Les Templiers   Commanderies   Les Croisades

Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France

Occey   (52)

Ferme du Temple d'Occey


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Langres, Canton: Prauthoy - 51


Ferme du Temple d'Occey
Ferme du Temple d'Occey


Les Templiers de La Romagne possédaient à Occey, des rentes et petite ferme.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Occey


— Canton de Prauthoy.
— Occeyum, 1296 (Archives de la Côte-d'Or, fonds de la Maison du Temple de La Romagne)
— Occey, 1436 (Longnon, Pouillé, I)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Haute-Marne — Par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCIII.


Oiry   (51)

Domaine du Temple de Oiry


Département: Marne, Arrondissement: Epernay, Canton: Avize - 51


Domaine du Temple de Oiry
Domaine du Temple de Oiry


Oiry, « Oureyum, dec. Sparnaco », à 8 kilomètres d'Epernay et 25 kilomètres de Châlons, possède un territoire arrosé par la Somme-Soude, et divisé en prés, en terres labourables et en vignes.
La culture est la principale occupation des habitants.
Cette commune a une station sur le chemin de fer qui, malgré la proximité d'Epernay, a une assez grande importance à cause des gros vignobles qu'elle dessert.

— On lit dans un titre de 1507 que ce village payait diverses redevances à la commanderie des Templiers de Maucourt, en 1157 (inventaire page 32).
— Les Templiers de la Neuville, possédaient des biens à Oiry.
— Voir le cartulaire de La Neuville-au-Temple, de M. Edouard Barthélemy.
Sources: Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne. Editeurs H. Laurent, imprimeur de la société académique, Châlon 1861.


Oisemont   (80)

Maison du Temple d'Oisemont


Département: Somme, Arrondissement et Canton : Amiens - 80


Maison du Temple d'Oisemont
Maison du Temple d'Oisemont


Cette commanderie fut l'une des plus importantes du Ponthieu, sans doute même, dans les derniers temps, était-elle le centre, le chef-lieu d'une petite baillie du Temple. Malheureusement les archives de la maison ne nous sont pas parvenues.

Sa fondation remonte certainement au XIIe siècle, car il est fait mention dans une donation du comte de Ponthieu, datée de l'an 1205, du précepteur, le frère Richard. Nous savons que le même était encore précepteur en 1209, et qu'il se trouvait alors momentanément à Sériel.

Neuville-au-Bois


Département: Somme, Arrondissement: Abbeville, Canton: Poix-de-Picardie - 80


Domaine du Temple de Neuville-au-Bois
Domaine du Temple de Neuville-au-Bois


Un accord survenu, en 1284, entre l'abbaye de Saint-Valéry et la maison d'Oisemont nous apprend que les Templiers avaient acquis, puis acensé, dans ces trente dernières années, des terres dans le territoire de la Neuville-au-Bois.
L'abbé de Saint-Valery prétendait que ces terres étaient de sa mouvance à titre de fiefs ou d'arrière-fiefs; la commanderie, au contraire, disait les avoir acquises légitimement, et en avoir payé l'amortissement au feu sire de Long. Néanmoins l'abbé les avait fait saisir et le différend, qui en était résulté, avait été porté devant le Parlement.
Enfin les Templiers furent remis en possession de ces terres, de la contenance de 22 journaux, avec tous droits de justice ou autres, mais à la charge de payer chaque année aux moines de Saint-Valery, en leur maison de Citerne, une livre de poivre et autant à l'élection de chaque nouvel abbé.

Vaux


Département: Somme, Arrondissement: Abbeville, Canton: Gamaches, Commune: Vaux-Marquenneville - 80


Domaine du Temple de Vaux
Domaine du Temple de Vaux


Ajoutons à ces quelques détails que la maison d'Oisemont avait, en 1301, le patronage de la paroisse Saint-Martin d'Oisemont et de celle de Vaux ; le chapelain du Temple était en même temps curé de ces deux paroisses.

Dans le procès des Templiers, il est fait mention plusieurs fois de la maison d'Oisemont, ce qui prouve que cette antique demeure du Temple était alors en pleine activité.

C'est d'abord, un frère sergent du Temple, Mathieu de Tilloy, qui était entré jeune dans la milice et qui avait blanchi sous le harnois. D'après sa déposition, il avait été reçu par Hervé de Villepreux, précepteur du Temple en Ponthieu, dans la chapelle du Temple d'Oisemont, en l'an 1277 environ, et en présence d'Arnoul de Guise, frère sergent, précepteur d'Oisemont, et d'Henri de Gamaches, prêtre du Temple.
Mathieu était encore à Oisemont aux environs de l'an 1285 ; il avait même assisté à la réception d'un certain Raoul de Fresnoy, par Philippe des Hayes, précepteur du Temple en Ponthieu. C'était au mois de janvier 1311 que Mathieu avait fait cette déposition et Raoul de Fresnoy comptait déjà parmi les victimes du Temple, car il avait été brûlé à Paris.

En 1302 un frère sergent, du nom de Philippe, aurait été reçu par Jean de Sarnois, précepteur de la maison, en présence du frère Gilles de Rotangy, chapelain curé, et de Nicolas de la Celle, précepteur d'Oisemont. Or il y a ici une erreur, Jean de Sarnois n'était pas précepteur d'Oisemont, mais de Grand-Selve.

Dans sa déposition, Beaudoin de Saint-Just déclara, qu'étant précepteur de la baillie de Ponthieu, il avait reçu en la maison d'Oisemont, le 25 décembre 1305, un certain Michel Musset en présence des frères Gilles de Rotangy et Raoul de Fresnoy déjà cités.
Le 6 janvier 1307, c'est-à-dire l'année même de la chute du Temple, Baudoin avait encore présidé à la réception d'un frère Jean de « Rizaval », en présence d'un prêtre, Thomas de Janville, qui avait été claviger de la maison de Forest.

Nous croyons cependant que le précepteur du Ponthieu, Baudoin de Saint-Just, assista à la réception de Michel Musset, plutôt qu'il ne le reçut, car le chapelain d'Oisemont, Gilles de Rotangy, déposa également, lors de son interrogatoire, avoir reçu comme frère sergent du Temple, ce même Michel Musset, qui fut trésorier de la maison; et cela en présence du précepteur du Ponthieu, et d'un humble frère du Temple, chargé du soin des champs et de la commanderie.

Enfin nous savons par la déposition de Guillaume de la Place, frère sergent, qu'il était précepteur d'Oisemont au moment de la catastrophe de l'Ordre.

Nous avons dit que Nicolas de la Celle était précepteur de la maison vers 1302; il avait eu sans doute pour prédécesseur Jean de Crèvecoeur, qui est qualifié tel pour les années 1301, et 1302.

Nous savons aussi que des chapitres, d'une importance relative il est vrai, furent tenus à Oisemont; car Jean « Peynet » prêtre du Temple, parle, dans sa déposition, d'un chapitre tenu en la maison par Robert de Beauvais, alors précepteur du Ponthieu, vers 1304 ou 1305.

Præceptors de la maison du Temple d'Oisemont


1205-1209. - Richard.
Vers 1277. - Arnould de Guise.
1296. - Raoul l'Anglois.
Vers 1301 et 1302. - Jean de Crèvecoeur.
1302 ou 1303. - Nicolas de la Celle.
1305-1307. - Guillaume de la Place, dernier précepteur de la maison du Temple.

Chapelains et curés d'Oisemont


Vers 1277-1280. - Henri de Gamaches.
Vers 1300. - Pierre Mignet (15).
Vers 1302 et postea. - Gilles de Rotangy, dernier chapelain de la maison.

Trésorier de la maison


Vers 1306-1307. - Michel Musset.
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893

Maison du Temple d'Oisemont sous les Hospitaliers


Après la chute du Temple, la maison d'Oisemont devint la propriété de l'Ordre de l'Hôpital. Elle devint même, d'après le Livre vert, chef de baillie, et le chapelain était en même temps curé d'Oisemont, comme jadis sous les Templiers.

En 1373, les revenus de cette commanderie se composaient de 67 livres que rapportaient 450 journaux de terre ; de redevances en nature, du prix de 23 livres ; de 28 livres, pour la halle et la vicomté d'Oisemont, le revenu du four étant compris dans cette somme.
Il y avait de plus deux moulins, l'un à vent, l'autre à eau, qui rapportaient 16 livres ; sans compter des dîmes en nature, du prix de 34 livres.
La maison n'avait de bois que pour son usage seulement.
Il y avait encore d'autres revenus, sans que nous puissions dire précisément si ces rentes avaient appartenu jadis à la maison d'Oisemont, ou aux Maisons du Temple de La Mouflières et de la Maison du Temple de Rosière.

Rosière


Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie, Commune: Neuville-Coppegueule - 80


Domaine du Temple de Rosière
Domaine du Temple La Rosière


Mouflières


Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie, Commune: Neuville-Coppegueule - 80


Domaine du Temple de Mouflières
Domaine du Temple La Mouflières


Senarpont


Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie, Commune: Neuville-Coppegueule - 80


Domaine du Temple de Senarpont
Domaine du Temple de Senarpont


Ainsi le travers de Senarpont rapportait 4 livres.

Rambures


Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie, Commune: Neuville-Coppegueule - 80


Domaine du Temple de Rambures
Domaine du Temple de Rambures


Le Temple avait à Rambures avec deux masures acensées pour 6 sous.

Vismes


Département: Somme, Arrondissement: Abbeville, Canton: Gamaches - 80


Domaine du Temple de Vismes
Domaine du Temple de Vismes


Le Temple avait à Vismes, 45 sous de cens.

Biencourt


Département: Somme, Arrondissement: Abbeville, Canton: Gamaches - 80


Domaine du Temple de Biencourt
Domaine du Temple de Biencourt


Frettemeule


Département: Somme, Arrondissement: Abbeville, Canton: Gamaches, Commune: Vismes - 80


Domaine du Temple de Frettemeule
Domaine du Temple de Frettemeule


Cérisy-Buleux


Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie, Commune: Oisemont - 80


Domaine du Temple de Cérisy
Domaine du Temple de Cérisy


A Cérisy le Temple percevait 4 livres.

Fontaine-le-Sec


Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie, Commune: Oisemont - 80


Domaine du Temple de Fontaine-le-Sec
Domaine du Temple de Fontaine-le-Sec


A le Temple percevait 6 muids de grain.
La chapelle de cette localité était alors desservie par les Hospitaliers. Peut-être l'avait-elle été jadis par le Temple ?

