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Interrogatoires des Frères du Temple

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    6. — Le Coup du 12 Mai

    Ce matin du mardi 12 mai, séant comme à l'ordinaire en la chapelle Saint-Eloi de l'abbaye Sainte-Geneviève, les Commissaires avaient entrepris d'interroger le frère Jean Bertaud, sergent et précepteur du Temple de la Boissière-en-Gâtine (diocèse de Poitiers), âgé de cinquante ans environ.

    Les Commissaires. Avez-vous été déjà interrogé sur le fait des Templiers ?
    Le frère Bertaud, Oui, d'abord par Jean de Janville et le Sénéchal de Poitiers, à Saint-Maixent. On m'avait quelque peu passé à la question. Puis, l'an passé, si je me souviens bien, j'ai été examiné par l'Officiai de Poitiers, assisté de frères Mineurs et Prêcheurs, du doyen de Poitiers et d'autres ; on m'a réconcilié avec l'Eglise.

    Interrogatoire sur le questionnaire du Frère Bertaud

    1 à 4 (reniement). Le jour de ma réception, celui qui me recevait m'imposa le manteau, puis me dit de renier Jésus et de cracher sur la croix. Terrifié, je résistai d'abord. En vain ! Celui qui me recevait me répliqua que j'étais profès et que si je ne m'exécutais pas, on me jetterait dans un cul de basse-fosse. Alors, je reniai des lèvres, non du cœur, une fois seulement, le nom de Jésus, et je crachai à côté de la croix. Pas sur elle.

    Les Commissaires. Pouvez-vous préciser le nom de celui qui vous reçut, ceux des assistants, le lieu et l'époque ?
    Le frère Bertaud. J'ai été reçu par feu le frère Mainard, précepteur de la maison de Champgillon, dans la chapelle de la commanderie. Il y a de cela dix-huit ans environ. Plusieurs frères y assistaient, entre autres un nommé Robert, qui était panetier (je crois qu'il vit encore), et feu le frère Michel ; je ne me souviens plus de leurs noms, ni de quel diocèse était le frère Michel. Il y avait aussi un autre frère, appelé Jean de «  Romi Galico  », qui vit encore, à ce que je crois.
    Le précepteur me fit faire vœu de chasteté, d'obéissance, de ne rien avoir en propre, de bien conserver les biens de l'ordre et de ne rien révéler de ses secrets.

    Les Commissaires. Cette croix, comment était-elle faite ? Où se trouvait-elle ?
    Le frère Bertaud. C'était une croix d'airain, petite et plate, sans image du Crucifié, pour autant que je m'en souvienne. Elle gisait à terre. Le précepteur me baisa d'abord sur la bouche, puis à la poitrine, puis aux épaules, mais non pas sur la chair nue ; j'étais tout habillé.

    Les Commissaires. Avez-vous pris part à d'autres réceptions et à des chapitres ?
    Le frère Bertaud. Non. On n'y convoquait que les grands de l'ordre, les chevaliers par exemple. Pas les petits comme nous.
    C'est tout ce que je sais quant à ces articles ; je ne crois pas que les autres frères fussent reçus selon un cérémonial différent du mien.

    Sur la suite du questionnaire, le frère Bertaud nie, autant qu'il est en son pouvoir, les faits et manifestations imputés à l'ordre ; il admet toutefois, aux articles 34 et 35 que celui-ci ne lui agréait pas, et qu'il l'eût volontiers quitté, s'il l'avait osé.

    Articles 65 à 67 (châtiments réservés aux récalcitrants). Si je n'avais pas renié ni craché, je crois que l'on m'aurait mis en prison ou maltraité. Je pense que l'on aurait traité les autres de la même manière.

    68 à 72 (obligation du secret). J'avais juré de ne pas révéler les secrets de l'ordre ; après avoir prêté serment, je reçus l'ordre de ne rien révéler de ma réception ; je crois qu'il en était de même pour les autres...

    Le procès-verbal officiel de l'enquête s'interrompt brusquement ici.
    Audience suspendue.


