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Chartes sur les Templiers et sur le Temple de Paris

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1
LOUIS VII.
164
(1154-1159)
Étrépigny
Département: Ardennes, Arrondissement et Canton: Charleville-Mézières - 08
B[audouin], évêque de Noyon. - 1158.
Confirmation d'une donation aux Hospitaliers d'Étrépigny.
B[audouin] confirme l'aumône faite par Raoul, comte de Vermandois, aux Hospitaliers d'Étrépigny, de la terre de Mathieu, de Horni. Cette donation de Raoul n'était elle-même qu'une confirmation, à titre de seigneur, de la donation faite par ledit Mathieu, qui avait abandonné sa terre aux Templiers, en s'en réservant l'usufruit, sauf, dix novales, novalibus, que les frères occupèrent immédiatement pour y élever un oratoire et une habitation. Si par suite de quelque sinistre, orage ou incendie, Mathieu perd ses récoltes, les Templiers lui donneront des grains pour subsister, lui et sa famille, jusqu'au prochain mois d'août.

— Petite charte en parchemin, écriture régulière; à gauche, cyrographe offrant une inscription sur quatre lignes que nous n'avons pu déchiffrer. Sceau perdu, pendant jadis sur lanière de cuir blanc imprimé en noir et offrant des sortes d'œils-de-perdrix.
— Première ligne : B., Dei gratia Noviomensium episcopus, omnibus Christi fidelibus tam futuris quam presentibus in perpetuum. Domus Hospilalis Jherosolimitani, etc.
Dernière ligne, distincte du corps de la charte : Ego Hugo, cancellarius, subscripsi et relegi. Cet Hugues est le chancelier de l'évêque.
— Original. Archives de l'Empire, K. 14, n° 117. (Commanderie d'Etrépigny)
BNF

2
LOUIS VII.
143
(1090-1115)
Cassel
Département: Nord, Arrondissement: Dunkerque, Canton: Hazebrouck - 59
Thierry d'Alsace, comte de Flandre. 1128, 13 septembre, Cassel.
— Donation aux Templiers d'un droit appelé relief.
L'an 1128, sous le règne de Louis, Lodovico rege tenente Francorum imperium, et l'épiscopat de Jean, évêque de Saint-Omer ou de Thérouanne, Morinorum vel Tahurane episcopo, la neuvième année de l'établissement de l'ordre des chevaliers du Christ et du temple de Salomon, Thierry, par la grâce divine, comte de Flandre, donne et concède héréditairement aux frères dudit ordre, dans l'église de Saint-Pierre de Cassel, en présence de Hugues, maître de la milice du Temple, et de ses frères Geoffioi et Payen, le droit appelé relief, relicum Thierry était fils de Thierry, duc de Lorraine, et de Gertrude, fille de Robert le Frison, ancien comte de Flandre. Il fit cette donation pour le rachat de son âme et pour le salut de celles de plusieurs de ses parents qu'il nomme : savoir, de son oncle le comte Robert II, dit le Jérosolymitain, mort en 1131 ; du comte Baudouin à la Hache, fils du précédent ; du comte Charles, dit le Bon, fils de Canut, roi de Danemark, et d'Adèle, fille de Robert le Frison, assassiné à Bruges en 1127 ; enfin du comte Guillaume Cliton, fils de Robert III, duc de Normandie, qui disputa le comté de Flandre à Thierry d'Alsace, et mourut des suites d'une blessure reçue devant Alost, le 28 juillet 1128.
— Jolie charte en parchemin, de forme oblongue ; traces d'attaches de deux sceaux pendants, dont l'un était celui de l'évêque Jean, qui excommunia ceux qui viendraient contre cette donation ; l'archidiacre Gautier, et Jean, abbé de Saint-Bertin, étaient aussi présents. Les noms des témoins méritent d'être relevés. C'étaient : Guillaume d'Ypres, neveu du comte ; Ivan de Gand ; Baudouin de Lens, sénéchal ; Gunemer, châtelain de Gand ; Hugues Camp d'Avène, Campus de Avena ; le comte Lambert de Montaigu ; Robert de Béthune ; Roger, châtelain de Lille ; Daniel de Tenremonde ; Guillaume de Boulers, de Bunleriis ; Henri, châtelain de Bourbourg, de Brobur ; Thierry de Renenges, Girard, son fils, châtelain de Cassel ; Gervais, châtelain de Bruges ; Michel, connétable ; Goscelin de Nieuwerkerke, de nova ecclesia, maréchal. Omnes isti libera voce hoc datum pronunciantur
— Il faut noter le synchronisme que donne notre charte, du 13 septembre 1128 et de la neuvième année de la fondation de l'ordre du Temple ; ce qui place cette fondation en l'an 1119 ou 1118 après le 13 septembre. L'exactitude de cette dernière date doit être acceptée, puisque notre acte fut fait en présence du fondateur lui-même, Hugues de Payens.
— Original. Archives de l'Empire, K. 22, n° 55. (Commanderie de Haute-Avesne.)
BNF

3
LOUIS VII.
146
(1137)
Sclippes et de Leffinges
Belgique, Province: Flandre-Occidentale, Arrondissement: Ostende, Commune: Middelkerke - 8432
Guillaume, patriarche de Jérusalem. 1137, [Jérusalem].
Donation par Guillaume, châtelain de Saint-Omer, et Oston, son fils, aux Templiers, des églises de Sclippes et de Leffinges.
Charte en parchemin légèrement brun, spécimen de minuscule diplomatique employée en Terre sainte, caractères réguliers, encre jaunâtre. Première ligne, précédée d'une croix et en caractères allongés, comme dans les diplômes royaux : In nomine sancte et individue Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus Sancti. Amen.
Guillaume et son fils donnent les églises de Sclippes et de Leffinges, et leurs dépendances, aux chevaliers du Temple, qui, avec le conseil du patriarche Warmond et des barons, s'étaient consacrés à la défense de la Terre sainte et à la protection des pèlerins. Ils confirment cette donation entre les mains du patriarche Guillaume et de Robert, maître de la milice du Temple.
Nous donnons le facsimilé d'une partie des lignes 22 et 23 : Hujus nostre concessionis testes sunt ipse domnus Willelmus patriarcha, Petrus dominici Sepluchri prior, Gaufridus prior Templi Domini, Robertus archidiaconus, Garnerius canonicus Sepulchri Domini, etc.
Dernière ligne : Facta est presens inscriptio anno Domini M° C° XXX° VII°, indictione prima.
— Bulle de plomb pendue sur flot de soie jaune et bleue (n° 6281 de l'Inventaire).
— Originale Archives de l'Empire, K. 23, n° 23. (Ordre de Malte.)
BNF