A Vaux, la maison d'Oisemont percevait une quinzaine de livres, soit en dîmes, soit en cens.
Les Hospitaliers percevaient encore, à Cannessières, 25 livres en rentes ou en dîmes, et 18 livres de rente, à la Neuville-au-Bois.

Le revenu total de la maison d'Oisemont, en 1373, était supérieur à 330 livres ; mais il y avait des charges très considérables puisqu'elles dépassaient les recettes.
C'est qu'en effet, Oisemont avait beaucoup souffert des guerres du XIVe siècle et le Livre vert (13) nous apprend que la maison et la ville d'Oisemont furent brûlées deux fois par les ennemis, une première fois par le roi d'Angleterre, avant sa victoire de Crécy (1346) et une seconde fois par le duc de Lancastre « Lenclatre » en 1370.
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893

Maison du Temple d'Oisemont


Cet ordre célèbre possédait quatre établissements dans le Ponthieu ; à Waben, en 1228, à Abbeville, à Oisemont et à Domart oû leur maison subsiste encore. On ne sait rien de ce qui concerne la maison de Waben. Quant aux Templiers de Domart, ils furent condamnés à mort après avoir été longtemps captifs dans les cachots de Picquigny.

La maison des Templiers d'Abbeville était située dans le faubourg de Thuison. Guillaume de Mâcon, évêque d'Amiens, acheta, en 1300, cette maison au grand maître de l'Ordre pour y placer des chartreux. Les Templiers avaient en outre, dans les murs d'Abbeville, deux vastes bâtiments:
L'un, dont on voyait encore quelques restes il y a peu d'années, dans l'auberge de la Fleur de Lis, était situé à l'entrée de la rue des Teinturiers.
L'autre, nommé successivement Maison du Temple, l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem, et en dernier lieu Commanderie, existait près de la porte Comtesse.
« Le premier, dit le P. Ignace, servait pour blanchir leurs habits et leur linge, le second pour recevoir leur revenu. »

Les Templiers, au nombre de douze, habitaient un de ces bâtiments lorsqu'ils furent arrêtés, en 1307, par ordre du roi de France. On ne connaît ni les noms, ni les aveux de ces douze chevaliers, ni la nature des crimes dont on les accusait. Tout ce que nous savons, c'est que trois d'entre eux furent brûlés au milieu du Marché au Blé, et les autres conduits dans les cachots de Paris.

On trouve dans la publication de M. Michelet, relative aux Templiers (1), des détails complètement ignorés jusqu'à ce jour, et oubliés sur les lieux mêmes, qui se rattachent à l'instruction dirigée contre les chevaliers d'Oisemont.
1. Procès des Templiers, tome I, page 359, des documents inédits publiés par le gouvernement.

L'un des témoins, Mathieu de Tilloy, rapporte les diverses circonstances qui avaient lieu lors de la reception d'un Templier dans cette maison.

Après avoir sollicité pendant deux ans son entrée dans l'Ordre, Mathieu de Tilloy avait enfin été déclaré admissible. Au moment de sa réception, il avait demandé à genoux qu'on lui accordât le pain et l'eau, et la faveur de partager la société des frères et le pauvre vêtement de leur maison. On lui dit de bien réfléchir à sa demande, et on lui fit observer que, lorsqu'il vivait de la vie du siècle, il pouvait aller oû il voulait, dormir et veiller quand bon lui semblait ; mais qu'une fois entré dans l'ordre du Temple il perdrait cette liberté.

Ce qui l'avait séduit peut-être c'était d'avoir vu les chevaliers revêtus d'habits somptueux, et montés sur de beaux chevaux, mais qu'il ne serait pas toujours libre d'avoir des chevaux pareils, et d'aussi beaux vêtements.
— Le novice répondit qu'il se contenterait de ce que Dieu voudrait bien lui donner.
— Après quelques autres demandes, on lui fit jurer sur le missel, avant de lui conférer le manteau, qu'il observerait les lois de la chasteté, qu'il vivrait sans avoir rien en propre, qu'il obéirait à tous les statuts de l'ordre, et que si Dieu lui faisait la grâce de l'appeler à quelques fonctions élevées, il entretiendrait les églises et les luminaires dans un état convenable ; qu'il ferait les aumônes voulues, et qu'il accomplirait tous les devoirs de l'hospitalité, selon le rang des personnes.
Ces formalités remplies, on lui donna le manteau, et il le revêtit en disant : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Amen ; » et il lui fut répondu : « Nous te recevons et t'associons, et nous admettons, toi, ton père et ta mère et tes autres parents aux bénéfices de l'ordre en France et au-delà de la mer. »
— On lui ordonna ensuite d'embrasser les frères qui étaient présents ; de s'asseoir et d'écouter les instructions, et on lui dit entre autres que partout oû il se trouverait il ait à s'informer auprès des plus anciens de l'ordre des usages et des devoirs ; que tous les vœux qu'il avait faits jusqu'à présent étaient annulés, à l'exception toutefois du pélerinage de la Terre-Sainte, et qu'il devait accomplir ce pélerinage pour recouvrer le royaume de Jérusalem. Il lui fut dit également qu'il ait à s'abstenir de tout débat et de toute lutte avec ses frères, et que s'il les frappait de manière à les forcer à remuer les deux pieds ou à déchirer son manteau, il serait à la miséricorde des chevaliers de l'ordre ; que s'il sortait de la maison par dessus les murs et non par la porte, il perdrait son manteau ; que s'il jetait par dessus les murs quelque objet appartenant à l'ordre, il serait puni comme voleur.
— Le témoin ajouta qu'aussitôt après sa réception trois frères le conduisirent dans la chapelle dont ils fermèrent la porte, et le chevalier qui l'avait reçu lui dit : « Venez, vous m'avez promis de m'obéir, et vous êtes dans ma dépendance. »
— Ce chevalier prit ensuite une croix de bois qui était sur l'autel, et lui enjoignit de renier la figure du Christ.
Le témoin, tout effrayé, joignit les mains et dit : « Ha, sire, pour Dieu merci ! Et comment pourrais-je faire une pareille abomination ? »
— Le chevalier lui répondit : « Il faut obéir, car tu m'es soumis, et alors le témoin renia le Christ de bouche et non de cœur. On lui ordonna de cracher sur le crucifix, et il feignit de cracher. Pendant que toutes ces choses se passaient, le chevalier regardait souvent de tous côtés pour voir si on ne l'observait point ; et le témoin ajouta qu'il aurait tué, s'il l'avait pu et s'il l'avait osé, celui qui le soumettait à des cérémonies pareilles, et qu il en ressentit une telle indignation qu'il en fut triste pendant tout un mois. Lorsqu'on lui demanda dans quel but ces cérémonies avaient eu lieu, il répondit qu'il pensait que c'était pour s'assurer de son entière soumission.

Les faits relatés par ce témoin étaient-ils exacts, et faut-il accepter comme un fait réel les sacriléges qui sont imputés aux chevaliers d'Oisemont et à leurs malheureux frères du reste de la France ?
Il en était sans doute de ces accusations comme de celles qui envoyaient au bûcher les magiciens et les sorciers (1).
1. Parmi les chevaliers qui furent interrogés au temps de la condamnation on trouve Jean du Crotay.
Sources: Louandre, François-César, Histoire d'Abbeville et du comté de Ponthieu jusqu'en 1789. Tome 2, page 456. Paris, Abbeville MDCCCXLV. - Bnf

Procès des Templiers, tome I, page 359


Eisdem die et loco fuit adductus ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum frater Matheus de Tilleyo serviens, Ambianensis diocesis, testis supra juratus, ut deponeret dictum suum, etatis LXX annorum vel circa, non deferens mantellum ordinis, quia per servientes qui eum habuerunt in custodia fuerat sibi bis ablatus ; barbam autem fecerat sibi radi propter incomoditatem quam eam portandi habebat, et fuerat cum eo inquisitum Aurelianis per dominum episcopum Aurelianensem, et absolutus et reconciliatus per eum.
Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit ad eos, et primo ad primos IIII, ut sequitur, scilicet: quod ipse fuerat receptus in dicto ordine a fratre Arveo de villa Petrosa, quondam preceptore, tunc baillive de Pontivo Ambianensis diocesis, in capella domus Templi d'Oysemont ejusdem diocesis, post missam die Mercurii, post Quasimodo geniti proxima erunt circiter XXXIIII anni, presentibus fratribus Johanne de Renanvilla, Arnulpho de Guisa preceptore dicte domus d'Oysemont servientibus, et Anrico de Gamaches presbitero, jam dudum deffunctis, in hunc modum; nam cum instetisset per bienium per se et amicos suos quod reciperetur in dicto ordine, finaliter fuit in dicta capella, et, flexis genibus, peciit pluribus vicibus et instanter quod pro Deo concederent sibi panem et aquam, societatem proborum virorum et pauperem vestitum domus.

Procès des Templiers, tome 2, page 311


Item anno, indicione, mense, pontificatu, anno et loco predictis, vicesima quinta die octobris, in dicti inquisitoris, nostrum notariorum et infrascriptorum testium presencia personaliter constitutus frater Johannes de Crotoy, etatis quinquaginta sex annorum, preceptor domus de Senevieres Meldensis diocesis, eodem modo de se et aliis dicere veritatem in causa fidei ; et requisitus de tempore et modo recepcionis sue, dixit per juramentum suum quod XXVI anni sunt elapsi quod fuit receptus apud Montem Suessionensem, per fratrem Herveum de Villa Petrosa militem dicti ordinis, presentibus fratre Baldouino de Theri milite dicti ordinis, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.

Procès des Templiers, tome 2, page 411


Item anno, indicione, pontificatu et die predictis, in dicti commissarii, nostrum notariorum et testium infrascriptorum presencia constitutus, juratus et requisitus eodem modo, frater Stephanus de Romania Remensis diocesis, quinquagenarius vel circa, claviger domus de Prunay dicti ordinis Templi, dixit per juramentum suum quod bene sunt XIX anni vel circa elapsi quod ipse fuit receptus in domo de Vifort juxta Castrum Tierrici, ballivie de Bria, per defunctum fratrem Nicolaum de Sancto Albano preceptorem tunc domus de Monte Suessionensi, de mandato fratris Arnulphi de Wisemale, et fuerunt presentes in recepcione sua frater Johannes de Crotay preceptor de Paci, frater Gerardus Agricola et frater Tierricus de Albigniaco preceptor predicte domus de Vifort, nec plures quod recolat.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.


