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    Jacques de Molay - Le procès des Templiers

    A partir du concile de Vienne, les Templiers durent être jugé selon leurs méfaits personnels; le jugement du grand maître et de plusieurs autres fut réservé au pape, qui délégua trois cardinaux, devant lesquels Jacques de Molay et les commandeurs de Guyenne et de Normandie avouèrent, dit-on, ce qu'on leur reprochait. Ils furent condamnés à une détention perpétuelle. Les cardinaux désirant donner au public le spectacle de la condamnation du grand maître, firent dresser un échafaud devant Notre-Dame de Paris, et y firent lire les aveux des Templiers; Jacques de Molay interrompit cette lecture et proclama que l'ordre du Temple était pur et saint. Un de ses compagnons fit la même déclaration. L'embarras fut grand. Les Templiers furent ramenés en prison. Jacques de Molay et son compagnon, qui avaient rétracté leurs aveux, furent brûlés sans jugement, par ordre du roi, dans une petite île aujourd'hui réunie à la pointe de l'île de la Cité, et placée entre le jardin du Palais et le couvent des Grands-Augustins. L'abbé de Saint-Germain des Prés, qui avait toute juridiction sur cette île, se plaignit de cette violation de ses privilèges, et le roi lui accorda des lettres de non-préjudice.

    — On raconte que Jacques de Molay ajourna Philippe le Bel et Clément V, ses bourreaux, à comparaître dans l'année au tribunal de Dieu; c'est là une légende merveilleuse, mais le poète Geoffroi de Paris nous a laissé des derniers moments du grand maître, dont il fut témoin, un admirable récit, qui jette une grande lumière sur cet homme, dont la mort fut si courageuse et si chrétienne; de ce martyr, comme l'appelle Geoffroi de Paris, dont le supplice fut pour le peuple l'objet d'une poignante pitié. Molay attesta son innocence et appela la vengeance du ciel sur ses persécuteurs. Chrétien digne des premiers âges, il pria qu'on lui déliât les mains pour pouvoir adresser une dernière prière; et les yeux fixés sur l'église de Notre-Dame, sanctuaire révéré de la Vierge, la mort le prit doucement. On comprend que les témoins de cette belle mort, voyant moins d'un an après Philippe et Clément V appelés à rendre compte à Dieu de leurs actes, aient vu là un effet du jugement de Dieu et' de la malédiction de Jacques de Molay.

    Jacques de Molay - Histoire de Paris sous Louis XV
    Entre autres manuscrits, est une charte latine, par laquelle Jean-Marc Larménius, successeur du malheureux Jacques de Molay, transmet la grande maîtrise de l'Ordre du Temple à François Théobald ou Thibaud d'Alexandrie. Elle porte des caractères incontestables d'authenticité. A la suite de cette charte se trouvent les acceptations successives, « manu propria », de tous les grands maîtres du Temple, depuis Jacques de Molay.

    Parmi les monuments, ouvrages de l'art, sont plusieurs objets, tels qu'un coffret en bronze, en forme d'église, contenant un suaire de lin, enveloppant des fragments d'os brûlés qu'on dit être ceux qui furent extraits du bûcher où périt Jacques de Molay. Ce suaire de lin est brodé en fil blanc sur ses bords; à son centre est une croix des chevaliers du Temple pareillement brodée. Parmi ces monuments, se trouvent l'épée qu'on dit avoir appartenu à Jacques de Molay, et plusieurs objets, comme la crosse, mitre, qui caractérisent la dignité pontificale du grand maitre (1).

    De ces divers monuments il parait résulter que l'Ordre du Temple était divisé en deux grandes classes : l'institut de l'initiation intime et l'institut militaire. Il résulte aussi de ces faits historiques que les Templiers, échappés aux bûchers, fugitifs, dénués de fortune et de puissance, et conservant sans doute l'espoir d'être rétablis dans leurs anciennes possessions, se concertèrent, recueillirent les débris de leurs titres et documents, et reconnurent en secret un grand maître; qu'un de ces chefs, Thibaud d'Alexandrie, transmit, en 1340, la grande maîtrise, avec les manuscrits et autres monuments de l'Ordre, à Arnould de Bracque, issu d'une famille parisienne, très-puissante en France sous les règnes des rois Jean, Charles V et Charles VI (2).

