aux deux bouts de laquelle muraille il y a deux petites tours couvertes de thuille » ;

Commanderie d'Arville, côté Nord
Commanderie d'Arville, côté Nord

« Item une petite court entre ledit château et l'église du dit Arville » ;

« Item un jardin proche ledit château enclos de murailles contenant un quart d'arpent de terre ; sortant de ladite court, l'on entre dans une allée d'arbres fruictiers au bout de laquelle il y a une garenne de bois de haulte futaye, contenant 1 arpent de terre, à laquelle garenne et joignant, sont six pièces de terre qu'on appelle les garennes, joignant icelles d'un costé au chemin qui va d'Arville à Millese, d'autre costé à l'estang de la Dornière, d'un bout au jardin et chasteau cy dessus, et d'autre bout au champ de la fabrique d'Arville et à une ruelle qui descend du chemin dudit Arville à la Fontenelle » ;

« Item devant la sortie et entrée dudit chasteau d'Arville, il y a une grande terrasse appelée Esperon, au pied de laquelle passe la rivière dudit Arville » ;

« Mondict seigneur le commendeur est seigneur spirituel et temporel dudit Arville, il pourvoit à tous les offices et charges d'icelle et à la cure dudit lieu, auquel cure il donne de pension 300 livres avec le casuel, sans aucunes dixmes » ;

« Mondist seigneur le commendeur est gros decimateur...., a droict de haulte, moyenne et basse justice, et pour l'exercer il a bailli et procureur fiscal à ses gages et donne au bailli dix livres et au procureur six livres ; afferme son notariat et le greffe et en tire 40 livres » ;

« … A son prétoire vitré et couvert de thuille, en lequel s'exerce la justice tous les jours de marché..., est tenu entretenir le pont comme grand-voyer..., a droit de péage..., a four banal, où tous les habitans sont obligés d'aller cuire leur pain de ménage et doivent un sou par boisseau » ;

« Item au milieu du bourg d'Arville, où tiennent les foires et le marché, est un pouteau où les armes de mondit seigneur le commandeur et de l'ordre sont appliquées avec la pancarte du péage et billiette, au-dessus desquelles est un carcan pour mettre et pour punir les coupables de crimes » ;

« … Les foires et assemblées d'Arville tiennent le 24 et 25 août et 3 novembre » ;

«  ... A deux maisons, l'une le presbytère où il loge le curé et le greffe. »

Suit l'énumération des principales propriétés de la commanderie : La maison de la Foucaudière, à Arville, la Provenderie ou le Domaine, la Colasière, le Bordale de l'Ouche de la Pierre, l'aistre Guillaume, la métairie de la Templairie, la maison de Saint-Mexant à Arville, l'Hospital de Melleray à Melleray, la Chesnaie des Etilleux, le petit Croc, aux Etilleux, la Pinterie ou le Manoir à la Chapelle-Guillaume, la Gravasère au Gault, la Tasse, à la Chapelle-Guillaume, la Chedanerie à Oigny.

Les principaux déclarants sont : Louis Bardou, sieur de Mardelle pour les maisons dites la Pitardière, la maison brûlée et la maison Fairand à Arville ; Martin des Perelles, écuyer, sieur des Bordes, pour les maisons de Forge et de la grande Perrine ; Henri de Félines, écuyer, sieur de la Tudinière, demeurant à la Perrière d'Unverre, pour la Pohuterie, la petite Perrine et la Ferranderie ; Jacques de Lancé, écuyer, sieur de la Morelière, paroisse d'Arville, pour la Talbotterie, les maisons aux Vigneaux et à Jeanne Henry ; Pierre Brès, sieur de la Triboulardière, pour le fief de la Godasserie, la Dumanderie, la maison Vizinier et la maison rouge ; messire Auguste Hustache Le Cerf de Serville, chevalier, seigneur de Charbonnières, la Herbaudière, les Autels, le grand Bouchet.

André Villemay, sieur de la Vallée, officier de S. A. R. Monsieur, frère unique du Roy, demeurant à l'Ecottière, paroisse de Brunelles, pour la maison des Trois Marie à Brou.

En 1638 (S, 5433), nous trouvons parmi les déclarants, François Lemore, bailly d'Arville ; Louis de Lancé, écuyer, sieur de Montsoreau et de la Haute-Bichetière ; demoiselle Emée de Phélines, veuve de Jehan du Boullay, sieur du Pavillon (1).
1. Nota. — Lire à la page précédente, ligne 31, Le Clerc de Lesseville.

IV. — La Boissière près Châteaudun.

Commanderie de La Boissière
Commanderie de La Boissière, vue générale

Les Templiers n'eurent pas moins de succès à Châteaudun.
En 1181, Geoffroy de Lisle, leur donnait une maison sise dans la ville même et plusieurs vignes (Charte X).
Cet exemple eut de nombreux imitateurs:
En 1207, le chevalier Jodoin Tresiau leur confère une maison, rue de l'Aiguillerie (Charte XLIX) ;
En 1286, une autre maison, même rue, fut donnée par Guillaume Petit-Guyot et Agnès sa femme pour la reconnaissance d'une rente de 140 sols (Charte CLXXXII).
En 1233, ils avaient déjà acquis 10 deniers de cens du chevalier Girard Le Chat sur la maison de Gautier Bernoin, même rue (Charte CXIII).
En 1244, le marché aux harengs leur devait également 12 sols de rente, grâce à la munificence de Philippe, Eude et Paulin de la Broce (Charte XCIV) que Philippe du Mée leur confirma en 1258 (Charte CXLVII).
En 1190, les religieux n'avaient pas attendu si longtemps pour établir à proximité une résidence, ils choisirent un point stratégique, non sans importance pour la défense de la ville. Répondant à leur désir, le comte de Blois, Thibaud, leur donnait en 1190 le moulin de la Boissière (1), dans la banlieue de Châteaudun, au bas du Raffaux, paroisse Saint-Valérien, au point le plus resserré entre la colline abrupte et le Loir.
1. Charte XVI. Ce moulin était chargé d'une rente d'un muid de blé en faveur des religieux de la Madeleine. Le comte la transféra sur son ban de la Pentecôte. Voir également Cartulaire de la Madeleine.

Ils étaient ainsi maîtres d'une des voies les plus fréquentées, la rivière, aboutissant aux pieds du château-fort des comtes. Ils s'y établirent aussitôt.

En 1198, huit ans plus tard, ils y étaient en nombre, et les quatre principaux assistaient à l'acte de donation d'une vigne voisine que leur faisait l'abbé de Bonneval, Nicolas d'Orfin, procureur ou mieux précepteur du prieuré, avec Pierre de Villebeton, Robert de Mauso et Joscelin fils de Garin (2).
2. Charte XXIX. — Les moines de Tiron possédaient à la Boissière une vigne pour laquelle ils payaient à Roscelin Male-Terre et à Hubert Payen, 8 sous et 1 obole de cens, en 1145. Cartulaire de Tiron, II, page 47.

La faveur des comtes de Blois et des vicomtes de Châteaudun leur fut promptement acquise.
En 1202, Louis, comte de Blois, défendait de leur faire aucun dommage, en particulier de venir faucher l'herbe du marais d'Aigue-Morte ou Morteuve dont ils avaient la jouissance et la garde (Charte XXXVI).

Les chevaliers de la suite du comte ne pouvaient mieux faire que de suivre un exemple venant de si haut.
En 1203, Robert de Frouville, leur offrit une rente de 3 muids de blé sur son moulin d'Alluyes afin d'être enterré dans leur cimetière et d'être associé au bénéfice de leurs prières et bonnes œuvres. Il prit à témoins son suzerain Renaud d'Alluyes, seigneur de Montmirail, Simon de Montfort, Gelduin de Beauvilliers, Guillaume Prunelé, Geoffroy de Pray, Hugues de Marboué, Hugues de Chevernay, Rainaud Morhier, etc (Charte XXXVII et Charte XXXVIII).

En 1208, le nombre des Templiers s'élève à sept, dans un acte de donation d'un pré par Michel Harenc. Ce sont Guillaume de Chartres, Jean Rouillé, Ascius, Etienne de Varenne, Raignaud chapelain, Guillaume Bruno et Gaultier, serviteur (1).

Le nom du chapelain Raignaud laisse supposer l'existence de la chapelle, mais la première mention explicite de celle-ci, sous le titre de Notre-Dame de la Boissière, ne se rencontre qu'en 1221 (2). Pralie, veuve de Girard Estrivart, donne un cellier, sis rue de l'Aiguillerie, à Châteaudun, à Dieu et à l'église de Notre-Dame de la Boissière de Châteaudun (3).

