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Guillaume de Chartres

Guillaume-de-Chartres 1210 - 26 août 1218

On sait peu de choses de ce Grand Maître du Temple, sinon qu'il assista, en qualité, de Magister Templi, au couronnement de Jean de Brienne en 1210.

En 1211, il arbitra un conflit entre les Templiers et le roi d'Arménie au sujet du château de Gastein enlevé par les Sarrasins en 1190 et repris par le roi d'Arménie qui refusait de le rendre.

En 1217, d'après Jacques de Vitry, il se rendit à l'assemblée des grands feudataires et des prélats du royaume, à Acre.

Il mourut en Egypte, le dimanche 26 août 1218, de la fièvre épidémique qui ravageait l'armée.

Guillaume de Chartres
La famille du Puiset s'établit, en 1168, à Bar-sur-Seine, par suite du mariage de Hugues du Puiset, vicomte de Chartres, avec Pétronille de Bar-sur-Seine.
Hugues mourut en novembre 1193, laissant deux enfants : Milon et Marguerite.
Milon succéda à son père dans toutes ses seigneuries, de son mariage avec Elissende de Joigny, il eut deux fils :
L'un, Guillaume de Chartres, grand-maître du Temple, qui mourut en 1218 ou 1219 à la croisade.
L'autre, Gaucher, qui avait épousé Isabelle de Courtenay, ne laissa pas d'enfants.
A la mort de Milon, ses fiefs furent partagés entre de nombreux compétiteurs.
Simon de Rochefort, qui avait épousé Marguerite, soeur de Milon, recueillit pour sa part d'héritage la seigneurie du Puiset et devint vicomte de Chartres, fiefs et charges qu'il transmit à ses descendants ; le dernier titulaire appartenant à cette famille fut Pierre de Rochefort, élu évêque de Langres en 1325.
Sources: Mémoires de la Société historique et archéologique de Langres, page 109. Langres 1901 - Bnf

Guillaume de Chartres - 1210-1218

Guillaume de Chartres, fils du comte de Bar-sur-Seine, est élu Grand Maître et assiste, peu après, en 1210, au couronnement de Jean de Brienne, nouveau roi de Jérusalem, nommé par Philippe Auguste. Son royaume ne consiste plus qu'en deux ou trois places fortes que les chrétiens peuvent espérer tenir tant que durera la discorde dans les rangs musulmans.
A moins qu'une nouvelle croisade... Le pape, touché par ce triste bilan, exhorte en 1213 tous les princes chrétiens à se croiser à nouveau, et convoque un concile à Latran (novembre 1215)

Il faut, s'écrie-t-il dans son discours d'ouverture, rompre les fers de la captivité de Jérusalem... Me voila tout prêt, mes très chers frères, à me mettre à votre tête (...), à venger les injures faites au Sauveur des hommes, qui est chassé aujourd'hui de cette terre arrosée de son sang, et sanctifiée par le mystère de notre rédemption.

Tout le concile sanglote. Les évêques partent prêcher la croisade dont le départ est fixé en juin 1217. Mais Innocent III meurt avant le rassemblement, Son successeur Honorius III fait exécuter cette sixième croisade qui prend du retard.
Il faut plus d'un an pour que tous les croisés se retrouvent en Terre Sainte.

En Espagne, l'Ordre atteint son apothéose. Les Templiers sont de toutes les batailles que les chrétiens gagnent contre les Maures.
Ils prennent l'Alcazar en 1217. Les rois d'Espagne comblent l'Ordre de donations qui augmentent encore a richesse et la puissance des Templiers.
Les Templiers profitent de l'attente du gros de l'armée croisée pour ériger Château Pèlerin, entre Dora et Césarée. L'armée croisée a décidé d'attaquer Damiette, sur la rive droite du Nil. C'est à Damiette qu'arrivent toutes les richesses de la Syrie et de l'Asie mineure.

La ville a été solidement fortifiée par ses émirs successifs. Son siège va durer dix-huit mois. La mort du sultan Marek-Adel provoque des rébellions chez les musulmans, dont les croisés profitent plus ou moins, car eux aussi sont divisés.