    Voilà comment ces titres et monuments sont parvenus en France et à Paris, et ont été mystérieusement conservés, jusqu'à nos jours, par les divers grands maîtres, du nombre desquels fut Philippe, duc d'Orléans, régent de France. Le grand maître actuel est le docteur Bernard Raymond Fabré-Palaprat.
    1. Manuel des Chevaliers de l'Ordre du Temple, pages 29, 33, 34, 35.
    2. Une rue de Paris porte encore le nom de cette famille. Arnould de Bracque et son fils Nicolas, maître d'hôtel de Charles VI, avaient un hôtel dans cette rue; ils fondèrent ensemble, en 1348, un hôpital et une chapelle à l'endroit qui fut occupé par les religieux de la Merci, religieux affiliés à l'Ordre des Templiers. Cette famille de Bracque avait ses tombeaux dans cette chapelle : Nicolas mourut le 13 septembre 1352.


    Jacques de Molay - La France sous Philippe-Le-Bel
    Il y avait certes de grands abus à corriger; les Templiers étaient peut-être devenus inutiles et même dangereux (1); mais on ne pouvait avec équité les accuser d'hérésie. Or, l'hérésie fut le prétexte dont Philippe se servit pour abattre cette puissante famille militaire et religieuse, qui couvrait le monde de ses châteaux, dont les possessions étaient immenses, qui avait tout un peuple de vassaux et de clients dans toutes les classes de la société, et que ses richesses et sa puissance avaient rendue superbe. « Orgueil de Templier, » disait le proverbe, et c'est tout ce qu'on leur reprocha tant qu'ils furent debout. Ils faisaient d'abondantes aumônes, et Jacques de Molay pouvait affirmer, sans être contredit, qu'ils nourrissaient des milliers de pauvres. Si l'on invoque contre le Temple les aveux de plusieurs de ses membres, on peut répondre que les tortures arrachèrent ces aveux; les supplices attendaient ceux qui restaient fidèles à l'ordre, pendant qu'on promettait le pardon et des pensions à ceux qui avoueraient. La peur des tortures de l'inquisition fit trembler un grand nombre de chevaliers qui étaient allés sans crainte au combat; plusieurs se repentirent de leur faiblesse, se rétractèrent, et donnèrent, en proclamant leur innocence sur le bûcher, la plus grande preuve de la sincérité de leurs dernières déclarations.

    A partir du concile de Vienne, les Templiers durent être jugé selon leurs méfaits personnels; le jugement du grand maître et de plusieurs autres fut réservé au pape, qui délégua trois cardinaux, devant lesquels Jacques de Molay et les commandeurs de Guyenne et de Normandie avouèrent, dit-on, ce qu'on leur reprochait. Ils furent condamnés à une détention perpétuelle. Les cardinaux désirant donner au public le spectacle de la condamnation du grand maître, firent dresser un échafaud devant Notre-Dame de Paris, et y firent lire les aveux des Templiers; Jacques de Molay interrompit cette lecture et proclama que l'ordre du Temple était pur et saint. Un de ses compagnons fit la même déclaration. L'embarras fut grand. Les Templiers furent ramenés en prison. Jacques de Molay et son compagnon, qui avaient rétracté leurs aveux, furent brûlés sans jugement, par ordre du roi, dans une petite île aujourd'hui réunie à la pointe de l'île de la Cité, et placée entre le jardin du Palais et le couvent des Grands-Augustins. L'abbé de Saint-Germain des Prés, qui avait toute juridiction sur cette île, se plaignit de cette violation de ses privilèges, et le roi lui accorda des lettres de non préjudice (2).