Cette chapelle est un des plus beaux monuments élevés par les Templiers dans notre contrée. Les gravures ci-jointes offertes gracieusement et exécutées par M. Laussedat, propriétaire actuel, en donnent une idée fidèle.
1. Charte LIII.
2. Nous devons cependant mentionner ici la légende de saint Aventin qui lui attribue un miracle au lieu même de la Boissière. Son frère Jean, malade de la lèpre s'était retiré dans une des grottes du coteau et à proximité avait élevé un oratoire dédié à Notre-Dame. Averti par un ange, Aventin, sans se faire connaître, embrassa le malade et lui rendit la santé par le signe de la croix. De là, il se réfugia lui-même dans une cave creusée dans le rocher, à l'entrée du bourg de la Tannerie. Voici un extrait du texte des Bollandistes, au 4 février :
« Ut conspecta illi eminus patria est, ad modicam quietem consedit (Aventinus) ; ac mox somnus fatigato subrepsit, in eo vero angelum visus est sibi videre et audire edicentem, parentem quidem utrumque obiisse sed pergeret ipse juxta flumen ad locum Buxerias, olim Sub-Urbe dictum. Eunti germanus ejus Joannes solitarius occurrit, qui lepra fœdum in modum inquinatus, eoque ab urbe ac civium congressu sua sponte semotus, domicilium sibi isthic, et juxta ædiculam in qua Deo preces offerret, construxerat, dicaratque Deiparæ Virgini lllacrymatus spectaculo Aventinus et benigne fratrem salutat, ac deterso fletu, ei osculum præbet, tum benedicens lepram omnem pellit, sanumque eum ac vegetum reddit........ Aventinus tugurium sibi struit in rupe, quam serpentium aliorumque venenatorum animalium copia fecerat inaccessam, nihil tamen illi incommodi afferebat, velut sanctitatem ejus reverita. »
Une chapelle aurait donc existé dès le VIe siècle à la Boissière, il n'en reste aucune trace ; les Templiers toutefois dédièrent également la leur à Notre-Dame.
3. Charte LXXXIV.


Les belles fenêtres à lancette, les contreforts, tous les détails de son architecture sont de la meilleure école du XIIIe siècle. Elle a 17,40 mètres de longueur, 10,80 mètres de hauteur sous voûte, 8,10 mètres de largeur, 18 du sol au faîte du pignon, les murs 1,25 mètres d'épaisseur ; elle est éclairée par 9 fenêtres ogivales. Les deux petites fenêtres du pignon, qui seules sont en plein cintre, servaient de clocher et abritaient deux cloches.

A l'intérieur, les murs sont couverts d'un crépissage en mortier très fin sur lequel sont tracées, encore apparentes en maints endroits, les lignes blanches simulant la coupe de pierre. L'autel a disparu, mais de chaque côté se trouvent encore les crédences avec leurs piscines. Celle de gauche est à double baie et à plein cintre et d'un aspect des plus gracieux.
Le pavé est en carreaux sans aucune trace de sépulture.

Chapelle de La Boissière
Chapelle de Commanderie de La Boissière

Convertie aujourd'hui en atelier d'héliogravure par M. Laussedat, elle a perdu sa destination religieuse, mais le propriétaire est trop amateur des belles choses pour ne pas conserver avec un soin jaloux tout ce qui est de l'intégrité du monument. La voûte en croisée d'ogive, les chapiteaux, à peine dégrossis, les colonnes rondes de cette belle nef sont intacts et l'archéologue qui désire les visiter trouve toujours dans ce salon grandiose et imposant le plus aimable accueil.

Malheureusement aucune fouille n'a été pratiquée dans le sol de cette chapelle ; on y aurait sans doute trouvé quelques sépultures des chevaliers du Temple ou de leurs bienfaiteurs, qui s'y firent enterrer, à l'exemple de Robert de Frouville.

Le prieuré devait alors avoir son plein et entier développement. Les cavités profondes creusées dans le coteau, soit pour en extraire la pierre nécessaire aux constructions, soit pour y ménager des servitudes, suppléaient au défaut d'espace et donnaient à la résidence des Templiers de nouveaux agréments et une plus grande sécurité. Le prieuré devenait ainsi une forteresse difficile à surprendre, et le but religieux et militaire de l'ordre était pleinement atteint.

Les vicomtes de Châteaudun en eurent-ils ombrage ? Toujours est-il que les démêlés qu'ils eurent avec les Templiers d'Arville rejaillirent sur ceux de la Boissière. Mais la sentence de 1218 (1) leur rendit entière justice et leur fit restituer tout ce qui leur avait été enlevé à eux et à leurs tenanciers par la reconnaissance explicite de leurs droits sur le marais d'Aigue-Morte ou de Morteuve et les compensations pécuniaires qui leur furent allouées.

En 1223, le vicomte Geoffroy reconnut en outre aux Templiers le droit de justice sur le faubourg de la Boissière, sauf certains droits seigneuriaux, le ban, le criage et les coutumes perçues sur le marché du jeudi tenu dans le même faubourg (2). Guillaume de Jalan et Reginald son fils furent les négociateurs habiles de cette paix que le comte de Blois, Jean de Chatillon, affermit de nouveau en 1257 (3).

Les donations n'en furent point toutefois ralenties.
1219, mai, Gohier de Lanneray donnait ses vignes de Châteaudun (4).
1224, Guillaume et Robert de Morville cédaient en pure aumône leur vigne du Gué-Valin (5).
1. Charte LXX et LXXIII.
2. Charte XCII et XCIII.
3. Charte CXLVI.
4. Charte LXXVIII.
5. Charte XCVII.
6. Charte CXV.


1233, Eudes Craton (6), Guillaume de Chartres et Jean de Pray en 1234 (1)
1236, Geoffroy Halou en 1236 (2)
1249, Guillaume et Jodoin Troussel (3)
1258, Mathieu de Pontault (4) firent pareil abandon de morceaux de vignes sises paroisse Saint-Valérien, à la Boissière, au faubourg Anteaume, à Villefein, etc.
1236, Guy et Philippe de Mondoucet (5)
1236, Etienne Morel, même année, donnaient des terres labourables ou des prés (6)
1245, Guillaume d'Ormoy, leur reconnaît la libre possession d'une terre donnée par un nommé Bourgouing (7).
1. Charte CXVI.
2. Charte CXXI.
3. Charte CXXXVIII.
4. Charte CXLVIII.
5. Charte CXXIII.
6. Charte CXX.
7. Charte CXXXVI.


Nous ne parlerons pas des simples acquisitions, mais nous devons mentionner la contestation soulevée par les religieux de Marmoutier établis à Chamars, dont les intérêts devaient fatalement heurter ceux des chevaliers du Temple.
Un jugement arbitral, survenu en 1231, après de longues enquêtes, donna gain de cause aux Templiers et leur reconnut la possession de Morteuve et du cours du Loir (8).
8. Charte CVIII.

Le prieuré de Notre-Dame de la Boissière fut-il jamais un chef-lieu de commanderie indépendant, comme le nom de Nicolas d'Orfin, procureur de la Boissière en 1198, le laisse supposer ? Du moins il ne conserva pas longtemps son autonomie.

Après sa réunion à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, le prieuré de la Boissière fut donné à ferme. Nous avons mentionné comme fermiers ou administrateurs de la Boissière Jehan de Monceaux décédé le 23 février 1421, frère Adam du Fay, prêtre, 1424-1435. D'ailleurs on disait la messe encore un jour par semaine dans la chapelle, à la fin du siècle dernier.

Outre ce centre principal de leurs possessions dans le pays Dunois, les Templiers en avaient encore plusieurs autres.
Nous citerons :
1206, une maison à Cloyes donnée par Robert de Pochinet (1)
Une terre à la Boudinière, commune de Saint-Loup que Robert de Chartres leur avait contestée, et qui, pour obtenir le pardon de ses injustices, leur concéda en outre 5 setiers de terre au Bois-Mivoye (2).
1. Charte XLVI. 2. Charte LII.

1212, autre maison à Brou, donnée par le chevalier Jean le Roux.
1217, par un jugement prononcé par les prieurs de Sainte-Geneviève et de Saint-Eloi de Paris, choisis pour arbitres, il fut reconnu que Jean de la Bruyère ne pouvait prétendre aucun droit sur les maisons du Temple de Brou super domos Templi de Broellio situées au vieux marché de cette ville et acquises autrefois par les Templiers des auteurs du dit Jean (4).
4. Mannier. « Les Commanderies, etc. page 144. »

1213, Le four bannal de la Ferté-Villeneuil était chargé d'une rente de 40 sous Dunois donnée par Olivier Bigueline (5).
5. Charte LXIII bis.

Grâce à de semblables générosités, les Templiers possédaient 4 setiers de terres labourables à Bonneval (6) donnés par Robert Chaveran pour avoir un service anniversaire : des terres à Saumeray, terroir de l'Aubespine, à Saint-Pellerin, moulin de la Putoisière, à Langey, terroir de Veilley, à Poupry etc.
6. Charte LXXVV.

L'ordre des Hospitaliers avait d'ailleurs à Châteaudun quelques possessions dès le XIIe siècle, et, en 1208, nous les trouvons régulièrement établis dans une maison avec plusieurs religieux dont un commandeur, nommé Guillaume Geoffroy, prêtre, Robert Coset et plusieurs autres.

Geoffroy, vicomte de Châteaudun, approuvait la donation de Robert Viateur d'une rente de deux setiers de grains sur le moulin du Vivier qui devait être apportée chaque année le jour de saint Remi dans la maison de l'Hôpital de Châteaudun (1).
Une autre donation d'une mine de blé fut faite en 1283 par Jean d'Ancises, à la même condition (2).
Où se trouvait cette maison ? Les documents qui nous restent ne le disent pas. On croit généralement qu'elle se trouvait paroisse de la Madeleine, peut-être rue de Chartres, là où était la chapelle de Saint-Frambourg.

