Les Templiers   Commanderies par département   Les Croisades

Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France

    Département de la Gironde

    Aillas (33)

    Domaine du Temple Aillas


    Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: La Réole - 33


    Domaine du Temple Aillas
    Domaine du Temple Aillas


    L'église Notre-Dame, de style roman, construite au XIIe siècle, propriété de l'ordre des Templiers, avait la forme d'une croix latine, se composant d'une nef unique, d'un transept surmonté d'un clocher à sa croisée, d'une abside et de deux absidioles. Elle a été restaurée et agrandie au XIXe siècle (dont le clocher carré exhaussé en 1845) mais a conservé sa superbe façade de style roman. Elle est protégée et inscrite aux monuments historiques depuis 1925. Des images anciennes de l'église sont disponibles sur la base Mémoire.
    Sur la façade, dans les arcatures de droite, un petit bas-relief montre deux pèlerins en bliaud munis de bâtons sur la route de Compostelle.
    Le clocher contient cinq cloches qui forment un très beau carillon. L'une d'elles est de 1526, l'autre de 1538. Ces deux cloches sont classées depuis 1942.
    Sources: Wikipedia

    L'église Notre-Dame d'Aillas



    Notre-Dame d'Aillas
    Notre-Dame d'Aillas, abside


    A l'origine, cette église romane du 12e siècle appartenant à l'ordre des Templiers se composait d'une nef unique, d'un transept surmonté d'un clocher à sa croisée, d'une abside et de deux absidioles. Un bas-côté sud a été ajouté au 17e siècle, mais les travaux les plus importants ont lieu au 19e siècle et au début du 20e : construction du clocher actuel, restauration de la façade, voûtement de la nef et des bas-côtés, décoration intérieur. Un bas-côté nord est construit, le bas-côté sud est remanié.
    Sources: Base Merimée

    L'église Notre-Dame d'Aillas


    Dans l'arrondissement de Bazas: la cathédrale de Bazas avec son riche portail est un monument hors ligne ; ainsi que l'église d'Uzeste, elle appartient au style ogival.
    L'église d'Aillas est romane, sa façade et celle de Loupiac présentent de grandes analogies.
    L'église de Pondaurat a appartenu, dit-on, aux Templiers.
    Bazas, Uzeste, Aillas, ont été étudiées.
    Académie Nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, quatrième année, page 256. Paris, Bordeaux 1842. Livres numériques Google


    Arcins (33)

    Maison du Temple d'Arcins


    Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Le Sud-Médoc - 33


    Maison du Temple d'Arcins
    Maison du Temple d'Arcins


    Membres de cette Maison


    Saint Martin de Lacaussade, commune: Saint-Martin-Lacaussade, Gironde
    Arcins, commune, Gironde
    Arcins, (Avensac), commune: Avensan, Gironde
    Blésignac, commune: Blésignac, Gironde
    Arcins (La Croix de Jacquet), commune: Cussac-Fort-Médoc, Gironde
    Arcins (Lamarque), commune: Lamarque, Gironde
    Le Temple de Sautuge en Médoc, commune: Le Temple, Gironde
    Arcins (Moulis), commune: Moulis-en-Médoc, Gironde
    Le Temple de Sautuge, (Troncats et Touriac), commune: Sainte-Hélène, Gironde
    Montarouch, (Saint-Léon), commune: Saint-Léon, Gironde
    Cantois, commune: Cantoi, Gironde
    Montarouch, (Courpiac), commune: Courpiac, Gironde
    Montarouch, (Pellegris), commune: Faleyras, Gironde
    Montarouch, (Saint Quintin), commune: Romagne, Gironde
    Saint Genis du Bois, commune: Saint-Génis-du-Bois, Gironde
    Montarouch (Baricot), commune: Targon, Gironde
    Montarouch, Targon commune: (Montarouch), Gironde
    Planquetorte, commune: Saint-Vivien-de-Médoc (Le Temple), Gironde
    Le Temple de Tourtey, (ou Tourteyron), commune: Valeyrac, Gironde
    Montarouch (Guillac), commune: Guillac, Gironde
    Montarouch (Lugaignac), commune: Lugaignac, Gironde
    Villemartin en Bazadais, commune: Mouliets-et-Villemartin, Gironde
    Villemartin en Bazadais, (Moliets), commune: Mouliets-et-Villemartin, Gironde
    Villemartin en Bazadais, (Pujol), commune: Pujols, Gironde
    Saint Avit de Soulage, commune: Saint-Avit-de-Soulège, Gironde
    Villemartin en Bazadais, (Saint Pierre de Castels): commune: Saint-Pey-de-Castets, Gironde
    Montarouch (Picheron), commune: Saint-Vincent de Pertignas, Gironde
    Jeaune en Chalosse (Bahus-Lupeyroux et Damoulens), commune: Bahus-Soubiran, Landes
    Jeaune en Chalosse, (Bougue), commune: Bougue, Landes
    Jeaune en Chalosse, (Castelnau), commune: Castelnau-Tursan, Landes
    Jeaune en Chalosse, Castelnau et Pécorade, commune: Geaune, Landes
    Jeaune en Chalosse, (Pécorade), commune: Pécorade, Landes
    Dans cette liste de membres, sont inclus les Domaine du Temple et de l'Hôpital
    Sources: Pierre Vidal - Hospitaliers et Templiers en France Méridionale - Le Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte - Association: Les Amis des Archives de la Haute-Garonne - Editions CNRS.

    Maison du Temple d'Arcins


    Le château d'Arcins possède l'un des 1ers vignobles du Haut-Médoc, développé en 1300 par la commanderie des Templiers. Ce grand vignoble, propriété de la famille Castel depuis 1971, dispose d'un magnifique château restauré entièrement par les propriétaires actuels.

    L'ancienne église templière et hospitalière a été démolie en 1820. Elle sera reconstruite à partir de 1838 sur décision de Louis Philippe. Cette nouvelle Paroisse sera reconnue par ordonnance du 29 juin 1841.
    Mais la nouvelle église ne résout pas les problèmes de marais pour lesquels les Arcinois demandent la réalisation de travaux d'assèchement depuis 1747.
    Finalement, après bien des oppositions au projet de faire creuser un canal, ce n'est qu'en 1846 que le préfet demande au Maire de mettre en demeure les propriétaires d'effectuer des travaux de drainage.
    Mairie d'Arcins

    Le diocèse de Bordeaux


    Le succès des Ordres Militaires et institutions charitables, la chronologie manque de précision.
    L'Ordre de l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem s'implanta dans les premières décennies du XIIe siècle, d'abord entre la Dordogne et l'Isle où la commanderie de Lalande et Pomerol fut constituée. Puis il passa en Médoc où il eut les commanderies de Bénon et de La Grayanès. A Bordeaux, il ouvrit la chapelle Sainte-Catherine au coeur de l'antique cité et un hôpital, dit du Pont-Saint-Jean, à l'embouchure du Peugue.
    Dans le diocèse de Bazas, les Hospitaliers possédaient les grosses commanderies de Villemartin et de Sallebruneau au nord de la Garonne, celle de Cazalis au sud.

    Les Templiers ont une Maison à Bordeaux en 1158 : elle est à l'intérieur de l'enceinte, tout contre le côté nord. La plus importante Maison se trouve à Arveyres en 1170 ; l'Ordre franchit la Dordogne et les établissements de Marcenais, Queynac et Magrigne sont les premiers membres d'une autre Maison. La Maison de la Grave d'Ambarès est située à la pointe de l'Entre-Deux-Mers. L'Ordre est présent en Médoc, au milieu des landes. Dans le diocèse de Bazas, il s'appuie, après le milieu du XIIe siècle, sur la Maison de Cours et celle de Romestaing au sud de la Garonne, sur la Maison de Roquebrune au nord de la Garonne.

    Clément V, en 1308, se rendant de Poitiers à Avignon, évitât-il Bordeaux ; il fit une halte chez les chanoines réguliers de Saint-Emilion le 18 septembre, gagna l'Entre-Deux-Mers par Sainte-Foy, descendit à la Maison du Temple de Roquebrune.

    Au XIVe siècle, le pape Urbain V prescrit une enquête à la suite de laquelle le Prince Noir donne sa protection au temporel de l'abbaye de la Sauve. La congrégation reste présente dans le centre et l'est de l'Entre-Deux-Mers et dans le diocèse de Bazas. Mais l'organisation bénédictine s'est transformée : depuis 1311, il arrive que l'abbé, au lieu d'être élu, soit une créature de la papauté ; ces chefs sans vocation sont tentés de ne pas résider, de se décharger de leurs responsabilités sur un vicaire et sur des procureurs ; les offices claustraux sont considérés comme des bénéfices.

    Plus clairement encore que les établissements canoniaux et bénédictins, c'est sous leur aspect économiques que sont connues les maisons réunies entre les mains des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem après la suppression de l'Ordre du Temple en 1312. La fortune reste considérable, quoi que des biens Templiers aient été accaparés par les laïcs, comme il advint à Saint-Emilion. Elle est répartie entre quatre commanderies : celle de Bordeaux, qui a au XVe siècle quelque trente-six implantations ; celle d'Arcins, qui a remplacé celle de Benon en Médoc, qui en a une quinzaine ; celle de Roquebrune, la plus petite, qui en a six dans le diocèse de Bazas, et celle d'Argenteins, située en Agenais, mais gouvernant de nombreux établissements du Bazadais.
    Sources: Le diocèse de Bordeaux, Bernard Guillemain, Raymond Darricau, Jean-Bernard Marquette. Editions Beauchesne, 1974.

    Arcin


    — Dans le Médoc, en Guyenne, Diocèse, Parlement, Intendance et élection de Bordeaux.
    — On y compte 53 feux.
    — Cette paroisse, qui forme elle-seulle une juridiction particulière, est située à une demie lieue de la rive gauche de la Garonne, et à trois quart de lieue au Sud-Ouest du Fort de Médoc, et à 5 lieues N. N. Ouest de Bordeaux.
    — Il y a à Arcin une commanderie de l'ordre de Malte, (jadis du Temple), de la langue de Provence et du Grand-Prieuré de Toulouse.
    — Cette commanderie vout 6000 livres de rente à celui qui en est pourvu.
    Sources: Jean-Joseph Expilly. Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Volume 1, page 234. Paris 1762 - Livre numérique Google


    Arveyres (33)

    Maison du Temple d'Arveyres


    Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne - 33


    Maison du Temple d'Arveyres
    Maison du Temple d'Arveyres


    La petite commanderie d'Arveyres, située près de la Dordogne, date de l'année 1170. Bertrand, archevêque de Bordeaux, cédant aux désirs et aux prières de ses très chers « fils en Jésus-Christ, Wilhelm Panel, Maître du Temple dans le Bordelais et Raymond Wilhelm de Fronzac » donna cette année là à leur Ordre l'église de Saint-Pierre d'Arveyres (aujourd'hui Saint-Pierre de Vaux, annexe d'Arveyres). Cette charte fut signée en présence « d'Aimart, évêque de Saintes et frère de l'archevêque de Bordeaux », et d'une nombreuse réunion d'ecclésiastiques.

    A cette première donation vint s'ajouter plus tard celle de la seigneurie complète du lieu d'Arveyres; nous ne trouvons que la simple mention de cette charte dans un ancien inventaire. Le jour de la fête de Saint-Félix, en l'année 1231, Raymond Gombaud, seigneur de Vayres, donna à l'Ordre du Temple le territoire d'Arveyres, situé dans sa châtellenie; il se réservait qu'en cas de guerre les Templiers viendraient le secourir de tout leur pouvoir. Quelques années après Guitard du Borg, gendre de Raymond Gombaud, voulut disputer aux chevaliers du Temple la juridiction d'Arveyres; mais, ayant reconnu ses torts, il leur offrit, comme réparation, la cession du bois de Tilhède et la faculté de faire embarquer, sans payer de droits, leurs denrées à deux ports voisins qui lui appartenaient sur la Dordogne.
    Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


    Blesignac (33)

    Domaine du Temple de Blésignac-le-Temple


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Créon - 33


    Domaine du Temple de Blésignac-le-Temple
    Domaine du Temple de Blésignac-le-Temple


    A l'extrémité septentrionale de la paroisse de Blézignac se trouvent le village, le moulin et la chapelle de Saint-Jean-du-Temple, où le commandeur de Montarouch possédait la justice haute, moyenne et basse sur quatre journaux de terre. Cette localité avait été dévastée pendant la guerre de Cent-Ans.

    Lorsque, le 4 février 1473, la moitié fut reconnue de frère Jean Mercey, commandeur, par Peyrot Teuley, ce n'était qu'un domaine inculte couvert de bois, et de prairies mal entretenues. A la fin du XVIIIe siècle, Saint-Jean-du-Temple était encore un lieu de dévotion et de pèlerinage ; on s'y rendait, surtout dans les temps de sécheresse, pour obtenir la pluie.

    Une fontaine ; près de la chapelle, attirait aussi de nombreux pèlerins qui buvaient de son eau, remède souverain contre certaines maladies.

    Le 14 mars 1772, Pierre Vigneau, curé et fermier de Montarouch, fit couper des arbres pour faire des réparations urgentes à l'église et au château de cette commanderie, au moulin de Ramafort et à la chapelle du Temple (1).
    1. Archives départementales fonds de l'Ordre de Malte, carton de Montarouch.

    Cette chapelle (2), bâtie au XIIe siècle, à 14 mètres environ de long ; elle se termine, à l'orient, par un chevet droit ajouré de trois fenêtres cintrées très évasées en dedans et en dehors, et d'une rosace ouverte au milieu du pignon au-dessus des fenêtres. Les façades latérales, garnies de contreforts plats, n'ont pas d'ouvertures. Il ne reste plus rien de la façade occidentale ; et la porte, actuellement murée, s'ouvrait, au nord de la nef, sous deux arcades en plein cintre et en retrait retombant sur un cordon orné de dents de loup couronnant les pieds droits. La vo?te, qui est effondrée, était en berceau ogival.
    L'ornementation très sobre de ce petit sanctuaire, consistait en un cordon couvert de bossages losangés traversant l'intérieur du chevet et les dents de loup déjà signalées. Un cimetière où l'on a trouvé des cercueils en pierre entourait la chapelle.
    2. Je l'ai visitée en 1862 et revue en 1885.

