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2. — Actes cartulaires
Introduction au cartulaire des Templiers de Montsaunès
Communication de Monsieur Charles HigounetLe cartulaire des Templiers de Montsaunès (1), objet de la présente publication, est conservé aux Archives départementales de la Haute-Garonne (2). Larchiviste du Grand Prieuré de Malte de Toulouse, doù il provient, le décrivait ainsi au XIIIe siècle: "un cayer en parchemin dans lequel on a mis pour mémoire plusieurs donnations faites aux Templiers de Monsaunès tant pour le chef lieu que pour les membres en dépendant. La première desdites donnations fut faite par le comte de Comenge et les autres par différens particuliers, dattées du dousième siècle" (3). Il se présente sous la forme dune petite brochure de parchemin mesurant 140 X 220 millimètres, protégée par une récente couverture de papier fort, beige. Il se compose actuellement de 22 feuillets répartis en trois cahiers comprenant respectivement 8, 8 et 6 feuillets. Le premier feuillet, qui a longtemps servi de couverture, est de lecture malaisée. Les deux premiers cahiers sont en bon état; le troisième est par contre fort endommagé; il devait originairement se composer, comme les deux autres, de 8 feuillets; les deux feuillets centraux ont disparu ; lactuel folio 20 manque presque entièrement ; du folio 21 ne reste que la moitié supérieure et le folio 22 est déchiré dans son coin inférieur droit. Les feuillets ne portent aucune trace de foliotation ou de pagination anciennes (4).
Le parchemin des trois cahiers est identique ; cest une peau assez grossière. Le texte est écrit sur les deux faces, avec des marges denviron 10 à 20 millimètres. Les pages sont réglées à la pointe sèche. Lencre est généralement restée très noire. Presque toutes les pièces forment un alinéa. Un titre très bref, donnant le nom de lauteur de lacte, tracé à lencre rouge soit à la fin de la pièce précédente, soit dans la marge (5) accentue cette division en paragraphes. La première lettre de chaque acte est également écrite à lencre rouge. Il ny a naturellement aucune numérotation ancienne (6).
Lécriture est uniforme dun bout à lautre du manuscrit. Apparemment, le cartulaire est lœuvre dun même copiste et il a été tracé, sans doute, dans un laps de temps relativement court. Les caractères de cette écriture et la date de la plus récente pièce du recueil, 1193-1194 (nº 6), font placer sa rédaction à cheval sur la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle. Le rédacteur pourrait bien être le "Bernardus Barrera" dun acte de janvier 1213 (n. st.) du fonds de la commanderie de Montsaunès (7), scribe dont la main se rapproche beaucoup en effet de celle du cartulaire. Rien dans le corps du travail ou extérieurement à lui ne permet de dire en quelles circonstances les Templiers firent établir cette transcription. Aucune règle ne paraît avoir présidé à la distribution générale des 98 pièces que contient aujourdhui le cartulaire: ni ordre chronologique, ni classement par commandeurs, par auteurs de donations ou par localités. On ne distingue ça et là que quelques ébauches de rapprochement: chartes comtales en tête du recueil (nos 1, 3, 5), actes reçus par les commandeurs Guilhem de Garrigue (Nº 12-26, 28-31, 4046) et Auger de Cun (Nº 63-75), titres de la maison de Saint-Sirac (nos 87-95) (8).
Mr. Du Bourg a déjà utilisé le cartulaire des Templiers pour écrire le chapitre sur la commanderie de Montsaunès de son "Histoire du Grand Prieuré de Toulouse" (9); S. Mondon a aussi beaucoup pratiqué notre manuscrit. Mais le premier de ces deux auteurs sest contenté dune vue rapide et superficielle et le second na tiré de ses papiers, conservés actuellement aux Archives de la Haute-Garonne, quun article très
Général (10). Si notre publication ne révèle donc pas un document inconnu, elle met intégralement à la disposition de tous un texte important pour lhistoire médiévale des pays pyrénéens, pour lhistoire du Temple et, dune façon générale, pour lhistoire sociale et économique.
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Du point de vue paléographique le petit cartulaire des Templiers commingeois ne présente pas de particularités remarquables. Sa lettre, soignée et assez régulière, est celle de tous les manuscrits méridionaux du début du XIIIe siècle (11). Ses abréviations ne sortent pas du répertoire ordinaire de cette époque. Les sigles ne sont guère employés que pour abréger les noms propres de personnes, et encore sont-ils souvent accompagnés de signes spéciaux ou de lettres suscrites (12). Lusage de labréviation par suspension est également assez peu habituel. La contraction et lemploi de signes conventionnels sont les procédés les plus courants (13). Lutilisation des chiffres romains nappelle aucune remarque. Pour les corrections, enfin, le scribe a utilisé les ratures (nº 32), le grattage (nº 62) et les additions en marge (nos 39, 41).La chronologie des actes du recueil pose, par contre, une série de délicats problèmes et offre des conclusions dune portée générale. Des 98 pièces du cartulaire, 34 seulement possèdent des éléments chronologiques. Le détail et le groupement de ces éléments sont eux-mêmes très variables (14). Le millésime nest indiqué que dans 29 actes, et une date complète, par an, mois, quantième et férie, ne se trouve que dans 20 pièces. Dans ce cas la détermination du jour par lâge de la
lune est la plus fréquente, celle par le quantième julien ou par le calendrier liturgique, lexception; de même, dans la désignation du jour de la semaine, le système par féries lemporte sur les noms hérités de lAntiquité. épacte et concurrent ne sont donnés que dans des cas particuliers: série dactes de 1179, sans doute du même scribe (Nº 19, 57, 58, 59); acte du 25 mars, premier jour de lannée 1168, (nº 94). Les éléments onomastiques manquent rarement dans les dates ; ce sont les noms du comte et de lévêque de Comminges pour les actes qui touchent à des terres ou à des personnages de la mouvance des Bernard et du diocèse des Convènes (15), les noms du comte et de lévêque de Toulouse pour ceux qui touchent à la mouvance raimondine 16) (nos 63, 64, 92, 94) ou qui ont été écrits par le scribe Guilhem de Barcoudan (nos 62, 94) ; cest aussi le nom du roi de France, dont on ne remarque labsence que dans la série dactes de 1179, déjà signalée, omission par ignorance ou abstention dans lincertitude du nom à tracer à cette époque (17) ? Lindication du lieu où lacte a été conclu fait au contraire généralement défaut ; mais lorsquelle existe, elle est alors très précise (18).
