Chastel Arnaud
Castel Arnolf, castellum Arnaldi ou Armulfi, maintenant Yalu, à l'ouest de JérusalemTandis que Baudouin Ier se trouvait ainsi engagé en Galilée, face aux Turcs de Damas, les garnisons égyptiennes d'Ascalon, Tyr, Sidon et Beyrouth profitèrent de son absence peur opérer un raid dans l'étroite zone du littoral franc, autour de Jaffa, et sur la route de Jaffa à Jérusalem. Le 9 octobre 1106, 7000 cavaliers égyptiens apparurent à l'improviste dans la plaine du Nahr al-Auja, entre Arsuf et Jaffa, où de nombreux pèlerins étaient rassemblés, et en massacrèrent cinq cents. De là ils galopèrent jusqu'à Ramla, place où se trouvaient seulement huit chevaliers francs. Ceux-ci se réfugièrent à Jaffa. Le gouverneur de Jaffa, Roger de Rozoy (Rotgerus de Roiset), sortit avec ses gens pour repousser l'ennemi; mais il se laissa attirer par les coureurs arabes vers un guet-apens. Il risquait d'être massacré avec tous les siens lorsqu'un chevalier nommé Gérard, de la maison du roi Baudouin, donna le conseil de rompre le combat et de faire demi-tour La petite troupe repartit donc au galop vers Jaffa, non sans être poursuivie et étroitement talonnée par les cavaliers égyptiens; les chevaliers échappèrent ainsi, mais dans la presse qui se produisit aux portes de Jaffa une quarantaine de piétons francs furent rejoints et tués.
Chastel-Arnaud
Bétenoble ou Beit-Nûbâ
1. Rey (Colonies franques, page 381), après de Saulcy (Voyage en Terre Sainte, tome I, page 87), identifie le Chastel-Arnaud avec la petite forteresse ruinée d'al-Bureij qui commandait la route de Lydda à Jérusalem. Voir la carte de Th. MENKE, Hand-Atlas fur die Geschichte det Mittelalters, n° 85, où Castellum Arnaldi est placé au sud-est de Betenoble, l'actuel Beit Nuba. Notons que sur la route de Ramla à Jérusalem, entre Qariyat al-Inab et Qaloniya, se trouve, près des ruines du couvent de Qebala, une hauteur de 808 mètres avec une bourgade encore appelée al-Qastal (Castellum).
Castellum Arnaldi ou Arnaud
Castellum Arnaldi ou Arnaud. Image Wikipedia
1. Identification de REY, Colonies franques, page 405. Rey note aussi que le Castellum Beroardi peut être également recherché du côté de Minet Rubin, le port de Yebna.
René Grousset, Histoire des Croisades et du Royaume Franc de Jérusalem, tome I, pages 247 et 248. Paris 1395.
Chastel Arnaud
La sécurité de la route entre Jaffa et Jérusalem. Construction du fort de Bétenoble (Beît-Nâbâ).
Bétenoble ou Beit-Nûbâ
Bétenoble ou Beit-Nûbâ
Chastel-Arnoul
Chastel-Arnoul (Castellum Arnulfi)
1. Rey, Colonies franques, pages 378 et 381
BETENOBLE ou BETTENNOBLE (8), que Guillaume de Tyr dit occuper le site de l'antique ville de Nob ; est identifiée par M. de Saulcy avec le village nommé de nos jours Kefer-Noba. Si l'on admet cette identification, celle du castrum Arnaldi avec El Boureïdj en découle nécessairement.
8. Guillaume de Tyr, livre I tome XIV, chapitre 8. (page 378)
CHATEAU D'ARNAULD (le) ou CASTRUM ARNALDI (4), a été identifié par M. de Saulcy avec la petite forteresse ruinée nommée El Boureïdj, qui commande la route de Lydda à Jérusalem.
4. Saulcy. Voyage en Terre-Sainte, tome 1, page 87 et suivante. (page 381)
E. Rey, les colonies Franques de Syries aux XIIe et XIIIe siècles. Paris Picard 1883
L'Estoire d'Eracles ajoute que le rétablissement de la sécurité sur la route de Jaffa à Jérusalem assura un meilleur ravitaillement de la ville sainte et de l'arrière-pays, ce qui dut faire baisser le prix des denrées (2). Nous verrons plus loin comment Foulque compléta ce système de défense en élevant en 1137 la forteresse de Gibelin (Beît Jibrîn), à mi-chemin entre Hébron et Ascalon, forteresse dont la garde fut confiée aux Chevaliers de l'Hôpital (3).
2. Guillaume de Tyr, page 617.
3. Guillaume de Tyr page 638. - Delaville Le Roulx, cartulaire des Hospitaliers, pages 46-47.
René Grousset, Histoire des Croisades et du Royaume Franc de Jérusalem, tome II, pages 18 et 19. Paris 1395.
Chastel Arnaud
Seconde marche de Richard vers Jérusalem (juin 1192).
Dans la troupe le départ fut toute joie, « En juin, écrit Ambroise, quand le soleil à son lever détruit la rosée, quand tout se réjouit dans le monde, l'ost quitta la Cannaie (c'est-à-dire la région du Wadi al-Hasi), se mit en marche et descendit par les plaines vers Ibelin de l'Hôpital (Beit Jibrin). » Mais au lieu de pousser plus à l'est, Richard ramena l'année à Ascalon. On croyait qu'il allait se rembarquer. Toutefois son chapelain, Guillaume de Poitiers, avait réussi à le faire changer de sentiments. Ebranlé par les objurgations du prélat, il promit de rester jusqu'aux prochaines Pâques, et le 7 juin 1192 il quitta Ascalon avec toute l'armée pour entreprendre la marche tant attendue sur Jérusalem.
Malgré la chaleur de l'été palestinien, la mystique de la Première Croisade était revenue : « On vit des gens de haut rang faire oeuvre d'humilité, d'honneur, de charité et de courtoisie, car ceux qui avaient des chevaux y faisaient monter les pauvres pèlerins et allaient à pied après eux, hauts hommes et bacheliers. »
La première étape conduisit l'armée à Blanche Garde, l'arabe Tell al-Saliya, où elle campa la nuit du 7 juin et la journée du 8. Le 9 juin elle fit mouvement sur le Toron des Chevaliers qui est soit, comme le dit Clermont-Ganneau. Latrun ou Natrun, soit, comme le veut Van Bercerm, le village d'al-Bureij, près de Tibna, entre Tell-Saliya et Latrun. Le 10 juin Richard atteignit le Chastel Arnaud, hauteur entre Latrun et Beit Nuba, et le 11 juin il avança jusqu'à Beit Nuba même, la Bétenoble des chroniqueurs (Qoluniya).
René Grousset, Histoire des Croisades et du Royaume Franc de Jérusalem, tome III, page 99. Paris 1395.
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