    Ruines du Moulin du Temple



    C'est une propiété privée, on ne visite que les Journées du Patrimoine
    Ruines du Moulin du Temple
    Ruines du Moulin du Temple


    Le moulin du Temple existait en 1196, ainsi qu'il appert d'une sentence prononcée par l'archevêque de Bordeaux et son conseil à propos d'un différend soulevé entre les religieux de La Sauve et les Templiers ; après avoir arrangé quelques affaires, l'archevêque déclara que les moines devaient laisser dans leur pré de Taissoneires autant de place qu'il y en avait alors pour l'eau du moulin de Trussapalla (Troussepaille), mais que les Templiers n'y feraient aucun changement ; qu'ils ne forceraient pas l'eau à prendre un niveau plus élevé, et, si l'étang du moulin venait, dans certain moment, à se dessécher, les moines auraient la liberté d'y couper de l'herbe et du jonc ; l'ile dans laquelle est situé le moulin de Bezoles (3) appartiendra aux moines, et le moulin du Temple, qui est dessous, sera arrangé de façon que ses eaux ne puissent nuire à celui de Bezoles. Quant au moulin de Rafarin, on ne peut nier qu'il était jadis dans le territoire où les moines levaient la dîme de l'autre côté du ruisseau et qu'il est maintenant dans celui où les seigneurs de Blésignac ont le droit de la lever ; tant qu'il y restera, les moines ne pourront pas en exiger la dîme ; s'ils le rebâtissent de l'autre côté, ils pourront la percevoir, mais ils n'ont pas la propriété de ce moulin ; quant au moulin du Temple, dans Daignac (4), ils en lèveront la dîme en quelque lieu qu'il soit bâti : mais cette dîme ne pourra excéder deux escartés (6) de froment et deux de méture, ou à défaut de celle-ci, deux de mil ou de milloque (5). Le moulin de Trussapalla appartiendra en entier aux Templiers. La quatrième partie du moulin de Ramafort et toute la terre que Pierre de Pinzac avait donnée aux moines, à Pueigsaurium (Picheron à Saint-Vincent-de-Pertignas) appartiendra à ceux-ci (7).
    3. Ce moulin n'existe plus.
    4. Il est maintenant dans Blézignac.
    5. L'escarte valait quatre boisseaux ou sacs.
    6. Milloque, sorgho à balai.
    7. Petit cartulaire de la Sauve, page 189, et Archives départementales, fonds de l'Ordre de Malte : carton de Montarouch.


    La feudalité du moulin du Temple appartenait au commandeur de Montarouch, auquel revenaient toujours douze boisseaux de froment, une géline et six sous d'argent de rente annuelle ; mais il l'avait laissé, le 9 février 1498, à noble homme Peyroton de Ségur, écuyer, seigneur de Seiches, comme fils et procureur de haut et puissant seigneur Jean de Ségur, captal de Puchagut, seigneur de Pardaillan et Soudan de Pressac, qui, le lendemain, le donna à rente gaudencière, au devoir de six boisseaux de froment, à Jean de Boussareille, à la condition de payer la rente foncière directe, annuelle et perpétuelle au commandeur, seigneur foncier desdits lieux.
    Sources: M. Drouyn, Léo, Un coin de l'entre-deux-mers : ou étude de mœurs au XVIIe siècle en pays bordelais, page 146. Bordeaux 1888. - Bnf


    Bordeaux (33)

    Maison du Temple de Bordeaux
    Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Bordeaux - 33


    Maison du Temple de Bordeaux
    Plan de Bordeaux


    Bordeaux était jadis le chef-lieu d'une importante circonscription de l'Ordre du Temple, qui paraît du reste avoir rencontré de nombreuses et puissantes sympathies dans la contrée, si nous pouvons en juger par le nombre des établissements qu'il y possédait. Les archives se taisent sur les origines du Temple de Bordeaux. Vers le milieu du XIIe siècle, les religieux de la sainte milice étaient établis au quartier de « Pech-Paulin », dans le centre même de la ville, non loin de la cathédrale Saint-André. Déjà à cette époque, l'importance de leurs possessions dans les environs les avait engagés à les placer sous la direction d'un maître du Temple dans le Bordelais. Mais comme nous avons pu le constater ailleurs si la ville servait de centre à leur administration, c'était surtout en dehors que s'étendaient leurs domaines et que s'exerçait leur influence. Au moment de la suppression de l'Ordre, outre divers fiefs dans l'intérieur de la cité, la « Lande du moulin », « les Temples de Santuges », de « Planquetorte », de « Forteyron », etc., et sur l'autre rive de la Gironde, la Grave d'Ambarès, Arveyres, Saint-Pierre-des-Vaux, etc., dépendaient du Temple de Bordeaux. Aussi grâce à son influence prépondérante, resta-t-il le centre de la nouvelle commanderie, à laquelle il légua son nom.

    Grâce à cette fusion de deux circonscriptions importantes, la commanderie de Bordeaux devint une des plus considérables du midi, et bientôt après cette époque, la nécessité du morcellement de cette circonscription s'imposa aux déterminations des supérieurs de l'Ordre qui créèrent la commanderie d'Arceins. Cette mesure fut loin d'être du goût du chevalier Arnaud-Bernard Ebrard, Commandeur de Bordeaux, qui ne s'y soumit qu'avec la plus grande difficulté.

    L'exemple d'insubordination donné ainsi par un des dignitaires de l'Ordre, semble avoir été contagieux: aussi voyons-nous ce commandeur obligé de réclamer à son tour l'autorité du Grand-Maître, Fernand de Hérédia contre un religieux de l'Ordre, frère Bernard de Bocard, qui avait usurpé sur la commanderie le membre « du Bouchet », situé dans le diocèse de Dax, occupé de vive force le château, et refusait de le rendre à son légitime propriétaire.
    Une bulle du Grand-Maître, datée d'Avignon, le 10 du mois de septembre 1875, enjoignit au chevalier récalcitrant de restituer au commandeur de Bordeaux ce qu'il lui avait enlevé et de comparaître devant le conseil suprême de l'Ordre pour y rendre compte de sa conduite.

    Une discussion du même genre se produisit dans le courant du XVe siècle. Le Grand-Prieur de Toulouse, P. de Raffin, ayant prononcé la réunion à la commanderie de « Cazalis » des membres de « Cunctis » et « Parentis », « Saint-Geniez » et « Billos », qui dépendaient jusqu'alors de celle de Bordeaux, le commandeur de cette dernière, Guyot de Montarnal, réclama énergiquement la restitution de cette partie de ses domaines. Le Grand-Prieur, Pons de Maleville, transigea avec lui et, pour calmer son mécontentement, consentit à lui rendre les membres enlevés à sa commanderie, et, accorda en échange à son compétiteur « Asques » et « Barbefère », qui avaient été joints quelque temps auparavant à la circonscription de Bordeaux (4 juin 1485).

    Les commandeurs de l'hôpital Saint-Jean, à peine en possession de l'héritage des Templiers, s'empressèrent d'abandonner leur modeste habitation du Bout du Pont, pour venir s'installer dans la magnifique résidence qui élevait ses puissantes murailles auprès de l'église du Temple. Peu à peu cependant, comme les occupations guerrières des chevaliers au-delà des mers et leur prédilection pour les donjons féodaux, qu'ils possédaient dans la campagne, rendaient très rares leurs séjours dans le Temple de Bordeaux, ils négligèrent de veiller à l'entretien et à là conservation de ces vieux bâtiments.

    A la fin du XVIIe siècle, le commandeur Emmanuel de Chabaud Tourette, Receveur de son Ordre au Prieuré de Toulouse, fit construire sur les ruines de la demeure féodale des Templiers un somptueux hôtel, qui servit définitivement de demeure aux chevaliers de Saint-Jean jusqu'à la Révolution.

    Non loin de là, sur un terrain, dépendant de l'ancien Temple de Bordeaux, un chevalier d'Absac de la Douze obtint du chapitre provincial de Toulouse l'autorisation de faire construire à ses frais une chapelle, qui fut placée sous le vocable de Sainte-Catherine (1594). Dans cette église, qui n'existe plus de nos jours, mais qui a donne son nom à une des principales rues de la ville, nous voyons, peu d'années après, venir s'établir la confrérie des maistres tapissiers et conirepoincliers de Bordeaux. Le chevalier de Chabaud-Tourette, Procureur du commandeur de Mélignan, leur avait accordé l'autorisation d'exercer leur dévotion et piété dans la dicte chapelle, à la condition de se charger de son entretien et de son luminaire, il leur avait même permis d'y ensevelir les confrères décédés, s'ils consentaient à y faire placer une cloche à leurs frais (18 mars 1631).

    Les dépendances de la commanderie étaient très nombreuses, soit dans le Bordelais, soit dans les contrées limitrophes. Diminué dans le principe par la création de la commanderie d'Arceins, leur nombre s'accrût peu à peu dans la suite par la suppression de plusieurs petites circonscriptions qui vinrent se fondre successivement dans leur importante voisine. Ses principaux membres étaient: Le Vigean, Blanquefort, Eysine, Martignas, Salles, Billos, Cunctis, Parentis, la Grave d'Ambarès, Arbeyre, avec son annexe Saint-Pierre-de-Vaux, Cadarsac, la Lande, Pomeyrols et Chalauze près de Libourne; Marcenays, Queynac, Mayrigue, dans le Fronsadois; Salebruneau, Puch, Mauriac, Frontenac, Buch, Saint-Léger, en Bazadais; Bénon en Médoc et ses dépendances La Grayanès, Pellecahut, Saint-Germain d'Esteuil, Mingot, Marcilhan, Castelnau-de-Médoc, Saint-Sauveur, Verteuil, etc.

    En 1752, la commanderie de Bordeaux était affermée 16. 500 livres; les charges s'élevant à la somme de 3. 165 livres, réduisaient son revenu net à 13. 335 livres.

    Commandeurs Templiers du Temple de Bordeaux
    1167. Pierre de Saint-Jean.
    1170. Raymond Wilhelm de Fronsac.
    1294. Hélie Amanieu.
    1298. Guillaume de Mayrenetz.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    Maison du Temple de Bordeaux et le Procès
    Il était naturel de rapprocher la maison du Temple de cette ville des possessions de l'Ordre dans l'Entre-deux-mers, mais rien, dans le Procès, ne peut faire soupçonner l'importance de la maison de Bordeaux, pas plus, d'ailleurs, qu'il n'est permis de supposer un groupement des templeries de la Gascogne, alors que nous n'y avons trouvé qu'une vague allusion faite aux Templiers de ce pays: « milites Vasconie. »

    Abstraction faite des commanderies de l'Auvergne et du Limousin qui furent régies par un même maître, il paraît n'y avoir eu, aussi bien pour la Gascogne que pour le Languedoc et la Provence, qu'un seul commandeur, celui de Provence, du moins si l'on s'en rapporte aux parties du Procès que nous avons pu utiliser. Il est à supposer, toutefois, qu'il y eut réellement une baillie du Temple de Gascogne, dont élie Amanieu fut le maître en 1288 et postérieurement, soit qu'il ait agi comme commandeur de la maison du Temple de Bordeaux et de toutes les autres maisons du Temple de Gascogne, soit comme commandeur des maisons de la chevalerie du Temple en Gascogne et procureur général de frère Geoffroi de Vichiers visiteur général des maisons du Temple en France et en Angleterre.

    Pour en revenir au procès, on y trouve le nom d'un chevalier du Temple qui fut commandeur de la maison de Bordeaux: « frater Sicardus de Rupe, miles, preceptor Burdegale quondam »; puis c'est un servant du Temple, originaire du Limousin, qui, avant d'appartenir à l'Ordre, avait passé six années outre mer au service du chevalier du Temple G. de Sauzet, au temps du grand maître Guillaume de Beaujeu, et qui avait été reçu, en 1290, dans la chapelle de la maison bordelaise, par frère élie Audemar, prêtre.

    Précepteur de Bordeaux: s. d, frère Sicard de La Roche (ou Roque), chevalier.
    Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

    Maison du Temple de Bordeaux
    Domus haec, exeunte XIIe saeculo, a magistro Aquitaniae pendebat, sicut ex charta magistri Aimerici de Sancta Mora, facta « cum consilio fratris R. Willelmi in Burdegalensi diocesi preceptoris » et ad dictum Templum pertinenti, apparet; exeunte XIIIe saeculo, a. 1294 circ., Templarium recepit Burdegalae Petrus de Madic qui, sicut vidimus, « tenens locum magistri Pictaviensis » dicebatur. Hanc domum rexerunt: - Petrus de Sancto Johanne - 1167.
    Raimundus Guillelmus - circa a. 1189-1199.
    Helias Amaneu - 1288, 1293, 1294.
    Raimundus Antonin - 1294.
    G. de Mayraben - 1298.
    Sicardus de Rupe (Trudon des Ormes)

    Commandeurs d'après M. Du Bourg, page 461
    Pierre de Saint-Jean, 1167;
    Raymond Wilhelm de Fronsac, 1170;
    Hélie Amanieu, 1294;
    Guillaume de Mayrenetz, 1298
    E.-G. Léonard. - Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. - Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.

    Templiers et Hospitaliers de Bordeaux
    Les Templiers s'étaient établis à Bordeaux, en 1159, par l'influence de saint Bernard : la rue qu'on a faite à côté de leur maison garde encore leur nom (rue du Temple). L'hôtel de la Commanderie se voyait encore, au fond d'une vaste cour, en 1793 ; mais il fut vendu comme propriété nationale ; et au commencement du siècle (1804), on y a prolongé l'ancienne rue du Temple. Les Templiers s'engagèrent à ne pas donner la sépulture à qui que ce fût, chez eux, sans en avoir obtenu l'autorisation du chapitre de Saint-Seurin.

    C'est aussi à cette époque que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem s'établirent à Bordeaux. Leur première chapelle était dédiée à sainte Catherine, et a donné son nom à la rue où elle était située (rue Sainte-Catherine). Ils firent construire plus tard un oratoire, ou chapelle succursale, près du Pont-Neuf, appelé depuis lors Pont-Saint-Jean. Mais le chapitre de Saint-André s'en plaignit au légat, qui condamna, en 1224, les chevaliers à payer tous les ans, aux chanoines de la cathédrale, la redevance de 36 livres, et, en cas de refus, le chapitre était autorisé à s'emparer des clés et des ornements de la chapelle, et d'y faire dire des messes jusqu'à la concurrence de la somme convenue. Il fut, en outre, arrêté, que si les chevaliers de Saint-Jean construisaient quelque autre oratoire en ville, la moitié des offrandes et des revenus appartiendrait au chapitre, à l'exception, toutefois, de ce qui serait destiné pour la défense de la Terre-Sainte. On réserva aussi aux chevaliers la propriété de tout ce qui appartiendrait aux malades qui mourraient chez eux, mais seulement pour les choses ou effets qu'ils auraient sur leurs personnes, avec défense de donner entrée chez eux aux paroissiens du chapitre.

    Quelque temps avant la mort d'Henry, la ville s'étant agrandie du côté de Sainte-Croix, on l'entoura d'un mur de clôture qui comprit, dans la nouvelle enceinte, toutes les maisons bâties en dehors des anciens remparts, au sud-est du Peugue. Cette nouvelle enceinte fut entourée de fossés larges et profonds, dont on a fait plus tard une rue magnifique, qui s'appelle encore les Fossés ; elle s'étendait, sur une ligne irrégulière, depuis la rue Boule-du-Pétal jusqu'à la place Salinières, et ajouta à l'enceinte primitive une étendue de plus de 40 hectares.

    Ce premier accroissement, avec ses embellissements accessoires, fut le fruit des efforts d'Henry et de Richard en faveur de la capitale de leurs états de Guyenne ; ils savaient apprécier la puissance créatrice du commerce, et en retiraient d'immenses avantages pour la prospérité de Bordeaux. On vendait alors sur la place de Bordeaux, la poix, la résine, des pieux résineux et portatifs qui servaient, en guise de torches, pour l'éclairage pendant la nuit, les suifs, la cire, le miel, les huîtres de Médoc, et surtout les excellents vins bordelais qu'Ausone vante comme étant bons pour la table des princes.

