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    Château des Hospitaliers de Belvoir

    Château des Hospitaliers : Belvoir
    Château des Hospitaliers : Belvoir

    Forteresse franque au temps des croisades
    Appelé aussi l'« Étoile des vents », Belvoir se situe dans le nord d'Israël, à une quinzaine de kilomètres au sud de la mer de Galilée. Forteresse défensive et résidentielle, construite dans la deuxième moitié du XIIe siècle, c'est l'un des châteaux les plus importants et les plus représentatifs de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem. Il fait depuis 2013 l'objet d'un riche programme de recherche.
    Par Anne Baud, Université Lyon 2, UMR ArAr 5138.

    Bien qu'en grande partie détruit, Belvoir, juché au sommet d'un plateau basaltique, domine fièrement la vallée du Jourdain. Depuis 2013, une équipe franco-israélienne associé dans un travail pluridisciplinaire, archéologues, historiens, architectes, historiens de l'art, topographes, géologues et tailleurs de pierre afin d'analyser le château hospitalier des origines jusqu'à l'installation d'un village arabe. Nous ignorons la date de son abandon comme celle de son réinvestissement par la population locale. Malgré les deux grandes campagnes de fouilles menées sous la direction des archéologues israéliens N. Tzori et M. Ben Dov (1963 et 1966), aucune étude exhaustive n'a été publiée sur l'histoire du site qui a cependant connu la présence des Francs, des Ayyoubides et des Mamelouks.
    Sources : Château de Belvoir, est un fichier PDF Belvoir

    Château de Belvoir
    Si le donjon isolé fut longtemps la pièce maîtresse de la fortification franque en Terre sainte, les conquérants occidentaux s'appuyèrent aussi beaucoup sur un ensemble fortifié d'origine romano-byzantine : le castrum (pl. castra) (171).
    171. — Voir surtout Paul Deschamps, Les châteaux des Croisés en Terre sainte, Paris 1934, pages 52-57.

    Un castrum était généralement constitué d'une enceinte carrée comportant à chaque angle une tour carrée et d'un donjon édifié en son centre ; il n'avait plus qu'une seule entrée et était dépourvu de fossés. Il était construit assez vite en pays ouvert où il jouait un rôle de défense active (172).
    172. — Paul Deschamps, Les châteaux des Croisés en Terre sainte, Paris 1934, page 52.
    — Michel BALARD, Les Latins en Orient, page 110.
    — voir également R. C. SMAIL, Crusading warfare, traduction ar. Fann al-Sarb 'inda l-Salibiyyin, pages 332-334 et 339.
    — Emmanuelle AULAS, La défense terrestre du royaume de Jérusalem (1099-1187), pages 37 et 53.


    Le Belvoir, reconstruit par les Hospitaliers à partir de 1168, et le fort de Dârum/Daron sont deux beaux exemples de castra (à double enceinte) (173) ; voici une brève description du second par Guillaume de Tyr : « Ainsi que je l'ai dit, le seigneur roi (Amaury Ier) avait fait élever sur cette place un fort de moyenne grandeur, renfermant dans son enceinte l'espace du trait d'une pierre, de forme carrée, et ayant quatre tours angulaires, dont l'une plus grande et plus fortifiée que les autres : il n'y avait autour du château ni fossés ni remparts » (174).
    173. — Paul Deschamps, Les châteaux des Croisés en Terre sainte, Paris 1934, pages 54-55.
    — R. C. SMAIL, Crusading warfare, traduction ar. Fann al-Sarb 'inda l-Salibiyyin, p. 333-334.
    174. — GUILLAUME DE TYR, Historia, traduction F. Guizot, tome III, page 270.
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    Damas était autrement plus dangereuse pour les États latins que n'importe quelle autre cité musulmane ; avec sa montée en puissance, les Francs se virent obligés de construire ou de consolider plusieurs places fortes (certaines dataient du début du XIIe siècle comme Hunîn ou Tibnîn) afin de protéger les voies reliant la capitale musulmane aux grandes cités maritimes franques, parmi elles, on trouve les forteresses de Chastel Neuf (Hunîn), Toron (Tibnîn), Safed (Safad), Belvoir (Kawkab), Subeibe (Subayba) ou encore Beaufort (Qal,at al-Saqîf) (779). Ces deux derniers châteaux, plantés à l'extrémité du grand couloir de La Bocquée, gardaient à la fois l'entrée de cette vallée, l'accès de la Syrie du Sud et celui de la Palestine (la côte) (780).
    779. — R. C. SMAIL, Crusading warfare, trad. ar. Fann al-Sarb 'inda l-Salibiyyin, page 302-304
    — Voir également Paul DESCHAMPS, Les châteaux des Croisés en Terre sainte, Paris 1934, pages 28-29.
    780. — Paul Deschamps, Les châteaux des Croisés en Terre sainte, Paris 1934, page 29.
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    Le premier élément essentiel dont devaient disposer les assiégés était un bon approvisionnement en eau et en vivres. Sans cela la résistance ne durait pas longtemps. Dans son traité, al-Harawi rappelle que le prince doit inspecter les réserves de sa place, puis il insiste sur l'importance primordiale des vivres en cas de siège : « Que le prince inspecte également le grenier à grain avec leurs réserves de froment, d'orge, de lentilles et de pois, ainsi que les granges à paille. Qu'il inspecte les magasins avec leurs provisions de sel, de beurre fondu, d'huile et de graisse, leur abondance de suif (suhum) et de namaksud ou lanières de viande et de foie salées et séchées. Et s'il arrive à quelque ignorant de nier un jour l'utilité de ce que nous aurons dit, rappelé, rédigé, écrit et répété, (qu'il sache) que nous avons vu de nos yeux les occupants d'un château puissant et bien fortifié, qui eux-mêmes combattaient avec ardeur, le quitter, en sortir humiliés et le livrer (à l'ennemi) parce que le sel en était venu à leur manquer : il s'agissait du château de Kawkab (ou de Belvoir pris par Saladin en 1189) près de Tibériade » 648.
    648. — AL-HARAWI, al-Tadkira al-harawiyya, page 254 (texte arabe), page 228 (traduction).

    Le donjon, qui était à l'origine un bâtiment isolé, s'intégra parfaitement aux grandes forteresses que les Francs bâtirent en Orient. Pour Nicolas Prouteau, à partir du dernier tiers du XIIe siècle, les simples donjons commencèrent à être supplantés par des « forteressescasernes », « véritables laboratoires d'innovations techniques mis en œuvre par les ordres militaires (Belvoir, le Crac, Marqab, Safed), les grands seigneurs (Beaufort, Saône) ou les sultans ayyoubides (Bosra, Damas, Alep) » 164.
    164 . — Nicolas PROUTEAU, « Bâtir et assiéger au temps des croisades », in : Chrétiens et musulmans en Méditerranée médiévale, page 160.
    Sources : Archives Ouvertes

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