Olloix   (63)

Maison du Temple d'Olloix


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Clermont-Ferrand, Canton: Orcines - 63


Maison du Temple d'Olloix
Maison du Temple d'Olloix


C'est à l'ouest du Puy de Saint-Sandoux, un ancien établissement des Templiers d'Olloix, qui passera sous l'autorité des Hospitaliers.
La Commanderie d'Olloix, c'est une propriété privée, elle ne se visite pas


Tour circulaire d'Olloix
Olloix, Tour circulaire



Tour carrée d'Olloix
Olloix, Tour carrée


La vue de l'Armorial est prise depuis les hauteurs situées à l'ouest-sud-ouest de la localité. Le chemin montant à la commanderie d'Olloix se voit au premier plan. Une enceinte quadrangulaire et crénelée entoure la commanderie. Elle est étroite et flanquée de tours, l'une est circulaire à droite (et subsisteà et l'autre est carrée à gauche. A l'intérieur, le haut logis domine l'ensemble,il est quadrangulaire et comporte plusieurs parties. La plus haute munie d'une cheminée sur la gauche. On aperçoit à ce niveau le clocher percé dans la façade avec ses deux cloches. Le tout est surmonté d'un grenier pour conserver le grain. Perpendiculairement à cette partie en forme de tour, une autre aile crénelée, comportait une prison au rez-de-chaussée, un colombier au premier étage et un grenier (derrière les créneaux) avec une pièce donnant dans la chapelle d'où le commandeur pouvait écouter la messe sans descendre.Actuellement, on retrouve une bonne partie de l'ambiance de cette illustration: la tour carrée munie d'un porche (sur la gauche du dessin), des peintures murales du XVe siècle (non visibles) dans le logis du commandeur et l'église, édifice roman dont il reste la hauteur primitive, divisée en deux étages, même si l'édifice a été remanié par les Hospitaliers.
La Basse Auvergne médiévale: Georges Bernage, Anne Courtillé, Marc Mégemont - Heimdal (Bayeux) - 2002

Maison du Temple d'Olloix


A 820 mètres d'altitude, en dessous du Puy d'Olloix (1002 mètres), les Templiers ont fondé une commanderie au XIIe siècle, dans un terrain rude. De là, ils rayonnaient sur leurs commanderies d'Aydat (au nord-ouest) et de Chaynat (à l'est).

Eglise d'Olloix



Eglise d'Olloix
Eglise d'Olloix


La vue de l'Armorial (1) est prise depuis le sud-ouest et nous montre la haute enceinte de la commanderie flanquée ici d'au moins quatre tours (il y en avait cinq). Tours et courtines sont en grande partie crénelées. Certains merlons sont percés par des archères. Une enceinte basse, sur la droite est percée d'une porte double et abrite la chapelle qu'on distingue ici. Cette enceinte se prolonge par un mur plus bas au pied de la commanderie. A l'intérieur de l'enceinte haute, les bâtiments entouraient la cour sur les quatre côtés, avec des galeries et un puits au centre de la cour.
1. Pour les vues de l'Armorial, je vous renvoie à l'ouvrage La Basse Auvergne médiévale

Face à nous, nous distinguons le logis situé à l'ouest qui est éclairé par des fenêtres à meneaux. Il était composé d'un rez-de-chaussée avec une cuisine et une grande salle basse et d'un premier étage avec trois salles (correspondant probablement aux trois fenêtres) dont deux disposant de cheminées. L'une était le logement du commandeur, l'autre donnant dans l'une des tours était la prison. La façade sud présente un décrochement: trois pièces et une « boutelherie » au rez-de-chaussée, deux grandes salles, dont une disposant d'une cheminée au premier étage. Au nord, deux pièces voûtées dont une munie d'un four au rez-de-chaussée et deux greniers voûtés à l'étage. Le batîment oriental abritait une écurie pour 8 chevaux et une cave au rez-de-chaussée et deux chambres disposant de cheminées et une grande salle donnant sur une tour servant de garde-robe à l'étage.

Actuellement, il ne reste plus que les vestiges de la tour nord-ouest et du mur occidental. L'église a été reconstruite au XVIIIe sièce, il n'en reste plus d'origine qu'une petite tour munie d'un escalier à vis. La commanderie sera détruite vers 1700 lorsque le commandeur de la Tour-Maubourg rejoindra la commanderie de Chaynat, plus confortable.
La Basse Auvergne médiévale: Georges Bernage, Anne Courtillé, Marc Mégemont - Heimdal (Bayeux) - 2002

1. Chef. Olloix


Olloix (1), en Auvergne, diocèse de Clermont, parlement de Paris, à 4 lieues de Clermont, à une lieue de Saint-Amand, consiste en un château, four banal, prés, montagnes, terres, dîmes, cens, rentes, bois, église paroissiale, justice.
1. Olloix, chef-lieu de commune ancienne commanderie des Templiers cédée aux Hospitaliers en 1312. En 1609, ses membres étaient: Chaynat, La Sauvetat, Paulagnat près Veyre et Aydat.

1. Membre - Chaynat


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Le Sancy, Commune: Ludesse - 63


Maison du Temple de Chaynat
Maison du Temple de Chaynat


Chaynat (2), à demi-lieue du chef, à une de Saint-Amand, chapelle, château, prés, terres, bois, dîmes et justice.
2. Chaynat, commune de Ludesse, avec château fort, démoli.

3. Membre - Paulagnat


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Clermont-Ferrand, Canton: Orcines, Commune: Saint-Bonnet-près-Orcival - 63


Domaine du Temple de  Paulagnat
Domaine du Temple de Paulagnat


Paulagnat, dans la Limagne, justice de Saint-Sandoux, à une lieue et demie du chef, chapelle, maison, granges, dîmes, cens.
« Revenus 930 livres

4. Membre - La Sauvetat-Rossille


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Clermont-Ferrand, Canton: Vic-le-Comte, Commune: Plauzat - 63


Hôpital de La Sauvetat-Rossille
Hôpital de La Sauvetat-Rossille


La Sauvetat-Rossille (4), dans la Limagne, paroisse d'Hautezat, à 2 lieues du chef, à un quart de lieue d'Anzat, chapelle, vieux château, four et moulin banaux, garenne, prés, cens, justice, pensions.
4. La Sauvetat, commune d'Authezat, avec château fort remarquable. La Sauvetat était appelé « Villa de Salvitate » en 1324, La ville de Saulvetas en 1331. Las Sauvetact en 1339, La Sauvetat-Rossille, en 1413, Aujourd'hui La Sauvetat-Rossille.

La Sauvetat-Rossille


Le village de La Sauvetat est situé dans la plaine qui longe l'Allier, au pied du Puy de Corent. Dès les premiers temps de la monarchie française, La Sauvetat fut un lieu où les criminels avaient droit d'asile, ainsi que l'indique son nom.

L'installation des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem a fortement marqué son histoire. Son aspect architectural est particulièrement remarquable. Au centre du village, se trouve le fort appelé également la commanderie. Il s'agit d'un ensemble de diverses constructions.

Une chapelle romane, une tour carrée et un château en constituent le coeur, complété par un imposant donjon. Un mur de plus d'un mètre d'épaisseur l'entoure, flanqué à distancerégulière de huit tours rondes aujourd'hui pratiquement détruites. Protégés par ce mur d'enceinte, cent vingt-deux forts abritaient les propriétaires les plus privilégiés du bourg, riches cultivateurs, hommes de loi, marchands ou bourgeois. Outre les caves qui avaient parfois plusieurs niveaux, certains forts possédaient un grenier. Les ruelles, les passages, les souterrains font de ce village un labyrinthe silencieux et désert qui semble conduire hors du temps.
Abbé Pierre-François Guélon, Histoire de La Sauvetat-Rossille, page 3. 1882 Clermont-Ferrand

5. Membre - Aydat


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Clermont-Ferrand, Canton: Orcines - 63


Maison du Temple d'Aydat
Maison du Temple d'Aydat


Aydat, à une lieue et demie du chef, à 2 lieues de Montredon, prés, terres, cens, pensions et justice.
« revenus 400 livres »

6. Membre. - Clemensat


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Le Sancy - 63


Domaine du Temple ou de l'Hôpital ?
Domaine du Temple ou de l'Hôpital ?


Clemensat, justice de Montaigu-le-Blanc, à 2 lieues du chef, à demi-lieue du dit Montaigu et de Saint-Floret, prés, terres, dîmes, cens.
« revenus 70 livres »

7. Membre ou Annexe. - Pailloux


Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Clermont-Ferrand, Canton: Le Sancy, Commune: Mont-Dore - 63


Domaine du Temple ou de l'Hôpital ?
Domaine du Temple ou de l'Hôpital ?


La métairie et domaine Du Pailloux, paroisse du Mont-Dore, à 4 lieues du chef, domaine en toute justice.
« revenus 233 livres »

Annexe. - Saint-Amand


Au faubourg de Saint-Amand ?, il y a une chapelle, un jardin et une chènevière.

« Charges de la commanderie 955 livres »
Etat de la commanderie en 1745.
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883


Olonne   (84)

Fief du Temple d'Olonne


Département: Vaucluse, Arrondissement: Carpentras, Canton: Vaison-la-Romaine, Commune: Rasteau - 84


Fief du Temple d'Olonne
Fief du Temple d'Olonne


Le château d'Olonne (entre Roaix et Séguret) avait été élevé sur les ruines d'une villa gallo-romaine. C'était un fief possédé d'abord par les Templiers de Roaix, qui en prêtèrent hommage au comte Alphonse en 1253 et qui firent bâtir la chapelle de Saint-Jean sur l'emplacement d'un couvent de Bénédictins dépendant de Montmajour d'Arles, d'après J. Fornéry. Des Templiers, le fief passa au Saint-Siège, qui le donna à Hugues Scofini, puis à Bertrand des Baux, qui en prêta hommage au pape le 25 février 1364. Après les Baux, il passa aux Tillia, en faveur de l'un desquels il fut érigé en marquisat par le pape Benoît XIV, le 28 mai 1755.

Avant la Révolution c'était un bourg formant une paroisse, dont le desservant était à la nomination de l'abbé de Montmajour.

On peut dire que cette ancienne Maison du Temple a été saisie par le pape Clément V, et sortie de l'inventaire et l'héritage des Templiers destiné aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, tome 9. Editeur: Au secrétariat de la société (Valence) 1866-1972.


Onjard   (01)

Domaine du Temple d'Onjard


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Thoissey, Commune: Saint-Didier-sur-Chalaronne - 01


Domaine du Temple d'Onjard
Domaine du Temple d'Onjard


— Apud Unjars, villa Unjardis.
— Le chapitre de Saint-Pierre de Mâcon possédait dans ce hameau un mas qui lui avait été donné, au XIIe siècle, par un de ses chanoines nommé Etienne.