Les questions particulières soulevées par la datation des pièces du cartulaire sont traitées en note de la publication de chacune delles. On ne sera pas sans remarquer le grand nombre de cas où les divers éléments chronologiques sont en discordance ; on verra cependant que, la plupart du temps, ces discordances ne proviennent pas derreurs de comput, mais de fautes de copie. Pour les pièces non datées, nous nous sommes appuyés, pour proposer un ou plusieurs millésimes, tantôt sur la comparaison avec les actes ayant une date sûre, tantôt sur la chronologie des maîtres du Temple de la baillie de Toulouse, tantôt sur celle des commandeurs de Montsaunès qui ressort de létude du cartulaire lui-même, tantôt enfin sur lindication de la présence de certains personnages dans le corps du texte. Dans le cas de la datation par le nom du commandeur, nous nous sommes néanmoins abstenus décrire tout millésime dapproche pour les actes reçus par Guilhem de la Garrigue qui paraît avoir été par deux fois précepteur (1177-1179 et vers 1184) et nous navons indiqué quune date limite antérieure pour ceux du préceptorat dAuger de Cun (après 1180).
En tout cas, tous les actes datés sinscrivent strictement dans la seconde moitié du XIIe siècle entre les millésimes 1156 (nº 41) et 1193 (nº 6). La pièce nº 43, donnée par Du Bourg et Mondon comme la plus ancienne du recueil, et par là de lhistoire de la commanderie, savère être, à la démonstration, non pas de 1142 mais de 1192. Pour les pièces enfin dont la date est réduite au seul millésime, nous avons conservé ce millésime en ancien style, car nous ignorons lequel des calculs, pisan ou florentin, de lAnnonciation employait le scribe de loriginal.
Les actes du cartulaire dont les éléments chronologiques sont suffisants pour permettre les vérifications nécessaires font en effet apparaître, dans la région pré-pyrénéenne du Comminges où se trouve Montsaunès, concurremment lemploi du calcul pisan et du calcul florentin de lannée de lAnnonciation (19). Ainsi les dates des pièces Nº 62 et 94 dont les originaux ont été écrits tous deux par le scribe Guilhem de Barcoudan sont établies suivant le calcul pisan. De fait les éléments de la première:
"mense madii, feria II, luna XXV... anno ab incarnatione Christi Mº Cº LXº VIIIIº", concordent pour le lundi 6 mai 1168 (n. st.).
Et ceux de la seconde:
"mense marcii feria IIº, VIIII kalendas aprilis, luna XII epacta VIIII concurrentes I... anno ab incarnatione Christi Mº Cº LXº VIIIIº, pour le lundi 25 mars 1168 (n. st.) (20).
Mais dautre part la date de la pièce nº 83, "in die Ramis palmarum... anno ab incarnatione Christi Mº Cº LXº Iº", élimine lemploi du style pisan, puisque les Rameaux étant tombés en 1160 (n. st.) le 20 mars et en 1161 (n. st.) le 9 avril, lannée pisane 1161 na pas eu en effet cette fête dans son calendrier. La concordance des éléments chronologiques joue également en faveur du calcul florentin pour les pièces nos 36, 51, 61, 63, 64 et 77 (21).
Du point de vue de la diplomatique, notre cartulaire présente une transcription, plus ou moins intégrale ou fidèle de notices plus ou moins développées. Beaucoup de pièces ne sont, en réalité, que de courtes analyses dactes dont le copiste na gardé de la teneur que lauteur, lobjet et les témoins (22). De quelques actes transcrits, nous avons la chance de posséder encore les originaux (Nº 7, 20, 32, 41, 77, 85) ou des copies contemporaines. Par lédition de ces originaux et par les variantes de ces différentes copies, que nous donnons à la suite du texte du cartulaire, on se rendra compte des libertés prises par notre scribe. Souvent même il appert que la transcription sest accompagnée dune traduction latine des originaux rédigés en gascon (23). Il va sans dire que, dans ces conditions, on ne peut tirer quun faible parti de létude diplomatique de la teneur des pièces. La structure en apparaît dailleurs très simple. Linvocation est rare "In nomine Domini" (Nº 7, 41, 43) ou "in Dei nomine" (Nº 35, 66, 96, 97). Cest le plus souvent par une notification du type "Sciendum est quod, Notum sit omnibus..." ou "Verum est quod" que débute le discours. Exposé très réduit et dispositif se partagent à peu près à égalité entre les formes subjectives et objectives. Lénoncé des témoins précède presque toujours la date, lorsquelle existe. Vient enfin la mention du scribe, N... scripsit (24).
Le latin de notre document est une langue barbare qui calque, lorsquelle ne les traduit pas, les tournures, les locutions et les termes de la langue parlée (25). Son emploi montre néanmoins la fidélité à la tradition de la rédaction en latin. Souvent à court de vocabulaire, scribes ou copiste passent dans le même acte du latin au gascon (26) ; les noms de personnes et les noms de lieux-dits étaient évidemment pour eux les plus dangereux écueils, aussi ces noms sont-ils le plus souvent donnés en langue vulgaire et avec des graphies très variables.
Lindex des noms propres placé à la fin de la publication de ce texte en montrera la richesse en noms de personne. Les noms simples y sont rares, les noms doubles à peine plus nombreux; les dénominations les plus fréquentes sont formées par un nom et un surnom, sobriquet ou nom de lieu ou de terroir. Des noms, nous ne signalons expressément que celui, très local, de Vidian (nº 40).
Parmi les surnoms, on relèvera Alegre, Anuler, Archer, Bafet, Baron, Barrau, Barrera, Blanc, Bocher, Bonet, Corb, Cosa, Duran, Escarrer, Estard, Faber, Focal, de Furno, Griu, Gros, Lamera, Lubet, Marron, Mor, Penavaira, Roi, Salner, Salvat, Serbat, Tineosus, Vacca, Veler, Vilan, surnoms qui, pour la plupart, sont alors en train de devenir héréditaires.
Les noms dorigine géographique groupent 40 % environ de lensemble (27). Ils ne font pas encore apparaître au XIIe siècle dans la petite région qui nous occupe, de déplacements importants de population. Beaucoup de personnages portent le nom des lieux mêmes quils habitent.
