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Fondation de l'Ordre de Temple par Jack Bocar

Après la prise de Jérusalem en 1099 par les armées croisées, les pèlerins d'Europe affluèrent de plus en plus nombreux sur des routes incertaines en direction des Lieux Saints.

Les croisés qui vivaient dans les territoires des nouveaux états latins étaient peu nombreux, et surtout il y avait un manque criant de combattants.

Nous pouvons dire, que les nouveaux maîtres des Etats Latins, fraîchement créés, étaient dans les dix premières années en campagne permanente de consolidations de leurs territoires, pour assurer la sécurité de ces dits-Etats. De ce fait, les bandes de pillards qui décimaient et rançonnaient les pèlerins avaient le champ libre.

Les morts dans les rangs de ces princes, les seigneurs et chevaliers qui rentraient en Europe, laissèrent les Etats Latins avec un minimum de défense.

Les exactions se firent de plus en plus agressives et désastreuses pour les pèlerins.

Pour être plus juste, je pense, que très peu d'entres-eux, survivaient, soit ils étaient tout simplement occis, soit ils étaient enlevés et revendus comme esclaves.

Pour ce qui est de l'engagement d'Hugues de Payns, tout commence vraiment en août 1114, le comte Hugues de Champagne accomplit un nouveau voyage à Jérusalem en compagnie de son vassal Hugues, seigneur de Payns. Il est plus que vraisemblable, qu'à la suite d'une attaque subie par leur escorte, les deux hommes se concertèrent sur les actions à accomplir pour arrêter ces massacres.

Le comte Hugues, avait des affaires urgentes à régler dans sa famille, particulièrement son divorce avec sa femme et déshériter son fils, il dut rentrer dans son comté. Hugues de Payns, resta avec très probablement l'accord et la bénédiction du comte et quelques chevaliers qui l'accompagnaient.

Nous savons que le jeune royaume de Jérusalem était pauvre financièrement, il n'était donc pas question pour le jeune roi Baudouin II de Jérusalem, d'entretenir une garnison destinée à sécuriser les chemins qui menaient à Jérusalem.

L'arrivée du comte de Champagne et d'Hugues de Payns, fut une réelle bénédiction pour le royaume.

Hugues de Payns était un homme sage et profondément religieux, n'en pouvant plus de voir et d'entendre les lamentations des pèlerins survivants de ces chemins extrêmement dangereux qui les amenaient aux Lieux Saints, décida avec son compagnon d'armes, Godefroi de Saint-Omer, de fonder une milice afin de sécuriser ces dits chemins.

Guillaume de Tyr
Le fait qu'ils soient neuf, et qu'ils soient restés neuf durant neuf ans, a été dit par Guillaume de Tyr, suite Guillaume de Tyr

Jacques de Vitry
A la suite de ces événemens, et tandis que de toutes les parties du monde, riches et pauvres, jeunes gens et jeunes filles, vieillards et enfans accouraient à Jérusalem pour visiter les lieux saints, des brigands et des ravisseurs infestaient les routes publiques, tendaient des embûches aux pèlerins qui s'avançaient sans défiance, en dépouillaient un grand nombre, et en massacraient aussi quelques-uns. Quelques chevaliers agréables et dévoués à Dieu, brûlant de charité, renonçant au monde suite: Jacques de Vitry

Nous sommes alors en 1118 [Guillaume de Tyr], à Jérusalem, des chevaliers arrivent presque tous les jours d'Occident afin d'accomplir leur pèlerinage. Beaucoup repartent, d'autres entrent au service des seigneurs, d'autres errent. C'est vers ceux-ci que se tournent les deux compagnons.

Maintenant, parlons des neuf premiers chevaliers qui formèrent cette milice. Nous connaissons certains noms précisément grâce au concile de Troyes où était présent: Hugues, Godefroi, Roland, Joffroi, Bisot, Archambaud et Payen.

1 — Hugues de Payns, il fait partie de la famille des comtes de champagne, il serait né vers 1070 à Payns, Troyes, Aube. Dans sa traduction française de l'Eraclès, Guillaume de Tyr le nomme ainsi: «  Hues de Paiens delez Troies  ».

2 — Godefroi de Saint-Omer, originaire de Saint-Omer dans le comté de Flandre, il est présenté aussi comme issu de la famille des seigneurs de Saint-Omer: Guillaume Ier, seigneur de Saint-Omer, et son fils Hugues, participèrent à la première croisade en tant que vassaux de Robert II de Flandre. Hughes de Saint-Omer y aurait été alors remarqué comme étant un des meilleurs chevaliers du royaume de Jérusalem. Chronologiquement, Godefroy a été présenté comme le frère d'Hugues, mais il a été cité également comme étant son fils. Cela voudrait donc dire que Godefroy vint probablement à Jérusalem en 1099 avec Guillaume I et Hughes.

3 — André de Montbard, nous le connaissons, il est l'oncle de Saint Bernard et il fut un des grands maîtres du futur Ordre du Temple.

4 — Payen de Montdidier, originaire de la Somme en Picardie ? Pas plus d'information sur ce personnage.

5 — Geoffroy Bisol, originaire de Frameries dans le comté de Hainaut ? Pas plus d'information sur ce personnage.

