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Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France

La Brède   (33)

Domaine du Temple de La Brède


Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: La Brède - 33


Domaine du Temple de La Brède
Domaine du Temple de La Brède


Un gîte d'étape à La Brède
Il nous paraît utile de signaler qu'à La Brède, la bourgade voisine, il existait « un gîte d'étape » permettant aux pèlerins de se ravitailler et de goûter aussi quelques jours de repos. Cet immeuble, désigné longtemps comme « l'Hospital des Templiers », situé à l'ouest du village et possédant une vaste cour et un jardin, semble avoir rempli longtemps cet office d'accueil.
Divers fragments d'architecture datant du Moyen Age s'y trouvaient conservés. Le mur extérieur exposé au midi, percé de portes en plein cintre encadrées de fenêtres à meneaux, portait un grand cadran solaire tracé en son centre.
Malheureusement, les propriétaires de l'immeuble qui se sont succédé ont fait peu à peu disparaître ces derniers vestiges du passé.
Aujourd'hui, il ne nous reste plus pour nous rappeler l'histoire que la porte d'entrée du côté de l'immeuble occupé, jadis, par les moines.
Comme on peut le voir, sur la figure 2, cette porte basse, étroite, encadrée de sculptures, est seule à nous rappeler les événements importants qui s'y sont écoulés. Par son petit guichet à l'ouverture grillagée, le portier observait patiemment l'arrivée des pèlerins; un heurtoir central servait d'avertisseur.


FIG. 2. — Porte de l'Hospital des Templiers à La Brède


Un acte notarié fort ancien, décrivant les diverses pièces composant cet immeuble, précisait notamment des « chambres réservées aux moines »
On sait que les « gîtes d'étapes », destinés aux pèlerins de Compostelle et de Rome, dépendaient de communautés religieuses hospitalières.
C'est ainsi qu'aux Templiers a succédé l'ordre des Frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, les moines de l'abbaye bénédictine de la Sauve. D'après cela, il y a tout lieu de penser que les moines, dont il est fait mention dans l'acte notarié, sont tout simplement ceux qui étaient alors chargés de l'administration (comme pour bien d'autres gîtes d'étape), sous la responsabilité et la gérance de deux moines détachés de l'abbaye de la Sauve voisine, toujours très hospitalière pour les pèlerins se rendant à Rome ou à Compostelle.
Sources : Joseph Béraud-Sudreau. Actes du 93e Congrès national des sociétés savantes, Tours, 1968. Section d'archéologie, page 512. Tours 1968. — Bnf


La Dhuy ou de Landres   (08)

Maison du Temple de La Dhuy ou de Landres


Département: Ardennes, Arrondissement et Canton: Vouziers, Commune: Landres-et-Saint-Georges - 08


Maison du Temple de La Dhuy ou de Landres
Maison du Temple de La Dhuy ou de Landres


Taille-Gueulle




Domaine du Temple de Taille-Gueulle
Domaine du Temple de Taille-Gueulle


La maison du Temple de La Dhuy n'était, à son origine, qu'une simple grange dimeresse qu'avaient là les Templiers, avec un moulin et un vivier. Nous avons des lettres de Milon de Germaine, du mois de juin 1209, qui portent que Henri, seigneur de Landres, et Mathilde, sa femme, ont vendu aux frères de la chevalerie du Temple, le quart d'un moulin et d'un étang, nommé La Dhuy, « quod dicitur de la Duiz » dont les autres parties appartenaient aux Templiers; plus le cens de blé que le seigneur de Landres prenait tous les ans sur la grange du Temple, et tout ce qu'il pouvait encore avoir dans le sart de Cueulle (Bois de Taille-Gueulle, sur la rivière d'Argon, à une lieue et demie à l'ouest de Landre, carte de Cassini), « in essarto de Chehueles. » Milon de Germaine, comme seigneur dominant, approuvait et confirmait par ses lettres, cette vente qui s'était faite au prix de 20 livres, monnaie de Reims, et d'une vache.
La grange de La Dhuy fît place ensuite à une maison et à une chapelle qu'y élevèrent les Templiers, et dont ils firent le siège d'un domaine fort important.

Boux-aux-Bois


Département: Ardennes, Arrondissement et Canton: Vouziers, Commune: Germont - 08


Domaine du Temple de Boux-aux-Bois
Domaine du Temple de Boux-aux-Bois


Le commandeur de Boux-aux-Bois était, au siècle dernier, seigneur de La Dhuy, et y avait la haute, moyenne et basse justice. Son domaine comprenait 370 arpents de labour et de pré, et 404 arpents de pâturage et de bois, dits « les hauts et bas Azoirs », le tout divisé en deux fermes, qui rapportaient, en 1788, 1 ,600 livres.

Dans l'une des fermes, se trouvait la chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, où le curé de Landres venait dire, en 1757, la messe un jour par semaine, moyennant une rétribution annuelle de 47 livres.

La commanderie possédait un assez grand nombre de petites dîmes à Bayonville, Sommerance, Cornay, Landres, Fleville, Sivry et autres localités des environs de La Dhuy. Elle en avait aussi du côté de Merlan, à Lavanne, Saint-Masme, Heurtregiville, et vers Ia Chambre-aux-Loups, à Savigny, Sugny, Condé, etc.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Labastide d'Armagnac   (40)

Maison du temple de Labastide d'Armagnac


Département: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Roquefort - 40


Maison du temple de Labastide d'Armagnac
Maison du temple de Labastide d'Armagnac


La Gascogne ne demeura pas étrangère au mouvement de renaissance religieuse qui se propageait alors dans l'Eglise toute entière. Nous enregistrerons en leur temps les restaurations ou les constructions des nombreux monastères qui devaient fleurir sur le sol de notre patrie; mais nous devons signaler déjà l'apparition d'un ordre religieux qui, par son organisation plus essentiellement militaire, semblait mieux que tout autre répondre aux aspirations de nos ancêtres; aussi dès les premiers jours de son existence fut-il en grande faveur parmi eux. Les Templiers, furent appelés à Dax par Grisetus, oncle du vicomte Raymond-Arnaud Ier (1140).

Dax


Département: Landes, Arrondissement et Canton: Dax - 40


Domaine du Temple de Dax
Domaine du Temple de Dax


Saint-Vincent-de-Xaintes est l'ancien nom de Dax
Pierre Ier, frère de Grisetus, avait légué à l'église de Notre-Dame une propriété située au quartier de la porte, paroisse de Saint-Vincent-de-Xaintes, au sud du chemin qui conduit de Dax à Saint-Vincent-de-Xaintes puis à Saint-Pandelon ; mais Giraude, mère de Raymond-Arnaud, qui lui succéda, voulut revenir sur cette concession ; à la suite d'un long procès, l'évêque Arnaud Guilhem de Sort (1144-1168) consentit à rendre au vicomte la moitié de ces biens à condition qu'il les donnerait aux Templiers ; de son côté, d'accord avec son chapitre, il céda à ces religieux la moitié qui lui revenait et les autorisa à faire consacrer la chapelle qu'ils élevèrent au milieu de cette exploitation agricole (1156) (Gallia Christiana, tome I, col, 1045)

Les Templiers apparurent vers le même temps (1140) au pays de Mont-de-Marsan. Un seigneur de cette contrée avait reçu de Bernard III d'Armagnac, son parent, le fief de Géou, ou Labastide d'Armagnac, avec l'autorisation d'y construire un château-fort (Capitolium). Ces terres dépendaient du sieur de Malvin qui, de son côté, donna à son vassal des fiefs à Gravade (Las Graves et Lagraulet, ancienne paroisse de Saint-Aigne) et Saint-Loup (Le Saumon) (1).
1. Toutes ces diverses terres font aujourd'hui partie de la commune de La Bastide-d'Armagnac (Landes).

— Vers 1104, Loup Sanche, hérite de Géou avec le droit d'y construire un donjon.
Cédant à l'impulsion qui dans le midi surtout entraînait tant de chevaliers dans les rangs de la nouvelle milice, Loup Senche se fit admettre dans l'ordre, auquel il apporta avec sa personne tous les biens dont il disposait et dont il fit l'abandon par acte signé à la fois par le comte Bernard III d'Armagnac et par Odon de Malvin (1141).
— 1180, Guilhem de Mona, commandeur de Géou, poignarde Odon Malvin, Vicomte de Juliac.

Commanderie de Caubins


Département: Pyrénées-Atlantiques, Arrondissement et Cantons: Pau, Commune: Arthez-de-Béarn - 64


Domus Hospitalis de Caubin
Domus Hospitalis de Caubin


Le commandeur de Caubin le confia au chevalier Fortaner de Gerlon, auquel il abandonna tous les droits de lods et ventes, de haute, basse et moyenne justice. Celui-ci devait d'abord environner de murs la petite cité de Géou et construire onze tours pour la défendre: trois tours basses en ligne droite du côté de la Doulouse (Viossan) et huit en demi-cercle du côté opposé; le château fort ayant l'église à sa gauche, couronnerait la hauteur (11 avril 1146). Après de longues discussions avec le comte d'Armagnac et le sire de Malvin, Fortaner de Gerlon obtint de nouveaux fiefs à Géou, Lombran (1) et Saint-Martin de Noët.
1. La colline de l'Espérance, à Mauvezin (Landes).

Ces possessions étaient assez considérables pour que le grand maître les érigeât en préceptorie dépendant de la commanderie de Caubin, et s'engageât à fournir toutes les ressources nécessaires pour augmenter l'importance de ce nouvel établissement.

Je vous renvoie à la page du Grand Prieuré de Toulouse, vous y verez la liste des biens de la commanderie de Caubins et Morlas sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, je ne suis pas en mesure de dissocier avec certitude les biens des deux Ordres.

Odon de Malvin l'autorisa même à construire un donjon sur un des pouys (podium) de la paroisse du Selder (2), pour surveiller ses vastes domaines; par ses soins on vit donc s'élever sur un point culminant la Roche ou Roque du Selder (Rupes Solderii) aujourd'hui Larroque (1152) (3).
2. Cette paroisse, aujourd'hui disparue, embrassait Saint-Justin, une partie de Gontaud et de Saint-Martin de Noët.
3. Maurice Romieu: Histoire da la vicomté de Juliac, page 10 et suivantes. Le brillant écrivain, que la mort vient de ravir a ses études, s'est donné le tort de ne pas reproduire simplement, au lieu de les commenter selon sa fantaisie, les diverses pièces des archives anglaises qui ont servi de trame à son récit. Il se serait épargné des observations trop sévères pour l'ordre des templiers, alors dans sa première ferveur et qui ne commença à tomber dans la mollesse qu'à la fin du XIIIe siècle. Il est peu croyable qu'en vingt ans il eût pris une telle extension « qu'en 1140 on vit arriver en Armagnac par bandes nombreuses les chevaliers de l'ordre du temple... chargés de butin et désireux de jouir en paix des richesses que la guerre leur avait fournies. » On vient de constater qu'ils étaient appelés par les seigneurs qui voulaient entrer dans leurs rangs et dont la générosité était telle que Louis VII jugea bon de limiter un peu des libéralités qui lui semblaient excessives.


Tels étaient les événements qui venaient de se passer dans la partie orientale du département des Landes, lorsque ces régions furent réduites à subir les maîtres étrangers que leur imposait le caprice de leur souveraine.

A peine sur le trône d'Angleterre et pressé de prendre possession de ses nouveaux états, Henri II convoqua pour les fêtes de Noël (1155) tous les seigneurs du pays (4), qui vinrent le rejoindre au monastère de la Grande-Sauve (5), où il se trouvait avec sa femme Aliénor et Thomas Becket, le futur archevêque ce Cantorbéry, alors chancelier d'Angleterre (6). Ses vassaux lui jurèrent fidélité et firent aussi serment de vivre entre eux en bonne intelligence.
4. On vit figurer parmi eux Amanieu d'Albret.
5. Fondé en 1079 dans l'Entre-deux-Mers, ce monastère avait été le centre de la rénovation religieuse du sud-ouest, où il introduisit la réforme de Cluny.
6. Cirot de La Ville, Histoire de la Grande-Sauve, tome II, page 85.


Odon Malvin, Seigneur de Juliac, obtient du roi d'Angleterre que Géou devienne fief de la couronne d'Angleterre sous le titre de Vicomté de Juliac. Par représailles, Hughes Lobenx à la tête des Templiers, détruit le Pouy de Juliac et le donjon.
Cette dernière promesse avait d'autant plus d'importance que depuis longtemps l'Aquitaine était privée de tout repos.

Malgré l'énergique répression exercée dès les premiers jours, malgré les sentences portées par les conciles (7) et le zèle déployé par les légats du pape, Aimé, évêque d'Oloron, et Hugues de Diez, chargés par Saint-Grégoire VII de travailler à la restauration des églises d'Aquitaine et secondés par les religieux qui reparaissaient de toute part, les erreurs manichéennes, si favorables à la mollesse méridionale, n'avaient cessé de se propager dans l'ombre et étaient la source de nombreux désordres. Elles firent de tels progrès autour d'Agen et d'Albi, grâce à la protection du comte Roger, que leurs partisans, appelés d'abord Agenais, gardèrent définitivement le nom d'Albigeois.
7. Quelques hérétiques furent condamnés à la peine du feu, à Toulouse, dès 1030; les autres furent frappés d'excommunication en 1056 par le concile qui se tint alors dans cette ville et auquel prirent part plusieurs évêques gascons.

L'un des plus ardents disciples de Pierre de Bruys, l'ermite italien Henri, avait parcouru cette région dès 1147 pour y répandre les doctrines subversives de tout ordre religieux ou social. Le bas peuple surtout se laissa séduire ; il rejeta le baptême, le signe de la croix, l'autorité de l'Eglise, la divinité du Rédempteur, la sainteté du mariage (8), brisa les croix et les statues, préludant ainsi d'avance aux ravages du protestantisme. Pour s'opposer aux progrès de l'erreur, les pontifes chargés de veiller sur les fidèles joignaient parfois les actes aux paroles. Jean d'Assida, évêque de Périgueux, combattit par les armes ces nouveaux hérétiques et détruisit le château de Gavardan dont ils avaient fait le centre de leur secte (9).
8. Annales de Baronnius, tome IX, page 59. - Chronique d'Adhémar, Labbé, tome II page 167.
9. Cirot de La Ville, Histoire de la Grande-Sauve, tome II, page 88.


La noblesse ne se montrait pas moins ardente que le peuple à méconnaître l'autorité de l'Eglise, qui cherchait à réprimer ses excès. Le sire d'Albret Amanieu IV s'étant présenté à la sainte table, dans la cathédrale de Bazas, après avoir prélevé sur ses sujets des taxes vexatoires, l'archidiacre Guillaume lui refusa hautement la communion, jusqu'à ce qu'il eût réparé ses injustices (10). Au lieu de se soumettre, Amanieu se mit en guerre contre l'évêque de Bazas et essaya de se rendre maître de la ville; mais il fut repoussé et, après de nombreux échecs infligés à ses troupes, se vit contraint de demander la paix au clergé (1157) (11).
10. Monlezun (Histoire da Gascogne, tome II, page 387) place à tort cet épisode au XIIIe siècle.
11. Tamizey de Larroque, Notas pour servir à l'histoire de la ville de Bazas (Revue d'Aquitaine, tome XI, page 375).


La présence du nouveau souverain avait contribué à rendre un peu de tranquillité au pays ; mais les populations méridionales, qui n'avaient jamais perdu l'espoir de recouvrer leur pleine indépendance, attendaient avec impatience la guerre entre la France et l'Angleterre pour échapper aux deux monarques dont le joug leur était également insupportable. « Quand, donc finira, la, trêve entre les sterlings el les tournois » s'écriait Bertrand de Born, vicomte d'Hautefort, près de Périgueux, et seigneur d'un château « qui avait près de mille hommes. » Bon cavalier et bon trouvère (12), il était à la fois guerrier, poète et politique consommé; ses désirs ne furent que trop tôt satisfaits. Sous prétexte de soutenir les prétentions que sa femme avait sur le comté de Toulouse, Henri II vint assiéger cette ville ; à son approche, le comte Raymond VI et le conseil de la cité avaient appelé Louis VII à leur secours. Trop heureux d'avoir enfin l'occasion d'en venir aux mains avec son redoutable vassal, le roi de France accourut à travers le Berry et le Limousin pour s'enfermer, avec quelques troupes levées à la hâte, dans la place menacée. Henri aurait pu y pénétrer de force, mais à l'arrivée de Louis VII il se retira « n'osant attaquer son seigneur suzerain, » et conclut une trêve avec ce prince (1169). Il laissa en Aquitaine son chancelier Thomas Becket pour achever la conquête de quelques forteresses et régler définitivement les affaires qui troublaient la tranquillité de cette région.
12. Raynouard, Choix des poésies originales des Troubadours, tome V, page 76.

Le pays de Marsan était surtout désolé par les guerres particulières. La rivalité entre les Templiers et leurs voisins était une des causes principales de ces luttes si funestes aux populations. Pour se rendre de Géou à Saint-Jean de Lombran, sur le Pouy de l'Espérance, les sergents de l'ordre (fratres servientes) passaient sous les fenêtres du donjon de Mauvezin et commettaient force déprédations aux environs. Odon de Malvin, dont la terre de Juliac, avec les fiefs d'Arouille, Sauboère, Saint-Pierre de Juliac (Betbezer), allait bientôt être érigée en vicomté (1160) (13), fit saisir deux de ces maraudeurs et les pendit aux créneaux de la grosse tour (1155). Le précepteur Fortaner de Gerlon arma aussitôt ses vassaux pour venger cette injure ; mais il tomba dans une embuscade préparée par Malvin, qui le poignarda de sa main. Hugues de Loubenx, son successeur, s'empara de Gontaut et de toute la partie nord-est de Saint-Justin, d'Arouille et d'une partie de Vielle-Soubiran pour châtier le nouveau vicomte de pareil attentat. Malvin essaya vainement de s'opposer à cette invasion et consentit à une suspension d'armes qui devait lui être funeste, car « ledit Loubens, félonieusement et pendant la trêve, aurait attaqué ledit Pouy de Juliac en l'absence du seigneur de Malvin, massacré les hommes d'armes et brûlé ledit fort qui se composait d'une tour bien défendue et entourée de fossés, avec d'autres bâtiments qu'on ne pouvait prendre que par surprise. » Henri II autorisa le vicomte à rebâtir son donjon et à le fortifier contre les entreprises du précepteur « notoirement connu pour ses courses de guerre sur le territoire du roi d'Angleterre et poursuivre, attaquer, châtier et punir ledit Loubens, vassal traître et ennemi juré en quelque endroit qu'il pourra (14).
13. La vicomte de Juliac comprenait huit baronnies: Mauvezin, Betbezer, Saint-Julien, Créon, Arouille, Argelouse, Sauboères et la Grange de Juliac, (Maurice Romieu: Histoire da la vicomté de Juliac, page 14.)
14. Pièces extraites du Public record office et traduites par Elsword.


Malvin n'avait pas besoin d'être encouragé de la sorte pour essayer de prendre sa revanche ; les hostilités recommencèrent donc avec plus d'acharnement que par le passé. Pour en finir, Donat d'Angeïs, Commandeur de Caubin, assisté du commandeur de Bordères (Hautes-Pyrénées), qui devait exposer les faits, comparut devant le représentant du roi d'Angleterre, à Bordeaux.

Gontaud


Département: Landes, Arrondissement et Cantons: Mont-de-Marsan, Commune: Saint-Perdon - 40


Domaine du Temple de Gontaud
Domaine du Temple de Gontaud


Le lieu de Gontaud de figure pas sur les cartes de Cassini ou de l'IGN. Il est de nos jours Saint-Perdon
Une convention intervint, en vertu de laquelle le roi d'Angleterre reconnut les fiefs que les Templiers possédaient à Géou, ou Labastide d'Armagnac et à Gontaud (près Mont-de-Marsan) et sur lesquels ses prévôts ne devaient avoir aucune autorité. Du consentement et avec l'approbation du grand-maître du Temple et du Conseil de l'Ordre, Donat d'Angeïs permit au roi d'élever un fort ou Capitole, au lieu d'Arouille (Rulha), dans le périmètre des fiefs du Temple, et d'en avoir la garde. Le possesseur de ce fief devait être sous la protection du précepteur de Geü, qui conservait pour ses officiers la justice basse et moyenne (10 avril 1162). Le roi fit construire ce fort, pour protéger « la limite de ses possessions (15) », et qu'il ne faut pas confondre avec celui qu'il éleva plus tard dans la bastide de Rulha (2 juin 1289) (16).
15. A Micastre (Castrum meum), Arouille.
16. Public record office, Early Chancery roll, 900, memb. 14.


A la faveur de ces guerres un nouveau fléau s'abattit sur nos contrées. « En ces années la maudite engeance des Routiers et des Cottereaux commença à se faire connoistre par ses cruautez et ses brigandages. On ne sçait pas bien pourquoi on les appeloit ainsi ; mais c'estoit une espèce de gens de guerre et d'aventuriers venant de divers endroits, comme d'Arragon, de Biscaye, de Navarre, de Brabant, qui courroient le pays, et qui se louoient à qui en vouloit, pourvu qu'on leur donnât toute sorte de licence. Les Cottereaux étoient la plupart fantassins et les Routiers cavalerie (17). » Sous l'oppression de ces aventuriers, les campagnes exposées chaque jour à la dévastation furent abandonnées et l'Aquitaine se trouva désolée par la famine, qui ne tarda pas à s'étendre à tel point que l'on craignait pour la France tout entière.
17. Mézeray, Abrégé chronique de l'histoire de France, tome II, page 107 (1717).
Sources: J.-J.-C. Tauzin. Revue de Gascogne: bulletin mensuel du Comité d'histoire et d'archéologie de la province ecclésiastique d'Auch. Tome 40, Auch 1899.


Labastide-du-Temple   (82)

Maison du Temple Labastide-du-Temple


Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Castelsarrasin, Canton: Castelsarrasin - 82


Maison de Labastide-du-Temple
Maison de Labastide-du-Temple


Au nord du territoire de la Villedieu, sur la rive gauche du Tarn, les Templiers possédaient encore de vastes fiefs pour lesquels les archives sont également muettes. C'est là qu'à une époque antérieure à la moitié du XIIIe siècle, mais que nous ne pouvons préciser d'avantage faute de documents, les chevaliers du Temple, pour faciliter l'exploitation de leurs terres et augmenter le nombre de leurs vassaux, fondérent une ville qui prit le nom de la Bastide du Temple. Il paraît qu'ils menèrent à terme cette entreprise sans avoir recours à aucune coopération étrangère ; car nous les trouvons toujours jouissant de la juridiction entière de cette petite ville, ce qui n'eut pas existé, si un traité de paréage avait été conclu. Seulement, pour assurer plus d'avenir à leur nouvelle fondation, les Templiers obtinrent la faveur de la placer sous la sauvegarde royale, faveur, qui procurait aux habitants une sécurité fort recherchée, quoique assez relative, dans ces temps de troubles et de luttes continuelles et qu'ils devaient payer au moyen de certains impôts destinés à l'entretien de l'armée; c'est ce que nous apprend le serment prêté par les consuls de la Bastide du Temple au représentant du Roi, lors de la réunion du comté de Toulouse à la couronne de France. En voici la traduction:
« Sachent tous que les consuls de la Bastide du Temple, du diocèse de Toulouse et de la baillie de Castelsarrasin, ont juré fidélité au roi de France, reconnaissant que ladite Bastide du Temple est sous la garde du seigneur Roi et que la communauté de ce lieu doit au seigneur roi l'impôt pour l'armée, ainsi que les autres villes de la comté. Fait à Castelsarrasin, le 8 des Ides de novembre de l'année susdite. »
Nous devons nous contenter de ces indications assez vagues, car les archives de la bastide, réunies à celle de la Villedieu, durent être enveloppées dans le même désastre. Il n'en reste en effet qu'un seul document, dernier vertige de la domination des Templiers dans cette ville, dont ils avaient été les fondateurs. C'est la charte de coutumes concédée aux habitants en l'année 1260.
Le 3 mai de cette année, Roscelin de Foz Maître du Temple en Provence, tenait suivant, l'usage, son chapitre provincial dans la maison de Saint-Gille, sa résidence habituelle, lorsque devant cette nombreuse assemblée de chevaliers et de chapelains, se présenta une députation de notables de la communauté de la Bastide: ces délégués venaient de faire cette longue route pour demander à leurs seigneurs de leur accorder des privilèges, franchises et communes, ou plutôt de confirmer par une charte solennelle et sans doute aussi d'augmenter les libertés dont ils jouissaient depuis la fondation de la ville. Le Maître, après avoir pris l'avis du chapitre, dans lequel nous voyons figurer Pierre du Val, commandeur de la Villedieu, se rendit aux Voeux de la députation et octroya la charte demandée. L'Université de la bastide sera administrée par un conseil choisi parle seigneur, avec l'aide des prud'hommes (prosomes) de l'endroit. Les Templiers se départissent en faveur de leurs vassaux, « de tout droit de queste, albergue et aultres maulvais usatges », leur reconnaissant la possession de toutes les terres qu'ils défricheront, tout en confirmant les concessions déjà faites; leur octroient la liberté de disposer a leur gré de leurs biens meubles et immeubles et celle d'émigrer, quand bon leur semblera, de la bastide, en emportant avec eux tout leur avoir, etc. Comme un grand nombre de documents de ce genre, cette charte est écrite en langue vulgaire, qui, à l'avantage d'être comprise par les intéressés, joignait celui d'être plus familière que le latin à l'écrivain juré, clerc ou notaire, chargé de la rédaction.
Nous avons vu plus haut, comment les Hospitaliers après avoir pris possession de la Villedieu en formèrent deux commanderies distinctes: celle de la Bastide du Temple fut supprimée définitivement vers 1500, pour devenir un membre de la circonscription qui eût son centre, tantôt à Castelsarrasin et tantôt à la Villedieu. Le reste des archives nous apprend qu'en 1520, le Grand-Prieur François Flotte fit un accord avec les habitants de la Bastide pour la réparation et l'agrandissement de leur église. Mais bientôt après éclatèrent les guerres religieuses qui devaient tant se prolonger pour le malheur de la France. La ville de la Bastide défendue par des fortifications peu redoutables, n'échappa pas plus que les places voisines à cette série de désastres; nous la voyons constamment prise et reprise par les catholiques et les protestants; mais pour elle, comme pour la Villedieu, aucune de ces campagnes ne lui fut plus funeste que celle de 1628. Avant d'aller mettre le siège devant cette dernière place, le capitaine Saint-Michel n'eut pas de peine à se rendre maître, en passant, de la Bastide; suivant sa coutume, il la livra au pillage et, avant de quitter ce lieu désolé, il ordonna de mettre le feu à l'église; l'incendie se propagea à la vieille maison de la commanderie, qui servait d'habitation au Recteur et la détruisît « tellement qu'il n'y en a plus », dit le procès-verbal delà visite de 1635.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Coutumes de La Bastide-du-Temple - 1260


« Le 3 mai de l'année 1260 (1), Rosalin de Foz, maître du Temple en province, tenait, suivant l'usage, son chapitre provincial dans la maison de Saint-Gilles, sa résidence habituelle, lorsque devant cette nombreuse assemblée de chevaliers et de chapelains, se présenta une députation, des notables de la communauté de La Bastide; ces délégués venaient de faire cette longue route pour demander à leurs seigneurs de leur accorder des privilèges, franchises et coutumes, ou plutôt de confirmer par une charte solennelle et aussi, sans doute, d'augmenter les libertés dont ils jouissaient depuis la fondation de la ville.
1. Ces coutumes, dont le texte est conservé aux archives de la Haute-Garonne, sont inédites, ce qui donne plus de valeur à l'analyse qui suit.
« Le maître, après avoir pris l'avis du chapitre, dans lequel nous voyons figurer le commandeur de la Villedieu, se rendit aux voeux de la députation et octroya la charte demandée... Comme un grand nombre de documents de ce genre, cette charte est écrite en langue vulgaire, qui, à l'avantage d'être comprise par les intéressés, joignait celui d'être plus familière que le latin à l'écrivain juré, clerc ou notaire, Chargé de la rédaction. (2) »
2. Histoire du grand-prieuré de Toulouse, par A. Du Bourg, page 304

Membre de La Bastide-du-Temple


« L'année 1260 et le 3e jour de may, le Frère Rozol de Fos, maître de la maison du Temple en Provence, concéda et confirma à tous les hommes et femmes de La Bastide présents et à venir toutes les choses de nous écrites.
« Premièrement, les coutumes, usages et franchises qu'ils avaient audit lieu, en se réservant pour soi et pour tous les Frères du Temple, présents et à venir, la forge pour aiguiser toutes les reilhes dudit La Bastide, en sorte que ledit seigneur et lesdits Frères du Temple de La Bastide auront et prendront de chaque paire de boeufs, chevaux et mules, qui laboureront un setier de blé, moitié froment et moitié misture, mesure de La Bastide, et de chaque paire d'ânes et d'ânesses, qui laboureront une émine de blé, moitié froment et moitié misture, et si quelqu'un commençait son labour et n'achevait pas de labourer, il ne paiera qu'au dire de personnes de bonne foi.
« Plus se réserve tous les droits dépendants de la justice civile et criminelle.
« Plus se réserve le droit de dixme du bétail, en sorte que, chaque truie levant, il aura un cochon de chaque deux ventrées et la dixme des chevaux, agneaux et chèvres.
« Plus le seigneur donne auxdits habitants tous les cazeaux qui sont autour de la ville sous la censive d'un denier mourlas pour chaque cazal, payable à la Toussaint, ou trois de cahoursains, au choix dudit seigneur, et huit de cahoursains d'acaptes, et le droit de lods de 12 deniers ou du prix des ventes, et moitié moins pour les engagements, et en même temps il leur donne en inféodation le droit de dixme qu'il avait droit de prendre sur lesdits cazeaux, sous la redevance de 2 deniers et demi de morlas, payables à la Toussaint.
« Plus ledit seigneur donne et confirme à tous les hommes et femmes du lieu de La Bastide les terres que ladite maison du Temple avait à la Rivière, sur lesquelles il se réserve la cinquième partie des fruits et, si on y fait des vignes, le sixième.
« Plus donne ledit seigneur aux habitants les terres qu'ils défricheront, des bois et barthas, sur lesquelles il se réserve le droit de dixme et prémices, et, s'ils y font des vignes, paieront aussi la dixme et prémices à ladite maison du Temple, et un de toulza de censive de chaque denrée, payable à la Toussaint.
« Plus se réserve sur lesdites terres le droit de lods au denier douze du prix de vente et moitié moins des engagements.
« Plus ledit seigneur donne et éteint tout droit de quête, d'albergue et autres mauvais usages, excepté ce qu'ils voudront donner et bailler volontairement audit seigneur du Temple.
« Plus est dit que ledit seigneur aura un juge audit La Bastide, qui jugera suivant l'usage de la comté de Toulouse.
« Plus est dit qu'aucun lève ou baille du seigneur ni autres personnes privilégiées ne pourront avoir maison ni biens dans ledit lieu de La Bastide, et, si aucun y en avait, il serait tenu de le vendre dans l'an et le jour, faute de quoi le seigneur pourra le prendre.
« Plus est dit que les habitants de La Bastide pourront disposer de leurs biens.
« Plus se réserve le seigneur le four dudit La Bastide, en sorte que de chaque....., de farine qu'on fera cuire au four dudit siège, lui sera payé huit de cahoursains, et pour une émine quatre de cahoursains et à proportion du reste.
« Plus est dit que tous les hommes ou femmes dudit lieu de La Bastide qui voudraient porter leur blé ou leur vin au port dudit seigneur ou qui l'auront vendu, que celui qui l'aura acheté ait à payer six de morlas pour chaque passage de bateau.
« Plus se réserve ledit seigneur quatre de morlas de censive sur la boucherie de La Bastide, et de tous les cochons qui s'y tueront il se réserve les longes et une maille cahoursinques de chacun, et de chaque bouc et chèvre une maille cahoursinque, et de chaque boeuf ou vache deux de cahoursain et toutes les têtes et les pieds de tous les boeufs et vaches qui se tueront aux fêtes de la Noël, et moyennant quoi leur doit entretenir la maison où se fera boucherie.
« Acte reçu par Thomas Foucaud, notaire de La Villedieu. Expédié par Barthélémy-Michel. Extrait duquel collationné sur ledit expédié par Pierre de Marcaurele, notaire, nº 1, première liasse. »
(Extrait de l'inventaire général contenant la substance de tous les actes, titres et documents des commanderies de Castelsarrasin, La Villedieu, La Bastide-du-Temple, Ventillac et Villeneuve. Fait par l'ordre de Mre Frère Sextime-Ange de Ricard, etc.. par moi André Pinel, notaire de service cette année 1709.)
Sources: Coutumes de Labastide-du-Temple, par M. de Mézamat de Lisle. Société archéologique du Tarn-et-Garonne, tome 29, page 174. Montauban 1901


Labastide-Murat   (46)

Maison du Temple de Labastide-Murat


Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Labastide-Murat - 46


Maison du Temple de Labastide-Murat
Maison du Temple de Labastide-Murat


Bertrand de Gourdon est probablement le père de Fortanier II de Gourdon-Saint-Cirq, seigneur de Gourdon au XIIIe siècle, qui accorde aux habitants de sa ville une charte de coutumes en 1244 et qui fonde sur le causse de Gramat La Bastide-Fortanière (Labastide-Murat).
Sources: Wikipedia

Labastide-Murat


Ancienne circonscription de l'Ordre du Temple dans la partie septentrionale du Quercy: origine inconnue.
1265. Pierre de Lavaur rend à Adhémar de Peyrusse, précepteur du Temple du Bastit, ses Mas :
Mas de Lavaur
Mas de Lavaysse (probablement Mas de Fraysse - Département: Lot, Arrondissement et Canton: Gourdon - 46).
Mas du Puy, situés dans la paroisse de Bessol, au prix de 4,000 sols cahorsins: acte passé dans la Bastide de Fortanier de Gourdon, en présence de Barthélémy, évêque de Cahors.
1293. Sentence du Sénéchal du Quercy maintenant le Commandeur du Bastit en la justice haute moyenne et basse de là paroisse de Saverguède, qui lui était disputée par les gens du roi d'Angleterre.
1295 Lettres patentes du Roi de France, confirmant au commandeur la justice haute, moyenne et basse du lieu du Bastit.
1311. Sentence rendue à la requête des curateurs des biens des Templiers, obligeant les habitants du Bastit à payer, au nouveau commandeur les redevances accoutumées.
1491 22 mars. Le commandeur B. de Gros inféode aux habitants tout le territoire du Bastit avec ses usages, libertés et franchises, moyennant une censive générale de 300 livres tournois, 46 setiers de blé et 3 d'avoine, à la condition qu'ils viendront se construire une maison et fixer leur résidence dans la ville; ils devront en outre certaines redevances personnelles, le service de guet et de garde au château du Commandeur qui leur abandonne le haut de l'église pour enfermer leurs grains en temps de guerre.
1532. Sentence du Sénéchal fixant les droits de fouage dus par les habitants du Bastit au Commandeur.
Cette commanderie, dans laquelle étaient venus se fondre successivement plusieurs petits établissements voisins, comprenait, outre le lieu du Bastit et son territoire, dans la paroisse de Bessol, les mas de Larcux, de Lavaysse et du Puy, les seigneuries spirituelles et temporelles de Beaussen et de Cras, des rentes à Gramat, Martel, Gabaniac, Nadilhac, Leymé et Vaillac, les dîmes de Saint-Vezian et de Camburat, et enfin des fiefs à Assier, à Prio, à Cossanus et à Foissac.
Son revenu brut de 9. 593 livres était réduit par ses charges à la somme de 6. 844 livres en 1764.

Præceptors connus du Bastit


1250. Raymond du Buisson.
1264. Adhémar de Peyrusse.
1276-1280. Raymond Rotbert.
1298. Jean de Pouberet.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Maison du Temple du Bastit (Quercy)


La préceptorie du Temple du Bastit en Quercy, dut avoir une grande importance, puisque son dernier maître est dit « preceptor de la baillie du Bastit »; « ballivie du Bastre; domus Templidel Bastre; de Bastito, diocesis de Caturcensis (Cahors). »
Ce maître était le chevalier du Temple Gérard de Causse, interrogé en 1307 et en 1311, durant le procès des Templiers.
Il fut reçu au Temple de Cahors, en 1299, en présence de frère Raymond Robert, alors précepteur du Bastit, décédé avant 1307. Gérard de Causse avait environ 45 ans, il était un homme instruit « litteratus et in jure peritus: sources, procès des Templiers, Michelet. »
Le même Gérard de Causse, alors précepteur, cite un sergent du Temple, qu'il aurait reçu en 1306, en la maison du Temple du Bastit, en présence des frères Guillaume Fabre, prêtre, et Guillaume « Abbati », chambrier de cette même maison.

Præceptors connus du Bastit


1250. Raymond du Buisson.
1264. Adhémar de Peyrusse.
1276-1280. Raymond Rotbert.
1298. Jean de Pouberet.
Vers 1299, frère Raymond Robert « il fut aussi précepteur du Bastit vers 1276-1280, d'après A. du Bourg »
1307, frère Gérard de Causse, chevalier.
Sources: Trudon des Ormes - les maisons du Temple en France à travers les interrogatoires du Procès.

Le Bastide du Quercy - Actes antérieurs à 1312


— Inféodation du moulin désaffecté du pont de Marquefave, en la paroisse de Sainte-Foy de Cras (46), faite par Frère R. del Boisso, commandeur de la maison de la Capelle, avec l'assentiment de Frère Arnal de Calmunt, commandeur de la maison de Cras, à Beneg et W. de Vielhasvinhas, frères, et à W. de la Rogia.
Juin 1250. Langue d'oc. Liasse 9, nº 23.
— Achat fait par Frère Adémar de Perussia, commandeur de la maison du Bastit, à Jean Larena de trois mas sis en la paroisse de Bessols (Le Bastit). 12 novembre 1264. Latin Liasse 11, nº 3.
— Compromis entre Guilherm del Fat, prieur de la maison de Molières, diocèse de Cahors, de l'Ordre de la Couronne, et Raymond de Robert, commandeur des maisons du Bastit et de Cras, au sujet des dîmes de Vers et de Nadilhac.
10 mars 1276 (1277 n.st). Latin. Liasse 6, nº 10.
— Arbitrage entre Frère Raymond de Robert, commandeur du Bastit et de Cras et Pierre de Vieilles vignes, recteur des églises de Saint-Michel et de Cours, au sujet des dîmes. 26 avril 1277. Latin. Liasse 9, nº 11.
— Achat par Frère Raymond de Robert, commandeur du Bastit, à Pierre de Baussac, damoiseau, de toutes les dîmes que percevait ce dernier dans la paroisse de Saint-Vézian (près de Montfaucon - 46).
31 juillet 1279. Latin. Liasse 5, nº 1.
— Sentence du sénéchal de Quercy confirmant celle du juge du Bastit condamnant Pierre Rochefort pour vol.
22 juillet 1293. Original non trouvé. Inv. 38, fol. 15 vº - 16.
— Appel de Raymond de Robert, commandeur du Bastit, au roi, au sujet de la justice.
29 septembre 1295. Latin. Liasse 1, nº 18.
— Reconnaissance de rente faite par plusieurs habitants de la Pomarède 46 (paroisse de Saint-Germain, communes de Peyrilles et de Saint-Germain) à Frère Jean de Polverel, commandeur du Bastit et de la Pomarède.
12 octobre 1298. Latin. Liasse 9, nº 31.
— Acte de sauvegarde du mas de Cantournès (paroisse de Saint-Maurice en Quercy).
13 décembre 1302. Langue d'oc. Liasse 5, nº 1.
— Acte de rappel d'exil en faveur de Guilherma de Sepfag, condamnée pour sorcellerie.
5 octobre 1306. Latin. Liasse 6, nº 17.
— Sentence condamnant les habitants du Bastit à payer à Guillaume de Lespinasse, nouveau commandeur du Bastit, les redevances qu'ils payaient au Temple.
8 février 1311 (1312 n.st.). Latin. Liasse 11, nº 4.

La Maison du Bastid et ses dépendances


Les indications de lieu et de date données dans le protocole final des actes et la titulature des commandeurs apportent quelques précisions sur la formation de la commanderie.
En 1250, un acte concernant Cras est passé à la Capelle-Livron. La maison de Cras dépendait alors de la Capelle.
Dans les actes suivants, passés à (La Bastide-de-Fortanier Carte de Cassini) Labastide-Murat:

Nadillac


Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Causse et Vallées - 46


Domaine du Temple de Nadillac
Domaine du Temple de Nadillac


La paroisse et l'église ont appartenu aux templiers du Bastit du Causse et de Cras comme l'atteste un compromis entre le prieur de la maison de Molières (Francoulès) et le commandeur Raymond de Robert signé en 1277. Le litige portait sur la dîme des blés d'un certain nombre de mas situés à la limite des paroisses de Vers et de Nadillac. On retrouve ensuite « Nadailhac » parmi les membres de la commanderie hospitalière du Bastit.

Cahors


Département: Lot, Arrondissement et Cantons: Cahors - 46


Domaine du Temple de Cahors
Domaine du Temple de Cahors


1334, Jean XXII s'était beaucoup soucié de sa ville natale, de sa famille et de ses concitoyens. Ainsi, le 20 octobre 1320, il rachète au grand maître des Hospitaliers Hélion de Villeneuve tout ce qui avait appartenu aux Templiers à Cahors et le donne aux Chartreux.

Pomarède


Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Puy-l'Evêque - 46


Domaine du Temple de Pomarède
Domaine du Temple de Pomarède


Cantournès (Peut-être Cantorane près de Bouziès)

Cras


Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Causse et Vallées - 46


Domaine du Temple de Cras
Domaine du Temple de Cras


En 1255, Barthélémy, évêque de Cahors fait don de l'église de Cras et de celle de Saint-Laurent à frère Raimbaut de Caromb, maître de la province templière de Provence. Compte-tenu de son emplacement et du fait que cette charte figure dans les archives de Carnac, on pourrait supposer qu'elle a dépendu à un moment donné de la maison du Temple de Carnac, elle-même rattachée à celle de Cahors. Pourtant les templiers possédaient entre autres un moulin près du pont de Marquefave que l'on voit inféodé cinq ans plus tôt par le commandeur de la baillie du Temple de La Capelle-Livron car il était désaffecté, ceci avec l'approbation du commandeur templier de Cras. Puis on trouve en 1276-1277 un commandeur templier des maisons du Bastit et de Cras. Au XVIIIe siècle, Cras appartenait toujours au Bastit du Causse, une autre commanderie devenue hospitalière depuis la dévolution des biens de l'ordre du Temple. Cette dernière faisant alors partie du grand prieuré de Saint-Gilles et de la langue de Provence. En 1741, la propriété des Hospitaliers faisant une vingtaine d'hectares et comprenait le château, l'église, la basse-cour ainsi que des granges et les champs et prés dits de Laborie, Pré Redon et La Raymondie.

Labastide-Murat


Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Causse et Vallées - 46


Domaine du Temple Labastide-Murat
Domaine du Temple Labastide-Murat


Les commandeurs sont successivement qualifiés de « preceptor » ou « procurator » des maisons du Bastit (1264), du Bastit et de Cras (1276, 1277), du Bastit et de la Pomarède (1298).
Ces éléments permettent d'avancer, pour la formation de la commanderie le schéma suivant: une première implantation à Cras et dans la vallée du Vers, une deuxième implantation dans le causse de Gramat autour des possessions des seigneurs de Gourdon (La Bastide-de-Fortanier ou Labastide-Murat), une extension vers le Gourdonnais en 1298, dans la paroisse de Saint-Germain du Bel-Air, non loin de Peyrilles, autre possession des seigneurs de Gourdon.

Saint-Germain-du-Bel-Air


Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Causse et Bouriane - 46


Domaine du Temple Saint-Germain-du-Bel-Air
Domaine du Temple Saint-Germain-du-Bel-Air


Peyrilles


Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Causse et Bouriane - 46


Domaine du Temple de Peyrilles
Domaine du Temple de Peyrilles


Au Moyen-âge, une partie de la commune a appartenu aux Templiers et aux Hospitaliers. En 1280, le baron de Gourdon fait don d'une partie de ses terres dans cette paroisse aux Hospitaliers puis on constate qu'en 1298, La Pomarède et Septfons appartenaient à la commanderie templière du Bastit.

Les Chevaliers, les Hommes du Temple


Nous savons peu de choses sur le nombre et le mode de vie des chevaliers du Temple dans leurs maisons du Bastit et de Cras. Il est toutefois certain qu'ils étaient plusieurs et qu'ils formaient une communauté. En 1250, le commandeur de la Capelle agit avec l'assentiment du commandeur de Cras et de cinq frères comparaissant pour l'ensemble de la maison: (...), (...) de Salvanhac, P. d'Assier, P. Bertal, Fraire Bertolmieu.
En 1276, Raymond de Robert agit avec la communauté - conventus - de la maison du Bastit, en 1279, avec « tous les frères de ladite maison. »
En 1302, l'acte de sauvegarde du mas de Cantournès place en la main du roi le commandeur et les frères du Bastit, leur « familia », leurs maisons, leurs granges, les revenus de leurs possessions.
Qui étaient, les hommes du Temple attachés au service de la commanderie ?
Outre les commandeurs et les frères le Temple avait des donats, ayant fait une donation au Temple et le voeu de n'entrer dans aucun autre ordre religieux.
Deux d'entre eux interviennent en 1277 dans un arbitrage au sujet des dîmes de Cras, Etienne Farina, prêtre desservant les églises de Cras et Nadilhac, et Bernard Roca, diacre.
Un bayle, Peyre lo Pro, clerc, et un procureur, En P. Latrelha, apparaissent en 1302.
La commanderie avait un juge: non désigné par son nom en 1293, Galhardus de Soyris en 1295, Hugo de la Bordela en 1311.
Les notaires ayant dressé les actes sont: B. de Bioule, notaire de Caylus (1250), Jean de Monverlha, notaire royal entre Lot et Dordogne (1276), Galhardus de Soyris (1295) et Gualhardus Grimaldi de Cardaillac, notaires royaux dans la sénéchaussée de Quercy.
Sources: Charnay (Annie), 1988, « La commanderie des Templiers du Bastit de 1250 à 1315 », in Etudes sur le Quercy et les commanderies des ordres militaires, Actes de Souillac.

Le Bastit (fin du siècle)


Il est difficile de préciser la date de fondation de la Maison du Bastit, il est certain toutefois qu'elle fut établie vers la fin du XIIe siècle.
Au commencement du XIIIe elle était en pleine activité (1).
Les seigneurs de Béduer, Gramat et Gourdon la dotèrent à l'envi et il ne serait sans doute pas impossible de retrouver des actes relatifs à ces libéralités.
1. Lacoste: Histoire du Quercy. Tome II, page 128
Le Procès que nous verrons ci-après nous révèle les noms de quelques
Templiers attachés à cette Commanderie:
1298. Raymond Robert, commandeur, preceptor.
1305. Gérard de Caus, de Rodez, commandeur de la Baillie: preceptor ballive del Bastre.
1305. Guillaume Fabre ou Fabry, presbyter domus.
1305. Guillaume Labbé, camérier, camerarius domus.
1305. Gaucelin de Sancto-Jorio, chevalier, miles.
1305. Raymond Bornarel, de Gourdon, sergent, serviens.
En 1275, les Templiers du Bastit eurent une contestation avec les habitants de Gramat au sujet d'une question de pâturages; le frère Pierre Geoffroy fut pris comme arbitre ainsi qu'un seigneur étranger à l'Ordre; à cette époque le commandeur du Bastit se nommait Rodulphe (2).
2. Lacoste: Histoire du Quercy. II, page 335.
En 1282, l'affaire prit fin et Pons de Brohet, qui s'intitule Grand-Maître des Templiers accepta un arrangement qui régla tout (3). - Pons de Brohet n'était en réalité que Maître Provincial, car le Grand-Maître de ce temps était Guillaume de Beaujeu (1273-1291).
3. Registres de la Commune de Gramat, cités par M. Balaguayrie dans sa Monographie de la Seigneurie de Gramat (manuscrits)

Le Bastit


Jadis, le Bastit appartenait aux Templiers. Après l'arrestation et la dispersion des membres de l'Ordre en 1307, leur château fut confisqué et donné aux Chevaliers de Malte qui y installèrent le siège d'une Commanderie. On a découvert dans ce bourg des médailles de Jules César et des pierres gravées représentant des têtes d'empereurs romains.

Le Bastit


M. Daymard lit divers documents extraits de l'Histoire de la baronnie de Gramat, par M. Balaguayrie. « Contestation entre la communauté de Gramat et les Templiers du Bastid, en 1271. » - « Différends survenus entre les seigneurs de Gramat et les religieux de Carennac depuis le moyen-âge jusqu'à la Révolution.
Sources: Les Templiers de Cahors, par M. L. Esquieu - Bulletin de la Société des Etudes Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot. Tome XXII, 1898 et tome XXIV 1899. Cahors, Imprimerie F. Delpérier

Maison du Temple du Bastit


Contestations entre les habitants de Gramat et Rodulphe, commandeur de la maison du Temple du Bastit.
Le siège épiscopal de Cahors resta vacant environ 7 ans, sans que les écrivains du pays en aient pu savoir la raison. Mais cette raison se trouve dans une lettre du pape Nicolas III. Les officiers du roi saisirent les fruits de l'évêché, en vertu du droit de régale. Le chapitre y fit opposition, se fondant sur ce que l'église de Cahors n'avait jamais été assujettie à ce droit: elle en était, en effet, exempte. On en trouve la preuve dans un acte des registres de la Chambre des Comptes de Paris, au livre côté « Qui es in coelis. Dominus rex », y est-il dit, « pro ut constat per antiqua scripta Camerae, consuevit capere regaliam in tota provincia Bituricensi, exceptis Lemovicensi, Caturcensi, Rutenensi, Albiensi, Mimatensi diocesibus »; et, comme ces officiers persistaient à vouloir faire la saisie, il porta ses plaintes au roi.
Le chapitre de Cahors poursuivait avec chaleur l'affaire de la régale devant le roi. Ce prince, après l'avoir fait examiner, donna gain de cause aux chanoines, et par lettres datées du mois de juillet 1275, il ordonna à Simon de Gausbert qui avait fait la saisie en qualité de commissaire, nommé par Anselme de Saint-Yon, sénéchal de Périgord, et Odon de Fayelle, successeur de ce dernier, de rembourser à l'église de Cahors 500 livres qu'ils avaient déjà levées, et laissa au chapitre l'administration des biens de cette église, pendant la vacance du siège (1).
Il fallait que les fruits perçus par le sénéchal de Périgord provinssent des églises situées dans son ressort, ou qu'il eût eu du roi une commission extraordinaire pour étendre la saisie des revenus, car il n'avait aucune juridiction sur le Quercy: ce pays était encore soumis à l'autorité du sénéchal d'Agen. Jean de Villette, qui en exerçait les fonctions, rendit cette même année (1275), en présence de Pons de Gourdon, Pierre d'Auriole, Gisbert de Rampoux, Olivier de Mier, Guillaume et Pons de Castelnau-de-Gramat, une sentence en confirmation d'un jugement que venaient de rendre frère Geoffroi, chevalier du Temple, et Barascon de Thémines, choisis pour arbitres au sujet de quelques pâturages dont les habitants de Gramat et Rodulphe, commandeur de la maison du Temple du Bastit, se disputaient la propriété. Ils avaient divisé le terrain contesté en six portions égales, dont trois furent adjugées à chaque partie (Archives du Bastit). Il s'éleva dans la suite d'autres contestations au sujet de ce partage, que le même seigneur de Thémines termina par une nouvelle sentence, qui fut rendue à Gramat en présence de Fortanier de Gourdon et de plusieurs autres seigneurs de la contrée. Cette sentence fut confirmée, en 1282, par Pontius de Broetto qui prend, dans l'acte, le titre de grand-maître des Templiers (Archives du Bastit).
Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 2, Cahors M. DCCC. LXXXIV.


Lacapelle-Livron   (82)

Maison du Temple de Lacapelle-Livron


Département Tarn-et-Garonne, Arrondissement Montauban, Canton Caylus - 82


Maison du Temple de Lacapelle-Livron
Maison du Temple de Lacapelle-Livron


A quelle date précise fut fondée cette Commanderie ? Et par qui ?
La question est toujours sans réponse. On pense qu'elle fut créée vers le même temps que celle du Bastit, mais c'est là pure conjecture (1).
Il existe aux archives communales de La Capelle-Livron une charte portant confirmation, en novembre 1268 des coutumes non écrites octroyées aux habitants de La Capelle du Temple par Rosselin de Fos, maître de la langue de Provence (2). Nous y trouvons la composition de cette Commanderie à cette époque:
Boysso (Ramon del), comandador de la Capella de la Cavaleria del
Temple.
Castilho (Guilhem de), cambrier.
Corregier (Ramon), capelas (prêtres)
Columba (Bernat), capelas (prêtres)
Girbert ?, capelas (prêtres)
Yzarn (Benat), cavaliers (chevaliers)
Calmon (Arnaud del), cavaliers (chevaliers)
Salvanhac (Hat. de), cavaliers (chevaliers)
Bonet (Peyre), sindic.
Bertholomieu ?, celarier.
Castanet (Guilhem de), servientes ?
Valelhas (Huc de), servientes ?
Dacier (Peyre), servientes ?
Pers (Estève de), servientes ?
Valo (Huc de), servientes ?
Artal (Peyre), servientes ?
Raos (Hug.) et Cericys (Sans, de) « Comandayre de Vaor (3) et de Monricos (4) » s'y trouvaient de passage et prirent part à la délibération du chapitre.
La Commanderie avait comme dépendances quelques terres en
Rouergue: les domaines de Ginouillac (paroisse de Marin) près de Villefranche, de Lespinassière, du Juge et de Bramalou, avec leurs grands bois (5).
1. Lacoste: Histoire du Quercy, tome II, page 128.
2. Abbé Galabert: Les Coutumes de La Capelle-Livron. (Bulletin Historique et Philologiques 1897).
2. Vaours dans le Tarn.
3. Montricoux.
4. De Barrau: Documents sur les Ordres du Temple et de Saint-Jean de Jérusalem en Rouergue, page 16.

Sources: Les Templiers de Cahors, par M. L. Esquieu - Bulletin de la Société des Etudes Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot. Tome XXII, 1898 et tome XXIV 1899. Cahors, Imprimerie F. Delpérier

Maison du Temple de La Capelle-Livron



Maison du Temple de La Capelle-Livron
Maison du Temple de La Capelle-Livron


Cette Maison, que les Templiers possédaient dans la partie méridionale du Quercy, était désignée dans le principe sous la dénomination de grange ou de cabane de Monson.
C'est aux précepteurs de cet établissement que furent faites dans la première moitié du XIIIe siècle de nombreuses donations qui, en accroissant son importance, firent changer son nom.
— 1225. Donation par Grimais de Livron de sa seigneurie de La Capelle
— 1227. Raymond VII, comte de Toulouse, se dessaisit en faveur du Temple de sa juridiction sur la ville et le territoire de la Capelle.
— 1230. Arnaud-Jourdain, vicomte de Saint-Antonin, fait donation du lieu de Saint-Peyronis - Saint-Peironis (carte de Cassini).
— 1231. Guiscard de Villevayre donne sa seigneurie de Pech d'Auzon.
— 1233. W. Comtesse de Peirafort donne la seigneurie de Lagarde - Puy-la-Garde (Carte de Cassini), située près de la Capelle.
— 1234. Jean Imbert, religieux de la Caze-Dieu et prieur de Lusnac, confirme aux Templiers la cession qui leur avait été faite par son prédécesseur W. de Carlat, des églises de Saint-Peyronis et de Saint-Albi.
— 1235. V., abbé de Conques, donne l'église de Saint-Pierre de Sailhagol - Saillagol (carte de Cassini), près de La Capelle.
— 1236. Sentence arbitrale entre le Prieur de Fons et le commandeur de la Capelle confirmant à ce dernier la possession des églises de — Loze (82), de Jamlusse (82) qui avaient été données à l'Ordre par le couvent de Fons.
— 1268. Charte de coutumes octroyée aux habitants de La Capelle par le commandeur R. du Buison.
— 1299. Les Templiers achétent des commissaires du Roi, au prix de 1,000 livres de petits tournois, l'abandon de leurs prétentions sur — les juridictions de La Capelle:

Trebaïx


Midi-Pyrénées, Département Lot, canton Villesèque (46)
— Trevaix (Du Bourg), Trebay (Cassini)

Montricoux


Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Nègrepelisse - 82.

Crozilles


Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Gramat, Commune: Alvignac - 46

Casnac


Peut-être en Dordogne ?
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Domaine du Temple de Loze


Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Caylus - 82


Domaine du  temple à Loze
Domaine du temple à Loze


Loze


église dépendant des Clunistes de Fons, en Quercy, avant 1236, cédé aux Templiers de Monson, canton: Caylus, arrondissement: Montauban, Tar-et-Garonne.
L'église de Loze, sa première mention dans un document date de 1112. En 1236, elle fut intégrée à la seigneurie spirituelle de la Commanderie des Templiers de Lacapelle Livron.
— Galabert, la paroisse de Loze, dans bulletin archéologique, sociétés savantes du Tarn-et-Garonne
Sources: Répertoire topo-bibliographique des abbayes et prieurés, page 1495. Dom Cottineau, Laurent-Henri. Macon 1935. - Bnf

Maison du Temple de La Capelle-Livron


Les Templiers de La Capelle-Livron, la mieux conservée du Quercy, domine la vallée de la Bonnette et le village de Lacapelle, prés de Caylus, aux confins du Rouergue et du Quercy; les bâtiments existants portent encore de nombreuses traces de l'histoire des chevaliers du Temple, puis de leurs successeurs, les chevaliers hospitaliers de Jérusalem, dits de « Rhodes » ou de « Malte », qui l'ont occupée jusqu'à la Révolution.

Lacapelle-Livron



Maison du Temple de La Capelle-Livron
Maison du Temple de La Capelle-Livron


Les terres sur lesquelles fut bâtie la Capelle-Livron ont été données aux Templiers par le comte de Toulouse en 1225; mais jusqu'en 1240 La Capelle dépendait d'une Maison du Temple voisine, celle de la Cabanne de Monson, dotée, elle aussi, par le comte de Toulouse; à partir de cette date, les précepteurs furent nommés à La Capelley de Monson en devint une dépendance.

Nous possédons la liste complète des commandeurs à partir de 1240, jusqu'à la suppression du Temple en 1307; on peut y relever de fréquentes mutations, mais trois Templiers ont rempli de nombreuses périodes d'office:
Gillard de Pradins, entre 1240 et 1262,
Hugues de Saintes entre 1272 et 1286,
Ato de Salvanhac entre 1288 et 1307.
La Capelle Livron faisait partie du baillage de Cahors, qui devint « baillage de La Capelle » partir de 1260 environ; il comprenait les Maisons de Drulhe, Loupiac, Genouillac, Cahors, Carnac, Trebaix, Le Bastit Vaour et Montricoux, avec des maisons et granges de moindre importance.

Le domaine propre de La Capelle s'étendit rapidement sur plusieurs milliers d'hectares, à la suite de donations faites en particulier par les familles de Penne en Albigeois, de Livron (1225) de Salvanhac et d'autres.

Son cartulaire nous fournit des détails intéressants sur les Coutumes et la juridiction locales; ainsi une charte communale accordée le 4 novembre 1268 aux habitants de La Capelle stipule que la pratique de la sorcellerie ou une condamnation pour adultère entraînera la confiscation des biens du coupable au bénéfice de la commanderie.

Lacapelle-Livron sous les Hospitaliers



La Capelle-Livron sous les Hospitaliers
Lacapelle-Livron sous les Hospitaliers


La Capelle passa à l'Ordre de St Jean, avec tous les, autres biens français du Temple, selon les dispositions prises au concile de Vienne en 1312. Parmi les commandeurs qui se succédèrent alors nous notons: Raymond de Caylus, qui récupéra La Capelle de l'administration royale en 1313, Olivier de Penne, ancien Templier qui avait été camérier du pape Clément V, se réserva de le juger, et sans doute facilita son entrée chez les Hospitaliers; Jean du Castelnau (1457 - 1469) qui fut Grand Commandeur de l'Ordre, mort à La Capelle, ses restes furent retrouvés vers 1860 à l'entrée de la chapelle; Pierre d'Aubusson, Grand Maître de l'Ordre, qui soutint à Rhodes en 1480 un siège de trois mois par les forces du sultan Mohammed II.

Un accord passé en 1556 entre le magnifique et puissant seigneur noble frère Gaspard de Malet (1555 - 1562), baron, seigneur et commandeur de la chapelle et les habitants du village, contient diverses clauses sur la nomination des consuls, les droits de vente de vin, et sur un curieux privilège du Commandeur « de prélever toutes les langues de boeufs vaches jeunes et vieilles, qui se tueront sur la juridiction du dit lieu de la Chapelle Livron. »

Le dernier Commandeur de La Capelle fut François-Henri de Guiran La Brillane (1757 - 1789) capitaine des galères de la religion, ambassadeur de l'Ordre auprès du Saint-Siège et du roi de France.

A la Révolution, la Commanderie fut vendue comme bien national les domaines et le mobilier furent dispersés. Seuls les bâtiments aux murs de près de deux mètres d'épaisseur et aux vastes salles nous donnent une idée de la grandeur et de la puissance des chevaliers de Saint-Jean. Sans constituer réellement une forteresse, ces bâtiment; subirent plusieurs sièges et passérent plus d'une fois entre les mains des Calvinistes pendant les guerres de religion, entre 1568 et 1574.

De nombreuses modifications y furent apportées au cours des siècles, et les murs laissent apparaître les traces de ces remaniements: ouvertures datant de l'époque des templiers, murées ou transformées qui permettent de déceler l'évolution progressive. L'ensemble constitue un manoir fortifié en forme de quadrilatère avec cour centrale, conservant ainsi le plan original de la commanderie; la chapelle, sur le côté méridional, est de style roman tardif avec une coupole centrale; elle fait face à la salle des gardes, qui fut sans doute à l'origine le réfectoire des templiers. Le corps principal domine la vallée de la Bonnette, avec mâchicoulis et tour de guet; son donjon fortifié lui donne une allure imposante qui contraste avec son exiguïté intérieure.

Lacapelle-Livron



Maison du Temple de La Capelle-Livron
Maison du Temple de La Capelle-Livron


Les parties les plus anciennes de la construction comportent des salles voûtées, des caves récemment murées. Des pierres sculptées, écussons aux armes du dernier Commandeur, une galerie intérieure de la Renaissance, un bel escalier à vis dans une tour rendent passionnante la restauration de cet édifice, maintenant sauvé de la ruine par la réfection de sa toiture et diverses réparations de son gros oeuvre.
Sources: Bulletin du Giet.

Biens de La Capelle-Livron


La commanderie de La Capelle Livron, possédait des terres et des biens immobiliers en Lozère à Recoules d'Aubrac (48).
Les Templiers possédaient l'église de Recoules d'Aubrac, dédiée à Saint-Jean sous les Hospitaliers, elle était la propriété de l'Ordre du Temple.

Saint-Andéol ou Marchastel


Département: Lozère, Arrondissement: Mende, Canton: Aumont-Aubrac, Commune: Marchastel - 48


Domaine du Temple de Saint-Andéol
Domaine du Temple de Saint-Andéol


L'acte du 30 octobre 1250 concerne une transaction passée entre Gaillard, Précepteur de la maison du Temple de La Capelle (La Capella), et Durand, dom d'Aubrac, à propos de terres et de pâturages situés entre Nasbinals, Marchastel et les Hermaux, et la route qui va de Marchastel à Marvejols, en particulier la montagne des Faltres, sise dans la paroisse de Saint-Andéol (aujourd'hui, paroisse de Marchastel).
Il est regrettable que cet acte ne mentionne pas l'origine des terres, est-ce une acquisition des Templiers de La Capelle « La Capella » Ou est-ce une donation ?

Cougoussac


Département: Lozère, Arrondissement: Mende, Canton: Aumont-Aubrac, Commune: Recoules-d'Aubrac - 48


Domaine du Temple de Cougoussac
Domaine du Temple de Cougoussac


Le 11 octobre 1268, un nouvel acte relatif à un compromis et une sentence arbitrale entre Raymond del Bouyssou (en occitan, le o se prononce ou), Commandeur de La Capelle, « La Capella » et Durand Grimald don d'Aubrac, au sujet du mas de Cougoussac situé dans la paroisse de Recoules d'Aubrac.
Puis il y a cette lettre des seigneurs du Rouergue: En novembre 1310, des seigneurs du Rouergue adressent une supplique au Pape Clément V, contre Olivier de Penne, de l'Ordre des Templiers, qui voulait faire annexer l'hopital d'Aubrac à la maison du Temple de La Capelle, qui deviendra une possession Hospitalière en 1312.
Parmi les signataires, figurent entre autres B. d'Armagnac, comte de Fezensac et de Rodez, l'évêque de Rodez, Guido de Séverac, Raymond d'Estaing, Guillerme de Cardaillac, Bertrand de Balaguier, seigneur de Capdenac, Déodat de Caylus, Marques de Canilhac, l'Abbé de Bonneval, etc...
Parmi les commandeurs qui se succédèrent alors nous notons: Raymond de Caylus, qui récupéra La Capelle après l'administration royale en 1313;
Olivier de Penne, ancien Templier qui avait été camérier du pape Clément V, ce dit pape, se réserva le droit de le juger, et sans doute facilita son entrée chez les Hospitaliers. Ceci explique pourquoi, cet ancien Templier, voulait annexer l'Hopital d'Aubrac à la commanderie de La Capelle.
La Capelle passa à l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, avec tous les, autres biens français du Temple, selon les dispositions prises au concile de Vienne en 1312.
Les Templiers possédaient ou avaient des droits sur les églises de recoules d'Aubrac, Prinsuéjols et Malbouzon.
Sources: Marcel Vigouroux: Saint-Urcize, village de l'Aubrac

Lacapelle-Livron


Visite du diocèse de Cahors en 1285 par Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges.
Comme il se proposait d'aller à Saint-Marcel, l'abbé, qui en avait été prévenu, fut lui rendre hommage à Cayrac et le supplia pour cette fois seulement, de lui faire grâce de sa visite, à cause de la pénurie des vivres qui était si grande, qu'il pouvait à peine subvenir au nécessaire de ses religieux. L'archevêque lui accorda cette grâce et alla visiter l'abbaye de la Garde-Dieu, à laquelle il fit la remise de ses droits de procuration. Il en partit le lendemain, après s'être recommandé aux prières des religieux, pour se rendre au prieuré de Caussade, dont l'archidiacre de Figeac était titulaire. L'évêque de Cahors en avait interdit l'église, mais Gausbert de Plas ou Desplas (Planas), chanoine de la cathédrale, qui avait été chargé d'accompagner l'archevêque dans sa visite du diocèse, leva l'interdit pour le temps que ce prélat demeurerait à Caussade. Simon de Beaulieu y entendit le lendemain la messe, y donna la confirmation et les ordres et alla ensuite à la maison des Templiers de la Capelle-Lievron. Ces chevaliers le reçurent avec tous les honneurs dûs à sa dignité. L'archevêque dut être satisfait du bon ordre de cette communauté, puisqu'il lui fit grâce de ses droits.
Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 2, Cahors M. DCCC. LXXXIV.