    Les étrangers y venaient en foule avec les produits de leur sol, et chargeaient leurs navires, pour leur retour, de produits bordelais. Les Syriens y avaient depuis des siècles un comptoir célèbre ; et depuis le mariage d'éléonore, notre province étant devenue une portion du royaume d'Angleterre, son commerce s'étendit et se développa plus que jamais, ainsi que la prospérité de notre cité (1).
    1. D'après un état dressé quelques années après l'avènement de Philippe-Auguste, le domaine royal ne rapportait que 7,197 livres 15 sous de revenu (142,958 francs)

    Nous voici arrivés au règne de Richard, qui occupe une si grande place dans l'histoire : il fut le premier roi d'Angleterre qui prit trois lions dans ses armes. Avant son avènement au trône, il avait deux lions dans son écu, comme le rapporte Thibaudeau dans son Abrégé de l'histoire du Poitou ; il y ajouta le troisième, comme duc de Guyenne. Un lion figure dans les armes de Bordeaux et dans celles de la province de Guyenne, ainsi qu'il résulte d'une médaille de Charles VII, de 1451. Quelques auteurs ont cru que c'étaient des léopards ; ce sont des lions.
    Le marc valait 2 livres parisis ; la livre parisis valait 20 sous parisis et pesait 4 onces, poids de 27 francs ; le sou parisis valait 1 franc 35 centimes ; le sou tournoi (monnaie de Tours) ne valait que 1 franc. On voit dans le testament du roi, que 240 livres parisis (6,480 francs) suffisaient alors à l'entretien de vingt prêtres ; c'était à peu près 324 francs par tête, et qui représentaient près de 2,000 francs d'aujourd'hui.
    D'après un acte passé sous Louis XI (vers l'an 1239), 50,000 livres parisis valaient 1, 550, 000 francs.
    En 1302, 100 livres parisis valaient 2,400 francs, et 200 livres tournois valaient 4,000 francs.

    Sources : M. l'abbé Patrice-John O'Reilly. Histoire complète de Bordeaux. Tome 1. Paris Bedeaux 1857. - BNF

    Plan ou carte de la Gironde avec les localisations des possessions des Hospitaliers et des Templiers, du XIIe au XVIIIe siècle : Plan


    Cours-les-Bains (33)

    Maison du Temple de Cours


    Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Grignols, Commune: Cour-les-Bains - 33


    Maison du Temple de Cours
    Maison du Temple de Cours


    L'histoire des Maisons templières est mal connue en raison de la rareté des archives écrites les concernant avant le XIVe siècle.
    Il est difficile de dater la création d'une Maison du Temple et de distinguer dans ces membres ce qui est d'origine templière ou hospitalière.
    Les actes distinguent mal les maisons-mères des simples membres qui en dépendaient sans parfois même qu'un chevalier y résidât.
    Durant la seconde moitié du XIIe siècle, c'est un « Maître en Gascogne », Auger de Badelsan, qui gère les Maisons du Temple agenaises. L'Agenais restera intégré à la Gascogne jusqu'au début du XIIIe siècle.
    A cette époque, le terme « Agenais » désignait ce qui s'étendait sur la rive gauche de la Garonne. Dès la fin du XIIe siècle, était constituée une baillie du Temple d'Agenais dont Fortin Sans de Vidalac était commandeur.

    Præceptors de l'Agenais


    Auger de Badelsan (c. 1155-1158);
    Elie Foucauld (c. 1159-1165);
    Jordan de la Contraria (c. 1161);
    Pierre d'Astugue (c. 1165-1170);
    Guillaume Jordan de Corbarieu (c. 1170-1175);
    Gaston de Castelmauron (c. 1175-1180);
    Bernard de Sostes (c. 1191 ?);
    Fort Sans de Vidalhac (c. 1192);
    Martin de Nesse (c. 1228);
    Fortuné de Séados (c. 1230-1236);
    Arnaud Raymond de la Mothe (c. 1236-1243);
    Bernard - Guillaume d'Aspet (c. 1245-1262);
    Pierre Boyer (c. 1256);
    Arnaud d'Auron (c. 1263-1275);
    Pierre de Sombrun (c. 1276-1285);
    Raymond de Cantamerle (c. 1281);
    Célestin de Pins (c. 1286-1290);
    Bertrand de la Selve lieutenant du précepteur (c. 1290-1295);
    Pierre d'Albe (c. 1297);
    Guillaume de Bernard lieutenant du précepteur (c. 1298-1300);
    Iter de Limousin (c. 1305-1306);
    Hugues de Lamoisi Templier (c. 1307-1314 ?) et devenu précepteur des Hospitaliers en Agenais (c. 1314-1340).

    Cours



    Domaine de Cours
    Domaine de Cours - Sources: Image Internet


    Dans la partie orientale du Bazadois, s'élevait jadis un puissant château, entouré de hautes murailles et flanqué de onze tours. Ce donjon fut bâti par les Templiers qui s'y installérent peu de temps après leur établissement à Argenteins. Dans un vieux cartulaire, dont il ne nous reste plus que quelques fragments, nous lisons que Raymond de Bouglon (de Boglonio}, frère de Raymond de Pins, et son beau-frère Bernard de Ravignan, donnérent au Temple leur terre de Courts.
    Un peu plus tard, le sire Amanieu d'Albret ajouta à cette première donation celle du fief qu'il possédait devant la poterne de la ville (ad portam quoe vocatur posterlam). Il fit cette libéralité « d'après le conseil de ses amis, Pierre d'Aldemir son viguier, R. de Coarraze, Arnaud de Noailhan, et entre les mains d'Hélie de Focald, maître du Temple en Gascogne, et de Gaston de Castelmauron, Commandeur de Cours. »
    Armand du Greiset donna à la nouvelle maison sa terre de Saint-Martin ; pour cette dernière donation, nous trouvons, comme indication de date, qu'elle fut faite sous le règne d'Henri d'Angleterre et l'épiscopat de Bertrand de Bordeaux; elle est donc antérieure à l'année 1173, date de la mort de ce prélat.

    Argentens



    Domaine du Temple d'Argentens
    Domaine du Temple d'Argentens


    L'importance de leur nouvelle possession engagea les Templiers à l'ériger immédiatement en une Commanderie séparée, quoique dépendante de celle d'Argentens, et à y construire sans doute le château, dont les procès-verbaux de visites nous décrivent avec complaisance les restes imposants.
    Parmi les bienfaiteurs de la nouvelle maison, citons Pierre de Gavarred, qui se rendit au Temple de Cours pour faire donation à l'Ordre, où il demandait à être admis, de ses fiefs de Moleyres et de Bélis ; le vieux document nous montre les Templiers le recevant dans leurs rangs et l'ensevelissant après sa mort, « comme un frère », sous le portail de l'église de Cours (vers 1180).

    fief de Moleyres


    Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton : Casteljaloux - 47


    Domaine du Temple de Moleyres
    Domaine du Temple de Moleyres


    fief de Bélis


    Département: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Labrit - 40


    Domaine du Temple de Bélis
    Domaine du Temple de Bélis


    Mais, au milieu de toute cette prospérité, quelques points noirs se montraient déjà à l'horizon, présageant pour le nouvel établissement plus d'un orage dans l'avenir. Non loin de la place de Cours, s'élevait celle de Grignols, dont les puissants seigneurs devaient plus d'une fois dans la suite réussir à troubler le repos des Commandeurs. Déjà, au XIIIe siècle, la lutte était engagée; les archives nous ont conservé une sentence arbitrale rendue entre le Commandeur et Arnaud de Granhols au sujet de la possession du bois de Flaujac ; les arbitres décidèrent ce dernier à céder le territoire contesté aux Templiers, qui s'engagèrent en retour à prier Dieu pour le repos de son âme (1278).

    Laissons pour un moment l'histoire de ces luttes extérieures, que la suite de cette étude nous fournira l'occasion de reprendre, et rentrons dans l'enceinte du Temple de Cours. Nous y trouvons le chevalier, Vital de Caupène, occupé à fonder autour de son donjon une bastide, et à octroyer une charte de coutumes aux nouveaux habitants. Après avoir juré d'être bon seigneur à ses vassaux, de les défendre contre tout ennemi extérieur et avoir reçu le serment de fidélité de ces derniers, le Commandeur énumère toutes les redevances qu'il exige d'eux et les articles du Code de justice ; nous n'y trouvons à noté que la disposition qui condamne le voleur à avoir l'oreille coupée pour la première fois, et à être pendu en cas de récidive. Cette charte octroyée le mardi avant la fête de Saint-Martin d'hiver, de l'année 1289, fut approuvée et ratifiée par Bernard de la Roque, Commandeur d'Argenteins, qui apposa son sceau au bas du parchemin.

    Diverses autres transactions, conclues entre les Templiers et les habitants de la nouvelle ville, vinrent, au commencement du XIVe siècle, compléter cette première charte, régler les droits de dépaissance dans les bois de la Commanderie (1304) et le paiement des dîmes (1305).

    Après la catastrophe du Temple et malgré les ordonnances du oncile de Vienne, les Hospitaliers éprouvèrent de sérieuses difficultés pour prendre possession de la Commanderie de Cours. Le chevalier Guillaume de Caumont, seigneur de Montpouillan, avait été chargé par l'autorité royale de garder et d'administrer cette portion des dépouilles des Templiers. Fort peut-être de quelque protection puissante, il refusa absolument de restituer la Commanderie de Cours à ses légitimes possesseurs, et paraissait tout disposé à convertir la garde provisoire, qu'on lui avait confiée, en une occupation définitive, malgré les édits que les chevaliers de Saint-Jean avaient obtenus avec tant de difficultés, soit de Philippe IV, soit de son successeur. Les tentatives, faites par les religieux nommés à cette Commanderie pour en obtenir la restitution, furent longtemps infructueuses et vinrent se briser successivement devant la puissance de leur adversaire ou peut-être le mauvais vouloir des agents de l'autorité. Il fallut que le Grand-Prieur de Toulouse, Pierre de l'Ongle, prit lui-même en main cette affaire et envoyât le frère B. de Druilhe, porter directement ses doléances à la Cour du sénéchal d'Agen. cette fois, la dignité du plaignant était trop considérable pour que l'on put ne pas avoir égard à ses justes réclamations, et le seigneur de Caumont fut obligé de restituer les biens dont il avait été le trop intéressé gardien (1330).

    Cours



    Domaine de Cours
    Domaine de Cours - Sources: Image Internet


    Ce ne fut du reste que le prélude d'attaques violentes dirigées incessamment dans la région contre les chevaliers de Saint-Jean. Sans parler des tentatives faites vers cette époque par l'évêque et le chapitre de Basas, pour prélever la taille sur les biens du commandeur, malgré les privilèges de l'Ordre, nous trouvons une longue série d'attaques et comme un débordement de haines qui se manifesta presque sans interruption contre les Hospitaliers pendant près de deux siècles. Voici d'abord plusieurs seigneurs du pays, que le procureur du roi assigne devant le sénéchal d'Agen, sous l'accusation de s'être mis à la tête d'une troupe armée, d'avoir attiré dans une embuscade et inhumainement massacré trois chevaliers de Saint-Jean. A ces haines particulières vinrent se joindre, durant le XVe siècle, les désastres de la guerre. Pendant les désordres qui avaient succédé surtout en Guyenne à la guerre contre les Anglais, le sire d'Albret, comte de Dreux et de Gaure, captal de Buch, s'était emparé de Cours, de Romestaing et les avait réunis à sa châtellenie de Casteljaloux. Dès que son petit-fils, Alain-le-Grand, lui eût succédé, le commandeur Fortanier de Lat, lui présenta ses réclamations qui avaient sans doute échoué jusque-là; elles furent accueillies favorablement par le puissant baron. Le 15 juin 1471, ce dernier signa à Casteljaloux une ordonnance par laquelle il prescrivait la remise de Cours et de Romestaing aux mains de leur légitime possesseur et défendait de lui occasionner aucun trouble à l'avenir. Marchant sur les traces de son suzerain, un gentilhomme de la contrée, Jean de Lamothe, seigneur de Noailhan, parvient à surprendre le château de la Roque, situé dans la juridiction de Cours; il en chasse les Hospitaliers par la violence et ne consent à le leur rendre que devant un arrêt du Parlement de Bordeaux (1480). Pendant toute cette période, les seigneurs de Guignols, ces anciens adversaires des commandeurs, avaient recommencé la lutte et renouvelé leurs tentatives pour s'emparer de la haute juridiction de Cours, objet de leurs prétentions invétérées. En 1467, nous voyons le chevalier, F. de Lat, ajourner devant le Parlement de Bordeaux le seigneur de Grignols, qui avait forcé les prisons de Cours pour en extraire les détenus et les soustraire ainsi à la juridiction du commandeur. Mais nous allons assister à une attaque plus sérieuse qui fut tentée peu de temps après. Vers la fin du XVe siècle, messire Jean de Grignols, écuyer, organisa une puissante expédition contre la commanderie de Cours. Ayant réussi à tromper la vigilance de la garnison il se rendit maître du château, le livra au pillage, et en emmena triomphalement tout l'armement qui était tombé en son pouvoir, arbalètes, pièces d'artillerie etc. A la nouvelle de ce désastre, le chevalier François d'Esparbès de Lussan, Commandeur d'Argenteins et de Cours, porta ses plaintes au Parlement de Bordeaux. N'étant pas sans appréhension sur l'issue de ce procès et redoutant les suites de son aventure, le seigneur de Grignols fit supplier son adversaire de consentir à terminer l'affaire par des voies amiables. Le chevalier d'Esparbès y ayant consenti, l'entrevue eût lieu à Bazas et, après bien des pourparlers, l'accord fut conclu sur les bases suivantes: Jean de Grignols devait rembourser au commandeur tous les frais de poursuite dépensés jusqu'à ce jour, lui donner de plus 80 francs bourdelois, comme indemnité, il s'engageait à rendre dans l'espace de huit jours l'artillerie et toutes les armes enlevées par lui au château de Cours, faute de quoi l'accord serait non avenu (1496).

    Reportons-nous à quelques années en arrière et rendons-nous dans la petite ville de Cours, pour assister à un spectacle assez intéressant. C'est en l'année 1459, le chevalier Fortanier de Lat, vient d'être pourvu de la commanderie de Cours et y arrive pour en prendre possession. Son premier soin est de réunir dans l'église paroissiale tous les habitants et de leur réclamer le serment de fidélité, qu'ils doivent à tout nouveau seigneur, écoutons la réponse des bonnes gens de Cours: ils ne se refusent pas à obéir à cette injonction, mais ils font observer avec cette indépendance municipale qui se rencontrait alors même dans les plus petites localités, que, d'après la coutume, le commandeur doit commencer par prêter le sien. Reconnaissant la justice de cette réclamation; le chevalier Fortanier de Lat, jure à ses vassaux, la main étendue sur le missel et sur une relique de la vraie croix, « qu'il leur sera bon et loyal seigneur, gardera leurs franchises; fors et coutumes, et les protégera contre toute violence selon son pouvoir. »

    Immédiatement après, les consuls prêtent à leur tour leur serment de fidélité et reconnaissent le commandeur pour leur seigneur, haut, moyen et bas justicier.

    Cette scène m'a paru digne de fixer un instant l'attention: elle montre comment nos pères entendaient l'honneur de leurs villes et de leur consulat, et quels étaient les rapports entre seigneurs et vassaux au moyen-âge, tandis qu'une, école moderne semble prendre à tâche de ne montrer, durant cette période, que la plus intolérable tyrannie vis-à-vis de la plus humiliante servilité.

    L'année suivante, ce même commandeur inaugura son administration, après avoir sans doute complété les fortifications de la place, par l'octroi d'une nouvelle charte de coutumes à ses vassaux. Ce document traite surtout de la défense des remparts, de la garde des portes et donne des instructions détaillées sur la conduite à tenir dans le cas, où une troupe armée demanderait le passage à travers la ville, ou voudrait simplement se procurer des vivres (janvier 1460).