    On raconte que Jacques de Molay ajourna Philippe le Bel et Clément V, ses bourreaux, à comparaître dans l'année au tribunal de Dieu (3); c'est là une légende merveilleuse, mais le poète Geoffroi de Paris nous a laissé des derniers moments du grand maître, dont il fut témoin, un admirable récit, qui jette une grande lumière sur cet homme, dont la mort fut si courageuse et si chrétienne; de ce martyre, comme l'appelle Geoffroi de Paris, dont le supplice fut pour le peuple l'objet d'une poignante pitié (4). Molay attesta son innocence et appela la vengeance du ciel sur ses persécuteurs. Chrétien digne des premiers âges, il pria qu'on lui déliât les mains pour pouvoir adresser une dernière prière; et les yeux fixés sur l'église Notre-Dame, sanctuaire révéré de la Vierge, la mort le prit doucement. On comprend que les témoins de cette belle mort, voyant moins d'un an après Philippe et Clément V appelés à rendre compte à Dieu de leurs actes, aient vu là un effet du jugement de Dieu et de la malédiction de Jacques de Molay (5).

    La France fut le seul pays où l'on se montra cruel pour les Templiers : partout ailleurs, on donna leurs biens aux Hospitaliers et l'on forma des ordres nouveaux où ils furent admis.

    Les causes de la suppression de cet ordre, telles que je viens de les exposer pour la première fois et qui nous sont connues par des documents authentiques inédits ou peu connus, furent pour les contemporains un mystère impénétrable.

    Francesco Amadi, qui vivait au quinzième siècle, mais qui reproduit évidemment le récit d'un contemporain, raconte que le trésorier du Temple prêta au roi 200,000 florins sans l'aveu du grand maître, et qu'il fut pour cette faute chassé de l'ordre (6).
    En vain Philippe demanda sa grâce, Jacques de Molay fut inflexible: de là, la haine du roi. Aimeri de Peyrac, abbé de Moissac, prétend que les Templiers avaient conspiré contre Philippe; Walsingham attribue l'animosité du roi au désir d'établir un royaume d'Orient au profit d'un de ses fils (7).

    La plupart des chroniqueurs français parlent avec effroi des impiétés et des débauches des Templiers : tous racontent avec émotion leur fermeté dans les supplices (8).