Lacapelle-Livron


Le diocèse de Cahors est visité de nouveau par l'archevêque de Bourges.
L'archevêque de Bourges entreprit, cette année, une autre visite métropolitaine (1). Il était à Cahors le lundi après le dimanche des Rameaux, car la prieure de la Daurade lui remit, ce jour-là, des lettres par lesquelles elle déclarait qu'elle avait été exemptée pour cette fois seulement du droit de procuration. Simon de Beaulieu visita les mêmes églises que précédemment, en 1285, y célébra les saints mystères et y accorda des indulgences. Il donna même dans plusieurs, comme à Cahors et à Rocamadour, l'ordination par permission de l'évêque de Cahors. Il se rendit à l'abbaye de la Garde-Dieu et ensuite à celle de Moissac. Bertrand de Montaigut lui écrivit de Toulouse que, tenant le Parlement, il ne pouvait se trouver dans son monastère et qu'il le priait de l'excuser. L'archevêque alla le jeudi saint de Moissac à Montauban. L'abbé le reçut la mître en tête et le bâton pastoral à la main. Le vendredi saint, après avoir célébré les offices et prêché dans l'église paroissiale de cette ville, il alla à Cayrac, d'où il écrivit au prieur de Caussade qu'il viendrait le lendemain visiter son église. A son arrivée, il n'y trouva personne. Après avoir attendu, en vain, que les paroissiens s'assemblassent, il se retira, sans avoir pu remplir les fonctions de visiteur, et alla à Saint-Antonin où le prieur de Caussade lui envoya la procuration. A son retour de la visite des diocèses de Rodez et d'Albi, il passa chez les Templiers de La Capelle-Lieuron et séjourna, dans la maison de ces chevaliers, le dimanche « Jubilate omnis terra », qui est le troisième dimanche après Pâques.
1. Baluze, Miscell.., tome IV, livre IV. — L'évêque de Cahors, ayant reçu sa lettre d'avis, répondit au métropolitain qu'il ne trouvât pas mauvais s'il ne venait pas le joindre à son entrée dans son diocèse, parce qu'une infirmité l'empêchait d'aller à cheval. Cette lettre est datée du dimanche « Loetare. » C'était le quatrième dimanche du Carême; on le nommait ainsi à cause de « l'introït Loetare » que l'on chantait ce jour-là à la messe. On donnait alors à chaque dimanche le nom du premier mot de l'introït de la messe. Cet usage ne s'est conservé que pour le dimanche après Pâques que l'on appelle encore Quasimodo.
Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 2, Cahors M. DCCC. LXXXIV.


Lachau   (26)

Maison du Temple de Lachau


Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Nyons et Baronnies, Commune: Lachau - 26


Maison du Temple de Lachau
Maison du Temple de Lachau


Lachau, Tour des Templiers (XIIe Siècle) ou Mont du Riable. La maison du Temple de Lachau, que nous étudions ici parce qu'une partie de ses possessions se trouvait dans les limites historiques de la Provence, est mentionnée en premier lieu dans un acte des 6-10 avril 1252 par lequel le maître de la milice en Provence remit au prieur de Sainte-Marie de Aregrandis, des biens sis à La Baume, au Poët et à Orpierre (diocèse de Gap), en échange de plusieurs églises que ledit prieur possédait à Vidauban (diocèse de Fréjus).

On peut cependant admettre que les Templiers s'étaient établis à Lachau dès le XIIe siècle. En effet, une puissante famille de la région - les Mirabel - comprenait alors trois branches: les Mévouillon, les Montauban, les Lachau, et l'on sait que les membres des branches de Mévouillon et de Montauban furent parmi les bienfaiteurs de Richerenches. Pour les Lachau il n'y a pas une telle certitude évidemment, puisque les traces de leurs donations à l'Ordre ne pourraient se retrouver que dans le recueil des chartes de la commanderie locale, qui n'a pas survécu. Mais on sent bien, en parcourant les actes de l'époque, qu'ils n'ont pas pu ne pas s'associer au mouvement de générosité qui se manifestait alors en faveur de l'Ordre. D'autant plus que les membres de la famille de Lachau étaient des familiers du Temple au XIIe siècle: trois d'entre eux figurent parmi les témoins des actes passés à Richerenches (Jean de Lachau et Raimbaud de Lachau en 1163, Hugues de Lachau en 1168). Un autre devint membre de l'Ordre.

Domaine du Temple de Labaud
Parmi les membres de la commanderie des Hospitaliers de Puimoisson, se trouvait le château de Ladaud, terre située entre les Sauzeries et les Dourbes, ayant appartenu autrefois aux Templiers.
Ce hameau, visité en 1242 par Aymar, archevêque d'Embrun, réuni au bailliage de Castellane par mandement du sénéchal, en 1352, passa à l'Ordre de Malte et releva de notre commandeur, qui y possédait la moyenne et basse juridiction (la haute appartenant au roi), des terres, deux prairies et la « Compascuité » ou pacage avec la terre de Clumanc (Alpes-de-Haute-Provence).
Comme il n'y avait en ce hameau ni forteresse, ni prison, quoiqu'il fût assez peuplé, le commandeur François de Blacas obtint du Parlement de Provence un arrêt l'autorisant à faire incarcérer à Puimoisson, ubi sunt tuti carceres, et à y faire juger les délinquants qui seraient pris au territoire de Labaud (2).
Compascuité — (Histoire du droit) Droit de pacage qui appartient en commun à plusieurs communautés d'habitants, dans les pays de droit écrit.
2. Archives des Bouches-du-Rhône, H, 861.
— Acte donné le 17 septembre 1506, à Brignoles, le Parlement y siégeant à cause de la peste.

Sources: Annales des Basses-Alpes : bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, page 316. Tome VII. Digne 1895-1896. — BNF

Maison du Temple de Lachaud
Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, échelonnées le long des routes, n'avaient pas d'autre destination, à l'origine.
Lachau, qui se trouvait sur une ancienne voie, comme Sainte-Colombe, Séderon, Saint-Pierre-d'Avès etc., attira l'attention de l'ordre religieux et militaire des Templiers, fondé en 1118, et Raybaud leur donna des terres pour y créer un établissement.
Les archives des Bouches-du-Rhône conservent un fragment d'inventaire dressé en 1308, trois ans avant la suppression de l'ordre, qui donne pleinement raison à l'historien Papon.
« Le mobilier des Templiers n'annonce point, dit-il, qu'ils eussent en Provence ces grandes richesses qu'on leur enviait ailleurs. Tout annonce au contraire un état de médiocrité plus voisin de la misère que de l'opulence. A la sacristie d'Aix, on ne trouva qu'un calice d'argent, une patène, deux corporaux, trois nappes, 2 aubes, 2 amicts.
Dans la maison, il n'y avait ni argenterie, ni livres ; tous les meubles étaient de bois, sans aucun ornement. (3) »
3. Histoire de Provence, III, 110.
De même à Lachau, l'inventaire de 1308 se borne à mentionner un fourreau d'oreiller, 3 essuie-mains, une paire de manchettes en brunette, un chapeau de feutre, 2 gantelets de fer, 2 bottes en cuir, divers parchemins, un livre contenant la Légende dorée et un cartulaire relié, transporté à Sisteron.
L'énumération des autres biens se réduit à des terres, maisons et moulins, à des censes et à des redevances pour droit de sauvegarde. Ainsi Pons Cordoneri doit 7 deniers pour pré et chenevière, Batailleur 10 sols pour immeubles à Villefranche, Hugues Sparron 3 oboles, aux foires de Mévouillon, pour son pré des Bordels, Pons Areille, la 5e partie ou le quint de ses récoltes et une petite cornue de raisins pour sauvegarde, Guillaume Ylabès et Isnard Bermond, au nom de Guillaume Bertrand, exilé, les mêmes droits.
Si l'on en juge par les 33 charges de vin pur et les 23 de piquette trouvées alors, le vin devait être la principale recette de la maison de Lachau, (1) maison sans importance et sans histoire.
1. Archives départementales des Bouches du-Rhône. B. 155.
Sources : Lacroix, André. L'arrondissement de Nyons : histoire, topographie, statistique. D'Arpajon à Mirabel, tome I, page 354 à 355. Valence 1888. - BNF

Maison du Temple de Lachau


Maison du Temple de Lachau
Image Google, Mont du Riable, Lachau 26 - Sources: Powered by panoramio


Les Templiers eurent aussi a Lachau un monastère qui fut détruit en 1318, lors de la suppression de l'ordre. Il reste quelques parties des bàtimens qui servent maintenant aux usages agricoles.
Sources: Statistique du département de la Drome - Par Nicolas Delacroix - Paris 1835

Les Omergues
Département: Alpes-de-Haute-Provence, Arrondissement: Forcalquier, Canton: Sisteron - 04


Domaine du Temple Les Omergues
Domaine du Temple Les Omergues


En tout cas, la maison de Lachau était pourvue d'un commandeur en 1252 et celui-ci paraissait même avoir un droit de regard sur les possessions que l'Ordre avait dans la région de Gap, sans doute comme chef d'une préceptorale. C'est probablement à ce titre qu'il assista à l'acte précité.
Les seuls biens du Temple que nous puissions rattacher directement à la maison de Lachau se trouvaient à:
Les Omergues. Et à :

Séderon
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Nyons et Baronnies - 26


Domaine du Temple de Séderon
Domaine du Temple de Séderon


Séderon tout au moins dans le cadre de cette étude.
Nous signalerons ailleurs celles qui se trouvaient hors de la Provence. Il est vraisemblable qu'à partir de 1252 ladite maison s'enrichit de certains biens qui dépendaient jusque-là du commandeur de La Baume, près de Sisteron.
Sources: Joseph-Antoine Durbec - Les Templiers et Hospitaliers en Provence et dans les Alpes-Maritimes - Editions, Le Mercure Dauphinois - Grenoble - 2001

Præceptores de Lachau arrêté en 1307
Fr. Guillel Augeri Preceptor de la Chau.
Sources: L'Histoire Chronologique de Provence, tome II depuis l'établissement de son comté jusqu'aujourd'hui le XVIIe siècle. Par le sieur Honoré Bouche

Præceptores de Lachau
Pons Neil (Poncius Niellus) - 1252.
Guillaume d'Auger (Guillelmus Augerl) - 1308

Dépendances de Lachau
Les dépendances de ces maisons se trouvent à Sederon ; à Sainte-Colombe ; à le bourg (Castrum) de La Brillanne.
Sainte-Colombe
Département: Hautes-Alpes, Arrondissement: Gap, Canton: Serres, Commune: Orpierre - 04


Domaine du Temple de Sainte-Colombe
Domaine du Temple de Sainte-Colombe


La Brillanne
Département: Alpes-de-Haute-Provence, Arrondissement et Cantons: Forcalquier - 04


Domaine du Temple La Brillanne
Domaine du Temple La Brillanne


Fonds: — Archives des Bouches-du-Rhône, B.151, 155, 156, 296, 433
— Voir Schottmuller, II, pages 424, 426 et 429.
— Prutz, pages 336, 342.

Sources: E.-G. Léonard. — Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. — Paris, E. Champion, 1930. ln-8, xv-259 pages.


Laffite-Toupiere   (31)

Seigneurie du Temple de Laffite-Toupière


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Saint-Gaudens, Canton: Saint-Martory - 31


Seigneurie du Temple de Laffite-Toupière
Seigneurie du Temple de Laffite-Toupière


Les archives ne nous disent rien de l'origine de cette dépendance de la commanderie de Montsaunès; la série des actes qui les composent ne s'ouvre qu'à la fin du XIVe siècle. En l'année 1397, nous trouvons Raymond de Lescure, Grand-Prieur de Toulouse, Commandeur de Montsaunès, et, en cette dernière qualité, seigneur haut justicier de la ville de Lafitte, occupé à conclure un accord avec les consuls et les habitants de cette petite localité, à l'effet d'y élever un fort bâti en pierre, à chaux et à sable, sous la direction de « Maître Bernard de Bobe, habile en ces travaux. »

Le chevalier leur concédait l'emplacement, leur fournissait les matériaux, et les habitants devaient supporter les frais de cette construction et garder dans la suite les murailles et les portes; ils prirent néanmoins le soin de stipuler dans cet accord que, « si pressés par la nécessité ils ne pouvaient « garder le fort, le seigneur aurait à les recueillir dans la tour, comme par le passé. » Les conventions furent jurées par le Prieur sur la croix de son manteau et par les consuls sur les saints Evangiles, dans la ville de Laffite, le douzième jour du mois de février 1397.

La seigneurie de Lafitte fut disputée aux commandeurs de Montsaunès par les abbés de Bonnefont, mais le Parlement de Toulouse s'opposa à cette usurpation et consacra les droits des Hospitaliers sur cette ville et son territoire (1575).
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Lageville   (77)

Domaine du Temple de Lagerville


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Nemours, Commune: Chaintreaux - 77


Domaine du Temple de Lagerville
Domaine du Temple de Lagerville


On écrivait autrefois La Gerville. Cette terre était à une lieue de celle des Charbonnières. Elle avait été donnée aux Templiers à la fin du XIIIe siècle. Le donateur était Mathieu le Chambellan, « dictus Cambellanus », seigneur de Villebéon, « de villa Bayonis », chevalier, qui, dans ses lettres de l'année 1288, du vendredi après la saint Michel, déclare que, pour la très-grande affection qu'il a toujours portée aux frères de la chevalerie du Temple, il leur a donné tout ce qu'il possédait à Lagerville, « in villa et territorio de Lagervilla », au diocèse de Sens, tant en terres, vignes, cens, terrages, hostises, corvées, qu'en toute justice, avec en outre sa maison et le jardin en dépendant. Cette donation est faite à la charge de faire célébrer, après la mort du seigneur de Villebéon, son anniversaire, chaque année, dans une des églises du Temple.

Nous trouvons que le même seigneur leur céda, la dite année, pour 300 livres tournois, la seurcres et la tonture, c'est-à-dire la coupe des 420 arpents de bois qu'il possédait en la paroisse de Lagierville, et dont il y avait vingt arpents pour voies et places vuides.

Métairie du Temple de Bransles


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Château-Landon.


Métairie du Temple de Bransles
Métairie du Temple de Bransles


La maison de Lagerville était située près de l'église, sur le vieux chemin qui conduisait à Bransles. Elle n'existait plus au commencement du XVIe siècle. Les terres avec les droits seigneuriaux et une métairie à Bransles (2), nommée la métairie de Genouilly.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Lagny-le-Sec   (60)

Maison du Temple de Lagny le Sec


Département: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Nanteuil-le-Haudouin - 60


Maison du Temple de Lagny le Sec
Maison du Temple de Lagny le Sec


Un siècle et demi plus tard la terre de Lagny devint la propriété des Chevaliers du Temple, et le commandeur de l'ordre, André de Coleurs, en 1210, reconnait par acte solennel les différentes redevances de la commanderie de Lagny au prieuré de Saint-Christophe. Il n'est pas sans intérêt de les énumérer ici, et nous aurons plusieurs fois à nous en occuper dans la suite de cette étude.

La commanderie s'engageait à payer tous les ans, pendant l'octave de la, Purification:
— 50 muids de bon grain, mesure de Dammartin, moitié blé, moitié avoine, pour la terre de Lagny;
— 8 muids, moitié blé moitié avoine, mesure de Gandelus, pour la terre de Reuil (Radolium) ou Villers près Gaudelus;
— 20 muids, mesure de Troan, pour la terre de Troan;
— 5 muids, mesure de Troyes, pour la chapelle Galon, moitié seigle, moitié avoine;
— 7 muids, pour Homeriacum, moitié blé, moitié orge et avoine, mesure de Dun (Dugnum).
Cette même charte fut vidimée et approuvée par frère Ponce d'Ambon, commandeur des Templiers, et par Hobert, évêque de Nevers, en 1243. GUIBERT.

Ici, nous retrouvons encore le prieur aux prises avec les chevaliers de Saint-Jean, à propos des revenus des commanderies de Lagny-le-Sec et de Senlis. Mais, cette fois, la lutte fut plus sérieuse, et les chevaliers allèrent jusqu'à renier leur dette, et prétendre que jamais elle n'avait été légitime. En 1539, Antoine avait obtenu du lieutenant-général du bailli une sentence condamnant le commandeur Jacques d'Apremont à lui payer les 50 muids de grain de revenu ordinaire, plus 34 ou 40 autres pour les arrérages échus. Après maintes sentences rendues dans cette cause par les lieutenants du bailli, et acceptées des deux parties, le Grand-Maître et l'Ordre tout entier prirent fait et cause pour le commandeur, et se portèrent opposants à leur exécution.

Le dernier accommodement signé par Balthazar n'était pas valable, disaient-ils, car n'avait pas été ratifié par l'Ordre; ensuite, Lagny-le-Sec et le Plessis ne pouvaient guère donner au plus haut que 8 ou 10 muids de grain de dime; il vaudrait donc bien mieux pour la commanderie en faire l'abandon que de payer à Saint-Christophe 50 muids, ce qui serait la ruine de cette maison. Ensuite, reprenant les choses à l'origine, ils prétendaient que jamais le prieuré n'avait eu de droit légitime sur ces dîmes, depuis que la terre de Lagny était passée des chevaliers du Temple à ceux de Saint-Jean. En effet, quand le prieuré de la Charité-sur-Loire, alors chargé de dettes et rongé par l'usure, vendit pour une grosse somme d'argent les dîmes de Lagny aux Templiers, n'était nullement question de redevances en grain; mais, par suite des embarras pécuniaires de l'Ordre, l'année suivante, André de Coleurs, commandeur de Lagny, consentit, de sa propre autorité, et sans ratification du Grand-Maître ni de son conseil, à payer cette redevance de 50 muids de grain. Il avait d'ailleurs obtenu en échange quelques autres dîmes, comme celles de Villiers, près Gandelus, dont pourtant les moines de Saint-Christophe ne se dessaisirent jamais; de fait, rien n'avait été payé jusqu'en 1458, sous Jean Le Roy; par conséquent, le contrat était nul de plein droit. Et si les commandeurs Jean Le Roy, Geoffroy Le Cousturier, Estienne Bernard et Balthazar d'Apremont avaient consenti à des accommodements, à diverses époques, jamais l'approbation de l'Ordre n'était venu donner force à ces arrangements conclus entre particuliers.

Le roi, par lettres royaux du 11 août 1543, accorda aux chevaliers licence de délaisser entièrement les dimes au prieuré de Saint-Christophe, et renvoya le tout au Parlement.

André Tiracqueau et Adrien du Drac, conseillers au Parlement, furent chargés d'examiner l'affaire, et les faits ne conclurent pas en faveur des chevaliers. Le 20 novembre suivant, en effet, le Parlement, sur le rapport des conseillers, confirma la sentence du bailliage de Senlis, du 11 mars 1541, qui autorisait Antoine Patent à percevoir muids de grain sur la commanderie de Lagny, comme partie des 50 muids en question. Nouvel appel de Jacques d'Apremont; mais il fut mis à néant comme les autres, l'arrêt du Parlement maintenu, et le prieuré triompha une fois encore des chevaliers de Saint-Jean.
Histoire du prieuré Saint-Christophe, par l'abbé Vattier. Comité archéologique de Senlis. Année 1868. Senlis M. DCC. LX. IX.

Olim 180


Senlis, 1175. - Arrêt de la cour du roi. Louis-le-Jeune fait connaitre que Guillaume de Mello et ses parçonniers,« partiarii » (coseigneurs, copropriétaires) de la terre de Dammartin, prétendaient avoir droit de gîte (gistem) à Lagny-le-Sec (Laniacum Siccum); mais que, en présence du Roi et de ses Barons, les parties assignées ayant été entendues devant la cour royale siégeant à Senlis, Guillaume de Mello fut débouté de ses prétentions.

« Lagny-le-Sec, heureusement pour ses habitants, appartenait alors à la puissante abbaye de Saint-Denis. »
« Le sceau orbiculaire qui accompagne cette charte est en cire verte, et représente le roi assis sur son trône: LVDOVICVS DI (pour DEI) GRATIA FRANCORUM REX. »
Sources: Les Olim ou registres des arrêts rendus par la cour du roi sous les règnes de Saint-Louis, Philippe le Hardi, Philippe Le Bel, Louis le Hutin, et Philippe le Long, Volume 1, années 1254 à 1273. Par Arthur Auguste Beugnot. Paris Imprimerie Royale M. DCCC. XXXIX

Lagny-le-Sec et le Procès des Templiers


La maison du Temple de Lagny-le-Sec au diocèse de Meaux, fut certainement l'une des plus importantes des environs de Paris, et le centre d'une petite baillie du Temple, comprise dans celle plus considérable de Brie.

Le précepteur de Lagny-le-Sec vers 1277 était frère Herbert d'Ivry, ainsi nommé, sans doute, à cause de la maison du Temple de ce nom, et que nous avons cité parmi les Templiers assistant à une réception à Choisy-le-Temple (77).

Vers la même époque, une réception fut faite, en la maison qui nous occupe, par le frère Nicolas le Flameng, qui fut lieutenant du trésorier du Temple de Paris et précepteur de cette maison de Lagny.
Sans doute Nicolas était-il déjà précepteur à la date que nous indiquons; il l'était en tous les cas vers 1285, alors qu'il alla faire une réception au Temple de Laigneville (60) sur l'ordre de Jean Ier de Tour.

Procès des Templiers, tome II, page 332


receptus per fratrem Johannem de Turno thesaurarium quondam dicti Templi, requisitus per suum juramentum ad sancta Dei Evangelia corporaliter ab eo tacta prestitum, quod deponeret meram et puram veritatem sine aliqua falsitate in causa fidei de se et de aliis, que dictus inquisitor duxerit requirenda, et primo
requisitus de loco in quo fuit receptus, dixit per juramentum suum quod apud Latigniacum Siccum, et sunt sex anni elapsi postquam fuit receptus, et stetit in dicto ordine.

Procès des Templiers, tome II, page 338


Item anno, indicione, pontificatu, anno et die quibus supra, frater Petrus de Villari Ade, etatis quadraginta quinque annorumvel circa, preceptor domus de Oratorio super Autonem, eodem modo constitutus, juratus et interrogatus, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Laignevilla in Belvacinio, per fratrem Nicolaum preceptorem de Latigniaco Sicco de mandato defuncti fratris Johannis de Turno, bene sunt viginti duo anni elapsi vel circa, presentibus
fratre Johanni de Laignevilla presbitero, et aliis dicti ordinis qui sunt mortui.

C'est encore sur l'ordre du trésorier de Paris que Jean de Saint-Leu (95), le dernier précepteur du Temple de Soisy près Taverny (95), avait été reçu vers l'an 1287 à Lagny-le-Sec.

Procès des Templiers, tome II, page 287


Item anno, indicione, mense, die, pontificatu et anno predictis, in predicti inquisitoris, nostrum notariorum et testium infrascriptorum presencia personaliter constitutus frater Johannes de Sancto Lupo magister domus de Soisiaco juxta Taverniacum, quinquaginta annorum vel circa, ut dicebat, eodem modo juratus dicere de se et aliis in causa fidei puram et integram veritatem, et interrogatus de tempore et modo recepcionis sue in ordine Templariorum, dixit per juramentum suum quod viginti anni sunt elapsi quod receptus fuit apud Latigniacum Siccum, per quemdam fratrem dicti ordinis qui vocabatur frater Nicolaus Flamingus, et fuit receptus de mandato fratris Johannis de Turno tunc thesaurarii Parisius, presentibus tunc fratribus Radulpho de Hardeviller, et fratre Deodato, et quibusdam aliis fratribus dicti ordinis, de quorum nominibus non recordatur, et fuit cum eo receptus frater Johannes de Bafemont.

Nicolas « frater Nicolas Flamengi tunc preceptor de Latigniaco sicco » n'était donc pas seulement précepteur d'une maison du Temple, il était aussi lieutenant du trésorier de Paris, et il n'est même souvent désigné que par cette seconde fonction.

Procès des Templiers, tome I, page 422


Interrogatus ubi, per quem, qualiter et quando receptus fuerat, respondit se in magna capella Parisiensis domus Templi fuisse receptum, in vigilia Pasche, erunt viginti anni et ultra, ut sibi videtur, per fratrem Johannem de Turno, quondam thesaurarium tunc Templi Parisiensis, presentibus fratribus P. de Torta Villa levatore redituum et censuum dicte domus Templi, Nicolao Flamengi tunc preceptore de Latigniaco Sico et aliis de quorum nominibus non recordatur, per hunc modum.

Ainsi un Templier nous apprend qu'il fut reçu en la chapelle du Temple de Lagny-le-Sec, au diocèse de Meaux, vers 1291, le mercredi des Cendres, par frère Nicolas le Flameng, lieutenant du trésorier, et en présence de frère Regnaud, prêtre chapelain de la maison.

Procès des Templiers, tome I, page 431


Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit ad eos, et primo ad primos un, se nescire si in ordine servabantur contenta in dictis im articulis, quia non interfuerat recepcionibus aliorum, nisi recepcioni fratris Johannis de Buffoymont, quondam Parisiensis diocesis, qui fuit receptus, cum ipso teste, in capella domus Templi de Latigniaco Sicco Meldensis diocesis, in carniprivio instanti erunt XX anni vel circa, per fratrem Nicolaum Flamengi locumtenentem thesaurarii Parisiensis, presentibus fratribus Reginaido capellano ordinis in dicta domo, Deodato Raduifo de Ardivilier, et Nicolao de Puteolis servientibus, deffunctis, [...]

Ce prêtre habitait Lagny depuis l'année 1284 au moins, ayant assisté vers cette époque, et déjà comme chapelain de Lagny, à la réception faite à Fourches (77), de Guillaume d'Herblay, plus tard précepteur de Choisy.

Procès des Templiers, tome I, page 499


Deum et illa illicita que Ipse fecit in recepcione sua et credit quod propter confessiones aliorum et propter illa que audivit dici a fratribus ordinis, quod communiter reciperentur alii sicut ipse fuit receptus per fratrem Johannem de Turno quondam thesaurarium Parisiensem, in quadam die Veneris Intra tempus messium et vindemiarum erunt XXVII anni vel circa, in capella domus Templi de Furchis Senonensis diocesis, presentibus fratribus Raynaldo de Latigniaco Sicco presbytero, Petro de Cormeiiis, Guillelmo Lotoringi preceptore de Bello Visu, et Roberto Picardi preceptore dicte domus de Furchis servientibus, deffunctis,[...]

Nicolas et Regnaud se trouvent encore à Lagny en 1300 ou environ, une réception ayant été faite alors, en la chapelle de la maison, par le précepteur N. le Flameng, assisté de frère Regnaud, prêtre, et d'Arnoul, frère sergent clavaire.

Procès des Templiers, tome I, page 331


Et primo ad un primes ut sequitur videlicet se nescire an vera sint contenta in ipsis articulis Verumptamen quando ipse fuit receptus in ordine, in capella domus Templi, de Latigniaco Sico Meldensis diocesis, per fratrem Nicolaum Flamingi, preceptorem tunc dicti loci, in festo beate Marie de Augusto proximo lapso fuerunt circiter decem anni, presentibus fratribus Raynaudo presbitero, Arnulpho clavigero et Jobanne de Garrulis servientibus dicti loci, fui servatus iste modus.

En 1301, autre réception, mais par le trésorier de Paris; une autre, faite en 1303, a pour témoin frère Daniel de Paris, prêtre.

Procès des Templiers, tome I, page 628


Item, dixit se per eumdem modum recepisse fratrem Guidonem de Latigniaco Sicco, in capella domus Templi de Latigniaco Sicco, circa mediam Quadragessimam instantem erunt circiter octo anni, presentibus fratribus Daniele de Parisius presbytero, P. de Sarcellis, teste supra examinato, Humberto de Cayneio, qui affugit quando alu capiebantur, vivis, ut credit, et Guillelmo Grant quondam; et quia dictus frater Guido amare Sevit quando precepit ei quod abnegaret Jhesum, dixit ei quod hoc oportebat eum facere, et quod non haberet pro maloquia hoc erat de punctis ordinis, et ipse idem fecerat; et si volebat, poterat de hoc confiteri et purgare conscienciam suam.

Procès des Templiers, tome II, page 332


receptus per fratrem Johannem de Turno thesaurarium quondam dicti Templi, requisitus per suum juramentum ad sancta Dei Evangelia corporaliter ab eo tacta prestitum, quod deponeret meram et puram veritatem sine aliqua falsitate in causa fidei de se et de aliis, que dictus inquisitor duxerit requirenda, et primo
requisitus de loco in quo fuit receptus, dixit per juramentum suum quod apud Latigniacum Siccum, et sunt sex anni elapsi postquam fuit receptus, et stetit in dicto ordine.

En 1304, si ce n'est un peu avant, le précepteur n'est plus Nicolas le Flameng; c'est frère Raoul de Taverny que nous trouvons à une admission faite à Lagny-le-Sec par le précepteur de France, frère Gérard de Villiers, chevalier.

Le clavaire lui aussi est nouveau, et c'est le frère sergent Pierre de Sarcelles.

Procès des Templiers, tome I, pages 575, 577


Vidit eciam recipi fratrem Guilleimum de Gonessa Parisiensis diocesis, servientem, qui fuit missus tunc ultra mare, per fratrem Gerardum de Villaribus militem, tunc preceptorem Francie, circa instans festum nativitatis beati Joannis Baptiste erunt septem anni vel circa, in capella domus Templi de Latinhiaco Sicco Meldensis diocesis, presentibus fratribus Daniele de Parisius presbytero, Radulpho de Taverni tunc preceptore dicte domus, et Humberto de Gayneio Belvacensis diocesis, quos credit vivere, in quorum recepcionibus, vel post, nichil vidit nec scivit fieri illicitum.

A son tour, Raoul de Taverny dut procéder à une réception, en sa maison, dans les premiers mois de l'année 1306, en présence de frère Guillaume « d'Ormont », prêtre.

Procès des Templiers, tome II, page 114


Dixit nempe se fuisse, receptum, in hac media quadragessima fuerunt quinque anni in capella domus Templi de Latinihaco Sicco Meldensis diocesis, per fratrem
Radulphum de Taverniaco preceptorein dicte domus, testem supra examinatum, presentibus, fratribus Guillelmo d'Ormont presbytere, Guillelmo de Crene, Guillelmo, de Sancto Dionisio, et Humberto Valhant qui affugit tenapore capcionis, de quorum vita vel morte non habet certitudinem[...]

Il est à noter cependant que, d'après une autre déposition, celle de l'économe « dispensator » du Temple d'Esquennoy (60), lequel fut reçu par Raoul de Gisy, à Lagny même, le précepteur de la maison aurait été alors un certain frère Hubert.

Procès des Templiers, tome II, page 415


Item frater Petrus de Laigneville dispensator domus des Quenoi, etatis XX annorum vel circa, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Latigniaco Sicco, in Quadragesima erunt duo anni, per fratrem R. de Gisi, presentibus fratre Huberto preceptore dicte domus, et fratre Nicolao de Salleville, et pluribus aliis de quorum nominibus non recolit.

Il y eut enfin des réceptions faites à Lagny-le-Sec, l'année même de la chute du Temple, tel ce prêtre qui fut reçu la semaine d'après les Cendres (1307), par frère Raoul de Gisy, receveur de Champagne pour le roi, assisté des frères Pierre de « Sivre », chevalier, et Pierre, chapelain

Procès des Templiers, tome II, page 323


Item frater Bernardus de Parisius presbyter dicti ordinis, etatis quinquaginta annorum, juratus eodem modo et requisitus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus apud Latigniacum Siccum, per fratrem Radulphum de Gisi dicti ordinis, receptorein Campanie, in septimana post Cineres erit annus, presentibus fratre Petro de Sivre milite dicti ordinis, et quodam
capellano vocato fratre Petro.

Une autre réception, faite vers le même temps par Raoul, aurait eu lieu en présence du frère sergent Gui « Lescolhe », précepteur du Temple de la Sablonnière (02).

Procès des Templiers, tome II, page 29


Quia non viderat aliquem alium recipi in ordine, nec interfuerat capitulis
eorum, nec steterat in ordine, nisi quasi per dimidium annum ante capcionem eorum nam fuerat receptus per fratrem Radulphum de Gisi, testem supra examinatum, de cujus parentela exstitit, in presenti Quadragessima sunt IIII anni, in capella domus Templi de Latinihaco Sicco Meldensis diocesis presentibus fratribus Guidone
Lescolhe preceptore de Sabloneriis, Stephano de Sanci, Johanne Monachi, et dicte Tossariz servientibus, de quorum vita vel morte non habet certitudinem,[...]

Parmi ceux qui furent arrêtés en la maison de Lagny-le-Sec, on trouve un jeune chevalier du Temple qui, en octobre 1307, n'avait pas plus de seize ou dix-sept ans. Il avait été reçu à Paris, le mercredi des Cendres précédent, puis envoyé à Lagny.

Procès des Templiers, tome II, page 309


Item frater Petrus de Sivre filius domini Acherii de Sivre militis, etatis sexdecim vel XVII annorum, miles dicti ordinis, morans apud Latigniacum Siccum, juratus de seetaliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod receptus fuit Parisius, in die Cinerum erit annus, per fratrem Hugonem de Paraudo visitatorem Francie, in
camera ipsius.

L'un de ceux qui habitaient aussi la maison, avait été reçu vers 1293, à Chevru.

Procès des Templiers, tome II, page 314


Item interrogatus de tempore et modo recepcionis sue, dixit per juramentum suum
quod bene suntquatuor decem anni vel circa quod fuit receptus apud Chevrutum im Bria juxta Coulommiers Senonensis diocesis, per fratrem Hugonem de Pruvino preceptorem de Bria, de mandato fratris Hugonis de Paraudo preceptorem tunc Francie, presente fratre Philippo de Haya et quodam alio fratre vocato Remigio, qui nunc moptur, ut credit, in domo Montis Suessionensis.

Un autre, Pariset de Bure, reçu en 1294, au Temple de Bonlieu (10), était frère berger à Lagny-le-Sec.

Procès des Templiers, tome II, page 320


Item dicta die, scilicet Veneris ante festum Symonis et Jude, frater Parisetus de Bures Lingonensis diocesis, frater bergerius apud Latigniacum Siccum, etatis quadraginta quinque annorum vel circa, juratus eodem modo, et requisitus de tempore et modo suae recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo Boni Loci Trecensis diocesis, per fratrem Ymbertum militem dicti ordinis, tresdecim anni sunt elapsi.

Un autre encore, frère Michel de Miannay, reçu au Temple du Mont-de-Soissons (02), était, lors de son arrestation, clavaire à Lagny.

Procès des Templiers, tome II, page 326


frater Michael de Sancto Mannyo Ambianensis diocesis, claviger in domo de Latigniaco Sicco, quinquagenarius vel circa, juratus ad sancta Dei Evangelia eidem preposita, et ab eo corporaliter tacta, dicere in causa fidei de se et de aliis personis sui ordinis plenam et integram veritatem, et interrogatus de tempore et modo recepcionis sue, dixit per juramentum suum quod bene sunt XXIII anni vel circa elapsi, quod ipse fuit receptus in domo de Monte Suessionis, per fratrem Henricum de Villa Petrosa militem, magistrum ballivie Suessionensis, et fuerunt presentes in dicta recepcione frater Arnulphus de Villa Saverii, frater Henri eus bergerius illius ordinis, et plures alii de quorum nominibus non recolit.

On trouve encore dans le Procès, à propos de cette maison du Temple de Lagny-le-Sec, deux ou trois passages qui demandent explication: ainsi, le nom d'une autre maison du Temple, celle de Beauvais-en-Gâtinais (77), est parfois réuni à celui de Lagny: « in domibus de Latigniaco Sicco et de Bello vissu in Gastinesio. »

Procès des Templiers, tome I, page 333


Item, ad XCVII-C respondit ellemosinas et hospitalitatem convenienter factas fuisse in domibus de Latigniaco Sicco et de Bello Vissu in Gastinesio, in quibus extitit commoratus alia contenta in ipsis articulis negans.

Raoul de Gisy traduit, en novembre 1309, devant les enquêteurs, est qualifié de « preceptor de Belvicinis et de Latigniaco Sico et receptore pecunie regie in Campagnia »

Procès des Templiers, tome I, page 35


Et primo, cum fratre Radulpho de Gisiaco preceptore de Belvicinis et de Latigniaco Sico, et receptore peccunie regie in Campagnia; qui interrogatus primo per dictos dominos commissarios de causa adventus sui, et si volebat ordinem defendere supradictum, respondit quod nichil volebat dicere pro dicto ordine, nec eum defendere, nec aliud dicere nisi ea que alias dixerat in confessione sua; sed venerat pro eo quod dominus episcopus Parisiensis dixit eis quod illi, qui vellent venire ad dominos commissarios, poterant venire, et pro eo quod volebat dictos dominos commissarios videre.

Or, nous supposons que les deux maisons en question étant les deux principales de la Brie, il pouvait être indiffèrent, pour désigner la baillie de Brie, de l'indiquer par les petites baillies du Temple, qui la composaient.

Ce même Raoul de Gisy est encore désigné, en deux autres passages du Procès, comme précepteur des baillies de Lagny-le-Sec et de Sommereux (60), en même temps que receveur de la Champagne: « preceptor balliarum de Latigniaco Sicco et de Somorens (sic).
Il y a là, sans doute, une erreur en ce qui concerna la seconde localité, qui était du diocèse d'Amiens.

Procès des Templiers, tome I, page 377


Eisdem die et loco, post examinacionem dicti fratris P. de Boscherres, fuerunt adducti ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum, pro testibus in isto negocio, fratres Guido Delphini miles Claramontensis, Addam de Valamanut olim preceptor de Hancuria, Humbertus de sancto Jorre preceptor ballive Garch., Gerardus de Causo miles Ruthenensis, preceptor ballive du Bastre, Petrus de Boneli miles Noviomensis, Hugo de Gamone miles Ruthenensis diocesium, Radulphus de Enesi quondam receptor Campanie, et preceptor balliarum de Latigniaco Sicco et de Somorens, et antequam jurarent, fuerunt protestati corani dictis dominis commissariis,[...]

Nous terminerons ces quelques notes sur la maison de Lagny-le-Sec, en disant qu'il en est fait mention à diverses reprises dans les comptes des années 1295 et 1296, publiés par M. Léopold Delisle:
Le 8 juin 1295 « de domino J. de Langneville, 54 livres 4 sous, super preceptorem Latigniaci Sici, in libro piloso;
Le 8 décembre 1295 « de domino J. de Leingnevilla, 100 livres super preceptorem Latigniaci Sicci »
Mémoire sur les opérations financières des Templiers, pages 172, 192, 204, 206.

Il est encore fait mention du Temple de Lagny-le-Sec dans un acte de l'an 1290. E. Boutaric, Actes du Parlement de Paris, nº 749.

précepteurs de Lagny-le-Sec


— Vers 1277, frère Herbert d'Ivry;
— Vers 1285-1300, frère Nicolas le Flameng, lieutenant du trésorier du Temple de Paris, au moins;
— Vers 1291; vers 1304-1306, frère Raoul de Taverny.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Notice sur le village de Lagny-le-Sec en 1660


Je précise que vue la date de ce document, le village et les personnes nommées ne sont plus de nos jours


Le plan ci-joint du village de Lagny-le-Sec (Latiniacum) composait la carte première d'un plan terrier de la Seigneurie de Lagny-le-Sec, dressé en 1660 pour les chevaliers du Temple qui possédaient cette seigneurie depuis 1209.

Dès l'an 1210 le commandeur de l'Ordre des Templiers, André de Colours, avait reconnu par acte solennel, les diverses redevances dues par la Maison du Temple de Lagny-le-Sec, au prieuré de Saint-Christophe.

La ferme de Lagny-le-Sec qui comprenait, avec de vastes bâtiments et une chapelle, des terres et prés d'une contenance de 217 hectares, a été démolie et vendue en détail en 1845 par M. Henri-Georges du Vergier, Marquis de La Roche-Jaquelin.

Ce dernier en avait hérité de son beau-père, M. Chartier, Baron de Coussay, qui l'avait acquise moyennant 845.000 francs au district de Crépy, le 17 floréal, an 3 (1794).

Les magnifiques boiseries que l'on a placées devant les tribunes de l'église actuelle de Lagny-le-Sec, viennent de la chapelle de la Commanderie.

Le plan de 1660 indique, outre la ferme de la Commanderie, une autre également détruite, et dénommée la Ferme du Bâtiment. Sur son emplacement se trouve la maison de campagne, bâtie en 1864 par M. Cartier-Bresson, et habitée aujourd'hui par M. Aronssohn.

La propriété agrandie et embellie par M. de Villers, neveu de feu M. le comte Alfred de Longpérier-Grimoard, est dénommée au plan de 1660 Les Fossez, Ferme et Maison bourgeoise.

Il y a aussi la ferme des Corbies qui existe encore et est occupée actuellement par M. Frédéric Bataille.

Au bout de la propriété des Fossez, est indiquée la ferme du Grand Melun, appartenant également à M. de Villers et occupée actuellement par M. Gustave Dupille. A côté, longeant cette dernière ferme, se trouvait celle du Petit Melun, démolie maintenant et réunie au potager de M. de Longpérier-Grimoard.

L'entrée actuelle de Lagny-le-Sec sur la route de Paris à Maubeuge, passe maintenant entre ces deux dernières propriétés.

L'ancien tracé qui s'appelait rue de Melun, existe encore dans son entier et est l'emplacement de l'ancienne voie de Paris à Reims. Cette voie, en quittant l'ancien hameau d'Orcheux sur la commune d'Eve, traversait le terroir de Lagny-le-Sec, et coupait la route Nationale nº 2 de Paris à Maubeuge à l'endroit précis où se trouve aujourd'hui le pont du Marchais (Marchais, Marçais, Marquet, Marquats, forme picarde de Mercasius, marais). Le chemin longeait ensuite le fossé actuel se trouvant le long de la pièce du Parterre, réunie par M. de Villers, à son parc en 1883. Ensuite la voie passait ainsi qu'il est dit plus haut, entre les deux murs parallèles existant encore entre la propriété des Fossez et la ferme du Grand Melun.

Cette dernière partie qui a une longueur de cent cinquante mètres et une largeur moyenne de neuf mètres, est réunie à la ferme de Melun à laquelle elle sert de jardin d'hiver, et elle finit à la place où se trouve la mare dite de Melun.

De cette mare la voie allait passer dans le milieu du parc de M de Longpérier-Grimoard, qui est dénommé au plan, pour la partie à gauche du chemin, du côté de la route de Maubeuge: Fief de Long périers, et la partie à droite qui est maintenant réunie au parc, est dénommée le Verger de Longpérier. Au-dessus est indiqué le Pré Réné Adam.

Ensuite le chemin passait à l'endroit où se trouve actuellement le saut de loup, au Nord du parc de M de Longpérier-Grimoard.

Indépendamment de la Ferme de Lagny-le-Sec, les chevaliers de la Commanderie de Saint-Jean de Senlis ont encore possédé sur la commune de Lagny-le-Sec, à l'extrémité Sud-Ouest, vers Rouvres, la Ferme de Chantemerle (ancienne possession des Templiers), appartenant maintenant à M. Boisseau, ainsi que le prouve la note suivante des Archives nationales:
Inventaire méthodique, 1871, page 570. Oise.
Commanderie de Lagny-le-Sec et Senlis.
(Ordres de Saint-Jean de Jérusalem et du Temple).
Titres de propriétés. S. 5172. 5175. 5266. Manuscrits 14. Manuscrits 875. 877.


— Aumont; Boran; Brasseuse; Chamicy, commune de Rully;
— Chantemerle commune de Lagny-le-Sec;
— Gouvieux, La Chapelle-en-Serval Lagny-le-Sec;
— Mont-l'Evêque;
— Morancy, commune de Baron;
— Ognes;
— Ognon;
— Plessis-Belleville;
— Pont-point, Précy, Rouvres, Rully;
— Senlis (rues du Beffroi, de la Boucherie, de la Coignée, de Paris, des Vignes, Clos de Beauvais, Clos Hérouart);
— Silly, Verneuil (Oise).
— Oissery, Saint-Pathus (Seine-et-Marne).
Terriers 1586 - 1667 S. 5856 - 5857.
Terriers de Saint-Jean de Senlis, 1667 - 1777 - S. 5858. 5860. 5862.
Terrier de Lagny-le-Sec 1741 - 1754 - S. 5859. 5861.
Arpentage et Terrier de Senlis. S. 5500.

Sources: Albert Melaye - Commanderie de Lagny-le-Sec, page XVI - Comptes-rendus et mémoires. Comité archéologique de Senlis (Senlis) 1862.
Sources: Bibliothèque Nationale Gallica


Olime 2683


Renonciation de Pierre « Acline » de Lagny-le-Sec (de Latiniaco-Sicco) à l'appef qu'il avait fait pour défaut de droit des Templiers, qui l'avaient arrêté sous l'accusation de meurtre. On lui fit grâce de l'amende, et il quitta la prison du Châtelet pour se remettre entre les mains des Templiers et être jugé par eux, à condition de n'être pas condamné à mort ou à la mutilation.
Olim, tome II, folio 84 rº
L'an 1290. Philippe Le Bel.
Sources: Les Olim ou registres des arrêts rendus par la cour du roi sous les règnes de Saint-Louis, Philippe le Hardi, Philippe Le Bel, Louis le Hutin, et Philippe le Long, Volume 1, années 1254 à 1273. Par Arthur Auguste Beugnot. Paris Imprimerie Royale M. DCCC. XXXIX

Olime 2713 D


Arrêt pour l'abbaye de Saint-Denis contre les Templiers de Lagny, reconnaissant à l'abbaye la saisine de la mainmorte d'une femme de corps nommée Marie « la Dragonne »
— Septembre 1290.
Expédition, Curtulaire blanc de Saint-Denis, tome I, page 819.
L'an 1290. Philippe Le Bel.
Sources: Les Olim ou registres des arrêts rendus par la cour du roi sous les règnes de Saint-Louis, Philippe le Hardi, Philippe Le Bel, Louis le Hutin, et Philippe le Long, Volume 1, années 1254 à 1273. Par Arthur Auguste Beugnot. Paris Imprimerie Royale M. DCCC. XXXIX


Lagny-sur-Marne   (77)

Maison du Temple de Lagny-sur-Marne


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Canton: Meaux - 77


Maison du Temple de Lagny-sur-Marne
Maison du Temple de Lagny-sur-Marne


La maison du Temple de Lagny était située devant la porte de l'église de Saint-Fursy. Elle paraît avoir été d'ancienne date un membre de la commanderie de Choisy. On ne trouve sur cette maison de titre plus ancien, qu'une transaction faite en 1265, entre les Templiers et les religieux du couvent de Lagny, par laquelle ceux-ci consentent que les frères du Temple possèdent et détiennent en main-morte les biens qui leur appartenaient dans la censive du couvent, et qui consistaient en douze maisons, deux granges, dix arpents et demi de pré, sept arpents et demi de terre labourable, et trois arpents et un quartier de vigne.

Les Hospitaliers, en possession du Temple de Lagny, passèrent des baux à cens et à rente perpétuelle des maisons et des terres dont nous venons de parler, sans même en excepter leur maison seigneuriale.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Lagny-sur-Marne


Les Templiers eurent une maison à Lagny: « de Lathiniaco supra Maternam »;
Frère Adam de Sarcelles en était même précepteur, lorsqu'il se trouva assister vers 1304, au mois de janvier, à une réception faite au Temple de Lagny.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome I, page 576


Ipse autem receptus fuerat in capella domus Templi de Clichi Parisiensis diocesis, per fratrem Hugonem de Penrando, in festo Conversionis sancti Pauli proximo preterito fuerunt VII anni, presentibus fratribus Johanne de Turno tunc thesaurario Templi Parisiensis, Adam de Cercellis tunc preceptore Templi de Lathiniaco super Maternam, avunculo ipsius testis, deffunctis, et Johanne de Menovile custode tunc dicte domus de Clichi, servientibus, et Johanne Bocelli presbytero, capellano dicti thesaurarii, et duobus aliis quorum nomina et cognomina ignorat, in hunc modum: nam instructus a dicto thesaurario, peciit junctis manibus et flexis genibus absque capucio sibi concedi amore Dei panem et aquam, societatem et pauperem vestitum ordinis; et dictus frater Hugo respondit ei quod bene deliberaret, quia juvenis erat, et oporteret eum abjicere a se propriam voluntatem, et subjici aliene, esse in uno loco, quando vellet esse in alio, et multa alia dura et aspera sustinere.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Lagny-sur-Marne



Domaine du Temple de Lagny-sur-Marne
Domaine du Temple de Lagny-sur-Marne


La maison du Temple de Lagny était située devant la porte de l'église de Saint Fursy. Elle paraît avoir été, d'ancienne date, un membre de la commanderie de Choisy. On ne trouve sur cette maison de titres plus anciens qu'une transaction faite en 1265 entre les Templiers et les religieux du couvent de Lagny, par laquelle ceux-ci consentent à ce que les frères du Temple possèdent et détiennent en mainmorte les biens qui leur appartenaient dans la censive du couvent et qui consistaient en douze maisons, deux granges, dix arpents et demi de pré, sept arpents et demi de terre labourable et trois arpents et un quartier de vignes.

Les Hospitaliers, en possession du Temple de Lagny, passèrent des baux à cens et rente perpétuelle des maisons et des terres dont nous venons de parler, sans même en excepter leur maison seigneuriale.

Voici un état de ces biens, dressé en 1366, avec les cens dont ils étaient tenus envers l'abbé du couvent de Lagny.

« Premièrement, une maison en laquelle les frères du Temple souloient damourer, assise à Lagny, au lieudit le Temple, et la tient à présent à loyer Gilet Bonnet, qui doit, de même, cens à l'abbé de Lagny, IIII sols.
Item, deux autres maisons au dit lieu, rue de la Planchette, XVIII deniers.
Item, la VIIIe partie d'une maison où demeure messire Jehan Mancel, curé de Saint Fursy, tenant à l'église Saint Fursy ; IIII deniers.
Item, un jardin où jadis eu une maison séant en la rue de la Bonitrie, VI deniers.
Item, une autre maison appelée la Caiolle en la rue du Pont, VIII deniers.
Item, la maison de la Chauverrie, tenant aux viez fossés de l'Aumosne, d'autre part aux fossés de la ville, XII deniers.
Item, trois aultres maisons en la rue de Darnestal, dont une tenant à l'ostel de l'Angle (l'Ange), XXVI deniers.
Item, deux aultres maisons contiguës à la porte de Vacheresse, XVI deniers.
Item, deux granches contiguës aux deux susdites maisons, XII deniers.
Item, une maison et jardin séans en la rue de la Bretonnerie, VIII deniers.
Item, une maison en la rue du Vivier XI deniers.
Item, III arpens de pré en la prairie de Lagny, assez près du Relief, IIII sols.
Item, VII arpens de pré entre la rivière et le pré de la Maladerie, XII deniers.
Item, 1 arpent et demi tenant au long du Hault-Chemin, XVIII deniers.
Item, III arpens tenant au pré de la Maison-Dieu IIII sols.
Item, III quartiers de terre au-dessus de la chaussée de Bescherelle, VI deniers.
Item, XII quartiers derrière le Moustier Saint-Laurent, tenant à la voye du four du Boye, XIII deniers.
Item, II arpens et demi au terrouer du Tielliel, XVIII deniers.
Item, VII quartiers de terre au dessoubs Saint-Thiebauld, XVI deniers.
Item, V quartiers de vigne assis à la Sainte Fontaine, X deniers.
Item, 1 arpent de vigne séant à Chaugny, X deniers.
Item, 1 demi-arpent de vigne au lieudit les Glessières, VI deniers. »
La Commanderie de Lagny rapportait en 1766 et 1771, dix-neuf mille six cent soixante-quatorze livres. En 1779, la maison du Temple était détruite ; l'emplacement en était perdu, et les cens et rentes seigneuriales que la Commanderie possédait à Lagny étaient, à la fin du siècle dernier, réduits à si peu de chose qu'ils ne sont mentionnés que pour mémoire dans les comptes de la Commanderie.

La visite prieurale de 1495 contient sur Charny, membre de Choisy, ce qui suit : « En après de Soisy a ung village, à deux traicts d'arc, nommé Charny, lequel donna une dame du dit lieu de Charny en partie, auquel a XX a XXV habitans qui sont de la justice de la religion tenue en partie en fief de Monseigneur l'évesque de Meaux et à cause de la dite juridiction y a justice dressée à troys pilliers. »

La maison de Charny se composait au XVIe siècle, d'une ferme avec 300 arpents de terre. Le Commandeur avait dans l'église du lieu tous les droits honorifiques et la dîme de tout le territoire. Il possédait encore des terres aux environs de Choisy, à Messy, Vineuil, Vinantes, Chauconin, Neufmoutier, etc. Il avait un moulin à blé à Précy, avec des cens audit lieu ainsi qu'à Congy.
Le revenu de Charny et de ses dépendances était en 1456 de 218 livres 2 sols ; en 1664, de 830 livres ; en 1757, de 6.000 livres.

Dans l'église abbatiale de Saint-Pierre, à Lagny on voit une pierre tombale portant cette inscription :
Ici. gist. Ma
rion. iadis. fille. Robert, de. Charni qu. trespass...
après la. S : Martin, de. este, priez. Dieu.
pour.
son ame.

Marion est une gracieuse jeune fille, coiffée d'un petit voile, vetue d'une robe de dessous à manches serrées et d'une robe de dessus à manches plus courtes et plus larges. De chaque côté de la tête, un écusson blasonné d'un lion.
Puis une seconde pierre ; sans doute la mère de Marion de Charny.
La première pierre est dans le dallage, à droite de l'entrée, au-dessous de la dalle dressée d'un écuyer.
La seconde dalle est dressée contre la muraille occidentale, entre celle d'un écuyer et de Bothinus Casinelli.

En 1787, la commanderie, y compris le revenu de ses membres, valait 38.000 livres. Au XVe siècle la commanderie possédait un beau bâtiment avec chapelle et quarante arpents entourés de murs flanqués de neuf tourelles.
Sources : Le Paire, Jacques-Amédée. La Baronnie de Montjay-La-Tour et l'ancien doyenné de Claye. - BNF


Laguiole   (12)

Maison du Temple de Laguiole


Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Rodez - 12


Maison du Temple de Laguiole
Maison du Temple de Laguiole


Albinhac


Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Rodez, Commune: Brommat - 12


Domaine du Temple de Albinhac
Domaine du Temple de Albinhac


Il paraît certain, d'après quelques passages de la procédure des Templiers (Procès des Templiers, par Michelet, tome II, pages 162 et 169), que cet ordre avait encore en Rouergue des Maisons à Albinhac et à à Laguiole. Mais on est dépourvu de tous documents à l'égard de ces deux maisons.
Sources: Ordres équestres: Documents sur les Ordres du Temple et de Saint-Jean-de-Jérusalem en Rouergue par Barrau, Justin Hippolyte de Editeur N. Ratery Rodez 1861

Procès tome II, page 162


Frater Bernardus Boni Hominis preceptor domus Templi de Albinhaco Ruthenensis diocesis, serviens, quadraginta quinque annorum vel circa, testis supra juratus, habitum ordinis et barbam defferens, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Ruthenensem, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur.

Frère Bernard de Bonhomme (Boni hominis), précepteur de la maison du Temple d'Albinhac (1), au diocèse de Rouergue, âgé de 45 ans, fut reçu de la même manière à Montpellier, il y a environ vingt ans (T. II p. 462).

Frère Pierre d'Amalin (Amalini), serviens et bergerius du diocèse de Rodez âgé de 40 ans, déclare qu'il fut reçu il y a environ vingt ans dans la chapelle de Sainte-Eulalie par Pons de Brohet, chevalier, en présence de Guigoii d'Adhémar, précepteur de ladite maison d'Aymeric Calador, prêtre, l'un et l'autre décédés et que sa réception fut accompagnée des mêmes formalités illicites qu'il vit aussi recevoir de même il y a environ quinze ans, par ledit Guigon, frère Déodat Gavalda du lieu de Sainte-Eulalie.
1. Ce passage de la procédure nous apprend qu'il existait à Albinhac une commanderie, dont l'existence était demeurée ignorée jusqu'ici.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Procès tome II page 169


Frater Girbertus Rogerii serviens, preceptor domus Templi de la Glayola Ruthenensis diocesis, testis supra juratus, quadraginta quinque annorum vel circa, niantellum et barbam defferens, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Ruthenensem, et receptus extiterat in capella domus Templi de la Drulha Ruthenensis diecesis, circa festum beati Blasii proximo preteritum fuerunt circiter XVIII anni, per fratrem Poncium de Broeto militem quondam, prèsentibus fratribus Guillelmo de Boculis presbitero, Ratherio de Sancto Vincencio milite, deffunctis, ut crédit, et Othone Samniada serviente, diocesis Ruthenensis, quem crédit vivere alios non vidit recipi nec interfuit capitulis eorum Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, protestacione premissa quod non intendit recedere a deposicione per eum facta coram dicto domino episcopo Ruthenensi, respondit quod in dicta sua recepcione vel post non intervenérat aliquid illicitum vel inhonestum, nisi hoc duntaxat quod dictum receptorem suum [...]

Frère Girbert de Roger [Rogerii], précepteur de la maison du Temple de Laguiole (Glayola] (2), au diocèse de Rodez, avait été reçu il y a environ dix-huit ans à Drulhe (Maison du Temple du même diocèse), par Pons de Brohet chevalier, en présence des frères Guillaume de Boculis prêtre, de Ratier de Saint-Vincent chevalier, défunts et de Othon Samniada, servant du diocèse de Rodez, vivant. Girbert de Roger, dans sa déposition ne parle que des baisers obscènes et de l'autorisation qui lui fut donnée de vivre charnellement avec ses frères.
2. Même observation pour Laguiole que pour Albinhac L'existence de cette commanderie était complètement inconnue.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.


Laigneville   (60)

Maison du Temple de Laigneville


Département: Oise, Arrondissement: Clermont, Canton: Liancourt - 60


Cette commanderie est une propriété privée, elle ne se visite que pour la journée du patrimoine
Maison du Temple de Laigneville
Localisation: Maison du Temple de Laigneville


Il y avait à Laigneville une petite commanderie du Temple qui, outre son chef-lieu, ne possédait qu'un seul membre. Pour en augmenter l'importance, les Hospitaliers jugèrent à propos, au XVIe siècle, d'y réunir les biens d'une ancienne maison qu'ils avaient dans la ville de Douai, appelée Maison de Saint-Sanson, et qui avait appartenu auparavant à la commanderie de Hautavesnes, puis à celle de Chevru en Brie.

Les titres qui nous sont restés sur la maison de Laigneville sont peu nombreux. Nous avons pourtant trouvé une charte au dos de laquelle on lit cette inscription: Vente de la terre et seigneurie de Laigneville. Ce sont des lettres du roi Philippe-Auguste du mois de février 1222, par lesquelles ce monarque confirme et amortit la cession faite aux frères de la chevalerie du Temple par Philippe de Fayel et Ansou son frère, tous deux chevaliers, de tout ce qu'ils possédaient à Laigneville, « apud Lengnevillam », d'une place, « piateam »
Et d'un cens de douze deniers à Mouchy, « apud Monci » Département: Oise, Arrondissement: Clermont, Canton: Liancourt - 60; ainsi que de tout ce qu'ils avaient dans le fief de Guiard de Croy.

A l'époque dont nous parlons, les Templiers possédaient déjà à Laigneville des biens qu'ils avaient achetés des religieux de la Charité-sur-Loire, ordre de Cluny. Leur prieur, nommé Gaudefroy, par ses lettres de l'année 1209, avait vendu aux chevaliers du Temple, pour le prix de huit mille livres, tout ce que le couvent possédait en terres, justice et seigneurie:
A Laigneville, « apud Lanevillam »

Membres de Laigneville


Lagny-le-Sec


Département: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Nanteuil-le-Haudouin - 60


Domaine du Temple de Lagny-le-Sec
Domaine du Temple de Lagny-le-Sec


A Lagny-le-Sec, « Lanyacum Siccum »

Sennevières


Département: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Nanteuil-le-Haudouin, commune: Chèvreville - 60


Domaine du Temple de Sennevières
Domaine du Temple de Sennevières


A Sennevières, « Seneverias »

La Petite Herrupe


Département: Aisne, Arrondissement: Château-Thierry Canton: Charly-sur-Marne, commune: Montreuil-aux-Lions - 02


Domaine du Temple La Petite Herrupe
Domaine du Temple La Petite Herrupe


A La Petite Herrupe, « Hurupam »

Villers


Département: Aisne, Arrondissement: Château-Thierry, Canton: Neuilly-Saint-Front, commune: Gandelu - 02


Domaine du Temple de Villers
Domaine du Temple de Villers


A Villers, près Gandelu, « Vilers prope Gandelus » (Probablement Hervilliers)

Queudes


Département: Marne, Arrondissement: Epernay, Canton: Sézanne, Commune: Barbonne-Fayel - 51


Domaine du Temple de Queudes
Domaine du Temple de Queudes


A Queudes, « Cubitos »

Trouan


Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Ramerupt - 10


Domaine du Temple de Trouan
Domaine du Temple de Trouan


A Trouan, « Troan »

La Chapelle-Vallon


Département: Aube, Arrondissement: Nogent-sur-Seine, Canton: Méry-sur-Seine - 10


Domaine du Temple Le Chapelle-Vallon
Domaine du Temple Le Chapelle-Vallon


A Chapelle-Vallon, « Capellam Galonis »

Belleville


Département: Aube, Arrondissement: Nogent-sur-Seine, Canton: Méry-sur-Seine, commune: Prunay-Belleville - 10


Domaine du Temple de Belleville
Domaine du Temple de Belleville


A Belleville, « Bellamvillam »

Montbazin


Département: Aisne, Arrondissement: Château-Thierry, Canton: Condé-en-Brie, commune: Courboin - 02


Domaine du Temple de Montbazin
Domaine du Temple de Montbazin


A Montbazin, « Montem Roisin »

Haulmé


Département: Ardennes, Arrondissement: Charleville-Mézières, Canton: Monthermé - 08


Domaine du Temple d'Haulmé
Domaine du Temple d'Haulmé


A Haulmé, « Homiacum »

Gué d'Heuillon


Département: Nièvre, Arrondissement: Nevers, Canton: Guérigny, commune: Saint-Martin-d'Heuille - 58


Domaine du Temple de Gué d'Heuillon
Domaine du Temple de Gué d'Heuillon


Au Gué d'Heuillon, « vadum Dalionis »

Chevru


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: La Ferté-Gaucher - 77


Domaine du Temple de Chevru
Domaine du Temple de Chevru


A Chevru, « Chevrotum »

Cette cession comprenait les moulins


Moulin de Longwé


Département: Ardennes, Arrondissement: Vouziers, Canton: Vouziers - 08


Moulin du Temple de Longwé
Moulin du Temple de Longwé


Moulin de Longwé, « de Longo vado »

Moulin de Passy


Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Brienon-sur-Armançon - 89
Moulin de Passy, « molendina de Puiciaco »
Moulin de Venizy, « de Venesiaco »

Saint-Julien de Sézanne


Département: Marne, Arrondissement: Epernay, Chef-lieu de Canton - 51
Et tout ce que le prieuré de Saint-Julien de Sézanne possédait dans la châtellenie de Provins.

Pressigny


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et canton: Provins, Commune: Beauchery-Saint-Martin - 77


Domaine du Temple de Pressigny
Domaine du Temple de Pressigny


Avec la grange de Pressigny, « granchia de Pressigniaco », peut-être est-ce La Fontaine Pressigny, et la grange se trouvait-elle au lieu-dit Haut-du-Temple ?

En 1235, un seigneur du nom d'Eudes Carpentier de Laigneville, préoccupé du salut de son âme, se voua pour sa vie, « se contulit ad mortem », à la maison de la chevalerie du Temple de Jérusalem, et à cette occasion déclara par des lettres données sous le sceau de l'official de Beauvais, du mois de novembre de la même année, faire, aumône à la maison du Temple de tous ses biens, même de ceux qu'il acquerrait par la suite, sans aucune réserve, sauf ce qui était nécessaire à sa subsistance et à son entretien. En retour de cette libéralité, les Templiers déclarèrent le recevoir en leur confraternité.

La maison de Laigneville était située dans la grande rue du village. Elle comprenait une chapelle dédiée à saint Georges, avec cour et un grand jardin; le tout clos de murs et aboutissant à la rue Leroy.

Devant l'hôtel de la commanderie se trouvait un grand enclos dans lequel il y avait un pressoir banal, et à deux cents pas plus loin un moulin à eau pour moudre blé, établi sur la rivière de Brèche.

Le Commandeur était seigneur de Laigneville, et avait toute justice sur les hommes du lieu, qui étaient, en 1493, au nombre de vingt-cinq. « Audit Lagneville sur les hommes qui sont XXV hahitanz, la religion a toute jurisdicion et justice levée. » (Visite prieurale de 1495).

Le revenu du Temple de Laigneville était en 1495 de 84 livres 8 sols, en 1757 de 2575 livres, et en 1783 de 3500 livres, y compris le rapport du domaine d'Anchouarre, dont nous allons parler.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple de Laigneville et le Procès


A Laigneville comme à Neuilly, on constate la présence de Raoul de Gisy, précepteur du Temple en Brie, ainsi que celle du précepteur de Lagny-le-Sec; mais nous ne saurions dire s'ils y vinrent en voisins ou si l'autorité du précepteur de la Brie s'étendait jusque sur le Beauvaisis; car Raoul de Gisy, lorsqu'il comparut devant les enquêteurs, se dit précepteur de la maison du Temple de Lagny-le-Sec et de Sommereux et non pas de la Brie, comme il est dit dans le Journal du trésor du Temple.

Les deux derniers précepteurs ou commandeurs de Laigneville furent frère Jean de Laigneville, prêtre, d'abord chapelain de la maison et curé de la localité, et frère Elie de Jouarre, sergent.

Le premier, Jean de Laigneville, ainsi appelé du nom de la maison, était déjà prêtre du Temple à Laigneville vers 1285, au dire du précepteur d'Orrouy-sur-Authonne. Celui-ci se rappelait l'avoir vu lors de sa réception dans cette maison « in domo de Laignevilla in Belvacinio », par le précepteur de Lagny-le-Sec, sur l'ordre de Jean Ier de Tour.

Procès des Templiers, tome II, page 338


Item anno, indicione, pontificatu, anno et die quibus supra, frater Petrus de Villari Ade, etatis quadraginta quinque annorum vel circa, preceptor domus de Oratorio super Autonem, eodem modo constitutus, juratus et interrogatus, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Laignevilla in Belvacinio, per fratrem Nicolaum preceptorem de Latigniaco Sicco, de mandato defuncti fratris Johannis de Turno, bene sunt viginti duo anni elapsi vel circa, presentibus fratre Johanni de Laignevilla presbitero, et aliis dicti ordinis qui sunt mortui.

Dix ans après environ, Jean n'était encore que l'un des chapelains de la maison, l'autre étant frère Regnaud, et c'est encore le précepteur de Lagny, le même que précédemment, frère Nicolas, qui venait recevoir à Laigneville; c'est sans doute peu après que Jean de Laigneville fut à la fois chapelain et précepteur ou curé et précepteur du Temple de Laigneville, comme le dénomme un Templier qui se confessa à lui, en la maison du Temple de Lagny-le-Sec, en 1304.

Procès des Templiers, tome II, page 415


Item frater Petrus de Laigneville dispensator domus des Quenoi, etatis XX annorum vel circa, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Latigniaco Sicco, in Quadragesima erunt duo anni, per fratrem R. de Gisi, presentibus fratre Huberto preceptore dicte domus, et fratre Nicolao de Salleville, et pluribus aliis de quorum nominibus non recolit.

En cette même année 1304, Jean de Laigneville, précepteur, assistait, en la chapelle de sa maison, à la double réception par Raoul de Gisy, de Toussaint et de Jean de Gisy, prêtre; le clavaire de Laigneville était alors frère Gui de Belleville.

Procès des Templiers, tome I, page 567


Scilicet quod ipse receptus fuerat, una cum fratre Tossanez de Lanhivilla Belvacensis diocesis, serviente, in capella domus Templi dicti loci de Lanhivilla, per fratrem Radulphum de Gisi, testem supra examinatum, receptorem tunc Campanie, circa instans festum nativitatis beati Johannis Baptiste erunt VII anni vel circa, presentibus fratribus Johanne de Lanhivilla presbytero, tunc preceptore dicte domus, Guidone de Bellavilla clavigero dicte domus, Bertrando de Vienesio milite, et Johanne de Furno, et Guillelmo de Puteolis servientibus, et Petro de Grimenilio presbytero, et Radulpho Godandi serviente, de quorum vita vel morte non habet certitudinem, in hunc modum.

Le dernier précepteur de la maison du Temple de Laigneville fut Elie de Jouarre, déjà nommé, frère sergent, et tout jeune encore lorsqu'il fut arrêté.

Præceptors de Laigneville


Vers 1296-1304, frère Jean de Laigneville, prêtre;
en 1307, frère Elie de Jouarre, sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Opérations financières de Laigneville


Jean de Laigneville nous paraît toutefois avoir eu la situation prépondérante dans la maison, dès 1296, d'après le Journal du trésor du Temple, déjà cité:

15 avril 1296


— Dominica III post Pascha. — Frater Renerus.
De domino J. de Lagnevile, 63 livres, super preceptorem Latigniaci Sici, libro piloso.
De Gaufrido Coquatriz, 120 livres 100 sous tournois, in libro ad debetur, XCIIIº.
Summa: 160 livres. 60 sols.
Solvit in turre.

