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    Château de Nephin

    Château de Nephin (Nefin, arabe — Anafé, aujourd'hui Enfé)
    A l'Est du village d'Enfé, situé à 16 km au Sud de Tripoli, se trouve une étroite langue de terre qu'occupait le château de Nephin. On l'avait isolé en coupant l'isthme par deux fossés.
    La famille qui posséda, dans le comté de Tripoli, les seigneuries de Nephin et de Maraclée, est bien connue grâce à une étude approfondie de M. Rudt de Collenberg (1). Les« Raynouard » sont originaires de Mezenas, Medenis, Mezenis, aujourd'hui Meynes, commune de Montfrin, canton d'Aramon, arrondissement de Nîmes (Gard). Le premier connu, Raynouard, est remplacé à partir de 1077 par son fils Pons Rainoardi qui est un familier de Raymond de Saint-Gilles. En 1095, il signe au contrat de mariage du comte. Il le suit à la première croisade et est tué ainsi que son frère Pierre, près de Durazzo, en 1097. Ils appartiennent à une très noble famille car Raymond d'Aguilers (2) les appelle Principes nobilissimi.

    Deux membres de cette famille, Guillaume Rostaing et Pons de Medenis sont possessionnés au voisinage de Nephin vers 1115. Puis apparaît Guillaume-Raynouard qui est parti pour le comté de Tripoli entre 1136 et 1140 et qui est attesté de 1140 à 1163. Il a quatre fils : Saxo, Raynouard, seigneur de Tortose puis de Nephin, Raymond et Guillaume, seigneur de Maraclée attesté de 1163 à 1180.
    Cette famille aura des alliances avec la descendance des Masoiers de Margat.
    Raynouard est mentionné comme seigneur de Tortose en 1151 (3) ; il figure sans dénomination au début de 1163 (4), puis à partir de juin 1163, il s'appelle Raynouard de Nephin (5) ; ce Raynouard 1 de Nephin est attesté jusqu'en 1176.

    Jean Richard (6), constatant que Nour ed Din s'était emparé momentanément de Tortose en 1152, d'après le récit d'Ibn al Oalanisi (7) (les historiens occidentaux ne font pas mention de cet événement) pense que lorsque cette place eut été reprise, le comte de Tripoli en confia la garde aux Templiers et donna en compensation Nephin à Raynouard.

    Raynouard fit partie de l'ambassade qui accompagna le roi Amaury Ier quand il se rendit à Constantinople au début de 1171 pour aller demander de l'aide à l'empereur Manuel Comnène.

    Après lui, apparaît un triste personnage qu'Ernoul appelle Renaud de Nephin (8), un brigand féodal qui ne fit nullement honneur à la noblesse de Terre Sainte. Après sa victoire de Hattin en juillet 1187, Baladin avait envahi la Palestine et occupé Jérusalem. Il chassa les Chrétiens de la Ville sainte. Mais il les évacua en bon ordre en direction du Nord et les fit escorter jusqu'en territoire chrétien par des cavaliers de son armée pour les protéger contre les pillards bédouins. Mais parvenus au Liban dans les terres du comté de Tripoli, les émigrants furent attaqués entre le Boutron et Nephin, au Puy du connétable, par Raynouard II sire de Nephin qui les dépouilla des quelques biens qu'ils avaient pu emporter avec eux.
    Ce Raynouard II de Nephin est attesté de 1174 à 1196, puis Raynouard III que l'on rencontre de 1196 à 1206, se montra aussi très malfaisant.

    Il épousa, sans le consentement de son suzerain, Bohémond IV, comte de Tripoli et prince d'Antioche, Isabelle, fille du seigneur de Gibelacar, Aslafort. Le prince cita Raynouard devant la cour des barons de Tripoli. Celui-ci se dispensa d'y paraître et la Cour conclut au droit de Bohémond de saisir les fiefs de son vassal (1203 ou 1204). Il en résulta une guerre fratricide qui fut sanglante (9). Raynouard avait de puissants alliés. Il obtint l'aide du roi d'Arménie, Léon II, l'appui moral du roi de Jérusalem Amaury II et le secours de deux puissants barons palestiniens, Raoul et Eude de Tibériade. Bohémond IV était soutenu par le sire de Giblet Gui Ier et son frère Hugues dont il avait épousé la sœur, Plaisance de Giblet et un peu plus tard il reçut un précieux secours militaire des Génois.