— Au mois de mai 1287, Hugonin Rebutin, dit Quinars, damoiseau, engagea et prit en fief des templiers de Laumusse tout ce qui lui appartenait en franc-alleu à Onjard.
— Necrologium S. Petri matisconensis, mss.
— Archives du Rhône, fonds de Malle, titres de Laumusse, chapitre 1, nº19.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Orange   (84)

Maison du Temple d'Orange


Département: Vaucluse, Arrondissement: Avignon, Canton: Chef-lieu de cantons - 84


Maison du Temple d'Orange
Maison du Temple d'Orange


Les biens acquis dès les années 1130 au cœur des cités de Saint-Paul-trois-Châteaux ou d'Orange, nous échappe en grande partie. Mais, nous savons que dès 1136, ce n'est pas moins d'une vingtaine de représentant de la chevalerie locale, au nombre desquels les familles de Pierrelatte, de Saint-Paul et Viadier, que le Frère Arnaut de Bedos de la chevalerie du Temple, reçoit de très important dons au cœur de la cité. De plus, la famille de Saint-Paul, donnera quatre chevaliers au Temple, celle de Viadier n'en donnera qu'un, mais se désistera de quelques vignes en faveurs de Richerenches.

Arnaut de Bedos sillonne encore la région afin d'asseoir définitivement la présence de l'ordre. En novembre 1136, bien qu'aucun nom de frère n'apparaisse dans la charte, c'est probablement lui qui reçoit de Tiburge Ier d'Orange divers biens et droits qui marquent le début de la présence du Temple dans cette ville. Deux ans plus tard, cette présence se renforce lorsqu'une dizaine de coseigneurs des arènes d'Orange lui donnent leurs parts sur l'antique édifice (1).
1. Cartulaire de Richerenches, n° 10 (7 novembre 1136) et 41 (26 septembre 1138)

L'unification de la seigneurie à Orange, autour des princes a porté préjudice non seulement à l'Hôpital, mais également au Temple, ainsi qu'en témoigne les relations tendues avec le coprince Raimon Ier.

Roncelin de Fos, maître du Temple en Provence, dut ainsi intervenir pour que ce dernier restitue une partie du legs fait à l'ordre par Guilhem III, l'autre coprince (février 1257).

Un compromis fut trouvé en 1265, mais les démêlés n'en restérent probablement pas là, puisque Raimon Ier, à l'heure de dicter son testament, en 1281, se préoccupait encore d'expier les forfaits commis contre l'église des Templiers d'Orange et chargeait son fils Bertran III de rembourser les dommages qu'il avait causés.

Guilhem III, au mépris de son testament, et par haine de son oncle Raimon Ier, avait laissé une partie de ses droits sur Orange aux Templiers. Raimon Ier s'était donc emparé de l'héritage par la force et avait obtenu, en 1265, de Roncelin de Fos, l'abandon des droits de l'ordre contre quelques concessions à Camaret et à Jonquières plus 5000 sous (2).
2. Barthélémy, n° 501 (2 février 1265); J. Bastet, Histoire, p. 66; et id., Essai, p. 143. Pour l'Hôpital, F. Mazel, La noblesse, p. 467.

Sous Clément IV, l'attachement à la région et à l'alliance française se conjuguèrent dans la sauvegarde des intérêts des ordres militaires du Bas-Rhône (3).
3. Inventaire des Bulles Pontificales relatives aux Ordres Militaires dans le Bas-Rhône, n° 145-155; et C. Nicolas, Un pape Saint-Gillois, p. 275-291. Clément IV s'est notamment attaché un hospitalier, Pierre de Beauvoisin, comme chambrier, et il a très certainement facilité sa promotion comme commandeur de Saint-Gilles, CGH, n° 3320 (29 octobre 1268), 3404 (24 octobre 1270), 3467 (6 août 1272) et 3839 (24 juillet 1283).

Outre la normalisation de la vie religieuse, il s'agissait notamment pour le Saint-Siège de préserver les ordres militaires de la multiplication des attaques laïques, nées d'un double contexte de contestation anticléricale et de concurrences économiques. C'est ainsi, en effet, qu'il faut comprendre les dizaines de bulles invitant les évêques à protéger les frères et à empêcher qu'on ne les moleste ou que l'on s'en prenne à leurs intérêts, comme les menaces d'excommunication à l'encontre des usurpateurs de leurs biens. La plupart de ces bulles ont une portée générale, mais beaucoup s'appliquent spécialement aux vexations subies par les frères dans les diocèses d'Arles, d'Orange, de Marseille ou bien dans l'ensemble de la Provence. Particulièrement nombreuses dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, notamment à partir de Grégoire X, elles rendent bien compte d'une certaine montée des tensions à rencontre des moines-soldats au sujet de laquelle on s'interrogera bientôt.

Dans le Comtat pontifical, une préférence pour l'Hôpital:
Si l'on en reste au seul espace bas-rhodanien, le pontificat de Grégoire X semble justement avoir constitué un tournant dans les relations entre la papauté et les ordres militaires en inaugurant une nette préférence pour l'Hôpital. Le 27 janvier 1274, en vertu du traité de Paris, et après la disparition d'Alphonse de Poitiers et de Jeanne de Toulouse (août 1271), le Saint-Siège reprenait l'administration directe du marquisat de Provence. Dès le 29 janvier, le pape ordonnait à Guillaume de Villaret, prieur de Saint-Gilles, de se joindre aux deux commissaires pontificaux chargés de prendre possession de ce territoire. Le 13 février, les frères de l'Hôpital recevaient la garde de huit places comtadines. Et trois mois plus tard, à partir de Lyon où il venait de réunir un nouveau concile oecuménique, le pape confiait à Villaret la garde et l'administration du Venaissin avec la charge de recteur.

Raimon de Grasse, commandeur d'Orange (1270-1285), était alors nommé sénéchal au cours de ce même concile. Il est mentionné à cette charge au moins jusqu'en 1282.

Ce dernier, qui avait déjà occupé la charge de viguier sous Alphonse de Poitiers, était particulièrement qualifié pour assurer la transition entre les administrations comtale et pontificale. Il est mentionné à cette charge au moins jusqu'en 1282 (4).
4. J. Raybaud, Histoire, T, I, page 180. Raimon de Grasse en avait profité pour cautionner et « legaliser » l'usurpation de plusieurs « castra » dont l'Hôpital s'était rendu coupable sous Raimon VII, ainsi que le montre une enquête de 1290 diligentée par le recteur du Comtat afin de récupérer ses droits.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. PUL

Maison du Temple d'Orange


La ville épiscopale d'Orange reçut sa maison du Temple tout comme Saint-Paul-Trois-Châteaux et toutes les villes épiscopales. Généralement, ces maisons étaient établies uniquement en qualité de représentation, même si elles avaient à leur tête des commandeurs titulaires.

Le 7 novembre 1136, Arnaud de Bedos, recevait de dame Tiburge, un serf avec toute sa famille et son tènement, cinq sous de rente sur le moulin d'Alme et mille sous melgoriens qui seront versés après sa mort (1). C'est une simple donation de biens qui ne prouve rien sur l'installation des Templiers dans la ville. Les frères s'établiront dans la cité épiscopale de la principauté à partir du 23 septembre 1138, jour où Guillaume Richair et ses co-héritiers concèdent et donnent à la glorieuse milice du Temple de Salomon, entre les mains d'Arnaud de Bedos, qualifié à cette occasion de maître de Richerenches, l'antique édifice des Arènes d'Orange, en présence de Guillaume, évêque d'Orange (2). On constate encore une fois que les interprétations des textes induisent en erreur. Les Templiers ne reçoivent pas quelques droits sur les arènes, mais l'édifice en entier (3).
1. Avignon, fol. 7 - Ripert-Monclar, Cartulaire de Richerenches 10.
2. Avignon, fol 24-24v° - Ripert-Monclar, 41 - Albanes, « Gallia Christiana Novissima. Orange. n°88.
3. DURBEC, (J-A), Les Templiers en Provences, dans la Provence Historique t, IX, 1959, page 4.


Ce qu'il y a de certain est le manque de documents concernant la maison d'Orange. Le premier commandeur connu, est cité dans un acte des environs de 1160 en qualité de témoin. A partir de cette année une liste de commandeurs peut être établie d'après les actes d'autres commanderies ou maisons religieuses de la région. L'union étroite qui existait entre Orange et Richerenches montre bien l'intérêt d'avoir une maison dans les villes épiscopales, intérêt à la fois religieux et politique, mais aussi commercial.

Malgré les lacunes, on peut se rendre à l'évidence qu'une opération foncière importante s'établit.

Guillaume des Baux, prince d'Orange, confirmant les biens acquis à Camaret et à Jonquières permet d'acheter tout ce que les Templiers voudraient à Jonquières, Orange et Courthézon, même si les achats s'élevaient à plus de 20.000 sous melgoriens (4).On ne sait plus rien, ni si des achats furent effectués ou pas. Seuls quelques noms de commandeurs peuvent être notés au travers de divers actes.
4. Marseille, Arch. Départementales, 56 h, ancienne cote, 115 - Albanes, n° 102.

Præceptors d'Orange


Giraud Marcel, v. 1160.
Elie, v. 1185-1187.
Vesianus, 1204.
Guillaume Thomas, 1205.
Raymond de Clansac, 1214.
Robert, 1229.
Barnier, 1266.
Pons de Grillon, 1274.
Sources: Laurent Dailliez - Les Templiers en Provence - Alpes-Méditerranée - Editions - Nice 1977.


Orléans   (45)

Maison du Temple d'Orléans


Département: Loiret, Arrondissement et Cantons: Orléans - 45


Maison du Temple d'Orléans
Maison du Temple d'Orléans


Pour le moment, c'est la seule preuve que je puisse fournir qui atteste de la présence des Templiers à Orléans est celle-ci: une charte signée entre 1146 et 1185, André, chantre d'Orléans, acense aux templiers d'Orléans deux arpents de vigne. Ce qui veut dire, les Templiers ont pris en location entre 1146 et 1185, des vignes sur le territoire d'Orléans, que l'évêché d'Orléans à du recevoir en donation ou en héritage.

Il est certains que les Templiers avaient une maison à Orléans, pour certains elle aurait été fondée soit à la fin du XIIe siècle et pour d'autres, au début du XIIIe siècle, ils avaient avec cette maison une chapelle, des actes du procès confirment cette existence. Des réceptions y ont été effectuées.