D'ailleurs, les Hospitaliers possédaient dans la contrée d'autres possessions, en particulier six setiers de blé sur le moulin de la Varenne donnés vers 1200 par Erard de Villebon pour servir au luminaire de la chapelle de Saint-Jean d'Ouzenain, près Bonneval (3).
Le 18 mai 1453, Jean du Bois, commandeur de Sours donnait à ferme à Pierre Loste, laboureur à Ermenonville-la-Grande, la chapelle nommée l'Hôpital d'Ouzenain, avec tout le lieu, cour, jardins, terres labourables et non labourables, pour 25 sols tournois, 6 connins et 6 poules et à la charge d'entretenir et faire desservir la chapelle, et rebâtir la maison, qui était détruite, le tout en 4 ans.
D'après Mannier cette chapelle s'appelait aussi Saint-Jean d'Aigrefin, au XVIe siècle.
1. Charte LI.
2. Charte CLXXIX.
3. Charte XXXIII.


Non loin de là, à Dangeau, ils avaient reçu une rente de 20 sols tournois sur le péage du lieu par don entre vifs fait durant le siège de Damiette par Thibault de Dangeau, que son fils croisé comme lui s'empressa d'approuver (1).

De même, dans la dépendance de la commanderie de Saint-Marc d'Orléans, nous voyons figurer au XVIe siècle la chapelle Saint-Marc de Fontenay-sur-Conie (2), la ferme dite l'Hôpital de Guenières, à Viabon, ruinée pendant les guerres en 1562, démolie pour cause de vétusté en 1670, la métairie du Petit-Marasson à Loigny avec une chapelle dédiée à Saint-Marc, sise au lieu-dit la Maladrerie, désaffectée déjà au XVIIIe siècle, mais toujours debout dans son deuil et dans l'oubli.
Il nous paraît plus naturel, à défaut des documents originaux, d'attribuer ses possessions à l'Hôpital-Ancien, et non aux Templiers.
Cependant, en 1280, le seigneur du Puiset leur aurait donné tout droit de justice sur le territoire d'Orgères et sur ses habitants « de quelle que sorte qu'ils soient. »
Le domaine de la Maladrerie rendait foi et hommage au duc d'Orléans et payait 50 livres de rente (3).
1. Charte LXIV. 2. Pouillé du diocèse de Chartres de 1738, p. 26. 3. Mémoire de la Société Archéologique de l'Orléanais, VI, 357, 358.

II - Commanderie de La Villedieu en Dreugesin

I. — La Villedieu.

Cette maison, sise paroisse de Laons, devint bientôt le chef-lieu principal des Templiers dans la région de Dreux.
La première mention parvenue jusqu'à nous remonte à 1165, mais elle présuppose l'établissement déjà bien notoire des Templiers dans le pays. Hugues de Dammartin, pieur du Temple de Villedieu, pour se prémunir contre les empiétements de voisins toujours avides, obtint d'Ernaud, seigneur de la Ferté, (aujourd'hui la Ferté-Vidame) la confirmation de toutes les possessions de sa commanderie à Villedieu, à Beauche, au bois Fautray ; il faisait également garantir les terres du Temple des Pelles, qui semble avoir été déjà suffisamment constitué (1).

Un grand nombre de seigneurs voisins furent présents à cette solennelle confirmation, et dans la suite ils prirent rang parmi les bienfaiteurs des Chevaliers ; c'est ainsi que Hugues de Châteauneuf leur fit abandon en 1180 de son droit de patronage sur ses terres (2).

Roger de Marcouville, entouré des châtelains d'alentour, donne quatre bouvées de terre près la Boulaye et se fait lui-même Templier dans cette résidence (3).
Cet exemple fut suivi en 1197 par Gilbert de Crêches qui, en prenant l'habit du Temple, apportait avec lui son domaine du Vivien dans le fief de Corbonval, à Laons (4).
De même Hugues de Maulie donna un muid de blé pour la réception de son frère en 1197 (5). Gilbert d'Alency en 1199 se fit également Templier et ne fut pas moins généreux, car il offrit sa terre du Tronchay (6), proche de la commanderie.
Amaury de Mainternes et son vassal Girard firent l'aumône de leurs terres sises aux Hautes-Epines, entre Tessilly et Mainternes en 1219 (7), avec l'assentiment du seigneur féodal Guillaume de la Ferté (8).
1. Charte II.
2. Charte VI.
3. Charte VIII.
4. Charte XXVI.
5. Charte XXVIII.
6. Charte XXX.
7. Charte LV.
8. Charte LXXXIII.


Gilles de Gouvieux ou de Gouvy, en 1222, amortissait tous les biens donnés au Temple, en particulier les terres cédées par Robert Quarrel (1).
Un droit d'usage et de pâture dans la forêt de Crevant en faveur de Villedieu et de ses tenanciers de Marigny et du Bois-Fautray fut reconnu franc et valable par Geoffroy de Thomas et Jabeline sa femme (2).

Les puissants seigneurs de Châteauneuf furent particulièrement favorables aux Templiers. Outre le don fait par Hugues de Châteauneuf en 1180, mentionné plus haut, nous voyons en 1245, Hervé de Châteauneuf prendre sous sa sauvegarde toutes les donations faites à l'Ordre par Ernaud de la Ferté (3).

A son exemple, son successeur Hugues, seigneur de Châteauneuf et de Brezolles et Agnès sa femme approuvèrent d'abord en 1259 les dons de Guillaume du Coudret (4), en 1260 ratifièrent de nouveau les aumônes du sieur de la Ferté et de feu Hervieu de Châteauneuf et d'Alix sa femme (5), de tout ce qu'ils possédaient au fief de Champseru, et, qui mieux est, en 1266 firent cession de tout droit de justice sur les hommes du Temple à Brezolles et à Saint-Remy (6).

Le fief de Champseru avait en effet été acheté par Hervé à Geoffroy de Boullaye en avril 1228 (7) et donné par lui en 1233 en pleine propriété aux Templiers (8).
1. Charte XC.
2. Charte CVII.
3. Charte CXXXV.
4. Charte CL.
5. Charte CLIV.
6. Charte CLXV.
7. Charte CII.
8. Charte CXII. Voir également page 173, note, l'accord conclu en 1456 avec Guy le Baveux seigneur féodal, et p. 170 note, l'intervention de René d'Alençon, vicomte de Châteauneuf, en faveur de Villedieu, contre Jean Desquen, seigneur de Belleville, 1477.


Geoffroy Bollain et Hugues de Feuilleuse ou de Feuillet avaient fait pareil abandon des droits féodaux qu'ils pouvaient avoir sur cette terre ; de plus, ce dernier ajoutait en 1234 la cession d'un champart sur le même lieu et d'une rente sur le moulin de Montullet (1).

Guillaume de Saint-Gervais en 1260 (2), Drouin de Champseru en 1261 (3), Guillaume de Montullet en 1269 (4), vendirent aux Templiers différents autres biens.

Outre ce fief de Champseru, la commanderie de la Villedieu en Dreugesin possédait encore celui des Pelles, paroisse de la Saucelle donné par Ernaud de la Ferté en 1165 (5).
Une longue contestation fut soulevée à son sujet en 1273 par Guillaume Moyel, que frère Laurent, percepteur de Villedieu, ramena aux sentiments de la justice en présence des principaux seigneurs de la contrée (6).

Robert de la Touche, curé de Saint-Maurice de Villemeux, offrit en 1275 un héritage situé au Gué-Bordeau, près les Pelles pour avoir son anniversaire fondé à Villedieu (7).
1. Charte CXVII.
2. Charte CLII.
3. Charte CLVI.
4. Charte CLXIV.
5. Charte II.
6. Charte CLXXXII.
7. Charte CLXXIV.


Non loin de là, la grange d'Olivet, connue depuis sous le nom de commanderie d'Olivet, paroisse de la Saucelle, s'adjoignit au domaine du Temple à la suite d'un fait dramatique arrivé en 1277. Jean de Beaumont, dans une altercation avec un nommé Pierre Cérinel, fut accusé d'avoir tué son adversaire. Le père de ce dernier voulut venger son fils. Malgré les dénégations de l'accusé, son frère, Robert de Beaumont, crut plus prudent de transiger et donna aux Templiers 2 muids de blé sur la grange d'Olivet à charge pour eux de célébrer pour la victime un anniversaire dans leur chapelle de Villedieu (1).

Nous devons encore mentionner la ferme de la Moufle, paroisse de Vert-en-Drouais, donnée en 1191 par Léon de Louvilliers le jour même où il prenait l'habit du Temple (2).
Le seigneur féodal, Gervais de Châteauneuf, approuva cette donation ; mais cette propriété fut ruinée pendant les guerres des Anglais et il n'y avait plus en 1373 que deux arpents de vigne rapportant 40 sols.
Plusieurs autres possessions des Templiers de Villedieu n'ont point d'histoire : La Place au commandeur à Ormoy (3)
La Croix de Neuville à Villedieu, 1455 (4)
Le Rosay à Prouais (5)
1. Charte CLXXVI. Il y avait également là un moulin dont les habitants moururent tous de maladie pestilentielle en 1635. V. p. 187, note.
2. Charte XIX.
3. Page 94, note.
4. Page 190 note.
5. Charte XXVII.