La liste des toponymes révélés dans le cartulaire est moins longue que celle des noms de personne. Elle intéresse surtout les lieux-dits des alentours immédiats de Montsaunès et de Salies-du-Salat avec quelques échappées en Castillonnais et dans la plaine entre Martres et Saint-élix. Les noms de plusieurs villages commingeois et castillonnais et dimportantes communautés des pays pré-pyrénéens sy rencontrent en outre. Lidentification de ces noms a été faite pour autant et avec toute la précision quil a été possible de faire.
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Les renseignements que lhistoire locale et générale peuvent tirer de ce recueil danalyses et de transcriptions des premiers actes du chartrier de Montsaunès sont aussi nombreux que variés.Le cartulaire est, évidemment, dabord la source principale de lhistoire primitive de la commanderie. A défaut dune charte de fondation ou dun acte montrant linstallation des chevaliers à Montsaunès même, la pièce nº 41, et son original de 1156 (28) est le point de départ de cette histoire. La seconde moitié du XIIe siècle a vu la maison sorganiser et se constituer un noyau de biens fonciers et de droits déjà considérable. Les commandeurs, précepteurs ou maîtres (29) qui ont dirigé son administration pendant la période comprise entre les dates extrêmes du cartulaire ont été:
1161, août 1165, mai: Pierre Berenger.
v. 1165 — Pierre de Toulouse.
v. 1165-1168 — Arbiel de Plana silva.
1170, août — Guilhem de Toulouse.
v. 1175-1176 — Odon de Bazus.
v. 1176-1177 — Arnaud At dAriels.
1177, novembre — 1179, septembre — Guilhem de Garrigue.
1180, janvier — 1184 — Auger de Cun.
v. 1184 — Guilhem de Garrigue.
1184-1193 — Auger de Cun.
En outre Arnaud de Martres en 1169 et Géraud de Tézan en 1175 administraient la petite maison de Saint-Sirac. Le nombre des frères placés sous les ordres de ces commandeurs ne paraît pas, à considérer les mentions de témoins des actes, avoir été bien élevé (30). Un chapelain assurait le service de léglise du Temple (31).
Les biens et les droits acquis par les Templiers pendant cette première partie de leur histoire se situent à Montsaunès et dans ses environs, Bartère, Castans, Vidalets, Figarol, Sainte-Mayronne-de-la-Pujole, à Saint-Martory et, sur la rive gauche de la Garonne, à Lafitte et à Carrole, à Salies et dans la vallée du Salat, à Couts sur le versant nord du massif dAusseing, à Canens dans le Terrefort, en Castillonnais enfin (32).
En tête des bienfaiteurs, le rédacteur du cartulaire a placé lui-même les comtes de Comminges Dodon et Bernard IV. Les seigneurs de Montpezat, dont les ruines du château se dressent encore, face à Montsaunès, au défilé de la Garonne entre Saint-Martory et Mancioux, furent avec eux les plus généreux; on trouve ensuite les seigneurs de Roquefort, les Bartère, les Couts, les Aspet, les Martres, les Tersac, les prieurs de Saint-Martory (voir carte).
Les moyens dacquisition, daprès les pièces de notre cahier, se répartissent en quatre catégories: cessions gratuites, achats, donations à titre onéreux, engagements. On compte une quarantaine des premières; en faisant ainsi une aumône plus ou moins importante, certains personnages entraient eux-mêmes parfois dans lOrdre soit comme frères, soit comme donats (Nº 1, 41, 58, 62).
Les achats proprement dits sont peu nombreux. Les "abandons rémunérés" constituent le plus fort lot: 44 actes. Ils affectent la forme de mutuelle donation (33). Les Templiers acquittaient le prix de la concession soit en espèces, soit, assez souvent, en donnant un cheval, une jument, un bœuf, une vache ou une charge de grain. Resterait à savoir si ces contrats ont eu un effet perpétuel ou si, au contraire, ils nont pas servi, avec les engagements, de moyen détourné pour opérer des emprunts. Ils semblent, en tout cas, indiquer lorientation de la maison de Montsaunès vers lélevage et le commerce du bétail (34).
Le cartulaire de Montsaunès est aussi une des sources les plus importantes de lhistoire du Comminges à la fin du XIIe siècle. Pour ce pays pyrénéen, ignoré par les textes narratifs et dont les documents antérieurs au XIIIe siècle sont si rares, les quelques aperçus quil donne des hommes et des événements sont précieux. Ainsi nous montre-t-il tous les personnages de la lignée comtale de Comminges:
Dodon, dit de Samatan, appelé aussi Bernard (Nº 1, 3, 60, 61, 76, 97) ;
Bernard IV, son fils aîné, successeur dans le comté (Nº 1, 2, 5, 24, 29) et comte de Bigorre en 1192 du chef de sa première femme (nº 43) ;
Roger, vicomte de Couserans (nº27) ;
Fortanier qui épousa lhéritière dAspet (nos 1, 11).
La pièce nº 1, surtout, fixe, avec lentrée de Dodon au Temple, une articulation essentielle de lhistoire du comté (1176). A son lendemain, on voit le jeune Bernard IV, neveu de Raimond V (Nº 2, 5), et le comté confiés à la garde dun parent éloigné, Guilhem dAure, "custos comitatus" (nº 80).
Quelles intrigues et quels événements cela a-t-il caché ? (35).
Dans nos textes saperçoivent également les débuts de ladministration du comté, avec Sanche de Salies comme bayle du comte (nº 66), ainsi que limprécision de ses limites dans la région de Martres (nº 11).
Il nest pas, non plus, une des grandes familles féodales du Comminges et des pays voisins qui nait laissé son nom dans le cartulaire: Aure, Aspet, Barbazan, Benque, Castillon, Ciadoux, Francazal, Labarthe, Larroque, Martres, Mauléon, Montpezat, Pointis, Roquefort, Saint-Béat, Tersac. Ainsi peut-on, à son aide et en combinant ses mentions avec celles de quelques autres documents, reconstituer lenchevêtrement généalogique des générations de ces hobereaux, contemporaines de Louis VII et de Philippe Auguste.
Léglise de Comminges a également sa place dans le recueil. Nous ninsistons pas sur lintérêt chronologique que présente lindication du nom des évêques dans les dates des actes. Trois prélats du siège des Convènes sont cités dans les pièces ci-dessous: Arnaud-Roger Ier, Arsius Daujon, Raimond-Arnaud. Le premier a disparu, savons-nous, le 6 mars 1177 (36). Le cartulaire appelle le second, Assivus, Arsitus Daujon ou Arsivus dAlbino; son nom apparaît dès le mois de novembre 1177 (Nº 23, 28); la pièce nº 66 le donne encore comme évêque en mai 1190, mais le copiste peut avoir commis une erreur de millésime. Le troisième, connu généralement sous le nom de Raimond-Arnaud de Labarthe, porte dans la pièce nº 43 celui de Raimond-Arnaud de Volvestre. Relevons encore dans cette rubrique les mentions de labbaye de Bonnefont et des prieurés de Martres, de Saint-Martory et de Roquefort, ce dernier desservi par un moine dAlet.