Je redirais la même chose d'Orléans que pour Corbeil, Orléans était une ville royale, ce qui explique en partie la disparition totale des biens Templiers qui s'y trouvaient. On n'oublie pas la haine de Philippe le Bel à l'encontre des Templiers et lorsque ceux-ci avaient des biens dans ces villes royales: Corbeil, Orléans, Senlis, Sens etc., ces dits biens n'ont pas dus échoir dans l'héritage que les Hospitaliers ont reçu du pape, ce qui explique très certainement le manque de documentations. Ils ont probablement été revendus sans les actes de propriétés et ont disparus aux fils des siècles.

Les Templiers paraissent avoir eu une maison, à Orléans, dès le milieu du XIIe siècle, si ce n'est avant, il existe deux actes un de 1156 dans Monuments historiques. Cartons des rois, pages 284, n° 518, et un autre de l'an 1222 dans Layettes du trésor des Chartes, tome I, page 556, n° 1556; le procès ne peut que confirmer l'existence de cette maison et nous avons dit déjà que le précepteur de la baillie du Temple d'Etampes était parmi les témoins d'une réception faite à Orléans en 1283 « Procès, Tome, I, page 589 »

Il se pourrait cependant que le Temple d'Orléans ait fait partie non pas de la baillie que nous venons de citer, mais de celle de Chartres. En effet, des réceptions furent faites en la chapelle du Temple d'Orléans, vers 1293 et 1299, par le précepteur de la baillie du Temple de Chartres, frère Guillaume Gaudin ou Gaud; le précepteur d'Orléans étant alors (vers 1299) frère Simon de la Ferté « Procès, tome I, page 559, et tome II, page 185. » Il se peut que Guillaume Gaud, chevalier du Temple, ait été de la même famille que le grand-maître de ce nom.

Le dernier précepteur d'Orléans fut frère Regnaud de Provins, prêtre, ainsi appelé du nom de la maison du Temple où il avait été reçu « Procès, tome II, page 355, Frater Raynaldus de Pruino », « Reginaldus de Pruino presbyter, Senonensis diocesis, preceptor Aurelianensis », « Messire Renaut de Pruins prestre », « frère Renaut de Provins frère chapellans », etc. « Procès, Tome I, pages 100, 105, 113, 117, 126, 128, 146, 277. »

Procès des Templiers, tome II, page 3


Post hec, die Veneris sequenti, que fuit quinta dies dicti mensis Marcii, fuerunt adducti pro testibus ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum in domo predicta fratrum Minorum, Raynandus de Pruino Senonensis, olim preceptor domus Templi Aureliariensis, Johannes de Mortuo Fonte Suessionensis, et Guillelmus de Hoymont Parisiensis diocessum presbiteri degradati in concilio Senonensi ab omnibus minoribus et majoribus ordinibus exuti tamen privilegio clericali et privati habitu Templi [...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Procès des Templiers, tome I, page 100


Post quam quidem deliberacionem, frater Raynaldus de Pruino presbyter, preceptor domus Aurelianensis dicti ordinis, et frater P. de Bononia presbyter, procurator in curia Romana dicti ordinis [...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Procès des Templiers, tome I, page 113


Ordinaverunt insuper iidem domini commissarii et preceperunt venerabili viro preposito Pictavensi, et Johanni de Jamvilla custodibus Templariorum predictis, quod, die crastina in mane, adducerent ad presenciam dictorum dominorum commissariorum in predicta capella supradictos fratres P. de Bononia, qui dicebatur esse in Romana curia prbcurator predicti ordinis, Reginaldum de Pruino preceptorem Aurelianensem presbyteros, Guillelmum de Chambonnet, et Bertrandum de Sartiges milites, qui locuti fuerant in dicta die Sabati pro omnibus aliis Templariis memoratis, et aliquos alios de discretioribus et
magis ydoneis singularum provinciarum dicti ordinis, usque ad numerum novem, vel decem aut duodecim inter omnes. Que predicti prepositus et Johannes dixerunt se impleturos [...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Procès des Templiers, tome I, page 117


Post hec, eadem die Martis accessimus ad domum quondam domini episcopi Ambianensis, juxta portam sancti Marcelli, ubi detinebantur capti XIV Templarii, de illis qui fuerant die Sabati proximo preterita in viridario domini episcopi Parisiensis, inter quos erat predictus frater Reginaldus de Pruino preceptor Aurelianensis, presbyter [...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Præceptors d'Orléans


Vers 1299, frère Simon de la Ferté;
En 1307, frère Regnaud de Provins, prêtre.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.


Orle   (66)

Maison du Temple d'Orles ou Orla


Département: Pyrénées-Orientales, Arrondissement et cantons: Perpignan, Commune: Toulouge - 66


Maison du Temple d'Orles ou Orla
Maison du Temple d'Orles ou Orla


Le château, le village et le territoire d'Orles (banlieue de Perpignan) furent vendus, en 1271, à la milice du Temple du Mas-Deu, par le chevalier Bernard d'Oms, en franc-alleu, avec tous droits et toute juridiction.

En 1278, Jaubert du Soler, chevalier, vendit à la même milice tout ce qu'il avait de propriétés et de droits dans le hameau et dans le territoire de Saint-Etienne d'Orle, aux lieux dits « Las Grirrigolas », « l'Albedra », la Vallauria », et au lieu dit « la Pera » dans le territoire de Toluges.
Sources: M. Puiggary, correspondant. Histoire et mémoires de l'Académie royale des sciences, inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse. Années 1834, 1835, 1836. Tome IV, première partie.

Maison du Temple d'Orle


A Orle, l'implantation du Temple est un peu plus tardive. C'est en 1190 qu'on en voit la première trace lorsque, par testament, Béranger d'Orle donne le manse d'Arnaud de Nalin.

En 1244, il reçoit une « mansate » de Garssia, officier du roi, et en 1249 une famille, celle de Ferrer de Lobatera.

En 1264, année où apparaît la première mention d'un précepteur, Pierre de Canohès, le « capbreu » mentionne déjà la présence d'une réserve seigneuriale, de revenus en nature et en argent, et d'une part de dîme « del vezcotal »
Sources: M. Robert Vinas, L'Ordre du Temple en Roussillon. Editions Trabucaire 1988 - Site Internet de M. Robert Vinas


Ormeteau (L')   (36)

Maison du Temple de L'Ormeteau


Département: Indre, Arrondissement et canton: Issoudun, commune: Reuilly - 36


Maison du Temple de L'Ormeteau
Maison du Temple de L'Ormeteau


Dès le milieu du XIIe siècle, c'est-à-dire trente ans après la fondation de leur ordre, les Templiers étaient déjà établis à L'Ormeteau; j'en trouve la preuve dans une charte scellée du sceau de Raoul II d'Issoudun, et notifiant un accord entre Eudes de Vatan fils d'Evrard et les seigneurs Templiers, (dominos Templarios), au sujet de la terre de Villepruère dont Eudes de Vatan revendiquait la possession comme faisant partie de son fief. L'accord porte que les Templiers ont payé au dit Eudes cent dix sous d'or, moyennant quoi ils rentreront en possession de la terre controversée. Eudes déclare qu'il s'en est fait le défenseur et veut que la charte soit munie du sceau de Raoul d'Issoudun qui, comme suzerain, promet aussi de maintenir à toujours la donation.

Les témoins sont: Monseigneur Raoul lui-même. L'archidiacre de Versena, Mauguinus, Prieur de Sainte-Marie de Graçay, et Geoffroy de Beauvoir. La charte, est-il dit, fut écrite dans le temps que le roi de France vint avec son armée devant le château de Saint-Aignan, Hugues de Beaugency étant précepteur de la maison de L'Ormeteau, et ayant avec lui Frère Landry de Trasennis et Pierre Boselli. Cette terre de Villepruère resta annexée à la Commanderie de L'Ormeteau jusqu'à la Révolution et fut vendue nationalement 64. 200 francs.

En 1157, Regnaud, prince de Graçay, donna à la maison du Temple de Jérusalem une rente de quatre setiers de froment et huit de modurenge sur les Moulins-Neufs, plus vingt sols sur le droit de pâture. Cette donation fut confirmée et augmentée par autre Regnaud, son neveu et successeur, ainsi que le prouve une charte qui se retrouve en original aux Archives de l'Indre.

Cette charte contredit absolument une assertion de La Thaumassière dans la généalogie des seigneurs de Graçay, qu'il donne au livre vin de l'Histoire du Berry. D'après lui, Renaud IV, prince de Graçay, fils d'Etienne Ier, se serait marié deux fois et aurait eu de Gaudrée, sa première femme, un fils nommé Pierre, qui lui succéda. C'est très précis.

Or, voici la traduction de la charte relative à L'Ormeteau:
Sachent tous, présents et à venir, que Regnaud, prince de Graçay, voulant préserver de la pauvreté la maison du Saint-Temple, de Jérusalem de cette terre, donna et concéda, pour le salut de son âme et de ses parents, annuellement sur les Moulins-Neufs, quatre setiers de froment et huit de modurenge, plus vingt sols sur les droits de pâture.

Et Regnaud, son neveu et successeur par hérédité, considérant que ce don est profitable à lui et à ses héritiers, les confirma de son sceau ainsi que Pierre son fils. Le dit Regnaud et Pierre son fils convinrent entre eux que les frères du Temple percevraient leur aumône aux Moulins avant tout autre, le jour de la fête de tous les saints, et de même pour les vingt sols à prendre sur les droits de pâture. Ils concédèrent aussi aux dits frères, que dans le château de Graçay, leur serviteur serait quitte de tout service curial. Les témoins sont: Mauguinus, prieur; Martin de Vatan, chanoine; Maître Regnaud; Hugues de Saint-Hilaire; Aymery Cigoneau; Giraud, prévôt; Jean de Saint-Hilaire.

Monseigneur Regnaud concéda aussi la permission aux frères de prendre dans le bois de La Cour ce qui leur serait nécessaire.

+ Seing de Monseigneur Regnaud.
+ Seing de Pierre son fils.
Il résulte donc clairement de cette charte que La Thaumassière a omis un degré dans sa liste des seigneurs de Graçay, et que Pierre Ier était fils, non pas de Regnaud IV, mais d'autre Regnaud, neveu et successeur de celui-ci et qui serait Regnaud V.

Quoique habitué que l'on soit aux erreurs de La Thaumassière, on s'étonne un peu de celle-ci en voyant avec quelle assurance, pour affirmer son dire, il cite des chartes qu'on ne peut vérifier.

Vers le même temps - la charte n'est pas datée, mais on retrouve les mêmes témoins - Gascelin, prieur de Saint-Ursin de Bourges, et le chapitre accensent aux Templiers, moyennant deux deniers à payer annuellement à la Saint-Michel, deux champs près de leur résidence, les prés de Vadon et de Cornuce, et une terre située entre le chemin de Sarmaise et celui de Chantegrue, terre ou marais; cette dernière accense moyennant quatre sols de rente annuelle, en monnaie du Berry.