4
LOUIS VII.
172
(1107-1168)
Laon
Département: Aisne, Arrondissement et Canton: Laon - 02
Raoul, sire de Couci. 1168, Noyon.
— Donation à l'église de Nazareth.
Raoul, sire de Couci, donne à l'église de Nazareth, où son père Enguerrand était inhumé, dix livres, monnaie de Provins, sur les guionages, wionagiis, de Laon, à percevoir chaque année à la fête de saint Remi, par les mains des frères du Temple.
Cette donation fut confirmée par le Roi et Gautier, évêque de Laon, seigneur du sire de Couci.
Parmi les témoins figurent le Roi, son frère Henri, archevêque de Reims, Henri, évêque de Senlis, Eustache le Chien, frère du Temple, Jean de Couci, Blishard de la Ferté, Aitor de Laon, Simon de Couci et Pierre de Saint-Maard.
— Petite charte en parchemin, jadis scellée.
— Première ligne et partie de la deuxième ligne : Quoniam decurrente humane fragilitatis conditione gesta presentium nisi scripto recolantur ad noticiam non perveniunt posterorum, etc.
— Original. Archives de l'Empire, K. 24, n° 166. (Ordre de Malte)
BNF

5
LOUIS VII.
173
(1170-1171)
Paris. Abbaye de Saint-Victor
Département: Ile-de-France, Arrondissement et Canton: Paris - 75005
Geoffroi Foucher, procureur de l'ordre du Temple.
— Confirmation d'une donation à Saint-Victor.
Geoffroi Foucher, humble procureur des pauvres du Temple de ce côté de la mer, confirme le don que Thierri Galeran avait fait aux chanoines de Saint-Victor, à Paris, d'un demi muid de grains sur le moulin de Sausay, de Saliceto, exigible chaque année, à la Saint-Rémi.
— Petite charte en parchemin.
Première ligne : Notum sit tam futuris quam presentibus quod ego Ganfridus Fulcherii, pauperum Templi cis mare existens procurator humilis, etc.
— Petit sceau du Temple, rond, en cire noire pendu sur lanière de cuir blanc (n° 9860 de l'Inventaire).
— Original. Archives de l'Empire, K. 25, n° 45. (Abbaye de Saint-Victor)
BNF

6
LOUIS VII.
176
(1170-1171)
Paluel
Département: Seine-Maritime, Arrondissement: Dieppe, Canton: Paluel - 76
le comte d'Évreux
Confirmation d'une donation faite aux Templiers.
— Confirmation d'une donation faite aux Templiers par le comte d'Évreux, de prés situés sous Paluel et du champart dû annuellement par les moines de Morigny.
— Petite charte en parchemin, sans invocation. Première ligne : Ego Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, notum facimus universis presentibus et futuris, etc. Pas de souscriptions d'officiers de la couronne ; pas de monogramme : Datum per manum Hugonis cancellarii. Cette note se trouve répétée sous le repli du parchemin; cette répétition provient de ce qu'on avait inscrit cette formule trop bas, et qu'elle était recouverte par le repli ; aussi dut-on la transcrire de nouveau plus haut.
— Sceau détruit, pendant jadis sur double queue en parchemin.
— Originale Archives de l'Empire, K. 25, n° 42. (Ordre de Malte.)
BNF

7
LOUIS VII.
177
(1170-1171)
Provins
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Canton: Provins - 77
Henri, comte de Champagne.
Confirmation d'une donation aux Templiers d'une maison sise à Provins.
In nombre sancte et individue Trinitatis. Henri, comte palatin de Troyes, Trecensium comes palatinus, fait savoir que Henri, surnommé La Borde, Burda, a cédé aux Templiers une maison de pierre sise à Provins, près de l'église de Notre-Dame, en échange d'une autre maison appartenant aux dits Templiers, située sur le Marché Neuf, et moyennant soixante livres. Le comte autorise les Templiers à posséder ladite maison de pierre avec ses dépendances; on pourra y faire librement le commerce. Provins était une des villes où se tenaient à tour de rôle les foires de Champagne, qui, au douzième et au treizième siècle, attiraient un nombre considérable de marchands de toutes les parties du monde. Pierre Britaud abandonna tous les droits qu'il avait sur ladite maison, ainsi que Foucher de Pentecoste et Miles Goldarz. La confirmation du comte fut faite en présence des seigneurs, proceribus, et des fidèles dénommés : Ansel de Tresnel, Guillaume de Dampierre, Ansel de Garlande, Geoffroi l'Éventé, Girard son frère, Guillaume Maréchal, Nivelon de Ramerupt, Thibaud Revelard et Artaud, chambrier.
— Parmi les frères du Temple, frère Eustache le Chien, procureur du Temple en France, frère Pierre de la Porte, frère Geoffroi Froisse Morraille, frère Pierre l'Aumônier, frère Bernard le Changeur et frère Dambert.
— Data per manum Guillermi cancellarii.

Nota Guillermi. Le mot nota est écrit d'une façon bizarre; il manque à l'n le second jambage vertical; le t a la forme d'un 0, l'a est ouvert. Charte en parchemin, écriture penchée un peu à gauche.
— Sceau rond en cire rouge, pendant sur lacs de soie rouge et verte (n° 570 de l'Inventaire).
— Originale Archives de l'Empire, K. 25, n° 46. (Commanderiede la Croix-en-Brie)
BNF

