Les Templiers   Commanderies par département   Les Croisades

Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France

    Département du Tarn

    Andillac (81)

    Fiefs de Andillac


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral - 81


    Fiefs de Andillac
    Fiefs de Andillac


    La Maison du Temple de Vaour avait des fiefs qui lui donnaient de rente 20 setiers 7 rases de blé, 6 setiers 2 rasées d'avoine, 6 poules, 5 sous 2 deniers (les lods de 6 un). En 1792, ces rentes n'étaient que de 16 s. 6 mesures de blé, et 2 s. 6 m. d'avoine.
    Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour


    Cahuzac-sur-Vère (81)

    Domaine du Temple de Cahuzac-sur-Vère


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral, Commune: Cahuzac-sur-Vère - 81


    Domaine du Temple de Cahuzac
    Domaine du Temple de Cahuzac


    La juridiction de Cahuzac comprenait plusieurs paroisses, et notamment celles de:

    Domaine du Temple de Lentin


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral, Commune: Cahuzac-sur-Vère - 81


    Domaine du Temple de Lantin
    Domaine du Temple de Lentin


    Domaine du Temple de Loubers


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Cordes-sur-Ciel - 81


    Domaine du Temple de Loubers
    Domaine du Temple de Loubers


    Domaine du Temple d'Andillac


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral - 81


    Domaine du Temple d'Andillac
    Domaine du Temple d'Andillac


    Dans lesquelles la commanderie de Vaour avait des domaines considérables.
    La commanderie avait la seigneurie ecclésiastique de l'église de Notre-Dame-de-Lentin, de Lentinhio; elle prenait les dîmes et nommait le desservant, auquel elle faisait une pension de 4 setiers de blé, 4 setiers de seigle mesure de Cordes, 3 pipes de vin et 4 livres, et lui laissait jouir une terre et une vigne. A côté de l'église, elle avait une maison, un chai et plusieurs terres éparses; et dans la paroisse, au lieu du Jouzens, une grande propriété: le tout était quitte et immune de taille, franc et allodial.
    En 1554, Pierre de Baulac-Trebons, commandeur, afferma ces deux biens pour le tiers des gerbes de blé et de la vendange, et, de plus, pour celui de Lentin, 7 livres 5 sous tournois (20 sous comptant pour une livre), 1 émine de noix, 1 livre de safran, 1 poysses de chanvre et 2 paires de chapons; et, pour celui de Jouzens, 21 1ivres 17 sous 6 deniers, 3 poysses de chanvre, 3 livres de safran, 6 paires de chapons, 5 sacs de noix, chacun de la contenance de 5 demi-quartes; le preneur devait fournir tout le bétail nécessaire et la semence, et apporter la part du maître à Vaour.
    Les deux biens avaient, en 1632, une contenance de 700 seterées mesure de Cordes, qui n'est plus, en 1792, que de 425 seterées 5 mesures: une partie en avait été peut-être inféodée; car, dans le produit du membre de Lentin, figure alors une rente de 6 setiers de blé, 1 setier 7 mesures d'avoine, 3 sous 11 deniers et une géline.
    Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour

    Domaine du Temple de Cahuzac


    1191. - G. Bigal donne au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Arnaud de Bos et le chapelain Pierre, ses maisons de Cahuzac et ses droits sur divers biens et personnes (1)
    1. En tête de l'acte: De Cauzac. (Ecrit, du XIVe siècle)
    In nomine Domini nostri Jhesu Xpisti. Sia conogut ad aquels que ara so ni adenant serau que eu W. Rigals doni et lauzi et autorgui per salut de m'arma a Deu et a sancta Maria et a totz los fraires del Temple de Jherusalem presens et endevenidors las mias maios d'a Causahc, totas enteirament on meilz las ei ab totas sas aizinas al meu ort d'al toron e la mia boria d'a la Valeta els pratz el erm cl condreg, et tot aquo que ei a far em bosc Rossel, on meilz l'i ei, so es a saber la condamina d'à la Valeta e la terra de sobrel bosc d'a la Beretresca, e la terra d'a pug Gaviol e la terra d'al Albarel et la terra de Belvezer e la condamina de la Deveza et la terra d'a Font-majore la terra d'a la Figareda e la terra d'a Cumbacava e las terras que ei em peinz d'en Pouzo de la Garriga e de sa moiller per XL sols de Ramundenx, so es a saber la terra d'a Negaveilla e la terra d'a Masarenx e las terras d'a V peiras, que ei em peinz de B. d'Amarenx per XXX solidos de Ramundenez, el prat d'a Boscgrailler els eissarlils e las bartas on meils las ei e la bordaria d'al Sesziu, on meilz i es, els homes e las femenas quen so. Et donet atressi W. Rigalz sobredigz als fraires del Temple los seus homes del castel so es saber W. de Molas e B. so fraire e Pouzo et R. lor cosi e Peiro de Causahc que esta a Cabanase Ram. so fraire e Peiro e Duranta, lor sorr, el feu J. de la Bertresca e de sos botz. Tot aquest do enteirament, si co sobrescriut es et on meilz lo pot hom entendre per bona fe lauzet et autrejet et assolz Lombarda, sorr de W. Rigal, e Bec sos flllz, e Lombarda, sa boda, e Bern. Moretz, sos maritz, a Deu et a sancta Maria et alz fraires del Temple presenz et endevenidors, e la ma d'en Arnaut d'a Bos (ou Dabos) que era comandaire de la maio de Vahor, e de fraire Peiro, lo capella, que aquest do receubro e presero ins e la lor maio a Cahusac. De tot aquest do e d'aquest autreiament so testimoni Peiro W., en Ram. Aimeriez e Durantz, sos fraire, en Duranz de Soeil, lo capellas, en W. Frotartz, en Ram. de la Roca, en Azemar de la Garda e d'autres moutz. Anno ab Incarnatione Domini M. C. LXXXX. I., Celestrino (sic) papa Rome, Filippo rege regnante.
    Petrus scripsit.

    Sources: Cartulaire des Templiers de Vaour (Tarn) publié par Ch. Portal et Edm. Cabié. Page 86. Paris MDCCCXCIV.


    Cambon du Temple (81)

    Maison du Temple de Cambon-du-Temple


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Villefranche-d'Albigeois, Commune: Le Fraysse - 81


    Maison du Temple de Cambon-du-Temple
    Maison du Temple de Cambon-du-Temple


    Les Templiers avaient dans le voisinage de Rayssac quelques possessions qui furent naturellement unies à la commanderie de Rayssac possession des Hospitaliers de Saint-Jean lors de la suppression de leur Ordre du Temple.
    — 1171. Donation par Bernard A. à l'Ordre du Temple de l'église du Cambon.
    — 1171. Cession par Izarn de la Valette du mas de Salvagnes au prix de 2,000 sols melgoriens.
    Liste des Commandeurs Templiers de Cambon
    1176. Guillaume Folquier.
    1289. Raymond de Posquières.
    1293. Bernard de Rotbald.
    1301-1303. Pons de Saint-Just.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
    Commandeurs Hospitaliers
    1314. Etienne Mostier.
    1318. Arnaud de Borren.
    1330. Raymond de Suejols.
    1336. Guiral Jolia.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    Maison du Temple de Cambon-du-Temple


    Le village de Cambon du Temple et son église, sont attestés dans les textes d'archives depuis le XIIe siècle.
    (Titres de donations à l'Ordre du Temple de 1171 et de 1183).
    Ce village fut en effet le centre d'une commanderie templière fondée en 1171 par la donation de Bernard At de Cambon au Commandeur et religieux de la maison du dit Cambon, de tout ce qu'il avait dans ce lieu et dans la paroisse.
    Les commandeurs se succédèrent à la tête de la commanderie de Cambon du Temple jusqu'en 1336.

    Templiers et Hospitaliers à Lanel (Cunac) XIIe - XVIIIe siècle
    A Lanel-Haut se trouvent la Route des Templiers et le Square de la Commanderie. Ces deux noms évoquent la présence des Templiers et des Hospitaliers sur les terres de Cunac pendant plus de six siècles. (3)
    3. E. Berges - Revue du Tarn, n° 131, page 503 (1988)
    Avec l'avènement des Carolingiens en 751, le régime féodal s'établit et Cunac dépendit de la seigneurie de Saint-
    Juéry. Cette seigneurie faisait partie au XIe siècle des biens des vicomtes d'Albi. Ceux-ci avaient des possessions très étendues, et, pour y assurer quelque sécurité, ils firent appel, comme les comtes de Toulouse, aux ordres à la fois militaires et religieux des Templiers et des Hospitaliers. Pour les fixer sur leurs territoires, ils leur firent d'importantes donations. (2)
    2. A. Bories - Historique de la commune de Cunac (1932)
    Dans la région, les Templiers s'établirent dans les communes d'Ambialet et le Fraysse en 1171.
    Leur commanderie siégea à Cambon-du-Temple (actuelle commune du Fraysse) de 1260 à 1336.
    Après dissolution de l'Ordre du Temple (1118-1312), les possessions des Templiers passèrent à l'Ordre des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (fondé en 1099), appelés Hospitaliers et ayant leur principale commanderie au château de Rayssac (voir carte).

    Cette commanderie comportait de nombreuses annexes, dont la principale eut son siège à Lanel: « les Templiers possédaient, à proximité, « la ville » de Lanel et une grande « Maison » (la « Maison des Templiers ») sous l'autorité du commandeur de « Lautrec et Lanel ». (1)
    1. S. Jean - Templiers des Pays d'Oc et du Roussillon (1998)
    Depuis la fin du XIIe siècle jusqu'à la Révolution, une portion importante de la commune se trouva donc appartenir à l'Ordre des Hospitaliers, qui devint en 1522 celui des Chevaliers de Malte.

    Au XVIIe, Richelieu (1585-1642), venant du Languedoc et se dirigeant vers Montauban, passa à Lanel où il fut reçu dans la maison dite « maison templière », alors possession des Hospitaliers de la commanderie de Rayssac. (6)
    6. E. Berges - Revue du Tarn, n° 130, p 237 (1988)
    Au XVIIIe siècle, la commanderie de Lanel dépendant de celle de Rayssac possédait, d'après un inventaire du 8 juillet 1715, un domaine de deux cents sétérées (environ 100 hectares). Il comprenait le quadrilatère, borné à l'Est par le chemin de Lanel à Cunac ; au Nord, par le ruisseau de Fonfrège ; à l'Ouest, par l'ancien chemin de Saint-Juéry à Lombers, limite actuelle de la Commune, et au Sud par la route nationale. L'autre moitié comprenait de nombreux fiefs s'étendant sur le reste de la commune et notamment dans la partie Sud.