Une charte de 1178 qui se trouve aux Archives du Rhône, nous montre combien la terre était divisée alors et aussi le singulier mélange de charité et de violences des seigneurs de ce temps.

On trouvera cette importante charte aux pièces justificatives, en voici l'analyse:
Garnier du Verdier qui, nous l'avons vu dans l'histoire de la Commanderie de Villefranche, faisait don aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de la terre de Miseray, amortit ici avec son frère Ebbes, un cens de deux muids, l'un de froment, l'autre d'orge, mesure de Vatan que les frères du Temple devaient conduire chaque année au château de Vatan. Ce cens, payable au domaine de Villepruère, dont nous avons vu plus haut la donation, était établi sur une terre sise entre Menestreols et Veu. (Le muid, mesure d'Issoudun, comprenait quinze setiers; le setier se composait de douze boisseaux).

La première partie de la charte constate que Madame Marguerite, « domina Margarita », femme de Guillaume de La Ferté, concède sa part du dit cens, ce qui est attesté par ses amis et parents: Forestier de Villepierre, son écuyer; Emenon du Terrail; André son beau-frère, et d'autre part, Pierre de Mazères, sa femme et son fils.
Cette donation est approuvée par Eudes de Valençay, Barthélémy Guibert et Gauthier du Verdier. Les témoins sont: Godefroy de Beauvoir et son fils.
Ont approuvé aussi cette donation: Barthélémy de Marsent, et Thierry de Beaugency. Les témoins sont: Raoul de Noent, sa femme Bone et ses fils.
Chacun de ces personnages a reçu six deniers.
Les donateurs consentent encore à ce que si les Templiers peuvent acquérir quatre arpents de la même terre possédée par Aymon de Veu et un autre arpent possédé par Raoul de Charnay, tous grevés d'un cens annuel, les dits Templiers en seront propriétaires à perpétuité, sans augmentation ni opposition.
La seconde partie de la charte constate qu'après un certain temps Garnier du Verdier, mal conseillé, souleva des difficultés au sujet de cette donation, et dans un accès de violence fit arracher les bornes qui délimitaient le terrain en question. Mais appelé, sur la plainte des Frères du Temple, devant Monseigneur Garin, archevêque de Bourges, Garnier, revenant à de meilleurs sentiments, donna de nouveau son assentiment à la donation susdite, et ordonna qu'on remît à leur place les bornes que dans sa colère il avait fait enlever.
Et pour qu'à l'avenir il ne surgît pas de nouvelles difficultés, il voulut que tout ceci fut noté et précisé dans un chirographe, et qu'un exemplaire fut conservé par lui-même en prévoyance de l'avenir.
A cette dernière concession, assistérent: Richard, abbé de la Vernusse, Maître Raymond, chanoine de Saint-Satur; André, précepteur de L'Ormeteau; Frère Bouchard, précepteur de Villepruère; Frère Etienne, agriculteur; Martin, chanoine de Saint-Laurian.
Chevaliers: Robert de Bourges; Arnoul Corau; Eudes du Four; Hugues Carvel.
Ecuyers: Olivier de Vatan; André de la Cour; Forestier de Villepierre et Hubert, son frère; Aymon de Veu qui, d'après l'ordre de Garnier et de Forestier, fit visiter la terre et posa les bornes.
Servants du Temple présents: Etienne Raimbaud, Jean son frère et Renaud.
Ceci fut fait publiquement, l'an de l'Incarnation 1178, la 4e année du pontificat de Monseigneur Garin, archevêque de Bourges.

Dans les années qui suivent, les donations affluent en argent, terres, serfs, etc. Les Templiers achétent aussi, notamment en 1198, les vignes de Garnier de Saint-Amand de Vierzon.

En 1201, ils eurent à subir à leur résidence de La Motte, près de Preuilly, les conditions léonines qui leur furent imposées par le Chapitre de Saint-Austregésile, au sujet du droit d'usage dans les bois de La Motte, de la pêche dans le lac, et du pacage des porcs. J'en parlerai à l'article de La Motte.

En 1203, Hugues d'Autucey se donne lui-même avec ses fiefs, ses serfs et ses biens.

En 1207, Raoul, seigneur d'Issoudun, concède aux Templiers le droit de choisir un de ses hommes de corps dans la châtellenie d'Issoudun.
De grandes difficultés se produisirent en 1263 entre Imbert de Parent, précepteur de L'Ormeteau et Mathieu, prieur de Reuilly, membre de l'abbaye de Saint-Denis, au sujet du droit de justice.
Après bien des péripéties, on convint de s'en remettre à une sentence arbitrale qui fut rendue par Hemery, abbé de Loroy et Pierre de Boissy, chanoine de Levroux. D'après cette sentence, le précepteur de L'Ormeteau devait jouir à perpétuité de tous les droits de justice, voirie, mesurage, censives, lodes et ventes qui auparavant appartenaient au prieur, mais il laissait au dit prieur le droit « parochial » et la dîme, la suite de fief sur ses vassaux, enfin le commandeur devait payer chaque année au prieur six setiers de blé, mesure de Reuilly.
Cette sentence fut confirmée au mois de mars 1265 par Amaury de la Roche, commandeur des maisons de la Milice du Temple.

En 1299 Etienne le Borgne, damoiseau, vendit à Pierre de Madic, précepteur de L'Ormeteau, moyennant seize livres tournois et deux setiers de froment de rente annuelle et perpétuelle, les eaux mortes et vives de la rivière de Théols près de l'écluse de Chambon.

En 1300 Jean du Four, damoiseau, vendait au même Pierre de Madic, moyennant soixante sols tournois, une rente annuelle et perpétuelle de trois septiers d'avoine à rendre à la grange de Villepruère. Mais le vendredi après l'Ascension de la même année, Jean du Four se décide à faire une donation pure et simple « pour l'affection qu'il porte aux frères et, pour ne pas être accusé d'ingratitude. »
Pierre de Madic paraît avoir été le dernier commandeur de l'Ordre du Temple.

Quel fut son sort après l'arrestation des Templiers ?
Subit-il le supplice du feu avec le Grand-Maître Jacques de Molay, ou fut-il assez heureux pour finir ses jours dans un couvent comme certains de ses frères, ainsi que je l'ai raconté dans ma précédente étude, on ne sait.
Après le Concile de Vienne, la commanderie de L'Ormeteau et tous ses biens échurent aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Præceptors du Temple


1154 - Ugo Rufus de Baugency.
Vers 1160. - André de Saint-Benoît.
1178 - André.
1201. - Salvagius.
1202. - Eudes de Charny.
1263. - Imbert de Pavent.
1299. - Pierre de Madic.
Sources: M. Le Comte de Toulgoët-Treanna - Mémoire de la Société des Antiquaires du Centre - Bourges 1912

Maison du Temple de L'Ormeteau


Voyez, sur l'Ormeteau, l'inventaire sommaire des archives départementales: Indre. Sèrie H, pages 211 et suivantes.
Dès le milieu du XIIe siècle, c'est-à-dire trente ans après la fondation de leur ordre, les Templiers étaient déjà établis à L'Ormeteau; j'en trouve la preuve dans une charte scellée du sceau de Raoul II d'Issoudun, et notifiant un accord entre Eudes de Vatan fils d'Evrard et les seigneurs Templiers, « dominos Templarios », au sujet de la terre de Villepruère dont Eudes de Vatan revendiquait la possession comme faisant partie de son fief. L'accord porte que les Templiers ont payé au dit Eudes cent dix sous d'or, moyennant quoi ils rentreront en possession de la terre controversée. Eudes déclare qu'il s'en est fait le défenseur et veut que la charte soit munie du sceau de Raoul d'Issoudun qui, comme suzerain, promet aussi de maintenir à toujours la donation.

Les témoins sont: Monseigneur Raoul lui-même, l'archidiacre de Versena, Mauguinus, Prieur de Sainte-Marie de Graçay, et Geoffroy de Beauvoir.
La charte, est-il dit, fut écrite dans le temps que le roi de France vint avec son armée devant le château de Saint-Aignan, Hugues de Beaugency étant précepteur de la maison de L'Ormeteau, et ayant avec lui Frère Landry de Trasennis et Pierre Boselli.
Cette terre de Villepruère resta annexée à la Commanderie de L'Ormeteau jusqu'à la Révolution et fut vendue nationalement 64.200 francs.

La maison du Temple de l'Ormeteau « de Ulmo Tuaudi, Bituricensis diocesis », dans le diocèse de Bourges, compte parmi ses derniers commandeurs ou précepteurs les frères Pierre d'Albon, Jean Pilet et Barthélemi de « Pratemi » ou « Pratimi. »
Du premier, Pierre d'Albon, il n'est parlé qu'incidemment et comme d'un des anciens de l'Ordre ; il était commandeur de l'Ormeteau, aux environs de l'an 1289.

Procès, tome II, page 229


Item, dixit quod sunt circiter XXII anni quod ipse testis, quia frequenter audiverat cantari Jhesu salvator seculi, peciit secreto a fratre P. Dalbo quondam, preceptore tunc domus Templi de Ulmo Tuandi Bituricensis diocesis, antiquo homine, quare precipiebatur fratribus ordinis quod abnegarent Jhesum, cum hoc malum esset, quia dictus hypnus dicebat quod erat salvator seculi et filius Virginis Marie; et dictus frater Petrus respondit ei quod non esset curiosus ad inquirendum de hoc, quia ex hoc posset incurrere indignacionem fratrum et superiorum ordinis, et quod iret ad comedendum, quia non erat inceptum in eo, et intelligebatur de quodam propheta, quod longum esset ennarare; et ipse testis dixit quod quidam erat propheta qui vocabatur Josue, adjiciens quod nullo modo ausus esset petere de predictis a superioribus suis.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Pierre d'Albon est désigné aussi comme « preceptor in Vienesio »

Procès, tome II, page 236


Ordinata per Magistrum cum conventu servasset totus ordo, contra quem nunc grandia scandala, suspicio et infamia sunt exorta ; et audivit dici a fratribus Geraldo la Vernha preceptore de Petragoricinio, et Petro Daubo tunc preceptore in Vienesio, servientibus deffunctis, sunt circiter VII anni, dum simul equitarent de Villagast apud Civray Pictavensis diocesis, quod dicti errores non duraverant longo tempore in ordine, et quod, si Deo placeret, corrigerent, et credit ipse testis quod alii fratres ordinis communiter scirent dictos errores confessatos per eum, et quod Magister et alii fratres ordinis eadem sint confessi.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Pierre n'était que sergent du Temple comme son successeur Jean Pilet, qui, étant maître de l'Ormeteau, alla recevoir, en 1299, Guillaume Taillebois en la maison de Beauvais en Berry.