    Dans ces temps troublés, c'étaient là des questions du plus haut intérêt et de la plus palpitante actualité.

    Cours



    Cours de Cours
    Cours de Cours - Sources: Image Internet


    Ce fut probablement pour confier la circonscription de Cours à des mains capables de la gouverner et de la soutenir dans ces périodes difficiles que les Grands Prieurs de Toulouse avaient fondu, vers le milieu du XVe siècle, cette commanderie dans celle d'Argenteins. Cette mesure fut définitivement confirmée par une bulle du Grand-Maître, Pierre d'Aubusson (1495).

    Ce changement d'autorité se fit bientôt sentir et, en 1505, nous voyons le commandeur, Bernard de Goulard, obliger les officiers de Jean de Foix, archevêque de Bordeaux, dans ses juridictions de Loustrange et de Coultures, à lui rendre un prisonnier qu'ils s'étaient permis d'arrêter sur le territoire de Cours. Si, pendant les guerres religieuses il ne semble pas que la ville, protégée par ses hautes murailles, ait été prise et saccagée, il n'en fut pas de même de la campagne avoisinante, où les récoltes des Hospitaliers et de leurs vassaux furent sans cesse dévastées par les coureurs des garnisons huguenotes de la contrée. Seule, la masse imposante du château avait traversé, sans se laisser entamer, cette longue période si agitée; le procès-verbal de visite de l'année 1752 peut nous, y faire pénétrer par son ravélin, nous permettre de nous promener: dans sa vaste cour tout entourée de murailles et flanquée de neuf tours, et nous faire admirer le donjon, devant au milieu de toutes ses fortifications ses assises noircies par les siècles.
    Comme nous l'avons fait remarquer plus haut, Cours, à la fin du XVIIIe siècle fut de nouveau détaché d'Argenteins, et forma avec les membres de Saint-Loubert, Coutures, Montfrin, Nazareth, Romestaing, Bouglon, la Tour d'Avance, Asques et Barbefère, une nouvelle commanderie qui n'eut qu'une existence bien éphémère (1780-1790).

    Præceptors Templiers de Cours


    1160. Hélie de Focald.
    1175. Gaston de Castelmauron.
    1180-1190. Wilhem Sirvens ou Cliens.
    1231. Guillaume de Tuirans.
    1241. Naamans.
    1264. Fortanier.
    1268. Wilhem d'Artiguelongue.
    1272-1274. Pierre de Melinham.
    1279-1292. Vital de Caupène.
    1295-1299. Bernard de Selgues.
    1300-1306. Jean de Caumont.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


    Galgon, Queynac (33)

    Maison du Temple de Queynac


    Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Fronsac, Commune: Galgon - 33


    Maison du Temple de Queynac
    Maison du Temple de Queynac


    Dans la vicomte de Fronsac, les Templiers possédaient une petite commanderie qui comprenait les seigneuries de Marcenais et de Queynac, avec les paroisses de Larrivau, Magrigne et Chalauze.

    Si nous ne pouvons préciser l'origine de cette circonscription de l'Ordre du Temple, les archives nous fournissent les chartes de quelques-unes des donations qui lui furent faites dans le cours du XIIIe siècle.

    Marcenais


    Département: Gironde, Arrondissement: Blaye, Canton: Le Nord-Gironde - 33


    Domaine du Temple à Marcennais
    Domaine du Temple de Marcenais


    En 1232, Guillaume Erra, chevalier du Bourg, s'était rendu dans l'église de Marcenais, où se trouvait réunie, sous la présidence d'A, abbé de Saint-Vincent du Bourg, une nombreuse assemblée, composée de seigneurs du voisinage et de chevaliers du Temple ; il venait donner à la maison de du Temple de Marcenais le moulin du « Moulin de Peyrat (Charlot) » qu'il possédait sur la Saye; pour assurer plus de validité à sa donation, G. Erra fit apposer, au bas du parchemin, les sceaux de l'archevêque de Bordeaux, de l'abbé du Bourg et des principaux seigneurs présents à la cérémonie.

    Peyrat ou Charlot


    Département: Gironde, Arrondissement: Blaye, Canton: Le Nord-Gironde - 33


    Domaine du Temple: Moulin de Peyrat ou Charlot
    Domaine du Temple de Peyrat ou Charlot


    En 1250, le Temple de Marcenais recevait encore de la libéralité d'un autre seigneur, Hélie Wilhelm, chevalier de Villegoriges, le moulin Vielh situé également sur la rivière de la Saye.

    Temple de Quenac



    Ruines de la chapelle du Temple de Galgon
    Ruines de la chapelle du Temple de Galgon



    Peu de temps après avoir pris possession de la commanderie de Marcenais, les Hospitaliers la supprimèrent, en la fondant dans celle de Bordeaux. Dans le courant du XIVe siècle, messire Raymond, vicomte de Fronsac, avait obtenu des habitants de Marcenais, qui relevaient de lui, un secours extraordinaire en blé, vin et argent, pour faire face à certains besoins pressants, où il se trouvait. Mais les vassaux craignant que leur seigneur fût tenté d'abuser de la situation, en transformant le don gratuit en redevance ordinaire, vinrent le prier respectueusement de déclarer qu'il ne se prévaudrait pas à l'avenir de leur bonne volonté et ne leur réclamerait pas la subvention qu'ils avaient consenti à lui accorder. Le vicomte de Fronsac accéda à ces justes désirs et leur octroya, le 14 juillet 1347, une charte solennelle constatant leurs droits et revêtue du sceau de ses armes.

    Un des caractères les plus frappants, qui distinguent les hommes de cette époque, c'est le contraste existant entre leurs dehors souvent rudes et impitoyables et l'excessive sensibilité de leurs coeurs. Qui n'a lu, dans notre vieux Joinville, comment ces hommes de fer savaient, après la bataille, s'apitoyer sur les infortunes d'autrui et pleurer moult tendrement à quelque récit émouvant. Ce caractère nous le retrouvons partout. Si parfois la rigueur de la législation du moyen-âge peut surprendre, on voit souvent aussi la pitié des juges venir la tempérer avec une mansuétude, à laquelle un fréquent usage donnait presque force de loi. Voici un épisode, à la fois naïf et touchant, recueilli dans les registres du tribunal de Queynac.

    Temple de Quenac



    Ruines de la chapelle du Temple de Galgon
    Ruines de la chapelle du Temple de Galgon


    En l'année 1340, tout le pays avait été dévasté par une de ces terribles bandes de routiers, qui tuaient les habitants, pillaient les récoltes, incendiaient les maisons, malheurs fréquents dans ces temps troublés. Grâce aux forces dont put disposer le commandeur, ces redoutables malfaiteurs furent cernés, pris et jetés dans les cachots du donjon de Queynac. Quelques jours après, nous voyons le chevalier Sobiran de Rivalz, commandeur, entouré de ses religieux et des autres membres de son conseil, dans la salle du Consistoire, siégeant sur son tribunal; devant lui sont déposés les coutumes de la ville et le livre des saints Evangiles, « afin, dit le manuscrit, de se placer en la présence de Dieu, source de toute justice et de toute miséricorde. » Après avoir fait le signe de la croix, il ordonna à ses hommes d'armes d'introduire les accusés. Voici tout d'abord le capitaine de la bande, Ranulphe Guilbaud; sa culpabilité est trop évidente et le sort qui l'attend, trop certain, pour qu'il songe à recourir à des dénégations inutiles.

    Temple de Quenac



    Ruines de la chapelle du Temple de Galgon
    Ruines de la chapelle du Temple de Galgon



    Aussi la sentence est-elle promptement rendue et le coupable livré à l'exécuteur qui le conduit immédiatement aux fourches patibulaires de Queynac. Puis vient le tour du second accusé; c'est un jeune homme, le frère du capitaine, que ce dernier avait entraîné par ses conseils et ses mauvais exemples, et dont il avait fait son lieutenant: accablé par l'évidence il n'essaie pas, lui non plus, de nier la longue liste de meurtres et d'incendies, dont on l'accuse. Aussi, malgré la compassion qu'il ressent pour la jeunesse du coupable, le tribunal se dispose à prononcer contre lui la terrible sentence et à l'envoyer partager le sort de son frère; lorsque se précipite dans la salle une pauvre jeune fille, âgée d'une vingtaine d'années et orpheline de père et de mère. Elle se jette à genoux et, étendant les bras en croix, elle supplie avec des larmes et des sanglots, le tribunal de lui accorder la vie d'Arnaud Guilbaud, qu'elle demande à prendre pour son légitime époux. La foule des spectateurs, attirée par ce procès de tous les environs, s'émeut à ce spectacle; tous, les nobles chevaliers comme les simples vassaux, joignent leurs prières à celles de la pauvre orpheline, et intercèdent pour le coupable. Le commandeur, touché de son côté à la vue de la grande pitié de cette jeune fille, désirant satisfaire aux voeux de tout ce peuple et persuadé que la miséricorde est, dans le cas présent, agréable à Dieu, et conforme à ses lois, ordonne de délivrer Arnaud de ses liens et de le remettre aux mains de celle qui venait de l'arracher à la mort.

    Temple de Quenac



    Ruines de la chapelle de Galgon
    Maison du Temple de Queynac



    Comme nous l'avons vu plus haut, de ce même membre de Marcenais dépendaient plusieurs petites paroisses. Le peu d'importance de celle de Magrignes avait suggéré à un des commandeurs de Bordeaux l'idée d'économiser le traitement d'un vicaire perpétuel, en réduisant cette église au rang de simple chapelle; mais les habitants protestèrent vivement, disant que, puisque leur seigneur percevait les dîmes de leurs récoltes, il était juste qu'il s'acquittât de ses devoirs envers eux; malgré l'évidence de leur droit, ils ne purent obtenir que bien tardivement gain de cause et l'affaire traîna en longueur de 1686 à 1731. L'église de la Rivaux, qui formait jadis une dépendance de Marcenais, sous le nom de Saint-Michel-de-Rivière, n'était dans les derniers temps qu'une simple chapelle desservie par le curé de Saint-Michel. Enfin, sur le territoire désigné sous le nom de Chalauze, on voyait les ruines d'un ancien édifice: c'était jadis l'église paroissiale de cette localité; l'enceinte des murs en démontre encore l'importance. Elle fut dévastée pendant les guerres de Religion et le procès-verbal de la visite de la commanderie, en 1752, nous apprend que l'on n'avait conservé que la chapelle de Saint-Jean, à cause de la dévotion des habitants de la contrée pour ce sanctuaire.

    Précepteur du Temple de Queynac


    Raynaut vers 1232
    Wilhelm de Pairessac 1250-1279
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


    Grave d'Ambares (La) (33)

    Maison du Temple de La Grave d'Ambarès


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Carbon-Blanc, Commune: Ambarès-et-Lagrave - 33


    Maison du Temple de La Grave d'Ambarès
    Maison du Temple de La Grave d'Ambarès


    Dans cette langue de terre enserrée entre la Dordogne et la Gironde, non loin de leur confluent, les chevaliers du Temple possédaient jadis la ville de la Grave-d'Ambarès et son territoire. Les archives, sans nous dire la donation qui dût en être faite par un seigneur de Montferrand, fournissent en premier lieu une transaction, conclue au sujet de la juridiction de cette petite ville.

    En l'année 1321 le commandeur Pierre d'Arbussac et noble Amalvin de Barès, seigneur de Montferrand, se disputaient le droit de justice sur les habitants de la Grave d'Ambarès. Grâce à l'intervention d'ecclésiastiques, amis de la justice et de la concorde, les deux parties consentirent à terminer leurs débats par une transaction amicale: le commandeur devra avoir la moyenne et la basse justice et son tribunal ne pourra connaître que des causes inférieures à 5 sols bordelais, la haute justice revenant de plein droit au seigneur de Montferrand ; les habitants devront se rendre aux « monstres » ordonnées par ce dernier et le suivre en guerre, partout où il les conduira, excepté contre le duc d'Aquitaine ou l'Eglise ; le commandeur et les Hospitaliers auront le droit de chasser, avec des chiens, des oiseaux et des furets, les lièvres, les lapins, les perdrix, les renards et les loups, partout où ils voudront, dans la châtellenie de Montferrand. Les articles de ce traité furent jurés par les deux chevaliers qui promirent de les observer à perpétuité sous peine de 1,000 livres tournois.

    Sur le verso du parchemin, on trouve cette note écrite de la main de quelque archiviste du Prieuré de Toulouse pendant le XVIIe siècle « Ne faut monstrer cette transaction parce que maintenant le commandeur a toute la justice. » En effet, soit qu'ils l'eussent acheté régulièrement des seigneurs de Montferrand, soit qu'ils s'en fussent emparés, les chevaliers de Saint-Jean parvinrent à se la faire reconnaître légalement.

    Au commencement du XVIIe siècle, la baronnie de Montferrand fut acquise par le maire et les jurats de la ville de Bordeaux, qui la payèrent 40.500 livres et laissèrent la justice au Roi: le commandeur de Bordeaux protesta contre ce traité et fit reconnaître par le Parlement la validité de son titre de seigneur haut justicier de la Grave-d'Ambarès, que nous voyons figurer jusqu'à la fin sans conteste dans les procès-verbaux de visites.

    Les chevaliers possédaient dans cette localité un ancien manoir féodal, que la suite des siècles avait transformé en une simple maison seigneuriale.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

    La Grave d'Ambarès


    L'Entre-deux-mers est cette langue de terre comprise entre la Dordogne et la Garonne, du bec d'Ambès à la limite du département actuel de la Gironde ; elle était alors comprise dans le diocèse de Bordeaux et il est question, dans le procès des Templiers, du commandeur de cette région, en 1301 ou environ: « frater Arnaldus de Lobester preceptor de Inter-duo-maria, Burdegalensis diocesis » Il n'y est pas parlé, en revanche, de la maison du Temple de la Grave près d'Ambarès, laquelle est mentionnée dans une lettre en langue vulgaire, du clergé bordelais au roi d'Angleterre, datée du 26 février 1236.
    Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.


    La Brède (33)

    Domaine du Temple de La Brède


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: La Brède - 33


    Domaine du Temple de La Brède
    Domaine du Temple de La Brède


    Un gîte d'étape à La Brède
    Il nous paraît utile de signaler qu'à La Brède, la bourgade voisine, il existait « un gîte d'étape » permettant aux pèlerins de se ravitailler et de goûter aussi quelques jours de repos. Cet immeuble, désigné longtemps comme « l'Hospital des Templiers », situé à l'ouest du village et possédant une vaste cour et un jardin, semble avoir rempli longtemps cet office d'accueil.
    Divers fragments d'architecture datant du Moyen Age s'y trouvaient conservés. Le mur extérieur exposé au midi, percé de portes en plein cintre encadrées de fenêtres à meneaux, portait un grand cadran solaire tracé en son centre.
    Malheureusement, les propriétaires de l'immeuble qui se sont succédé ont fait peu à peu disparaître ces derniers vestiges du passé.
    Aujourd'hui, il ne nous reste plus pour nous rappeler l'histoire que la porte d'entrée du côté de l'immeuble occupé, jadis, par les moines.
    Comme on peut le voir, sur la figure 2, cette porte basse, étroite, encadrée de sculptures, est seule à nous rappeler les événements importants qui s'y sont écoulés. Par son petit guichet à l'ouverture grillagée, le portier observait patiemment l'arrivée des pèlerins; un heurtoir central servait d'avertisseur.