Lhistoire sociale et lhistoire économique nont pas moins à prendre, enfin, dans les chartes des Templiers que lhistoire régionale. On trouvera surtout dans ces chartes de précieuses indications sur la condition des personnes. Combien, par exemple, sont intéressantes les cessions de serfs et les autorisations de formariage que contient le recueil (Nº 6, 70). La protection du Temple paraît avoir été recherchée puisquun serf dArnaud Bafet de Montpezat nhésitait pas à verser à ce dernier trente sous morlaas pour la donation de sa femme et de ses enfants aux Chevaliers (nº 35). Mais entre ces non-libres et les hauts barons il faudrait préciser la gamme des conditions de tous les personnages mis en avant dans les actes. Létude de la condition des terres puisera, de même, dans les contrats que nous publions dutiles informations.
Plus que la condition juridique des terres, la structure sociale du sol nous paraît dailleurs poser ici un intéressant problème, celui du "casal". Sans aucun doute le mot "casal" ne désigne dans les actes du cartulaire ni une maison, ni un enclos, ni un jardin, ni un terrain à bâtir, ni une pièce de terre quelconque. Le "casal" de cette région sous-pyrénéenne semble bien être au XIIe siècle une exploitation agricole familiale, comprenant des terres et des bâtiments, définie le plus souvent à la fois par un nom de personne et un nom de lieu (37). On verrait dans cette exploitation lunité de tenure paysanne. Mais, sur ce point encore, le cartulaire ne peut être que lamorce dune enquête (38).
Les cultures quenregistrent nos documents sont uniquement celles des grains, froment, millet et avoine, et de la vigne. La pièce nº 11 indique dans la région de Martres un enclos où céréales et vigne étaient associées, "vinea cum blad intus claus". La mesure agraire parfois employée, était le journal (39) ; la mesure de capacité, aussi bien pour les grains que pour le vin, le setier; il nest fait quune fois allusion à une mesure locale, celle de Martres (nº 41) (40). Tous les prix sont évalués dans les actes commingeois de cette époque en monnaie de Morlaas, par sous et deniers (41).
Il nest pas jusquà larchéologie locale et à lhistoire littéraire qui ne puissent glaner quelque chose dans le cahier des Templiers. La pièce nº 27, "Hoc fuit factum ante hostium ecclesie Montis Salnensis", montre ainsi que la petite église romane, seul vestige de la Commanderie, était déjà construite vers 1180 (42). La pièce nº 81 évoque le château de Montpezat. La maison de Saint-Sirac, les bâtiments claustraux de Saint-Gaudens, la petite chapelle de Sainte-Mayronne au bord du Salat, léglise Saint-Pierre de Carrole près dAurignac sont autant de monuments encore que lon rencontre au détour dautres pièces. Enfin le "Guillelmus de Marcabeu" de lacte nº 94 était-il le troubadour gascon Marcabrun ? (43).
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Les remarques et les renseignements que nous avons placés en tête de la publication de ce petit cartulaire ne sont nullement exhaustifs; ils ne visent quà indiquer des ordres de recherches et ne sauraient en aucune manière suppléer létude des textes eux-mêmes. Le cartulaire ne peut dailleurs être bien souvent quun point de départ et il ne prendra toute sa valeur que confronté et complété avec les autres documents du riche fonds darchives de la commanderie et avec les documents contemporains dautres institutions commingeoises (44).Sources: M. Charles Higounet — Bulletin Philologique et Historique, (jusquà 1715) — Comité des Travaux Historiques et Scientifiques — Années 1955 — 1956. Presses Universitaires de France — 1957.
Notes
1 — Montsaunès, Haute-Garonne, canton de Salies-du-Salat, arrondissement de Saint-Gaudens.2 — Arch. dép. Haute-Garonne, H, Malte, Montsaunès, I. I. — Indiqué par H. STEIN, Bibliographe générale des cartulaires français (Paris, 1907), nº 2599 et par M. DESSUBRE, Bibliographe de lOrdre des Templiers (Paris, 1928), nº 164.
3 — Arch. dép. Haute-Garonne, H, Malte, Inventaire, nº 101, p. 1.
4 — La foliotation que nous indiquons dans cette publication est établie daprès létat actuel du manuscrit.
5 — Ces rubriques sont reproduites plus bas en petites capitales.
6 — Une numérotation des pièces a été tracée au crayon il y a quelques années par S. Mondon. Cest celle que nous reproduisons.
7 — Arch. dép. Haute-Garonne, H, Malte, Montsaunès, I, 6.
8 — II nous a semblé préférable de conserver dans cette édition, malgré son apparence arbitraire, lordre des pièces du cartulaire lui-même, plutôt que de lui substituer un classement chronologique qui naurait pu être rigoureux et qui aurait obligé, pour les recherches, à la gymnastique dun tableau de concordance.
9 — M. Du BOURG, Hist. du Grand Prieuré de Toulouse (Paris-Toulouse, 2e éd. 1883), publie en pièces justificatives les nos 1, 5 et 6.
10 — MONDON, Les possessions des Ordres de Saint-Jean de Jérusalem et du Temple dans le Couserans et le Comminges, dans Revue de Comminges, t. XXVII, 1912 et XXXI, 1916. — La commanderie de Montsaunès a fait, en outre, lobjet dune courte notice dE. G. LéONARD, "Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317)". Paris, 1930, p. 79-80.
11 — On la rapprochera, par exemple, de celle du fragment de cartulaire de labbaye dEaunes (Bibl. nat, Ms. latin 11 012).
12 — Ainsi "Willelmus" sabrège soit W., soit W9, "Bernardus" soit B., soit b barré; de même, on trouve presque toujours Christi abrégé Xi.
13 — On retiendra en particulier la contraction archaïque "oma" pour "omnia", au lieu du classique "oia"; "ee" pour "esse"; la fréquence de lemploi du signe final 9, "us", qui devient "s" dans certains cas ; lusage de la ligature et dans quelques pièces pour la conjonction et (Nº 66, 69, 80, 81).
