Château de Harrenc (Harim)
La Place forte de Harrenc qui commandait la route d'Alep au Pont de Fer, joua un rôle si important au XIIe siècle que nous croyons devoir résumer ici ce que nous avons dit à son sujet.Pendant le siège d'Antioche elle fut enlevée aux Sarrasins en février 1098 (chapitre VI, page 90).
Dès 1100, les Francs avaient à l'Est une ligne de défense Harrenc, Kella, Maarrat Masrin, Sardone et plus à l'Est Kafer Haleb, Hadir et au Sud Cafertab.
A la funeste bataille de l'Ager Sanguinis où fut tué le Prince Roger d'Antioche, Guy Fraisnel, seigneur de Harrenc, commandait le corps de réserve, fut engagé et combattit vaillamment, 28 juin 1119 (page 101).
Le 29 juin 1149, Raymond de Poitiers, Prince d'Antioche, fut tué à la bataille de Fons Muratus et le mois suivant (page 117) Nour ed Din prit possession de Harrenc que les Francs tenaient depuis plus de cinquante ans.
A la fin de 1157, le roi de Jérusalem, son beau-frère le Comte Thierry d'Alsace, le Prince d'Antioche, le Comte de Tripoli, et le Prince de Cilicie Thoros vont assiéger Harrenc. L'attaque commence le jour de Noël. On constate que la place était bâtie sur un Tell artificiel « une mote fête à main » qui serait facile à miner. Aussi on construisit des chaz, tours roulantes pour protéger les mineurs tandis que des mangonneaux bombardaient la forteresse. Un boulet tua le commandant de la Place et les défenseurs capitulèrent au début de février 1158.
En août 1164, Nour ed Din marcha contre Harrenc. Une armée franque, grecque, arménienne et des contingents de l'Hôpital et du Temple s'assemblèrent. L'émir affecta de battre en retraite pour les attirer dans la Plaine d'Artah. Malgré l'opposition de Renaud de Saint Valéry, seigneur de Harrenc, les Chrétiens poursuivirent les Musulmans. Le 11 août ils furent écrasés et le 12, Nour ed Din prit possession de Harrenc.
En 1177, Bohémond III demanda à Philippe d'Alsace, Comte de Flandre, de l'aider à reprendre Harrenc. L'armée parut devant la place (page 124) à la fin de novembre 1177 ; devant la résistance acharnée de la garnison, les Francs abandonnèrent le siège en mars 1178.
Sources : Paul Deschamps - Les Châteaux des Croisés en Terre Sainte, tome III, La Défense du Comté de Tripoli et de la Principauté d'Antioche. Editeur Paul Geuthner, Paris 1973