8
LOUIS VII.
(1178-1180)
184
Le Saussay
Département: Essonne, Arrondissement et Canton: Etampes, Commune: Itteville - 91
Hugues, archevêque de Sens.
— Vers 1180. Vente par Geoffroi de Bouville aux chevaliers du Temple, et amortissement par le seigneur féodal moyennant finance.
Geoffroi, avec le consentement de ses fils Geffroi et Mainier et celui de leurs femmes, vend aux frères du Temple ce qu'il possédait dans le fief d'Aubert de Chaili, savoir : un moulin à Chantelu, les hôtes, la terre et le cens sis dans la paroisse de Saint-Martin, moyennant quatre-vingts livres et soixante sous.
La femme de Geffroi désigne comme garants, nominavit, Aubert de Chaili et Anselme de Chalena ; la femme de Mainier, Guillaume Goel, alors prévôt d'Etampes et Herbert. Geoffroi se dévêt et revêt son seigneur Aubert, qui à son tour se dévêt et revêt les frères du Temple, et confirme la donation, avec l'approbation de sa femme et de son fils Adam. La femme d'Aubert reçoit, pour avoir consenti, soixante sous et désigne deux chevaliers, Garsile d'Etampes et Mainier, fils d'Amaury.
Les Templiers font abandon à Aubert lui-même d'une rente d'un muid de froment que son père leur avait donnée. Pour conserver le souvenir de cette convention, on rédigea un cyrographe dont une partie fut scellée du sceau de l'archevêque, et l'autre du sceau d'Eustache le Chien, maître des Templiers de France.
— Le cyrographe ne fut pas divisé en deux, et nous exposons les deux actes identiques écrits sur la même feuille de parchemin, de chaque - côté du mot cirographum
Nous ignorons pour quelle cause les deux parties n'ont pas été séparées de façon à couper le mot cirographum en deux et à laisser à chacune des chartes une sorte de talon. Cet acte est curieux en ce qu'il fait connaître les formalités qui accompagnaient les acquisitions de biens, à titre gracieux ou onéreux, par les communautés religieuses ; le consentement du seigneur était nécessaire et on était obligé de l'acheter ; c'était ce qu'on appelait amortir, car un bien, une fois la propriété de religieux, devenait comme mort, et cette immobilité était préjudiciable au seigneur, qui perdait des droits de mutation et des éventualités de confiscation et de forfaiture. Hoc facturn fuit tempore piissimi regis Francie Lodovici
— Sceaux détachés, jadis pendant à des lanières de cuir blanc.
— Parmi les témoins, figure frère Nantier, commandeur de la maison d'Etampes : Nanterius qui eodem tempore fuit preceptor bajulationis Stamparum
— Original. Archives de l'Empire, S. 5150, n° 17. (Commanderie du Saussoy)
BNF

9
LOUIS VIII.
226
(1225-1226)
Saint-Souplets
Peut-être : Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Canton: Meaux, Commune: Saint-Soupplets - 77
Philippe, comte de Boulogne et de Clermont.
Concession de terres à défricher.
1226, mars, Pont-de-l'Arche.
Philippe Hurepel de Clermont, fils de Philippe Auguste et d'Agnès de Méranie, comte de Boulogne et de Clermont, du chef de sa femme Mahaut, permet aux frères de l'Hôpital de Jérusalem d'essarter quarante-huit arpents de friches situées au-dessus de Saint-Souplets, super Sanctum Supletum
Les frères posséderont cette terre sans payer aucune redevance en avoine ni autre droit de grierie, griarie; mais ils donneront au comte douze des arpents ainsi défrichés. Dans la terre qui restera leur propriété, ils ne pourront ni fonder de village ni établir des hôtes sans la volonté du comte ; toutefois il leur sera permis de bâtir une maison et une grange à leur usage.
— Première ligne : Ego Philippus, comes Bolonie et Clarimontis, notum, etc.
— Petite charte en parchemin, cursive gothique.
— Sceau en cire verte, pendant sur flot de soie rouge et verte (n° 1062 de l'Inventaire)
— Original. Archives de l'Empire, S. 5189, n° 10. (Commanderie de Choisy-le-Temple, ordre de Malte)
BNF

10
PHILIPPE LE HARDI
221
(1270-1273)
Étrépigny
Département: Ardennes, Arrondissement et Canton: Charleville-Mézières - 08
1224, août, Official de Noyon.
— Constatation d'une donation aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Maître Miles, official de Noyon, fait savoir à tous, que noble femme Marie de Kieviler, et Jean, son fils et héritier présomptif, se sont présentés par-devant lui et ont déclaré avoir donné aux Hospitaliers d'Étrépigny une rente annuelle de dix muids de froment à prendre sur une partie de la dîme de Clari, appartenant à Pierre de Kieviler, mari de ladite dame, à condition que le maître et les frères de l'Hôpital rachèteront ledit Pierre, alors prisonnier des Sarrasins, et le remettront entre des mains chrétiennes. Si les Hospitaliers ne peuvent lui procurer la liberté, la donation sera considérée comme non avenue. En témoignage de quoi l'official fit rédiger un acte qui fut scellé de son sceau.
— Petite charte en parchemin, jadis scellée sur double queue ; écriture cursive peu soignée, encre jaunie.
— Première ligne : Magister Milo, officialis Noviomensis, omnibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Noverint universi quod, etc.
— Les officiaux étaient les représentants de la justice ecclésiastique; ils avaient aussi une juridiction volontaire étendue, et la plupart des actes, au treizième siècle, au lieu d'être passés par-devant notaire, l'étaient par-devant l'official. Les actes concernant l'état civil, tels que mariages, tutelles, et tout ce qui regardait les mineurs, devaient être soumis à la ratification de la juridiction ecclésiastique. Il y avait en outre un avantage à faire constater les transactions par les juges d'Église, c'était d'obtenir l'excommunication contre la partie qui ne remplissait pas ses engagements.
— Originale Archives de l'Empire, S. 5223, n° 24. (Commanderie d'Étrépigny)
BNF

12
SAINT-LOUIS.
237
(1239-1242)
Paris
Région: Ile-de-France, Arrondissements et Canton: Paris - 7503
1240, 27 novembre, Paris. Jacques, évêque de Palestrina, légat du Saint-Siège en France.
Confirmation d'une vente faite aux chevaliers du Temple par l'ordre de Cîteaux.
Magnifique diplôme en parchemin ; écriture tirant sur la cursive. Le mot initial, Frater, est en majuscule onciale ornée de rinceaux. Nous en donnons le fac-simile, ainsi que celui des cinq mots qui suivent : Frater Jacobus miseratione divina Penestrinus episcopus, Apostolice Sedis legatus licet indignus, dilectis in Christo in Francia et domus Parisiensis militie Templi preceptoribus et fratribus domils milicie Templi Parisiensis, salutem.
La dernière ligne renferme la date en mots espacés : Datum Parisius, v. kalendas decembris, anno Domini millesimo ducentesimo quadragesimo.
Sur le repli, à droite : P. Lavilata.
— Sceau en cire verte, pendant sur flot de soie rouge (n° 6133 de l'Inventaire).
— Original, Archives de l'Empire, S. 5171, n° 3. (Ordre de Malte.)
BNF