16 mai 1296


— Dies mercurii, xvn kal. junii. — Frater Renerus.
De domino Johanne de Loingnevilla, 25 livres, super preceptorem Latigniaci Sicci, in libro piloso, et per fratrem Bernardum de Bosco Scutorum, pro eodem domino Johanne, 45 livres 8 sols, super eundem.
De domino Matheo d'Euviller, per fratrem Bernardum, 100 sols, ad debemus Omnium Sanctorum XCVº.
Sources: M. Léopold Delisle. Mémoire sur les opérations financières des Templiers. Mémoires de l'Institut de France. Académie des inscriptions et belles-lettres. Institut royal. Paris 1833

Commanderie de Laigneville, par les propriétaires


En 1209, les religieux de la Charité-sur-Loire, de l'ordre de Cluny, vendirent pour 10 000 livres tournois, aux chevaliers du Temple, leurs possessions de Laigneville et environs. Les nouveaux propriétaires firent édifier les constructions, car il semble qu'ils n'achetèrent que des biens non bâtis.
Ces templiers devaient relever, comme ceux de Neuilly, de la maison principale de Sommereux (canton de Grandvilliers), où il ne subsiste rien des anciennes constructions mis à part l'église.
Des seigneurs de la région firent des donations au nouvel établissement, et un arrêt du Parlement accorda, en 1282, le droit de haute justice au Commandeur, qui devint seigneur de Laigneville.

Portail de la Commanderie



Cette commanderie est une propriété privée, elle ne se visite que pour la journée du patrimoine
Laigneville - Portail de la commanderie
Sources image: Jack Bocar - Portail de la Commanderie de Laigneville


Au cour des tragiques événements qui décimèrent les Templiers, on compte: Jean de Laigneville, Pierre de Laigneville, Frère Nicolas de Laigneville, Frère Nicolas de Sailleville. Frère Tossanes de Laigneville, les Frères Réginal et Jean (chapelains de la Commanderie de Laigneville).
Les chevaliers de Saint-Jean, devenus plus tard les chevaliers de Malte, s'installèrent à Laigneville.

Croix du Temple de la commanderie



Laigneville - Croix du Temple
Sources image: Jack Bocar - Croix du Temple de la commanderie de Laigneville


Les biens de la Commanderie englobaient déjà Sailleville et s'étendaient alors ou s'étendirent ultérieurement sur la paroisse et sur les Ageux, Aumont, Brenouille, Cauffry, Creil, Liancourt, Mello, Mogneville, Monchy, Montataire, Nogent, Rantigny, Saint-Vaast. Il s'y ajoutait un droit d'usage en forêt d'Halatte.

Un état dressé en 1495 indiquait que la maison comportait alors 25 religieux.

Au XVIIe siècle, ses dépendances groupaient 82 feux et un moulin sur la Brèche. Mais ce chiffre devait comprendre les maisons appartenant à d'autres paroisses, car en 1690 on indiquait seulement 29 habitations sur Laigneville.

Le 1371 à 1786, il y eut 25 commandeurs de l'ordre de Malte, dont 12 chevaliers et 13 religieux.

L'état des terres et propriétés rurales (le terrier) était autrefois dressé tous les 25 ans. Celui de 1729 donnait un détail des biens de la Commanderie. Ils étaient sensiblement les mènes que ceux figurant à l'inventaire du 30 août 1793 qui relatait la saisie en vue de la vente des biens de l'Ordre de Malte.

L'établissement avait été dissout le 10 décembre 1792. Il fui vendu en novembre 1794. Il comprenait alors l'habitation du Commandeur la ferme (qui était la résidence des chevaliers), des terres située: dans la vallée et sur la colline et le moulin dit de la Commanderie. L'hôtel du Commandeur, avec jardin, parc et étang, était immédiatement au nord des bâtiments actuellement connus sous le nom de Commanderie, au centre de l'agglomération. Cependant, pour certains auteurs, le bâtiments actuels auraient constitué l'habitation du Commandeur, avant d'être plus tard transformé en ferme.

L'inventaire préparé pour la mise en vente donne un détail complet des lieux, spécifiant que « l'hôtel seigneurial étant séant dans la grande rue, comportant un bâtiment à deux étages, une pièce de terre ayant deux rangées de poiriers au milieu de laquelle il passe une route pavée reliant l'habitation à la grande route de Paris à Amiens »

Dans le grand bâtiment de la ferme actuelle sont encore des treuils qui servaient jadis à monter les fardeaux dans les parties élevées de ces hautes constructions.

Ce bâtiment est divisé en neuf travées par huit contreforts qui montent aux deux-tiers de la hauteur de l'édifice. Chaque travée compte au rez-de-chaussée une arcade légèrement ogivale, surmontée d'une petite fenêtre également ogivale, trilobée et géminée, d'un profil simple et peu saillant. L'entrée se trouve à la cinquième travée; l'ensemble est plutôt lourd.

Vestiges de la chapelle



Laigneville - Chapelle du Temple
Sources image: Jack Bocar - Vestiges de la chapelle du Temple de Laigneville


Attenant au bâtiment, du côté sud, est une petite chapelle de trois travées, à absides rondes, avec « blason », « ayant une croix ancrée, issant d'un croissant et adrextrée d'une étoile avec en chef une espèce de lambel »
Cette chapelle fut, pendant plus d'un siècle, utilisée pour le culte des habitants de la paroisse, à cause de l'éloignement de l'église paroissiale.
Un souterrain reliait la commanderie à l'église, située au bord du plateau, et directement au maître-autel.
Sources: Plaquette offerte par les propriétaires l'hors de l'ouverture au publique durant les Journées du Patrimoine.

Le vieux moulin d'Aigneville


Le moulin se trouvait sur la rivière de « Brêche », à deux cents pas du mur clôturant le parc du Commandeur. On y produisait de la farine.
L'établissent possédait aussi, sur le territoire de Laigneville, la ferme « d'Anchouarre », qui devait être peu importante. C'était un membre ou succursale de la Commanderie, laquelle en possédait un autre. au XVIe siècle: l'hôpital Saint-Samson à Douai (Nord).
La succursale « d'Anchouarre », dénommée ainsi « caseau », était tenue par un frère « caselier »
Les vignes s'étendaient sur 22 arpents environ, soit 6 hectares. Hais elles étaient en grande partie hors du territoire de Laigneville, lequel ne se prêtait guère à la culture.
Sources: Plaquette offerte par les propriétaires l'hors de l'ouverture au publique durant les Journées du Patrimoine.

Ferme du Temple Anchouarre


Sur le bord de la montagne de Laigneville, on voyait une maison, jadis nommée « la ferme d'Anchouarre », dont dépendait une centaine d'arpents de terre, situés aux triages d'Anchouarre, de Rébocart, de Landival et des Venelles, ainsi que plusieurs prés dans la rue Aveline. Cette ferme était une dépendance de la Maison de Laigneville.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Laine (La)   (70)

Maison du Temple de La Laine


Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Rioz, Commune: Vy-lès-Filain - 70


Maison du Temple de La Laine
Maison du Temple de La Laine


Les Templiers qui sont installés près de la vallée de l'Ognon, acquièrent un domaine à La Laine, les Templiers y possédaient avant 1178 une grange. Cette région était dominée par les seigneurs de Montfaucon. Une fois encore, les Templiers rencontrent des difficultés avec la puissante abbaye de Bellevaux (Ancienne abbaye cistercienne, dans le diocèse de Besançon).

Les Cisterciens de Bellevaux obtiennent un première transaction pour limiter les terres et les droits de parcours de chacun, sans pour autant abandonner toutes les rancunes qu'ils ont contre les Templiers. Mais, les Templiers, eux aussi enfants de Saint Bernard et instruits des coutumes des Cisterciens, gèrent parfaitement biens leur domaine de La Laine et celui-ci ne cesse de s'agrandir, et d'une simple grange, devient une importante Maison du Temple. En 1203, elle obtient du chapitre de Saint Etienne, l'autorisation de construire une chapelle à la condition de ne pas l'ouvrir aux villageois. Puis, cette Maison de La Laine, étend ses possessions à Rioz et à Lure à la suite d'un accord en 1203 avec le chapitre de Saint Etienne.
Sources: René Locatelli - Sur les chemins de la perfection - Moines et chanoines dans le diocèse de Besançon vers 106-1220 - Publications de l'Université de Saint-Etienne.


Laissard   (01)

Domaine du Temple de Laissard


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel, Commune: Dommartin - 01


Domaine du Temple de Laissard
Domaine du Temple de Laissard


— Leyssart.
— Au mois de janvier 1283, noble Jean de Coberthoud engagea aux templiers de Laumusse deux mas situés dans ce hameau.
Archives du Rhône, mss. H, 2242, folio 27.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Laiz   (01)

Domaine du Temple de Laiz


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-de-Veyle, Commune: Laiz - 01


Domaine du Temple de Laiz
Domaine du Temple de Laiz


— Villa Lacis; de Lai, de Laz, de Lez, de Lays; Lais.
— Ancienne paroisse, d'abord mère-église, puis simple annexe de Pont-de-Veyle, sous le vocable de saint Laurent et de Notre-Dame. L'abbé d'Ainay nommait à la cure.
— L'église de Laiz fut donnée, vers le commencement du XIIe siècle, par Gauceran, archevêque de Lyon, à l'abbaye d'Ainay, qui en reçut confirmation, vers 1120, de l'archevêque Humbaud, le 5 mai 1136, de l'archevêque Pierre, le 26 février 1153, du pape Eugène III et, en 1250, du pape Innocent IV.

— Au mois d'avril 1238, Etienne de Châtillon donna à l'ordre des Templiers tout ce qu'il avait dans la paroisse.

— Par son testament, daté du 1er septembre 1360, Pierre de Sachins, curé de Chavagnat, fit un legs à l'église.
— Presque toutes les dîmes appartenaient au monastère d'Ainay. Les religieux de Saint-Pierre de Mâcon possédaient à Laiz une condamine, qui leur avait été donnée, au XIIe siècle, par un chanoine de Saint-Vincent, nommé Humbert.
— Documentations des Dombes, tome I, pages 51, 52, 57 et 112.
— Bibliothèque Sebusiana, page 142.
— Cartulaire de Savig. et d'Ainay, tome II, page 926.
— Archives de l'Ain, titres du prieuré de Neuville.
— Necrologium mss. S. Petri Matisconensis.
— Visite pastorale de l'archevêque en 1656, fº 585.
— Visite de l'archiprêtre de Dombes en 1710, page 41.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Lalanne-Arqué   (32)

Fief du Temple de Lalanne-Arqué


Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Masseube - 32


Fief du Temple de Lalanne-Arqué
Fief du Temple de Lalanne-Arqué


Lalanne-Arqué Située dans le comté d'Astarac, cette petite ville était une ancienne dépendance du Temple de Boudrac. Quant et par qui fut donné le fief de Lalane ?

C'est une question que les archives laissent sans réponse. Pendant le XIIIe siècle, les chevaliers du Temple, voulant construire une bastide sur ce territoire, assez improductif pour eux, implorèrent l'assistance du comte d'Astarac ; un traité de paréage, dont nous ne trouvons que la mention dans des documents postérieurs fut conclu entre le noble comte et le commandeur de Boudrac. En retour de la moitié de la juridiction que lui cédait le Templier et de l'hommage dont il prenait l'engagement pour l'avenir, le suzerain se chargeait des frais de construction de la bastide.

Au commencement du XIVe siècle, nous trouvons la petite ville de Lalane signalant son existence par la revendication énergique de ses droits, qu'elle croyait menacés par ses seigneurs et le commandeur, Baymond-Guillaume de Benque obligé de transiger, pour lui et pour le comte d'Astarac, avec les consuls de la communauté naissante (1306).

Boudrac


Département: Haute-Garonne, Arrondissement et Canton: Saint-Gaudens, Commune: Cazaril-Tambourès - 31


Domaine du Temple de Boudrac
Domaine du Temple de Boudrac


Mais ici, comme pour Boudrac et probablement par la même cause, les archives sont presque muettes sur ce petit établissement du Temple. Un procès que les chevaliers de Saint-Jean eurent à soutenir, en 1696, contre le duc de Boquelaure, comte d'Astarac, qui leur disputait la juridiction de Lalane, vient seul jeter un peu de jour sur son passé; les Hospitaliers réunirent tous les débris du naufrage de leurs archives, firent faire des enquêtes et, quoique n'ayant pas pu retrouver le traité du XIIIe siècle, ils réussirent à faire reconnaître leurs droits et à se faire déclarer, comme par le passé, seigneurs hauts justiciers du lieu de Lalane en paréage avec leur puissant compétiteur.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

Fief du Temple de Lalanne-Arqué


Dans l'Histoire du Grand Prieuré de Toulouse l'auteur signale qu'il n'a pas découvert dans le fonds de l'Ordre de Malte, aux Archives départementales de la Haute-Garonne, l'acte de paréage survenu, le 17 juillet 1278, entre Bernard, comte d'Astarac, et les Templiers pour le lieu de Lalanne-Arqué. Ce document a certainement échappé à ses investigations, car il se trouve dans le dossier d'un procès survenu, vers 1696, entre le duc de Roquelaure, comte d'Astarac, et les bayles et consuls de Lalanne-Arqué et de Cabas, dossier classé dans la liasse I. Cabas. C'est une copie du vidimus délivré par le juge de Rivière aux bayles et consuls de la communauté de Lalanne-Arqué, probablement pour le procès contre Roquelaure.

L'acte de paréage établi en 1278 n'est, à vrai dire, qu'un canevas, car il ne contient que les notes prises par le notaire Bacon en présence des parties. La mort frappa ce notaire avant qu'il eût pu rédiger en due forme l'acte de paréage. Son successeur crut devoir respecter dans leur simple teneur les notes prises par Bacon, lesquelles lui parurent suffisantes pour constituer un instrument complet, quoiqu'il ne contînt aucune des formules sacro-saintes dans lesquelles on noyait au moyen-âge les faits principaux d'un contrat. Nous allons l'analyser, ce qui en facilitera la lecture.

Le 17 juillet 1278, « les chevaliers du Temple voulant construire une bastide sur ce territoire [de Lalanne-Arqué], assez improductif pour eux, - dit l'auteur de l'Histoire du Grand Prieuré, page 221, - implorèrent l'assistance du comte d'Astarac. »

Ils chargèrent les précepteurs d'Argenteins, Bordères et Vieuzos de traiter avec ce dernier. Les procureurs du Temple et le comte d'Astarac convinrent de fonder la bastide sur les terres de Lalanne-Arqué et sur celles, limitrophes, de Coumes, en ne prenant sur ces dernières, qui appartenaient au comte, que ce qui serait nécessaire.

Tous les revenus temporels et les produits de Lalanne et de Coumes, l'administration et la confiscation par autorité de justice des biens meubles et immeubles, seront par moitié. Il est toutefois réservé que, en matière criminelle, après que les personnes prévenues de crime auront été reconnues coupables par la cour et les bayles du comte et du précepteur, la peine encourue par le criminel sera prononcée par le comte ou son bayle. Et dans ce cas, tout stadium (1) et confiscation des biens meubles et immeubles appartenant aux condamnés et situés dans la bastide ou dans les territoires de Lalanne et de Coumes se feront par moitié; en ce qui concerne les immeubles de ces condamnés situés au-dehors, ils seront attribués suivant la coutume du lieu où ils se trouvent.

Tout ce qui précède étant indivis, aucun des contractants ne devra agir en justice contre cette indivision.

Les Templiers reconnaissent tenir du comte les terres et les droits ci-dessus comme d'un seigneur souverain. Et ils concèdent que l'on appelle de leur cour au comte lui-même.

Les Templiers retiennent pour leur Ordre, du consentement du comte, la maison et la grange entourées de fossés qu'ils ont à Lalanne, ainsi que la vigne et le champ voisin qu'ils veulent complanter en vigne sans que le comte puisse y avoir part; de son côté, le comte peut construire une maison et planter une vigne sans que le Temple puisse y avoir part.

Le comte a sur les habitations de la bastide de Lalanne le droit d'usage qu'il possède dans le reste de la comté là où il existe, mais seulement dans les deux cas suivants: s'il lui était fait une injure manifeste; s'il lui était fait violence par chevauchée. Dans les autres cas, il ne doit chasser personne de la bastide, ni rien exiger de ses habitants.
1 Nous n'avons pu trouver ce mot. Ne faut-il pas lire vadium: vadimonium, fidejussio, pignus, poenu, muleta, etc. - V. Du Cange, au mot vadium.
Sources: Bulletin de la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers, année 1912 A13. Editeur: L. Cocharaux Auch 1900-1924


Laleu   (17)

Domaine du Temple de Laleu


Département: Charente-Maritime, Arrondissement et Canton: La Rochelle - 17


Domaine du Temple de Laleu
Domaine du Temple de Laleu


En 1168, Guillaume de Mauzé fit don aux frères du Temple, pour le salut de son âme et celle de ses parents, de la terre de Boys-Fleury et ses appartenances.
Le Treuil du Temple de Bois-Fleury appartenait à la maison du Temple de La Rochelle et consistait surtout en vignes.
Jean-Claude Bonnin - Les Templiers de La Rochelle. La commanderie, la chapelle, les fiefs, seigneureries et maisons templières. La Rochelle : J.-C. Bonnin. 2005


Lamaguere   (32)

Chapelle templière de Lamaguère


Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Saramon - 32


Chapelle templière de Lamaguère
Chapelle templière de Lamaguère


Fortaner de l'Olmède, qui figure dans l'acte solennel signé au château d'Aulin, dans les circonstances rappelées par la charte, habitait le château de L'Omède (maintenant L'aumède), dont les ruines se montrent encore au-dessus d'un mamelon, sur la rive droite de l'Arrats, entre Lamaguère, qui possède une antique église romane des Templiers, et Tachoires, où les chevaliers du Temple eurent une Commanderie dépendante de Bordères, et sujette à des redevances envers le Grand-Prieuré de Toulouse, ainsi que l'attestent divers papiers encore conservée.

Maison du Temple de Tachoires


Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Saramon - 32


Maison du temple de Tachoires
Maison du temple de Tachoires


Le château de L'Omède, dans la paroisse de Tachoires, affecte la forme d'un T. Les deux extrémités de la traverse, à l'ouest, constituent deux tours encore partiellement debout, et la baste, de forme rectangulaire, forme le principal corps de bâtiment, ayant l'entrée au levant.

Le castrum, village primitif de Tachoires, occupait un mamelon culminant, à l'est de l'église actuelle, bâtie sur le penchant d'une colline, sur la rive droite de l'Arrats. Le cimetière paroissial est toujours près de l'emplacement de l'ancienne église saint Pierre de Tachoires, où l'on ne voit plus qu'une chapelle funèbre.

Des pans coupés terminent, au levant, le chevet de l'église moderne de Tachoires, pourvue, au couchant, d'une tour rectangulaire avec flèche en pointe à huit faces couvertes en ardoise. A l'intérieur, comme à l'extérieur, l'édifice prend la forme d'une croix latine, grâce aux chapelles du nord et du midi.

La Commanderie s'élevait au sud-ouest de l'église actuelle, au lieu encore désigné sous ce nom, sur le bord de la route de Simorre à Seissan.

Il faut remarquer à la face médidionale de l'église de Tachoires, l'inscription patoise où nous croyons lire 1551. E LO 5 ION DEU MES DE MAI, c'est-à-dire: 1551, et le 5e jour du mois de mai.
— L'autre inscription indique la construction récente de l'édifice: 1852.

La première pierre inscrite provient de l'ancienne église dont elle rappelait, probablement, quelque restauration.
Sources: Cartulaire de Berdoues, publié et annoté par l'Abbé Cazauran, chanoine honoraire d'Auch. Paris Picard 1905


Lamaids   (03)

Maison du Temple de Lamaids


Département: Allier, Arrondissement et Canton: Montluçon - 03


Maison du Temple de Lamaids
Maison du Temple de Lamaids


Lamaids, petit bourg situé sur la grande route de Montluçon à Guéret, fut jadis un relais de poste. C'est certainement cette situation de lieu d'étape qui a motivé l'implantation d'une maison de l'Ordre du Temple. Après la suppression de ce dernier, ses biens furent transférés aux hospitaliers et c'est ainsi que Lamaids devint membre de la Lavaufranche.

L'église a été construite par les Templiers au XIIe siècle. Les bâtiments de la commanderie dont il ne reste plus rien se trouvaient au nord de celle-ci.
Sources: Georges CHATARD - Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.

Maison du Temple de Lamay


Cette maison pour Léopold Niepce se nommait Lamay, il précise: Lamay (Allier), canton de Montluçon et que cet endroit est Lamaids.
Lamay, à 3 lieues du chef (Lavaufranche), sur le grand chemin de Lavaufranche, à Montluçon, cette Maison était composée d'une église, domaine, dimes, cens, vignes.
« Revenus 600 livres. »
Sources: Léopold Niepce - Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Lyon, 1883

Maison du Temple de Lamaids



Eglise de Lamaids
Eglise de Lamaids - Sources: Communes.com


Pour Lamaids, comme pour la Marche, nous n'avons pu trouver sur la carte de l'état-Major aucun lieu-dit de nature à confirmer notre identification. La maison du Temple de ce nom « in domo Templi de las Maytz »; « de Madiis » était située dans le diocèse de Bourges, mais elle est indiquée aussi comme étant du diocèse de Limoges ; elle avait chapelle.

Roger de la Roche, frère sergent, interrogè à Clermont, nous apprend qu'il fut reçu à Lamaids, vers l'an 1279, par frère Amblard de Faux, précepteur ou visiteur (sic) de Lamaids, en présence de frère Guillaume Arnaud et de plusieurs autres « Procès de Clermont, pièce 14. »

Tel est, à peu près établi, le nom de l'un des précepteurs de cette maison, car le même Templier enquêté plus tard à Paris, donne un nom un peu différent, puisqu'il dit avoir été reçu en 1281 à Pâques, par frère Pierre de Faux, prêtre, d'ordre de Francon de Bort « Procès, tome II, page 149 »

Guillaume Arnaud, qui vient d'être nommé fut lui aussi précepteur de Lamaids.
Raymond de Bassignac, chevalier, le cite parmi les Templiers qui assistaient, en 1298 environ, à la réception d'un certain P. de Lamaids « Procès, tome I, page 235 », faite, en la chapelle de Lamaids, par le commandeur de Paulhac; d'après un autre témoignage, Guillaume Arnaud, précepteur, assista, en outre, en 1303, à une cérémonie de réception à la Bussière-Rapy « Procès, tome I, page 617 »

Eglise de Lamaids



Eglise de Lamaids
Eglise de Lamaids - Sources: David Jimmink


Quant au commandeur de Paulhac, Humbert de Conborn, il paraît être revenu à Lamaids, car Pierre de Verneiges y fut reçu par lui, en 1304, en présence de Raymond de Bassignac déjà nommé et de frère Gui de Maumont « Procès de Clermont, pièce 31 »

Præceptors de Lamaids


Vers 1279-1281, frère Amblard (ou Pierre) de Faux;
Vers 1298-1307, frère Guillaume Arnaud, sergent.
Sources: Trudon-des-Ormes, Liste des Maisons et de quelques Dignitaires de l'Ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France. D'Après les pièces du Procès des Templiers. Revue de l'Orient Latin, tomes V, VI, VII. Ernest Leroux, Editeur. Paris 1897, 1898, 1899.

Procès des Templiers, tome I, page 235


Item, requisitussi ipse interfuerat recepcioni alicujus alterius fratris dicti ordinis, respondit se interfuisse recepcioni fratris P. de las Maiz, qui fuit receptus a fratre Humberto de Conborinio tunc preceptore de Paulhaco, in capella domus Templi de las Maiz Bituricensis diocesis.

Requisitus de tempore dicte recepcionis et qui fuerant présentes, respondit quod erant XII anni vel circa, sed de die et mense non recordatur, et fuerunt presentes, ut dixit, fratres Guillelmus Arnaudi tunc preceptor de las Maiez, et Humbandus dictus lo Berroyers servientes, ipse testis qui loquitur et dictus receptor; de pluribus dicit se non recordari, nec scit si dictus Humbandus sit vivus vel mortuus, sed alii scilicet receptor decesserunt et preceptor.

Procès des Templiers, tome I, page 617


Postmodum dictus receptor instruxit eos quot Pater noster dicerent pro horis suis, et qualiter regerent se in ordine. Post que fratres Guillelmus Arnaudi tunc preceptor de Madiis, et quidam alius nacione Normannus, qui venerat ibi cum magistro Pictavie ad dictam domum, cujus Normanni nomen et cognomen ignorat, qui adfuerunt eciam in recepcione predicta, duxerunt ipsum testem ad quemdam angulum obscurum dicte capelle (in capella domus Templi de Buxeria Raspi Lemovicensis diocesis), ubi ipse preceptor de Madiis precepit ei quod abnegaret ter Jhesum Christum.

Procès des Templiers, tome II, page 149


Dixit enim se fuisse receptum in capella domus Templi de las Mayhez Bituricensis diocesis circa instans festum Pasche erunt circiter XXXa anni per fratrem Petrum de Faus presbiterum quondam, qui recepit eum de mandato fratris Franconis de Bort quondam militis, presentibus fratribus Guillelmo de Petralevata Lemovicensis diocesis, quem credit vivere, et Guillelmo Arnaudi, et Vicencio, cujus cognomen ignorat, servientibus deffunctis, [...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.


Lambres-Lez-Douai   (59)

Moulin des Templiers de Lambres-Lez-Douai


Département: Nord, Arrondissement: Douai, Canton: Douai-Sud-Ouest - 59


Moulin des Templiers de Lambres-Lez-Douai
Moulin des Templiers de Lambres-Lez-Douai


Les Templiers possédaient à Lambres-Lez-Douai, un moulin à eau qui leur était d'un grand rapport. Ce moulin ayant été détruit au commencement du XIVe siècle, ils en arrentèrent le saut en juin 1307, avec les héritages en dépendant, à Alexandre de Coustiches, bourgeois de Douai, moyennant 26 rasières de blé de mouture par an, et à la condition que l'arrentataire et ses successeurs seraient hommes et sujets de la maison de Douai; qu'ils paieraient un van de relief à chaque mutation, et qu'ils moudraient les grains de la dite maison sans frais et gratuitement. Les témoins et adhérents à l'acte étaient:
le frère Guillaume, commandeur des maisons du Temple dans la baillie d'Arras; frère Simon d'Arras;
frère Denis de le Gorghe, commandeur du Temple de Douai;
frère Pierre de Haynant, porte-clefs de la maison du Temple d'Arras;
frère Jehan de Honnechies, chapelain des maisons d'Arras et de Douai;
Jakennes de Seclin, clerc du Temple, et alii.

Le moulin reconstruit en 1365 était alors possédé par Pierre, seigneur de Bourbon, et devait aux Hospitaliers, successeurs des Templiers, une redevance annuelle de vingt-neuf rasières de blé de mouture, une paire de blancs coulons d'entrée, une paire de blancs coulons d'issue et une paire de gants de cerf, « de Wans de cierf », de reliefs.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Lande (La) (Vienne)   (86)

Maison du Temple La Lande


Département: Vienne, Arrondissement: Montmorillon, Canton: Chauvigny, Commune: Lauthiers - 86


Maison du Temple de La Lande
Maison du Temple de La Lande


La Lande


— Hameau sur la commune de Sainte-Radégonde-en-Gâtine.
— Landa, vers 1300 (Gauthier, folio 8 vº)
— Landa, 1355 (Abbaye de l'Etoile)
— La Lande, 1445 (Fonds de la commanderie de Roche-Villedieu, 28)
— La petite Lande, 1653 (Fonds de la commanderie de Roche-Villedieu, 28)
— Ancienne dépendance de la Commanderie de La Villedieu.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Vienne - Par M. L. Rédet, ancien archiviste du département - Paris M. DCCC. LXXXI.

La Commanderie


— Ferme, commune de Sainte-Radegonde-en-Gâtine.
— La Commanderie, 1766 (Rôle des tailles)
— Elle fut une dépendance de la Commanderie de La Lande.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Vienne - Par M. L. Rédet, ancien archiviste du département - Paris M. DCCC. LXXXI.


Lande (La) Reignac   (16)

Maison du Temple de Lalande à Reignac


Département: Charente, Arrondissement: Cognac, Canton: Baignes-Sainte-Radegonde, Commune: Reignac - 16


Maison du Temple de Lalande à Reignac
Maison du Temple de Lalande à Reignac


La maison templière de La Lande apparaît pour la première fois dans un acte de 1218. Il s'agit d'un traité conclu entre Adémar, abbé de La Couronne et Itier de Rifaucon, chevalier, au sujet des moulins de Rifaucon (Rifaucon, autrefois paroisse de Xandeville, aujourd'hui commune de Barbezieux). Cet acte, qui concerne en fait le prieuré Saint-Georges de Rifaucon, est dit passé à La Lande, dans la maison des Templiers (aput Landam, in domo Templariorum).

Il est difficile de localiser avec exactitude cette maison sur laquelle nous n'avons que peu d'informations. Deux actes du XIIIe siècle, contenus dans le cartulaire du prieuré Notre-Dame de Barbezieux, font allusion l'un au moulin des Templiers sis à Landeo, paroisse de Reignac, l'autre à une terre située à Landeo, toujours dans la même paroisse, sur le chemin conduisant à la maison des Templiers. Faut-il assimiler la maison de La Lande à cette maison des Templiers probablement située sur la paroisse de Reignac ?
Nous le pensons, sans pouvoir pour autant la situer sur une carte.

La Lande est mentionnée, comme membre de la commanderie du Deffend, dans l'enquête de 1373. La destruction de son moulin, du fait des guerres, la privait d'une ressource annuelle de 12 livres. Ses rentes en argent avaient chuté de 100 sous à 20 sous et son revenu en avoine de 30 rasières à 4. L'enquête ne précise pas s'il y avait une chapelle à La Lande.

Cette maison, de moindre importance, fut-elle totalement anéantie au cours des guerres franco-anglaises ?
On ne saurait le dire, mais on constate qu'elle n'apparaît plus dans les documents postérieurs.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983


Lande Blanche   (85)

Maison du Temple de La Lande Blanche


Département: Vendée, Arrondissement: La Roche-sur-Yon, Canton: Le Poiré-sur-Vie, Commune: Treize-Vents - 85


Maison du Temple de La Lande Blanche
Maison du Temple de La Lande Blanche


Cette commanderie se composait du logis, métairie, et des deux moulins de Landeblanche, paroisse de Belleville, et de quelques devoirs, cens et rentes à la Roche-sur-Yon et dans le voisinage.

Le dernier précepteur de la maison du Temple de Landeblanche, au diocèse de Poitiers, fut un frère sergent nommé Jean de « Raans », «  « Ruivans » ou « Ruans. »

précepteur de Landeblanche: 1307, frère Jean de « Raans », sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome II, page 90


[...] et per eundem modum vidit recipi infrascriptos, videlicet fratres Guaufredum Goumar militem quondam Xantonensis diocesis, et Johannem de Ruans, testem supra juratum sed nondum examinatum, servientem similiter, circa instans festum beati Barnabe erunt VII anni vel circa, in capella domus Templi de Ouso, per fratrem Petrum de Villaribus quondam, tunc preceptorem Pictavie presentibus fratribus Guillelmo deu Liege preceptore de Rupella, teste supra examinato, Petro de Turonis et Guillelmo de Blere, qui detinebatur apud Caynohem Pictavensis diocesis, Gerardo de Anguihaco, alias cognominato Judicis, teste ante eri examinato, et pluribus aliis [...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Procès des Templiers, tome II, page 107


Post hec, redierunt ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum predicti fratres Martinus de Monte Trichardi, Johannes Durandi et Johannes de Ruans, testes ante erri examinati sigillatim.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Procès des Templiers, tome II, page 108


Predictus frater Johannes de Ruans coram predictis dominis Commissariis constitutus, juramento ipsius prestito per eumdem de veritate dicenda, dixit se fuisse confessum coram officiali Pictavensi quod spuetat supra crucem, et quod abnegaverat Deum, et quod ita fiebat iri ordine, et quod credebat confessionern magni Magistri et aliorum nominatorum in licteris apostolicis esse veram.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.


Lande des Verchers (La)   (49)

Maison du Temple de La Lande des Verchers


Département: Maine-et-Loire, Arrondissement: Saumur, Canton: Doué-la-Fontaine, Commune: Les Verchers-sur-Layon - 49


Maison du Temple de La Lande des Verchers
Maison du Temple de La Lande des Verchers


— Frère G. du Haut-Mesnil, chevalier, âgé de 25 ans en 1307 nous apprend, par son interrogatoire, qu'il fut reçu en 1304, vers Noël, en la maison de La Lande des Verchers « in domo de Lauda (sic) de Verti », par frère Gui de la Forest, chevalier, précepteur de cette Templerie.
— Il prétend que lorsqu'il eut connaissance des erreurs de l'Ordre, il eut volontiers quitté la robe du Temple, que, d'ailleurs, il en avait fait part en confession à l'évêque de Poitiers et n'avait été retenu qu'en songeant aux grandes dépenses faites par sa famille pour le mettre à même d'aller outre mer.
— Il était donc resté Templier, ne voulant pas que ses parents pussent croire qu'il refusait de s'embarquer par manque de coeur.
— Doit-on conclure de ce passage, que seuls allaient outre mer les chevaliers du Temple dont la famille avait pu faire les frais du voyage ?

Précepteur de la Lande des Verchers: 1304, frère Gui de la Forest, chevalier.
Sources: Trudon-des-Ormes, Liste des Maisons et de quelques Dignitaires de l'Ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France. D'Après les pièces du Procès des Templiers. Revue de l'Orient Latin, tomes V, VI, VII. Ernest Leroux, Editeur. Paris 1897, 1898, 1899.

Procès des Templiers, tome II, page 360


Item frater G. de Alto Maynillo miles ordinis predicti, etatis viginti quinque annorum vel circa, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo de Lauda de Verti, tres anni erunt circa instans festum Nativitatis Domini, per fratrem Guidonem de Foresta militem, preceptorem dicte domus, non recolit de nominibus presencium.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Lande-des-Verchers


Praeceptor, vers 1304: Guido de la Forest
Sources: E.-G. Léonard. Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.

Lande-des-Verchers


Sur la commune de Verchers-sur-Layon, canton de Doué-la-Fontaine; Là se trouvait la Maison du Temple de Lande-des-Verchers.
Sources: Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, tome 164, deuxième livraison juillet-décembres 2006. Paris Genève, Librairie Droz 2007

Lande-des-Verchers


Commanderie de l'Ordre du Temple puis de l'Ordre des Hospitaliers de saint-Jean de Jérusalem qui englobait l'église saint Jean-Baptiste du XIe siècle;
En fond de cour au sud, un bâtiment du XVe ou XVIe siècle;
Du côté est, l'une des portes d'un corps de bâtiment porte la date de 1658;
A l'angle sud-est de l'enclos, construction d'un corps de logis au cours du 4e quart du XIXe siècle.
Propriété privée
Sources: Monuments de France

Lande-des-Verchers - Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem


Ce jourd'hui 16 avril 1725 avec permission de son Emminence frère D. Antoine Manoel de Villeheha digne grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jerusalem et du Saint-Sépulcre, s'est tenue la vénérable langue particulière du grand prieuré d'Aquitaine, président en icelle illustre Mre le Chevalier frère François de la Rochebrochard, commandeur de Villegas en laquelle se sont levés Messieurs les chevaliers frère Anne-Charles de Tudest commandeur de la Lande-le-Verchers, et frère Jean-Francois-Anne Renault de la Bourdonnaye cy-devant nommés commissaires pour voir, examiner le mémorial des titres de noblesse et autres escriptures dont veut se servir noble Camille-Hipolite-Annibal de FARCY pour pourvoir estre reçu au rang des chevaliers de justice dans ledit prieuré d'Aquitaine dans les limites duquel il est né. Lesquels dits commissaires ont rapporté avoir vu et examiné avec toute l'attention et l'exactitude possible ledit mémorial et ayant remarqué que les titres de noblesse qui y sont énoncés prouvent suffisamment la noblesse que nos statuts et ordination ordonne pour estre reçu audit rang des chevaliers à la réserve de deux bisayeuls paternel et maternel dont le susdit prétendant est dispensé de prouver la noblesse par un bref apostolique et passé par son Emminence ont été de sentiment que la vénérable langue permette audit prétendant de demander des commissaires au vénérable chapitre ou assemblée provincial dudit prieuré pour procéder au procès-verbal de ses preuves de légitimation et de noblesse.
Généalogie de la famille de Farcy, par Paul de Farcy. Editeur: Imprimerie de L. Moreau, Laval 1891

Lande-des-Verchers


— Village commune de Verchers.
— Landa Vercheii, 1170-1177 (Trésors des Chartes, tome I, page 116)
— Ancienne Maison du Temple, dont le ressort constituait une paroisse.
— Ancienne commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
— Le domaine comprenait un château seigneurial, formé d'une cour enclose, avec porte haute et basse;
— En travers, au fond, à droite, le logis avec donjon, tour d'angle et quadruple cave voûtée;
— A gauche, l'église, reliée au logis par un porche, avec double entrée;
— Sur le pignon, une bretèche avec cloche;
— L'intérieur en partie pavé de dalles tumulaires des commandeurs;
— Sur le grand autel à tabernacle, les statues de Vierge, de Saint-Pierre et de Saint-Jean-Baptiste, un fragment de la Vraie-Croix dans un reliquaire de vermeil;
— Aux deux côtés du choeur, un autel;
— A gauche le banc seigneurial.
— L'édifice reconstruit fut béni le 4 avril 1767, ainsi que le cimetière y attenant, devant la principale entrée du château.
— Du domaine dépendait une maitérie, un jardin, des taillis, une allée de noyerset des saulaies, en tout 2.818 boiselées, plus les pâtis des Marne, affermés aux riverains, et surtout des dîmes et des rentes, évaluées à 2.402 boisseaux de froment, 700 de seigle, 280 d'avoine et 100 chapons.

Commandeurs Hospitaliers


1524. Antoine de Sazillé.
1556. Jean Audebert.
1580, 1583. Robert de Chazé.
1612. François de Montagu.
1618, 1623. Guy Turpin de Crisé.
1671. François Budes du Tertre-Jouan.
1684. Guy de la Brunetière du Plessis de Gesté, mort à Angers, le 24 juillet 1694, et inhumé dans le chpelle Saint-Blaise.
1715. Anne-Charles de Tubert, résignataire (1), moyennant une pension de 610 livres.
1753, 1770. René-Antoine du Chaffault, qui transforma l'habitation et reconstruit l'église.
1. (résignataire: personne à qui on a résigné un office, un bénéfice - résigné: abandonner un bénéfice ou un office en faveur de quelqu'un: synonyme: se démettre)

— Un logis distinct, avec jardin et colombier, servait au prêtre, qualifié curé, qui desservait la paroisse.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Biographique de Maine-et-Loire. Par Célestin Port, Archiviste du département de Maine-et-Loire. Tomes I, II et III. Paris et Angers, 1878.


Lande-de-Gourgé-Parthenay   (79)

Maison du Temple de la Lande-de-Gourgé - dite de Saint-Georges


Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Parthenay, Canton: Saint-Loup-Lamairé, Commune: Gourgé - 79


Maison du Temple de la Lande-de-Gourgé
Maison du Temple de la Lande-de-Gourgé


Le domaine de la Lande, situé dans la commune de Gourgé, au nord et à 7 km de Parthenay et tois de La Peyratte, est aujourd'hui une grande ferme de 140 hectares qui présente la particularité de n'avoir pas été divisée, comme tant d'autres, et d'avoir conservé ses grands champs, comme autrefois.

Les bâtiments sont tous affectés à l'exploitation agricole et ont l'aspect modeste de la plupart des fermes de la Gâtine. Mais on y voit çà et là des portions de mur en pierres de taille très anciennes; on y remarque d'un côté une vieille tour dépouillée de son toit d'origine et d'un autre côté les restes d'une chapelle.

Cette chapelle mérite de retenir l'attention. Longue de 14 mètres, large de 8 m, elle est épaulée à l'extérieur par des contreforts plats.

A l'intérieur, on y voit 4 colonnes dont deux sont noyées dans un mur de refend construit postérieurement. Les deux autres sont bien apparentes. Ce sont du pilastre formé d'une demi-colonne sur dosseret avec base à glacis et qui sont surmontés d'un chapiteau à volutes, assez écrasé. Au-dessus on remarque des traces de voûte en berceau sur doubleau à double rouleau. Mais la voûte a disparu depuis longtemps et laisse voir une vulgaire charpente couverte de tuiles.

Il y a une fenêtre et une porte à arc brisé; de même deux entrées aujourd'hui bouchées sont à arc brisé.

Tout porte à penser que la construction de cet édifice remonte au XIIe ou au début du XIIIe siècle.

Aussi la Lande de Gourgé n'avait-elle pas échappé à l'attention du grand historiographe de la région Bélisaire Ledain, qui, dans son ouvrage La Gâtine historique et monumentale, y a consacré quelques lignes.

On y lit: Les domaines des Templiers ayant été donnés aux Chevaliers de Jérusalem appelés plus tard de Malte, les deux maisons de la Boissière-en-Gâtine et de Saint-Georges de la Lande de Gourgé ou de Parthenay passèrent entre les mains de leurs nouveaux maîtres en 1313...

Nous savons seulement par le livre de Bélisaire Ledain que le commandeur de la Boissière-en-Gâtine, le frère Jehan de Bertault, fut parmi les Templiers arrêtés; mais il n'aurait pas été condamné (Lévrier, Histoire des Deux-Sèvres, p. 40).

Par contre, il existe aux Archives nationales un procès-verbal de remise des biens des Templiers aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans le Poitou, en date du 20 mai 1313, dressé par Guillaume Demer, garde du sceau du roi à Poitiers, en présence de Guillaume Hervé, prêtre, notaire et juré de la Cour du sceau.

Afin de donner une idée de l'importance de la Commanderie, il paraît utile de reproduire l'énumération des principaux objets mobiliers qui s'y trouvaient:
1 — calice doré et 1 — patène,
2 — croix d'argent doré avec reliques,
1 — encensoir de cuivre,
2 — missels notés,
2 — croix de cuivre,
3 — chasubles de soie, 3 aubes parées,
3 — étoles,
1 — vieux surplis,
1 — mauvais drap de soie,
1 — boîte de cuivre à mettre le sacre,
1 — épistolier,
1 — bréviaire,
18 — couettes de plumes,
— Des tapis, oreillers, serviettes,
1 — vieille chaudière,
1 — mauvaise serpe,
1 — faux,
12 — fouloirs,
6 — boeufs arables,
26 — vaches et taureaux,
3 — veaux de lait,
98 — moutons,
35 — agneaux.

Cette énumération appelle deux remarques: le nombre de lits autorise à penser que les Templiers de la Lande remplissaient des devoirs hospitaliers. L'importance du cheptel vif montre que l'exploitation des terres était très développée, beaucoup plus qu'elle ne le sera au XVIIIe siècle, ainsi que nous le verrons plus loin.

Au point de vue immobilier, la commanderie de la Lande de Gourgé comprenait:
1— des terres et bois s'étendant sur les paroisses de Gourgé, la Peyratte et Aubigny;
2— le moulin du Gué, paroisse de Gourgé;
3— le moulin du Temple, paroisse du Sépulcre banlieue de Parthenay;
4— une maison à Parthenay, maison qui paraît être celle que l'on désigne aujourd'hui comme maison des Templiers et qui est située rue de la Poste.

Au point de vue des droits féodaux, la cession avait compris tous les droits seigneuriaux en vigueur à cette époque. Car Philippe le Bel avait eu soin de spécifier dans son acceptation du transfert des biens des Templiers aux Hospitaliers: « Nous acceptons la disposition, l'ordonnance et le transfert, sous réserve que tous les droits sur lesdits biens appartenant à nous, aux prélats, aux barons, aux nobles et autres personnes quelconques de notre royaume, soient saufs à toujours. » (Lizerand, Le Dossier des Templiers, p. 203.)

Donc, l'ordre des frères Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem recueillit à cette époque (1313) la commanderie de la Lande de Gourgé (qui dans la suite fut appelée également la Lande de Saint-Georges ou petite Lande de Parthenay), et cela avec toutes ses appartenances et dépendances et avec les privilèges attachés aux terres nobles, droit de lever des impôts et droit de rendre la justice.

Le seigneur commandeur de la Lande avait droit de haute justice. Cette prérogative fut réduite par les progrès de l'autorité royale, qui diminua la compétence des justices seigneuriales et les subordonna à ses propres tribunaux. Néanmoins la juridiction du commandeur de la Lande subsista jusqu'à la suppression des justices seigneuriales par la Révolution.

Et il est à signaler que parmi les terres de la Lande il est un champ qui était désigné sous le nom de Champ des Justices et qui est encore porté au cadastre sous cette désignation. C'est là sans doute que se dressaient les fourches patibulaires où les malfaiteurs condamnés à mort étaient pendus.

Quelle était, au XVIIIe siècle, l'importance de la commanderie de la Lande ?

Au point de vue territorial, le domaine de la Lande était composé à peu près des mêmes terres qu'actuellement et comprenait en outre 50 hectares de bois situés au sud et qui font aujourd'hui partie de la propriété voisine.

Une visite de 1752, faite à la requête de M. de Brilhac, donne la nomenclature des bâtiments et des terres:
Une ancienne chapelle en ruine,
Le logis avec 2 chambres basses,
2 — chambres hautes,
le vieux logis formé d'une ancienne tour dans laquelle était le fourniou avec 1 chambre haute,
3 — écuries,
1 — grange,
1 — petit colombier,
2 — toits à porcs,
2 — jardins potagers dont l'un dit du canard,
Puis le logement des métayers avec 2 chambres basses,
Une étable,
Une grange,
Un fourniou et un four.

Les terres sont désignées


Champ de la Commanderie,
Champ des Justices,
Le patis neuf,
Le pré neuf,
Le pré de Moque-charrette,
Le pré de la Commanderie,
Le pré de la Cour,
Les bois Moreau,
Des Echasséries,
Du Foignaud,
Le grand bois,
Un grand étang,
Un petit étang.

La commanderie comprenait encore comme du temps des Templiers: le moulin du Gué sur le Thouet (paroisse de Gourgé);
Le moulin du Temple (paroisse du Sépulcre, banlieue de Parthenay et touchant le moulin de Brossard);
1 — maison à Parthenay située grand'rue de la basse ville, en descendant à Saint-Jacques, paroisse Saint-Jean.

Outre tous ces biens immobiliers, la commanderie de la Lande était bénéficiaire de cens, dîmes et terrages, dont il paraît utile de reproduire la liste telle qu'elle a été établie à la fin du XVIIIe siècle.

Mémoire des Cens, Rentes, Dîmes et Terrages dus à la Commanderie de la Lande:
8 — sols de cens sur une maison à Parthenay près Saint-Laurent,
5 — sols de cens sur le fief des Marouillais;
5 — sols de cens sur la métairie du Préau, paroisse de la Peyratte, et moitié de la dîme verte et de charnage,
La rente de 60 boisseaux de seigle sur le Moulin Vernou, paroisse de Gourgé, et la dîme verte et de charnage;
La rente de 8 boisseaux de seigle sur la métairie de Lambertière (paroisse de La Peyratte);
10 — deniers de cens sur les terres appelées Chatnoyé près Lageon, à partager avec la commanderie de la Boissière, ainsi que la moitié de la dîme verte;
La rente de 4 boisseaux de seigle et 8 boisseaux d'avoine, 1 chapon, dîme et charnage sur les terres de la Barre, côté de l'étang;
5 — sols sur le Chiron blanc (à M. d'Orfeuille);
14 — sols sur la Charnière (à M. d'Orfeuille);
1 — boisseau de seigle, 1 poule, 22 sols, et la dîme au 6 sur la Braudière,
5 — sols sur la métairie du Chillois (à M. Turquand d'Auzais);
14 — sols, 1 chapon, la dîme verte sur les borderies de la Barre,
30 — sols sur une pièce de terre près du bourg d'Aubigny;
3 — sols sur une maison à Parthenay;
4 — sols 15 deniers sur deux maisons près l'église de Gourgé;
2 — boisseaux seigle, 2 chapons, le terrage au 12, sur tènement du Fontenioux (paroisse la Peyratte);
4 — boisseaux de seigle quérable et 3 boisseaux sur le moulin à Gué:
14 — boisseaux seigle, 2 chapons, 2 poules, 15 sols, dîmes au 6 sur les fruits et terrage sur le tennement de Bellebouche (à Chaboceau);
5 — sols, 1 poule, terrage au 6, sur Champrond,
5 — sols sur la Bodinière près Lamairé;
15 — sols, 1 chapon sur le Quaireux de Gourgé;
2 — sols, la dîme au 24, des brebis et cochons sur Bonnevaux;
1 — setier seigle, 1 chapon sur le Pressoux;
2 — sols, 1 chapon sur le Gats de Viennay;
22 — boisseaux de froment sur Laubonière près de Noizé;
12 — boisseaux de seigle, quérable sur la Vieille-Peyratte (à M. Poignand de la Salinièré);
4 — sols et terrage au 6 sur le Petit-Breuil (Peyratte);
42 — sols et terrage au 6 sur la commanderie de Malzerte (paroisse de Saurais);
5 — sols sur la Ménardière (aux héritiers Cornuault);
13 — sols sur Cherchemont (paroisse de Saurais);
6 — sols, 1 chapon sur la Sapinière (paroisse de Saurais);
3 — setiers de seigle sur la Guichardière (paroisse de Saurais);
4 — sols sur le Pré blanc (paroisse de Saurais);
12 — sols et dîme verte sur la Maison Neuve de Saurais;

Il est à déplorer et ce comme à leurs habitudes, les différents commandeurs Hospitaliers n'ont pas entretenus les bâtiments de cet héritage. Les commandeurs ne vivant plus dans les lieux, les laissèrent à l'abandon, entre les mains des fermiers ou autres à qui ils louèrent les terres. Eux, se pavanaient dans l'hôtel de Poitiers ancienne résidence des Maîtres Templiers.

En effet, il résulte des visites faites depuis le début du XVIIIe siècle, que les terres avaient été de plus en plus saccagées, à tel point qu'au cours des visites qui ont eu lieu de 1720 à 1780, il a été successivement constaté que le grand bois (130 arpents) était totalement ruiné, le bois des Echasseries (5 arpents) ne portait plus trace de taillis, mais seulement de vieilles souches, le bois Moreau (3 arpents) et le bois Foignaud (10 arpents) étaient en très mauvais état.

D'ailleurs, dès 1727, le commandeur de La Lande avait été l'objet d'un procès-verbal de la maîtrise des Eaux et Forêts de Fontenay-le-Comte pour ce motif que le garde forestier avait constaté qu'on avait coupé 117 chênes au delà du nombre permis par les édits royaux qui avaient prescrit que les gens de mainmorte devaient laisser dans leurs bois une réserve propre à produire de la haute futaie. Une amende de 2.456 livres avait été infligée pour ce fait.

En 1732 un constat ordonné par Pierre Joffrion, seigneur de la Gestière, maître particulier de la maîtrise des Eaux et Forêts de Fontenay-le-Comte, a fait ressortir le mauvais entretien des bois et les abus qui y avaient été commis, les riverains ayant pris l'habitude d'introduire leur bétail dans les bois.

En 1754, l'état des bois a fait l'objet d'un mémoire déposé au Greffe de la Maîtrise de Fontenay-le-Comte, à la requête de M. l'abbé Le Normand, chevalier de l'Ordre de Malte, commandeur de la commanderie, par Maître Armand Charles Chaboceau, sénéchal, juge gruhier de la haute justice, « terre et seigneurie de la commanderie de la Lande »

En 1768, l'un des bois a brûlé.

En 1770, la plupart des bois sont à l'état de brandes.

Quant aux bâtiments, leur entretien avait été autant négligé que les terres.

La visite de 1752 constate que la chapelle est totalement ruinée, étant sans charpente ni voûte, et que les murs sont désormais hors d'état de la porter.

En 1774, l'état est jugé encore plus mauvais. Il est constaté en outre que le grand étang est rempli de souches, d'ajoncs et de saules et que le moulin du Gué est « fondu »
Société des Antiquaires de l'Ouest, bulletin du premier trimestre 1940 - Alain Bodin

La Lande de Gourgé ou de Parthenay


Maison de la Lande-de-Gourgé - On trouve sur le document écrit par les juristes de Philippe le Bel au sujet des rétrocessions des biens des Templiers aux Hospitaliers, le nom de la Maison de la Lande-de-Gourgé.

— Et encore, il est mentionné pour rétrocession, le nom de la Maison de Lande-de-Gourgé, (Domus Templi de la Lande-de-Gourgé).

Maison de la Lande-de-Gourgé fut appelée commanderie de La Lande de Parthenay sous les Hospitaliers.
— La Lande-de-Parthenay, appelée aussi Petite-Lande-de-Parthenay ou de Gourgé, est une localité de la commune de Gourgé, canton de Saint-Loup, arrondissement de Parthenay, département des Deux-Sèvres, elle était une des plus grandes possessions templières au XIIIe siècle. Lors de rétrocession aux Hospitaliers, il fut établit que les surfaces en terres et bois étaient de 140 hectares.

Vous pouvez aller voir l'acte des juristes de Philippe Le Bel sur la remise des biens de l'Ordre du Temple aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Sources: M. Charles Tranchant: Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest - 2e série 1880-1882, Tome 2 - Poitiers-Paris - 1883

Domaine du Temple à Parthenay


Maison - Localisation imprécise, rue de la Vau-Saint-Jacques.
Elle appartient aux Templiers.
Ledain 1897 : page 123, Repère non cartographié.

Cimetière paroissial du Sépulcre


Rue du Sépulcre, « Saint-Sépulcre » : Cité dans le texte de 1450.
Fleuret 1994 : page 93.

Ruhe comme l'on vait desdits Grands-Bancs à la porte du Sépulcre 86-108 rue Jean-Jaurès
Partie de la rue Jean-Jaurès située entre la place des Bancs et la porte du Sépulcre.
Fleuret 1994 : page 90.
Sources: Parthenay du milieu du XIIIe siècle au XVe siècle. Bnf


Lande-Lorignac (La)   (17)

Maison du Temple de La Lande à Lorignac


Département:Charente-Maritime, Arrondissement: Jonzac, Canton: Saint-Genis-de-Saintonge, Commune: Lorignac - 17


Maison du Temple de La Lande à Lorignac
Maison du Temple de La Lande à Lorignac


L'existence de ce membre de Civrac ne nous est connue que par l'enquête de 1373. Il est d'ailleurs précisé qu'il ne s'agissait que d'une exploitation rurale (grangia) dont le patrimoine n'est pas détaillé dans le texte. S'il existe toujours un hameau appelé La Lande, à Lorignac, aucune trace ni aucun souvenir de ce modeste établissement n'y ont été conservés.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983

Maison du Temple de La Lande-de-Lorignac


Lande-de-Lorignac (La), sur la commune de Lorignac, Canton de Saint-Genis-Saintonge.
Landa d'Auriac
Il y avait là, un membre de de la commanderie de Civrac.
Sources: Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, tome 164, deuxième livraison juillet-décembres 2006. Paris Genève, Librairie Droz 2007


Landifay et Bertaignemont   (02)

Maison du Temple de Landifay et Bertaignemont
Département: Aisne, Arrondissement: Vervins, Canton: Sains-Richaumont, Commune: Landifay-et-Bertaignemont - 02


Biens du Temple Landifay
Maison du Temple Bertaignemont


La charte de Barthélemy de Vire nous fait connaître que Bertaignemont était, au XIIe siècle, une terre qui relevait du fief de Bouchart de Guise (Aisne) et de Clérambaut de Faty, laquelle fut donnée aux frères du Temple, par Amaury de Bernot, au moment où il s'enrôlait sous la bannière des chevaliers de cet Ordre.

La dîme de Bertaignemont, qu'ils possédèrent ensuile, fut l'objet de plusieurs donations faites en 1168 par Clérambault, seigneur de Macquigny (Aisne); et en 1189 par Pierre, abbé des religieux de Bohéries, « de Boheriis » (Aisne).
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Bertaignemont
Bertaignemont, ancienne Maison du Temple ; formait autrefois une paroisse qui à été réunie à Landifay par ordonnance du 9 juin 1819.
Sources: M. Amédée Piette. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Michel en Thiérache, page 192. Vervins 1883. - Bnf

Bertaignemont
— Fermes commune de Landifay-et-Bertaignemont
— Berthainemont, 1603 (Terrier de la commanderie de Laon, folio 62)
— Ancienne Maison du Temple réunie sous les Hospitaliers de Saint-Jean à la commanderie de Laon.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aisne, par M. Auguste Matton, Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI

Bertaignemont
« Landifay » est mentionné en 1145. La ferme de Bertaignemont était une paroisse érigée en commune autonome à la Révolution. Le précepteur de la Maison de Bertaignemont sur la commune de Landifay-et-Bertaignemont était en 1189 Balduinus. »
L’abbaye de Saint-Michel donne à bail aux Templiers la dîme des terres qu’elle possède à Bertaignemont.

1258. Nous frère Foulques de Saint-Michel, grand maître (preceptor) des maisons du Temple de France, faisons savoir que d’après le conseil et avec le consentement de nos frères, nous avons pris à bail des moines de Saint-Michel et du curé de Landierfait, les dîmes et terrages qu’ils possédoient sur le territoire de nostre maison de Bertignemont et sur les cultures situées au-dessous de la voie par laquelle on va de Guise à Toursi, moiennant une rente annuelle de douze jalois de blé, tel qu’on le rend pour les dîmes et le ferrage, de ces douze jalois de blé, sept seront à la mesure de Landierfait et cinq-à la mesure de Guise notre maison de Bertignemont sera chargée de fournir chaque année cette rente aux religieux de Saint-Michel et au curé de Landierfait dans l’octave de la Saint-Martin d’hiver.
Fait l’an 1258, au mois de juin.
Sources : Piette, Amédée. Cartulaire de l’abbaye de Saint-Michel en Thiérache. Vervins 1883 BNF


Lannoy-le-Temple   (80)

Chapelle de Lannoy-le-Temple


Département: Somme, Arrondissement: Abbeville, Canton: Buigny-lès-Gamaches - 80


Cette chapelle se trouvait sur le chemin entre Buigny-lès-Gamaches et Embleville


— C'était un ancien membre de la Maison de Grand-Selve. La chapelle qu'on voyait à Lannoy à la fin du XVe siècle était tout ce qui restait de la maison de Lannoy-le-Temple qui existait autrefois entre l'abbaye du Lieu-Dieu et Gamaches.

— Cette chapelle disparut à son tour. Elle se trouvait dans une prairie, de la contenance de vingt-un journaux, qu'on nommait les Marais de Notre-Dame, et qui aboutissaient à la rivière.

— Cette prairie fut réunie au domaine de Grand-Selve après la démolition de la chapelle, dont les messes à décharger continuèrent à se dire dans la chapelle de Grand-Selve. Les messes réunies de ces deux chapelles étaient de cent quatre par an. Elles étaient dites, en 1783, moitié par le curé de Gonneville, et moitié par le vicaire de Lincheux.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Lanouée   (22)

Maison du Temple de Lanouée


Département Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Dinan, Canton, Commune: Yvignac-la-Tour, Lieu-dit: Brusvilly - 22


Maison du Temple de Lanouée
Maison du Temple de Lanouée


Lanouée, qu'on doit reconnaître dans le « Lanhoe » de la charte de 1182 et qu'on appelait tantôt « La Noueix », tantôt la « Nouaye », parfois même « Lannoeix », était une très ancienne Maison de l'Ordre du Temple. Cet établissement se trouvait en la paroisse d'Yvignac, au diocèse de Saint-Malo, et s'étendait aux environs de Dinan. Ce fut dans la chapelle du Temple de Lanouée qu'en 1294 Pierre de Launay fut reçu templier par Pierre de Villiers, assisté de quatre autres frères de l'Ordre du Temple, Hugues Poulet, d'Auvergne, Guillaume Battan et Jean de Fougères.

Chapelle de Lanouée



Maison du Temple de Lanouée
Localisation: Maison du Temple de Lanouée - Soures Monumentum


Nous avons dit que dans le courant du XIVe siècle la commanderie de Lanouée fut unie a celle de la Guerche; aussi, en 1395, voyons-nous frère Nicolas Séguin prendre le titre de commandeur du Temple de la Guerche et de Lanouée.
Au XVIIe siècle la membre de Lanouée - comme on disait alors - consistait en: « la maison noble et principal manoir dudit lieu, corps de logis avec cour au devant, jardin clos de murailles, chapelle située proche ladite maison, bois de « haulte fustaye », etc., le tout s'entre-joignant et contenant ensemble, quinze journaux de terre. »

La chapelle de Lanouée était dédiée a saint Jean-Baptiste, il n'en reste qu'une petite ruine. En 1708, son maître-autel était décoré d'un grand crucifix qu'accompagnaient les statues de saint Jean et de saint Martin; une arcade romane accostée de deux autels, séparait le choeur de la nef. Il est probable que cet édifice était de même style et de même époque que l'église paroissiale d'Yvignac, intéressant monument du XIIe siècle, qu'on prétend être l'oeuvre des Templiers.

Non loin de là, deux pièces de terre, portant les noms de « Grande et Petite Justice », rappelaient les anciennes fourches patibulaires de la commanderie; sur une lande voisine se trouvait « une masse de moulin ruisnée », enfin une métairie dépendait du manoir.

Chapelle de Lanouée



Chapelle de Lanouée
Chapelle de Lanouée - Sources: image Jack Bocar


Le commandeur levait la dîme sur toutes les terres tenues dans son fief de Lanouée, en Yvignac et Trébédan. Il jouissait d'ailleurs de plusieurs fiefs, s'étendant en douze paroisses: Yvignac, Corseul, Saint-Carné, Plénée-Jugon, Vildé-Guingalan, Bourseul, Tramain, Plouer, Taden, Plorec, Quéver et Dinan.

Remarquons-y en Yvignac le bailliage de Lanouée; en Corseul celui de Treffort; en Plénée-Jugon le fief du Temple, et en Plorec celui du Temple-ès-Saulneufs.
Notons en outre qu'en Bourseul se trouve le village de l'Hôpital; en Tramain, le village des Croix et l'ancien manoir du Temple aliéné dès le XVe siècle; en Plorec, également un manoir appelé le Temple; et en Corseul, Plouer et Taden, trois villages portant le nom de Vildé.

Il nous faut de plus signaler deux localités en lesquelles les Chevaliers du Temple eurent de toute antiquité des droits: Vildé-Guingalan et Vildé-Goëllo. Comme tous les Vildé « Villa Dei », c'est aux Templiers que la paroisse de Vildé-Guingalan doit son origine; son nom « Guengalan » figure dans la charte de 1182. Sur son territoire se voit encore le village de la Commanderie, et l'église paroissiale demeure dédiée à saint Jean-Baptiste.

Chapelle de Lanouée



Chapelle de Lanouée
Chapelle de Lanouée - Sources: image Jack Bocar


Quant à Vildé-Goëllo, c'est un gros village de la paroisse de Quévert; la charte de 1182 l'appelle l'aumônerie de Goëllo, « Elemosina de Gouelou. » Le fief de Vildé-Goëllo s'étendait non seulement en Quévert, mais aussi dans la ville même de Dinan.

A côté du village de Vildé-Goëllo, s'élevait le manoir du Temple dont les ruines portent de nos jours le nom de Prieuré de saint jean. Ce nom lui vient de la chapelle qui en dépendait à l'origine et qui n'existe plus; on l'appelait Saint-Jean de l'Aublette, et le village de l'Aublette avoisine en effet celui de Vildé-Goëllo. La croie de Lanviais, en Quévert, est également un dernier vestige du séjour des Chevaliers en cette contrée; c'est une belle croix de carrefour du XVIe siècle, dans les sculptures de laquelle on reconnait des Chevaliers, représentés agenouillés et priant.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

Chapelle de Lanouée


Lanouée, cette annexe ou membre du Temple de La Guerche, avait une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, un cimetière, le clos de la justice, un moulin, des bois, des fiefs et des dimes s'étendant dans dix paroisses Yvignac, Bourseul, Saint-Carné, Piénée-Jugon, Vildé-Guingalan, Corseul, Tramain, Plorec, Quévert et Dinan.

Entre autres balliages, Lanouée avait ceux du Temple en Plénée, de Lanoué et de Guingalay en Yvignac, de Treffort en Corseul, du Temple-es-Saulneuts en Plorec, et de Vildé-Go?llo en Dinan.
Lanouée avait aussi la chapelle de Saint-Jean de Loublet en Quévert.
La chapelle de Lanouée est maintenant convertie en grange. Nous avons vu dans ses fenêtres plusieurs crânes humains, tirés du cimetière qui avoisinait cette chapelle.
En 1294, Pierre de Launay fut re?u Templier dans la chapelle de Lanouée par Pierre de Villiers, en présence des frères Hugues Poulet, d'Auvergne, Guillaume Battant et Jean de Fougères.
Evêché de Bret., tome page 95 et 208. Pouillé de Rennes, tome 3, page 75.
Sources: Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, page 25, deuxième série, tome IV. Saint-Brieuc 1890. - Bnf


Lansac   (13)

Maison du Temple de Lansac
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Tarascon - 13


Lansac
Maison du Temple de Lansac


Un réseau de commanderies liées aux maisons mères fondatrices s’établit en basse Provence et en Languedoc.

C’est le cas de Saint-Gilles où s’installent les Hospitaliers (1101), puis les Templiers (1135). Ce lieu est à la fois le point de départ des croisades et une étape des pèlerinages vers Saint-Jacques-de-Compostelle, Rome et Jérusalem.

Deux périodes d’expansion foncière montrent l’étalement des possessions autour de « villae » et de « castra », de seigneuries et coseigneuries, dépendants de la commanderie :
— Entre 1160 et 1190, à l’ouest, Le Caylar, Aimargues, Calvisson, Aubais, Générac ; au nord Nîmes ; Meynes et Salliers dans le diocèse d’Arles.
— Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, à l’est, Bellegarde et les terres du mas d’Argence. Deux maisons secondaires sont fondées : Montfrin et Saint Pierre de Campublic.

A Arles, le premier « preceptor » est Bernat de Colador en 1146. Plus tard, entre 1188 et 1198, les acquisitions foncières d’Arles et d’Avignon seront regroupées sous l’autorité du commandeur Guilhem de Solilès.

Lors de l’arrestation des Templiers, en 1308, un inventaire des possessions locales de l’Ordre a été fait grâce au cartulaire du XIIIe siècle qui rassemble les titres de propriété de l’Ordre :
— Dès 1145 et jusqu’en 1230, la plaine du Trébon est acquise notamment grâce à la donation contre un prêt conséquent d’Hugues V des Baux, vicomte de Marseille avec le pré de Baussenc.
— La maison de Lansac gère une commanderie secondaire formée par Tarascon et Laurade.
— Dès 1170, sous Guilhem de Solliès, plusieurs acquisitions se font en petite Camargue, au sud d’Arles, avec Corrèges, Méjanes et Paulon puis les Saintes Maries de la Mer.
— Entre 1216 et 1252 de nombreuses terres sont acquises, Hugues des Baux ayant engagé tous ses biens (villages et Méjanes) son fils est incapable de rembourser le prêt des Templiers. Il cède alors la « villa » de Méjanes dont l’Ordre devient propriétaire. Sur la rive gauche l’Ordre possède Rupta et la Vernède.
Sources : Sébastien Brunet Professeur relais Archives Communales de la ville d’Arles. Lansac

Chapelle de Lansac


Chapelle de Lansac
Chapelle de Lansac. Image Patrimoine Vivant


Chapelle de la Maison des Templiers. Monument historique. Édifice religieux
Dédiée primitivement à Saint-Pierre, la petite chapelle romane fut placée au XIIe siècle sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption quand elle passa au chapitre d’Arles. (OT Tarascon) Aujourd’hui cette chapelle est classée au titre des monuments historiques.
Sources : Chapelle de Lansac

Voir d’autres information sur le site de Rhône Médiéval


Lantiern   (56)

Maison du Temple de Lantiern


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Muzillac, Commune: Arzal - 56


Maison du Temple de Lantiern
Maison du Temple de Lantiern


La charte de 1182 mentionne parmi les possessions des Templiers le membre de « Landiern »; c'était ce qu'on appela le Temple de Lantiern dans la paroisse d'Arzal, au diocèse de Vannes.