    La participation de Clément à la suppression de cet ordre célèbre a surtout paru inexplicable : on a cru qu'il avait agi par conviction, en présence des preuves irrécusables des crimes des Templiers. J'ai montré qu'il ne fut en cette circonstance que l'instrument, on peut même dire la victime, de Philippe le Bel, qui l'obséda pendant près de six années pour lui arracher une condamnation, et qui n'y parvint qu'en le menaçant d'un scandale inouï, de la condamnation de Boniface VIII comme hérétique.
    Quant aux biens des Templiers qui paraissent avoir excité la convoitise de Philippe le Bel, ils furent adjugés par Clément V à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (9), qui était dévoué au roi (10); mais Philippe ne s'en dessaisit qu'à regret. Il prétendit que les Templiers lui avaient volé deux cent mille livres tournois, qu'il avait déposées au Temple (11). Les Hospitaliers promirent de restituer cette somme. Ce ne fut pas tout : on leur fit payer soixante mille livres pour les frais du procès, qui pourtant avaient déjà été prélevés sur les revenus du Temple (12); on leur fit donner quittance de tous les revenus échus depuis le séquestre des biens. Il y eut successivement plusieurs transactions de ce genre, et ce fut seulement en 1315 que Louis le Hutin délivra aux chevaliers de l'Hôpital les possessions des Templiers, après les avoir contraints de lui abandonner la moitié des meubles et même des ornements d'église (13), qui étaient d'une grande valeur. La part des Hospitaliers ne laissa pas que d'être fort belle, et il y aurait de l'exagération à dire, d'après saint Antonin, qu'au lieu de s'enrichir, ainsi qu'ils l'espéraient, ils s'appauvrirent en recevant les biens du Temple (14). Plus des deux tiers des possessions de l'ordre de Malte en France, à la fin du siècle dernier, avaient cette origine (15).
    1. Dans un mémoire adressé en 1306 au roi d'Angleterre, Dubois proposait la suppression des deux ordres du Temple et de Malte, qui étaient divises, plein » de mauvaise foi et inutiles. De recuperatione terra sanctae, apud Bongars, Gesta Deiper Francos, pages 320 et 351.
    2. Mars 1313. Or. Archives de l'Empire, K. 38, nº 12. — Copie du temps, Ibid., Reg. XXXIX, nº 1298; et Olim, tome II, page 599.
    3. On a nié (Sismondi, Histoire des Français, tome IX, page 293) ce fait, qui n'était, dit-on, attesté que par des auteurs qui vivaient longtemps après. Un des plus anciens historiens qui en parle serait Paul Emile; c'est une erreur.
    4. Chroniques de Guillaume de Paris, Buchon, page 219. Voyez aussi la Relation d'Amadi, Mas-Latrie, Histoire de Chypre, tome II, page 169.
    5. L'historien italien Feretti de Vicence raconte une curieuse anecdote où il est question d'un Templier napolitain qui, mené devant Clément, lui reprocha son injustice. Conduit longtemps après au supplice, il s'écria: « Audi, papa trux... Ego quidem ab hoc nefando tuo judicio ad Deum vivum et verum, qui est in coelis, appello, teque admonco, ut intra diem et annum coram co pariter cum Philippo tanti sceleris auctore comparere studeas meis objectionihus responsurus, tuaeque excusationis causam editurus. Deinde obticuit et magnifice supplicium tulit. » Muratori, Rerum italicarum scriptores, tome IV, page 1017. Conf. Lacabane, Dissertations sur l'histoire de France au quatorzième siècle, tome I, page 2. On comprend que cet appel au jugement de Dieu, ce cri suprême de l'innocence, dut être prononcé plusieurs fois.
    6. Mas-Latrie, Histoire de Chypre, preuves, tome II, page 690. Ces emprunts faits au Temple ne sont pas invraisemblables. En 1297, le roi se fit remettre 2500 livres tournois sur l'argent destiné à la croisade qui était déposé au Temple et s'engagea à en répondre pour les Templiers. A. I, or. K. 36, nº 51 bis, 29 mai 1297.
    7. Baluze, Not. ad vitae pap. Aven., tome II, page 589.
    8. Geoffroy de Paris, vers 6070 et suivants, éditions Bucbon.
    9. Chronique G. de Frachcto, Historiens de France, tome XXI, page 37.
    10. Voyez une lettre du grand maître Foulque de Villaret à Philippe le Bel, dont il se dit l'homme lige, et qu'il proclame « lucerna ardens que orthodoxorum plebem ducit, regit et illuminat. » Or. Trésor des chartes, J. 442, nº 13.
    11. Prima compositio. Or. A. I, J. 368, nº 3. Félibien, Histoire de Paris, tome III, preuves, nº 320 (21 mars 1312, vieux style).
    12. Sccunda comp. Felibien, Histoire de Paris, tome III, preuves, page 320.
    13. Terria comp. Or. Trésor des chartes, J. 368 nº 4. Les biens des Templiers avaient été administrés pendant le séquestre par des commissaires nommés par le roi et par le pape. Voyez un compte du séquestre des maisons du Temple du bailliage de Troyes, en 1308. Or. Bibliothèque impériale, Mélanges de Clérembaut, tome IX, folio 223 et suivants — Le roi avait ordonné au prévôt des marchands de Paris de veiller à la garde des biens des Templiers à Paris. Or. Archives de l'Empire, K. 37, nº 39.
    14. Apud Rainaldi, tome IV, page 547.
    15. Voyez les archives de l'ordre de Malte aux Archives de l'Empire, série S. Dubois, dans le même mémoire où il proposa, en 1306, à Edouard d'Angleterre l'abolition des Templiers et des Hospitaliers, proposition qu'il fit aussi sans aucun doute à Philippe le Bel, évaluait à 800,000 livres le revenu de ces deux ordres. Ce calcul est sans doute exagéré, mais il montre quelle haute idée des hommes éclairés avait de la richesse de ces deux ordres religieux. De recuperatione terrae sanctae, apud Bongars, Gesta Dei per Francos, tome II, pages 320 et 321.


    Jacques de Molay - Histoire de l'Ordre des Templiers
    Ce dernier et malheureux Grand-Maître fut recommandé par Boniface à Jean, roi de l'Ile de Chypre qu'il habitait (1298). Le Saint-Père rappelant tous les services de l'Ordre à la mémoire du monarque, lui commanda (1299) de faire une restitution complète des revenus dont il avait privé le Temple et l'Hôpital et de révoquer le décret par lequel il avait interdit aux membres des deux Collèges la construction de maisons et d'églises dans ses Etats [1].