La Charmoye, près de Laons, Marigny à Prudemanche, la Boulaye à Laons, les Groslières à Chataincourt, le Perthuis à Rohaire, Montmureau aux Chatelets, actuellement habitation du curé de la Mancellière et des Châtelets, le Bois-Robert, le bois de la Couture, et le Bois du parc à Escorpain.

Enfin Launay, paroisse de Rueil la Gadelière, où le prieur de Villedieu avait droit de justice avec gibet et fourches patibulaires, semble avoir été un centre plus considérable d'exploitation rurale. Il y avait là une chapelle dédiée à saint Georges, sur le chemin du Moulin-Chapel, dont il ne reste aucun vestige et à peine le souvenir.
« Launay au Perche, dit le Livre-Vert en 1373, jadis du Temple, a chapelle. Frère Nicole le Ber prestre. — Valeur LXVIII livres, VIII sols, III deniers. »

« Esdites maisons n'a aucunes rentes, ne revenus, ne aucun frère ne demeure en icelles pour la fortune des guerres. Charges IIIIxx VIII livres tournois. »

« Et est assavoir que ladite baillie est en pays si mal seur qu'il convient le commandeur demourer en forteresse pour la plus grant partie du temps. »
Le revenu de ce membre était de 1200 livres en 1757.

Les Templiers avaient encore des cens et rentes à Fessanvilliers, à Mezian, paroisse de Beauche, aux Châtelets, à Nogent-le-Roi, à la Chapelle-Fortin. Dans cette dernière paroisse se trouvait le Temple-Bodard ou la Chaperonnière, qui, en 1373, n'avait « aucunes rentes ne revenues, ne aucuns frères... pour la fortune des guerres. »
En 1391, le manoir de Chaperonnière fut cédé à Guillaume Bodart, moyennant 70 sols par an ; en 1752, la terre de la Chaperonnière, appelée plus communément le Temple-Bodart, était tenue du commandeur par Jean de Brossart, écuyer, seigneur de Bois-Malet.

Le domaine direct de la commanderie de Villedieu en Dreugesin comprenait plus de 400 arpents de terre dont la moitié était à peine cultivée au XIVe siècle, le reste étant ruiné par suite des guerres qui avaient ravagé le pays.

En effet le Livre-Vert nous donne à son sujet les renseignements suivants :
« Commanderie de la Villedieu en Dreugesin, et y a chapelle jadis du Temple, chef de baillie. Frère Nicole Barilet, prestre commandeur, de l'aage de L ans, messire Jehan Letailleur, prestre, de l'aage de LXXV ans. Valeur de Villedieu XLVIII livres, XIIII sols, I denier, de Pelles, XXVII livres, IX sols, IX deniers, de la Moufle XL sols. Charges IIc I livres V sols. »
«  Et est assavoir que passé a XV ans ne fut payé le quart de ladite réparation, que plusieurs édifices de la dite baillie ont esté ars par les guerres et a esté le commandeur tenu prisonnier en la main des ennemis. »

Un registre terrier de 1747 ajoute que « le lieu seigneurial et enclos, ferme et métairie de Villedieu, commune de Laongs, a tout droit de seigneurie, haute, moyenne et basse justice et voyerie, et pour l'exercice d'icelle ledit commandeur a bailly, procureur fiscal, greffier et sergent, dans lequel enclos dudit lieu seigneurial est une chapelle sous l'invocation de saint Antoine, dans laquelle était ci-devant acquitté le nombre de cent messes »

Villedieu en Dreugesin
Commanderie de La Villedieu en Dreugesin

« Cette chapelle est actuellement entièrement détruite ; il n'en reste plus qu'un bloc de maçonnerie dans lequel on a ménagé une niche où se trouve une statue en bois de saint Antoine, trouvée dans l'ancienne chapelle démolie depuis près de 40 ans (1). »
1. Renseignements donnés par MM. les curés de Vitray et de Laons.

II. — Dreux — Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem

A quelque distance de Dreux, à 300 mètres environ, Robert, comte de Dreux, et Agnès, son épouse, donnèrent, en 1179, une chapelle, située auprès d'une croix sur le chemin de Nogent, sauf les droits curiaux de l'église paroissiale et du chapitre Saint-Etienne, aux frères de l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem (1). C'est donc à tort que les historiens, et en particulier M. Lefèvre, dans ses « Documents historiques sur Dreux », attribuent cette donation aux frères de l'Hôtel-Dieu de Dreux.
Le Livre-Vert résume ainsi l'état et le revenu de la maison de Dreux.

« La maison de Dreux, membre de Champaigne de l'Ospital ancien ; et y a chapelle, et en est commandeur frère Jehan du Tremblay, XIII arpents de vigne, dont VII en désert pour les guerres, qui peuvent valoir par an VIII livres, XV sols tournois.
— La foire de Dreux, le jour de Saint-Denis, valant chascun an LX sols tournois.
— III arpents de gros pré non fauché passé XII ans et baillies pour paturaiges à bestes 1 demi-franc.
— III arpents de petit bois qui ne vault chascun an que le cens du seigneur, néant.
— Une petite disme de vin, 1 demi-franc
— Cens à plusieurs termes, LXXV sols tournois.
— Somme du revenu tant en argent comme en aultres choses, XVI livres X sols tournois. »
«  Charges VIIIxx V livres X sols (165 livres 10 sols.) »
«  Et pour ce ne se peult payer ladite réparation et ne seraient remises les maisons en estat pour mille livres, que partie de celles de Champaigne furent arses par les Anglois et celles de Dreux furent abattues pour doubte que les ennemis n'y feissent embuches pour ce quelle est jouxte la dicte ville. »
1. Charte V.

Le droit de foire le jour de Saint-Denis rapportait en 1539 quinze livres tournois. En 1590, on contesta au commandeur, le chevalier de Vignacourt, desservant la chapelle de la Croix Saint-Denis, le droit de justice pendant ladite foire ; ce droit ne lui fut rendu que par sentence du bailli de Dreux, le 8 décembre 1592, confirmée par arrêt du Parlement le 3 octobre 1593.

La maison fut détruite pendant les guerres du XVe siècle, mais le droit de foire subsista. La chapelle fut épargnée et le commandeur de Villedieu donnait chaque année 20 livres pour la desservir au curé de Saint-Jean de Dreux.

« Cette chapelle, nous écrit M. Lemenestrel, était de petites dimensions. Il existait en dessous une chambre assez grande dans laquelle on entrait par une porte latérale, au niveau du terrain adjacent. »

« En avant de cette chapelle, il y avait une petite avenue plantée d'ormes, au milieu de laquelle se dressait une grande croix, dite croix buissée. Le jour des Rameaux, le chapitre Saint-Etienne et les deux paroisses de la ville se rendaient en procession devant cette croix que l'on décorait de branches de buis. »

« Elle fut vendue, avec une partie de la pièce de terre qui l'entourait, le 28 germinal an III, moyennant 8300 livres, au citoyen Pierre Moreau. En 1798, elle servait de grange et de réserve pour des grains, pailles et foins ; ce ne fut qu'au mois de juillet 1801 qu'elle fut totalement abattue. Il n'en reste absolument aucun vestige de nos jours le 21 octobre 1899. »

L'Hôpital possédait encore à Dreux, dans la rue Perée, deux maisons que frère Jean Lemaire, commandeur de Saint-Victor, acheta le 26 février 1410, l'une de Pierre Eauqueterre et l'autre de Jean de Postel. Une de ces maisons fut donnée en arrentement perpétuel le 12 avril 1437 par frère Chippot, commandeur de la Villedieu, à un nommé Guillet Mectret à la charge de 15 sols de cens par an.

III. — Hôpital de Champagne

La maison de Champagne, aujourd'hui encore (en 1899), chef-lieu d'une toute petite commune de 123 habitants, canton d'Anet, sur le chemin de Prouais à Houdan, fut une des plus anciennes fondations de l'ordre des Hospitaliers de de Saint-Jean de Jérusalem : elle existait en effet en 1174. Simon de Montfort accordait en cette année aux frères de l'Hôpital qui habitaient Champagne la libre et entière jouissance de tout leur domaine avec le droit de prendre le bois mort dans la forêt Iveline (1).
Il faut attendre l'année 1213 pour trouver dans nos titres mention du prieuré de Champagne. Isabelle, épouse d'Osmond de Chaumond, donne deux setiers de blé sur sa métairie de Serville. Michel Louis de Dreux confirma l'acte généreux de sa sœur (2). En 1243, le vicomte Thibaud de Chaudon, Alix sa femme et leur fils Guy firent l'aumône de quatre arpents de terre arable entre les Touches et la Musse (3). Quelques autres acquisitions faites en 1259 et 1275 augmentèrent le territoire qui, au XIVe siècle, comptait 200 arpents de terre. Le Livre-Vert en donne l'aperçu suivant : «  La commanderie de Champaignes, chef de baillie, a cure. La maison de Dreux, membre d'icelle à présent a chapelle, de l'Hôpital ancien.
« Frère Jehan du Tremblay, prestre et curé dudit Champaigne, de l'âge de LX ans et commandeur d'icelle baillie. »
1. Charte III.
2. Charte LXIII.
3. Charte CXXXIV.