    Tandis qu'on procédait à l'interrogatoire du frère Jean Bertaud, la nouvelle était parvenue aux Commissaires que cinquante-quatre des Templiers qui s'étaient offerts à la défense de l'ordre et qui, originaires de la région parisienne, étaient, «  ratione personae  », justiciables des tribunaux spéciaux de la Province ecclésiastique, venaient de se voir condamnés, par le synode que présidait Mgr l'Archevêque de Sens, à être brûlés vifs le jour même. Les craintes des quatre frères procureurs de l'ordre se vérifiaient tragiquement. Les Commissaires, aussitôt, prièrent Vénérables Personnes le Prévôt de l'Eglise de Poitiers, Messire Philippe de Voet, commis par l'autorité pontificale, ainsi qu'on le sait, à la garde des Templiers, et Maître «  Amisius  », archidiacre d'Orléans et clerc royal, d'aller trouver de leur part Mgr l'Archevêque, ses suffragants et son synode, pour «  les prier et persuader de mûrement agir et considérer en la matière. S'ils l'estimaient opportun, qu'ils veuillent bien faire différer ces exécutions, car le Prévôt et beaucoup d'autres assuraient que ces frères condamnés, alors même qu'ils parvenaient à leur heure dernière, avaient au péril de leurs âmes attesté qu'ils étaient, quant à eux et quant à l'ordre lui-même, innocents des crimes dont on les accusait. S'il était dans de telles conditions procédé à leur exécution, l'office de la Commission d'Enquête en serait très vraisem-blablement entravé : certains même des témoins amenés devant la Commission, depuis hier précisément, étaient à ce point terrorisés par ces procès en instance que l'épouvante leur faisait, selon toute apparence, perdre l'esprit ; ils en devenaient incapables de porter leur témoignage en cette affaire  ».
    La Commission pria en outre les deux émissaires de signifier à Mgr l'Archevêque que les frères Renaud de Provins, Pierre de Bologne, G. de Chambonnet et Bertrand de Sartiges avaient, par-devant elle, interjeté d'avance appel de sa sentence.


    Le mercredi 13 mai, en la même chapelle Saint-Eloi.

    Frère Aymeri de Villiers-le-Duc.

    Frère Aymeri de Villiers-le-Duc (diocèse de Langres), frère du Temple depuis vingt ans environ, et au service de l'ordre depuis huit ans auparavant. Cinquante ans environ.

    Le témoin, pâle et tout épouvanté, atteste sous la foi du serment et au péril de son âme que tous les crimes imputés à l'ordre sont faux. Il réclame pour lui le châtiment d'une mort subite s'il ment.

    Le frère Aymeri. Et que mon corps et que mon âme soient sur-le-champ engloutis devant vous en enfer !

    Le témoin se frappe la poitrine de ses deux poings, il élève ses mains vers l'autel pour appuyer ses déclarations, il fléchit les genoux.

    Oui, j'ai reconnu quelques-unes de ces erreurs, je l'avoue, mais c'était sous l'effet des tourments que m'avaient fait subir G. de Marcilly et Hugues de la Celle, chevaliers du Roi, lors de leur enquête.
    J'ai vu, hier, mener en charrette cinquante-quatre de mes frères pour être brûlés vifs, faute d'avoir avoué ces crimes ; j'ai ouï dire qu'on les avait brûlés. Ah ! si moi, je devais être brûlé, j'ai trop peur de la mort, je ne le supporterais pas ! Je céderais... J'avouerais sous serment, devant vous et devant n'importe qui, tous les crimes qu'on impute à l'ordre ; j'avouerais que j'ai tué Dieu si on me le demandait !
    Ah ! Je vous prie, je vous adjure de ne rien révéler de tout cela aux gens du Roi. J'ai trop peur que, s'ils venaient à l'apprendre, ils ne me livrent au même supplice que mes frères...