14 — Répartition des indications chronologiques dans les pièces du cartulaire: dates par mois 1; mois et férie 2; mois, férie, lune 1; année 4; année et mois 1; année, mois, férie, 4; année, férie, lune 4; année, mois, férie, lune 13; année, mois, férie, quantième julien 1; année, mois, férie, lune, quantième julien 1; quantième daprès une fête liturgique 1; année et fête liturgique 1; épacte 5; concurrent 1.
15 — En effet, avant de sappeler Saint-Bertrand-de-Comminges, la ville a dabord porté le nom de Lugdunum Convenarum (Lyon des Convènes).
Son histoire a commencé bien avant la conquête de la Gaule par Jules César.
Après une longue période de prospérité quattestent les recherches archéologiques contemporaines, la cité fut rayée de la carte politique de la Gaule mérovingienne et franque. Mais la vie recommença heureusement sous la houlette de saint Bertrand, évêque de Comminges (1083-1123). Usant de son autorité seigneuriale — il appartenait à la famille des comtes de Toulouse — il mit toutes ses forces dans la lutte pour la pacification et lévangélisation de son diocèse.
De la cathédrale et du cloître quil reconstruisit, ne subsistent plus que quelques éléments. En effet, dès la seconde moitié du XIIe siècle, ses successeurs les rebâtirent presque entièrement. Cest avec lépiscopat dun autre Bertrand, mais cette fois originaire de Guyenne, puisquil appartenait à la famille de Got, que la cathédrale prit son visage actuel.
Devenu pape sous le nom de Clément V, en 1305, il ne cessa de manifester son intérêt pour Saint-Bertrand-de-Comminges et se préoccupa dagrandir vers est et délargir le chevet de la cathédrale.
Séduit par les splendeurs de larchitecture gothique, il opta pour une abside à cinq chapelles rayonnantes reliées à la nef romane par quatre absidioles groupées, deux au nord et deux au sud, le long de la partie droite du chœur actuel.
Sources: Jean Rochacher — Eglise Catholique en Haute Garonne. Diocèse de Toulouse.
16 — http://www.genealogie-aveyron.fr/spip.php?article517 Genealogie Aveyron, Il y a beaucoup dautres pages.
17 — Nous rappelons en effet quen 1179, Louis VII, malade, associa son fils Philippe et que le couronnement du jeune prince, prévu dabord pour le 15 août, eut lieu le 1er novembre.
18 — In capitulo Sancti Gaudencii (nº 5), apud Bonum fontem (nº 7), ante portal de manso Sancti Gaudenzii (nº 8), ad Caseras (nº 11), ante ecclesiam beati Petri de Caraola (nº 12), civitate Tarvie et ad Tarbam (nos 23, 28), coram monasterio Sancti Gaudencii et ante domum Sancti Gaudencii (nos 24, 29), ante hostium ecclesie Montis Salnensis (nº 27), ante hostium ecclesie de Martras (nº 47), Sancto Gaudencio (nº 77), ad Montpesad ante solium de Matfre (nº 81), in comonia ante la meseleria Sancti Martori (nº 82), ad Castilionem (nº 85).
19 — On rappelle que le calcul pisan faisait commencer lannée le 25 mars qui anticipait de 9 mois et 7 jours sur notre calendrier et que le calcul florentin la faisait au contraire commencer le 25 mars qui suit notre 1er janvier.
20 — Avec une légère erreur de copiste, VIIII pour VIII kalendas.
21 — Nous avons déjà noté lemploi du style pisan dans la grande charte de Saint-Gaudens de 1202 (Revue de Comminges, 1946, p. 79-80). Dautres chartes montrent encore la diffusion de son emploi en Comminges au XII-XIIIe siècle: CH. HIGOUNET, Le comté de Comminges, de ses origines à son annexion à la couronne (Toulouse-Paris, 1949), note préliminaire concernant la chronologie, p. LIII-LVIII. Lusage florentin, et toulousain, du 25 mars était néanmoins le plus répandu dans le comté.
22 — On comparera sur ce point avec le Cartulaire du Temple de Vaux, publié par R. DELACHENAL (Paris, 1897).
23 — Le texte publié ci-dessous est toujours celui du cartulaire. Les originaux qui subsistent sont édités à la suite des pièces, soit intégralement en petits caractères, soit sous forme de variantes. Nous avons préféré ce procédé à celui qui consiste à substituer le texte de loriginal à celui du cartulaire; il rompt moins lunité de la publication et il permet néanmoins de faire toutes les comparaisons utiles entre le document original et sa transcription. Nous avons également reproduit à la suite des pièces les copies gasconnes contemporaines inédites ainsi que les variantes des autres copies. La lettre A est réservée aux originaux; les lettres B et C désignent diff@?rents groupes de copies, dont celle du cartulaire.
24 — Signalons ici lintéressante formule du nº 22: "dictante Poncio supradicto et Raimundus Garsia de Castans scriptor scripsit".
25 — On relèvera entre autres: "ante baiulus tolosannis" (nº 11), "suo fini" (nº 28), "totam honorem quem" (nº 34), "redirigissent" (nº 46), "de hominis etfeminabus...bona fides" (nº 57), "calamaverunt" (nº 62), "vidente" (nº 80)...
26 — Par exemple: "per comprar ni per vendre (nº 1), ante portal de manso (nº 8), e ssi pleit, si abiia, deu dar (nº 10), que est aperra (nº 31), laguad de la mola (nº 51) ad capud dipsa pesiera molendini (nº 55), padoentz...boschs et aiguas (nº 58), dedit Maria a moler Bernardo (nº 70), in comonia ante la meseleria (nº 82), terras de las ribages molendini (nº 86).
27 — R. CORRAZE, Un pouillé commingeois du XIVe siècle, Paris, 1939, p. 4-5, a relevé la même proportion dans le pouillé du diocèse de Comminges en 1387.
28 — Arch. dép. Haute-Garonne, H, Malte, Montsaunès, I, 2.
29 — Commandeur, précepteur et maître sont employés indifféremment dans nos textes; léquivalence de ces titres a déjà été signalée par CH. PORTAL et E. CABIé, Cartulaire des Templiers de Vaour (Albi, 1894), p. XII-XXI.
30 — On sait que la règle du Temple fixait à lorigine ce nombre à quatre ; il ne semble pas avoir été de beaucoup dépassé à Montsaunès avant le XIIIe siècle.
31 — P. de Alaran (nº 11), A. Guilhem (nº 16).