    A la Révolution, la seigneurie de Saint-Juéry et la commanderie de Rayssac sombrèrent. Leurs biens furent d'abord saisis ou mis sous séquestre, puis vendus aux enchères par la nouvelle administration de l'Enregistrement et des Domaines. Dans la commune, les biens des chevaliers de Malte furent achetés en grande partie par les familles Cavalié de Cunac et Juéry de Lanel-Haut. Cette dernière famille les avait eus en fermage pendant plus d'un siècle et s'y était enrichie. L'une et l'autre ont disparu.
    Sources : Mémoire présenté par Elise Berges - Inventaire Archéologique du canton de Villefranche d'Albigeois 1982-1984 Déposé pour consultation sur place, à la mairie du Frayssé. - Templiers et hospitaliers à Lanel (Cunac): XIIe-XVIIIe siècle. ou le Pdf


    Campagnac (81)

    Domaines du Temple de Campagnac


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral - 81


    Domaines du Temple de Campagnac
    Domaines du Temple de Campagnac


    Les possessions de la commanderie de Vaour, dans la juridiction de Campagnac, se réduisaient à quelques fiefs donnant de rente 9 setiers 4 rases de blé, 6 rases de fèves, 5 sous 3 deniers, 8 sous d'acaptes et 2 gélives, avec droit de lods au taux de 5 d. un d. - En 1792, la rente, à Campagnac, n'est portée qu'à 5 setiers 4 rases de blé.
    Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour


    Castres (81)

    Département: Tarn, Arrondissement et Canton: Castres - 81


    Maison du Temple de Castres
    Maison du Temple de Castres


    Castres Maison du Temple ou commanderie
    Comme je n’ai pas trouvé grand-chose sur la Maison du Temple de Castre ou commanderie, je donne le peu que je possède avec les actes du Cartulaire de Vaour, qui prouve bien qu’il y a eu à Castres un Maison du Temple ou commanderie et des Maîtres ou commandeurs du Temple.

    Vers 1185, Bernard Abauzits, commandeur des Templiers de Castres et de Mairessin, baille à cens la terre de Bieule au prix de 48 sous melgoriens et de 3 setiers de mil (1). On pourrait objecter que les éditeurs du Cartulaire des Templiers de Vaour ont mal lu ; mais l’objection est sans valeur pour ceux qui connaissent la science et la conscience de MM. Portal et Gabié, tous deux sortis de l’Ecole des Chartes et les érudits les plus connus de l’Albigeois (2).
    Mais admettons que ce texte ne prouve rien, que la leçon de MM. Portal et Cabié n’est pas saine, que le mot mil ne peut se traduire par maîs. Nous avons quantité de textes dont nous pouvons garantir la lecture et dans lesquels cette traduction s’impose.
    Le registre des délibérations du conseil communal d’Albi, de 1372 à 1382, contient un grand nombre de procès-verbaux d’expertises des dégâts causés aux récoltes sur pied, soit par des gens, soit par des animaux.
    C’étaient les jurés de la ville qui, sur l’ordre des consuls, constataient ces dégâts et estimaient les dommages. Or, parmi ces récoltes, le mil, figure très souvent.
    1. Je pense que ce mot maïs est une altération du mot mil lorsqu’il a été écrit en latin.

    2. « Notum sit quen Bernatz Abauzits, que era commendaire de la maio de Castras et de Mairessin ... traiz de peinz de XLVIIj sol de melg. tota la terra de Biule, dels vallalz en fora, que fo d’en Amein Cinfre, d’en Hugo del Broil, et de iij sestiers de mil ; de tot aquest aver sobredig se tenc per pagatz Ug del Broil dels fraires del Temple. » Cartulaire des Templiers de Vaour, page 80, édité par MM. Ch. Portal et Ed. Cabié, dans les Archives historiques de l’Albigeois que publie la Sociélé des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn.

    Sources : Comptes-rendus du Congrès des sociétés savantes de Paris et des départements. Section des sciences. Comité des travaux historiques et scientifiques. Paris 1900. BNF

    Domaine et parc de Gourjade (Castres)
    Acquis par la ville en 1977 auprès de la famille Barbara de Labelotterie de Boisséson, ce parc de 53 hectares se situe sur un site occupé depuis l’époque néolithique. Le domaine, ayant été exploité pour l’agriculture et l’élevage, comprend une maison de maître datant en grande partie du XIXe siècle et des bâtiments agricoles. Les bâtiments de la métairie et le moulin datent du XVIIIe siècle.
    Une chapelle, un lavoir, une grotte en pierres meulières, une fontaine et un bassin ornent le parc environnant. La maison de maître est caractéristique de l’architecture bourgeoise rurale du XIXe siècle. Accrochée à la façade de la maison, l’échauguette est un témoin architectural de la bâtisse originale. En 1834, un moulin est venu utiliser le dénivelé de l’Agout par un canal souterrain. Une pompe alimentait des canaux pour irriguer les prairies. La force motrice de la chute servait à battre le blé et moudre le grain. Vers 1890, l’ensablement de l’Agout a rendu inutilisable cette installation.
    D’aspect « néo-gothique », des chapiteaux et des colonnes ornent le moulin. Ils proviennent de la maison des templiers datée du XIIe siècle. Certains qualifient le style de « troubadour » en observant notamment les menuiseries, les ferronneries et la pierre, finement travaillées.
    Sources : Wikipedia

    Castres et le Cartulaire des Templiers de Vaour
    Tous les chiffres entre parenthèses, indiquent la page du cartulaire dont ils sont issus. Mise à part les dates et des notes.
    Les plus anciens actes du Cartulaire ne concernent pas l’ordre du Temple, comme l’a écrit par inadvertance M. Rossignol, mais l’abbaye de Septfonds (1) dont le prieuré des Albis (2) dépendait. C’est dans la pièce IX que les Templiers sont mentionnés pour la première fois, à la date du mois d’octobre 1173, époque à laquelle les Albis leur appartenaient, puisque l’on donnait à Dieu, à la Vierge (ou à Sainte-Marie-Madeleine des Albis) et au Temple. Nous disons ou à la Madeleine (des Albis) parce que, auparavant, les concessions étaient faites, selon la formule consacrée, à Dieu, à Sainte-Marie (Madeleine), patronne des Albis, et au prieur de ce lieu. Par suite on aurait quelque raison pour croire que le rôle tutélaire de la Madeleine s’est étendu à mesure que les nouveaux maîtres des Albis augmentaient leurs domaines. Il serait sans doute téméraire de rien affirmer sur ce point, vu que, dans le Midi, tout au moins, les bienfaiteurs du Temple donnent assez fréquemment à Dieu et à la Vierge. Toutefois, si notre hypothèse était exacte, il en résulterait que le prieuré des Albis acquis à une époque indéterminée mais nécessairement antérieure à 1173, par conséquent dans les premiers temps de l’établissement des Templiers dans cette région, resta comme le chef-lieu spirituel de cette commanderie dont Vaour était le centre administratif. On ne peut pas davantage donner avec la précision désirable la date à laquelle les Templiers se sont fixés dans ce pays. Toutefois on doit admettre qu’en 1140 au plus tard ils y possédaient quelques biens : en 1181 (n. s.) ils invoquaient, en effet, une prescription de 40 à 60 ans (page 37).
    1. Les religieux de Septfonds (Tarn-et-Garonne, canton de Caussade, arrondissement de Montauban) étaient établis, en 1161 à Saint-Marcel, près Réalville (même canton).
    — Francois Moulenq. Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne, diocèse, abbayes, chapitres, commanderies, églises, seigneuries, etc. Tome I (Montauban, 1879, in-8°) page 338 et suivantes.
    2. La chapelle de la Madeleine (des Albis) dans la commune de Penne existe encore. Elle faisait autrefois partie de l’archiprêtré de Montpezat au diocèse de Cahors (A. Longnon. Pouillé du diocèse de Cahors dans les Mélanges historiques, Tome II, de la Collection des documents inédits.)
    — Un état des édifices non aliénés, dressé en l’an X, nous apprend qu’à cette époque l’édifice était en mauvais état, qu’une centaine de personnes pouvaient s’y réunir et que la Madeleine était jadis une annexe de Saint-Vergondin. (Archives du Tarn, O Penne).


    On peut croire aussi, avec M. Rossignol, que le village de Vaour s’est construit en vue de leur château, l’existence de celui-ci ayant été la cause déterminante de la fondation de celui-là. Le même auteur a décrit minutieusement les bâtiments habités par les Templiers, indiqué avec soin l’origine et la situation des dépendances de la commanderie. Refaire cet excellent travail serait superflu ; nous nous contenterons d’en résumer ici les parties qui pourraient guider dans leurs recherches les érudits qui auraient à consulter notre Cartulaire.

    Les bienfaiteurs ou auteurs du Temple de Vaour ont été les chevaliers de Penne, les chevaliers de prudhommes (la communauté par conséquent) de Montaigut, le comte de Saint-Gilles, les vicomtes de Saint-Antonin et divers autres laîcs de race non noble ; parmi les clercs, les religieux de Septfons (Quercy), de Chancelade (Périgord) et d’Aurillac, les chanoines de Saint-Antonin, l’église de Saint-Paul de Mamiac.

    Les biens ou droits ainsi acquis, soit à titre gratuit, soit à titre onéreux étaient situés principalement dans les cantons actuels de Vaour, Montmiral, Lisle et Gaillac, dans le Tarn, de Saint-Antonin, Caylux et Negrepelisse, dans le Tarn-et-Garonne.

    L’un des membres de la commanderie de Vaour, Montricoux, ne larda pas, dès le XIIIe siècle, à prendre une importance relativement considérable (3).
    La commanderie de La Capelle-Livron a eu peut-être une semblable origine : en 1218, le même commandeur administrait Vaour, Montricoux et La Capelle (page 109).
    3. — Sur ce sujet, voyer Devals. Histoire de Montricoux dans les Mémoires de l’Académie des Sciences de Toulouse, 1861, page 122 et suivantes.
    — Elie Rossignol et Devals. Monographies communales du département du Tarn, tome III, Toulouse, 1865. Mémoires présentés au Congrès archéologique de France, en 1865 (Caen, 1866, in-8°) page 331 et suivantes.
    — Elie Rossignol. Monographies, III, page 215 et suivantes ; 287 et suivantes.
    — François Moulenq opuscule cité, tome II, page 210 et suivantes.


    Le nom de son prédécesseur pour La Capelle, Arnaud de Bosc (4), rappelle singulièrement celui d’Arnaud d’a Bos ou Dabos, commandeur de Vaour. Il est vrai que 35 ans s’écoulent entre les deux actes auxquels nous faisons allusion. Enfin on pourrait se demander si cette « maison de Monzon » où fut déposé notre cartulaire (page 105) ne devrait pas être identifiée avec celle de La Capelle qui était primitivement désignée sous le nom de Monzon (Du Bourg, page 553.). Si nous avons opté pour Monzon en Aragon, c’est parce que les Templiers y étaient établis dès 1143 et que pour La Capelle on n’a aucune preuve de ce genre antérieure à 1224.
    4. — François Moulenq, opuscule cité, tome II page 33.

    Apres ces diverses constatations et avant d’aborder l’examen de nos textes au point de vue juridique, il convient d’essayer d’établir la chronologie des commandeurs de Vaour. La tâche est moins aisée que ne l’a cru M. Rossignol.