« Valeur LXXIX livres, XVIII sols, V deniers obole franc pour XX sols tournois. »
D'après un acte de 1564, Champaigne avait un manoir, droit de justice, haute, moyenne et basse, droit de colombier, de voierie, etc. Le revenu s'élevait en 1757 à 1600 livres et était descendu en 1783 à 1480 livres. Parmi les dépendances du prieuré, il faut mentionnerle fief de Beaulieu, réuni à la Commanderie en 1493, faute d'hommage et devoirs liges ; une maison à Dreux où se payaient les cens annuels, des terres à Condé-sur-Montfort, à Louviers-soubz-la-Tour-Neufve, à Beaufou, commune de Vacheresses-les-Hautes, à Garencières, Marchezais, Mézières, Luray, etc. Les terres de la Commanderie sont toujours réputées comme les plus fertiles de la contrée.

Eglise de Champagne
Eglise de Champagne

La commanderie de Champagne est encore entourée de fossés desséchés et de murailles en partie conservées. Mais les bâtiments convertis en ferme n'ont rien de remarquable. Non loin de là, se présente la petite église, dédiée à Sainte-Croix, d'une pauvreté désolante. Un autel en bois, quelques bancs rustiques, trois pauvres statues mal dégrossies font tout son mobilier. Les fonds baptismaux, car l'église était autrefois paroissiale (1), ont disparu ; ils étaient en pierre et ornés de fines sculptures sur tout le pourtour de la cuve ; l'aigle du lutrin orne aujourd'hui l'église de Goussainville. Rien à l'extérieur pour attirer le regard, la gravure ci-jointe nous dispense d'une description inutile. Enfin cette chapelle a vu disparaître son sanctuaire vers le milieu du XIXe siècle, par suite de vétusté.

IV. — La Renardière de Manou.

Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem eurent des propriétés à Manou dès le commencement du XIIe siècle. En 1136, ils y avaient bâti une villa sous le nom de Villedieu. L'acte suppose déjà une chapelle avec un prêtre pour la desservir. L'office divin qui y serait célébré ne pouvait s'étendre aux droits de sépulture qui appartenaient à l'église paroissiale de Manou (2).
A ce premier domaine s'adjoignit vers 1180 lieu de la Renardière que les religieux de Saint-Jean en Vallée de Chartres leur cédèrent pour une rente d'un muid de blé (3).
1. Il y avait en 1733, 100 communiants, 400 livres de revenu ; la commune n'a plus que 123 habitants en 1899, à peine si on célèbre une fois l'an la messe dans la chapelle.
2. Charte CCI.
3. Charte CCII.


En 1216, Gervais de Manou contesta aux frères Hospitaliers de la Villedieu de Manou et à leurs tenanciers le droit d'usage et de pâturage dans ses bois. Gervais, son frère Simon, son neveu Mathieu reconnurent leur tort, mais obtinrent une délimitation certaine des propriétés respectives (1).

Les moins de Saint-Laumer, jaloux de leurs prérogatives, obtinrent également en 1223 un accord où les droits de leur prieuré de Moutier-au-Perche et du curé de Manou sont de nouveau proclamés (2).

Hervé de Léon, seigneur de Châteauneuf en 1269, avec l'assentiment de sa femme Mathilde, donna en perpétuelle aumône 15 livres de rente sur sa terre et châtellenie de Châteauneuf, avec droit de justice, seigneurie, etc. De même il confirmait un nouvel accord intervenu entre les Hospitaliers et Nicolas de Manou au sujet des bois sis à la Renardière avec droit de ferrage, etc., et la haute et basse justice de la Villedieu de Manou (3).

« L'ancienne commanderie de la Renardière, se composait donc d'une belle maison seigneuriale dans la cour de laquelle se trouvait une chapelle dédiée à sainte Apolline et dont dépendaient plus de 200 arpents de terre arable et de bois. »

« A cent pas de la maison, sur une hauteur, il y avait une seconde chapelle dédiée à sainte Catherine, chargée, comme celle de sainte Apolline, d'une messe par semaine qui était dite en 1757 par un capucin de Dreux. »

Dès le XIVe siècle, ces chapelles étaient en assez mauvais état. Le Livre-Vert nous édifie sur ce point. « La commanderie de la Renardière, chef de bailli, a chapelle de l'Hôpital ancien, qui est toute déserte, par le fait des guerres, et avoit esté baillée a séculiers pour XXII francs et demi, mais ils y ont renoncé par pure povreté, et ne peut-on trouver frère de l'Hospital qui la veuille prandre, 1373. »
1. Charte LXVII.
2. Charte CCVII.
3. Charte CV.


L'année suivante, 1374, Robert de Juilly, grand prieur de France, en accorda la jouissance pour neuf ans à un donné de l'Ordre, Amaury Dufour, sans autre charge que d'y rétablir la maison qui tombait en ruines et d'y faire exercer la justice.

Actuellement, la Renardière conserve encore ses murs d'enceinte, sans aucune trace de tours ni fortifications ; la chapelle de Sainte-Apolline seule subsiste. En voici la description qu'une main amie a tracée avec soin.

« La chapelle est construite au milieu d'un terrain entouré d'un mur formant enclos, mesurant 60 et quelques mètres de pourtour, planté de nombreux sapins. A droite, la maison de maître, ancien bailliage de la Renardière et la ferme, à gauche le vallon, au-dessus, la sapée ou bois de la Renardière. »

« C'est au milieu de ce petit bocage que s'abrite notre chapelle, petit édicule, d'une vingtaine de mètres de contour, à façade rectiligne, à chevet cintré, pouvant dans sa plus grande hauteur compter dix mètres de haut, surmontée d'une élégante flèche à peu près aussi haute que l'édifice lui-même. »

« Cette chapelle a été restaurée, il y a quelque cinquante ans (1949), par la famille Gaubert, à qui elle sert de chapelle funéraire. »
« On y accède par un portail bivalve de 1 mètre 40 d'ouverture sur 1 mètre 90 de haut. Elle est ajourée sur la façade par une fenêtre ogivale géminée, surmontée d'un œil de bœuf, et par trois autres fenêtres cintrées, dont une au fond du chevet, les deux autres à droite et à gauche dans les murs latéraux. Au-dessus du portail et au-dessous de la fenêtre de façade, deux pierres blanches encastrées dans le mur nous conservent deux écussons dont l'un est chargé d'une croix simple, et l'autre de trois bandes échiquetées, souvenir, à n'en pas douter, de l'un des commandeurs de la Ville-Dieu. »

« L'intérieur est simple : blanchi à la chaux dans la partie principale, il est peint à l'huile dans la partie absidale. Le tout en dedans de l'œuvre mesure 6 mètres 50 sur 4 mètres 50. Un lambris de chêne de l mètre 20 de hauteur règne tout autour. Les murs sont retenus par un trait en bois ouvragé au centre duquel on lit en lettres anciennes : Adoramus te, Christe. Les vitraux semblent appartenir à l'époque de la restauration de la chapelle. La fenêtre du fond a pour sujet l'Assomption ; la Vierge est escortée à droite par un ange portant la fleur de lys, à gauche par un autre ange portant la couronne, et, à la partie supérieure, par quatre anges en extase. Le vitrail de droite représente la Mort du Christ avec cette inscription en lettres gothiques : Vous serez avec moi aujourd'hui dans le paradis. Dans le vitrail de gauche, la Résurrection. »

« La fenêtre géminée n'a aucun sujet mais au-dessous se trouve un tableau du siècle dernier mesurant 1 mètre 75 et représentant le Lavement des pieds. Sur les murs latéraux et à hauteur des fenêtres, deux statues dont une ancienne de sainte Apolline et l'autre de la Vierge. »

« Mais ce qui attire particulièrement l'attention c'est l'autel en marbre blanc, qui fut dressé comme mausolée par M. et Mme. Gaubert sur la tombe de leur jeune fille, et qui aujourd'hui en sert également au père et à la mère. Cet autel a deux mètres de long, le tombeau est cintré et élevé en courbe de cul de lampe, il est surmonté d'un élégant tabernacle également en marbre ; aux deux extrémités, deux socles supportent deux urnes en marbre blanc veiné de noir. Sur le devant du tombeau est gravée en lettres d'or une touchante inscription. »

« Chaque samedi, une messe est célébrée sur cet autel pour M. Mme et Mlle Gaubert, et grâce à cette pieuse fondation, la chapelle des anciens Hospitaliers se voit pour longtemps à l'abri d'une ruine qui n'eût pas manqué de la faire disparaître depuis de longues années. »

Chapelle de La Renardière
Chapelle de La Renardière

Cette chapelle et la commanderie furent achetées par M. Chouet, ancien maire de Senonches et appartient aujourd'hui à son gendre. M. Rousseau, directeur des fours à chaux de Senonches.

A la Commanderie de la Renardière était uni le domaine seigneurial de la Cruchonnière, paroisse de Fontaine-Simon. Cette terre avait été concédée aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem par Jean, comte de Chartres, avec cens et rentes, s'élevant à 7 livres, que lui devaient les 60 habitants du lieu (1), Cette terre de la Cruchonnière était affermée 4 livres en 1477, 63 livres en 1737 et 520 livres en 1783 : elle comprenait 24 arpents de terre labourable, 12 arpents de bruyère et 1 arpent et demi de pré.