    Les Commissaires, voyant le témoin tout près de l'abîme, et considérant son effroi ; considérant en outre qu'un autre témoin, précédemment interrogé, s'était représenté devant eux pour les supplier derechef de tenir sa déposition secrète, tant il craignait qu'elle ne lui valût de graves périls ; estimant enfin que ces dangers et cette situation étaient susceptibles de peser sur l'affaire, sur eux-mêmes et sur les témoins, au cas où l'on tenterait de poursuivre les interrogatoires dans une telle ambiance de terreur : décident de surseoir à ceux-ci jusqu'à plus ample délibération.

    C'est le lundi suivant — après le dimanche où l'on chante Cantate — soit le 18 mai, que la Commission reprit ses séances en l'hôtel de Mgr de Narbonne. Ce fut pour prier Messires Philippe de Voet et «  Amisius  », l'archidiacre d'Orléans, d'aller rappeler courtoisement à Mgr l'Archevêque de Sens et à son synode, séant à Paris même, quel était l'objet de la mission à elle dévolue par Mgr le Pape. Le frère Renaud de Provins, en particulier, venait de se voir cité par-devant Mgr l'Archevêque de Sens, aux fins de poursuivre son procès personnel, en tant que frère de l'ordre. Oh ! certes, il n'entrait pas dans les intentions de la Commission d'Enquête de s'immiscer en quoi que ce fût dans les affaires de Mgr l'Archevêque de Sens et de son synode, mais les Commissaires estimaient tout de même opportun, pour leur décharge et dans l'intérêt de la vérité, de signifier à Mgr l'Archevêque et à son synode, qui étaient gens d'expérience, de bien étudier entre eux la manière dont ils auraient à procéder contre le frère Renaud, dont la présence, comme procureur de facto de l'ordre, était indispensable à la Commission.

    Le soir même, la réponse leur parvint : il y avait deux ans que l'enquête contre le frère Renaud était commencée. Le synode de la Province de Sens avait, par délégation apostolique, mandat de la mener à chef aussi bien que toutes celles qui concernaient les autres Templiers de la Province. Mgr l'Archevêque de Sens n'avait pas pouvoir de réunir son synode où et quand il le voulait. Nosseigneurs les Commissaires étaient invités à faire savoir au juste ce que voulait dire leur message de la matinée, car il n'entrait nullement dans les intentions de Mgr l'Archevêque de Sens, de ses suffragants et de son synode, d'entraver l'exercice du mandat confié à Nosseigneurs les Commissaires.

    «  Notre message était clair, sans ambiguïté aucune, répliquèrent par lettre Les Commissaires. Mgr l'Archevêque de Sens, ses suffragants et son synode sont assez instruits, par la grâce de Dieu, pour savoir ce que, d'après ce message, il leur reste à faire.  »
    Le mardi précédent, rappelaient-ils encore une fois, le bruit avait couru que cinquante-quatre Templiers allaient être brûlés vifs ; la Commission avait simplement attiré à ce propos l'attention du synode provincial sur l'entrave que leur exécution causerait à son mandat, vu que ces Templiers, ainsi parvenus à leur heure dernière, avaient, au péril de leurs âmes, proclamé leur totale innocence et celle de l'ordre du Temple lui-même. Elle tenait à le confirmer aujourd'hui pour couper court à certaines rumeurs, et à confirmer de même l'appel interjeté par les quatre frères procureurs de l'ordre contre les sentences en question.
    Mais voici qu'à peine les messagers ont-ils tourné les talons, ... surgissent précisément les frères Renaud de Provins, Guillaume de Chambonnet et Bertrand de Sartiges.


    «  Le frère Pierre de Bologne n'est plus avec nous ! Nous ignorons pourquoi. Nous, nous sommes gens sans culture ni expérience, et trop bouleversés pour pouvoir organiser à nous tout seuls la défense de l'ordre : il nous faut le conseil du frère Pierre... Oh ! Nous vous en supplions, faites-le venir devant vous, demandez-lui pourquoi il s'est séparé de nous, et s'il veut continuer à défendre l'ordre... ou bien s'il abandonne !  »

    Les Commissaires donnèrent sur-le-champ l'ordre au Prévôt de Poitiers et à Jean de Janville de leur amener le frère Pierre le lendemain matin. Coûte que coûte.