    Fort Sans qualifié de maître, procureur ou commandeur de Vaour, figure dans des actes datés d’octobre 1173 à juillet 1186 et, comme commandeur de Castres, à décembre 1186.
    Son nom est rappelé, en avril 1192, dans une pièce où il est question de son successeur immédiat, Doat Dahas. Or, de 1173 à 1186, le même Fort Sans est dit quelquefois maître de Castres et de Saint-Laurent (novembre 1181 et juin 1185) ou procureur de Castres seulement (janvier 1185). On en pourrait peut-être tout d’abord conclure que les possessions du Temple à Vaour, à Castres et à Saint-Laurent ne constituaient qu’une unité administrative, une unique commanderie dont la direction était confiée à une seule personne.

    On remarque, en outre, que, dans le même intervalle, d’autres Templiers portent, comme Fort Sans, le titre de maître, procureur ou commandeur de Vaour, de Castres ou de Saint-Laurent. Ce sont:
    Jean de Nougayrols (mars 1179)
    Guiral Bada (vers la même époque)
    Durand Œiller (mars et avril 1181)
    Pierre de Tudelle (novembre 1184)
    Pierre de La Case (commandeur de Castres, octobre 1184 et janvier 1185)
    B. Abauzit (commandeur de Castres et de Saint-Laurent, vers 1185)
    Pierre de Tudelle, de nouveau (janvier 1186).

    Doit-on admettre que la « maîtrise » de Fort Sans ait été ainsi interrompue ; qu’il en ait été de même pour Pierre de Tudelle et aussi pour Pierre le chapelain, commandeur en 1191 puis en 1195 ? Bien qu’il soit dit, d’ailleurs, que Doat Dahas a succédé immédiatement à Fort Sans, on trouve, entre le dernier acte où celui-ci joue un rôle actif (décembre 1186) et le document où sa mort est mentionnée (avril 1192), les noms de deux commandeurs autres que Doat Dahas.
    Enfin, à deux reprises, Fort Sans, maître de Vaour, agit de concert soit avec Durand Œiller, commandeur de Vaour, soit avec Pierre de Tudelle également commandeur de Vaour. Ces titres et celui de procureur ou maître étaient-ils donc différents ?

    Le tableau suivant permettra de discuter plus clairement toutes ces questions. On lit dans le Cartulaire :
    1173, octobre Fort Sans qu’era maiestre d’à Valior (Page 8).
    (Vers 1177-1179) Guiral Bada [al temps] que era comandaire de octobre. Vahor (Page 26).
    1179, mars, (Fort Sans qu’era maiestre de Vahor (Page 25).
    2e férié. (Jean de Nogairol qu’era comandaire de Vahor (Page 26).
    1181, avril, Durant Œiller que era comandaire de Vaor (38)
    1181, avril, Fortsauz que era maestre de la maio de Vaor (Page 38).
    1181, février, Fortsauz que era comandaire de la maio de Vaor (Page 63, 64)
    1184, 19 février. Fortsauz era procuraire de la maio de Vaor (Page 65).
    1184, octobre, Fortsauz que era maestre de la maio de Vaor (Page 68)
    1184, octobre, P. de la Casa que ero comandaire de Castras (Page 68)
    1184, novembre, P. de Tudella que ero comandaire de la maio de Vaor (Page 69).
    1184, novembre, Fortsauz que era... maestre de la maio de Castras et de Mairessi (Page 70).
    1184, décembre, Fortsauz era procuraire de la maio de Vaor (Page 71).
    1185, janvier, P. de la Casa, lo comandador de Castras (Page 75).
    1185, janvier, Fortsauz que... era procuraire de la maio de Castras (Page 75)
    1185, mai, Fortsauz que era procuraire de Vaor (Page 76).
    1185, juin, Fortzauz que era maestre de la maio de Castras et Mairessi (Page 79).
    [Vers 1185], Dernatz Abauzitz que era comandaire de la maio de Castras et de Mairessi (Page 80).
    1186, janvier, Fortsauz era procuraire de la maio de Vaor (Page 81).
    1186, janvier, P. de Tudella, commandaire de Vaor.
    1186, mars, Fortsauz et W ato que ero fraire et donat de la maio sobredicha del Temple et administrador et baile en aquel termini de la maio de Vaor et de las honors de Castras et Mairessi (Page 82).
    1186, juillet, Fortsauz era comandaire de la maio de Vaor (Page 83).
    1186, décembre, Fortsauz era comandaire de la maio de Castras (Page 84).
    1191, P. lo capella que era comandaire de la maio de Vaor (Page 85).
    1191, Arnaut d’à Bos que era comandaire de la maio de Vaor (Page 87).
    1192, avril, Seguentre la mort d’en Fortsauz, Doalz Dahas que fo comandaire en loc de lui (Page 87).
    1192, Bertranz Bonafos, lo comandaire de Vahor (Page 90).
    1193, juin, Bertrantz Bonafos que ero comandaire de la maio de Vaor (Page 91).
    1195, janvier, P., capella, procurador de la maio [de Vaor] (Page 95).
    1199, Daide de Sancta Crotz que era comandaire de la maio de Vaor (Page 101).
    1200, 28 décembre, Ademar W. que comandaire de Vaor (Page 102).
    1202, Petrtus del Castel, preceptor domus de Vahor (Page 103).
    1248, 27 février, Gaillarts de Pardinas, comandaire de Vaor et de Montricots et de la Capella (Page 109).

    Il résulte de ces citations que Fort Sans a été qualifié indistinctement de maître, procureur ou commandeur. Cette équivalence de titres n’a rien d’anormal, car on pourrait invoquer à l’appui d’assez nombreux textes (5) ; par suite, il restera acquis que Fort Sans a administré de 1173 à 1186 environ la commanderie de Vaour et les membres qui en faisaient sans doute partie, Castres, Saint-Laurent et Montricoux.
    5. — Ulysse Chevalier. Cartularium domus Tempti de Roais, diocesis Vasionensis (Vienne, 1875, in-8°)
    Page 70 : Stephanus de Johannez qui tunc commendator erat domus de Roais (en 1139)
    Page 80 : Stephanus de Johannas qui tunc magister erat domus de Roais (vers 1157-1161)
    Page 88 : Ugotenum, militem Templi et administratorem in domo de Roais (en 1178)
    Page 83 et 90 : Ugolens, comandador de Roais (en 1191); etc.
    — Auguste Chassaing, Cartulaire des Templiers du Puy (Paris, 1882, in-8°) page 6 : F[ulco] de Montpezat, magister
    domus milicie Templi (en 1210)
    Page 11 : Futconem de Montpezato, tunc temporis preceptorem domus milicie Templi (en 1210-1216)
    Page 13 : Ego Fulco de Montpezat, procurator domus milicie Tempti (en 1210) ; etc.


    Mais du moment que dans ce laps de temps d’autres commandeurs figurent, à sa place, dans plusieurs actes, on serait porté à supposer que les dates de ces pièces sont plutôt celles de leur rédaction que des faits juridiques qu’elles relatent. Pour admettre une telle hypothèse bouleversant l’ordre chronologique qui semble fourni par le recueil des litres de Vaour, il faudrait d’abord que certains détails diplomatiques vinssent prouver nettement que nous avons sous les yeux non pas des chartes, mais des notices. Or, presque toujours, et ici tout particulièrement, ces indices formels font défaut, d’où il suit qu’on n’est nullement autorisé à voir de simples notices là où se retrouvent les formules assez ordinairement adoptées dans les chartes méridionales du XIIe siècle.

    D’ailleurs cela n’expliquerait pas l’intervention simultanée de Fort Sans maître et de J. de Nougairols ou Pierre de Tudelle, commandeurs de la même commanderie. Des considérations d’un ordre tout différent aideront peut-être à résoudre ce petit problème. Les titres de maître et de commandeur sont certainement équivalents ; mais parmi les personnages qui sont ainsi désignés n’en est-il pas qui soient supérieurs aux autres dans la hiérarchie du Temple ? Ce sont peut-être des maîtres d’ordre inférieur que ce « magister de Serenicurte » et ce « magister de Calmontina » qui administrent en même temps une seule et même commanderie, celle de Seraincourt et Chaumontaigne (6).
    6. Edouard de Barthélémy. Obituaire de la commanderie du Temple de Reims, page 300 (dans les Documents inédits. Mélanges. Tome IV).

    Ailleurs (7), telle phrase comme celle-ci « Si per aventura lo comanado ol maestre o alguna autra persona... » (titre de 1156) parait indiquer une gradation qu’on retrouve, un peu plus tard, dans cette autre citation : « ... Hetiœ de la Bada magistro, G. de Traulega, preceptori et aliis fralribus dicte domus » (titre de 1228).
    Cela semblerait justifier une distinction hiérarchique entre des personnages également et indistinctement, chacun pris à part, qualifiés de maîtres ou commandeurs. Mais est-il bien nécessaire d’invoquer d’autres textes que la règle même du Temple ?
    7. Antoine Du Bourg, Le Grand-Prieuré de Toulouse, Pièces justificatives XXVI et LXII.

    D’après les statuts de 1128 (8), il y avait dans les « provinces », au-dessous du grand commandeur régional, non seulement des commandeurs (ou maîtres) de maisons, mais encore des commandeurs des chevaliers, servant de lieutenants au maréchal, chef militaire de l’ordre, en l’absence de grand maître et de son sénéchal. Si l’on veut bien se reporter à la page 98 de ce recueil, on verra un Frère Pons, maréchal in partibus Provincie et in quibusdam Yspanie, agissant au nom de la maison de Vaour dans une affaire qui ne présente aucun intérêt exceptionnel ni général.
    8. Henri de Curzon. La Règle du Temple, pages XVI à XXIII (publication de la Société de l’histoire de France, 1888, in-8°).

    Il faudrait donc croire que se trouvant, pour une raison quelconque, dans cette région, il lui plut d’exercer ses droits supérieurs à ceux du commandeur. Pourquoi, en temps ordinaire, l’un ou l’autre de ses lieutenants, de ces commandeurs de chevaliers dont nous parlions, n’en aurait-il pas fait autant ? On s’expliquerait ainsi comment deux commandeurs de Vaour (l’un en titre, l’autre incidemment) peuvent figurer dans un même acte ; comment, durant la « maîtrise » de l’un, d’autres peuvent concourir à l’administration de sa commanderie dont, dans ces occasions, ils se qualifient maîtres ou commandeurs. On se rendrait compte en même temps des nombreuses pérégrinations de tel commandeur, comme Jean de Nougairols, qu’on trouve à la tête du Temple de Toulouse en 1170, de Larramet en 1172-1173, de Vaour en 1179, de Larramet de nouveau en 1189 et de 1194 à 1197 ; de Bernard Abauzit, commandeur de Castres et Saint-Laurent vers 1185, de Larramet déjà en 1173, puis en 1193 et de 1198 à 1203 (9) ; d’Arnaud de Bos, commandeur de Vaour en 1191, puis en 1211 (10).
    9. Antoine Du Bourg, opuscule cité, pages 53, 62, 83.
    10. Cartulaire du Temple de Mas-Dieu en Roussillon, dans la Revue des Langues romanes, III, page 7 et 8, (citation reproduite dans la Revue du Tarn, VI, pages 125-126).


