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Monuments des Croisés par M. Rey

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    Château de la Blanche-Garde (Mons Clarus - Tell-es-Saphieh)

    Le château de la Blanche-Garde s'élevait entre Jérusalem et Ascalon, au sommet d'une colline dominant la plaine qui s'étend des montagnes de la Palestine à la Méditerranée. Le nom de cette forteresse n'était que la traduction littérale de l'appellation arabe de la hauteur quelle couronnait, et que les indigènes désignent encore aujourd'hui par les mots Tell-es-Saphieh, que les chroniqueurs des croisades traduisaient par Mons Clarus.
    Ce château fut construit vers l'année 1140 par le roi Foulques, pour concourir, avec la forteresse d'Ibelin et la ville d'Ascalon, à la défense de cette partie des possessions chrétiennes contre les agressions des musulmans d'Egypte. Par la suite, il fut donné en fief à une branche de la maison de Barut, qui prit le nom de la Blanche-Garde (1).

    Le plan de ce château paraît avoir beaucoup ressemblé à celui de Giblet, si nous en jugeons par ce qui subsiste encore et par le passage suivant de l'historien Guillaume de Tyr (2) :
    « .....Ubi edificant solidis fundamentis et lapidibus quadris oppidum cum turribus quatuor congruae altitudinis. »
    Malheureusement il ne reste plus actuellement que les ruines de deux tours rectangulaires tournées vers le sud et les fondations des courtines qui entouraient le donjon. Un amas de décombres « A » occupant le centre du château et un fragment de muraille me paraissent indiquer aujourd'hui la place de cet ouvrage.

    Ce qui me confirme dans cette idée, c'est que les Arabes du village moderne de Tell-es-Saphieh furent unanimes à me répondre que les débris que j'avais sous les yeux étaient les restes d'une grande tour détruite depuis bien des années et qui jadis s'élevait au milieu de cette enceinte. Le revêtement des murs était composé de pierres d'assez grand appareil taillées à bossages.
    Au sud se voient en « B » les arasements d'une partie des murs soit d'une basse-cour, soit d'un ouvrage avancé couvrant de ce côté les approches du château.
    Cette forteresse tomba au pouvoir de Saladin à la suite de la bataille de Hattin, en 1187.
    Aujourd'hui il ne subsiste plus du château d'Ibelin que des débris informes, perdus au milieu des maisons du village moderne d'Ebneh; cependant je serais tenté de croire, d'après le passage suivant de Guillaume de Tyr (3) : « Premièrement gitèrent les fondemens, après firent quatre tors », que cette forteresse, élevée dans la même année que Blanche-Garde, dut elle-même être bâtie sur un plan à peu près semblable à celui des quatre châteaux dont j'ai parlé dans le cours de ce chapitre.
    Le même auteur, au XXe livre, et au XIXe chapitre, décrit en ces termes le château du Darum, élevé par le roi Amaury : « .....Fundaverat autem.....dominus rex ibi castrum modicae quantitatis, vix tantum spatium intra se continens quantum est jactum lapidis, formae quadrae, quatuor turres habens angulares, quarum una grossior et munitior erat aliis; sed tamen absque vallo erat et sine antemurali. »
    Il y a donc lieu de conclure de ce passage, que le château, dont il est question et dont, malheureusement, il ne subsiste plus de traces, était également carré, flanqué de tours aux angles et muni d'un donjon.
    1. Familles d'Outre-Mer, page 240.
    2. Guillaume de Tyr, livre I. tome XV, chapitre XXV.
    3. Guillaume de Tyr, livre I. tome XV, chapitre XXV.

    Sources : Rey (Emmanuel Guillaume), Etude sur les monuments de l'architecture militaire des croisés en Syrie et dans l'Ile de Chypre. Paris, Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI.

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