Le Baucent ou Gonfanon
Le baucent ou « gonfanon baucent » était la bannière, véritable palladium, de l'Ordre du Temple.En temps de paix, il était gardé en la maison du maître. En temps de guerre, il était toujours emmené en expédition, mais devait se tenir auprès du « hault seigneur ayant fonction et honneur de maître », comme le précise la Règle.
Lors d'une halte au cours de laquelle on dresse le campement, le baucent devait figurer auprès de la tente ronde du maître, s'il n'est « en icelle tente ».
La Règle précise encore que la bannière est portée par le maître (ce qui devait être rarement le cas, compte tenu de ses fonctions de commandement) ou par le maréchal ou son assistant et gardé par des frères-chevaliers qui doivent l'entourer « le mieux qu'ils pourront » ; un frère-chevalier ne devant « laisser le gonfanon pour aucune raison », ce qui exposerait ce chevalier à une punition sévère. Ce n'est que lorsque le dernier étendard aura « tourné à déconfiture » qu'il pourra lui-même s'enfuir et se réfugier « là où Dieu le conseillera ».
Trois diférentes formes de Gonfanon Baucent
Trois diférentes formes de Gonfanon Baucent
Le Gonfanon
Gonfanon: « gonfanon » (du francique gundfano, « drapeau de guerre ») dans son acception la plus ancienne, du début du Temple, le gonfanon désigne alors tout enseigne de guerre, avec ou sans queue. Dans cette optique, la bannière rectangulaire, celle du maître, serait un « gonfanon baucent », autrement dit « l'enseigne de guerre blanche et noire ».Cette pluralité d'étendards semble confirmée par des chroniqueurs du temps, à commencer par Guillaume de Tyr qui parle de « mult baucents ornant les remparts de Jérusalem », de Jacques de Vitry et de Joinville qui mentionnent clairement le gonfanon baucent du maître et le baucent adorné de la croix vermeille des chevaliers. Rappelons aussi la phrase citée plus haut qui fait défense au frère d'abandonner le gonfanon avant que le DERNIER étendard - ce qui laisse entendre qu'il y en avait plusieurs - aura « tourné à déconfiture ».
Nous pensons que le gonfanon baucent rectangulaire mentionné dans la Règle, sur lequel aurait été brodée la devise de l'Ordre, devait être à la fois l'enseigne collective de l'Ordre et la marque du maître, tandis que le simple baucent plus haut que large devait être arboré par les frères-chevaliers.
La Flamme Baussanne
Quant aux « flammes baussannes » dont parle la Chronica Italiana (XIIIe siècle), elles étaient portées sur le haut des lances des sergents et des turcopoles, ce que confirme Guillaume de Tyr.
En revanche, on rencontre, dans quelques manuscrits des XIIe et XIIIe siècles, des Templiers chargeant à cheval dont la lance est ornée d'une longue flamme ou penon à trois queues, entièrement blanc et pourvu d'une croix pattée ou potencée de gueules.
Le symbolisme du baucent est déterminé par ses deux éléments majeurs: sa hampe et son étoffe, et ses deux couleurs.
L'étendard. D'origine sacerdotale et magique, l'étendard est d'abord le « Dieu en action », vivant et agissant au sein de la création. Doué de mobilité, il est associé à l'élément air et aux phases de l'inspir et de l'expir. De ce fait, il chasse les démons et permet à Dieu d'agir effectivement. Il est signe d'appartenance à un groupe auquel il assure la protection spirituelle et magique, et lui permet d'établir un lien entre le Ciel et la Terre, jouant le rôle « d'axe du monde », d'axis mundi, captant les énergies divines afin de les transmettre à la création manifestée. Aussi, il devient le signe de commandement donné par « mandat céleste », donc légitime, qui conduit à la victoire et permet de détruire les forces négatives. C'est pour cela que, de tout temps, perdre un drapeau ou le laisser tomber entre les mains de l'ennemi était ressenti comme un déshonneur et le coupable, sévèrement puni.
Sources: Extrait du livre de Bernard Marillier: Essai sur la Symbolique Templière. Editions Prades
La devise
Tant com il ait confanon baucant en avant...Le Bauséant était le drapeau de l'Ordre du Temple.
C'était un étendard mi-parti de noir et de blanc, sur lequel était écrit ce mot VAVCENT, adopté comme symbole de leur valeur par ces fiers chevaliers.
« Portavano i Templari uno stendardo bianco e nero nel quale era scritto questo motto, VAVCENT, che nell' italiana lingua suona val cento. E dietro a questo stendardo andavano i Templari cantando quel verso dal salmista: Non nobis, Domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam. Fu forse quello stendardo evidente presagio di cio ch' esser doveva di quella militia » [...]
Sources: Charles Hyacinthe. Maillard de Chambure, Règle et statuts secrets des Templiers. Books Google
L'uniforme et les accessoires
Le costume des Templiers était l'habit et le manteau blanc avec la croix rouge.
L'étendard sous lequel ils marchaient à l'ennemi était mi-partie de noir et de blanc, et on y lisait ces mots: Non nobis, domine, sed nomini tuo da gloriam.
Leur sceau primitif représentait un cheval monté par deux cavaliers, en souvenir du temps de leur première pauvreté où ils n'avaient qu'un cheval pour deux ; il portait cette inscription: Sigillum militum Christi.
Sources: Société Académique de Laon, Tome VI