Procès, tome II, page 183


Dixit namque se fuisse receptum in capella domus Templi de Bello Videre Bituricensis diocesis, in festo Apostolorum Petri et Pauli instanti erunt circiter XII anni, per fratrem Johannem Pileti quondam servientem, preceptorem tunc de Ulmo Tuandi, presentibus fratribus Guillelmo Talheboys serviente, avunculo ipsius testis, Gerardo Crosat presbitero, et duobus aliis deffunctis in hunc modum: nam cum instructus requisivisset caritatem domus pluries, et ei finaliter concessa fuisset, dictus receptor imposuit sibi mantellum, et ipse et astantes osculati fuerunt eum in ore.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Après Jean Pilet, vient Barthélemi, chevalier, commandeur de l'Ormeteau, au temps où Raymond de Bassignac recevait, vers 1304, à la Baude un chevalier septuagénaire, lequel n'était autre que le père de ce Barthélemi de « Pratemi ».

Procès, tome I, page 236


Prefatum autem militem dixit se recepisse sex anni vel circa, presentibus tribus fratribus proximo nominatis et fratre Bartholomeo de Pratimi milite, preceptore domus de Ulmo Triandi Bituricensis diocesis, filio dicti militis tunc recepti ; plures non interfuerunt in dictis recepcionibus, sicut dixit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Barthélemi n'appartenait d'ailleurs pas depuis longtemps à l'Ordre, car le précepteur de la Tourette, l'avait vu recevoir en la chapelle même du Temple de l'Ormeteau, vers 1301, par Pierre de Madic.

Procès, tome II, page 142


Credit tamen quod communiter et ubique reciperentur fratres ordinis secundum modum predictum, quia secundum eumdem modum vidit recipi fratrem Bartholomeum de Pratimi militem quondam, Lemovicensis diocesis, in capella domus Templi de Ulmo Tuandi Bituricensis diocesis, per dictum fratrem Petrum de Madito, circa instans festum nativitatis beati Johannis Baptiste erunt decem anni, presentibus fratribus Johanne del Soc et Aymerico Gerardi Bituricensis diocesis, servientibus, quos credit vivere; plurium recepcionibus non adfuerat, sicut dixit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Précepteurs de l'Ormeteau


Vers 1289, frère Pierre d'Albon, sergent;
Vers 1299, frère Jean Pilet, sergent;
Vers 1304, frère Barthélemi de « Pratemi », chevalier.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Plus d'informations sur ce site: L'Ormeteau


Ornacieux   (38)

Maison du Temple d'Ornacieux


Département: Isère, Arrondissement: Vienne, Canton: Bièvre - 38


Maison du Temple d'Ornacieux
Maison du Temple d'Ornacieux


Pouillé de Vienne au XIVe siècle: « Preceptor Templi (de) Ornaceo »
Archives du Rhône, H 137, folio 84. Visite prieurale de 1615.
Ornacieux n'était plus, au XVIIe siècle qu'une simple dépendance de la commanderie de Bellecombe.
Sources: Roland Delachenal - Cartulaire du Temple de Vaulx, Paris Picard - 1897

Maison du Temple d'Ornacieux


Cité dans le Grand Prieuré d'Auvergne: Ornacieux, à 5 lieues du chef (Bellecombe), à une demi-lieue de la Côte-Saint-André, sans précision des biens du Temple.
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

Maison du Temple d'Ornacieux


Ornacieux a conservé la voûte de sa chapelle.
Sources: Jean-Luc Aubardier et Michel Binet - Les Sites Templiers de France - Editions Oust-France - Rennes 1995.


Orpierre   (05)

Domaine du Temple Orpierre


Département: Hautes-Alpes, Arrondissement: Gap, Canton: Orpierre - 05


Domaine du Temple Orpierre
Domaine du Temple Orpierre


Poët-Moran


Département: Hautes-Alpes, Arrondissement et Cantons: Briançon - 05


Domaine du Temple de Poët
Domaine du Temple de Poët


D'après M. Joseph-Antoine Durbec, les Templiers avaient des Biens à Poët Morand.
Il ne semble pas non plus que les possessions de la maison du Temple aient été considérables dans les évêchés de Sisteron et de Gap.

Lachau


Département: Hautes-Alpes, Arrondissement: Gap, Canton: Laragne-Montéglin, Commune: Salérans - 05


Domaine du Temple de Lachau
Domaine du Temple de Lachau


Le fait que la milice ait sacrifié l'église de La Baume, en 1252, ainsi que ses biens du Poët et d'Orpierre, est une reconnaissance implicite de son échec dans cette région. Et c'est ce qui nous a laissé supposer que le commandeur de Lachau, présent à l'acte de 1252, fut peut-être substitué à celui de La Baume, pour gérer les biens qui restaient à cette maison.
Sources: Joseph-Antoine Durbec - Les Templiers et Hospitaliers en Provence et dans les Alpes-Maritimes - Editions, Le Mercure Dauphinois - Grenoble - 2001

Orpierre


— Orpeira, 1177 (Archives des Bouches-du-Rhône, Malte, fonds de la commanderie de Joucas)
— Auripetra, 1241 (Ibidem)
— Auripetra, 1293 (Hautes-Alpes, fonds Berthaud)
— Aureapetra, 1309 (Archives-des-Bouches du Rhône, B, 431)
— Auripetra, 1314 (Inventaire des Dauphins, page 54)
— Auripetra, 1334 (Gap, livre Rouge)
— Castrum de Auripetra, 1334 (Vab., II, page 248)
— Orpiarre, 1516 (Hautes-Alpes. rôle des décimes du diocèse de Gap)
— Auripetra, 1566 (Hautes-Alpes, chap.)
— Vaupeire, 1570 (Hautes-Alpes, langue vulgaire)
Sources: Dictionnaire Topographique du département des Hautes-Alpes, rédigé par M. M. J. Roman. Paris Imprimerie Nationnale, M DCCC LXXXIV.


Orrouy-sur-Authonne   (60)

Maison du Temple d'Orrouy-sur-Authonne


Département: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Crépy-en-Valois, Commune: Gelicourt - 60


Maison du Temple d'Orrouy-sur-Authonne
Maison du Temple d'Orrouy-sur-Authonne


Le dernier précepteur de la maison du Temple d'Orrouy « domus de Oratorio super Autonem », fut frère Pierre de Villiers-Adam, âgé d'environ quarante-cinq ans en 1307, et qui avait été reçu vingt-deux ans auparavant à Laigneville, sur l'ordre de Jean Ier de Tour.

Proces des Templiers, tome II, page 338


Item anno, indicione, pontificatu, anno et die quibus supra, frater Petrus de Villari Ade, etatis quadraginta quinque annorum vel circa, preceptor domus de Oratorio super Autonem, eodem modo constitutus, juratus et interrogatus, dixit per juramentum suum quod fuit teceptus in domo de Laignevilla in Belvacinio, per fratrem Nicolaum preceptorem de Latigniaco Sicco de mandato defuncti fratris Johannis de Turno, bene sunt viginti duo anni elapsi vel circa, presentibus fratre Johanni de Laignevilla presbitero, et aliis dicti ordinis qui sunt mortui.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Præceptor d'Orrouy-sur-Authonne


1307, frère Pierre de Villiers-Adam.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.


Ortaffa   (66)

Maison du Temple d'Ortaffa


Département: Pyrénées-Orientales, Arrondissement: Perpignan, Canton: La Plaine d'Illibéris - 66


Maison du Temple d'Ortaffa
Maison du Temple d'Ortaffa


Membre de la Maison du Temple du Mas Déu

Pour Ortaffa, 32 actes témoignent encore de la présence templière. Le Temple y reçoit une vigne en 1146, puis en 1158 et 1161 des terres « Ad combam » et en 1167 un alleu « Ad vila de Criags. »

En 1172 Raymond de Canet, prieur du Mas Déu, reçoit d'autres terres à Sainte-Eugénie d' Ortaffa, au lieu-dit « Ad Conchas », sur la route de Banyuls-dels-Aspress.

En 1174, un chevalier d'Ortaffa donne au Temple un manse avec son cens, et ses alleux du Tech, à la « villa de Cibanis », ainsi que des jardins à Sainte-Eugénie d'Ortaffa. Il y ajoute ses terres du « Danubiums ou Dilubi » jusqu'à Bages, au lieu-dit « Vallis desa »

En 1174, Martin, curé de Bages, donne son alleu de « Las Couchas »

En 1179, Brugera vend son « honor » d'Ortaffa, au lieu-dit « Espit »

Puis les Templiers achètent des vignes à « Comes d'Arnes » en 1181, et des champs au « Dilubio » près du « correch » qui sort de la « Fontefrreria » (fontaine ferrugineuse ?) et du « Correch de dilubio », en 1186.

En 1194 Guillelma et son frère Béranger de Coma donnent au Mas Déu toutes les rives près d'Ortaffa (les rives du Tech sûrement) avec les sables, terres, arbres qui y sont. Le même donne en 1195 au commandeur de Palau le fief qu'il tient pour le Temple à Ortaffa et à Bages. La même année Guillaume de Comba vend sa condamine d'Ortaffa et ses droits au delà du Danubi et du Tech, qu'il avait hypothéqués en 1190.

Dès lors, le domaine des Templiers à Ortaffa est formé, et à partir de 1207, nous voyons surtout dans les contrats les arrangements qu'ils prennent avec leurs tenanciers. Pourtant, jusqu'en 1281 ils effectuent encore des acquisitions: vignes et oliviers « Ad Rominels » en 1217, vignes situées près de leurs autres possessions dans les vignobles de « Despit » et de « Coma d'Arns » en 1218, 1220 et 1279 , champs en 1221 et 1230.

Des hommes continuent à se donner au Mas Déu avec leurs terres comme en 1229, Jacques de Bages avec ses terres de « las Conchas »

En 1236, Pons III de Vernet vend au Mas Déu un homme, Martin Isarn, sa femme et ses enfants.

En 1281 encore, Raymond Martin d'Ortaffa reconnaît être homme « propri » du Temple.
Sources: Robert Vinas, L'Ordre du Temple en Roussillon


Osches Hotel (Provins)   (77)

Domaine du Temple de Provins l'Hotel d'Osches


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Canton: Provins - 77


Provins l'Hotel d'Osches
Domaine du Temple de Provins l'Hotel d'Osches


Les revenus que procuraient au Temple des foires et des marchés provinois comprenaient en plus le produit des étaux où les marchands exposaient en vente leurs marchandises.