    Au début de la lutte, Bohémond faillit être vaincu. Raynouard pendant plusieurs mois dévasta les environs de Tripoli. Même un de ses chevaliers nommé Bertran Barbe, réussit à pénétrer dans la ville et à emporter « le pot en quoi l'on métoit la monaie que l'on prenoit de la dreiture deu prince (10). » Dans ces combats Bohémond fut blessé et perdit un œil d'où son surnom de Bohémond le Borgne, et son beau-frère Hugues de Giblet fut tué. Mais la chance tourna : le roi de Jérusalem, Amaury II mourut le 1er avril 1205, et Jean Ier d'Ibelin, sire de Beyrouth, qui assura alors la baylie du royaume était hostile à Raynouard bien qu'il fût son beau-frère, ayant épousé sa soeur Héloïs de Nephin.
    Bohémond, ayant renouvelé les privilèges accordés aux Génois dans son comté, obtint de ceux-ci trois navires et quatre cents combattants qui l'aidèrent à assiéger Nephin et à s'en emparer (juillet 1205) (11). Raynouard fut fait prisonnier et emmené dans les cachots de Tripoli « en gros fers et en dure prison » (fin 1205). Pour obtenir sa liberté il dût abandonner au Prince Nephin ainsi que son château de Gibelacar (Akkar) (12). Il se réfugia en Chypre où il mourut (13).

    Il est question en 1245 et en 1260, d'un Jean de Nephin qui résidait à Saint-Jean d'Acre (14).
    Un mauvais destin semble avoir pesé sur ce repaire maritime de Nephin qui ne paraît jamais avoir servi pour la défense de la chrétienté contre les Musulmans, mais qui participa jusqu'à la fin à des querelles meurtrières entre chrétiens.
    En 1228 (15), le même Bohémond IV était allé en Chypre pour faire sa cour à l'Empereur Frédéric II, prince puissamment intelligent, mais de mœurs abominables et d'une extraordinaire duplicité. L'accueil qu'il reçut l'inquiéta fort : l'empereur avait voulu dépouiller Jean d'Ibelin de son fief de Beyrouth, Bohémond pressentit qu'il allait subir le même sort et nous avons conté plus haut comment il simula une crise de folie et, sautant dans une galère, il alla se réfugier dans son château de Nephin (16).
    Et voici le dernier événement tragique qui a son épilogue au château de Nephin. De 1276 à 1282 (17), alors que la puissance chrétienne s'effondrait en Syrie sous les coups de Beibars, eut lieu une terrible guerre entre Bohémond VII, comte de Tripoli, et Guy II de Giblet, assisté des Templiers. On vit Bohémond faire abattre la maison du Temple à Tripoli, le grand maître du Temple Guillaume de Beaujeu arrivant d'Acre à Giblet avec une troupe de Templiers et de là allant assiéger Tripoli, puis en se retirant, rasant le château du Boutron.

    Ensuite les Templiers mirent le siège devant le château de Nephin (18). Au cours d'une attaque, le chevalier Paul de Teffaha (19) et douze Templiers, parvinrent à forcer l'entrée mais les assiégés firent tomber derrière eux la herse qui se trouvait levée au-dessus de la porte, et ainsi les assaillants se trouvèrent prisonniers. Ils furent emmenés à Tripoli.
    Peu après les deux troupes ennemies se rencontrèrent entre le Puy du connétable et le Boutron. Parmi les partisans de Bohémond, Balian II de Sidon, Roger de la Colée (20) et Guillaume Trabuc, fils du maréchal de Tripoli, trouvèrent la mort dans ce combat.
    Après une trêve, la guerre reprit en 1278. Les Templiers attaquèrent à 17 km au Sud-Est du Boutron le casai fortifié de Dôme (Douma) et battirent une troupe de chevaliers de Tripoli. Douze galères du Temple vinrent attaquer le port de Tripoli. Un orage les dispersa et trois d'entre elles trouvèrent un refuge près de Nephin que Guy de Giblet et les Templiers assiégeaient à nouveau (21). Bohémond VII voulant se venger arma quinze galères et alla attaquer le château de la mer devant Sidon (Saïda) et y fit prisonniers des Templiers (22).

    Enfin le grand maître de l'Hôpital Nicolas Lorgne, ancien gouverneur du Crac des chevaliers puis de Margat, se rendit à Tripoli en septembre et parvint à rétablir momentanément la paix entre les adversaires.
    Mais trois ans plus tard Guy de Giblet équipait trois navires montés par des Génois et abordait à Tripoli dont il espérait s'emparer par surprise. Sa tentative échoua. Cerné avec, sa troupe dans une tour de l'Hôpital il capitula en acceptant de rester cinq ans en prison ; après quoi on lui promettait de lui rendre son fief.