13
SAINT-LOUIS.
251
(1249-1250)
Paris
Région: Ile-de-France, Arrondissements et Canton: Paris - 7503
1247-1250. Rôle de la levée des décimes payés par les Églises de France pour subvenir aux frais de la croisade.
Grand rouleau en parchemin ; cursive élégante.
— On se fait une fausse idée en croyant que le clergé ne contribuait pas aux charges publiques : dès le treizième siècle, les papes imposèrent à l'Église de France des contributions extraordinaires nommées décimes, parce qu'elles consistaient dans le dixième des revenus ecclésiastiques, et destinées à aider le Roi dans les expéditions en Terre Sainte et plus tard dans les affaires de l'État.
— C'est ainsi que saint Louis reçut des deniers levés pendant les années 1247, 1248, 1249 et 1250, à l'occasion de sa première croisade. Ces décimes étaient perçus par des commissaires apostoliques dans chaque diocèse et versés soit à Paris entre les mains du Templier Gilon, garde du trésor royal, soit entre celles d'un autre agent.
Nous offrons le compte d'un décime triennal levé dans le diocèse de Chartres par B. de Moncy, sous-doyen, et Guillaume de Neuvy, chanoine de Chartres. Nous donnons le fac-simile d'une partie des quatre premières lignes : Hec est recepta et solutio decime domini Regis de triennio jam elapso in civitate et dyocesi Carnotensi facta per venerabiles viros magistrum B. de Montiaco subdecanum et Guillelmum de Noviaco canonicum Carnotenses, collectores ejusdem decime.
— Anno Domini millesimo CC° quadragesimo septimo, in vigilia Nativitatis Beate Marie Virginis
, etc.
— Après l'indication des recettes vient celle des défauts, c'est-à-dire de l'arriéré. Certaines églises se refusaient à payer ou étaient dans l'impossibilité de le faire; et il se produisit ce fait curieux que des ecclésiastiques furent excommuniés et comme tels livrés aux rigueurs du bras séculier pour refus de payement de décimes au Roi. Notre rouleau renferme l'état de la levée des impôts pour la première croisade de saint Louis dans les diocèses de Chartres, d'Orléans, de Troyes, de Langres, de Chalon, de Maçon, de Nevers et de Sens.
— Original. Archives de l'Empire, J. 1032, n° 14. (Supplément du Trésor des Chartes)
BNF

14
SAINT-LOUIS.
252
(1249-1250)
Provins
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Canton: Provins - 77
M. Bourquelot
Avant 1250. Cartulaire de la commanderie du Temple de Provins.
Petit registre en parchemin, recouvert en vélin et malheureusement mutilé : on a coupé a beaucoup de feuillets la marge inférieure. Il se compose, à proprement parler, de deux cahiers d'origine différente.
L'un (de la page 37 à la page 48), en minuscule, paraît avoir été écrit vers 1237, il renferme des chartes de l'an 1133 à l'an 1237 : il est écrit sur deux colonnes.
L'autre cahier (de la page 1 à la page 36) paraît avoir été écrit vers 1250 ; la gothique y est plus prononcée ; il est également sur deux colonnes et renferme des pièces de 1178 à 1243, mais généralement postérieures à celles du premier cahier.
— Les cartulaires des Templiers sont rares.
— M. Bourquelot a publié un consciencieux travail sur celui de Provins (Bibliothèque de l'École des Chartes, IVe série, tome IV, page 171).
— Original. Archives de l'Empire, S. 5162, n° 25. (Commanderie de La Croix en Brie)
BNF

15
SAINT-LOUIS.
255
(1250-1254)
Paris
Région: Ile-de-France, Arrondissements et Canton: Paris - 7503
1252-1253. Censier du Temple à Paris.
Du à la Censive du Temple
— Petit registre en parchemin ; reliure moderne en basane jaune.
— Dans ce registre sont inscrits pour deux années les cens payés par les maisons situées dans la censive du Temple à Paris. On procède par rues, et dans chaque rue par maison, Voici la transcription du folio 63 :
— Anno Domini M°. CCC° quinquagesimo tercio.
Ce sunt les cens que l'en doit chascun an au Temple de Paris au terme de la Seint-Jahan, et commence en Frepellun (c'est-à-dire rue Frépillon).
— Thomas l'Esvesque le coffrier. XII. d[eniers].
— Jahan le Fournier de S. Martin. VI. d.
— Marie la Normande, XIIII. d.
— Gieffroi de Milli. XXVIII. d.
Anno Domini M°. CC°. Lmo. tercio.
— Ce sunt les cens que l'en doit chascun an au Temple de Paris en la rue dou Temple, au terme de la Seint-Jahan, hors des murs, etc.
— Écriture minuscule avec rubriques.
— Original. Archives de l'Empire, MM. 128. (Commandérie du Temple appartenant à l'ordre de Malte)
BNF

16
SAINT-LOUIS.
192
(1256-1257)
Laon
Département: Aisne, Arrondissement et Canton: Laon - 02
Chapitre de Laon.
— 1186. Échange de biens avec les Hospitaliers.
Charte en parchemin, recommandable uniquement au point de vue de l'écriture.
— Il s'agit d'un échange entre le chapitre de Laon et les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le chapitre cède les dîmes de Bourg, et reçoit des biens sis à Paissy et Moulins. L'écriture se rapproche de celle des manuscrits, sauf que les mots sont plus espacés. La lettre initiale est une lettre ornée et teintée en vert; plusieurs autres initiales ont reçu pareillement une teinte verte, ainsi que l'intervalle de deux lignes parallèles placées au bas de l'acte avant le mot : cyrographum
Notre charte était en effet la partie supérieure d'une charte double; aussi l'avait-on scellée en haut; les sceaux en sont détruits. Nous donnons le fac-similé du commencement de la première ligne : Ne rerum stabilitas temporum mutatione sivæ malignorum homimun dolosa machinatione possit obnubilari, notum facimus tam futuris quam presentibus quod cum inter nos etc.
— Originale. Archives de l'Empire, L. 731. (Chapitre de Laon)
BNF