Les Chevaliers ne furent pas sans profiter de la donation faite par le comte Henri à son chambellan, Habran de Provins, des boutiques où l'on vendait les fruits au vieux marché de Provins (1178). Puisque l'acte de donation figure dans leur Cartulaire, charte LVII. Cet officier leur rétrocéda sans doute son droit.

Ansel de Quincy, en 1211, leur céda en pur don deux autres étaux pour la vente des fruits dans la « regratterie (Cartulaire, charte XCVIII) »; et ils acquirent, la même année, une partie des édifices que l'Hôtel-Dieu possédait dans les Osches de Provins (Cartulaire, charte CII), où se tenait la foire de Saint-Ayoul, à l'emplacement même où s'éleva plus tard la collégiale de Notre-Dame du Val.

La vocation commerciale des Osches (ville haute de Provins) est incontestable. L'emplacement correspond à la place qui se trouve près de l'église Saint-Ayoul, qui était le lieu de foire de septembre à octobre (60 jours).

Se traitaient, dans l'Hôtel des Osches, des opérations de banque et la vente d'objets précieux. S'y tenaient également le Garde des foires et les notaires.

D'autres hôtels particuliers se tiendront dans ce quartier: Hôtel des Toulousains)... Cette place était protégée par 3 portes. Une église complétait l'ensemble. On dit que les murs cernant les Osches étaient crénelés et que les maisons entourant la place étaient faites d'arcades avec une galerie couverte.

Les Osches sont symboliques de l'activité et de la puissance de l'Ordre.
Sources Carrière Victor, Histoire et cartulaire des templiers de Provins, Libriaire Champion, Paris - 1919

Osches Hotel


Le faubourg de Fontenay-Saint-Brice démoli, l'église et le chapitre Notre-Dame rebâtis, dans la ville, sur l'hôtel des Osches.

Ce faubourg de Provins n'a été ni brûlé ni détruit par les Anglais, lorsqu'ils étaient maîtres d'une grande partie de la France, comme quelques-uns l'ont dit.
Ce fut Charles, dauphin, régent durant la captivité du roi Jean, son père, qui en ordonna la démolition, de crainte que les ennemis ne s'en servent pour nuire davantage à la ville.

Voici comme ce dauphin régent s'exprime, en assez mauvais latin, dans le titre de translation de Notre-Dame en l'hôtel des Osches (janvier 1358): « Occasione guerramm regni, ex ordinatione et prœcepto nostro, ne inimici dictam ecclesiam occuparent, ipsa cum suis œdificiis et domibus diruitur, ab habitatoribus villœ Pruvinensis... (1), muroque obstructa est porta dictœ villœ exeundi ad ecclesiam memoratam (2). »
1. Le maçon Bouchereau tire aujourd'hui du sable dans une terre voisine du cimetière des chanoines de cette ancienne église, sur le chemin de Barlay. On y a trouvé des cercueils et des ornements.
2. Manuscrit Rivot, tome 6, page 165.


Pour dédommager les chanoines qui réclamèrent un nouvel asile et une nouvelle église, le régent leur accorda, dans la ville basse, l'hôtel des Osches.

C'était une grande maison du domaine, le siège du garde du chancelier et des notaires de la foire de Saint-Ayoul.
L'église, le chapitre, les maisons des chanoines, furent bâtis dans cet endroit, et la tour, qui existe encore aujourd'hui, fut élevée à la place de la porte Bailly.
Toute la maçonnerie de cette tour, exécutée sur le plan, telle qu'on la voit, coûta pour tout faire et fournir, douze cents livres. Elle fut bâtie en quatre ans ; les ouvriers gagnaient chacun deux sous six deniers par jour.
Le jeudi d'avant la Saint Martin d'hiver 1543, le maître maçon entrepreneur, Liounard Coulombe, d'Ecardes, mourut. Il restait sept toises à faire ; Jean Grilon, autre maître maçon, s'en chargea, pour prix de 331 livres 2 sous 7 deniers.
Cette belle tour, terminée en 1544, ne coûta pas 1400 francs. Liounard Coulombe n'avait reçu que 1045 livres 9 sous 5 deniers.
L'entrepreneur Chérie m'a dit qu'elle coûterait aujourd'hui (1820) plus de deux cents mille francs.
Sources: Notice et dissertation sur Provins, page 223 (Livre numérique Google)


Ossun   (65)

Seigneurie du Temple d'Ossun


Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Tarbes, Canton: Ossun - 65


Seigneurie du Temple d'Ossun
Seigneurie du Temple d'Ossun


Voyons ces deux, actes de donation ou plutôt de restitution qui furent faits au Temple de Bordères vers le milieu du XIIIe siècle.

Le samedi ayant la fête de Noël de l'année 1248, dans le cloître de l'église de Tarbes, en présence, de l'évêque Arnaud-Raymond de Coarraze et de son chapitre, du sénéchal Pierre de Bourdeilles, de Pelegry de Lavedan, d'Arnaud, Vicomte d'Asté, et d'Auger de Sarripac, Juges à la cour de Bigorre, de F, Abbé de Saint-Sevin, de Philippe, prieur de Manbourguet, d'Augier de Loïd, prieur de Bénac, des chevaliers Boson-Tizon, Formadge des Angles, A. de Clérag et G. de Serres, Augier, seigneur d'Ossun reconnaissait que son père et son aïeul avaient jadis donné au Temple de Bordères l'église et la grange d'Ossun, ainsi que la moitié des dîmes de « d'Arraest »; devant cette imposante assemblée, il confessait humblement qu'il avait péché en essayant de reconquérir par la violence ces possessions; aussi il les restituait au précepteur Vital d'Orleix, en prenant l'engagement solennel sur les saints évangiles de protéger à l'avenir les chevaliers du Temple contre toute agression extérieure, serment que répétèrent après lui dame Guiraude, sa femme, et Fourtanier d'Ossun son fils.

Pour donner plus de solennité à cet acte, Augier d'Ossun demanda à l'Evêque, au chapitre et au sénéchal d'apposer leurs sceaux sur cette charte. Les trois attaches, appendues au bas du parchemin nous prouvent que le voeu du donateur fut exaucé, mais les sceaux ont malheureusement disparu !
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

Seigneurie d'Ossun


A. de Clérag et G. de Serres, Augier, seigneur d'Ossun reconnaissait que son père et son aïeul avaient jadis donné au Temple de Bordères l'église et la grange d'Ossun, ainsi que la moitié des dîmes de « Darraest. »

La seigneurie d'Ossun, est une paroisse considérable du Bigorre, située près des confins du Béarn, diocèse et recette de Tarbes, parlement de Toulouse, intendance d'Auch. Son église paroissiale est sous l'invocation de Saint Blaise, et la cure est à la nomination du commandeur de Borderès, en vertu de la donation qui en fut faite à l'ordre des Templiers, en 1150, par les Seigneurs d'Ossun.
La terre et la seigneurie d'Ossun, jouit du titre de Marquisat.
Sources: Dictionnaire universel de la France, Robert de Hesseln - Publié 1771 par Desaint.


Ouarville   (28)

Domus Hospitalis d'Ouarville


Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Chartres, Canton: Voves - 28


Domaine du Temple d'Ouarville
Domus Hospitalis d'Ouarville


M. de Lespinois, dans son Histoire de Chartres, ne donne que quelques notes tirées de diverses sources, sur l'existence dans le Pays chartrain des Ordres du Temple et de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem.
Il cite les noms au XIVe siècle, de deux commandeurs de l'Hôpital d'Ouarville.

Domus Hospitalis d'Ensonville


Nous doutons que Ouarville ait été le siège d'une commanderie. Il y avait bien à Ouarville comme à Ensonville et à Anneau ?, plusieurs domaines qui appartenaient alors aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Le domaine de Ouarville était la métairie de la Maison-Rouge. Il ne parait pas avoir eu jamais d'autre commandeur que celui de Sours.

Les bâtiments de la maison-Rouge n'existaient plus au XVe siècle, car nous voyons par le procès-verbal de visite de l'année 1495, que les terres qui en dépendaient, avaient été réunies, comme celles d'Ossonville, au domaine de Sours.

Acte signé vers 1149-1150, Goslin évêque de Chartres confirme la donation des reliques apportées de Constantinople par Raimond d'Ouarville et données à l'église d'Ouarville. Parmi les témoins, deux templiers.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Domus Hospitalis d'Ouarville


Primitivement le domaine d'Ouarville était réuni en une maitérie dite de Maison-Rouge, détruite au XVe siècle, car la visite de 1495 n'en fait plus mention.

Les terres d'Ossonville à Ouarville étaient situées aux Champtiers de la Piérie, des Epinettes, du chemin des Mathurins, des Longues-Rayes, du Buisson, des Maisons Rouges, du Bois de Villery et de La Fosse-Saint-Jean.
Sources: Abbé Charles Métais - Les Templiers en Eure-et-Loir - Histoire et Cartulaire - Archives du diocèse de Chartres - VII - Chartres 1902


Ouche   (01)

Domaine du Temple d'Ouche


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-de-Vaux, Commune: Saint-Etienne-sur-Reyssouze - 01


Domaine du Temple d'Ouche
Domaine du Temple d'Ouche


— Les Uches.
— Au mois de juin 1286, Barthélemy Uchet donna aux Templiers de Laumusse une maison et deux vignes situées à Ouche.
— Archives du Rhône, Inventaires de Laumusse de 1627, fº 10.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Oulchy-le-Chateau   (02)

Grange du Temple d'Oulchy-le-Château


Département Aisne, Arrondissement Soissons, Canton Oulchy-le-Château - 02


Grange du Temple d'Oulchy-le-Château
Grange du Temple d'Oulchy-le-Château


Il y avait à Oulchy, sous le château même, une grange qui servait aux Templiers pour renfermer le produit des dîmes qu'ils percevaient à Oulchy-le-Château et à Oulchy-la-Ville, à raison des deux tiers, à l'encontre du prieur d'Oulchy pour l'autre tiers.

En 1309, ces dîmes rapportaient au commandeur du Mont-de-Soissons sept muids de blé et trois muids d'avoine, portés au revenu de la grange d'Oulchy, « grangie de Ulcheia », pour 33 livres 5 sols tournois, à raison de 75 sols pour le muid de blé, et de 40 sols pour celui d'avoine.

Dans un terrier de 1392, on voit que cette grange n'existait plus. Elle avait été brûlée pendant les guerres par les Anglais.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


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