    Néanmoins ces explications ne peuvent satisfaire qu’à demi attendu qu’elles résultent seulement d’un raisonnement par analogie, au lieu de reposer sur des textes formels. Il est donc permis de proposer un dernier système auquel nous nous rattachons pour les raisons suivantes : l’organisation de l’ordre du Temple ne diffère pas de celle de l’ordre de l’Hôpital et lorsque celui-ci succéda un peu partout à celui-là, il n’eut rien à changer dans le mode d’administration des commanderies. Si bien que, les institutions religieuses se modifiant encore plus lentement que les autres, un document de 1417, par exemple, est inspiré des mêmes principes administratifs que tel autre du XIIe siècle, concernant le même objet. En tirer une conclusion est raisonner aussi par analogie, comme ci-dessus, mais l’analogie est plus ou moins sensible ou subtile. Or en 1417, le receveur du prieuré de Saint-Gilles arrentait pour la somme de 100 livres tournois la commanderie de Vaour à trois personnes à la fois ; au précepteur de Drulhe, au précepteur de Saint-Hugues et à un donné (11). Dès lors l’administration de Vaour était rattachée, pour une année au moins, à celle de deux autres commanderies dont les chefs pouvaient également s’intituler commandeurs de Vaour, pendant ce laps de temps. Pourquoi n’en aurait-il pas été de même au XIIe siècle ? L’arrentement des bailies de l’Albigeois était d’une pratique courante au XIIIe siècle et la liste des bailes de Cordes que nous avons relevée pour le XIVe siècle, fournit les mêmes alternances dans les noms, la même multiplicité dans le nombre des usufruitiers de la charge, que le tableau de la page IV, relatif aux commandeurs de Vaour. Nous pensons que, au XIIe siècle, comme au XVe et plus tard, la jouissance des revenus de Vaour a été baillée au plus offrant, pour une annuité.
    11. Le 13 octobre 1417, « dominus frater Huguo Ricardi, preceptor Sancte Eulalie Rodi et receptor in prioratu Sancti Egidii pro domino ntagistro et conventu (de) Rodi, vendidit et arrendavit fratri Durando Maliani, preceptori domus de Drulha, receptori in prioratu Tholose pro dicto domino magistro et conventu Rodi et fratri Johanni de Fes (ou Fos), preceptori domus de Sancto Hugone, et Bernardo Buxie, donato dicte religionis... scilicet domum de Vaor dicte religionis, cujus erat ultimus preceptor, vita nuper functus, frater Amalricus de Saunbaco, cujus mortis occasione dicta domus vacat pro presenti... » pour la somme de 100 livres tournois, etc. (Archives du Tarn, Fonds Favarel, n° 119, folio 365. Registre d’un notaire de Cordes.)

    Le preneur devait naturellement appartenir à l’ordre de cette maison ; d’autre part il pouvait obtenir le renouvellement du bail pendant plusieurs années de suite, n’affermer qu’une partie de la commanderie (Castres, Montricoux, etc.) ou s’associer avec un autre Templier ou cumuler l’administration de plusieurs commanderies qui étaient ainsi provisoirement réunies et dont le groupement pouvait par suite varier d’une année à l’autre. Ce système nous parait le seul admissible parce qu’il rend compte de toutes les difficultés que présentent à première lecture non seulement nos textes mais aussi ceux qu’a publiés M. du Bourg dans son Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, sans compter les autres. Il a l’avantage d’être déduit d’un document explicite et de restreindre dans une mesure très appréciable les limites d’un raisonnement par analogie.

    Les commandeurs de Vaour, durant la période comprise entre les dates extrêmes du Cartulaire, ont donc été :
    En 1173, FORT SANS.
    (Vers 1177-1179), GUIRAT BADA.
    En 1179, FORT SANS et JEAN DE NOUGAIROLS. (12)
    En 1181, FORT SANS et DURAND ŒILLER.
    En 1184, FORT SANS et PIERRE DE TUDELLE.
    En 1185, FORT SANS.
    En 1186, FORT SANS, PIERRE DE TUDELLE et GUILLAUME ATON.
    En 1191, PIERRE, le chapelain, et ARNAUT DE BOS.
    [Vers 1192] FORT SANS.
    En 1192, DOAT DAHAS et BERTRAND BONAFOUS.
    En 1193, BERTRAND BONAFOUS.
    En 1195, PIERRE, le chapelain.
    En 1199, DAIDE DE SAINTE-CROIX.
    En 1200, ADéMAR GUILLAUME.
    En 1202, PIERRE DEL CASTEL.
    12. Pour les années où l’on trouve plusieurs commandeurs, il n’est pas toujours possible de dire si leurs fonctions ont été exercées conjointement ou successivement.

    Chartes du Cartulaire
    LVII
    102 - 1181, mai.
    — Le chapitre de Saint-Antonin, par le ministère de son prieur, Etienne, cède au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, tous ses droits dans les paroisses de Castres, de Saint-Laurent de Maynet et de Montricoux, se réservant comme preuve de suzeraineté un droit d’acapte d’un morabotin d’or, sans compter la dime de toutes céréales dont les Templiers feront porter la moitié à Saint-Antonin à leurs frais. Pour assurer la bonne exploitation des terres soumises à cette dime, le Temple devra avoir dix paires de bœufs au moins ; de plus, les églises sus dites seront convenablement entretenues et le prieur pourra faire prendre dans les bois concédés les matériaux nécessaires aux bâtiments de l’église et du monastère de Saint-Antonin ou de l’église et des maisons de Sallet. - Publié par M. Rossignol (Monographies. III, page 288).

    LXIII
    (69 ter) - 1182, juillet.
    — R Hue. Catre cl sa sœur cèdent au Temple représenté par le maître de Vaour, Fort Sans, leurs droits sur un domaine situé près de Castres ; de plus, Catre fait don de 100 sous de Melgueil aux Templiers qui l’admettent comme Frère. (1)
    1. Au dos du parchemin, : Lo deyme de Castras (Ecriture du XVIe siècle.)

    LXXXIII
    (61) - 1184, novembre.
    — R Ratier et ses frère et sœurs abandonnent au Temple représenté par le commandeur de Vaour, Pierre de Tudelle, les biens qu’ils possèdent près de Bretou et de Castres ; le premier est admis dans l’ordre du Temple et les autres reçoivent 300 sous de Melgueil.

    LXXXVII
    (88) - 1184, décembre.
    — Le vicomte de Saint-Antonin, Sicard cède aux Templiers ses droits sur Castres et sur les biens acquis par eux des chanoines de Saint-Antonin, ainsi que l’usage de ses prairies de fontaines et bois au mas de l’Olmet, pour 100 sous de Melgueil.

    XCV
    (73) - [Vers 1185].
    — Bernard Abauzit, commandeur de Castres et de Saint-Laurent de Maynet, libère d’un gage de 49 sous de
    Melgueil le domaine de Bioule provenant d’Amiel Cincfre et possédé par Uc del Breil qui reçoit 3 setiers de maîs (2).
    2. La date de cette pièce doit être celle de la précédente où l’on retrouve plusieurs des personnages figurant ici.

    XCIX
    (74) - 1186, décembre.
    — Bec Rabis abandonne au Temple représenté par le commandeur de Castres, Fort Sans, ses droits sur les biens acquis d’Amiel Cincfre, moyennant l’extinction du gage qui grevait son moulin de Monclar.

    Appendice.
    Extraits de la collection Doat (volume 124) à la Bibliothèque Nationale.

    1
    1173, 14 mars 1176.
    — Le prieur de Saint-Antonin, Etienne de Morlhon, abandonne au Temple représenté par Fort Sans, maître de l’ordre dans cette région, l’usage des pâturages, bois et fontaines à Castres, Saint-Laurent de Maynet et Montricoux, ainsi que la dime perçue sur le bétail paissant dans ces paroisses ; le Temple renonce, en échange, à la dime acquise d’Amiel de Penne et de son fils sur les lieux de Sainte-Eulalie et Saint-Antonin. - (Doat, volume 124, folio 288, d’après les archives du prieuré de Saint-Antonin.)

    4
    1217, 27 février (1218).
    — Sentence arbitrale en vertu de laquelle le commandeur de Vaour, Montricoux et La Capelle-Livron, Gaillard de Pradines, s’engage à exécuter les clauses de la convention conclue jadis entre le maître de Vaour, Fort Sans, et le chapitre Saint-Antonin touchant la dime à prélever par ce dernier dans les paroisses de Castres, Saint-Laurent de Maynet et Montricoux et les conditions d’exploitation de ces domaines (1) ; le prieur de Saint-Antonin, Guillaume, renonce de son côté, à tout ce qui pourrait être du, de ce chef, par le Temple. - (Doat, vol. 313, folio 313, d’après les archives du prieuré de Saint-Antonin.)
    1. Voyez la pièce LVII.
    Sources : Portal, Charles et Cabié, Edmond. Cartulaire des Templiers de Vaour (Tarn). Paris, Toulouse 1894. BNF


    Cestayrols (81)

    Domaine du Temple à Cestayrols


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Gaillac - 81


    Domaine du Temple à Cestayrols
    Domaine du Temple de Cestayrols


    Les rentes de la Maison du Temple de Vaour, dans cette commune, se portaient, en 1632, à 17 setiers de blé, 2 setiers d'avoine, 1 émine de fèves et 3 gélines (les lods de 6 un), et, en 1792, à 16 s. 2 rases de blé, 2 s. d'avoine, 5 sous, 3 mesures de fèves et 4 gélines 1/2.
    — Le livre des reconnaissances de 1497 mentionne ces fiefs.

    Castelnau-de-Montmiral


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral - 81


    Domaine du Temple de Castelnau-de-Montmiral
    Domaine du Temple de Castelnau-de-Montmiral


    Bonneville


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour, Commune: Tauriac - 81


    Domaine du Temple de Bonneville
    Domaine du Temple de Bonneville


    Itzac


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81


    Domaine du Temple de Itzac
    Domaine du Temple de Itzac


    Cordes


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Cordes-sur-Ciel - 81


    Domaine du Temple de Cordes
    Domaine du Temple de Cordes


    Tonnac


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Cordes-sur-Ciel - 81


    Domaine du Temple de Tonnac
    Domaine du Temple de Tonnac


    Ces fiefs ne figurent pas sur l'état de 1632 ; sur celui de 1792 sont des rentes, dans Montmiral, pour 5 setiers de blé, et dans Itzac pour 2 setiers de blé et 3 setiers d'avoine ; et il est expressément déclaré que l'ordre de Malte ne possédait rien dans Cordes, Tonnac et Bonneville.
    Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour


    Mayonnette (La) (81)


    Maison du Temple de Mayonnette


    Département: Hérault, Arrondissement: Lodève, Canton: Lunas, Commune: Ceilhes-et-Rocozels — 34


    Maison du Temple de Mayonnette
    Maison du Temple de Mayonnette


    Les Templiers possédaient encore de l'autre côté du Larzac, dans le Bas-Languedoc plusieurs domaines rattachés depuis longtemps à Sainte-Eulalie.
    1147. Pierre de Lodève et Anne, sa femme, donnent au Temple de Salomon, à Pierre de Montlaur et Hugues de Pézenas, « frères et ministres de l'Ordre », le Campmas de Roquosel, situé dans la paroisse Notre-Dame de Seilles.
    1240. Transaction entre Bernard, évêque de Béziers et Pierre de Campfait, commandeur de Sainte-Eulalie, au sujet de la paroisse de Roquosel ; le commandeur aura le droit de présentation et l'Evêque celui d'institution pour le vicaire perpétuel qui, pour son entretien, percevra les dîmes de la paroisse.