    FIG. 2. — Porte de l'Hospital des Templiers à La Brède


    Un acte notarié fort ancien, décrivant les diverses pièces composant cet immeuble, précisait notamment des « chambres réservées aux moines »
    On sait que les « gîtes d'étapes », destinés aux pèlerins de Compostelle et de Rome, dépendaient de communautés religieuses hospitalières.
    C'est ainsi qu'aux Templiers a succédé l'ordre des Frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, les moines de l'abbaye bénédictine de la Sauve. D'après cela, il y a tout lieu de penser que les moines, dont il est fait mention dans l'acte notarié, sont tout simplement ceux qui étaient alors chargés de l'administration (comme pour bien d'autres gîtes d'étape), sous la responsabilité et la gérance de deux moines détachés de l'abbaye de la Sauve voisine, toujours très hospitalière pour les pèlerins se rendant à Rome ou à Compostelle.
    Sources : Joseph Béraud-Sudreau. Actes du 93e Congrès national des sociétés savantes, Tours, 1968. Section d'archéologie, page 512. Tours 1968. — Bnf


    Lignan-de-Bazas (33)

    Domaine du Temple de Lignan-de-Bazas


    Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Le Sud-Gironde - 33


    Domaine du  Temple à Lignan-de-Bazas
    Domaine du Temple de Lignan-de-Bazas


    Lignan-de-Bazas



    Chapelle de Lignan-de-Bazas
    Chapelle de Lignan-de-Bazas


    Les Templiers avaient reçus des terres à Lignan (Lignan-de-Bazas), peut-être, furent-ils à l'origine de la construction de l'église du XIIe siècle qui est devenue de nos jours, l'église paroissiale du village.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


    Magrigne (Temple) (33)

    Chapelle du Temple de Magrigne


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Saint-André-de-Cubzac, commune: Tauriac - 33


    Chapelle du Temple de Magrigne
    Chapelle du Temple de Magrigne


    L'église de Magrigne, d'allure élancée est de style roman. Elle mesure environ 25 mètres de long sur 10 de large. Une corniche horizontale divise les quatre faces de la construction en deux étages. Au-dessous de cette corniche, des corbeaux régulièrement espacés devaient autrefois supporter les poutres constituant la charpente de bâtiments conventuels qui entouraient l'édifice.

    Chapelle de Magrigne



    Chapelle de Magrigne
    Chapelle de Magrigne - Sources image Jack Bocar


    L'oratoire, soutenu par des contreforts très larges mais peu épais, présente un chevet plat surmonté d'un pignon triangulaire percé de trois hautes fenêtres en plein cintre.

    Chapelle de Magrigne



    Chapelle de Magrigne
    Chapelle de Magrigne - Sources image Jack Bocar


    Au-dessous du clocher, une fenêtre romane étroite et longue éclaire la nef. Cette nef est voûtée en berceau ogival. Un banc de pierre, caractéristique des constructions religieuses du XIIe siècle dans le bordelais, l'entoure jusqu'au choeur. L'accès à la chaire se fait par un escalier creusé dans l'épaisseur du mur Nord.

    Chapelle de Magrigne



    Chapelle de Magrigne
    Chapelle de Magrigne - Sources image Jack Bocar


    Au cours des campagnes de restaurations de la chapelle templière, il a été mis à jour sur les piliers des croix peintes au pochoir.

    Chapelle de Magrigne



    Chapelle de Magrigne
    Chapelle de Magrigne - Sources image Jack Bocar


    Elles ont été datées du XIIIe siècle, pour une petite partie d'entres-elles. Quelques-unes ont été restaurées et elles ont retrouvées leur couleur d'antan.

    Chapelle de Magrigne



    Chapelle de Magrigne
    Chapelle de Magrigne - Sources image Jack Bocar


    Il a été découvert aux cours des campagnes de fouilles les sarcophages des Templiers inhumés autour de l'église templière. Comme en général, les Templiers avaient droit de imetièreTempliers.netcimetière, il était plus que probable de découvrir des tombes.

    Chapelle de Magrigne



    Chapelle de Magrigne
    Chapelle de Magrigne - Sources image Jack Bocar


    Mais, là, où les archéologues ont été agréablement surpris, c'est la mise au jour de ces sarcophages.
    Sources: Historique de la chapelle sur la plaquette de la visite

    Chapelle de Magrigne


    Voici, d'après un document déposé aux archives départementales et intitulé: Procès-verbal de visite générale de la commanderie de Bordeaux, possédée alors par messire frère Pons François de Rosset de Rocazel, bailly de Fleury, commencé le 11 août 1759, et clos le 19 septembre suivant, la liste des églises ou chapelles possédées à cette époque par l'ordre de Malte, et dont bon nombre appartinrent sans doute primitivement aux Templiers. »

    Chapelle de Magrigne



    Chapelle de Magrigne
    Chapelle de Magrigne - Sources image Jack Bocar


    « A Bordeaux: chapelle dédiée à Saint-Jean, rue du Temple; plus deux autres chapelles dédiées l'une à Sainte Catherine et l'autre à Saint-Jean, situées la première rue Sainte-Catherine, et la deuxième sur le Port-saint-Jean. »

    Chapelle de Magrigne



    Chapelle de Magrigne
    Chapelle de Magrigne - Sources image Jack Bocar


    « Dans le Département: chapelles de Pomérol (près Libourne), Lalande (canton de Libourne), Chalaure, Arveyres et une annexe, Saint-Pierre-de-Vaux, Cadarsac, Quegnac en Fronsadais, Marcenais, Magrigne, Lagrave d'Ambarès, Lairivaux, Martignas, Pellecahus (paroisse de Saint-Julien, Médoc) (en ruines), Artigues en Benon (paroisse de Pauliac-Hôpital), Mignor, Saint-Germain d'Esteuil (hôpital), Grayan (hôpital), Saint-Jean de -Marsillan (Médoc), Benon (Médoc), Saint-Jean-de-Fargues, Mauriac, Saint-Jean-de-Buch, Puch, annexe de Sallebruneau, Sallebruneau, Saint-Jeandes-Esthées (paroisse de Saint-Paul en Born). »
    Sources: Bulletin archéologique publié par le comité historique des arts et monuments. Quatrième volume. Paris 1847 et 1848.

    Chapelle de Magrigne


    Non loin de l'hôpital de la Lande, dans la vicomté de Fronsac, les Templiers possédaient une petite commanderie qui comprenait les seigneuries de Marcenais et de Queynac, avec les paroisses de Larrivau, Magrigne et Chalauze. Si nous ne pouvons préciser l'origine de cette circonscription de l'Ordre du Temple, les archives nous fournissent les chartes de quelques-unes des donations qui lui furent faites dans le cours du XIIIe siècle.


    Chapelle de Magrigne
    Chapelle de Magrigne - Sources image Jack Bocar


    En 1232, Guillaume Erra, chevalier du Bourg, s'était rendu dans l'église de Marcenais, où se trouvait réunie, sous la présidence d'A, abbé de Saint-Vincent du Bourg, une nombreuse assemblée, composée de seigneurs du voisinage et de chevaliers du Temple; il venait donner à la maison de Marcenais le moulin du Peyrat qu'il possédait sur la Saye; pour assurer plus de validité à sa donation, G. Erra fit apposer, au bas du parchemin, les sceaux de l'archevêque de Bordeaux, de l'abbé du Bourg et des principaux seigneurs présents à la cérémonie En 1250, le Temple de Marcenais recevait encore de la libéralité d'un autre seigneur, Hélie Wilhelm, chevalier de Villegoriges, le moulin Vielh, situé également sur la rivière de la Saye.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

    Magrigne sous les Hospitaliers


    Comme nous l'avons vu pour la Maison de Marcenais, ce même membre de Marcenais dépendaient plusieurs petites paroisses. Le peu d'importance de celle de Magrignes avait suggéré à un des commandeurs de Bordeaux l'idée d'économiser le traitement d'un vicaire perpétuel, en réduisant cette église au rang de simple chapelle; mais les habitants protestèrent vivement, disant que, puisque leur seigneur percevait les dîmes de leurs récoltes, il était juste qu'il s'acquittât de ses devoirs envers eux; malgré l'évidence de leur droit, ils ne purent obtenir que bien tardivement gain de cause et l'affaire traîna en longueur de 1686 à 1731.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    Magrigne et les frères Mineur
    Le travail est à l'homme condition de vie. Quoique d'ordre avant tout spirituel pour le frère Mineur, il n'en reste pas moins pour lui aussi le moyen providentiel de subsistance. Qu'il se livre plus entièrement à l'étude et à la prière ou qu'il exerce auprès des âmes le ministère sacré, c'est le travail qui lui donne droit à manger. Telle est la loi: « Pro mercede vero laboris pro se et suis fratribus corporis necessaria recipiant. »

    Qu'à Saint-André-de-Cubzac le travail ait été pour les Cordeliers le principal moyen de ressources, il est aisé de le constater. N'oublions pas d'ailleurs qu'ils ne pouvaient guère vivre sans revenus fixes dans une petite ville de province, s'ils n'avaient pas assuré leur existence par un ministère assidu et bien rétribué. Au fruit du ministère ajoutons le bénéfice des quêtes, l'honoraire des messes, l'apport des pensionnaires, le produit enfin de l'enclos, et nous connaîtrons à peu près l'état de leurs ressources, la nature de leurs oeuvres.

    Ils exerçaient le ministère ordinaire au bourg de Saint-André et dans les chapelles environnantes. Chaque samedi ou veille de fête, ils allaient vraisemblablement, qui à pied, qui à cheval (1), à l'une ou l'autre de ces églises pour n'en retourner le surlendemain qu'après avoir fait tous les offices religieux. Elles leur étaient confiées à titre purement temporaire par celui qui avait charge d'y pourvoir. Les plus souvent nommées sont Magrigne (2), S. Antoine, S. André, La Lande, Cubzac et Espessas. Au début le registre cite également Virsac et Salignac, deux noms qui ne paraissent pas dans les procès-verbaux de la fin. Somme toute, une moyenne de trois églises ou chapelles à desservir incombèrent tour à tour aux Cordeliers jusqu'au moment de leur suppression.
    1. Soit pour la quête, soit pour le service de Magrigne, soit pour autres utilités, le cheval du couvent ou, à son défaut, celui qu'on louait au voisin, était de rigueur, paraît-il: « Avons acheté un cheval pour les questes et autres besoins de la maison, qui a couste 75 » (6 novembre 1727). « L'écurie est au bout du chay » (16 avril 1729).
    2. L'église de Magrigne est aujourd'hui une annexe de Saint-Laurent d'Arce; d'abord aux Templiers, elle passa ensuite aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.

    Sources: La France franciscaine. Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature. Paris 1912.


    Marcamps (33)

    Chapelle de Lurzines à Marcamps
    Département: Gironde, Arrondissement: Blaye, Canton: L’Estuaire, Commune: Prignac-et-Marcamps - 33


    Chapelle de Lurzines Marcamps
    Chapelle de Lurzines à Marcamps


    Sur la paroisse de Marcamps, les Templiers de Marcenais étaient détenteurs de la chapelle romane de Lurzines.
    Il en reste quelques ruines, elles ne sont pas visibles, c’est une propriété privée.
    Sources: Les sites Templiers de France, par Jean-Luc Aubardier et Michel Binet, Editions Ouest-France


    Marcenais (33)

    Maison du Temple de Marcenais
    Département: Gironde, Arrondissement: Blaye, Canton: Le Nord-Gironde - 33


    Maison du Temple de Marcenais
    Maison du Temple de Marcenais


    Non loin de l’hôpital de la Lande, dans la vicomté de Fronsac, les Templiers possédaient une petite commanderie qui comprenait les seigneuries de Marcenais et de Queynac, avec les paroisses de Larrivau, Magrigne et Chalauze. Si nous ne pouvons préciser l’origine de cette circonscription de l’Ordre du Temple, les archives nous fournissent les chartes de quelques-unes des donations qui lui furent faites dans le cours du XIIIe siècle.

    En 1232, Guillaume Erra, chevalier du Bourg, s’était rendu dans l’église de Marcenais, où se trouvait réunie, sous la présidence d’A, abbé de Saint-Vincent du Bourg, une nombreuse assemblée, composée de seigneurs du voisinage et de chevaliers du Temple; il venait donner à la maison de « Marcenais le moulin du Peyrat qu’il possédait sur la Saye »; pour assurer plus de validité à sa donation, Guillaume Erra fit apposer, au bas du parchemin, les sceaux de l’archevêque de Bordeaux, de l’abbé du Bourg et des principaux seigneurs présents à la cérémonie.

    En 1250, le Temple de Marcenais recevait encore de la libéralité d’un autre seigneur, Hélie Wilhelm, chevalier de Villegoriges, le moulin Vielh, situé également sur la rivière de la Saye.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    Maison du Temple de Marcenais
    Marcenays: L’Eglise Templière de Marcenais, Construite au 12ème siècle par les Chevaliers de l’Ordre du Temple. Les Hospitaliers et les générations qui suivirent, préservèrent ce témoin de notre histoire. La Commanderie de Marcenais était une étape sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. L’église servit de moyen de défense pendant les époques troubles comme en témoignent des fortifications.


    Chapelle de Marcenais, image Jack Bocar
    Chapelle de Marcenais, image Jack Bocar


    Au XIIIe siècle, Moulin de Charlot, Moulin à eau sur la Saye, donné aux Templiers en 1232.
    Moulin de Maupas: Un moulin est attesté dès le XIIe siècle, les templiers de Montarouch et les moines de la Sauve Majeure s’en disputant la possession au même titre que d’autres possessions dans la région. Le commandeur et l’abbé Pierre de Laubesc prient alors l’archevêque de Bordeaux de régler ce différend. En 1196, il est décidé que le moulin relève du monastère de la Sauve Majeure. Cet établissement est mentionné en 1488 sous le nom de Moulin de Martres de Mal-Pas.
    Sources: Historique communal

    Marcenais sous les Hospitaliers
    Peu de temps après avoir pris possession de la commanderie de Marcenais, les Hospitaliers la supprimèrent, en la fondant dans celle de Bordeaux. Dans le courant du XIVe siècle, messire Raymond, vicomte de Fronsac, avait obtenu des habitants de Marcenais, qui relevaient de lui, un secours extraordinaire en blé, vin et argent, pour faire face à certains besoins pressants, où il se trouvait. Mais les vassaux craignant que leur seigneur fût tenté d’abuser de la situation, en transformant le don gratuit en redevance ordinaire, vinrent le prier respectueusement de déclarer qu’il ne se prévaudrait pas à l’avenir de leur bonne volonté et ne leur réclamerait pas la subvention qu’ils avaient consenti à lui accorder. Le vicomte de Fronsac accéda à ces justes désirs et leur octroya, le 14 juillet 1347, une charte solennelle constatant leurs droits et revêtue du sceau de ses armes.