32 — Pour le détail voir lindex des noms de lieux.
33 — Cest pour distinguer ces tractations des ventes proprement dites que nous avons adopté dans lanalyse des pièces de ce genre la formule: "donation... contre..." La contrepartie est accordée par les Templiers "pro caritate". On rapprochera cette expression de celle déjà signalée par Du GANGE (glossaire vº Caritas, 5).
34 — Orientation que confirmerait bien la bulle dAlexandre III à lévêque et au chapitre de Comminges, du 10 mai 1170, accordant la protection apostolique au bétail des Templiers (Arch. dép. Haute-Garonne, H 99, nº 1), éd. W. WIEDERHOLD, "Papsturkunden in Frankreich", t. VII (Gottingen 1913), p. 129-130.
35 — Nous renvoyons pour tout cela à notre livre Le comté de Comminges, p. 69 et suivantes.
36 — Gallia Christ., t. I, col. 1096; II nonas martii (J. CONTRASTY, Hist. des évêques de Comminges, Toulouse, 1940, p. 129, donne, par erreur, 26 février).
37 — Casal de Garsia Tora de Salinas (nº 1); casal W. Duran de Sancto Martino (nº 3), casal de Sancio milite dOdrecen (nº 10), casal de Suidalens ad Podiolam cum suis pertinenciis (nº 16), casal Martini Baioc apud Puiolam (nº 22), casal Amelii Sancti Quintini (nº 23), casal Guillelmi de Caraola et homines et feminas et totas suas pertinentias (nº 77), casal dels Pagesencs tam in hominibus quam in mulieribus et in omnibus rebus ipsius casali (nº 80), casal Guielmi de Figarol et homines et feminas et omnia iura (nº 81), casal de lohanne de Semeag et de Amelio suo fratre cum omnibus pertinenciis (nº 85), casal qui est apud Puiolem qui vocatur Pétri Grimald (nº 96).
38 — Voir CH. HIGOUNET, Le comté de Comminges, p. 429.
39 — Le journal des cantons de Salies, Saint-Martory, Aspet et Cazères variait au XVIIIe siècle entre 28a, 45 et 37a, 93.
40 — Le setier de Salies-Saint-Martory variait à la même époque entre 1 hectolitre, 39 et 1 hectolitre, 41, celui de Martres-Cazères valait 1 hectolitre, 11.
41 — Voici quelques prix relevés dans les pièces du cartulaire: un cheval, 15 sous (nº 16), 30 sous (nº 26) ; deux chevaux, 40 sous (nº 19) ; une jument, 30 sous (nº 17), 10 sous (nº 30), 20 sous (nº 31) ; 2 setiers de millet, 3 sous (nº 31) ; 3 émines de blé, 3 sous (nº 33) ; un muid de froment, 24 sous (nº 59).
42 — Voir notre note "Trois dates relatives aux origines de la commanderie et de léglise de Montsaunès", dans Revue de Comminges, t. LXV, 1952, p. 50-53.
Sur léglise elle-même, consulter:
Du MEGE, Notes sur quelques monuments de lordre de la milice du Temple et sur léglise de Montsaunès, dans Mémoire Société archéologique Midi, t. V, 1841-1847, p. 187-222 ;
CENAC-MONCAUT, Voyage hist. et archéologique dans lancien comté de Comminges, Paris-Tarbes, 1856, p. 77-80;
A. et P. LESPINASSE, Les églises romanes et gothiques du Comminges, dans Revue de Comminges, t. XXIX, 1914;
L. DUTIL, comm. Société archéologique du Midi de la France (février 1946).
43 — S. MONDON, Doù était originaire Marcabru Panperdut, troubadour gascon du XIIe siècle ? Dans Revue de Comminges, t. XXXVII, p. 153-160; ANGLADE, Est-ce Marcabrun ? Dans Annales du Midi, 1925-1926, p. 348-362.
44 — Pour notre part, cartulaire et archives de la commanderie de Montsaunès et de ses membres ont été la source essentielle dune grande partie de notre livre Le comté de Comminges, de ses origines à son annexion à la Couronne.
Sources: M. Charles Higounet — Bulletin Philologique et Historique, (jusquà 1715) — Comité des Travaux Historiques et Scientifiques — Années 1955 — 1956. Presses Universitaires de France — 1957. BNF
2 — Les actes du Cartulaire de Montsaunès. Top
11176 mars-mai, lundi. — Montsaunès
Entrée de Dodon, comte de Comminges, au Temple de Montsaunès.
Don par le même aux Templiers de divers casals, de ses droits sur les montagnes de Couserans et de la franchise de leude sur toutes les terres de ses fils et de ses frères.
2
vers 1182
Don par Bernard IV, comte de Comminges, aux Templiers de ses terres de Fulsed, situées entre Castans et Figarol, contre 450 sous morlaas.
Cette pièce est probablement de la même époque que la donation du même Bernard aux Templiers de ses droits sur Figarol, dimanche, novembre 1182 (Archives departementales de Haute-Garonne, H, Malte, Sainte-Mayronne, I, 30).
3
avant mai 1176
Don par Dodon, comte de Comminges, aux Templiers de ses droits sur diverses personnes.
4
Don par Matfre de Montpezat aux Templiers dun homme et dun casal.
5
1184 — Saint-Gaudens
Don par Bernard IV, comte de Comminges, aux Templiers, de ses droits sur la terre de Béraud [de Roquefort] et de Marthe de Saint-Gaudens.
6
1193
Don par Pons de Francazal aux Templiers, du passage et de lusage des herbages et des eaux dans son fief et permission accordée par le même aux femmes célibataires de ses domaines daller prendre mari dans ceux du Temple.
7
1167 — Abbaye de Bonnefont
Abandon par Guilhem de Montpezat aux Templiers du gage sur le fief de Tizac quil avait dAton dEscornebœuf et don par ce
dernier aux mêmes de sa personne et de ses biens.
8
1184 — Saint-Gaudens
Don par Béraud de Roquefort aux Templiers, de sa personne et de ce quil avait avec dame Marthe, sa tante, à Saint-Gaudens et sur la dîme de Latoue.
9
1180-1188
Don par Roger de Tersac, Adhémar et Guilhem Raimond, ses frères, aux Templiers de lusage des herbages dans toutes leurs
terres, contre un cheval.
10
Don par Béraud de Roquefort aux Templiers du casal de Sanche dAudressein, contre 82 sous morlaas.