Pélage, le légat du pape, dispute le commandement de l'armée à Jean de Brienne sous prétexte que les croisés sont des soldats de l'Eglise, et qu'ils doivent donc le reconnaître comme chef suprême. Les chefs musulmans profitent des atermoiements dus à ces querelles pour refaire l'union sacrée. Le sultan de Damas envoie des renforts à Damiette; renforts qui, au passage, rasent les murailles de Jérusalem: ainsi, s'il prenait l'idée aux croisés de reconquérir la ville sainte, ils ne pourraient plus s'y retrancher et y tenir un siège !

Et une épidémie (peste ou typhus) s'abat sur l'armée croisée. Plusieurs chefs y succombent, parmi lesquels le Grand Maître Guillaume de Chartres, en janvier ou février 1219.

Guillaume de Chartres par Mansuet

L'agrandissement de l'Ordre ne s'arrêtait pas encore. Il reçut une partie de Santersleben en Brunswick (1215), et d'autres possessions dans d'autres contrées.

La Croisade annoncée par Innocent au Grand-Maître Théodat fut ouverte en 1217. André, roi de Hongrie, Léopold, duc d'Autriche, et beaucoup de seigneurs allemands se rassemblèrent à Lisbonne, rendez-vous des Croisés. Plusieurs évêques, Hospitaliers et Templiers y vinrent dire aux chefs de l'expédition que les Maures du fort d'Alchaz opprimaient le pays. On se divisa sur l'opportunité de secourir les Chrétiens du Portugal. Quelques-uns voulaient aller immédiatement en Terre-Sainte; d'autres voulaient combattre d'abord les Maures. Les Frisons restèrent et mirent le siège devant Alchaz. Quatre rois ayant pris fait et cause pour les défenseurs de la place, le Grand-Prieur Pierre et les Templiers, survenus le soir, enfoncèrent vaillamment leur armée qui laissa quatorze mille hommes sur le terrain. Le fort ouvrit ses portes aux Chrétiens vers la fête des onze mille vierges.

Les vainqueurs suivirent (1218) le corps de la Croisade en Asie où s'étaient rencontrés les rois de Hongrie, de Chypre et de Jérusalem. Après la Toussaint, le Patriarche les joignit avec la Vraie-Croix [Bernhard Thesaurar]. Ils passèrent le Jourdain, prirent les positions du Thabor et cernèrent l'ennemi. Leur entreprise donnait la plus belle espérance ; mais il sembla que la Providence voulût toujours confondre l'oeuvre des Chrétiens. Elle eut la même issue que les précédentes Croisades: l'envie et la discorde affaiblirent l'armée, déjouèrent ses efforts, et les Musulmans purent dissoudre, par ruse et par temporisation, une alliance qu'ils n'auraient jamais brisée de vive force.

Tout avantageuse qu'était l'occupation du Thabor, elle n'encouragea pas les soldats de la Croix. Sur un des versants campaient les rois de Jérusalem et de Chypre, Guérin de Montaigu, Grand-Maître de l'Hôpital, et des troupes européennes ; sur le versant opposé, le duc d'Autriche, les Frères du Temple, dont le chef était malade dans Acton (Ptolémaïs), et quelques Hospitaliers. Cette division attaqua Vigoureusement; mais, comme on ne vint pas à son aide, elle fit une retraite qui coûta cher aux deux Ordres. Chose incroyable, pendant que les Templiers et les Sarrasins étaient aux prises, les généraux de la première division délibéraient et n'agissaient pas. Raymond et le Grand-Maître des Johannites, au lieu de combattre, se querellèrent si vivement que tout le corps posté près d'eux abandonna la montagne. On ne reprocha jamais à l'Hôpital une félonie que, le Temple l'eût-il commise, ses détracteurs auraient relevée avec soin.

Les discords et l'inconséquence des princes indisposèrent le roi de Hongrie. Désespérant de la Croisade pour laquelle il avait montré tant d'ardeur, il ne tarda plus à quitter la Palestine.

Les Templiers et les Chevaliers teutons ravitaillèrent contre les barbares le château de Districtum, jusqu'alors une habitation de pèlerins, et le gardèrent par la suite dans la paix comme dans la guerre.

La situation de Districtum, entre Calphaset Césarée, était ravissante. On avait vue sur la mer, et des rochers pour rempart. En creusant le sol, les Chevaliers y découvrirent sous un vieux mur des monnaies de la plus haute antiquité, renfermées dans un vase d'argile, et dont personne ne connaissait les effigies.