« Est dans la paroisse d'Arzal, - dit la Déclaration de Carentoir en 1677, - un temple fondé de Monsieur saint Jan-Baptiste, appelé Saint-Jan de Lantiern, dans lequel se font les enterrages ; autour d'iceluy il y a un grand tenuement sur lequel le commandeur (de Carentoir) prend la dîme à la coutume. »

L'etat de la commanderie du Temple de Carentoir en 1643 donne quelques détails:
« En la paroisse d'Arzal il y a une très belle église et Temple avec quantité de chapelles et sept autels, une crois d'argent avec des reliques de la Vraie-Croix, un calice d'argent et deux d'estain. Autour duquel Temple il y a quelques tenues qui doibvent des rentes et dîmes, et s'appelle Saint-Jean de Lantiern ; la chapelle est couverte d'ardoizes avec trois cloches, le tout en bon et deub estat, et il n'y a aucune habitation ny domaine de propre de la commanderie, et s'afferme ledit lieu 18 livres. »


Chapelle de Lantiern, image Jack Bocar
Chapelle de Lantiern, image Jack Bocar


Temple de Fescal



Domaine du Temple de Fescal
Domaine du Temple de Fescal


Enfin « l'église tréviale de Lantiern proche le passage de la Roche-Bernard, distante du Temple de Fescal d'une bonne lieue et de l'abbaye de Prières de deux lieues », rapportait encore au commencement du siècle dernier « un dîmereau et le tiers des oblations, le tout affermé 18 livres », mais il n'en est plus question dans la Déclaration de Carentoir en 1755, pas plus qu'il n'y est fait mention des Temples de Questembert, de Limerzel et de Fescal.

Chapelle frairienne d'Arzal, Saint-Jean de Lantiern subsiste encore ; « c'est un édifice de l'époque romane de transition », réédifié extérieurement en 1627, mais conservant à l'intérieur tout le caractère de sa construction primitive. Elle n'a qu'un bas-côté au Nord, qui se compose de deux arcades romanes. Deux autres arcades, placées de chaque côté du choeur, sont de style ogival.

« De l'ancienne verrière qui ornait la fenêtre ogivale du chevet, il ne reste que l'écusson du duché de Bretagne et celui des seigneurs de Brouel. »

« Cette curieuse petite église renferme, outre le maître autel, sept autels latéraux presque tous fort anciens. L'ancienne tribune seigneuriale est placée au-dessus de la porte de l'Ouest, et on y accéda par un escalier pratiqué dans l'épaisseur du mur. »

« Il est a remarquer que les maisons du village de Lantierrn ont, pour la plupart, un aspect bourgeois qui diffère totalement de l'architecture ordinaire des habitations rurales. Un pavé partant de l'église et se dirigeant au Nord conduit à l'une de ces maisons qui est fort ancienne. Tout annonce que ce petit village eut jadis quelque importance: il y avait là autrefois des marchands, un notaire, une juridiction... Les moines de l'abbaye de Prières s'y rendaient en procession deux fois par an, parce que la chapelle possédait un fragment de la Vraie-Croix. »
Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


Laon   (02)

Maison du Temple de Laon


Département: Aisne, Arrondissement et Canton: Laon - 02


Maison du Temple de Laon
Localisation: Maison du Temple de Laon


La maison du Temple de Laon, membre de la commanderie de Puisieux, était située, comme nous l'avons dit, dans la rue Sainte-Geneviève; et son jardin s'étendait vers midi jusqu'à une autre rue, appelée rue des Bouchers.

A peine les Templiers avaient-ils pris possession de leur maison, qu'ils y construisirent une chapelle, et qu'une noble dame, du nom d'Amultrude, leur donna des biens pour constituer une pension au prêtre qui devait la desservir. La charte qui contient cette donation émane de Barthélémy de Vire, évêque de Laon. Elle ne porte point de date, mais elle parait avoir été rédigée vers 1140.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Laon Chapelle des Templiers Saint-Jean Baptiste
Malgré l'assertion de plusieurs auteurs, qui ne s'appuie d'ailleurs sur aucun document positif, ce ne fut guère avant l'année 1140 que les Templiers, établis depuis peu à Laon, y construisirent, sous le vocable se Saint-Jean Baptiste, l'élégante petite chapelle que nous admirons aujourd'hui. Une charte de l'évêque Barthélémi de Vir, inconnue de ces auteurs, mentionne en effet, peu après cette date, une donation récente en faveur du prêtre appelé à la desservir (1).

Maison du Temple de Laon



Chapelle templière de Laon
Chapelle templière de Laon - Image Jack Bocar


En souvenir sans doute de l'église circulaire qui s'élevait dans l'enceinte du Temple de Jérusalem, chef-lieu de l'Ordre, le Temple de Laon est bâtit sur un plan octogone, comme celui de Metz et comme beaucoup d'autres. Il se compose d'une partie centrale à huit pans coupés, précédées d'un porche rectangulaire et terminée par un chœur dont l'abside s'arrondit en hémicycle.

La coupole



Coupole octogone de la chapelle templière de Laon
Coupole octogone de la chapelle templière de Laon - Image Jack Bocar


Une coupole octogone s'élève au centre de l'édifice: ces huit nervures, décorées d'un cordon d'étoiles entre deux tores, rayonnent autour d'un œil central, chargé d'un agneau crucifère. Elles retombent sur des cul-de-lampe portés sur des mordillons à têtes grimaçantes. Six fenêtres en plein cintre, reliées par des cordons de moulures et dont les appuis sont taillés en escalier, éclairent l'octogone.

Le Porche



porche de la chapelle templière de Laon
porche de la chapelle templière de Laon - Image Jack Bocar


Le porche ne comportait primitivement qu'un rez-de-chaussée, dont la voûte sur croisées d'ogives à un triple tore s'appuie sur quatre colonnettes. Il communique avec l'intérieur de la chapelle par une porte en plein cintre, dont les deux colonnettes sont couronnées de chapiteaux à feuilles d'acanthe.

La tribune qui le surmonte est une addition du XIVe siècle. Eclairée par deux fenêtres en tiers-point, elle est également recouverte d'une voûte sur croisée d'ogives dont les nervures décorées d'un filet saillant, reposent sur des culots. Elle s'ouvre sur la partie octogonale de l'édifice par un arc en plein cintre qui n'est autre que l'ancienne fenêtre de la façade. Ses claveaux sont garnis d'un boudin et d'un large cordon de fleurons de palmettes et de fruits à gros grains qu'encadrent de petits arcs en plein cintre qui se coupent à la clef. Ce motif de sculpture, très décoratif et d'une grande originalité, se reproduit sur l'arc triomphal de l'église d'Urcel.

Une arcade en tiers-point, aux impostes moulurées, s'ouvre sur le chœur, éclairé par deux petites fenêtres en plein cintre: sa voûte d'arêtes est renforcée par des formerets brisés.

L'abside



Laon chapelle templière abside
Laon chapelle templière abside - Image Jack Bocar


L'abside en hémicycle, plus étroite que le chœur, est encadrée par un arc en plein cintre, qui précède une voûte en cul-de-four. Une fenêtre de même tracé se trouve percée au-dessus de l'autel. « A l'extérieur, l'édifice est épaulé, aux angles de sa partie octogonale, par des contreforts recouverts de deux rampants et surmontés d'une colonnette qui vient s'amortir dans la gueule de l'un des masques humains de la corniche dont les modillons supportent une série de petits arcs en mitre, comme à Presles, à Trucv, à Vaux-sous-Laon, à Saint-Bandry et à Saint-Vaast de La Ferté-Milon. Entre ces contreforts s'ouvrent les fenêtres percées sous la coupole centrale, et dont l'ébrasement est garni de deux petites colonnettes. Un cordon de billettes qui contourne l'archivolte de ces ouvertures se continue le long de la muraille.

Arcade en plein cintre



Laon chapelle templière arcade en plein cintre
Laon chapelle templière arcade en plein cintre - Image Jack Bocar


Une arcade en plein cintre, portée sur deux colonnettes, donne accès dans le porche qu'épaulent des contreforts d'angle, couronnés au XIVe siècle de quatre petits pignons.

Les Baies



Laon chapelle templière baies en plein cintre
Laon chapelle templière baies en plein cintre - Image Jack Bocar


Les deux baies en plein cintre percées dans ses murs latéraux, entre deux colonnettes, sont encore surmontées de l'ancienne corniche à modillons qui supportait sa toiture primitive, avant la construction d'une tribune. Un clocher-arcade, percé de deux baies en tiers-point pour recevoir les cloches, se dresse sur le mur de façade primitif. Il ne peut être antérieur à l'adjonction de cette tribune, c'est-à-dire au commencement du XIVe siècle, car il repose en partie sur ses murs latéraux.

Il ne paraît pas douteux que le porche soit lui-même une addition, d'ailleurs de très peu postérieure à la construction de la chapelle. On constate, en effet, qu'il est bâti dans le prolongement des contreforts primitifs de la façade, dont les joints ne concordent pas avec ceux de ses murs latéraux.

Les corniches du cœur



Laon, chapelle templière Les corniches du cœur
Laon, chapelle templière Les corniches du cœur - Image Jack Bocar


La corniche du chœur se compose de petits arcs en mitre qui s'appuient sur des masques.

La toiture



Laon chapelle templière toiture de l'abside
Laon chapelle templière toiture de l'abside - Image Jack Bocar


La toiture de l'abside vient s'appliquer contre le pignon du chœur et porte directement sur les reins de la voûte, comme celle de l'octogone, jadis formée de petites dalles de calcaire grossier, dites tuiles de montagne, utilisées pour recouvrir également les absides en cul-de-four d'un certain nombre d'autres églises romanes du Laonnois et du Soissonnais.

C'est à tort que le chœur et l'abside du temple de Laon ont été considérés par quelques archéologues, notamment par Viollet-le-Duc, comme une addition. Cette hypothèse n'est nullement confirmée, en effet, par l'examen des assises de cette partie de l'édifice, qui ne présentent pas de décrochements avec celles de l'octogone. On constate, d'autre part, que l'architecte n'a pas monté de contreforts aux angles de ce mur, ce qui prouvé qu'il avait prévu la construction du chœur.
1. Archives nationales, S. 4949, supplément nº 2.
Sources: Lucien Broche. Congrès archéologique de France, LXXVIIIe session tenue à Reims en 1911. Par la société Française d'Archéologie, tome I. Paris A. Picard 1912.

Maison du Temple de Laon


Quand il revint du concile de Troyes (Barthélemy de Vir), appela les Templiers dans sa ville épiscopale et les installa dans une maison de la rue Sainte-Geneviève qui prit alors le nom de rue des Templiers. Les commencements en furent fort modestes. Ce ne fut qu'au bout de quatre ou cinq ans, qu'ils purent édifier la chapelle qu'on voit encore aujourd'hui (1).
Elle rappelle, dit-on, par sa forme et ses dispositions le Saint-Sépulcre de Jérusalem. Dans la suite, ils reçurent en dons divers domaines à Bruyères, Lierval, Sainte-Croix, etc. Quanta la terre de Puisieux qui fut leur première commanderie elle leur fut, parait-il, donnée par Barthélemy lui-même (2).
1. L'époque de sa construction est fixée d'une manière certaine par une bulle du pape Honorius Ier, de l'an 1134, autorisant les religieux du Temple, nouvellement fixés à Laon, à bâtir une chapelle dans leur maison. — Melleville, histoire de Laon, tome I, page 156.
2. Lelong (Dom), Histoire du diocèse de Laon, 240.
— Lancy (Dom), Historia fusniacensis (1671), 112.


Les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem lui durent également, quelques années plus tard (de 1134 à 1142), leurs premiers établissements dans le Laonnois, à Cerny-les-Bucy d'abord où les religieux de Saint-Jean leur cédèrent, à sa prière, quelques terres abandonnées moyennant un cens modique, puis bientôt à Laon même (3).
3. Dans la rue qui porte leur nom, sur l'emplacement du couvent de la Providence.

N° 43, année 1128 ou 1130
— Charte de donation par Barthélemy aux chevaliers du Temple d'une maison rue Sainte-Geneviève à Laon.

N° 134.
— Charte pour la donation aux Templiers :
1° par Robert de Montaigu, avec la permission du roi, de la maison qu'il possédait à Laon avec le cens et le vinage qui lui étaient dus.
2° par la dame Amultrude de ce qu'elle possédait à Bruyère, Lierval, Sainte-Croix, les Creuttes et de trois sols de rentes avec les terres qu'elle avait à Marchais, du consentement de Guillaume, seigneur d'Eppes, pour l'entretien d'un prêtre dans la maison du Temple à Laon, près de Sainte-Geneviève.
Citée par l'Eleu, Tome I, page 388 verso.
Sources: Florival, Adrien. Etude historique sur le XIIe siècle : Barthélémy de Vir, évêque de Laon, page 165. Paris 1877. - Bnf


Lapalud   (84)

Maison du Temple de Lapalud


Département: Vaucluse, Arrondissement: Avignon, Canton: Bollène - 84


Maison du Temple de Lapalud
Maison du Temple de Lapalud


Lapalud ne remonte pas au delà du moyen âge, ou du moins si son antiquité est plus reculée, aucun titre authentique ne vient en corroborer la preuve.

Il ne fut, dans le principe, quant au quartier aggloméré, qu'un vieux manoir des Templiers, autour duquel d'humbles vassaux s'empressèrent de grouper quelques chétives habitations. Son nom lui vient des marais qui jadis avoisinaient ses remparts : ces marais n'existent plus, grâce aux travaux d'art qui ont enchaîné les flots impétueux du Rhône. Le bourg vieux se compose d'une centaine de maisons assez bien bâties, environnées autrefois d'une ceinture de murailles avec des tours rondes et carrées de distance en distance.

Nul édifice remarquable, dans le vieux bourg, que l'église paroissiale ; la maison Maligeac appartenant à M. de Beaune ; celle de M. le général comte Jullien, assise sur les fondements du cloître des Templiers.

La tradition la plus constante à l'égard de l'église de Lapalud est celle qui en attribue la bâtisse aux Templiers : c'est l'unique legs que le pays ait recueilli dans l'immense succession de ces religieux militaires enrichis outre mesure par les largesses des fidèles.

Durant le séjour des papes à Avignon, Lapalud ait été une demeure cardinalice, cela ne doit pas nous surprendre, d'autant que maintes petites villes de cette contrée, telles qu'Orange, Bagnols, Saint-Paul-trois-Châteaux, Bollène et Sainte-Cecile, revendiquent la même prérogative. D'un autre côté, l'histoire du Comtat-Venaissin nous apprend que les grands dignitaires de la cour romaine, à l'exemple de leur chef suprême, s'étaient créés des résidences dans divers lieux de la province, et que là, en dehors du tourbillon des affaires, ils se délassaient, au sein d'une paisible retraite, des fatigues de l'épiscopat.
Ainsi rien d'étrange dans l'assertion qui assigne à notre localité, siège jadis d'une vieille commanderie de Templiers, le séjour d'un ou de deux cardinaux, alors que le Saint-Siège était fixé sur les rives du Rhône.
D'autan plus, que le pape et ses cardinaux ont oté de l'héritage des Templiers dut aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, toute une série de biens Templiers et aussi quelques biens Hospialiers. Et lapalud était une possession des Templiers.

Dragonet de Montauban, évêque de Saint-Paul-trois-Châteaux, eut l'avantage de faire les honneurs de sa ville épiscopale à Clément V qui retournait à Avignon après la clôture du concile de Vienne, où la grande affaire des Templiers venait de recevoir la solution que tout le monde connaît. Arrivé à Pierre-latte, deux routes également viables pouvaient conduire le Pape sur le chemin d'Avignon : d'abord celle de Saint-Paul-trois-Châteaux, qui était alors fort fréquentée à raison de la dignité de cette ville, et ensuite celle de Lapalud, qui n'avait point encore l'importance qu'elle a eue plus tard par sa transformation en route nationale de première classe.

Quoique Clément eût la liberté de choisir entre ces deux voies, il préféra néanmoins la première pour ne pas avoir à traverser la commune de Lapalud qui, étant un fief de l'Ordre infortuné qu'il venait de proscrire, nourrissait peut-être contre ce Pape des pensées d'hostilité. La décision à l'égard de ces chevaliers malheureux fut prise en plein concile, de l'avis de tous les prélats qui en faisaient partie (toto approbante concilio) , mais cependant avec cette clause remarquable : « En vertu de notre présent décret, dit-il, qui devra sortir son effet à toujours, nous abolissons l'Ordre des Chevaliers du Temple, non en guise de sentence définitive que nous ne pourrions prononcer ici avec équité en jugeant d'après les enquêtes et procédures déjà faites à ce sujet, mais seulement par voie d'administration et comme mesure d'ordre arrêtée par le Saint-Siège. (1) »
1. Non per modum sententiæ definitivæ cum eam super hoc secundum inquisitiones et processus super his habilos, non possemus ferre de jure ; sed per viam provisionis seu ordinationis apostolicæ, perpetuo valitura sustulimus sanctione. (Bulle de Clément V, du 12 mai 1312.)

Ainsi ce n'était pas, à proprement parler, une condamnation en forme, mais une simple abolition provoquée par la nécessité des circonstances et la clameur publique ; car une condamnation émanée de l'autorité judiciaire suppose toujours, avec l'intervention personnelle des accusés et leur libre défense, un débat contradictoire sur chaque chef d'accusation fourni par les actes de la procédure. Or, comme ces deux conditions ne furent point remplies ni ne pouvaient l'être au concile de Vienne, Clément écarte toute idée de sentence définitive de ce jugement qui n'avait été prononcé que sur le vu des pièces et hors de la présence des parties intéressées.
Sources: Rose, Elzéar Véran, Notice historique sur la paroisse de Lapalud, pour servir à l'histoire religieuse de ce département. Carpentras 1834. - Bnf


Laramet   (31)

Maison du Temple de Laramet ou Laramée


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Tournefeuille - 31


Maison du Temple de Laramet ou Laramée
Maison du Temple de Laramet ou Laramée


C'est dans ce petit village, situé aux environs de Toulouse, que vinrent s'établir les Templiers bientôt après la fondation de leur ordre. Un mercredi du mois de septembre de l'année 1134, dans l'église Saint-Jacques de Toulouse, l'évêque Amélius accompagné d'Aycart, prévôt de Saint-Etienne, donnait, au nom du chapitre, à Dieu et à la milice du Temple, représentée par Gérard de Nocura, lieutenant d'Hugues de Payens, la chapellenie de Sainte-Marie-de-Larmet et la dîme de toute la terre comprise en ce lieu entre le Touch et l'Aussonnelle; il ajoutait à cette donation certains privilèges ecclésiastiques, notamment l'exemption des excommunications diocésaines. A son exemple, tous les seigneurs qui possédaient des droits sur ce territoire, Guillaume, archevêque d'Auch, Vital de Iscio, son frère, Bernard-Jourdain de l'Isle, Wilhelme sa femme et leurs enfants, Gérard Engelbert, Raymond Sarrasin, Raymond Ratier, Bernard de la Tour et B. de Campian, prieur de Saint-Michel-del-Castel, s'empressèrent de se dessaisir en faveur de la nouvelle maison, entre les mains de l'évêque Amélius, de leurs parts du dimage de cette église.

Un quartier de la banlieue de Toulouse, se nomme Marquisat, dans ce quartier il existe un chemin de Laramet. Et sur le plan tiré des cartes de Cassini, l'emplacement par rapport à la rivière Le Touch, le Marquisat, nom que donna au château le chevalier Annibal de Blacas de la Redorte, le village de Tournefeuille un peu plus au nord ouest, la nouvelle bastide des Templiers devait être ici.

En prévision de la bastide que les Templiers avaient l'intention de bâtir sur leur nouveau fief, ces seigneurs ajoutérent le privilège suivant qui nous donne des indications intéressantes sur les usages féodaux de nos contrées: ils accordent que, si un de leurs hommes se réfugie dans la nouvelle ville, il pourra y être reçu à la condition d'en avertir son ancien seigneur et de lui payer une redevance, faute de quoi, il devra être jeté hors de l'enceinte, lui et son argent, pour revenir à son ancienne condition. C'était l'abandon ou du moins un adoucissement très-grand du droit de chasse, par lequel les seigneurs pouvaient poursuivre leurs vassaux fugitifs et dont ils devaient se dessaisir avec grande peine en présence de l'empressement que mettaient partout les habitants des campagnes à aller chercher derrière les murailles des bastides la sécurité et l'allégement de leurs charges.

Quelques jours après, au mois d'octobre 1134, nous voyons Raymond de Saysse et Baron de Quaterpech donner l'un après l'autre 46 casals, de 4 perches chacun, aux chevaliers du Temple de Salomon, pour y construire la ville appelée « le Ramed. » Raymond, Prieur de Sainte-Marie de la Daurade, faisait en même temps cession de tous les droits que son couvent avait sur ce fief; chacun de ces donateurs se réservait de plus dans l'intérieur de la nouvelle ville, quatre maisons, pour lesquelles il promettait de payer, comme les autres habitants, quatre deniers de censé annuelle, la dîme, les droits de justice, etc. Quelques années plus tard, la ville de Laramet existait déjà, puisque nous trouvons en 1142 la reconnaissance faite aux chevaliers du Temple par un certain Guillaume, pour la maison, dont il venait d'achever la construction dans l'enceinte de Laramet.

Bientôt après, le Temple de Laramet fut réuni à celui de Toulouse, dont la fondation eût lieu presqu'à la même époque, comme nous le verrons tout à l'heure. Des donations postérieures vinrent augmenter la prospérité de la maison de Laramet.
Un vendredi du mois de mars de l'année 1188 (1189) Babot de Saysse se rendit à l'église de Sainte-Marie de Laramet, où il céda à Oalric maître du Temple de Toulouse, à Jean de Nougayrol, précepteur de Laramet, tous les droits qu'il avait conservés sur ce fief et leur donna de plus la faculté de dépaissance pour leurs troupeaux dans son territoire de Quint.

Les Templiers furent successivement troublés dans leur tranquille possession des biens de Laramet par les Bénédictins de la Daurade et par les chanoines de Saint-Etienne. La discussion avec les premiers, portée devant le pape Honorius III, fut renvoyée par lui au jugement de l'archevêque de Narbonne (1216); celui-ci, après avoir fait faire une enquête par l'abbé de Saint-Sérnin et le prévôt de Saint-Etienne, rendit un arrêt favorable aux Templiers. Une transaction à l'amiable rétablit le 19 avril 1234, la paix entre Martin de Nesse, maître du Temple de Toulouse, et Pierre de Gazenches, par la grâce de Dieu, prévôt de Saint-Etienne.

Vers la fin du XIIIe siècle, les consuls de la Bastide-de-Plaisance, voulurent s'emparer du droit de pâturage dans les bois de Laramet qui appartenaient aux Templiers. Ceux-ci portérent leurs réclamations au Sénéchal de Toulouse. Les habitants de Plaisance vinrent déposer qu'Eustache de Beaumarchais en 1286, le jour où il avait planté son pal au milieu de l'emplacement de la future ville, avait accordé aux habitants, le droit de mener paître leurs troupeaux dans les territoires voisins « aussi loin qu'ils pourraient aller dans un jour, en revenant le soir à Plaisance. » Selon les consuls, c'était une coutume généralement adoptée pour les bastides du Toulousain et de la Gascogne; ils citaient à l'appui de leurs dires l'exemple de la Bastide-de-Beaumont fondée en 1275. Mais l'arrêt du Sénéchal G. de Villeneuve, rendu en 1296, écartant les prétentions des consuls de Plaisance vint consacrer les droits du Temple de Laramet. Après la réunion des biens du Temple à ceux de l'hôpital, la maison de Laramet devint tout naturellement un membre ou dépendance de la commanderie Saint-Jean de Toulouse. Ainsi que nous aurons souvent l'occasion de le constater pour les membres des autre commanderies, Laramet fut administré de temps à autre par des religieux ne jouissant pas de toutes les prérogatives des autres précepteurs, mais qui en prenaient néanmoins le titre; nous les ferons figurer dans les listes que nous donnons à la fin de chaque chapitre.

Les biens dépendant de la maison de Laramet consistant surtout en bois, les chevaliers de Saint-Jean, dans le but d'en retirer un plus grand revenu, formèrent le dessein d'en défricher une portion. Pour réaliser ce projet, dans la première partie du XVIIe siècle, ils en détachèrent une partie qu'ils cédèrent au chevalier Annibal de Blacas de la Redorte, sa vie durant. Ce dernier pour être plus à même de faire exécuter les améliorations agricoles projetées, fit construire un château qu'on appela le Marquisat de Laramet et qui revint à l'Ordre à sa mort.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


Larchant (La Coudre)   (77)

Fief du Temple de La Coudre


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: La Chapelle-la-Reine, Commune: Larchant - 77


Domaine du Temple de La Coudre
Fief du Temple de La Coudre


Quatrième fief, que les Templiers possédaient à Larchant, et qu'ils avaient acheté au XIIIe siècle, d'un nommé Jean de La Coudre, bourgeois d'Yèvre-le-Châtel.
Par des lettres de Simon de Soissons, prévôt de Château-Landon, du mois de janvier 1280, « le dit Jean et Melesande, sa femme, reconnaissent avoir vendu, pour le prix de 1,040 livres, au trésorier du Temple, à Paris, leur maison de la Coudre, entourée de murs et de fossés, sise en la seigneurie de Boneval » est indiqué sur la carte de Cassini à une demi-lieue sud-ouest de Larchant), paroisse de Larchant, avec droits de surcens et de champart à Bonneveau

Corbeval


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Château-Landon - 77


Domaine du Temple de Corbeval
Domaine du Temple de Corbeval


Corbeval, au nord de La Madeleine.

Busseau


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: La Chapelle-la-Reine, Commune: Villiers-sous-Grez - 77


Domaine du Temple de Busseau
Domaine du Temple de Busseau


Et un pré touchant à la maladrerie de Nemour.
Ce domaine était, au moment de la vente, tenu à bail par le commandeur de la maison du Temple de Beauvais-en-Gatinais, qui en rendait 160 livres par an.

L'année suivante, les Templiers acquirent pour 200 livres parisis, de Pierre de La Coudre, « de Coudra », cinquante-deux arpents de terre arable, près de leur maison, « prope domum de La Coudre », comme le constatent des lettres de l'official de Paris, de l'année 1281.

La maison était située près de la route de Paris à Lyon, non loin de Verteau. Elle n'existait plus en 1640, et les terres, au nombre de plus de 200 arpents, étaient alors affermées avec les droits seigneuriaux, 300 livres, et en 1757, 1,410 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Larmont   (31)

Maison du Temple de Larmont
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Léguevin, Commune: Lévignac - 31


Maison du Temple de Larmont
Maison du Temple de Larmont


La fin de la croisade contre les albigeois vit une recrudescence dans l'ardeur que mettaient les seigneurs du pays à enrichir de leurs dons, les établissements de l'Hôpital ou du Temple, recrudescence occasionnée sans doute, comme nous l'avons déjà fait remarquer, par le désir ou même le besoin éprouvé par eux de donner des gages de leur attachement à la foi. C'est dans cette période que prit naissance la commanderie de Larmont.

Au mois de septembre de l'année 1221, le seigneur Maurin de Pradèle donna à Arnaud de Toulouse, Maître des maisons du Temple de la contrée, ses droits sur l'église, la ville et le territoire de Larmont (de Lauromonte).

Cette première donation fut complétée par celles que firent, peu de temps après, de tous leurs droits les autres seigneurs de Larmont, Pons de Bruguières, Barrau de Saint-Laffari et dame Nabels, sa femme, Arnaud de Cobirac, Guillaume de Maurencs et Bernard de Cugmont. A ces témoignages de piété donnés par ses vassaux voulut s'associer aussi Bertrand-Jourdain de l'Isle; par une charte, concédée le 6e jour de novembre 1228, il abandonna aux Templiers tous les droits qu'il avait sur les biens acquis par eux dans sa seigneurie.

Réuni aux possessions que le Temple possédait à Marestaing, Bamville, l'Isle-en-Jourdain, Larmont constitua un des membres les plus importants de la maison de Toulouse.

Saint Jean-Baptiste de Larmont


Saint Jean-Baptiste de Larmont
Saint Jean-Baptiste de Larmont


Chapelle Saint Jean-Baptiste de Larmont (est rattachée à la paroisse du Castéra)
Milieu du XVIème siècle - Reconstruite à partir de 1544, cette petite église adopte des solutions architecturales empruntées à l'époque gothique.
Placée sous le vocable de saint Jean-Baptiste, elle est, jusqu'en 1788, l'église d'une importante commanderie d'hospitaliers rattachée au grand prieuré de Toulouse. Son clocher octogonal est surmonté d'une grande flèche et comporte une balustrade ajourée.

Doyenné du Grand-Selve
Les seigneurs de l'Isle-en-Jourdain, protecteurs et bienfaiteurs de la maison de Larmont, en devinrent au bout d'un demi-siècle les adversaires les plus acharnés et les plus dangereux. Dans le courant de l'année 1272, comparaissait, devant le tribunal du sénéchal, Guy de Vaugrineuse, le chevalier Hugues de Radulphe, précepteur du Temple de Toulouse, qui venait réclamer la protection royale contre les entreprises de son puissant adversaire, Bernard de l'Isle. C'est un récit intéressant et animé que celui des griefs exposés par le Templier. On me permettra d'en citer ici quelques fragments, pour lesquels je me bornerai à traduire aussi fidèlement que possible le langage naïf du plaignant.

Maison du Temple de Larmont
« A chaque instant le seigneur Jourdain se rendait à la tête de ses cavaliers et de ses hommes d'armes à la maison du Temple de Larmont, s'y installait avec sa suite, malgré l'opposition du précepteur, et y prélevait l'entretien de sa troupe pendant un certain laps de temps. »

Maison du Temple de Larmont
« L'an 1604, c'est une reconnoissance estant en cahier, escripte en quatre feuilletz de parchemin, signée de Manhoac, notaire, dans laquelle damoiselle Louyse du Faur, dame de Manville, a reconnu tenir de dame Marguerite de Marnac, abbesse et religieuse de Lévignac, en leur directe, scavoir neuf arpents trois mezalhades terre située en la juridiction de Lévignac, au persan 2 dit des mottes et tailliages de Manville, desquelles terres ladite damoiselle sera tenue payer l'agrier audit mon[astè]re, et au Seigneur commandeur de Lairmont (1) en ce qui leur concerne a chacun d'eux de toutz les fruits naissants et croissantz, qui est de dix gerbes une, cy notté... n° 400. »
1. Larmont, village aujourd'hui disparu dans la juridiction du Castéra, canton de Cadours (Haute-Garonne). Sur la commanderie des Templiers de Larmont, voyez A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, page 237 et suivantes. Dans les actes cités, fort curieux, la terre de Manville est désignée sous le nom de Bamville.
Sources : Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, page 96. Deuxième série n° 42-43. Toulouse 1914 — BNF

Maison du Temple de Larmont
Date : XIIe - XVIIIe siècle
Présentation du contenu :
Commanderie située dans la commune de Le Castéra (Haute-Garonne ; grand prieuré de Toulouse).

Cette commanderie templière fut réunie en 1313 à la chambre prieurale de Toulouse (apanage du grand prieur). Elle en fut détachée vers le milieu du XIVe siècle pour former une commanderie indépendante jusqu'en 1550, date à laquelle elle rentra de nouveau dans l'apanage du grand prieur. Vers la fin du XVIIIe siècle elle redevint commanderie.
Ses membres étaient Banville (ou Manville), L'Isle-Jourdain et Marestang.

Il n'y a pas de fonds propre à cette commanderie. Toutes ses archives sont intégrées au fonds de la commanderie de Toulouse coté H Malte Toulouse. Il convient donc de consulter les inventaires de cette dernière : H MALTEINV 128 TER et 128 D.

Un inventaire existe cependant, rédigé au XVIe siècle, relatif aux titres de Larmont et de Banville : voir H MALTEINV 84 (l'absence de table de concordance ne permet pas d'utiliser cet inventaire pour accéder aux cotes actuelles des documents).
Sources : Archives de la Haute Garonne - Suite

Maison du Temple de Larmont
Larmont est un hameau qui fait partie de la commune du Castéra au même titre que Pradère. D'après les recherches menées par l'association Raconte-moi, son lien avec les templiers remonterait en 1228 lorsque Bernard jourdain II abandonne aux Templiers les droits qu'il possédait sur Larmont. C'est à ce moment que fut créée la commanderie. Elle est l'aboutissement d'une série de donations ayant débuté en 1214. Les seigneurs de l'Isle vont se succéder jusqu'en 1405, année où le comté de l'Isle est d'abord vendu à Jean de Bourbon, comte de Clermont puis ensuite à Jean IV d'Armagnac. A partir de cette deuxième vente, les terres du Castéra, de Pradère et de Larmont, hors commanderie, vont passer dans le domaine royal. A quatre reprises, ces terres seront données par le roi à des bénéficiaires successifs.
Sources : La Dépêche du Midi

Maison du Temple de Laramont
On a vu plus haut l’ardente dévotion que saint Bertrand avait vouée au patron de l’église de son baptême. Il persuada à son frère, Raimond, sire de L’Isle, d’en faire un Prieuré sous la dépendance immédiate des chanoines réguliers de Saint-Etienne de Toulouse, qui y entretiendraient un petit essaim de religieux. Environ deux cents ans plus tard, le Pape Jean XXII (Jacques d’Euse, natif de Cahors), que le mariage de son neveu avait apparenté à la Maison de L’Isle, éleva ce Prieuré de Saint-Martin à la dignité de Collégiale, par une bulle (1) datée d’Avignon le 22 février 1318.
1. Une copie sur parchemin de cette bulle est conservée aux Archives paroissiales, ainsi que celle des statuts de cet important Chapitre, qui ne comprenait pas moins de 12 chanoines, 24 chapelains, 2 diacres, 2 sous-diacres et 6 minorés.

Ce grand bienfait, qui transformait presque L’Isle-Jourdain en ville épiscopale, n’est pas le seul dont elle soit redevable à l’administration prospère des neveux de saint Bertrand.
Dès l’an 1134, onze ans après la bienheureuse mort de leur oncle, le sire Bernard 1er Jourdain, de concert avec Guillaume de L’Isle, archevêque d’Auch, et Vital de Iscio (Islio), seigneur d’Endoufielle, frère de ce dernier, font venir les Templiers et leur donnent l’église de Larmont, située entre Segouflelle et Lévignac (2).
2. Du BOURG, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, n. 14. Les touristes admirent encore cet édifice.

Au siècle suivant, c’est dans sa ville même que Bernard II-Jourdain établit cet Ordre militaire et hospitalier, dont saint Bernard 1091-1153) avait composé la règle, et qui couvrait la France de ses commanderies (3).
3. Le 22 novembre 1231, dame Longue de L’Isle, fille du sire fondateur et femme de Foulquier de La Tour, donne aux Templiers de L’Isle-Jourdain le château de Patras situé entre le Barry et l’église Saint-Martin. Du Bourg, Histoire de Malte, page 73.
— Après la suppression de cet Ordre (6 mai 1312), leur maison Iisloise passa dans la chambre prieurale de Toulouse. Au siècle suivant, les hospitaliers de Saint-Jean l’érigèrent en une commanderie séparée, qui finalement fut réunie à celle de Larmont.
— Les chapiteaux sculptés qui servent maintenant de bénitiers à notre église paroissiale viennent, paraît-il, des Hospitaliers ainsi que la grande cloche qui est au-dessus de la tour de l’église. Elle porte cette inscription : Sancte Johannes, O. P. N. Anno MVCXLVIII (1518)


Bien que les Templiers et les Frères de Saint-Jean, leurs successeurs, eussent alors leur hospice à L’Isle-Jourdain pour abriter et protéger les pèlerins, alors si nombreux, qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle en Espagne ou à Saint-Gilles en Provence, les Pères du Saint-Esprit de Montpellier vinrent fonder chez nous un hôpital pour le soin des malades. Cet Ordre, approuvé par le Pape Innocent III en 1198, avait aussi des Sœurs pour les enfants en bas-âge. Ces religieux portaient le costume ecclésiastique marqué d’une croix de toile blanche à douze pointes.
Sources : Bénac, Jean-Marie Saint Bertrand de l’Isle (1040-1123) : évêque de Comminges (1073-1123). Auch 1923.

Maison du Temple de Gaillarville
Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: L'Isle-Jourdain, Commune: Marestaing - 32


Maison du Temple de Gaillarville
Maison du Temple de Gaillarville


« Un jour, c'était un de ses serviteurs, Bernard du Puy, qui, à la tête d'une troupe de gens armés, avait envahi la maison de Gaillarville et qui, comme le frère Dominique, précepteur de ce lieu, voulait s'opposer au pillage, l'avait, au mépris de Dieu et de la Sainte Religion jeté par terre et accablé de coups (rossegaverunt). »

« En une autre circonstance, Bertrand de Montbrun, viguier de l'Isle pour le seigneur Jourdain, avait enlevé aux frères une charrette chargée de blé et en avait répandu le contenu dans la boue. »

Maison du Temple de Castéra
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Léguevin, Commune: Bellegarde-Sainte-Marie - 31


Maison du Temple de Castéra
Maison du Temple de Castéra


« Non loin de là, au Castera, les vassaux de Bernard Jourdain, vont attaquer les Templiers dans leurs possessions, avec des épieux, des lances et des arcs, et lorsque ces derniers vont réclamer aide et protection auprès du bailli, Raymond de Laciosa, et des consuls du Castera, ceux-ci pour toute réponse, font un appel aux armes de tous les hommes de cette petite ville, sous peine de 10 sols d'amende, et, se mettant à leur tête, marchent contre la maison de Larmont qu'ils livrent au pillage et d'où ils enlèvent un donat qu'ils ne relâchent qu'après l'avoir dépouillé entièrement. »

Maison du Temple de Marestaing
Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: L'Isle-Jourdain - 32


Maison du Temple de Marestaing
Maison du Temple de Marestaing


« Le seigneur Jourdain n'avait pas craint de conduire en personne une expédition contre le moulin de Marestaing et de le livrer aux flammes. »

Bois du Temple de Larmont
« Un sergent du roi, député par le sénéchal, surprend un jour des serviteurs de Jourdain occupés à abattre des arbres dans le bois de Larmont ; ceux-ci furieux de se voir troublés dans leur opération l'accablent de mauvais traitements; ayant réussi à s'échapper, le sergent se rend à l'Isle pour réclamer du seigneur Jourdain la punition des coupables: par prudence il attend pour se présenter devant lui qu'il soit à l'église; à peine a-t-il exposé sa requête que le sire et ses gens, outrés de fureur, à cause de son audace, menacent de lui arracher les yeux et de le pendre, s'ils le rencontrent hors de l'enceinte sacrée. »

Maison du Temple de Bamville
« Pendant l'absence que fit Jourdain auprès de Charles roi de Sicile (1265), son bailli occupa de vive force dans le village de Bamville la portion appartenant au Temple. (Peut-être le village de Manville (Cassini) ou Menville (Ign) près de Lévignac et Larmont). »

Maison du Temple de l'Isle-Jourdain
Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: L'Isle-Jourdain - 32


Maison du Temple de l'Isle-Jourdain
Maison du Temple de l'Isle-Jourdain


« Enfin dans la ville même de l'Isle une troupe de clercs et de laïcs, faisant partie de la maison du vénérable Père en Dieu, l'Evêque de Toulouse (Bertrand de l'Isle, évêque de Toulouse (1270-1285) et frère du seigneur Jourdain), et de celle du seigneur Jourdain, inspirés par l'esprit malin, envahissent le maison du Temple de l'Isle, pendant que les frères assistaient dans l'église Saint-Martin à l'office, et quand ces derniers voulurent rentrer, ils furent accueillis par une grêle de pierres, frappés à coups d'épées et soumis à toutes sortes de mauvais traitements. » (Archives de Larmont). »

Cette affaire traîna en longueur. Le sénéchal était sans doute obligé à user de beaucoup de modération, dans ses rapports avec ces puissants barons, qui étaient encore très imparfaitement façonnés à la subordination.

« Nous voyons pourtant, en 1276, Pons d'Auriol, bailli de Verdun, député par le lieutenant du sénéchal, Eustache de Beaumarchais, faire défense au viguier de l'Isle, ainsi qu'à toute autre personne de la maison du seigneur Jourdain, sous peine de leurs corps et de leurs biens, d'entrer dans le bois situé entre Larmont et Lévignac, jusqu'à ce qu'on ait reconnu à qui il appartenait. »

Mais l'autorité royale était alors si peu respectée que la lutte recommença avec acharnement. A peu près vingt ans plus tard, Foulques de Bérenger et Pierre de Gavarret, successivement précepteurs du Temple de Toulouse, vinrent l'un après l'autre réclamer encore la protection du sénéchal contre les récentes agressions de leur adversaire. L'énumération des nouveaux griefs rapporte parmi beaucoup d'autres faits analogues aux précédents, les suivants qui prouvent jusqu'où en était arrivée l'animosité des deux partis.

« Jourdain de l'Isle, damoiseau, (fils du précédent) était venu avec sa troupe livrer au sac la maison de Larmont. Un sergent de son père avait enlevé à Bamville un des vassaux du Temple, et, après l'avoir entraîné jusqu'à l'Isle, les mains liées derrière le dos, l'avait fait suspendre par les bras à un arbre et l'avait laissé longtemps dans cette position. Ce même exécuteur des volontés du seigneur Jourdain était venu, en une autre circonstance, forcer les prisons du précepteur dans ce même lieu de Bamville en arracher un voleur qui s'y trouvait détenu, en brisant les fers et les entraves, l'emmener à l'Isle, où il l'avait fait pendre, au préjudice du droit de haute justice des Templiers. »

Nous n'avons pas trouvé la sentence rendue en cette circonstance; nous voyons seulement quelque temps après, Gaubert de « Strahillo », châtelain de Verdun et super bailli dans cette châtellenie pour le roi de France, assembler en vertu d'un ordre du Sénéchal, les baillis de la Serre, de Pradel, du Castera, de Thil, et de Mondonville (villages voisins de la forêt de Bouconne et dépendant de la seigneurie de l'Isle), pour leur défendre d'empêcher leurs administrés de venir porter leur blé à moudre aux moulins que les Templiers possédaient à Larmont (1er août 1296).

Sous les Hospitaliers
L'inventaire du mobilier de la maison de Larmont en 1313, lorsqu'elle fut remise en la possession des chevaliers de Saint-Jean, est excessivement modeste et nous prouve que, si jamais cet établissement avait été florissant, il avait perdu sa splendeur pendant la période troublée qu'il avait eu à traverser. Réuni avec ses dépendances à la chambre prieurale de Toulouse, Larmont en fut détaché vers le milieu du XIVe siècle pour former une commanderie séparée jusqu'en 1550, époque, où il rentra de nouveau dans l'apanage des Grands-Prieurs. Dans cette période nous n'avons à noter que l'autorisation accordée en 1544, par le cardinal Odon de Chastillon, archevêque de Toulouse, à Claude du Gruel, Commandeur de Larmont, de démolir l'ancienne église pour en reconstruire une nouvelle.
Sources : Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France. Toulouse 1883 BNF


Laroque-de-Fa   (11)

Maison du Temple de Laroque-de-Fa


Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Mouthoumet - 11


Maison du Temple de Laroque-de-Fa
Maison du Temple de Laroque-de-Fa


— Petite circonscription provenant des Templiers et rattachée dans le principe à la commanderie de Peyrusse (possession templière).
— 1178. Donation par Catherine de Soulatge du mas de Roque-de-Fa.

Peyrusse


— 1272. Olivier de Termes vend aux Templiers de Peyrusse ses droits sur Laroque-de-Fa et Massac.

Château de Carcassés


Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Mouthoumet, Commune: La Roque-de-Fa - 11


Château de Carcassés
Château de Carcassés


— 1270. Donation par Vésiade, veuve de Raymond d'Albars, de ses droits sur le château de Carcassés, on trouve Carcassés à 3 kilomètre de Laroque-de-Fa.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Vente de Laroque de Fa aux Templiers


Du reste dans la nécessité ou Olivier de Termes se trouvait de vendre et aliener ses biens pour satisfaire à ceux de qu'il avait injustement pris, le Roi Louis VIII de France dit le Lion, était à Saint Denis en l'année 1260, il mande au Seneschal de Carcassonne de retenir de l'avis et conseil de l'Archevêque de Narbonne et au même prix que le Château d'Aquilar-lez-Tuchan, Termes, Davejan (Davejean), Mothomet (Monthoumet), la Roque-de-Fa, Carcassez (Carcassès, c'est une région, là où se trouve La Roque de Fa), Vigne-vieilhe (Vignevieille), Massac, Maisoux (hameau de La Jolotte), Salsan, Monrouch, la Leude de Palairac, et au Diocese de Carcassonne Taurisan, Ville-tritouls, Caunettes et autres places en la vallée de Daigne; et ou aucuns de ces lieux seraient inutiles ou de peu d'importance à sa Majesté, il est mandé au Seneschal de permettre à Olivier de le vendre à qui bon lui semblera, soient gens nobles ou gens d'Eglise. A la suite de quoi en l'annee 1261, en Mars à Paris Olivier vend et donne au Roi le lieu d'Aquilar, et les villes de Davejan, de Terme, de Vigne-Vieilhe, avec leurs dependances, pour le prix et somme de trois mille trois cent vingt liards: et tout de suite apres sa Majesté confirme la vente faite par Olivier de Termes aux Templiers du Mas Carcassez (Carcassès) et la Roque-de-Fa dite de Faues, pour le prix et somme de dix huit mille sols Malgoreses, et consent que ces Places et leurs dependances, demeurent en main-morte, reservé le Ressort, Chevauchée, Armes, et Heresie. D'autre part le Roy approuve la vente faite.
Sources: Histoire des comtes de Carcassonne, Par Guillaume Bessé Citoyen de Carcassonne. Beziers 1645


Larramet   (82)

Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Montech - 82


Domaine du Temple de Larramet
Domaine du Temple de Larramet


Baron de Catrepach (2), noble toulousain, fit donation à l'Ordre, le 3 de juin de cette année, entre les mains de frère Arnaud de Bedos, de la terre de Larramet. Et Amiel, évêque de Toulouse, lui fit aussi donation, au mois de septembre suivant, de l'église du même lieu, du consentement de son chapitre.
2. Catrepach est appelé Quaterpech par du M. Antoine du Bourg dans son Histoire du grand prieuré de Toulouse, page 52

Guillaume, archevêque d'Auch, Vidal Itier, son frère, et Bernard Jourdain donnèrent aussi la même église, et Raimond de Saissac et Arnaud Raimond donnèrent, dans le mois d'octobre, la juridiction de ce lieu qui leur appartenait. Raimond Trencavel, vicomte de Béziers, conjointement avec Adélaide Pons sa femme, donna, en l'année 1135, permission à ses sujets de faire donation de leurs fiefs aux Templiers, ou autrement par testament, et déclara que ceux-ci les posséderaient en franc-alleu. Frère Arnaud de Bedos accepta ce privilège.
Il reçut aussi, avec frère Raimond de Gaure (Gauré), le don que Pons Bernard et quelques autres firent à l'Ordre, le 18 mars 1135 (1136), du lieu des Couds.
Sources: Manuscrit de Jean Raybaud, Mémoires de l'Académie de Nîmes, VIIe série. Tome XXVIII, page 271 à 338, Nîmes année 1905. - Bnf


Lascroux (Croix-Mazérat)   (23)

Maison du Temple de Lascroux


Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Le Grand-Bourg - 23


Maison du Temple de Lascroux
Maison du Temple de Lascroux


De nos jours, Le Grand-Bourg.
Hameau de « Lascroux »
Cappella Crucis de Mazayrat (1282)
Domus Templi Crucis de Mazerat (procès)
Præceptor domus de Poulac et de Cruce (procès, Poitiers)


C'est un 1281, que les Templiers furent autorisés par le chapitre de la cathédrale de Limoges de construire une chapelle à « La Croix-de-Mazeyrac », nom d'origine de Lascroux.
Cette chapelle mesurait 7 cannes de longueur sur 3 cannes et demie de largeur. (la canne valait en Aquitaine: 1,60 m).
Proche de la chapelle se trouvait une maison forte carrée avec tour à chaque coin. C'est dans cette maison que résidait le commandeur de Lascroux.

— La cathédrale de Limoges permit, en 1281, aux chevaliers du Temple, d'édifier une chapelle à la Croix de Mazeyrac. Cette chapelle qui appartenait à la commanderie de Paulhac dès 1315, avait pour fête patronale la Nativité de Saint-Jean.
— Ce nom de La Croix, s'est transformé en Lascroux.
— Un procès-verbal de visite de 1617, nous apprend que la chapelle de Lascroux mesurait sept cannes sur trois et demie.
— Les habitants du village, qui dépendaient de la paroisse de Salagnac, y faisaient célébrer la messe les dimanches et fetes de commandement, à leurs dépens.
— Proche de laquelle chapelle il y a des murailhes et mazures d'une maison forte pour l'habitation des commandeurs, laquelle consiste en un grand pavillon, quatre tours aux coings, et un advis de marches de pierre de tailhe, et y avoir trois ou quatre estages l'ung sur l'autre, n'y ayant rien que des murailhes. Et hors dudit logis, avoir d'autres logis, le tout ayant bruslé par les guerres passées, en l'an mil Vc IIIIxx.
— Près de la chapelle se trouvait un grand étang, et sous l'étang un moulin banal rapportant soixante dix setiers de seigle, mesure de Salagnac.
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par André Lecler, Limoges 1902

1. Chef. Paulhac


Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Le Grand-Bourg, Commune: Saint-Etienne-de-Fursac - 23


Maison du Temple de Paulhac
Maison du Temple de Paulhac


M. Léopold Niepce, nous dit que Lascroux était un membre de la commanderie de Pauliat ou Paulhac.
Paulhac en Limousin, diocèse de Limoges, Parlement de Bordeaux, à 12 lieues de Limoges.

Paulhac


— Commune de Saint-Etienne-de-Fursac
— Præceptor domus de Paolhac, 1218.
— Domus milicie Templi de Paullaco, 1282 (Archives de la Haute-Vienne, Cartulaire O Domina, folio 90 v)
— Capella de Paulhac, 1282 (Ibidem)
— Præceptor de Paulhaco, 1513 (Coll. Gaign., 186, page 144)
— Paulhac, 1539, 1541 (Registre de Guarin)
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par André Lecler, Limoges 1902

3. Membre. Sauvagnac


Département: Haute-Vienne, Arrondissement: Limoges, Canton: Ambazac, Commune: Saint-Léger-la-Montagne - 87


Maison du Temple de Sauvagnac
Maison du Temple de Sauvagnac


A 3 lieues et demie du chef, diocèse de Limoges.

Sauvagnac


— Sauvagnac
— Chapelle Notre-Dame de Sauvagnac
— Notice : Rameau - Notice originale
— Note : Chapelle dépendant sous l'Ancien Régime de la Commanderie de Paulhiac de l'Ordre de Malte. — Desservie par les Oblats de Marie Immaculée de 1949 à 1973, puis (depuis 1974) par le Prieuré Notre-Dame d'Espérance.
Sources: Data Bnf

« Charges: 1020 livres »
Commandeur: M. de La Valette.
Etat de la commanderie en 1145.
Pauliat. La Croix-Mazerat. Sauvagnat.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

Maison du Temple de Lascroux


A Lascroux, le chapitre se réserve de placer (ponere) un desservant qui recevra des Templiers une dotation foncière et ne laissera à leur desservant que la moitié de la dîme et des revenu.
Sources: Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin 2001

Lascroux et Sauvagnac


Enquête pour leur commandeur Hospitalier François de Malesset ; audition des témoignages des tenanciers des diverses tenues, et dénombrement des bâtiments, héritages, domaines ; arpenlement de 1774 et 1784 de villages de la fondalité de Laseroux.
Sources: Joseph Boulaud, Prsésident Ducourtieux, Paul, Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, tome 9. Limoges 1846

Le Temple


Département: Haute-Vienne, Arrondissement: Limoges, Canton: Ambazac, Commune: Saint-Léger-la-Montagne - 87


Domaine du Temple
Domaine du Temple


J'ai découvert cette localisation du Temple, près de Lascoux en Haute-vienne, elle n'est pas répertoriée par Léopold Niepce, je ne sais pas pour quelle raison. Jack Bocar


Lasmourèdes   (47)

Lasmourèdes


Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Agen, Canton: Laplume, Commune: Brax — 47


Domaine du Temple de Lasmourèdes
Domaine du Temple de Lasmourèdes


Je ne sais pas réellement si ces lieux sont tous des biens des Templiers. Le Marquis d'Albon les a classés dans les possessions des Templiers.
Domus hujus commendator erat:
Bernardus d'Ausson — a. 1284
In vicinia ejus erat grangia de Cabvios cujus custos erat, eodem anno, Sanctus de Arenis.
Sources: Reg. démentis pp. V, n. 7602
Le nom primitif du Nomdieu, avant 1160, était Percemit. Les possessions de cet hôpital étaient assez bien groupées.

Bax


Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: L'Albret - 47


Domaine du Temple de Bax
Domaine du Temple de Bax


Les hameaux ou maisons de Badz

Marmont


Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Agen, Canton: La Plume - 47


Domaine du Temple de Marmont
Domaine du Temple de Marmont


Malinhac (Marignac), Gualart (Goulard), sont situés sur le territoire de la commune actuelle de Nomdieu, et Marmont est à peu de distante.


Laulnay-au-Perche   (28)

Maison du Temple de Launay-au-Perche ou La Villedieu


Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Dreux, Canton: Saint-Lubin-des-Joncherets, Commune: Rueil-la-Gadelière - 28


Maison du Temple de Launay-au-Perche ou La Villedieu
Maison du Temple de Launay-au-Perche ou La Villedieu


C'était une ancienne Maison qui avait appartenu dès l'origine aux Templiers.

Il n'y avait pas longtemps que les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem en avaient pris possession, ainsi que de celle de La Villedieu, lorsqu'ils en demandèrent à Charles de Valois l'amortissement de tous les biens. Ce prince, par ses lettres du mois de mai 1323, confirma et amortit aux Hospitaliers leurs maisons et possessions de « La Villedieu-en-Drugecin » et de « Launoy-lez-Verneuil », ainsi que tout ce qu'ils avaient en la « chastellerie du Châtieaunuef-en-Thimerais. » Cet amortissement coûta aux chevaliers de l'Hôpital une somme de 670 livres.

La seigneurie avec la haute justice de Launay, appartenait au commandeur de La Villedieu, comme on le voit d'après un acte du bailli d'Alençon du 1er septembre 1475, par lequel, en vertu des lettres patentes du Roi à lui adressées en forme de commission, il permit au frère Adam Cadrot, commandeur de La Villedieu et de Launay, de relever le gibet et les fourches patibulaires qui avaient été abattus à Launay par les gens de guerre.

La maison de Launay et sa chapelle dédiée à saint Georges, tenaient de levant au chemin du Moulin-Chapel à Rueil, et aboutissaient à celui du Saul à Verneuil. Il en dépendait 160 arpents de terre, dont 120 étaient cultivés en 1373 par un fermier qui en rendait douze deniers l'arpent. Il y avait en outre seize arpents de pré, qui rapportaient alors 40 sols.

Le Commandeur avait en outre, d'après le Livre-Vert, des cens et autres revenus seigneuriaux à:
Flessonvillier (Fessanvilliers-Mattanvilliers, canton de Brezolles 28).
A Beauche (canton de Brezolles 28).
A « Meesen », « Mezian, paroisse de Beauche, carte de Cassini ».
A « Montmirel » (Montmureau, paroisse de Mancelière 28).
Aux « Chastelleries » (Les Châtelets, paroisse de Mancelière 28).
Et à la Chapelle-Fortin (canton de La Ferté-Vidame 28).
Le revenu de la terre de Launay était à la fin du XIVe siècle, de 64 livres tournois. Il était en 1757, de 1,200 livres, y compris celui de deux moulins sur la rivière de Rueil.
Plusieurs membres composaient anciennement la Maison du Temple de Launay-au-Perche:

Maison du Temple de Fessanvilliers


Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Dreux, Canton: Saint-Lubin-des-Joncherets, Commune: Fessanvilliers-Mattanvilliers - 28


Maison du Temple de Fessanvilliers
Maison du Temple de Fessanvilliers


La maison du Temple de Fessanvilliers avec 40 arpents de terre, détruite au XVe siècle, et dont les terres furent données à cens et à rentes perpétuelles.

Fief du Temple de Montbaudry


Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Verneuil-sur-Avre - 27


Fief du Temple de Montbaudry
Fief du Temple de Montbaudry


La maison ou fief du Temple de Montbaudry, appelée l'Hôtel-d'Harouel, située paroisse de Saint-Martin, près Verneuil, également accordée en arrentement perpétuel, avec 43 arpents de terre, en 1565, à un nommé François de La Forge, au canon annuel de 8 livres tournois.

Montbaudry


Fief commune de Rueil, mentionné en 1599 (Charte du marquisat de Maillebois)
Sources: Dictionnaire Topographique du département d'Eure-et-Loir, par M. Lucien Merlet. Paris Imprimerie Impériale M. DCCC. LXI
La maison du Temple « Bois-Hemon » (probablement le fief de Boisemont 27), que le Livre-Vert mentionne sans donner aucune désignation.

Launay


écart de la commune de Rueil-la-Gadelière
— Launoy, 1271 (Charte de l'abbaye de Saint-Vincentaux-Boix)
— Moulin à bled de Launey-sous-Reuil, 1687 (Charte de la commanderie de La Villedieu)
Sources: Dictionnaire Topographique du département d'Eure-et-Loir, par M. Lucien Merlet. Paris Imprimerie Impériale M. DCCC. LXI

Maison du Temple de La Chaperonnière ou Temple-Bodart


Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Dreux, Canton: Saint-Lubin-des-Joncherets, Commune: La Chapelle-Fortin - 28


Temple de La Chaperonnière ou Temple-Bodart
Temple de La Chaperonnière ou Temple-Bodart


La maison du Temple de La Louvière et la Maison du Temple de La Chaperonnière, autrement dite le Temple-Bodart « au lieu marqué Le Temple, au nord de La Chapelle-Fortin, sur la carte de Cassini », dont il est ainsi parlé dans le Livre-Vert:
« Esdites maisons de Louvier et de La Chapperonnière n'a aucunes rentes ne revenues, ne aucuns frères ne demeurent en icelles pour la fortune des guerres. »

En 1391, Regnault de Giresme, Grand-Prieur de France, accorda en arrentement, moyennant une redevance de 70 sols par an, à Guillaume Bodart, le manoir appelé « La Chaperonnière », près de la Chapelle-Fortin, sur le chemin de La Ferté-Arnaut à Saint-Victor, avec les bâtiments, terres, dîmes, cens en dépendant.

Un aveu du 30 mai 1752 fait au commandeur de La Villedieu, par Jean de Brossart, écuyer, seigneur de Bois-Malet, porte que ce dernier tenait du Commandeur, à cause de sa seigneurie de Launay, la terre de La Chaperonnière, appelée plus communément le Temple Bodart, avec les cinquante arpents de terre qui en formaient le domaine.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Le Temple


— Ferme commune de La Chapelle-Fortin.
— Le Temple-soubz-Bouessi-le-Seq, 1406 (Charte de la seigneurie de la Ferté-Vidame)

Le Temple


— Hameau commune de La Saucelle, aujourd'hui détruit.
— Il tirait son nom de la commanderie de La Villedieu-en-Drugesin, de laquelle il dépendait.

La Commanderie


Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Dreux, Canton: Saint-Lubin-des-Joncherets - 28


La Commanderie près Saucelle
La Commanderie près Saucelle


Le Temple


Village de Boisvillette et de Saint-Loup, commune de La Bourdinière-Saint-Loup.

Maison du Temple


Département: Eure-et-Loir, Arrondissement et Cantons : Chartres - 28


Maison du Temple près Saint-Loup
Maison du Temple près Saint-Loup


— Templeum, 1191 (Charte du prieuré de la Bourdinière)
— Le Temple-de-Beauvoir, 1382 (aveu de Pierre Coupe)
— Membre de la Maison du Temple de Sours.
— Après le procès des Templiers est donné aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
— Il ressortissait des biens du Temple ou des Hospitaliers pour la justice au bailliage de Chartes.
Sources: Dictionnaire Topographique du département d'Eure-et-Loir, par M. Lucien Merlet. Paris Imprimerie Impériale M. DCCC. LXI


Laumusse   (01)

Maison du Temple de Laumusse


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-de-Veyle, Commune: Crottet - 01


Ce domaine est privé, il ne se vite pas
Maison du Temple de Laumusse
Maison du Temple de Laumusse


Sur la commune de Crottet se dressait la Maison du Temple de Laumusse, commanderie-mère des templeries de Bresse et de Dombes.
Au hameau de Broiselant: au mois de juin 1286, Guillaume Rebutin, chevalier, y prend en fief une maison noble de Jean de Chazelles, précepteur de la Milice du Temple de Laumusse.
Au mois de juillet 1229, Ponce Geoffroy, clerc, son frère Aymon, Hugues Joffroy ? et son frère Jacobin, donnent aux Templiers de Laumusse un pré et une terre sis à Crottet.
Le 28 juillet 1230 a lieu une transaction entre Guigues de la Forêt, obédiencier de Crottet, et Guillaume et Evrard Rebutin, frères, au sujet des dîmes de Crottet.
L'an 1277, au mois de février, Humbert de Rues passe obligation aux Templiers de Laumusse pour un prêt de 100 sols parisis, d'un pré sis à Laumusse et des terres cultivées ou incultes dites « del Roschat. »
Au mois de janvier 1279, le même damoiseau leur passe encore obligation de diverses terres pour un prêt de 60 livres viennoises.
L'an 1281, au mois de septembre, Humbert de Buenc, damoiseau, vend à la Muce, pour 11 livres viennoises, un pré sis à Crottet.
En novembre 1287, Etienne Rebutin fait reprise de fief de tout ce qu'il possède dans cette paroisse.
Vers la fin du XIIe siècle, les sires de Bagé donnèrent une partie de leur propriété aux chevaliers du Temple. Malgré sa fondation tardive la construction n'en conserve pas moins une architecture très romane.

commanderie de Laumusse



Ce domaine est privé, il ne se vite pas
Laumusse vue générale

Vue générale de la commanderie de Laumusse


La maison de Savoie elle-même s'intéressa à la commanderie des bords de la Saône. De nos jours il ne reste que quelques vestiges et seule, la petite chapelle étroite, qui fut tronquée au XVIIe siècle, date de l'époque templière. Cette petite chapelle a conservé toute sa sobriété initiale avec ses fenêtres étroites, dans le style roman de l'époque où l'on remarque nettement l'influence de Cluny. Dans le parc on peut encore voir l'ancienne pierre d'autel avec ses cinq croix de consécration.

Laumusse pierre d'autel




Laumusse pierre d'Autel
Laumusse pierre d'autel


Il s'agit d'une pierre rectangulaire percée sur ses bords d'une étroite rigole. La commanderie de Laumusse fut la propriété de Monsieur de Fréminville, chevalier du Temple de Palaprat, qui fit faire des restaurations dignes du début du XIXe siècle, en surélevant les bâtiments du XVIIe siècle. Plusieurs remaniements sont à constater à l'intérieur de la grande cour, et principalement dans la galerie.

Laumusse historique


Le nom de Laumusse provient du nom d'une fourrure que les chanoines et les chantres portaient sur le bras en allant à l'office; cette fourrure, symbole du canonicat. Et puis plus généralement devenu le nom d'une coiffure.

De l'origine templière de cette maison du Temple de Laumusse, d'après l'historien Guichenon, il y avait un vaste corps de logis destinés aux chevaliers du Temple. Il était entouré d'une forte palissade de gros madriers bois de trois mètres cinquante de hauteur et défendu par un double fossé sur lequel était jeté un pont-levis.

Laumusse façades ouest



Laumusse façades ouest
Laumusse façades ouest


Plus à l'ouest de la Maison du Temple de Laumusse actuelle, on trouvait les bâtiments agricoles, le logement du précepteur et la chapelle actuelle du XIe siècle qui était utilisée par les personnels de la commanderie et les habitants du voisinage. Son clocher était construit en briques. Il fût remplacé au XIIe siècle par une tour clocher en pierre. La tour qui est actuellement visible date du XVIIIe siècle. Façade nord de la maison du Temple de Laumusse

Laumusse façade nord



Laumusse façade nord
Laumusse façade nord


C'est à cette époque que le commandeur Hospitalier Chantelot de Chaize, fît tout raser, combler les fossés, et reconstruisit les bâtiments, il reste visible de cette reconstruction la partie la plus ancienne du château accolée à la chapelle du XIe siècle et la tour, jadis clocher du XIIe siècle.
Ce que l'on voit des bâtiments, sont en grandes parties l'oeuvre des Hospitaliers et des propriétaires successifs.
La commanderie a des bâtiments à l'ouest et au nord, les deux côtés des bâtiments forment une grande cour, avec au centre un bassin alimenté par les ruissellements des pluies sur les toitures. Cette vaste cour est bordée à l'est et au sud par des bâtiments agricoles, qui comprenaient: pressoir; bergerie; écurie; étable; grange et un très grand four.

Laumusse Chapelle




Laumusse Chapelle
Laumusse Chapelle


La chapelle de Laumusse, l'épaisseur de ses murs sont de 1 mettre, ses fenêtres romanes ont une ouvertures de 15 centimètres de largeur et 35 centimètres de hauteur. La voûte intérieure est en plein cintres.

Laumusse coeur de la chapelle



Laumusse coeur de la chapelle
Laumusse coeur de la chapelle


A l'origine, cette La chapelle de Laumusse avait un choeur, un avant-choeur, une nef et la tour servait de clocher. La tour a été reconstruite, et l'on ne reconnaît plus dans cette restauration l'ancien clocher.

Laumusse chapelle




Chapelle de Laumusse
Laumusse chapelle


Dans la chapelle de Laumusse subsiste deux niches dans les murs du coeur, l'une réservée aux saintes espèces et l'autre juste en face pour y accueillir une lampe qui était allumée en permanence devant le Saint Sacrement.

Laumusse dans les actes


Laumusse ou plutôt, La Muce, était le principal établissement des Templiers de Bresse. Cette maison existait déjà vers 1180.
Fratres de Mucia, 1186 (Bibliothèque Sebus. P. 141).
Frates Militie Templie Jerosolomitani de Mucia, 1240 (Archives de l'Ain).
La mayon de la chevalleri del Templo de la Muce, 1265 (Documents linguistique de l'Ain).
Templarii de Mucia, 1265, (Cartulaire Lyonnais).
Preceptor domus de La Mucy et de Corchylou, 1283, (Guigue, documents de Dombes. P. 225).
Domus milicie Templi de Mucia et de Bella Villa, 1287, (Cartulaire Lyonnais).
La chapelle de Laumusse était dédiée à Notre Dame, Beata Maria de domus Templi, 1237, (Cartulaire Lyonnais).
La chapelle était desservie par un prètre de l'Ordre, petrus capellanus de Mucia(co), 1186, (Bibliothèque Sebus. P. 142).
Frater Martinus, sacerdos de Mucia, 1213, (Bibliothèque Sebus. P. 142).
Sources: Dictionnaire topographique de l'Ain.

Paæceptors


Le premier commandeur Templier de Laumusse est Simon de Tornas en 1203 à 1220. de l'ancienne commanderie, il ne reste que la chapelle.
Les principaux bienfaiteurs de la commanderie de Laumusse sont:
Ardoin de Lugny, chanoine de Mâcon (1219);
Hugues de Cocé (1219);
Bernard de Saint-Sulpice (1224);
Renaud de Corbeaux (1224);
Gérard de Sachins (1236);
Etienne de Châtillon (1238);
Mathieu de Vinzelles (1241);
Hugues de Feillens (1265);
Senoret de Mépillat (1275);
Jeaunet Soprès, bourgeois de Bâgé (1277);
Barthélemy Uchet (1286);
Sibille de Bâgé, comtesse de Savoie (1294);

Les possessions


Les possessions de Laumusse s'étendaient sur les paroisses de :
Crottet,
Saint-Jean le Priche,
Feillens,
Manziat,
Marsonnas,
Saint-Didier d'Aussiat,
Laiz,
Saint-André d'Huiriat,
Mépillat,
Bâgé,
Saint-André de Bâgé,
Saint-Jean des Aventures,
Chevroux,
Replonges,
Montcet,
Cruzilles,
Saint-Etienne de Reyssouze,
Confrançon,
Arbigny,
Greysiat,
Biziat,
Dommartin,
Saint-Sulpice,
Cuet,
Polliat,
Et sur d'autres paroisses plus éloignées.