    Commandeurs Templier de Mayonnette


    1147. Pierre de Montlaur.

    Commandeurs Hospitaliers


    1351. Barthélémy Guercy.
    1480-1492. Pierre Maignan.
    1532. Penavayre de Sales
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


    Penne (81)

    Domaine du Temple de Penne


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81


    Domaine du Temple de Penne
    Domaine du Temple de Penne


    Les propriétés des Templiers de Vaour, dans la juridiction de Penne, étaient considérables. On a vu que les seigneurs de Penne avaient été les premiers et les principaux bienfaiteurs de l'Ordre.

    La Maison du Temple de Vaour avait, dans la communauté de Penne, l'église-prieuré de Sainte-Marie-Madeleine-des-Albis, sise sur la rive droite de l'Aveyron; elle en prenait tous les fruits décimaux, mais abandonnait le quart de la dîme des grains et toute celle du vin au desservant de la paroisse pour sa pension (1).
    1. Cette église, dans les titres anciens, est classée dans le diocèse d'Albi; d'après une note insérée dans la déclaration de 1632, portant que le curé avait été interdit par l'évêque de Cahors, il paraîtrait qu'elle aurait été de ce dernier diocèse. L'église voisine de Saint-Vergondin était de Cahors en 1663, d'après l'inscription d'une des clés de voûte de la nef. La partie de la rive droite de l'Aveyron de la municipalité de Penne, aurait-elle été classée dans le diocèse de Cahors ? Ces indications porteraient à le croire, et se trouvent confirmées par l'état des cures et annexes du diocèse d'Albi, en 1775, dans lequel les églises de Saint-Vergondin et de Sainte-Madeleine-des-Albis ne figurent pas; mais elles se trouvent marquées dans la carte de Cassini dans ce dernier diocèse.

    Château de Penne



    Château de Penne
    Château de Penne.
    Sources: Trutat, Eugène 1896.
    Bibliothèque municipale de Toulouse, TRU C 936


    Chaque habitant de cette paroisse ayant feu lui donnait, pour droit de fournage, une gélive à la Noël; les lods se levaient de 12 deniers 1 denier.

    Saint-Pantaléon


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour, Commune: Penne, Lieudit: Belaygue - 81


    Domaine du Temple de Saint-Pantaléon
    Domaine du Temple de Saint-Pantaléon


    — Les Templiers avaient acheté le tiers du dimaire de Saint-Pantaléon ; en 1632, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem n'avaient que le quart des dîmes de cette paroisse, qui avait pour annexe Saint-Michel-de-Vax ; l'évêque d'Albi, qui nommait à la cure, en avait un second quart, et le restant revenait au desservant. Chaque codécimateur contribuait à l'entretien des deux églises.

    Saint-Michel-de-Vax


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81


    Domaine du Temple de Saint-Michel-de-Vax
    Domaine du Temple de Saint-Michel-de-Vax


    — Les rentes provenant de fiefs, dans la municipalité de Penne, se portaient, en 1632, à 18 setiers de blé, 4 sacs de noix, 15 setiers d'avoine, 13 sous 10 deniers, 5 gélines 1/3; et, en 1792, à 24 setiers de blé, 19 setiers d'avoine, 6 livres 4 sous, 30 gélines et 2 sous, 2 mesures de noix. Indépendamment de ces fiefs, la commanderie avait, suivant la déclaration de 1632, les terroirs de Sailliac et de Labastide-Marsan, où elle prenait 8 livres de rente, une livre de cire, une paire de chapons, et les lods de 12 un.
    Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour


    Puycelsi (81)

    Domaine du Temple de Puycelsi


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral, Commune: Larroque - 81


    Domaine du Temple de Puycelsi
    Domaine du Temple de Puycelsi


    Il fut fait, dans le XIIe siècle, des donations aux Templiers de Vaour par des seigneurs habitant à Puycelsi, à Larroque (1) et à Laval (?).

    Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, établis à Raissac, eurent aussi, vers la même époque, des biens dans cette juridiction ; et, plus tard, les dotations des deux maisons appartenant toutes aux chevaliers de Malte, il est assez difficile de les distinguer les unes des autres
    1. Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral - 81

    Les remparts de Puycelsi



    Les remparts de Puycelsi
    Les remparts de Puycelsi - Sources: Tarn Attitude


    Celles de la commanderie de Vaour étaient, au reste, de peu de valeur et ne donnaient, en 1632, d'après la déclaration du commandeur, que 4 setiers de blé, 4 setiers d'avoine, 1 sou 4 deniers de Tente, 6 deniers d'acapte (les lods de 6 un). En 1792, les deux propriétés confondues ne donnaient que 4 setiers de rente, dont 1 seulement appartenait à Vaour, et les autres 3 à Raissac, ainsi qu'un taillis valant 350 livres, situé dans la paroisse de Saint-Jean-de-Linas.
    Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour


    Saint-Bauzile (Tarn) (81)

    Domaine du Temple de Saint-Bauzile


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral, Commune: Roquecor - 81


    Domaine du Temple de Saint-Bauzile
    Domaine du Temple de Saint-Bauzile


    La commanderie avait en cette juridiction plusieurs terres nobles données à fief avec droit de lods de 5 un, et prenait la dîme au quartier de Labarthe, sans être tenue à aucune charge envers l'église.

    Le 6 mars 1407, Amalric de Savignac, commandeur, inféoda ces biens, et puis successivement, les 15 décembre 1451 et 24 septembre 1534, les commandeurs Pierre Rafin et Philippe de Lasagne renouvelèrent le bail.
    Ces biens étaient exempts de taille ; au milieu du XVIIe Siècle, les consuls les ayant cotisés, la cour des aides de Montpellier, sur la plainte du commandeur Antoine de Glandèves de Castelet, ordonna aux consuls, le 30 juin 1655, de les dégrever et de ne plus les imposer pour aucune charge.

    Eglise de Saint-Beauzile



    Eglise de Saint-Beauzile
    Eglise de Saint-Beauzile - Sources: Inconnue


    A la même époque, le curé de la paroisse voulut s'approprier les dîmes du quartier de Labarthe, par la raison que le commandeur ne s'étant pas réservé la dîme dans les reconnaissances qui lui avaient été faites de plusieurs fiefs dépendants du membre de Labarthe, elle devait lui revenir au même titre que celle des autres parties de la paroisse. Le commandeur ferma les yeux sur cet empiétement ; mais un nouveau titulaire, Jean de Villeneuve-Villevieille, fit assigner le curé en délaissement et le força à reconnaître, par acte devant notaire, le 5 mars 1686, que le droit de dîme sur ce quartier appartenait à la commanderie.

    A sa mort, le curé Jean Vedelh ne tint aucun compte de cette déclaration et leva les dîmes comme il le faisait auparavant. Gaspard de Ponteves-Bargemme l'assigna, en 1691, à lui restituer les dîmes qu'il avait indûment perçues et à ne plus le troubler à l'avenir dans ses droits et privilèges.

    Domaine du Temple Le Verdier


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vignobles et Bastides - 81


    Domaine du Temple Le Verdier
    Domaine du Temple Le Verdier


    Les fiefs de Saint-Beauzile, joints à ceux qui étaient situés dans la juridiction du Verdier, ces derniers de très peu d'importance, donnaient de rente 17 setiers de blé, 3 setiers d'avoine, une livre de cire et une poule (les lods de 5 un); en sus de sa rente, chaque feudataire donnait une poule. - Sur ces 17 setiers de blé, les fiefs du Verdier figurent seulement pour un setier.
    Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour


    Vaour (81)

    Maison du Temple de Vaour


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81


    Maison du Temple de Vaour
    Maison du Temple de Vaour


    Les Templiers s'établirent vers 1140 dans la châtellenie de Penne, où ils possédèrent tout d'abord le territoire des « Albis » et où ils construisirent peu après le château de Vaour: (Les savantes études faites sur cette Commanderie par M. Devais et par M. Rossignol nous permettent de nous borner à de simples et sommaires indications).
    De nombreuses donations firent en peu de temps cette commanderie l'une des plus importantes circonscriptions de l'Ordre dans le Midi.

    Commanderie de Vaour



    Commanderie de Vaour
    Commanderie de Vaour - Sources: Franc Bardou


    1155. Donation par Frotard, vicomte de Saint-Antonin, au commandeur de Vaour, du territoire de Montricoux.

    Montricoux


    Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Intercommunalité: CC Quercy Vert-Aveyron - 82


    Domaine du Temple de Montricoux
    Domaine du Temple de Montricoux


    1174. Donation par l'abbé d'Aurillac de l'église de Trévan.
    1178. Donation par Raymond, comte de Saint-Gilles, de ses droits sur le territoire de Castras.
    1181. Cession par Etienne, Prieur de Saint-Antonin, et tous les chanoines de son couvent, à l'Ordre du Temple des églises de Castras, de Mairessi et de Montricoux.

    1182. Izarn, vicomte de Saint-Antonin, confirme toutes les acquisitions des Templiers dans sa seigneurie et leur concède des droits de dépaissance sur ses terres (peut-être Saint-Antonin-Noble-Val, 82).

    1190. Donation par plusieurs chevaliers du lieu de Montaigut de la châtellenie de cette ville.

    1292. Gaucelma, soeur et héritière de Pierre Amiel, confirma les donations qui avaient été faites dans Roussergues et dans Murcens, à Bertrand Bonafous, commandeur de Vaour, elle se réserva les corps des hommes et des femmes du bois de Murcens. L'expression brutale de corps désignait vaguement les services ou le genre de travail auquel les tenanciers étaient obligés, pour la terre à laquelle ils étaient attachés: la seinnoria dels corsses et dels veguers del bosc de Murcengz, siu home o jemnas (1)

    1293. Un acte un peu plus explicite, nous montre le vassal G. diel Cairo obligé d'acquitter un droit fixe et non arbitraire de quart et de quint.
    Cartulaire des Templiers de Vaour, page 90

    1196. Amiel de Penne exempte les Templiers des leudes et des péages dans toute sa châtellenie.

    Penne


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81


    Domaine du Temple de Penne
    Domaine du Temple de Penne


    1275. Coutumes concédées aux habitants de Montricoux par Roscelin de Foz, Maître du Temple en Provence.

    1183, Amiel de Penne, donna aux Templiers de Vaour ses droits sur la dîme et le fief ecclésiastique de Saint-Julien.
    Un acte de 1192 nous apprend que ce même personnage, fils d'Adémar Vassal, laissa aussi à ces religieux divers domaines aux environs de Roussergues, avec les services du bois de Murcens, que les viguiers lui devaient, comme étant leur seigneur.

    Armengaud ou Ermengaud (Bernard). Il vendit aux religieux de Septfonds son moulin de l'Auriole, en 1150 ; et son fils, Guillaume Bernard, céda aux Templiers, en 1184, les dîmes et le fief ecclésiastique de l'église de Mornac (vers Montricoux ?).