En 1218 vint du Portugal la seconde partie de l'armée chrétienne. On fit voile vers l'Egypte. Les deux Ordres remontèrent le Nil et mirent le siège devant une tour, dont la garnison capitula pour vivre. Tous les Croisés passèrent alors le fleuve, et la milice du Temple, qui, d'après le témoignage des historiens [Mathieu. Paris, Du Puy, p. 535], était toujours la première à la rescousse et la dernière à la reculade, marcha droit sur Damiette, en repoussant avec perte l'ennemi qui voulait lui barrer le passage.

Si jamais l'Ordre a paru dans tout sou lustre, si jamais il a mérité l'estime qui se prend aux âmes loyales, c'est pendant ce siège, où les Chevaliers donnèrent des preuves surprenantes de persévérance et de courage.

Le projet d'investir Damiette était un des plus heureux que pussent concevoir les Chrétiens, car le Sultan devait se résoudre à de grands sacrifices pour sauver sa meilleure ville. Déjà redoutable par sa position, Damiette l'était doublement par le nombre et le mérite de ses défenseurs. Mais l'armée les surprit trop dépourvus de vivres pour soutenir un long blocus et leur ferma toute voie d'approvisionnement. Leurs fréquentes sorties échouèrent toujours. Le 9 octobre 1218, ils assaillirent l'armée du Temple, qui leur tua cinq cents hommes.

Dans une de ces sorties, le 29 novembre, ils se servirent du feu grégeois. Le fleuve, passant tout-à-coup ses bords, entraîna fort loin un navire des Templiers qu'entourèrent les ennemis. Comme l'équipage tenait encore, le vaisseau fut coulé bas par une cause inconnue, et Musulmans et Chrétiens disparurent dans les flots [Bernhard Thesaurar, p. 824].

Guillaume de Chartres mourut pendant le siège (1219), laissant après lui le nom d'un excellent et brave Chevalier [Bernhard Thesaurar].
Sources: Par feu Claude Mansuet Jeune. Chanoine Régulier de l'Ordre de Prémontré, Docteur en Théologie, Prieur de l'Abbaye d'Etival. Edité chez Guillot, Librairie de Monsieur, Frère du Roi, rue Saint-Jacques. Paris. M DCC. LXXXIX.

Guillaume de Chartres

L'an 1217, Guillaume de Chartres, français de nation, fut le successeur immédiat du grand maître du Plessiez. On le confond mal à propos avec Guillaume de Montedon. Ces deux personnages sont différents et le dernier ne parvint jamais à la dignité de grand maître.

Le premier était fils de Milon IV, comte de Bar-sur-Seine, avec lequel il se trouva, l'an 1218 au siège de Damiette, comme l'atteste dans l'histoire de cette expédition. Olivier qui s'y rencontrait aussi « Venit etiam... Comes Barri et filius ejus fratcr Willelmus de Carnoto magister militioe templi. »

Les Templiers commençaient alors à construire le fameux château des Pèlerins sur la pointe d'un rocher, entre Dora et Césarée ; entreprise très dispendieuse, mais également utile. Ce fort seul causa plus de mal aux infidèles que toute une armée en campagne.

L'an 1218, il fut vainement insulté par l'ennemi durant l'absence des chevaliers, occupés au siège de Damiette où ils firent des merveilles.

L'an 1219, Guillaume de Chartres meurt devant Damiette d une maladie épidémique causée par l'inondation du Nil. Ce fut à lui que le pape Honorius III écrivit l'an 1218 pour le prier de veiller à la conservation du royaume de Chypre ; d'après de Châteauneuf grand maître de l'Hôpital, rapportée à l'article de Pierre de Villebride, son prédécesseur.

On fut néanmoins plus d'un mois après cet événement sans savoir qu'était devenu le grand maître du Temple, parce que les ennemis étaient restés maîtres du champ de bataille. Les uns disaient qu'il avait été tué dans la mêlée, les autres qu'il avait été fait prisonnier. Dans cette incertitude, le chapitre général nomma vice-gérant Guillaume de Roquefort, qui exerça cette commission l'espace d'environ trois ans.
Sources: L'Art de Vérifier les Dates des Faits Historiques. Tome Cinquième, Paris - 1818. Par David Bailie Warden, Saint-Allais (Nicolas Viton), Maur François Dantine, Charles Clémencet, Ursin Durand, François.

Pierre de Montaigu

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