    Un des caractères les plus frappants, qui distinguent les hommes de cette époque, c’est le contraste existant entre leurs dehors souvent rudes et impitoyables et l’excessive sensibilité de leurs coeurs. Qui n’a lu, dans notre vieux Joinville, comment ces hommes de fer savaient, après la bataille, s’apitoyer sur les infortunes d’autrui et pleurer moult tendrement à quelque récit émouvant. Ce caractère nous le retrouvons partout. Si parfois la rigueur de la législation du moyen-âge peut surprendre, on voit souvent aussi la pitié des juges venir la tempérer avec une mansuétude, à laquelle un fréquent usage donnait presque force de loi. Voici un épisode, à la fois naïf et touchant, recueilli dans les registres du tribunal de Queynac. En l’année 1340, tout le pays avait été dévasté par une de ces terribles bandes de routiers, qui tuaient les habitants, pillaient les récoltes, incendiaient les maisons, malheurs fréquents dans ces temps troublés. Grâce aux forces dont put disposer le commandeur, ces redoutables malfaiteurs furent cernés, pris et jetés dans les cachots du donjon de Queynac.

    Quelques jours après, nous voyons le chevalier Sobiran de Rivalz, commandeur, entouré de ses religieux et des autres membres de son conseil, dans la salle du Consistoire, siégeant sur son tribunal; devant lui sont déposés les coutumes de la ville et le livre des saints Evangiles, « afin, dit le manuscrit, de se placer en la présence de Dieu, source de toute justice et de toute miséricorde. » Après avoir fait le signe de la croix, il ordonna à ses hommes d’armes d’introduire les accusés. Voici tout d’abord le capitaine de la bande, Ranulphe Guilbaud; sa culpabilité est trop évidente et le sort qui l’attend, trop certain, pour qu’il songe à recourir à des dénégations inutiles. Aussi la sentence est-elle promptement rendue et le coupable livré à l’exécuteur qui le conduit immédiatement aux fourches patibulaires de Queynac. Puis vient le tour du second accusé; c’est un jeune homme, le frère du capitaine, que ce dernier avait entraîné par ses conseils et ses mauvais exemples, et dont il avait fait son lieutenant: accablé par l’évidence il n’essaie pas, lui non plus, de nier la longue liste de meurtres et d’incendies, dont on l’accuse. Aussi, malgré la compassion qu’il ressent pour la jeunesse du coupable, le tribunal se dispose à prononcer contre lui la terrible sentence et à l’envoyer partager le sort de son frère; lorsque se précipite dans la salle une pauvre jeune fille, âgée d’une vingtaine d’années et orpheline de père et de mère. Elle se jette à genoux et, étendant les bras en croix, elle supplie avec des larmes et des sanglots, le tribunal de lui accorder la vie d’Arnaud Guilbaud, qu’elle demande à prendre pour son légitime époux. La foule des spectateurs, attirée par ce procès de tous les environs, s’émeut à ce spectacle; tous, les nobles chevaliers comme les simples vassaux, joignent leurs prières à celles de la pauvre orpheline, et intercèdent pour le coupable. Le commandeur, touché de son côté à la vue de la grande pitié de cette jeune fille, désirant satisfaire aux voeux de tout ce peuple et persuadé que la miséricorde est, dans le cas présent, agréable à Dieu, et conforme à ses lois, ordonne de délivrer Arnaud de ses liens et de le remettre aux mains de celle qui venait de l’arracher à la mort.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


    Martignas (33)

    Domaine du Temple de Martignas


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Mérignac-2, Commune: Martignas-sur-Jalle - 33


    Domaine du Temple de Martignas
    Domaine du Temple de Martignas


    Ce lieu appartenait bien à la Maison du Temple de Bordeaux.
    Les dépendances de la Maison du Temple de Bordeaux étaient très nombreuses, soit dans le Bordelais, soit dans les contrées limitrophes. Diminué dans le principe par la création de la commanderie d'Arceins, leur nombre s'accrût peu à peu dans la suite par la suppression de plusieurs petites circonscriptions qui vinrent se fondre successivement dans leur importante voisine. Ses principaux membres étaient:
    Le Vigean, Blanquefort, Eysine, Martignas, Salles, Billos, Cunctis, Parentis, la Grave d'Ambarès, Arbeyre, avec son annexe Saint-Pierre-de-Vaux, Cadarsac, la Lande, Pomeyrols et Chalauze près de Libourne; Marcenays, Queynac, Mayrigne, dans le Fronsadois; Salebruneau, Puch, Mauriac, Frontenac, Bach, Saint-Léger, en Bazadais; Bénon en Médoc et ses dépendances La Grayanès, Pellecahut, Saint-Germain d'Esteuil, Mingot, Marcithan, Casteinau-de-Médoc, Saint-Sauveur, Verteuil, etc.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


    Montarouch (33)

    Maison du Temple de Montarouch


    Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Targon, Commune: Saint-Léon - 33


    Maison du Temple de Montarouch
    Maison du Temple de Montarouch


    Architecture de l'église de la commanderie des Templiers de Montarouch


    La puissante commanderie de Montarouch ne se signale plus aujourd'hui à l'attention du passant que par les ruines de son église: de cette dernière ne demeurent plus que deux pans de murs, à l'est et au nord, ainsi que l'amorce de leur homologue à l'ouest.

    La construction a perdu sa couverture, qui n'est en place que sur une tour carrée flanquant au nord le mur du chevet. L'ensemble est d'un pittoresque très romantique, accentué par la présence d'une végétation grimpante ou retombant depuis le sommet des murs éventrés.

    Ces quelques témoignages sont cependant très précieux, nous allons le voir, pour permettre de reconstituer comment se présentait l'église templière telle qu'elle était à l'apogée de sa puissance, du XIIe au XIVe siècle.

    Une construction romane d'une simplicité raffinée


    Le plan de l'église est parfaitement identifiable: à une courte nef rectangulaire succède un chevet de même largeur, terminé à l'orient par un mur plat. Un pilastre engagé dans le mur marque discrètement le passage de la nef au sanctuaire. Nous avons affaire là au plan très simple fréquemment adopté par les églises des commanderies templières et hospitalières et dont le Temple de Cressac, en Charente, offre, par exemple, un tracé identique.

    L'élévation de l'église peut être déduite grâce aux restes du mur Nord. Ce dernier est construit, comme le reste de l'édifice, dans un appareil régulier de calcaire soigneusement layé.

    A l'extérieur, le mur est renforcé par des contreforts, particulièrement nombreux dans la partie orientale de la nef. Nous ne pouvons plus savoir aujourd'hui si de semblables dispositions existaient au Sud ou si la présence de ces contreforts au Nord était liée à la proximité d'une rupture de pente assez accentuée située à une dizaine de mètres de l'église.

    Le mur roman se termine par une corniche creusée en doucine, supportée par des modillons rapprochés, tous identiques, d'un dessin élégant et simple: ils sont chanfreinés, et soulignés par une moulure dans le plan vertical. Entre ces corbeaux, une unique pierre rectangulaire se trouve dans la position des métopes antiques.

    Le soin apporté à la construction est manifeste: si on retrouve comme dans la plupart des murs romans, des hauteurs variables d'assises, la régularité parfaite de la corniche montre particulièrement la très grande qualité de la stéréotomie.

    A l'intérieur, le mur se termine par une moulure en fort relief, au profil en doucine. L'ensemble de l'édifice était autrefois couvert par une voûte, dont on voit encore le départ au-dessus du mur nord et qu'on peut reconstituer grâce à l'arc formeret conservé à l'est: c'était une voûte en berceau brisé longitudinal dont le seul renfort était un arc doubleau qui retombait sur le pilastre marquant les limites de la nef et du chevet plat. Seuls les reins de cette voûte subsistent au Nord.

    Modillons du portail nord



    Modillons du portail nord   Modillons du portail nord
    Modillons du portail nord


    La mise en valeur des couvertures dans les murs par des restaurations récentes
    L'édifice, inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, souffrait de la présence de la végétation sur les murs, et l'angle nord-ouest de l'église présentait des fissures qui mettaient en péril la solidité des murs tout entiers.

    L'Atelier Départemental du Patrimoine intervient tout d'abord de 1991 à 1993, pour nettoyer le bâtiment et remettre en état la toiture de la tour nord, puis une première campagne de restauration fut entreprise pendant l'été 1994, sous la direction du Service Départemental de l'Architecture; les fissures de l'angle nord-ouest furent consolidées, et le portail nord fut débarrassé des pierres qui le fermaient, révélant un portail roman de grande qualité que nous étudierons plus loin.

    La seconde campagne, prévue au cours de l'été 1996, permettra la consolidation du chevet et la réouverture des deux baies obstruées du mur oriental.

    Dents de loup peintes



    Montarouch le mur nord du chevet   Montarouch sarcophage
    A gauche: dents de loup peintes sur le mur nord du chevet à droite: sarcophage, côté nord


    Intérêt du portail nord nouvellement découvert
    Ce portail se situe dans la partie occidentale du mur nord; il avait été prévu dès le début de la construction comme le montre l'espacement de contreforts à cet endroit. La situation de cette porte au Nord est peu fréquente, on la retrouve cependant dans une autre église templière de Gironde, celle de Blésignac.

    Cette porte, de bonnes dimensions, avait été obstruée, d'une façon très soigneuse, par un moyen appareil assez régulier, de même épaisseur que le mur, à une époque que nous préciserons plus loin.

    Le dégagement de 1994 a permis de retrouver la forme générale du portail, dont l'arc intérieur est polylobé. Montarouch peut ainsi se placer parmi les églises à portails polylobés, particulièrement nombreuses dans le Libournais et le nord de l'Entre-deux-Mers oriental: citons principalement Petit Palais, Guîtres, Puisseguin, Lalande de Pomerol, Queynac, et surtout l'église templière de Villemartin.

    A Montarouch, les lobes sont au nombre de quatre, ils sont réunis par un rouleau et moulurés. Le portail est ébrasé vers l'extérieur. L'archivolte présente quatre voussures, très sobrement décorées, avec des dents de loup et des fleurs à quatre pétales. Les quatre chapiteaux qui, de part et d'autre, reçoivent cette archivolte, sont mutilés. Les piédroits ont une disposition particulière: leurs angles sont abattus en quart de rond pour simuler des colonnettes, comme à Saint-Genis-du-Bois, par exemple.

    Aussi, ce portail est d'une ampleur et d'une sobriété bien en accord avec le style général de l'architecture.

    Plus que l'ornement sculpté, c'est l'équilibre des formes, et la perfection de la taille de la pierre - dans les polylobes notamment - qui ont été recherchés.

    Présence d'un décor peint sur le portail et les murs de l'église
    Des traces de couleurs en particulier du jaune, du rouge et du noir, sont encore visibles à l'intérieur de l'église et sur le portail. Le décor peint, aujourd'hui très dégradé comportait tout d'abord un faux appareil de couleur rouge qui couvrait le haut des murs et probablement la voûte.

    Les percements dans le mur étaient mis en valeur par un décor coloré dont on peut apercevoir quelques éléments sur les claveaux de la porte.

    Au-dessous de la corniche, dans le chevet, une frise de dents de loup a été modelée en relief dans l'enduit frais, et soulignée d'un trait rouge. Ce procédé décoratif rappelle, sans doute à moindre frais, les dents de loup sculptées dans la pierre par exemple, dans les fenêtres de Notre-Dame de Langon, ou le portail occidental de l'église de Cardan, ou bien encore les corniches de la collégiale de Saint-Emilion.

    Les éléments que nous venons de décrire pourraient appartenir à une campagne de décor suivant immédiatement la construction. Ainsi pourrait-on expliquer la présence de deux voussures parfaitement lisses dans le portail par le fait qu'elles devaient avoir été prévues pour porter un décor coloré. En revanche d'autres éléments peints ne semblent pas appartenir à l'époque romane, mais plutôt à la période gothique, en particulier les souples rinceaux rouges qui couvrent la corniche ou le décor de triangles imbriqués qui forment une frise sous le bandeau qui reçoit la voûte, ou bien encore la bande, limitée par deux lignes jaunes, qui suit tous les murs conservés à environ deux mètres du sol, et qui semble contenir des personnages.

    Rappelons que les églises templières portaient souvent un décor peint: c'était le cas à Magrigne en Gironde; l'exemple le plus connu est fourni par les peintures murales romanes de Cressac en Charente.

    Des baies pour éclairer le sanctuaire
    Comme dans de nombreuses églises templières et hospitalières c'est la formule du triplet absidial qui a été retenu dans le mur plat du chevet. Les trois baies en plein cintre, fortement ébrasées et talutées, devaient verser une lumière abondante dans le choeur; elles étaient complétées par un oculus dont la facture est encore très romane à l'intérieur, mais qui est en forme de quadrilobe à l'extérieur.

    Une fenêtre romane a été percée dans le mur nord de l'abside. Elle présente la particularité, en raison de ses grandes dimensions, de pénétrer la partie inférieure de la voûte.

    Il est probable que si le chevet était aussi largement éclairé, la nef devait, par contre, être sans doute dépourvue de baies (comme c'est le cas à Villemartin, Magrigne ou Blésignac).

    Avant restaurations



    Montarouch, 1994   Montarouch 2012
    A gauche: avant restaurations (en 1994)   à droite: état actuel (juin 2012)


    Les modifications postérieures
    L'église a été flanquée à l'angle nord-est, par une tourelle d'escalier sur laquelle s'élève en encorbellement une tour, percée de deux portes d'accès. On ne peut comprendre cette construction que si l'on imagine que l'église a été, à ce moment-là, dotée d'un système de fortification dont on voit seulement les restes au-dessus du mur nord mais qui devait couvrir toute l'église et pour l'accès duquel la présence du voûtement demandait un escalier extérieur. Le mur nord conserve une surélévation réalisée, comme la tourelle d'escalier, en bel appareil régulier. Des consoles à trois redents à l'origine - il n'en subsiste que deux - devaient porter des mâchicoulis, et des créneaux et merlons, tous aujourd'hui disparus.

    On peut rapporter cette fortification à la période de la guerre de Cent Ans, sans doute dès avant le milieu du XIVe siècle.

    Le système défensif étant prévu pour protéger le pied des murs de l'église, aucune construction adjacente ne devait exister contre l'église. C'est sans doute postérieurement à la Guerre de Cent Ans, à la fin du XVe siècle, ou au XVIe siècle, que l'on établit, le long du mur nord, une série de consoles destinées à porter la charpente d'un bâtiment accolé à ce mur. Les consoles se poursuivant sur toute la longueur du mur, c'est sans doute à cette date que l'on réalise le comblement du portail nord, afin d'étendre la nouvelle installation, qui a aujourd'hui disparu.

    Intérêt de la construction romane
    L'église de Montarouch que l'on peut situer, par son style dépouillé et par la qualité de sa stéréotomie, dans le dernier quart du XIIe siècle, est donc un très bon exemple d'architecture caractéristique des ordres militaires. Si d'autres constructions templières dans cette région, comme par exemple Saint-Genis-du-Bois, ne se distinguent pas des églises paroissiales, ce n'est pas le cas à Montarouch, où s'affirme une volonté de suivre les canons pratiqués par l'ordre.

    Cette architecture va par la suite servir de modèle et rayonner sur les constructions plus modestes de la région où l'on retrouve, en particulier dans le canton de Targon, des chevets plats comme à Lugasson, ou une simplicité du part architectural comme à Bellefond; ce retour à la pureté de l'art roman est bien la marque caractéristique de la fin du XIIe siècle.
    Sources: Article de Michelle GABORIT, Université Bordeaux III, Centre de recherche Léo Drouyn (Bouliac) dans l'ouvrage collectif de l'ASPECT « La commanderie de Montarouch », septembre 1996.