11
Après 1180 — Cazères
Don par Arnaud Guilhem de Martres, son frère Roger et sa sœur Martine, aux Templiers dune vigne, contre 220 sous morlaas.
12
Saint-Pé de Carrole
Don par Austor de Montpezat aux Templieis dun champ, contre un cheval.
13
Don par Austor de Montpezat aux Templiers de deux champs, contre trois bœufs.
14
Vente par Guilhem de Carrole aux Templiers dune terre, pour 12 sous morlaas.
15
Vente par Bernard de la Lane et ses fils aux Templiers dune terre, pour 25 sous morlaas.
16
Contestation et transaction entre Garsie Arnaud, prieur de Saint-Martory, et les Templiers au sujet de la possession dun casal.
17
Don par Austor de Montpezat aux Templiers dun champ, contre une jument.
18
Don par Arnaud Bafet de Montpezat aux Templiers dun journal de terre.
19
1179, 21 juin, jeudi
Don par Bernard Alegre de Montpezat, sa femme et ses fils aux Templiers de diverses pièces de terre et de prés, contre deux chevaux.
20
Don par Austor de Montpezat aux Templiers de son casal de la Pujole, contre 240 sous morlaas.
21
Vente par Floriande de Bartère aux Templiers de trois champs, pour 8 sous morlaas.
22
Lundi après la Saint-Michel
Don par Sancia Vacca, veuve de Raimond Garsie de Montpezat, aux Templiers de 100 sous sur le casal de Martin Baioc à la Pujole.
23
1177, 19 novembre, samedi. — Tarbes
Don par Arnaud Bafet de Montpezat aux Templiers du casal dAmiel de Saint-Quintin en Ballongue.
24
1178, 4 juillet, mardi. — Saint-Gaudens
Don par Bernard IV, comte de Comminges, aux Templiers de ses droits sur le casal de Saint-Quintin.
25
Don par Guilhem de Bartère aux Templiers de deux terres, contre 10 sous morlaas ; une de ces terres étant engagée, la maison du Temple la libère pour 9 sous morlaas.
26
Don par Austor de Montpezat aux Templiers dune terre, contre un cheval.
27
Vers 1180 — Montsaunès
Don par Austor de Montpezat aux Templiers de ses droits sur une terre, contre un cheval, du froment et 60 sous morlaas.
28
1177, 19 novembre, samedi. — Tarbes
Don par Arnaud Bafet de Montpezat aux Templiers du casal de Saint-Quintin, à Galey en Ballongue.
29
1178, 4 juillet, mardi. — Saint-Gaudens
Don par Bernard IV, comte de Comminges, aux Templiers de ses droits sur le casal de Saint-Quintin, contre 60 sous morlaas.
30
Don par Vidal Tineosus et ses parents aux Templiers dune terre contre une jument.
31
Don par Bernard Anulier et son frère aux Templiers dune terre, contre une jument et deux setiers de millet.
32
1166
Abandon par Arnaud Bafet de Montpezat aux Templiers des droits quil avait sur les hommes de Carrole.
33
Vers 1161-1168
Don par Vidal Tineosus, sa femme, ses fils et sa fille, aux Templiers dune terre, contre trois émines de blé.
34
Vers 1161-1168
Vente par Pons Estard, prieur de Saint-Martory, aux Templiers de son fief de Sainte-Mayronne de la Pujole, pour 15 sous morlaas.
35
1175, 1er septembre, lundi ou 1176, 20 septembre, lundi
Cession de serfs par Arnaud Bafet de Montpezat aux Templiers.
36
1170, 17 août, lundi
Cession de serfs par Arnaud Bafet de Montpezat aux Templiers.
37
Don par Bertrand de Ganac aux Templiers de ses herbages au-delà du Salat, contre 10 sous morlaas.
38
Don par Sanche de Labarthe aux Templiers dun domaine abandonné.
39
1171
Accord entre Guilhem de Couts et les Templiers au sujet des dîmes de Couts.
40
Don par Bonhomme de Roquefort et Aner, son fils, aux Templiers dune terre.
41
1156, 28 juillet, samedi
Entrée de Raimond At dAspet au Temple de Montsaunès.
Don par le même aux Templiers de divers fiefs situés à Canens et à la Pujole et de lalbergue de léglise de la Pujole.
42
Vers 1179
Mise en gage par Guilhem de Couts aux Templiers de ses droits sur la dîme de léglise de la Pujole, pour 130 sous morlaas.
43
1192, 9 mai, samedi
Cession de serfs par Fortanier de Touille aux Templiers.
44
Don par Bernard Anuler aux Templiers dune terre contre 15 sous morlaas.
45
Don par Pierre Corvus aux Templiers dune terre, contre 15 sous morlaas.
46
Don par Arnaud Salbion, ses frères et ses sœurs, aux Templiers dune terre.
47
Après 1180. — Martres
Cession de serfs par Guilhem Arnaud de Larroque, sa sœur Marie et leurs enfants aux Templiers.
48
Après 1180
Don par Arnaud Bonet de la Salvetat, ses fils et ses filles aux Templiers de leurs tiers du moulin de la sauveté de Cabez.
49
Don par Vidal de Scassen aux Templiers du fief quil tenait de Raimond dAspet.
50
Don par Bonet de Rebaia lop et Pierre aux Templiers dun fief contre une vache.
51
1164, 22 février, samedi
Don par Pierre de Bartère, sa mère Sibille et son frère Guilhem aux Templiers de droits quils avaient sur un terroir, contre 60 sous morlaas.
52
Don par Austor de Montpezat aux Templiers des droits quil avait sur les champs et les dîmes de la Salsera, contre une jument.
53
Don par Guilhem de Bartère aux Templiers des droits quil avait sur les champs et les dîmes de la Salsera, contre 30 sous morlaas.
54
Don par Guilhem de Bartère aux Templiers dun journal de terre.
55
Don par Guilhem de Bartère aux Templiers de divers droits et terres près du moulin de Montsaunès, contre 40 sous morlaas.
56
1164, 6-27 juillet, lundi
Don par Guilhem Loup aux Templiers de son fief et de la dîme de Lafitte, contre la rente viagère de 5 sous morlaas.
57
1179, 21 juin, jeudi
Don par Pons de Montpezat et Pélegrin, son frère, aux Templiers de leurs droits sur la Pujole, contre 50 sous morlaas.
58
1179, 16 septembre, dimanche
Entrée de Bernard de Couts au Temple de Montsaunès. Don par le même aux Templiers dune terre et de tous ses herbages.