17
SAINT-LOUIS.
260
(1259-1260)
Paris. Le Temple
Région: Ile-de-France, Arrondissements et Canton: Paris - 7503
Saint Louis. — 1259, décembre, Paris.
— Donation à Pierre de Fontaines.
Louis donne à son amé et féal Pierre de Fontaines, chevalier, en récompense de ses bons services, une rente de cinquante livres parisis payable chaque année au Temple à Paris, le jour de la Toussaint, et que lui et ses enfants légitimes tiendront du Roi en fief et hommage lige.
En cas d'extinction de la descendance du concessionnaire, la rente fera retour au Roi.
— Ce Pierre de Fontaines est le fameux jurisconsulte, l'auteur du Conseil à son ami, l'un des livres qui popularisèrent en France les principes du droit romain. Pierre avait rendu de grands services à la couronne en qualité de bailli et de membre de la cour du Roi.
— Nous donnons le facsimilé d'une partie des deux premières lignes : Ludovicus, Dei gratia Francorum Rex, universis presentes litteras inspecturis, salutem. Noturn facimus quod nos dilecto et fideli nostro Petro de Fontanis militi, pro fideli servitio quod nobis impendit, damus et concedimus, etc.
Nous offrons aussi le fac-simile de la dernière ligne, qui renferme le dernier mot de la date Decembri, suivi de zigzags.
— Sceau en cire verte, sur flot de soie rouge (n° 42 de l'Inventaire)
— Original. Archives de l'Empire, J. 396, n° 7. (Trésor des Chartes)
BNF

18
PHILIPPE IV, DIT LE BEL.
292
(1285-1286)
Paris
Région: Ile-de-France, Arrondissements et Canton: Paris - 7504
Trésor des Chartes
Nécrologie
PHILIPPE IV, dit le Bel, né en 1268 à Fontainebleau, de Philippe le Hardi et d'Isabelle d'Aragon, épousa en 1285 Jeanne, héritière du royaume de Navarre et du comté de Champagne; mais il ne prit jamais que le titre de roi de France. Il succéda à son père le 5 octobre 1285.
En 1294, il fit la guerre aux Anglais en Guyenne et leva à cette occasion des impôts qui se continuèrent, sous différentes formes, pendant presque toute la durée de son règne. Il crut même suppléer à l'insuffisance de ses ressources en altérant les monnaies.
— En 1297, les hostilités commencèrent avec la Flandre, dont le comte Gui s'était allié au roi d'Angleterre. Une première campagne fut heureuse, et le Roi conclut une trêve de deux ans avec les Flamands et les Anglais. A l'expiration de cette trêve, les hostilités recommencèrent, et le comte de Flandre fut obligé de se mettre à la discrétion de Philippe le Bel, qui le retint en prison et confisqua son comté; mais les Flamands se soulevèrent en 1302, et remportèrent à Courtrai une importante victoire.

Deux ans plus tard, ils furent battus à Mons-en-Puelle, et la paix fut conclue en 1305. Dans cet intervalle, Philippe eut un différend avec le pape Boniface VIII et convoqua à cette occasion, en 1302, les premiers états généraux à Paris; l'année suivante, il fit arrêter le Pape à Anagni par Nogaret.

— En 1303, il rendit une célèbre ordonnance sur la réformation du royaume.
— Le 13 octobre 1307, tous les Templiers furent arrêtés à la même heure et mis en prison.
— En 1308, eut lieu une nouvelle convocation des états généraux à Tours; les députés furent nommés par une sorte de suffrage universel.

— En 1312, le pape Clément V, à la suite des obsessions du Roi, supprima l'ordre du Temple au concile de Vienne en Dauphiné; les Templiers furent jugés individuellement, et le grand maître Jacques de Molay périt sur le bûcher par ordre du Roi, en 1314, à Paris, dans une petite île située à la pointe de la Cité.
— Philippe mourut le 29 novembre 1314, à Fontainebleau, des suites d'une maladie de langueur, au milieu de la désaffection générale, qui se manifesta par des ligues formées pour mettre un frein à l'omnipotence royale. Ce prince a été regardé à tort, sinon comme le fondateur, du moins comme l'organisateur du Parlement de Paris : cet honneur revient à saint Louis.
— Original. Archives de l'Empire, K. 35, n° 15.
— (Sainte-Chapelle de Paris.)
BNF

19
PHILIPPE LE BEL.
294
(1286-1295)
Paris, 1286, juillet. Philippe le Bel.
Région: Ile-de-France, Arrondissements et Canton: Paris - 7504
Trésor des Chartes
Achat du comté de Chartres.
Diplôme solennel; belle écriture minuscule diplomatique tirant sur la cursive; un certain nombre de lettres initiales sont ornées.
— Après l'invocation, Philippe fait savoir que sa tante, Jeanne, comtesse d'Alençon et de Blois, lui a cédé la cité et le comté de Chartres, moyennant une rente annuelle de trois mille livres tournois sur le trésor du Roi au Temple. Nous donnons le fac-similé du commencement des deux premières lignes : In nomme sancte et individue Trinitatis, amen. Philippus, Dei gratia Francorum rex. Notum facimus universis tam, presentibus quant futuris, quod nos recepimus a dilecta amitta et fideli nostra Johanna, Alenconii et Blesensi comitissa, civitatem Carnotensem cum toto comitatu, etc.
Annonce du sceau et du monogramme ; le mois de l'année est seul exprimé, sans la date du jour.
Souscriptions de grands officiers de la couronne. Nous offrons le fac-similé du monogramme Philippus, et des mots : Data vacante cancellaria. — Que ut perpetue stabilitatis robur obtineant, presentem paginam sigilli nostri auctoritate et regii nominis caractere inferius annotato fecimus communiri.
Actum Parisius anno Domini millesimo duc entesimo octogesimo sexto, mense julio, regni vero nostri anno primo, astantibus in palacio nostro quorum nomma supposita sunt et signa. Dapifero nulio. Signum Roberti, ducis Burgondie, camerarii. S. Johannis buticularii. S. Radulphi constabnlarii.
— Sceau en cire verte, d'une magnifique conservation, sur flot de soie verte et rouge. C'est le dernier diplôme à monogramme que possèdent les Archives de l'Empire en original, quoiqu'on en trouve des exemples postérieurs sous ce règne.
— Original. Archives de l'Empire, K. 36, n° 4. (Chambre des comptes de Blois.)
BNF