    Vaine requête : on ne devait jamais plus revoir le frère Pierre de Bologne. On apprendrait un peu plus tard qu'après avoir renoncé solennellement à défendre l'ordre du Temple, il s'était bel et bien évadé de sa prison. On ne le retrouva pas. Mais, à son défaut, ce mardi-là, 19 mai, en la même chapelle Saint-Eloi, la Commission ne reçut pas moins de quarante-quatre frères du Temple, qui, tous, déclarèrent l'un après l'autre : «  Oui, nous nous étions offerts par-devant vous à défendre notre ordre. Mais notre intention est maintenant de nous désister. Nous nous désistons. Nous renonçons à défendre l'ordre du Temple.  » Les notaires de l'enquête relevèrent soigneusement leurs noms en la forme qui suit :
    Nomina vero dictorum fratrum sunt hec, videlicet fratres : Humbertus de Sancto Jorgio, Ancherius et Petrus de Syare, milites Viennenses, Petrus de Sancta Gressa Ambianensis, Johannes de Ponte-Episcopi Noviomensis, P. de Jans Belvacensis, Philippus de Villa Selva Noviomensis, Egidius de Chevruto Senonensis, Otho de Anona Lingonensis, P. de Chevruto Senonensis, Aymo de Perbona Trecensis, Robertus de Monboin Senonensis, Thomas de Martinhiaco presbyter Laudunensis, Symon de Cormissiaco Romensis, Poncius de Bono-Opere Lingonensis, Johannes de Noviomo, Nicolaus de Trecis, Johannes de Bersi de Sancto Germano Suessionensis, Guillelmus Ardoini Aurelianensis, Thomas Quintini Bajocensis, P. de Sarcellis Parisiensis, Johannes de Sancta Geneva Leodiensis, P. de Grumenilio presbyter Belvacensis, P. de Blesis presbyter Carnotensis, Christianus de Bice Lingonensis, P. le Picart de Buris Lingonensis, Jacobus dictus Vergus Meldensis, Gerardus de Belna Eduensis, Johannes de Corvella Suessionensis, Abertus de Corvella Cathalonensis, Bartholomaus de Trecis, Guillelmus de Gi Bisuntin(ensis), Theobaldus de Basmont Carnotensis, Touzsanus de Lenhivilla Belvacensis, Johannes de Ellemosina Parisiensis, Radulphus de Salicibus Laudunensis, Nicolaus de la Cella Laudunensis, Raynerius de Larchamp Senonensis, Raynaudus de Tremplayo presbyter Parisiensis, Stephanus de Turno Parisiensis, Guillelmus Bocelli Ebroicensis, Richardus de Caprosia Parisiensis, Johannes de Sancto Lupo et P. de Arbleya Parisiensis diocesium (85). Acta fuerunt... presentibus me Floriamonte Dondedei, Hugone Nicolai, Guillelmo Radulpho et alliis notariis memoratis (86).

    La Commission, prise au dépourvu, se mit incontinent en vacances, et s'ajourna au samedi après l'Ascension, 30 mai, date à laquelle les Commissaires présents — plusieurs d'entre eux s'étaient excusés — décidèrent, «  ex pluribus causis  », de surseoir derechef à l'enquête jusqu'au 3 novembre suivant.

    Au jour fixé, 3 novembre, trois Commissaires seulement se retrouvaient en la chapelle Saint-Eloi ; savoir : Mgr l'Evêque de Mende, Messires Mathieu de Naples et l'archidiacre de Trente. Tous les autres avaient envoyé leurs excuses par lettre. On fit rechercher dans toute l'abbaye Sainte-Geneviève s'il n'y aurait pas là quelqu'un qui voulût comparaître devant la Commission pour défendre le Temple. Personne.