    Le gisant de Montarouch



    Le gisant de Montarouch   Le gisant de Montarouch
    Le gisant de Montarouch (chevalier en cotte de maille)


    Le gisant de Montarouch (chevalier en cotte de maille), présenté debout, dans l'église Saint Romain de Targon - avec une inscription gravée dans la pierre: Ensemble honneur duquel il était garde - Aussi vertu son cy-dessoubs en garde - Or toi que veulx ceci entendre - Prie au Seigneur d'un tel honneur comprendre.
    Sources: Internet Sud-Ouest

    Maison du Temple de Montarouch, par Léo Drouyn



    Montarouch portail Nord
    Le portail nord - Sources image: Ivan Souverain



    « Une construction romane d'une simplicité raffinée »
    La commanderie de Montarouch est bâtie sur le sommet de coteaux qui divisent les bassins de la Dordogne et de la Garonne. Elle domine en conséquence presque toute la Bénauges et une partie de l'Entre de Mers. Une motte artificielle faite avec la terre des fossés qui l'entourent sert de base à la chapelle et aux bâtiments qui s'y adossaient; ces bâtiments s'étendaient à l'ouest et au sud de la chapelle laissant à découvert le nord et l'Est de ce monument. Le fossé fort rapproché de l'église la protégeait de ces deux derniers côtés; il s'en éloignait plus de deux mètres: dans ces derniers temps la construction d'une route a déformé la motte et comblé le fossé méridional.

    Le plan de la chapelle est barlong il se compose d'une seule travée à l'ouest et du choeur à l'Est séparé de la travée par un pilastre et un arc doubleau ogival, forme qu'affecte la voute de tout l'édifice. Cette voûte en berceau retombe sur un cordon sans moulure. La porte s'ouvrait au nord près de la façade elle est maintenant murée, ses archivoltes en plein cintre retombant sur un chapiteau peu orné de moulures que voici.

    Montarouch dessins



    Montarouch   Montarouch   Montarouch
    Montarouch dessins de Léo Drouyn


    La nef ne devait pas avoir de fenêtres mais le choeur était éclairé par une fenêtre au nord et très probablement une autre au sud. Celle du nord, seule existante, est en plein cintre avec une archivolte dont les claveaux sont encadrés d'un mortier ou saillie formant une arcade sur chacun d'eux. Enfin le chevet est percé de trois longues fenêtres surmontées d'un oculus encadrant une rose à quatre feuilles et entourée d'une moulure à torsades. Les trois fenêtres sont en plein cintre à l'intérieur mais à l'extérieur (l'archivolte de deux d'entre-elles sont légèrement ogivales. Ces archivoltes recouvrent les ouvertures qui sont fort longues et très étroites.

    Le mur de la nef était couvert de peintures dans lesquelles on ne distingue que des fragments de personnages, et où il est impossible de reconnaître un sujet quelconque. Il y a certainement fort longtemps que les peintures sont dégradées puisqu'à une époque déjà bien ancienne on les a recouvertes d'un badigeon sur lequel on a simulé des assises au moyen de lignes rouges et des claveaux rouges et en plein cintre sur les voussoirs de la porte. Les peintures anciennes étaient surmontées d'un encadrement peint représentant des feuillages et des ornements variés en style du commencement du XIIIe siècle époque où les premières décorations ont été faites.

    On voit encore dans la nef du côté du nord une ancienne table d'autel sur laquelle sont gravées des croix.

    L'édifice était bâti en bel appareil et soutenu par des contreforts plats tout chez lui dénote la fin du XIIe siècle et le commencement du XIIIe. C'est le style de transition entre le roman et le style ogival. Sur les flancs les contreforts qui partant d'un banc qui suit la base du mur, montent jusqu'à la corniche soutenue par des modillons assez laids et fort mal sculptés.

    Cent ans environ après la construction de cette église et le château dont elle faisait partie durent subir un siège et être démolis en partie. L'abside ne paraît pas avoir souffert à cette occasion, elle est encore intacte ou à peu près, mais il ne dut pas en être de même de la façade, celle-ci en effet n'a plus que sa base qui remonte à la construction primitive tout le haut est du XIVe siècle; alors on surmonta les flancs de l'église d'un mur que l'on couronna d'un chemin de ronde: et de mâchicoulis continus sur des consoles à trois assises de saillies, supportant sans aucun doute des créneaux maintenant abattus; alors aussi on du bâtir ou rebâtir un château qui n'existe plus; Plus tard au XVIe siècle on monta, contre l'angle nord Est du choeur une tour carré surmontée d'un pigeonnier.

    On trouve des pierres tombales recouvrant des sarcophages près du mur septentrional et une croix brisée devant la façade. Trop d'arbres, peu beaux d'ailleurs entourent cette église qu'on ne peut bien voir que pendant l'hiver.

    J'ai trouvé dans les environs une certaine quantité de silex taillés, ce qui prouve que Montarouch a été habité dès les époques les plus reculées.

    Décor peint



    Montarouch linteau de porte   Montarouch linteau de porte
    A gauche Décor peint, à droite Linteau d'une petite porte


    A gauche: décor peint sur un mur de l'église   à droite, sur le linteau d'une petite porte, l'inscription suivante: Qui fut meurtri, tué et mis à mort - Cruellement et sans en avoir remort - Par la fureur de la Communauté - de Saint Léon en grand déloiauté

    Pour en savoir plus sur l'église de la Commanderie des Templiers de Montarouch:
    « Léo Drouyn et le Canton de Targon (14 mai 1867) de Léo Drouyn sur la Commanderie de Montarouch) - Notes manuscrites commentées » (ASPECT, 1993)
    « A la découverte de l'Entre-Deux-Mers - La commanderie de Montarouch » (ASPECT, 1996)
    Ces livres sont en vente à l'Office de Tourisme de Targon ou chez Eliane L'église à Bellebat.
    ASPECT: Association pour la Sauvegarde du Patrimoine et de l'Environnement du Canton de Targon (présidente: Martine BOIT à Faleyras)

    Sources: Internet Sud-Ouest


    Pey-de-Vaux (33)

    Fief du Temple de Pey-de-Vaux


    Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Libourne, Commune: Arveyres - 33


    Fief du Temple de Pey-de-Vaux
    Fief du Temple de Pey-de-Vaux


    Au moment de la suppression de l'Ordre, outre divers fiefs dans l'intérieur de la ville de Bordeaux, la Lande du Moulin, Les Temples de Santuges, de Planquetorte, de Forteyron, etc.
    Et sur l'autre rive de la Gironde, La Grave d'Ambarès, Arveyres, Saint-Pierre-des-Vaux (Pey-de-Vaux carte IGN et Saint-Pierre du Saint-Pey-de-Vaux carte de Cassini), et d'autres encore qui dépendaient de La Maison du Temple Bordeaux.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


    Puch (Le) (33)

    Maison du Temple de Puch


    Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Sauveterre-de-Guyenne, Le Puch - 33


    Maison du Temple de Puch
    Maison du Temple de Puch


    Désormais rattaché à Sauveterre-de-Guyenne
    Le Puch, ce lieu appartenait bien à la commanderie de Bordeaux ou à celle d'Arcins, mais, je n'ai pas trouvé de textes ni de chartes pour en faire la description.
    Les dépendances de la commanderie de Bordeaux étaient très nombreuses, soit dans le Bordelais, soit dans les contrées limitrophes.
    Diminué dans le principe par la création de la commanderie d'Arceins, leur nombre s'accrût peu à peu dans la suite par la suppression de plusieurs petites circonscriptions qui vinrent se fondre successivement dans leur importante voisine.

    Eglise de Puch



    Eglise de Puch
    Eglise de Puch - Sources: Jack Bocar


    Ses principaux membres étaient Le Vigean, Blanquefort, Eysine, Martignas, Salles, Billos, Cunctis, Parentis, la Grave d'Ambarès, Arbeyre, avec son annexe Saint-Pierre-de-Vaux, Cadarsac, la Lande, Pomeyrols et Chalauze près de Libourne; Marcenays, Queynac, Mayrigne, dans le Fronsadais; Salebruneau, Puch, Mauriac, Frontenac, Bach, Saint-Léger, en Bazadais; Bénon en Médoc et ses dépendances La Grayanès, Pellecahut, Saint-Germain d'Esteuil, Mingot, Marcithan, Castelnau-de-Médoc, Saint-Sauveur, Verteuil, etc.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, page 440 - Toulouse - 1883.


    Saint-Emilion (33)

    Domaine du Temple de Saint-Emilion


    Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Libourne - 33


    Domaine du Temple de Saint-Emilion
    Domaine du Temple de Saint-Emilion


    Je place cette Maison du Temple de Saint-Emilion sur le site, je ne suis sûr de rien pour l'authenticité de ce bien des Templiers. Mis à part le texte ci-joint et cette image, je ne peux affirmer que l'Ordre du Temple ait jamais eut une Maison à Saint-Emilion, n'ayant aucune preuve réelle.

    On appelle parfois de ce nom une des rares maisons anciennes qui subsistent dans l'intérieure de la ville. Située à l'angle de deux rues, elle s'élève comme une sorte de tour. Le rez-de-chaussée présente de grands arcs brisés sur cul-de-lampe, aujourd'hui bouchés. La façade latérale, mieux conservée, comporte trois étages de fenêtres: ce sont de petites baies géminées et trilobées, dont la partie supérieures, inscrite dans un encadrement rectangulaire, est bordée d'une de ces moulures en lamier, avec retours d'équerre, si fréquentes au XVe siècle. La façade principale a été modernisée; cependant, elle possède encore plusieurs rangs de corbeaux à encoches destinés à recevoir des auvents de charpente.

    La commanderie


    Cette maison se trouve sur la place qui s'étend devant la façade de l'église des Cordeliers. Elle présente un joli pignon dont le bas est de l'époque romane. L'architecture parait à peu près contemporaine de celle du Palis Cardinal.

    Saint-Emilion



    Saint-Emilion
    Sources: Gravure du Baron Henri de Marquessac


    Un contrefort s'applique contre le milieu de ce mur. Un cordon mouluré et orné de deux rangs de petits chevrons surmonte le rez-de-chaussée. Le premier étage était éclairé, de chaque côté du contrefort, par une baie géminée avec colonnettes médiane et archivolte, bordée soit de pointes de diamant évidées, soit de fleurs à quatre pétales et dont les retours se continuaient en bandeau sur le mur.

    Au niveau des rampants du pignon court un chemin de ronde bordé d'un parapet et flanqué d'une échauguette sur cul-de-lampe conique avec moulurations toriques.

    Cet ouvrage, de date postérieure, s'explique par le fait que la maison assise sur le bord de l'escarpement de la ville haute, se rattachait aux défenses intérieures de la ville et particulièrement à la porte dont la description va terminer ces notices.

    Arceau de La Cadène


    La rue tortueuse et montante qui formait autrefois la principale communication entre la ville haute et le centre de la ville basse, marquée par la place de l'église souterraine, se trouve barrée, aujourd'hui encore, par un grand arc en tiers-point flanqué d'une tour rectangulaire. Cet arc parait bien haut pour avoir jamais été fermé par une porte; peut-être des chaînes étaient-elles tendues entre ses piédroits.

    Derrière cet arceau très pittoresque, une maison en pan de bois, bien rare dans un pays où la pierre abonde, vient compléter la physionomie de la rue. Les potelets sont étrésillonnés de croix de Saint-André; les étages forment encorbellement. Le style de l'ornementation indique le XVe siècle.
    Sources: M. Louis Serbat - Société française pour la conservation des monuments historiques, Guide archéologique du Congrès d'Angoulême, par Louis Serbat, André Rhein et E. Lefrèvre-Pontalis. Saint-Emilion, pages 202-203. - Bnf


    Saint-Genis-du-Bois (33)

    Maison du Temple de Saint-Genis-du-Bois


    Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Targon - 33


    Maison du Temple de Saint-Genis-du-Bois
    Maison du Temple de Saint-Genis-du-Bois


    Saint-Genis-du-Bois



    Maison du Temple de Saint-Genis-du-Bois
    Saint-Genis-du-Bois


    Ce lieu de Saint-Genis-du-Bois appartenait bien à la commanderie de Bordeaux ou à celle d'Arcins.
    Visiblement cette ancienne possession des Templiers fut sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem adjointe à la commanderie de Montarouch.

    En 1650, pendant les troubles de la Fronde, alors que le prince de Condé avait levé l'étendard de la révolte et fait de son gouvernement de la Guyenne le centre de l'insurrection.

    Il ne paraît pas qu'ils aient détruit les défenses de la place, puisque nous lisons dans les procès-verbaux des visites de la commanderie, au XVIIIe siècle, que « le chasteau de Montarouch estoit basti de bonnes murailles en pierre de
    taille avec basse-court environnée de murailles à crénau, fermant par un grand portail vis-à-vis le pont »

    Montarouch


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Sallebœuf, Commune: Saint-Léon - 33


    Domaine du Temple de Montarouch
    Domaine du Temple de Montarouch


    Le commandeur de Montarouch possédait aussi dans le principe une autre demeure féodale à Saint-Genis-du-Bois en Bénanges ; mais ce n'était qu'une ruine sans importance au XVIIIe siècle.
    Voici la description que nous en donne le procès-verbal de la
    visite de 1707.

    « Le commandeur possède à Saint-Genis une maison peu considérable sur un terrain eslevê, appelé la Motte, qui estoit environné de fossés ; il n'y a point de danger d'usurpation ; à cause que ce lieu est fort eslevé, cette maison n'est pas habitée, ni guères habitable »
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


    Saint-Germain-d'Esteuil (33)

    Domaine du Temple de Saint-Germain-d'Esteuil


    Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Lesparre-Médoc - 33


    Domaine du Temple de Saint-Germain-d'Esteuil
    Domaine du Temple de Saint-Germain-d'Esteuil


    A Saint-Germain-d'Esteuil s'élevait autrefois, au lieu dit L'Hôpital, un établissement destiné à recevoir les pèlerins et appartenant à l'Ordre des Templiers. Cet établissement était une dépendance de la Maison du Temple de Bordeaux.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


    Saint-Hilaire-de-Cavaniac (33)

    Saint-Hilaire-de-Cavagnan


    Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Marmande, Canton: Les Forêts de Gascogne, Commune: Bouglon - 47


    Saint-Hilaire-de-Cavagnan
    Domaine du Temple de Saint-Hilaire-de-Cavagnan


    L'église Saint-Hilaire de Cavagnan est un édifice construit au XIIe siècle en style roman.
    Des illustres personnages s'étaient réunis à la prière des seigneurs de Bouglon, Raymond et Amanieu son fils, qui avaient voulu rehausser ainsi la solennité, mais surtout assurer la validité de l'acte pieux qu'ils se proposaient.
    « Pour le salut de leurs âmes et de celles de leurs parents, » ils se dépouillent en faveur de l'Ordre du Temple de la moitié des dîmes de Saint-Hilaire-de-Cavagnan ?.
    Cette donation, dont la date n'est pas indiquée, est antérieure à l'année 1165, époque de la mort de l'abbé Etienne et de celle de l'évêque Guillaume-Arnaud.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


    Saint-Jean de Salles (33)

    Domaine du Temple de Salles


    Département: Gironde, Arrondissement: Arcachon, Canton: Les Landes des Graves, Commune: Salles - 33


    Domaine du Temple de Salles
    Domaine du Temple de Salles


    Ce lieu appartenait bien à la commanderie de Bordeaux, mais, je n'ai pas trouvé de textes ni de chartes pour en faire la description
    Sources : Pierre Vidal - Hospitaliers et Templiers en France Méridionale - Le Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte - Association : Les Amis des Archives de la Haute-Garonne - Editions CNRS.