    Grésigne (Bern. Aton de) et sa femme cédèrent à la maison de Vaour leurs droits sur la tenure de Bonafous, en 1177, et sur le dîmaire et le fief ecclésiastique de Saint-Julien en 1182.
    En 1184 la fille de Guillaume de Grésigne donna également aux Templiers ce qu'elle tenait de son père sur la dîme et le fief de Saint-Julien.

    Huc (R.). Ce seigneur avait des droits féodaux sur la partie du territoire de Penne située à la droite de l'Aveyron, vers Castres et Bretou, et il s'en dessaisit en faveur de la maison du Temple de Vaour en 1182.

    Maurestain (Am de) donna aux Templiers, en 1191, la dîme de l'église du Cayrou et divers autres biens à Saint-Julien.

    Montels (Mafre de). En 1143, ce seigneur avait des droits aux Albis, et en 1175 et 1179 son fils, du même nom, et Béatrix, sa mère, délaissèrent aux Templiers ce qu'ils possédaient dans ce territoire.

    Penne (Amiel de) est cité par D. Vaissète comme seigneur de Penne en 1139. Il avait des droits sur la combe des Albis qu'il donna aux moines de Septfonds en 1143. Le domaine des Albis étant passé ensuite aux Templiers de Vaour, il confirma, en leur faveur, la donation qu'il avait faite de ses droits, et leur céda les terres de Coguzac, près de Roussergues, 1182.
    Son fils P. Guillaume prit part à ces largesses et les augmenta encore l'année suivante.
    En 1175, ils avaient déjà donné ensemble à l'ordre du Temple des droits de dîme à Sainte-Eulalie, dans Saint-Antonin.

    Penne (Armand de). Sa veuve, avec le consentement de ses fils, Armand, Raimond Béral, Jourdain et Pelfort, céda aux Templiers des biens situés près des Anglars, en 1175, et aussi des droits sur le moulin de l'Auriole et sur l'église de Mamiac, en 1177.

    Penne (Audeguier de) céda aux Templiers, en 1173, ses droits sur Tréban et toute la seigneurie qu'il avait dans le dîmaire d'Anglars. Il était marié à Mandine, fille de Guillaume de Penne, laquelle confirma, en 1176, une donation faite par son père de ses droits aux Albis, la compléta par la concession de droits d'usage dans Palleu de Sals (Saint-Vergondin) et fit admettre son fils dans l'ordre du Temple.

    Penne (Bern. de) ratifia, en 1180, l'acquisition faite par les Templiers du tiers de la dîme de Saint-Pantaléon.

    Penne (Guillaume de), dit le Chauve, est cité dans l'Histoire de Languedoc, en 1139 et dans le Cartulaire de Vaour, de 1143 à 1161 ; mais on n'indique aucune de ses possessions.

    Penne (Pierre de). En 1181, Guillaume de Salvagnac, fils de Pierre de Penne, reconnut avoir abandonné tout ce qu'il pouvait réclamer sur la terre des Albis et confirma aux Templiers de Vaour la donation qu'il leur avait faite de ses droits sur le moulin de l'Auriole.

    Penne (Riquier de) En 1176 ce seigneur jouissait d'un cens de 12 deniers sur la métairie de Périllac, qui avait été donnée à la maison du Temple de Vaour.

    Ratier. La famille de ce nom, qui avait des droits aux Albis en 1143, offrit aux Templiers en 1184 et 1185 certains domaines situés près de Bretou et de Castres.

    Vue de Penne 1895

    Roque (G. de la), de Puycelsi, céda en 1175 à la maison de de Vaour tous ses droits sur les terres qui dépendaient de l'église des Albis.

    Sami-Marcel (Hugues de) abandonna aux Templiers en 1180 ses droits sur les biens appartenant à l'église de Tréban.

    Salle (De la). Un acte de 1184 nous montre que P. Abbas, comme fils de B. Fusteinz, renonça aux droits qui lui revenaient aux Albis et dans l'alleu de Sals, et qui avaient été donnés aux Templiers par les seigneurs de la Salle, savoir par G. de Penne, le Piotés, par Audeguier et Mandine (sa femme), et par Mafre de Montels et sa mère Béatrix. Il est probable que tous ces personnages appartenaient à une même branche de la famille seigneuriale de Penne.

    Tour (Perronelle de la) et ses enfants avaient des droits sur l'église de Tréban et le domaine des Albis, dont ils firent offrande en 1183 à l'ordre du Temple.

    Vassals (Amiel) et Pagas avaient aussi des droits sur la paroisse de Tréban, qui passèrent aux Templiers en 1184.
    Edmond Cabié. Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn, pages 84 à 88, tome XXV Mars-Avril. Albi 1908. - BNF

    Saint-Maurice


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Intercommunalité: Gaillac Graulhet Agglo, Commune: Puycelsi - 81


    Domaine du Temple de Saint-Maurice
    Domaine du Temple de Saint-Maurice


    1276. Sentence arbitrale entre les Templiers et les chanoines de Saint-Antonin, au sujet des dîmes des paroisses de Montricoux, de Saint-Maurice et de Castras ; elles sont adjugées aux premiers moyennant une redevance annuelle de 24 Setiers de froment et de 16 d'orge.

    Hospitaliers de Saint-Jean



    Château de Vaour
    Château de Vaour - Sources: Stef la Mule


    1351. Raymond, évêque de Cahors, confirme aux Templiers la possession de plusieurs églises de son diocèse, parmi lesquelles Montricoux et Saint-Benoît de Castras.

    1331. Echange entre les chevaliers de Saint-Jean et Arnaud, vicomte de Carmaing ; ce dernier cède la place et la juridiction de Peyriac (Bas-Languedoc) et reçoit le lieu de Montricoux, où l'Ordre ne conserve que la seigneurie spirituelle et les dîmes.

    1456. Transaction entre le commandeur Jean de Castelnau et Antoine de Cardaillac, seigneur de Bioule, pour la limitation de leurs territoires respectifs.

    1482. Transaction avec les habitants de Vaour, portant règlement des droits de fouage et de fournage et des journées de corvée ; le commandeur devra, en temps de guerre, offrir asile dans son château aux personnes et aux meubles de ses vassaux, qui seront tenus de lui fournir un service de garde et de guet.

    1523. Procès contre les consuls de Vaour qui avaient tenté d'usurper l'exercice de la justice dans cette ville et des droits d'usage dans la forêt du commandeur.

    1655. Arrêt de la Cour des Aydes de Montpellier, défendant aux Consuls de Saint-Beauzille de soumettre à la taille les biens de l'Ordre de Saint-Jean.

    1703. Le commandeur, G. de Pontevès, achète des commissaires royaux, au prix de 400 livres, la justice haute, moyenne et basse de la paroisse de Saint-Amans, démembrée de la juridiction de Molières.

    Le commandeur possédait à Vaour un château-fort, la seigneurie entière, spirituelle, temporelle et foncière de cette ville et de son territoire, une partie de la dîme de Saint-Pantaléon et de Saint-Michel, des fiefs et des rentes au Frau, à Fontblanque, Saint-Julien, Vayrevigne, Saint-Antonin, Lentin, Louvers, Audillac, Sestayrols.

    Les divers membres de la circonscription étaient: Saint-Martin de Sesquière, au diocèse de Cahors (1/2 dîme et un petit domaine), la Madeleine, près de Penne (seigneurie spirituelle, dîmes), Montricoux (idem), Bioule, au diocèse de Cahors (moitié de la dîme), Saint-Amans (château, seigneurie entière), la moitié des dîmes de Saint-Simon et de Saint-Maurice et enfin la chapelle de Saint-Jean, près de Montcuq, en Quercy.

    Le revenu net de cette commanderie était, en 1782, de 16, 998 livres.

    Le Commandeur Templier retrouvé de Vaour.
    1150-1160. Fort Sauz.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    Historique de la commanderie de Vaour



    Vaour Château
    Vaour Château - Sources: Trutat, Eugène 1896 - Bibliothèque municipale de Toulouse, TRU C 936


    L'ordre des chevaliers de la Milice du Temple ou ordre des Templiers fut fondé en 1118 par neuf chevaliers et officialisé en 1128 au concile de Troyes qui lui donna sa règle (issue de celle de Cîteaux) et des statuts privilégiés. Cet ordre, à la fois militaire et religieux, avait pour premier objectif l'occupation de la Terre Sainte et la protection des pélerins de Jérusalem.

    Ce rôle lui valut les laveurs des grands seigneurs du moyen âge des croisades, et, dès 1136, grâce à des dons importants, une première commanderie est fondée en Languedoc par Roger II comte de Foix.

    Vers 1140, soit quatre ans seulement après, les Templiers ont des biens dans la châtellenie de Penne.

    Plusieurs d'entre eux résident alors dans la paroisse de Sainte-Marie Madeleine des Albis, sur la rive droite de l'Aveyron.

    Ces templiers, à robe blanche, garnie de la croix rouge pattée, constituèrent très tôt un important domaine. Les premiers actes de donation, datés de 1143, sont relatifs aux droits territoriaux de la combe des Albis que W. de Penne et ses chevaliers accordérent pour le salut de leur âme à Pierre Humbert, prieur. En 1150, Bernard Armengaud donna ses moulins et rivages d'Auriole à Pierre Hugues puis Bernard Adémar d'Auriole céda à son tour ses moulins pour la réception de son fils dans l'Ordre.

    Les membres de la famille de Penne passent donc pour les premiers bienfaiteurs des Templiers dans le pays. Mais tous les autres habitants, que ce soit les chevaliers, comtes ou vicomtes, ou les plus simples propriétaire;, terriens, tous firent d'importantes donations pour participer aux avantages spirituels de l'Ordre, sous la dénomination de « frères donnés » et pour être enterrés dans le cimetière des chevaliers (ainsi Raymond de Doguers, Bernard d'Auri, Amiel de Penne.) (Cartulaire nº 21 et 27)

    Ainsi, leurs possessions prenant de plus en plus d'importance, vers 1160, ils cherchèrent un site afin d'y implanter le siège d'une commanderie. Sans raisons apparentes, ils avisèrent une butte de grès stérile, dominant largement la campagne environnante, en pays des arfraux, loin de toute voie de passage. C'est qu'ils avaient découvert que ce site dominant avait été plusieurs millénaires avant, une butte sacrée, siège de ce qui semble être un culte de l'eau, ainsi qu'en témoigne la dalle à rigoles, dégagée au nord de la commanderie en 1970-1971, et peut-être d'un vidage (qui reste à découvrir). La, mille ou deux mille ans avant J.-C., mais aucun objet n'a permis une datation précise, des hommes auraient cru aux vertus médicinales des eaux de ce lieu et y auraient pratiqué leurs rites. Les Templiers croyaient aux sites privilégiés. C'est pourquoi ils décidèrent que là, serait élevée leur commanderie.

    Cette « Maison » ainsi que l'appelaient les Templiers n'était pas un château fort comme le veut la tradition locale et ses murs n'auraient pas résisté à une attaque en règle. Elle était le plan trapézoïdal et occupait une surface de 2500 m2 environ, soit approximativement 1100 m2 de bâtiments.