    Alors, les trois Commissaires, considérant l'absence de Mgr l'Archevêque de Narbonne, occupé hors de Paris aux affaires du Roi (il était garde du Sceau) ; celles de Mgr l'Evêque de Bayeux, qui devait, par ordre du Roi, se rendre en Cour de Rome pour y traiter de questions délicates, de Messire Nicolas (87) et de l'archidiacre de Maguelonne, retenu à Montpellier par la maladie ; celle enfin de Mgr l'Evêque de Limoges qui, lui, était bien venu, mais était reparti, après avoir appris par lettre du Roi «  qu'il y avait des raisons qui s'opposaient à ce qu'on tînt séance avant l'ouverture du prochain Parlement, fixée au lendemain de la Saint-Vincent, soit le 23 janvier suivant  »..., décidèrent d'attendre au moins le retour des absents et se remirent en vacances.


    Ce n'est que le 17 décembre que la Commission put enfin se réunir presque au complet, Nosseigneurs l'Evêque de Bayeux et l'archidiacre de Maguelonne demeurant toujours légitimement excusés. Elle prit connaissance d'une décla-ration des frères Guillaume de Chambonnet et Bertrand de Sartiges, par laquelle ils confirmaient leur appel et récla-maient que leurs confrères Renaud de Provins et Pierre de Bologne fussent convoqués en leur présence : car à eux seuls, laïcs illettrés, ils n'étaient absolument pas en mesure d'assumer pareille charge, à moins de recevoir conseil et d'être rendus à la liberté.

    Les Commissaires. Les frères Renaud et Pierre ont renoncé à défendre l'ordre du Temple. Solennellement. Volontairement. Ils sont revenus à leurs premiers aveux.
    Et même, après y avoir renoncé, le frère Pierre ne s'est-il pas évadé de prison !
    L'autre, le frère Renaud, n'est plus en mesure d'assumer la défense de l'ordre, car il vient d'être dégradé par le synode de la Province de Sens.
    Notez bien que nous sommes prêts à recueillir les serments des témoins en votre présence, si vous le désirez, et à écouter avec bienveillance ce que vous pourriez avoir à nous dire.
    Les deux frères. Il n'en est pas question, si nous ne pouvons plus compter sur les frères Renaud et Pierre et ne recevons pas de conseil : autrement, il y aurait préjudice pour les appels que nous avons interjetés.
    Les deux frères «  exeunt.  » La Commission recueille alors les serments de douze nouveaux témoins, et élit, pour siège de ses prochaines sessions, jusqu'à nouvel ordre, la maison de la Serpent, qui appartient à Mgr l'Abbé de Fécamp et est sise sur le district de la paroisse Saint-André-des-Arts.

    On ne reverra plus les frères Guillaume et Bertrand ; on n'entendra plus parler d'eux. L'ordre de la Milice du Temple n'a plus de défenseurs par-devant la Commission d'Enquête...

    Annexe. — Teneur de la lettre d'excuse de l'archidiacre de Maguelonne.

    Aux Révérends Pères in Xto et Très Chers Seigneurs Nosseigneurs l'Archevêque de Narbonne, etc., Jean de Mondaur, archidiacre de Maguelonne, commissaire député par le Siège Apostolique dans l'affaire des Templiers, salut, révérence et honneur.

    La longue atteinte et la fatigue que vaut à mon corps l'infirmité d'une jambe et d'un pied m'empêchent de prendre la route de Paris pour poursuivre avec vous l'enquête. Les médecins me le déconseillent, et j'en ressens moi-même suffi-samment les risques. Je vous fais donc, Révérends Pères, toutes mes excuses : je ne serai pas parmi vous pour la réou-verture de vos sessions... Dès que mon mal aura pris fin et que mes forces me seront revenues (avec la grâce de Dieu), je m'empresserai de vous rejoindre pour accomplir d'un cœur prompt et en fils d'obéissance la mission qui nous a été impartie.
    De Montpellier, l'an du Seigneur 1310 et le III des ides d'octobre, du pontificat de Notre Saint Père Clément V le cinquième.
    Sources : Le Procès des Templiers, traduit, présenté et annoté par Raymond Oursel. Club du meilleur livre. Tournon 15 janvier 1955. Exemplaire nº 4402

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