Les terres


La maison du Temple de Laumusse possédait des terres, et ses principaux vassaux étaient:
Guichard de Miolans;
Robert de Saint-Cyr;
Pierre de Jarmolle;
Etienne de Maillat;
Jacques de Féliciat;
Humbert de Boves;
Geoffroy de Coberthoud;
Humbert de Conciat;
Ogier de Chazaux;
Guillaume Rebuter;
Perroux d'Estrées;
Guillaume de Marmont;
Et Jean de Luyat.

Petites dépendances


Les dépendances de moindres importances étaient
Epeisse;
La Vavrette;
Saint-Marcel le Châtel;
Tessonges;
Ecopey;
Bocarnoz;
Saint-Jean de Bourg;
Ecolle;
Et Semond.

Præceptors Templiers de Laumusse


1203 à 1220 Simon de Tornas;
1220 à 1227 Jean des Planches;
1227 à 1239 Etienne de Capellan;
1239 à 1254 ... Inconnu;
1254 à 1255 Paris ou Parisi;
1255 à 1265 ... Inconnu;
1265 à 1273 Guy d'Albon ou plutôt Guigues d'Albon, frère de celui qui s'intitula Dauphin du Viennois, prénommant ainsi le futur Dauphiné;
1273 1274 ... Geoffroy;
1274 1282 ... Inconnu;
1276 1278 ... Jean;
1278 1282 ... Inconnu;
1282 1286 Jean de Chazelles;
1286 1294 Pons ou Ponthus;
1294 1299 Jean d'Eschalonna;
1299 1311 Jean de Beauvoir.
Pour les deux derniers commandeurs de Laumusse, ils sont signalés comme Hospitaliers, alors qu'ils étaient Templiers.

On suppose que la Maison de Savoie où se trouvait la maison du Temple de Laumusse, avait reçue certains renseignements avant l'arrestation générale des Templiers, ce qui expliquerait que depuis l'année 1294, « Laumusse avait été rachetée secrètement aux Templiers, qui furent on le suppose aussi mis dans la confidence de l'imminence de leurs arrestations » Laumusse fût donc remise entre les mains des Hospitaliers et pour éviter une éventuelle invasion de la Savoie par Philippe le Bel. Amédée V le Grand, venait de se marier avec Sibille de Bâgé et lui apportait en dot toute la Bresse, ce Amédée V le Grand était un homme intelligent et fin politique, le roi de France, n'a donc pas traversé la Saône.

Autres membres


Je ne peux pas donner plus de détails sur ces membres, sont-ils tous issus d'anciennes possessions templières ou y a t'il dans ces membres quelques possessions hospitalières ?

Laumusse (Ain, canton Pont-de-Veyle, commune Crottet) Bresse
Bocarnoz (Ain, canton et commune Coligny);
Ecoles (Saône-et-Loire, canton Mâcon, commune Versay);
Ecopet (Ain, canton Saint-Trivier-de-Courtes, commune Vernoux);
Epaisse (Ain, canton Bâgé-le-Châtel, commune Bâgé-la-Ville);
Saint-Martin-le-Châtel (Ain, canton Montrevel);
Semon (Saône-et-Loire, canton et commune Cuiseaux);
Trébout (Ain, canton et commune Bourg-en-Bresse);
Tressanges (Ain, canton Treffort, commune Saint-Etienne-du-Bois);
Vavrette (La) (Ain, canton Bâgé-le-Châtel, commune Bâgé-la-Ville);
D'après Niepce et G. Jeanton, la commanderie de Rougepont était une dépendance de la commanderie de Laumusse.
Les membres de la commanderies, sources des chevaliers de Malte.
Sources: Paul Fisch. La Commanderie de La Musse. Imprimerie Protat Frères, Macon 1964

Maison du Temple de Laumusse


Les chevaliers du Temple se fixèrent à Laumusse ou la Muce sans doute vers la fin du XIIe siècle. Le (Domus Templi en la Muce) était un établissement important, dèfendu par une palissade en madriers très solides d'une grande hauteur.

C'est vers la fin du XIIe siècle, que les sires de Bâgé donnérent une partie de leur propriété aux chevaliers du Temple. Malgrè sa fondation tardive la construction n'en conserve pas moins une architecture très romane.
Sources: Société Historique de l'Ain; Dictionnaire topographique de l'Ain

Crottet (Laumusse)


Sur cette commune se dressait la Maison du Temple de Laumusse, commanderie-mère des templeries de Bresse et de Dombes. (Les références à cette maison étant nombreuses dans tout le reste de l'ouvrage, nous n'y reviendrons pas en ce chapitre, nous bornant à apporter quelques précisions complèmentaires).
En 1229, au mois de juillet, Ponce Geoffroy, clerc, son frère Aymon, Hugues Joffroy ? et son frère Jacobin, donnent aux Templiers de Laumusse un prè et une terre sis à Crottet.
En 1230, le 28 juillet, a lieu une transaction entre Guigues de la Forêt, obédiencier de Crottet, et Guillaume et Evrard Rebutin, frères, au sujet des dîmes de Crottet.
En 1277, au mois de février, Humbert de Rues passe obligation aux Templiers de Laumusse pour un prêt de 100 sols parisis, d'un prè sis à Laumusse et des terres cultivèes ou incultes dites « del Roschat. »
En 1279, au mois de janvier, le même damoiseau leur passe encore obligation de diverses terres pour un prêt de 60 livres viennoises.
En 1281, au mois de septembre, Humbert de Buenc, damoiseau, vend à la Muce (Laumusse), pour 11 livres viennoises, un prè sis à Crottet.
En 1287, au mois de novembre Etienne Rebutin fait reprise de fief de tout ce qu'il posséde dans cette paroisse.
Sources: Alain Jantet, l'Ain des Templiers - Edition Trevoux - Archives de l'Ain, archives du Rhône, dictionnaire Topographique et historique de l'Ain

La maison du Temple de Laumusse


« de La Muce » ou « de Lammens (sic), Eduensis diocesis », dans la Bresse et le diocèse d'Autun, eut pour précepteur un certain frère Jean, qui assista en 1263, à Lyon, à l'admission, dans l'ordre du Temple, de Hue de Perraud. Mais, à cette époque lointaine, Jean n'avait pas encore la direction de Laumusse, n'ayant été précepteur de la maison que vers 1276-1278, d'après la Topographie historique du département de l'Ain, de C. Guigue; l'un des successeurs de Jean, fut, vers 1291, Gui « de Monbalho », frère sergent, originaire du diocèse de Clermont.

On trouvera dans la Topographie historique une liste des maîtres du Temple de Laumusse, depuis l'an 1203; le dernier, Jean de Châtelus, l'aurait été de 1281 à 1311; cette dernière date ne peut être exacte.

Préceptors de Laumusse


1276-1278, frère Jean.
Vers 1291, frère Gui « de Monbalho », sergent.
1281-1311, Jean de Châtelus.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome II, page 99


Postmodum autem, dimidio anno elapso vel circa, predictus frater Guido de Monbalho preceptor domus Templi de Lammens Eduensis diocesis, vocavit dictum testem in dicta domo morantem ad cameram suam, nullis aliis presentibus, dicens ei quod ipse nondum erat Templarius, precipiens ei quod abnegaret Deum ; et cum ipse diceret se nullo modo hoc facturum.

Procès des Templiers, tome II, page 362


Dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo Templi Lugdunensis, per fratrem Hymbertum de Paraudo patruum suum, in festo Magorum immediate preterito fuerunt quadraginta quatuor anni, presentibus fratre Henrico de Dola et quodam alio fratre vocato Johanne, qui postea fuit preceptor de la Muce, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.

Dixit eciam per juramentum suum quod, post multas promissiones ab eo factas de observandis statutis et secretis ordinis, positum fuit mantellum ordinis ad collum suum, et predictus Johannes qui postea fuit preceptor de la Muce duxit eum retro quoddam altare, et ostendit eidem quamdam crucem in qua erat imago Jhesu Christi, et precepit sibi quod abnegaret illum cujus ymago ibi representabatur, et spueret supra crucem; et ipse tunc licet invitus Jhesum Christum abnegavit, ore, et non corde, ut dixit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Laumusse


— Commune de Crottet.
— Domus templi en La Muce; la mayson de la chavallerie del Temple de La Muce; La Muci, de Mucia, domus Mucie, de Mucya, La Musce, La Musse.
— Laumusse était le plus important des établissements des templiers en Bresse.
— Après la suppression de cet ordre célèbre, il fut donné aux frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui en furent mis en possession par commission du juge de la terre de Bâgé, en novembre 1342.
— Je n'ai pu découvrir, ni à quelle époque, ni de quelle manière les templiers s'établirent à Crottet. Tout ce que l'on sait, c'est qu'en 1180, ils y possédaient déjà une maison avec des fonds considérables et que Renaud III de Bâgé y fut enterré. Outre les sires de Bâgé et les comtes de Savoie, on rencontre, parmi les principaux bienfaiteurs de Laumusse:
Renaud d'Asnières (vers 1200)
Oger de Chavannes et Julienne, sa femme (1203)
Hugues Nérelle (1206)
Ardoin de Lugny, chanoine de Mâcon (1249)
Hugues de Coce (1219)
Bernard de Saint-Sulpice (1224)
Antoinette, femme de Renaud de Corbeau, écuyer (1224)
Girard de Sachins (1236)
Robert de Clairmont (1236)
Thomas de Tornoux, Etienne de Châtillon, écuyer (1238)
Mathieu de Vinzelles (1244)
Hugues de Feillens (1265)
Senoret de Mépillat, Damons, soeur d'Ogier de Borge (1275)
Jeannet Soprès, bourgeois de Bâgé, Guillemette, veuve de Jean Dignet (1277)
Barthélemy Uchet (1286)
Sibille de Bâgé, comtesse de Savoie (1294)
Flamence, veuve de François de Genost (1342)
Guichard de Trévernay (1326), etc.

— Les possessions de la commanderie de Laumusse s'étendaient sur les paroisses de Crottet, de Saint-Jean-de-Priche, de Feillens, de Manziat, de Marsonnas, de Saint-Didier-d'Aussiat, de Laiz, de Saint-André-d'Huiriat, de Mépillat, de Bâgé, de Saint-André-de-Bâgé, de Saint-Jean-des-Aventures, de Chevroux, de Replonges, de Montcet, de Cruzilles, de Saint-Etienne-sur-Reyssouze, de Pont-de-Veyle, de Saint-Cyr, de Chavannes-sur-Reyssouze, de Confrançon, d'Arbigny, de Greyziat, de Biziat, de Dommartin-de-Larenay, de Saint-Sulpice, de Cuet, de Polliat, etc.

— Au XIIIe siècle et au commencement du XIVe, ses principaux feudataires étaient Guichard de Miolans, Robert de Saint-Cyr, Pierre de Jarmole, Etienne de Maillat, Jacques de Féliciat, Humbert de Bues, Geoffroy de Coberthoud, Humbert de Couciat, Ogier de Chasaux, Guillaume Rebutin, Perronin d'Estrées, Guillaume de Marmont et Jean de Luyat.

— Voici la liste des commandeurs de Laumusse, telle que j'ai pu la déduire des titres que j'ai consultés: Sous les templiers:
Simon de Tornas (1203)
Etienne Capellan (1227)
Paris (1254-1255)
Guy d'Albon (1265)
Geoffroy (1273-1274)
Jean (1276-1278)
Jean de Châtelus (1281-1311)

Commanderues hospitaliers


Guillaume de Lorme (1312-1325)
François du Moustier (1327-1341)
Bernard d'Amoly (1343)
Bertrand d'Aureyat, Renaud de Fay (1343-1358)
Robert de Châteauneuf, grand prieur d'Auvergne (1372-1391)
Geoffroy Gallois (1398)
Jean de Feillens (1406-1417)
Hugues Gay (1423-1430)
Jean de Lestu (1432)
Antoine de Montcut (1441-1444)
Guillaume de Lestito (1449)
Amédée de Seyssel (1459)
Antoine d'Otun (1477)
Jean de Varax (1483)
Geoffroy Maréchal (1484)
Humbert de Beauvoir (1486)
Hugues Gay (1489)
Louis Borrely (1489-1494)
Jacques de Sarriat (1502)
Louis de Corsant (1510-1512)
Jean d'Iserand, mort en 1521
Jean Loup de Beauvoir (1528)
Ponthus Laurencin (1529-1536)
Antoine de Groslée, bailli de Saint-Georges-de-Lyon (1540-1543)
Jean Thomassin (1545)
Antoine Cressin, grand-prieur, Claude Lyobard (1570-1571)
Jacques de Dio (1579-1584)
Claude de Guye (1608-1623)
Pierre-Louis de Chantelot de la Chaize (1625-1627)
Pierre de Montjouvent du Chasnay, mort en 1652
Jean de la Porte-la-Faye (1654-1669)
Louis de Fay-Gerlandes (1674-1677)
Charles-Robert de Lignerac (1683-1702)
François Foucaud de Beaupois de Saint-Aulaire, capitaine des vaisseaux du roi, nommé le 17 août 1703
Félicien de Monts-de-Savosse, nommé le 11 mai 1733, mort le 6 avril 1768
N. de la Renaudière, François-Louis du Garich d'Uzech (1786)
Antoine-Marie du Garich d'Uzech, grand maréchal de Saint-Jean-de-Jérusalem (1789)
— Du temps des templiers, la maison de Laumusse consistait en un vaste corps de logis, destiné à l'habitation des frères, en bâtiments, d'exploitation et en une chapelle. Le tout était entouré d'une forte palissade, formée de madriers de bois « de la hauteur de deux hommes, » et défendue par un double fossé, sur lequel était jeté un pont-levis.
— Ces fortifications furent réparées, en 1441, par le commandeur Antoine de Montcut, qui obtint du maréchal de Savoie l'autorisation d'y maintenir une garnison.
— En 1626, le commandeur de Chantelot de la Chaize rasa tout ce vieux système de défense et fit édifier le château que l'on voyait encore au commencement de ce siècle, et qui fut remplacé lui-même par la magnifique habitation qui appartient aujourd'hui à M. de Freminville.
— Dès le XVIIe siècle, la chapelle fut desservie par le curé de Bâgé, moyennant une pension de trente livres.
— De la commanderie de Laumusse dépendaient les membres d'Epaisse, de Vavrette, de Saint-Martin-le-Châtel, de Tessonges, d'Ecopey, de Bocarnoz, de Saint-Jean-de-Bourg, d'Ecolle et de Semond.
Cartulaire de Saint Vincent de Mâcon, page 377, charte 622. — Guichenon, Bresse, page 84; Savoie, tome IV, page 151. — Bibliothèque Sebusiana, page 141. — Documentations des Dombes, tomes I, page 225. — Allut, Inventaire des titres de Guichenon, fº 29. — La Teyssonnière, tome II, page 137. — Huillard-Bréholles, Inventaire Bourbon, tome I, page 468. — Archives du Rhône, fonds de Malte. — Inventaire de Laumusse de 1627, mss H, 2212. — Visites de Malte de 1650, mss. H, 2167, folio 180.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Launac   (34)

Maison du Temple de Launac


Département: Hérault, Arrondissement: Montpellier, Canton: Pignan, Commune:Fabrègues - 34


Maison du Temple de Launac
Maison du Temple de Launac


C'est de Fabrègues, en 1175, que les Templiers vinrent s'établir à Launac. Les Templiers s'établirent en partie sur des terres de la paroisse de Mujolan données par l'évêque de Maguelone. Leur maison avec chapelle existe encore (Launac le Vieux). Ils attachèrent leur nom à l'assainissement de l'étang de Coculle. Ils creusèrent un grand canal: appelé « La Capoulière des Templiers » pour écouler les eaux pestilentielles de l'étang vers le ruisseau de la « Garelle. » Les terres ainsi asséchées devinrent propres à la culture. Les Templiers de Launac s'adonnaient surtout à la culture mais ils remplissaient aussi dans les environs des missions de surveillance et de sauvegarde.
La Commanderie a vu le jour au XIIe siècle grâce aux Templiers. Reconstruite au XIVe par les Hospitaliers, elle a pris sa forme définitive aux XVIe et XVIIe. Tour à tour maison templière puis propriété des Chevaliers de Malte, elle fut vendue comme bien national à la Révolution.

Dans les années 1238-1244 et après


Notice sur Montasin Galard tirée du manuscrit de Jean Lagutère (1).
Moncasius de Galard, abbé de Condom, en 1244, ainsi qu'il se justifie par la fondation de la commanderie d'Abrin faite par Not de Loumagne, seigneur de Fimarcon.
In mss. obituum, fol. 19, il est dict: sepultus est prope pedes dui Montazini, abbatis, et fol. 32 est couché: 13 Kal. octobris obiit dns Montazinus de Galart, abbas hujus ecclesiae, qui est sepultus in prato citra ecclesiam B. Mariae, XX Mort.
Il y a un accord fait entre l'abbé de Condom et habitants par le faict de plusieurs différans, terminés à l'amiable par la médiation de l'évêque d'Albi, « apud Confolentum an 1238 invigilia maii », porte que le dit abbé et couvent firent confirmer la sentence par le pape Innocent. Ladite bulle est escrite au li. mst. du chapitre où sont certains statuts de pierre fait sous Pierre, évêque de Condom. « Datum Lugdun. nov. aug. pontificatus anianno tertio. » où il y a plusieurs beaux droits à l'avantage de l'abbé dans lesquels il fut maintenu. Le nom pourtant de l'abbé n'y est point escrit.
Il y a ensuite une bulle du même Innocent portant deffenses, sous peine d'interdiction, aux habitants de Condom de mettre en main morte, entre les mains des templiers ou religieux hospitaliers, les biens qu'ils possédent, mouvans de la directe du dit couvent.
Donnée à Latran, le 6 des nones de mars, an 12 du pontificat.
Autre sur le mesme subjet pour les biens qui estoient dans Francescas, Laressingle et Cassagne. Donnée à Lyon par le mesme Innocent 4. « nov. septem. pontificat, an. tertio. »
Manuscrit appartenant à la famille Lagutère de Condom, page 39, vº.

Launac durant le Procès


En 1310, Pierre Gallard, précepteur de Launac, lors du Procès contre les Templiers, fut enfermé dans le château royal d'Alais et eut à subir l'interrogatoire par un commissaire subdélégué par l'évêque de Nîmes.
1. Une note, placée sur le verso de la couverture, indique que ce manuscrit avait été copié d'après un plus ancien conservé dans les archives de Saint-Pierre à Condom: « e manuscripto in pargameno, reperto in archivis capituli ecclesiae catedralis, Joannes Lagutère, presbyter, fideliter transcripsi anno dni 1604; in quorum fidem subscripsi. » « I. Lagutère, Prb. » Jean Lagutère était vicaire général de Condom sous l'épiscopat de Bossuet.
Documents historiques sur la maison de Galard. Tome 1 - recueillis, annotés et publiés par J. Noulens - impr. de J. Claye (Paris) - 1871-1876

Bullaire de l'Eglise de Maguelone



Maison du Temple de Launac
Maison du Temple de Launac


135. CII. 23 juillet 1196


Célestin III approuve l'accord intervenu entre le commandeur des Templiers de Montpellier et le prévôt de Maguelone par les soins de l'archevêque d'Arles.
In nomine Domini nostri Jhesu Cristi, anno Incarnationis ejusdem M. C. XC. VI.) mense aprilis. Cum omne profuture rei stabilimentum ne, transeunte tempore, evanescat, litterarum oporteat testimonio presignari, presentium et futurorum memor[ie], per hujus presentis pagine instrumentum, dignum fuit demonstrare quod causa, que inter Guidonem prepositum et capitulum Magatonense ex una parte, et Petrum de Cabrespina, commendatorem domus militie Templi site apud Montem Pessulanum, et fratres ejusdem domus ex altera parte, super multis et variis capitulis videlicet super obtationibus vigiliarum, perceptionibus cimiterii, obventionibus, decimis, ecclesiarum novarum constructionibus, possessionibus, dampnis, injuriis et invasionibus, et aliis muitis querelis coram domino Ymberto, Dei gratia Arelatensi archiepiscopo, a domino Celestino Papa III delegato, hinc inde vertebatur, post multas et varias contentiones et altercationes ab eodem archiepiscopo, amicabili compositione et utriusque partis assensu et auctoritate Deodati de Breisacho, tunc temporis magistri domorum militie Templi in Narbonensi et Arelatensi et aliis provinciis, in hunc modum fuit decisa.

Ce qui nous intéresse le plus dans cet accord, conclu par les soins de l'archevêque d'Arles, que nous verrons figurer à plusieurs reprises dans cette publication, surtout à propos du mariage de Guillem VIII avec Agnès, ce sont les possessions des Templiers. Nous les voyons établis à Lunel, Saint-Christol et surtout du côté de Fabrègues, près de Launac. C'est bien là qu'il faut chercher l'étang de Coculles, mentionné dans la bulle du Pape, et dont le nom était rattaché à la paroisse de Saint-André de Coculles, que nous avons vue mentionnée dans la bulle de Lucius III (Voir Nº 101 et 102).

Parmi les personnages qui signèrent cet acte, un surtout nous intéresse, c'est Guillaume d'Autignac, que nous trouvons simple chanoine, et qui bientôt sera évêque de Maguelone, et le premier évéque-comte. Il apparaît seulement comme délégué du chapitre et ne porte aucun titre. C'est l'acte le plus ancien que nous connaissions sur cet évêque, et nous ne pouvons dire encore, même en nous appuyant sur le Cartulaire de Maguelone, quelle fonction il remplit avant d'être élu à la première dignité du diocèse.
Sources de la bulle: Archives départementales de l'Héraut, sac des églises du Grand et du Petit Saint-Jean, nº11: parchemin original, sceau disparu; restent les cordons de soie jaune.

150 CXIII. 31 décembre 1198


A l'exemple de son prédecesseur Celestin III, Innocent III, confirme l'accord conclu entre le chapitre de Maguelone et le commandeur du Temple de Montpellier.
Innocentius episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis commendatori et fratribus militie Templi, situate apud Montempessulanum, salutem et apostolicam benedictionem.
Bibliographie. Archives départementales de l'Hérault fonds Commanderie de Montpellier, ses églises du Grand et du Petit Saint-Jean. Parchemin originat, sceau disparu, cordons de soie encore attachés. Ce parchemin porte: Cote IV: Confirmation de l'atcte par le pape Innocent III de la transaction passee entre les Hospitaliers et le chapitre de Maguelone.

Cote inexacte, lisez: entre les Templiers et le chapitre de Maguelone


Date. Si nous en croyions cette bulle d'innocent III, l'accord aurait Eté conclu en 1197 C'est la date que porte le parchemin original que nous publions. Nous avons, dans te texte, corrigé et mis MCXCVI, et non MCXCVII comme porte cet original.
Je ne réécrit pas la totalité de la bulle, vous pouvez la retrouver à cette adresse: Bullaire

151. 2 janvier 1199


Innocent confirme l'achat fait par les Templiers de l'étang de Cuculles et du mas de Granoillet.
Justis petentium.... etc... usque ad verbum... assensu, stagnum de Cucullo cum omnibus pertinentiis suis, et totum mansum de Granoliis, quae a Fulcrando, Magalonensis Ecclesiae praeposito, de consilio et assensu venerabilis fratris nostri Magalonensis episcopi rationabiliter comparastis, sicut ea juste ac pacifice possidetis, et in venditionis scripto continetur, devotioni vestrae auctoritate apostolica confirmamus et praesentis scripti pagina communimus. Statuentes ut nulli,... etc..
Datum Laterani, IV nonas januarii.
Bibliographie. Innocentii III epistolae édition Baluze, tome I, page 291; édition Migne, tome I, colonne 494; Pottrast, nº 558.

Ce fut dans les premières années du XIIe siècle que les Templiers s'établirent dans la ville de Montpellier. En 1129, l'évêque de Maguelone, Galtier, consacra leur église sous le vocable de Sainte-Marie de Lèzes. Ils eurent aussi un hôpital dans cette ville vers cette époque; du moins nous le trouvons mentionné dès 1153.

Leur maison était bâtie près la porte de la Saunerie, en dehors des murs d'enceinte, et fut plus tard appelée le Grand Saint-Jean, quand les biens des Templiers furent confisqués et donnés aux Hospitaliers (Voyez Germain, Histoire de la commune de Montpellier, tome I, page XXXII; Del la charité publique et Hospitalière à Montpellier, page 43; F. Fabrège, Histoire de Maguelone, tome II, page 9; Willemagne, Les Hospitaliers à Montpellier, dans la revue Historique du diocèse de Montpellier, 2e année, pages 407 et suivantes.)

On n'ignore pas que c'est de la maison de Montpellier que partit l'une des principales accusations contre les Templiers lors de la dissolution de l'ordre, en 1311.
Aucune étude sérieuse sur les possessions de cet ordre dans le diocèse de Maguelone n'a encore été faite. Les Templiers eurent, à n'en pas douter, les faveurs des Guillems, et il est bien probable que Guillem V, à son retour de la croisade, favorisa beaucoup leur établissement dans sa ville seigneuriale. Un fils de Guillen VI, Guillem de Tortose (voir Nº58), entra dans leur ordre après la mort de sa femme, Ermessens de Castries, et Guillem VII leur donna son fils Gui, le même qu'on a voulu identifier avec le célèbre fondateur de l'ordre du Saint-Esprit (Voir dans ce volume les bulles d'Innocent III relatives a ce personnage, surtout Nº146).

Nous assistons, par cette bulle, à une des phases de la lutte engagée entre le chapitre de Maguelone, agissant au nom du prieur de Saint-Firmin, et les ordres religieux, lutte que nous verrons se renouveler plusieurs reprises au cours de la publication de ce Bullaire. Il importait, à une époque où Montpellier ne comptait que deux paroisses, Saint-Firmin et Saint-Denis, de maintenir les prérogatives paroissiales.

173. 17 juin 1206


Innocent III charge ses légats d'examiner la légitimité du mariage de Pierre d'Aragon avec Marie de Montpellier.
Le 15 juin 1204, Pierre d'Aragon épousa Marie le 1e juillet, il fit hommage à l'évêque de Maguelone pour Montpellier, et le 15 août, fête de Notre-Dame des Tables et de la nouvelle reine, fut accordée la charte fondamentale de la commune de Montpellier. Mais deux mois auparavant, le jour même du mariage, les bourgeois de Montpellier avaient obtenu un préambule de la charte qui fut signée dans le cimetière de la maison du Temple de Montpellier.

208. 22 février 1215 et 16 juillet 1216


Innocent III écrit aux habitants de Montpellier en faveur de Jacques d'Aragon.
Innocent III demande aux habitants de Montpellier de vouloir bien prendre sur les revenus de leur ville la part qui revient au jeune roi d'Aragon, et de les envoyer au maître de la milice du Temple en Espagne, chargé de l'éducation du jeune prince.
Sources de la Bulle: Bibliographie. Potthast, nº 5483, d'après Theiner.

209. 22 février 1215 et 16 juillet 1216


Innocent III écrit à Philippe Auguste en faveur de Jacques d'Aragon.
Extrait: Pierre d'Aragon avait donné son fils Jacques en otage à Simon de Montfort au commencement de l'année 1211, et avant la tenue du concile d'Arles. Il donnait, en même temps, sa soeur en mariage au fils de Raymond VI, tandis qu'il fiançait son propre fils à une fille de Simon. Celui-ci, heureux de posséder un tel otage, l'emmena à Carcassonne avec lui, - ce jeune prince n'avait que trois ans - et
se chargea de son éducation.

Après la bataille de Muret, Jacques demeura au pouvoir du chef de la croisade mais quelque temps après, vers la fin de cette année 1213, un corps d'Aragonais alla ravager les domaines que Montfort venait de conquérir, et s'avança même jusqu'à Béziers « sous prétexte, - dit dom Vaissete (Histoire générale de Languedoc, tome VI, page 434) -, qu'il refusait de leur remettre le jeune Jacques leur roi, qu'ils lui avaient fait demander par une ambassade solennelle après la bataille de Muret. »
Les Aragonais ne se découragèrent pas. Ils firent solliciter auprès du Pape, par l'évêque de Ségovie, ambassadeur d'Aragon à Rome, la délivrance de Jacques et, par une lettre, en date du 22 janvier 1214 (voyez Potthast, Nº 4890), Innocent III ordonna à Simon de livrer le jeune roi à son légat, Pierre de Bénévent. Le chef des Croisés dut s'exécuter Jacques, âgé de six ans et demi, fut rendu à ses sujets,
et conduit au château de Mouzon, où il fut confié à la garde de Guillaume de Montredon, maître du Temple en Aragon (voyez De Tourtoulon Histoire de Jacme Ie, tome I, pages 141 et suivantes)
Sources de la Bulle: Bibliographie. Potthast, nº 5220, d'après Theiner.
Bullaire de l'église de Maguelone. [Volume 1], par Julien Rouquette, et Augustin Villemagne, avec une introduction historique par Frédéric Fabrège. Editeur: L. Valat Montpellier 1911-1914.


Laurade   (13)

Maison du Temple de Laurade


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Tarascon, Commune: Saint-Etienne-du-Grès - 13


Maison du Temple de Laurade
Maison du Temple de Laurade


Dans le Chartier du Temple d'Arles, nº 172 et 173. On trouve les termes de grangia seu domus pour Laurade. Nous savons que les Templiers y possédaient une grange et au moins une Maison.

En janvier 1203 est reconnue au commandeur d'Arles une donation à Tarascon, faite dix ans auparavant et confrontant la maison du Temple: Chartier du Temple de Tarascon-Lansac-Aurade, nº 02
Le rôle de la maison d'Arles dans l'investissement de la région de Tarascon est démontré par l'intervention de ses dirigeants tout au long de l'existence de la commanderie de Tarascon et de ses dépendances. Dès 1203 cependant, cette nouvelle unité est gérée par un commandeur qui n'est apparemment pas établi à Tarascon même, mais à Laurade, une villa située à une dizaine de kilomètres:
Chartier du Temple de Tarascon-Lansac-Aurade, nº 04.

A partir d'Arles dont le territoire est investi de maisons pour lesquelles on suit cependant plus difficilement le cheminement chronologique. Celles-ci sont situées dans la plaine du Trébon (Trébon, Laurade, Lansac). Le manse de Trébon est cité pour la première fois en 1246:
Chartier du Temple d'Arles, nº 123.
Le site de Laurade, complète celui de Tarascon dès le début du XIIIe siècle. La maison apparaît pour la première fois en 1263 (nº 143), mais elle existe sûrement depuis longtemps déjà. Ce doublet Tarascon-Laurade est complété par l'installation de l'ordre à Lansac consécutivement à la donation de cette villa par Uc de Baux en novembre 1234, nº 100.

Plusieurs maisons fonctionnent d'ailleurs en binôme avec un site en ville et un centre d'exploitation situé en marge de l'habitat ou résolument en campagne. Il en va ainsi avec Lansac-Laurade. Lansac situé dans la Plaine du Trébon et Laurade au sein d'un castra.

La Maison d'Arles, gère le domaine à partir du manse de Trébon, mais sans doute aussi de la petite maison de Lansac qui a la juridiction sur le Pré Baussenc. L'implantation en ce dernier lieu découle de l'importante donation d'Uc V de Baux, vicomte de Marseille, de la seigneurie sur la villa de Lansac:
Cartier du Temple d'Arles, nº 100 (23 novembre 1234)
Les biens acquis ici furent regroupés avec ceux de Laurade et de Tarascon pour former une commanderie, toujours étroitement dépendante d'Arles.

La maison d'Arles a ainsi rassemblé de nombreux herbages dans le Trébon jusque dans les tènements de Laurade, Lansac ou Paulon et elle s'est souciée de s'en faire confirmer l'usage par les seigneurs locaux.

Les inventaires de 1309, faits dans chaque Maison ou grange comme à Saliers, ce n'est pas moins de quatre charrues que les enquêteurs trouvent et la visite de 1309, ils indiquent encore la présence d'araires (charrue ou outil ancien pour labour) à Paulon et à Laurade.

Certains des employés du Temple devaient résider à demeure dans ces centres de peuplement intercalaire que constituaient les manses. Au début du XIVe siècle, les enquêteurs comtaux trouvèrent à La Vernède un forestier et un gardien de troupeau, un « dortoir » avec cinq à six literies dans les mas de Paulon et de Saliers, et quatre tonneaux de vin réservés à la familia à la grange de Laurade:
Chartier du Temple d'Arles, nº 172 (24 janvier 1308) et 173 (5 octobre 1309)
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Saliers


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Arles - 13


Domaine du Temple de Saliers
Domaine du Temple de Saliers


Saint-Jean de Saliers, S. Joannes de Salegio, appartenait aux Hospitaliers.
Les Templiers et les Hospitaliers s'établirent à Saliers, les uns au fief de Mauconseil en 1180, les autres au fief d'Auricet, en 1185. Les terres des Templiers relevaient de la commanderie de
Saint-Gilles, celles des Hospitaliers formaient une commanderie qui absorba les possessions des Templiers, à leur abolition.
En 1789, les revenus de cette commanderie s'élevaient à 23.000 livres.
Les possessions du Temple à Saliers furent occasion de litige entre Jean Baussan et Jehan de Château-Bouc, grand-prieur de Saint-Gilles. L'archevêque les revendiquait contre le prieur pour son Eglise, comme enclavées dans le territoire que les empereurs lui avaient reconnu, et en outre, la dîme du poisson dans les pêcheries de Camargue. Le prieur de Saint-Paul de Mausole, accepté comme arbitre, régla, le 16 décembre 1236, « que le prieur de Saint-Gilles jouirait du mas de Saliers et de ses dépendances sans réserve, que la transaction sur les dîmes conclue autrefois entre l'archeveque Hugues et le prieur Guillaume continuerait à faire loi ; que le prieur paierait à l'archevêque 90 setiers de blé, sur lesquels 20 seraient affectés à l'entretien de l'église de Boismaux. »
Autre differend en 1263, entre l'arehevêque Florent et le prieur Roncelin de Fos, réglé par Alain, évêque de Sisteron. Quoique la redevance eut été réduite à 40 setiers, il fallut un arrêt du parlement d'Aix, en 1530, pour contraindre le commandeur à payer régulièrement sa dette.
L'église de Saliers jouit d'un service dominical.
page 284/85
« Commanderie de Saliers »

Gignac-la-Nerthe


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Istres - 13


Domaine du Temple de Gignac-la-Nerthe
Domaine du Temple de Gignac-la-Nerthe


Pour éclairer la route de Marseille et établir une zone de protection autour de ce château solitaire, les Templiers s'établirent à Gignac, dans la seconde moitié du XIIe siècle. Ils y fondèrent une commanderie qui fut transférée aux Hospitaliers en 1314, lors de la suppression de l'ordre du Temple. Cette commanderie est inscrite dans la liste de 1368 « Preceptor domus Tompli de Ginhaco, 60 sol. »

A la place de la vieille église romane, les Templiers bâtirent, au cours du XIIIe siècle, la charmante église ogivale qui a servi de paroisse jusqu'à la fin du siècle dernier. Cette ecclesia S. Michaelis de Gignaco est taxée dans la iiste de 1213, « 3 boisseaux de froment, un de vin, 4 émines d'orge et 4 émines de fèves, et pour le synode, 12 deniers. »

Gignac disparut, et le titre paroissial avec, vers la fin du XIVe siècle, après la suppression des Templiers et les incursions destructrices de Raymond de Turenne. Aussi Urbain VIII, dans sa bulle de 1641, ne nomme-t-il son église que capella, et un Mémoire juridique de 1725 a-t-il osé dire « Tout Gignac n'a jamais consisté qu'en une chapelle située sur une montagne, une petite maison à côté, servant de maison commune, et un château dont il ne reste que quelques mauvais débris. »
page 526/527

Lansac


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Tarascon - 13


Domaine du Temple de Lansac
Domaine du Temple de Lansac


Ce hameau parait avoir été fondé par les habitants d'Ernaginum, après la ruine de cette bourgade. Etabli sur un mamelon au-dessus d'une plaine souvent inondée, il fut protégé contre les surprises par un castrum que bâtirent les premiers soigneurs des Baux. On le trouve, on effet, sous leur pouvoir dès l'origine.
Plus tard, en 1234, il fut donné aux Templiers, moins la haute seigneurie, par Hugues de Baux, vicomte de Marseille.
page 329

Saint-Étienne-du-Grès


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Tarascon - 13


Domaine du Temple de Saint-Étienne-du-Grès
Domaine du Temple de Saint-Étienne-du-Grès


(Sanctus Stephanus in Grisio)
Le territoire de cette paroisse en comprend deux anciennes qui appartenaient des diocèses différents, Laurade et Saint-Etienne.
Laurade, Laurata, (ancien diocèse d'Avignon) n'est plus composé que de quelques fermes mais, durant le haut moyen-âge, ce fut un bourg important, placé sur le bras de la Durame qui de Rognonas se dirigeait vers Saint-Gabriel.
Deux châteaux-forts, avec leur village chacun, défendaient le pont sur lequel passait la voie d'Arles à Milan l'un appartint aux Templiers, puis aux Hospitaliers ; l'autre fut longtemps disputé entre la couronne et les habitants, à qui il fut enfin cédé par la régente Marie de Blois, après sa destruction par Raymond de Turenne en 1390, à la condition que les murs ne seraient point relevés et que les tours encore debout seraient abattues on n'épargna que l'église.
page 338

Saint-Julien


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Arles - 13


Domaine du Temple de Saint-Julien
Domaine du Temple de Saint-Julien


L'enceinte romaine de la ville d'Arles montait au nord et au couchant moins haut que le mur actuel. Descendant des Arènes à la rive du Rhône presque en droite ligne, elle rejetait vers la campagne les terrains occupés aujourd'hui par le quartier Saint-Julien.
Jusque la construction du Bourg Neuf, ces terrains formèrent l'extrémité méridionale du Trébon, ager Tripontius, plaine fertile, coupée de ruisseaux et de marais.
A quelques pas des murailles s'élevait une chapelle dédiée à saint Julien.

Au début du XIIe siècle, Saint-Julien, devenu paroisse du Bourg Neuf, fut rebâti et agrandt. Il eut alors l'honneur, que dans le diocèse il ne partage qu'avec Saint-Nicolas de Tarascon, d'être consacré par un pape. Sur la demande d'Atton de Bruniquel, Calixte Il, passant à Arles au mois de juillet 1119, procéda à cette cérémonie.
Le Bourg Neuf fut muni en 1190 d'un rempart élargissant le périmètre de la Cité, et dont l'enceinte actuelle reproduit encore le tracé. Ainsi fut mis à l'abri le vieil hôpital d'Arcus Mirabilis, ayant reçu ce nom du voisinage de l'arc de triomphe, qui était à égale distance des Arènes et de la porte du nouveau rempart.
On laissa en dehors la maison des Templiers et l'église Sainte-Luce, récemment bâties, qui ont donné leur nom à la porte de la Cavalerie et au faubourg du Temple.
pages 147/48

Mas-Thibert


Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Arles - 13


Domus Hospitalis Temple Mas-Thibert
Domus Hospitalis Mas-Thibert


La commanderie de Trinquetaille possédait encore en Crau 8 coussous, dont les titres remontaient à 1181. Une donation de Renaud de Porcellet, en 1289, l'autorisait à percevoir comme indemnité de dépaissance « un agneau et un anouge sur chaque abailié do bétail menu. »
Lors de l'abolition des Templiers, les Hospitaliers furent mis en possession de la terre de Boisvieil, qui leur avait été donnée en 1178, et de deux autres possédées au XIIIe siècle, Paulon et la Bouscatière. Celle-ci fut emportée lors de la grande irruption du Rhône en 1713.
page 311
Sources : M. Constantin, abbé. Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 2. Aix M. DCCC. XCIII. - BNF


Laure-Minervois   (11)

Domaine du Temple de Laure-Minervois


Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Peyriac-Minervois -11


Domaine du Temple de Laure-Minervois
Domaine du Temple de Laure-Minervois


Les Templiers possédaient un petit domaine à « Laure », il y avait là uniquement un terroir de « villa » important et des jardins.

14 décembre 1164


Pierre de Laure et Raimond son frère reconnaissent la donation d'un jardin dans le terroir de Laure que leur père avait consentie en faveur du Temple, et l'approuvent devant les frères de la milice.
Sources: Cartulaires des Templiers de Douzens - Publiés par Gérard et Elisabeth Magnou, sous la direction de Philippe Wolff - Paris, Bibliothèque Nationale - 1965


Lavoncourt   (70)

Domaine du Temple de Lavoncourt


Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Dampierre-sur-Salon - 70


Domaine du Temple de Lavoncourt
Domaine du Temple de Lavoncourt


Lavoncourt fut le chef-lieu d'une terre anciennement tenue par les sires de Vergy.
Près de la Gourgeonne se voient les ruines du château-fort qui appartenait à ces puissants seigneurs. C'était un très-vaste édifice; il couvrait une superficie de plus de vingt ares, outre l'espace qu'occupaient les fossés et les tours.

— Un autre château seigneurial subsiste à Lavoncourt, celui qu'y possédait M. Hugon, conseiller au parlement de Besançon; ce château conserve encore ses meurtrières et ses tours.
— Après avoir passé de la maison de Vergy dans d'autres familles, notamment à des seigneurs qui portaient le nom de Lavoncourt, la terre de ce village se divisa en trois seigneuries: l'une dite d'Avilley, une autre de Lavoncourt, et la troisième d'Arsoncourt. Celle-ci tirait son nom d'une commanderie de Templiers qui était établie jadis au canton appelé Arsoncourt et à trois kilomètres Ouest de Lavoncourt.

Bien que ce couvent et les granges qui en dépendaient eussent disparu dès la fin du XVIIe siècle, les officiers de la justice seigneuriale de Lavoncourt n'en allèrent pas moins, jusqu'à la révolution de 1789, prononcer sur ce terrain des amendes contre les délits qui y avaient été commis.
La Haute-Saône, Dictionnaire Historique et Topographique et Statistique des Communes du Département. Par L. Suchaux. Tome II, Vesoul, 1866.


Le Deluge (Marcoussis)   (91)

Maison du Temple et commanderie de l'Hôpital Le Déluge


Département: Essonne, Arrondissement: Palaiseau, Canton: Longjumeau, Commune: Marcoussis - 91


Maison du Temple Le Déluge
Maison du Temple Le Déluge


On ne connaît pas l'origine de ce domaine ; il est néanmoins certain qu'il eut de bonne heure des seigneurs particuliers qui, sans doute, comme ceux du voisinage, relevaient de la châtellenie de Montlhéry.

On cite un Joannes de Dilugio, qui vivait on 1244 ; un Gaufridus de Diluvio, qui fondait au XIIIe siècle son anniversaire au prieuré de Saint-Eloi, à Paris (1). L'étymologie du nom de ce lieu, est aussi obscur que celle de ses commencements ; cependant il se pourrait que ce nom de Déluge lui ait été donné à cause de l'aspect que présentait, du haut de la colline où il est placé, le fond de la vallée, souvent envahi par les eaux à l'époque de la saison des pluies. En effet, la vallée qu'il domine est arrosée par « un ruisseau ou petite rivière qui, grossie par une infinité de sources qu'elle rencontre en son chemin, et par beaucoup de torrents qui tombent des collines opposées dans la plaine, ont fait venir la pensée, pour éviter le Déluge, d'y construire des étangs (2). »
1. L'abbé Lebeuf, tome IX, page 288.
2. L'Anastase, page 10.


Il est probable qu'un des anciens seigneurs du Déluge l'abandonna aux Templiers ; il fut alors démembré de la paroisse de Marcoussis, dont il dépendait, et il compta au nombre des commanderies de l'ordre jusqu'en 1311, époque à laquelle il passa entre les mains des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Les Templiers y entretenaient un maire ou major, principal officier de l'ordre, auquel on assignait ce domaine pour retraite. Il y vivait avec quelques frères servants des revenus de la terre et des dîmes ou cens qu'il percevait à Montlhéry, à Châtres, à Linas, à Savigny et dans les campagnes voisines. Mais les droits féodaux s'enchevêtraient tellement alors les uns dans les autres, qu'ils ne pouvaient guère être exercés sans quelque contestation ; c'est ainsi qu'en 1232 il était intervenu par-devant l'évêque de Paris, entre le maire du Déluge et le chapelain du Plessis-lès-Bruyères (le Plessis Saint-Thomas) un arrangement relativement aux dîmes de Briis-lès-Forges, auxquelles chacun d'eux prétendait.

Ce sont les Templiers qui élevèrent la chapelle qui sert aujourd'hui de grange à la ferme ; elle porte en effet sur son portail à plein cintre, orné de rinceaux chevronnés et de dents de scie, le cachet du XIIe siècle.
— Vous pouvez aller sur le site de l'association de Marcoussis pour d'autres renseignements.

Sa construction était d'ailleurs des plus simples ; elle forme une seule nef, sans bas-côtés, éclairée par des fenêtres longues et étroites, également à plein cintre, et dont on devine encore aujourd'hui l'emplacement sous le plâtre qui les aveugle. Le principal corps de logis, le château, comme il est dit dans les titres, était à l'est, un peu en arrière de la chapelle de la commanderie. Il paraît avoir été composé d'un gros bâtiment carré, aux murs très-épais, auquel était, sans doute, accolée une tour d'escalier. Dans la cour de la ferme se trouvaient, comme aujourd'hui, des granges, des celliers, et un corps de logis, soutenu au dehors par de lourds contreforts dont quelques-uns subsistent encore.

C'est là qu'habitaient les frères servants, le receveur de la terre, le gardien des bois et les gens subalternes du majorat. L'enclos avait bien moins d'étendue que de nos jours, et à gauche de la porte d'entrée, entre le chemin de Janvry et celui de Marcoussis, une croix qui s'élevait au milieu d'un petit espace fermé de murs indiquait le cimetière de la petite communauté, quelques privilégiés ayant seuls le droit d'être inhumés dans la chapelle.

On ne sait rien de l'organisation intérieure de chacune des commanderies du Temple, ni de ses rapports réguliers avec la maison principale chef d'ordre ; les pièces que l'on retrouve aux archives se taisent sur ce que nous appellerons la géographie de l'ordre du Temple, sur la distribution et l'étendue des domaines des Templiers en France, et sur leur administration intérieure ; il y aurait à ce propos un important travail à faire.

Lorsque après la catastrophe de Jacques Molay, l'ordre du Temple eut été supprimé (1312) et que leurs biens-fonds eurent été attribués aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, la commanderie du Déluge passa entre les mains de ces derniers et devint un domaine rural que l'on assigna pour retraite à quelque chevalier ayant bien mérité de l'ordre. Il administrait le domaine, percevait les cens, les dîmes, les revenus, et chaque année rendait ses comptes au grand prieur ou au visiteur provincial chargé de les recevoir.
Sources: Malte-Brun, Victor-Adolphe. Histoire de Marcoussis, de ses seigneurs et son monastère, page 300. Paris 1867.- Bnf


Lechelle   (77)

Domaine du Temple de Léchelle


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Villiers-Saint-Georges - 77


Domaine du Temple de Léchelle
Domaine du Temple de Léchelle


Léchelle (Seine-et-Marne, commune de Provins.
— Lecheriae, Lescheriae, Leschieles, Leschieres.


Pour Lechelle, cette possession était éloignée de la Commanderie du Val de Provins. Les Templiers, bons gestionnaires, comprirent assez vite que l'éloignement de certaines possessions et en attendant un éventuel échange ou l'achat d'autres terres pour en augmenter le rendement, estimèrent bien plus avantageux de les transformer temporairement en « tenures » (Tenure noble, féodale), concédée par un seigneur à un autre seigneur, qui en jouit moyennant une redevance annuelle.

L'on peut se faire une idée de l'importance que les Templiers attachaient à la possession d'immeubles urbains si je cite, par exemple, l'échange qu'ils conclurent avec Léon de Sézanne, de deux « places » situées en la grand-rue de Provins pour vingt-deux arpents de terre à Vulaines et vingt-trois setiers de froment à Vulaines et à Léchelle (29 mai 1263) (21). Voilà certes des terrains qui durent par la suite ne pas être d'un léger rapport ! (Cartulaire, charte CXLVI)

CXLVI - (Provins, 29 mai 1263)


Amortissement donné par Thibaud, roi de Navarre et comte de Champagne et de Brie, de deux places acquises par les Templiers de Lyon de Sézanne en échange de vingt-deux arpents de terre au finage de Vulaines, et de vingt-trois setiers de froment à Vulaines et à Léchelle.

Quant aux autres terres, disséminées, quelques-unes loin de leur couvent, à Gimbrois, à Rouilly, à Léchelle.
Archives Nationales, S 5164 B, liasse 35, nº8
Sources: Carrière Victor, Histoire et cartulaire des Templiers de Provins, Libriaire Champion, Paris - 1919


Lectoure   (32)

Domaine du Temple de Lectoure


Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Lectoure - 32


Domaine du Temple de Lectoure
Domaine du Temple de Lectoure


Les Templiers possédaient quelques biens à Lectoure même et dans sa juridiction l'église Saint-Jean-de-Somonville. Les archives nous conduisent tout d'abord dans cette ville où Davin de Roaix, « curateur et garde des biens du Temple dans la sénéchaussée de Toulouse », arrive le 16 mai 1313 avec une délégation du sénéchal pour mettre les Hospitaliers en possession des biens qui leur avaient été adjugés. En présence de Guillaume de Larochan, bailli de Lectoure pour le roi d'Angleterre et des consuls de la ville, devant la porte de l'ancienne maison du Temple, il en donne l'investiture à Bernard de Saint-Maurice, précepteur de Castelsarrasin et procureur de Raymond d'Olargues, lieutenant du Grand-Maître dans le Grand-Prieuré de Saint-Gille.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Domaine du Temple de Lectoure


La commanderie armagnacaise de La Cavalerie (de nos jours La Claverie, en Vic-Fezenac) se détacha sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, de celle de Brulhes vers 1330.
Elle avait pour Membre les commanderies de Sainte-Christie, de Manciet, de Riscle, d'Abrin entre Condom et Lectour, et la commanderie de Saint-Jean-de-Somonville dans la juridiction même de Lectoure.

Manciet avait été une Maison du Temple rattachée à la Maison du Temple de Bordères avant de devenir une commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: Revue de Gascogne, bulletin mensuel de la Société Historique de Gascogne, tome XXIV. Auch, janvier 1883


Leffonds   (52)

Maison du Temple de Leffonds


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Canton: Châteauvillain - 52


Maison du Temple de Leffonds
Maison du Temple de Leffonds


Leffond dépendait, avant 1789, de la baronnie d'Arc en Barrois, qui relevait du bailliage de Châtillon, et qui dès le XIIIe siècle appartenait aux Chateauvilain. Le territoire de Leffond, situé à proximité de la commanderie du Temple de Mormant, étant entré au moins pour une bonne partie dans la dotation de cette maison, Simon, fils aîné du sire de Chateauvillain, suzerain du lieu, et le prieur, résolurent d'y fonder un village, et pour y attirer des habitants, ils publièrent, en mai 1285, la charte dont voici l'analyse.

Morment



Domaine du Temple de Morment
Domaine du Temple de Morment


Il ne faut pas confondre la Maison du Temple de Morment et la Maison du Temple de Leffonds, elles sont proches mais ne sont tout de même pas identiques ; et au-dessus de Leffonds, il y a la une autre commanderie celle de l'Hôpital de Villiers-sur-Suize.

Hôpital de Villiers-sur-Suize



Hôpital de Villiers-sur-Suize
Hôpital de Villiers-sur-Suize



Simon, fils aîné du sire de Chateauvilain et Guillaume, prieur de Mormant, font savoir qu'ils affranchissent tous les étrangers qui viendront demeurer dans leur ville de Leffond, sous la condition:
— De payer 6 deniers d'entrée et 1 au maieur
— 12 deniers par bête de trait, ou à défaut 12 deniers de service.
— Toute maison est taxée à 12 deniers et un moiton d'avoine à la mesure de Gyé pour l'emplastre.
— La tierce et la dime sur les terres se perçoivent ensemble sur le pied de 1 gerbe pour 14. Elles doivent être amenées en la ville et déchargées en présence des sergents, à moins qu'ils ne soient absents, auquel cas ils les doivent appeler trois fois, de façon à être entendus des voisins.
— Les habitants sont tenus d'aller moudre leurs grains au moulin du seigneur. Si dans le délai d'un jour et d'une nuit ce blé n'est pas moulu, ils peuvent aller le faire moudre ailleurs sans amende. Dans le cas contraire, ils en paieraient une de 12 deniers et 1 au maire. Le droit de mouture est fixé à 1 bichet pour 30 bichets de farine blanche, et de 1 pour 24 bichets de farine ordinaire.
— Ils doivent au fournier, 1 pain sur 24. Celui-ci doit s'approvisionner aux bois communaux.
— Si dans l'an et jour les habitants auxquels on aura donné emplacement ou terres pour bâtir et défricher ne les ont point utilisés, les seigneurs pourront les reprendre.
— Tout claim pour fait d'héritage est puni de 5 sols d'amende, 1 denier au maieur. Le faux claim de 6 deniers, 1 au maieur. Le coup avec sang, 10 sols, 3 deniers au maieur. Le coup d'arme émolue, 30 sols, 6 deniers au maieur, et les dépens du blessé. Toute mutilation de membre, comme le meurtre, à la volonté du seigneur. Toute accusation de coup sans sang non prouvée est passible de 2 sols et 2 deniers au maieur. Le démenti en justice 6 deniers, 1 au maieur.

— L'échoite (Ce qui échoit par succession) par mort appartiendra au plus proche parent selon la ligne, qu'il soit habitant ou non. Mais si l'étranger prend congé du seigneur et ne veut pas rester son sujet, l'héritage passe au plus prochain hoir. Les biens en deshérence adviendront au seigneur.
— Tout homme qui assaillera l'autre en sa maison, soit de jour ou de nuit, sera en la merci du seigneur.
— Les pargies sont ainsi fixées le cheval, 4 deniers ; les ânes, les bœufs, 2 deniers, les brebis, les porcs, les chèvres et les oies, chacun 1 denier.
— Quiconque ne paiera les rentes au jour nommé sera passible d'une amende de 5 sols, à moins qu'il ne soit si pauvre qu'il lui faille s'absenter. En ce cas, il devra 2 deniers au maieur, et s'il revient au commencement de l'année, il pourra acquitter la rente, et rentrer en possession.
— Les droits de lods sont fixés à 2 sols sur 20 sols de la livre, et 1 denier au maieur.
— Les habitants de Leffond sont francs d'host et de chevauchei, à moins qu'il ne s'agisse de défendre la châtellenie d'Arc. Ils doivent suivre le seigneur pendant quatre jours et non plus, si ce n'est de leur volonté.
— Quiconque voudra aller demeurer en autre seigneurie, devra prendre congé du seigneur, vendre ce qui lui appartient aux gens du seigneur et se retirer avec un sauf-conduit.
— En cas de champ de bataille et de gages jetés, si les champions s'accordaient devant qu'ils fussent ploigés, ils devront 2 sols 6 deniers et 1 denier au maieur, fors le meurtre et le larcin. S'ils sont ploiges et qu'ils s'accordent avant d'être venus au champ, ils devront 7 sols 6 deniers et 2 deniers au maieur, et si la bataille est ferrée et outrée et sauf meurtre ou larcin, le vaincu doit 110 sols tournois, et 12 deniers au maieur.
Sources: Garnier, Joseph, Chartes de communes et d'affranchissements en Bourgogne, tome 2, page 397. Dijon M DCCC LXVIII - Bnf

Leffonds
— Fons, 1189 (Morment)
— La Fonz, XIIe siècle (Morment)
— Lafonz, 1270 (Morment)
— Latus Fons, 1296 (archives de la Haute-Marne, G 321)
— Laffons 1398 (Morment)
— Leffons, 1470 (archives de la haute-Marne, G 595)
— Lefonds les Mormant, 1624 (Morment)
— Leffond, 1732 (Pouillé de 1732, page 123)
— Leffond-en-Montagne, 1775-1785 (Coutépée, IV, page 274)
Leffonds était le siège du Maison du Temple puis d'une commanderie l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Haute-Marne — Par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCIII.


Lempzours   (24)

Maison du Temple de Lempzours


Département: Dordogne, Arrondissement: Nontron, Canton: Thiviers, Commune: Saint-Pierre-de-Cole - 24


C'est une propriété privée, elle ne se visite pas.
Maison du Temple de Lempzours
Maison du Temple de Lempzours


— Lempzours. Lempzor (Pouillé du XIIIe siècle)
— Alempsours, Alempsors, (cartulaire de Saint-Cybar)
— Lemsor (cartulaire de Ligueux)
— Lempzoriumen 1365 (Lespine 88, châtellenie)
— Ecclesia de Lempzac (panc, de l'évêque de Périgueux)

Domaine templier (Domus Templi) au XIIe siècle, dont une partie est de la commune (du Font de la Roche, de la forêt de Ligueux à la Pierre Martine faisant division entre les justices de l'évêque de Périgueux et du fief de la Sale) fut donnée aux Templiers en 1139 par l'abbesse de Ligueux et l'évêque de Périgueux Geoffroy de Causse.

Les Templiers étaient déjà logés au château-fort de La Salle (orthographié La Sale, La Sales ou de La Salle, suivant les documents), prêté au Temple par Géraud de La Salle (Géraud de Ligueux, à ne pas confondre avec Géraud de Sales de Cadouin mort en 1120) qui avait relevé le monastère de Ligueux, et qui se rangea avec humilité comme prieur sous la houlette de l'abbesse.

Les templiers établirent à proximité, leur préceptorerie majeure du Périgord, qui le resta jusqu'en 1250. Peut-être est-ce un parent de Géraud de Salle, Eymeric de Salle qui est cité comme maître du Temple de Saint-Eulalie en Rouergue en 1195.

Les Templiers possédaient également « le château » à côté de l'église romane bâtie au XIIe siècle dans le vallon. Mais le 13 octobre 1307 les templiers furent arrêtés et emmenés à Saint-Yrieix et Limoges.

Nogaret s'empara des biens Templiers de Lempzours en 1308 avec les autres maisons du fief de Nontron, dont il avait acquit la temporalité du vicomte de Limoges et les autres bâtiments furent incendiés, il reste des vestiges de pierres brûlées dans le sol. Le château de La Salle avec quatre tours carrées fut repris après 1315 par les Béron de La Salle et de La Marthonie et démantelé (suivant loi du 6 août 1793 et du 13 pluviôse an II).

La chapelle et une tour existaient encore en 1842, date du relevé topographique de M. Dufrenoy et Elie de Beaumont pour la « carte topographie de l'état-major », publiée en 1901.

La maison actuelle



C'est une propriété privée, elle ne se visite pas.


Des vestiges de l'Ordre du Temple ou des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ils n'en reste aucun. Cette actuelle maison a été totalement reconstruite au XVe siècle par des propriétaires privés.

La Guionie, nom donnée au XIVe siècle à la maison noble élevée sur les ruines de la commanderie construite au milieu du XIIe siècle par les templiers du château de La Salle en même temps que l'église.

L'entrée du bâtiment du commandeur se faisait par une porte surmontée d'un arc en plein cintre (actuellement semi-enterrée) elle fut ravagée pendant les guerres de religion.
De la cave voûtée partait un souterrain, mais dans les années 1930, la grande cheminée menaçant de s'écrouler la cave fut en partie remblayée, bouchant l'entrée du souterrain qui débouchait sur la route au-dessus du cimetière.

Les bâtiments de la commanderie sont la propriété de la famille Jarjavail. On peut écouter pendant des heures mademoiselle Madeleine Jarjavail, alerte octogénaire, raconter l'histoire de la maison noble de la Guionie, brûlée dans les guerres de religion, et reconstruite par les familles Normand et Siorac.

Lempzours sarcophages



Lempzours Pierre tombales
Lempzours sarcophages


En dessous le coteau voisin de Château-Buisson, des carrières s'enfoncent loin sous la colline, l'entrée est maintenant obturée, mais en 1937 on pouvait encore voir des sarcophages avec une croix pattée gravée dessus. Les couvercles furent enlevés et mis (retournés) à la place des pierres tombales, à l'intérieur de l'église, qui comportaient les noms des nobles enterrés là jusqu'en 1779.

Lempzours pierre templière



Lempzours pierre tombale
Lempzours pierre templière


Une dalle avec la croix templière est encore visible à l'entrée de l'église, on est obligé de marcher dessus en entrant. Des sarcophages relevés dans le cimetière sont posés à coté du monument aux morts.

La petite église qui était la seule bâtisse dans la vallée au XIXe siècle (visitée par H. de Montégut en 1882, Bulletin Société historique et archéologique, tome IX) n'est plus coiffée de trois coupoles en pierres plates sur pendentifs, dont la centrale plus élevée était « fille directe de Saint-Front », écrivait M. Montégut.

Les toits ont été refaits depuis et sont maintenant recouverts de tuiles brunes, on ne voit plus en descendant le coteau escarpé: « la coupole principale en pierres plates qui en dessinent parfaitement la forme conique, ces pierres plates, remontant à la plus haute antiquité et ayant acquis la teinte uniforme du reste de l'édifice et se confondent avec lui. »

La façade ouest a son portail qui s'encadre de contreforts plats dont les remparts étayent un clocher-mur. Les travées est sont décorées de monillons sculptés dont ceux des angles offrent la particularité qu'ils représentent une triple figure humaine. Est-ce une allusion à la Sainte-Trinité ?
Jusqu'en 1950, la place de l'église était ombragée par un orme creux, qui aurait été planté par Henri IV au XVII1 siècle.

Præceptors


La commanderie de Lempzours fut la résidence principale des maîtres du Temple en Périgord jusqu'en 1250:
1130. Simon Antoine chevalier
1228. Hélie de la Barthe.
1240. Raymond Ayz.
En 1246 Raymond Ayz

« Magister Milici Petragoricensi, Templi d'Alempsor » « Maître du Temple en Périgord de Lempzor », fut nommé arbitre avec Pierre évêque de Périgueux et Itier abbé d'Aubeterre, d'un différent élevé entre Robert abbé de Saint-Cybar et Pierre de Chavagnac seigneur d'Aubeterre et Pierre de Saint-Astier évêque de Périgueux.

— 1307. Gérard de Villars, chevalier, commandeur de la Marche en 1303, commandeur du Périgord en 1306, commandeur de France, visiteur des provinces d'Occident, est arrêté, amené à Limoges, mais réussit à s'enfuir.
Publié sur le site avec l'aimable autorisation des Editions Editions Pilote 24
Sources: André Goineaud-Bérard, Templiers et Hospitaliers en Périgord - Editions Pilote 24, février 2002

Eglise de Lempzours



Eglise de Lempzours
Eglise de Lempzours - Sources: Image Jack Bocar


Monsieur le Secrétaire général et cher confrère, Mes nombreuses occupations me permettent si rarement de me rendre aux séances de la Société, que je prends le parti de vous adresser par lettre les communications verbales que j'aurais été heureux de faire en personne.
Pour aujourd'hui, je rendrai compte d'une excursion archéologique que j'ai faite dans la commune de Lempzours, pendant ces vacances. Si je possédais le crayon de M. Jules de Verneilh, j'y joindrais un croquis, comme il sait si bien les faire. Espérons que ma description très sommaire augmentera encore le désir d'aller visiter cette ravissante petite église romane et contribuera à sauver d'une prochaine destruction l'un des plus curieux spécimens de l'art dit byzantin dans notre province.

Au fond d'un vallon étroit et profond, à côté d'une source abondante et limpide qui jaillit du rocher, se dresse, sans aucune habitation, orientée de l'est à l'ouest, la jolie petite église de Lempzours. Sa longueur totale est de 25 à 26 mètres sa largeur de 5 à 6 mètres. Une coupole centrale, fille directe de Saint-Front, à pendentifs parfaitement définis, flanquée dans le même axe de deux autres coupoles beaucoup moins élevées, dont l'une a été refaite, l'autre complètement disparue. Le choeur paraît avoir été reconstruit, postérieurement à l'église romane. Il est à pan coupé, sans voûte ni abside.

Lempzours Retable



Templiers.ner
Lempzours Retable - Sources: Image Jack Bocar


L'autel a un retable en bois sculpté et peint, digne d'attirer l'attention, car il peut mettre sur la trace des origines de cette église, qui jusqu'à ce jour sont restées à peu près inconnues. L'un des panneaux, celui de droite, représente une femme à genoux présentant sa tête à un évêque crossé et mitré, bénissant de la main; celui de gauche, un religieux revêtu d'une robe de bure marron, les reins ceints d'une cordelière, la tête nue, à genoux au milieu des ruines de divers édifices à côté de lui, une tête de mort.

Lempzours Vierge



Lempzours Vierge
Lempzours Vierge - Sources: Image Jack Bocar


Le style des sculptures indique la seconde moitié du XVIIe siècle. Le sujet du premier panneau, cela ne saurait faire l'objet d'un doute, représente le martyre de sainte Valérie. L'on sait combien ce sujet est populaire en Limousin. Sainte Valérie, jeune patricienne de Limoges, convertie à la foi chrétienne par saint Martial, refuse les hommages du proconsul Silanus, qui, de dépit, lui fait trancher la tête. La tradition rapporte que, prenant sa tête à deux mains, elle fut la porter à saint Martial, alors occupé à célébrer le Saint-Sacrifice.

Cette légende touchante, qui a quelques rapports avec celle de saint Denis, évêque de Paris, a été souvent reproduite par l'émail, le marbre et la pierre en Limousin. Ce retable, ainsi placé sous le patronage de sainte Valérie, patronne du Limousin, n'indiquerait-il pas, dans la construction de l'église, une origine limousine ? Je vous soumets la question.

Le second panneau doit figurer saint Jérôme, souvent représenté priant avec une tête de mort à ses côtés. Reste le costume du religieux mais au XVIIe siècle les artistes ne se gênaient pas pour si peu et habillaient leurs saints un peu indifféremment, comme ils l'entendaient.

Ce qui fait le charme de la jolie petite église qui nous occupe, c'est qu'elle est parfaitement intacte et telle qu'elle est sortie de la main de l'architecte au XIIe siècle.

Sa coupole principale est couverte en pierres plates, qui en dessinent parfaitement la forme conique. Ces pierres plates, remontant à la plus haute antiquité, ont acquis la teinte uniforme du reste de l'édifice et se confondent avec lui. Rien d'étrange d'aspect, comme lorsqu'on descend le coteau escarpé qui domine le vallon de Lempzours, d'apercevoir ce petit monument, unique, solitaire, dans un état parfait de conservation, du moins à l'extérieur car à l'intérieur la coupole centrale menace ruine. Un morceau de bois soutient tant bien que mal une des fenêtres de la coupole byzantine.

La commune, peu riche (elle compte à peine 300 habitants), a réuni la somme de 900 francs pour consolider son église. Il en faudrait bien davantage pour faire une réparation sérieuse.

J'oubliais de signaler les charmants modillons du choeur, admirablement conservés. Ces modillons, aux angles du choeur, offrent cette particularité qu'ils représentent une triple figure humaine. Est-ce une allusion à la Sainte-Trinité ?

Le vallon de Lempzours vient aboutir, à une petite distance, dans la vallée de la Côle, près de Saint-Pierre. Non loin du bourg de ce nom, se dressent encore les imposantes ruines de Bruzac, châtellenie importante dont le ressort s'étendait en grande partie sur le Limousin. (Sainte-Marie-de-Frugie, Saint-Paul-la-Roche). Ne faudrait-il pas trouver là l'origine du l'étable portant l'image du martyre de sainte Valérie ? Une châtelaine, originaire du Limousin, une Comborn ou une fille des vicomtes de Limoges (ces deux maisons se sont alliées aux Flamenc, sires de Bruzac), en souvenir de la sainte patronne du pays natal, n'auraient-elles pas élevé le charmant sanctuaire qui nous occupe ?