    Le porche d'accès, voûté en plein cintre et surmonté d'une pierre armoriée, s'ouvre au nord-est dans un angle de la commande-m et donnait dans une première cour. Face à l'entrée, un bâtiment était destiné à l'exploitation agricole, aspect que possédait presque toute commanderie provinciale. Il abritait au niveau de la cour la grange dont on peut voir encore une porte surmontée d'une pierre armoriée rendue illisible. Une rampe en pente douce conduit, vers l'étage inférieur, à travers une porte au cintre irrégulier, à une vaste salle à la voûte romane. Celle-ci était utilisée comme écurie (n'oublions pas que tes templiers étaient des chevaliers). Ce bâtiment présente, côté sud, une série de contreforts massifs très rapprochés.

    A gauche de la cour d'entrée se trouvait la « Grande Maison », c'est-à-dire la partie de la commanderie réservée aux chevaliers et strictement interdite aux laïcs.
    La pièce maîtresse de la « Grande Maison » était le « donjon », grosse tour massive d'une vingtaine de mètres de haut et située à l'est de la commanderie. D'un appareil très régulier, il était décoré extérieurement de pilastres à peine saillants et réunis par des arcatures en plein cintre. Il abritait, au rez-de-chaussée, la chapelle à laquelle le public accédait, après avoir traversé le cimetière, par une porte à double voussure romane supportée par des colonnes à chapiteaux. Elle était placée sous le vocable de Notre-Dame Sa voûte, en berceau légèrement ogival, était divisée en deux travées par un arc doubleau en ogive et supporté par deux colonnes à chapiteaux historiés. Un cordon courait, à la naissance de la voûte, tout autour de la chapelle. Contre le mur terminal un escalier tournant menait, au-dessus, à une salle voûtée, elle aussi, en ogive. Le sommet du « donjon » devait être à l'origine une plate-forme, mais il fut, par la suite, couvert d'une toiture à quatre pans et surmonté d'une tour de guet. Il était fortifié et présentait, au sommet des murs, une couronne de corbeaux destinés à porter des hourds à mâchicoulis. Une salle basse, fortifiée de même manière, s'appuyait contre le « donjon. » Elle servit à partir de 1684 de nef à la chapelle, après la destruction par un incendie de l'église paroissiale.

    La partie conventuelle était constituée par deux bâtiments perpendiculaires qui enserraient avec le « donjon » et sa salle basse, une cour intérieure. Le bâtiment à deux étages dont on voit encore la façade était destiné, au rez-de-chaussée, aux cuisines et au réfectoire, et l'on peut encore de nos jours retrouver le four. Au-dessus, était certainement le logis du commandeur, comme en témoigne toujours une pierre armoriée au-dessus de la fenêtre.

    Une tour octogonale à trois étages marquée à l'extérieure par un cordon de boutons en relief, qui permettait d'accéder aux appartements. Elle servait de cage à escalier en colimaçon dont les marches présentaient de quatre en quatre, à l'intrados, une main tenant un bâton noueux, symbole du bâton du commandeur.

    Ainsi devait se présenter la commanderie de Vaour au XIIe et XIIIe siècle, sous réserve de quelques remaniements jusqu'au XVIIe siècle, mais très peu de documents permettent d'en donner une description détaillée.

    Elle était occupée par un très petit nombre de chevaliers: moins de dix certainement. Le reste de la communauté se dispersait dans les paroisses voisines à mesure que les nouvelles donations ou ventes de la part des bienfaiteurs augmentaient le domaine terrien ou les privilèges, comme on peut le constater dans le cartulaire de la commanderie dès 1202.

    C'est ainsi qu'en 1196, Raymond de Penne exempte les chevaliers de la « Maison de Vaour » des droits seigneuriaux dans la châtellenie de Penne.

    Après les seigneurs de Penne, il faut placer au rang des bienfaiteurs des Templiers, les chevaliers de Montaigut, les seigneurs de Cahusac, puis le comte de Saint-Gilles et les vicomtes de Saint-Antonin.

    Petit à petit, toutes les possessions des Templiers sont affranchies des droits seigneuriaux et des redevances par simple don ou par achat de ces droits.

    Les chevaliers de Montaigut donnérent pour la rédemption de leurs pêchés, les fours du château de Montaigut et les habitants du lieu furent obligés d'aller cuire leur pain au four des Templiers. Ces mêmes chevaliers firent ensuite don de leur chapelle et de ses appartenances, franche de toute taille, guet, albergue et autres droits.

    L'abbé d'Aurillac vendit aussi la « Maison de Vaour » l'église de Trévan et ses appartenances.

    Les Templiers eurent très tôt des possessions dans le Quercy. Le 14 mai 1181, les chanoines de Saint Antonin donnérent, pour que les Templiers les protègent contre leur ennemis, l'entier territoire de Montricoux avec ses trois églises de Montricoux, de Saint Laurent.

    De nos jours, il ne reste plus que le squelette mutilé de la commanderie. Le temps n'aurait pu vaincre ces murs de grès, mais les hommes ont eu raison par la destruction et le pillage irraisonné. Et, les soirs d'été, lorsque le soleil couchant incendie de rouge la campagne environnante, les tristes ruines de la commanderie retrouvent encore un peu de leur noblesse qu'elles portérent si fiérement pendant plus de sept siècles.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    Maison du Temple de Vaour


    A part quelques actes qui tiennent de la gestion domainiale habituelle, les rapports personnels du comte avec les Templiers du Bas-Rhône sont peu soutenus et les donations pluutôt rares. « Je n'en ai relevé aucune dans la Bas-Rhône et, hors de la région, celles-ci sont modestes comme à Vaour où « lo coms de san gili » se contente de donner quelques droits d'exploitation domaniaux, Léonard, nº 89 (Mars 1180) »
    Sources: Extrait de l'ouvrage de Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) - Presses Universitaires de Lyon - 2005

    Maison du Temple de Vaour, Montricoux, Lacapelle-Livron, Villedieu



    Commanderie de Vaour
    Sources: Archives du Tarn


    Plusieurs localités du département de Tarn-et-Garonne prétendent avoir possédé des établissements de Templiers; mais il n'y a réellement d'authentiques que les commanderies de Montricoux, de Lacapelle-Livron, de La Villedieu et de Golfech. On peut encore classer parmi ces établissements, mais seulement comme membres de commanderies, l'église de la Lacapelle, canton de Lavit, dépendant jadis, a ce que l'on croit, de la commanderie de Nom-Dieu, et Puylaroque appartenant à celle de Gabre.

    La commanderie de Montricoux fut fondée en 1181, par suite de la donation faite, le 14 mai de cette même aimée, à l'Ordre du Temple, par le monastère de Saint-Antonin, de la terre et de la seigneurie de Montricoux. Après la destruction de l'Ordre, les biens de cette commanderie furent livrés par Géraud de Salvanhac, leur curateur, au dénonciateur des Templiers, Esquieu de Florian, qui en jouit jusqu'en 1322. Les revenus de la maison de Montricoux étaient alors évalués a 1,100 livres tournois. Esquieu de Florian ayant été dépossédé par ordre de Charles-le-Bel, les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem furent mis en possession de la terre de Montricoux; mais ils l'échangèrent, le 9 février 1332, avec Pierre d'Euze, seigneur de Négrepelisse, contre les terres de Douzens et de Goyran, en Languedoc ils conservèrent néanmoins tous leurs droits sur l'église de Montricoux, dont ils firent le siège d'une commanderie, ainsi que sur le temporel qui en dépendait. Cette commanderie fut depuis transformée eu prieuré, et devint alors un simple membre de la commanderie de Vaour (vers la fin du XVe siècle).

    On ignore à quelle époque fut fondée la commanderie de Lacapelle-Livron. On sait seulement que « le religieux baron, frère Raymond du Buisson, commandeur de Lacapelle, de la chevalerie du Temple, » accorda, le 10 novembre 1268, une charte de coutumes aux consuls et aux habitants du village, et que les biens de cette commanderie furent après leur confiscation par Philippe-le-Bel, concédés à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui en jouit jusqu'à la Révolution. Le revenu annuel de la commanderie de Lacapelle-Livron s'élevait, au commencement du XVIIIe siècle, au chiffre de 6,000 livres, et celui du prieuré de Ginolhac, qui en dépendait, à 6,000 livres.

    Adélaïde de Toulvieu est la fondatrice de la commanderie de La Villedieu. Elle avait, à sa mort, légué à l'Ordre du Temple l'église d'Albefeuille et la chapelle de son château de Toulvieu avec tous leurs droits et leurs dîmes. Les Templiers, après avoir pris possession du legs (année 1154), commencèrent immédiatement la construction de leur maison, au point de jonction des voies de Castres à Moissac et de Montauriol à Castel-Sarrazin. Mais l'abbaye de Saint-Théodard, de laquelle dépendait la paroisse d'Albefeuille, fit opposition à cet établissement. Elle consentit néanmoins à transiger, et par un acte conclu le 16 septembre 1154, entre Amiel, abbé de Saint-Théodard, et Dieudonné, Hugues, Gautier et Bernard de Caux, chevaliers du Temple, grâce à l'intervention de Hugues de Rochefort et de Bernard de Châteauneuf, fils et gendre d'Adélaïde, l'abbaye donna son consentement, moyennant la concession faite par les Templiers du tiers de l'église d'Albefeuille et de la chapelle de Toulvieu, avec les droits et les dîmes qui en dépendaient. Un village ne tarda pas à s'élever auprès de la maison des Templiers et prit le même nom, celui de La Villedieu qu'il porte encore. Lors de la croisade contre les Albigeois, pendant que le commandeur affichait à tout instant ses sympathies pour les croisés, les habitants se prononcèrent hautement en faveur du comte de Toulouse et lui donnèrent des preuves de leur dévouement dans une circonstance où il y avait un danger réel à le faire. Raymond VII assiégeait, au commencement d'avril 1228, la ville de Castel-Sarrazin. Humbert de Beaujeu et le fougueux évêque de Toulouse accoururent, chacun de leur côté, avec des troupes au secours des assiégés. Mais le premier fut constamment harcelé par les gens de La Villedieu, et le second, campé près du village, ne pouvait obtenir d'y être admis, lorsque le commandeur Pierre de Bruciac lui en ouvrit les portes. L'évêque était à peine entré dans La Villedieu, que plusieurs jeunes gens formèrent le projet de l'enlever et de le livrer au comte de Toulouse; mais le complot fut découvert a temps et ne put aboutir.

    La commanderie de La Villedieu passa, avec les autres biens de l'Ordre du Temple, entre les mains des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui la possédaient encore au moment de la Révolution. Ses propriétés étaient considérables et embrassaient, indépendamment du territoire de la communauté de La Villedieu, les territoires des communautés de Ventilhac, Villeneuve et La Bastide-du-Temple. Ce dernier village devait sa fondation à l'un des commandeurs de La Villedieu, vers le commencement du XIIIe siècle.