    Sainte-Foy-la-Grande (33)

    Maison du Temple de Sainte-Foy-la-Grande
    Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Sainte-Foy-la-Grande - 33


    Commanderie du Temple de Sainte-Foy-la-Grande
    Commanderie du Temple de Sainte-Foy-la-Grande


    La maison la plus intéressante et la mieux conservée de Sainte-Foy est celle qui était connue sous le nom de Maison des Prêtres. Elle appartenait autrefois aux Templiers ; et quoique M. le baron de Marquessac (1) en ait donné des dessins, des plans, une coupe et une description, je crois devoir en parler moi aussi pour compléter cette étude, qui n’offre pas de détails suffisants pour la méthode archéologique que j’ai suivie jusqu’à présent.

    1. M. le baron H. de Marquessac, — Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Guyenne, depuis le XIIe siècle jusqu’en 1795, page 49. (En cours de publication au bureau du journal la Guyenne, à Bordeaux) BNF

    Cette maison devait être autrefois dégagée de tous les côtés ; maintenant, elle est enclavée dans le pâté de maisons (N) compris entre les rues Sainte-Foy, de Perine, de Notre-Dame et la Grande-Rue. C’est un édifice à plan barlong (voir à la page suivante), composé de trois étages au-dessus du rez-de-chaussée, formés chacun d’une seule chambre planchéiée. Une tour carrée, plus étroite et plus élevée que la maison, en flanque la façade orientale. La façade principale est tournée vers l’occident. On verra, par la description qui suit, que cet édifice a dû être construit entre les années 1280 et 1310.


    Maison du Temple de Sainte-Foy-la-Grande
    Sainte-Foy-la-Grande
    Maison du Temple de Sainte-Foy-la-Grande


    On entre dans le rez-de-chaussée, à l’ouest, par deux grandes portes ogivales dont l’extrados est enveloppé par un cordon retombant sur des culs-de-lampe. A l’intérieur, le cintre de ces portes est bombé. Elles sont murées et remplacées par une ouverture sans caractère percée dans le mur du sud. Une fois les vantaux fermés, ce rez-de-chaussée n’était éclairé que par deux petits soupiraux placés très haut : un dans la paroi du nord, et l’autre dans celle du sud, dans le genre de ceux que j’ai dessinés à Roquenègre. On m’a dit qu’il y avait une autre porte à l’est, près de l’angle sud ; il m’a été impossible de la retrouver.

    Une porte très basse conduit dans le rez-de-chaussée de la tour. On dit que c’est la prison ; mais ce n’est pas possible, parce que la porte se fermait solidement du côté de la tour. Je crois cependant qu’au-dessous de ce refuge existe un caveau voûté qui pouvait servir de prison.

    Sainte-Foy-la-Grande, plan 1, 2, 3





    Sainte-Foy-la-Grande, plan 1, 2, 3


    Le rez-de-chaussée a dû, comme dans toutes les maisons fortes de la même époque, servir de magasin ; aussi avait-on fait en sorte de n’être pas obligé d’y passer pour monter au premier étage ; on avait pour cela ouvert une petite porte ogivale (A) sur la façade, au niveau du sol de cet étage. On y montait, sans doute, par un escalier volant, qu’on pouvait enlever dans les moments de danger.

    Maintenant on entre dans le premier étage par une porte moderne, au sud, au bout d’une galerie en bois. Cette salle est éclairée par six fenêtres trilobées et fortement biseautées à l’extérieur, et percées à 2m80 au-dessus du plancher. En dedans, leur linteau est droit, et elles sont très évasées dans les trois autres sens. Elles étaient autrefois fermées par des vitraux, ainsi que le prouvent les feuillures destinées à les assujettir. A l’ouest est une grande cheminée, dont le manteau en bois, portant un écusson, est appuyé sur deux consoles en pierre à deux assises.

    Deux autres consoles, pour déposer les flambeaux, s’avancent dans les angles, à la hauteur du manteau. Près de l’angle sud-ouest est une petite armoire recouverte d’un cintre ogival, et s’enfonçant dans le mur, à droite et à gauche. Du même côté, on trouve un siège de latrines en saillie.

    Vers le milieu de la paroi orientale s’ouvre une petite porte ogivale ; elle conduit dans la tour annexée, qui, jusqu’à la hauteur du plafond du premier étage du logis principal, se divise en trois chambres superposées. Le rez-de-chaussée, dont nous avons déjà parlé, et le premier étage, sont planchéiés. De la porte signalée plus haut, on descend dans le premier étage, et on monte dans le second par un escalier en bois. Dans le premier, on trouve, à l’est, une meurtrière cruciforme, et au nord, une petite armoire.

    Le second étage est recouvert d’une voûte d’arêtes, dont les nervures portent un tore recouvert d’une petite baguette carrée. La tour étant bâtie sur plan barlong, on a été obligé, pour placer à la même hauteur les clefs des formerets, d’en faire deux en plein-cintre, tandis que les deux autres sont ogivaux.

    La clef de voûte porte une fleur à quatre pétales au centre d’une croix pattée cantonnée de quatre feuilles de figuier.

    La retombée des arcs se fait sur des culs-de-lampe représentant quatre têtes humaines mal dessinées et grimaçantes. Cet étage est éclairé par une petite fenêtre carrée dont l’embrasure est munie d’un banc.

    On arrive dans le second étage du corps-de-logis par une massive échelle (presque un escalier) très ancienne ; il est éclairé, au nord, par deux petites fenêtres barlongues ; au sud, par une fenêtre bombée en dedans et formée de deux baies sur trilobées en dehors. Deux bancs en garnissent Les embrasures. Des latrines saillantes s’avancent à l’est, près de la tour. On entre dans cette tour par une porte à linteau sur consoles ouverte dans l’angle sud-ouest ; là, on trouve une voûte en berceau ogival plus élevée que le plafond du second étage du corps-de-logis. Deux meurtrières cruciformes battent l’est et le sud.

    Le troisième étage, dont voici le plan, était évidemment la salle principale de la maison ; il est splendidement éclairé par quatre fenêtres géminées. Chaque ouverture, su trilobée, est renfermée sous une archivolte ogivale recouverte d’un cordon retombant sur des culs-de-lampe. Deux de ces fenêtres sont dans la façade occidentale, une troisième au nord, et la quatrième au sud. Celles de la façade ont dû servir aussi de moucharabiés, car on voit des corbeaux à la hauteur de leur appui, et près de leur sommet, des boulins qui ont dû servir à établir des solives pour couvrir l’échauguette. Un tuyau de cheminée sert de couronnement au pignon de la façade. Cette salle était chauffée par une grande cheminée, dont il ne reste plus que les supports du manteau et les consoles pour déposer les flambeaux. Près de la fenêtre du sud s’ouvre une large niche ogivale recouvrant un évier.

    On monte dans l’étage correspondant de la tour en franchissant un escalier de six marches Cet étage n’est pas voûté. On y trouve deux petites fenêtres su trilobées : une au sud, l’autre à l’est. De chaque côté de celle-ci, une petite armoire s’enfonce dans le mur. Au nord, une cage de latrines. Il existe encore dans la tour deux autres chambres superposées très basses ; la plus élevée n’a que la hauteur des créneaux, qui ont été murés et remplacés par des boulins à pigeons.

    Cette maison forte, qui a beaucoup d’analogie avec celles dont j’ai déjà donné des descriptions et des gravures dans le cours de cet ouvrage (Ansouhaite, Roquenègre, Naugent, etc.), est bâtie, avec un soin tout particulier, en petit appareil smillé, comme celui des remparts de la ville ; les pieds-droits des portes et des fenêtres sont d’un échantillon un peu plus grand. Les meneaux qui séparent les fenêtres géminées sont octogones et monolithes. Chacun des arcs trilobés est creusé dans deux pierres.
    Une grande partie de la Notice historique, surtout depuis les guerres de religion, a été puisée dans l’Histoire de Libourne, par M. R. Guinodie, tome III, page 1 et suivantes.
    2. Archives historiques de la Gironde, tome I, page 175.


    L’église offre peu d’intérêt ; elle est en partie moderne et en style du XIVe siècle. Il ne reste guère de la construction primitive que la façade et le clocher, élevé sur le côté septentrional de cette façade, qui est du XIVe siècle. Le clocher est du même temps, jusqu’au sommet du second étage ; le troisième est, je crois, du XVI, siècle, ainsi que la flèche, entourée d’une galerie à balustres encore plus moderne qu’elle.
    Drouyn Léo. La Guyenne militaire : histoire et description des villes fortifiées, forteresses et châteaux construits dans le pays qui constitue actuellement le département de la Gironde pendant la domination anglaise. Tome 2. BNF


    Sainte-Marie-de-Veyriès (33)

    Domaine du Temple à Sainte-Marie-de-Veyriès


    Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Grignols, devait être près de Cours-les-Bains - 33

    En 1254, dame Marie de Gaumont et Xans Augier, son fils, donnèrent au Temple de Cours la dîme de Sainte-Marie de Veyriès. Quelque temps après, l'évêque de Basas approuva cette donation et confirma aux Templiers la seigneurie spirituelle qui venait de leur être conférée (1259).
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


    Sallebruneau (33)

    Sallebruneau


    Cette commanderie est une possession des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Il ne reste que la splendide chapelle qui est en restauration par l'association: Recherches Archéologiques Girondines.
    Commanderie de Sallebruneau


    Sautuges (Le Temple) (33)

    Temple de Sautuges


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Castelnau-de-Médoc, Commune: Le Temple - 33


    Temple de Sautuges
    Temple de Sautuges


    Les Templiers possédaient, dans les solitudes de la Grande-Lande, et à proximité de la mer, le petit établissement Le Temple près de Sautuges de peu d'importance, qui, était membre de la Maison du Temple de Bordeaux.

    A Sautuges, les chevaliers du Temple n'avaient que la seigneurie spirituelle de la paroisse, la perception des dîmes, etc., la juridiction de cette localité appartenant au seigneur des Arretz.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


    Temple en Mèdoc (Le) (33)

    Le Temple en Médoc


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Castelnau-de-Médoc, commune: Le Porge - 33


    Le Temple en Médoc
    Le Temple en Médoc


    Les dépendances du Temple de Bodeaux étaient très nombreuses, soit dans le Bordelais, soit dans les contrées limitrophes. Diminué dans le principe par la création de la commanderie d'Arceins, leur nombre s'accrût peu à peu dans la suite par la suppression de plusieurs petites circonscriptions qui vinrent se fondre successivement dans leur importante voisine. Ses principaux membres étaient:
    Le Vigean, Blanquefort, Eysine, Martignas, Salles, Billos, Cunctis, Parentis, la Grave d'Ambarès, Arbeyre, avec son annexe Saint-Pierre-de-Vaux, Cadarsac, la Lande, Pomeyrols et Chalauze près de Libourne ;
    Marcenays, Queynac, Mayrigne, dans le Fronsadois ;
    Salebruneau, Puch, Mauriac, Frontenac, Buch, Saint-Léger, en Bazadais ;
    Bénon en Médoc et ses dépendances La Grayanès, Pellecahut, Saint-Germain d'Esteuil, Mingot, Marcithan, Castelnau-de-Médoc, Saint-Sauveur, Verteuil, etc.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

    Ordres Militaires en Médoc


    Ils ont été très présents en Médoc: les Templiers d'abord qui ont laissé leur souvenir à Saint-Sauveur-du-Temple ou Temple-de-Sautuges, actuellement Le Temple, mais aussi au Temple de Planquetorte, près de Saint-Vivien.
    Sources: Association L'Appel du Chemin - Soulac


    Uzeste (33)

    Uzeste


    Le Pape Clément V, qui a vécu de 1264 à 1314, n'a pas construit cette église. Elle existait avant lui depuis au moins le XIIe siècle. Déjà au XIIe siècle, au milieu d'un petit village obscur, cette église était fréquentée par des pèlerins qui venaient des paroisses voisines du Bazadais pour honorer la Vierge Marie.


    Valeyrac (33)

    Domaine du Temple de Valeyrac


    Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Lesparre-Médoc - 33


    Domaine du Temple de Valeyrac
    Domaine du Temple de Valeyrac


    Je n'ai rien trouvé sur Valeyrac, mis à part ce texte.
    En supposant qu'il y ait réellement eu une maison étape géré par les Templier au XIIIe siècle et que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en aient prit possession après 1312, la seule date qui apparait est celle de 1623.

    M. Dubourg n'en parle pas dans son Grand Prieuré de Toulouse. Il est vrai qu'il ne mentionne pas tous les petits biens des deux Ordres.
    « Les Templiers fondèrent au Moyen Age un établissement qui passa par la suite à l'ordre de Malte. »

    Les communes, sur la rive gauche de la Gironde, sont: Saint-Yzans, qui produit d'assez bon vin ; Saint-Christoly et Conquèques, qui produisent du blé, du vin ordinaire et du foin ; Bégadan, qui fait de bon vin ordinaire; Valeyrac, où existait, en 1623, un hôpital appartenant à l'ordre de Malte et destiné à l'usage des pèlerins qui allaient à Saint-Jacques de Composlelle ; les paroisses réunies de Dignac, Jau et Loirac ; enfin, Saint-Vivien et Soulac.
    Sources: Guide de l'étranger à Bordeaux et dans le département de la Gironde, par Charles Cocks. Bordeaux 1869


    Vigean (Le) (33)

    Domaine du Temple Le Vigean


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Blanquefort, Commune: Eyzines - 33


    Domaine du Temple Le Vigean
    Domaine du Temple Le Vigean


    Il y a une allée des Templiers dans cette commune
    Les dépendances de la commanderie étaient très nombreuses, soit dans le Bordelais, soit dans les contrées limitrophes. Diminué dans le principe par la création de la commanderie d'Arceins, leur nombre s'accrût peu à peu dans la suite par la suppression de plusieurs petites circonscriptions qui vinrent se fondre successivement dans leur importante voisine.
    Ses principaux membres étaient :

    Blanquefort


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Blanquefort - 33

    Eysine


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Blanquefort - 33

    Martignas


    Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Bordeaux, Commune: Martignas-sur-Jalle

    Salles


    Département: Gironde, Arrondissement: Arcachon, Canton: Belin-Béliet - 33

    Billos


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Blanquefort - 33

    Cunctis


    Peut-être un des quartier de Bordeaux où il fut construit au XIVe et XVe siècle une église: Notice sur la donation consentie par Augier de Rions: « Hoc autem allodium, quoniam multi participes erant, partitus est, cunctis in unum congregatis, et partem quam sibi retinuit, illis presentibus, nobis in perpetuum allodialiter donavit, di-visionibus desi-gnatis »; sur la venue de nombreux habitants et la construction de l'église Saint-Pierre par st Gérard; sur la revendication de l'emplacement par Bernard d'Escoussans et l'abandon de ses droits.
    Sources: Département de la Gironde, inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790.

    Parentis


    Département: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Parentis-en-Born - 40
    Peut-être Parentis-en-Born

    La Grave d'Ambarès


    Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Carbon-Blanc, Commune: Ambarès-et-Lagrave - 33

    Arveyres


    Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne, Commune: Arveyres - 33
    Arbeyre, avec son annexe Saint-Pierre-de-Vaux

    Cadarsac


    Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne - 33

    La Lande Pomeyrols


    Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne, Commune: Lalande-de-Pomerol - 33

    Chalauze


    Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne - 33
    Chalauze près de Libourne
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


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