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Famille de Saint Chamas

Ces quatre documents antérieurs à Clément V font remonter l'origine provençale de la famille au XIIe siècle avec Archembaud et Odon de Saint Amant.
D'ailleurs dès le début, la famille de Saint Chamas, s'est affirmée essentiellement militaire, loyaliste, et d'un catholicisme fervent.

Elle a donné à la Chrétienté et à la France quatre croisés, deux Chevaliers Templiers dont l'un fut fondateur de l'Ordre et l'autre en fut Grand Maître, quatre maréchaux, un sénéchal, deux chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, un viguier de Marseille, un autre de Digne, un commandant des galères du Pape, un inspecteur général d'artillerie, brigadier des armées du roi, deux chevaliers de Saint Louis.

Un des traits caractéristiques de la famille fut son attachement au Saint Siège. Ce sentiment traditionnel qui a commencé par les rapports entre le pape Honorius II et Archembaud de Saint Amant co-fondateur de l'Ordre du Temple, entre Alexandre III et Odon de Saint Chamas, Grand Maître des Templiers, s'est continué pendant le séjour des Papes à Avignon, et même après le rétablissement du Siège Pontifical à Rome, avec Urbain V, Léon X, Jules II, Pie V.

Le berceau de la famille était le château de Saint Amant, (aujourd'hui St Chamas) qu'Archembaud de Saint Amant, afin de subvenir aux frais de la Croisade, céda en 1119 à l'Archevêque d'Arles Atto de Béziers.

ARCHEMBAUD

Le plus ancien membre de la famille de Saint Chamas sur lequel on ait des précisions historiques est Archembaud de Saint Chamas ou Saint Amant (Archembaudus de Sancto Amantio ou Amano), né vers 1080, et qu'on peut considérer comme le fondateur de la famille. Avant lui, les données sont trop vagues et incertaines pour faire l'objet d'une étude historique sérieuse.

La Chronique Patriarchii Bituricenes en raconte incidemment l'histoire avec beaucoup de détails, sans toutefois le nommer. Nous n'avons pu trouver son nom que dans les actes du Concile de Troyes (1128) et dans le manuscrit de la règle du Temple. Archembaud de Saint Amant, suivant la chronique en question se distinguait autant par la noblesse de son rang que par ses vertus (non solum generis splendore clarisimus, verum etiam piæ conversationis studio).

En 1096, alors qu'il n'était encore qu'écuyer, il se croisa sous les ordres de Raymond de Saint Gilles, comte de Toulouse et marquis de Provence, et fut armé chevalier après la prise de Jérusalem, en 1099. Revenu en Provence il s'y maria. Sa femme, issue comme lui d'une ancienne famille provençale (et non pas tourangelle comme a écrit, à tort le P. Jeune Mansuet) partageait ses sentiments religieux et l'y encourageait.

Aussi en 1118, il résolut de consacrer le reste de sa vie à la défense des Lieux Saints et se rendit de nouveau en Palestine. Là, il se lia avec Hugues de Payens et sept autres Chevaliers français ou provençaux, ses anciens frères d'armes à la première croisade, qui, frappés comme lui de la détresse des pélerins Chrétiens venus en Terre Sainte, décidèrent de fonder ensemble un ordre religieux et militaire. C'est ainsi que fut créé, cette même année, l'Ordre des Templiers.

Guillaume de Tyr ne nomme que deux de ces fondateurs, Hugues de Payens et Geoffroy de Saint-Omer, ajoutant que les noms des sept autres ne lui étaient pas parvenus. Il était, en effet, difficile, à l'époque où il écrivait (1184) de se procurer des textes officiels ; d'autres écrivains l'ont fait plus tard, et c'est en compulsant les actes du Concile de Troyes et les manuscrits de la règle des Templiers qu'ils ont pu identifier cinq autres chevaliers, parmi lesquels Archembaud de Saint Amant (1).
1. — Labbe, Concilior, Colledio X, 924 ; Mansi, XXI, 359
— Aubert Lemire, Chroniques Cistercienne page 43
— Gurtler, Histoire Templar, page 15
— Schoonebeck. Ordres Militaires et Religieux, I, 244
— Rohricht, Gesch. des Konigr, jerusalem, page 145
— Lundgreen, Will. Tyr, und Templeorden, page 57
— Maillart de Chambure, Templiers, pages 44 114 199 207, 505
— Curzon, Règle du Temple, page 19
— Du Cange, Familles d'Outremer, page 840
— Schnurer, Tempelregel, page 75.


Les actes du Concile de Troyes existent actuellement dans quatre ms. du XIIIe siècle : trois en vieux français, un en latin. Ce dernier qui provient de l'abbaye de Saint Victor, est actuellement à la Bibliothèque Nationale (latin, n° 15045). Des trois exemplaires français l'un est également à cette Bibliothèque Nationale (f. fr. no 1977) le second qui provient de la Bibliothèque Corsini de Florence se trouve au Vatican enfin un troisième exemplaire a été retrouvé à Dijon par Maillart de Chambure qui, dans son ouvrage sur les Templiers donne une analyse complète de ces documents.

On a longuement discuté pour savoir si les manuscrits français sont une traduction du latin, ou inversement. Curzon et Chambure sont d'avis que c'est le texte français qui a été traduit en latin parce que plus ancien.