    Quant à la commanderie de Golfech, on n'en sait jusqu'à présent autre chose, sinon qu'après avoir d'abord appartenu aux Templiers, elle fut concédée aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, et qu'en 1765, elle payait au grand-maître de l'Ordre de Malte une contribution annuelle de 1,492 livres 7 sous 2 deniers. Le prieuré de Gimbrède, dont le revenu atteignait 6,000 livres, était un membre de la commanderie de Golfech.

    Voilà les seuls détails qu'il m'est permis de donner sur les établissements que les Templiers possédaient dans nos contrées.

    Un des secrétaires lit une note répondant à la même question et laissée par M. E. Rossignol, inspecteur de la Société, qui n'a pu rester jusqu'à la fin de la session.

    Dessin de Montricoux



    Dessin de Montricoux

    Dessin de Montricoux - Sources: Diocèse de Montauban


    Note de M. Rossignol


    L'histoire que j'ai écrite sur la commanderie de Vaour au département du Tarn (Monographies communales, tome I, III, page 215 et suivantes) répond en partie à cette question, en ce qui concerne les établissements de Montricoux, de Bioule, de Molières et de Lafrançaise, situés dans le Tarn-et-Garonne. Ces établissements étaient attachés à Vaour dès la seconde moitié du XIIe siècle, ainsi que je l'ai prouvé pour celui de Montricoux; j'ai donné sur eux de nombreux détails Statistiques, et je renvoie à ce premier travail, à la suite duquel sont publiés (page 287 et suivantes) le texte d'une donation aux Templiers par le comte de Saint-Gilles, de ses droits Seigneuriaux à Castres, en 1178; et celui de la cession aux mêmes Templiers du territoire de Montricoux, en 1161, par les chanoines de Saint-Antonin (1). Les vicomtes de cette localité ancienne furent aussi des bienfaiteurs de la commanderiez qui eut, dans la suite des siècles, des procès divers avec ces mêmes chanoines possesseurs de droits importants en Albigeois. Varen était encore un des doyennés du Quercy, qui étendait ses possessions en Albigeois, et que j'ai nommé souvent dans le récit des événements qui y ont eu lieu, tant sous le rapport civil qu'au point de vue ecclésiastique. Je termine en rappelant, au sujet des établissements religieux compris dans les limites actuelles du département de Tarn-et-Garonne, que j'ai cité également dans le même livre (page 255), que pendant la guerre d'Henry, roi d'Angleterre, contre Raymond V, pour la possession du comté de Toulouse, l'abbé et les religieux de Sept-Fonds en Quercy se retirèrent, pendant l'occupation par le roi de la ville de Cahors, auprès de Penne, où ils terminèrent, en décembre 1160, un différend qu'ils avaient avec Gérard Bonafos au sujet de quelque bien territorial; date importante qui aide à déterminer l'époque, encore incertaine, de la guerre en question et de sa durée.
    1. La note, de M. Rossignol renferme quelques erreurs historiques que nous devons rectifier. Ce n'est point, comme l'affirme le savant auteur des Monographies communales, dès la seconde moitié du XIIe siècle que l'établissement de Montricoux était attaché à Vaour. Montricoux était alors et longtemps après le siège d'une commanderie parfaitement indépendante de celle de Vaour, et avait pour membres: Bioule, Molières et Saint-Simon, près Lafrançaise. La charte de coutumes donnée, le 6 janvier 1277, à la ville de Montricoux ne mentionne même pas la commanderie de Vaour, et qualifie commandeur de la maison de Montricoux, le frère Pierre de Geoffroy, présent à la concession de ces coutumes, par Rossolin de Fox, maître de la langue de Provence. Lorsque les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem furent substitués aux Templiers dans la seigneurie de Montricoux, et même après avoir cède cette seigneurie à la famille de Caraman, l'église de Montricoux ne cessa point d'être le siège d'une commanderie, ainsi que l'atteste une sentence arbitrale rendue en 1400, au sujet du temporel que les Hospitaliers de Montricoux possédaient à Bioule, et portant textuellement que « Jehan de Castelnau, de l'ordre de Saint-Jehan-Hiérusalem était commandeur de Montricoux. C'est dans la suite seulement que la commanderie de Montricoux devint un simple prieuré réuni à la commanderie de Vaour, et le premier document qui fasse mention de ce fait date du 10 mars 1550. On y lit, en effet, que « Fraire Ynard de Montrosier était commandeur de Vaour et prieur dudit Montricoux. (Note de M. Devals aîné, secrétaire) »
    Sources: M. Charles Maistre De Boyer, Société français d'Archéologie, XXXIIe session. Paris 1886

    La Décadence des Vicomtes de Saint-Antonin


    Appauvris par leurs expéditions outre-mer, diminués moralement peut-être par la concession des coutumes, les vicomtes de Saint-Antonin virent bientôt pâlir leur étoile ; ni la haute fortune de leur frère Raymond, évêque de Toulouse, ni la gloire littéraire du troubadour Raymond-Jourdain, fils de Guillaume-Jourdain, ne purent arrêter la décadence.

    Dès 1155, ils durent bailler en fief honoré une notable partie de leurs droits à Guillaume de Fontanes et à Humbert de Fontanes, frères, et aux fils de ce dernier. Quand les vicomtes eurent fait le partage de leurs biens, les frères Fontanes reconnurent à Pierre, l'un d'eux, 11 albergues de chevalier et 45 sols d'acapte, et à Isarn 4 albergues de chevalier et 45 sols d'acapte seulement. Remarquons que le droit d'albergue consistait à se faire défrayer avec chevaux une fois par an chez les vassaux, et l'acapte était un droit à payer en argent à la mort des vassaux. La part de Guillaume-Jourdain fut nulle dans ce partage, soit qu'il eût été déjà indemnisé, soit parce qu'il avait épousé l'héritière des Paris, seigneurs de Parisot. La reconnaissance de ces droits avait eu lieu au mois de juin 1155, et c'est le 2 août que se fit le partage des possessions vicomtales.

    Cependant, le vicomte Isarn fit encore figure pendant quelque temps, car, le 1er octobre 1180, il fut témoin à l'acte par lequel Raymond, comte de Toulouse, fils de Faidite, prit sous sa protection Pierre, abbé d'Aurillac, contre les habitants, et que celui-ci céda en retour ses droits sur Tonnac, et sur le four de Puycelsi.

    Cependant, la dépossession avait déjà commencé.


    La fortune se retira des vicomtes comme aussi des chanoines, et elle passa aux Templiers de Vaour qui s'étaient établis vers 1145. A partir de ce moment, c'est à ces derniers que vont les donations; les chanoines impuissants leur cèdent la défense de leurs terres et leur en confient l'exploitation, avec quelques réserves.

    Peu à peu les vicomtes font vente au Temple de leurs biens, ou bien ils ratifient les cessions antérieures. C'est ainsi que, en 1182, le vicomte Frotard et son frère Sicard confirment la vente de leurs terres, pâturages, abreuvoirs, cabanes et bois, pour la somme de 300 sols melgoriens. Cette somme, qui, comme d'autres, fut dissimulée sous le nom d'aumône, leur fut payée, à la côte de Parriac, en face de Bonne.

    Au mois d'avril de cette même année, quand Armand de Penne abandonna la dîme de Cogusac et celle des Albis, le vicomte Isarn dut consentir à cette donation, à cause des droits qu'il avait sur ces redevances.

    Au mois de mai, le même vicomte ratifia toutes les acquisitions faites par les Templiers, dans ses terres, pâturages, fontaines, cabanes, usage des bois par les bergers, et il reçut de ce chef une somme de 200 sols melgoriens, à titre de charité, que, dans la rue de Penne, lui donna Fortz Sans, maître de la commanderie de Vaour.

    Au mois de décembre 1184, le vicomte Sicard, pressé vraisemblablement par le besoin, céda aux Templiers ses droits sur Castres et sur les biens acquis des chanoines; il céda aussi ses droits sur ses bois, fontaines et pâturages, même sur les bêtes sauvages du masage de l'Olmet, et il reçut sans honte, 200 sols melgoriens.
    Sources: Par M. le Chanoine Firmin Galabert. Société archéologique du Tarn-et-Garonne, tome 62, Montauban 1934.


    Villefranche d'Albigeois (81)

    Domaines du Temple de Villefranche d'Albigeois


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Communauté de communes des Monts-d'Alban et du Villefranchois - 81


    Villefranche d'Albigeois
    Domaine du Temple de Villefranche d'Albigeois


    Saint-Maurice


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Le Haut Dadou, Commune: Saint-Lieux-Lafenasse - 81


    Domaine du Temple de Saint-Maurice
    Domaine du Temple de Saint-Maurice


    Saint-Simon


    Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Communauté de communes des Monts-d'Alban et du Villefranchois - 81


    Domaine du Temple de Saint-Simon
    Domaine du Temple de Saint-Simon


    Je pense que ces trois localisations autour de Villefranche d'Albigeois ou Villefranchois sont celles qui nous intéressent
    Les droits de la Maison du Temple de Vaour dans la juridiction de Villefrançaise ?, consistaient d'abord en des portions de dîmes sur les trois paroisses de Villefrançaise ?, de Saint-Maurice et de Saint-Simon ?.
    — Dans la première, elle avait la moitié de la dîme appelée le petit deymou, et payait le sixième de réparations de l'église, sa portion revenant sans doute au sixième du produit total de la dîme.
    — Dans la paroisse de Saint-Maurice, elle avait le quart de toute la dîme et contribuait pour un quart à toutes les charges. Le curé, en vertu d'une convention, déjà ancienne à la fin du XVIIe siècle, levait toute la dîme des menus grains ; le commandeur Gaspard de Bargemme voulut en prendre sa part, et par acte du 18 août 1689, le curé reconnut qu'il était en droit de le faire.
    — Le commandeur était prieur de la paroisse de Saint-Simon ; il prenait toute la dîme à l'exception d'un petit dîmaire qui était commun entre lui et le curé de La Française.
    En 1632, il donnait au curé une pension de 8 setiers 1/2 de blé, 3 pipes de vin, 4 livres 5 deniers, et lui laissait jouir le dîmaire commun avec le curé de La Française, et une pièce de terre.

    La commanderie avait, en outre, beaucoup de fiefs dans cette juridiction, suivant des reconnaissances de plusieurs époques, de 1506 à 1690, mais le plus grand nombre de 1610, devant Abel Dubois, notaire à Saint-Antonin (Saint-Antonin-de-Lacalm). Un de ces fiefs était détenu, en 1690, par Pierre Debar, seigneur et baron de Lamothe, Lagarde et autres places, et dame Elisabeth Debar, épouse du marquis de Callonges.
    Je n'ai rien trouvé qui se rapporte à « Villefrançaise », comme il est dit dans le texte, c'était une juridiction qui englobait plusieurs paroisses, il se peut que le nom se soit perdu au fil des siècles.
    Par contre, faut-il rapprocher ce nom à celui de « Villefranchois », qui est dans le Tarn et qui est une Communauté de commune.
    Ou alors, à Villefranche-d'Albigeois (en occitan, Vilafranca ou Vilafranca d'Albigés) est une commune française située dans le département du Tarn.

    Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour et cartulaire du Temple de Vaour


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