Les religieux hospitaliers possédaient encore d'autres biens dans le diocèse actuel de Chartres, par exemple la Bruyère et les Gués, paroisse de Rohaire, avec droit de haute, moyenne et basse justice, Bouvilliers, paroisse de la Chapelle-Fortin, le Buisson-Gohier, paroisse de Morvilliers, possessions rattachées à la commanderie de Saint-Victor-sur-Avre, canton de Verneuil, arrondissement d'Evreux Eure.

Les quelques chapelles situées dans la juridiction de la commanderie de Villedieu en Dreugesin furent délaissées par les religieux sans entretien et menacèrent bientôt ruine entière.

Le Conseil de l'Ordre s'en émut ; et en 1747, frère Anne Hilarion Duplessis-Chatillon de Nonant, commandeur de Villedieu en Dreugesin, fit rapport que « les chapelles de la Villedieu-Feuillet, paroisse du Mage sous l'invocation de saint Jean-Baptiste, de la Villedieu, paroisse de Manou, dédiée à sainte Catherine, de la Renardière, paroisse de Manou, dédiée à sainte Apolline, et celle de Launay, paroisse du Rueil, dédiée à Saint-Georges, sont situées dans les lieux éloignés des habitants, de manière qu'il ne se trouve aucun ou très peu des habitants aux saintes Messes..... Qu'elles sont en mauvais état, etc. Il est d'avis qu'il seroit plus convenable de les réduire à deux, savoir l'une dans la ville de Dreux et l'autre dans le chef-lieu de la Commanderie. »
1. Charte CLXII. Le comte donnait par une autre charte du mois d'avril 1265 la Villedieu-Feuillet, paroisse du Mage, qui fut également rattachée à la Commanderie de Manou Charte CLXI.

M. Pinto, grand-maître de l'Ordre de Malte, rendit une bulle datée du 13 février 1758, par laquelle les susdites quatre chapelles devaient être démolies, les autels détruits, les ornements enlevés pour être distribués aux deux autres, et les messes, savoir 50 de la Villedieu-Feuillet, 50 de la Renardière, 50 de la Villedieu-Manou et 100 de Launay seront réunies savoir 180 à la Villedieu de Laongs qui en a déjà 100 et 70 à Saint-Denis de Dreux qui en a déjà 40.

La chapelle de Champagne étant une église paroissiale ne pouvait être menacée d'un pareil désastre. Seule celle de la Renardière a survécu à la terrible condamnation du Grand Maître de l'ordre, et à la tourmente plus terrible encore de la Révolution. Toutes les autres ont disparu.

Chapelle de Villedieu-Maurepas
Chapelle de Villedieu-Maurepas

Nous devons reconnaître que sauf la chapelle de la Boissière de Châteaudun, ces édifices n'offraient rien de remarquable ; l'archéologue n'a rien à regretter. Mais nous ne pouvons passer sous silence la belle chapelle de la Villedieu-Maurepas, paroisse d'Elancourt, ancien diocèse de Chartres, dont il est fait mention dans notre Cartulaire, p. 177. «  Cette chapelle, dit M. Morize (1), fut bâtie au XIIIe siècle, alors que notre architecture nationale avait atteint toute sa perfection... C'est un monument construit avec soin, décoré avec goût, il a 28 mètres de long sur 8 de largeur dans œuvre. Il se termine par une abside à cinq côtés. A l'angle de la façade est appliquée une tourelle d'escalier de forme octogone couverte d'un toit conique en ardoise. La porte au couchant a pour toute décoration une archivolte à pointes de diamant. Au-dessus, s'ouvre une des quatorze longues fenêtres (1 mètre 40 sur 6 mètres) qui éclairaient la chapelle. A l'intérieur, trois grandes travées presque carrées précèdent le chevet. La voûte sur croisées d'ogives s'élève à 11 mètres 80 au-dessus du dallage primitif. Les nervures, soigneusement appareillées et moulurées, ont pour supports dans la nef huit cul-de-lampe décorés de feuillage, et au chevet six gracieuses colonnettes. Les clefs de voûte sont toutes sculptées avec délicatesse. Une piscine à double cuvette, sous une arcade ogivale, occupe la place habituelle du côté de l'épître. Sept ou huit pierres tombales ont été, dit-on,retirées et dispersées lorsque l'on baissa le sol de la chapelle pour la convertir en grange. »
1. Le canton de Chevreuse, Tours, Deslis, 1892, page 84.

M. Morize accompagne sa notice d'un joli dessin de la chapelle ; M. de Dion a bien voulu nous prêter un autre cliché non moins intéressant, nous lui en adressons nos vifs remerciements.

Liste des Commandeurs

La liste des commandeurs de la Villedieu en Dreugesin donnée par Mannier est à peu près complète, la voici avec quelques rectifications :

1 - Commandeurs de lu Villedieu en Dreugesin.

1165. Hugues de Dammartin.
1273. Laurent (Charte CLXXII)
1304. Fr. Renaut Dargeville.
Vers 1310. Richard de la Salle, devint commandeur de Renneville en 1318.
1332. Guy de Bauchery.
1355. Helin Beloy, également commandeur de Launay au Perche.
1370. Nicole Barillet (1).
1398. Jacques Tranchant, également commandeur de Launay.
1409. Jehan le Bouteiller, également commandeur de Champagne (1382) et de Launay (1398).
.........Robert Lestoc (2).
1421. Pierre Chippot (1436, 1453, également commandeur de Launay (1422-1455), de Saint-Victor et de la Renardière (1468).
1474. Adam Cadiot (al. Cadrot), également commandeur de Launay (1475).
1482. Pierre de Clouet (1490, 1500, 1502), également commandeur de Dreux (1480).
1505. Jehan de Clerc (1507, 1516, 1518).
1524. Georges Le Monyer, administrateur de la commanderie.
1525. Louis de Tinteville.
1. Mannier indique, en 1374 Robert de Juilly, grand prieur. Cette dernière qualité ne se concilie pas avec les fonctions de simple commandeur de la Villedieu; d'ailleurs nous avons trouvé Nicole Barillet encore en exercice en 1378.
2. Cité avant Pierre Chippot par le mss. 3367. f. 59.


1532. Pierre de la Fontaine (1541, 1547)
1548. Charles de Refuge (1552).
1555. Robert Dache.
1560. Louis de Mailloc, dit Sacauville.
1590. Alof de Wignacourt (1597), également commandeur de Dreux (1590).
1602. Louis de Morel, dit Cateville.
1621. Philippe de Namur.
1627. Noël Brulard de Sillery, conseiller du roi.
1642. Jehan d'O. (1651).
1655. Henri d'Estampes de Valencay, conseiller du roi, ambassadeur de France à Rome.
1671. Louis de Joigny de Bellebrune.
1678 Robert de La Val.
1699. Adrien Jallot de Beaumont, demeurant ordinairement à la Renardière.
1713. Charles-Martial Davy de la Pailletrie, chef d'escadre, inspecteur général des galères de France.
1718. Gabriel Charles-Bernard d'Avernes-Chaumont.
1731. Armand-Louis Foucault de Saint-Germain-Beaupré, brigadier des armées du roi.
1740. Victor-Féru de Rouville.
1742. Abdon-Victor de Riaucourt d'Orival.
1750. Anne-Hilarion du Plessis-Châtillon de Nonant.
1700. Eustache de Vauquelin.

Les lacunes de cette liste doivent, selon toutes les probabilités, être comblées par les noms des commandeurs des autres maisons, s'il est vrai que toutes furent réunies sous un même chef au plus tard à la suppression des Templiers.

Nous aurions ainsi outre ceux déjà cités :
2 - A Saint-Victor et à la Renardière.
1355. Hue de la Broce.
1373. Pierre de Caux.
1389. Amaury Dufour.
1409. Jehan Lemaire.
1450. Mathieu du Cresson.

3 - A Champagne.
1180. Robertus.
1356. Pierre de Lapion.
1373. Jehan du Tremblay, également commandeur de Dreux (1575).
1382. Jehan Bouteillou ou Bouteillon.
1390. Jehan de la Cour (1396).
1421. Isambert Leroux.
Sources: Abbé Charles Métais, Archives du diocèse de Chartres. Chartres 1902

Sigillographie du Cartulaire des Templiers d'Eure-et-Loir

Les chartes que nous avons publiées sont conservées presque toutes en original aux Archives Nationales. Plusieurs sont encore munies des sceaux qui les authentifiaient. Nous avons pu acquérir, grâce à la bienveillance du Ministre de l'Instruction publique, des moulages en plâtre de ceux qui concernent des personnages chartrains. M. Paul de Farcy, qui déjà avait dessiné pour nous les sceaux publiés dans les Dignitaires de Notre-Dame a bien voulu pour nous continuer son précieux concours et à des dessins d'une exactitude absolue joindre une description technique que nous reproduisons au-dessous de chacun d'eux.

Ces sceaux sont inédits et plusieurs même n'ont pas été inventoriés par Douët d'Arcq. Ils en auront un intérêt plus grand aux yeux de nos lecteurs.