59
1179, 19 septembre, mercredi
Abandon par Arnaud Raimond dAspet aux Templiers de la redevance en avoine quil levait à Montsaunès, contre 44 sous morlaas et un boisseau de froment.
60
1175-1176, mars, vendredi
Cession de serfs par Adhémar de Pointis aux Templiers.
61
1165, 9 mai, dimanche
Cession par Guilhem Raimond de Larroque, son frère et ses sœurs aux Templiers de leurs droits sur Raimond de Lafitte et sa famille.
62
1168, 6 mai, lundi
Entrée de Raimond Guilhem de Couts au Temple de Montsaunès.
Don par le même aux Templiers de sa terre de Couts. Contestation et accord au sujet de cette terre, après la mort de Raimond Guilhem, contre Bernard de Couts et les Templiers.
63
1188, 3 août, vendredi
Don par Arnaud Guilhem de Martres, son frère Roger et sa sœur Martine, aux Templiers dune vigne, contre 25 sous.
64
1188, 4 août, jeudi
Don par Caubet de Ganac, sa fille Audiarde, Guilhem de Magnoac et leur famille, aux Templiers dune vigne, contre 16 sous morlaas.
65
Après 1180
Don par Guilhem Raimond de Larroque et sa sœur Marie aux Templiers de leurs droits sur les terres de Salsera, contre 40 sous morlaas.
66
1190, mai, vendredi
Abandon par Guilhem de Bartère aux Templiers de tout ce que lui-même, son frère et tous les membres de sa famille leur ont déjà donné ou vendu, contre 80 sous.
67
Don par Guilhem Blanc, son frère Sanche et Audiarde de Bartère leur mère, aux Templiers de tout ce quils avaient à Lafitte, contre 14 sous morlaas et demi.
68
Avant 1177
Abandon par Guilhem Loup de lIsle et son fils aux Templiers de leurs droits sur Raimond de Lafitte, contre 20 sous orlaas.
69
Après 1180
Cession de serfs par Guilhem de Bartère, sa sœur Floriande et leur famille, aux Templiers.
70
Après 1180
Autorisation de formariage accordée à une serve par Ermengarde de Figarol.
71
Après 1180
Cession de serfs par Bonhomme de Roquefort, son fils et ses frères, aux Templiers, contre 60 sous morlaas.
72
Après 1180
Cession de serfs par Pelegrin de Milans aux Templiers.
73
Après 1180
Cession par Matfre de Montpezat, ses fils et ses filles, aux Templiers de leurs droits sur deux serves.
74
Vers 1180-1185
Cession par Guilhem de Bartère et sa famille aux Templiers de leurs droits sur Bernard Escarrer, contre 30 sous morlaas.
75
Après 1180
Cession de serfs par Raimond Bernard de Cantios et son frère Guilhem At aux Templiers, contre 10 sous morlaas.
76
Vers 1164-1168, juillet, lundi
Don par Arsius de Montpezat aux Templiers, de deux hommes et dun casal. Contestation et accord au sujet de ce casal, après la mort dArsius, entre Pierre de Médols, sa femme Alamande et son fils Fortanier, et les Templiers.
77
1184, 31 mai, jeudi M. — Saint-Gaudens
Don par Matfre de Montpezat et ses enfants aux Templiers du casal de Guilhem de Carrole, contre 70 sous morlaas moins 12 deniers.
78
Après 1180
Don par Pons de Milans et son frère Pelegrin aux Templiers dune terre, contre 12 sous morlaas.
79
Vers 1165
Don par Pierre de Bartère aux Templiers de la moitié dun casal.
80
1176, mai-1177, mars
Don par Guilhem de Montpezat aux Templiers du casal dels Pagesencs. Contestation et accord au sujet de ce casal, après la mort de Guilhem, entre Pons et Pelegrin de Montpezat et les Templiers.
81
Vers 1182 - Montpezat
Don par Matfre de Montpezat et ses enfants aux Templiers du casal de Guilhem At de Figarol, contre 100 sous morlaas.
82
1182, 7-28 novembre, dimanche. — Saint-Martory
Don par Matfre de Montpezat aux Templiers de tous ses droits sur Stéphanie Ducasse et ses enfants, contre 20 sous morlaas.
83
1161, 9 avril
Don par Fortanier de Montpezat et son fils Arsivus aux Templiers de leur moulin de Montsaunès, contre 10 sous morlaas.
84
Vers 1176-1177
Vente par Bernard de Couts et son fils Bertrand aux Templiers du casal dOlsen, pour 13 sous, 8 deniers morlaas.
85
Castillon
Don par At dAragon aux Templiers dun casal, contre 130 sous morlaas.
86
Vers 1165-1168
Contestation et accord entre Pierre de Medols et les Templiers au sujet de différents casals donnés par Fortanier et Arsivus de Montpezat à la maison de Montsaunès.
86 bis
Fin dune piece en deficit
... R. Tolosano comite, Bernardo episcopo.
87
Don par W. Pons de Saint-Élix à la maison du Temple de Saint-Sirac dune terre.
88
Sciendum ........
89
1180, janvier samedi
Acte mutilé.....
90
Après 1180
Don par Sanche Estard aux Templiers de ses droits sur plusieurs vignes et de 11 deniers de cens quil avait à Saint-Martory.
91
Acte mutilé......
92
1175, juillet, lundi
Don par Bernard Cerdan, Bernard Rouch de Saint-Élix et Guilhem Pierre aux Templiers dune terre, près de la barthe de Saint-Sirac, contre 12 sous morlaas et un setier de millet.
93
Acte mutilé......
94
1168, 25 mars, lundi
Don par Raimond Roger de Padern, sa femme Ermengarde et leurs enfants aux Templiers de leur fief de Saint-Sirac.
95
1169
Don par Guilhem Lamera, son frère et plusieurs autres personnages aux Templiers dune terre située devant la maison de Saint-Sirac.
96
Don par Gilbert de Roquefort, Bernard de Couts et Gaucerand del Pelh aux Templiers dun casal à la Pujole.
97
1164, juin
Don par Gilbert de Roquefort, son fils Arnaud Guilhem et ses parents, aux Templiers dun casal.
98
Notice du bail à fief dune vigne par Guilhem de Bartère à Garsie Moner.
Sources: M. Charles Higounet — Bulletin Philologique et Historique, (jusquà 1715) — Comité des Travaux Historiques et Scientifiques — Années 1955 — 1956. Presses Universitaires de France — 1957. BNF