Dans le pays, on dit que l'église relevait autrefois d'un couvent (de la Maison des Templiers de Lempzours). Le dictionnaire du vicomte de Gourgues indique en effet comme collateur le commandeur du Temple de Lempzours et ensuite le prieur des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, de Saint-Jean-de-Côle, dont l'église a aussi une origine byzantine et a été décrite par Félix de Verneilh.

Je soumets toutes ces questions à la Société. Vous-même, dans vos archives, Monsieur le Secrétaire-général, trouverez-vous peut-étre l'explication du mystère.

Quoi qu'il en soit, l'église de Lempzours était désignée comme devant être visitée lors de la dernière excursion archéologique de la Société (mois de septembre 1880). Des circonstances indépendantes de la volonté des visiteurs empêchèrent cette partie du programme de se réaliser. Je me suis efforcé, dans les limites de mes faibles forces, de réparer cette lacune du programme, bien heureux si ma description, tout imparfaite qu'elle est, décide quelques membres de tenter l'aventure et à nous en donner un croquis.

Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire-général et cher confrère, l'assurance de mes sentiments bien dévoués.
H. De Montégut.
Sources: Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord. Périgueux 1882, tome 9.

Maison du Temple de Lempzours


Commanderie majeur du Périgord, elle possédait une grande partie du village de Font de La Roche, et une grande moitié de la forêt de Ligueux. Les Templiers détenaient aussi le château de La Salle.
Il bâtirent la belle chapelle de Lempzours. Ils possédaient le château qui était situé dans le vallon près de la chapelle « qui n'est plus de nos jours », bâtit au XIIe siècle.

C'est Nogaret qui s'empara de la totalité de la commanderie de Lempzours avec ses fiefs et autres dépendances et ce en 1308, alors qu'ils n'étaient pas encore jugés, ni coupable de quoi que ce soit...

Lempzours


— Commune, canton de Thiviers.
— Lempzor (pouillé du XIIIe siècle).
— Lemsor (cartulaire de Ligueux).
— Lempzorium, 1365(Lespine 88, Châtellenie).
— Ecclcsia de Lempzac (pancarte de l'évêché de Périgueux).
— Patronne: sainte Marie; collateur le prieur de Saint-Jean-de-Cole.
— Ancien repaire noble.
— Praeceptorie des Templiers.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.


Lespinat   (41)

Maison du Temple de Lespinat ou Lespinière


Département: Loir-et-Cher, Arrondissement: Romorantin-Lanthenay, Canton: Mennetou-sur-Cher - 41


Maison du Temple de Lespinat ou Lespinière
Maison du Temple de Lespinat ou Lespinière


Ce membre de la Commanderie de Villefranche-sur-Cher fut une préceptorerie importante des Templiers ; ceux-ci y étaient établis depuis le milieu du XIIe siècle, ainsi que je l'ai dit plus haut; on trouve ensuite de nombreuses chartes qui les concernent.

En 1180, Hervé de Guiterne leur concède une terre pour y établir un étang.
En 1200, Arnaud de Lucion. chevalier, leur donne des terres et des prés.
En 1201, le Comte de Nevers leur vend l'Effe Joscelin (Effe signifie eau; il s'agit donc de l'étang de Joscelin), « de affio Joscellini », moyennant 300 livres giemoises, « giemensis monete. »

En 1205, une contestation surgit entre les Templiers de Lespinat et les moines de Barzelle au sujet de la possession des bois de Laisse; on en référa au Pape qui délégua une commission apostolique, laquelle désigna pour arbitres Foulques de Villentroys, Rabaud de Cha-bris et Payen de la Quarte; ceux-ci décidèrent que les bois appartiendraient aux Templiers, mais que les moines de Barzelle y auraient droit d'usage pour leur porcs et droit de pâturage pour les autres bêtes.

En 1217, une autre contestation s'éleva entre Frèr B. du Mesnil, précepteur de Lespinat et Etienne, seigneur de Graçay, au sujet d'une femme serve ; un accord fut fait qui régla que cette serve appartiendra: à la préceptorerie de Lespinat, mais qu'un an après sa mort ses biens seraient vendus au profit du seigneur de Graçay, et les meubles au profit des Templiers.

En 1231, Geoffroy de Palluau, seigneur de Montrésor, confirme une donation faite par Etienne Arche dans l'étendue de son fief. Cette charte est curieuse en ce qu'il y est dit que des deux fils dudit Etienne, qui approuvent cette donation, l'un, Guillaume est serf l'autre, Nicolas, est clerc. Or, si Guillaume est serf son père l'est à plus forte raison; Etienne, bien que serf, était riche, car non seulement il fait ici une donation, mais l'année précédente il avait lui-même reçu en don du comte de Nevers tout ce que celui-ci possédait dans l'étendue du fief « de son fidèle chevalier Arraud de Luciou. »

En 1243, C. de Boissimon, chevalier, abandonne aux Templiers de Lespinat les droits qu'il prétend sur une femme serve. Ceci équivalait à un affranchissement, car dès la première moitié du XIIIe siècle les Templiers étaient entrés dans le mouvement libtéral de l'époque; on voit en effet, par une charte de 1243, conservée aux Archives de l'Indre, que Frère Renaud de Vichier, précepteur des maisons de la milice du Temple en France, « preceptor domorum milice Templi in Francia », du consentement de Renaud de Nançay, Commandeur de Lespinat, et des frères qui résident en ce lieu, et aussi du consentement des frères de Lormeteau (1), affranchit les serfs de Lespinat et leurs héritiers de la mortaille et de la taille, moyennant trois sols tournois de rente et une poule qu'ils devront payer à Lespinat le lendemain de Noël, en conséquence de quoi, ils demeureront quittes de tout droit censuel et pourront se marier où ils voudront, sans en demander l'autorisation. La charte règle ensuite le ban des vendanges et l'exercice des corvées pour ceux qui possédent boeufs, chevaux ou ânes, et pour ceux qui n'ont que leurs bras.
1. « Et assensu fratrum de Ulmo Tiaudi » Ce fait est singulier et mérite d'être noté. La Commanderie de Lormeteau était située près de Reuilly.

Lors de la confiscation des biens des Templiers et de leur dévolution aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, Lespinat fut annexé à la Commanderie de Villefranche.
Dans une visite de 1640, ce membre de Lespinat est ainsi décrit: chapelle, métairie, granges, étables, jardins, vergers, garennes, taillis de la Petite-Garenne, pâtures des Petits-Prés, terres de La Seriz, Pièce du milieu, Les Souterrains, La Place, Les Bournefs, Les Faux, Les Noues, La Dormillonne et Les Patureaux; les prés du Bois-Gaultier et des Gatelles; l'étang de Lespinat; rentes diverses; enfin la justice du dit lieu haute, moyenne et basse, laquelle se rendait soit sur les lieux, soit au bas-bourg de Valençay.
De cette importante résidence des Templiers il ne reste debout que la chapelle, du roman le plus pur qui accuse le XIIe siècle. L'extérieur a résisté aux dégradations du temps et des hommes, mais l'intérieur n'offre plus rien d'intéressant, la nef sert de magasin à fourrages et le choeur a été plafonné pour en faire un cellier à vins.
Sources: M. Le Comte de Toulgoët-Treanna - Mémoire de la Société des Antiquaires du Centre - Bourges 1912


Leuc   (11)

Domaine du Temple à Licairac ou Leuc


Département: Aude, Arrondissement et Canton: Carcassonne, Commune: Leuc - 11


Domaine du Temple à Licairac ou Leuc
Domaine du Temple à Licairac ou Leuc


Molières


Département: Aude, Arrondissement et Canton: Carcassonne - 11


Domaine du Temple de Molières
Domaine du Temple de Molières


1160, 25 juillet


Isarn, frère du Temple et fils de Laurette, établit avec son cousin Pierre de Capendu un accord au sujet de « l'honneur » qu'il avait hérité de sa mère et de son oncle dans les « villae » et terroirs de Molières

Villefloure


Département: Aude, Arrondissement et Canton: Carcassonne - 11


Domaine du Temple de Villefloure
Domaine du Temple de Villefloure


Villefloure et Licairac: Pierre le tiendra moyennant le versement au Temple d'un cens annuel d'un setier de froment et d'un setier d'orge ; s'il ne donnait pas ce cens, Isarn le retiendrait sur les agriers de l'honneur.

1060-1076


Pons Bernard et Isarn son frère, Roger et ses deux frères concluent un accord avec le monastère de Sainte-Foy [de Conques] et Pons, moine de ce monastère, devant Donat, prieur de Sainte-Marie de Lagrasse: ils donnent à Sainte-Foy, le terroir délimité par des croix et situé sur la colline où s'élève l'église Sainte-Colombe, l'église elle-même, sa dot, les dîmes, prémices et « l'honneur » sacerdotal; ils lui donnent aussi des champs et terres, un jardin et 3 arpents de vigne, qu'Aimon avait labourés, maintiennent pour les autres fonds le partage d'Aimon et Xairic, partagent par moitié les terres agrières, sauf celles que leur a remises Pons, le tout dans le terroir de Licairac. Pons leur remet deux vignes et une mésalhée de vigne en tenure et, dans la sauveté, il donne à chacune des deux familles un terrain à bâtir soumis à une redevance annuelle d'une livre de cire.

1180, 4 octobre


Pierre, prieur de Sainte-Foi de Licairac, et les frères du Temple font échange des moitiés des quartes, quints, agriers et autres droits qu'ils percevaient dans le terroir de Licairac.
Sources: Cartulaires des Templiers de Douzens - Publiés par Gérard et Elisabeth Magnou, sous la direction de Philippe Wolff - Paris, Bibliothèque Nationale - 1965


Leuglay   (21)

Fief du Temple de Leuglay


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Châtillon-sur-Seine - 21


Fief du Temple de Leuglay
Fief du Temple de Leuglay


Ce fief fut donné aux Templiers par Jean seigneur de la cité de Leuglay en 1164, puis confirmé par sa veuve en 1202.
Les Templiers possédèrent une maison à Villaines. On trouve des traces de leur passage dans certains documents que nous reproduisons.
En 1174, Gauthier de Bourgogne, évêque de Langres, notifie un accord entre les frères de la milice du Temple et Achard de Châtillon maître de la Maison de Bures et de Villaines, d'une part, et lui Gauthier, évêque, d'autre part.
Les templiers cèdent aux Chartreux certains domaines à « Châtillon et ailleurs, en échange de terres à Leuglay, Villaines, avec l'approbation du grand maître restant à Paris
En 1175, Gauthier de Bourgogne, déjà nommé, évêque de Langres, déclare que Hugues, duc de Bourgogne, son neveu, pour le remède de l'âme de son père et de la sienne, a donné aux frères du Temple tout ce que Simont Braconnet avait en la ville de Villaines (Villoyne, dans le texte)
En 1170. le même évêque de Langres, notifie les donations faites par les sires de Brémur, de Leuglay, de VilLaines, etc., aux Chartreux de Lugny.
M. Loris Farcy.
Sources: Bulletin de la Société archéologique et biographique du canton de Montbard. Editeur: Semur 1910-1914. Tome 1911-04 N4 et 1911-04.


Levigny   (10)

Seigneurie de Levigny


Département: Aube, Arrondissement: Bar-sur-Aube, Canton: Soulaines-Dhuys - 10


Seigneurie de Levigny
Seigneurie de Levigny


A Levigny, les Templiers possédaient des droits seigneuriaux en renies et cens.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Ségneurie de Levigny


les frères du Temple possédent des maisons habitées par des chevaliers. Ils sont en outre seigneurs de ces villages et de celui de Maisons, voisin des deux premiers.

Fond de la commanderie de Troyes: Levigneix, 1390.
Sources: De Delphine Marie; Les Templiers dans le diocèse de Langres, Des moines entrepreneurs au XIIe et XIIIe siècle. Dominique Guéniot, éditeur.

Levigny


— Hameau sur la commune de Soulaine.
— Levigneix, 1390, (fonds de la commanderie de Troyes)
— Levigny, bois de Levigny, XVIIIe siècle, (Carte de Cassini)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par M. Théophile Boutiot et M. Emile Socard. Imprimerie Nationale, Paris M. DCCC. LXXIV.


Libdeau   (54)

Maison du Temple de Libdeau


Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Canton: Toul, Commune: Brulé - 54


Maison du Temple de Libdeau
Maison du Temple de Libdeau


Avant leur disparition, celles de Noroy et Millery ont fait l'objet d'une description qui permet d'élargir le champ de la comparaison.

Les édifices sont, ou ont été, orientés, présentent des façades-pignons comportent une nef de deux ou trois travées et choeur fermé par un chevet droit Xugney faisant exception avec son chevet à cinq pans. Leurs portails, parfois latéraux, sont flanqués de colonnettes à chapiteaux et coiffés d'une archivolte.

La présence des contreforts peut laisser supposer que les voûtes primaires étaient en berceau brisé fragmenté par des doubleaux retombant, entre chaque travée, sur des colonnes rehaussées de chapiteaux et reliés entre eux par un cordon s'appuyant sur les murs gouttereaux.

Pour pallier les effets de la vétusté ou des destructions, les Hospitaliers lancèrent plus tard des croisées d'ogives, modifièrent les ouvertures et embellirent les façades en introduisant des roses. Les colonnes engagées ont alors conservé leurs chapiteaux d'origine ou ont été comme à Marbotte, rehaussées pour recevoir les pénétrations des nervures.

Les autres chapelles, hormis celle de Gélucourt, n'ont apparemment pas fait l'objet de la part des Hospitaliers, du même souci de conservation puisque leurs vestiges ont disparu depuis longtemps, comme en témoigne la récupération opérée au XVe siècle au profit de l'église paroissiale de Dagonville.

Chapelle templière de Libdeau



Chapelle templière de Libdeau
Chapelle templière de Libdeau


Les Templiers vouaient à la Vierge un culte plus fervent encore que celui de leurs contemporains. Selon la règle de l'Ordre, en effet, « Notre-Dame fut au commencement de notre religion, et en elle, et en l'honneur d'elle, si Dieu plaît, sera la fin de notre religion »

Il n'est donc pas surprenant qu'en Lorraine, comme ailleurs, leurs chapelles aient été consacrées à Notre-Dame dont l'effigie apparaissait le plus souvent en bas-relief sur le tympan du portail, comme à Libdeau ou statufiée dans une niche de la façade.

Il convient toutefois d'établir une distinction entre la dédiasse de la chapelle et le choix du patronyme de l'établissement.

En contrebas de cette artère, un chemin permet d'accéder à une cour de ferme ceinturée de quelques bâtiments ruraux et de cette chapelle orientée au nord-est.

Une charte attribue à l'évêque de Toul, Pierre de Brixey, « li dons dou bois devant Liebedos fait aux frères du Temple dudit lieu. » Le prélat étant mort à Jérusalem en 1192, l'établissement a sans doute été fondé au cours du dernier tiers du XIIe siècle, à l'instigation de cet évêque ou de son prédécesseur Henri de Lorraine.

D'autres donations intervinrent au siècle suivant:
Ainsi, en 1214, le sire Ferri, chevalier de Vaucouleurs, fit don aux Templiers « dou bois qui est deleis lou bois » de leur maison. En 1229, « messire Watiers Coillons de Jaillon, voué de Toul » leur donna un champ devant Libdeau, puis en 1231, « Nicoles, li fis Etienne le chambrier et sa femme firent don dou bois comdit à Trois Chaînes »

Enfin, en 1271, « Baudes, fils Anchier de Tirey et sa femme (d'une part), frère Martin, commandeur des maisons du Temple de Loherenne et frère Renaut, commandeur du Temple de Liebedos et les frères de ladite maison (d'autre part) », font un échange au sujet d'un bois et d'un pré situés au lieu-dit Dessous Longchamps.

Le domaine agricole fut incendié en 1636. Le corps de logis et les dépendances ont été reconstruits à plusieurs reprises, tandis que la chapelle, apparemment moins éprouvée, ne subit que des restaurations avant d'être dégradée à la Révolution.

Celle-ci est de plan rectangulaire mesurant dans oeuvre dix-huit mètres trente de longueur et huit mètres soixante de largeur. Elle comporte trois travées, deux pour la nef et une pour le choeur lequel est fermé par un chevet droit. Ce dernier était percé d'une fenêtre gothique à trois baies aux arcs en lancette avec oculus. La chapelle était voûtée et ses nervures toriques retombaient sur des chapiteaux à corbeille nue avec astragale coiffant des colonnes engagées. La nef était éclairée par de hautes fenêtres à deux baies jumelées et à oculus, à présent murées.

Chapelle templière de Libdeau



Chapelle templière de Libdeau
Chapelle templière de Libdeau


Huit contreforts épaulent les extérieurs, dont quatre sont angulaires.
Les façades antérieures et postérieures sont constituées de murs-pignons découverts. Celui dans lequel s'ouvrait le portail occidental est ajouré d'une rose au remplage obturé et sa corniche est décorée de mordillons. Porteuse de ses verrières jusqu'au siècle dernier, la rose est encore apparente, tandis que le portail en plein cintre n'est à présent accessible qu'en pénétrant dans une dépendance moderne accolée à la chapelle.

Le tympan trilobé du portail était décoré d'un bas-relief représentant une Vierge à l'Enfant, et deux anges thuriféraires. Il a été déposé et transféré au Musée Lorrain à Nancy

Dans les combles, sous la toiture en tuiles plates, on a découvert, dit-on, une cloche portant l'inscription « Ave Maria gratia plena » qui témoigne de la présence à l'origine d'un clocheton.

Le bas-relief et la cloche autorisent à penser que l'édifice était dédié à Notre-Dame. Là, comme ailleurs, les Hospitaliers ont substitué saint Jean-Baptiste à la Vierge et provoquèrent la fusion des deux commanderies de Libdeau et de Xugney.

Les historiens font mention de terre et de bien de toute nature ayant appartenu au Temple de Libdeau dans une trentaine de villages du Toulois. Il est vraisemblable que ces donations intervinrent pour la plupart à l'époque des Hospitaliers, soit à partir du XIVe siècle. Il en fut ainsi à Jaillon, Sexey-les-Bois, Minorville, Manoncourt-en-Voëvre, etc.

L'ère des Hospitaliers fut prospère au point qu'ils firent reconstruire à Toul l'hôtel de Malte, au débouché sud de la rue Gouvion-Saint-Cyr, qui servit de résidence urbaine aux commandeurs de Libdeau.

Premières maisons du Temple en Lorraine


On peut admettre que six fondations sont intervenues entre la deuxième et la troisième croisade. Elles ont été le fruit des épreuves de la deuxième expédition. Il est hasardeux de les situer en fonction d'un ordre chronologique exempt de contation.

Les Templiers s'établirent alors:
— à Xugney, sur des terres relevant du comté de Vaudémont,
— à Marbotte, sur des possessions de l'abbaye de Saint-Mihiel,
— à Libdeau, dans le Toulois,
— à Dagonville, dans le Barrois,
— à Pierrvillers, fief des comtes de Bar,
— à Couvertpuis, apparemment du ressort des sires de Joinville.

On sait que Frédéric IV comte de Toul, est aussi seigneur de Charmes-sur-Moselle. Il épouse Helvide, fille du duc de Lorraine Simon 1er et prend part à la deuxième croisade. Mais Xugney, proche de Charmes jouxte Savigny, dont le château fut reçu en partage par Gérard 1er, comte de Vaudrémont. Son fils aîné, Hugues 1er, prend part, lui aussi, à la même croisade, ce qui porte à croire à l'initiative prise par lui dès son retour en Lorraine de susciter à Xugney la création d'une maison du Temple.

Marbotte, proche de Saint-Michel, est sous la protection des comtes d'Apremont. L'un d'entre eux, Arnould, fils aîné de Gobert 1er, avait accompagné Godefroy de Bouillon à la première croisade.

Libdeau est un écart situé à une lieue au nord-est de Toul, sur la grande voie romaine reliant Langres à Scarpone. On peut admettre que l'évêque de Toul, Henri de Lorraine, frère du duc Simon 1er et qui participa à la deuxième croisade, n'est pas resté étranger à la venue des Templiers favorisée peut-être aussi par le compte de Toul, Frédéric IV, son neveu par alliance.

Dagonville est située à mi-chemin de Bar le Duc et de Saint Michel, aux confins du Verdunois. Sa fondation pourrait être attribuée aux successeurs du comte de Bar, Renaud 1er qui meurt en 1149, à son retour de la Terre Sainte.

Pierrevillers, au nord de Metz, fait partie de la seigneurie de Briey alors contrôlée par les comtes de Bar. Leurs donations renouvelées à cette maison templière attestent leur influence.

Couvertpuis, au sud du Barrois, peut avoir été favorisée par les sires de Joinville, lun d'entre eux ayant pris à la deuxième croisade. Il n'est cependant pas exclu que cet établissement ait été suscité, lui aussi, par les comtes de Bar.

Il n'est pas surprenant que les donateurs de haut rang précités appartiennent aux familles qui se sont manifestées avant 1150 en contribuant à la fondation de monastères tels que ceux de Riéval près de Void (comtes de Bar), Sainte-Marie-aux-Bois près de Pont-à-Mousson (duc de Lorraine), Flabémont près de Monthureux-sur-Saône (comtes de Vaudémont), Jovilliers près de Stainville (sires de Joinville) et Rangéval près de Commercy (comtes d'Apremont). La ferveur de ces seigneurs est au diapason de leur humeur belliqueuse n'excluant pas des luttes intestines au prix même d'excommunications dont on se rachète en se croisant.

C'est curieusement parmi les établissements templiers déjà mentionnés qu figurent ceux dont les vestiges ont été conservés jusqu'à nos ours, notamment à Metz, Xugney, Marbotte et Lidbeau.

Sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem


A la suppression des Templiers, la commanderie de Libdo passa aux Hospitaliers et fut unie à celle de Rugney. Au XVIIIe siècle les dépendances consistaient en (un hôtel dit du commandeur et une chapelle de construction récente) et plusieurs autres biens. Il s'est avéré, après les études des records de l'Ordre de Malte, que cette description a trait à la maison de Toul et non à celle de Libdo.
L'ancienne chapelle templière existe encore; elle date de la fondation de la commanderie, à la fin du XIIe siècle. D'un style bien particulier on y remarque les traces des pierres tombales des Hospitaliers. Au siècle dernier on y voyait encore la cloche teroplière sur laquelle était gravé Ave Maria Grana plena, les anciens du village racontent que la cloche a été enlevée par les Prussiens en 1870.
A quelques kilomètres de là, à Minonville, une autre ancienne chapelle du Temple conserve encore, au-dessus de la porte d'entrée, la croix de l'Ordre.
Sources: Je remercie Jean-Michel, qui a fait toutes les recherches sur la commanderies de Libdeau, ainsi que pour les images, Jean Michel est de Lorraine, il vit dans le village de Domgermain, une ancienne possession de l'Ordre du Temple en Lorraine.

Maison du Temple de Libdeau


Libdeau, Libdo « Liberum-Donum », à une lieue de Toul, sur le chemin de Pont-à-Mousson. Il est certain que les Templiers ont habité cette solitude, mais en vain a-t-on prétendu le prouver par les tombeaux et monuments qu'on y trouve; il n'y a qu'une seule tombe sur laquelle est représenté le premier Commandeur de l'Hôpital, qui succéda aux Templiers. Il est en habit long, tenant à la main un calice, ce qui prouve qu'il était Prêtre. Pour l'inscription, la voici telle que je l'ai lue: Ci-gît Fr. Bertrand de Burei de la sainte Maison des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem Commandour de Toul et de sécant qui trépassa l'an 1326 le vendredi après la St Gengoul.

Si le Père Benoît, qui était sur les lieux, eût examiné cette légende, il ne se serait pas mépris, en disant que ceux du Temple se sont maintenus à Libdo jusqu'en 1329. L'hermitage de Saint-Jean, près de Jaillon, et celui de Saint-Nicolas, près de Liverdun, étaient de la dépendance de Libdo; le Commandeur, qui a son hôtel a Toul, est patron de Fays, et décimateur, pour les deux tiers, dans les grosses et menues dîmes de cette paroisse (Ancien pouillé manuscrit du diocèse de Toul, par le Père Benoît).

Outre ces douze maisons du Diocèse de Toul, on connait encore dans le Barrois une Commanderie nommée Braux, « Bracus ou Braca » du Diocèsee de Châlons, fondée par Renauld de Bar, troisième fils de Henri II, Comte de Bar. Renauld mourut en 1171, sans enfants: on voit encore son tombeau élevé en bronze dans cette Commanderie.
Sources: Histoire critique et apologétique de l'ordre des chevaliers du Temple de Jérusalem, dits Templiers Par Claude Mansuet Jeune, Joseph Romain Joly, de Joly, Guillot.

Les Templiers en Lorraine


Le comté de Verdun, enlevé par l'évêque Adalberon à la juridiction des princes de Bar, se trouvait, à cette époque, administré par quatre magistrats pris annuellement dans le corps de la bourgeoisie. Cette mesure d'ordre fort remarquable devint, dans la suite (1173), le sujet d'une guerre de plusieurs années entre le comte de Bar, Henri Ier (sous le règne d'Agnès, sa mère) et l'évêque Arnou de Chiny.

Ce fut sous le règne de Mathieu que les Templiers s'établirent en Lorraine et dans le pays messin.

Les Templiers eurent bientôt des maisons â Metz, Cattenom, Richeinont, Gelucourt, Millery, Verdun, Hattonchâtel, Doncourt, Marbode ou Marbotte, la Warge, Saint-Jean prés d'Etain, Longuyon, Pierrevillers, Libdeau ou Libdo près de Toul, Saint-Georges près de Lunéville, Cercueil, Couvert-Puis, Dagonville, Jezainville, Brouvelieures, Bru ou Baru, Reusonville, Xugney, Norroy et Virecourt.

Les Hospitaliers obtinrent moins de succès. Ils possédèrent les commanderies de Saint-Jean-Le-Vieil-Aitre, près de Nancy (première moitié du XIIe siècle), Cuite-Féve, Villoncourt, Robécourt.

Les Chevaliers Teutoniques eurent des maisons à Trêves, Metz et Sarrebourg.
Sources: Histoire démocratique et anecdotique des pays de Lorraine, de Bar et des trois Evêchés (Metz, Toul, Verdun), depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution française, par J.-B. Ravold. Editeur: C. Bayle Paris 1889-1890

Libdeau


— Ferme sur la commune de Toul.
— Libdeau, Maison du Temple, puis commanderie de l'Ordre de Malte.
— Fratres de Liebedos ad Templum Domini, 1168-1193 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Domus Templariorum de Lebedos, 1229 (Ibidem)
— Fratres Militie Templi de Leubedos, 1231 (Ibidem)
— Sainct-Jehan de Liebedo, 1269 (Tr. des ch. I. Commanderie, nº 26)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII

Maison du Temple de Libdo


Libdo (Liebidos), situé à une lieue au nord de Toul, fut donné aux Templiers à une époque qu'il nous est impossible de préciser. Cette maison fut, après la suppression de l'ordre du Temple, abandonnée aux Hospitaliers, et, réunie à la maison préceptoriale de Xugney, dont nous parlerons plus bas; elle forma une Commanderie qui exista jusqu'à la Révolution. Le F. Benoit Picart, ordinairement si exact, a commis une erreur assez grave relativement au temple de Libdo, en soutenant que l'évêque de Toul, Amédée de Genève, avait, à la date de 1529, donné cinquante jours de terre aux Templiers de Libdo (1). Comme Amédée n'est devenu évèque qu'en 1520, et que les Templiers lorrains ont été dispersés vers l'année 1313 au plus tard, il s'ensuit que la donation n'a pu être faite qu'aux Hospitaliers. L'église de Libdo existe encore et remonte, dit-on, au XIIe siècle. Le P. Benoit a commis ici une autre erreur. A l'entendre, cette église, ou pour mieux dire cette chapelle, aurait renfermé les tombeaux de quelques Templiers (2). Mais, à l'époque où le P. M. Jeune écrivit son ouvrage, on ne voyait dans ce sanctuaire qu'une seule tombe, sur laquelle était représenté le premier commandeur de l'Hôpital qui administra cette maison après la suppression de l'ordre du Temple. Il se nommait F. Bertrand de Burei, était prêtre et mourut en 1326, le vendredi après la Saint Gengoul (3). On voit encore, sur les combles de la chapelle de Libdo, une cloche fort ancienne, et les mots Ave Maria gratia plena qui y sont gravés, indiquent qu'elle a appartenu à l'oratoire des Templiers.
1. V. Histoire ecclésiastique et politique de la ville et du diocèse de Toul, page 478.
2. V. Histoire ecclésiastique et politique de la ville et du diocèse de Toul, page 28.
3. V. Histoire des Templiers, tome II, page 43.


Au commencement du XVIIIe siècle, la Commanderie de Libdo rapportait 2,500 livres. Ses dépendances étaient:
1° un hôtel et une chapelle de construction récente dans la ville de Toul même;
2° l'ermitage de Saint-Jean à Jaillon, qui semble avoir appartenu aux Hospitaliers dès le XIIIe siècle;
3° le patronage du village de Fey-en-Haye et les deux tiers des grosses et menues dimes de cette localité;
4° l'ermitage de Saint-Nicolas près de l'ancienne forteresse épiscopale de Liverdun;
5° le tiers des droits seigneuriaux à Grimonviller (4).
4. Histoire ecclésiastique et civile du diocèse de Toul, par le P. Benoit, tome I, pages 78, 86, 274, 307 et 358. Le département de la Meurthe, par M. H. Lepage, tome II, pages 300 et 301, 263 et 188.

Enfin, il est vraisemblable que les Templiers ont possédé autrefois des biens assez Importants à Minorville, et on remarque au-dessus de l'église la croix pattée, qui était celle des chevaliers du Temple (5).
5. Histoire ecclésiastique et civile du diocèse de Toul, par le P. Benoit, tome I, page 366.

Domaine du Temple de Minorville


Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Toul, Canton: Domèvre-en-Haye - 54


Domaine du Temple de Minorville
Domaine du Temple de Minorville


Sources: M. Auguste Didot. Mémoire sur les Etablissements de l'Ordre du Temple en Lorraine (Duchés de Lorraine et de Bar, évêchés de Metz, Toul et Verdun). Tome I, Nancy MDCCCLVI.

Maison du Temple de Libdeau


La commanderie de Libdeau fut d'abord une maison de Templiers, dont la fondation remonte à une époque qui ne nous est pas connue.
Cette particularité est attestée par plusieurs titres des XIle et XIIIe siècles, dont je me bornerai à donner l'intitulé, d'après la copie d'un ancien cartulaire qui se trouvait dans les archives du grand prieuré de Champagne :
— « Li dons dou bois devant Liebedos, fait aux frères du Temple dudit lieu (fratribus de Liebedos ad Templum Domini) par Pierre de Brixey, évêque de Toul (1168-1193). »
— « Li dons dou bois qui est deleis lou bois les freres du Temple, ke li sires Ferris, chevaliers de Valcolor (Vaucouleurs) lor donet (1214). »
— « Li dons dou champ devant Liebedos le messires Watiers Coillous de Jaulons (Jaillon) fist au freres dou Temple (1229). »
— « Li amone ke li sires Watiers li voueis de Toul fist dou champ devant Liebedos aux frères de la maison des Templiers de ce lieu (fratribus domus Templariorum de Lebedos) (1229). »
— « Li dons que Nicoles li fis Estene le chambrier et sa femme firent dou bois com dit à Trois Chaines (fratribus militie Templi de Leubedos) (1231), etc. (Ordre de Malte.) »

En 1271, Baudes, fils Anchier de Tirey, et sa femme, frère Martin, « commandeur des maisons de la chevalerie du Temple de Loherenne, et frère Renaut, commandeur du Temple de Liebedos, et les frères de ladite maison », font un échange au sujet d'un bois et d'un pré situés au lieu dit dessous Longchamps. (T. C. Commanderies.)

La maison de Libdeau passa ensuite aux Hospitaliers et eut pour premier commandeur frère Bertrand de Burei, qui mourut en 1326, le vendredi après la Saint-Gengoult. Sa tombe se voyait autrefois dans le sanctuaire de la chapelle de Libdeau.

Voici, d'après un pied-terrier de 1656, de quoi se composaient les maisons et héritages de la commanderie de Libdo, et l'état dans lequel ils se trouvaient à cette époque :
— « L'église ou chapelle Saint-Jean, belle et spacieuse, en très-bon état de murailles, couverture et toiture, l'autel en son entier, n'y ayant rien qui manque que quelques vitres et portes ruinées par la désolation de la guerre. »

— « Un petit corps de logis entier de murailles et toitures, rétablies, aussi bien que la couverture de ladite église, aux frais du sieur commandeur de Rennepont, dans lequel bâtiment demeurent deux fermiers... »

— « Deux granges, vis-à-vis de ladite église, séparées d'icelle, aussi en leur entier, et réparées et entretenues aux frais dudit sieur de Rennepont, et tout le reste des maisons et bâtiments qui étaient au-devant et ez environs de ladite église ayant été brûlé et ruiné dès l'année 1656, pendant le fort de la guerre... »

— « Toutes lesquelles maisons, avec les terres, prés et bois en dépendant, appartiennent à ladite commanderie en toutes sortes de haute justice, moyenne et basse, sans part d'autrui... »

La chapelle et les bâtiments de Libdeau, dont il existe un plan dressé en 1754, furent réparés dans la suite : le commandeur Louis-Robert de Bermondes fit reédifier, en 1762, les maisons qui sont indiquées dans le pied-terrier de 1656, comme ayant été brûlées et ruinées pendant les guerres. Une maison de garde et une écurie furent construites, du côté du nord, contre la chapelle, où se célébrait la messe les jours de dimanches et de fètes.

La commanderie de Libdeau, qui valait 10,000 livres de rente, possédait des propriétés dans un grand nombre de localités, notamment à Ansauville, où une pièce de pré a conservé le nom de Breuil des Hospitaliers (ou pré Aulnoux), et a Liverdun ; elle avait, dans ce dernier lieu, une pièce de terre, lieudit à la Chapelle Saint-Nicolas, « autrement le terrain où était cette chapelle », dont il ne restait plus, en 1656, que quelques vestiges.
Sources: Henri Lepage. Les Communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département. Nancy 1853 - Bnf

Le Réveil d’une chapelle templière: Libdeau


Libermont   (60)

Maison du Temple Le Bois près Libermont


Baillie de Vermandois, Libermont, Oise, arrondissement de Compiègne, canton de Guiscard - 60


Maison du Temple Le Bois près Libermont
Maison du Temple Le Bois près Libermont


Dans le procès des Templiers, il est parlé en quatre ou cinq endroits, d'une maison du Temple « de Bosco, Bosci » qu'il n'est pas possible de confondre avec celle de Bois d'Ecu, « de Bosco scutorum. »


Chapelle du Temple de Libermont
Chapelle du Temple de Libermont - Sources: Fabrice Bluszez


D'autre part E. Mannier (E. Mannier, page 570) dit, sans plus de détails, qu'il y avait un établissement de Templiers au nord-est de Libermont; et en effet, sur les cartes de Cassini et de l'Etat-Major, nous avons trouvé entre Fréniches et Libermont, le bois de l'Hôpital. C'est là que se trouvait la commanderie du Temple, ou maison du Bois, près Fréniches, comme il est dit, dans le procès des Templiers.

Procès des Templiers, Tome II, page 353


Item frater Radulphus de Grandivillari Ambianensis diocesis, etatis triginta quatuor annorum vel circa, morans et curam gerens aratrorum in domo de Monte Suessionensi eodem modo constitutus, juratus et requisitus, dixit per juramentum suum quod in festo Nativitatis beate Marie ultimo preterito fuerunt decem anni vel circa, quod fuit receptus in domo de Bosco prope Frainices, per fratrem Garinum de Grandivillari magistrum ballivie Viromandensis, presentibus fratre Johanne de Crevecuer, fratre Petro preceptore, et fratre Petro socio dicte domus de Bosco...
Après la chute du Temple la maison du Bois devint la ferme de l'Hôpital, et les Hospitaliers l'affermèrent (1).
1 - Ainsi au mois de juin 1410, la maison du Bois, en Vermandois, fut donnée à bail à Aubert de Biencourt, écuyer

Bien entendu, cette commanderie avait sa chapelle, et l'abbé De Cagny (2) dit qu'on voyait encore il y a un siècle, dans la ferme de l'Hôpital, une vaste et antique chapelle, dite de Sainte-Madeleine, dans laquelle les Hospitaliers faisaient acquitter deux messes par semaine. On pouvait même, y lire cette inscription tumulaire: Cy gist Robert Vingnon de Gohyencourt, chevalier, quand estre frère du Temple; qui trespassa le 13 avril, l'an de l'incarnation mil trois cents sept (Peut-être Goyencourt, village près de Roye).
A quelle époque pouvait remonter la maison du Bois a Nous l'ignorons.
2 - L'Abbé De Cagny. - Histoire de l'arrondissement de Péronne, Tome II, page 675.

Chapelle du Temple de Libermont



Chapelle du Temple de Libermont
Chapelle du Temple de Libermont - Sources: Fabrice Bluszez


L'un des Templiers arrêtés en 1307, Raoul Moyset, qui se trouvait demeurer, avant son arrestation, en la maison du Catelet, avait été reçu dans la maison du Bois, vers l'an 1262, par le frère Daniel Briton (Breton), prêtre de l'Ordre. Un autre Raoul, de Grandvilliers, frère sergergent avait été reçu en cette même maison, par Guérin de Grandvilliers, précepteur de Vermandois, en présence de Pierre, précepteur du Bois, au mois de Septembre de l'année 1297 ou environ.

Procès des Templiers Tome II, page 409


Item anrio, indiciohe, pontificatu et die predictis, in presencia dicti commissarii, nostrum notariorum et testium infrascriptorum, constitutus, juratus et requisitus eodem modo, frater Radulphus Moyset dicti ordinis Templi, etatis sexaginta quinque annorum vel circa, morans in domo de Castellario juxta Peronam, dixit per juramentum suum quod bene sunt quadraginta quinque anni vel circa elapsi quod ipse fuit receptus in domo de Bosco ballivie Viromandie, per fratrem Danielem Britonem presbyterum dicti ordinis, et quod...
Bertrand de Sommereux, fut reçu frère du Temple dans la chapelle de la maison du Bois, le jour des Rameaux de l'année 1301 environ, par un chevalier du Temple, Michel, et en présence du frère Pierre de Fréniches, prêtre...

Procès des Templiers, Tomr II, page 59


Marcii, fuit adductus ad presenciam eorundem dominorum commissariorum et domini Mathei, in domo predicta fratrum Minorum, Bertrandus de Somoreris Ambianensis diocesis, testis suprajuratus, ut deponeret dictum suum quadraginta quinque annorum vel circa, non defferens mantellum ordinis, quia voluntarie ipsum dimiserat et radi fecerat sibi barbam, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum archiepiscopum Remensem in concilio Remensi.

Chapelle du Temple de Libermont



Chapelle du Temple de Libermont
Chapelle du Temple de Libermont - Sources: Fabrice Bluszez


Enfin Pierre de Bouillancourt, qui était « claviger » de cette commanderie en 1307, ne faisait partie de l'ordre du Temple, que depuis deux ans à peine.

Procès des Templiers, tome II, page 368


Post hec, die Sabati sequenti, que fuit VIII dicti mensis Januarii, convenerunt dicti domini commissarii in domo predicta, et fuerunt adducti ad presenciam eorumdem pro testibus infrascripti fratres dicti ordinis, videlicet fratres Johannes de Boilhencort, et Petrus de Bolhencourt Noviomensis, et Petrus Boucheures Ambianensis diocesium, servientes, qui juraverunt, tactis sacrosanctis Evangeliis, dicere in negocio isto totam, plenam et meram veritatem, secundum formam juramenti aliorum testium superius registratam, eis vulgarizatam et expositam.

Chapelle du Temple de Libermont



Chapelle du Temple de Libermont
Chapelle du Temple de Libermont - Sources: Fabrice Bluszez


D'après Mannier E. Mannier, page 570, le domaine de cette ancienne maison du Temple, se composait, au siècle dernier, d'une ferme avec 200 journaux de terre arable et plus de 500 arpents de bois (3). Il y avait dans l'enclos de la ferme, une chapelle dédiée à la Vierge (et d'après De Cagny à Sainte-Madeleine), laquelle servait (en 1833) de grange, et qui pouvait bien remonter aux débuts du XIIIe siècle. D'après la description de Mannier: « C'était une construction solide, de l'époque du gothique aux rosaces, mais sans ornements (4). »
3 - D'après le bail (juin 1410) que nous avons cité plus haut, il y avait dans l'enclos de la maison, un moulin à vent. - Les dîmes du village de Libermont devait appartenir aux Templiers.
4 - Nous ne savons à quel saint était vouée cette humble chapelle. Est-ce à Sainte Madeleine, ou à Notre Dame ou encore à Saint Jean, comme nous le dit la visite prieurale faite en 1495: « le Bos en Vermendoys au quel a chappelle fondée de Saint Jehan, bien réparée, couverte, faictes verrines tout de noeuf. »


Hommes de la commanderie


Præceptor du Bois.
Vers 1297. - fr. Pierre.

Chapelains


Vers 1262. - Daniel Breton.
Vers 1301. - Pierre de Fréniches.
Le procès ne dit pas absolument qu'ils fussent chapelains de la maison.

Claviger ou Gardien des clefs


En 1307. - Pierre de Bouillancourt.
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893


Ligné   (16)

Cimetière des Chevaliers Ligné


Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Aigre - 16


Cimetière des Chevaliers Ligné
Cimetière des Chevaliers Ligné


Dans ce cimetière dit des Chevaliers, vous pouvez y voir des pierres tombales ou des sarcophages avec des croix templières.

Cimetière des Chevaliers



Cimetière des Chevaliers à Ligné

Cimetière des Chevaliers à Ligné - Sources image: Jack Bocar


Lignan-de-Bazas   (33)

Domaine du Temple de Lignan-de-Bazas


Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Le Sud-Gironde - 33


Domaine du  Temple à Lignan-de-Bazas
Domaine du Temple de Lignan-de-Bazas


Lignan-de-Bazas



Chapelle de Lignan-de-Bazas
Chapelle de Lignan-de-Bazas


Les Templiers avaient reçus des terres à Lignan (Lignan-de-Bazas), peut-être, furent-ils à l'origine de la construction de l'église du XIIe siècle qui est devenue de nos jours, l'église paroissiale du village.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Lihons   (80)

Domaine du Temple de Lihons


Département: Somme, arrondissement de Péronne, canton de Chaulnes - 80


Domaine du Temple de Lihons
Domaine du Temple de Lihons


Il est certain que les Templiers ont eu une maison à Lihons, non pas seulement une grange pour y mettre les redevances en nature, mais une maison d'une certaine importance.

En effet, dans un bail daté du 13 février 1368-1369, il est question de la maison et hôtel de Lihons, appelée la maison du Temple. Cent ans plus tard, cette maison était en ruines ; malgré cela, elle n'en fut pas moins donnée à bail, avec les terres et dîmes qui en dépendaient.

Nous pensons même que cet hôtel du Temple avait sa chapelle ; un certain Simon de Lihons, ayant été reçu frère du Temple, dans la chapelle de la maison.
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893


Lille   (59)

Maison du Temple de Lille
Département: Nord, Arondissement et Canton: Lille - 59


Maison du Temple de Lille
Maison du Temple de Lille


Lille le 14 mars 1223


— Roger, châtelain de Lille, déclare que Gilles d'Esquermes a donné aux Templiers son droit sur la maison de Gérard le Créancier, sise à Lille et tenue dudit châtelain qui en octroie l'amortissement.

Ego Rogerus castellanus Insulensis, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis, quod Egidius de Skelmes homo meus, in mea presentia constitutus, de assensu et voluntate matris sue Ode, contulit in elemosinam domui Dei et beate Marie, et militie Templi Iherosolimitani totum jus quod habebat in mansura Gerardi Le Créancier apud Insulam extra portam de Wepes, que mansura est, de feodo meo. Hanc itaque donationem ab ipso Egidio factam dicte domui militie Templi coram hominibus meis, videlicet coram domino Petro de Brocho, Rogero de Ploicio, et aliis multis qui interfuerunt, firmam et liberam esse creantavi, et in perpetuum pariter concessi acceptam. Ut autem ista donatio memorie commendetur et firmius observetur et in posterum maneat inconcussa, presentem paginam sigilli mei, testimonio consignavi. Actum anno Domini millesimo, ducentesimo, vicesimo tercio pridie idus martii.
Archives nationales, S. 5209, Nº 25. Original scellé, sur double cordon de soie tissé vert, et blanc, d'un sceau rond de cire brune, représentant au droit le cavalier armé et l'épée à la main; légende détruite. Au revers l'écu aux armes: trois lions rampants, 2 et 1: et comme légende: Testimonium veri (tatis). ( Voir Douet d'Arcq, Collection de sceaux, tome II, Nº 5305)
Sources: Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille. Année 1873, IIIe série, XIIe volume. Paris, Lille 1874

Lille le 29 juin 1294


— Wattier d'Anape et Jean de La Fontaine, son neveu, chevaliers, avec le bailli et les hommes de la Salle de Lille, confirment le jugement des arbitres nommés pour apaiser le différend qui divisait les religieux de Loos et les chevaliers du Temple près Lille, au sujet du vivier d'Esquermes; lequel jugement décidait que les Templiers n'avaient point le droit, comme ils le prétendaient, de naviguer à grand et petit bateau sur ce vivier (1).
1. Archives de l'abbaye de Loos, Nº 223.
Sources: Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille. IIIe série, XIIIe volume. Paris, Lille 1874

Lille


Accroissement de la Mairie. — Reliefs dus aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. — Fiefs du Hem et de Beaumont. — Institution d'une confrérie de francs-archers. — Acquisition par le maire de la haute justice et seigneurie en tout l'échevinage d'Annappes, Flers et Ascq. — Union de la mairie à la haute justice et seigneurie.

Jean III Le Preud'homme, chevalier, maire d'Annappes, seigneur d'Haillies, Halluin, Lupecourt, grand écuyer de la reine de Castille, chancelier et chambellan de Charles, roi d'Espagne et futur empereur d'Allemagne, s'était allié, par contrat de l'an 1505, à Anne de Thouars, fille de Guillaume, seigneur de Mortagne, et de Jacqueline de Carneux. Il obtint en juillet 1516 des lettres patentes par lesquelles Sa Majesté réunissait et incorporait à la mairie d'Annappes, pour accroissement de ce fief, vingt-cinq bonniers deux cents d'héritages renteux de l'échevinage d'Annappes, avec les fiefs du Hem et de Beaumont, à tenir toute ladite mairie et ces réincorporements en un seul-fief, juridiction et seigneurie, de la Salle de Lille, à charge de trois reliefs tels que les dits fiefs devaient d'ancienneté aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Il paraît que le 13 septembre 1128, Thierri, comte de Flandre, donna aux chevaliers du Temple pour le salut de son âme et de celles de ses prédécesseurs, un droit dit le relief de Flandre, relicum Flandrie (1), et que c'était par suite de cette libéralité que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem héritiers des biens des Templiers, possédaient les reliefs des fiefs relevant, au moment de la donation, du domaine des comtes de Flandre.
1. Tardif, Monuments historiques, cartons des rois, page 223.

En 1365, Louis de Male, moyennant 500 livres à assigner sur des terres françaises, racheta cette charge ainsi que le droit qu'avaient les Hospitaliers d'établir un de leurs frères en l'hôtel du comte et à ses dépens pour assurer la perception des reliefs; mais la châtellenie de Lille, faisant alors partie intégrante du royaume de France, ne pouvait être comprise dans le marché, et les souverains de notre contrée restèrent, quand elle fut rendue à la Flandre, soumis à la redevance des reliefs (2).
2. Chambre des Comptes. Registre des fiefs de Flandre dont les reliefs ont été cédés au comte de Flandre par les frères hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem

On rencontre dans d'autres titres la mention de ce droit des Hospitaliers. En 1572, Philippe II, roi d'Espagne, décrétant l'éclissement du comté de Herlies, ville de La Bassée, terres de Carnin et du Transloy, hors du fief du châtelain de Lille, stipule, pour ce fief séparé, un relief de 10 livres à son profit, sans que les religieux de Saint-Jean de Jérusalem « ausquelz appartiennent les aultres reliefs deuz à cause de la Salle de Lille » y puissent rien prétendre (1)
1. Bibliothèque publique de Roubaix, Documents divers.

Pour ceux qui seraient intéressés par cet extrait et qui voudraient connaître la suite, allez à cette adresse de la Bnf
Sources: Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille. IIIe série, XIIIe volume. Paris, Lille 1874


Limans   (04)

Domaine du Temple de Limans


Département: Alpes-de-Haute-Provence, Arrondissement: Forcalquier, Canton: Sisteron - 04


Domaine du Temple de Limans
Domaine du Temple de Limans


Limans, en latin « Limantium », diocèse de Sisteron, viguerie de Forcalquier.
Les templiers y avaient autrefois une Maison à Limans, il y avait aussi un couvent de bénédictins à Ybourgues.
Sources: Description Historique, Géographique et Topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté Venaissin, de la Principauté d'Orange, du Comté de Nice, etc. Par M. Achard, Médecin de Marseille, Membre de plusieurs académies. Aix M. DCC. LXXXVII. Page 638.


Limaye   (84)

Maison du Temple de Limaye


Département: Vaucluse, Arrondissement Apt, Canton: Pertuis, Commune: La Bastide-des-Jourdans - 84


Maison du Temple de Limaye
Maison du Temple de Limaye


L'implantation à Limaye, dans le comté de Forcalquier s'effectue dans le dernier quart du XIIe siècle.
La piété des moines-soldats se laisse encore approcher par le biais des inventaires de leurs bibliothèques. La liste des ouvrages possédés par la maison du Temple de Limaye. Et la sélection des ouvrages s'inscrit ici dans une démarche résolument utilitaire. Mais il faut relever que la moindre commanderie, si modeste fût-elle, possédait bien les ouvrages de base de la liturgie des Heures comme de la messe. A Limaye il a été trouvé onze livres dont un missel, deux officiaires, un légendier:
A.-M. Legras, J.-L. Lemaître, « La pratique », p. 122-125, nº 3 et 14.

La moisson de reliques signalées dans les inventaires apparaît plutôt mince. Le lien avec la Terre sainte ressort des divers fragments de la Vraie Croix conservés à Limaye.
Certaines messes anniversaires doivent être célébrées par neuf chapelains à Arles ou par dix à Montfrin. Bertrand de Baux, lui, demande une messe anniversaire annuelle célébrée par vingt prêtres dans l'église du Temple de Limaye:
Chartier du Temple d'Arles, nº 172 (analyse d'un acte d'août 1252); Chartier du Temple de Montfrin et des Maisons du Gard rhodanien, nº 059 (février 1234) et 110 (septembre 1277); et A. du Roure, Notice historique, PJ nº x (13 avril 1274).

Il existe toujours une chapelle Notre-Dame de la Cavalerie de Limaye qui était l'ancienne chapelle de la Maison du Temple. Elle est de nos jours dans une propriété privée.
Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Maison du Temple de Limaye


Chapelle Notre-Dame de la Cavalerie de Limaye: Chapelle du XIIIe siècle (Templiers).
La maison du Temple de Limaye (un lieu-dit de la Bastide-des-Jourdans) est mentionnée pour la première fois dans un acte de 1176 comme donataire d'une église sise à Saint-Saturnin d'Apt (Saint-Maurice-de-la-Cavalerie). Cette maison, dont les origines restent obscures, était déjà pourvue d'un commandeur, Raymond de Roquebrune. Nul doute qu'elle ne se trouvât dès lors assez richement dotée. Son implantation à Saint-Saturnin d'Apt nous donne une idée du rayonnement qu'elle avait atteint dans la deuxième moitié du XIIe siècle.

Commme les archives de ladite maison ont à peu près entièrement disparu, il n'est pas possible non plus de suivre, même à grands traits, les différentes phases de son développement. Nous avons cependant la certitude qu'il s'agissait là d'une commanderie très importante, sinon d'une préceptorale, car le nombre des frères qui y furent arrêtés en 1308 était aussi élevé que celui des membres de l'Ordre trouvés dans les maisons d'Arles et d'Aix. Le procès-verbal d'arrestation de ces frères est malheureusement amputé de la partie qui nous eût permis de connaître leurs possessions.

C'est donc à titre purement hypothétique que nous comprendrons parmi ces possessions en dehors de celles de Saint-Saturnin-lès-Apt, de La tour d'Aigues, de Lauris, qui sont sûres.

Saint-Saturnin-lès-Apt


Département: Vaucluse, Arrondissement et Canton: Apt - 84


Saint-Saturnin-lès-Ap
Domaine du Temple de Saint-Saturnin-lès-Apt


La tour d'Aigues


Département: Vaucluse, Arrondissement: Apt, Canton: Pertuis - 84


Domaine du Temple de Tour d'Aigues
Domaine du Temple de Tour d'Aigues


Lauris


Département: Vaucluse, Arrondissement: Apt, Canton: Cheval-Blanc - 84


Domaine du Temple de Lauris
Domaine du Temple de Lauris


La Brillanne


Département: Alpes-de-Haute-Provence, Arrondissement et Canton: Forcalquier - 13


Domaine du Temple de La Brillanne
Domaine du Temple de La Brillanne


Le castrum de La Brillanne que l'Ordre avait obtenu, dès 1144, de la comtesse Adélaïde. En 1144, l'ensemble de la famille des comtes de Forcalquier, sur le conseil d'un local, donne La Brillanne aux Templiers. Cette donation est confirmée entre 1152 et 1157, assortie de l'accord des comtes de Forcalquier pour que les Templiers puissent l'échanger. Aussitôt l'évêque de Sisteron Pierre de Sabran échange son domaine d'Aulun contre le château de La Brillanne. Le chapitre de Forcalquier s'oppose à cet échange. Et en 1174, une fois adulte, le comte Guillaume IV de Forcalquier, qui avait moins de cinq ans au moment de la confirmation de donation, rétablit le don du château aux Templiers.
Ainsi que divers biens situés :

Cadenet


Département: Vaucluse, Arrondissement: Apt, Canton: Cheval-Blanc - 84


Domaine du Temple de Cadenet
Domaine du Temple de Cadenet


Villelaure


Département: Vaucluse, Arrondissement: Apt, Canton: Pertuis - 84


Domaine du Temple de Villelaure
Domaine du Temple de Villelaure


Codols


Département: Vaucluse, Arrondissement et Canton: Apt, Commune: Castellet - 84
Et peut-être même à Codols dans le territoire de Le Castellet.
Sources: Joseph-Antoine Durbec - Les Templiers et Hospitaliers en Provence et dans les Alpes-Maritimes - Editions, Le Mercure Dauphinois - Grenoble - 2001

Præceptors de Limaye


Raymond de Roquebrune (Raimundus de Rocabruno) - 1176
Guillaume Raybaud (Guillelmus Raybaudi) - 1308
Fonds:
Archives des Bouches-du-Rhône, B.151, 155, 156, 296, 433
Voir Schottmuller, II, p. 424, 426 et 429.
Prutz, p. 336, 342.


Liste des Frères de Limay arrestés en 1307


Fr. Raimundus Blancaudus Camerarius de Limasia (Limay).
Fr. Bernardus de Thore de Limasia (Limay).
Fr. Raimundus Saluator aut Sannaire de Limasia (Limay).
Fr. Guillelm Cobrati de Limasia (Limay).
Fr. Hugo Atizalli de Limasia (Limay).
L'Histoire Chronologique de Provence, tome II depuis l'établissement de son comté jusqu'aujourd'hui le XVIIe siècle. Par le sieur Honoré Bouche


Limerzel   (56)

Maison du Temple de Limerzel


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert - 56


Maison du Temple de Limerzel
Maison du Temple de Limerzel


Il existait en la paroisse de Limerzel, au diocèse de Vannes, deux chapelles appelées tantôt le Temple-Neuf et le Temple-Vieux, tantôt le Temple de Haut et le Temple de Bas. Ces sanctuaires se trouvaient à trois kilomètres l'un de l'autre; le premier était dédié à saint Jean-Baptiste et le second à sainte Marie-Madeleine.

Au dernier siècle les Temples de Limerzel se trouvaient unis avec celui de Questembert à l'Hôpital de Malansac, mais c'était bien peu de chose: « Les Temples de Haut et Bas Limerzel, - dit l'Etat de la Commanderie de Carentoir en 1740 - consistent on un petit fief, une petite dîme et le tiers des oblations des deus chapelles, le tout affermé 16 livres. »

« La chapelle de Haut, qui est frairienne, est bien entretenue, mais celle de Bas est abandonnée faute de réparations, ne sachant qui les doit faire. »

Chapelle de Limerzel



Chapelle de Limerzel, image Jack Bocar
Chapelle de Limerzel, image Jack Bocar


Aujourd'hui la chapelle du Temple-Vieux n'existe plus; elle a été démolie au commencement de notre siècle, mais celle du Temple-Neuf se voit encore. Elle parait une construction de la fin du XIVe siècle. Le fond de l'autel se compose d'un retable en granit grossièrement sculpté mais curieux néanmoins; il est divisé en quatre compartiments surmontés d'arcades trilobées; dans chacun de ces compartiments sont représentées la naissance et la mort de Jésus-Christ, alternées avec deux saints personnages. Sur les murs est cinq fois répété et peint â fresque un écusson de gueules à la croix d'argent dans un collier d'ordre, surmonté d'une couronne ducale avec croix de Malte derrière: c'est le blason de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Prés de la chapelle est un calvaire de granit au sommet carré à pignon et colonnettes reposant sur une torsade; d'un côté apparaît le Christ et de l'autre une piéta. Une autre croix à bras pattés et en granit grossier avoisine ce calvaire.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


Limoges   (87)

Hôtel du Temple de Limoges


Département: Haute-Vienne, Arrondissement et Cantons: Limoges - 87


Hôtel du Temple de Limoges
Hôtel du Temple de Limoges


En ce temps, les Templiers furent chassés, et leurs biens furent baillés aux chevaliers de l'Hôpital, Malte ou Rodes. Il y avait dans la ville de Limoges, une Maison du Temple devant Saint-Martial, au bout de la rue du Temple, qui fait le coin tirant à la porte Poulalière, dont les voûtes de leur Maison apparaissent encore dans quatre maisons joignantes.

Les Templiers tenaient aussi la commanderie du Palais.

La rue du Temple est ainsi dénommée depuis le 12e siècle, elle tient son nom car l'ordre des templiers percevait des rentes sur des immeubles qu'ils possédaient dans cette rue et dans le quartier avoisinant.

A Limoges on remarque que les rues du Clocher et du Temple, qui sont parallèles à la rue du Consulat et qui toutes deux étaient comprises dans l'enceinte du Xe siècle.

Limoges possède bien peu de maisons du style de la Renaissance. Dans son Histoire de la peinture sur verre en Limousin, M. l'abbé Texier signale la maison de Voyon, place des Fossés, construite en 1564, et que l'incendie du 15 aout 1804 a fait disparaître.
Plusieurs maisons des rues du Temple et du Consulat furent transformées au XVIe siècle. Lorsqu'on entre dans les cours de ces maisons, on est surpris de l'élégance de leurs larges escaliers en pierre et de la beauté de leurs colonnes aux chapiteaux artistement fouillés.

Plan de Limoges



Plan de Limoges en 1785
Plan de Limoges en 1785


Voir au Tome IX du Bulletin de la société archéologique de Limoge: Procès des Templiers, procuration de Jean fils ainé du duc de Bretagne, nommé le 29 avril 1308, pour le représenter au procès des Templiers; Bonaventure, page 608.
Sources: Annales manuscrites de Limoges: dites manuscrit de 1638 - publiées sous les auspices de la société archéologique et historique du Limousin par Emile Ruben, Félix Achard, Paul Ducourtieux.- M. H. Ducourtieux (Limoges) - 1872

Les Chapelles des Templiers du Limousin


Accord passé entre l'évêque de Limoges et le précepteur de la milice du Temple, relativement aux chapelles des Templiers dans le diocèse de Limoges, 23 juin 1282.

Les Archives de l'Evêché possédaient l'original du document reproduit ci-après. L'abbé Legros en a fait une copie qui se trouve aujourd'hui dans ses Mélanges manuscrits, au tome III, folio 561. C'est son texte que je reproduis ici (en latin). Il en existe une autre copie dans le cartulaire intitulé « O Domina (folio 70, v°) » que possèdent les Archives de la Haute Vienne (G, 9). Dans cette dernière, moins complète que celle de l'abbé Legros, le copiste a changé plusieurs mots et transformé plusieurs phrases sans changer pour cela le sens qu'elles ont dans l'original ; il a aussi omis les deux alinéas qui le terminent.
Communication de M. l'abbé A. Lecler.
Sources: Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin - Bnf


Lingevres   (14)

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Seigneurie du Temple de Lingèvres


Département: Calvados, Arrondissement: Bayeux, Canton: Balleroy - 14


Seigneurie du Temple de Lingèvres
Seigneurie du Temple de Lingèvres


Les Templiers avaient à Lingèvres une maison qui était le chef-lieu de la seigneurie du lieu. Lorsque les Hospitaliers prirent possession de cette maison, elle se trouvait en si mauvais état, qu'une reconstruction devenait nécessaire. Voulant cependant en éviter les frais, le commandeur de Baugy, qui était alors le frère Josse de Provins, en aliéna le fonds pour être tenu en fief de la commanderie. Nous avons trouvé ses lettres, datées du 28 octobre 1389, par lesquelles il déclarait avoir baillé pour le profit de la religion, à Guillaume Louvel de Lingèvres, le clos du Temple, situé à« Linguevre », avec les masures sus étant, tenant à la rue Boulart, au canon annuel de trente sols tournois et un chapon, mais à la charge de réédifier dans le dit clos la maison en dedans cinq ans; d'y faire sa résidence, porter foi et hommage, et obéissance de cour avec service de prévôté, quand le cas l'exigerait.

Les cens et rentes de la seigneurie de Lingèvres que le Commandeur s'était réservés, dépassaient 250 boisseaux de froment, orge et avoine. Elles étaient dues en partie par l'abbaye d'Aulnay, et les granges dimeresses de Carquagny et de Langrune.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Lion-sur-Mer   (14)

Fief de Lion-sur-Mer


Département Calvados, arrondissement Caen, canton Douvres - 14


Fief de Lion-sur-Mer
Fief de Lion-sur-Mer


A Lion-sur-Mer, le fief que les Templiers possédaient à Lion leur avait été donné par Thomas de Cognères ou Coignères, « de Cosneriis » au commencement du XIIIe siècle. Il se composait de la terre que Guillaume, père du donateur, avait acquise par voie d'échange, en Angleterre, des seigneurs Hugues et Pierre de Castillon, et d'un tènement provenant de Guillaume de Agerue, ainsi qu'il résulte des lettres confirmatives de cette donation émanées de Thomas de Hunin, de l'année 1209.

Au XIIIe siècle, un seigneur de Lion, Raoul de Mènent, « de Meullento », voulut contester aux Templiers divers droits et privilèges dont ils jouissaient à Lion-sur-Mer, « apud Leonem supra mare. » Mais il ne tarda pas à reconnaître, ainsi que l'attestent ses lettres du mois de mai 1262, que les terres tenues par les hommes du Temple n'étaient pas de son fief, qu'il n'y avait aucun droit de justice, et qu'il ne pouvait s'opposer à ce que les Templiers y plantassent des fourches patibulaires.

Les terres du fief du Temple à Lion se trouvaient situées le long de la route de Caen. Elles n'étaient plus que de 14 vergées au siècle dernier.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Lissard   (01)

Domaine du Temple de Lissard


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel, Commune: Dommartin - 01


Domaine du Temple de Lissard
Domaine du Temple de Lissard


En 1283, au mois de janvier, sur le hameau de Laissard, noble Jean de Coberthoud engagea aux Templiers de Laumusse, qui lui avaient prêté une somme de 12 livres viennoises, deux mas sis dans ce hameau.
En 1284, au mois d'octobre, le même passa obligation pour un autre prêt de 8 livres viennoises.

Domaine du Temple de Montcrozier


Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel, Commune: Dommartin - 01


Domaine du Temple de Montcrozier
Domaine du Temple de Montcrozier


En 1241, sur le hameau de Montcrozier: les Templiers de Laumusse possédaient la plus grande partie des dîmes de ce hameau. C'est Alexandrine de Vienne, dame de Bâgé, qui leur en avait donné la moitié.
Sources: Alain Jantet, l'Ain des Templiers - Edition Trevoux - Archives de l'Ain, archives du Rhône, dictionnaire Topographique et historique de l'Ain.


Lizant   (86)

Domaine du Temple de Lizant


Département: Vienne, Arrondissement: Montmorillon, Canton: Civray - 86


Domaine du Temple de Lizant
Domaine du Temple de Lizant


Lizant ou Lisart, conton de Civray.
— Il y avait une Maison du Temple, appelée le Temple de Lizant qui dépendait de la Maison du Temple de Civray.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, par M. L. Rédet, Paris, M. DCCC. LXXXI


Lizio   (56)

Maison du Temple de Lizio


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Moréac - 56


Maison du Temple de Lizio
Maison du Temple de Lizio


Dédiée à sainte Catherine, la commanderie de Lizio conserve encore quelques bâtiments dont la chapelle très simple, sans grand caractère, dans laquelle on peut remarquer, à travers les ustensiles de labour, une grande arcade.

La croix de Malte de gueules fait référence à la présence supposée de Templiers dans la trève médiévale de Lizio ; on ne connait pas plus précisément l'histoire des Templiers de Lizio mais d'après l'histoire générale de l'ordre du Temple, on devine qu'ils ne purent s'installer à Lizio qu'entre 1129 (concile de Troyes) et 1312 (suppression de l'ordre par le Pape Clément V).
Sources: Wikipedia

Vers 1200, les Templiers, installés non loin, fondent à cet emplacement un petit prieuré qui reçoit les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. En 1616, la chapelle est reconstruite, sous l'impulsion de Charles Laurencin, selon le plan primitif, propre aux constructions des Templiers : séparant le choeur de la nef, le mur de refend percé d'une arcade rappelle la clôture monastique. Dalles, pierres et colonnes recèlent une savante symbolique inspirée des traditions médiévales. Sur la façade, le pignon aux rampants dentelés est percé d'une belle porte en plein cintre, surmontée d'un tympan avec, au centre, une petite niche ; plus haut, un oculus.
Sources: Topic Topos


Loge-aux-Convers (La)   (10)

Domaine du Temple de La Loge-aux-Convers


Département: Aube, Arrondissement: Bar-sur-Aube, Canton: Vendeuvre-sur-Barse, Commune: Vendeuvre-sur-Barse - 10


Domaine du Temple de La Loge-aux-Convers
Domaine du Temple de La Loge-aux-Convers


La Loge-aux-Convers, ferme sur le territoire de La Loge-aux-Chèvres ou Loge-de-Vendeuvre, depuis longtemps détruite.
— La Loge-aux-Convers, 1255 (cartulaire du Temple)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Socard, Paris M DCCC LXXIV


Loge-Bazin (La)   (10)

Maison du Temple de La Loge-Bazin


Département: Aube, Arrondissement: Bar-sur-Aube, Canton: Soulaines-Dhuys - 10


Maison du Temple de La Loge-Bazin
Maison du Temple de La Loge-Bazin


Cet ancien membre de la commanderie de Bonlieu, était situé près de la Ville-aux-Bois. C'était dès l'origine une grange, où l'on renfermait les récoltes des terres défrichées par les Templiers dans la forêt de Der. Il y avait aussi des bois qui dépendaient de cette grange, car nous voyons en 1288 les habitants de la Ville-aux-Bois, « de Villa in Bosco », réclamer des droits d'usage dans les bois appartenant à la Grange de la Loge-liazin, « ad grangiam de Logea Basyn », dépendance de la maison de Bonlieu.