    Lorsque Gazan, roi des Tartares, eut pillé la Syrie, il députa des ambassadeurs à Rome pour offrir le pays aux Chrétiens et s'y faire envoyer les trois Ordres [2].

    Clément V, assis dans la chaire apostolique, commença de longue main et sans doute sur l'instigation de Philippe-Le-Bel, roi de France, à menacer l'Ordre d'une révolution. Le nouveau Pape reprit le projet de fondre en un seul les Instituts du Temple et de l'Hôpital; Jacques de Molay, dans une justification de haute convenance, lui développa péremptoirement les dangers de cette mesure (1306).

    Encore que la Terre-Sainte fût retombée au pouvoir des ennemis de la foi, les Chrétiens méditaient une nouvelle Croisade. Le Souverain Pontife recueillit des consultations, et Molay donna la sienne qui prouvait à la fois sa profonde science militaire et le vaste déploiement de forces qu'eût nécessité l'entreprise. Il supplia Clément de ne point la faire avec peu de monde, mais de rassembler tous les princes et les soldats de l'Europe (1206) [3].

    Le Grand-Maître, que soutenait Amaury, prince de Tyr, prit Tortose en Syrie, et combattit bravement les Sarrasins. Sa vaillance fut souvent couronnée de succès. Enfin, chassé par le sultan du Caire, il crut trouver asile en France, où la sanguinaire avarice d'un roi lui réservait le plus affreux martyre.

    Nous voici arrivés à la grande et déplorable catastrophe de 1313. Ce n'est point ici le lieu d'en raconter les causes, ni les détails ; occupons-nous de savoir ce que devint l'Ordre du Temple, après le supplice de Jacques de Molay et de ses Nobles Compagnons (quibus honos et gloria ! )

    M. Reghellini pense que les Templiers échappés au désastre se réfugièrent dans les villes libres d'Allemagne et d'Italie, et il ajoute que l'Ordre du Temple de Bernard-Raymond est une invention qui ne fait que d'éclore. C'est, dit-il, un rite maçonnique tout moderne, et il n'est pas probable que l'Ordre du Temple se soit perpétué en France et à Paris, près des lieux où fumait encore le bûcher de Jacques de Molay.

    Il est de notre devoir de rétablir les faits et d'envisager ici les deux exemplaires authentiques de la Charte de Transmission conservés dans les Archives de l'Ordre.

    Il en résulte que le Grand-Maître Jacques, prévoyant les malheurs prêts à fondre sur l'Ordre, avait secrètement désigné (c'est-à-dire par une décision connue seulement des Chevaliers), pour son successeur, aussitôt qu'il ne serait plus, le Commandeur Jehan-Marc Larmenius de Hièrusalem.

    Déjà avancé en âge, ce Commandeur réunit la plus grande partie de ceux de ses Frères qui avaient échappé au désastre; le décret de Molay est ratifié par ce Couvent-Général, et, pendant dix ou onze années, Jehan-Marc Larmenius se dévoue au gouvernement de l'Ordre. Mais ses forces s'épuisent, il réunit de nouveau ses Frères, et, le 13 de février 1324 , après leur avoir proposé pour son successeur le Commandeur François Théobald d'Alexandrie, déjà vieux et cassé lui-même, il lui impose les mains et l'institut, et le fait reconnaître comme Grand-Maître de la Milice du Temple; et ce fait, il le constate par l'acte du 13 février 1324, qu'on nomme la Charte de Transmission, acte qui contient des principes d'administration que l'Ordre suit encore aujourd'hui.

    La Charte de Transmission est souscrite par Larmenius; François Théobald d'Alexandrie déclare sur cette pièce qu'avec l'aide de Dieu et du Convent-Général, il accepte la Grande-Maîtrise, et cette acceptation est renouvelée par tous ses successeurs jusqu'à nos jours.
    1. Vertot, tome I, page 622.
    2. Compilat. Chronol ap. Pistor., tome I, page 1106.
    3. Du Puy, page 179 et suivantes

    Edgard Boutaric. La France de Philippe le Bel. Etude sur les Institutions politiques et administratives du moyen-âge. Paris Libraire-Editeur Henri Plon. MDCCCLXI. Livre numérique Google. Google

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