    Mais Bohémond ne tint pas sa promesse ; les Génois eurent les yeux crevés. Guy de Giblet, ses frères Jean et Baudouin et leur cousin Guillaume de Giblet, furent emmenés dans le château de Nephin et murés vivants dans une fosse. Ce supplice eut lieu à la fin de février 1282 (23).
    La ville de Giblet ouvrit alors ses portes à Bohémond.
    1. W. H. Rudt de Collenberg : « Les Raynouard » seigneurs de Nephin et de Maraclée en Terre sainte el leur parenté en Languedoc, dans Cahiers de civilisation médiévale (Poitiers, tome, VII, 1964, pages 289-311, avec tableaux généalogiques).
    2. Raymond d'Aguilers, Historiens occidentaux, tome IV, page 236. — Pierre Tudebode, dit egregius miles, et nobilis vir; Historiens occidentaux, tome IV, page 19.
    3. Cartulaire général des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, tome I, pages 154-155, n° 199. — Rôhricht, Reg, page 68, n° 270 a. 1151 : « Guillelmus Rainoardus, Rainoardus, filius ejus et dominus Tortosae... »
    4. Cartulaire général des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, tome I, page 228, n° 317. — Rôhricht, Reg., page 99, n° 378, 19 janvier 1163 : acte par lequel Guillaume de Maraclée avec sa femme Béatrice et du consentement de son père Guillaume-Raynouard et de ses frères Raynouard et Raymond donne à l'Hôpital le château d'Eixserc (le Sarc). Dans ce même acte figurent comme témoins Olivier de Nephin et Gaston de Nephin.
    5. Rôhricht, Reg., page 100 n° 380, 15 juin 1163, Rainoar de Neficis (corr. Nefinis) figure comme témoin.
    6. Jean Richard. — Le Comté de Tripoli sous la dynastie toulousaine (1102-1187), pages 74-75 (Bibliothèque archéologique et historique, tome XXXIX). Un volume in-4° de VIII et 94 pages avec 3 cartes. Paris, Geuthner, 1945.
    7. Ibn al-Oalanisi, édition Gibb, page 312.
    8. Ernoul, édition Mas-Latrie, pages 230-231. — Eracles, c. XLIV, pages 99-100 : « Ensi corne il orent passé le Pui dou Conestable et entrèrent en la terre dou seigneur dou Boutron et de Nefin, Renaut qui sires estoit de Nefin, fit mètre ses serjanz en un destreit de sa terre et lor comanda que il deussent rober et tolir as gens de Jérusalem tant que il poièrent aveir. Nostre Sire puni le sire de Nefin en son vivant que il perdi la veue et ses hairs en perdirent lor seignorie », voir R. Grousset, tome II, pages 818-819.
    9. R. Grousset tome III, pages 253-254. — Claude Cahen, pages 608-609. — Jean Richard, pages 74-75.
    10. Eracles, Historiens occidentaux, tome II, page 314. — Chronique d'Amadi, édition Mas-Latrie (Documents inédits)... 1891, pages 95-96.
    11. Ogerio Panis, Annales genuenses (1197-1219), Mon. germ. Hist., Scriptores, XVIII, page 124.
    12. Eracles, Historiens occidentaux, tome II, page 315.
    13. Il semble qu'en 1374 vivait encore en Chypre un membre de cette famille. La Chronique de Strambaldi paraît signaler à cette date un seigneur Jacques de Nephin. Chroniques d'Amadi el de Strambaldi, édition Mas-Latrie..., 1893, II, page 229.
    14. Johannes de Nefin, témoin dans un acte de 1245 à Acre (Rôhricht, Reg., page 301, n° 1135) ; et en 1260 à Acre (ibid., page 336, n° 1285).
    15. R. Grousset, tome III, page 294, Claude Cahen, page 641.
    16. Voir chapitre IX — Le comté de Tripoli et la principauté d'Antioche de 1188 à la chute des Etats Francs du Levant, page 173.
    17. R. Grousset, tome III, pages 685-691.
    18. Geste des Chiprois, Chronique du Templier de Tyr, chapitre 392-393, édition Gaston Raynaud (1887), pages 204-205.
    19. El Teffaha à 18 km à l'Est de Tortose.
    20. La Colée près Hosn Soleiman, à environ 24 km au Nord du Crac.
    21. Gestes des Chiprois..., chapitre 399, page 207.
    22. Gestes des Chiprois..., chapitre 400, page 207.
    23. Gestes des Chiprois, chapitre 410, page 211. « et les fit mètre en une foce et masonner et clore dedens, et moururent de fain. »

    Sources : Paul Deschamps - Les Châteaux des Croisés en Terre Sainte, tome III, La Défense du Comté de Tripoli et de la Principauté d'Antioche. Editeur Paul Geuthner, Paris 1973

    Château de Nephin — Description

    Le village d'Enfé au bord de la mer avec un petit port, à 16 km au Sud de Tripoli, conserve quatre églises dont deux sur les rochers au bord de la mer. L'une d'elles, placée sans doute sous le vocable du S. Sépulcre, fut construite en style roman du XIIe siècle. Elle a été étudiée par Camille Enlart (1) et plus récemment par Pierre Coupel (2) qui lui reconnaît les caractères de nos églises de Bourgogne et du Nivernais du milieu du XIIe siècle. Le château se trouvait sur un cap rocheux long de plus de 400 mètres et n'ayant dans sa plus grande largeur que 125 mètres.