20
PHILIPPE IV, DIT LE BEL.
511
(1305-1307)
Carcassonne
Département: Aude, Arrondissement et Canton: Carcassonne - 11
Commissaires royaux et inquisiteurs de la foi.
1307, 13 novembre, Carcassonne. Interrogatoire des Templiers.
Petit cahier en papier de coton; écriture cursive, renfermant les interrogatoires de plusieurs Templiers, faits par frère Geraud de Hlumaco et Philippe de Falgosio, de l'ordre des Prêcheurs, lieutenants de l'inquisiteur de l'hérésie dans le royaume de France, ainsi que par le sénéchal de Carcassonne et le viguier de Béziers. Les Templiers leur étaient livrés par le sénéchal de Carcassonne, Jean d'Aunay, chevalier. Dans cette circonstance, les inquisiteurs excédèrent leurs pouvoirs, et les procédures qu'ils avaient faites furent cassées par le Pape. On avait arraché, par des moyens plus ou moins répréhensibles, aux Templiers des aveux dont le Roi tira parti pour demander la suppression de leur ordre. Nous offrons le fac-simile du commencement de l'interrogatoire de frère Gaucerand de Montpesat : Sequuntur confessiones quorumdam ex fratribus milicie Templi in civitate Carcassone detentis quorum nomina subsequuntur.
—Anno M° CCC° septimo, die lune proxima post festum Beati Martini yhemalis intitulata idus novembris.
— Frater Gauceran dus de Montepesato, de ordine milicie Templi, existens personaliter in castro civitatis Carcassone domini régis, etc.


En présence du sénéchal et de Lambert de Toury, de Tureyo, Gaucerand raconte qu'il avait été reçu dans le Temple, il y avait sept ans, par messire Gui Adhémar, chevalier, alors maître provincial. Voici comment cela s'était passé : le récipiendaire ayant demandé le pain et l'eau de l'ordre, le maître l'entraîna derrière l'autel de la chapelle avec frère G. de Castelnau, chapelain de l'ordre, et lui montra un crucifix et une image ou idole dorée ayant la forme d'un homme barbu; il lui ordonna d'adorer cette image, qu'il prétendait être une représentation de Baffomet, et de renier la croix, ce qu'il fit trois fois en crachant sur la croix, etc.
Le cahier qui renferme ces interrogatoires fut plié, scellé et envoyé au Roi en forme de lettre, avec la suscription : Confessiones quorumdam Templariorum in civitate Carcassone detentorum : Tradantur regi.
— Original. Archives de l'Empire J. 413, n° 25. (Trésor des Chartes)
BNF

21
PHILIPPE LE BEL.
515
(1308)
Bourges
Département: Cher, Arrondissement et Canton: Bourges - 18
1308, 19 avril, Bourges. Clergé du diocèse de Bourges.
Nomination de députés aux états généraux.
Grande charte en parchemin ; écriture cursive négligée ; encre pâle. Il y avait jadis quarante sceaux sur simple queue ; plusieurs de ces sceaux sont actuellement perdus. Le vicaire général de l'archevêque, les doyens du chapitre de la cathédrale, du chapitre de Moyenmoutier, de Saint-Ursin, de Saint-Pierre le Puellier et de Salles, et quelques autres ecclésiastiques, font savoir qu'ils ont reçu du Roi une lettre dont ils donnent copie, par laquelle les clercs du royaume étaient invités à nommer des députés pour aider le Roi à venger Jésus-Christ outragé par les Templiers. Considérant qu'il serait long et coûteux de convoquer tous les clercs du diocèse pour procéder à des élections, ils choisissent, en leur nom et en celui des autres ecclésiastiques du diocèse, plusieurs personnages, parmi lesquels on remarque Arnoul Bataille, Philippe de Mornay, qui devint plus tard chancelier de France, et Pierre de Bourges, qui était greffier du Parlement de Paris.
Nous donnons le fac-simile du commencement des deux premières lignes et de la fin de la dernière : Universis presentes litteras inspecturis magister Johannes Gresilhons, canonicus Bituricensis, reverendi in Christo patris Dornini Bituricensis archiepiscopi vicarius generalis in spiritualibus et temporalibus, decanus et capitulum majoris ecclesie, decanus et capitulum de Castro, decanus et capitulum Medii monasterii, sanctorum Ursi et Petri Puellarum et de Salis ecclesiarum, priores et capitula sanctorum Sulpicii et Ambrosii.
Datum et actum Bituris, anno Domini M°. CCC°. octavo, die veneris post Pascha Domini.
— Original. Archives de l'Empire, J. 413, n° 8. (Trésor des Chartes)
BNF

22
PHILIPPE IV, DIT LE BEL.
320
(1309-1314)
Paris
Région: Ile-de-France, Arrondissements et Canton: Paris - 7504
Jean de Bantelu, notaire impérial.
Nomination de commissaires
1309, 7 décembre, Paris.
— Expédition authentique de lettres de nomination de commissaires apostoliques à l'effet d'administrer les biens saisis sur les Templiers.
— Grande charte en parchemin ; écriture cursive très-nette, sceau détaché, pendant jadis sur double queue de parchemin.