6 — Rolland ou Rossal, originaire du marquisat de Provence ? Pas plus d'information sur ce personnage.
7 — Archambault de Saint-Amand ; pas d'information sur ce personnage.
8 — Gondemare ; pas d'information sur ce personnage.
Le neuvième ne nous est pas parvenu. Etait-il le comte de Champagne ?

Voici à peu près ce que durent être les termes d'engagement dans cette nouvelle milice.

Ils ne pouvaient pas à eux deux, sécuriser les chemins innombrables de cette région, ils devaient s'entourer d'autres hommes d'armes. Hugues de Payns et Godefroi de Saint-Omer, firent en Orient les premiers recrutements pour leur nouvelle milice.
Ils durent bien évidement présenter les statuts fraichement créés à ces nouvelles recrues, à savoir:
Accepter solennellement les voeux de pauvreté, chasteté et obéissance.
S'engager totalement et se dévouer à ses chefs ;
Avoir un esprit chevaleresque et oeuvrer pour les plus humbles ;
Respecter les commandements de Dieu et de ses Saints ;
Accepter de ne recevoir aucune rétribution ;
Risquer sa vie au nom du Christ et pour la gloire de Dieu ;
Porter secours aux pèlerins, même s'ils doivent lutter un contre trois ;
Jurer de ne jamais fuir face à un ennemi supérieur en nombre ;
Respecter ses ennemis et prier pour leurs âmes.

A partir de l'année 1119, nos deux chevaliers et leurs compagnons, oeuvraient à la protection des pèlerins, et lorsqu'ils sauvaient d'une mort certaine quelques pèlerins, ceux-ci, les remerciaient s'ils étaient riches, avec des récompenses financières, s'ils étaient pauvres, des prières. Sans oublier les prises de butins faites durant ces escarmouches.

C'est les pauvres, qui louaient à Jérusalem, les bienfaits de ces pauvres miliciens, à qui ils devaient leur vie, mal vêtus, décharnés, vivant d'aumônes et de prières.

Il est plus que probable, qu'à la suite de ces nombreux messages de louanges, un seigneur ou un ecclésiastique, les approcha.

Et avec cette aide ou ces conseils, ils allèrent voir le patriarche de Jérusalem pour légaliser cette milice qui oeuvrait déjà depuis plusieurs années à la protection des pèlerins.

On peut dire que cette initiative, arriva à point nommé. Le royaume se battait pour garder et consolider ses places et ses villes, construire de nouveaux châteaux destinés à protéger les Etats latins. Il faillait alors y placer des garnisons et les entretenir, conquérir de nouveaux territoires. Il n'y avait pas d'hommes et d'argent à consacrer aux nouveaux arrivants.

C'est en 1118, d'après Guillaume de Tyr qu'Hugues de Payns et Godefroi de Saint-Omer, furent reçus par le patriarche Gormond de Jérusalem, ils lui exposèrent les raisons de la milice et solennellement, prononcèrent leurs voeux au patriarche en lui demandant d'appuyer de son autorité la reconnaissance officielle de leur milice.

La suite est, comme ils n'avaient ni église, ni résidence fixe, le roi leur concéda pour un certain temps un logement dans le palais qui est situé auprès du Temple du Seigneur, du côté du midi. Les chanoines de ce Temple leur concédèrent aussi à de certaines conditions, et comme champ d'exercice, la place qui leur appartenait tout près du palais. [Guillaume de Tyr]

Le roi, les seigneurs, le patriarche et les prélats leur donnèrent sur leurs propres domaines, certains bénéfices, et ces bénéfices furent destinés à leur assurer les moyens de se couvrir et de se vêtir. [Guillaume de Tyr]

Puis l'année 1128, fût celle de la reconnaissance officielle du nouvel Ordre du Temple, créé à la suite du concile de Troyes.
Sources: Textes de Jack Bocar — Etudes personnelle — 2007.

Notes

1 — Hugues comte de Champagne:
En 1123, Elisabeth de Varais donne naissance à un fils prénommé Eudes. L'enfant n'a que deux ans lorsque Hugues prend prétexte d'une dispute avec son épouse pour se faire déclarer incapable de procréer par les médecins. S'estimant désormais libéré des liens du mariage, il chasse Elisabeth et Eudes, transmet son héritage à Thibaut de Blois et rejoint l'Ordre du Temple en Terre Sainte. Sous le règne de Thibaud II, Eudes de Champlitte réclamera en vain l'héritage paternel.

On peut estimer que l'année 1123 ou 1124, le comte de champagne entra définitivement dans la milice d'Hugues de Payns. Le comte était un preux chevalier, un redoutable combattant, et avec lui, la milice prit de part sa notoriété, une toute autre envergure. Il dû y avoir quelques loyaux sujets du comte qui firent comme lui, entrèrent dans la milice. C'est probablement à cette période qu'André de Montbard fit parti de cette milice. André de Montbard était l'oncle de Bernard de Clairvaux.

Malheureusement, le comte décéda l'année suivante 1125.

2 — (Gormond, ou encore Germond, Guarmond ou Waremond, prélat picard originaire de Picquigny, mort à Sidon en 1128).

Sources: Textes de Jack Bocar — Etudes personnelle — 2007.

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