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    Les Chroniqueurs du Moyen-âge

    La première croisade n'était plus qu'un souvenir. Si les colons étaient nombreux, les hommes d'armes étaient plus rares. Beaucoup avaient regagné leur pays; les autres étaient vieux ou morts. La croisade de 1101 fut un désastre pour la Palestine. Plus de cent mille immigrants furent massacrés ou faits prisonniers.

    Selon Jacques de Vitry
    « Personne ne pouvait aller tranquillement visiter les Lieux-Saints car les brigands et les voleurs infestaient les chemins, surprenaient les pèlerins, en détroussaient un grand nombre et en massacraient beaucoup ».

    Ainsi naquit l'Ordre du Temple. Son but primitif fut de protéger les pèlerins sur les routes. Sous l'influence d'Hugues de Payens, d'origine champenoise, Geoffroy de Saint-Omer et quelques autres chevaliers bien intentionnés se réunirent en confrérie. Les documents antérieurs à l'Ordre permettant de dire que son fondateur était déjà d'un certain âge : à l'origine du Temple, il devait avoir cinquante-cinq ans. Quant aux pauvres chevaliers du Christ, la tradition n'a pas retenu les noms des premiers d'entre eux. Ils vécurent presque dans l'oubli jusqu'en 1126, date à laquelle Hugues de Champagne vint grossir les rangs de la Milice. Cela fit grand bruit et provoqua même la colère de saint Bernard.

    Selon Guillaume de Tyr
    L'Ordre fut fondé l'année où Baudouin devint roi. Cette précision est juste, car il fut couronné roi de Jérusalem en 1119, dans l'église de Bethléem. Les textes de la Règle du Temple en font état lorsqu'ils relatent le procès-verbal de l'assemblée : « par les prières de Maître Hugues de Payens, sous lequel ladite chevalerie prit son commencement par la grâce du Saint-Esprit, ils s'assemblèrent à Troyes... à la fête de Saint Hilaire en l'an de l'Incarnation de Jésus-Christ M et C et XXVIII, (1128) la neuvième année du début de ladite chevalerie ».

    Nous devons alors rétablir les faits. L'assemblée de Troyes eut lieu le 13 janvier 1128. Avec les textes diplomatiques et principalement l'acte de la donation du 1er octobre 1127, nous pouvons établir que l'Ordre du Temple fut fondé entre le 1er novembre 1119 et le 12 janvier 1120.

    Chronique de Jacques de Vitry
    Le récit le plus complet, le plus objectif, que nous ayons sur les débuts du Temple est celui de Jacques de Vitry, dans son histoire de la Terre Sainte :

    Certains chevaliers, aimés de Dieu et ordonnés à Son service, renoncèrent au monde et se consacrèrent au Christ. Par des vœux solennels, prononcés devant le patriarche de Jérusalem, ils s'engagèrent à défendre les pèlerins contre les brigands et ravisseurs, à protéger les chemins et à servir de chevalerie au souverain roi. Ils observèrent la pauvreté, la chasteté et l'obéissance, selon la règle des chanoines réguliers. Leurs chefs étaient deux hommes vénérables, Hugues de Payens et Geoffroy de Saint-Omer. Au début, il n'y en avait que neuf qui prirent une décision si sainte et, pendant neuf ans, ils servirent en habits séculiers et se vêtirent de ce que les fidèles leur donnèrent en aumônes. Le roi, ses chevaliers et le seigneur Patriarche furent remplis de compassion pour ces nobles hommes qui avaient tout abandonné pour le Christ et leur donnèrent certaines propriétés et bénéfices pour subvenir à leurs besoins et pour les âmes des donateurs. Et, parce qu'ils n'avaient aucune église ou habitation qui leur appartînt, le roi les logea dans son palais, près du Temple du Seigneur. L'abbé et les chanoines réguliers du Temple leur donnèrent, pour les besoins de leur service, un terrain non loin du palais et, pour cette raison, on les appela, plus tard, les « Templiers ».

    Le chroniqueur cardinal poursuit sa dissertation avec précision : « En l'an de grâce 1128, après avoir demeuré neuf ans dans le palais, vivant ensemble dans la sainte pauvreté, selon leur profession, ils reçurent une Règle par les soins du pape Honorius et d'Étienne, patriarche de Jérusalem, et un habit blanc leur fut donné. Ceci fut fait au concile tenu à Troyes, sous la présidence du seigneur évêque d'Albano, légat apostolique, et en présence des archevêques de Reims et de Sens, des abbés de Cîteaux et de beaucoup d'autres prélats. Plus tard, au temps du pape Eugène, ils mirent la croix rouge sur leurs habits, portant le blanc comme emblème d'innocence et le rouge pour le martyre ».