— Guillaume de Flavacourt, archidiacre de Rouen, fait savoir qu'en vertu d'un bref du pape Clément V, qui le nommait, lui et plusieurs autres, administrateurs apostoliques des biens saisis sur les Templiers, il a nommé Jacques de Moro, recteur de l'église de Cormeilles, en qualité de commissaire du Saint-Siège pour administrer lesdits biens dans les diocèses de Nevers, d'Auxerre, de Chalons, d'Autun, de Mâcon et de Lyon, conjointement avec les commissaires désignés par le Roi ; l'acte, pour plus de sûreté, fut rédigé par Jean de Bantelu, clerc du diocèse de Rouen, notaire impérial. Ce notaire mit son signum, dont nous donnons le fac-similé, et inscrivit la formule d'expédition ainsi conçue : Et ego Johannes de Bantelluto, clericus Rothomagensis dyocesis, publicus auctoritate imperiali notarius, présentes litteras, de mandato prefati domini archidiaconi, propria manu subscripsi, ac litteras apostolicas sub predicto tenore vidi, tenui et palpavi, easque, ut premittitur, transcripsi, ac diligentem collationem hujus transcripti feci, rogatus, in presencia testium subscriptorum, sub anno Domini millesimo trecentesimo nono, indictione octava decima, septima die mensis decembris, pontificatus sanctissimi patris ac domini, domini Glementis, divina Providencia Pape quinti, anno quinto ; in manerio dicti domini archidiaconi, Parisius, presentibus magistro Johanne de Lupera, Johanne Coispel, clericis, et aliis testibus ad premissa vocatis specialiter et rogatis. Raturis et incausto in vicesima quarta et quinta, ac ultima linea approbo : « Templi in Autussiodorensi, Nivernensi, Gabilonensi, Eduensi, Matisconensi et Lugdunensibus. »
— « Actum Parisius, » hec approbo, et signo meo solito signavi rogatus in testimonium predictorum.
— Il y a en effet des surcharges aux lignes 25 et avant-dernières, surcharges que le notaire indique et approuve dans la formule d'expédition.
— Originale. Archives de l'Empire, J. 413, n° 11. (Trésor des Chartes)
BNF

23
RÉPUBLIQUE. CONVENTION NATIONALE.
1321
(1792)
Paris
Région: Ile-de-France, Arrondissements et Canton: Paris - 7503
Comité de sûreté générale
Vite au Temple de Paris
Commissaires nommés par le Comité de sûreté générale pour surveiller la garde des prisonniers de la tour du Temple.
— 1792, 1er novembre.
— Rapport de la visite faite au Temple en présence des commissaires du Conseil de la Commune et du commandant général de la garde nationale.

.....Nous avons requis Mrs les commissaires du Conseil général de la Commune de nous faire part des moyens qu'ils emploient pour la garde et conservation des individus dont ils étaient responsables. Pour satisfaire à nos demandes, ils nous ont dit que huit membres de ladite Commune étaient tous les jours de service dans l'intérieur du Temple, savoir, un dans les appartements du ci-devant Roi, un dans celui de sa femme, et six composant le conseil de la garde du Temple..... Les personnes qui sont de service auprès des différents otages ne doivent répondre qu'aux questions vagues et inutiles qu'on leur fait et d'une manière laconique.....

Nous sommes montés au second et nous avons entré dans un appartement destiné à Louis Capet et son fils, composé de quatre pièces; après avoir visité scrupuleusement et examiné tous les meubles, nous avons reconnu qu'il était logé sainement et commodément nous avons reconnu également qu'on n'avait laissé à sa disposition ni plume, ni encre, ni crayon, ni papier. Nous lui avons demandé s'il ne manquait rien à sa commodité et s'il n'avait pas à se plaindre de sa nourriture, à quoi il nous a répondu qu'il était satisfait de la manière dont il était traité, que seulement il désirerait qu'on lui laissât la satisfaction de vivre réuni avec sa famille.
De là nous nous sommes transportés au troisième et nous sommes entrés dans un appartement composé de quatre pièces occupées par la femme de Louis et sa fille, et par Madame Élisabeth ; nous nous sommes assurés également qu'il n'y avait aucune matière propre à écrire et qu'il y régnait la même salubrité et la même commodité que dans les appartements précédents.
Suivent les signatures des commissaires.
— Archives de l'Empire, BB 52. (Ministère de la justice ; Division civile : Seine)
BNF

24
RÉPUBLIQUE. CONVENTION NATIONALE.
1329
(1792)
Paris
Région: Ile-de-France, Arrondissements et Canton: Paris - 7503
Commission des Vingt et un 15 décembre 1792.
Visite au Temple de Paris
— Procès-verbal des commissaires envoyés au Temple pour communiquer à Louis XVI et à Tronchet, son conseil, les originaux des pièces produites devant la Convention pendant le procès.

.....Nous nous sommes transportés à trois heures et demie après-midi au Temple, accompagnés de Jean-Pierre Gautier, l'un des commis de la Convention..... Nous avons ensuite remis audit Louis Capet, en présence dudit Tronchet, les copies collationnées des pièces communiquées au premier lors de sa comparution à la barre..... Nous avons mis sous les yeux de Louis Capet, assisté de son conseil, les originaux des pièces qui ne lui ont point été représentées à la barre...... Les copies collationnées des pièces dont les originaux viennent d'être communiqués..... ont été remises audit Louis Capet, qui les a cotées et paraphées...... Ensuite nous avons clos le présent procès-verbal à minuit du même jour, après en avoir donné lecture audit Louis Capet et à son Conseil......
— Archives de l'Empire, C II. 138. (Assemblées politiques; pièces recueillies pour le procès de Louis XVI)
BNF

25
LOUIS XVI.
1552
(1792)
Tour du Temple, Paris
Région: Ile-de-France, Arrondissements et Canton: Paris - 7503
Le Roi Louis XVI
Testament
25 décembre 1792, Tour du Temple.
Louis XVI exprime sa confiance en Dieu, et déclare mourir dans la religion catholique ; il pardonne à ses ennemis, remercie les personnes qui lui ont montré de l'attachement, et recommande à son fils, « s'il avait le malheur de devenir Roi » d'oublier tout ressentiment, et de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens.

Au nom de la Tres Sainte Trinité, du Père, du Fils et du St Esprit. Aujourd'hui vingt-cinquième jour de Décembre mil sept cent quatre-vingt-douze. Moi Louis XVIe du nom Roy de France, étant depuis plus de quatre mois enfermé avec ma famille dans la tour du Temple à Paris par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même depuis le onze du courant avec ma famille ; de plus impliqué dans un procès dont il est impossible de prévoir l'issue, à cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune loi existante, n'ayant que Dieu pour témoin de mes pensées, et auquel je puisse m'adresser ; Je déclaré ici en sa présence mes dernières volontés et mes sentiments.

Je laisse mon amé à Dieu, mon créateur; je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas la juger d'après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus Christ, qui s'est offert en sacrifice à Dieu son Père, pour nous autres hommes, quel qu'indignes que nous en fussions, et moi le premier.