    Burchard de Mont-Sion qui y passa en 1283 le décrit ainsi : « De Biblio ad quatuor leucas est Botrum civitas... Inde ad tres leucas est castrum Nephin in mari fere totum. Quod est principis Antiocheni. In quo vidi duodecim turres bonas et locum munitum valde... De Nephin ad duas leucas est civitas Tripolis... (3). » De ce château si bien défendu il reste peu de vestiges. On l'avait complètement isolé de la terre (4) en tranchant le rocher et coupant l'isthme par un fossé allant d'une rive à l'autre. Peut-être pouvait-on amener l'eau de la mer dans ce fossé. Il a 80 mètres environ de longueur, et 12 à 15 mètres de large. Sa profondeur au milieu est de 8 à 10 mètres. Aux extrémités Nord et Sud le fossé est de moitié moins profond. Près de l'extrémité Sud de ce fossé on a ménagé en creusant le rocher une aiguille qui servait de pile à un pont. Cette pile haute de 3,60 mètres a comme dimensions à sa base 4,50 dans le sens du fossé sur 1,50 mètre. Son sommet est soigneusement aplani. On voit en haut de la pile sur la face Ouest, c'est-à-dire du côté de la presqu'île, quatre encoches. Ces encoches étaient évidemment destinées à recevoir l'extrémité des poutres du pont.

    Sur la paroi Est du rocher on remarque les marches d'un petit escalier descendant jusqu'au fond du fossé. Quand on avait franchi ce fossé on en trouvait un second parallèle au premier et large de 13 mètres. Ce fossé est aujourd'hui en grande partie comblé.
    Dans la paroi Ouest de ce second fossé on voit à diverses hauteurs, des rangées d'encoches rectangulaires qui étaient selon toutes apparences destinées à recevoir l'extrémité de poutres.

    On trouve des vestiges de construction sur les parois du 1er fossé puis de la pile. Vers l'extrémité Nord du fossé apparaissent les restes d'un mur à bossages, destiné à surhausser la paroi du fossé, basse à cet endroit.
    Renan (5) avait signalé ces restes de murailles et avait comparé leur appareil à celui du donjon de Giblet (Byblos). Dans la presqu'île peu après le second fossé se trouve une citerne qui était donc à l'intérieur de la forteresse. Nous avons signalé que l'entrée du château de Nephin avait une porte munie d'une herse et c'est en faisant tomber cette herse derrière Paul de Teffaha et ses 12 compagnons en train de franchir l'entrée que les défenseurs de la place les firent prisonniers en 1276.
    Rien ne subsiste à l'intérieur de la presqu'île. Des douze tours que vit en 1283 le voyageur Burchard de Mont Sion, il ne reste que quelques pierres à bossages.
    1. Les Monuments des croisés dans le royaume de Jérusalem: Architecture religieuse et civile, tome II (1928), page 311.
    2. Trois petites églises du comté de Tripoli (Nephin, Amioun, Koubbé), dans Bulletin du musée de Beyrouth, tome V, pages 35 et 46 photos, plans et coupes.
    3. Burchard de Mont-Sion, édition J. C. M. Laurent, Peregrinatores..., Leipzig, 1868, pages 27-28. — Burchard apprécia le vin de Nephin ; il ajoute en effet : « Vinum hujus ville magis nominalum est inter omnia vina parcium illarum. » C'est ce que dit aussi Wilbrand d'Oldenbourg dans son récit de voyage de 1212 : « Neffin... civitas admodum parva, bcne munita... cujus fines sunt fertilissimi, oplima et multum commendata vina afférentes. » J. C. M. Laurent, page 168.
    4. Je remercie vivement mon confrère M. Daniel Schlumberger, de l'Institut, qui a visité le site de Nephin à mon intention et m'a procuré les informations rapportées ici.
    5. Renan, Mission de Phénicie, page 143.

    Sources : Paul Deschamps - Les Châteaux des Croisés en Terre Sainte, tome III, La Défense du Comté de Tripoli et de la Principauté d'Antioche. Editeur Paul Geuthner, Paris 1973

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