1. — Hugues de Châteauneuf (vers 1180)

Hugues de Châteauneuf
Hugues de Châteauneuf

Petit fragment de sceau équestre, le cheval galopant à droite, portant un cavalier armé d'une cotte de mailles. La selle est treillissée. Sous le ventre du cheval un soleil. De la légende il ne reste que les trois lettres « ... AST ... » Hugues III fut seigneur de Châteauneuf de 1170 à 1199.
1. Archives Nationales, Douët d'Arcq; Inventaire des Sceaux. n° 1767.

Nous aurions pu donner ici plusieurs autres sceaux des seigneurs de Châteauneuf dessinés par Gaignières, en particulier celui de Gervais, qui fut chanoine de Chartres et évêque de Nevers, où l'on voit représentée l'antique forteresse de Châteauneuf. Mais sortir des limites de notre Cartulaire nous entraînerait trop loin.

2. — Guillaume, vidame de Chartres, 1204

Guillaume, vidame de Chartres
Guillaume, vidame de Chartres

Sceau équestre, en cire blanche, cheval galopant à gauche, le cavalier l'épée haute à la main droite et tenant de la main gauche son bouclier armorié d'un écu triangulaire portant une bande et six merlettes en orle.

Légende: S. GVILL (ELMI) VICDMNI : CARNOT.

Le contresceau est armorié comme ci-dessus. Légende: S. VICEDNI : CARNOTENSIS.

Comme l'indiquent ces armoiries, le vidame Guillaume appartient à la famille de Meslay ou de Fréteval. Ce Guillaume est le véritable auteur des « Chansons et Saints d'amour » faussement attribués à Guillaume de Ferrières. Il était fils de Geoffroy de Fréteval et d'Helisende (fille de Guillaumes de Ferrières, vidame de Chartres).

Ce sceau d'ailleurs a été peint en tête du manuscrit de la Bibliothèque nationale. Or l'attribution de ces armoiries à la famille de Meslay ou de Fréteval n'est pas douteuse. Nous avons publié dans notre Cartulaire Blésois de Marmoutier plusieurs sceaux de membres de cette famille où se trouvent toujours les merlettes caractéristiques Le sceau de Guillaume de Ferrières, conservé à Versailles dans le fonds de l'abbaye des Vaux de Cernay, et celui de Jean de Ferrières, daté de 1245, conservé aux archives d'Eure-et-Loir, fonds du chapitre Notre-Dame, portent un écusson armorié de 3 besants.
Gaignières (MSS, 5417, folio 108) a dessiné également un sceau de Robert de Ferrières qui porte un écu à la bande accompagné de 3 besants.

Il suit de là avec évidence que Guillaume, croisé, qui mourut en 1204, n'est point Guillaume de Ferrières, comme nous l'avons écrit page 50, mais Guillaume de Fréteval ou de Meslay.

3. — Robert de Chartres, 1208

Robert de Chartres
Robert de Chartres

Sceau rond, écu arrondi chargé de 2 fasces très saillantes.
Légende: «  S'. ROBERTI : DE : CA(RNO)TO.
Archives Nationales, Douët d'Arcq n° V 1739. — Le N° 1738 est le même, mais moins complet, appendu à une charte de 1197. Gaignières (Mss. 5185 folio 106) l'a dessiné au bas de la charte CLXX du Cartulaire N.-D., daté de 1204.

4. — Guillaume de Chartres, 1219

Guillaume de Chartres
Guillaume de Chartres

Fragment de sceau équestre très frustre. Le cheval galope à gauche, le cavalier tient de la droite son épée et son corps est presque entièrement recouvert par un large bouclier à 2 fasces chargées d'un lambel à cinq pendants. De la légende on ne lit plus que : †. VILLE...... S.
Archives Nationales, Douët d'Arcq. n° 1736. — Le n° 1737 est le sceau de Guillaume de Chartres, seigneur de Ver, daté de 1264 : Deux fasces « ..... Militis... Veire », appendu à un hommage de Guillaume de Chartres à Jean de Châtillon, comte de Blois et Chartres, juin 1264 (J. 174 n°8).

5. — Guillaume de Chartres, 1293.

Guillaume de Chartres, 1293
Guillaume de Chartres, 1293

Fragment de petit sceau rond. Au centre, sous une arcature brisée, la vierge assise tenant l'Enfant Jésus sur son bras ; à ses pieds un orant ; dans le champ à gauche petit écu à 2 fasces brisées d'une bande: « ... CARNOTO DNI CARNOT.... »
Archives Nationales S. 5000 A. N. 28.

Gaignières, mss. 5185 I. folio 71 et 77 a dessiné le sceau de Girard de Chartres le vieux: senior, et celui de son fils aîné, également appelé Girard. C'est un sceau équestre, le cavalier revêtu d'une cotte de maille galopant à gauche, l'épée levée à la main droite, le bouclier armorié à la main gauche. L'écusson porte deux fasces brisées d'une bande ; légende :
« † : SJGILLVM : GIRARDI : DE : CARNOTO »
Le contresceau est armorié de même, mais la bande est chargée de 4 annelets dans celui de Girard le vieux et de 3 seulement dans celui de son fils ; légende:
« † : SIGILLVM : GIRARDI : DE : CARNOTO : MILITIS. »

6. — Robert de Mambrolles, 1216

Robert de Mambrolles, 1216
Robert de Mambrolles, 1216

Sceau rond, écu arrondi chargé de 6 fleurs de lys au pied nourri posées 3, 3 et l.
Légende:
« SIGILLVM ROBERTI DE MAMBEROLIS » : Les S sont inversés et l'O du dernier mot a été faute de place interposé en haut, entre l'R et l'I.
Archives Nationales Douët d'Arcq, n° 2789).

7. — Bouchard, seigneur de Malleri, 1218

Bouchard, seigneur de Malleri, 1218
Bouchard, seigneur de Malleri, 1218

Sceau rond en cuvette, au centre un écu à une croix cantonnée de 4 alérions, légende presque toute effacée ;
« TG... M... » Le contresceau rond porte simplement une colombe volante dans un cordon finement strié.
Archives Nationales S. 5000 A, N. 49, non inventorié par Douët d'Arcq.

8 et 9. — Gohier et Eudes de Lanneray, 1219

Gohier et Eudes de Lanneray, 1219
Gohier et Eudes de Lanneray, 1219

Ces deux sceaux : le 1er plus grand est aussi plus fruste ; l'écu arrondi porte au centre un lion rampant : la légende est presque toute effacée ;
« † SIGILLY... RIACO. »

Le 2e plus petit et un peu plus finement gravé doit être celui de Eudes, neveu de Gohier de Lanneray.
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 3, non inventoriés par Douët d'Arcq.

10. — Hugues Thomas, 1221

Hugues Thomas, 1221
Hugues Thomas, 1221

Fragment de sceau rond très barbare. L'écu porte deux animaux grimaçants que doivent figurer deux lions passants l'un sur l'autre.
De la légende on ne lit plus que « S... T. S. »
Archives Nationales, Douët d'Arcq, n° 3696.

11. — Robert Quarrel, 1222

Robert Quarrel, 1222
Robert Quarrel, 1222

Sceau rond très barbare. Au centre, un croissant renversé, surmontant trois roses mal ordonnées. Légende:
« † RTI. CAREL. »
Archives Nationales Douët d'Areq. N° 16301.

12. — Guillaume de Morville or Montharville, 1224

Guillaume de Morville or Montharville, 1224
Guillaume de Morville or Montharville, 1224

Sceau rond. Au centre un écu arrondi fretté de 10 pièces. Légende:
« † S. GVILLERMI DE. MO.. VILLA. »
Archives Nationales Douët d'Arcq, n° 2916.

13. — Robert de Dreux, 1229.

Robert de Dreux, 1229
Robert de Dreux, 1229

Sceau rond. Une main tenant un faucon, à droite et au-dessus un chien courant, à gauche une branche de feuillage... Légende:
« ROBERTI. D. DREVS. MILITIS. »
Archives Nationales Douët d'Areq, n° 2047.

14. — Aenor de Dreux, 1229.

Aenor de Dreux, 1229
Aenor de Dreux, 1229

Grand sceau ogival. Au centre une femme les cheveux le dos tenant une fleur de lys et un faucon. Sa robe à grands plis accuse la taille et les hanches... Légende:
« .... GILLV. AENOR VXORIS RORERTI DE BRENA. »
Archives Nationales Douët d'Arcq, n° 2048, décrit un sceau semblable daté de 1215 appendu à une donation faite par Robert et Aenor à l'abbaye de Saint-Germain des Prés, des biens situés à Villeneuve Saint-Georges. Ce dernier a un contresceau à l'écu échiqueté.

15. — Girard Lechat, 1233.

Girard Lechat, 1233
Girard Lechat, 1233

Sceau rond, écu à 3 pals au franc canton dextre. Légende:
« †. SIGILL... GIRARDI. LE CHAT. »
Le relief de l'écusson est très fortement accentué.
Archives Nationales Douët d'Arcq, n° 1751.

16. — Guy de Mondoucet, 1236.

Guy de Mondoucet, 1236
Guy de Mondoucet, 1236

Sceau rond. Ecu burelé de 6 pièces semé de croisettes sans nombre. Légende:
« † S. GVID... D...CET. »
Archives Nationales S. 5000 A., n° 68, non inventorié par Douët d'Arcq.