    Dès 1126, le fondateur vint en France. Pour recruter et pour donner à son institution une base solide, reconnue par l'autorité ecclésiastique, les princes et les seigneurs.

    Le séjour en France d'Hugues et de ses compagnons doit se situer entre 1127 et 1130, période la plus inconnue de l'Ordre, ou tout au moins la plus délaissée dans les études. Cependant, grâce aux actes, elle permet de faire la liaison entre le concile de Troyes et le traité de saint Bernard. Jusqu'à la mort de Hugues de Payens, le 24 mai 1136, cette période semble favorable aux Templiers, malgré la nouveauté d'association entre la vie religieuse et la vie militaire. Assurément, et on le comprend, la fondation de l'Ordre n'était pas sans inquiéter les contemporains et saint Bernard lui-même. Cela défavorisa, avouons-le, du moins dans certaines régions, les débuts de l'institution.

    Et Saint-Bernard ?
    Né vers 1092 au château de Fontaine-les-Dijon, Bernard se trouvait allié aux plus grandes familles de Bourgogne et de Champagne. Par sa mère Aleth, il descendait des anciens comtes de Bar-sur-Seine, et par son père il était parent des Grands de Bourgogne. Chez les chanoines de Châtillon, le jeune seigneur acquit les principales règles de la rhétorique en étudiant les auteurs classiques. En avril 1112, il entra au monastère de Cîteaux, fondé en 1098, avec une trentaine de compagnons, parents et amis. Sous la houlette d'Étienne Harding, le jeune moine se formera aux exigences de la vie monastique et, en 1115, il deviendra le premier abbé de la troisième fille de Cîteaux : Clairvaux. L'abbé donna un grand essor à son Ordre, dont il ne fut jamais le supérieur. A sa mort, Clairvaux avait fondé 61 abbayes.

    La protection des chevaliers du Temple
    Les chevaliers, sous la protection de Baudouin II, de Garimond patriarche de Jérusalem et de son successeur Étienne de la Ferté, vinrent en partie sur la terre de France pour y recruter. De la Palestine, il est fort probable que le Maître se rendit à Rome afin d'obtenir une entrevue avec le pape Honorius II. Cet entretien fut, sans aucun doute, à l'origine du concile de Troyes. Puis de Rome, Hugues de Payens rejoignit aussitôt son fils Thibaud. La chronique de Sainte Colombe précise cette généalogie :
    « Thibaud de Payens, fils d'Hugues, premier Maître du Temple à Jérusalem ».
    Le Grand-Maître du Temple rencontra partout de la sympathie et de l'admiration. Thibaud de Blois avait hérité des biens du comte de Champagne lorsque celui-ci était entré au Temple.
    Le 13 janvier 1128, les chevaliers du Temple étaient à Troyes où s'ouvrait le concile qui allait examiner et confirmer la Règle de l'Ordre. Douze évêques, quatre abbés mitrés bénédictins, quatre cisterciens et quelques laïcs assistaient le légat.
    Saint Bernard et les cisterciens ne semblent pas être pour beaucoup dans les débuts du Temple. Cela s'explique par l'inimitié de l'abbé de Clairvaux vis-à-vis du Temple.

    L'opinion communément admise veut que ce soit l'abbé de Clairvaux lui-même qui ait écrit la Règle du Temple. Michelet, Dupuy, la Chronique de Belgique, Polydon Virgile, Guillaume de Tyr même, la lui attribue. Les manuscrits de la Règle du Temple, en liaison avec Jacques de Vitry, ne signalent aucunement la rédaction du texte par saint Bernard. La lettre d'Hugues de Payens, conservée à la bibliothèque de Nîmes, n'est que le reflet de cette opinion. D'ailleurs, selon le texte lui-même, une fois qu'Hugues de Payens eut exposé les statuts, le but et la fin de son Ordre, « les prélats approuvèrent de cette Règle ce qui leur semblait le plus sage et en retranchèrent ce qui leur semblait absurde, laissant à la discrétion du pape Honorius et d'Étienne de la Ferté, patriarche de Jérusalem, le soin d'achever cette œuvre incomplète ».
    Après cette discussion Jean Michel, par l'ordre du concile et celui de saint Bernard à qui ce soin avait été confié « donc il na pas écrit la Règle lui même ».
    Texte de Laurent Dailliez dans « Les Templiers ces inconnus » Librairie Jules Tallandier

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