Le sire de Noyers, châtelain de Vendeuvres, réclamait en 1346, dans les mêmes bois, la haute et moyenne justice, en ne reconnaissant aux Hospitaliers, successeurs des Templiers, que la basse justice dans leur maison de la Loge-Bazin

Il n'est plus parlé de la Loge-Bazin au XVe siècle, sans doute parce que la maison avait été démolie, et les terres réunies au domaine de la commanderie.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

La Loge-Bazin
Loge-Bazin (La), ferme sur la commune de Soulaines-Dhuys, dépendant de la commanderie de Bonlieu; détruite au XVe siècle.
— Logia Basini, 1288 (cartulaire du Temple)
— La Loge-Bazin, 1346 (cartulaire du Temple)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Socard, Paris M DCCC LXXIV


Loge-du-Temple (La)   (10)

Domaine de La Loge-du-Temple


Département: Aube, Arrondissement et Canton: Troyes, Commune: La Chapelle-Saint-Luc - 10


Domaine de La Loge-du-Temple
Domaine de La Loge-du-Temple


La Loge-du-Temple, commune de la Chapelle-Saint-Luc.
— XIIIe siècle (archives départementales fonds des Trinitaires)
— XIIIe siècle (Cartulaire du Temple de la commanderie de Troiyes)
— L'emplacement appartenait à la commanderie de Troyes.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Socard, Paris M DCCC LXXIV


Loge-Lionne (La)   (10)

Maison du Temple de La Loge-Lionne


Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Piney - 10


Maison du Temple de La Loge-Lionne
Maison du Temple de La Loge-Lionne


Appelée d'abord la Loge-d'Orient, à cause du voisinage de cette forêt. Cette terre seigneuriale, située dans la paroisse de Brevonne, appartenait, à la fin du XIIIe siècle, à Clément de Ravennes. Par ses lettres du mois d'août 1294, ce seigneur céda aux Templiers de Bonlieu, pour le prix de 1,200 livres, une maison appelée la Loge-d'Orient, « Logea de Oriente », avec 400 arpents de terre en labour, prés, bois et étangs, situés dans la paroisse de Brevonne, « in parochiatu de Beveronna. » Ce domaine était nommé plus communément « la Loge-Lionne », nom qui lui venait de celui d'un de ses précédents propriétaires, Léon de Merry, « Leonius de Merriaco »
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple de La Loge-Lionne


M. Longnon (1), Rôles des fiefs du comté de Champagne sous le règne de Thibaut le Chansonnier, 1877, page 180, nº 824, voyez aussi page 235, nos 1068,1069, 1070. Dans le Livre des vassaux du comté de Champagne et de Brie, 1869, M. Longnon, page 194, mentionne « Leoynes de Sézanne, lige de la moitié dou bois de la Moreille et de ce qu'il a à Aunaisien (Aulnizeux Marne) et de 11 muis de blé que Evrart li escuier avoit eu Garnier de Sézanne, que il acheta. »

« Ici gist messire Leoignes de Sezanne, chevalier, qui trespassa en l'an de grâce 1272, ou mois de novembre, le jour de la Sainte Catherine. Pries por ly. Avé Maria gracia plena, Dominus tecum., benedicta lu in mulicribus. »

Ce texte est de 1201 on ne peut affirmer si ce Lionne est le même que celui de l'épitaphe, ou s'il s'agit de son père.
M. Longnon, page 294, rappelle les fonctions que Lionne de Sézanne, celui du carreau, remplit depuis 1237; il paraît comme receveur de Champagne en 1328, et de 1246 à 1250; bailli de Sézanne en 1242. En 1247, 22 novembre, et en 1248, 29 octobre, Lionne de Sezanne, qui est nommé incorrectement « Leoninus de Meizanner par Rymer », était en Navarre où il figurait comme témoin dans l'hommage de Raymond-Arnaud de Tartas, et comme arbitre dans des discussions entre les rois de Navarre et d'Angleterre (2). Nous avons noté qu'il avait un fief à Provins c'était la tour du Maréchal, des maisons situées devant l'église Notre-Dame et dans la rue Saint-Jean, ainsi que la franchise des bains.
En 1262, ces fiefs étaient en la possession de sa fille Marie, mariée à un chevalier dont j'ignore le nom elle est qualifiée domina (3).
Lionne de Sézanne avait aussi possédé un vaste domaine forestier, appelé La Loge Lionne, composé d'une maison et de 400 arpents, terres, prés et bois, en la paroisse de Bevronne ce bien, vendu par lui a Clément de Ravennes et à Felise, sa femme, fut par ceux-ci cédé aux Templiers, moyennant 1200 livres. La Loge Lionne, désignée aussi plus tard sous le nom de Loge d'Orient, devint un membre de la commanderie de Boulieu.
1. Archives Nationale, S. 4958, supplément nº 33.
— Edouard de Barthélemy, Bulletin Monumental, tome 16, 1850.
— M. Mannier, Les commanderies du Grand Prieuré de France, tome I, page 314.
— M. Longnon, fait remarquer que la commune de Villeneuve-la-Lionne devait son nom au même personnage.
2. J.-A. Brutails, Documents des archives de la Chambre des comptes de Navarre Bibliothèque des Hautes Etudes, fasc. 84, pages 13, 15 et 16.
3. Histoire des Comtes de Champagne, tome II, p. L-LII.

Sources: Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques; et dirigé par M. de Caumont, tome 6, série 6, volume 56, Paris 1890

Maison du Temple de La Loge-Lionne


Lyonne ou Léonin de Sézanne, en 1241, prenait part, avec Jean ; châtelain de Torote, à un traité conclu entre le maire et les échevins de Troyes et Bernard de Monteuc, au sujet des dettes de la ville (Boutiot, Histoire de Troyes, I, p. 328).
Le même personnage vendit aux Templiers une maison ou loige, appelée communément Loge d'Orient, qui a gardé le nom de son premier propriétaire et s'appelle encore aujourd'hui la Loge Lyonne.
En 1249, dans le Rôle des fiefs de la châtellenie de Provins, nous lisons: Leonius de Sexanieia, miles, tenet in prepositura de Pruvino domum de Lescheriis cum porpriso et apud Pritvinum et apud Villanas et apud Boiacum.
Sources: Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, page 278. Paris 1889. - Bnf

La Loge-Lionne
Loge-Lyonne (La), ferme sur la commune de Brevonne.
— Loge Lyonne, du nom de son vendeur Lyonnies, 1254. (Boutiot, les Templiers et leurs établissements dans la Champagne méridionale)
— Loge Lyonne, 1519 (chate de la commanderie du Temple de Troyes)
— Loge Lionne, 1553 (chate de la commanderie du Temple de Troyes)
— Loge Leonnes, 1554 (chate de la commanderie du Temple de Troyes)
— Loge Yonne, IXe siècle (recensement de 1861)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Socard, Paris M DCCC LXXIV


Loge-Madame (La)   (10)

Maison du Temple de La Loge-Madame


Département: Aube, Arrondissement: Troyes, Canton: Piney - 10


Maison du Temple de La Loge-Madame
Maison du Temple de La Loge-Madame


Loge-Madame (La), ferme sur la commune de Piney.
— Loge-Madame, 1519 (chate de la commanderie du Temple de Troyes)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Socard, Paris M DCCC LXXIV


Loge-Paris (La)   (10)

Maison du Temple de La Loge-Paris


Département: Aube, Arrondissement: Bar-sur-Aube, Canton: Vendeuvre-sur-Barse - 10
Loge-Paris (La), ferme sur la commune de Vendeuvre-sur-Barse, dépendance de la commanderie du Temple de Bonlieu; détruite vers le XVIe siècle.
— Loge-Paris, 1346 (cartulaire du Temple)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Socard, Paris M DCCC LXXIV


Loges Pontenas (Les)   (03)

Domaine du Temple les Loges Pontenas


Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Chevagnes, Commune: Thiel-sur-Acolin - 03


Domaine du Temple les Loges Pontenas
Domaine du Temple les Loges Pontenas


Le Village des Loges Pontenas, à la limite des communes de Thiel et de Dompierre, a été occupé par les Templiers, puis la commanderie est devenue membre de Bardon, et enfin de Beugnet au XVIe siècle.
La chapelle, qui a complètement disparu, était un but de procession des habitants de Dompierre.
Sources: Georges CHATARD - Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.


Loisilliere   (45)

Métairie de Loisillière


Département: Loiret,Arrondissement: Orléans, Canton: Saint-Jean-le-Blanc, Commune: Saint-Cyr-en-Val - 45


Métairie de Loisillière
Métairie de Loisillière


Petit domaine composé d'une métairie et de douze arpents de terre, situé à Saint-Cyr-en-Val, sur le chemin conduisant à Marcilly. Il rapportait en 1536, quatre livres tournois par an. Les bâtiments furent incendiés en 1653, par la faute du fermier qui, bien qu'il ait été condamné par jugement à les rétablir, ne put jamais les reconstruire.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Loison-sur-Créquoise   (62)

Maison du Temple de Loison-sur-Crequoise


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Montreuil, Canton: Campagne-lès-Hesdin - 62


chapelle de la commanderie
Chapelle de la commanderie


L'emplacement de la chapelle de cette maison est indiqué dans Cassini, sous le nom de chapelle de la commanderie, à côté de Loison.

Le peu que nous sachions sur Loison se trouve dans le Procès des Templiers.
C'est d'abord un frère sergent du Temple, Robert de Rimboval (Rimboval: Pas-de-Calais, Arrondissement: Montreuil, Commune de Fruges), qui déclare avoir été reçu dans la chapelle du Temple de « Loison » vers l'an 1293 par un chevalier du Temple, sur l'ordre de frère Jean de Villeneuve, alors précepteur de la baillie de Ponthieu.

Campagne-lès-Hesdin


Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Montreuil, Canton: Campagne-lès-Hesdin - 62


Domaine du Temple de Campagne-lès-Hesdin
Domaine du Temple de Campagne-lès-Hesdin


Dans une autre réception faite à Loison, en 1299, par Guérin de Grandvilliers, successeur de Villeneuve, il est question d'un certain Thomas l'Anglois, prêtre, (de la maison sans doute) et du frère Pierre le Prévôt, « Prepositi » précepteur de Campagne.

En l'an 1300, environ, le précepteur de Loison était Jean de « Gevisci », frère sergent. Nous avons également le nom d'un sénéchal de cette maison, le frère Paris « Parisius » (le frère Paris est qualifié sénéchal de la maison de « Leyscin », mais c'est Loyson, qu'il faut lire).

Que devint la commanderie de Loison, après l'extinction de l'Ordre du Temple. Elle eut le sort commun à la majeure partie des biens de cet Ordre, elle passa aux Hospitaliers. Mais nous n'en savons rien de plus, pour le XIVe siècle. Le registre, dit: « Livre Vert », aurait été pour nous d'une grande utilité, s'il nous était parvenu en entier, mais nous avons dit déjà qu'il manquait une partie de ce registre, qui est daté de l'an 1373; nous lisons seulement à la table Fº 3 Vº, « Loysons, jadis du Temple. »

Cette commanderie: On trouvera dans un registre daté de l'an 1495 ces renseignements précieux:
« Commanderie de Loysons - au dit lieu, une chapelle fondée de Saint Jean de l'Ospital (erreur) ladite chapelle d'ancienneté est bien et honnestement édiffié et bien réparée. La maison de la dite Commanderie est auprès de la dite chapelle, laquelle maison a une tour et au pie une maison plate qui a été réparée. »

Comme la plupart de celles qui avoisinaient la mer, eut beaucoup à souffrir des Anglais au XIVe et au XVe siècles. Plus tard, quand le calme fut revenu en notre malheureux pays, les Hospitaliers exploitèrent le domaine de Loison, et en 1781, il rapportait plus de 8700 livres:
Cahier qui a pour titre « Améliorissements de Loison » - année 1781.
Loison était affermé pour 1900 livres
Les prés, les bois, et censives, pour 4000 livres
Le Plouy, au nord de Loison, pour 2850 livres
au folio 7, il est parlé du moulin à eau et de la maison.
Pour l'époque postérieure aux Templiers, se reporter au livre de M. Ed. Mannier, pages 659 à 661.

Les Hommes de la commanderie


Præceptor de Loison. Vers 1300. - Jean, de « Gevisci » frère sergent.
Sénéchal. Vers 1297. - frère Paris « Parisius. »
Prêtre du Temple. Vers 1100. - Thomas l'Anglois.
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893

Procès des Templiers, tome I, page 491


Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit ad eos, et primo ad primos XIII, se nescire si contenta in dictis articulis erant vera, quia non adfuerat capitulis, nec viderat recipi in ordine, nisi fratrem Johannem de Latre servientem, Morinensis diocesis, de cujus vita vel morte non habet certitudinem, quem recepit frater Johannes de Gevisei serviens, tunc preceptor domus de Loyson diocesis Morinensis, circa festum Omnium Sanctorum proximo lapsum fuerunt decem anni vel circa, in capella domus Templi de Corbermont diocesis Morinensis, presente fratre Roberto de Bus servienti, diocesis Ambianensis, quem credit vivere, et pluribus aliis de quorum nominibus non recordatur; in cujus recepcione nichil fuit factum illicitum vel dictum quod ipse testis sciverit vel audiverit dici.

Procès des Templiers, tome I, page 492


Ipse autem testis receptus fuit in capella domus Templi de Loyson Morinensis diocesis, circa festum Nativitatis Domini proximo preteritum fuerunt XI anni vel circa, per fratrem Garinum de Grandi Villarii quondam preceptorem tunc ballivie de Pontivo, presentibus fratribus Thoma Anglico presbytero quondam, Alelino de Lineriis, teste supra examinato, Petro Prepositi preceptore Campanie, quem credit vivere, et Laurencio Blangi quondam in hunc modum: nam cum peciisset flexis genibus a dicto receptore panem et aquam et pauperem vestitum ordinis bis, et dictus receptor dixisset ei quod bene deliberaret, nam ex quo esset religiossus abdicaret a se propriam voluntatem, et multa dura pati haberet, et ipse testis respondisset quod, propter honorem Dei et salvacionem anime sue, omnia sustineret, finaliter recepit eum et imposuit sibi mantellum, et ipse et fratres astantes fuerunt eum osculati in ore.

Procès des Templiers, tome II, page 40


Dixit enim se fuisse receptum in capella domus Templi de Campo Bubali Senonensis diocesis, per fratrem Johannem de Tara preceptorem dicte domus, testem supra examinatum, in Quadragessima proxima ante capcionem eorum, presentibus fratribus Daniele de Parisius presbitero, Matheo de Tilheio et Petro de Loyson, qui Matheus et Petrus fuerunt supra examinati.

Procès des Templiers, tome II, page 70


Alia illicita non intervenerunt in dicta sua recepcione nec post, et credit quod eadem communiter intervenirent in recepcionibus aliorum vel post; nam vidit recipi fratrem Petrum de Boncherre servientem, Ambianensis diocesis, testem supra examinatum, per dictum fratrem Robertum de Sancto Justo, in capella domus Templi de Loyson Morinensis diocesis, in instanti festo Ascensionis erunt octo anni vel circa, presentibus fratribus Guillelmo de Platea, teste supra examinato, Anrico de Bofleys quondam, Hugone d'Oysimont, teste supra examinato, Johanne Dalsena, de cujus vita vel morte non habet certitudinem.

Procès des Templiers, tome II, page 75


Dixit nempe se fuisse receptum in capella domus Templi de Loyson Morinensis diocesis, per fratrem Helinum militem quondam, cujus cognomen ignorat, de mandato fratris Johannis de Villa Nova quondam tunc preceptoris ballivie de Pontivo, circa instans festum nativitatis beati Johannis Baptiste erunt decem et octo anni vel circa, presentibus fratribus Anrico de Gres et Johanne de Renavilla servientibus, deffunctis, in hunc modum: nam cum peciisset instanter et frequenter panem et aquam ordinis et ei concessa fuissent, prestito per juramentum quod non erat excommunicatus, servilis condicionis, nec matrimonio, nec alteri religioni, nec debitis que solvere non posset obligatus, nec habebat infirmitatem latentem, fecit eum vovere et jurare super quemdam librum castitatem, obedienciam, vivere sine proprio, servare bonos usus et bonas consuetudines ordinis, et quod non interesset loco in quo aliquis exheredaretur injuste; et imposito mantello, fecit ipsum testem osculari crucem metallinam sibi traditam, et postmodum ipse receptor et astantes fuerunt ipsum testem osculati in ore.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.


Longjumeau   (91)

Domaine du Temple de Longjumeau


Région: Ile-de-France, Département: Essonne, Arrondissement: Palaiseau, Canton: Longjumeau - 91


Domaine du Temple de Longjumeau
Domaine du Temple de Longjumeau


Pour Eugène Mannier


Longjumeau pour les Hospitaliers n'était apparemment qu'une simple censive ou rente foncière. Cette rente ou censive appartenait à la commanderie Hospitalière du Déluge.

Les Templiers de la Maison du Temple de Balisy, avaient uniquement des cens à Longjumeau, Gravigny, Balainvilliers, Hozay, Lay et lieux circonvoisins.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Pour Henri de Curzon


Les Templiers de Paris possédaient un domaine à Longjumeau mais sans préciser si ce domaine était une terre qu'ils louaient ou qu'ils faisaient fructifier eux-mêmes.
Sources: Curzon (Henri de) La maison du Temple de Paris - histoire et description. Paris, Hachette, 1888

Jack Bocar


Personnellement, je pense que les Templiers avaient un domaine à Longjumeau, peut-être une ferme, mais en aucun cas une Maison avec chapelle. Pour le moment, je n'ai trouvé aucune trace d'une Maison du Temple ou commanderie. D'ailleurs aucun des Templiers arrêtés ne fait mention de Longjumeau.


Longuyon   (54)

Maison du Temple de Longuyon


Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Briey, Canton: Longuyon - 54


Maison du Temple de Longuyon
Moulin du Temple de Longuyon


Le Temple de Longuyon fut, selon toutes les apparences, établi au XIIe siècle; et il parait qu'à la maison servant de logement aux chevaliers, était annexé un hôpital destinés aux pèlerins. Nous avons dit plus haut que la duchesse Agnès, veuve de Ferry II, avait, pour se dispenser d'aller elle-même en Palestine, fait des donations considérables aux Templiers. Le Temple de Longuyon fut un de ceux qui eurent part à ses bienfaits: en 1226, elle donna à cette maison le moulin de Longwy, à charge d'en employer les revenus à secourir les chrétiens de Syrie.

L'hôpital de Longuyon fut supprimé plus tard, et il ne resta de l'établissement des Templiers qu'une chapelle dédiée à saint Nicolas. Cette chapelle subit, en 17SO, le même sort que l'hôpital; les biens qui en dépendaient furent affectés à l'entretien de l'hôpital de Longuyon, et le titre de la chapelle fut réuni à la cure de la ville. Vers l'époque de cette réunion, on voyait encore, au-dessus de la porte d'entrée de l'édifice, une croix et douze croissants qui dataient, selon toutes les probabilités, du temps où les Templiers étaient propriétaires de cette chapelle (1).
1. V. Notice sur la Lorraine, tome I, p. 683 et 685.
Sources: M. Auguste Didot. Mémoire sur les Etablissements de l'Ordre du Temple en Lorraine (Duchés de Lorraine et de Bar, évêchés de Metz, Toul et Verdun). Tome I, Nancy MDCCCLVI.

Maison du Temple de Longuyon


Le Temple de Longuyon fut, selon toutes les apparences, établi au XIIe siècle; et il parait qu'à la maison servant de logement aux chevaliers, y était annexé un hôpital destiné aux pèlerins. Nous avons dit plus haut que la duchesse Agnès, veuve de Ferry II, avait, pour se dispenser d'aller elle-même en Palestine, fait des donations considérables aux Templiers.

Moulin du Temple de Longwy



Moulin du Temple de Longwy
Moulin du Temple de Longwy


Le Temple de Longuyon fut un de ceux qui eurent par ses bienfaits; en 1222, elle donna à cette maison le moulin de Longwy, à charge d'en employer les revenus à secourir les chrétiens de Syrie.

L'hôpital de Longuyon fut supprimé plus tard, et il ne resta de rétablissement des Templiers qu'une chapelle dédiée à Saint-Nicolas. Cette chapelle subit, en 1750, le même sort que l'hôpital; les biens qui en dépendaient furent affectés à l'entretien de l'hôpital de Longuyon, et le titre de la chapelle fut réuni à la cure de la ville. Vers l'époque de cette réunion, on voyait encore au-dessus de la porte d'entrée de l'édifice une croix et douze croissants, qui dataient, selon toutes les probabilités, du temps où les Templiers étaient propriétaires de cette chapelle.
Sources: Congrès Archéologique de France - Tenues à Metz, Trêves, Autun, Chalon, Lyon - 1846.


Lorgues   (83)

Maison du Temple de Lorgues


Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Vidauban - 83


Maison du Temple de Lorgues
Maison du Temple de Lorgues


Au 12e siècle, deux événements religieux très importants allaient affecter la vie de la cité : les Cisterciens fondèrent une abbaye au Thoronet en 1146 et les Templiers vinrent s'installer à Lorgues même en 1156 puis, à proximité, au Ruou quinze à trente ans plus tard. Ces deux ordres en raison de leur puissance jouèrent un rôle déterminant dans la vie lorguaise. Mais si les Templiers eurent dans l'ensemble une influence bénéfique, les Cisterciens furent, pendant plusieurs siècles, la cause de nombreuses difficultés que la ville finit cependant par surmonter grâce à sa ténacité et surtout à sa volonté farouche de ne pas être sujette d'une féodalité quelconque en dehors de l'autorité comtale.

Les Cisterciens étaient installés près de Tourtour et construisaient au Thoronet, les Templiers étaient implantés, à Lorgues et au Ruou, les Hospitaliers avaient choisi Comps.

En 1130 le comte catalan Raimond Bérenger, comte de Provence, s'affilia au Temple pour lutter contre les Maures d'Espagne et invita les chevaliers à venir s'établir dans son comté. C'est ainsi que vers 1156 les seigneurs de Salernes, Entrecasteaux, Tourtour et Flayosc donnèrent aux « frères de la Milice du Temple » le domaine de Ruou ou Rue, joint au sud-ouest à ceux de Salgues et Salguettes. Le premier commandeur connu fut Hugues Raimond qui, en attendant qu'une commanderie fût édifiée au Ruou, décida de s'installer à Lorgues où il avait également recueilli des biens. Ce choix ne fut pas fait au hasard, mais dans un dessein bien déterminé : il voulait constituer son domaine en Basse Provence en direction du sud et du sud-est ; or, Lorgues, nœud de communications, au centre de la vallée de l'Argens, offrait des possibilités de rayonnement et constituait une excellente base de départ pour l'expansion souhaitée. Le Temple décida donc de s'implanter d'abord très solidement à Lorgues, puis de porter son effort, dans la direction choisie, par des achats de terres. Certes, il accepta des donations vers le nord, en Haute Provence, mais n'y fit aucun achat.

A Lorgues les « frères du Ruou » édifièrent une Maison et, soucieux de la sécurité de leurs biens, proposèrent aux habitants de reconstruire et de moderniser l'enceinte de la ville. Ceux-ci acceptèrent et nombreux furent ceux qui, peu à peu, rejoignirent les rangs de l'ordre à des titres divers ; ce sont les restes de cette enceinte que nous voyons encore de nos jours. Sur l'ancien périmètre de 600 mètres, furent édifiées douze tours carrées, reliées entre elles par d'épaisses murailles. Des fossés entouraient les remparts. On entrait dans la ville par trois portes principales, dotées de pont-levis l'une à l'ouest (dont les derniers vestiges ont été enlevés vers 1850), dite le Portail du Tron ou Lou Pourtalet, au débouché de la rue Juiverie ; la deuxième au sud, appelée Porte Trebarry et la troisième, à l'est, dénommée Porte Sarrazine, toutes deux en parfait état de conservation. D'autres portes de moindre importance permettaient l'accès aux divers quartiers : au nord à la rue de la Citadelle, au sud-ouest à la rue de la Vieille Commune et au sud à la rue Droite. De l'extérieur, l'arrivée à Lorgues se faisait ainsi venant du nord par la route de Salernes on débouchait par le quartier de La Canal sur le Portail du Tron ; le chemin venant du sud passait par Saint-Roch et menait à la porte Trebarry, et enfin arrivant de l'est, on empruntait le vieux chemin de Fréjus pour entrer dans la ville par la porte Sarrazine.

A l'intérieur de cette enceinte, les Templiers avaient constitué un réduit dans lequel ils pouvaient enfermer leurs biens et, éventuellement, s'opposer à des assaillants ayant forcé les portes de la ville. Ce quartier se situait dans la rue du Ruou et comprenait des bâtiments entourant une cour fermée à l'est par une maison à hauteur de la petite fontaine actuelle. On y avait accès par une porte unique, signalée encore par une arche de pierre traversant la rue du Ruou immédiatement à l'extrémité nord de la rue Droite. En cet endroit se trouvait une chapelle, encore nettement visible malgré quelques transformations ; elle sert actuellement de cave à trois immeubles de la rue Vacquier (Louise Camail) et de la rue du Ruou (Jeanne Tissier et Mario Pantenella). L'architecture romane des piliers et des voûtes est remarquable et l'ensemble serait facile à restaurer. En tout cas c'est un témoin historique de valeur qu'il y a lieu de conserver précieusement.

Dans la ville les puits furent maintenus en état, ou peut-être créés, pour pouvoir soutenir un siège. La fontaine de la Citadelle — la Pompe — et celle de la place du Marché existaient certainement déjà à cette époque ; elles jouèrent à plusieurs reprises, comme nous le verrons, un rôle important. L'Hôtellerie du Temple, c'est-à-dire l'endroit où les étrangers étaient reçus, se trouvait en dehors du réduit ; nous la situons au n° 4 de la rue des Quatre Coins ; l'architecture des portes et fenêtres est remarquable et l'on peut encore entrevoir deux baies géminées, partiellement murées, formées de deux pleins cintres accolés portant sur des piédroits, caractères typiques de l'art roman des 12e et 13e siècles (1). Les traces des Templiers sont encore visibles dans d'autres endroits du vieux Lorgues, malgré les destructions opérées au cours de rénovations inconsidérées. Notons, dans la rue de la Vieille Horloge, les sculptures en relief sur les restes d'une porte d'une maison démolie en 1968 : à gauche une croix templière et à droite un lapin et un chien. La disparition de l'immeuble ne permet plus de leur attribuer une signification, mais on peut supposer qu'il s'agissait d'une auberge dont le tenancier dépendait du Temple. Dans la ruelle de l'église on peut voir également, au-dessus de la porte, une lettre A de style très templier ; cette pierre a dû appartenir à un immeuble du vieux Lorgues et être ultérieurement transportée en cet endroit lorsque ce nouveau quartier fut édifié. On peut certainement trouver avec un peu de patience et d'esprit d'observation d'autres traces de ce passé si important pour notre ville.
1. Au cours de la restauration de cette maison en 1971, les deux baies ont été déplacées et mises l'une au-dessus de l'autre.

De toute façon l'ensemble de ces vestiges bien conservés donne à Lorgues une physionomie particulière ; il est peu de localités en Provence qui rappellent plus exactement ce que pouvait être un bourg fortifié au Moyen-Âge.

Tout en s'implantant fortement à Lorgues, les Templiers faisaient construire leur commanderie et, entre 1170 et 1193, à une date non précisée, le commandeur Pons de Ricaud alla s'installer au « Castrum Ruae militiae Templi cum domo de Sallega. » Cet endroit est dénommé actuellement « Les Templiers » et l'on peut y voir, outre la chapelle très bien conservée, des restes de bâtiments, de murailles, d'une tour et une source avec plan d'eau, le tout datant du 12e siècle. Les auteurs ont d'ailleurs signé leur œuvre par une croix taillée dans la pierre à proximité du portail (2).
2. Notons qu'il subsiste dans la Chapelle des traces de fresques ou plus exactement de « mello fresco » du 14e siècle, les plus anciennes connues actuellement dans le Var et dont le dessin révèle l'œuvre d'un véritable artiste. Une demande de classement de l'ensemble a été faite en 1971 par le Groupe d'Etudes Templieres.

Parmi les nombreuses acquisitions que la Commanderie du Ruou fit pour agrandir son domaine, voyons celles qui intéressent Lorgues. En mai 1193 les frères Rostand et Guillaume de Roubion, fils de Raimond de Roubion et de Pétronille demeurant à Lonages (Lorgues), firent « donation » à Bertrand Ugon, clavaire de la Sainte Maison du Ruou, des droits qu'ils possédaient sur le castellum de Lorgues. Il s'agissait en fait d'une donation-vente, moyennant 3.000 sous et un poulain. L'acte précisait céder les droits « sur les hommes, les maisons, les places, les fours, entrées et sorties, les eaux, les pâturages, les défenses » ; il fut établi « dans cette maison que les frères du Temple avaient fait construire antérieurement à Lorgues. » En 1195, Boniface de Castellane fit donation, contre un cheval ou 1.000 sous raymondais, d'un territoire confinant à Flayosc, Lorgues, Salgues, Salerne et Villecroze avec tous les droits qu'il comportait. Cette donation fut contresignée par tous les frères au nombre de quinze, y compris le Commandeur.
Vers 1196, l'ordre acheta plusieurs maisons de Lorgues à Pons de Châteaurenard.
Le 15 mars 1203, Pons de Châteaurenard, qui entrait à la milice, « obligea » le huitième du Castrum de Lorgues en faveur de la Maison du Ruou. Ce bien était déjà hypothéqué au profit de plusieurs créanciers dont Geoffroy de Lorgues et le Commandeur lui-même. Ce dernier, moyennant cette garantie, se chargeait de rembourser les autres créanciers.
L'acte fut passé à Lorgues dans « le cellier de la Maison de la Milice » et parmi les témoins ont relève le nom de Pons Garcin, prieur de Lorgues. A ce sujet, notons la survivance dans le droit provençal de la forme hypothécaire romaine « Pignus sine depossessione. »
Le 15 septembre 1206, Pons de Châteaurenard, ne pouvant rembourser sa dette, abandonnait ses droits de seigneurie sous réserve d'en conserver l'usufruit pendant un an et de garder les droits concernant deux créanciers.
En 1209, un litige entre un habitant de Lorgues, Guillaume Giraud, et la Maison du Ruou, nous indique que celle-ci possédait des droits sur les pacages d'animaux.
En 1212, Jourdan de Vidauban céda pour 800 sous raymondais des terres confinant à Lorgues, Taradeau et Vidauban.
En 1224, le Ruou échangea des biens isolés qu'il avait à Draguignan contre « l'affar », que possédaient à Lorgues Raimond Colombet et ses fils, de Callas. L'acte précisait que le Temple prendrait à sa charge les litiges possibles à venir avec l'abbaye du Thoronet ; c'est ce qui arriva en fait à plusieurs reprises avec cette puissante et ombrageuse rivale, notamment en 1276 comme nous le verrons.
Le 7 mars 1228 les frères de Pons de Châteaurenard confirmèrent les donations de 1203 et 1206 faites par ce dernier.
En 1252, un acte d'échange de terres fut passé à Lorgues dans l'église paroissiale de Saint-Martin et approuvé en 1216 par l'évêque de Fréjus.

Le domaine projeté fut réalisé en 1253 : c'est l'apogée de la Maison du Ruou ; au début du siècle, le 12 décembre 1200, le comte de Provence avait confirmé toutes les acquisitions précédentes.
Au milieu du 13e siècle la Commanderie du Ruou était la plus importante des 29 Maisons du Temple en Provence. Elle possédait 5 « granges » ou maisons annexes, dont Lorgues, rayonnait sur 28 communes et s'étendait jusqu'à Montfort, Les Arcs et Roquebrune. Mais le déclin fut assez rapide en 1260, on ne comptait déjà plus que 9 frères au Ruou.

Lorgues était l'annexe la plus importante. On y dénombrait 138 tenanciers sur un total de 240 pour la Commanderie. Le nombre de « feux » dans la ville étant de 402, nous voyons que plus du tiers des familles dépendait du Temple. Dans ce nombre figuraient 54 Templiers au sens propre, c'est-à-dire ayant rendu solennellement hommage au Commandeur dans l'église du Ruou, payant un cens annuel en argent et ayant le droit de porter la croix templière sur leurs vêtements et sur leur maison. Le Temple avait sur eux « toute la juridiction y compris l'effusion du sang », à l'exception des cas réservés au comte. Il protégeait ses membres contre les autres juridictions ; c'est ainsi que le viguier de Lorgues, Guillaume Othol, ayant voulu « connaître » des justiciables du Commandeur, celui-ci le fit aviser que les hommes du Temple ne répondraient à une convocation faite par ses soins que s'il agissait au nom du comte. Cet avis fut consigné dans un acte du 4 février 1306, par le frère Pons Ycard, chambrier de la Maison du Ruou, Guillaume Hugo, lieutenant de Lorgues, et Bertrand de Silva, précepteur de cette Maison. En outre, de par les droits de seigneurie que le Temple possédait sur Lorgues, il devait veiller à la sécurité de la population, ce qui peut expliquer la reconstitution des remparts ; il faisait sonner le couvre-feu et organisait des rondes ; il possédait un crieur public ou messager, chargé de sonner les cloches, de veiller au maintien de l'ordre et de frapper d'amendes les membres contrevenants ; il percevait un douzième des droits de ban, c'est-à-dire des amendes, un treizième des droits de mutation, un douzième des droits de pacage des troupeaux étrangers et une partie des droits de leide, c'est-à-dire sur les marchandises importées.

Telles étaient l'organisation et la puissance des Templiers à Lorgues au 13e siècle.

Mais le 14e siècle allait leur être fatal. Accusés d'hérésie par le roi Philippe le Bel, qui convoitait leurs richesses, abandonnés par le pape Clément V à qui l'église reprochait la trop grande autonomie du Temple, ils furent dissous en 1307, mis en état d'arrestation et virent leurs biens confisqués. Philippe le Bel exigea que le Comte, Roi de Provence, appliqua son édit. Bien que réticent et effrayé à la pensée « du tumulte et vent de rébellion » qui risquaient de s'élever « à raison de la rigoureuse et si cruelle exécution sur les misérables et infortunés Templiers », Charles II exécuta les ordres de Paris et envoya ses instructions scellées à tous les officiers de la province « à charge de ne les ouvrir que le 21 janvier 1307 avant qu'il ne soit clair, voire plus tôt en pleine nuit, pour être exécutées à la lettre, faute du pire « Il faut » que vous preniez ou fassiez prendre et saisir au corps tous les Templiers de notre Comté de Provence, Forcalquier et Terres adjacentes et les mettiez ou fassiez mettre et traduire avec bonnes et sûres gardes, à leurs dépens, ès prisons les plus fortes et sûres que vous adviserez. Et néanmoins leurs biens, meubles et immeubles, deptes, noms, actions et droits quelconques, vous mettiez par description et inventaire, déoutant bons et louables commissaires pour iceux régir et gouverner, jusqu'à ce qu'autrement, par Sa Sainteté ou par Nous en aye été ordonné tellement que de tout le contenu en notre présente commission vous procédiez à l'exécution d'icelles sans dissimulations aucunes. »

Les biens du Ruou furent donc saisis et donnés en gestion à Guillaume Hugon, baille du roi à Lorgues, nommé rector, gobernator et administrator de la Commanderie. Pendant son exercice du 6 janvier 1310 au 24 janvier 1315, de nombreux biens furent vendus ; à Lorgues on compta 31 ventes dont 6 au profit de Bérenger Bernard et 4 à celui de Guillaume Guibert, notaire en cette ville.
Le 24 janvier 1315 le reste du domaine fut remis à Elyon de Villeneuve, commandeur de la Commanderie de Puimoisson de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Cet ordre hospitalier devint ensuite ordre de Rhodes puis de Malte. Quant aux Templiers, il ne semble pas qu'ils aient eu à subir en Provence les supplices, tortures et mises à mort ignominieuses dont firent l'objet leurs frères du royaume de France. C'est ainsi qu'en 1338, au Ruou, il y avait parmi les 14 frères et 10 donats présents, deux anciens Templiers : Raymond d'Orange et G. Pasqueisas.

A cette date la Commanderie était bien affaiblie. L'inventaire de ses biens à Lorgues était le suivant : une olivette, 120 fosserées de vigne et un jardin. Le Cens, c'est-à-dire les redevances dues par les tenanciers, était de 7 livres en argent, 2 poules, 1 setier de blé, 1 setier d'orge ; les bans et amendes rapportaient 1 livre et 30 sous ; 6 livres provenaient de droits sur un four et sur des pâturages.
Enfin la juridiction ne portait plus que sur 30 hommes. La décadence continua ; en 1360, le Ruou fut détruit, probablement par une bande des Grandes Compagnies ; en 1411, une partie du domaine fut spoliée par le seigneur Antoine de Villeneuve ; les Hospitaliers transportèrent alors la Commanderie, qui ne comptait plus que trois frères, à Montfort. Au milieu du 15e siècle la Commanderie du Ruou, très endettée, fut supprimée et ses terres jointes à celles de la Commanderie de Marseille. A partir de ce moment les registres de visites de l'ordre ne mentionnent plus le Ruou.
Liste des commandeurs de la Maison du Ruou
Hugues Raimond (de Villacros), maître avant 1170
Pons de Ricaud, maître, 1180
Bertrand de Gardannes, commandeur, 1195
Bertrand Hugo, 1195
Bernard, précepteur, 1200-1205
Bernard Aimeric, vice-précepteur, 1202-1203
G. Gralons, commandeur, 1205
Bernard de Clairet, commandeur, 1206
Roger, vice-précepteur, 1215
Rostang (de Comps ?), commandeur, 1216
R. Laugier, précepteur, 1222
Rostang, commandeur, 1224-1229
R. Laugier, précepteur, 1229
Pons Vitrarius, commandeur, 1233
Rostang, commandeur, 1235
Pierre de Boisesono, commandeur, 1236-1238
Ugues de Milmeranda, commandeur, 1241
Rostang, commandeur, 1248-1249
Rostang de Boiso ou Buxo, commandeur, 1251-1253
Guillaume de Mujouls, précepteur, 1255
Alaman, commandeur, 1256
Rostang de Boiso, commandeur, 1260
Boncardus, précepteur, 1265
Albert Blacas, commandeur, 1269 1275, 1277, 1280, mort en 1284
Pierre Geoffroi, commandeur, 1284-1294
Albert Blacas de Baudinard, 1298
Hugues de Rocafolio, 1305
Bertrand de Silva, précepteur, 1307
Guillawne Hugo, 1307
Geoffroy de Pierrevert, commandeur, 1310.

Nombre de frères : 08 en 1193, 15 en 1195, 08 en 1203, 16 en 1224, 15 en 1254, 09 en 1260, 14 en 1284, 07 en 1294.

Nardin, Louis. Histoire de Lorgues : cité franche de Provence, pages 21 à 24. Gonfaron 2000 - Bnf


Lorgues   (84)

Département: Var, Arrondissement et Canton: Draguignan - 84
A la fin du XIIe siècle, en 1195, la chapelle « Sainte-Foy à la Fontaine » est mentionnée dans l’énumération des limites des terres données par Boniface de Castellane aux Templiers de Ruou, et en 1309, l’inventaire des biens de l’Ordre dissous mentionne un pré, situé au quartier de Sainte-Foy, et dépendant de la maison du Ruou (Durbec 1963).
Sources : Bulletin de la Société d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var. BNF


Lorris   (45)

Domaine du Temple de Lorris


Département: Loiret, Arrondissement: Montargis, Canton: Lorris - 45


Domaine du Temple de Lorris
Domaine du Temple de Lorris


Lorris


« Mais puisque Lorris, dont les coutumes étaient les plus anciennes du royaume, et qui donna le jour à un des auteurs du Roman de la Rose, ne tient plus à sa maison des Templiers, qu'on lui conserve au moins son église avec sa belle porte romane. L'intérieur de ce monument est complet; ses voûtes, sans nervures saillantes, sent élevées et en plein cintre; son choeur est fermé par un mur droit percé de trois fenêtres, dont.le symbole est connu; son architecture, en un mot, est simple et imposante.

« L'orgue, placé sous la voûte, du côté droit de la nef, est entouré d'une galerie richement sculptée en bois, soutenue par une console de même, terminée en cul-de-lampe, avec pendentifs d'une physionomie toute particulière d'élégance et de simplicité. »

Maison des Templiers de Lorris



Façade de la maison des Templiers
Façade de la maison des Templiers de Lorris - Sources image: Copyright Archives photographiques (Médiathèque de l'architecture et du patrimoine) CMN


Il y est précisé que Louis VII le jeune fait don, en 1145, aux Templiers implantés alors à Chambeugle, d'une rente de dix livres parisis à prendre chaque année sur le cens de Lorris (traduire sur les impôts de Lorris) le jour de la fête de la Saint-Jean-Baptiste.

Montargis


« Montargis est depuis peu de temps en possession d'un morceau d'ornementation architecturale fort curieux, dont je ne puis me dispenser de parler: c'est une partie de la façade d'une maison historique que la ville de Lorris possédait autrefois et que l'on voit aujourdhui déposée provisoirement sous un hangar de l'hôtel de la Mairie. Comment un monument d'une richesse pareille et d'une telle importance est-il venu, de Lorris, se mettre à la disposition d'une localité voisine ? C'est ce que nous ne tenons pas à savoir. Toutefois est-il que cinq arcades, qui ornaient la façade de la maison des Templiers, à Lorris, et qui sont de la plus curieuse et de la plus belle architecture du XIe siècle, se voient dans cet endroit et n'attendent que la fin des travaux de la nouvelle demeure destinée aux objets d'art, pour aller y prendre place. »
Sources: Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, Volume 3, Nº 32 à 39, 1859 - 1861. Par Jacques Debal, André Robinet. Imprimé à Orléans en 1862.

La Chapelle de Saint Sauveur de Lorris


En 1183, le Roi Philippe Auguste, qui venait de chasser les Juifs de son Royaume, ayant ordonné que leurs Synagogues seraient converties en Eglises, les Orléanais exécutèrent avec zèle les ordres de ce Prince, et fondèrent des prébendes pour des Clercs, qu'ils placèrent dans la nouvelle Eglise qui avait servi de Synagogue, dans leur Ville.
In Ecclesia quæ quondam Aurelianis fuerat Synagogo præbendas perpetuo institurunt, dit l'historien Rigord, qui nous apprend cette circonstance. Sur quoi l'Analyste de l'Eglise d'Orléans soupçonne avec assez de vraisemblance, que cette Collégiale est l'Eglise aujourd'hui connue sous le nom de Chapelle de Saint Sauveur. Sa conjecture se trouve appuyée par le don que fit le même Philipe Auguste de cette Chapelle quelque temps après aux Frères du Temple d'Orléans.
Les Lettres de cette donation sont de l'année 1200, et datées de Lorris.

L'Ordre des Templiers ayant été aboli au Concile de Vienne, et le Pape Clément V, qui y présidait, ayant, par sa Bulle du 2 Mai 1312, uni les biens de l'Ordre du Temple à celui des Frères de Hôpital de Saint Jean de Jérusalem, appelés aujourd'hui Chevaliers de Malte, ces derniers en furent mis en possession dans le Royaume, en vertu des Lettres Patentes du Roi Philippe le Bel, du 16 du même mois, adressées pour l'exécution au Bailli d'Orléans, où ces Chevaliers étaient déjà entièrement établis, le 6 de Juin de l'année suivante, les Hospitaliers, affermèrent à Vincent Bogi, harencher d'Orliens, et Adelot de Lour sa femme, un estaçon à harens vendre, qui fut jadis du Temple, assis au coing de la porte Harencherie d'Orliens.
Sources: Essais historiques sur Orléans ou Description topographique et critique de cette capitale et de ses environs, page 81. (Livre numérique Google)

Domaine du Temple de Lorris


1147. Notification par Louis VII d'un don fait par lui aux Templiers d'une rente de dix livres parisis à percevoir sur le cens de Lorris.
Ludovicus, Dei gratia Francorum rex et dux Aquitanorum, omnibus in perpetuum. Notum facimus universis tam presentibus quam futuris, quod ex intuitu regie pietatis, militibus Templi Domim decem libras parisiensis monete in helemosinam singulis annis reddendas donavimus.
Stabilivimus autem, et per presentis scripti testimonium auctoritate regia confirmavimus, quod de censibus nostris apud Lorriacum eis hec helemosina nostra annuatim a prepositis et servientibus nostris, sine ulla prorsus contradictione, reddatur.
Quod ut ita in posterum ratum permaneat et inconcussum, scripto commendari ac sigtlli nostri auctoritate muniri, nostrique nominis subterin scripto karactere confirmari precepimus.
Actum Moreti, anno incarnationis Domini M CXL VII, regni vero nostri XI, astantibus in palatio nostro Radulpho, Virimanduorum comite, dapifero nostro, Guillelmo buticulario, Matheo camerario, Matheo constabulario.
Terminum vero presignate helemosine reddende in festo beati Johannis Babtiste constituimus.
Data per manum Cadurci cancellarii.
(Archives nationales, J 422, n° 3.)
Sources: Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais, tome XXXI, page 405. Fontainebleau 1913


Loubéjac   (24)

Maison du Temple de Sermet à Loubéjac


Département: Dordogne, Arrondissement et Canton: Sarlat-la-Canéda, Commune: Loubéjac - 24


Maison du Temple de Sermet à Loubéjac
Maison du Temple de Sermet à Loubéjac


Sermet, village sur la commune de Loubejac
— Sermetum 1310 (Abbé de Lespine nº21, Usurpation du roi de France).
— Sernatum, 1373 (O.S.J., Grégoire XI et Abbé de Lespine).
— Praeceptoria de Sernat, 1460 (O.S.J. Condat).
— Ancien repaire noble, ayant haute justice sur Loubéjac, 1760.
— Membre de la commanderie de Chante-Geline sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
— Maison du Temple depuis le XIIIe siècle, les Templiers construisirent le château de Sermet.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.


Loudun   (86)

Possession des Hospitaliers de Saint-Jean de Jèrusalem
Commanderie Saint-Jean de Loudun. La date de l'établissement des Hospitaliers à Loudun n'est pas connue. On sait cependant qu'Hugues de Beauçay, seigneur de Loudun donne la commanderie Saint-Jean aux bénédictins qui occupaient le prieuré Notre-Dame du château.


Louesme   (21)

Seigneurie du Temple de Louesme


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Montigny-sur-Aube - 21


Seigneurie de Louesme
Seigneurie de Louesme


Dès 1209, les Templiers tenaient déjà un tiers de cette seigneurie ; l'autre tiers leur fut cédé en 1216 par les religieux du Val-des-Choux ; et ils furent mis en possession du restant en 1286 par Sybille, dame de Recey.

On voit figurer au procès un frère Pierre de Loesme, prêtre (Loernia), qui demeurait à Epailly.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Seigneurie de Louesme


Louesme, commune de Montigny-sur-Aube
— Leesme, 1209 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Lesme, 1216 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Loeyma, 1216 (Temple d'Epailly, H 1184)
— Loisme, 1218 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Loysma, 1221 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Leime, 1234 (Temple d'Epailly, H 1184)
— Loioime, Leaume, 1236 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Loiesme, 1237 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Loiema, 1256 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Looyme, 1267 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Loeme, 1268 (Temple d'Epailly, H 1184)
— Lodisma, 1289 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Loioisme, 1300 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Leoime, 1329 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Leoyme, 1332 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Losme, 1450 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Loesme, 1487 (Temple d'Epailly, H 1186)
— Loyesmes, 1525 (Temple d'Epailly, H 1186)

— Une partie de la seigneurie appartenait à l'abbaye de Longuay (Haute-Marne), une autre à l'Ordre du Temple, à la Maison du Temple d'Epailly. Les Templiers d'Epailly l'avaient acquise en 1221, (ils avaient déjà un tier), du Grand Prieuré du Val-des-Choux, donataire lui-même, en 1209, du duc de Bourgogne.
— Puis après 1312, elle fut donnée en héritage aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: Dictionnaire topographique de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris, imprimerie Nationale MDCCCXXIV.

Domaines du Temple de Louesme


A cette année même 1221 se rapportent en accommodement passé entre nos Frères de Longuay et les chevaliers du Temple de Gurgy-le-Château, et deux autres transactions dont il nous faut dire quelques mots.

Les religieux de Longuay étaient tenus de payer au Val-des-Choux une redevance annuelle de 4 mesures de froment, qu'ils devaient conduire, à leurs risques et périls, à la maison même, leurs constitutions interdisant aux Frères du Val de franchir l'enceinte du monastère. Cette condition était une servitude dont les Cisterciens furent sans doute heureux de se délivrer, à cause des ennuis qu'elle leur créa quelquefois. En voici un entre autres dont notre cartulaire a conservé le souvenir.

Nous lisons dans une lettre du frère Humbert, prieur du Val-des-Choux, que « Parisis d'Aignai fut singulièrement irrité contre les Frères de Longuay, parce que l'un d'entre eux avait levé la main sur lui. » Cédant aux inspirations de la colère, Parisis menaça notre abbaye de se venger sur elle du tort que le religieux lui avait fait, et dès lors il ne songea plus qu'aux moyens de lui causer du dommage. Cependant Parisis se calma ; il fit la paix avec nos religieux et « s'engagea sincèrement à ne chercher jamais aucune occasion de vengeance, et même à protéger les Frères contre quiconque tenterait de leur faire du mal. Mais il faut savoir, ajoute la lettre, que Parisis a reçu treize livres, monnaie de Dijon, de la charité de la maison de Longuay. » De tout temps l'argent a eu la vertu de rapprocher les hommes. Quant « au médecin qui soigna Parisis d'Aignai, il reçut 40 sous » pour sa peine. « En foi de quoi j'ai confirmé la présente lettre par l'autorité de mon sceau. Fait en l'an du Seigneur 1214 (1). »
1. Cartulaire Longuay, folio 198

C'est cette redevance qui fut l'objet d'un arrangement entre nos Frères et les Templiers de Gurgy-le-Château. La charte dit à cette occasion que « les Frères de Longuay donnèrent et concédèrent auxdits chevaliers tout ce qu'ils possédaient à Louesme, sur le territoire de cette ville, » et sur deux autres finages adjacents, « en prés, maisons, terres cultivées et incultes, etc, qu'ils tenaient du prieur du Val-des-Choux ; de plus ce qu'ils tenaient d'Eudes, de bonne mémoire, autrefois duc de Bourgogne, en la ville de Louesme. »

De leur côté les chevaliers du Temple s'engagèrent à payer au prieur et aux Frères du Val-des-Choux, la redevance que nous avons rappelée tout à l'heure, dans les mêmes conditions qui pesaient sur nos Frères avant leur arrangement avec les chevaliers du Temple.

La charte mentionne ensuite certaines particularités qu'il est bon de connaître, et qui feraient voir que les Templiers tenaient singulièrement à posséder seuls ces différents territoires.

« Il faut savoir, poursuit la charte, que nous accordons aux Frères de Longuay l'autorisation d'acquérir des biens sur ces territoires. Si donc quelqu'aumône leur est faite sur le territoire de Louesme, ils pourront l'accepter et la vendre à nos gens dans le courant de l'année. Quant aux autres territoires adjacents, s'il arrivait par hasard que des aumônes ou des achats nous en rendissent entièrement propriétaires, les Frères de Longuay devront vendre à nos gens, dans l'espace d'un an, tout ce qu'ils y auront acquis d'une manière ou d'une autre.
Fait au mois d'août 1221. »

Le même mois de la même année, le prieur Humbert et les Frères du Val-des-Choux approuvèrent la convention que nous venons d'analyser.

Cette année encore, un nommé Guillaume donna à notre abbaye « le tiers d'une métairie qui avait appartenu à Pierre de Jaucoux, et qui était située proche de la maison de Hugues de Vaudrémont, chanoine de Saint-Maclou. » Quant aux deux autres tiers, Pierre de Jaucoux les vendit, comme sa portion, aux Frères de Longuay pour 7 livres, monnaie de Provins.

« Pierre, damoiseau de Lonchamp, donna à l'abbaye de Longuay, en présence de Hugues, évêque de Langres, le tiers de la dîme qu'il possédait à Latrecey. » Les deux autres tiers furent vendus à la maison pour quelques livres, monnaie de Provins.
Dans le même temps, la dame Rosine, soeur de Pierre de Lonchamp, donna à son fils Adam l'investiture de son fief de Latrecey, ne retenant pour elle que le blé de l'année courante. L'archidiacre de Bar fut chargé de faire cette communication « au vénérable abbé de Longuay. »

Tel fut, dans les choses extérieures, le dernier acte de l'administration de l'abbé Gauthier. « Ce vénérable abbé, » qui fut le sixième de notre abbaye, mourut, en effet, vers la fin de l'année 1221, ou au commencement de l'année 1222, et eut pour successeur Evrard, deuxième du nom....
Sources: M. l'abbé E. Collot - Chronique de l'abbaye de Notre-Dame de Longuay (diocèse de Langres), page 115. Paris 1868. - Bnf

Hopital-de-Louesme


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Montbard, Canton: Montigny-sur-Aube - 21


L'Hopital-de-Louesme
L'Hopital-de-Louesme


Donnée par Eude III, duc de Bourgogne, en 1209, au prieuré du Val-des-Choux, et devenue peu après possession des Templiers d'Epailly (Fond d'Epailly H 1185), auxquels succédèrent les Hospitaliers de Saint-Jean.

Hôpital (L') Commune de Louesme, rasée en 1858 (Garnier).
Fond du Temple d'Epailly H 1186: Hospitalis de Laesme, 1209.
Fond du Temple d'Epailly H 1186: Domus de l'Ospital, domus de l'Hospital, 1232.
Fond du Temple d'Epailly H 1186: La Maison de l'Hospital lez Loyesmes, 1525.
Cartulaire 5128 bis, folio 76 vº: La Grange de l'Hospital, 1574.
Fond du Temple d'Epailly H 1186: Metteairie de l'Hospital lès Loysmes, 1582.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Procès des Templiers tome 1, page 317


Et primo, ad IIII primos dixit quod nesciebat si erant vera contenta in ipsis articulis, quia nusquam interfuerat capitulis nec recepcioni alicujus alterius fratris ; dixit tamen quod ipse fuerat receptus in dicto ordine per unum annum et viginti dies ante capcionem eorum circa festum beati Nicolai hiemalis, apud Castellionem super Seccanam Lingonensis diocesis, per fratrem Robertum Lescolhe tunc preceptorem dicti loci, presentibus fratre Petro de Loernia presbitero, morante tunc apud Espalhi, et cum ipse peciisset a dicto preceptore panem et aquam ordinis, idem preceptor fecit eum vovere castitatem et vivere sine proprio et obedienciam, et predicta juravit supra quendam librum.

Procès des Templiers tome 1, page 351


Lectis autem et diligenter sibi expositis omnibus et singulis articulis, respondit ad eos, et primo ad primos quatuor, ut sequitur: videlicet se credere quod fratres ordinis communiter reciperentur sicut ipse fuerat receptus, sed hoc nesciebat, quia non interfuerat recepcionibus aliorum, nec capitulis eorum; ipse autem receptus fuerat, ut dixit, a fratre Hugone de Villaribus, preceptore condam de Espulhi Lingonensis diocesis, elemosinario tunc ducis Burgundie, in capella dicte domus de Espulhi, circa festum Nativitatis beate Marie proximo lapsum, fuerunt circiter decem et octo anni, fratribus Huberto, cujus cognomen ignorat, Roberto Lescolhe, Bernardo de Biceyo et Hogo de Buris servientibus defunctis, presentibus, in hunc modum.

Procès des Templiers tome 1, page 562


Elapsis vero octo diebus, frater Humbertus de Valeure et Martinus de Espalhi servientes, qui morabantur in dicta domo, cujus tamen recepcioni non adfuerant, de quorum vita vel morte non habet certitudinem, duxerunt ipsum testem, circa crepusculum noctis, ad quamdam aliam cameram dicte domus, et ostio firmato, preceperunt ei quod abnegaret Deum; et cum ipse testis stupefactus de predictis respondisset quod nullo modo faceret, dixerunt ei quod hoc oportebat eum facere, quia alii ita faciebant, adjicientes quod hoc poterat facere ore non corde; et tunc ipse testis timore ductus propter horam, et quia ipsi fratres erant fortes et robusti et ipse erat juvenis, abnegavit Deum ore non corde.

Procès des Templiers tome 1, page 395


Requisitus quomodo sciebat predicta, respondit quod quando ipse fuit receptus per fratrem Hugonem de Peraldo, tunc preceptorem d'Espalhi, in aula domus Templi de Valleia Trecensis diocesis, quadam die Dominica post festum beati Remigii, proximo preteritum fuerunt XXVI anni vel circa, presentibus fratribus Petro de Vaucellis, Guaufredo de Trechi, Matheo de Pullencourt, Hugone Burgondi, Philippo de Manchiaco, et quodam vocato Emaliando servientibus deffunctis.

Procès des Templiers tome 1, page 628


Item, dixit quod vidit recipi per eundem modum, (quoad licita et quoad illicita supradicta, hoc excepto quod aliquando crux non erat mantelli sed aliqua alia,) infrascriptos, scilicet: fratrem Radulphum filium domini Radulphi de Fremecuria militis secularis, per magnum Magistrum, qui nunc est, fuerunt XVI anni vel circa, in generali capitulo Parisius celebrato, in quo capitulo adfuerunt circa ducenti fratres, in quorum presencia predicta dicta facta fuerunt; inter quos erant fratres Hugo de Penrando, Gaucherus de Liencourt, Guaufredus le Berroyer preceptor tunc Normannie, Humbertus de sancto Jorio preceptor Cathalanensis, testis supra examinatus, et Hugo de Cabilone preceptor de Spalhi, qui affugit quando alii capti fuerunt, milites; Radulphus de Gisi receptor Campanie, Johannes de Turno thesaurarius Templi Parisius, Guillelmus de Arbleyo elemosinarius domini Regis, testes supra examinati, servientes.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.


Louvagny (14)   (14)

Domaine du Temple de Louvagny


Département: Calvados, Arrondissement: Caen, Canton: Morteaux-Couliboeuf — 14


Domaine du Temple de Louvagny
Domaine du Temple de Louvagny


Les Templiers avaient une chétive commanderie à Louvagny, lors de leur destruction, « Elle était si pauvre, qu'on n'en trouve aucune mention, excepté dans l'année où les Templiers furent arrêtés. »
Guy Pasnaye était le seul chevalier qui y résidât. Il pouvait à peine y vivre, et l'enquête établit qu'il n'avait même « point de cave. »
Guy Pasnaye fut le seul Templier du bailliage de Caen qui soutint l'innocence de l'ordre pendant les enquêtes, et l'on fut réduit à le mettre â la question, à la gehenne, pour l'amener à des aveux. Ce Templier ne fut point exécuté.
Tels sont les seuls faits qu'offre l'histoire de cette commune (1).
1. Essais historiques sur Caen, par M. l'abbé de la Rue, tome II, pages 416, 420 et 428.
Sources: Statistiques de l'arrondissement de Falaise, Tome II, page 380, Falaise 1828.


Louvigny (Orne)   (61)

Seigeurie du Temple de Louvigny


Département: Orne, Arrondissement: Alençon, Canton: Courtomer, Commune: Brullemail - 61


Seigeurie du Temple de Louvigny
Seigeurie du Temple de Louvigny


Cette terre seigneuriale était située dans la paroisse de Ferrière de nos jours Ferrières-la-Verrerie, près Brullernail. Le seul titre qui nous reste concernant cette ancienne propriété des Templiers, est une charte de 1258, par laquelle un nommé Herbert et Jean Cham, Baoul Hurel et autres, vendirent aux frères de la chevalerie du Temple de Salomon, un bois qu'ils avaient dans la paroisse de Ferrière, « in parochià de Ferrariis », lequel bois se nommait le Bois-Auborne, touchant à celui du Roi, appelè les Chyeses, et tenant au chemin conduisant de la Haie des Forges au Bois-d'Heduin de Beuverie, « de Beveria », en s'étendant depuis les Chyeses jusqu'au ruisseau de la Haie des Forges et jusqu'à la Haie du Bois de Sainte-Vandrille.

La terre de Louvigny comprenait une maison à usage de ferme, sur le grand chemin de Mortagne à Merlerault, et 170 acres de terre en labour et bois en plusieurs parties, nommées:
le Parc de Louvigny;
le Plessis;
les Saucières;
et les Grands-Champs.

Traversées par quatre chemins:
celui de Moulins à Guaprè;
le second, de Courtomer à Chauffour;
le troisième, de Ferrière à Merlerault;
et le quatrième, de Sainte-Vandrille à Brullemail.
Le Commandeur avait toute ,justice, haute, moyenne et basse dans sa terre de Louvigny.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Loye (La)   (39)

Maison du Temple de La Loye


Département: Jura, Arrondissement: Dole, Canton: Montbarrey - 39


Maison du Temple de La Loye
Maison du Temple de La Loye


Cette maison du Temple bourguignonne était alors comprise dans le diocèse de Besançon; il ne paraît pas en être question dans la partie du procès éditée par Michelet.

L'un des Templiers interrogés en 1310, en Chypre, nous apprend qu'il avait été reçu, en 1303, en un lieu de l'Ordre dit « Leya », par frère Aimon, alors précepteur du Temple dans le comté de Bourgogne et depuis maréchal de l'Ordre.

Le lieu ainsi désigné est sans doute La Loye, localité adossée à une grande forêt, d'où ce nom de « Leya »; il est vrai que sur la carte de l'Etat-major, la forêt de Chaux sépare la Loye du lieu-dit le Temple, lequel est situé au sud-est de Dôle, de l'autre côté du Doubs.
La carte de Cassini indique également le Temple, à l'est de Dôle, contre la forêt de Chaux, ce qui rend, croyons-nous, notre identification très vraisemblable ; il est à remarquer aussi que le Temple de La Loye était peu éloigné de Molay.

Un autre chevalier, également interrogé en Chypre, nous apprend qu'il fut reçu, à la Pentecôte de l'an 1303 ou 1304, en la maison du Temple « de Leua », sise en Bourgogne et dans le diocèse de Besançon, le recevant étant le précepteur du Temple en Bourgogne, frère Aimon « de Osiliers », déjà nommé, assisté des frères Thibaud « de Montealto », chapelain, et Henri, précepteur de la maison des Sales. Il s'agit évidemment ici de la maison du Temple « de Leya », que nous supposons être La Loye.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.


Luat (Le)   (45)

Domaine du Temple Le Luat


Département: Loiret, Arrondissement et Canton: Montargis, Commune: Pannes - 45


Domaine du Temple Le Luat
Domaine du Temple Le Luat


Le Luat (à Pannes) les Templiers y possédaient l'ancien péage d'une voie antique sur la Bezonde ; et quelques maisons.
Pas de sources, je ne peux affirmer si c'est rigoureusement exact


Luc-Bas (Campestre-et-Luc)   (30)

Domaine du Temple de Luc-Bas


Département: Gard, Arrondissement: Vigan, Canton: Alzon, Commune: Campestre-et-Luc - 30


Domaine du Temple de Luc-Bas
Domaine du Temple de Luc-Bas


A Montfrin et dans les bourgs castraux environnants (Théziers, Meynes, Vallabrègues...), le Temple a exploité les zones de culture intensive qui entourent ces habitats groupés (vignes, jardins, terres à céréales). Et on l'y voit également tenir des dizaines de maisons qualifiées de stare (1).
1. Stare à Montfrin (Chartier du Temple de Montfrin, nº 001, 015, 030, 034, 049, 050, 056, 057, 074, 076, 090, 105, etc), Meynes (nº 067, 091: 11 maisons), Montagnac (nº 038), Saze (nº 070) et Vallabrègues (nº 066, 068, 101, 102 (6 demeures), 138 (9 maisons).

Ce type d'investissement, que l'on retrouve en bien d'autres lieux et notamment à Aubais où les frères louent des maisons, est somme toute assez peu étonnant dans ces « villages urbanisés (2). » Mais, typique comme on va le voir des temporels urbains, il montre que, même en zone rurale, les Templiers ne se sont pas limités aux revenus de l'agriculture.
2. Maisons à Aubais: Chartier du Temple de Saint-Gilles, 129, 138, 162, 260, 300; et dans d'autres castra: nº 004 (Luc), 013 (Manduel), 287 (Calvisson).
Sources: Extrait de l'ouvrage de Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) - Presses Universitaires de Lyon - 2005

Métairie de Luc-Bas


Les deux métairies du Luc désignées comme Luc-Haut et Luc Bas appartenaient au Moyen-âge à la puissante famille de Roquefeuil alors établie dans son château d'Algues, sur les hauteurs de Saint-Jean-du-Bruel.
Le voisinage avec l'Ordre du Temple établit non loin de là (Sainte-Eulalie-de-Cernon) occasionne des razzias et des coups de main sur les cheptels ovins.
Une procédure en justice aboutit en 1258 à la cession par Raymond de Roquefeuil de la métairie du Luc-Bas aux Templiers.
Sources: Wikipédia, ces textes sont sans sources. Je ne sais s'ils sont exactent !


Lucenay-le-Duc   (21)

Léproserie du Temple de Lucenay-le-Duc


Département: Côte-d'Or, Arrondissement et Canton: Montbard - 21


Léproserie de Lucenay
Léproserie de Lucenay


Sur cette seigneurie que le duc Philippe de Rouvres avait échangée, en 1360, avec l'évêque d'Autun contre ses prétentions féodales sur « Flavigny », les Templiers, qui voulaient y fonder une maison, reçurent, pour les aider, d'Agnès, alors dame de Lucenay, en 1224, une grande pièce de pré dite « Colenoise », des rentes en grains et le droit d'établir un four « banal » auquel était attachée la faculté de prendre son chauffage dans les bois de la seigneurie de Lucenay.

On voit par les pièces d'un procès de 1388, que cet avantage fut contesté en vain par l'évêque d'Autun aux Hospitaliers successeurs des Templiers. Ce procès prouve l'existence des chartes de cette ancienne maison templière.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

Lucenay-le-Duc
Lucenay-le-Duc, commune de Montbard
— Lucenai, 1196 (Temple de Fontenay, H 581)
— Lucennaium, 1199 (Temple de Fontenay, H 571)
— Luceunai, 1201 (Temple de Fontenay, H 574)
— Lucenay, 1223 (Temple de Montmorot, H 1245)
— Lucenayum, 1233 (Temple de Fontenay, H 571)
— Lucenayum, 1248 (Temple de Bure, H 1160)
— Lucennay, 1251 (Temple de Bure, H 1160)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.


Luché   (17)

Domaine du Temple de Luché


Département: Charente-Maritime, Arrondissement: La Rochelle, Canton: Marans, Commune: Saint-Jean-de-Liversay - 17


Domaine du Temple de Luché
Domaine du Temple de Luché


En juin 1227, en même temps que son hébergement de Bernay, Hugues de Nuaillé donnait aux Templiers de La Rochelle son hébergement de Luché et les bois qui en dépendaient.
Par un second acte de juin 1227, il affranchit en leur faveur les hommes de Luché, de guet, de bians, de taille et de péage.
Jean-Claude Bonnin - Les Templiers de La Rochelle. La commanderie, la chapelle, les fiefs, seigneureries et maisons templières. La Rochelle : J.-C. Bonnin. 2005


Ludes   (51)

Domaine du Temple à Saint-Jean de Ludes
Département: Marne, Arrondissement: Reims, Canton: Verzy, Commune: Ludes - 51


Domaine du Temple à Saint-Jean de Ludes
Localisation: Domaine du Temple à Saint-Jean de Ludes


Saint-Jean, commune de Ludes, les Templiers de Reims, y avaient des biens et possédaient la cure de l'église de Ludes

Ludes, commune de Verzy
— Luidum, 1215 (Saint-Basle, I, 27)
— Lusdia, 1216 (Chapitre de Reims, I, Ludes)
— Ludes, 1220 (Saint-Rémy, I, 186)
— Luide, la Lude, vers 1222 (Livres des vasseaux de Champagne)
— Luyda, 1257 (Archives Nationales, S 5036)
— Luisdia, vers 1260 (Nécrologie de l'église de Reims, page 102)
— Luda, vers 1263 (Archives administratives de Reims, tome I, page 855)
— Ludya, 1276 (Saint-Basle, I. 13)
— Luyde, 1295 (Saint-Pierre-aux-Monts, c, 19)
— Ludia, 1303-1312 (Archuves administratives de Reims, tome I, page 1117)
— Ludes, 1349 (Chapitre de Châlon)
— Luydes, Luides, 1353 (Archives Nationales, page 182, folio 132 et 133)
— Luddes, 1602 (Ibidem page 182, folio 126)
— Ludde, 1662 (Ibidem, page 193, folio 63)
— Ludes était compris, en 1789, dans l'élection de Reims et suivait les coutumes de Vitry.
— Son église paroissiale, diocèse de Reims, doyenné de Vesle, était dédiée à Saint-Jean-Baptiste.
— Le commandeur du Temple de Reims présentait à la cure
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Marne, par Auguste Longnon. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. XCI


Lugeras   (17)

Maison du Temple de Lugeras


Département: Charente-Maritime, arrondissement: Jonzac, canton: Montlieu, commune: Bussac-Forêt - 17


Maison du Temple de Lugeras
Maison du Temple de Lugeras


La maison de Lugéras, membre de la commanderie de Bussac, semble avoir été de peu d'importance. Son revenu, avant la guerre de Cent Ans, ne s'élevait qu'à 30 livres par an. En 1373, il était nul; l'enquête pontificale rapporte qu'à cette date n'habitaient à Lugéras qu'un pauvre homme avec sa femme (unus pauper homo cum sua uxore). On ne sait s'il y avait alors une chapelle à Lugéras. Il est précisé, en 1565, que l'Ordre ne possédait aucun domaine en ce lieu.
L'existence de la chapelle de Lugéras, dédiée à saint Jean-Baptiste, est attestée par les visites prieurales des XVIIe et XVIIIe siècles.