Le texte français des actes de ce Concile, qui est le même dans les trois manuscrits de Paris, Rome et Dijon, après avoir énuméré les prélats et feudataires, ajoute: « Et meismement frère Ugue de Pæns, maistre de la Chevallerie (du Temple) avec aucuns de ses frères i fu que il avait amené avec soi.
« Cest à savoir frère Rolant, Frère Godefroi et frère Geoffroy Bisol, frère Paien de Mondidier, frère Archembaud de Saint Amant (1). »
1. Le passage correspondant du texte latin est ainsi conçu « Ipse vero magister militiæ Hugo nomine revera non defuit et quosdam de fratribus suis secum habuit verbi gr. fratrem Rorallum, fratrem Gaufridum Bisol, fratrem Godefridum, fratrem Paganum de Monte Desiderii, Archembaudum de Sancto Amano »

On a beaucoup écrit pour ou contre les Templiers, mais leurs pires détracteurs ne peuvent s'empêcher de reconnaître que tout au moins pendant le premier siècle de leur existence, l'Ordre brilla par ses vertus, sa bravoure, ses exploits, et fut le principal soutien de la monarchie latine d'Orient. Abusèrent-ils plus tard de leur puissance et de leurs richesses ?
Ce serait sortir du cadre de la présente histoire, que de prendre parti dans cette question si controversée. Tout ce qu'on peut dire avec certitude c'est que Philippe le Bel fut, sans aucun doute, injuste et cruel à leur égard ; quant à Clément V, tout porte à croire qu'il a été induit en erreur par des dénonciations calomnieuses. En tout cas, l'Ordre fut supprimé en 1311.

Avant de repartir pour la Terre Sainte, Archembaud avait eu de sa femme trois enfants : Eudes ou Odon dont il sera question à l'article suivant, et deux filles : Flandrine et Mathée.

Leur mère vécut avec eux jusqu'en 1128 ; à cette date Archembaud prononça solennellement les trois vœux prescrits par le Concile, et sa femme qui venait de marier ses deux filles entra au couvent des Bénédictines de Clermont dont elle devint abbesse. Elle avait, au préalable, remis à son fils Odon, alors âgé de 18 ans, l'administration de ses biens.

Flamdrine eut une fille unique qui se voua également à l'état monacal. Elle-même menait une vie des plus austères. Ayant fait le vœu d'effectuer nu-pieds le voyage de Rome, elle fut attaquée par des bandits qui la dépouillèrent, mais qui ensuite frappés d'admiration en constatant qu'elle portait sur la peau un rude cilice (durissimam loricam super nudum corpus) lui rendirent ses effets et se convertirent.

La deuxième fille, Mathée, eut trois enfants Archembaud II, Gervais et Philippe. Les deux premiers, après avoir donné leurs biens aux pauvres partirent pour la croisade. Quant à Philippe, il embrassa l'état ecclésiastique et devint archevêque de Bourges. L'Eglise l'a béatifié et fixé sa fête au 9 Janvier (1).
1. Petits Bollandistes, et Labbe Patriarc. Bituricences II, page 110.
Archembaud mourut vers 1140, après s'être illustré par de nombreux exploits contre les Sarrazins (2). 2. Pat. Bitur, p. 110. Viribus et armis multa præclare gessit.
Sources : C. de Saint Chamas. Mémoires de l'Institut historique de Provence, pages 214, tome XIV, 3e et 4e trimestres. Marseille 1937 - BNF

GUILLAUME

Guillaume de Saint Amant naquit en Provence vers 1133, avant le départ de son père Odon pour la Terre Sainte. En 1156, alors que son père était maréchal du roi Baudoin III, il le rejoignit en Palestine et remplit différentes fonctions à la cour. En 1158, durant l'absence d'Odon, prisonnier des Sarrazins, Guillaume le remplaça dans les Conseils du Roi.

Nous trouvons en effet, dans le cartulaire de l'abbaye de N. D. de Josaphat, un acte de vente consenti par un chevalier Radolfus aux moines de l'abbaye avec le consentement du roi, signé comme témoins par plusieurs notabilités et hauts fonctionnaires, parmi lesquels Willelmus de Sancto Amando (3).
3. Rohricht. Reg., page 87, n° 335, et Delaborde, Chartes de Terre Sainte, page 78 n° 32

L'original de cet acte qui est actuellement aux archives d'Etat à Palerme, porte encore les lacs de soie rouge qui suspendaient le sceau royal. Il existe également dans les mêmes archives, deux autres actes de 1165 où Guillaume signe Wilhelmus marescallus, ou simplement W. marescallus regius, d'où il semble résulter que pendant la longue absence de son père à la Cour de l'empereur Manuel où le roi Baudoin l'avait envoyé comme ambassadeur, Guillaume exerçait à sa place la fonction de maréchal (1).
1. Cartulaire du Saint Sépulcre, Migne, P. L., CLV.

A quelque temps de là, Guillaume s'éprit de Jeanne de Verdun qui, déguisée sous une armure de chevalier, avait suivi son frère Raoul de Verdun à la Croisade : il l'épousa vers 1166. Il en eut trois fils : Amaury, Guy et Philippe.
Après la mort de son père, il revint en Provence où il mourut vers 1200.
Sources : C. de Saint Chamas. Mémoires de l'Institut historique de Provence, pages 214, tome XIV, 3e et 4e trimestres. Marseille 1937 - BNF

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