17 et 18. — Jean de Sours, 1243, 1254 et 1260.

Jean de Sours, 1243, 1254 et 1260
Jean de Sours, 1243, 1254 et 1260

1243. Sceau rond, à l'écu triangulaire d'hermines à 5 bandes. Légende:
« † S. JOHIS MILITIS DE SOERVRS. »
Douët d'Arcq, n° 3644) lit: d'hermines à 5 cotices.
Comme le précédent. Légende:
« ...JOHANNIS DE SOVRS MILITIS. » Le contresceau ovale est formé d'une entaille représentant une tête d'homme au profil accentué, aux cheveux frisés.
Légende : « † SIG. O. : DE SOVRS. MIL. »
Archives Nationales, Douët d'Arcq, n°3145 a lu : « d'hermines à 5 cotices »
Dans son « Histoire de la terre et seigneurie de Sours (1) » M. A. de Tremault ne fait remonter les seigneurs de Sours qu'en 1304. Il est indubitable que Jean de Sours, dont nous reproduisons ici le sceau et les armoiries était chevalier et véritable seigneur, (chartes CXXXI et CXXXII). Son père, Raignault de Sours avait déjà fait un accord avec les Templiers, mais il était mort depuis quelques années en 1243.
1. Chartres, Garnier, 1879.
Jean avait épousé Jacqueline, dont nous donnons plus loin le sceau si gracieux. Il avait une sœur Aveline qui avait épousé Nicolas Martel ; sa fille Ysabelle fut mariée à Robin de Houville. En 1251, d'un commun accord, ils vendent les dîmes à percevoir sur Generville, Chandres et Brétigny. Jean de Sours et Jacqueline firent en 1260 un échange qui les rendait propriétaires d'un étang près leur demeure. Ce détail fixe d'une manière certaine le lieu et l'emplacement de leur demeure féodale, dans le château actuel de Laval, qui seul jouit d'un étang à proximité. (Charte 169).

D'après une charte de l'abbaye de Gatines (1), ce Jean de Sours avait la confiance de son seigneur suzerain, le comte de Chartres ; il y est, en effet, qualifié de châtelain de Chartres, c'est-à-dire gouverneur et gardien du château fort, appelé la Tour-le-Comte « Johannes de Sors, miles, castellanus Carnotensis. »

Après lui nous trouvons Renaud, surnommé Huré, chevalier dans une charte de l'abbaye de Saint-Jean-en-Vallée de Chartres, datée de 1284, 3 avril (Cartulaire page 201) qui doit être le même que Renaud, cité en premier lieu par M. de Trémault.

Faut-il rattacher à cette famille Hervé de Sours et ses frères Hemeric, Raoul et Chrétien qui, en 1208, vendent à l'abbaye Saint-Jean une terre à Sours ?
Leur mère s'appelait Hodearde, femme d'Hervé Erenburge. (Cartulaire de Saint-Jean, charte 157, page 77).
1. Archives départementale d'Eure-et-Loir, H. 3994.

19. — Jacqueline de Sours, 1260.

Jacqueline de Sours, 1260
Jacqueline de Sours, 1260

Sceau ogival, un pélican nourrissant ses petits dans leur aire placée sur un culot à feuillages recourbés. Dans le champ, à droite, une étoile:
Légende : « S. DNE. IAQUELINE DE SOYRS ... »
Archives Nationales, Douët d'Arcq, 3646.

20. — Gaucher (de Rochefort) seigneur du Puiset, 1255.

Gaucher (de Rochefort) seigneur du Puiset, 1255
Gaucher (de Rochefort) seigneur du Puiset, 1255

Contresceau rond, écu triangulaire chargé d'un lion rampant. Légende:
« † SIGILL. GALC... DNI. PVISATI. »
Archives Nationales, Douët d'Arcq, n° 345.

21. — Hemeric Chenart, 1255.

Hemeric Chenart, 1255
Hemeric Chenart, 1255

Sceau rond, écu triangulaire chargé de 3 vases avec anse et trepied. Légende:
«  †. S. HEMERI. CHENARD...... »
La gravure est très heurtée et grossière.
Archives Nationales S. 5499, A, n° 8, non inventorié par Douët d'Arcq.

22. — Hélisende de Houdouene, 1257

Hélisende de Houdouene, 1257
Hélisende de Houdouene, 1257

Sceau ogival décoré d'une branche avec feuilles et deux trèfles raide et très maigre. La légende commence au bas et à gauche:
On y lit:
«  †. S. HELISEN DE. DE HODOVENE. »
Archives Nationales S. 4999, n° 71, non inventorié par Douët d'Arcq.

23. — Guillaume Bocel, commandeur de Chartrain, 1273.

Guillaume Bocel
Guillaume Bocel, commandeur de Chartrain, 1273

Fragment de sceau rond, au centre un écu à la bande bordée, la légende toute brisée:
« ...VE.. R. »
Archives Nationales, S. 4977, n° 19, non inventorié par Douët d'Arcq.

24. — Robert de la Touche, curé de Saint-Matrice de Villemeux, 1275.

Robert de la Touche
Robert de la Touche, curé de Saint-Matrice de Villemeux

Fragment de sceau rond orné d'une fleur à 5 pétales doubles. Légende:
« ROBTI. PBE STI... »
Archives Nationales, S 4977 n° 4, non inventorié par Douët d'Arcq.

25. — Guillaume dit Sénéchal, 1275.

Guillaume dit Sénéchal, 1275
Guillaume dit Sénéchal, 1275

Sceau rond très barbare. Au centre un écu à la fasce chargée d'une barre, à 3 roses ou annelets:
« S. WIL... »
Archives Nationales, S. 4077, n° 4, non inventorié par Douët d'Arcq.

27. — Jean d'Ancises, 1283.

Jean d'Ancises, 1283
Jean d'Ancises, 1283

Sceau rond, écu à la croix recerclée d'un bâton en bande. Légende:
« † S.... DE. S. AN... ISES »
Archives Nationales, S. 5000 A, n° 17, non inventorié par Douët d'Arcq.

28. — Hues de Bouville, 1292.

Hues de Bouville, 1292
Hues de Bouville, 1292

Sceau équestre très artistement gravé. Le cavalier tient une épée et un bouclier, à la fasce chargée de 3 annelets, le cheval lancé au galop à droite est caparaçonné d'une housse armoriée tombant très bas en plis très tourmentés.
La légende dans un double grenetis porte:
« ... AGONIS DE... D... MILLIACO MILIT... »
Le contresceau porte dans un huit lobes un écu à la fasce chargée de 3 annelets avec cette légende:
« † C TR. HUG. DE BOVILLA. DNI. MILLIACI »
Archives Nationales, Douët d'Arcq, n° 243. Le n° 244 décrit un autre sceau du même, daté de 1303, dont l'encadrement est très ouvragé.

29. — Marie de Bouville, dame de Milly, 1292.

Marie de Bouville, dame de Milly, 1292
Marie de Bouville, dame de Milly, 1292

Sceau ogival, au centre une femme en longue robe collante tenant de la droite un gant, de la gauche un faucon ; dans le champ à droite les armoiries de son mari à gauche les siennes ; 3 coquilles, 2 et 1.
On lit tout autour:
« ... RIE DE BOVILLA DNE DE MILLIAC... »
Ce petit sceau est aussi très finement traité.
Archives Nationales, Douët d'Arcq, n° 1537.

30. — Le Temple de Mondoubleau, 1406.

Le Temple de Mondoubleau, 1406
Le Temple de Mondoubleau, 1406

Sceau rond, au centre la tête de saint Jean-Baptiste dans un plat à large bord gemmé; elle est entourée de deux quatre feuilles enlacés et remplis de 8 roues ; à l'intérieur un cercle de fleurs de lys, de la légende il ne reste plus que:
« (SIGILLUM) HOSPITALIS DE M(ONTE DU-BLELLI) »
Contresceau rond, au centre dans un trois feuilles à angles sortants un écu à la croix pattée, dans le champ trois coquilles.
« CONTRA SIGILON. »
Archives Nationales Douët d'Arcq, n° 9877.

31. — Jehan de Boys, commandeur, en Chartrain 1440-1453.

Jehan de Boys
Jehan de Boys, commandeur, en Chartrain 1440-1453

Petit sceau rond, écu penché, chargé d'une branche écutée à deux feuilles en chef.
Le heaume surmonté d'un aigle, l'écu soutenu de 2 lions assis. Légende:
« du Boys », en lettres gothiques.
Archives Nationales, Douët d'Arcq, n° 9940.
Sources: Abbé Charles Métais, Archives du diocèse de Chartres. Chartres 1902

Sigillographie du Cartulaire des Templiers d'Eure-et-Loir

Cartulaire d'Eure-et-Loir
Cartulaire d'Eure-et-Loir, par l'Abée Métais

Sources: Abbé Charles Métais, Archives du diocèse de Chartres. Chartres 1902

 

Haut-page

Licence Creative Commons
Les Templiers et Les Croisades de Jack Bocar est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas de Modification 4.0 International.
Fondé(e) sur une oeuvre à http://www.templiers.net/.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à http://www.templiers.net/.