Je meurs dans l'union de notre sainte Mère l'Eglise Catholique, Apostolique et Romaine, qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de St Pierre, auquel J. C. les avait confiés ; je crois fermement, et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et les commandements de Dieu et de l'Eglise, les Sacrements et les Mystères, tels que l'Eglise Catholique les enseigne et les a toujours enseignés ; je n'ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d'expliquer les dogmes qui déchirent l'Eglise de J. C. mais je m'en suis rapporté et rapporterai toujours, si Dieu m'accorde vie, aux décisions que les supérieurs Ecclésiastiques, unis à la Sainte Eglise Catholique, donnent et donneront conformément à la discipline de l'Eglise suivie depuis J. C.

Je plains de tout mon cœur nos frères qui peuvent être dans l'erreur, mais je ne prétends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en J. C. suivant ce que la charité Chrétienne nous l'enseigne.

Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés ; j'ai cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester et à m'humilier en sa présence, ne pouvant me servir du ministère d'un prêtre Catholique ; je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite, et surtout le repentir profond que j'ai d'avoir mis mon nom, (quoique cela fut contre ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la discipline et à la croyance de l'Eglise Catholique, à laquelle je suis toujours resté sincèrement uni de cœur. Je prie Dieu de recevoir la ferme résolution ou je suis s'il m'accorde vie, de me servir aussitôt que je le pourrai, du Ministère d'un Prêtre Catholique, pour m'accuser de tous mes péchés, et recevoir le Sacrement de Pénitence.

Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance, (car je ne me rappelle pas d'avoir fait sciemment aucune offense à personne,) ou ceux à qui j'aurais pu avoir donné de mauvais exemples ou des scandales, de me pardonner le mal qu'ils croient que je peux leur avoir fait.

Je prie tous ceux qui ont de la charité, d'unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le pardon de mes pêchés.

Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je leur en ait donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle, ou par un zèle mal entendu m'ont faits beaucoup de mal.

Je recommande à Dieu, ma femme, mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang ou par quelques autre manière que ce puisse être ; je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma sœur, qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce, s'ils viennent à me perdre, et tant qu'ils resteront dans ce monde périssable.

Je recommande mes enfants à ma femme, je n'ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux; je lui recommande surtout d'en faire de bons chrétiens et d'honnêtes hommes, de [ne] leur faire regarder les grandeurs de ce monde ci (s'ils sont condamnés à les éprouver) que comme des, biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de l'Eternité. Je prie ma Sœur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de Mère, s'ils avaient le malheur de perdre la leur.

Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu'elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sure que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.

Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu'ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur Mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu'elle se donne pour eux, et en mémoire de moi. Je les prie de regarder ma Sœur comme une seconde Mère.

Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir Roy, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses Concitoyens, qu'il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouvé ; qu'il ne peut faire le bonheur des Peuples qu'en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu'un Roy ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu'autant qu'il a l'autorité nécessaire, et qu'autrement étant lié dans ses opérations et n'inspirant point de respect, il est plus nuisible qu'utile.

Je recommande à mon fils d'avoir soin de toute les personnes qui m'étaient attachées, autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c'est une dette sacrée que j'ai contractée envers les enfants ou les parents de ceux qui ont péris pour moi, et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi.

Je sais qu'il y a plusieurs personnes de celles qui m'étaient attachées, qui ne se sont pas conduites envers moi comme elles le devaient, et qui ont même montrés de l'ingratitude, mais je leur pardonne, (souvent dans les moments de troubles et d'effervescence, on n'est pas le maitre de soi), et je prie mon fils, s'il en trouve l'occasion, de ne songer qu'a leur malheur.

Je voudrais pouvoir témoigner ici ma reconnaissance à ceux qui m'ont montrés un véritable attachement et désintéressé ; d'un côté, si j'étais sensiblement touché de l'ingratitude et de la déloyauté de gens a qui je n'avais jamais témoignés que des bontés, à eux à leurs parents ou amis ; de l'autre, j'ai eu de la consolation à voir l'attachement et l'intérêt gratuit que beaucoup de personnes m'ont montrées. Je les prie d'en recevoir tous mes remerciements ; dans la situation ou sont encore les choses, je craindrais de les compromettre, si je parlais plus explicitement, mais je recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaitre.

Je croirais calomnier cependant les sentiments de la Nation, si je ne recommandais ouvertement à mon fils, Ms de Chamilly et Hue, que leur véritable attachement pour moi avait porté à s'enfermer avec moi dans ce triste séjour, et qui ont pensés en être les malheureuses victimes.

Je lui recommande aussi Clery, des soins duquel j'ai eu tout lieu de me louer depuis qu'il est avec moi ; comme c'est lui qui est resté avec moi j'jusqu'à la fin, je prie Mrs. de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma montre, ma bourse et les autres petits effets qui ont étés déposés au Conseil de la Commune.

Je pardonne encore tres-volontiers à ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gènes dont ils ont cru devoir user envers moi. J'ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-là jouissent dans leur cœur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.

Je prie Mrs de Malesherbes, Tronchet et de Seze, de recevoir ici tous mes remercîments et l'expression de ma sensibilité, pour tous les soins et les peines qu'ils se sont donnés pour moi.

Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraitre devant lui que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. Fait double à la tour du Temple le 25 Décembre 1792.

Signé : Louis, et plus bas : BAUDRAIS, officier mal; COULOMBEAU, secrétaire-greffier — En marge est écrit : Paraphé et vu au conseil général de la Commune. Ce 21 janvier 1793, l'an 2e de la République, à une heure après midi. Signé : SCIPION DUROUET, vice-président.

Cet acte, remis par Louis XVI au commissaire de la Commune Baudrais, avant de quitter le Temple, le 21 janvier 1793, fut adressé aux ministres le même jour, par Coulombeau, secrétaire-greffier de la municipalité de Paris. Le Conseil exécutif en opéra le dépôt à la Convention le 23 janvier.
— Le duplicata avait été confié dès le 25 décembre par le Roi à Malesherbes, qui parvint à le faire passer hors de France.
— Archives de l'Empire, C II. 103. (Asse... politiques ; Convention)
BNF



Suite de Louis XVI et le Temple de Paris. BNF
Sources : Documents originaux de l'histoire de France exposés dans l'hôtel Soubise. Paris 1872. BNF

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