En 1673, elle était desservie par le curé de Bussac, paroisse dont elle dépendait. Les visiteurs mentionnent la présence de deux autels dans la chapelle qui n'était qu'en partie pavée. Ils y ont vu deux tableaux « un grand qui represante la Passion de Nostre Seigneur » et un autre représentant saint Jean. Les possessions de la maison ne consistaient qu'en « trois ou quatre carreaux de pré, le restant du revenu dudit lieu concistant en rantes... » Les habitants de Lugéras indiquent aux visiteurs que le commandeur exerçait à Lugéras un droit de péage « sur les chevaux, boeufs, mouthons et autres marchandizes que l'on y passent. » Les visites de 1690 et 1718 parlent d'un tableau représentant la décollation de saint Jean-Baptiste placé au-dessus de l'autel. En 1718, la chapelle était bien entretenue « pavée de petitz carreaux de bricque » et « lambrissée tout à neuf. » Du côté ouest, au-dessus de la grande porte, on remarquait une tribune et encore au-dessus « une petitte cloche avec son petit campaigne. » Les visiteurs notent que la chapelle était « très sepassieuze » et « que les murailles extérieures aussi bien que la couverture qui sont de tuille creuze sont aussy en bon estât. »

Lugeras, facade occidentale



Lugeras, facade occidentale - Image M. Miguet
Lugeras, facade occidentale - Image M. Miguet


Les commissaires qui visitent Lugéras en 1733 trouvent la chapelle fort bien tenue. Près de la petite porte d'entrée, située au midi, ils remarquent « une table de pierre jointe à la muraille... servant a recevoir les offrandes et aumosnes des peuples. » Il n'est plus question, cette fois, de quatre vitraux, comme en 1718, mais de six fenêtres, deux petites à côté de l'autel et quatre autres dans la nef. Devant la « grande portte est une croix de pierre eslevée d'environ 12 pieds, très propre. »

En 1755, au-dessus de l'autel, un grand tableau représentant saint Jean Porte-Latine, donné par le curé, avait remplacé le tableau qu'on y voyait précédemment. Les commissaires ont vu « cinq petites fenestre garnie de leur vitreaux, en bon état, ladite chapelle et la vouste touttes lenbrissée, deux bénitiers en pierre. » La chapelle venait d'être entièrement repavée en brique et l'intérieur reblanchi; murs, charpente et couvertures étaient en parfait état.

Cette chapelle (Elle mesure, extérieurement, 20 m de long sur 5,70 m de large) est construite sur un plan d'une extrême simplicité. Elle consiste en une nef dotée de six contreforts de section rectangulaire, peu imposants. Deux contreforts épaulent latéralement la façade ouest, quatre délimitent la travée formant le choeur. Les murs gouttereaux n'ont pas de corniche. Le chevet est plat, épaulé latéralement à l'est par deux contreforts et percé d'une fenêtre étroite en son milieu. Il est terminé par un pignon.

Les ouvertures sont assez irrégulièrement distribuées dans les murs gouttereaux; elles sont très étroites et présentent un court ébrasement extérieur, profilé en cavet. Il y a une petite fenêtre dans le mur nord, cinq fenêtres dans le mur sud dont une plus petite que les quatre autres, murée, identique à celle du mur nord qui lui correspond.

Il n'a pas été possible de pénétrer à l'intérieur et par conséquent de décrire le voûtement ou le plafond ainsi que leur support.
Lugéras entre dans la catégorie des églises rurales de conception et d'exécution très modestes dont la région posséde de nombreux exemplaires.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983


Lunel   (34)

Maison du Temple de Lunel


Département: Hérault, Arrondissement: Montpellier, Canton: Lunel - 34


Maison du Temple de Lunel
Maison du Temple de Lunel


Frère Pons Arnaud, sergent du Temple du couvent de Montpellier, était, lors de son arrestation, précepteur de Lunel « domus Lunelli ».
Un autre Templier, de ceux qui furent interrogés à « Alais », demeurait également dans la maison du Temple de Lunel.

L'enceinte intérieure fut fortifiée au XIIe siècle, une deuxième enceinte plus large englobe au XIIIe siècle l'agglomération au Nord (avec la commanderie des Templiers). (Vestiges de la Maison des Templiers)
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Maison du Temple de Lunel


Car il avint que frere Guillame Fouque estoit comandeor d'Espaigne, et fu malades. Estant en sa maladie, il mist frere Adam en son luec, et puis distrent aucun quil faisoit mal, quant il ne laissoit frere Reymont de Lunel. Et il dist: « De par Dieu je le lais en mon leu » ; et sur ce il morut, et quant il fu mort, frere Adam dist que il estoit en luec de comandeor, et frere Reimont de Lunel dist quil avoit este avant de lui, et sur ce orent contiast et li frere de Carstele et de Leon se tindrent aveuc frere Adam, et cil de Portegal se tindrent aveu frere Reimont de Lunel, et chascun sen ala a sa partie, et chascun tint chapistre et firent baillis, et usa chascun de tant de pooir come puet user freres qui est en luec de comandeor, et firent assavoir au maistre le fait coment il estoit. Et le maistre manda comandeor en Espaine, et manda a ces ii freres que venissent en cet pais, et il vindrent et crierent merci de ceste chose devant le maistre et le couvent...
Sources: Règle et Statuts secrets des Templiers, précédés de l'histoire de l'établissement, de la destruction et de la continuation moderne de l'Ordre du Temple, etc., pages 460, 461.
Livre numérique Google


Luneville   (54)

Maison du Temple Saint-Georges de Lunéville


Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Canton: Lunéville, Commune: Moncel-lès-Lunéville - 54


Maison du Temple Saint-Georges de Lunéville
Maison du Temple Saint-Georges de Lunéville


Ce temple était situé hors de la ville, dans le lieu appelé le faubourg de Villers. A l'époque du concile de Vienne, les Hospitaliers en furent mis en possession, et il devint une de leurs commanderies; mais les protestants allemands qui traversèrent la Lorraine en 1587, en ayant incendié les bâtiments, la Commanderie fut supprimée et réunie à celle de Saint-Jean-le-Vieil-Aître, qui s'élevait aux portes de Nancy. Une tradition assez vague place deux maisons de Templiers à Domjevin, et entre Emberménil et Xousse. Si cette tradition a quelque valeur, elle se rapporte probablement à des métairies que les Templiers de Lunéville auraient possédées dans ces deux localités (1). Au commencement du XVIIIe siècle, la Commanderie de Saint-Jean, formée de différentes fondations faites en faveur des Templiers et des Hospitaliers, rapportait 10,000 livres (2).
1. Voyer Le département de la Meurthe, tome II, page 161 et 173.
2. Voyer le Pouillé du diocèse de Toul, par le P. Benoît, tome I, page 128.

Sources: M. Auguste Didot. Mémoire sur les Etablissements de l'Ordre du Temple en Lorraine (Duchés de Lorraine et de Bar, évêchés de Metz, Toul et Verdun). Tome I, Nancy MDCCCLVI.

Saint-Georges, Hôpital fondé au XIe siècle
— Maison de Templiers, puis commanderie de Malte, près de Lunéville, ruinée en 1587
— C'était une cense sur la fin du siècle dernier.
— Bernaldus magister domus Dei Lunaris ville, 1177 (Charte de l'abbaye de Beaupré)
— Sent-Georges de Lunerville, 1249 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Doumaison et Deumaison, XVe siècle (Ibidem)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII

Maison du Temple de Lunéville


La Maison-Dieu ou hôpital de Lunéville, placée sous le vocable de saint Georges et fondée au temps de l'évêque de Toul, Pibon (1069-1107), fut ensuite donnée aux chevaliers du Temple et devint une commanderie de cet ordre.
H. Lepage qui fait l'historique de cet établissement dans les Communes de la Meurthe, tome I, 673-675, n'a pu trouver à quelle date au juste a eu lieu cette transmission et la place entre 1199 et 1234.
Nous sommes en état de préciser davantage dans le registre H. 3043 des archives de Meurthe et Moselle, au folio 59, sont deux chartes en faveur de la Maison-Dieu de Lunéville et datées de 1206 et 1207.
Au folio 24 du même registre est un acte de 1220 pour la même Maison-Dieu.
Ainsi, à ces dates, Saint-Georges de Lunéville était encore un hôpital ordinaire.
Au contraire, une charte de 1234 (ibidem, folio 27) ne parle plus de l'hôpital, mais des frères de la milice du Temple.
C'est donc entre 1220 et 1234 que Saint-Georges a été remis aux Templiers, et il n'est pas sans intérêt de connaître un peu plus exactement l'origine d'une commanderie du Temple de nos contrées.
Quant aux motifs qui ont déterminé ce changement d'affectation, nous n'avons pu les découvrir.
Sources: M. Duvernoy. Bulletin mensuel de la Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, page 20. Nancy 1903 - Bnf

Domaine du Temple de Lunéville



Domaine du  Temple de Lunéville
Domaine du Temple de Lunéville


On sait peu de chose de certain sur l'établissement du Temple, à Lunéville, sinon que la sainte milice possédait, entre autres, une maison voisine de l'hôtel Sauvage ; que la rue du Temple longeait probablement une partie de sa clôture ; qu'enfin, deux cafés sont établis sur ce que la tradition affirme avoir été leur maison.

Commanderie Saint-Georges, desservie par les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem après 1312, Le Templiers avaient hérité d'une maison forte, située sur le chemin allant à Viller, et lorsque les Hospitaliers ont hérités les biens du Temple, ils ont construit la commanderie Saint-Georges sur les l'emplacement de l'ancienne Maison du Temple de Lunéville.

En 1587, lors du passage des troupes protestantes amenées d'Allemagne, au secours des calvinistes de France, la commanderie Saint-Georges fut transférée en ville. N'a-t-elle pas, à diverses fois, depuis lors, changé de local ? Ce serait probable. Il y a des titres qui établissent, avec certitude, que la commanderie, au siècle dernier, était dans une maison voisine du Puits-Content, sur la rue qui porte encore le nom de la Commanderie.

Bibliographies


Dom Calmet. Notice de la Lorraine. — Le titre exact est: Notice de la Lorraine, qui comprend les duchés de Bar et de Luxembourg, l'électoral de Trêves, les trois évéchés de Metz, Tout et Verdun; les villes principales et autres lieux les plus célèbres, rangez par ordre alphabétique, ornée de plusieurs inscriptions antiques et figures en taille-douce, Nancy, L. Beaurain, 1756, 2 volumes in-folio. On a donné une seconde édition de cet ouvrage, Lunéville, M. Georges, 1844. 2 volumes in-8.
Sources: Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, 1866 série 2 volume 8. Auteur: Musée lorrain Nancy 1866.

Maison du Temple de Lunéville


Au Moyen-Age, Lunéville était une ville forte peu étendue à l'ombre d'un château fort situé sur les bords de la Vezouse.

Au Sud-Ouest de la cité, se trouvait l'écart de Viller à proximité duquel fut transférée au XIIe siècle l'abbaye de Saint-Rémy.

Celle-ci avait été fondée vers l'an Mil par Folmar le Vieux, comte de Metz et maître du château, soucieux de s'assurer la présence de moines à ses côtés, lesquels furent bientôt remplacés par des religieuses. Une certaine insécurité incita ces dernières à se réfugier près de Viller où elles restèrent jusqu'en 1135 quand l'abbaye fut confiée à des chanoines réguliers de Saint-Augustin.

Du temps des nonnes, et tout près du monastère, une maison-Dieu fut fondée, dont l'évêque de Toul Pibon bénit la chapelle dédiée à saint Georges. Celle-ci passa vers 1199 aux mains des Templiers. On ne sait rien des circonstances dans lesquelles ceux-ci se virent attribuer une maison de charité qui aurait sans doute mieux convenu aux Hospitaliers. Tout au plus sait-on que les Templiers devinrent alors détenteurs de vastes propriétés à Viller, ce qui semble en rapport avec leur vocation agricole.

Certains historiens ont relaté que les bâtiments du temple furent détruits au XVIe siècle et que les Hospitaliers, leurs successeurs, transférèrent leur établissement en ville, derrière Saint Jacques. C'est là que subsiste aujourd'hui une rue du Temple dont le vocable devrait plutôt s'inspirer de la présence des chevaliers de Malte.

Plusieurs chartes du XIIIe siècle attestent l'existence des Templiers aux portes de Lunéville.
En 1234, Simon, seigneur de Parroy, a donné en aumône aux frères de la milice du Temple le tiers de la neuve ville située dans la forêt près de Armemasnil (sans doute entre Hénaménil et Laneuveville-aux-Bois).
En 1249, le duc Mathieu II fit savoir: que nos dîmes de Einville, Bonviller, Sionviller, Bienville, Raville, Harmonville (écart de Einville) et Valbey, que nous avons acquestai par achet au régnant seigneur Renaud de Romont avons a eschangié envers frère Demoinges, frère dou Temple, commandeur de la maison dou Temple Saint-Georges de Lunéville...

En cette même année 1249, Ferry, chevalier de Lunéville et Arnould son frère, donnent aux frères de la chevalerie du Temple tout ce qu'ils avaient en dîmes et en trait aux églises: d'Einville, de Crion, Bonviller et Harmonville.

Crion


Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Cantons: Lunéville - 54


Domaine du Temple de Crion
Domaine du Temple de Crion


Bonviller


Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Cantons: Lunéville - 54


Domaine du Temple de Bonviller
Domaine du Temple de Bonviller


Domaine du Temple d'Einville


Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Cantons: Lunéville, Commune: Einville-au-Jard - 54


Domaine du Temple d'Einville
Domaine du Temple d'Einville


Harmonville


Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Cantons: Lunéville, Commune: Einville-au-Jard - 54


Domaine du Temple d'Harmonville
Domaine du Temple d'Harmonville


Harmonville, situé à 2 kilomètres sud-ouest et que l'on nomme aujourd'hui Remonville.

Puis, en 1251, Virion de Neuviller abandonne aux Templiers de Saint-Georges ce qu'il avait dans les dîmes, le trait ou le revenu des églises des mêmes lieux.

En 1271, Renaut de Castres fait don à la maison du Temple du patronage de la cure d'Einville.

Au XIVe siècle, les Hospitaliers de la commanderie Saint-Georges de Lunéville relèveront de Saint Jean-du-Vieil-Aître de Nancy.
D'après l'ouvrage: Les Templiers en Lorraine de Michel Mazerand. Edition JMC

Maison du Temple de Luneville


C'est vers celle époque que les Templiers furent mis en possession de l'hôpital de Lunéville : une charte du duc Mathieu, datée de la Saint-Clément 1254, porte que Simon, seigneur de Parroy, a donné en aumône aux frères de la milice du Temple (fratribus milicie Templi) le tiers de la neuve ville située dans la forêt près de Armemasnil (sans doute Hénaménil et Laueuve-ville-aux-Bois).

Dans une autre charte datée du mois de novembre 1249, le même duc Mathieu s'exprime ainsi : « Nous Maheus, dux de Lohorregne, et Katherine, ma feme, faisons à savor... que nos les dimes de Envile, de Boenviler, de Suenviler (Sionviller), de Bunenvile (Bienville), de Rauvile (Raville), de Armonvile et de Wallehes, que nos aviens acquestei par achet au regnant segnour de Romont, avons a eschangié envers frere Demoinges, frere dou temple, comandour de la mason dou temple de sent George de Lunerville... »

Je pourrais citer plusieurs autres chartes du XIIIe siècle, dans lesquelles il est fait mention des Templiers de Lunéville ; mais celles que je viens de rappeler suffisent pour attester qu'ils furent en possession de la maison de Saint-Georges, ce qu'indiquait, d'ailleurs, le nom d'une des rues de la ville, à laquelle on avait donné la dénomination de rue du Temple.

Des Templiers, la maison de Saint-Georges, appelée, dans l'ancien langage, Doumaison et Deumaison, passa aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, connus dans la suite sous le nom de chevaliers de Malte, qui la possédaient encore dans le siècle dernier.

Cette commanderie, qualifiée de « maison forte » dans des pieds-terriers de 1658 et 1713, était construite hors de l'enceinte de Lunéville, du côté de Villers, dans le faubourg qui porte aujourd?hui ce nom.

En 1587, lorsque les troupes protestantes, conduites par le duc de Bouillon, traversèrent la Lorraine, ses bâtiments furent démolis par ordre de Charles III, et on la transféra dans l'intérieur de la ville.

Elle y possédait, dès l'année 1425, en vertu d'une donation qui lui avait été faite par Marguerite de Louvency et Emengeart de Haussonville, une maison, avec ses dépendances, « seant darrier le moustier et eglise parocchial appellée saint Jaques. » Ce fut là qu'elle s'établit. Il paraît, néanmoins, que la chapelle située hors des murs ne fut pas détruite, ou bien qu'on la reconstruisit plus tard, car, dans un compte rendu en 1665, par le receveur de la commanderie, il est parlé de la « chapelle et clos de Saint-Georges sur le grand chemin qui va de Lunéville à Villers. »

On croit que la réunion de la commanderie de Saint-Georges à celle de Saint-Jean-du-vieil-Aitre eut lieu en 1587, c'est-à-dire, lors de sa translation dans la ville. Cependant, il semblerait que cette réunion remonte à une époque antérieure, car, à partir de 1504, on voit cette maison continuellement gouvernée par les commandeurs de Nancy. Ce fait avait déjà eu lieu, il est vrai, précédemment, mais seulement quelquefois, et non point d'une manière invariable.

En 1635, et en dépit des privilèges dont jouissaient les établissements de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, des gens de guerre s'étaient logés dans les bâtiments de la commanderie ; mais les officiers du conseil de ville s'empressèrent de les en faire sortir. Un arrêt du Conseil souverain, du 5 juillet de l'année suivante, maintint les ecclésiastiques de Lunéville, ainsi que les fermiers et receveurs de la commanderie, dans toutes leurs franchises, relativement aux gens de guerre et aux impositions. Une ordonnance dans le même sens fut rendue, le 26 mai 1678, par l'intendant de Lorraine, ensuite d'une requête qui lui avait été présentée par Henri de Fussey, commandeur « de Saint-Jean-Georges de Lunéville. »

On lit dans le procès-verbal de visite de cette maison, dressé au mois de mai 1658 : « Nous nous sommes transportés à la maison de la commanderie, sise en la rue derrière l'église Saint-Jacques d'un côté, et d'autre côté sur la rue du Puits-de-l'Ecole, où étant, nous sommes entrés dans la chapelle érigée sous le nom de Saint-Georges, qu'avons trouvée en bon état, comme encore la maison, consistant en trois chambres basses et un cabinet avec une grande entrée, propre pour y faire les vendanges, et une écurie du côté de la rue du Puits-de-l'Ecole, propre pour y loger six chevaux, et une cave au-dessous de la plus grande chambre... Tous lesquels bâtiments nous avons trouvés en bon état, pour avoir été réparés par deux fois par M. le chevalier Saladin d'Anglure, lequel nous aurait déclaré que depuis que la maison forte de Saint-Georges lès Lunéville eût été démolie par ordre du souverain pou lors régnant, ont été octroyés par les princes ses successeurs à la susdite maison sise dans la rue derrière Saint-Jacques, tous les mêmes privilèges franchises et immunités qui étaient en ladite maison démolie... »

Je ne sais si la commanderie de Saint-Georges subsista jusqu'à l'époque de la révolution ; les procès-verbaux des ventes de biens nationaux ne contiennent rien qui la concerne. En 1707, elle avait, ainsi que je le dirai plus loin, servi de résidence aux Carmes de Lunéville, en attendant que leur maison fût construite.

Un des passages du pied-terrier de cette commanderie, que je viens de citer, renferme une particularité à peu près unique dans l'histoire des établissements des Hospitaliers en Lorraine : c'est que cette maison ne fut pas seulement, comme Saint-Jean de Nancy et Cuite-Fève de Rosières, une ferme avec une chapelle, mais encore une sorte de château fortifié. Par qui et à quelle époque ces fortifications avaient-elles été élevées pour protéger l'hôpital fondé par Folmar et Godefroy ? C'est ce qu'on ignore-complètement ; il est probable, toutefois, que ce fut pendant le séjour qu'y firent les Templiers. Cette construction révèle tous les instincts guerriers de cette milice religieuse, et l'on comprend de quelle utilité elle devait être à une époque de guerres continuelles, soit entre les princes de différents Etats, soit entre les vassaux d'un même souverain.

Il paraît qu'au commencement du XVe siècle, on avait fait reconstruire, à Lunéville, un hôpital pour remplacer ou pour suppléer celui dont la maison avait été donnée aux Templiers, puis aux Hospitaliers ; on lit, à ce sujet, dans le Pouillé de 1768 : « L'ancien hôpital, fondé en 1406, était ruiné et sans bâtiments ; ses revenus montaient à 1,322 francs 9 gros en argent et trois réseaux de blé sur un gagnage sis à Ménil... En 1707, Léopold fit faire hors de la ville un bâtiment pour un hôpital général, par le secours d'une loterie. M. de Camilly, évêque de Toul, y unit et transféra la chapelle de Saint-Nicolas de Maixe, par acte du 15 mai 1708 ; les chapelles de Saint-Sébastien et de Sainte-Catherine de Tantimont, du Saint-Sacrement d'Ogéviller, et de Saint-Fiacre de l'hôpital dudit lieu. Les hôpitaux d'Ogéviller et d'Einville, avec leurs services, furent transférés dans celui de Lunéville, par acte du 6 avril 1709. Le duc François III fit de grands biens à cet hôpital en 1732... Il est desservi par les chanoines réguliers... »
Sources: Henri Lepage. Les Communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département. Nancy 1853 - Bnf

Domaine du Temple d'Einville


On ignore l'époque précise à laquelle les Templiers furent mis en possession de l'hôpital Saint-Georges. Un titre de 1186, qualifie un templier de maître de l'hôpital : « Berardum magistrum domus de Lunarisvilla. » Ces religieux créèrent un établissement d'une certaine importance à Harmonville. Un pied terrier de 1713, décrivant la cense d'Harmonville, dit : « audit lieu il y avait autrefois un château des Templiers, lequel se trouve à présent ruiné de fond en comble depuis longues années, dans lequel il n'y a actuellement que des espines, broussailles et des grosses pièces de chesne » (Lepage, Annuaire de la Meurthe, 1853).

A Einville, les dîmes, le trait et le patronage ou droit de nomination à la cure furent successivement donnés par les ducs Mathieu II et Ferry III en 1229, 1251 et 1271, à la maison des Templiers qui desservait l'hôpital Saint-Georges de Lunéville.

Après la suppression des Templiers en 1314, leur maison de Lunéville ainsi que les autres établissements de l'ordre en Lorraine, furent donnés aux religieux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Parmi les biens ainsi cédés, se trouvait l'hôpital Saint-Georges de Lunéville qui, ainsi qu'on l'a vu plus haut, jouissait de dîmes sur la paroisse d'Einville. En 1349, Ferry de Fougerolles, prieur de Champagne et Gérard de Montigny, commandeur de Lorraine, sur la demande de la Régente, lu cédèrent les dîmes et le droit de patronage de la cure d'Einville appartenant à l'ordre.
Voir l'étude de Abbé Viansson-Ponté sur ce site : Einville-des-origines


Lus-la-Croix-Haute   (26)

Maison du Temple Lus-la-Croix-Haute


Département: Drôme, Arrondissement: Die, Canton: Châtillon-en-Diois, Commune: Lus-la-Croix-Haute - 26


Maison du Temple Lus-la-Croix-Haute
Maison du Temple Lus-la-Croix-Haute


Pons d'Allan, mai 1155 (1)
Hugues de Barcelonne, procureur général de l'Ordre du Temple en Provence et en Espagne, pendant une partie de l'année 1156 (2)
Pierre de Rouvière, aout 1156.
Hugues de Barcelonne, aout et septembre 1157. Pendant ce séjour, Pierre de Rouvière est présent en septembre (3)
Hugues de Barcelonne, en mars et en aout 1158.
Hugues de Barcelonne, en aout et novembre 1159.
W. De Bais, maitre de la milice en provence et en Espagne (4), et Huges de Barcelonne en mai 1160.
Hugues de Barcelonne, en avril 1163 (5).
— 1. Nº 74, du 25 mai 1155. Dans cette pièce, Pons d'Allan prend le pas sur le commandeur en exercice, Déodat de l'Etang, qui passe au rang de simple témoin. Peut-être avait-il été chargé d'une inspection ou de toute autre mission dépossédant momentanément celui-ci. Il reparaît encore dans trois pièces, de 1156, 1163 et 1164, et dans ces chartes il n'est nommé qu'après le commandeur, de même qu'auparavant. Toutefois, il est à remarquer qu'à partir de 1155, ses rares apparitions à Richerenches et à Roaix coïncident presque toujours avec la présence d'un des hauts dignitaires de la langue de Provence et d'Espagne, Pierre de Rouviére, Hugues de Barcellonne, Hugues Gaufridi, ce qui donnerait à supposer qu'il était investi de quelque charge au magistère de la langue.
— 2. Etait l'année précédente encore commandeur de Lus-La-Croix-Haute, Drôme. (Abbé Guillaume, Chartes de Durbon, nº 245)
— 3. Ce séjour est le dernier que Pierre de Rouvière ait fait à Richerenches en qualité de maître de la langue de Provence et d'Espagne.
— 4. Le séjour de W. de Bais, qualifié magister militum Templi, avec Hugues de Barcelonne à Richerenches, est attesté par la charte nº 190. d'avril 1161, comme ayant eu lieu précédemment. Pendant ce séjour avait été jugé un différend entre le Temple et la famille de Bérenger; celle-ci avait alors donné acte de sa soumission à la sentence des arbitres, à W. de Bais et à Hugues de Barcelonne, charte qui n'a pas été transcrite au Cartulaire; et par la pièce nº 190, elle confirme cette soumission par serment à Déodat de l'Etang, commandeur de Richerenches, en relatant à nouveau les clauses de la sentence. La charte primitive n'avait sans doute pas été versée aux archives de la commanderie, pour que celle-ci en ait fait dresser une nouvelle.
Les faits exposés dans cette dernière ne permettent pas de supposer qu'un long intervalle se soit écoulé depuis le jugement arbitral et la présence de Hugues de Barcelonne à Richerenches au mois de mai précédent, nous étant attestée par là pièce nº 85, nous avons cru pouvoir placer au même moment le séjour de W. de Bais. La formule « magister militum Templi » est souvent employée en Occident pour désigner le maître, ou ainsi qu'il a été dit plus tard, le grand précepteur de la langue. Elle a souvent été la cause de confusions avec la grande maîtrise de l'ordre.
— 5. Ce séjour de Hugues de Barcelonne à Richerenches, en qualité de procureur général de la langue de Provence et d'Espagne, est le dernier. On l'y retrouve plus tard, de 1170 à 1172, simple chevalier, et, comme tel, cédant le pas à Déodat de l'Etang, encore commandeur en titre. Lorsqu'un chevalier, après de longs services, était contraint à l'inaction par la vieillesse ou par des blessures auxquelles il avait survécu, il semble avoir été d'usage de l'envoyer finir ses jours dans une maison de l'ordre rapprochée de son pays natal. Il est fort probable que Hugues soit revenu à ce titre se fixer à Richerenches. On avait maintenu un écuyer à son service, dont il est fait mention dans la pièce nº115.

Sources: Cartulaire de la Commanderie de Richerenches de l'Ordre du Temple (1136-1214), publié et annoté par le marquis de Ripert-Monclar, Ordre du Temple. Commanderie (Richerenches, Vaucluse). Editeur: F. Seguin (Avignon), H. Champion (Paris) 1907

Lus-la-Croix-Haute


— La Commanderie, ruisseau et quartier de la commune de Lus-la-Croix-Haute
— Preceptor domus sancte milicie Templi de lunis, 1260 (Inventaire, Morin-Pons, I, 160)
— Preceptoria de Lunis, XIVe siècle (Pouillé de Die)
— Ancienne Maison du Temple, connue dès 1155, donnée aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, lors de la suppression de l'Ordre des Templiers, et une à la commanderie de Valdrôme vers la fin de XVe siècle.
Bien qu'éloignée de Valence, et dont les biens furent dévolus à une autre commanderie.
Sources: Justin Brun-Durand, Dictionnaire topographique du dépatement de la Drôme, par J. Brun-Durand. Paris Imprimerie Nationale M DCCC XCI

1155, 23 octobre


Vente par Pierre de Roveria, maître du Temple en Espagne, et Hugues de Barcelone, commandeur de Lus sous lui, par le conseil de leurs frères, Guigues de Spennis, Etienne d'Orange, Guillaume Lucet, à la chartreuse de Durhon, d'une aumône à eux donnée par Rolland Albuin, consistant en biens à Recours, moyennant 50 sous valentinois.
Témoins: Gérard de Châteauneuf, chevalier, Hugues de Barcelone, Briccius du Bauchaine, Guigues de Veynes.
Copie, Cartulaire de Durbon, nº17.

1173, septembre


Transaction entre la chartreuse de Durbon, André étant prieur, et les Chevaliers du Temple [de Lus], Hugues Gaufridi étant commandeur, relativement à leurs pâturages, faite par l'entremise de Bertrand, évêque de Sisteron; Durbon renonce au pâturage des Crozets, et le Temple à celui de la Jarjeatte.
Témoins: Pierre de Dausarno, prieur de Veynes Humbert du Serre, prêtre Etienne de Baro, Raymond de Rochebrune, André de
Moidans, templiers; Pierre de Miscone, Jean de Chaafalc, Pierre de Limaisa.
Sur la pente de la Burriane.
Originale, archives des Hautes-Alpes.

La Jarjatte


Département: Drôme, Arrondissement: Die, Canton: Châtillon-en-Diois, Commune: Lus-la-Croix-Haute - 26


Domaine du Temple La Jarjatte
Domaine du Temple La Jarjatte


1173, septembre - Burriane


Transaction entre les frères de Durbon et les chevaliers du Temple [de Lus], présents Bertrand, évêque de Sisteron, André prieur de Durbon et Hugues Gaufredi, maître de la maison du Temple: on assigne aux premiers les pâturages de la Jarjatte (Gargata) et aux seconds ceux dels Crosetz.
Témoins: 4 frères du Temple, Pierre de Lausarno, prieur de Saint-Cyrice, Ponce Arberti, prieur de Veynes (Veene), Jean prêtre de Saint-Julien, etc.
« Fact. in Podiata Burrianae. - Ne propter labilem. - Cf. 1301. »
Guillaume, Chartes de Durbon, 85-6, nº 91.
Roman, 30a.
Sources: Regestre Dauphinois ou Répertoire Chronologique et Analytique des documents imprimés et manuscrits, relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. Par le chanoine Ulysse Chevaliers, tomes I, II, III, V, VII. Vienne Mars MCMXXVI.

1176


Transaction entre les Templiers de Lus et Raimbaud, Jaucerand, Agnellus, Eudes de las Cheisas, Pierre Arbert, Guichard et Raymond, ses frères, à propos de certains pâturages à la Jarjeatte que ces derniers donnent à la maison de Durbon.
Témoins: Pierre, prieur de Guiniaise, Jean, prêtre de Saint-Julien, Guillaume Odo, prêtre, Guigues de Puy-Boson, Etienne de Bocoiro, Raimbaud des Fauries, Hugues du Martoret.

1201


Enquête par Guillaume, évêque de Gap, délégué par Jean de Saint-Paul, cardinal-légat, sur les droits réciproques des Templiers et de Durbon, sur les pâturages de Lus, la Jarjeatte et les terres de Recours et de Burriane.
Originale, archives des Hautes-Alpes.

1201 Gap


Guillaume (W.), évêque de Gap, juge délégué par commission du cardinal Jean de Saint-Paul, légat du Siège apostolique, pour trancher le différend entre les frères de Durbon et ceux de la milice du Temple de Lus (Luns), avait cité les parties: les Templiers firent défaut et donnèrent pour raison un choix antérieur d'arbitres. Les parties se soumirent ensuite à une 2e commission du cardinal à l'évêque. Au jour fixé, les Templiers firent de nouveau défaut. Absorbé par d'autres affaires, le prélat confia à son archidiacre, Guillaume (W.) Claustra, d'entendre les allégations et réponses des parties et de recevoir les dépositions des témoins. Les Templiers firent opposition au dernier point, mais on passa outre. Etienne de Boule (Bolc) témoigna que le comte Ysoard et son fils Pierre donnèrent aux frères de Durbon, dans leur cloître, le pâturage dans toute leur terre, spécialement à la Jarjatte (Gargata); le même jour, il ordonna à Guillaume (W.) Lucet, bailli de la milice, d'en faire sortir les animaux des Templiers de Lus (Luns), ce qui eut lieu le lendemain. Le même et d'autres témoignent de l'usage des chartreux au territoire del Croset, dont le bailli du comte chassait les Templiers. Ponce Arberti témoigne de la transaction entre André, prieur de Durbon, et Hugues Gaufredi, commandeur de la milice du Temple, faite sous la roche de Burriane, qui attribua les pâturages de la Jarjatte à Durbon et ceux de Croset au Temple; elle remonte à 26 ans; Bertrand, évêque de Sisteron, et Pierre Pineti intervinrent [sept. 1173]. Les Templiers y contrevinrent plusieurs fois, mais leur supérieur, Guigues de Selleu, les força à satisfaction, que le prieur refusa d'accepter. Pierre Pineti raconte en détail l'accord [de 1178]. Sceaux d'Humbert, évêque de Die, de son église, de Guillaume évêque de Gap.
Guillaume, Chartes de Durbon, sceaux, 174-9, nºs 246 et 248.
Roman, 48b.
Sources: Regestre Dauphinois ou Répertoire Chronologique et Analytique des documents imprimés et manuscrits, relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. Par le chanoine Ulysse Chevaliers, tomes I, II, III, V, VII. Vienne Mars MCMXXVI.

1205


Approbation par Robert, maître du Temple de Lus, et Guillaume Gibelin, prieur de Durbon, des conventions passées entre leurs prédécesseurs en 1205.
Témoins: Didier, évêque de Die, P. Leutard, Prieur de Guinaise, Guillaume Artaud.
Château d'Aix (Drôme)
Archives des Hautes-Alpes.
Voir les actes du 15 juillet 1205 et de 1209 à 1212.
Celui-ci est daté par les années du pontificat de Didier, évêque de Die.

1205


15 juillet (ides de juillet).
Sentence arbitrale prononcée par Etienne de Valence entre Robert, maitre du Temple de Lus, et Durbon, Durand étant prieur. Le Temple n'aura plus de droits sur la Burriane, Chamousset et Recours, la Jarjeatte, Vaunière et Lus seront communs. Mille sous d'amende contre les contrevenants.
Cautions: Humbert, évêque de Die, Guillaume Artaud, Guigues de Lunel, W. Gibelin, procureur de la Chartreuse.
La Bécée. Originale, Archives des Hautes-Alpes

1220


12 décembre 1220 (2 des ides de décembre).
Confirmation par Raymond d'Agoult, à Durbon et aux Templiers de Lus, des donations à eux faites par Isoard, comte de Die, Pierre Isoard, son fils, Raymond et Isoarde, père et mère du confirmant.
Archives de l'Isère, B, 3, 312.

1224


4 novembre 1224 (2 des nones de novembre).
Confirmation par Guillaume Artaud, approuvée par Isoard, son fils, des donations faites à Durbon, par Isoard, comte de Die, et Pierre-Isoard, son fils, du droit de pâturage à Lus, à la Jarjeatte, à Chamousset, au Garnaisier, à Montmaur et en Dévoluy même confirmation pour les Templiers de Lus.
Tableau historique du département des Hautes-Alpes. Inventaire et analyse des documents du Moyen âge relatifs au Haut-Dauphiné, 561-1500. Par Roman, Joseph. Editions Picard, Paris 1887.

Domaine du Temple à Lus-La-Croix-Haute


Guigoni Lautardi ou « de Selleu » ? ou mieux, « de Sellon » - 1173, Forey, The Templars in the Corona of Aragon
Raimundus ? commandeur, 1226
Sources: Archives des Bouches-du-Rhône, H2, 164. - Archives des Hautes-Alpes. - Voir l'Abbé Paul Guillaume, Chartes de Durbon, Paris 1893, in-8º

1226


En 1226, l'évêque Bertrand y fonda une commanderie de Templiers, qui avaient déjà un prieuré à Recoubeau. Il les dota richement; il leur donna toutes les églises de Valdrôme, de la Bâtie-des-Fonds et des Prés, ainsi que des fonds de terre, des dîmes, des censes et la juridiction sur 80 habitants, le tout sous la redevance annuelle de 200 setiers de froment et de blé, et de 8 sous viennois. Pour les amateurs de détails de ce genre, j'ajouterai que les dîmes étaient à raison du vingtième pour les blés, vins, légumes, agneaux et chevreaux, et du trentième pour les raisins.

Cette commanderie a laissé des souvenirs à Valdrôme et dans les environs; maints endroits y portent encore le nom des Templiers. Elle s'enrichit assez rapidement, comme le font d'ordinaire les établissements religieux.

Voici quelles furent ses principales dépendances:
Le prieuré de Recoubeau dont j'ai déjà dit un mot. En 1240, l'empereur Frédéric l'augmenta d'un domaine situé sur les bords de la Drôme, et cette donation fut confirmée par Bertrand de Mison, seigneur du lieu.
Au col de Cabre, le pâturage et les directes concédés par Armand et Raimbaud de Flotte, en 1254.
Au col de Menée et à Châtillon, des granges qui furent usurpées par la commanderie de Trièves, puis restituées à celle de Valdrôme en 1345.
Au Villard de Boulc, des tasques (droits sur les blés et les fruits) et des dîmes qui furent réglées par une sentence arbitrale de l'an 1320, lors d'un différend entre le commandeur et Raymond des Baux, seigneur de Boulc.
A la Caise, près de Lus-la-Croix-Haute, une maison et une chapelle détruites pendant les guerres de religion.
A Aix, à Montmaur, à Beaurières, à Saint-Dizier et à Sigottier (Hautes-Alpes), des directes.
A Die, une pension sur une maison et un jardin acquis, en 1528, d'Honoré des Herbeys, conseiller au Parlement de Grenoble.
Lors de l'abolition de l'ordre des Templiers (1312), la commanderie de Valdrôme fut donnée aux chevaliers de Malte et devint une des dépendances du grand prieuré de Saint-Gilles. Elle fut alors affectée aux chapelains conventuels et frères servant d'armes. Le commandeur qui était censé l'administrer, n'y venait que bien rarement et en percevait les revenus par un fermier. Ces revenus étaient estimés, en 1735, à 1,400 livres (1).

Par suite de cette fondation et de la juridiction qui y était attachée, les Templiers devinrent comme lès Meuillon, les Artaud et les d'Agoult, coseigneurs pariers de Valdrôme; mais leur juridiction fut reprise un siècle plus tard par l'un des successeurs de l'êvêque Bertrand.

Ce fut Amédée de Genève, grand prélat fort soigneux de son temporel, qui commença à réduire les coseigneurs sous l'autorité de l'église.

En 1254 (2), Raymond de Meuillon, au moment de quitter le monde pour entrer dans l'ordre de saint Dominique, lui fit donation de tout ce qu'il possédait à Valdrôme.

Le 17 septembre 1322, — peut être lorsque les chevaliers de Malte prirent possession de la commanderie, — l'évêque Guillaume de Roussillon modifia les conditions de la donation faite en 1226 aux Templiers. Il réduisit à 45 la pension de 200 setiers de blé qu'ils devaient à l'église de Die, et, en échange, ils abandonnèrent leur juridiction sur 80 habitants (3). Par suite de ce traité, les chevaliers cessèrent d'être coseigneurs de Valdrôme, où ils sont restés jusqu'à la Révolution à titre de simples possesseurs de fief. Ils y conservèrent le droit de patronage, c'est-à-dire que lors de la vacance de la cure, ils présentaient à l'évêque un ecclésiastique de leur choix pour le remplacer.
Le 3 mars 1370, Louis de Villars conclut un échange avec Guillaume Artaud, l'un des descendants de Josserand, seigneur de Luc. Artaud lui céda tout ce qu'il avait à Valdrôme, et l'évêque lui donna la vingt-quatrième partie de sa terre de la Motte.

Cette parerie était la troisième que les évêques réunissaient à leur domaine; il leur restait encore à acquérir la plus importante, celles des d'Agoult.
1. Voyez sur la commanderie de Valdrôme: Columbi. De rébus gest. Valent, et Diens, Episc. In-4º, page 121; — Inventaire de la charte des comptes, loc. cit. (Dénombrement fourni le 3 avril 1540 par le commandeur Antoine Granier); — Archives départementales des Bouches-du-Rhône, série H, (fonds de Saint-Gilles).
2. Je trouve cette date qui n'est pas indiquée par Columbi (loc. cit., p. 127) dans le Dict. hist. et topogr. du Dauphiné, par Guy Allard (Mss. de la Bib. de Grenoble), T. III., art. de Laval-Drôme. Cet auteur dit que l'évêque acquit la portion des Meuillon.
3. Mémoire pour Mre Daniel Joseph de Cosnac, évêque et comte de Die... contre M. le président de Ponnat... infol de 64 pages (Grenoble, A. Faure), pages 39 et 40.

Sources: Recherches sur les seigneurs de Valdrome en Diois. 2e édition, par Rochas, Adolphe. Valence Juillet 1870.

Lus-la-Croix-Haute



Lus-la-Croix-Haute
Crédit photo Le Proprio pour patrimoine de France.


La commune de Lus-la-Croix-Haute possède trois édifice de culte, chacun ayant son intérêt historique, touristique ou esthétique: l'église Saint Etienne au coeur du village, la chapelle de la Visitation à la Jarjatte en face des Aiguilles, la chapelle Saint-Jean Baptiste aux Lucettes. Plus les restes d'une église de templiers...
Les templiers, par leur organisation, leurs richesses, leur fin tragique ont inspiré la légende et fait rêver, voire fantasmer. On leur attribue des lieux de culte qui n'ont souvent rien à voir avec eux et combien de trésors cachés!
A Lus la tradition coïncide avec la réalité, trésor excepté; les textes nous font connaître les supérieurs de l'établissement, magistri ou praeceptores:
Guigues Lautard en 1173
Robert de Tel entre 1204 et 1215,
Raymond en 1226;
l'établissement lui-même est mentionné de 1155 à 1254.
L'ordre a été supprimé en 1312 et ses possessions données aux hospitaliers de SaintJean de Jérusalem, d'où de fréquentes incertitudes à propos de l'attribution originelle de telle ou telle commanderie.
Les ruines de l'église subsistent audessus du hameau de la Caire, au delà des gorges, à une altitude de 1160 - 1170 m, au quartier de Toussière, au pied de l'âpre montagne de ce nom qui culmine à 1916 m d'altitude.

L'abside polygonale en constitue la partie la plus remarquable. Au dehors trois contreforts épaulent les angles du polygone, deux d'entre eux conservant leur base et, à leur partie supérieure, une moulure en larmier pour écarter les eaux de pluie. Deux étroites fenêtres, à double ébrasement, sommées d'un arc en plein cintre, s'ouvrent dans les pans du polygone. Le mur présente un magnifique parement, très régulier et soigné, en petit appareil, avec des éléments plus importants dans les contreforts. L'intérieur, de tracé également polygonal dans sa partie supérieure, mais semi-circulaire à sa base, s'orne d'une arcature qui encadre de trois colonnettes les deux fenêtres. On remarque une piscine liturgique dans le mur à droite, portée par un petit
pilastre. Une porte au lourd linteau s'ouvre dans la façade ouest. Un bâtiment sans doute ancien était contigu à l'église au sud. Cette dernière paraît remonter à la charnière des XIIe et XIIIe siècles.

Lus-la-Croix-Haute



Lus-la-Croix-Haute
Crédit photo Le Proprio pour patrimoine de France.


Les templiers, ayant besoin de circuler à travers toute la chrétienté, plaçaient leurs établissements aux points sensibles des routes. A Toussière ils étaient proches de la grande route Grenoble - Sisteron, qui passait entre les montagnes de Malemort et du Pinier; ils se trouvaient aussi sur un chemin qui, par le col de Lus, à 1497 m d'altitude, menait de Lus à la Vière de Glandage et à Die, appelé encore chemin des templiers, et dont une branche, selon des témoignages locaux, se dirigeait au nord vers le col de Grirnone.
Un second établissement de l'ordre paraît avoir existé au col de Cabre, dont le praeceptor s'appelait Guillaume Martin en 1254.

Et peut-être un troisième au col de Menée, sur lequel on est mal renseigné: en 1275 le pouillé de Die, liste de redevances ecclésiastiques, mentionne en effet, en latin mêlé d'occitan, les praeceptores del col de Chabras et de Meney. Il peut s'agir d'un établissement d'hospitaliers, mais on y montre encore la cave des templiers !
Comme on le voit on circulait beaucoup dans les montagnes de notre région au Moyen Age.

La description de l'église, tirée de notes prises il y a un demi-siècle, aurait dû être écrite, non pas au présent, mais au passé, l'édifice étant en partie effondré.
Sources: H. Desaye - Les renseignements historiques sont tirés de: E.G. Léonard, Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1155-1317) constitué par le marquis d'Albon, Paris, 1930. Unité pastorale Crestois-Diois


Lusignac   (24)

Maison du Temple de Lusignac


Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Ribérac - 24


Maison du Temple de Lusignac
Maison du Temple de Lusignac


Taularie, (hameau ou lieu-dit), commune de Lusignac.
— Mayne de Taularia, 12.. (terrier de l'O.S.J.)
— En 1280 Maynamentum de Maynardia.
— Les Templiers possédaient le château et l'église fortifiée.
Sources: M. Le Vicomte de Gourgues - Dictionnaire Topographique du Département de la Dordogne - Paris Imprimerie Nationale - M DCCC LXXIII.

Ce nom de Taularie est introuvable sur la carte de Cassini, pas plus sur les cartes de Géoportail, par contre il y a un lieu à quelques kilomètres de Lusignac qui se nomme Le Temple, il est possible que ce soit cet endroit ?
Sous Lusignac et Saint-Paul Lisonne, il y a deux lieudits Le Maine-Neuf et Le Maine du Bost
Entre Lusignac et Coutures, il y a un lieudit Le Temple.


Luteau (Le)   (89)

Maison du Temple Le Luteau


Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Brienon-sur-Armançon, Commune: Chailley - 89


Maison du Temple Le Luteau
Maison du Temple Le Luteau


Ancienne maison du Temple, située à une lieue environ au nord du village de Turny. Il est fait mention de cette maison dans des lettres de Guyot Ragoz, sire de Chailley, du mois de mars 1254, par lesquelles voulant terminer un différend qui existait entre lui et les frères de la chevalerie du Temple de « Coulooyres », il leur fit abandon des terres qui lui provenaient du chevalier Guyon de Cortisel, son frère; lesquelles terres, est-il dit, « sieent aupres le masun dou Luttel, et touchent à la voie qui vaint de Linant, et va à Saudurant. »
La maison du Luteau avait été démolie en 1460. On la rebâtit plus tard à usage de ferme, laquelle comptait, au siècle dernier, près de 200 arpents de terre.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Luz-Saint-Sauveur   (65)

Luz-Saint-Sauveur



Luz-Saint-Sauveur est une possession des Hospitaliers de Saint-Jean


La sauvage et splendide vallée de Saint-Sauveur n'offre pas seulement à l'admiration de celui qui la visite son gave mugissant au fond d'abîmes vertigineux, les majestueuses désolations du chaos de Gèdre, et enfin les éblouissantes merveilles du cirque qui la termine. Elle emprunte aussi à l'architecture ses magnificences, aux vieilles légendes, la magie des souvenirs. Le touriste ne peut s'empêcher de s'arrêter pour admirer la vénérable et si curieuse église de Luz, sa sévère ornementation romane, s'harmonisant si heureusement avec les tours, les mâchicoulis et autres défenses qui en faisaient jadis une véritable place de guerre, et de jeter en passant un coup d'oeil sur l'humble mais intéressant sanctuaire de Gavarni; il doit entendre son guide repeupler pour lui la contrée des sombres et légendaires souvenirs des Templiers, et s'attendrir avec lui sur leur fin tragique, en contemplant au fond d'une armoire, près de la porte de l'église de Gavarni, une demi-douzaine de crânes humains, qui seraient les restes des malheureux seigneurs de ces lieux, décapités sous Philippe-le-Bel, lors de l'hécatombe de tout leur Ordre. Quelquefois, un sourire d'incrédulité accueille les récits enthousiastes et convaincus du montagnard, qui cherche à obtenir de votre sensibilité ou de votre indignation un pourboire proportionné à son intensité. Il faut avouer que le cadre est admirablement choisi; ils devaient se plaire dans ces sites sauvages et déserts, ces mystérieux chevaliers du Temple; l'imagination croit voir sans peine flotter derrière les créneaux de la majestueuse et sombre église de Luz leurs longs manteaux blancs à croix rouge, et s'étonne de ne plus apercevoir l'extrémité de son donjon couronné par les plis de leur fier Beaucéant. Malheureusement, tout poétique qu'il puisse être, le récit du guide n'est qu'une légende et ne repose sur aucun fondement. Je me vois forcé d'y substituer la simple histoire de ces deux établissements, telle qu'elle nous est fournie par leurs archives.
Ni Luz, ni Gavarni n'échurent aux Hospitaliers parmi les dépouilles de l'Ordre du Temple, par la bonne raison que ces deux maisons leur appartinrent depuis leur origine.


Lyon   (69)

Maison des Templiers de Lyon



Maison des Templiers de Lyon
Maison des Templiers de Lyon


Dans un acte, le Temple de Lyon est ainsi décrit: « Domus hospitalis apud Lugdunum sita, quae quondam fuit «  militiae Templi  », una cum capella, grangiis, stabulis, et aedificiis, quibuscumque vineis, hortis et aliis sitis infra clausum dicte Domus, que ad dictum hospitale pertinebant, prout protenditur, juxta aquam Sagonae, protendendo videlicet a clausura domus fratrum Praedicatorum inferius versus domum Franchicheri, via intermedia publica et de la Franchicheri versus domos Sancti Anthonii existentes inter l'Aberour et domum Templi, ex altera, et juxta domos et hortum Sancti Anthonii, ex altera, et juxta domos de hortum exeuntes versus domo Praedicatorum horto dicti Templi contiguo ex altera »

Cette description de l'emplacement occupé primitivement à Lyon par l'ancienne commanderie des Templiers, est précieuse aussi pour la topographie de Lyon, en ce quelle indique très clairement que tout l'espace qui forme actuellement une grande partie de la ville, depuis Saint-Nizier jusqu'à Bellecour était occupé, en 1315, par La Commanderie des Templiers de Lyon, Il y avait à proximité, le couvent des Jacobins et la commanderie de Saint-Antoine. La via «  intermedia publica  » dont parle l'acte de cession de 1315, n'était autre que la rue Mercière (Mercatoria), mais dont le tracé a été modifié, de nos jours.
Sources: Léopold Niepce - Le Grand prieuré d'Auvergne 1883

Commanderie des Templiers de Lyon


La seule preuve réelle d'une possession templière à Lyon provient de actes du Saint-Siège et du concile de 1316, je site: «  En 1316, 23 cardinaux se voyaient enfermés sur ordre du régent de France, le comte de Poitiers, futur Philippe V le Long, dans le cloître des Frères Prêcheurs, c'est-à-dire les Dominicains (dits aussi Jacobins en raison de l'église St Jacques qu'on leur avait donnée à Paris, et autour de laquelle ils avaient installé leur communauté). Le couvent de Lyon, où se tint le conclave de 1316, avait été édifié en 1236 sur des terrains situés derrière la maison des Templiers. L'ensemble du monastère s'étendait de l'actuelle place des Jacobins jusqu'à la place Bellecour. Les cardinaux furent enfermés afin qu'ils procèdent à l'élection du nouveau Pape, Jean XXII.  »

Bien que le Procès ne dise rien de l'importance de la maison que les Templiers avaient à Lyon, cette importance ne saurait être mise en doute, si l'on songe que Lyon était l'une des grandes étapes désignées sur le chemin de Marseille, de l'Italie et des pays d'outremer.

La maison du Temple de Lyon devait donc avoir une certaine étendue; un passage du Procès nous dit seulement qu'elle possédait une chapelle: « in capella domus Templi Lugdunensis »

En 1307, ce fut un habitant de la ville qui reçut l'ordre de s'emparer des Templiers qui pouvaient être à Lyon; il s'appelait Barthélemi Chevrier « Bartholomeus Caprarii » et était échanson du roi.

En des temps plus heureux, le Temple de Lyon avait cependant donné asile à plus d'un personnage, dont le visiteur de France, le chevalier du Temple Hue de Perraud, qui avait été reçu en la maison même (Epiphanie 1263 environ), par son oncle paternel, également chevalier du Temple, frère Humbert (ou Imbert) de Perraud. Un des Templiers témoins de la réception, frère Jean, devait être, dans la suite, précepteur du Temple de Laumusse; quant à Hue, on sait qu'après avoir passé quarante-cinq années de sa vie dans l'ordre du Temple, il devait manquer de courage à la fin de sa carrière, lors du malheureux procès.

Un autre Templier, celui-là plus modeste, Martin de Laumusse, sergent, l'un des précepteurs du palais de l'Ordre en Chypre, avait été reçu, lui aussi, en la maison du Temple de Lyon, vers 1291 ou 1292, par Hue de Perraud que nous venons de citer.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome I, page 455


Cum autem in crastinum dictus Ancelinus fuisset factus miles per dominum Anricum de Villariis, quondam archiepiscopum Lugdunensem, in capella domus templi Lugdunensis, et missa celebrata, induissent eum vestes ordinis, mantello nondum tradito, et essent in una camera dicte domus, duo milites ordinis Templi, quorum nomina ignorat, duxerunt ipsum Ancelinum, presente ipso teste, ad quendam alium locum dicte domus secretum, et nullus de amicis ipsius fratris Ancelini secutus est eum nec intrare potuit, quia firmaverunt portas. Cum autem fecissent per magnum spacium, et ipse testis et alii exterius existentes admirarentur de tanta mora, dicti duo milites, apertis januis, redierunt cum bono vultu ad locum unde receperant dictum fratrem Ancelinum, et ipse frater Ancelinus, nunc habens mantellum eidem [sic], subsequebatur eos adeo alteratus et inmutatus in vultu et turbatus et intristissimus corde, videbatur, habens occulos tumidos et lacrimosos, quod ejus aspectus fuit ipsi testi et aliis amicis eorum assistentibus quasi horibilis et terribilis.

Procès des Templiers, tome II, page 362


Frater Hugo de Paraudo miles dicti ordinis, et visitator Francie, juratus ad sancta Dei evangelia, ab eo corporaliter tacta, in causa fidei de se et aliis dicere veritatem, et requisitus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo Templi Lugdunensis, per fratrem Hymbertum de Paraudo patruum suum, in festo Magorum immediate preterito fuerunt quadraginta quatuor anni, presentibus fratre Henrico de Dola et quodam alio fratre vocato Johanne, qui postea fuit preceptor de la Muce, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Le Temple de Lyon


— L'Ordre du Temple fonde à Lyon une commanderie à une date indéterminée, sans doute au XIIe siècle, puisqu'une transaction entre l'Ordre, l'Archevêque de Lyon et le Chapitre est datée de 1208.

— Les documents sur les Templiers de Lyon sont rares et les dates varient selon les sources.
— Leur domaine est situé sur la rive droite de la Saône au nord de Belle-Cour et au sud de l'église Saint-Nizier; il comprend chapelle, maisons, terres agricoles dont une vigne, granges, étables [....]

— En 1235 est aménagé un port sur la Saône, qui devient le plus riche port fluvial de l'Ordre en France.
Du Temple de Lyon dépendent la Grange-Blanche à l'est de Lyon, la Maison du Temple de Montluel et ses propriétés, la Maison d'Ecorcheloup près de Dagneux.

— En 1274 le Grand Maître de l'Ordre, Guillaume de Beaujeu, assiste au Concile de Lyon.

— En 1307 pour éviter les arrestations décidées par le roi Philippe le Bel, les Templiers militaires s'enfuient et font halte à la Grange-Blanche avant de rejoindre leurs commanderies de Pommier, Bellecombe, Montmiracle, tandis que le commandeur et les plus âgés sont arrêtés.

— En 1312, le pape Clément V à Lyon, en présence du roi Philippe le Bel, prononce la dissolution de l'Ordre du Temple et transfère leurs biens aux Hospitaliers de l'Ordre de Saint-Jean.

— En 1315, l'Ordre de Saint-Jean vend au Duc de Savoie le domaine du Temple et lui achète des terres situées près de leur commanderie de Vaulx. Une rue est ouverte qui relie le domaine à la Saône et porte le nom de rue de Savoie.

— En 1407, le Duc de Savoie donne le domaine aux Célestins.
— En 1562 les troupes huguenotes saccagent le domaine.

— En 1772 le couvent des Célestins est fermé sur ordre du Pape. L'archevêque de Lyon, Malvin de Montazet, souhaite voir le domaine revenir au diocèse: le Duc de Savoie fait valoir ses droits, reconnus par un jugement de 1784.

— En 1785 le domaine du Temple est vendu: le nouveau propriétaire ouvre une rue des Templiers et construit des maisons et un théâtre (aujourd'hui Théâtre des Célestins).
Sources: Musée du diocèse de Lyon

Les Templiers à Lyon


Quai, place et rue des Célestins
Le quai : du quai Saint-Antoine au quai Tilsitt.
La place : entre les rues d'Egypte et des Célestins.
La rue : du quai des Célestins à la place de ce nom.

Nous verrons plus loin, quand nous parlerons du Port-du-Temple et des Templiers, que le vaste emplacement, qui comprend tout le quartier des Célestins, appartint d'abord à l'ordre religieux et militaire des Templiers. Mais cet ordre aboli en 1312, la maison et les magnifiques jardins des Templiers de Lyon furent adjugés aux Chevaliers de Malte, qui plus tard les cédèrent en échange aux ducs de Savoie.

En 1407, Amédée VIII, duc de Savoie, qui fut ensuite antipape sous le nom de Félix V, céda, par une charte datée de Bourg, 22 février, la maison du Temple aux Célestins pour qu'ils y fondassent un monastère. Les Célestins, institués en Italie, par Pierre de Mouron, autour de 1250, n'avaient pénétré en France qu'en 1300. Pierre de Mouron, leur fondateur, étant devenu pape sous le nom de Célestin V, les religieux prirent le nom de Célestins. Ils s'installèrent donc audit lieu, et
le premier prieur fut le Père Jean Gerson, frère du célèbre chancelier de l'Université de Paris.

La dernière heure du couvent des Célestins allait sonner. En 1779, la maison de Lyon fut supprimée et les religieux furent sécularisés. L'Archevêque de Lyon, Mgr Malvin de Montazet, réunit alors leurs biens à ceux du clergé de son diocèse. Mais Victor Amédée, duc de Savoie, revendiqua la propriété donnée à telles et telles conditions par Amédée VIII, son aïeul. De là un grand procès que perdit l'Archevêque, et un arrêt du 12 janvier 1784 envoya le roi de Sardaigne en possession du couvent en litige.

Un an après, cette propriété était aliénée à un sieur Devouge, qui acheta la totalité de ces terrains au prix de 1.500.000 livres. Pour donner aussitôt de l'importance au quartier et retirer de plus considérables bénéfices, le nouveau propriétaire fit percer des rues et construire une salle de spectacle. Cette dernière idée fut mise à exécution en 1792.
Mais le théâtre, comme l'ancien monastère, a été plusieurs fois incendié. Il a été récemment reconstruit à neuf.

Sur le quai étaient autrefois les places Port-du-Roi et Port-du-Temple ; depuis 1855, tout a été réuni sous le nom des Célestins.

Place de la Commanderie - Du quai Fulchiron à la rue Saint-Georges


L'ordre religieux et militaire de Saint-Jean-de-Jérusalem fut fondé au XIe siècle. Il devint vite prospère et se répandit un peu partout. Il était divisé en huit groupes appelés Langues ; chaque Langue se subdivisait en prieurés, les prieurés en bailliages, et les bailliages en commanderies. La commanderie était donc une sorte de couvent, auquel était toujours annexé un hôpital, et où vivaient ces religieux-soldats, les chévaliers de Saint-Jean de Jérusalem, appelés successivement chevaliers de Rhodes et de Malte.

Ils vinrent s'établir à Lyon vers l'an 1209, mais on ignore le lieu où ils se fixèrent d'abord. Ce n'est que vers 1315 qu'ils s'établirent à côté de l'église Saint-Georges. Dans la suite, la Commanderie devint grand-bailliage et chef-lieu de la Langue d'Auvergne, c'est-à-dire l'une des plus considérables de France.

A la Révolution, elle fut vendue comme bien national. C'était une grande maison flanquée de deux grosses tours, qui avait ses pieds dans la Saône et une poterne sur la rivière. En 1860, elle fut démolie pour faire la place qui porte son nom. Elle avait vécu trois cent soixante-deux ans, puisqu'elle avait été construite en 1498 par le commandeur Humbert de Beauvoir. Sur la porte d'entrée, il y avait cette inscription :
? C'est l'entrée de la maison de Monsieur Saint-Jean-Baptiste et du bon chevalier Monsieur Saint-Georges, laquelle maison a été faicte et accomplie par messire Humbert de Beauvoir, chevalier de l'ordre dudit Monsieur Saint-Jean-Baptisle de Jérusalem et commandeur de céans. Faict le premier jour d'octobre 1498 ?
— Voyer pour plus amples détails, les Anciens couvents de Lyon.

Rue Port-du-Temple - Du quai des Célestins à la place des Jacobins


Les terrains sur lesquels nous nous trouvons, avant d'appartenir aux religieux Célestins, appartenaient aux Chevaliers du Temple. — Voyer Célestins et Templiers. — La Saône, qui baignait ces propriétés, avait certains lieux d'abordage, appelés Ports. Il y en avait un près des Templiers, c'était le Port du Temple ; cette rue en conserve le souvenir. — Nous avons déjà constaté — Voyer Monnaie — qu'autrefois la rue Port-du-Temple n'était pas là, mais dans la rue de la Monnaie.

Avant 1855, la rue qui nous occupe s'appelait Ecorche-Boeuf, et ce nom fait allusion à une ancienne fête populaire. Il y avait autrefois une fête des Merveilles, célébrée par une procession splendide. Le clergé et le peuple se rendaient à l'Ile-Barbe, et tous descendaient la Saône dans des barques, en chantant des litanies. Quand on était arrivé vers le Pont de Pierre, on laissait du haut de l'arche du pont, appelée arche des merveilles ou arc merveilleux, tomber un boeuf, qu'on pourchassait aussitôt et dont on s'emparait. On le tirait de l'eau au Port du Temple, et l'on allait l'abattre et l'écorcher dans un abattoir voisin. De là l'ancien nom de cette rue.
Sources: L'Abbé Vachet Adolphe - A travers les rues de Lyon. Lyon 1902 - Bnf

Lyon - 1380-1422. Règne de Charles VI


1407, 25 février. Le duc de Savoie, Amédée-le-Pacifique, établit à Lyon, dans le palais qu'il possédait, et qui avait d'abord appartenu aux Templiers.
Sources : Péricaud, Antoine. Notes et documents pour servir à l'histoire de Lyon, page 33. Lyon 1839. — BNF

Pièce N° 14


1470, dimanche 8 juillet. — Lyon (Hôtel-de-Ville).
Procès-verbal d'une délibération des consuls au cours de laquelle il fut décidé d'accorder au prieur et au couvent des Célestins (4) 10 livres, en argent ou en chaux, pour les aider à réparer le mur situé devant le couvent, le long de la Saône.
(Archives municipales de Lyon, BB 15, folio 107 v° 108 r°)

Lyon


Le dimanche VIIIe jour de juillet l'an « et lieu que dessus. » (Folio 107 v°). (Bas du folio 108 r°). Pour les frères Célestins (6). »
4. Les Célestins ont été construits sur l'emplacement de la maison des Templiers, vendue par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem au comte de Savoie qui, en 1407, fit don du terrain à l'ordre des Célestins.

Lyon


Pièce N° 13
[Peut-être 1425], 23 octobre. — Thonon.
Lettre du duc de Savoie [Amédée VIII], aux conseillers de la cité de Lyon les priant de faire réparer promptement la voie publique, qui se trouve devant la maison des frères Célestins de sa maison du Temple et qui a été défoncée par un débordement de la Saône, à la suite duquel ceux-ci lui ont adressé une plainte (2).
(Archives municipales de Lyon, AA 25, n° 64)
(Original sur papier. — Traces de scellement en cire rouge, au dos.)

Egregii amici carissimi, devotorum oralorum nostrorum fratrum Celestinorum domus nostre Templi « de Lugduno queremoniam (2) recepimus continentem quod, impetu fluctuun (3) Sagone, via publica, ante dictam « domum, est disruta et lacerata, cedens, nedum in ipsorum, quymo (4) eciam rei publice delrimentum, « ad cujus tenemini reffectionem, et, nisi tempestive succurratur, majus scandalum proinde eveniet « pro triplo non reparandum, vestram amiciciam requirentes etortantes quatinus circa festinam « reparacionem et restauracionem dicte vie procedere velitis pleno cum effectu et in hoc, ultra « debitum nobis facietis complacenciam specialem, per latorem nobis rescribentes quidquid feceritis « in premissis et si qua possumus vobis grata.
Omnipotens vos conservet. Scriptum Thononii, « die XXIII octobris. »
Dux Sabaudie et cetera. »
1. Nos recherches dans le fonds des Célestins aux Archives du Rhône ont été vaines.
Nous avons aussi consulté l'ouvrage de Cuaz sur les Célestins et tous les autres travaux sur ce sujet, mais nos recherches ont été infructueuses. — Nous publions une délibération très postérieure (de 1470) qui témoigne de la sollicitude du Consulat pour ce couvent.
2. Sic, pour querimoniam.
3. Sic, pour flactuum.
4. Sic, pour qui immo.
La lettre n'est d'ailleurs pas postérieure à Amédée VIII, vu l'écriture et le nom du secrétaire. Elle doit être de 1425, année signalée par de grandes inondations, comme le prouve une délibération du 26 mars 1426 publiée par nous dans le Bulletin Franco-Italien de juillet-octobre 1911.
(Cf. le tirage à part : Louis Caillete Maurice Mignon : Contributo alla Storia delle Relazioni tra la Francia e l'Italia. Lione ed il Capitano taliano
« Le Borne Caqueran » (Grenoble, typ. et lith. Allier frères, 1911, in-4°, page 46, 1e col.)
Mais il y eut dans la suite d'autres inondations qui endommagèrent le mur refait, comme le prouve la délibération de 1470.

Sources : Le chanoine J.-M. Lavanchy. La Sainte Maison de Thonon et le prieuré de Saint-Jeoire (près Chambéry), page 560. Chambéry 1918. — BNF


Lys (Le)   (11)

Maison du Temple Les Lys


Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Lagrasse, Commune: Arquettes-en-Val - 11


Maison du Temple Les Lys
Maison du Temple Les Lys


Cette maison templière n'avait que quelques maigres terroirs de moindre importances.

Les Lys, château et ferme sur la commune d'Arquettes-en-Val.
— Casirum de Udalgario, 1237, (Archives de la Hautes-Garonne, fonds de Malte, Valdedaigne, I, 3)
— Château d'Udalgar, XVIIe siècle (Archives de la Haute Garonne, fonds de Malte, Valdedaigne, I, 3)
— Château appellé Les Lis..., Les Lys.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.


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